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Les fonctions grammaticales

La fonction grammaticale est le rôle qu’un mot ou qu’un groupe de mots joue dans une phrase.
Ainsi, un même mot ou groupe de mots peut changer de fonction selon les phrases dans lesquelles il
est employé.
- Cette chanson me plaît. → « Cette chanson » est sujet du verbe « plaît ».
- Je connais cette chanson. → « cette chanson » est COD du verbe « connais ».

Attention ! Ne confondez pas fonction grammaticale avec classe grammaticale. Les classes
grammaticales définissent la nature des mots : ce qu’ils sont. Un mot fait toujours partie de la même
classe grammaticale. Le dictionnaire, avant de donner le sens d’un mot, indique la classe
grammaticale à laquelle il appartient. Par exemple, « chanson » est toujours un nom : c’est sa classe
grammaticale. En revanche, nous l’avons vu, il peut avoir plusieurs fonctions dans la phrase (sujet,
COD…).

La recherche de la fonction d’un mot ou groupe de mots se fait en deux temps :


1) D’abord, on cherche avec quel autre mot de la phrase il est en relation.
2) Ensuite, on se demande ce qu’il nous apprend. Nous apprend-il le moment de
l’action ? Le lieu de l’action ? L’objet de l’action ? Fait-il l’action ? etc.

Exemple : Nous désirons vendre cette malle au prochain vide-grenier.


Il s’agit de trouver la fonction du groupe de mots « cette malle ».
1) « cette malle » est en relation avec « vendre », il complète vendre.
2) « cette malle » désigne l’objet de l’action de vendre.
3) « cette malle » est COD du verbe « vendre ».

Exercice 1
Tous les mots et groupes de mots soulignés du texte sont complément d’un autre mot. Vous
indiquerez quel est cet autre mot.
Exemple : « Dans la capitale d’un royaume de la Chine, (…) il y avait un tailleur nommé Mustafa. »
→ « d’un royaume » complète « capitale ».

Mustafa le tailleur était fort pauvre, et son travail lui produisait à peine de quoi le faire
subsister lui et sa femme, et un fils que Dieu leur avait donné.
Le fils qui se nommait Aladdin, avait été élevé d’une manière très négligée, et qui lui avait fait
contracter des inclinations vicieuses. Il était méchant, opiniâtre, désobéissant à son père et à sa
mère. Sitôt qu’il fut un peu grand, ses parents ne le purent retenir à la maison ; il sortait dès le matin,
et il passait les journées à jouer dans les rues et dans les places publiques, avec de petits vagabonds
qui étaient même au-dessous de son âge.
Dès qu’il fut en âge d’apprendre un métier, son père, qui n’était pas en état de lui en faire
apprendre un autre que le sien, le prit en sa boutique, et commença à lui montrer de quelle manière
il devait manier l’aiguille ; mais ni par douceur, ni par crainte d’aucun châtiment, il ne fut pas possible
au père de fixer l’esprit volage de son fils : il ne put le contraindre à se contenir, et à demeurer assidu
et attaché au travail, comme il le souhaitait. Sitôt que Mustafa avait le dos tourné, Aladdin
s’échappait, et il ne revenait plus de tout le jour. Le père le châtiait ; mais Aladdin était incorrigible ;
et à son grand regret, Mustafa fut obligé de l’abandonner à son libertinage. Cela lui fit beaucoup de
peine ; et le chagrin de ne pouvoir faire rentrer ce fils dans son devoir, lui causa une maladie si
opiniâtre, qu’il en mourut au bout de quelques mois.
Les Mille et Une Nuits, Histoire d’Aladdin ou la lampe merveilleuse.
Les principales fonctions grammaticales

Le sujet du verbe est le mot ou le groupe de mots qui commande l’accord du verbe en personne et en nombre.
Le verbe s’accorde avec le sujet.
→ Le chat miaule. Le sujet « le chat » impose au verbe « miaule » la troisième personne du singulier.
Le plus souvent, pour trouver le sujet, on peut poser la question : « qui est-ce qui » ou « qu’est-ce qui » + le
verbe.
→ Le chat miaule. → Qui est-ce qui miaule ? Le chat. « Le chat » est bien le sujet du verbe « miaule ».

