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PARCOURS 5 : LA POÉSIE ENGAGÉE

Thème : Agir dans la cité : individu et pouvoir

Problématique : La poésie peut-elle être un moyen de défendre une cause ?

Séance 1 : Le vocabulaire de la poésie (à apprendre par cœur!!!)

 les strophes

C'est l'équivalent d'un paragraphe, c'est-à-dire que c'est un regroupement de vers séparé par un
saut de ligne. Les strophes portent des noms différents en fonction du nombre de vers qu'elles
contiennent :
- 2 vers → un distique - 6 vers → un sizain
- 3 vers → un tercet - 8 vers → un huitain
- 4 vers → un quatrain - 10 vers → un dizain
- 5 vers → un quintil

Exercice 1 : a) identifie les strophes par une accolade


b) comment appelle-t-on chacune de ces strophes ?

Le temps a laissé son manteau.


De vent, de froidure et de pluie,
Et s’est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.

Il n’y a bête, ni oiseau


Qu’en son jargon ne chante ou crie :
Le temps a laissé son manteau.

Rivière, fontaine et ruisseau


Portent en livrée jolie,
Gouttes d’argent d’orfèvrerie,
Chacun s’habille de nouveau :
Le temps a laissé son manteau.

Charles d’ORLEANS, Rondeau.

 les vers

Un vers correspond à une ligne en poésie. Il commence le plus souvent par une majuscule, même si
ce n'est pas le début de la phrase. Les vers portent des nom différents en fonction du nombre de
syllabes qu'ils contiennent.
- 5 syllabes → un pentasyllabe - 10 syllabes → un décasyllabe
- 6 syllabes → un hexasyllabe - 12 syllabes → un alexandrin
- 8 syllabes → un octosyllabe
Pour connaître le nom d'un vers, il faut absolument savoir compter correctement les syllabes
et faire très attention au « e »
« e » + consonne → le « e » se prononce
ex : Vous / n'a/vez / ré/cla/mé / la / gloi/re /ni / les / jeux
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 → 12 syllabes = un alexandrin
« e » + voyelle → le « e » ne se prononce pas
ex : Je / meurs / sans / hai/n(e) en / moi / pour / le / peu/pl(e) a/lle/mand
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
« e » à la fin du vers → ne se prononce pas
ex : Vous / a/viez / vos / por/traits / sur / les / murs / de / nos / vill(es) → et non vi/lles
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 12 13

Exercice 2 : Compte le nombre de syllabes dans les vers suivants puis nomme le vers.

a) Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne

b) Qu'elle était belle ma frégate

c) Par terre et sur les toits

 les rimes

La rime se trouve à la fin du vers et doit avoir des sons en commun avec un autre mot à la rime.
Mignonne, allons voir si la rose « rose » et « déclose » riment.
Qui se matin avait déclose.

➔ la disposition/l'organisation
On peut vous demander comment les rimes sont disposées dans un texte. Il y a trois possibilités

Rimes plates ou suivies Rimes croisées Rimes embrassées


...arme A ...arme A ...arme A
...larmes A ...peur B ...peur B
...peur B ...larmes A ...douleur B
...douleur B ...douleur B ...larmes A

➔ la richesse/la qualité
Si l'on vous demande la richesse de la rime, il s'agit de compter le nombre de sons que les deux
mots ont en commun.

peur / pire [r] 1 seul son Rime pauvre


peur / douleur [eu] [r] 2 sons Rime suffisante
peur / rappeur [p] [eu] [r] Au moins 3 sons Rime riche

➔ le genre

- la rime masculine : se termine par une consonne


ex : peur, douleur
- la rime féminine : se termine par un « e » muet, c'est-à-dire qui ne se prononce pas (attention,
c'est la même chose si le mot est au pluriel et finit par -es ou -ent) ex : arme, larmes
Exercice 3 : a) Pour chaque extrait, indique la disposition des rimes.
b) Dans un tableau, classe d'un côté les rimes masculines, de l'autre les rimes
féminines pour les deux extraits.
c) Pour chaque binôme de rimes, indique sa richesse.

« Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,


e partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. »
Victor Hugo, Les Contemplations.

