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Vanina Vanini

Stendhal

Livret pédagogique
Établi par Isabelle de LISLE,
agrégée de Lettres modernes,
professeur en collège et en lycée.

HACHETTE
Éducation
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Couverture et intérieur : Médiamax

Mise en page
Médiamax

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Harvey Stevenson

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articles 425 et suivants du Code pénal.

© Hachette Livre, 2006.


43, quai de Grenelle, 75905 PARIS Cedex 15.
ISBN : 978-2-01-169203-7
S O M M A I R E

RÉPONSES AU X Q U E S T I O N S 4

I re p a r t i e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
IIe partie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
IIIe partie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
IVe partie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Ve partie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

Retour sur l’œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE 31

E X P L O I TAT I O N DU GROUPEMENT DE TEXTES 33

PISTES D E R E C H E R C H E S D O C U M E N TA I R E S 35

BIBLIOGRAPHIE C O M P L É M E N TA I R E 37

3
RÉPONSES AUX QUESTIONS

Les indications de pages accompagnant le découpage en cinq parties de


la nouvelle renvoient aux questionnaires du livre de l’élève.

I R E PA R T I E ( p p. 7 à 1 1 )

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. L’action se déroule à Rome au début du XIXe siècle.
2. Les personnages présents appartiennent à la haute noblesse : « duc » (l. 2),
« la noble Angleterre » (l. 8), « rois » (l. 16), « princesse » (l. 24), « souverains »
(l. 30), « prince » (l. 36).
3. Chaque personnage est assorti d’un adjectif qualificatif particulier :
– l’adjectif « singulier » désigne Vanina Vanini dans « un orgueil singulier » (l. 14) ;
– l’adjectif « amoureux » qualifie le jeune prince Livio dans « Livio Savelli qui
semblait fort amoureux » (l. 34) ;
– l’adjectif « romanesque » caractérise le jeune carbonaro fugitif dans « un excès
d’audace romanesque » (l. 43) ;
– l’adjectif « riche » désigne le père de Vanina, le prince don Asdrubale Vanini,
dans « un homme riche » (l. 57).

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE :


LE CADRE DE L’ ACTION
4. Le temps qui domine dans le premier paragraphe est l’imparfait. Sa valeur
durative permet d’installer un arrière-plan à l’action principale.
5. Trois autres temps de l’indicatif sont présents dans le premier paragraphe :
– « peuvent » (l. 5) est un présent de vérité générale ;
– « avait été réuni » (l. 6) est au plus-que-parfait passif ; il exprime une action
antérieure à l’action principale ;
– « entra » (l. 13) est au passé simple ; il exprime une action limitée dans le
temps. L’arrivée de Vanina vient rompre l’impression d’atemporalité suggérée
par l’imparfait. C’est le début du récit proprement dit. Après l’exposition de
la situation initiale à l’imparfait, l’élément déclencheur est au passé simple.

4
I re p a r t i e

6. Dans le champ lexical du luxe, on peut relever : « bal », « nouveau palais »


(l. 3), « luxe » (l. 5), « magnifique », « embellissement » (l. 6).
7. Les deux adjectifs qualificatifs au superlatif relatif sont : « de plus magnifique »
(l. 5-6) et « les plus belles femmes de Rome » (l. 10). L’emploi du superlatif
permet de souligner le luxe déployé et le caractère exceptionnel du cadre
posé. Cette évocation méliorative du bal n’est pas sans rappeler l’univers
merveilleux et hyperbolique des contes.
8. Vanina est évoquée d’abord par une expression au singulier : « une jeune
fille » (l. 11). L’unicité du personnage sera explicitée ensuite par l’emploi de
l’adjectif « singulier » (« un orgueil singulier », l. 14) ; elle est soulignée par le
pluriel qui réunit les personnages présents : « tous les regards » (l. 13).
On relève aussi des pluriels pour qualifier la jeune fille : « l’éclat de ses yeux et
ses cheveux d’ébène » (l. 11-12) ; ils soulignent la présence de Vanina.
En outre, l’arrivée de Vanina est retardée par la subordonnée relative « que
l’éclat […] Romaine » (l. 11-12) qui vient caractériser le groupe liminaire :
ce qui écarte le sujet (« jeune fille », l. 11) du verbe (« entra », l. 13) constitue
un procédé d’attente : l’arrivée de Vanina est théâtralisée.

◆ É TUDIER LES PERSONNAGES


9. Les différentes expressions plurielles qui désignent les personnages présents
sont : « les beautés blondes et réservées de la noble Angleterre » (l. 7-8), « les plus
belles femmes de Rome » (l. 10), « tous les regards » (l. 13), « les étrangers » (l. 15),
« les hommes » (l. 21), « tant de femmes remarquables » (l. 22), « les étrangers et les
jeunes Romains » (l. 26-27), « deux ou trois souverains d’Allemagne » (l. 30-31),
« quelques Anglais » (l. 32).
Ces expressions nombreuses sont prolongées par d’autres formes d’expression
du collectif comme la construction impersonnelle (« il fut question », l. 22-23),
la tournure passive (« fut proclamée », l. 26) et le pronom personnel indéfini
« on » (« on racontait », l. 48).
L’expression du collectif vise à souligner, par contraste, la singularité de Vanina.
10. Certains personnages, au singulier, qui joueront un rôle important dans
la suite de l’histoire, se détachent dès l’incipit. Il s’agit bien entendu de Vanina
dont l’entrée est remarquée (« une jeune fille que l’éclat […] », l. 11), de son
père, le prince don Asdrubale Vanini (« conduite par son père », l. 13), du « jeune
Livio Savelli » (l. 34) et du « jeune carbonaro » (l. 41).

5
RÉPONSES AUX QUESTIONS

11. La présentation de Vanina s’effectue en cinq étapes.


– L’entrée : la beauté singulière de la jeune fille est mise en relief.
– La reine du bal : cette proclamation vient concrétiser la singularité esquis-
sée lors de l’arrivée de la jeune fille.
– Vanina et les jeunes gens : d’abord Vanina danse par obligation (« le prince
don Asdrubale Vanini avait voulu […] » (l. 29) ; ses sentiments sont en rupture
par rapport à ce que représentent les danseurs. En effet, on relève à deux
reprises un contraste : « quelques Anglais fort beaux et fort nobles » (l. 32)/« leur
air empesé l’ennuya » (l. 32-33), « le jeune homme le plus brillant de Rome »
(l. 35)/« C’était un désavantage aux yeux de Vanina » (l. 38-39).
– Le dialogue : la réplique de Vanina (l. 53 à 55) vient confirmer ce que le
lecteur avait pressenti.Vanina reprend une expression du Mariage de Figaro de
Beaumarchais pour dénoncer le milieu aristocratique auquel elle appartient.
– Le point de vue du père : « elle a déjà dix-neuf ans, et a refusé les partis les plus
brillants » (l. 65-66). L’attitude critique de Vanina est située dans le temps et
explicitée (« son mépris pour les Romains », l. 67).
12. Le portrait physique et moral de Vanina est éclaté dans l’incipit. Conduit
de manière progressive (voir question précédente), il permet cependant de
dégager les traits essentiels du personnage éponyme.
– Le portrait physique : comme dans les contes, Vanina est d’une beauté
exceptionnelle ; elle sera proclamée « reine du bal » (l. 26). Lorsqu’elle entre,
« tous les regards » (l. 13) se tournent, ce qui rappelle la scène du bal dans
La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette. Mais Stendhal (loin de
Madame de La Fayette) insiste sur l’aspect sombre (« ébène », l. 12, « cheveux
noirs », l. 25) et lumineux (« éclat », l. 11, « œil de feu », l. 25) de la jeune fille.
Ce portrait est celui d’une héroïne passionnée, d’un orgueil qui est celui de
son rang, « un orgueil singulier » (l. 14).
– Le portrait moral : si Vanina affiche un orgueil correspondant à son statut
de princesse, elle n’en éprouve pas moins un profond mépris pour la noblesse
romaine, comme en témoigne l’allusion au Mariage de Figaro. La jeune fille
accorde de l’importance aux qualités intellectuelles ; c’est ce qui ressort du
passage dans lequel Vanina désapprouve l’absence de goût pour la lecture de
Livio Savelli, « le jeune homme le plus brillant de Rome » (l. 35) : « C’était un
désavantage aux yeux de Vanina » (l. 38-39). Jeune fille romanesque, Vanina
admire l’évasion du jeune carbonaro.

