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GLOSSAIRE DE VERSIFICATION

A
Alexandrin Un vers de 12 syllabes.
Ex : Je /le /vis /je /rou/gis /je /pâ/lis /à /sa /vue (Phèdre , I,3 de Jean
Racine)
Accent tonique Il consiste à prononcer une syllabe avec une plus grande intensité.
L’accent tonique ou rythmique porte sur la dernière syllabe (ou
l’avant-dernière quand la dernière comporte un e muet) d’un mot
ou d’un groupe de mots. Chaque accent est immédiatement suivi d’une
pause.
(Ex : un arpège - une cigale)
(Ex : le fracas- une maison)
Allitération Répétition du même son de consonne.
Ex : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? (Racine)
Assonance Répétition du même son de voyelle.
Ex : Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone (Verlaine).
B
Ballade C’est un poème de trois strophes suivies d’un envoi. Le dernier vers
de la première strophe revient à la fin des deux autres strophes et de
l’envoi, ce vers joue donc le rôle d’un refrain. Les strophes sont soit des
dizains (dix vers), soit des huitains (huit vers). L’envoi est égal à une
demi-strophe qui débute toujours par une invocation : Prince, Sire, etc.
Ex :
Frères humains qui après nous vivez
N'ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tost de vous merciz.
Vous nous voyez cy attachez cinq, six
Quant de la chair, que trop avons nourrie,
Elle est pieça devoree et pourrie,
Et nous les os, devenons cendre et pouldre.
De nostre mal personne ne s'en rie :
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!
Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir desdain, quoy que fusmes occiz
Par justice. Toutesfois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassiz;
Excusez-nous, puis que sommes transis,
Envers le filz de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale fouldre.
Nous sommes mors, ame ne nous harie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

La pluye nous a débuez et lavez,


Et le soleil desséchez et noirciz:
Pies, corbeaulx nous ont les yeulx cavez
Et arraché la barbe et les sourciz.
Jamais nul temps nous ne sommes assis;
Puis ça, puis la, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charie,
Plus becquetez d'oiseaulx que dez à couldre.
Ne soyez donc de nostre confrarie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre!

Prince Jhesus, qui sur tous a maistrie,


Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
A luy n'avons que faire ne que souldre.
Hommes, icy n'a point de mocquerie;
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre.

(La Ballade des pendus de François Villon)


C
Césure C’est la coupe placée dans un vers entre deux groupes rythmiques.
La césure coupe le vers alexandrin en deux hémistiches :
Ex : « Rien n’est beau que le vrai,// le vrai seul est aimable.» (Boileau).
Contre-rejet Procédé qui consiste à placer à la fin d’un vers un mot lié au vers
suivant.
Ex : « Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L’automne
Faisait voler la grive à travers l’air atone. »
(Paul Verlaine, Poèmes saturniens)
Le contre-rejet crée une rupture rythmique, qui sollicite l’attention du
lecteur ou de l’auditeur.
Coupe Pause plus ou moins sensible qui suit la syllabe accentuée.
Ex : « Mon verre est plein/ d’un vin trembleur/ comme une flamme. »
(G. Apollinaire)
D
Décasyllabe Un vers de 10 syllabes.
Ex : Sous /le /pont /Mi/ra/beau /cou/le /la /Seine (G. Apollinaire)
Décompte des Scander un vers, c’est découper chaque mot en syllabes (afin d'en
syllabes connaître le nombre). On scande un vers en séparant chaque syllabe par
une barre oblique. On sépare les syllabes entre consonne double.
Ex : Ac/(1)cro/chant/ fol/(1)le/ment/ aux/ her/bes /des/ hail/(1)lons.
Diérèse Un effet de prononciation spécifique au langage poétique qui consiste à
dissocier deux voyelles à l’intérieur d’une même syllabe.
Ex : Pu-ri-fi-er, su-pé-ri-eur.
Distique Une strophe de 2 vers.
Ex :
Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu'en son appartement,

Un beau chat, fort, doux et charmant.


