Lettres

Collège

Cahier Cahier n° 2
septembre 2011
N O U V E L L E R E V U E P É D A G O G I Q U E N° 624

L’Avare

Étude
d’une œuvre
intégrale 4e
 PRÉSENTATION

Molière, L’Avare
Par Adeline Pringault Leguy

Étudier L’Avare en quatrième… un souvenir de collège pour À la fin de l’ouvrage, se trouvent une synthèse, deux grou-
le professeur, la pièce ayant survécu aux changements de pro- pements de textes (autour de l’avarice et autour de la comédie
grammes successifs ; un pensum pour les élèves qui feuillettent de l’apparence) et des indications bio-bibliographiques. La
distraitement cette longue pièce en cinq actes comportant un couverture est elle-même un objet d’étude puisqu’elle présente
nombre important de personnages aux noms si étranges et qui sur trois faces des exemples de mise en scène.
ont tous de si nombreux problèmes…
Et pourtant, qui ne murmure en écoutant le comédien dire
son monologue (« Au voleur ! Au voleur ! ») ces phrases sues Organisation du cahier
par cœur depuis des années et qui vivent au fond de nous ? Ce cahier est consacré à l’étude de L’Avare en classe de 4e à
Et pourtant, l’un se souviendra de ces autres mains qu’il faut partir de la collection « Classico-collège ». Notre progression
montrer et dont on ne comprend pas bien quelles elles sont, suit l’ordre de la pièce, mais propose des études transversales
un autre du menu fantasque d’un maître Jacques qui change supposant la connaissance de l’œuvre dans son intégralité.
de chapeau et se venge comme il peut des coups de bâton qu’il La première étape ménage des activités autour de la lecture
reçoit, un autre des amoureux, des amants et des aimées, un de la pièce de théâtre et d’extraits de textes. Nous avons voulu
autre encore de Brindavoine et de La Merluche… donner aux élèves l’occasion d’écrire ; ainsi plusieurs exercices
Et pourtant, dix visages d’acteurs se pressent dans nos d’écriture courts ou plus longs sont proposés.
mémoires quand nous voulons figurer cet avare : celui d’un La seconde étape s’organise autour de la représentation.
Michel Bouquet tragique, celui du subtil Michel Aumont, celui L’étude d’une pièce de théâtre dans une salle de classe sans
de Denis Podalydès chargé de mémoire, celui de l’exubérant gestes ni mise en scène est un crève-cœur pédagogique que
Louis de Funès, celui de Michel Serrault vieillissant et aigri, nous ne pouvons pas toujours pallier. Il est néanmoins possible
celui de l’habile Gérard Giroudon ou celui du fragile Charles de montrer aux élèves que le texte n’est qu’un petit élément de
Dullin. Est-ce le vrai visage d’Harpagon qui se dessine dans l’œuvre théâtrale qui ne pourra se comprendre que dans sa glo-
tous nos souvenirs théâtraux ? Y retrouvons-nous, comme par balité : avec le lieu théâtral, les décors, les silences, les gestes et
magie, la verve d’un Coquelin, le talent de Grandmesnil et le la voix des acteurs, les émotions et le rire des spectateurs.
visage de Molière ? Que se passe-t-il avec cet Avare que nos
plus grands acteurs comiques ont voulu jouer ?
L’Avare est une des pièces de Molière qui domine le réper-
toire de la Comédie-Française. L’expérience nous a montré des
élèves soupirant à la lecture de la première scène et avouant
quelques jours plus tard qu’ils ont terminé la lecture de la
pièce. Que se passe-t-il pour que cet Avare nous emporte tous,
qu’on le regarde, qu’on le joue ou qu’on l’étudie ? C’est que,
dans cette pièce, Molière nous donne tout : des répliques en
prose dans une sublime langue classique ; des lazzi, quipro-
quos, coups de bâton, répétitions dignes des meilleures farces
et des plus belles scènes de la commedia dell’arte ; l’architecture
d’une grande pièce dont le comique confine au tragique.

L’Avare dans la collection

« Classico-collège »
Plusieurs aspects de cette co-édition Belin / Gallimard
sont séduisants. On entre presque directement dans le texte
intégral. Présentée dès les premières pages du livre, la pièce
est uniquement précédée d’une très courte introduction et de
la structure de la pièce sur laquelle sont précisés les noms des
personnages présents pour chaque scène (outil synthétique
pratique).
Chaque acte est suivi d’un « arrêt sur lecture » comportant
un Q.C.M. rapide pour vérifier la compréhension du texte par
les élèves, mais aussi des « questions pour aller plus loin »,
ainsi que des exercices d’écriture et de lecture d’image en lien
direct avec la lecture de l’acte.

CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011 1

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Molière, L’Avare
ÉTAPES SÉANCES FICHES ÉLÈVE
1. Accompagnement à la lecture 3 > 1. Les scènes d’exposition (acte I, scènes 1 et 2) 20
Lecture Étude de texte

2. Molière vu par ses proches 4 > 2. À la découverte de Molière 21

Écriture Recherche

3. « Des avares et des avaricieux » 5 > 3. Michel Tremblay, Les Belles-Sœurs 22

Groupement de textes Étude de texte

ÉTAPE I 4. L’entrée d’Harpagon 7 > 4. Le vocabulaire du dialogue théâtral 23

LIRE / ÉCRIRE Lecture Lexique

5. « Je dépends d’un père » 8 > 5. La négation et l’interrogation 24

Groupement de textes / Écriture Exercices de langue

6. Une écriture de metteur en scène 10

De Plaute à Molière

7. « L’art de traire les hommes » 12 > 6. Un peu de mathématiques

Étude de texte Étude de texte 25

8. Les procédés du comique 14 > 7. Deux scènes de commedia dell’arte 26

Lazzi, farce… Étude de texte

9. À l’école du spectateur 16
Double énonciation

ÉTAPE II 10. « Un piton rocheux » 17 > 8. Les représentations d’Harpagon 27

REGARDER / JOUER Étude de texte Lecture d’images

11. Tout est bien qui finit bien ? 19 > 9. Étude d’un quiproquo : acte V, scène 3 28
Étude de texte Étude de texte
> 10. À vous de jouer ! 29
Mots mêlés

CORRIGÉS DES FICHES ÉLÈVE 30

Références iconographiques : Couverture : WIKISPECTACLE / Pacôme Poirier ; p. 3 : BIS / Ph. Coll. Archives Nathan ; p. 6 : KHARBINE-TAPABOR / coll. Jonas ; p. 9 : BIS / Ph. Coll. Archives Larbor ; p. 13 :
WIKISPECTACLE / Pacôme Poirier ; p. 15 : ARCHIVES NATHAN ; p. 17 : WIKISPECTACLE / Pacôme Poirier ; p. 21 : GAMMA RAPHO / Keystone / Coll.Archives Nathan ; p. 23 : ARCHIVES NATHAN.

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Actuellement trois typologies d’exercices sont disponibles : des QCM, des exercices de liaison et des exercices de saisie (textes à trous). Pour chacun des exercices, l’élève
a jusqu’à 3 essais possibles avant que les réponses ne s’affichent. Attention à l’orthographe et à la casse dans les exercices de saisie, elles sont prises en compte dans la
validation des réponses.
 SÉANCE 1
ÉTAPE 1 / LIRE ; ÉCRIRE / Lecture