6
I re p a r t i e

◆ É TUDIER UN INCIPIT
13. L’incipit de Vanina Vanini répond aux questions que le lecteur est en droit
de se poser au début de toute fiction.
– « Où ? » : l’histoire se déroule à Rome dans un milieu social élevé.
– « Quand ? » : la première phrase inscrit la fiction dans une décennie (« 182* »,
l. 1) et l’anecdote du jeune carbonaro pose un cadre historique.
– « Qui ? » : le personnage éponyme apparaît dès que le cadre est posé et son
apparition fait se tourner la tête des invités. Bien que l’héroïne ne soit
désignée que par l’expression « une jeune fille » (l. 11), le lecteur a compris
qu’il s’agissait du personnage principal. On la découvre singulière et passion-
née et l’on devine que la nouvelle racontera une histoire d’amour. Le jeune
carbonaro est présenté comme un homme d’action, faisant preuve d’une
« audace romanesque » (l. 43).
14. Les hyperboles, lors de l’évocation du bal ou lors de la description
fragmentaire de Vanina, signalent la fiction. Mais cette fiction s’inscrit dans un
cadre historique défini. Il s’agit tout d’abord du contexte italien des carbo-
nari mais aussi, en arrière-plan, d’une représentation de l’aristocratie et des
valeurs révolutionnaires (l’allusion au Mariage de Figaro). C’est pourquoi l’on
peut dire que la nouvelle appartient au genre de la chronique. On rappellera
que Vanina Vanini est souvent publié dans un recueil posthume intitulé
Chroniques italiennes.
15. L’histoire du jeune carbonaro sera déterminante dans la nouvelle puis-
qu’il s’agit du point de départ de la passion fatale de Vanina. Pourtant,
Stendhal la qualifie d’« anecdote » (l. 48). C’est qu’ici l’auteur adopte le point
de vue des invités du bal ; le substantif « anecdote » est d’ailleurs le COD
d’un verbe introduit par un indéfini qui représente le collectif du bal (« on
racontait », l. 48). Pour les nobles invités du duc de B***, cette histoire est
secondaire car loin de leurs préoccupations. En revanche, Vanina, en opposi-
tion à son milieu et attirée par le romanesque, accorde de l’importance à cette
« anecdote ». On peut aussi sentir le regard critique de Stendhal qui applique
un terme léger à une histoire dans laquelle des vies sont en jeu.
En outre, cette « anecdote » constitue un second élément déclencheur dans le
récit, le premier étant l’apparition de Vanina.
16. L’incipit, qui croise discours narratif, descriptif et explicatif, a recours au
dialogue et les deux répliques prononcées se détachent nettement. « Le jeune

7
RÉPONSES AUX QUESTIONS

homme le plus brillant de Rome » (l. 35), « ébloui des grâces et des succès de Vanina »
(l. 49) est « presque fou d’amour » (l. 51). Le « qui donc pourrait vous plaire ? »
(l. 52) laisse présager les efforts du jeune homme pour gagner la main de
Vanina. La réponse de la jeune fille a également une fonction d’annonce : le
lecteur, en effet, suppose que Vanina va aimer le jeune carbonaro. L’incipit de
la nouvelle – c’est la loi des courts récits – a une fonction programmatique.
Stendhal, jouant sur les habitudes du lecteur, annonce ce qui va se passer de
façon implicite.

◆ L IRE L’ IMAGE
17. Le luxe se devine tout d’abord dans le décor même de la salle où se
déroule le bal. L’arrière-plan est constitué de lustres et de rideaux luxueux.
Le bal réunit de nombreux danseurs et le nombre est une indication quant à
l’importance de l’événement mondain. Les robes des femmes, les coiffures et
les bijoux sont aussi, bien entendu, des indices à retenir.
18. Stendhal situe la première scène de sa nouvelle chez le duc de B***,
à l’occasion d’un bal. « Le concours était immense » (l. 7) : la scène filmée par
Luchino Visconti exprime aussi le luxe par le biais du nombre de danseurs. La
beauté des femmes et de leurs toilettes est mise en avant dans la description
de Stendhal comme dans le film. Le bal sert de cadre à une intrigue amou-
reuse qui n’évoluera pas comme on pourrait s’y attendre, mais se finira tout
de même par un mariage : celui de Vanina Vanini et de Livio Savelli. Dans la
nouvelle de Stendhal, la jeune fille est remarquée pour la couleur ébène de ses
cheveux et elle est désignée comme la reine du bal. Le prince Livio Savelli est
présenté comme « le jeune homme le plus brillant de Rome » (l. 35). Dans le film
Le Guépard, dans une démarche qui rappelle celle de Stendhal, le cadrage place
au centre le couple formé par Claudia Cardinale et Alain Delon.

◆ À VOS PLUMES
19. On attend des élèves qu’ils prennent en compte les contraintes du sujet :
situation d’énonciation, éléments donnés dans la nouvelle. On valorisera les
copies qui sauront exprimer le regard aristocratique (un des invités du bal)
sur l’aventure du carbonaro et qui donneront des détails pertinents éclairant
les pistes esquissées par Stendhal (« à l’aide d’un déguisement », l. 42-43,
« audace romanesque », l. 43…).

8
IIe partie

20. Il s’agit d’un sujet d’imitation qui suppose que la composition de l’inci-
pit de Vanina Vanini ait été soigneusement observée. On veillera à ce que les
élèves aient bien noté les caractéristiques de la chronique et l’on valorisera
les copies qui donneront une image intéressante de la société de leur temps.

I I E PA R T I E ( p p. 1 5 à 2 5 )

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Les réponses exactes sont : b) – e) – f ) – g) – i).

◆ É TUDIER LE TRAITEMENT DU TEMPS


2. Les indices temporels qui indiquent la chronologie des événements sont :
« le lendemain du bal » (l. 68), « un jour » (l. 109), « le lendemain » (l. 113),
« chaque jour » (l. 123), « un soir » (l. 124), « le lendemain » (l. 164), « le lende-
main » (l. 177), « à la nuit » (l. 221), « les jours suivants » (l. 224), « une fois, vers
minuit » (l. 226-227), « une semaine ne s’était pas écoulée » (l. 242), « un soir »
(l. 247), « quelques jours après » (l. 257), « bientôt » (l. 276).
Certains indices temporels comme « le lendemain » permettent de situer les
événements précisément dans le temps. D’autres indicateurs sont imprécis et
se contentent de détacher un événement dans une chronologie indéfinie :
c’est le cas des indices introduits par l’article « un » (« un soir », « une fois »,
à l’exception de l’indice « une semaine », l. 242).
3. Les indices temporels qui indiquent une ellipse sont : « une semaine ne
s’était pas écoulée » (l. 242) et « quelques jours après » (l. 257). On acceptera éga-
lement « bientôt » (l. 276).
4. Le récit effectué par le carbonaro constitue un retour en arrière : « on a
surpris notre vente […] m’en faisait sortir dans sa voiture » (l. 195 à 214). Missirilli
raconte ce qui s’est passé depuis son arrestation jusqu’à son arrivée au palais
du duc don Asdrubale Vanini.
5. L’analepse est introduite par un discours rapporté. Missirilli raconte ce qui
s’est passé depuis son arrestation jusqu’à son arrivée au palais du duc don
Asdrubale Vanini.

9
RÉPONSES AUX QUESTIONS

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE


( L. 190 À 208 )
6. Dans le paragraphe, les différentes marques de la première personne et leur
classe grammaticale sont : « je » (l. 190), pronom personnel sujet ; « me »
(l. 190), pronom personnel complément ; « m’ » (l. 191), pronom personnel
complément « me », forme élidée ; « moi » (l. 194), pronom personnel
complément, forme tonique ; « j’ » (l. 195), pronom personnel sujet « je »,
forme élidée ; « mon » (l. 193), déterminant possessif ; « notre » (l. 195), déter-
minant possessif ; « mes » (l. 205), déterminant possessif.
7. Le récit à la première personne implique un dédoublement du « je » : un
« je » narrateur d’une part, celui qui conduit le récit, et un « je » personnage
qui est un acteur de l’histoire racontée. Le « je » de « je sens » (l. 190) désigne
le narrateur ; c’est le « je » de l’énonciation. Le « je » de « je sortais » (l. 199)
désigne le personnage ; l’action est antérieure au moment de l’énonciation.
8. Le présent peut avoir différentes valeurs.
– Présent de l’énonciation : « je sens » (l. 190), « j’ai dix-neuf ans » (l. 193),
« je vous assure » (l. 201).
– Présent de vérité générale (gnomique) : « il est indigne de moi » (l. 191-192),
« je m’appelle » (l. 192), « mon père est » (l. 193), « je suis » (l. 194).
– Présent de narration : « je monte » (l. 205), « j’entends » (l. 206), « je saute »,
« je tombe » (l. 207).
9. La forme passive est : « j’ai été amené, enchaîné » (l. 195). Le complément
d’agent est absent et cette tournure est à rapprocher de l’emploi du « on »
(voir question suivante). La construction passive fait de Missirilli une victime
qui subit une action dans laquelle le sujet se dissimule.
10. Le pronom personnel « on » (l. 195) est un indéfini qui peut avoir diffé-
rentes valeurs. Dans le texte, son emploi vise à gommer le personnage dési-
gné. Dans la proposition « on a surpris notre vente » (l. 195), le « on » désigne
ceux qui ont dénoncé les carbonari ; il peut s’agir des carabiniers ou bien de
traîtres, comme cela se produira avec Vanina dans la suite du récit. Le second
« on » (« on m’a habillé en femme », l. 198-199) désigne un carbonaro qui aide
Missirilli à s’échapper. L’indéfini ajoute au mystère.
11. Nature des différentes propositions de la dernière phrase (l. 203 à 208).
– « Poursuivi la nuit dans les rues de Rome après cette imprudence, blessé de coups

10
IIe partie

de baïonnette, perdant déjà mes forces, je monte dans une maison » : proposition
principale ;
– « dont la porte était ouverte » : proposition subordonnée relative ;
– « j’entends les soldats » : proposition principale ;
– « qui montent après moi » : proposition subordonnée relative ;
– « je saute dans un jardin » : proposition indépendante ;
– « je tombe à quelques pas d’une femme » : proposition principale ;
– « qui se promenait » : proposition subordonnée relative.
12. S’il existe des liens de subordination dans la dernière phrase, on remarque
cependant que les trois principales et l’indépendante ne sont pas cordonnées
entre elles. Cette asyndète donne un rythme rapide à l’action ; le présent de
narration qui est employé à ce moment-là concourt à donner à la scène
racontée son rythme enlevé.