Quand il miaule, on l'entend à peine. (Charles Baudelaire, "Le Chat")
Dizain Une strophe de 10 vers.
Ex : (La Ballade des pendus de François Villon)
E
Élégie Le mot vient du grec "élégia" signifiant « chant de deuil ». C’est un
poème lyrique qui exprime des sentiments tristes ou douloureux. Elle a
pour thème la fuite du temps, le deuil, la mélancolie. (Ex : Le Lac de
Lamartine).
Élision Elle consiste à remplacer la voyelle finale d’un mot par une
apostrophe lorsqu’il est placé devant un mot commençant par
une voyelle ou un h muet.
Ex : Lorsqu’elle viendra, j’irai ouvrir la porte.
e muet On compte le e muet lorsqu'il est placé devant une consonne, et on ne le
compte pas lorsqu’il est placé devant une voyelle ou un h muet, ou bien
lorsqu’il est en fin de vers.
Ex : Je/ tra/vail/le/ dur/ car/ j’ai/me é/nor/mé/ment/ ça.
Ex : Si /l’ef/fort /est /trop /grand /pour /la /fai/bles/se hu/maine.
Enjambement Un long prolongement de la phrase au-delà du vers. La phrase ne
s’arrête pas à la fin du vers, mais elle se prolonge jusqu’à la césure ou à
la fin du vers suivant. Il marque en général un mouvement qui se
développe, un sentiment qui s’amplifie, un temps qui s’étire…
Ex : « Nous avons aperçu les grands ongles marqués
Par les loups voyageurs que nous avions traqués. »
La mort du loup d’Alfred de VIGNY
On parle aussi d’enjambement strophique quand il n’y a pas de pause
syntaxique entre deux strophes. Cet enjambement strophique est assez
commun dans le sonnet au moins entre les deux quatrains ou les deux
tercets.
F
Fable Récit imaginaire généralement en vers, destiné à illustrer une morale. La
fable a souvent pour héros des animaux, chargés alors de représenter les
hommes (Ex : Les fables de La Fontaine).
H
Hémistiche La moitié d’un vers.
Ex : « Et rose elle a vécu,// ce que vivent les roses. » (Malherbe).
Heptasyllabe Un vers de 7 syllabes.
Ex : La /ci/ga/le a/yant /chan/té (Les fables de La Fontaine).
Hétérométrique Le nombre de pieds des vers qui composent la strophe sont différents.
(grec hetero = autre).
Ex :
Le /re/nard /s'en /sai/sit /et /dit /Mon /bon /mon/sieur 12
Ap/pre/nez /que /tout /flat/teur 7
Vit /aux /dé/pens /de /ce/lui /qui /l'é/coute 10
Cet/te /le/çon /vaut /bien /un /fro/ma/ge /sans /doute 12
Le /cor/beau /hon/teux /et /con/fus 8
(Le Corbeau et le Renard) de La Fontaine
Hexasyllabe Un vers de 6 syllabes.
Ex :
Se/mez /se/mez /la /graine
Je /con/nais /la /chan/son
Que /chan/te /la /si/rène
Au /pied /de /la /mai/son (Robert Desnos, Siramour)
Hiatus La rencontre de deux voyelles, sans élision. Dans le vers, il y a hiatus
chaque fois qu’un mot terminé par une voyelle sonore est
immédiatement suivi par un mot commençant par une voyelle ou par un
H muet (Ex : Tu as, tu es, j’ai aiguisé, j’ai honoré).
L’hiatus est en principe désagréable à l’oreille. Il s’intègre mal dans des
vers qui voudraient célébrer la douceur de la vie.
Huitain Une strophe de 8 vers.
Ex :
J'ai rêvé tellement fort de toi,
J'ai tellement marché, tellement parlé,
Tellement aimé ton ombre,
Qu'il ne me reste plus rien de toi,
Il me reste d'être l'ombre parmi les ombres
D'être cent fois plus ombre que l'ombre
D'être l'ombre qui viendra et reviendra
Dans ta vie ensoleillée.
(Robert Desnos, Dernier poème)
I