Accompagnement à la lecture
DESCRIPTIF DE LA SÉANCE 1 Des ressources
SUPPORT : L’Avare, éd. Belin / Gallimard, coll. « Classico-collège », 2010. pour construire le cours
À la fin de chaque acte et à la suite des quiz, se
DURÉE : 1 heure pour la fiche élève.
trouvent des questions d’analyse du texte, des exer-
OBJECTIFS : cices de vocabulaire, de lecture d’images et d’écri-
– Accompagner la lecture cursive de la pièce. ture. Quand ils complètent ou introduisent notre
– Étudier les scènes d’exposition (fiche). séance, nous en indiquons les références. Ainsi les
CONDUITE DE LA SÉANCE : activités proposées par ce cahier complètent celles
Nous utilisons en premier lieu la fiche 1 et lançons la lecture de la pièce une fois que l’intrigue de la du « Classico-collège » sans les répéter.
pièce est clarifiée et en donnant aux élèves le repère des quiz à chaque fin d’acte pour faire le point Certaines ressources présentées à la fin du livre
en autonomie. Pendant qu’ils effectuent ce travail de lecture chez eux, les activités du cours sont en groupements de textes ou autour de l’œuvre
consacrées à la découverte de Molière et du contexte de création de la pièce (séance 2 et fiche 2). sont utilisées et exploitées dans ce cahier.
Les images des trois pages de couverture, qui
UTILISATION DES FICHES ÉLÈVE ont l’avantage de pouvoir être regardées libre-
FICHE 1 : Les scènes d’exposition (acte 1, scènes 1 et 2), p. 20. ment et en détail par les élèves, alimentent la
séance 4, mais aussi la fiche 8.
Le texte de Plaute (p. 155) est étudié dans la
séance 6, celui de Jean de La Fontaine (p. 157)
Deux scènes aux avances de Cléante ? Cléante trouvera-t-il les
fonds nécessaires pour la sortir de sa misère ? Et dans la séance 3 et celui de Michel Tremblay
pour comprendre l’intrigue enfin, Harpagon, le père, donnera-t-il son accord (p. 161) dans la fiche 3.
La lecture solitaire et silencieuse d’une pièce à ces unions ? L’interview imaginaire de Molière (p. 173), les
de Molière est peu engageante pour un élève de pages de rappel du contexte historique et culturel
4e. Beaucoup d’entre eux lâchent le livre avant et les repères chronologiques (p. 177) font l’objet
la fin et se contentent d’un résumé glané sur la
Des étapes d’un travail de synthèse et de réécriture dès la
toile pour obtenir une note acceptable au redouté pour ponctuer la lecture séance 2.
contrôle de lecture. C’est pour cette raison que Les élèves poursuivent la lecture avec ces
nous choisissons d’accompagner plus étroite- questions en mémoire auxquelles ils savent que
ment la lecture qui précède l’étude de la pièce en la pièce devra répondre. L’envie de connaître
classe. Les deux premières scènes font l’objet Harpagon, puis celle de « voir » Mariane sont égale-
d’une lecture en classe. Véritable découverte du ment des moteurs à la lecture. Au fil de leur lecture,
texte et mise en bouche de la langue de Molière à la fin de chaque acte, les élèves répondent au quiz
pour les élèves, la lecture des deux premières (p. 37, p. 64, p. 91, p. 115 et p. 140).
scènes doit être très accompagnée par le profes- En classe, à l’issue de la période de lecture
seur. Elle se fait à voix haute pour que la classe solitaire, le professeur dispose les questions du
entende la langue mais, pour que le ton soit mis quiz recopiées (sans les propositions de réponse)
plus aisément, le professeur prend en charge l’un en cinq paquets, un pour chaque acte. Le tra-
des deux rôles. L’écoute n’en est que plus grande vail de copie des questions est confié aux élèves
et l’élève qui donne la réplique trouve plus facile- (rappelons que, parmi les compétences du socle
ment le ton qui convient. Ainsi pour la scène 1, commun, se trouve celle de recopier un texte sans
le professeur lit le rôle d’Élise, mais prend plus fautes), chacun se chargeant d’une ou deux des
volontiers celui de Cléante dans la scène 2. quarante-quatre questions. Les élèves, à tour de
Lecture faite en classe de ces deux premières rôle, viennent piocher une question et tentent
scènes, une étude précède la lecture de l’en- d’y apporter une réponse. En cas de mauvaise
semble (voir fiche 1). À l’issue de cette étude, réponse, ils remettent leur billet en jeu et tirent
les élèves doivent disposer de questions que une nouvelle question. L’évaluation est ludique,
posent ces scènes d’exposition et s’interroger sur pas infaillible, mais permet d’aborder la pièce
quelques-uns des enjeux de la pièce. Ils formu- de manière globale. Bien entendu, le professeur
lent et rédigent leurs questions dans leur cours : et les autres élèves qui apprécient la justesse de
Valère retrouvera-t-il sa famille ? Pourra-t-il épou- la réponse n’attendent pas la réponse exacte Molière, peinture de Noël Coypel,
ser Élise et saura-t-il l’aimer autant qu’elle le vou- donnée dans le livre, mais une réponse juste par Bibliothèque nationale de France, Paris,
drait ? Mariane répondra-t-elle favorablement rapport à la pièce. xviiie siècle.

CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011 3

 SÉANCE 2
ÉTAPE 1 / LIRE ; ÉCRIRE / Écriture

Molière vu par ses proches

Ainsi, La Grange et Armande Béjart se trouvent-
DESCRIPTIF DE LA SÉANCE 2 ils certainement fi ls et fi lle de Molière dans
SUPPORTS : L’Avare, coll. « Classico-collège », 2010, p. 173-179 ; http://www.toutmoliere.net la distribution de la pièce et subissent-ils les
DURÉE : 2 heures. foudres de leur père. Les élèves pourront, dans
leur texte, imaginer les impressions ressenties
OBJECTIFS :
par l’acteur ou par l’actrice.
– Connaître Molière et le contexte de création de la pièce.
– Rédiger une courte biographie en changeant de point de vue.
CONDUITE DE LA SÉANCE :
Les élèves lisent les documents pour recueillir des informations sur Molière et se documentent grâce En classe
au site Internet, puis ils complètent la fiche 2, afin d’obtenir une fiche de synthèse. Ils rédigent Les élèves lisent l’interview imaginaire de
ensuite leur biographie de Molière en adoptant, au choix, le point de vue d’Armande Béjart ou celui Molière (p. 173-176) en prenant des notes
de La Grange. sur leur cahier de brouillon. Ils poursuivent
avec la lecture du contexte historique et
UTILISATION DES FICHES ÉLÈVE
culturel et terminent par les repères chrono-
FICHE 2 : À la découverte de Molière, p. 21. logiques (p. 177-179) sans nécessairement
prendre des notes car ils utiliseront le livre
pour remplir la feuille de renseignements. À
partir de ces premières informations, ils vont
pouvoir compléter la première partie de la
De la légende reçues, nous proposons de réfléchir sur la
femme de Molière et sur le rôle qu’elle joua fiche élève 2.
à la biographie notamment pour la postérité de l’œuvre. C’est On leur demande alors de consulter le site
Le parti pris biographique de l’édition de sous cet angle que nous abordons ce person- http://www.toutmoliere.net pour trouver les
Mme Françoise Spiess est double. D’une part, nage et que nous lui associons la découverte informations de la seconde partie de la fiche.
l’édition ne présente que les informations de La Grange dont l’action fut, elle aussi, Le professeur procède à une correction de
attestées concernant l’œuvre de Molière ou décisive dans les années qui suivirent le décès la fiche avec la classe avant de lancer l’ac-
le contexte littéraire et historique dans lequel de Molière. Ces recherches complètent les tivité d’écriture. Les élèves, munis de cette
la pièce a été créée. On le voit, par exemple, données de l’édition. correction et du livre, rédigent le témoignage
à l’indication du jour de naissance de l’au- d’une personne proche de Molière qui donne
teur la veille ou l’avant-veille de son baptême son opinion et ses sentiments sur l’homme et
dont il reste une trace écrite (p. 173) ou à la son succès, et qui peut aussi faire part de ses
date de l’adoption de son pseudonyme cor- émotions et de ses regrets. Deux choix sont
respondant à la première signature retrouvée La création de L’Avare possibles, ce qui laisse aux élèves la possibi-
de Jean-Baptiste Poquelin avec le nom de Créée le 9 septembre 1668 au théâtre du lité de mieux s’identifier au biographe.
Molière (p. 179). En cela, elle reprend scrupu- Palais-Royal à Paris, L’Avare ne connut pas un Sujet d’expression écrite :
leusement les préoccupations des biographes succès immédiat. Les acteurs qui interprètent « Nous sommes en 1681, vous êtes La
depuis une vingtaine d’années qui s’appuient la pièce sont pourtant sans doute les acteurs Grange ou Armande Béjart (au choix) et
sur les documents consultés par les historiens réguliers de la troupe du Roi, ceux que les vous écrivez un témoignage sur ce que fut
(registres paroissiaux, actes notariés…) pour spectateurs aiment à retrouver. La distribution la vie de Molière et de sa troupe depuis la
établir les faits avec précision. de L’Avare à sa création n’a pas été écrite, naissance de Jean-Baptiste Poquelin jusqu’à
D’autre part, elle n’aborde pas la vie privée seuls les rôles d’Harpagon et de La Flèche sont 1680. Vous insistez particulièrement sur l’an-
de l’auteur, n’indiquant que de rares faits connus avec certitude, mais la distribution la née 1668. »
biographiques afin de donner des éléments de plus probable est la suivante : Voir un extrait de Molière d’Ariane
repère (naissance, passion du grand-père pour Harpagon : Molière Mnouchkine, Bel Air Classique.
le théâtre, profession du père, baptême d’un Cléante : La Grange
fils, décès…). Ainsi, elle concentre notre atten- Élise : Armande Béjart (ou Catherine de
tion sur la pièce étudiée. Brie)
Ce faisant, l’auteur tait des faits biogra- Valère : Du Croisy
phiques célèbres que les élèves peuvent Mariane : Catherine de Brie (ou Armande
connaître : le mariage avec Armande Béjart Béjart)
et le scandale qu’il provoqua. Dans le souci Frosine : Madeleine Béjart
de précéder la demande et de taire les idées La Flèche : Louis Béjart

4 CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011

 SÉANCE 3
ÉTAPE 1 / LIRE ; ÉCRIRE / Groupement de textes

« Des avares et des avaricieux »

