Vous êtes sur la page 1sur 23

1

Faculté des Lettres et des Langues

Département de Français

Module : GRAMMAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE

UNITÉ (6) : LES SUBORDONNÉES


(Conjonctives, relatives, interrogatives, infinitives, participiales)

Niveau : 1ère A / LMD – G.11

COURS (1) structuré par : Mme ZENASNI @m@l

Année universitaire : 2019-2020


2

COURS/ TD Complet : LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES

1. LA PROPOSITION SUBORDONNÉE CONJONCTIVE INTRODUITE PAR « QUE »


Lorsque la subordonnée est rattachée à la principale par une conjonction de
subordination (ou une locution conjonctive), elle est dite conjonctive. Grand nombre de
subordonnées conjonctives sont introduites par la conjonction de subordination que.

Exemple1 : La météo a annoncé que le temps sera brumeux.


Exemple2 : Le charlatan jurait que son remède soignait toutes les maladies.
Exemple3 : Il est regrettable que l'intolérance gagne du terrain.

1.1. SES FONCTIONS

La subordonnée conjonctive remplit par rapport à la principale les mêmes fonctions que
le nom par rapport au verbe. Lorsqu’elle est introduite par que, elle peut être :

1.1.1. Complément d’objet direct (c’est la fonction la plus fréquente de la subordonnée


conjonctive introduite par que)

Exemple : Le médecin a dit que ce joueur ne pourra pas être sélectionné.

1.1.2. Sujet
Exemple : Qu’il ait dit cela me surprend.

1.1.3. Sujet réel


Exemple : Il est préférable qu’il vienne l’après-midi.

La proposition subordonnée conjonctive introduite par que, sujet réel, se rencontre après
certains verbes impersonnels comme il semble, il est vrai, il est possible, il est difficile, il
arrive, il est regrettable, etc.

1.1.4. Attribut du sujet


Exemple : L’essentiel est que tu sois là.

1.1.5. Mise en apposition


Exemple : Maïmouna n’a qu’un souci : que son fils réussisse.

1.1.6. Complément du nom


Exemple : Nous avons la preuve qu’il a triché.

1.1.7. Complément de l’adjectif


Exemple : Je suis sûr qu’elle est très sérieuse.

NB : on peut trouver des subordonnées conjonctives complément d’objet indirect :


Exemple : Je doute qu’il vienne (question: de quoi ?)
3

1.2. LE MODE DU VERBE


Dans la subordonnée conjonctive introduite par que on emploie soit l’indicatif, soit le
conditionnel, ou le subjonctif selon le sens du verbe de la principale.

1.2.2. L’indicatif

La subordonnée conjonctive introduite par que est à l’indicatif après les verbes qui
constatent et annoncent un fait :

Après les déclaratifs (d’affirmation) : dire, déclarer, affirmer, annoncer, soutenir,


reprocher, raconter, répéter, murmurer, bégayer, répondre, crier (en somme tous les
verbes qui ont le sens de « dire », « déclarer »,…)

Exemple : Il dit qu’il sera là

Après les verbes d’opinion (penser, croire, supposer, estimer, considérer, juger,
considérer)

Exemple : Nous pensons qu’il a réussi.

Après les verbes de perception (en rapport avec les sens): voir, sentir, remarquer, se
rendre compte.

Exemple : Je sentais qu’il avait peur

1.2.2. Le subjonctif

En règle générale, lorsque le fait exprimé par la subordonnée est incertain, impossible ou
dépend d’un sentiment, le verbe est au subjonctif.

Dans le détail :

Après les verbes exprimant une volonté, un désir, un souhait, une prière (vouloir,
souhaiter, désirer, exiger, interdire, aimer)

Exemple : Mon père veut que je réussisse

Après les verbes exprimant un ordre, une interdiction (ordonner, commander,


interdire, défendre)

Exemple : Le maître interdit qu’on se tienne debout sur les bancs

Après les verbes de sentiment exprimant le doute, la joie, la douleur, la crainte, (se
réjouir, s’étonner, craindre, avoir peur, être surpris, regretter, être heureux,)

Exemple1 : Elle doute qu’il soit venu


Exemple2 : Elle est tout heureuse que son fils soit sauvé.
4

Après les verbes impersonnels exprimant une possibilité, une impossibilité, la


négation, un sentiment, une nécessité

Exemple1 : Il est normal que tu le punisses.


Exemple2 : Il est regrettable qu’elle ait échoué

Le verbe de la subordonnée conjonctive introduite par que peut être au subjonctif si


celle-ci est placée en tête de phrase (en fonction sujet).

Exemple : Qu’il ne soit pas venu me surprend.

Le verbe de la subordonnée conjonctive introduite par que peut être au subjonctif


quand on emploie un verbe déclaratif ou un verbe d’opinion à la forme négative,
interrogative ou interro-négative :

Exemple1 : Je pense que la femme est l’égale de l’homme


Exemple2 : Je ne pense pas que la femme soit l’égale de l’homme.
Exemple3 : Penses-tu qu’il vienne ce soir ?
Exemple4 : Je ne dis pas qu’elle soit folle, mais elle divague.
Exemple5 : Ne crois-tu pas qu’il soit préférable de prendre ce raccourci ?
Par contre on dira : « je crois qu’il est préférable de prendre ce raccourci.»

NB : C’est pour cette raison que le subjonctif s’emploie après les verbes de négation
(nier, refuser, contester). Exemple : Le marchand nie que ses produits soient de
mauvaise qualité.

1.2.3. Le conditionnel

La subordonnée conjonctive introduite par que est au conditionnel :

Quand elle exprime une supposition, un fait possible.


Exemple1 : Le médecin dit que son état pourrait s’améliorer rapidement.
Exemple2 : Je crois que je ne l’aurais pas accepté.

Quand il exprime un futur par rapport au passé. (On parle ici de « conditionnel-
temps » car le verbe à la forme du conditionnel n’exprime aucune condition)

Exemple1 : Il disait qu’il viendrait dans l’après-midi.


Exemple2 : Elle avait promis qu’elle m’apporterait des livres

NB : si on met le verbe de la principale au présent, le « mode » change:


Exemple1 : Il dit qu’il viendra dans l’après-midi.
Exemple2 : Elle promet qu’elle m’apportera des livres.
5

1.3. SUBSTITUTIONS
la subordonnée conjonctive introduite par "que" peut être remplacée par un groupe
nominal : Exemple1 : On craint que le toit s'effondre. → On craint l'effondrement du
toit.
Exemple2 : Ce coup de sifflet annonce que le match est fini. → Ce coup de sifflet annonce
la fin du match.