◆ É TUDIER LA COMPLEXITÉ DU SENTIMENT AMOUREUX


13. Expression de la passion dans le passage suivant : « Vanina venait toutes les
nuits coller sa joue contre les vitres du jeune carbonaro » (l. 229 à 276) ; « Si je lui
parle […] je suis perdue » (l. 231) ; « l’amitié qu’elle avait prise pour ce jeune homme »
(l. 234) ; « une intimité si douce » (l. 235-236).
Expression du devoir : « Non, jamais je ne dois le revoir ! » (l. 231-232) ; « cette
résolution arrêtée » (l. 233) ; « il fallait donc l’oublier » (l. 236).
14. Pietro Missirilli, après avoir avoué son identité de carbonaro à Vanina
(l. 186 à 188), adopte une attitude irréprochable. Lorsque la jeune fille est
absente, son amour transparaît : « Les yeux de Pietro ne quittaient pas la fenêtre
de la terrasse par laquelle Vanina avait coutume d’entrer » (l. 224 à 226). Mais lors-
qu’elle vient le voir, il s’applique à « cacher son amour » (l. 251). Il ne veut pas
« s’écarter de la dignité convenable à un homme » (l. 251-252) et son attitude ne
trahit pas sa passion : « amitié noble et dévouée, mais fort peu tendre » (l. 254-255),
« qui lui parlait comme si vingt personnes eussent été présentes » (l. 272-273).
Si Missirilli ne manifeste pas son amour, c’est qu’il ne veut pas perdre Vanina.
Il a en effet conscience de leur différence de condition sociale (« songeant à
sa naissance obscure », l. 265-266). Déjà la révélation de sa véritable identité a
fait que la jeune fille n’est pas revenue le voir pendant quelques jours. Ne pas
« s’écarter de la dignité convenable à un homme » (l. 251-252) est aussi le signe
d’une noblesse morale qui lui permet de rejoindre Vanina l’aristocrate.

11
RÉPONSES AUX QUESTIONS

15. L’attitude de Missirilli autorise les visites de Vanina et favorise la


progression de la passion. C’est même l’absence de déclaration de la part de
Missirilli qui pousse Vanina à avouer son amour. « Bien loin d’être occupée à
mettre un frein aux transports du jeune carbonaro, Vanina se demandait si elle aimait
seule » (l. 259 à 261). On a l’impression que plus Missirilli se montre distant
plus Vanina est envahie par sa passion. C’est ce qu’expriment l’avant-dernière
phrase du passage et le contraste entre l’intention (« se bien promettre d’être avec
lui encore plus froide et plus sévère qu’à l’ordinaire », l. 274-275) et l’action (« elle
lui dit qu’elle l’aimait », l. 275-276).
16. Trois expressions montrent que Vanina ne peut résister à sa passion :
« Vanina était effrayée du changement qui avait eu lieu dans ses idées » (l. 237-238) ;
« cette jeune fille, jusque-là si fière, sentit amèrement toute l’étendue de sa folie »
(l. 261-262) ; elle « ne put prendre sur elle de cesser de voir le jeune malade »
(l. 263-264) ; « se bien promettre d’être avec lui encore plus froide et plus sévère »
(l. 274-275).
17. Le tragique est un registre qui touche le lecteur (ou, au théâtre, le spec-
tateur) en présentant un personnage déchiré entre deux exigences tout aussi
absolues et tout aussi contradictoires, un personnage prisonnier d’un destin
auquel il ne peut échapper.
Dans les réponses précédentes, on a vu que Vanina était déchirée entre sa pas-
sion et ses devoirs de femme de la noblesse. On a vu également que ses efforts
pour résister à sa passion et se conformer aux exigences de son rang étaient
inutiles. « L’orgueil de la princesse combattit pied à pied » (l. 268) ; le combat est
serré, mais l’issue est inéluctable : « Bientôt elle n’eut plus rien à lui refuser »
(l. 276). En ce sens, on peut dire que, à ce moment-là du récit, Vanina se
présente comme une héroïne tragique.

◆ L IRE L’ IMAGE
18. Tiziano Vecellio ou Vecelli, dit Titien, est un peintre italien du XVIe siècle
(1490-1576).
19. Les cheveux de la jeune fille sont laissés libres et le geste de la main met
en valeur la chevelure. L’inclinaison de la tête et le regard rêveur contribuent
à donner un air alangui au personnage. L’éclairage met en lumière le buste
qui est en partie dénudé et l’on note que le vêtement a glissé, dégageant ainsi
une épaule. Les lignes courbes dominent, qu’il s’agisse du visage, des épaules,
du bras ou de la robe.

12
IIIe partie

20. L’Homme au gant est un homme du XVIe siècle et son costume ne saurait
être celui de Pietro. Mais l’on peut imaginer que le personnage de Stendhal
ressemble au jeune homme de Titien en raison de la finesse de ses traits. Il ne
faut pas oublier que le carbonaro parvient, au début de l’histoire, à se faire
passer pour une jeune fille…

◆ À VOS PLUMES !
21. Le sujet demande aux élèves de composer un monologue intérieur qui
prenne en compte les données du texte : l’aveu de Missirilli, la différence de
condition sociale. Le monologue doit montrer un personnage amoureux et
conscient de l’impossibilité de son amour. On valorisera les copies qui sau-
ront alterner réflexion et évocation de Vanina.
22. Le monologue délibératif suppose que le personnage soit déchiré entre
deux tentations : l’exigence du rang social et la passion. Il s’agira, d’une part,
d’exprimer cette contradiction douloureuse et tragique, et, d’autre part,
d’envisager une attitude à adopter : ne plus voir le carbonaro, s’adresser à son
père, voir le carbonaro sans accepter d’entendre son éventuel aveu, avouer son
amour et y renoncer…
23. On attend que les élèves réinvestissent les connaissances acquises en com-
posant eux-mêmes une situation tragique. On valorisera les copies qui auront
su exprimer de différentes manières (dialogue, monologue intérieur…) le
caractère insoluble de la contradiction et la fatalité qui pèse sur le destin du
personnage.

I I I E PA R T I E ( p p. 2 9 à 4 4 )

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. a) Après sa guérison, Missirilli est hanté par un mot de Bonaparte qui le
rappelle à son devoir de carbonaro.
b) Pietro veut quitter Rome pour gagner la Romagne.
c) Vanina se promet d’obtenir l’autorisation de don Asdrubale (son père) quant
à son mariage avec Missirilli.
d) Vanina promet de retrouver Pietro au château de San Nicolò.

13
RÉPONSES AUX QUESTIONS

e) À Rome, Vanina pense que si Pietro devait choisir entre elle et sa patrie,
cette dernière (sa patrie) aurait sa préférence.
f) En Romagne, les carbonari se réunissent dans un ermitage au milieu des
bois.
g) Missirilli est élu chef d’une vente.
h) Alors que la conspiration se prépare, Vanina propose à Missirilli de passer
vingt-quatre heures au château de San Nicolò.
i) En utilisant les services d’une de ses anciennes femmes de chambre, Vanina
dénonce la vente au cardinal-légat.
j) Dans le mot qu’il laisse à Vanina, Pietro annonce qu’il va se constituer
prisonnier et demande à Vanina de le venger.

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE


(L. 504 À 519)
2. Relevé des participes passés et explication de leur accord :
– « quittée » (l. 505), emploi avec l’auxiliaire « avoir » ; accord avec « l’ » (mis
pour « Vanina »), COD placé avant le verbe ;
– « arrivée » (l. 506), emploi sans auxiliaire ; accord avec « elle » ;
– « composée » (l. 510), emploi avec l’auxiliaire « être » ; accord avec le sujet
« cette vente » ;
– « écrit » (l. 512), emploi avec l’auxiliaire « avoir » ; pas d’accord car le COD
est placé après le verbe ;
– « omis » (l. 513), emploi avec l’auxiliaire « être » ; accord avec le sujet « le
nom » ;
– « écrit » (l. 516), emploi avec l’auxiliaire « être » ; accord avec le sujet « ce
qui ».
3. Mode, temps et valeur des verbes suivants :
– « porte » (l. 515), présent de l’impératif ; valeur d’ordre ;
– « lise » (l. 515), présent du subjonctif ; valeur d’ordre ;
– « rende » (l. 516), présent du subjonctif ; valeur d’ordre.
4. Compléments de chacun des trois verbes analysés dans la question
précédente :
– « porte » (l. 515), « ce livre » (COD du verbe « porter »), « au cardinal-légat »
(COS du verbe « porter ») ;
– « lise » (l. 515), « ce qui est écrit » (COD du verbe « lire ») ;

14
IIIe partie

– « rende » (l. 516), « te » (COS du verbe « rendre »), « le livre » (COD du


verbe « rendre »).
5. Dans la seconde phrase de la réplique de Vanina, les propositions subor-
données « si jamais le légat prononce ton nom » (l. 516-517) et « si tu fais lire au
légat la page » (l. 518) sont introduites par la conjonction de subordination
« si » ; ce sont des subordonnées conjonctives circonstancielles de condition
ou subordonnées hypothétiques.
La proposition introduite par le pronom relatif « que », dans « que je viens
d’écrire » (l. 518-519), est une subordonnée relative qui vient déterminer le
nom « page ».
6. Les propositions hypothétiques montrent, d’une part, que Vanina maîtrise
tous les possibles de la situation (« mort », l. 517, « vie », l. 518) et, d’autre part,
que Vanina exerce sur la servante une pression, une sorte de chantage : « si
[…] ta mort est certaine » (l. 516-517).
La subordonnée relative nous rappelle que Vanina est une femme d’action
(sujet « je ») qui agit dans l’instant (« je viens », l. 518).