4 La définition doit comporter l’idée qu’un
DESCRIPTIF DE LA SÉANCE 3
avare amasse beaucoup d’argent sans regarder à
SUPPORTS : Molière, L’Avare, coll. « Classico-collège » ; La Fontaine, « L’avare qui a perdu son la manière dont il le fait et qu’il ne dépense pas
trésor », in L’Avare, p. 157-158 ; La Bruyère, Caractères (extraits). cet argent, mais le thésaurise jalousement.
DURÉE : 1 heure (+ 1 heure pour la fiche élève). En prolongement : Les élèves complètent la
OBJECTIF : Définir la figure de l’avare au XVIIe siècle et aujourd’hui. fiche lexicale, p. 68.
CONDUITE DE LA SÉANCE :
La séance commence par une recherche lexicale suivie d’un court exercice d’écriture. Elle se poursuit
par la lecture de deux autres textes contemporains de Molière : La Fontaine (1668) et La Bruyère
(1688) montrant deux figures d’avare que les élèves actualiseront. Qui est l’Avare ?
En prolongement, la fiche élève 3 propose une étude du texte de Michel Tremblay, Les Belles-Sœurs, On imagine sans mal comment, à chaque
présenté p. 161-163. nouvelle création du subtil Molière, les Pari-
siens écoutaient et se jaugeaient, cherchant
UTILISATION DES FICHES ÉLÈVE
à reconnaître ce voisin dans le personnage
FICHE 3 : Michel Tremblay, Les Belles-Sœurs, p. 22. qui déclamait sous leurs yeux, craignant d’en-
tendre leurs propres mots, de voir leur propre
figure. Combien se sont reconnus dans ce
Qu’est-ce qu’un avare En classe père qui cherche à marier sa fille « sans
et qu’un avaricieux ? Les élèves effectuent une recherche du voca- dot » aux dépens de son bonheur ? Com-
bien dans cet homme qui compte chaque
bulaire à partir du site http://atilf.atilf.fr sur les
Dès l’entrée d’Harpagon (acte I, scène mots « avare, avaricieux, vilain, ladre, fesse- sou que lui coûte l’entretien de sa maison et
3, p. 23), La Flèche s’en prend aux avares mathieu ». Grâce aux onglets, ils mettent en valeur économise sur les gages de ses valets et la
et aux avaricieux. Si le terme « avare » est la définition et les synonymes qu’ils notent au nourriture de ses chevaux ? Combien dans
toujours clair, quoique parfois méconnu des brouillon. Ils répondent aux questions suivantes : ce pauvre vieillard qui renonce à l’amour
élèves, celui d’« avaricieux » n’est plus guère des hommes pour celui de l’argent ? Pour-
1 Ces synonymes ont-ils tous vraiment le
employé. Quant aux synonymes donnés par tant, contrairement à d’autres figures des
La Flèche et repris par Maître Jacques (acte III, même sens ? pièces de Molière, personne ne semble en
scène 1, p. 79), « des vilains et des ladres » 2 Quelle différence et quel point commun avoir pris ombrage, la pièce ayant laissé assez
qui y ajoute celui de « fesse-mathieu », ils ne trouvez-vous entre eux ? indifférents ses contemporains. Sans doute
sont pas beaucoup plus éclairants pour le lec- Harpagon tient de Molière lui-même, mais
3 Rédigez une phrase utilisant deux des mots
teur adolescent d’aujourd’hui. aussi des créanciers qui l’ont harcelé au
Le mot « avaricieux » est plus spécialisé relevés et mettant en valeur leur différence de début de sa carrière et sans doute des Béjart
qu’« avare » et, bien qu’il ne semble pas sens. qui savaient bien négocier à leur avantage.
convenir à Harpagon, il est utilisé dans la 4 Rédigez une définition du mot « avare » Il tient aussi quelque peu du tapissier du Roi,
pièce. Dans son Dictionnaire historique de comportant les deux aspects de l’avarice. monsieur Jean Poquelin, père de Molière.
la langue française, Alain Rey nous indique Cependant, l’avare n’est pas un honnête
qu’avaricieux est « plus fort et péjoratif homme, alors que le père de Molière était un
qu’avare ». L’article « avaricieux » du Tré- Éléments de réponse honnête commerçant, fournisseur du Roi. Il
sor de la langue française (http://atilf.atilf.fr) 1 et 2 Les mots ne sont jamais tout à fait est également avéré par des actes notariés et
ajoute une remarque intéressante : « Dans des inventaires après décès que Jean Poque-
synonymes. Ils ont un rapport de sens, mais cer-
le langage familier, on emploie avaricieux lin, le père de Molière, a aidé son fils à mon-
tains ajoutent une nuance péjorative (avaricieux,
comme synonyme d’avare ; cependant ils ter sa troupe. De manière raisonnée certes,
grippe-sou), d’autres sont de sens plus général
n’emportent pas exactement la même idée. mais on peut comprendre les réticences d’un
(vilain), d’autres enfin sont d’un niveau de langue
Avare signifie qui a l’habitude de l’avarice, et père commerçant bien établi sur la place pari-
différent (usurier, cupide, fesse-mathieu, rat)…
avaricieux, qui n’a de l’avarice qu’en passant. sienne à voir son fils aîné devenir comédien
L’avare se refuse tout ; l’avaricieux s’accorde 3 Les élèves doivent choisir deux mots pour et partir sur les routes de France. Jean Poque-
les choses à demi. Avaricieux s’emploie plutôt lesquels la différence est nette. Exemple : Cet lin n’était donc pas plus avare qu’un autre
adjectivement que substantivement ; ne se dit avare était non seulement un usurier qui prêtait commerçant et le personnage de Molière
point des choses, et ne se prend qu’en mau- de l’argent à des taux scandaleux, mais il était est bien un type construit par le dramaturge
vaise part et dans le sens figuré. Il n’en est pas pingre et économisait sur toutes les dépenses de à partir de plusieurs personnes croisées,
ainsi du mot avare (BESCH. 1845, s.v. avare) ». sa maison. fréquentées ou imaginées.

CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011 5

 SÉANCE 3
ÉTAPE 1 / LIRE ; ÉCRIRE / Groupement de textes

En classe
L’avare au XVIIe siècle
1 Lisez le portrait d’Ergaste et les phrases sur
l’avarice écrites par La Bruyère : quels éléments
retrouvez-vous chez Harpagon ?
2 Lisez la fable de La Fontaine, « L’avare qui
a perdu son trésor », p. 157-158, et effectuez le
même travail de comparaison.
3 Quelle est la morale de la fable ?
L’avare aujourd’hui
Ces portraits de l’avarice donnés au XVIIe siècle
par La Fontaine et La Bruyère vous paraissent-ils
correspondre à un type de personne encore exis-
tant dans notre société ?
Écriture : Sur le modèle de La Bruyère, dressez
un court portrait d’un Ergaste d’aujourd’hui en
actualisant les images.
Éléments de réponse
L’avare au XVIIe siècle
1 Comme Harpagon, Ergaste ne donne rien
et fait payer à chacun toute chose (même l’eau
de la rivière). Il veut toujours posséder plus.
L’avare ne dépense rien et finit par haïr ses
enfants qui seront ses héritiers (et par conséquent
ceux qui dilapideront sa fortune). Vivre avec
l’avare est insupportable pour ses enfants, ainsi
l’est-il aussi pour Cléante et Élise.
2 Comme Harpagon, l’avare de La Fontaine a
de l’argent enfoui sous terre ; il a peur qu’on le lui
vole et le surveille de près. Quelqu’un le voit et le
vole. L’avare hurle son désespoir. Il dit qu’il a de
l’argent, mais qu’il ne veut pas le dépenser.
3 La morale donnée par l’interlocuteur de
l’avare est qu’il ne sert à rien d’avoir de l’argent si
l’on n’en profite pas.
Écriture : il s’agit d’une écriture d’imitation. qui lui étaient dues. C’est une faim insatiable
Les élèves reprennent donc la structure du d’avoir et de posséder.
texte. Exemple rédigé dans lequel Ergaste est un
Exemple rédigé dans lequel Ergaste est un élève de quatrième : Laissez faire Ergaste,
utilisateur des nouvelles technologies : Laissez et il exigera un droit de tous ceux qui lui
faire Ergaste, et il exigera un droit de tous demandent son cours, un crayon ou un tube
ceux qui se connectent sur son serveur, ou de colle : il sait convertir en or jusqu’à son
qui téléchargent les fichiers qu’il a lui-même effaceur et aux photocopies données par les
piratés : il sait convertir en or jusqu’aux logi- professeurs. Il écoute tous les avis, et propose
ciels gratuits et aux pièces usagées de son tous ceux qu’il a écoutés. Le professeur ne
ordinateur qu’il revend. Il écoute tous les avis, donne aux autres qu’aux dépens d’Ergaste, et
et propose tous ceux qu’il a écoutés. L’infor- ne leur fait de grâces que celles qui lui étaient
maticien ne donne aux autres qu’aux dépens dues. C’est une faim insatiable d’avoir et de
d’Ergaste, et ne leur fait de grâces que celles posséder.
PORTRAIT DE L’AVARE, PAR LA BRUYÈRE
28. Laissez faire Ergaste, et il exigera un droit de tous ceux qui boivent de
l’eau de la rivière, ou qui marchent sur la terre ferme : il sait convertir en or
jusques aux roseaux, aux joncs et à l’ortie. Il écoute tous les avis, et propose
tous ceux qu’il a écoutés. Le prince ne donne aux autres qu’aux dépens d’Ergaste,
et ne leur fait de grâces que celles qui lui étaient dues. C’est une faim insa-
tiable d’avoir et de posséder.
65. L’avare dépense plus mort en un seul jour, qu’il ne le faisait vivant en
dix années ; et son héritier plus en dix mois, qu’il n’a su faire lui-même en
toute sa vie.
67. Les enfants peut-être seraient plus chers à leurs pères, et réciproque-
ment les pères à leurs enfants, sans le titre d’héritiers.
77. Il fait bon avec celui qui ne se sert pas de son bien à marier ses filles, à
payer ses dettes, ou à faire des contrats, pourvu que l’on ne soit ni ses enfants
ni sa femme.
Jean de La Bruyère, « Des biens de fortune », Caractères, 1688.

L’avare aujourd’hui
Ces portraits peuvent s’appliquer à un type
humain présent dans notre société. Il existe
encore des personnes qui amassent de l’argent
ou des richesses sans jamais les dépenser et
qui refusent tout à leurs propres enfants.
Comme dans la fable de La Fontaine, ces
personnes n’utilisent pas leur argent, mais
seraient effondrées s’il venait à être volé. Ainsi
sont ceux qui achètent de beaux bijoux qu’ils
ne portent jamais de peur de les perdre ou
qui entassent des toiles de maîtres dans des
coffres au lieu de les exposer chez eux… Illustration d’Octave Penguilly des Caractères de Jean de la Bruyère, 1845.