EXERCICE n°1 : Donnez la fonction des subordonnées contenues dans les phrases
suivantes :

1. Il convient que les enfants soient respectueux envers leurs supérieurs. (Sujet réel)
2. Avant de partir, il a fait un rappel : que tous ceux qui avaient des dettes les paient. (Mis
en apposition)
3. Qu’il obtienne une bonne note paraît improbable. (Sujet)
4. L’essentiel est qu’il me rende intact le livre que je lui ai prêté. (Attribut du sujet
« essentiel »)
5. Les policiers ont la preuve qu’il a commis le vol. (Complément du nom « preuve »)
6. Les paysans ont actuellement une seule préoccupation : que les criquets soient
combattus sans délai. (Mis en apposition)
7. J’ai cru que le cadeau que je lui ai offert lui ferait plaisir. (C.O.D.)
8. Il est juste que les coupables soient punis. (Sujet réel)
9. Que ses fils réussissent était son seul souci. (Sujet)
10. La mère était sûre qu’il était arrivé malheur à ses enfants. (Complément de l’adjectif
« sûre »)
11. Mon souhait est qu’il revienne au pays avant l’hivernage. (Attribut du sujet
« souhait »)
12. L’enfant qui pleurait était convaincu que son père le punirait. (Complément de
l’adjectif « convaincu »)
13. J’ai l’espoir qu’il n’abandonnera pas ses études à cause du football. (Complément du
nom « espoir »)
14. Il est bon qu’on aille rendre visite à ma tante. (Sujet réel)
15. Le problème reste qu’il ne peut pas s’améliorer. (Attribut du sujet « problème »)
16. Il exigea que les élèves qu’on avait exclus soient accompagnés de leurs parents.
(C.O.D.)
17. Il semble que les criquets ne sont pas tous partis. (Sujet réel)
18. La difficulté est que la traversée se fait à la nage. (Attribut du sujet « difficulté »)
19. J’avais entendu dire que les moutons seraient abondants cette année. (C.O.D.)
20. Que la réunion soit programmée à 15 heures n’arrangeait pas certains. (Sujet)
21. Tout le monde était d’accord sur l’idée que le devoir était difficile. (Complément du
nom « idée »)
22. Il est souhaitable qu’il reste à la maison. (Sujet réel)
23. Les villageois étaient étonnés que les récoltes soient si maigres malgré les pluies
abondantes. (Complément de l’adjectif « étonnés »)
6

EXERCICE n°2 : Conjuguez les verbes entre parenthèse au mode et au temps qui conviennent.
Justifiez votre réponse.

1. Tout le monde doute que Faïçal (être) soit coupable. → (Expression du doute)
2. Le jardinier avait remarqué que ses plantes (se dessécher) se desséchaient. → (verbe de
perception)
3. Amina m’avait promis qu’elle (venir) viendrait le lendemain. → (Expression du futur par rapport
au passé)
4. J’étais surpris qu’il ne (pouvoir) puisse pas écrire une lettre. → (verbe de sentiment)
5. Tout le monde s’est aperçu qu’il (pleurer) pleurait → (verbe de perception)
6. Que les hommes (aller) aillent sur la lune l’étonne. → (placée en tête de phrase)
7. Son père craignait qu’il (partir) parte en Italie. → (verbe de sentiment)
8. Il est regrettable que notre gardien (être) soit suspendu. → (verbe impersonnel)
9. Je ne crois pas qu’il (dire) dise la vérité. → (verbe d’opinion + négation)
10. Le maître exige que les cahiers (être) soient bien tenus. → (Expression d’une volonté)
11. Je crains qu’il me (croire) croie malhonnête. → (verbe de sentiment)
12. Les grévistes voulaient que le Directeur les (recevoir) reçoive à 13h. → (Expression d’une
volonté)
13. Fatiha avait promis qu’elle m’ (envoyer) m’enverrait les colliers le surlendemain. → (Expression
du futur par rapport au passé).
14. Qu’il ne (vouloir) veuille parler à personne inquiète ses parents. → (placée en tête de phrase)
15. Thiziri dit qu’elle (être) sera là. → (verbe déclaratif)
16. Ses parents croyaient qu’il (réussir) avait réussi à son examen. → (verbe d’opinion)
17. Je sentais que les enfants (avoir) avaient peur. → (verbe de perception)
18. Mon père voulait que j’(obtenir) j’obtienne le BAC à l’âge de seize ans. → (Expression d’une
volonté)
19. Elle doute qu’il lui (avoir) ait rendu la clef. → (Expression du doute)
20. Med-Saïd est tout heureux que son fils (être) soit le premier. → (verbe de sentiment)
21. Il est normal que tu la (punir) punisses → (verbe impersonnel)
22. Qu’il ne (être) soit pas venu me surprend. → (placée en tête de phrase)

EXERCICE n°3 : Remplacez le groupe nominal par une subordonnée conjonctive.

1. Nous nous réjouissons de la réussite de Radja.


→ Nous nous réjouissons que Radja réussisse.
2. Son échec est incroyable.
→ Qu’il ait échoué est incroyable / Il est incroyable qu’il ait échoué.
3. Les supporters regrettent la suspension de nos deux meilleurs attaquants.
→ Les supporters regrettent que nos deux meilleurs attaquants soient suspendus.
4. Le garagiste a constaté l’usure de mes pneus.
→ Le garagiste a constaté que mes pneus sont usés.

5. Ses amis doutent de sa sincérité.


→ Ses amis doutent qu’il soit sincère.
7

6. Les amateurs de football souhaitent la retransmission du match en direct.


→ Les amateurs de football souhaitent que le match soit retransmis en direct.
7. Les élèves ont demandé une annulation de la réunion.
→ Les élèves ont demandé que la réunion soit annulée.
8. Les joueurs exigent la démission de l’entraîneur.
→ Les joueurs exigent que l’entraîneur démissionne.
9. L’avocat a prouvé l’innocence de l’accusé.
→ L’avocat a prouvé que l’accusé est innocent.

EXERCICE n°4 : Remplacez la subordonnée conjonctive par un groupe nominal.

Exemple : Nous démontrerons que ces deux angles sont égaux.