Le complément d’objet du verbe indique l’objet de l’action exprimée par le verbe, ce sur quoi s’exerce l’action
exprimée par le verbe.
Le complément d’objet direct du verbe répond à la question suivante : sujet + verbe d’action + qui/ quoi ?
→ Marc enlève sa chemise. → Marc enlève quoi ? Sa chemise. « sa chemise » est donc le C.O.D. du verbe
« enlève ».
Le complément d’objet indirect du verbe répond à la question suivante : sujet + verbe d’action + à qui / à quoi
/ de qui / de quoi ?
→ Je pense à mes amis. → Je pense à qui ? À mes amis. « à mes amis » est donc le C.O.I. du verbe « pense ».

L’attribut du sujet est le mot ou le groupe de mots qui désigne une caractéristique attribuée au sujet par
l’intermédiaire d’un verbe, le plus souvent un verbe d’état.
→ Cette coupe est maudite. L’attribut du sujet « maudite » nous renseigne sur le sujet « cette coupe » par
l’intermédiaire du verbe d’état « est ».
Liste des verbes d’état : être, paraître, sembler, rester, demeurer, devenir, passer pour, avoir l’air.

L’attribut du COD exprime, après certains verbes, une qualité du COD.


→ Il trouve cette maison jolie. L’attribut du COD « jolie » nous renseigne sur le COD « cette maison » par
l’intermédiaire du verbe « trouve ».

Les compléments circonstanciels précisent les circonstances dans lesquelles se produit l’action.
→ Pierre rentra chez lui. « chez lui » est complément circonstanciel de lieu du verbe « rentra ».

Lorsqu’il n’est pas attribut, un adjectif a pour fonction épithète du nom ou du pronom.
→ Elle porte une robe rouge. L’adjectif « rouge » complète le nom « robe », « rouge » est donc épithète du nom
« robe ».
→ Etonnée, je lui ai demandé ses raisons. L’adjectif « étonnée » complète le pronom « je », « étonnée » est
donc épithète du pronom « je ».

Le complément du nom, qui ne peut pas être un adjectif, complète un nom.


→ Je vis dans l’appartement de mes voisins. « de mes voisins » complète le nom « appartement », « de mes
voisins » est donc complément du nom « appartement ».

Le complément du pronom, qui ne peut pas être un adjectif, complète un pronom.


→ Je ne veux pas de cette cuillère, je préfère celle en argent. « en argent » complète le pronom « celle », « en
argent » est donc complément du pronom « celle ».

Le complément de l’adjectif complète un adjectif.


→ Il est soucieux de bien faire. « de bien faire » complète l’adjectif « soucieux », « de bien faire » est donc
complément de l’adjectif « soucieux ».

À la voix passive, le complément d’agent, fonction grammaticale introduite par les prépositions par ou de,
indique qui fait l’action exprimée par le verbe.
→ Le jardin est dévasté par la tempête. « par la tempête » est complément d’agent du verbe à la voix passive
« est dévasté ».
Exercice 2. Donnez la fonction grammaticale précise de chaque mot ou groupe de mots
souligné.
Exemple : Albert → sujet du verbe « revint ».

Albert revint, poussant une vieille bicyclette. Le cadre de l’engin comportait une barre
transversale, parce que son propriétaire était un homme et pouvait lever haut la jambe. Il
bondit en selle et se mit à pédaler, couché sur son guidon comme un véritable coureur.
Elisabeth crut qu’il allait s’écraser contre le mur du préau, mais au dernier moment, il donna
un coup de frein et amorça le virage avec élégance. Ses roues dérapèrent dans la poussière
blanche.
Henri Troyat, La Grive.

Exercice 3. Même consigne.

Le printemps est triste en Lorraine, ou du moins sévère ; la neige, à tous instants,


passe encore dans le ciel et prolonge ses derniers aveux. Vers la fin des plus belles journées,
il n’est pas rare que l’hiver, dans un dur coup de vent, revienne montrer sa figure entre les
nuages du soleil couchant…
Quand le soleil brille au-dessus de la terre mouillée, nous respirons, dans l’averse qui
vient de passer, une vigoureuse espérance, un long espace de plaisir, qui va depuis les
coucous et les marguerites d’avril jusqu’aux veilleuses de septembre.
Maurice Barrès, La Colline inspirée.