6 CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011


L’entrée d’Harpagon
DESCRIPTIF DE LA SÉANCE 4
SUPPORTS : Molière, L’Avare, acte I, scène 3 ; interview de Michel Aumont.
DURÉE : 2 heures avec la fiche élève.
OBJECTIFS :
– Étudier le personnage principal.
– Acquérir un vocabulaire théâtral.
CONDUITE DE LA SÉANCE :
Les élèves regardent et analysent l’interview de Michel Aumont. Puis, ils commencent par réfléchir
à la manière dont ils se représentent Harpagon (on peut leur demander quel acteur ils choisiraient
pour le rôle et comment ils l’habilleraient…). On passe ensuite à la lecture et à l’analyse de la scène
3 de l’acte I.
UTILISATION DES FICHES ÉLÈVE
FICHE 4 : Le vocabulaire du dialogue théâtral, p. 23.
Comment faire
une tête d’avare ?
Molière, mettant lui-même ses pièces en
scène, est assez avare en didascalies. Le met-
teur en scène imagine Harpagon avec peu de
renseignements émanant de l’auteur. D’après
le texte, on sait seulement qu’il a une soixan-
taine d’années et qu’il s’habille sobrement,
qu’il porte des habits démodés (une « fraise à
l’antique ») jusqu’à paraître ridicule aux yeux
du monde. Le témoignage de l’acteur montre
le travail accompli pour créer un avare cré-
dible. La vidéo présentant Michel Aumont
nous permet d’entrer dans les coulisses de la
pièce et d’observer la préparation de l’acteur.
Questions sur l’interview
de Michel Aumont
http://www.ina.fr/video/CAF97062264/crea-
tion-de-l-avare-avec-michel-aumont-a-la-come-
die-francaise.fr.html
1 En écoutant et regardant les images de l’in-
terview, décrivez le maquillage et le costume pré-
parés par Michel Aumont pour le rôle d’Harpagon.
2 Quel type de personnage a voulu créer le
metteur en scène Jean-Paul Roussillon pour son
avare ?
3 Quel acteur choisiriez-vous aujourd’hui
pour incarner l’avare ? Justifiez votre réponse.
ÉTAPE 1 / LIRE ;
Éléments de réponse
1 Grâce au maquillage, Michel Aumont,
qui a trente-cinq ans lors de la création de la
pièce, va se vieillir. Avec des coups de crayon
brun sombre, il épaissit les lèvres pour se
donner un air dur et renfermé. Il épaissit les
sourcils et accentue son nez pour assombrir
l’ensemble de son visage. Il ajoute une
perruque aux cheveux rares, effilochés, et
revêt un costume traditionnel très sobre, sur
lequel on voit les aiguillettes dont il est ques-
tion dans la scène 4 de l’acte I (p. 28).
2 Jean-Paul Roussillon a voulu rendre
Harpagon plus humain. Le spectateur ne doit
pas voir que l’avare qui est en lui : c’est un
homme ordinaire qui est avare, mais aussi un
amoureux et un père en conflit avec ses
enfants. Cela donne plus de relief au person-
nage et le rend un peu dramatique.
Questions sur la scène 3
de l’acte I
1 Lisez à voix haute la première réplique
d’Harpagon quand il entre sur scène. Sur quel ton
la prononce-t-il ?
2 Pourquoi, à votre avis, l’auteur a-t-il choisi
de faire entrer le personnage principal de la pièce
de cette manière ? Qu’a-t-il voulu mettre en
avant ?
CAHIER NRP COLLÈGE
SÉANCE 4
ÉCRIRE / Lecture
3 Relisez l’ensemble de la scène et relevez
toutes les informations qu’elle nous apporte sur
Harpagon.
4 Cette scène fait-elle avancer l’intrigue ? De
quelle manière ?
5 Pourquoi la longueur de cette scène est-elle
justifiée ?
Éléments de réponse
1 Harpagon entre sur scène en colère. Il met
dehors La Flèche et parle sur un ton autoritaire et
méprisant.
2 Les spectateurs attendent Harpagon
depuis le début de la pièce (c’est le rôle titre), ils
ont déjà appris des choses sur son compte, son
arrivée doit être à l’image de ce qu’ils ont appris,
mais elle doit aussi surprendre. Elle souligne ce
que ses enfants avaient laissé entendre sur lui et
nous montre combien il est peut-être plus vio-
lent encore qu’ils ne le disaient.
3 La Flèche dit qu’Harpagon est « méchant »,
que c’est « un vieillard » (l. 4-5) ; qu’il garde
jalousement son or (l. 23). L’attitude et les paroles
d’Harpagon nous montrent qu’il craint tellement
pour son argent qu’il soupçonne tout le monde
de vouloir le voler et n’a confiance en personne.
4 Cette scène apporte principalement des infor-
mations sur le caractère et l’attitude d’Harpagon.
Elle ne fait pas beaucoup avancer l’intrigue. On
apprend une seule information qui aura son impor-
tance pour la suite du texte, c’est que La Flèche a
envie de voler Harpagon pour lui donner une leçon
et le punir de son agressivité (l. 52-53).
5 Cette scène permet de présenter
Harpagon. Le spectateur peut se concentrer
sur le personnage tel qu’il est au quotidien
avant de le voir en interaction avec ses enfants
sur la question du mariage. C’est une scène
longue, mais dynamique. C’est la première
scène comique du texte. Le personnage qui
pourrait apparaître comme un tortionnaire et
donner à la pièce un tour tragique est présenté
dans tout son ridicule et sa grandeur comique.
Prolongement
Voir aussi la préparation de Michel Bouquet
- MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011 7
 SÉANCE 5
ÉTAPE 1 / LIRE ; ÉCRIRE / Groupement de textes / écriture

« Je dépends d’un père »

3 Quel effet ce procédé crée-t-il pour celui
DESCRIPTIF DE LA SÉANCE 5
qui l’entend ?
SUPPORTS : Molière, L’Avare, acte I, scène 4 ; Les Fourberies de Scapin, acte I, scène 4 ; Le
Malade imaginaire, acte I, scène 5. 4 Qu’est-ce qu’Argante est prêt à faire si
Octave ne rompt pas son mariage avec Hyacinte ?
DURÉE : 2 heures.
OBJECTIFS : 5 Qui l’emporte ?
– Manipuler les mots de la négation et de l’interrogation.
– Étudier une scène de conflit entre générations chez Molière.
Le Malade imaginaire
CONDUITE DE LA SÉANCE :
La fiche élève 5 est exploitée en premier, afin de revoir la forme négative de la phrase, ainsi que les 1 En quelle année la pièce a-t-elle été écrite ?
variations du type interrogatif selon le niveau de langue. Ces exercices serviront à une connaissance 2 Quelles ressemblances et différences
plus fine des textes proposés. La classe est divisée en trois groupes afin que les élèves puissent
remarquez-vous entre les répliques du père et de
échanger sur les trois textes, puis des questions de synthèse permettent de réfléchir aux procédés
la servante ?
d’écriture et aux relations entre générations. La séance se termine par un exercice d’écriture.
3 Quel effet ce procédé crée-t-il pour celui
UTILISATION DES FICHES ÉLÈVE qui l’entend ?
FICHE 5 : La négation et l’interrogation (révisions), p. 24. 4 Qu’est-ce qu’Argan est prêt à faire si sa
fille, Angélique, refuse d’épouser Thomas
Diafoirus ?
Enfants et parents Texte 3 : Le Malade imaginaire (1672), acte I,
scène 5, de « TOINETTE. – Monsieur, tout cela est bel
5 Qui l’emporte ?
Soutenus par un frère, une mère, une ser-
et bon… » à « …et je suis méchant quand je veux ».
vante, un valet, les enfants des pièces de
http://www.toutmoliere.net/acte-1,405450.
Molière sont rarement en accord avec les réso-
html#scene_v
lutions de leurs pères, mais ils ne se laissent pas
faire. Ainsi retrouve-t-on le même canevas de
scène dans lequel le fils ou la fille, directement
Éléments de réponse
ou par l’intermédiaire d’un complice, signi- Questions
fie fermement son refus d’obéissance. Nous sur chaque texte L’Avare
proposons de comparer trois de ces célèbres 1 La pièce a été écrite en 1668.
scènes, afin de mettre en lumière la trame L’Avare
empruntée à la commedia dell’arte et utilisée 2 Le père reprend exactement les phrases de
par Molière, mais également de montrer les dif- 1 En quelle année la pièce a-t-elle été écrite ? sa fille (et même les gestes, puisqu’il « contrefait
férences. Pour mettre en place une dynamique, 2 Quelles ressemblances et différences sa révérence ») en les passant de la forme néga-
la classe est divisée en trois tiers. Chaque tiers tive à la forme affirmative ou du type interrogatif
remarquez-vous entre les répliques du père et de
reçoit un des trois textes et chaque élève lit et au type déclaratif.
la fille (Observez les six premières répliques :
étudie (en répondant aux cinq questions) le 3 Le spectateur a l’impression d’une lutte de
l. 154-165) ?
texte qui lui a été distribué. Le travail reste un
3 Quel effet ce procédé crée-t-il pour celui langage qui joue sur d’infimes différences. Le
travail individuel (ou par binômes). Les élèves
père et la fille ne prononcent pas un mot plus
présentent leurs réponses aux autres après qui l’entend ?
haut que l’autre, aucun ne s’énerve ou ne perd
avoir lu le texte à voix haute. 4 Qu’est-ce qu’Élise est prête à faire si son sang-froid, mais les deux sont si fermes qu’on
Texte 1 : L’Avare (1668), acte I, scène 4, de Harpagon la marie de force au seigneur Anselme ? ne sait qui peut gagner. Il semble impossible que
« ÉLISE, elle fait une révérence. – Je ne veux point 5 Qui l’emporte ? l’un cède à l’autre.
me marier… » (l. 154, p. 31) à « … d’aucune per- 4 Élise est prête à se suicider, ce qui au
sonne raisonnable » (l. 183, p. 32).
Texte 2 : Les Fourberies de Scapin (1671), Les Fourberies de Scapin XVII esiècle est un acte particulièrement fort
puisqu’en attentant à sa vie, elle attente au projet
acte I, scène 4, de « ARGANTE. – Cela m’au- 1 En quelle année la pièce a-t-elle été écrite ? divin (« Je me tuerai plutôt que d’épouser un tel
rait donné plus de facilité… » à « … et je suis
2 Quelles ressemblances et différences mari », l. 174).
méchant quand je veux ».
http://www.toutmoliere.net/acte-1,405434. remarquez-vous entre les répliques du père et du 5 Personne ne l’emporte. Ils font intervenir
html#scene_iv valet (Observez les vingt premières répliques) ? Valère pour qu’il donne son avis.

