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L’Illusion comique,

Acte V, scène 6.
 Pour comprendre le passage…
Cherchez un résumé de L’Illusion comique et resituez l’extrait dans la pièce (Il s’agit d’un
extrait de la scène de dénouement, dernière scène de la pièce)
Restitution du passage : Pridamant par sa sévérité et sa rigueur a provoqué la fuite de son fils, Clindor. Pris de remort, il cherche désespérément
depuis plus de 10 ans son fils, sans succès. A la conseille d’un ami , il rencontre Alcandre , un magicien qui projette alors l’illusion de la vie de
son fils. Pendant les 4 actes Pridamant devient spectateur ou il assiste la vie de son fils jusqu’au moment ou il se fasse tuer.

 La scène débute sur un registre tragique et Alcandre a recours à une représentation baroque par la
personnification de la fortune pour souligner le caractère imprévisible et capricieux du destin, et pour
énoncer une morale sans compassion de cette situation. Il poursuit donc la mystification mise en place
dans l’acte V et joue de la douleur de Pridamant pour préparer la révélation de la supercherie.

 La première réplique d’Alcandre, amène la résolution de sa mystification. Sa première réplique,


qui ouvre notre extrait, est mystérieuse et entretient le suspense. Loin de décourager Pridamant dans
son projet de se donner la mort, le mage semble le pousser à accomplir son dessein comme le souligne
le lexique tragique : « Désespoir », « Efforts », « Crime », « Coup », « Douleurs », « Funérailles ».
L’emploi du présent de vérité générale + les adjectifs « Juste » et « Légitime » dans le vers 1605
semblent légitimer le futur geste de Pridamant. L’emploi de la première personne, du conditionnel
présent, associés à l’hyperbole portée par le mot « Crime » laissent penser qu’Alcandre approuve le
geste désespéré du père ; ce que semble réaffirmer le vers suivant « Oui, suivez ce fils ... » (Le
spectateur comprendra par la suite que ce propos est à double sens : en effet, Alcandre encourage en
réalité Pridamant à rejoindre Clindor à Paris où se trouve sa troupe de comédiens). Cependant, la
conjonction adversative « Mais » + les verbes à l’impératif l’enjoignent à suspendre son geste et à
regarder ce que le mage va lui dévoiler. Alcandre semble ici faire preuve du plus grand cynisme
puisqu’il incite Pridamant à mourir de douleur au spectacle des funérailles de son fils, l’ironie du
mage étant perceptible dans le rapprochement trivial des rimes « Entrailles » / « Funérailles ». Le vers
1610 « Et pour les redoubler ... » annonce le renversement brutal de la situation sous la forme
théâtrale et symbolique d’un lever de rideau, indiqué par la didascalie (noter le symbolisme inversé :
l’ouverture du rideau en début de pièce annonce l’entrée dans l’univers de la fiction théâtrale ; ici il va
servir à lever le voile sur la vérité et à révéler la supercherie d’Alcandre)
 Cette didascalie donne lieu à deux coups de théâtre.

 Réplique 2 à 4 : le premier coup de théâtre


- Quelles sont les formes de phrase qui dominent dans les répliques de Pridamant ? Caractérisez-
les, que traduisent-elles ?
Les formes de phrases qui dominent sont les formes exclamatives « Je vois Clindor ! ah dieux !
quelle étrange surprise ! » « Je vois sa femme et Lyse ! » et les formes négatives « Que vois-
je ? Chez les morts compte-t-on de l’argent ? ». Elle traduise un doublage verbal entre ce qu’il
voit sous ses yeux et ce qu’il est représenté. Pridamant est dans l’illusion, il est surpris par ce
qu’il voit et est heureux de voir son fils.

- Relevez l’anaphore principale de ce passage : quelle interprétation pouvez-vous donner à cette


répétition ? (Soyez précis dans vos explications)
L’anaphore principale dans les répliques est l’anaphore du verbe voir « que vois-je » « voyez »
« je vois ». En effet, cette anaphore utilisée par Pridamant dans les répliques 2 à 4 interprètes
qu’il se met à la place du spectateur, c’est alors une mise en abyme car il est dans l’illusion et
voit la vie de son fils. En effet, on assiste à une pièce de théâtre dans une pièce de théâtre. Cette
répétition montre qu’il est surpris, au début il se demande ce qu’il voit« Que vois-je ? » puis
après il voit son fils et les ponctuations expressives montre qu’il est étonné et heureux de le voir
d’où la répétition de « je vois ».

- Quel sens accorder au mot « charme » ?


On peut accorder comme sens le mot « charme » comme un sort, une magie. En effet, dans ce
passage l’illusion théâtral est présente. Le personnage de Pridament pris par cette illusion
confond réalité et l’illusion.

- Sur quelle figure de style repose le vers « Pour assembler ainsi les vivants et les morts » ?
Le vers « pour assembler ainsi les vivants et les morts » repose sur la figure de style de
l’antithèse, c’est une opposition entre deux expressions. Ici, les mots « vivants »/ « morts » sont
en opposition, ces deux mots sont mis en relief.

- Proposez une interprétation pour les deux vers suivants : « Quel charme […] morts ? »
On peut interpréter dans ces deux vers « Quel charme en un moment étouffe leurs discords, pour
assembler ainsi les vivants et les morts ?», que Pridamant est une nouvelle fois confus à cause de
cette illusion, on peut le remarquer par la phrase interrogative et l’emploi du verbe « étouffer »
montre à quel point l’emprise de celui-ci est forte, il doute de ses sens. Ce « charme »
permettrais de rassembler les morts et les vivants.