Exercice 4. Même consigne.

L'arbre est condamné... C'est un pin énorme, droit et magnifique, à l'écorce


jaunissante, dont les branches sont horizontales comme celles d'un cèdre, et dont la sombre
verdure est mêlée de ses pommes encore vertes. Mais il est trop près de la maison, il faut
qu'il meure, et voici le bourreau. C'est le père Pédroleau, un bûcheron très vieux, qui lui-
même ressemble à un vieil arbre. Depuis cinquante ans, il n’a pas fait autre chose que
d’abattre des arbres ; sa pâleur est verte ; sa barbe, taillée comme celle d'un chef grec
devant Ilios a pris des aspects de feuillage et de mousse ; et ses yeux résolus,
épouvantablement clairs, sont comme les échappées de ciel dans la forêt.
Après avoir marqué de l'œil dans le pré voisin l'endroit où le pin devra tomber,
Pédroleau l'attaque à grands coups de cognée, ouvrant des entailles sûres, enlevant des
morceaux de chair avec une absolue précision ; l’âme du pin gémit, crie, se plaint
horriblement ; mais l’impitoyable vieillard frappe toujours. Bientôt l'arbre s'affole, une
dernière fois lève ses bras désespérés, et lancé dans l'air, vient tomber exactement à la place
qu'a choisie Pédroleau. Et lui, le vieux, tant de fois mordu et souffleté par les orages, par le
vent, par la bise glacée, il est droit comme le grand arbre à la sombre verdure l'était encore
tout à l'heure, et, comme lui, il attend, les pieds agrafés au sol, le fatal instant, l'autre
Bûcheron, et l'inévitable cognée.
Théodore de Banville, L’arbre.
Corrigé

Exercice 1 d’une manière très négligée complète avait été élevé


vicieuses complète inclinations
à son père complète désobéissant
à la maison complète retenir
dans les rues complète jouer
avec de petits vagabonds complète jouer
un métier complète apprendre
lui complète montrer
de quelle manière il devait manier l’aiguille complète montrer
l’esprit complète fixer
de son fils complète esprit
au travail complète (assidu et) attaché
le complète châtiait
incorrigible complète Aladdin
lui complète fit
de ne pouvoir faire rentrer ce fils dans son devoir complète chagrin
une maladie complète causa

Exercice 2 Vieille : épithète du nom « bicyclette »


De l’engin : complément du nom « cadre »
Une barre transversale : COD du verbe « comportait »
Un homme : attribut du sujet « son propriétaire »
La jambe : COD du verbe « lever »
Elisabeth : sujet du verbe « crut »
Du préau : complément du nom « mur »
Au dernier moment : complément circonstanciel de temps du verbe « donna »
Avec élégance : complément circonstanciel de manière du verbe « amorça »
Blanche : épithète du nom « poussière »

Exercice 3 Sévère : attribut du sujet « Le printemps »


Dur : épithète du nom « coup »
De vent : complément du nom « coup »
Entre les nuages du soleil couchant : complément circonstanciel de lieu du verbe « montrer »
Un long espace de plaisir : COD du verbe « respirons »

Exercice 4 Droit : épithète du nom « pin »


à l’écorce jaunissante : complément du nom « pin »
Horizontales : attribut du sujet « les branches »
Sombre : épithète du nom « verdure »
à un vieil arbre : COI du verbe « ressemble »
de mousse : complément du nom « aspects »
épouvantablement : complément de l’adjectif « clairs »
de l’œil : complément circonstanciel de moyen du verbe « avoir marqué »
l’endroit : COD du verbe « avoir marqué »
l’âme du pin : sujet des verbes « gémit », « crie » et « se plaint »
Bientôt : complément circonstanciel de temps du verbe « s’affole »
Pédroleau : sujet du verbe « a choisie »
L’ : attribut du sujet « le grand arbre (à la sombre verdure) »
Le fatal instant : COD du verbe « attend »

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