◆ ÉTUDIER LE PREMIER MALENTENDU (L. 292 À 318)


7. Bonaparte, auquel Stendhal voue une grande admiration, incarne ici les
idées révolutionnaires et l’aspiration à la liberté. Le mot de Napoléon qui
hante Pietro oppose l’amour et l’action en faveur de la liberté. Appliqué aux
Bressans, il peut tout aussi bien caractériser le nouveau mode de vie du
carbonaro. Épris de liberté et d’action, il se contente pourtant d’en parler
à Vanina en vivant dans une confortable oisiveté. C’est cette prise de
conscience de sa situation qui le pousse à quitter Rome pour rejoindre les
carbonari en Romagne.
8. Trois pronoms personnels désignent Pietro : « t’ » dans « je t’attendrai »
(l. 305) ; « vous » dans « où irez-vous ? » (l. 307) ; « vous » dans « vous
accepterez » (l. 310).
Vanina passe du tutoiement au vouvoiement pour exprimer qu’elle est affec-
tée par la décision de Missirilli. Le vouvoiement est une marque de distance
et on a l’impression que Vanina rappelle ainsi son haut rang social ; cette
impression est confirmée lorsque la jeune fille propose à Missirilli son aide
sous forme d’armes et d’argent. À plusieurs reprises, Vanina utilisera le
pouvoir de l’argent et de son rang pour parvenir à ses fins.

15
RÉPONSES AUX QUESTIONS

9. La conclusion que l’on peut tirer de la dernière phrase du passage est


double. D’une part, Missirilli maintient sa décision de partir, ce qui annonce
la priorité qu’il accordera dans la suite du récit à son combat politique.
D’autre part,Vanina a pu obtenir qu’il reporte son départ, ce qui exprime son
ascendant sur le jeune homme. Cette dernière phrase révèle ainsi la tension
latente qui provoquera la catastrophe finale.

◆ É TUDIER LA SCÈNE DE DEMANDE EN MARIAGE


(L. 317 À 357)
10. La scène de demande en mariage est une scène archétypale du roman
d’amour. Stendhal traite ce topos littéraire de manière originale. D’abord, c’est
la jeune fille qui formule la demande et non le jeune homme, et cette inver-
sion est soulignée par le fait que Vanina se fait forte d’obtenir l’accord de son
père (« je me charge d’obtenir le consentement de mon père », l. 328-329).
On note également un renversement de situation juste après la demande. La
réaction de Pietro est conforme à la tradition (si l’on excepte l’inversion
homme/femme) : « Pietro se jeta à ses pieds » (l. 330) ; « je vous aime avec
passion » (l. 331). En même temps,Vanina affiche son bonheur : « Vanina était
rayonnante de joie » (l. 330). L’archétype est mis à mal par Pietro : la conjonc-
tion « mais » (« mais je suis un pauvre serviteur de la patrie », l. 331-332)
introduit une rupture. Pietro refuse la demande de Vanina dans une formule
solennelle qui s’inspire de la formule habituelle prononcée lors du mariage :
« Vanina, je te refuse » (l. 335).
Paradoxalement, ce refus, au lieu de séparer les amants, les réunit plus fortement
encore. En effet, Vanina se jette dans les bras de Pietro pour lui dire : « Jamais
tu ne m’as semblé aussi aimable » (l. 346). Et le jeune homme prononce ces paroles
surprenantes après son refus : « Là, je passerai ma vie avec toi ! » (l. 357).
11. Pour appuyer sa demande en mariage,Vanina utilise le projet politique de
Missirilli en lui proposant de l’argent : « je viens vous offrir ma main et deux cent
mille livres de rente » (l. 327-328). Et l’on peut lire dans la réplique précédente :
« un prince romain, par exemple, qui pourrait disposer de beaucoup d’argent, serait en
état de rendre les plus grands services à la cause de la liberté » (l. 320 à 323). Tout
se passe comme si Vanina, ayant compris que Missirilli ne renoncerait jamais
à ses projets pour elle, tente de se l’approprier malgré tout grâce à cette

16
IIIe partie

proposition. À plusieurs reprises, dans la nouvelle, Vanina utilise son argent


dans l’espoir de surmonter les difficultés qui se présentent. C’est le cas
notamment de la dernière scène du récit.
12. Missirilli oppose à la demande de Vanina l’argument de l’honneur : « Pour
obtenir le consentement de don Asdrubale, il faudra jouer un triste rôle pendant
plusieurs années » (l. 333 à 335).
13. Le premier sentiment que Vanina éprouve après que Missirilli a manifesté
sa passion (« Pietro se jeta à ses pieds », l. 330) est la joie : « Vanina était rayon-
nante de joie » (l. 330).
Lorsque Missirilli refuse sa main, Vanina est tout d’abord choquée : « Vanina
restait glacée. Ce refus de sa main avait étonné son orgueil » (l. 343-344). Cette
surprise (Vanina est habituée à ce que se réalisent ses désirs) est vite suivie
d’un nouvel élan amoureux : « mais bientôt elle se jeta dans les bras de Missirilli »
(l. 344-345). Paradoxalement, le refus du carbonaro au nom de son honneur
réunit les deux amants dans « un instant d’amour parfait » (l. 351).

◆ L IRE L’ IMAGE
14. Deux caractéristiques importantes sont communes aux histoires de
Roméo et Juliette et de Vanina Vanini : l’amour passion et l’interdiction. En
effet, dans les deux cas, les jeunes gens s’aiment de manière absolue, ce qui
pourra aller jusqu’à la mort dans le cas des amants de Vérone et jusqu’à la
trahison chez Stendhal. L’amour passion est, dans la tradition littéraire, voué
à l’échec : dans les deux histoires, un interdit pèse, la haine qui divise les deux
familles ou la distance sociale.
15. La gravure exprime l’interdiction qui pèse sur l’amour des deux jeunes
gens. En effet, Roméo n’est pas autorisé à approcher Juliette et il a dû
emprunter une échelle de corde pour parvenir jusqu’à son balcon. Son atti-
tude (assis sur la balustrade) rappelle la distance qui sépare les deux amants,
comme celle qui sépare Vanina de Pietro.

◆ À VOS PLUMES !
16. On attend des élèves qu’ils tiennent compte des contraintes formelles du
genre épistolaire mais aussi des données du récit de Stendhal : un personnage,
à ce moment-là, déchiré entre sa cause patriotique et son amour pour Vanina.

17
RÉPONSES AUX QUESTIONS

17. Ce sujet présente plusieurs contraintes, tant sur le plan de la forme que
sur celui du contenu.
En ce qui concerne le contenu, on demande aux élèves de croiser discours
narratif et discours explicatif (analyse des événements et des sentiments).
En ce qui concerne la forme, le récit est un compte rendu oral destiné à
Vanina. Il doit être inséré dans le cadre d’un dialogue. Le langage familier est
proscrit, mais on valorisera les devoirs qui auront su exprimer l’oralité du
discours et la condition sociale du narrateur.

I V E PA R T I E ( p p. 4 8 à 6 0 )

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Les réponses exactes sont : b) – d) – g) – h) – i).

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE


(L. 692 À 699)
2. Différents temps sont utilisés pour raconter la rencontre rapide de Vanina
et de son amant, la veille de l’arrivée de ce dernier à Rome. On relève de
l’imparfait, du passé simple et du présent de l’indicatif. On fera remarquer au
passage que « était enchaîné » (l. 696-697) est un imparfait passif et non un
plus-que-parfait.
3. L’alternance de l’imparfait et du passé simple est caractéristique du récit,
l’imparfait exprimant les actions de second plan et le passé simple les actions
de premier plan. Le présent employé dans le passage (« c’est », l. 693, « fait »,
l. 694, « transfère », l. 695) a une valeur de vérité générale. Il permet de poser
de manière sûre le cadre historique de l’intrigue. Ainsi la fiction, tissée à
l’imparfait et au passé simple, s’inscrit dans un temps historique évoqué,
quant à lui, au présent gnomique. Le jeu des temps dans ce passage est donc
bien significatif de la chronique, genre qui permet à la fiction de s’enraciner
dans une trame historique.
4. Différents compléments circonstanciels et leur nature :
– « la veille du jour où Missirilli devait arriver à Rome » (l. 692), CC de temps ;

18
IVe partie

– « à Rome » (l. 692), CC de lieu ;


