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Correction exercice de versification de la séance 3

La nuit

Elle est venue la nuit// de plus loin que la nuit A


A pas de vent de loup// de fougère et de menthe B
Voleuse de parfum // impure fausse nuit A
Fille aux cheveux d'écum//e issus de l'eau dormante B
Après l'aube la nuit//tisseuse de chansons C
S'endort d'un songe lourd //d'astres et de méduses D
Et les jambes mêlées //au fuseau des saisons C
Veille sur le repos// des étoiles confuses D
Sa main laisse glisser les constellations E
Le sable fabuleux des mondes solitaires F
La poussière de Dieu et de sa création E
La semence de feu qui féconde les terres F
Mais elle vient la nuit de plus loin que la nuit A
A pas de vent de mer de feu de loup de piège G
Bergère sans troupeau glaneuse sans épis A
Aveugle aux lèvres d'or qui marche sur la neige G
Claude Roy

1/Les vers sont des alexandrins, c’est-à-dire qu’ils ont chacun douze syllabes :

E/lle est/ ve/nue/la/nuit//de/plus/loin/que/la/nuit

Dans ce premier vers, je compte comme une seule syllabe « lle est » car il y a une voyelle placée
après le « e » final de Elle ; il est donc muet. Je ne compte donc pas trois syllabes dans « E/lle/ est »
mais bien deux « E/lle est » .

En revanche, le « e » final de « venue » est sonore car le mot qui suit commence par une consonne :
« la » ; donc je place une barre oblique juste après « venue » et je compte donc deux syllabes dans
le mot « ve » et « nue »

2/ Fait sur le poème //; je rappelle que la césure est la séparation du vers en son milieu. Dans le cas
de l’alexandrin, après avoir placé la césure sur chaque vers, je retrouve logiquement deux vers de
six syllabes chacun, ou deux HÉMISTICHES.

3/ La qualité des rimes :


dans la première strophe, le mot « nuit » rime avec « nuit » : la rime est riche car trois sons en
commun : « n » « u » « i ».
Et le mot « menthe » rime avec « dormante » : la rime est riche car trois sons en commun : « m »
« en » « t » .
Dans la strophe 2 :
« chansons » rime avec « saisons » : la rime est suffisante car deux sons en commun : « s » (on
entend « z ») et « on » .
Et « méduses » rime avec « confuses » : la rime est suffisante aussi , deux sons en commun : « u »
et « z ».
Dans la strophe 3 : « constellations » rime avec « création » : la rime est riche car trois sons en
commun : « «a », « ti » (on entend « si ») et « on » .
Et le mot « solitaires » rime avec le mot « terres » ; là aussi, rime riche avec trois sons en commun :
« t » , « è » , « r ».
Enfin dans la dernière strophe, « nuit » rime avec « épis » : rime pauvre car un seul son en
commun : « i ».
Et « piège » rimant avec « neige » constituent une rime suffisante car deux sons en commun : « è »
et « ge ».

3/ La disposition des rimes est effectuée sur le poème ( ABBA …) ; ce sont des rimes croisées dans
les quatre strophes.

4/ Une rime féminine, c’est lorsque le vers se termine par un « e » :


ex : « A pas de loup de vent de fougère et de menthe ».
La rime est masculine quand le vers se termine par toutes les autres lettres de l’alphabet :
ex : « Elle est venue la nuit de plus loin que la nuit »

Si tu as fait beaucoup d’erreurs, c’est que tu es allé(e) trop vite. Avant de faire les exercices
suivants, relis et apprends la leçon de versification, c’est capital.

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