8 CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011


ÉTAPE 1 / LIRE ;
Les Fourberies de Scapin
1 La pièce a été écrite en 1671.
2 Les personnages reprennent exactement
les phrases dites en les passant de la forme
affirmative à la forme négative ou du type
déclaratif au type interrogatif.
3 Le spectateur a l’impression d’une lutte
de langage qui joue sur d’infimes différences.
Le maître et le valet ne prononcent pas un mot
plus haut que l’autre, seul Argante s’énerve à la
fin de la scène. Il semble impossible que l’un
cède à l’autre.
4 Argante est prêt à déshériter son fils (« Il le
fera, ou je le déshériterai »).
5 Personne ne l’emporte, Argante chasse
Scapin.
Le Malade imaginaire
1 La pièce a été écrite en 1672.
2 Le personnage reprend par une question
ou par la négative les phrases dites par l’autre
personnage, mais le dialogue progresse davan-
tage que dans les deux cas précédents, car
Argan entend dominer Toinette.
3 La lutte de langage qui est menée entre
les deux personnages est moins égalitaire.
Satire de la médecine. Illustration du Malade imaginaire de Molière, 1673.
ÉCRIRE / Groupement de textes / écriture
Argan s’énerve à entendre sa servante lui tenir
tête (« Où est-ce donc que nous sommes ? et
quelle audace est-ce là à une coquine de ser-
vante de parler de la sorte devant son
maître ? »), ce qui le rend ridicule et laisse
Toinette maître de la situation.
4 Il est prêt à la mettre dans un couvent
(« Elle le fera, ou je la mettrai dans un couvent »).
5 Personne ne l’emporte vraiment, mais
Argan se met aussitôt en devoir de la chasser.
Questions
sur les trois textes
Tous les élèves travaillent les questions de
synthèse avant de passer à l’exercice d’écriture.
1 Récrivez les sanctions prévues par les deux
derniers pères pour leurs enfants.
2 Quelle différence y a-t-il entre l’une et
l’autre ?
3 Que pensez-vous de la décision d’Élise ?
4 Quelles menaces les pères pourraient-ils
proférer aujourd’hui en cas de désaccord ?
Éléments de réponse
1 Argante veut déshériter son fils et Argan
veut mettre sa fille dans un couvent.
CAHIER NRP COLLÈGE
SÉANCE 5
2 C’est le fils qui reçoit l’héritage du père ;
le lui enlever est terrible, puisque celui-ci
n’aura plus les moyens d’épouser une autre
femme et de prendre sa place dans la société.
On met dans un couvent une fille que l’on ne
peut marier.
3 La décision d’Élise est radicale. Le suicide
d’Élise serait une honte pour Harpagon qui ne
pourrait pas même faire enterrer sa fille chrétien-
nement et qui risque d’avoir des ennuis avec
l’Église et la Justice.
4 Aujourd’hui, on pourrait entendre : je te
mettrai en pension, je t’enfermerai dans ta
chambre, je te chasserai de la maison…
Écriture
Rédigez un dialogue théâtral mettant en
scène un père ou une mère avec son fils ou sa
fille d’aujourd’hui. Les deux personnages sont
en conflit à cause d’un désaccord important :
l’enfant refuse d’aller au collège, le père (ou la
mère) rejette un(e) ami(e) de son enfant ou bien
le parent refuse que l’enfant sorte seul(e) avec
un(e) de ses ami(e)s… Le ton monte, le parent
finit par prononcer une menace radicale.
Consignes : votre dialogue sera présenté
comme un dialogue théâtral. Il comportera au
minimum dix répliques, dont une tirade, pour
chaque personnage, assorties de quelques
didascalies.
Proposition de barème :
– Respect du sujet (conflit + dialogue théâtral +
époque) : 3 points
– Création et gestion du conflit : 5 points
– Pertinence de la menace : 2 points
– Dialogue théâtral (noms, didascalies, ponc-
tuation, tirades…) : 5 points
– Langue : 5 points
Prolongement
Les élèves, disposés en binômes, appren-
nent un des trois dialogues. Le professeur
organise des joutes oratoires. On procède à un
tirage au sort des groupes qui présentent leur
scène en travaillant particulièrement le ton
des personnages (les extraits sont courts, donc
les passages sont rapides) : la moindre erreur
dans le texte est éliminatoire et la représen-
tation est aussitôt interrompue ! Quand les
élèves sont tous passés, les groupes n’ayant
pas fait d’erreur repassent jusqu’à ce qu’il
n’en reste plus qu’un.
- MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011 9
 SÉANCE 6
ÉTAPE 1 / LIRE ; ÉCRIRE / De Plaute à Molière

Une écriture de metteur en scène

DESCRIPTIF DE LA SÉANCE 6
SUPPORTS : Molière, L’Avare, acte I,
scènes 3 et 5 ; Plaute, La Marmite.
DURÉE : 2 heures.
OBJECTIFS :
– Revenir aux sources de Molière.
– Observer les caractéristiques de l’écriture de
Molière.
CONDUITE DE LA SÉANCE :
Les élèves lisent de manière compara-
tive deux textes (l’un de Plaute, l’autre de
Molière), ils en dégagent les points com-
muns et les différences. Ils doivent ensuite les
mettre en valeur par la diction et les gestes.
Le but de cet exercice est de mettre en
lumière la dimension orale du texte théâtral.
homme riche. Ses réactions semblent alors plus
exagérées et, de ce fait, plus comiques. La
pièce de Plaute présente une intrigue plus
simple que celle de Molière, comportant
moins de personnages et n’évoquant, outre
la marmite, que le mariage de Phaedria, la
fille d’Euclion. Violée par Lyconide, elle est
en train d’accoucher alors que son père la
destine à son riche voisin, Mégadore. Lequel
Mégadore ne fera aucun problème à la céder
au jeune amoureux fautif. Chez Molière, Élise
est la fille de l’avare et craint d’être épousée
par le seigneur Anselme, mais contrairement à
Phaedria, elle peut s’en défendre par sa pré-
sence sur scène (alors qu’on ne voit jamais
Phaedria). De plus, à cette histoire de mariage,
s’en ajoute une autre, celle du mariage qu’Har-
pagon compte faire avec Mariane, jeune
femme dont est également amoureux son fils.
Étude comparée de scènes
de Plaute et de Molière
Plusieurs scènes se détachent des autres par
leur similitude avec celles de la pièce de Plaute :
le monologue avec ses adresses au public que
l’on trouvait déjà dans la bouche d’Euclion
(La Marmite, vers 713-730 ; L’Avare, acte IV,
scène 7) et le quiproquo qui suit entre le vieil
avare qui parle de son argent et l’amant de
sa fille qui parle de sa promise (La Marmite,
vers 731-803 ; L’Avare, acte V, scène 3). Dans
l’édition « Classico-collège », la scène propo-
sée (p. 156) rappelle le quiproquo qui ouvre la
scène 2 de l’acte V de L’Avare. Nous avons pri-
vilégié deux dialogues dans lesquels on perçoit
bien le travail de Molière dramaturge et metteur
en scène qui tire le comique présent dans la
pièce de Plaute à son extrême.

D’Euclion à Harpagon
Dix ans avant la création de L’Avare, en
1658, l’abbé Michel de Marolles publie une
traduction du théâtre de Plaute, dans laquelle
se trouve L’Aululaire ou l’avaricieux. Molière
lit, ou relit, cette traduction de l’œuvre de
EXTRAITS DE LA MARMITE, DE PLAUTE
Plaute en 1667 pour créer son Amphitryon.
On imagine qu’il redécouvre La Marmite ou Extrait 1 (à lire avec L’Avare, acte I, scène 5, p. 32-36)
Aulularia à cette occasion et que le personnage Mégadore. – En s’alliant à d’honnêtes gens, on ne peut que gagner.
d’Harpagon commence alors à trotter dans Accepte, crois-moi, le parti que je te propose, et accorde-moi ta fille.
sa tête. Cependant, la pièce de Molière n’est
pas vouée à être mise en scène à Rome vers
Euclion. – Mais je n’ai pas de dot à lui donner.
194 avant J.-C. comme l’était celle de Plaute. Mégadore. – On s’en passera. Pourvu qu’elle soit sage, elle est assez bien dotée.
En 1668 à Paris, Molière a créé une pièce de [… Euclion entend un bruit et va vérifier que sa marmite est toujours chez
théâtre de son temps, alliant son admiration lui]
pour l’auteur antique à son amour pour la
comédie italienne, à la critique sociale et à la
Mégadore. – Enfin m’accordes-tu ta fille ?
recherche d’une prose cadencée. Et, si le per- Euclion. – Aux conditions et avec la dot que j’ai dit ?
sonnage principal de L’Avare est emprunté à Mégadore. – Oui. Me l’accordes-tu ?
la comédie de Plaute, il présente de notables Euclion. – Je te l’accorde.
différences. L’Euclion de Plaute, contrairement
Mégadore. – Que les dieux nous donnent bon succès !
à Harpagon, n’était pas un homme riche, mais
un homme pauvre qui avait trouvé un trésor Euclion. – Ainsi le veuillent-ils ! Mais souviens-toi de nos conventions :
dans son jardin, trésor autrefois enfoui par ma fille n’apporte point de dot.
un de ses ancêtres. On comprend que, face Mégadore. – C’est dit.
à cette marmite emplie d’or, le brave homme
Euclion. – C’est que je connais les chicanes que vous avez coutume de
perde la tête : peur qu’on la lui vole, peur
des « on dit », peur de cet inconnu grisant faire, vous autres. Conventions faites sont nulles, et ce qui n’était pas convenu
auquel il avait jadis aspiré… Ce n’est pas le cas est convenu, selon qu’il vous plaît.
d’Harpagon qui, cassette ou non, est un

