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Vendredi, Saint John Perse à l'oral du bac de français

Plan détaillé et problématiques possibles.

Document pour la préparation orale du bac de français de dubrevetaubac.fr


https://www.dubrevetaubac.fr/

Séquence roman
1ère ES

Alexis Leger, dit Saint-John Perse, né le 31 mai 1887 à Pointe-à-


Pitre en Guadeloupe et mort le 20 septembre 1975 à Hyères dans le Var, est
un poète, écrivain et diplomate français, lauréat du prix Nobel de littérature.

En marge des mouvements littéraires de son époque, sa poésie, en prose,


est réputée pour son hermétisme, mais aussi pour sa force d’évocation. Il
reçoit le prix Nobel de littérature en 1960 « pour l’envolée altière et la
richesse imaginative de sa création poétique, qui donne un reflet visionnaire
de l’heure présente

"vendredi" de Saint John Perse

*** Plan détaillé et problématiques possibles pour l'oral EAF

Rires dans du soleil,

ivoire ! agenouillements timides, les mains aux choses de la terre…

Vendredi ! que la feuille était verte, et ton ombre nouvelle, les mains

si longues vers la terre, quand, près de l’homme taciturne, tu remuais

sous la lumière le ruissellement bleu de tes membres !

- Maintenant l’on t’a fait cadeau d’une défroque rouge. Tu bois l’huile

des lampes et voles au garde-manger ; tu convoites les jupes de la cuisinière

qui est grasse et qui sent le poisson ; tu mires au cuivre de ta livrée tes yeux
devenus fourbes et ton rire, vicieux.

Plan détaillé et problématiques

Commentaire Vendredi, St John Perse

Lauréat du prix Nobel de littérature, Alexis Leger dit Saint-John Perse


apparaît comme en marge des mouvements littéraire qui régissent durant le
XIXième siècle.

Le recueil Éloges, paru en 1911 est représentatif du rapport qu'entretient le


poète avec le monde. Il montre l'attachement que Saint-John Perse possède
pour son île natale, la Guadeloupe, dont il subit l'exil depuis 1899. On y
trouve le poème Vendredi, au sein de la première partie publiée en
1909 : Images à Crusoé. Ce poème, apparaît comme difficile d'accès et de
compréhension, ce qui peut nous amener à nous demander :

En quoi ce poème est -il représentatif d'un héritage symboliste ?

En quoi l'expression de « surréalisme à distance » utilisée par André Gide à


propos de l'auteur peut-elle concorder avec ce poème ?

Comment ce poème peut-il être caractérisé comme une « histoire de


l'âme » ?

I/ Un poème en prose...

A) Un texte fluide

•Pas de strophes ni de rimes = enjambements = donne un rythme

•Donne une facilité au lecteur de se représenter les images : descriptions


( ex : « que la feuille était verte », « l'homme taciturne », « le ruissellement
bleu » etc)

•Apostrophe du lecteur, permet une interaction facilitant la lecture (ex :


« Maintenant l'on t'a fait », « Tu bois l'huile » etc)

B) Un inconfort de compréhension

•Des choses simples faisant écho à l'imaginaire collectif sont assimilées à


des images incohérentes : « le ruissellement bleu de tes membres »
•Le poème manque de linéarité, le lecteur ne sait pas où le poète souhaite
l'emmener

•Il ne semble pas avoir de sens premier, « et ton ombre nouvelle » = une
ombre ne peut pas être nouvelle, pose un questionnement pour le lecteur.

La forme du poème, en prose permet d'identifier un certain héritage au sein


de ce texte, et donner un indice sur le message que souhaite véhiculer le
poète.

II/... marqué par l'empreinte du symbolisme

A) Des caractéristiques frappantes,

•La forme : le vers libre : priviligié par les poètes symbolistes

•Association d'une image concrète à une abstraction : «tu mires au cuivre


de ta livrée tes yeux »

•De nombreux symboles ramenant à l'origine du monde : « soleil », « la


terre », « lumière »

B) qui tentent à déchiffrer le monde

•Volonté de trouver un autre moyen d'expression, pour dépasser une


simple description réaliste : « Tu bois l'huile/ des lampes et voles au garde-
manger ; tu / convoites les jupes de la cuisinière »

•Présence d'une musicalité des vers + harmonie des sonorités : « si


longues vers la terre, quand, près de l'homme / taciturne, tu remuais » =
équilibre entre les sons de la gorge et dentales.

•Vendredi, apparaît comme un homme qui se cherche, et cherche à


découvrir le monde : « agenouillements timides, les mains aux choses de
la terre... »

La marque du symbolisme, donne une indication au lecteur quant au sujet


traité par Saint-John Perse dans ce poème, ainsi il est possible d'identifier
une certaine visée didactique entre ces vers.

III/ … En quête d'un renouveau de l'homme.

A) Un recours aux images pour écrire les sensations


•Volonté de représenter des impressions perçues par le poète

•Association d'une réalité mystérieuse avec un monde connu : « les mains /


si longues vers la terre »

•Des mots non pas pour décrire un paysage, mais pour retranscrire des
sensations + présence des sens : « tu convoites les jupes de la cuisinière /
qui est grasse et qui sent le poisson »

B) Le poème, comme cycle de la vie ?

•Vendredi : apparaît comme un homme auquel peut s'identifier le lecteur :


« Vendredi ! » « tu » etc

•Le personnages est d'abord agenouillé de manière « timide », vers la


terre, puis découvre la vie « Maintenant » + « ombre nouvelle » peut
signifier un renouveau

•Le poème se referme, comme une boucle infinie : Rires dans du soleil » /
« et ton rire, vicieux »

Pour conclure, nous pouvons rappeler que nous nous sommes


demandés :

En quoi ce poème est -il représentatif d'un héritage symboliste ?

En quoi l'expression de « surréalisme à distance » utilisée par André Gide à


propos de l'auteur peut-elle concorder avec ce poème ?

Comment ce poème peut-il être caractérisé comme une « histoire de


l'âme » ?

Alors nous pouvons dire qu'à travers ce poème, St-John Perse souhaite
poser la question de la place de l'homme, ainsi que la question de son
renouveau. L'utilisation du symbolisme donne une nouvelle dimension à cette
recherche, qui apparaît désormais comme nécessaire à l'évolution de
l'homme. Nous pouvons penser que l'homme devrait davantage se
concentrer sur ses sensations venant d'un monde non-visible, que seuls
d'après la doctrine symboliste, les poètes de ce mouvements peuvent rendre
compte.
Afin de mieux comprendre ce mouvement, nous pouvons observer quelques
poèmes dans le recueil Les Fleurs du Mal, de Baudelaire, précurseur du
mouvement symboliste.

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