Nous démontrerons l’égalité de ces deux angles.
1. Les partis d’opposition demandent qu’on reporte les élections.
→ Les partis d’opposition demandent le report des élections.
2. Tous les casamançais1 souhaitent qu’une paix durable soit instaurée.
→ Tous les casamançais souhaitent l’instauration d’une paix durable.
3. L’automobiliste avait très tôt constaté que ses pneus étaient usés et il les a fait changer.
→ L’automobiliste avait très tôt constaté l’usure de ses pneus et il les a faits
changer.
4. Nous attendons qu’il revienne pour lui annoncer la bonne nouvelle.
→ Nous attendons son retour pour lui annoncer la bonne nouvelle.

2. LA PROPOSITION SUBORDONNÉE RELATIVE

La proposition subordonnée relative est introduite par un pronom relatif.


Le pronom relatif, comme son nom l’indique, remplace un nom ou un pronom dans la
phrase, pour ainsi éviter la répétition. En même temps, il relie deux propositions et crée
une relation de subordination.

Exemple1 : J’ai pris le livre, le livre était sur la table.


1ère pronominalisation : J’ai pris le livre, il était sur la table. (phrase simple)
2ème pronominalisation : J’ai pris le livre qui était sur la table. (phrase complexe)

Exemple2 : Demba a rendu la pelle, son voisin lui avait prêté la pelle.
1ère pronominalisation : Demba a rendu la pelle, son voisin la lui avait prêtée. (phrase simple).
2ème pronominalisation : Demba a rendu la pelle que son voisin lui avait prêtée. (phrase complexe)

Exemple3 : Seynabou lui présentera un ami, elle lui a parlé de cet ami.
1ère pronominalisation : Seynabou lui présentera un ami, elle lui en a parlé. (phrase simple)
2ème pronominalisation : Je te présenterai un ami dont je t’ai parlé (phrase complexe)

1
Habitants de la Casamance : Fleuve et région du Sénégal, comprise entre la Gambie au nord et la frontière
guinéenne au sud.
8

Exemple4 : Charles nous a fait visiter le quartier, il a grandi dans ce quartier.


1ère pronominalisation : Charles nous a fait visiter le quartier, il y a grandi. (phrase simple)
2ème pronominalisation : Charles nous a fait visiter le quartier où il a grandi (phrase
complexe)

2.1. LES PRONOMS RELATIFS :

Les pronoms relatifs sont : QUI, QUE, QUOI, DONT, OÙ, LEQUEL et ses dérivés
(auquel, duquel, par lequel, avec lequel, sur lequel, etc.)

2.2. LA FONCTION DE LA SUBORDONNEE RELATIVE

- La proposition subordonnée relative est essentiellement complément de l’antécédent.

- L’antécédent est le nom ou le pronom remplacé par le pronom relatif et qui est placé
généralement avant lui.

- La proposition relative est souvent ajoutée à la phrase pour préciser ou compléter le


sens d’un nom ou d’un pronom.

Exemple : « Dans le pâturage (qui s’étendait derrière le village) (que nous avons
traversé) traînaient des moutons (dont le poil était luisant). »

En supprimant les propositions relatives, on obtient ceci :


« Dans le pâturage traînaient des moutons. » (une phrase correcte mais
« pauvre »)

- On peut ainsi enrichir une phrase en y mettant une ou des subordonnées relatives :
Exemple :
.... « Le marigot s’est asséché. » devient
« Le marigot où nous allions nous baigner s’est asséché. »

- On peut retenir que la proposition subordonnée relative joue à peu près la même
fonction que l’adjectif dans une phrase :

Exemple : La vieille dame portait une vieille camisole usée (dont la couleur était défraîchie)

2.3. LES FONCTIONS DU PRONOM RELATIF

Le pronom relatif, lui, peut remplir dans la phrase différentes fonctions :

2.3.1. Qui est généralement sujet


Exemple : l’homme qui se tient à la porte contrôle les entrées. (qui sujet de « se tient »)
9

2.3.2. Que est le plus souvent complément d’objet direct


Exemple : Les personnes que j’ai rencontrées semblaient égarées. (que complément
d’objet direct de «ai rencontrées »)

2.3.3. Où est complément circonstanciel de temps ou de lieu


Exemple1 : L’année où il rentra au pays, il y avait une disette.
(où :complément circonstanciel de temps de «rentra»)

Exemple2 : Le terrain vague où nous jouions est maintenant transformé en marché.


(où :complément circonstanciel de lieu de «jouions»)

2.3.4. Dont peut être:


2.3.4.1. Complément d’objet indirect
Exemple : Le sujet [dont nous débattions] est très délicat.
dont nous débattions = nous débattions du sujet
(complément d’objet indirect de « débattions »

2.3.4.2. Complément du nom


Exemple : « Nous dépassâmes une vieille voiture [dont les roues étaient crevées] »
dont les roues étaient crevées = les roues de la voiture étaient crevées.
(complément du nom « roues »

2.3.4.3. Complément de l’adjectif


Exemple : Le vieil homme arborait une médaille [dont il était fier]
dont il était fier = il était fier de la médaille
(complément de l’adjectif «fier»

2.3.4.4. Complément d’agent


Exemple : Kahina rêvait d’épouser Samir qu’elle aimait et dont elle était aimée.
dont elle était aimée = elle était aimée de Samir (= par Samir)
(complément d’agent de « était aimée »

2.3.5. Lequel remplit des fonctions variées selon la construction. Combiné avec une
préposition, il joue souvent le rôle de complément circonstanciel (par lequel, avec
lequel, dans lequel, sous lequel, sur lequel, etc.) ou de complément d’objet indirect.
Exemple : L’arbre sous lequel nous nous tenions est un figuier.
sous lequel nous nous tenions = nous nous tenions sous l’arbre.
(complément circonstanciel de lieu de «nous tenions»)

Exemple : Je lui ai prêté le pinceau avec lequel il a peint ce tableau.


avec lequel il a peint ce tableau = il a peint ce tableau avec le pinceau.
10

(complément circonstanciel de moyen de «a peint»)

Exemple : Le soir auquel je pense était triste particulièrement.


auquel je pense = je pense à ce soir-là.
(complément d’objet indirect de « pense »)

2.4. SUBSTITUTIONS
La subordonnée relative peut être remplacée par :

2.4.1. un adjectif épithète


Exemple : Mon oncle est un homme qui montre beaucoup de compréhension.
Mon oncle est un homme compréhensif.

