Vous êtes sur la page 1sur 5

La proposition subordonnée interrogative indirecte

I) Qu’est-ce qu’une proposition subordonnée interrogative indirecte ?

La proposition subordonnée interrogative indirecte est une question au discours indirect.

- Je leur demande : « Pourquoi est-il absent ? » → « Pourquoi est-il absent ? » est une
interrogation directe, elle est posée directement, au discours direct. La question est
rapportée telle qu’elle a été prononcée.
- Je leur demande pourquoi il est absent. → « pourquoi il est absent » est une proposition
subordonnée interrogative indirecte, la question est rapportée dans une proposition
subordonnée, au discours indirect.

La proposition subordonnée interrogative indirecte dépend d’une proposition dans laquelle se


trouve un verbe :

- d’interrogation → demander, se demander …


- de connaissance ou d’ignorance → (ne pas) savoir, apprendre, se souvenir, ignorer …
- présupposant l’interrogation → chercher, examiner, regarder …
- de transmission d’informations → expliquer, dire, raconter …
➔ J’ignore [quand il reviendra]. → La proposition subordonnée interrogative indirecte « quand
il reviendra » dépend de la proposition principale « j’ignore ».

Une proposition subordonnée interrogative indirecte est introduite par un mot interrogatif :

- un pronom interrogatif : qui, que, quoi, ce qui, ce que, lequel, laquelle, auquel, duquel, etc.
- un déterminant interrogatif : quel, quelle, quels, quelles, combien de.
- un adverbe interrogatif : quand, où, comment, pourquoi, combien, si.
➔ Je me demande [où il est]. → La proposition subordonnée interrogative indirecte « où il est »
est introduite par l’adverbe interrogatif « où ».

Une proposition subordonnée interrogative indirecte occupe presque toujours la fonction de COD
du verbe qu’elle complète, mais elle peut aussi occuper d’autres fonctions :

- Je ne sais pas [si ses parents sont au courant de son absence]. → La proposition subordonnée
interrogative indirecte « si ses parents sont au courant de son absence » est COD du verbe
« sais ».
- [Comment il compte se justifier] reste un mystère. → La proposition subordonnée
interrogative indirecte « comment il compte se justifier » est sujet du verbe « reste ».

Le verbe d’une proposition subordonnée interrogative indirecte peut être à l’infinitif.

- Je ne sais pas [qui prévenir]. → « qui prévenir » est bien ici une proposition subordonnée
interrogative indirecte.
II) Comment passer de l’interrogation directe à l’interrogation indirecte ?

Pour passer de l’interrogation directe (au discours direct) à l’interrogation indirecte (au discours
indirect), des modifications sont à effectuer.

- Les guillemets disparaissent et le point d’interrogation est remplacé par un point.


Je me demande : « Où vais-je ? » → Je me demande où je vais.

- Il est parfois nécessaire de modifier les personnes.


Je lui demande : « Où vas-tu ? » → Je lui demande où il va.

- Faites attention à la concordance des temps. Si le récit est au présent, les temps sont
conservés. Cependant, dans un récit au passé, ils subissent des modifications en fonction
des règles de concordance des temps.
Je lui demandai : « Où vas-tu ? » → Je lui demandai où il allait.
Je lui demandai : « Quand reviendras-tu ? » → Je lui demandai quand il reviendrait.

- Certains indices de temps et de lieu ne s’emploient pas dans un récit au passé.


Je lui demande : « Où étais-tu hier ? » → Je lui demande où il était hier.
Je lui demandai : « Où étais-tu hier ? » → Je lui demandai où il était la veille.

- Lorsque l’interrogation est totale (on peut répondre à la question par oui ou par non), la
proposition subordonnée interrogative indirecte est introduite par l’adverbe interrogatif
« si ». (Devant « il », « si » devient « s’ ».)
Je me demande : « Suis-je heureux ? » → Je me demande si je suis heureux.
Je lui demande : « Es-tu heureux ? » → Je lui demande s’il est heureux.

- Lorsque l’interrogation est partielle (on ne peut pas répondre à la question par oui ou par
non), la proposition subordonnée interrogative indirecte est le plus souvent introduite par
le même mot interrogatif que celui de l’interrogation directe. Cependant, « que » et
« qu’est-ce que » deviennent « ce que »1 et « qu’est-ce qui » devient « ce qui ».
Je lui demande : « Pourquoi pleures-tu ? » → Je lui demande pourquoi il pleure.
Je lui demande : « Que fais-tu ? » → Je lui demande ce qu’il fait.
Je lui demande : « Qu’est-ce qui te fait rire ? » → Je lui demande ce qui le fait rire.

- L’expression « est-ce que » est réservée à l’interrogation directe : on ne peut jamais


l’employer dans une proposition subordonnée interrogative indirecte.
Je lui demande : « Où est-ce que tu habites ? » → Je lui demande où il habite.

- Le pronom personnel sujet est toujours placé avant le verbe de la proposition subordonnée
interrogative indirecte.
Je me demande : « À qui parle-t-il ? » → Je me demande à qui il parle.

1
« Que » se maintient cependant lorsque le verbe de la proposition subordonnée interrogative indirecte est à
l’infinitif. → Je ne sais plus [que dire].
III) Comment ne pas confondre une proposition subordonnée interrogative indirecte avec
une proposition subordonnée relative ou conjonctive ?

