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Linguistique française

1° Syntaxe
Master Didactique des langues 2015-2016
D. Savatovsky

Sorbonne nouvelle
Séances de septembre 2016
Syntaxe

Références
• Chiss J.-L., Filliolet J. et Maingueneau D. (1977).
Linguistique française, initiation à la linguistique
structurale, 2 vol., Paris : Hachette (réédité en 2001).
• Riegel M., Pellat J.-Ch. & Rioul R. (rééd. 2009).
Grammaire méthodique du français. Paris : PUF.
• Le Goffic, P. (1994). Grammaire de la phrase française
Paris : Hachette
• Monneret ,Ph. , Rioul, René (1999). Questions de syntaxe
française, Paris : PUF
Partie I Syntaxe
« Partie de la grammaire qui décrit les règles par lesquelles les
unités linguistiques se combinent en phrases »
(Larousse en ligne)
Grammaire.
Savoir traditionnel
Théorie des parties du discours (« unités linguistiques »). Denys
Le Thrace (Alexandrie, IIe siècle) : nom, article, pronom, verbe,
adverbe, préposition, conjonction, participe
- participe ? Ni l’adjectif, ni l’interjection 感叹词
- l’âge classique : nom substantif 名词 vs nom adjectif

Notion de phrase. Difficile à définir (présupposée dans les


grammaires pédagogiques)
Notion de phrase
• Selon une acception courante : une combinaison d’unités
linguistiques comprises entre deux points /ou délimitées 划定界限
par une majuscule à l’initiale. Le critère ici retenu est purement
typographique. Il n’est pas pertinent pour les nombreuses langues du
monde qui n’ont pas d’écriture et qui cependant s’organisent elles
aussi en phrases.
• Or le point, signe de ponctuation forte, est censé être l’équivalent
d’une pause dans la langue orale : pour la plupart des linguistes,
surtout depuis qu’avec Saussure et les post-saussuriens s’est
imposée une conception « phonocentriste » de la langue, et depuis le
développement de la phonologie structurale (années 20 du XXe
siècle), l’écrit n’est pas conçu comme un code autonome, mais un
code entièrement tributaire de l’oral. Le critère pertinent serait alors
plutôt de type oral : celui de la pause.
La notion de phrase (suite)

Une phrase serait dans ce cas une suite (ou séquence) de mots
(d’unités) comprise entre deux pauses. Mais cette définition – tout
comme celle qui repose sur le graphisme – se révèle à la fois circulaire
(elle présuppose qu’on sache déjà ce qu’est une phrase) et erronée :
« une séquence dépourvue de 缺乏 toute ponctuation (un procédé
devenu courant dans la poésie moderne) peut constituer une phrase.
Inversement, dans l’usage écrit contemporain (notamment dans les
journaux), les divers membres d’une même phrase peut être séparée
par des points » (Riegel et al.).
Oui est une phrase
Phrases averbales ?
Intonation 语调 et types de phrases

• Pour éviter le risque de circularité inhérent 固有的 à la définition de


la phrase, il faudrait donc prendre en compte les caractéristiques
propres de l’oral, mais sans les réduire à des phénomènes purement
prosodiques 韵律的 (pause, intonation).
• L’intonation est certes nécessaire pour distinguer entre elles, à l’oral,
les modalités énonciatives, c’est-à-dire les différents types de
phrase : les types assertif 陈述句 , interrogatif 疑问 et injonctif 命
令的 . Penons ainsi l’énoncé suivant :
• Tu fermes la porte
Intonation et types de phrases

• A l’oral, selon l’intonation, cet énoncé correspond :