2.4.2. un groupe nominal complément du nom


Exemple : Des oiseaux dont le plumage est coloré sautillaient dans les branches.
Des oiseaux au plumage coloré sautillaient dans les branches

2.4.3. un groupe nominal mis en apposition


Exemple : Abdoul, qui possède un cabanon en bord de mer, nous hébergera.
Abdoul, propriétaire d’un cabanon en bord de mer, nous hébergera.

2.5. LE MODE DU VERBE

2.5.1. Généralement, le verbe de la subordonnée relative se met à l’indicatif parce qu’elle


constate des faits réels.

Exemple1 : Les camions qui passent par cette route ont défoncé la chaussée.
Exemple2 : Les élèves dont les cahiers étaient mal tenus étaient renvoyés.
Exemple3 : On mettra des matelas supplémentaires dans les chambres où seront logés les
hôtes

2.5.2. Mais on emploie parfois le subjonctif :

2.5.2.1. quand la subordonnée exprime un but à atteindre, une intention (un fait irréel)

Exemple1 : Je cherche un ouvrier qui sache réparer un robinet.


(subjonctif : l’ouvrier n’existe pas, je ne suis pas sûr d’en trouver…)
Exemple2 : Je cherche un ouvrier qui sait réparer un robinet.
(indicatif : l’ouvrier n’existe, il est déjà connu)
11

2.5.2.2. lorsque l’antécédent est accompagné d’un superlatif (le plus, le moins, le meilleur,
etc..) ou d’une restriction (le seul, l’unique)

Exemple1 : Moussa est le meilleur gardien de buts que nous ayons jamais eu.
Exemple2 : C’est le cheval le plus rapide qu’il me soit donné de monter.

- le verbe de la subordonnée peut aussi se mettre au conditionnel s’il exprime une


hypothèse.
On rencontrera des gens qui pourraient nous aider à retrouver la maison.

EXERCICE n°1 : Donnez la fonction du pronom relatif dans les phrases suivantes :

1. Le stylo que m’a prêté Nadia ne lui appartient pas.

2. Nous avons traversé une prairie où erraient des vaches dont les flancs portaient des
marques infectées qui attiraient les mouches.

3. Le jour où il avait plu sans arrêt, beaucoup de maisons s’étaient effondrées dans les
quartiers où elles étaient faites en banco.

CORRIGÉ:

1. Que : complément d’objet direct du verbe « a prêté ».

2. Où : complément circonstanciel de lieu du verbe « erraient ».

Dont : complément du nom « flancs ».

Qui : sujet du verbe « attiraient ».

3. Où : complément circonstanciel de temps du verbe « avait plu ».

Où : complément circonstanciel de lieu du verbe « étaient faites ».

EXERCICE n°2 : Remplacez la subordonnée relative par un adjectif, un groupe


nominal complément du nom ou mis en apposition :

Exemple : Un homme, qui a assisté à la dispute, a tout raconté.


Un homme, témoin de la dispute, a tout raconté.

1. Samba, qui tient le principal rôle dans L’os de Mor Lam, a beaucoup de talent.
2. Les personnes qui faisaient partie du Comité d’organisation démontèrent les bâches
après la cérémonie.
3. Un de mes amis, qui possède une maison sur la plage, m’a invité chez lui.
4. Son discours était chargé d’affirmations qui se contredisaient.
5. La vieille femme tenait un petit commerce qui rapportait peu.
6. Notre chef est un homme qui fait montre de beaucoup de compréhension.
12

7. Des nuées d’oiseaux dont on ne pouvait indiquer le nombre s’abattirent sur les champs.
8. Un vieillard, qui avait perdu toutes ses dents et dont la peau était toute ridée se tenait
au coin de la rue et demandait l’aumône aux gens du quartier.

CORRIGÉ:

1. Samba, acteur principal dans L’os de Mor Lam, a beaucoup de talent.


2. Les personnes membres du Comité d’organisation démontèrent les bâches après la
cérémonie.
3. Un de mes amis, propriétaire d’une maison sur la plage, m’a invité chez lui.
4. Son discours était chargé d’affirmations contradictoires.
5. La vieille femme tenait un petit commerce peu rentable.
6. Notre chef est un homme compréhensif.
7. Des nuées d’oiseaux innombrables s’abattirent sur les champs.
8. Un vieillard, édenté et complètement ridé, se tenait au coin de la rue et demandait l’aumône
aux gens du quartier.

3. LA PROPOSITION SUBORDONNÉE INTERROGATIVE

3.1. L’INTERROGATION DIRECTE


On a une interrogation directe quand la personne à la recherche d’une information pose une
question sans détour à un interlocuteur (présent ou absent) ou bien se pose une question.
Exemple1 : Quelle heure est-il ?
Exemple2 : Où se trouve la ville de Kébémer ?
Exemple3 : Quand les pêcheurs reviendront-ils de la mer ?
Exemple4 : Peut-on vaincre la timidité ?
Exemple5 : Qui est-ce qui a fait tomber la palissade ?

Les caractéristiques de l’interrogation directe sont :

 la présence du mot interrogatif (adjectif interrogatif, pronom interrogatif, adverbe


interrogatif ou périphrase interrogative) à la tête de la phrase ;

 l’inversion du sujet ;

 le point d’interrogation ;

 présence de guillemets ou du tiret (qui indiquent que les paroles sont rapportées telles
quelles)

 le ton interrogatif (à l’oral).

Remarques :
- Les interrogations directes sans inversion se rencontrent souvent à l’oral et appartiennent
au registre familier. Seul le ton indique parfois qu’il s’agit d’une interrogation. Elles sont
13

déconseillées à l’écrit.
Exemple1 : Ton oncle est là ?
Exemple2 : Tu vas où ?

- Les interrogations directes qui emploient les périphrases sont parfois considérées par certaines
grammaires comme appartenant au registre familier. )
Exemple1 : Est-ce qu’il est là ? Qu’est-ce que tu me veux ? (familier)
Exemple2 : Est-il là ? ... Que me veux-tu ? ... (courant correct)

A l’analyse, l’interrogation directe est une proposition indépendante :


Exemple1 : A-t-elle atteint l’âge de voter ? (proposition indépendante)
Exemple1 : Le médecin lui demanda : « Dors-tu sous une moustiquaire ? »
proposition indépendante proposition indépendante

3.2. L'INTERROGATION INDIRECTE

On a une interrogation indirecte quand la question est rapportée. (style indirect) . En règle
générale, c’est une question reprise par une tierce personne (un narrateur) :
Exemple : Le médecin lui demanda s’il dormait sous une moustiquaire.