– « pour aller à Città-Castellana » (l. 693), CC de but (on peut aussi accepter
que ce complément soit considéré comme un complément du nom prétexte) ;
– « dans la prison de cette ville » (l. 694), CC de lieu ;
– « de la Romagne » (l. 695), CC de lieu (origine) ;
– « à Rome » (l. 695), CC de lieu (destination) ;
– « le matin » (l. 696), CC de temps ;
– « comme il sortait de la prison » (l. 696), CC de temps ;
– « de la prison » (l. 696), CC de lieu ;
– « sur une charrette » (l. 697), CC de lieu.
L’abondance des compléments circonstanciels témoigne du souci de préci-
sion de Stendhal.
5. Différentes propositions dans les deux dernières phrases du passage (l. 695
à 699).
Première phrase (l. 695 à 698) :
– « Elle vit Missirilli le matin », proposition principale ;
– « comme il sortait de la prison », proposition subordonnée conjonctive cir-
constancielle de temps ;
– « il était enchaîné seul sur une charrette », proposition indépendante ;
– « il lui parut fort pâle, mais nullement découragé », proposition indépendante.
Deuxième phrase (l. 698-699) :
– « Une vieille femme lui jeta un bouquet de violettes », proposition indépendante ;
– « Missirilli sourit en la remerciant », proposition indépendante.
6. Les virgules et points-virgules sont nombreux dans ce même passage et
l’on note une forte présence des propositions indépendantes (voir question
précédente). Cette écriture en asyndète donne l’impression d’un tableau par
petites touches légères. Les actions sont simplement posées, comme esquis-
sées, et c’est au lecteur de bâtir sa propre histoire en assurant le lien entre les
différentes scènes. Stendhal joue sur l’implicite et implique de cette manière
son lecteur.
7. L’identité de la « vieille femme » (l. 698) présente sur le passage de Missirilli
n’est pas dévoilée et Stendhal emploie l’article indéfini « une » (« une vieille
femme ») pour souligner cet anonymat et laisser au lecteur le soin d’imaginer
son identité. Ajoutons que le « bouquet de violettes » (l. 699) est à l’image de
cette volonté de discrétion (de la part de la femme ? de la part de Stendhal ?).
Il peut s’agir d’une femme gagnée à la cause des carbonari et souhaitant

19
RÉPONSES AUX QUESTIONS

encourager ainsi Missirilli. Cette femme peut aussi être Vanina elle-même.
On sait que le déguisement est un procédé courant chez Stendhal, à com-
mencer par le choix d’un pseudonyme. Missirilli se déguise en jeune fille au
début du récit,Vanina se fait passer pour un valet afin d’entrer dans le bureau
du ministre de la police ; elle peut tout aussi bien se déguiser en « vieille femme »
pour approcher son amant sans être reconnue. Un garçon en fille, une
aristocrate en valet, une jeune fille en vieille femme : le jeu des contraires
accrédite notre hypothèse concernant l’identité de la femme au bouquet de
violettes. Mais il ne s’agit surtout pas de donner une réponse définitive, de
traduire, en somme.
Ce qui est caractéristique de l’écriture stendhalienne, ce sont justement ces
touches légères, ces pistes esquissées, ce retrait du narrateur qui laisse au lec-
teur un rôle important. La part de l’implicite, déjà relevée dans la question
précédente, est également une des caractéristiques de la nouvelle.

◆ É TUDIER LA REPRÉSENTATION DE LA SOCIÉTÉ ITALIENNE


8. À plusieurs reprises, on devine une critique d’une justice qui ne peut assu-
rer son indépendance.
On peut noter d’abord une insinuation concernant une immunité que
conférerait à Vanina son statut de fiancée du neveu du ministre de la police :
« Comme il était neveu de monsignor Savelli-Catanzara, gouverneur de Rome et
ministre de la police, elle supposait que les espions n’oseraient la suivre » (l. 611
à 614).
On relève ensuite : « Le procès des Carbonari ne fut pas long […] les deux
carabiniers dont nous avons parlé » (l. 707 à 725).
9. Dans ce même passage, on voit en premier lieu que la justice dépend du
politique. En effet, c’est le parti ultra qui décide de la composition de la com-
mission habilitée à juger les carbonari. Mais c’est le ministre de la police qui
tranche. Les juges ont beau condamner les carbonari à la mort après torture,
le ministre, lui, commue la peine « en quelques années de prison » (l. 720), sauf
pour Missirilli qu’il juge dangereux. Le jugement devant un tribunal n’est
donc qu’un simulacre puisque la décision n’appartient pas aux membres de
la commission. De plus, on note que la décision du ministre est présentée
comme personnelle : « dont la fortune était faite » (l. 717), « n’avait nul besoin de
poing coupé » (l. 718-719), « le ministre voyait dans ce jeune homme » (l. 721-722).

20
IVe partie

Relevons également : « Le surlendemain […] contre l’usage » (l. 822 à 830).


En dernier ressort, c’est le pape qui fixe le sort des carbonari. On le voit bien,
juste avant le passage délimité, lorsque le ministre de la police, convaincu par
Vanina, se trouve « assez embarrassé de la démarche qu’il avait à faire » (l. 823).
L’expression « voyant que le pape avait pris son parti » (l. 828) montre bien que
c’est au pape qu’appartient la décision finale : « il faut sauver cet homme »
(l. 827), dit-il. Et les objections d’un ministre, satisfait de ne pas avoir à
défendre le carbonaro comme le lui a demandé Vanina, n’y pourront rien
changer. Ce passage est amusant en raison de l’attitude du ministre qui peut
se permettre de défendre la position de la commission puisqu’il sait que le
pape va sauver Missirilli. On remarque qu’une fois de plus la justice est liée
au pouvoir et qu’elle se fait en fonction d’un sentiment personnel : « cette idée
m’empêche de dormir : il faut sauver cet homme » (l. 826-827). Mensonge,
dissimulation et manipulation sont aussi des éléments que Stendhal dénonce
implicitement.
Enfin, on pourra relever : « Vanina avait pensé […] fournis par l’État » (l. 831
à 835). Il s’agit là du risque d’empoisonnement qu’encourt Missirilli. Le
tribunal réuni n’a aucun pouvoir puisque c’est le ministre et, surtout, le pape
qui décident. Mais les farouches opposants à la cause des carbonari peuvent
aussi court-circuiter la voie officielle et appliquer eux-mêmes leur sentence
en empoisonnant le prisonnier.
Si le ministre accepte d’aider Vanina, ce n’est pas parce qu’il est convaincu de
la justesse de la cause du carbonaro. À aucun moment de l’entrevue entre le
gouverneur et la jeune fille, la question du fait politique ou de la justice d’une
telle intervention n’est abordée.
D’abord on remarque que s’installe entre les deux personnages une conni-
vence sociale qui favorise l’accord du ministre : « une visite faite par la jeune
princesse Savelli à son oncle le gouverneur de Rome » (l. 792-793).
Ensuite, à plusieurs reprises Stendhal souligne la démarche de séduction
utilisée par Vanina. La jeune fille adopte avec le ministre de la police la
même attitude qu’avec Livio : séduire pour utiliser à ses fins. « Le ministre
quitta l’air fâché : la beauté de Vanina contribua sans doute à ce changement rapide »
(l. 775-776). D’une part, « le goût de monseigneur Catanzara pour les jolies
femmes » (l. 777-778) est notoire ; d’autre part, Vanina sait jouer de son
charme et, comme pour Livio, promettre des récompenses. En effet, jouant
sur le lien familial (oncle de Livio) qui l’unit presque au ministre, elle propose
un baiser : « et pour vous y engager, mon cher oncle, si vous m’accordez la vie du

21
RÉPONSES AUX QUESTIONS

protégé de mon amie, je vous donnerai un baiser » (l. 785 à 787). Et plus loin :
« Notre marché est fait ! s’écria Vanina, et la preuve, c’est qu’en voici la récompense,
dit-elle en l’embrassant » (l. 812 à 814).
Mais si monseigneur Catanzara accepte d’aider Vanina, ce n’est pas seulement
pour des raisons sociales et familiales ou parce qu’il succombe au charme de
la jeune fille, c’est aussi parce qu’il y trouve son intérêt : « D’ailleurs, je suis
jeune encore quoique peut-être je vous paraisse bien vieux, et je puis vivre à une
époque où le sang versé aujourd’hui fera tache » (l. 816 à 819). Le gouverneur
montre ici qu’il agit dans son propre intérêt ; en effet, si l’Histoire donne
raison à la cause défendue par les carbonari, il ne souhaite pas être de ceux
qui ont fait couler le sang des partisans de la liberté italienne.