• - soit à une assertion, à l’intonation montante, puis descendante : tu
fermes ↗ la porte↘ . Nous pouvons le paraphraser par : je constate
que tu fermes la porte.
• - soit à une injonction, à l’intonation descendante : tu fermes → la
porte ↘. Nous pouvons le paraphraser par : je t’ordonne [ou je te prie,
ou je te conseille] de fermer la porte ; ou bien, en utilisant le mode
impératif : ferme la porte  [!] (ordre) ou : ferme la porte, [s’il te plaît]
(prière) ou : [si tu crains les courants d’air], ferme la porte (conseil).
• - soit à une interrogation, à l’intonation montante : tu fermes → la
porte ↗. Nous pouvons le paraphraser par : fermes-tu la porte [?], est-
ce que tu fermes la porte [?].
Les types de phrase (suite)
• Mais ces caractéristiques distinctives et qui sont nécessairement marquées à
l’écrit par d’autres moyens qu’à l’oral – des moyens syntaxiques, comme
l’inversion sujet-verbe dans la phrase interrogative : fermes-tu la porte [?], ou
bien l’usage de l’impératif dans la phrase injonctive) et/ou des moyens
graphiques (l’utilisation d’une ponctuation spécifique : les points
d’exclamation ou d’interrogation) – ne permettent pas de définir la phrase en
elle-même, c’est-à-dire d’identifier les propriétés communes aux différents
types de phrases, qu’il s’agisse de l’oral ou de l’écrit.
• Sous une forme d’apparence interrogative (question dite rhétorique ou fausse
question), il peut parfois s’agir d’une injonction : est-ce que tu veux bien
fermer → la porte ↘ ?, avec une intonation descendante, est en réalité une
prière ou un ordre.
• Cas de la phrase exclamatives, considéré parfois comme un type à part
entière, mais qui est combinable avec les trois autres (ce qui n’est le cas ni de
l’interrogative, ni de l’injonctive, ni de l’assertive)
Linéarité 直线性 et oral

• le discours oral spontané n’a pas la forme d’un déroulement


continu.
• Il comporte des répétitions, des hésitations, des faux départs, des
reprises, des interruptions, des ruptures de construction (en cours
de phrase), des inachèvements, des autocorrections, etc. L’auditeur
assiste « en direct » au processus de production du discours (…) (M.
Riegel et al., op. cit. : 61.
• Il est donc très difficile dans ces conditions – qui sont les conditions
ordinaires, les plus fréquentes, de la production des phrases en
discours – de définir la phrase comme une séquence linéaire et
clairement délimitée, même par des pauses.
La phrase entre description et prescription 指示

• On pourra toujours objecter ici que tout énoncé 陈述 qui ne répond


pas au modèle de la phrase canonique (autrement dit « bien »
construite, ou construite d’après les normes de l’écrit) n’est pas une
phrase. Mais cette objection est faite du point de vue d’une
grammaire prescriptive 规范  ; par exemple, en contexte scolaire, le
maître corrigera l’élève en lui demandant de « faire des phrases »,
c’est-à-dire justement d’éviter de produire des énoncés incomplets,
répétitifs ou comportant des ruptures de construction, etc. Or le point
de vue du linguiste n’est pas celui du grammairien prescriptiviste : il
ne s’intéresse pas au premier chef à la manière dont il faudrait parler,
mais à celle dont on parle effectivement. Son rôle n’est pas d’édicter
规定 des normes, mais de produire une description adéquate des
pratiques langagières réelles des locuteurs. Son point de vue est celui
de la grammaire descriptive, pas prescriptive.
Les plans d’analyse de la phrase

• Le premier de ces plans est celui qui relève de la syntaxe à proprement


parler. Il est évoqué plus haut, dans la citation de la diapo 3: il s’agit de la
phrase conçue comme « structure syntaxique formelle associant
certains syntagmes dans une unité de rang supérieur qui elle-même ne
dépend syntaxiquement d’aucune autre ». 
• Nous développerons ce plan syntaxique formel dans la partie 2 du cours,
en traitant de l’analyse en constituants 组成部分 immédiats.
Indiquons simplement, en attendant, que la structure de la phrase ainsi
conçue est une séquence ordonnée de « constituants » : les groupes (ou
syntagmes) syntaxiques. (de distinguer quelle est la tête d’une phrase)
Ces groupes se différencient en : groupe verbal, groupe nominal,
groupe prépositionnel, groupe adverbial, groupe pronominal, (etc.
Chacun de ces groupes est composé d’une tête (selon les cas : un verbe,
un nom, une préposition, un adverbe, un pronom, etc.) et de ses
expansions.
Les groupes syntaxiques
Soit la phrase :
Les étudiants de Master suivent fort bien le cours de linguistique.