Isométrique Les vers qui composent la strophe ont tous le même nombre de syllabes.
(grec iso = même).
Par exemple, le poème d’Yves Bonnefoy, issu du recueil Les planches
courbes est composé uniquement d’hexasyllabes :
Que /ce /mon/de /de/meure 6
Que /la /feuil/le /par/faite 6
our/le à /ja/mais /dans /l'arbre 6
L'im/mi/nen/ce /du /fruit 6
M
Mètre Il dépend du nombre des syllabes qui composent un vers. Il se dit aussi
parfois du vers lui-même.
N
Neuvain Une strophe de 9 vers.
Ex :
J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps
Sans doute que je m'éveille.
Je dors debout, le corps exposé
A toutes les apparences de la vie
Et de l'amour et toi, la seule
qui compte aujourd'hui pour moi,
Je pourrais moins toucher ton front
Et tes lèvres que les premières lèvres
Et le premier front venu. (Robert Desnos , J'ai tant rêvé de toi)
O
Octosyllabe Un vers de 8 syllabes.
Ex : Te / nait / en / son / bec / un / fro / mage.
(Le Corbeau et le Renard) de La Fontaine.
Ode Le mot "odê" en grec désigne « le chant ». C’est un poème lyrique
illustré par de grands noms de l’Antiquité comme Anacréon et Pindare.
Elle présente généralement des strophes de taille égale. (Ex : Les Odes
de Ronsard).
P
Poème en Ne respectant pas les règles classiques de versification, il se
prose développera au cours du XIXème siècle et au XXème siècle. Chaque
poème est un texte autonome comportant une unité, une structure
originale : il se suffit à lui-même. Le travail sur le rythme, les sonorités
y apparaît souvent nettement. (Ex : Petits poèmes en prose de Charles
BAUDELAIRE).
Q
Quatrain Une strophe de 4 vers.
Ex :
Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle.
Pierre de Ronsard
« Quand vous serez bien vieille », Sonnets pour Hélène.
Quintil Une strophe de 5 vers.
Ex :
Hélas ! que j'en ai vu mourir de jeunes filles !
C'est le destin. Il faut une proie au trépas.
Il faut que l'herbe tombe au tranchant des faucilles ;
Il faut que dans le bal les folâtres quadrilles
Foulent des roses sous leurs pas.
(Fantômes de Victor Hugo)
R
Rejet Un petit prolongement de la phrase au-delà du vers, c.à.d, la suite de
la phrase est située au début du vers suivant par un ou deux mots. Ce
rejet crée un effet de mise en valeur.
Ex : « Même, il m’est arrivé quelques fois de manger
Le berger. » (Jean de La Fontaine, Fables, VII, 1)
Rime Son semblable à la fin de deux ou plusieurs vers.
Ex :
Et le soleil dardait un rayon monotone
Sur le bois jaunissant où la bise détonne.
(Paul Verlaine, Nevermore)
Rimes Dans lesquelles le vers suivant commence par la rime du vers
annexées ou précédent :
concatenées Ex : « Dieu gard ma maîtresse et régente
Gente de corps et de façon,
Son cœur tient le mien en sa tente
Tant et plus d’un ardent frisson.
S’on m’oit pousser sur ma chanson
Son de luth ou harpes doucettes,
C’est espoir qui sans marrisson
Songer me fait en amourettes. » (Clément Marot, L’Adolescence
clémentine).
Rimes Elles se terminent par une consonne, comme [ar] de regard, ou gare.
consonantiques
Rimes Elles ont le même son en fin de vers (AAAAA…). On les nomme
continues également monorimes si la rime est unique tout le long du poème.
Ex :
Ce sont les mères des hiboux
Qui désiraient chercher les poux
De leurs enfants, leurs petits choux,
