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Extrait étudié
Par un effet d’écho, Pauline est interpelée à deux reprises. Cette fois
désigné par le groupe nominal « le moribond », Raphaël livre un
combat désespéré, crie, court : la scène est d’une violence extrême.
Par ailleurs, la gradation exclamative« je t’aime, je t’adore, je te
veux !» fait de Pauline une femme aimée, une idole puis un objet.
L’expression du désir est donc désormais absolue, sans limite.
La menace explicite (« Je te maudis, si tu ne m’ouvres ») se termine
par une expression grammaticalement étrange, qui souligne
l’expression du désir (« je veux« ) , la quête de l’absolu et la passion
funeste qui lie les deux amants : « Je veux mourir à toi ! ».
III – De l’amour à la mort
De « Par une force singulière, dernier éclat de vie » à « et voulut la
prendre dans ses bras »
La folie atteint son paroxysme lorsque Raphaël use de ses dernières
forces : « force singulière« , « dernier éclat de vie« , « jeta la porte à
terre« . Cette force surhumaine suggère que Raphaël est traversé par
un souffle presque démoniaque.
Cette folie s’est également emparée de Pauline décrite par
une accumulation de verbes d’action : «se roulant », « se déchirer le
sein », « s’étrangler avec son châle », « serrer le nœud ».
La violence de la scène montre une Pauline, « à demi nue », cherchant
à se suicider.
L’antithèse « Si je meurs, il vivra » fait écho aux propos de Raphaël :
« Si tu me regardes encore, je vais mourir ». Le lecteur mesure que la
survie de l’un des amants passe par la mort de l’autre.
Une « lutte avec la mort » se joue entre les deux amants. Les
nombreuses expansions du nom dressent le portrait d’une Furie
antique : «cheveux (…) épars », « « yeux en pleurs », « visage
enflammé », « horrible désespoir ».
IV – L’agonie de Raphaël
De « Le moribond chercha des paroles » à « je l’ai tué, ne l’avais-je
pas prédit ? »
La passion amoureuse de Raphaël est destructrice comme le
suggère la métaphore de la dévoration : « le désir qui dévorait toutes
ses forces ».
La voix et la respiration de Raphaël sont désormais ceux
d’un mourant : le recours à la négation restrictive :
« il ne trouva que les sons étranglés du râle » confirme que sa voix
s’éteint. La lourde allitération en « r » restitue le râle des derniers
instants du mourant : « il ne trouva que les sons étranglés du râle dans
sa poitrine, dont chaque respiration creusée plus avant semblait
partir de ses entrailles. «