• -Les étudiants de Master est un groupe nominal (dorénavant : GN) formé d’un nom
(étudiants : tête de groupe) actualisé au moyen d’un déterminant (Les) et assorti d’une
expansion (de Master). L’ expansion est un groupe prépositionnel (dorénavant : GP)
composé à son tour d’un nom (Master) introduit par une préposition (de). Parmi les autres
expansions possibles, au lieu du groupe prépositionnel de Master, on aurait pu avoir ici un
groupe adjectival (très motivés) composé d’un adjectif (motivés : tête de groupe) et d’un
adverbe (très) : Les étudiants très motivés suivent fort bien le cours de linguistique.
• -suivent fort bien le cours de linguistique est un groupe verbal (dorénavant GV) composé à
son tour d’un verbe (suivent : tête de groupe), d’un groupe adverbial (très bien) et d’un
groupe nominal (le cours de linguistique), etc.
• les éléments facultatifs sont déplaçables (ex: un adjectif peut etre andéposé/posteposé ou
préposé).
Les groupes syntaxiques : facultatif vs obligatoire
Remarque 1. les expansions se distinguent des autres syntagmes 意群 en ce qu’on
peut les effacer : il s’agit des éléments facultatifs de la phrase. Les étudiants suivent
bien le cours est une phrase minimale obtenue par effacement des expansions
suivantes : les GP de Master et de linguistique et le groupe adverbial très bien. On ne
peut pas, en revanche, effacer les têtes (obligatoires) du GN Les étudiants et du
groupe verbal suivent (ici réduit à un seul terme : le verbe) sans produire des phrases
agrammaticales 不合语法的  : *suivent très bien le cours de linguistique ou *Les
étudiants très bien le cours de linguistique ne sont pas acceptables. Ce ne sont pas des
phrases.
• Par convention, les phrases inacceptables (parmi lesquelles les phrases
agrammaticales) sont précédés d’un astérisque.
Les groupes syntaxiques. La question de la grammaticalité

Remarque 2. Dans la définition donnée plus haut, il est question de


« structure syntaxique formelle ». « Formelle » signifie ici que nous
devons pouvoir identifier et classer les groupes parmi les différentes
catégories syntaxiques uniquement en vertu de 按照 leur forme, c’est-
à-dire sans considérer ni leur sens ni leur fonction. Ainsi, on devrait
pouvoir identifier les syntagmes les étudiants de master et le cours de
linguistique comme étant tous deux des GN, sans prendre en compte
leur fonction respective (fonction sujet, dans le premier cas ; fonction
complément d’objet direct [dorénavant COD], dans le second cas). Dans
la section 2 du cours, on verra qu’en réalité, il n’est pas toujours possible
de conduire une analyse syntaxique formelle sans tenir compte du sens
des phrases et de la fonction des constituants.
L’ordre des mots : éclairage 观点 didactique
• Nous avons également caractérisé ci-dessus la phrase comme une « séquence
ordonnée de constituants ». Un mot d’explication sur le qualificatif « ordonné » et
sur l’usage qu’on a pu (qu’on peut encore) en faire dans le domaine de la
didactique des langues.
• La question de l’ordre des mots est une question importante dans l’analyse
syntaxique traditionnelle. Mais, à cet égard, cette analyse faisait entrer les
fonctions et la signification en ligne de compte. Dans la vulgate grammaticale de
l’âge classique, telle qu’elle avait cours dans l’enseignement, on opposait ainsi les
langues dont les phrases étaient réputées construites d’après « l’ordre direct »,
comme le français, et les langues dont les phrases suivaient « l’ordre inverse »,
comme le latin ou l’allemand.
• Méthode grammaire traduction fondé sur le thème et la version
• On apprend une langue vivante sur l’apprendissage du syntaxe
• la méthode Robertson appliqué
• 4 étape de transformation: la langue latin; la langue francais; l’ordre de mot de la
langue cible; on traduit la phrase selon l’ordre
L’ordre des mots : éclairage didactique (suite)