◆ É TUDIER UN PERSONNAGE : VANINA VANINI


10. Pour parvenir à ses fins, c’est-à-dire sauver son amant, Vanina est prête à
tous les stratagèmes, notamment celui de la séduction. Sachant que Livio
Savelli est le neveu du ministre de la police et gouverneur de Rome, elle
accepte de s’afficher comme sa fiancée. « Vanina pensa qu’en lui faisant d’abord
tourner la tête, elle en ferait un agent commode » (l. 610-611). La méthode est
constituée d’une alternance de gestes amoureux et de durs rejets. Ainsi, « après
avoir fort bien traité, pendant quelques jours, l’aimable don Livio, Vanina lui annonça
que jamais il ne serait son époux » (l. 615 à 617). Au jeune homme de prouver
qu’il est à la hauteur de la belle Vanina. « Au sortir du palais du gouverneur de
Rome, Vanina permit à don Livio de l’embrasser. – Vous vous tirez bien, lui dit-elle,
des épreuves auxquelles je veux vous soumettre » (l. 651 à 655). Et plus loin :
« – Vous devenez un homme, répondit Vanina ; faites-moi cadeau de votre portrait »
(l. 690-691).
Pour obtenir du ministre de la police une promesse d’intervenir pour com-
muer la condamnation à mort de son amant en peine de prison, Vanina
emploie également toute sa séduction. Elle promet un baiser et l’accorde
effectivement en récompense.
11. Les éléments relevés pour répondre à la question précédente nous
montrent que Vanina est un personnage réfléchi et calculateur. Si, par
exemple, elle accepte d’épouser Livio Savelli, ce n’est pas parce que c’est « le
jeune homme le plus élégant » (l. 606), c’est parce qu’elle pense qu’il va lui être
utile dans son projet. De même, lorsqu’elle choisit comme confesseur

22
IVe partie

M. l’abbé Cari, c’est parce qu’elle sait qu’il se mettra à son service si néces-
saire. Elle le fait nommer « aumônier du château Saint-Ange » (l. 703), ce qui
lui permettra de protéger Missirilli d’un éventuel empoisonnement lorsqu’il
sera emprisonné dans la forteresse : « Dès la veille, Missirilli avait reçu de l’abbé
Cari, son confesseur, quelques petits paquets de biscuits de mer, avec l’avis de ne pas
toucher aux aliments fournis par l’État » (l. 833 à 835). Et c’est encore l’abbé
Cari qui obtiendra du geôlier l’autorisation de laisser quelques instants seuls
Vanina et Missirilli.
12. Certes, Vanina est un personnage calculateur et réfléchi. Elle est capable
de développer toute une stratégie pour parvenir à ses fins en utilisant notam-
ment son pouvoir de séduction. Mais cette attitude froide est entièrement au
service de la passion qui la gouverne et c’est ce que l’on comprend à
plusieurs reprises. D’abord, lorsqu’elle découvre simplement le nom de
Missirilli sur une feuille, elle est « sur le point de se trouver mal » (l. 651).
Ensuite, elle a du mal à accepter que ses efforts pour sauver son amant ne
soient pas immédiatement suivis d’effet : « La lenteur des événements la tuait »
(l. 677-678). Et un peu plus loin, lorsqu’il est question d’une tentative roma-
nesque d’évasion, on lit : « Quelque déraisonnable que fût cette idée, elle était sur
le point de la mettre à exécution, lorsque le hasard eut pitié d’elle » (l. 681 à 683).
Dans cette dernière phrase, le mot « hasard » suggère toute la souffrance de
la jeune fille en proie à sa passion.

◆ L IRE L’ IMAGE
13. La profondeur de champ, donnée par l’ouverture lumineuse sur une
seconde pièce, donne de l’ampleur à l’espace. Le nombre de personnes
réunies autour de la table s’ajoute à cette impression pour nous montrer qu’il
s’agit d’un dîner dans une famille aisée. Le mobilier et les rideaux dénotent
ce luxe ainsi que les costumes des personnages et les mets présentés sur
la table en abondance.
14. Les personnages représentés sourient et semblent passer une soirée
agréable. Les plaisirs sont ceux de la table, au premier plan, mais aussi de la
conversation et de la galanterie, comme semblent l’indiquer les regards croi-
sés des hommes et des femmes ainsi que l’inclinaison sensuelle des visages
féminins.

23
RÉPONSES AUX QUESTIONS

◆ À VOS PLUMES !
15. Le sujet proposé suppose, d’une part, que l’élève prenne en compte les
données du texte, notamment le caractère autoritaire et calculateur de la
jeune fille, et, d’autre part, qu’il sache construire une scène en alternant récit
et paroles rapportées. On valorisera les copies qui auront su varier les types
de discours rapportés et bâtir une réelle progression.
16. Cet autre sujet est un exercice de transposition. La passion amoureuse
devient ici passion pour un sport. Il s’agit de mettre en relief le double aspect
de la personnalité du personnage principal en s’appuyant sur ce qui a été vu
à propos de Vanina Vanini. Comme chez Stendhal, un point de vue neutre
est attendu.
17. Cet exercice, à mener conjointement avec le sujet précédent, permet de
souligner l’importance du point de vue dans un récit. Il invite aussi les élèves
à adopter une attitude critique vis-à-vis d’un comportement (la passion et
la manipulation) dangereux.

V E PA R T I E ( p p. 6 4 à 6 9 )

◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?


1. Vanina reste entre douze et quinze heures à attendre Missirilli dans la
chapelle. En effet, elle arrive le matin. À quatre heures, elle entend le pas des
chevaux. Missirilli se tient à côté d’elle un peu après minuit.
2. Le geôlier reste dans la chapelle mais n’assiste pas à l’entretien des deux
amants. Il intervient à la fin lorsque Missirilli se met à frapper Vanina avec ses
chaînes.
3. Missirilli est entièrement dévoué à la cause des carbonari et son amour
pour Vanina n’est qu’un souvenir. Il lui demande de l’oublier et de se marier.
4. Missirilli accepte les cadeaux de Vanina, non par amour, mais parce que les
diamants et les limes peuvent lui être utiles pour s’évader et rejoindre les
carbonari. Lorsqu’il apprend que Vanina a dénoncé sa vente, il jette le présent
car il ne peut pardonner cette trahison. Que Vanina ait agi ainsi par amour lui
importe peu car sa cause est tout ce qui compte désormais pour lui.

24
Ve partie

◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE :


LES PAROLES RAPPORTÉES
5. Les verbes introducteurs dans les propositions incises du dialogue sont :
« dire » (« dit-il », l. 890 et 947, « dit-elle », l. 908), « reprendre » (« reprit Vanina »,
l. 953) et « s’écrier » (« s’écria », l. 962).
6. Le discours direct est signalé par des guillemets lorsqu’il s’agit de rappor-
ter de manière isolée une pensée : « Du moins il vit, se dit-elle les larmes aux
yeux, ils ne l’ont pas encore empoisonné ! » (l. 862 à 865) ; « qui les lui a données
ces chaînes ? » (l. 885).
Dans le dialogue entre Missirilli et Vanina, ce sont les tirets qui introduisent
les répliques. Lorsque Stendhal utilise une introduction extérieure aux
répliques, les deux points annoncent la parole rapportée. « Il ajouta d’un air un
peu ému lui-même : – Si j’aimais […] » (l. 919 à 921).
7. Au début du passage, Stendhal entre dans la conscience de son personnage
et rapporte ses réflexions de manière indirecte libre : « Missirilli l’aimait-il
assez pour lui pardonner ? Elle avait dénoncé sa vente, mais elle lui avait sauvé la
vie » (l. 851 à 853) ; « si elle avait péché, c’était par excès d’amour » (l. 855-856).
Stendhal a également recours au discours narrativisé pour évoquer les efforts
de Vanina et aussi sa trahison sans répéter ce qui a été dit dans la nouvelle
auparavant : « alors elle lui raconta toutes ses démarches depuis le moment où
Missirilli avait quitté le château de San Nicolò, pour aller se rendre au légat » (l. 955
à 957) ; « alors elle lui dit sa trahison » (l. 961).
8. Stendhal varie les procédés et alterne récit et dialogue pour donner toute
sa souplesse à la scène et créer ainsi une impression de naturel. Le fait que
Stendhal varie également le mode d’insertion du discours direct dans la
trame narrative contribue aussi à donner vie à la scène.
9. Stendhal entre dans la pensée de son personnage à de nombreux moments
du récit. Il s’agit d’une focalisation omnisciente. Pour exprimer les pensées de
Vanina, il emploie principalement le discours narratif. On lit, par exemple :
« elle crut un instant que Missirilli savait son crime, tant son accueil fut glacé » (l. 887
à 889) ou bien « sa douleur, qu’elle croyait au comble, en fut encore augmentée »
(l. 916-917). Le discours direct permet aussi de rapporter les réflexions du
personnage ; c’est ce qui se produit à deux reprises, comme le signalent les
propositions incises « se dit-elle les larmes aux yeux » (l. 864) et « pensa-t-elle »
(l. 885). Le discours indirect libre (voir question 7) insère les pensées du

25
RÉPONSES AUX QUESTIONS

personnage dans le récit et le maintien de l’intonation permet au lecteur


d’être particulièrement sensible à la souffrance de la jeune fille.