 Réplique 5 : le deuxième coup de théâtre


- Repérez les procédés par lesquels Alcandre amène Pridamant à comprendre à la fois ce qu’il a vu
précédemment, et les caractéristiques du théâtre. Eclairez le mécanisme théâtral à partir de
l’identification de ces procédés.
Afin que Primadant comprenne ce qu’il a vu, Alcandre utilise dans cette réplique différents
procédés. En effet, la réplique commence par l’adverbe « ainsi », c’est le début du deuxième
coup de théâtre, l’illusion se dissipe et les masques tombent. Il emploi le champ lexical du théâtre
« acteurs » « troupe comique » « la scène » « le théâtre » « rôle » « poème récité » afin de faire
comprendre à Pridamant que tous ceci n’était qu’une pièce jouée par des comédiens. De plus, la
répétition du pronom « leur » à plusieurs reprises désignent les comédiens et la conjonction de
coordination « et » a pour but d’insister sur la solidarité de la troupe. Les figures de styles sont
présente dans ce passage nous avons deux antithèses « Le traitre et le trahi » « le mort et le
vivant », cela montre une opposition de deux expressions qui permet d’insister sur ces mots et la
figure de style rhétorique, chiasme « Leurs vers font leurs combats, leur mort suit leurs paroles »
montre l’enfermement de l’illusion théâtral. Cependant la conjonction d’opposition « mais » est
présente à deux reprises dans la tirade d’Alcandre « Mais la scène préside à leur inimitié », le
mot « inimitié » est accentuer dans cette phrase cela signifie un sentiment hostile, on peut faire
un lien avec le théâtre à l’époque du XVIIe siècle qui était mal considéré par la société. Et le vers
« Mais tombant dans les mains de la nécessité » avec en plus l’adverbe « tombant » montre que
son fils avait des problèmes financiers donc il s’est tourné vers le théâtre « ils ont pris le théâtre
en cette extrémité ». De plus le vers « Votre fils et son train ont bien su, par leur fuite, d’un père
et d’un prévôt éviter leur poursuite », le verbe « éviter » montre que son fils était bien au courant
que son père le chercher mais qu’il préférer ne pas le revoir. C’est ainsi qu’avec tous ces
procédés Alcandre amène Pridamant à comprendre ce qu’il a vu précédemment.
- Quel sujet traduit le retour au passé composé dans le vers « Votre fils et son train ont bien su
… » ? Quel est le procédé employé ?
Le sujet qui traduit le retour au passé composé dans le vert « Votre fils et son train ont bien
su… » est  « votre fils et son train ». Le procédé employé est personnification.

 Répliques 6 et 7 :
- Face à la surprise dédaigneuse de Pridamant traduite par l’exclamative « Mon fils comédien ! »,
de quelle façon répond Alcandre ? (Appuyez-vous en particulier sur le lexique employé)
Pridamant réagit de façon surpris, il est étonné d’apprendre le métier de son fils, on le voit par la
phrase exclamative « Mon fils comédien ! ». Cela montre le méprit de la société aristocratique de
l’époque à l’égard des acteurs.

Alcandre répond de façon élogieuse au sujet du théâtre et sur le métier de comédien. En effet,
dans cette tirade le vers « D’un art si difficile » et l’emploi de l’adverbe d’intensité « si » montre
que Alcandre compare le métier de comédien comme un art difficile, que ce métier n’est pas de
tout repos. De plus l’emploi des figures de style hyperboliques « si difficile » « tout entier »
« grand équipage » « superbe étalage » donnent une impression noble au métier de comédien.
Le vers « Ravissent à Paris un peuple tout entier » et le verbe « admirer » témoigne que Clindor
est respecté et est très apprécier du public, ils ont donc une grande popularité. Ainsi grâce à son
métier il obtient honneur, gloire et respect. Donc l’auteur par ce passage remet en cause les
préjugés du métier d’acteur qui était à l’époque du XVIIe siècle socialement très mal considéré,
nourrit de préjugés. De plus, le lexique tragique « prison » « trépas » « asile » « triste » et la
négation « N’est que la triste fin d’une pièce tragique » montre que tous ces évènements passés
sont juste des comédiens jouant une pièce tragique avec Clindor comme rôle principal.
Alcandre dans ce passage utilise le présent de vérité général pour exprimer son opinion vis-à-vis
du théâtre. Corneille fait entendre sa voix avec Alcandre pour lui le théâtre est un art aussi noble
que la poésie. En conclusion Alcandre répond de façon élogieuse sur le métier de comédien, il
s’adresse d’avantage au spectateur a qui il offre une réflexion sur l’art et le théâtre. Donc il y un
effet de métathéâtralité.

 Finalement, sur quelles fonctions du théâtre cet extrait nous renseigne-t-il ? (Attention, il y en a
trois !)
L’extrait étudié est la dernière scène de l’œuvre de Corneille, c’est-à-dire la scène 6 de l’acte 5 qui
correspond à l’acte de dénouement. L’illusion comique est une pièce de 5 actes en vers écrite par
Pierre Corneille en 1636 à Paris.
Dans cet extrait trois fonctions du théâtre sont représentés, nous avons en premier lieu la fonction à
visée pédagogique, c’est-à-dire de dénoncer et à faire réfléchir sur l’art et le théâtre. Il offre au
spectateur une réflexion face au théâtre. En second lieu, il a pour fonction à visée moralisatrice. En
effet la pièce joue sur des comiques comme l’ironie notamment avec le personnage d’Alcandre
puisqu’il incite Pridamant à mourir de douleur au spectacle des funérailles de son fils et l’illusion
comique très présente dans cet extrait. Et l’utilisation du tragique comme avec le lexique tragique
présent dans cet extrait. Et enfin elle a pour fonction de plaire.

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