• Cette opposition était notamment invoquée en contexte scolaire, quand il


s’agissait de réaliser des exercices de traduction (version ou thème). L’ordre
supposé « direct » de la phrase minimale française était défini comme étant
l’ordre S(ujet) -V(erbe) - A(ttribut) ou C(omplément) et il était conçu comme
un ordre fixe.
• Ainsi, dans la phrase française minimale Pierre aime Marie, l’ordre fixe des
constituants est défini comme S-V-C, au risque sinon, quand on le modifie,
d’obtenir une phrase à la signification toute différente (Marie aime Pierre) ou
bien des phrases agrammaticales (*aime Pierre Marie ; *Pierre Marie aime,
etc.). En latin, en revanche, nous aurons aussi bien Petrus amat Mariam que
Petrus Mariam amat, Mariam Petrus amat, amat Mariam Petrus ou Mariam
amat Petrus. Bien qu’elles ne soient pas entièrement équivalentes ou qu’elles
n’aient pas le même degré de fréquence, toutes ces constructions sont
possibles en conservant plus ou moins à la phrase la même signification.
L’ordre des mots (fin)
• Dans la linguistique moderne, la notion de séquence ordonnée suivant certaines
règles est liée à celle de la linéarité. La linéarité de la chaîne parlée est sans doute
une contrainte pour le locuteur (on ne peut prononcer ou écrire deux mots en
même temps). Mais l’ordre des constituants sur la chaîne parlée (ou écrite) est
pour le locuteur natif (et pour l’apprenant non natif) un mélange de liberté et de
contrainte :
• Certains constituants ont un placement fixe (ainsi les pronoms clitiques) ou quasi-
fixe (par exemple les termes interrogatifs en qu-). D’autres, les GP et les adverbes,
constituants non soumis à accord) peuvent apparaître à différents points de la
phrase. Cette liberté est liée au fait qu’ils ne déterminent généralement pas les
fonctions décisives de l’énoncé : elle se réduit ou disparaît quand il leur arrive
d’être compléments essentiels (Paul est ici). (voir P. Le Goffic, Grammaire de la
phrase française, Paris, Hachette, 1993 : 55).
• Deux autres exemples, celui des GP et celui des adjectifs épithètes illustre assez
bien le fait qu’un même type de constituants peut, selon sa fonction, obéir à un
ordre contraint ou à un ordre libre (ou relativement libre).
Place de l’adjectif épithète dans le GN

• Ainsi, à la différence des langues germaniques (anglais, allemand…) où ils sont


nécessairement antéposés au nom, les adjectifs épithètes qualificatifs de plus de deux
syllabes peuvent être en français postposés ou bien antéposés au nom qu’ils
qualifient :

• J’ai passé une soirée agréable (mais *j’ai passé une soirée belle)
• J’ai passé une agréable soirée (et aussi : j’ai passé une belle soirée)
• L’ordre n’est pas entièrement indifférent (le choix de l’antéposition de l’adjectif
agréable lui confère une valeur « appréciative » ou « affective » plus marquée que
celui de la postposition), mais les deux phrases (3) et (4) peuvent se dire : ici, l’ordre
des mots est libre à l’intérieur du GN COD.

• *J’ai passé une soirée belle, quoique précédée d’un astérisque, n’est pas une phrase
agrammaticale ; elle n’est pas non plus entièrement acceptable. Elle peut se dire, mais
tout locuteur natif du français sait intuitivement qu’on ne la dira pas.
L’adjectif épithète relationnel
• En revanche, l’adjectif épithète 修饰语 relationnel est
nécessairement postposé (trois caractères: il a un ordre fixe dans la
phraes, et il n’est pas effaçable, interpolation: introduire entre les
noms et…). On appelle adjectifs relationnels les adjectifs qui
indiquent une relation avec le référent du nom dont ils sont dérivés.
J’ai vu défiler le cortège présidentiel : l’adjectif épithète relationnel
présidentiel est dérivé du nom président et il y réfère. On peut du
reste paraphraser cet adjectif par un complément de nom (le cortège
présidentiel = le cortège du président).
• J’ai vu défiler le cortège 随行人员 présidentiel (interpolation 插入 ;
substitution 代替 ; colocation)
• *J’ai vu défiler le présidentiel cortège
Partie II. Les autres plans d’analyse de la phrase
Ex : la phrase assertive simple Les étudiants suivent le cours
(1) Un groupe peut être composé d’un seul terme, comme ici.
la structure prédicative et la structure thématique sont un système binème /
binère.
la relation équivalence et la relation appartenance
Structure prédicative Les étudiants : sujet suivent : prédicat
谓语 (1) logique (argument 1) (le cours = argument 2, intra-prédicatif) 

