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II/ ABSTINENCE
Les différences culturelles, sociales et religieuses jouent un rôle dans la pratique
de l'abstinence, dont la pertinence et l'efficacité continuent d'être mises en
cause. Cependant, quelles que soient ces différences, l'abstinence joue un rôle
majeur dans le comportement sexuel des adolescents.
Dans des pays développés, l'abstinence est caractérisée par des bagues de pureté
et des vœux de chasteté indiquant l'absence de rapports sexuels avant le
mariage, alors que dans certains pays en développement, l'abstinence est
imposée de force par la pratique de la mutilation génitale ainsi que par d'autres
pratiques traditionnelles qui nuisent au développement sexuel des adolescents.
D'après le rapport intitulé Santé reproductive et santé sexuelle des jeunes de
l'organisation américaine Agency for International Development4, le taux
d'abstinence des femmes en Afrique varie entre 34 % au Congo et 96 % en
Érythrée, en Éthiopie et au Sénégal, tandis qu'en Arménie et au Vietnam il
atteint 100 %. Toujours d'après le rapport, en Érythrée, 39 % des filles avaient
subi une infibulation5 avant la puberté, une méthode de mutilation génitale
censée promouvoir l'abstinence en raison des conséquences douloureuses.
Malgré les taux d'abstinence élevés en Afrique, l'épidémie de VIH/sida continue
de sévir, ce qui amène à se demander si l'abstinence pourrait être une solution
pratique à long terme contre la propagation des maladies transmises
sexuellement. Selon une étude menée aux États-Unis, les adolescents qui se sont
engagés à faire vœu d'abstinence ont repoussé leurs premiers rapports d'environ
deux ans, mais une fois sexuellement actifs, un tiers d'entre eux étaient moins
susceptibles d'utiliser une méthode contraceptive que les adolescents qui ne
pratiquaient pas l'abstinence6.
Si les cultures des pays développés et des pays en développement abordent
différemment la question de l'abstinence, il apparaít que ni la mutilation ni les
vœux d'abstinence ne jouent un rôle dans la prévention de l'initiation
inopportune à l'activité sexuelle mais semblent plutôt retarder les risques plutôt
que les prévenir.
III/CONTRACEPTION
L'éducation sexuelle, l'offre de la contraception, son coût et les pratiques
culturelles ont un effet direct sur l'utilisation des méthodes contraceptives.
Selon une étude réalisée par l'OMS, plus de 70 % des adolescents ayant des
rapports sexuels dans 35 pays utilisent des préservatifs7. Dans la plupart des cas,
les garçons sont plus nombreux à les utiliser que les filles. Cela semble indiquer
que dans la plupart des cultures, les filles sont censées rester chastes, et pas les
garçons, et que ces derniers sont mieux informés.
Une autre étude a montré, toutefois, que la réalité était différente en Afrique, en
Asie et dans les Caraïbes. Dans de nombreux cas, moins de 25 % des jeunes ont
reconnu utiliser des méthodes de contraception modernes. Leur utilisation était
également plus fréquente chez les femmes plus âgées ayant des niveaux
d'éducation plus élevés et vivant dans les zones urbaines8. Pendant
l'adolescence, l'utilisation d'une méthode contraceptive était donc moins
fréquente et plus influencée par la classe sociale et les niveaux d'éducation.
CONCLUSION
Alors que l'adolescence est un moment capital de la vie où les adolescents
découvrent leur identité sexuelle, c'est aussi une période où ils font face à
l'influence de leurs pairs, de la famille, de la culture et des médias. Quels que
soient leurs expériences et les obstacles auxquels ils sont confrontés, tous les
adolescents arrivent à se construire une identité sexuelle. La sexualité des
adolescents est, et continuera d'être, un sujet qui suscite des débats et un intérêt.
Quel que soit le pays ou la culture, on constate des similarités dans les vues, les
intentions et les pratiques concernant la sexualité des adolescents dans le
monde. C'est une question qui nous concerne tous.