En les tenant sur les genoux.
Leurs yeux d’or valent des bijoux
Leur bec est dur comme cailloux,
Ils sont doux comme des joujoux,
Mais aux hiboux point de genoux ! […]
(Robert Desnos, Les Hiboux)
Rimes Elles reprennent deux fois la dernière syllabe du vers,
couronnées Ex : « La blanche colombelle, belle,
Souvent je vais priant, criant ;
Mais dessous la cordelle d’elle,
Me jecte un œil friand, riant »
(Clément Marot, « Dieu gard ma Maîtresse et Régente »)
Rimes croisées Lorsque les sons répétés suivent le schéma ABAB.
Ex :
Voici plus de mille ans que la triste Ophélie (A)
Passe, fantôme blanc sur le long fleuve noir (B)
Voici plus de mille ans que sa douce folie (A)
Murmure sa romance à la brise du soir. (B)
(Arthur Rimbaud, Ophélie)
Rimes Lorsque les sons répétés suivent le schéma ABBA.
embrassées Ex :
La Nature est un temple où de vivants piliers (A)
Laissent parfois sortir de confuses paroles; (B)
L'homme y passe à travers des forêts de symboles (B)
Qui l'observent avec des regards familiers. (A)
(Correspondances de Charles Baudelaire)
Rimes Elles répètent trois fois la même syllabe à la fin du vers :
emperières ou Ex : « Prenez en gré mes imparfaitz, faictz, faitz
impériales Benins lecteurs, très diligents, gents, gens,
De maintes sortes je vous promets metz mais
Qu’indigestibles aux indécents sans sens. »
Rimes en écho Elles répètent la dernière syllabe ou les deux dernières syllabes du vers
et forment un petit vers isolé :
Ex : « Icelle est la mignote
Note
Qu’amour fait sçavoir
Avoir
Qui peut belle amye
Mye
Nel doit refuser. »
Rimes Elles reproduisent à la fin de deux vers un même son mais ayant un sens
équivoquées différent :
Ex : « J’adore assez le grand Lama
Mais la Madelène en l’âme a ».
Rimes Elles se terminent par un e muet, c.à.d, mot terminé par e, es, ent
féminines (conjugué à la troisième personne du pluriel).
Ex : fumée – tenues – vendent.
Rimes internes Quand les césures principales à l’intérieur du vers se riment.
ou brisées ou Ex : « De cœur parfait – chassez toute douleur,
asynartète Soyez soigneux, – n’usez de nulle feinte,
Sans vilain fait – entretenez douceur,
Vaillant et pieux, – abandonnez la feinte. » (Octavien de Saint-
Gelais).
Rimes Elles ne sont pas terminées par un e muet.
masculines Ex : virilité, rumeur.
Rimes mêlées Lorsque les sons répétés sont disposés de façon aléatoire, c'est-à-dire
qu'il n'y a pas de structure précise.
Ex :
Elle a toujours les yeux ouverts (A)
Elle ne me laisse pas dormir. (B)
Ses rêves en pleine lumière (A)
Font s’évaporer les soleils, (C)
Me font rire, pleurer et rire, (B)
Parler sans avoir rien à dire. (B)
(Paul Eluard)
Rimes pauvres Si deux mots ont un seul son en commun, on dit que la rime est pauvre.
Ex : Se trouva fort dépourvue
Quand la Bise fut venue.
Rimes plates Lorsque les sons répétés suivent le schéma AABB.
On vit, on parle, on a le ciel et les nuages (A)
Sûr la tête ; on se plaît aux livres de vieux sage ; (A)
On lit Virgile et Dante on va joyeusement (B)
En voiture publique à quelques endroit charmant, (B)
(Victor Hugo)
Rimes • Lorsque les sons répétés suivent le schéma AAAB ou AABA
redoublées
Ex :
En passant par un certain pré, (A)
Rencontra Bergère à son gré, (A)
Il la demande en mariage (B)
Le père aurait fort souhaité (A)