10 CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011

 SÉANCE 6
ÉTAPE 1 / LIRE ; ÉCRIRE / De Plaute à Molière

Extrait 2 (à lire avec L’Avare, acte I, scène 3, p. 20-24) En classe

Les élèves disposent des deux textes et doi-
Strobile. – Que t’ai-je pris ?
vent en groupe (chaque groupe est composé
Euclion. – Rends-le-moi, et vite. de quatre élèves, autant que de personnages
Strobile. – Que veux-tu que je te rende ? dans les deux scènes) dégager les différences
Euclion, ironiquement. – Tu ne le sais pas ? et les similitudes. Ils présentent ensuite une
mise en scène mettant en valeur les diffé-
Strobile. – Je n’ai rien pris qui t’appartienne.
rences d’interprétation entre les deux scènes.
Euclion. – Mais ce qui t’appartient maintenant par le vol, rends-le.
Eh bien ?
Strobile. – Eh bien ? Éléments de réponse
[…] Extrait 1 : Dans les deux cas, l’avare veut
marier sa fille sans débourser un sou (« sans
Euclion. – Voyons tes mains.
dot »), mais chez Plaute l’avare parle au futur
Strobile, montrant une main. – Tiens. époux qui accepte, alors que, chez Molière, il
Euclion. – Montre donc. rapporte cette condition à son prétendu inten-
Strobile. – Les voici. dant, Valère. La scène de Plaute, dans laquelle
on voit Euclion plus préoccupé par sa mar-
Euclion. – Je vois. Maintenant, la troisième.
mite que par sa fille, a pour but de montrer la
Strobile. – Ce vieillard est fou. Les fantômes et les vapeurs de l’enfer lui crainte obsessionnelle d’Euclion, qui est le seul
troublent le cerveau. Tu ne diras pas que tu ne me fais pas injure ? élément comique du dialogue. Chez Molière,
Euclion. – Oui, très grande ; car tu devrais déjà être fustigé. Et cela t’arri- Harpagon démonte tous les beaux arguments
construits de Valère par un lapidaire « sans
vera certainement, si tu n’avoues. dot » répété quatre fois, avant que Valère
Strobile. – Que dois-je avouer ? fasse mine de le reprendre à son compte dans
Euclion. – Qu’est-ce que tu m’as dérobé ? une leçon de morale qu’il infligerait à son Élise
Strobile. – Que le ciel me foudroie, si je t’ai pris quelque chose ! bien-aimée (lignes 83-86 et 103-109). La répé-
tition sourde d’Harpagon aux tentatives déses-
Euclion, sur le même ton avec affectation. – Et si je n’ai pas voulu prendre. pérées de Valère pour le faire changer d’avis
Allons ! secoue ton manteau. apporte un élément comique supplémentaire
Strobile. – Tant que tu voudras. à la pièce.
Euclion. – Ne l’aurais-tu pas sous ta tunique ? Extrait 2 : Dans les deux scènes, l’avare
fouille un valet qui s’apprête à sortir de chez
Strobile. – Tâte partout. lui, persuadé qu’il lui a volé quelque chose.
Euclion. – Ah ! le scélérat ; comme il fait le bon, pour qu’on ne le soup- Chez Plaute, le valet est d’autant plus surpris
çonne pas. Nous connaissons vos finesses. Or ça, montre-moi encore une fois qu’Euclion est connu pour être pauvre et cela
provoque l’incongruité et le comique de la
ta main droite.
situation. Dans la pièce de Molière, on sait
Strobile. – Regarde. qu’il y a de l’argent à voler chez Harpagon,
Euclion. – Et la gauche. mais ce qui est drôle est le jeu de scène (apar-
Strobile. – Les voici toutes deux. tés de La Flèche, présentation des poches…).
Chez Plaute, Euclion demandait à Strobile de
Euclion. – Je ne veux pas chercher davantage. Rends-le-moi.
lui présenter une troisième main, on retrouve
Strobile. – Mais quoi ? le même jeu chez Molière (l. 41-46).
Euclion. – Tous ces détours sont inutiles. Tu l’as certainement.
Strobile. – Je l’ai ? moi ! Qu’est-ce que j’ai ?
Euclion. – Je ne le dirai pas. Tu voudrais me le faire dire. Quoi que ce soit,
rends-moi mon bien.
Strobile. – Tu extravagues. N’as-tu pas fouillé à ton aise, sans rien trouver
sur moi qui t’appartienne ?

Extraits de Plaute, « La Marmite », Théâtre complet, tome II, Paris, Panckoucke, 1838
(traduit par J. Naudet).

CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011 11

 SÉANCE 7
ÉTAPE 1 / LIRE ;
« L’art de traire les hommes »
DESCRIPTIF DE LA SÉANCE 7
SUPPORTS : Acte II ; « Des mots pour mieux écrire : le lexique de l’argent », p. 150-151.
DURÉE : 2 heures.
OBJECTIFS :
– Comprendre l’acte II.
– Étudier le discours de Frosine.
CONDUITE DE LA SÉANCE :
La séance débute par l’appropriation du vocabulaire de l’argent en lisant le lexique p. 150 et en
complétant la grille de mots croisés p. 151. Puis, les élèves effectuent les calculs de la fiche élève 6
en lisant les scènes 1 et 2 de l’acte II. On passe ensuite à l’étude du restant de l’acte II, scènes 3 à 5.
UTILISATION DES FICHES ÉLÈVE
FICHE 6 : Un peu de mathématiques, p. 25.
Lors de la création de la pièce en 1668, on
suppose que Frosine était incarnée par Madeleine
Béjart. Madeleine Béjart avait une place privilégiée
dans la troupe à plusieurs titres : elle avait notam-
ment le choix de ses rôles. Elle choisit volontiers
les rôles de servantes dont elle aurait pu s’offen-
ser, mais qui sont de très beaux rôles de femme
mûre et encore plus certainement de femme de
pouvoir. Il ne serait pas exagéré de penser que
Molière les a écrits pour elle. Après la Dorine du
Tartuffe, la voici donc devenue Frosine.
Questions
sur les scènes 3 et 4
1 Où part Harpagon ?
2 Une partie de sa réplique est un aparté et
n’est entendue que par les seuls spectateurs.
Laquelle ? Pourquoi est-ce important que Frosine
n’entende pas ?
3 De quoi parle La Flèche en entrant sur
scène ? À qui s’adresse-t-il ?
4 Qu’apprend-on sur Frosine dans cette
scène ?
5 Qu’apprend Frosine sur Harpagon ?
Éléments de réponse
1 Harpagon va voir si sa cassette est toujours
enterrée au fond de son jardin.
12 CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011
ÉCRIRE / Étude de texte
2 La deuxième partie de la réplique
d’Harpagon est un aparté (« Il est à propos que je
fasse un petit tour à mon argent »), il est impor-
tant que Frosine ne l’entende pas car il ne faut
pas qu’elle connaisse l’existence de ce trésor.
3 En entrant sur scène, La Flèche rappelle les
deux scènes précédentes et la liste d’objets que
voulait donner l’usurier. Il parle pour lui-même et
s’adresse au public. On a dit que cette liste corres-
pondait au contenu d’un coffre de la maison de
Saint-Ouen dans lequel le père de Molière cachait
son argent. L’inventaire après décès ne parle pas
de ce coffre.
4 Frosine est une entremetteuse. Elle arrange
les affaires entre les personnes et se fait payer ses
services. C’est une bonne négociatrice et réussit
souvent dans ses entreprises.
5 La Flèche rappelle l’avarice d’Harpagon et
met en garde Frosine : quel que soit son talent
pour négocier, elle ne réussira pas à obtenir le
moindre argent d’Harpagon. Elle perd son temps
à essayer.
Questions sur la scène 5
6 Cette longue scène se divise en cinq
moments, retrouvez-les.
7 Frosine, dans la première partie de la scène,
flatte Harpagon. Sur quels aspects de son phy-
sique le félicite-t-elle particulièrement ?
8 En quoi ses remarques sur la longévité
d’Harpagon sont-elles drôles ?
9 Qu’est-ce que Frosine a réussi à obtenir
pour l’« affaire » d’Harpagon ?
10 Frosine prétend que Mariane apportera
douze mille livres de rente à Harpagon. Comment
fait-elle son calcul ?
11 Dans la tirade de Frosine (l. 68 à 86), relevez
les connecteurs logiques permettant d’organiser
son discours en ajoutant un argument à un autre.
12 Retrouvez dans la réplique suivante de
Frosine les trois grands arguments résumés.
13 Harpagon est-il convaincu par le discours
de Frosine ?
14 De quoi s’inquiète Harpagon ?
15 Comment Frosine le rassure-t-elle ? Est-ce
la vérité ? Qu’est-ce qui nous permet de le
savoir ?
16 Harpagon semblant satisfait des services de
Frosine, elle lui demande une faveur. Laquelle ?
17 Comment répond Harpagon ?
18 Pourquoi les répliques de Frosine à la fin de
la scène sont-elles de plus en plus courtes ?
19 Obtient-elle ce qu’elle veut ? Qu’est-elle
cependant certaine d’obtenir ?
20 Reprenez la question de synthèse de votre
livre, 14 p. 67.
Éléments de réponse
6 Les cinq parties sont les suivantes :
Ligne 1 à 34 : Frosine flatte Harpagon.
Ligne 35 à 59 : Ils parlent de la visite de
Mariane arrangée par Frosine.
Ligne 60 à 98 : Harpagon essaie d’obtenir une
dot de Mariane.
Ligne 99 à 167 : Harpagon s’inquiète de
l’amour de Mariane.
Ligne 168 à 208 : Frosine demande à être
payée pour son entremise.
7 Frosine le flatte sur sa santé, sa vigueur, sa
jeunesse (il ne paraît pas son âge et est bâti pour
vivre vieux).