Structure thématique (il y


a ce qu’on en parle et ce Les étudiants: thème suivent le cours : propos 意图
qu’on en dit)

Structure syntaxique
(analyse en constituants Les étudiants : GN suivent : GV le cours : GN
immédiats)

Les étudiants : sujet


Structure fonctionnelle suivent : verbe le cours : COD
grammatical
(La langue analysée par la structure ) Structure fonctionnelle
• Avec la catégorisation en classes syntaxiques (les « natures »), la structure fonctionnelle de la
phrase fait partie de l’approche grammaticale traditionnelle de type scolaire. La notion de
fonction repose sur l’idée que les groupes syntaxiques (les constituants) sont liés entre eux
par des relations du type être x de y : être sujet du verbe ; être attribut du sujet, être
circonstant du reste de la phrase, etc…(une analyse relationnelle)
• A côté de la structure linéaire de constituants existe donc pour toute phrase une structure
fonctionnelle (non linéaire : un GN derrière un verbe est généralement son complément
direct, mais il peut être aussi son sujet postposé, comme dans les phrases interrogatives).
• Les composants de cette structure sont :
• Sujet – verbe – (éventuellement) compléments essentiels du verbe – (éventuellement)
compléments accessoires /facultatifs (du verbe et de la phrase) (P. Le Goffic, op. cit., p. 12).
• Les relations fonctionnelles sont notamment indiquées par l’ordre des mots et par les
phénomènes morphosyntaxiques d’accord (accord sujet-verbe en personne et en nombre ;
accord en genre et en nombre à l’intérieur du GN).
• A la différence de ceux qui servent à désigner les autres fonctions, le terme de verbe désigne
à la fois une fonction et une classe syntaxique d’appartenance.
Structure fonctionnelle (suite)
• Une même fonction peut être remplie par plusieurs catégories
syntaxiques. Peuvent ainsi être COD toutes les formes du GN
et de ses équivalents pronominaux ou propositionnels : j’aime
la mousse au chocolat ; il connaît quelqu’un ; il aime boire ; je
sais qui appeler ; j’ignore quoi faire, etc. Peuvent être attribut
du sujet (un constituant du groupe verbal) : un nom sans
déterminant 限定的 (il est ministre), un GN (Paul reste un
étudiant sérieux), un pronom (moi, c’est moi), un adjectif (il
devient beau), un participe adjective (je suis accablé), un
infinitif (souffler n’est pas jouer : L’infinitif est considéré
comme la forme nominale du verbe), un adverbe (il paraît
mieux), une proposition relative (Il n’est pas qui j’attendais),
un GP (Paul est en partance), etc.
Structure prédicative
• Dans l’approche logico-grammaticale, l’élément central (ou le pivot) de la phrase est le
prédicat qui correspond au verbe. Le prédicat est assorti de zéro, un ou plusieurs
« arguments ». La phrase peut alors être représentée sous la forme d’une fonction F (x, y,
z…) où F désigne le prédicat et où les variables x, y et z, etc., désignent les différents
arguments.
• Ainsi, la phrase Les étudiants lisent le cours est une phrase à deux arguments (x, y) : F
(x,y) ; x = Les étudiants ; y = le cours.
• Les étudiants lisent : Cette phrase est une phrase à un argument : F(x) ; x = les étudiants
• Les étudiants lisent le cours à leurs camarades  : Cette phrase est une phrase à trois
arguments : F (x, y, z) ; x = les étudiants, y = le cours ; z = à leurs camarades
• Les phrases à verbes dits « impersonnels » ne sont assortis d’aucun argument. Ex : Il
neige. La forme pronominale sujet (Il) qui les précède présente les caractéristiques
suivantes : elle est invariable (* Elle neige, * Ils neigent) ; on ne peut lui substituer aucun
autre nom ou pronom (*Le ciel neige , *Nul ne neige).
• La structure prédicative est articulée à la structure fonctionnelle de la phrase. Cette
articulation permet de distinguer deux types d’arguments : les arguments intra-
prédicatifs et les arguments extra-prédicatifs. (les éléments sont déplaçable)
Structure prédicative et fonctionnelle
Ex : Les étudiants ouvrent leur ordinateur pour lire le cours