« Qu'elle était belle, ma frégate,


Lorsqu'elle voguait dans le vent !
Elle avait, au soleil levant,
Toutes les couleurs de l'agate ;
Ses voiles luisaient le matin
Comme des ballons de satin. »
Alfred de Vigny, Poésies antiques et modernes.

Exercice bilan : (à renvoyer par mail ou sur e-lyco)

L’orage
Parmi les pommes d’or que frôle un vent léger
Tu m’apparais là-haut, glissant de branche en branche,
Lorsque soudain l’orage accourt en avalanche
Et lacère le front ramu du vieux verger.

Tu fuis craintive et preste et descends de l’échelle


Et t’abrites sous l’appentis dont le mur clair
Devient livide et blanc aux lueurs de l’éclair
Et dont sonne le toit sous la pluie et la grêle.

Mais voici tout le ciel redevenu vermeil.


Alors, dans l’herbe en fleur qui de nouveau t’accueille,
Tu t’avances et tends, pour qu’il rie au soleil,
Le fruit mouillé que tu cueillis, parmi les feuilles.

Emile Verhaeren

1. Combien y a-t-il de strophes ? Comment appelle-t-on ce type de strophe ?

2. Combien y a-t-il de syllabes dans le premier vers ? Comment appelle-t-on ce vers ?

3. Comment les rimes sont-elles disposées ? (attention à le dernière strophe)

4. Quelle est la richesse des rimes dans la deuxième strophe pour chaque pair de rimes ?

5. Dans la dernière strophe, relève les rimes féminines.


Correction des exercices

Exercice 1 : a) identifie les strophes par une accolade


b) comment appelle-t-on chacune de ces strophes ?

Le temps a laissé son manteau.


De vent, de froidure et de pluie, Un quatrain
Et s’est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.

Il n’y a bête, ni oiseau


Qu’en son jargon ne chante ou crie : Un tercet
Le temps a laissé son manteau.

Rivière, fontaine et ruisseau


Portent en livrée jolie,
Gouttes d’argent d’orfèvrerie, Un quintil
Chacun s’habille de nouveau :
Le temps a laissé son manteau.

Charles d’ORLEANS, Rondeau.

Exercice 2 : Compte le nombre de syllabes dans les vers suivants puis nomme le vers.

a) De/main, / dès / l'au/b(e), à / l'heu/r(e) où / blan/chit / la / cam/pagn(e)


1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 → un alexandrin

b) Qu'e/ll(e) é/tait / be/lle / ma / fré/gat(e)


1 2 3 4 5 6 7 8 → un octosyllabe

c) Par / te/rr(e) et / sur / les / toits


1 2 3 4 5 6 → un hexasyllabe

Exercice 3 : a) Pour chaque extrait, indique la disposition des rimes.


b) Dans un tableau, classe d'un côté les rimes masculines, de l'autre les rimes
féminines pour les deux extraits.
c) Pour chaque binôme de rimes, indique sa richesse.

« Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,


e partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. »
Victor Hugo, Les Contemplations.

a) rimes croisées
b) rimes masculines : attends / longtemps
rimes féminines : campagne / montagne
c) attends / longtemps → rime suffisante car il y a 2 sons en commun [t] et [en]
campagne / montagne → rime suffisante car il y a 2 sons en commun [a] [gn]
Attention ! Pour rappel le « e » à la fin du vers ne se prononce pas, ce n'est donc pas un son !
« Qu'elle était belle, ma frégate,
Lorsqu'elle voguait dans le vent !
Elle avait, au soleil levant,
Toutes les couleurs de l'agate ;
Ses voiles luisaient le matin
Comme des ballons de satin. »
Alfred de Vigny, Poésies antiques et modernes.

a) rimes embrassées puis rimes suivies (ou plates)


b) rimes masculines : vent / levant / matin / satin
rimes féminines : frégate / agate
c) frégate / agate → rime riche car il y a trois sons en commun [g], [a] et [t]
le vent / levant → rime riche car il y a quatre sons en commun [l], [e], [v] et [en]
Attention ! Tant que le son est identique, la rime peut se poursuivre sur le mot précédent !
matin / satin → la rime est riche car il y a trois sons en commun [a], [t] et [in]

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