(Jean de La Fontaine, Le Lion amoureux)


Rimes riches Si deux mots ont trois sons ou plus en commun, on dit que la rime est
riche :
Ex : La Fourmi n’est pas prêteuse :
C’est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Rimes senées Lorsque tous les mots du vers commencent par la même initiale :
Ex : C’est Clément Contre Chagrin Cloué
Et Est Estienne Esveillé, Enjoué.
Rimes Lorsque la finale sonore d’un vers revient à l’hémistiche du vers suivant.
serpentines ou Ex : « Et courant dans les nues
batelées Je connus l'Espérance
Et la chance... d’être beau. »
Rimes Si deux mots ont deux sons en commun, on dit que la rime est
suffisantes suffisante :
Ex : La Cigale, ayant chanté
Tout l’Été
Rimes Lorsque les sons répétés suivent le schéma AABCCB.
tripartites Mignonne, allons voir si la rose (A)
Qui ce matin avait déclose (A)
Sa robe de pourpre au soleil (B)
A point perdu cette vesprée (C)
Les plis de sa robe pourprée (C)
Et son teint au vôtre pareil (B)
(Pierre de Ronsard, Extrait du poème Mignonne, allons voir si la rose)
Rimes Elles se terminent par une voyelle, comme la syllabe [sé]
vocaliques de pensé ou influençée.
Rythme C’est le mouvement du poème. Il contribue avec les sonorités à la
musique du poème. Le rythme régulier peut être binaire lorsqu’il est
coupé en deux par la césure (c’est le cas de l’alexandrin classique),
ternaire (lorsqu’un vers est divisé en trois mesures égales) ou
quaternaire (lorsqu’un vers est divisé en quatre mesures égales). Le
rythme croissant : les mesures des vers sont de plus en plus longues. Ce
rythme évoque souvent un sentiment qui s’amplifie.
Ex : « J’irai par la forêt//, j’irai par la montagne. » (rythme binaire)
Ex : « L’horreur des bois, /l’horreur des mers, /l’horreur des cieux »
(rythme ternaire)
Ex. : «évidemment, /évidemment, /on danse encore, /sur les accords. »
(rythme quaternaire)
Ex : « Ainsi / de peu à peu // crût l’empire romain. » (rythme croissant)
2 4 6
S
Semi-voyelles En français, il existe trois semi-voyelles notées [j], [w] et [ɥ] en
alphabet phonétique. Ex : fille [fij] et moi [mwa], et lui [lɥi].
Nous savons qu’une syllabe contient une seule voyelle. Les semi-
voyelles ne peuvent pas former la partie vocalique d’une syllabe. Elles
sont incluses dans les syllabes au même titre que les consonnes. Selon ce
principe, pied forme une seule syllabe avec la voyelle [e] : [pje]. De
même pour moi [mwa] et lui [lɥi].
Observez le nombre de syllabes pour les mots suivants :
• attention a trois syllabes : [a tɑ̃ sjɔ]̃
• dossier a deux syllabes : [do sje]
Septain Une strophe de 7 vers.
« La Maison du berger », d’Alfred de Vigny, est composée de septains
.
Sizain Une strophe de 6 vers.
Ex :
Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s'engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.
(Paul Eluard, L'amoureuse)
Sonnet Un poème à forme fixe composé de 14 vers répartis en
deux quatrains suivis de deux tercets.
(Ex : Le dormeur du val d’Arthur Rimbaud).
Stances Ce sont une forme de monologue versifié, au théâtre. Elles sont
constituées des strophes dans lesquelles le héros monologue. Il exprime
sa peine, sa tristesse, ses hésitations, et suscite ainsi la pitié du
spectateur.
Chaque strophe représente une étape dans l’élaboration d’une décision et