Photographie de L’Avare de Molière, mis en scène par Catherine Hiegel,
à la Comédie-Française, 2009.
8 Les remarques de Frosine ne sont fon-
dées sur rien (un signe entre les yeux, les lignes
de la main…), mais Harpagon est crédule, car
cela le flatte.
9 Frosine ne dit pas franchement dès
l’abord ce qu’elle a obtenu. Il est moins que
sûr que Mariane soit prête à épouser
Harpagon, mais elle est d’accord pour assister
au mariage d’Élise le soir même et pour lui
rendre visite l’après-midi, puis pour souper
avec Harpagon et la famille.
10 Frosine calcule l’agent qu’Harpagon ne
dépensera pas pour Mariane, celle-ci étant de
condition modeste et peu incline à la dépense ni
à la coquetterie.
11 « Premièrement » (l. 68), « Outre cela »
(l. 75), « De plus » (l. 79), « ne voilà-t-il pas »
(l. 85).
12 « Une grande sobriété » (l. 90), la « simpli-
cité de parure » (l. 91) et la « haine pour le jeu »
(l. 92).
13 Harpagon ne se laisse pas séduire par ses
arguments : seul l’or l’intéresse.
14 Harpagon se demande si la jeune
Mariane pourra tomber amoureuse de lui mal-
gré son âge.
15 Frosine le persuade que Mariane préfère
les hommes décatis aux beaux jeunes hommes,
ÉTAPE 1 / LIRE ; ÉCRIRE
qu’elle a déjà refusé un mari parce qu’il était
trop jeune et vaillant. Rien ne nous indique si
Frosine ment ou pas, mais ses propos semblent
trop exagérés pour être vrais. Ils ne peuvent
convaincre qu’un homme qui a envie d’être
convaincu, comme Harpagon, et n’exerce pas
son sens critique.
16 Frosine demande à Harpagon de lui donner
de l’argent pour payer un procès dans lequel elle
est mal engagée.
17 Harpagon fait mine de ne pas entendre
et ne s’occupe que des flatteries qu’elle lui
adresse.
18 Frosine flatte Harpagon pour obtenir ce
qu’elle veut. Voyant qu’il ne répond pas et
qu’il s’apprête à partir, elle ne le flatte plus et
se contente de lui demander ce qu’elle veut.
19 Comme tous les autres, elle n’obtiendra
pas un sou d’Harpagon, mais elle ne s’avoue
pas vaincue. Elle sait qu’elle sera payée par
« l’autre côté », c’est-à-dire par la mère de
Mariane qui semble avoir plus de moyens que
ne le sait le spectateur jusqu’à présent.
20 Molière critique les mariages arrangés,
fréquents à l’époque, où celui qui est riche a
tout pouvoir. Il critique également le poids du
père sur son fils, qui lui est entièrement soumis
jusqu’à ses vingt-cinq ans, sa majorité.
CAHIER NRP COLLÈGE
SÉANCE 7
/ Étude de texte
Lecture d’image
Questions
1 Identifiez les trois personnages de la photo-
graphie.
2 Décrivez l’image en insistant particulière-
ment sur le costume de chaque personnage.
3 Quelles hypothèses peut-on formuler sur la
présence du bandeau sur l’œil de Frosine ?
4 Trouvez le texte qui correspond à l’image.
http://cache.daylife.com/imageserve/
0ckta0S9WI62j/340x.jpg
Cette photographie a été prise en 2009 lors
d’une représentation de L’Avare à la Comédie-
Française dans la mise en scène de Catherine
Hiegel, avec Denis Podalydès dans le rôle d’Har-
pagon, Dominique Constanza dans le rôle de
Frosine et Marie-Sophie Ferdane dans le rôle de
Mariane.
Éléments de réponse
1 et 2 Mariane est à gauche vêtue d’un
corsage jaune et noir et d’une jupe rouge. Harpa-
gon est à ses genoux, vêtu de noir avec une fraise
rouge. Frosine est à l’arrière plan, vêtue de noir
avec une collerette de dentelle blanche, un cha-
peau aux larges bords noir, des gants noirs et un
bandeau sur un œil.
3 Le bandeau laisse entendre que, dans ses
nombreuses tractations, Frosine n’a pas eu que de la
chance et qu’elle en est peut-être déjà venue aux
mains. Le bandeau sur l’œil est celui que portent les
pirates, les aventuriers, rompus au négoce et aux
affaires. Il symbolise bien le caractère de Frosine.
C’est un vrai choix de metteur en scène qui n’est
pas justifié par le texte de Molière, mais entend
mettre l’accent sur un aspect du personnage.
4 Mariane tient dans sa main la bague que
Cléante lui a remis de la part d’Harpagon mais
sans son consentement, il s’agit donc de la fin de
la scène 8 de l’acte III, lignes 80 à 118 (p. 88-89).
Prolongement
Les élèves effectuent le premier exercice de
réécriture proposé p. 69, dans lequel Frosine
raconte la scène à une amie. Cela oblige les
élèves à s’approprier les arguments de Frosine et
à vérifier qu’ils les ont bien tous compris.
Voir un extrait de L’Avare de Jean-Claude
Idée, Copat.
- MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011 13
 SÉANCE 8
ÉTAPE 2 / REGARDER ; JOUER / Lazzi, farce…