On peut reprendre sa propre question :


Exemple1 : Je veux savoir si le professeur est venu hier.
Exemple2 : Je me demande si nous arriverons à l’heure.

Les caractéristiques de l’interrogation indirecte sont :

 l’utilisation d’un verbe introducteur exprimant une question (demander) ou


impliquant une interrogation (dire, vouloir savoir, ignorer, ne pas savoir,
montrer...)

 la suppression de l’inversion du sujet

 la suppression des guillemets

 le changement du ton (le phrase interrogative devient déclarative)

Quand l’interrogation est exprimée au style indirect on obtient une subordonnée


interrogative.
On a donc une phrase complexe contenant une proposition principale (formée par le
verbe introducteur) et une proposition subordonnée (qui énonce la question).
Exemple1 : Le médecin lui demanda s’il dormait sous une moustiquaire.
Le médecin lui demanda : proposition principale
s’il dormait sous une moustiquaire : proposition subordonnée interrogative.
14

Exemple2 : Le touriste me demanda où le village artisanal se trouvait.


Le touriste me demanda : proposition principale
où le village artisanal se trouvait : proposition subordonnée interrogative.

3.3. FONCTION

- La subordonnée interrogative est complément d’objet direct du verbe de la principale.


Exemple1 : J’ignore quel chemin mène au village de mon ami.
quel chemin mène au village de mon ami : proposition subordonnée interrogative, complément
d’objet direct de « ignore »

Exemple2 : Elle veut savoir comment on prépare du yassa.


comment on prépare du yassa : proposition subordonnée interrogative, complément d’objet direct de
« veut savoir »

EXERCICE n°1 : Remplacez chaque groupe de deux propositions indépendantes


par une phrase complexe contenant une proposition principale et une subordonnée
interrogative.

Modèle : Qui m'appelle? Je me le demande → Je me demande qui m'appelle.


1. Où avons-nous vu des crocodiles? Je ne me le rappelle pas.
2. Pourquoi les récoltes sont si mauvaises? Je me l'explique mal.
3. Comment sa journée s'était-elle passée? Nous avions hâte de l'apprendre.
4. Quelle direction a-t-il prise? Dites-le-moi.
5. Qu'est-ce qui m'a fait changer d'avis? Tu ne le sauras pas.
6. Qu'est-ce que tu attends? Je ne le sais pas.
7. Y a-t-il une solution au problème? Je l'ignore.
8. Combien de temps était-il resté au village? Il n'aurait pu le dire.
9. Est-ce que la construction du stade sera terminée avant octobre ? On se le demande.

CORRIGÉ:

1. Je ne me rappelle pas où nous avons vu des crocodiles.


2. Je m'explique mal pourquoi les récoltes sont si mauvaises.
3. Nous avions hâte d'apprendre comment sa journée s'était passée.
4. Dites-moi quelle direction il a prise.
5. Tu ne sauras pas ce qui m'a fait changer d'avis.
6. Je ne sais pas ce que tu attends.
7. J’ignore s’il y a une solution au problème.
8. Il n'aurait pu dire combien de temps il était resté au village.
9. On se demande si la construction du stade sera terminée avant octobre.
15

EXERCICE n°2 : Tournez les phrases suivantes à l’interrogation indirecte :

Commencez par : "Il me demande", " il me demanda", " il voulait savoir", " il veut
savoir", "j'ignore", etc.

1. Aimes-tu les romans d'aventures? → Il voulait savoir si tu aimais les romans d’aventures.
2. Ta mère va-t-elle mieux? → J’ignore si ta mère va mieux.
3. Abdou a-t-il subi les épreuves de l'initiation? → Il veut savoir si Abdou a subi les épreuves de
l’initiation.
4. Qu'est-ce que nous t'avons demandé? → Il veut savoir ce qu’ils m’ont demandé.
5. Etes-vous satisfaits d'être des adolescents? → Il nous demanda si nous étions satisfaits d’être des
adolescents.
6. Irez-vous en pèlerinage à la Mecque? → Il voulait savoir si nous irons en pèlerinage à la
Mecque.
7. Que lis-tu? → Il me demande ce que je lisais.
8. Que faites-vous les jours de congé? → Il voulait savoir ce que nous faisions les jours de congé.
9. Qu’est-ce t’as dit le professeur? → Il veut savoir ce que m’a dit le professeur.
10. Que va-t-il nous arriver? → Il me demanda ce qu’il allait nous arriver.
11. Qu'allons-nous faire? → J’ignore ce que nous allons faire.
12. Qu'est-ce qui me va le mieux, le rouge ou le vert? → Elle me demanda ce qui lui allait le
mieux, le rouge ou le vert.
13. Qu'est-ce qui vous ennuie? → Il voulait savoir ce qui m’ennuyait.
14. Qu‘est-ce qui vous fait rire? → J’ignore ce qui vous fait rire.
15. Qu'est-ce qui vous ferait plaisir, un livre, un jouet? → Il me demanda ce qui me ferait plaisir,
un livre, un jouet.
16. Qu'est-ce qui vous amuse? → Il veut savoir ce qui m’amuse.
17. D'où viens-tu? → J’ignore d’où tu viens.
18. Où est ton lycée? → Il me demanda où se trouvait mon lycée.
19. Quand auras-tu terminé ton devoir? → Il voulait savoir quand j’aurais terminé mon devoir.
20. Quand passerez-vous votre examen? → Il veut savoir quand je passerai mon examen.
21. Quel âge avez-vous? → J’ignore quel âge vous avez.
22. Qu'est-ce que j'ai fait? → Il veut savoir ce que j’ai fait.
23. Comment allez-vous? → Il voulait savoir comment j’allais.
24. Pourquoi as-tu été absent? → Il me demanda pourquoi je me suis absentée.
25. Combien de fautes as-tu faites en dictée? → J’ignore combien de fautes j’ai faites en dictée.
26. Avec qui t'entends-tu très bien? → Il voulait savoir avec qui je m’entendais très bien.
27. Est-ce que tu prends l'avion ou le bateau? → Il me demanda si je prenais l’avion ou le train.
28. Est-ce qu'il est guéri? → Il veut savoir s’il est guéri.
29. Est-ce qu'il a mangé à midi? → Je me demande s’il a mangé à midi.
30. Est-ce qu'il a fini son exercice? → J’ignore s’il a fini son exercice.
31. Est-ce que vous aimez la lecture? → Je me demande si vous aimez la lecture.
32. Qu’est-ce que tu as? → Il voulait savoir ce que j’avais.
33. Qu'es-ce que vous faites? → Il me demanda ce que je faisais.
16

4. LA PROPOSITION SUBORDONNÉE INFINITIVE

De la même façon qu’un verbe conjugué à un mode personnel, le verbe à l’infinitif peut
avoir un sujet qui forme avec lui une subordonnée dite infinitive :
Exemple1 : Je vois venir les vaches de mon père.
Exemple2 : Couché sur le dos, je regardais les nuages se déplacer dans le ciel.

