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1) Apollinaire

Apollinaire, dit Guillaume Apollinaire, né à Rome en 1880 et mort en 1918 à Paris, est un poète /
écrivain français. Apollinaire publie son recueil « Alcools » en 1913, qui regroupe des poèmes de
1898 à 1912. Il place en tête du recueil le poème « Zone » (c’est donc le poème d’ouverture du
recueil) qui est le dernier à avoir été rédigé entre 1898 et 1912. Il décide de faire cela après avoir
changé le titre du recueil « Eau de vie » en « Alcools » et en décidant de supprimer toute
ponctuation. Il donne ainsi une orientation philosophique à son recueil. Le choix de placer ce
poème en tête du recueil n’est donc pas anodin. On est frappé par l’apparence du poème  :
certains vers sont détachés, d’autres regroupés en strophes, il n’y pas réellement de régularité au
sein du poème. Ce sont des vers libres (il n’y a pas de mètres réguliers), les lois de la versification
ne sont pas respectées. Les vers riment à peine : ils sont assonancés. Il n’y pas de ponctuation
également. Ainsi nous nous demanderons, quel regard porte Apollinaire sur le monde qu’il
entoure ? Nous évoquerons dans un premier temps «  Le rejet du monde ancien  » v.1 à v.6 ;
dans un second temps « La promenade au hasard dans les rues de Paris  » v.7 à v.14 et enfin
« L’Arrêt sur une rue particulière » (v.15 à 24).

I) Le rejet du monde ancien (v.1 à v.6)

Le titre « Zone » laisse penser à une déambulation dans des espaces indéfinis et étranges. Le vers
1 est détaché et annonce le refus du « monde ancien ». (Notons un certain paradoxe avec l’usage
de l’alexandrin dans ce vers) Autre paradoxe, le poème s’ouvre par « A la fin » Quel est ce
« monde ancien » ?

Vers 1 : On comprend que le poème s’adresse à lui-même. « Ce monde ancien » représente u
monde dépassé qui se prétend pourtant moderne. Ce vers nous fait directement entrer dans le
thème de la modernité. On peut également constater que ce vers est un alexandrin, on peut
supposer que cela est un « clin d’œil » de la part du poète visant à montrer que cette façon de faire
fait maintenant partie du passé. C’est une nouvelle ère.

Vers 2 : on peut apercevoir que la tour Eiffel est comparée à une bergère par une métaphore. Celle-ci
surveille un troupeau de ponts qui sont comparés eux-mêmes à des moutons. Ce ne sont pas les
ponts qui bêlent mais les voitures qui y passent en klaxonnant (on parle ici d’une métonymie). On
peut confirmer cette interprétation grâce au vers 72 avec « troupeaux d’autobus mugissants » et on
parle également de personnification. Rappelons que la Tour-Eiffel, bâtie en 1889 était méprisée des
symbolistes pour son modernisme agressif, tandis qu’Apollinaire soutenait la modernité (---et qu’elle
fut le thème d’inspiration des peintres de la modernité comme Robert Delaunay.)

Le vers 3 fait écho (reflète) au premier. La 2 ème personne du singulier « Tu » pourrait représenter la
tour Eiffel. Le poète exagère l’ancienneté du monde avec « antiquité ». C’est une hyperbole.

Le vers 4 : Apollinaire critique l’air ancien des automobiles qui est pourtant un signe de modernité.

Les vers 5 et 6 se suivent, on parle d’enjambement et on peut se demander ce que vient faire la
religion ici, mais on peut comprendre qu’il y a des choses qui ne vieillissent pas « toute neuve » et qui
durent dans le temps, ce qui est le cas de la religion.

Le vers 5 est marqué par une discontinuité syntaxique créée par l’absence de ponctuation et
l’enjambement avec le suivant. Il y a une énumération et une anaphore.

Les vers 7 et 8 rendent confus le lecteur car le Pape Pie X a interdit le modernisme, il n’est donc pas
l’Européen le plus moderne. C’est paradoxal.

Le vers 9, Apollinaire s’adresse soit au lecteur soit à lui-même. En exploitant l’enjambement.


Du vers 11 à 14, Apollinaire fait l’éloge d’autres signes de la modernité : l’utilisation des journaux, des
affiches, les évocations « d’aventures policières » ici, c’est parce qu’Apollinaire en était très fan et
appréciait notamment le personnage de Fantômas. (Personnage de fiction)

Les vers 15 à 24, correspondent à une promenade du poète dans Paris. Passage à la première
personne ; Il décrit la rue, les gens qui y passent ainsi que le son des cloches et des sirènes et le tout
sur un ton désinvolte. Il fait également encore une nouvelle fois l’éloge de la modernité car il s’agit là
d’une rue industrielle. On peut comprendre que le poète aimerait se sentir heureux plus qu’il ne l’est
réellement.

On peut conclure qu’Apollinaire fait l’éloge de la modernité en décrivant dans les 24 premiers vers de
ce poème la ville de Paris et en faisant part de son expérience dans une rue industrielle. Pour cela,
Apollinaire a supprimé la ponctuation, rendant ainsi son poème très original et moderne.

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