• Un vers se caractérise par une majuscule au début et un retour à la ligne
même si la phrase n’est pas terminée.
Remarque : dans un texte de théâtre, les vers sont numérotés.
Versification et syntaxe : en principe, la fin du vers coïncide avec la fin d’une
unité syntaxique. Mais il existe des infractions à cette règle, les discordances.
- L’enjambement : consiste à continuer la phrase sans pause d’un
vers à l’autre sur tout le vers ou sur le premier hémistiche (l’enjambement peut même concerner une strophe entière). Ô fins d’automne, hivers, printemps trempés de boue, Endormeuses saisons ! Je vous aime et vous loue D’envelopper ainsi mon cœur et mon cerveau D’un linceul vaporeux et d’un vague tombeau. (C. Baudelaire, Brumes et pluies, 1857) o Effet : atténuation de la structure métrique
- Le rejet : consiste à rejeter au vers suivant un ou deux mots qui
font partie, par le sens, du vers précédent. Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. (A.Rimbaud, Le Dormeur du val, 1870) o Effet : mise en relief, suspens dans la narration.
- Le contre-rejet : consiste à commencer au vers précédent, en y
plaçant un ou deux mots, une proposition qui s’achève dans le vers suivant. Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L’automne Faisait voler la grive à travers l’air atone (P. Verlaine, Nevermore, 1866) o Effet : mise en relief, accélération de la narration. • Un alexandrin est un vers pair de 12 syllabes ou pieds — structurés en deux hémistiches, délimités par une césure – pause après une syllabe accentuée —.
• Un hémistiche est une moitié d'un vers alexandrin réparti en deux
mesures rythmiques de chaque côté de la césure.
• Une césure est une pause après une syllabe accentuée. Accent tonique et césure créent la cadence et donnent le souffle au texte
La versification en alexandrin impose parfois de faire une diérèse.
• Une diérèse correspond à la prononciation en deux syllabes distinctes de
deux voyelles successives d'un même mot.
Ah ! s’il faut rougir, rougissez d’un silence
Qui de vos maux encore aigrit la violence. Phèdre, Racine, Acte I scène III, vers 185-186.
• À l’inverse, la synérèse correspond à la fusion en une diphtongue de deux
voyelles contigües. Terme utilisé en phonétique.
• Une diphtongue (linguistique) : voyelle qui, au cours de sa tenue (ou
émission), subit une variation de timbre et qui, de ce fait, peut être considérée comme la fusion en une seule syllabe de deux éléments vocaliques perçus comme différents, successifs, et dont l'un est plus fermé que l'autre. Terme utilisé en linguistique.
Remarque :
- Le E muet est prononcé et compte comme une syllabe dans le
vers et devant une consonne ou un H aspiré (la haine, la honte). - Le E est muet quand il est devant une voyelle ou un H muet. → Penser à l’alternance voyelle/consonne.