Sujet logique Prédicat + argument 2 Argument extra-


Structure
(argument 1) : (intra-prédicatif ): prédicatif :
prédicative
Les étudiants ouvrent leur ordinateur pour lire le cours

Comp. essentiel Comp. accessoire


Structure Sujet grammatical : Verbe :
(COD) leur (CC) : pour lire le
fonctionnelle Les étudiants ouvrent
ordinateur cours
Compléments essentiels vs accessoires

• Parmi d’autres traits, les compléments essentiels (intra-


prédicatifs) et les compléments accessoires (extra-
prédicatifs), tels les compléments circonstanciels (ici notés :
CC), se distinguent les uns des autres de la façon suivante :
- les compléments essentiels ne sont pas effaçables : *Les
étudiants ouvrent pour lire le cours. Les compléments
accessoires sont effaçables : Les étudiants ouvrent leur
ordinateur. Ils font donc partie des expansions de la phrase
- Les compléments essentiels ne sont pas déplaçables : *leur
ordinateur les étudiants ouvrent pour lire le cours. Les
compléments accessoires sont déplaçables : pour lire le cours,
les étudiants ouvrent leur ordinateur
Partie 3. L‘analyse en constituants immédiats
• Cette analyse consiste à décomposer une phrase non pas en isolant/un élément
d’emblée les plus petites unités grammaticales, les mots, mais en commençant
par les plus grandes (les groupes), puis en réitérant l’analyse autant de fois qu’il
est nécessaire pour parvenir par étapes aux plus petites : à d’autres groupes, puis
à des unités indécomposables sur le plan syntaxique.
• Ainsi la phrase (7) Les étudiants lisent le cours. Cette phrase peut être analysée
en trois étapes, dont chacune suit immédiatement la précédente, sans qu’on en
saute aucune (d’où le terme de constituant immédiat) :
• Etape 1 : Les étudiants (GN) / lisent le cours (GV)
• Etape 2 : Les (dét.) / étudiants (N) / lisent (V) / le cours (GN)
• Etape 3 : Le (dét.) / cours (N) (les éléments indécomposables)
• Ce qui ne signifie pas que ces unités ne puissent être décomposées à leur tour,
par exemple en morphèmes ou en phonèmes. Mais on quitte alors le terrain de
l’analyse syntaxique pour aborder celui de la morphologie ou de la phonologie.
Structure thématique ; thème et propos (ou rhème 指为主体提供新信息的句子成分 ).

• Dans une phrase, le thème est ce que l’on connaît, ce dont il a déjà été
question antérieurement dans le discours ou dans le texte. Le propos, c’est
l’information nouvelle. C’est pourquoi l’on ne peut pas toujours identifier le
thème d’une phrase avec son sujet (qu’il s’agisse du sujet logique ou du sujet
grammatical). Dans l’exemple ici donné, thème et sujet sont supposés
coïncider : Les étudiants (voir tableau de la p. 1). En réalité la question de savoir
si Les étudiants est bien le thème de la phrase est indécidable si l’on ne prend
en compte que la phrase, hors contexte, c’est-à-dire indépendamment du texte
dans lequel elle s’inscrit. On peut alors imaginer deux contextes différents,
constitués de deux phrases successives :
• (11) Les étudiants ouvrent leur ordinateur [P 1]. Ils lisent le cours [P 2]
• (12) Le professeur envoie le cours par mail [P 1]. Les étudiants le lisent [P 2].
• Dans (11), le pronom anaphorique ils, qui reprend Les étudiants, est le thème
de la P 2 (ce que l’on connaît déjà puisqu’il a été question des étudiants dans la
P1). Lisent le cours est le propos (l’information nouvelle).
• Dans (12), le pronom anaphorique le, qui reprend le cours, est le thème de la P
2 (ce que l’on connaît déjà, puisqu’il a été question du cours dans la P 1). Les
étudiants est le propos de la P 2 (l’information nouvelle).

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