Dans le premier exemple, « vaches » est sujet de venir et dans le deuxième « nuages »
est sujet de se déplacer.

4.1. FONCTIONS

La subordonnée infinitive est complément d’objet direct du verbe principal.


Exemple1 : On sentait l’hivernage approcher.
On sentait : proposition principale
l’hivernage approcher : complément d’objet direct de « sentait »

Exemple2 : Samba voyait affluer une foule de personnes vers sa demeure.


Samba voyait : proposition principale
affluer une foule de personnes vers sa demeure : complément d’objet direct de « voyait »

NB : C’est pour cette raison qu’elle est rangée parmi les subordonnées complétives.

4.2. CONSTRUCTION

La subordonnée infinitive se rencontre après les verbes de perception (voir, regarder,


écouter, entendre, sentir).
Exemple1 : Chaque matin on pouvait entendre le muezzin appeler à la prière.
Exemple2 : Dès la fin de l’hivernage, on sentait l’harmattan souffler.
Exemple3 : Le soir, on voyait des nuées d’oiseaux assaillir notre manguier.

On en rencontre aussi après les verbes laisser et faire.

Après le présentatif voici (contraction de vois ici) on rencontre également des


propositions subordonnées infinitives.
Exemple1 : Voici venir la période des semailles.
Voici (vois ici) : Proposition principale
venir la période des semailles : proposition subordonnée infinitive, complément d’objet
direct de « vois »

4.3. SUBSTITUTIONS

Il est possible de reconstruire la phrase en utilisant une proposition subordonnée relative


ou conjonctive.
Exemple1 : On sentait l’hivernage approcher.
Exemple2 : On sentait que l’hivernage approchait.
Exemple3 : On sentait l’hivernage qui approchait.
17

Exemple4 : Samba voyait affluer une foule de personnes vers sa demeure


Exemple5 : Samba voyait qu’une foule de personnes affluait vers sa demeure
Exemple6 : Samba voyait une foule de personnes qui affluait vers sa demeure.

EXERCICE n°1 : Toutes les phrases suivantes comportent deux propositions


indépendantes.

a) Vous les transformerez de telle sorte qu'un des deux verbes passe à l'infinitif;
b) Quelles sont celles des phrases transformées qui comportent une subordonnée
infinitive?

1. La fatigue le gagnait, il le sentait.


2. Corinne a été reçue au bac, elle en est la première étonnée.
3. Antoine jouait de la guitare, tout un cercle d'amis l'écoutait.
4. Philippe nous rejoindra cet été en Bourgogne, je le lui ai proposé.
5. Les ouvriers du chantier voisin travaillent à des hauteurs vertigineuses; je les regarde
souvent avec angoisse.
6. Je prends des leçons de conduite, ça m'amuse beaucoup.
7. La corne de brume lance ses appels déchirants; l'entendez-vous?
8. Monique essaie tous les pulls du magasin avant de se décider à en acheter un; je l'ai
vue de mes yeux.
9. Grand-mère me tricote un bonnet rond: c'est moi qui le lui ai demandé.

CORRIGÉ:

1. Il sentait la fatigue le gagner. → (modèle : Il sentait ses amis le fuir.) → (sub. infinitive)
2. Corinne est la première étonnée d’être reçue au bac
3. Tout un cercle d'amis écoutait Antoine jouer de la guitare. → (sub. infinitive)
4. J’ai proposé à Philippe de nous rejoindre cet été en Bourgogne.
5. Je regarde souvent avec angoisse les ouvriers du chantier voisin travailler à des hauteurs
vertigineuses. → (sub. infinitive)
6. Ça m'amuse beaucoup de prendre des leçons de conduite.
7. Entendez-vous la corne de brume lancer ses appels déchirants? → (sub. infinitive)
8. J'ai vu de mes yeux Monique essayer tous les pulls du magasin avant de se décider à en acheter
un. → (sub. infinitive)
9. C'est moi qui ai demandé à grand-mère de me tricoter un bonnet rond.

EXERCICE n°2 : Faites de chacun des verbes en italique le noyau d'une subordonnée
infinitive :

1. On voyait les vagues qui arrivaient du large et sautaient à tour de rôle la barre d'écueils.
(Duhamel)
2. Je marchais lentement vers les rochers et je sentais mon front qui se gonflait sous le soleil.
(Camus)
18

3. Soudain je vis papa qui fouillait dans sa poche et sortait son trousseau de clefs. (Duhamel)
4. On entend que le vent siffle dans la grange, que la grande porte craque. (G. Droz)
5. J'ai vu l'aube qui frémissait entre les grandes gerbes de blé et sur les hêtraies les corneilles qui
s'éveillaient. (Gide)
6. Je sens que mon cœur bat et retentit dans ma poitrine, non pas de fatigue, mais sous le coup de
l'émotion devant l'arrivée, la victoire toute proche. (R. Boisset)
7. La mer était basse comme la veille au soir et je regardais, qui se dressait devant moi, à mesure que
j'approchais d'elle, la surprenante abbaye. (Maupassant)

CORRIGÉ:

1. On voyait les vagues arriver du large et sauter à tour de rôle la barre d'écueils. (Duhamel)
2. Je marchais lentement vers les rochers et je sentais mon front se gonfler sous le soleil. (Camus)
3. Soudain je vis papa fouiller dans sa poche et sortir son trousseau de clefs. (Duhamel)
4. On entend le vent siffler dans la grange, la grande porte craquer. (G. Droz)
5. J'ai vu l'aube frémir entre les grandes gerbes de blé et sur les hêtraies les corneilles s'éveiller.
(Gide)
6. Je sens mon cœur battre et retentir dans ma poitrine, non pas de fatigue, mais sous le coup de
l'émotion devant l'arrivée, la victoire toute proche. (R. Boisset)
7. La mer était basse comme la veille au soir et je regardais, se dresser devant moi, à mesure que
j'approchais d'elle, la surprenante abbaye. (Maupassant)

EXERCICE n°3 : Transformez chacun des couples de phrases suivants en une phrase
comportant une proposition subordonnée infinitive :
Exemple: Doudou copie. Le maître l'a vu. → Le maître a vu Doudou copier.