◆ É TUDIER UN PERSONNAGE : VANINA VANINI


10. Relevé du champ lexical de la souffrance : « les pensées qui l’agitèrent »
(l. 850), « cette âme bourrelée » (l. 853-854), « les larmes aux yeux » (l. 864), « la
soirée fut cruelle » (l. 865), « ses noires pensées » (l. 872), « tomba à demi évanouie »
(l. 874-875), « à cette douleur en succéda une autre plus poignante » (l. 886-887),
« elle fondit en larmes » (l. 906-907), « sa douleur, qu’elle croyait au comble, en fut
encore augmentée » (l. 916-917), « Vanina semblait sur le point d’être étouffée par ses
sanglots » (l. 918-919), « Vanina ne pouvait parler » (l. 925-926), « Vanina était
atterrée » (l. 942).
11. En attendant l’arrivée de son amant, Vanina est déchirée par des senti-
ments contradictoires : d’une part, elle craint que Missirilli ne veuille pas lui
pardonner et, d’autre part, elle espère qu’il acceptera de partir avec elle
(« Vanina espérait qu’il voudrait consentir à quitter l’Italie avec elle », l. 854-855).
Ensuite, lorsqu’elle retrouve Missirilli, sa souffrance s’intensifie. En effet, elle
qui attendait beaucoup de ces retrouvailles n’éprouve aucun plaisir à embras-
ser son amant : « elle ne sentit que ses chaînes froides et pointues » (l. 884-885),
« son accueil fut glacé » (l. 888-889). Le sentiment d’intense souffrance se
précise petit à petit. Il ne s’agit pas seulement des chaînes mais aussi de
l’attitude de Missirilli. Vanina remarque bien un changement chez le carbo-
naro et Stendhal emploie le mot « surprise » (l. 903) pour qualifier la réaction
de la jeune fille. Au début, Vanina met ce changement sur le compte des
mauvais traitements subis par Pietro en prison : « les geôliers avaient tant promis
qu’ils te traiteraient avec bonté » (l. 908-909). Puis elle comprend que ce « chan-
gement étonnant qu’elle remarquait chez son amant était tout moral » (l. 913 à 915).
La souffrance de la jeune fille devient telle qu’elle ne peut plus parler, ce qui
est repris un peu plus loin par le participe « atterrée » (l. 942).
À la fin de l’entretien, deux sentiments se succèdent : l’« orgueil » (l. 944) et
la colère (« reprit Vanina furieuse », l. 953). Dans le dernier paragraphe, le
participe passé « anéantie » (l. 969) reprend le participe « atterrée » (l. 942) déjà
appliqué à Vanina.
12. C’est tout d’abord parce que Vanina est une riche princesse qu’elle a pu
organiser sa rencontre avec Missirilli dans la chapelle. On apprend aussi

26
Ve partie

qu’elle est venue avec des diamants et des limes destinés à permettre à son
amant de s’évader. À plusieurs reprises, au cours de la nouvelle, elle offre de
l’argent à Missirilli et semble de cette manière acheter le jeune homme. Lors
de la scène finale, l’attitude de Vanina n’a pas changé : c’est par orgueil qu’elle
tend sa fortune à son amant et il est important de noter qu’à ce moment-là
l’argent se substitue à la parole (« sans répondre à Missirilli, elle les lui offrit »,
l. 945-946), comme si le pouvoir que lui conférait sa fortune la dispensait de
communiquer d’une autre manière.

◆ É TUDIER LE DÉNOUEMENT
13. Stendhal ne donne pas explicitement les raisons qui poussent Vanina à
raconter à Pietro sa dénonciation. Au début du passage, lorsque Vanina se
demande si son amant pourra lui pardonner, on peut penser qu’elle a
l’intention de lui révéler la vérité. Un peu plus loin, Vanina est incapable de
parler : « évidemment Vanina ne pouvait parler : elle l’essayait enfin » (l. 925-926) ;
on se demande si cette incapacité ne porte pas aussi sur le projet de révéla-
tion. Mais à la fin du passage, c’est sous la colère que Vanina agit ; il s’agit
pour elle de montrer la puissance de sa passion : « Non, reprit Vanina furieuse,
je veux que tu saches ce que j’ai fait, guidée par l’amour que j’avais pour toi » (l. 953-
954).
14. L’accueil glacé de Missirilli qui témoigne de la disparition de la passion
du jeune homme (l’amour est évoqué au passé) l’amène, après le récit de la
dénonciation, à rejeter violemment la jeune fille. Il cherche à l’assommer et
jette au loin les limes et les diamants qu’elle venait de lui offrir pour per-
mettre son évasion. La répétition de l’apostrophe « monstre » (l. 962 et 966)
ainsi que la proposition finale « je ne veux rien te devoir » (l. 966) expriment
ce refus inéluctable de Missirilli. « Il s’éloigna rapidement » (l. 968) : cette pro-
position se charge d’une signification qui dépasse le simple fait de quitter la
chapelle ; le lecteur comprend que le jeune carbonaro quitte définitivement
Vanina Vanini.
15. Le récit de la dénonciation précipite le dénouement, mais le lecteur avait
compris dès l’arrivée du jeune homme dans la chapelle que l’histoire
d’amour était terminée. D’abord,Vanina est frappée par l’accueil glacé que lui
réserve Missirilli et elle comprend qu’il ne s’agit ni des chaînes ni du
mauvais traitement subi en prison. Les paroles du jeune homme sont claires :
« oublions les illusions qui jadis nous ont égarés » (l. 893-894), « si j’aimais quelque

27
RÉPONSES AUX QUESTIONS

chose sur la terre, ce serait vous, Vanina » (l. 921-922), « je suis mort pour vous :
adieu » (l. 951-952). L’amour est soit considéré comme une illusion, soit
comme une hypothèse irréalisable ; il est rejeté dans le passé et le présent
s’exprime en terme de mort.
16. Dans le dernier paragraphe, on relève deux temps différents, le passé
simple et le présent. Le passé simple est le temps de la narration ; le présent
est, ici, un temps de l’énonciation ; on a l’impression que le temps de la
nouvelle rejoint le temps de l’écriture, ce qui garantit la vérité historique (le
journal) du récit.
17. Dans la deuxième phrase du dernier paragraphe, le « et » (l. 969) qui suit
le point-virgule voile une ellipse temporelle qui marque l’anéantissement de
Vanina. La jeune fille, qui se résumait à sa passion pour Missirilli, n’est plus
rien, et l’effacement que constitue l’ellipse le suggère. Ce saut marque aussi
le retour au temps de l’écriture ; cette esquisse d’épilogue est fréquente dans
la nouvelle ; on la retrouve par exemple dans La Vénus d’Ille de Mérimée avec
l’emploi d’un passé composé (« ont gelé », dans la dernière phrase de cette
œuvre) et d’une phrase également brève et chargée d’implicite.
18. Nature des propositions utilisées dans le dernier paragraphe de la
nouvelle (l. 969-970).
– « Vanina resta anéantie » : proposition indépendante ;
– « Elle revint à Rome » : proposition indépendante ;
– « et le journal annonce » : proposition principale ;
– « qu’elle vient d’épouser le prince don Livio Savelli » : proposition subordonnée
conjonctive complétive.
La syntaxe est simple ; la parataxe est suivie par une coordination lourde de
sous-entendus (le « et » revêt presque une valeur consécutive) et, comme
souvent, l’implicite caractérise le style de Stendhal.
19. L’impression de neutralité qui garantit la vérité du récit repose sur
l’absence de termes modalisateurs. Stendhal ne nous donne pas son opinion
sur l’issue des événements et renonce au point de vue omniscient, ce qui
souligne l’anéantissement de Vanina : la jeune fille est tellement anéantie qu’il
est inutile d’entrer dans sa conscience.
Par ailleurs, l’emploi du mot « journal » (l. 969) et le fait que Stendhal donne
au jeune Livio son titre complet (« le prince don Livio Savelli », l. 970) accen-
tuent cette impression de distanciation et de neutralité finales. La mise à
distance repose aussi sur le recours au discours indirect à la toute fin du récit.

28
Ve partie

20. Le jeu sur l’implicite sollicite le lecteur et le texte lui-même induit une
question personnelle après plusieurs questions d’analyse objective. On attirera
l’attention des élèves sur le fait que la question est double : elle porte sur
l’histoire d’amour mais aussi sur la manière d’écrire de Stendhal. Plusieurs
pistes de réflexion pourront être approfondies :
– l’importance de l’implicite ; Stendhal fait appel au lecteur (voir questions 16
à 19) ;
– l’impression de vérité et le naturel ;
– une histoire d’amour qui se termine mal et dont l’échec était inscrit dès
le départ ;
– l’anéantissement de Vanina : le quotidien (le mariage arrangé avec Livio
Savelli) peut remplacer la mort.

◆ L IRE L’ IMAGE
21. De nombreux éléments, dans cette eau-forte de Piranèse, expriment la
souffrance des prisonniers. En premier lieu, le ciel apparaît comme un loin-
tain lumineux et inaccessible : c’est l’ombre qui domine en prison. En second
lieu, l’aspect dégagé du ciel contraste également avec l’impression de confu-
sion qui provient notamment de l’abondance de détails et de personnages.
Différentes tortures sont évoquées : roue, cordes, dents acérées… Les prison-
niers sont très nombreux et la promiscuité est un aspect de leur souffrance ;
leurs bras tendus expriment d’ailleurs cette douleur.

◆ À VOS PLUMES !
22. Le sujet suppose que l’élève réinvestisse ce qu’il a observé dans le texte
en matière de technique narrative et qu’il modifie l’enchaînement des évé-
nements qui aboutissent au dénouement. Le pardon de Missirilli n’entraîne
pas nécessairement un dénouement heureux. On peut aussi considérer, dans
la tradition de l’amour passion, que l’histoire ne peut s’achever par un
mariage comme dans les contes. Mais il est aussi possible de développer le
rêve de Vanina : s’enfuir hors d’Italie avec Missirilli.
23. « Vanina resta anéantie. Elle revint à Rome » (l. 969). Ayant perdu tout espoir
de regagner l’amour de Missirilli qui était sa seule raison de vivre,Vanina n’est
plus rien. Le monologue doit bien évidemment prendre en compte cette
réduction à néant de la jeune fille, et sans doute la réflexion porte-t-elle sur

29
RÉPONSES AUX QUESTIONS

les différentes manières de n’être rien, les souvenirs heureux de sa passion,


certains échos de la dernière scène du récit, une indifférence à tout ce qui
n’est pas le carbonaro perdu.
24. Il s’agit de prendre en compte les données de la nouvelle, telles que la
violence de Missirilli et l’anéantissement de Vanina, mais aussi le caractère du
jeune Livio déjà connu du lecteur. Les contraintes formelles du sujet
permettent un réinvestissement de ce qui a été observé quant aux techniques
narratives, lors de l’étude de la scène finale.