1) Le plus important, c’est de bien comprendre qu’une proposition subordonnée interrogative


indirecte est une proposition subordonnée dans laquelle on rapporte une question posée
indirectement.
- Je regarde l’homme qui s’avance vers moi. → « qui s’avance vers moi » ne rapporte pas une
question. C’est donc une proposition subordonnée relative introduite par le pronom
relatif « qui ».
- Je me demande qui s’avance vers moi. → « qui s’avance vers moi » rapporte ici une question
posée indirectement. Je peux d’ailleurs transposer au discours direct (Je me demande : « Qui
s’avance vers moi ? »). C’est donc une proposition subordonnée interrogative indirecte
introduite par le pronom interrogatif « qui ».

2) Il ne faut pas confondre « si » conjonction de subordination et « si » adverbe interrogatif.


- Prévenez la vie scolaire si vous êtes absents. → « si » exprime ici la condition. C’est une
conjonction de subordination qui introduit la proposition subordonnée conjonctive « si vous
êtes absents » de fonction complément circonstanciel de condition du verbe « prévenez ».
- La vie scolaire me demande si vous êtes absents. → « si » est un adverbe interrogatif qui
introduit la proposition subordonnée interrogative indirecte « si vous êtes absents » de
fonction COD du verbe « demande ».

EXERCICES

1) En utilisant à chaque fois un mot interrogatif différent, ajoutez une proposition


subordonnée interrogative indirecte aux propositions principales suivantes.
Exemple → Je demande … → Je demande où il est parti.
1. Je me demande … - 2. Elle ignore … - 3. Vous voudriez savoir … - 4. Nous ne savons
pas …

2) Relevez les deux propositions subordonnées interrogatives indirectes qui se trouvent


dans ce texte.
Pendant que j’arrangeais ma table pour me mettre à écrire, le geôlier revint me demander si
je trouvais mon lit assez bon. Après l’avoir examiné, je répondis que les matelas étaient
mauvais et les couvertures malpropres. Dans la minute, tout cela fut changé. On me fit
demander aussi quelle était l’heure de mon dîner. Je répondis : « L’heure de tout le
monde. »
J.-Fr. Marmontel (1723-1799), Mémoires.
3) Relevez les propositions subordonnées interrogatives indirectes.
1. Personne ne me demanda qui j’étais, d’où je venais.
2. Je ne me rappelais plus si j’aimais Brahms.
3. Ne pouvant recommencer ses visites avant quelques jours, il se demanda quel jour il
le pourrait.
4. Je ne sais pas encore pourquoi je suis venu par ici.
5. Je me demandais comment on allait m’accueillir, de quel œil me regarderait mon
père.
6. Vous savez, messieurs, dit le ministre, pourquoi je vous ai convoqués.

4) Transformez les interrogations indirectes en interrogations directes. Attention à bien


faire tous les changements nécessaires.
Exemple → Elle lui demanda pourquoi il était parti si vite. → Elle lui demanda :
« Pourquoi es-tu parti si vite ? »
1. Il continua de chercher dans sa tête pour qui il avait travaillé les jours derniers.
2. Il examina ses pieds et lui demanda avec quoi étaient faits les bouts de ses souliers
rapiécés.
3. Même aujourd’hui, à plusieurs années de distance, je me demande encore à quel
motif j’ai obéi en agissant de la sorte.
4. Elle demanda à tous ses parents, amis, voisins, domestiques, fournisseurs, s’ils
connaissaient Putois.

5) Donnez la nature des mots en gras : pronom relatif, conjonction de subordination ou


pronom interrogatif.
1. Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites. – 2. Hermagoras ne sait pas
qui est le roi de Hongrie. – 3. Je ne sais plus que faire. – 4. Je nommai la ferme que je
venais de quitter ; mais je mentis en disant que j’allais retrouver ma mère qui était
malade.
Corrigé

1) Sans corrigé.

2) « si je trouvais mon lit assez bon », « quelle était l’heure de mon dîner ».

3) 1. qui j’étais / d’où je venais. 2. si j’aimais Brahms. 3. quel jour il le pourrait. 4.


pourquoi je suis venu par ici. 5. comment on allait m’accueillir / de quel œil me
regarderait mon père. 6. pourquoi je vous ai convoqués.

4) 1. Il continua de chercher dans sa tête : « Pour qui ai-je travaillé ces jours derniers ? »
2. Il examina ses pieds et lui demanda : « Avec quoi sont faits les bouts de tes/vos
souliers rapiécés ? »
3. Même aujourd’hui, à plusieurs années de distance, je me demande encore : « À
quel motif ai-je obéi en agissant de la sorte ? »
4. Elle demanda à tous ses parents, amis, voisins, domestiques, fournisseurs :
« Connaissez-vous Putois ? »

5) 1. Braves gens, prenez garde aux choses que (pronom relatif) vous dites. – 2. Hermagoras
ne sait pas qui (pronom interrogatif) est le roi de Hongrie. – 3. Je ne sais plus que (pronom
interrogatif) faire. – 4. Je nommai la ferme que (pronom relatif) je venais de quitter ; mais je
mentis en disant que (conjonction de subordination) j’allais retrouver ma mère qui (pronom
relatif) était malade.

Vous aimerez peut-être aussi