1. Les enfants récitent. Je les entends. → J’entends les enfants réciter.


2. Les élèves font une dictée. Je les ai vus. → J’ai vu les élèves faire une dictée.
3. Nafissa boit un jus de fruit. Je l'ai vue. → J’ai vu Nafissa boire un jus de fruit.
4. Mon voisin bavardait. Je l'avais entendu. → J’avais entendu mon voisin bavarder.
5. Le vent souffle violemment. L'entends-tu? → Entends-tu le vent souffler violemment ?

EXERCICE n°4 : Complétez les phrases suivantes par une proposition infinitive:

Exemple: Le professeur laisse les élèves ... Le professeur laisse les élèves aller en
récréation.

1. Nous laissons notre sœur regarder un dessin animé, faire ses courses, partir au travail.

2. Mon père laisse mon frère conduire sa voiture.


3. Ma mère ne laisse pas ma sœur mettre du rouge à lèvres, sortir avec les garçons.
4. Il fait très chaud : laissez-moi me rafraîchir tranquillement, me baigner dans la piscine.
5. Abdoulaye laisse son camarade rentrer tout seul à la maison.
19

5. LA PROPOSITION SUBORDONNÉE PARTICIPIALE

5.1. DÉFINITON

Le participe peut avoir un sujet comme un verbe employé à un mode personnel. Il forme
alors avec ce sujet une proposition subordonnée participe (ou participiale).
Exemple1 : Les récoltes terminées, on organisait des séances de lutte chaque soir.
Exemple2 : Mon ami parti, je me sentais seul.
Exemple3 : Les pluies se faisant rares, les paysans implorèrent les génies.

Ainsi, la subordonnée participiale a comme noyau un participe passé ou présent. Si on


supprime celui-ci de la phrase elle perd son sens.

Les repas servis, les convives mangèrent avec appétit.


(impossible de supprimer le participe : subordonnée participe)

Les repas (servis) étaient plantureux.


(le participe est supprimable : phrase sans subordonnée participe)

5.2. SES FONCTIONS

La subordonnée participiale peut être :

complément circonstanciel de temps :


Exemple1 : Les repas servis, les convives mangèrent avec appétit.
Exemple2 : Les épreuves distribuées, nous nous mîmes à les traiter.
Exemple3 : Les récoltes terminées, on organisait des séances de lutte chaque soir.

Indice : généralement, emploi du passé simple dans la principale.

complément circonstanciel de cause :


Exemple1 : Le car ne venant pas, on décida de partir à pied.
Exemple2 : Notre gardien de but expulsé, les buts pleuvaient.

Indice : généralement, emploi de l’imparfait dans la principale ou emploi du participe


présent dans la subordonnée.

complément circonstanciel de condition ou d’hypothèse


Exemple1 : Un deuxième puits creusé, le village aurait suffisamment d’eau.
Exemple2 : La voiture dépannée, on pourrait reprendre la route.

Indice : généralement, emploi du conditionnel dans la principale.


20

5.3. SUBSTITUTIONS

C’est ainsi qu’on peut la remplacer par une subordonnée conjonctive complément
circonstanciel de temps, de cause ou d’hypothèse.
Exemple1-a : Les repas servis, les convives mangèrent avec appétit.
Exemple1-b : Quand les repas furent servis, les convives mangèrent avec appétit.
Exemple2-a : Le car ne venant pas, on décida de partir à pied.
Exemple2-b : Puisque le car ne venait pas, on décida de partir à pied.
Exemple3-a : Un deuxième puits creusé, le village aurait suffisamment d’eau.
Exemple3-b : Si un deuxième puits était creusé, le village aurait suffisamment d’eau.

EXERCICE n°1 : Donnez la fonction des propositions subordonnées participiale


dans les phrases suivantes en justifiant vos réponses :

1. Ses chaussures ne lui permettant pas de marcher convenablement, Fatima-Zohra a dû les enlever.
1. Complément circonstanciel de cause : emploi du participe présent dans la subordonnée.

2. La nuit venue, nous nous regroupions sous le manguier autour de grand-père pour la veillée.
2. Complément circonstanciel de temps.

3. Le SIDA vaincu, la vie paraîtrait plus rose.


3. Complément circonstanciel d’hypothèse : emploi du conditionnel dans la principale.

4. Les présentations faites, les deux équipes entrèrent dans l’aire de jeu.
4. Complément circonstanciel de temps : emploi du passé simple dans la principale.

5. L’hivernage s’installant, on demanda aux gens de détruire les nids de moustiques pour éviter la
propagation du paludisme.
5. Complément circonstanciel de cause : emploi du participe présent dans la subordonnée.

6. Ces quartiers éclairés, l’insécurité régresserait.


6. Complément circonstanciel d’hypothèse : emploi du conditionnel dans la principale.

7. Les accords signés, les belligérants déposèrent les armes.


7. Complément circonstanciel de temps : emploi du passé simple dans la principale.

8. Les résultats proclamés, le perdant félicita le vainqueur et lui souhaita bonne chance.
8. Complément circonstanciel de temps : emploi du passé simple dans la principale.

9. Les agressions se multipliant dans la capitale, la police faisait systématiquement des rondes pour
sécuriser les populations.
9. Complément circonstanciel de cause : emploi du participe présent dans la subordonnée.

10. Ce champ fertilisé, notre récolte de miel pourrait doubler.


10. Complément circonstanciel d’hypothèse : emploi du conditionnel dans la principale.
21

11. La sécheresse venue, les villageois émigraient vers la ville.


11. Complément circonstanciel de cause : emploi de l’imparfait dans la principale.

12. La séance de tam-tam terminée, les femmes se dispersèrent.


12. Complément circonstanciel de temps : emploi du passé simple dans la principale.

EXERCICE n°2 : Indiquez le sens des subordonnées participiales (circonstance de


temps, de cause, de concession, de condition/hypothèse) en justifiant vos réponses :