se termine par un vers qui en condense le sens et constitue la chute. Les
stances se terminent invariablement par un refrain rappelant le nom de
l’être aimé. (Ex : Les stances du Cid de Corneille).
Strophe Dans un poème, on ne parle jamais de paragraphes, mais de strophes.
Chaque strophe a un nom spécifique en fonction du nombre de vers
qu’elle contient.
Syllabe Un son ou un groupe de sons qu’on prononce par une seule émission de
voix. La syllabe en français est composée : soit d’une voyelle seule, soit
d’une voyelle et d’une ou plusieurs consonnes.
Ex : U/ne /Gre/nouil/le /vit /un /Bœuf
Syllabe Syllabe d’un mot qu’il faut prononcer avec une intonation particulière.
accentuée Dans le mot mercredi par exemple, on place l’accent tonique sur
la syllabe (di). Il s’agit d’accentuer le son [di], de l’allonger légèrement.
Synérèse Un effet de prononciation spécifique au langage poétique qui consiste à
prononcer en une seule syllabe deux voyelles contiguës dans un même
mot. Ex : Fier, juin, nuit.
T
Tercet Une strophe de 3 vers.
Ex : Dans un sonnet, on trouve deux tercets précédés de deux quatrains.
Trisyllabe Un vers de 3 syllabes.
Ex : Tout /l'é/té
V
Versification Système de règles qui gouverne l’écriture des vers poétiques.
Vers Il est aussi appelé mètre, parce qu’il est composé d’un nombre
déterminé de syllabes/pieds :
monosyllabe, dissyllabe, trisyllabe, quadrisyllabe, pentasyllabe,
hexasyllabe, heptasyllabe, octosyllabe, décasyllabe, hendécasyllabe,
alexandrin.
Vers blanc Un vers syllabique sans rime, ce qui est fréquent dans la poésie moderne
écrite en vers libérés.
Ex : Le Poème du Rhône de Frédéric Mistral est entièrement écrit en
vers blancs décasyllabes.
Vers impair Il est formé d’un nombre pair de syllabe. Ex : le pentasyllabe (vers de 5
syllabes) ou l’heptasyllabe (vers de sept syllabes).
Vers libre Il ne comporte pas un nombre fixe de syllabes, ne rime pas
nécessairement avec un autre vers, sa structure est également libre.
Ex : Un extrait de Marines illustre la forme libérée de Rimbaud :
Les chars d'argent et de cuivre
Les proues d'acier et d'argent
Battent l'écume,
Soulèvent les souches des ronces
Les courants de la lande,
Et les ornières immenses du reflux,
Filent circulairement vers l'est,
Vers les piliers de la forêt,
Vers les fûts de la jetée,
Dont l'angle est heurté par des tourbillons de lumière.
Vers pair Il est formé d'un nombre pair de syllabes :
• six syllabes = hexasyllabe ;
• huit = octosyllabe ;
• dix = décasyllabe ;
• douze = alexandrin.
Voyelles Les voyelles nasales portent ce nom car le son produit se fait davantage
nasales par le nez.
En théorie, il y a quatre voyelles nasales en français :
➢ [ɔ]̃ = on, om (Ex : rond, pomper).
➢ [ɑ̃] = an, am, en, em, aon
(Ex : chanter, ambulance, lentille, emballer, paon).
➢ [ɛ]̃ = in, im, ien, ein, ain, aim, oin, yn, ym (cas spécial de en
dans « moyen », « examen »).
(Ex : matin, impôt, chien, teinture, main, faim, loin, syndicat, thym).
➢ [œ̃] = un, um (Ex : lundi, parfum).

Mais attention ! Après le N ou le M, il ne faut pas qu’il y ait une autre


voyelle, sinon la nasale est éliminée.
Ex : matin [matɛ]̃ / matinée [matine]

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