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La versification.
● Coupe ou césure : C’est le point fixe de partage dans un vers de plus de huit syllabes.
Dans le décasyllabe :
- 4 / 6.
- 6 / 4.
- 5 / 5 → poésie non classique.
Dans l’alexandrin :
- 6 / 6.
- 3 / 3 / 3 / 3.
- 4 / 4 / 4.
Ces deux dernières formes sont très utilisées par les poètes romantiques.
● Coupe lyrique : C’est une césure faite après une syllabe inaccentuée.
Exemple : « Ils franchissent / foulant … »
● Poème hétérométrique : Suite de vers inégaux en syllabes, vers mêles aux vers libres.
● Rejet : On parle de rejet, quand la partie du groupe syntaxique rejetée dans le vers suivant est
inférieur à un hémistiche.
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Exemple : « À peine tu sortais que cette porte amie
S’ouvre : un front jeune et blond se présente, et je vois ».
(Livre I, Lycoris, 1781-1783, Elégies, Chénier.)
« La rime est l’homophonie, entre au moins deux vers, de la dernière voyelle accentuée et de
tout ce qui la suit phonétiquement. »
● Rime masculine : Le dernier mot du vers n’est pas terminé par un « e » atone.
Exemple : « Les Muses me donnaient, alors en liberté
Dessus le vert tapis d’un rivage écarté ».
(6, Les Regrets, 1558, Du Bellay.)
● Rime plate : A A B B.
Exemple : « On ne vit que pour soi, l’amitié n’est qu’un nom. (« om » = « on » = A)
Je veux que ton ami soit hors de tout soupçon : (« on » = A)
Mais ne va point, rempli de ton enchanteresse, (« resse » = B)
Lui conter vos plaisirs, sa beauté, ton ivresse. ». (« resse » = B)
(Chant I, L’Art d’aimer, 1781,
Chénier.)
● Rime embrassée : A B B A.
Exemple : « Las, où est maintenant ce mépris de fortune ? (« une » = A)
Où est ce cœur vainqueur de toute adversité, (« ité » = B)
Cet honnête désir de l’immortalité, (« ité » = B)
Et cette honnête flamme au peuple non commune ? (« une » = A)
(6, Les Regrets, 1558, Du Bellay.)
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● Rimes annexées : La rime est reprise au début du vers suivant.
Exemple : « …allons de compagnie
Si le maître des dieux… »
● Rime batelées : La fin d’un vers rime avec le premier hémistiche du vers suivant.
Exemple : « Plus mon petit Liré, que le mont Palatin
Et plus que l’air marin,/ la douceur angevine.»
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(Heureux qui comme Ulysse… », Les Regrets, du Bellay.)
● Rime brisée : Se sont les fins des premiers hémistiches qui riment entre elles.
Exemple : « Derrière tant de fleurs, l’azur se dissimule,
Tout le ciel vert se meurt. Le dernier arbre brûle. ».
(« La fileuse », Paul Valéry.).
● Rime léonine : Se dit de rimes très riches étendues sur deux syllabes.
Exemple : « Ainsi jamais de ta grandeur / Rien n’abaisse la gloire ;
Ainsi jamais sans bruit ni splendeur / N’entre en ta grotte noire (…) ».
(Saint-Amant qui s’adresse à la nuit.)
● Rime équivoquée : Petite pièce de poésie dans laquelle les mots (le mot), à la fin de chaque
vers, sont repris, à la rime du vers suivant, par des mots consonants qui diffèrent de sens. Elle
désigne aussi le couplage de mots homophones mais de sens différents. Elle trouve son apogée avec
les grands Rhétoriqueurs des XVème-XVIème siècles.
Exemples : « A bref parler, c’est Cahors en Quercy / Que je laissai pour venir querre ici. » (Marot).
« Tu le vaux bien, car le cœur joli as ;/ Bien y parut quand tu me délias »
(« Epitre à mon ami Lyon Jamet », L’Adolescence Clémentine, Marot.).
« J’ai tel regret de mon adversité, / Que jà mon cœur se rend à vers cité ».
(Guillaume Crétin).
● Rime en double équivoque : Lorsque la césure et la fin du vers répètent chacune deux fois la
même syllabe. Elle trouve son apogée avec les grands Rhétoriqueurs des XVème-XVIème siècles.
Exemple : « Molinet n’est sans bruit, ni sans nom, non, / Il a son son, et comme tu vois, voix
Son doux plaid plaît mieux que ne fait ton ton, / Ton vif art ard plus cher que charbon
bon, (…) brûle. ».
(G. Crétin parle dans ce texte du poète Molinet.).
● Rime couronnée : C’est une variante de la rime en double équivoque. Seule la fin du vers répète
une même syllabe. Elle trouve son apogée avec les grands Rhétoriqueurs des XVème-XVIème
siècles.
Exemple : « Moi, malheureux, qui suis de complains plains,
Confit en deuil et en ordure dure. ».
(Pierre Fabri.)
● Rime en triple équivoque : La fin du vers répète trois fois une même syllabe. Elle trouve son
apogée avec les grands Rhétoriqueurs des XVème-XVIème siècles.
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Exemple : « Il était un grand mur blanc – nu, nu, nu,
Contre le mur une échelle – haute, haute, haute,
Et, par terre, un hareng saur – sec, sec, sec ».
(« Grains de sel, dans le Coffret de santal », Charles Cros.)
● Rime senée : Cas extrême de l’allitération où tous les mots commencent par la même consonne.
Exemple : « (…) Triste, transi, tout terni, tout tremblant
Sombre, songeant, sans sûre soutenance, / Dur d’esprit, dénué d’espérance
Mélancolle, morne, marri, musant, / Pâle, perplexe, peureux, pensif, pesant ».
(Clément Marot.).
● Le vers léonin (A ne pas confondre avec la rime léonine !) : La rime se répète à l’hémistiche
du vers lui-même, en sorte que les deux hémistiches riment ensemble.
Exemple : « Tout clairement dis-moi comment / Tant et pourquoi tu te tiens coi. ».
(« Epître à Lyon Jamet », L’Adolescence Clémentine, Marot.).
Si la reprise de la rime en début de vers suivant s’accomplit sur tout un mot, on parle alors de rime
fratrisée.
Exemple : « En désespoir mon cœur se mire ; /Mire je n’ay si non la mort ».
(Traité de l’art de rhétorique, De Croy).
● Rime normande ou rime pour l’œil : On a appelé rimes normandes certaines rimes qui
témoignent d’une prononciation aujourd’hui disparue, qui se maintint en Normandie jusqu’au milieu du
XVII° siècle. Exemple : Ainsi le Rouennais Marbeuf, et bien d’autres dont Corneille, font rimer : « Amer
/ Aimer » dans la mesure où le [r] terminal des verbes du premier groupe s’est longtemps prononcé.
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LES SONS ET LA MUSICALITE DU TEXTE.