1. Le dernier accord exécuté, les applaudissements du public éclatèrent.


1. Circonstance de temps : emploi du passé simple dans la principale.

2. Cet arbre abattu, la route serait plus dégagée.


2. Circonstance de condition : emploi du conditionnel dans la principale.

3. L'addition refaite pour la dixième fois, il ne découvrait pourtant pas d'erreur.


3. Circonstance de concession : bien qu’il ait refait (suj. passé) l’addition pour la deuxième fois, …

4. Les nuits étant encore fraîches, il faut emporter des lainages.


4. Circonstance de cause : emploi du participe présent dans la subordonnée.

5. Une fois la charpente posée, on posa le chaume.


5. Circonstance de temps : emploi du passé simple dans la principale.

6. La batterie étant trop faible, la vieille camionnette ne pouvait plus démarrer.


6. Circonstance de cause : emploi du participe présent dans la subordonnée.

7. La même situation se présentant, j'agirais aujourd'hui tout autrement.


7. Circonstance d’hypothèse : emploi du conditionnel dans la principale.

8. Le vent se renforçant, nous quittâmes la plage.


8. Circonstance de temps : emploi du passé simple dans la principale.

9. Mis à part quelques orages, la saison a été belle.


9. Circonstance de concession : exprime un argument contraire, une concession, qui ne contredit pas
la proposition principale. → Quoiqu’il y ait eu (suj. passé) quelques orages, la saison fut belle.

10. Aussitôt le pont franchi, vous prenez la route à droite.


10. Circonstance de temps : Dès que vous aurez franchi (futur ant.) le pont, prenez la route à droite.

EXERCICE n°3 : Transformez les phrases suivantes en remplaçant la proposition subordonnée


conjonctive circonstancielle par une proposition subordonnée participiale.

Ex. : Après qu'une décision a été prise, ils se sont embrassés. → Une décision ayant été
prise, ils se sont embrassés.
22

1. Parce que la terre a été durcie par la sécheresse, il est impossible de la cultiver.
1. La terre ayant été durcie par la sécheresse, il est impossible de la cultiver.

2. Après que la porte fut forcée, les voleurs entrèrent dans la maison.
2. La porte ayant été forcée, les voleurs entrèrent dans la maison.

3. Une bonne surprise a été annoncée, les enfants se sont réjouis.


3. Une bonne surprise ayant été annoncée, les enfants se sont réjouis.

4. Quand le calme fut revenu, l'orateur s'expliqua.


4. Le calme étant revenu, l'orateur s'expliqua.

5. Aussitôt que la lettre eut été jetée à la boîte, je me souvins que j'avais oublié de la timbrer.
5. La lettre ayant été jetée à la boîte, je me souvins que j'avais oublié de la timbrer.

6. Si l'on admet cette hypothèse, tout paraît clair.


6. En admettant cette hypothèse, tout paraît clair.

7. Puisque le dîner n'est pas encore prêt, nous pouvons faire un tour de parc.
7. Le dîner n'étant pas encore prêt, nous pouvons faire un tour de parc.

8. Du fait que les volets étaient clos, nous comprîmes aussitôt que notre ami était absent.
8. Les volets étant clos, nous comprîmes aussitôt que notre ami était absent.

9. Après que les présentations furent faites, on nous introduisit au salon.


9. Les présentations ayant été faites, on nous introduisit au salon.

10. Même si on me bandait les yeux, j'irais droit à la cachette.


10. Les yeux étant bandés, j'irais droit à la cachette.

EXERCICE n°4 : Remplacez les subordonnées par des propositions participiales


(ATTENTION : cette transformation n'est pas toujours possible):

1. Comme la pluie a cessé, les oiseaux se remettent à chanter.


1. La pluie ayant cessé, les oiseaux se remettent à chanter.

2. Comme il a neigé, les empreintes ont été recouvertes.


2. Cette transformation n'est pas possible → (Tournure impersonnelle)

3. Quand le coup d'envoi est donné, les joueurs se précipitent.


3. Le coup d’envoi ayant été donné, les joueurs se précipitent.

4. Quand il s'agit d'une affaire aussi importante, on ne saurait prendre trop de précautions.
4. S’agissant d’une affaire aussi importante, on ne saurait prendre trop de précautions.

5. Quand vous aurez pris la décision, prévenez-moi.


5. Cette transformation n'est pas possible.
23

6. Comme il est trop tard, je continuerai demain.


6. Cette transformation n'est pas possible → (Tournure impersonnelle)

EXERCICE n°5 : Dans les phrases suivantes, remplacez les groupes en italique, dont le
noyau est un participe, soit par une subordonnée relative, soit par une subordonnée
conjonctive. Quelle est la fonction des groupes équivalant à une subordonnée relative?
Quelle est la fonction des groupes équivalant à une subordonnée conjonctive?

1. Le temps virant au beau, nous avons décidé d'aller camper.


1. Comme le temps virait au beau, nous avons décidé d'aller camper. → C.C. de cause.

2. La trépidation des tracteurs revenant des champs m'annonce midi. (Bourbon-Busset)


2. La trépidation des tracteurs qui revenaient des champs m'annonce midi. → C. du N. « tracteurs »

3. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée.


3. Etant donné que l’ordre du jour s’est épuisé, la séance est levée. → C.C. de cause.

4. Tout jeune encore, sur les bords de la Sambre, il avait contemplé les enfants du village pêchant à la
ligne. (M. Yourcenar)
4. Tout jeune encore, sur les bords de la Sambre, il avait contemplé les enfants du village qui pêchaient
à la ligne. → C.O.D. du verbe « avait contemplé »

5. Le dîner fini, les cahiers rangés, nos parents nous envoyèrent au lit. (Duhamel)
5. Dès que le dîner était fini, que les cahiers étaient rangés, nos parents nous envoyèrent au lit. → 2
C.C. de temps. (Aussitôt que)

6. Portée par le vent, une odeur de feuilles et de feu de bois parvenait jusqu'à lui. (R. Merle)
6. Une odeur de feuilles et de feu de bois, qui était portée par le vent, parvenait jusqu'à lui. →
Groupe nominal mis en apposition.

7. Trois autres trains militaires ont déraillé hier, les rails ayant été enlevés. (Malraux)
7. Trois autres trains militaires ont déraillé hier parce que les rails ont été enlevés. → C.C. de cause.

8. Tout à coup je distinguai nettement, blottie au revers d'un sillon, une compagnie de perdrix rouges.
(Genevoix)
8. Tout à coup je distinguai nettement une compagnie de perdrix rouges, qui était blottie au revers
d'un sillon. → C.O.D. du verbe « distinguai »

9. A cette heure tardive, il ne restait plus dans le café que le père Francis grillant une cigarette.
9. A cette heure tardive, il ne restait plus dans le café que le père Francis qui grillait une cigarette. →
Sujet du verbe « grillait »

Vous aimerez peut-être aussi