R E TO U R S U R L’ Œ U V R E
1. Les propositions exactes sont : c) – d) – e) – f) – h) – i) – j) – l) – n) – q) –
s) – t).
2. Dans l’ordre : a) don Asdrubale Vanini – b) don Livio Savelli – c) comtesse
Vitteleschi – d) abbé Cari – e) monsignor Catanzara.
3. Dans l’ordre : a) – h) – c) – i) – d) – f) – e) – g) – j).
4. Dans l’ordre chronologique, les réponses sont : a2 – c4 – d1 – b5 – e3.

30
PROPOSITION
DE SÉQUENCE DIDACTIQUE

ÉTUDIER TECHNIQUE EXPRESSION


PARTIES
LA LANGUE LITTÉRAIRE ÉCRITE
– Évocation – Étude des – Composition
du décor : temps personnages : du récit oral
des verbes et découverte d’un personnage,
vocabulaire. progressive qui doit prendre
des différents en compte
Ire partie caractères. les données
– Marques du genre
d’un incipit. du conte.
– Rédaction
d’un incipit.
– Écrire un récit – Monologue
à la première intérieur.
personne : – Monologue
les pronoms intérieur
et les temps. délibératif.
IIe partie – Propositions – Composition
et effet de style. d’un récit
reprenant
la situation
mise en place
dans le texte.
– Accord du – Deux scènes – Rédaction
participe passé. d’une intrigue d’une lettre
– Expression amoureuse : exprimant
de l’autorité : le malentendu la complexité
modes utilisés et la demande du sentiment
et syntaxe. en mariage. amoureux.
IIIe partie – Composition
d’un récit
développant
une scène
esquissée
dans le texte.

31
PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE

ÉTUDIER TECHNIQUE EXPRESSION


PARTIES
LA LANGUE LITTÉRAIRE ÉCRITE
– Expression – Étude d’un – Composition
du temps. personnage d’un récit
– Propositions complexe. développant
et effet de style. – Argumentation une scène
indirecte et esquissée
IVe partie critique sociale. dans le texte.
– Récit centré
sur le caractère
complexe d’un
personnage.
– Paroles – Étude d’un – Composition
rapportées. personnage d’une scène
complexe. incluant des paroles
– Dénouement. rapportées.
– Prolongement
Ve partie du dénouement :
le monologue
intérieur.
– Rédaction
d’un dénouement
différent.

32
E X P LO I TAT I O N
DU GROUPEMENT DE TEXTES

La scène de première rencontre amoureuse est un des lieux communs de la


littérature romanesque et il est intéressant d’en étudier à la fois les traits
récurrents et les variantes d’une œuvre à l’autre. Certains textes peuvent
servir de point d’appui pour une meilleure compréhension de la nouvelle de
Stendhal.

◆ U NE AIDE POUR L’ ÉTUDE DE VANINA VANINI


Le texte de Stendhal extrait du traité intitulé De l’amour (1822) n’appartient
pas au genre romanesque. Il présente une analyse théorique de la naissance
du sentiment amoureux : Stendhal y présente les différentes phases de la cris-
tallisation. Cette analyse peut servir de support pour une lecture de Vanina
Vanini et l’on pourra montrer aux élèves comment la difficulté démultiplie la
passion. C’est ce qui se passe, par exemple, lorsque Pietro, après avoir avoué
son identité à Vanina, feint l’indifférence à son égard.
La scène du bal extraite du roman de Madame de La Fayette, La Princesse
de Clèves (1678), invite à une étude comparée avec les premières pages de la
nouvelle de Stendhal. On pourra observer avec les élèves les points communs
(notamment les hyperboles) et les différences (Vanina ne tombe pas amou-
reuse du prince avec lequel elle danse).

◆ U NE ÉTUDE COMPARÉE DE LA SCÈNE


DE PREMIÈRE RENCONTRE
Différentes pistes pourront être envisagées.
• La notion de coup de foudre : l’expression de la surprise. Dans le roman
d’Aragon, Aurélien (1944), la surprise est poussée à son comble puisque
Aurélien ne comprend pas ce qui peut l’attirer chez Bérénice.
• La passion : le vocabulaire hyperbolique.
• La passion : l’impression d’une reconnaissance mutuelle. Les deux êtres
promis à s’aimer semblent être destinés l’un à l’autre. La passion est parfois

33
E X P LO I TAT I O N DU GROUPEMENT DE TEXTES

annoncée avant même de naître. C’est le cas dans Vanina Vanini lors du bal et
du récit de l’anecdote de l’évasion du carbonaro. Le lecteur devine que la
jeune fille va aimer ce carbonaro en fuite.
• La présence de la société : le bal est un cadre courant pour la scène de pre-
mière rencontre, comme si l’amour naissait sous les yeux des autres et que la
société – ses règles et ses interdits – était une donnée importante de l’intrigue
amoureuse.
• Le triangle : il est fréquent que la passion soit posée dès le début comme
interdite car la femme aimée est mariée. L’amour se décline souvent à trois ;
c’est le cas, par exemple, dans La Princesse de Clèves ou dans Vanina Vanini.
Et c’est aussi ce qui fait l’originalité de la scène du bal dans le roman de
Marguerite Duras, Le Ravissement de Lol V. Stein (1964).

34
PISTESDE RECHERCHES
COMPLÉMENTAIRES

Vanina Vanini est une nouvelle représentative de la période romantique mais


aussi de l’écriture spécifique de Stendhal et de l’art du récit bref. Plusieurs
pistes de recherches complémentaires pourront être explorées à l’occasion de
la lecture du texte.

◆ U NE PERSPECTIVE HISTORIQUE
Souvent classée dans les Chroniques italiennes malgré sa date d’écriture (1829),
Vanina Vanini est un récit qui s’inscrit dans l’histoire de son époque. On
pourra inviter les élèves, dans une perspective interdisciplinaire, à mener des
recherches historiques.

• Les étapes de l’unité italienne et les artistes qui l’ont évoquée


De manière plus générale, on pourra mener une réflexion sur les processus
d’unification ou, au contraire, de morcellement, dans l’histoire européenne.

• La légende napoléonienne
Il est possible, toujours dans une perspective décloisonnée de l’enseignement
au collège, de mener une recherche historique sur la période de l’Empire.
En association avec le professeur d’arts plastiques, il est intéressant d’étudier
les représentations de Napoléon dans la peinture et dans la sculpture. On peut
se tourner aussi vers la littérature.

◆ U NE PERSPECTIVE D ’ HISTOIRE LITTÉRAIRE


• Stendhal
Il est possible de s’intéresser à la vie de Stendhal et à son œuvre, notamment
à ses deux romans les plus connus.

• Le romantisme
Le mal-être de Vanina qui s’ennuie et son aspiration à un idéal sont deux traits
de la génération romantique. On pourra proposer aux élèves des recherches
sur le mal du siècle et sur l’aspiration à l’idéal dans les œuvres romantiques.
On se tournera vers la littérature, bien entendu, mais aussi vers la peinture.

35
PISTES DE RECHERCHES COMPLÉMENTAIRES

◆ UN THÈME : L’ AMOUR PASSION


En approfondissant les pistes données par le groupement de textes centré sur
la scène de la première rencontre dans la littérature, on pourra étudier l’ex-
pression de la passion amoureuse dans l’art. L’étude de Denis de Rougemont,
L’Amour et l’Occident, constitue un point de départ intéressant et nous invite
à remonter à la période médiévale, ce qui sera l’occasion de revenir sur ce
que les élèves ont pu découvrir en classe de cinquième.

◆ U NE FORME : LE RÉCIT BREF


Une étude sur les spécificités de la nouvelle comparée au roman permet de
mettre en avant les effets de resserrement et d’attente caractéristiques de la
nouvelle. La nouvelle fantastique peut constituer une orientation complé-
mentaire intéressante.

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BIBLIOGRAPHIE
COMPLÉMENTAIRE

– Yves Ansel, Philippe Berthier, Michael Nerlich, Dictionnaire de Stendhal,


collection « Dictionnaires-références », n° 9, Honoré Champion, 2003.
– Maurice Bardèche, Stendhal romancier, La Table ronde, 1947.
– Michel Crouzet, Chroniques italiennes de Stendhal, Armand Colin, 1960.
– Michel Crouzet, La Poétique de Stendhal, collection « Nouvelle bibliothèque
scientifique », Flammarion, 1983.
– Michel Crouzet, Stendhal ou Monsieur moi-même, collection « Biographies
historiques », Flammarion, 1999.
– Michel Crouzet, Stendhal en tout genre : essais sur la poétique du Moi,
collection « Romantisme et modernités », n° 80, Honoré Champion, 2004.
– Madeleine Di Meglio, Chroniques italiennes : Stendhal, collection « Parcours
de lecture », Bertrand-Lacoste, 1992.
– Jean Prévost, La Création chez Stendhal : essai sur le métier d’écrire et la
psychologie de l’écrivain, collection « Folio essais », n° 285, Gallimard, réédition
1996.
– Jean-Pierre Richard, Littérature et sensation : Stendhal, Flaubert, collection
« Points. Essais », n° 8, Éditions du Seuil, réédition 1990.
– Brigitte Samaan, Stendhal : Chroniques italiennes, collection « Résonances »,
Ellipses, 2001.

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