Les procédés du comique

DESCRIPTIF DE LA SÉANCE 8
SUPPORTS : Molière, L’Avare, acte III.
DURÉE : 1 ou 2 heures.
OBJECTIFS :
– Étudier les procédés du comique.
– Écrire une scène théâtrale avec un procédé comique.
CONDUITE DE LA SÉANCE : Le professeur, ou un élève lors d’un exposé, présente la commedia
dell’arte et le principe du canevas sur lequel se construit le jeu d’improvisation. Par le jeu théâtral,
on vérifie la compréhension de la technique propre à la commedia dell’arte. Pour l’étude des lazzi,
on utilise la fiche élève 7. Les élèves analysent enfin les jeux comiques du dialogue, avant d’effec-
tuer un travail d’écriture.
UTILISATION DES FICHES ÉLÈVE
FICHE 7 : Deux scènes de commedia dell’arte, p. 26.
Sur une trame de grande comédie classique,
Molière ajoute mille détails drôles issus de la
farce de foire, du théâtre de rue, de la com-
media dell’arte ou de la tradition italienne. La
pièce réunit donc tout l’art de Molière qui se
nourrit de ses lectures autant que des pièces
et des comédiens qu’il admire. Au Petit-Bour-
bon en 1658, la troupe de Molière partage
une salle avec les comédiens italiens, menés
par Tiberio Fiorilli. Le partage est fructueux et
Molière apprend beaucoup des Italiens, de leur
masques, de leur art de l’improvisation à partir
d’un canevas et sous la houlette d’un chef
de troupe (capo comico) élu par l’ensemble
des comédiens. Molière a le génie de lier l’art
de jouer la comédie à l’italienne en utilisant
toutes les ressources du corps et de la voix de
l’acteur, mais aussi celles de l’espace scénique,
à l’art français de dire un grand texte écrit. Il
connaît les livrets à soggetti, dans lesquels sont
recueillis les plus célèbres canevas de la com-
media dell’arte et qui sont imprimés et diffusés
au XVIIe siècle. Molière s’en est servi pour enri-
chir ses pièces de jeux de scène ou pour créer
les personnages de L’Avare. Leurs noms sont
empruntés à la tradition italienne ou mondaine
: Valère, Cléante, Élise, Anselme, Frosine ou
La Merluche, mais ils font aussi parfois écho à
ce que les personnages portent en eux, ajou-
tant une pointe de comique. Ainsi, Harpagon
tient son nom du « grappin » latin (harpago),
mais nous fait indéniablement penser aux har-
pies aux doigts crochus. Brindavoine seconde
fort bien La Merluche, dans son rôle de valet
maigre et mal nourri. La Flèche est vif d’esprit,
comme l’était le Strobile (ou tourbillon de vent)
de Plaute. Cependant, leur caractère, leurs
attitudes et leurs interactions sont héritiers des
types fixes (tipi fissi) de la commedia dell’arte.
La toux d’Harpagon
Il a été dit que la toux dont Harpagon était
affligé (acte II, scène 5, p. 61) était un écho de celle
de Molière, souffrant de sa fameuse fluxion de
poitrine ; tout comme le boiteux La Flèche (acte I,
scène 3, p. 24) était le miroir de Louis Béjart. Si l’in-
firmité de Louis Béjart est attestée, il n’en est pas de
même pour la fluxion de Molière. En 1668, rien ne
dit que Molière souffrait déjà de la fluxion qui l’em-
porta cinq ans plus tard. L’énergie que le comédien
Molière mettait dans son jeu de scène tend plutôt
à nous prouver son excellente santé. Il est bien
plus certain qu’Harpagon a hérité sa fluxion de
Pantalon, le vieux marchand bourgeois enrichi de
la commedia dell’arte, auquel il a pris aussi l’habit
démodé, l’avarice, la propension à tomber amou-
reux d’une jeune femme innocente qu’il séduit par
le biais d’une entremetteuse et la rivalité avec son
fils. Outre ses caractéristiques physiques et morales,
Harpagon emprunte à Pantalon des lazzi qui lui
sont familiers : grimaces alternées face au discours
de Frosine (acte II, scène 5, p. 61-62), jeu qui est
repris quand Cléante offre le diamant à Mariane
(acte III, scène 7, p. 88-89) ; pantalonnade inutile à
l’intrigue, mais classique de la commedia dell’arte,
quand La Merluche, le valet, bouscule Harpagon, le
maître (acte III, scène 9, p. 90).
Les lazzi de la commedia
dell’arte
De nombreuses scènes de L’Avare sont
construites à partir des canevas de la commedia
dell’arte. Ces scènes sont rarement essentielles à
l’intrigue, mais sont des ressorts du comique.
Pour vérifier la compréhension du principe
de la commedia dell’arte (improvisation des
comédiens incarnant des types fixes, tipi fissi,
ayant chacun un costume avec ou sans masque
reconnaissable et effectuant des lazzi égale-
ment connus des acteurs et des spectateurs,
guidée par le capo comico sur un canevas, ou
soggetto), le professeur demande aux élèves de
repérer deux scènes dans lesquelles des listes
sont déroulées pouvant être augmentées ou
raccourcies au bon vouloir du comédien (acte II,
scène 1, p. 48-49, et acte III, scène 1, p. 74-75)
et de les utiliser comme canevas de base à une
représentation. Par binôme, les élèves choisis-
sent l’une ou l’autre scène et en retrouvent la
structure ou canevas. Ils se partagent les rôles
et présentent leur improvisation.
Schéma de la scène 1 de l’acte II
Deux personnages : Cléante a peu de
répliques et réagit à une liste des plus lon-
gues et des plus farfelues présentée par La
Flèche (capo comico). Le dialogue commence
par la réplique de La Flèche (l. 80) : « Écoutez
le mémoire. Premièrement, … ». Le visage de
Cléante passe de la surprise à l’agacement,
cela est également exprimé dans ses gestes. La
Flèche lit le mémoire solennellement, mettant
de l’emphase dans le ton et ne répondant qu’à
peine aux remarques de Cléante.
Schéma de la scène 1 de l’acte III
Deux personnages : Harpagon écoute le menu
de Maître Jacques. La liste des plats est augmen-
tée à loisir et les détails sur les mets seront drôles
s’ils sont écœurants ou surprenants. Harpagon
compte en même temps qu’il écoute (un jeu de
scène avec une calculatrice est aisé à mettre en
place). Il utilise le lazzi des grimaces alternées.
Maître Jacques, qui est le capo comico, se joue
des réactions d’Harpagon, il ajoute des mets rares
et chers, il mime les plats, les recettes… Le dialo-
gue commence par la réplique de Maître Jacques
(l. 97) : « Hé bien ! il faudra… ».
Les élèves analysent ensuite à l’écrit une scène
classique, celle de la « trahison » (voir fiche
élève 7).

14 CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011


La farce
Apartés, mimiques, erreurs de compréhension,
quiproquos… Le langage est malmené à seule fin
de faire rire le spectateur.
Question sur la scène 1
de l’acte III
Quels gestes ou mimiques sont comiques ?
Gravure du xixe siècle, L’Avare , Acte III, scène 9.
ÉTAPE 2 / REGARDER ; JOUER / Lazzi, farce…
Réponse
Les habits usés de Brindavoine et de La
Merluche leur imposent une attitude acro-
batique que mime Harpagon (p. 72), Maître
Jacques change de couvre-chef selon sa fonc-
tion (p. 73 et p. 76) et la bastonnade finale
reçue par Maître Jacques en récompense de sa
franchise (p. 79).
CAHIER NRP COLLÈGE
SÉANCE 8
Questions sur les scènes 5 à 7
de l’acte III
1 Comment Harpagon se présente-t-il devant
Mariane ? Qu’y a-t-il de drôle ? (scène 5)
2 Relevez les répliques prononcées par
Mariane sans qu’Harpagon ne les entende
(scène 6). Le public les entend-il ? Comment cela
crée-t-il un phénomène comique ?
3 Relevez d’autres apartés dans la scène 7.
Qui les entend ? De quoi rit le public ?
Réponse
1 Harpagon, pour suivre les conseils de
Frosine, se présente devant Mariane avec des
lunettes qui le font paraître plus vieux. Harpagon
doit paraître ridicule aux yeux de Mariane, de
Frosine et du public.
2 Il y en a quatre (l. 6, 11, 13 et 16-17). Le
public les entend, seul Harpagon ne les entend
pas, ce sont des apartés. Harpagon se méprend
sur ce que dit Mariane et ses réponses ne corres-
pondent pas aux dires de Mariane.
3 Harpagon fait des apartés (lignes 91, 96,
102, 104, 106, 109, 112). Cléante et le public
entendent ces apartés, mais Cléante les détourne
à dessein, ce qui fait enrager Harpagon et fait rire
le public.
Prolongement :
Écriture
Forts de leur expérience orale de la séance
précédente et de leurs connaissances des effets
comiques, les élèves s’essaient à l’écriture d’une
scène comportant un (ou plusieurs) effet(s)
comique(s) identifiable(s). Les scènes mettent
en scène deux personnages (un tiers peut inter-
venir, mais on force les élèves à se limiter à
un nombre réduit de personnages pour mieux
cerner chaque type) et utilisent des apartés
créant des malentendus, des répétitions ou
un comique de gestes. Deux élèves présentent
à l’oral une des scènes qu’ils ont écrite ou la
scène écrite par un autre élève afin de pouvoir
juger de la force comique du dialogue.
Voir un extrait de L’Avare de Jean-Claude
Idée, Copat.
- MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011 15
 SÉANCE 9
ÉTAPE 2 / REGARDER ; JOUER / Double énonciation
À l’école du spectateur
DESCRIPTIF DE LA SÉANCE 9
SUPPORT : Molière, L’Avare.
DURÉE : 1 heure.
OBJECTIF : Comprendre la spécificité du dialogue théâtral.
CONDUITE DE LA SÉANCE : La séance débute par l’étude de la scène 5 de l’acte IV, se pour-
suit par la rédaction d’une définition de la double énonciation. Elle se prolonge par l’étude de la
scène 6 de l’acte IV, sous forme de bande dessinée.
Étude de la scène 5
de l’acte IV
Les élèves commencent par relire la scène
(si possible à voix basse, puis à voix haute, en
distribuant les rôles à deux élèves). Pendant la
lecture, le professeur leur demande de réflé-
chir au comique de la scène (par quoi est-il
provoqué ?).
Questions
1 Cette scène ne contient aucune didasca-
lie. Recopiez le texte en ajoutant dix didasca-
lies réparties sur l’ensemble de la scène.
2 Que remarquez-vous sur l’évolution des
didascalies ajoutées ?
3 Cette scène est-elle comique ou plutôt
dramatique ?
4 Pourquoi le spectateur rit-il au début ?
5 Quel avantage a-t-il sur les person-
nages ? Comment l’a-t-il acquis ?
6 Cette scène fait-elle avancer l’intrigue
de la pièce ?
Éléments de réponse
1 Cet exercice répond au souci de faire
copier aux élèves des textes pour les entraîner
à une copie sans faute. Selon l’objectif du pro-
fesseur et le niveau de la classe, les élèves
seront guidés par l’indication des répliques
auxquelles il est judicieux d’ajouter une didas-
calie (lignes 1, 6, 11, 19, 21, 27, 30, 38, 47 et
48). Cet exercice peut être aussi utilisé en éva-
luation des conjugaisons au présent de l’indi-
catif et des didascalies.
16 CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011
2 Les didascalies doivent mettre en valeur
la déférence avec laquelle Cléante s’adresse à
son père au début de la scène, puis la surprise
d’Harpagon (l. 21) et celle de Cléante (l. 30),
suivie de la colère croissante d’Harpagon et de
la rage de Cléante.
3 Cette scène est comique pour le specta-
teur qui voit Cléante embrasser son père mais
sait que, tôt ou tard, ils découvriront le men-
songe de Maître Jacques et regretteront ces
embrassades. Il attend le retournement de situa-
tion. Pourtant, elle témoigne de l’impossible
communication entre le père et le fils, ce qui est
loin d’être drôle, puisque les paroles échangées
à la fin de la scène sont si définitives qu’elles
pourraient, dans un autre contexte, participer
d’un drame : « Je te renonce pour fils » (l. 43),
« Et je te donne ma malédiction » (l. 47).
4 Au début de la scène, le spectateur est
le seul à savoir que l’accord entre le père et le
fils n’est qu’apparent. Les remerciements et les
effusions se transformeront bientôt en injures.
5 Le spectateur a l’avantage de savoir ce
que Maître Jacques a dit aux deux person-
nages, cela lui permet de voir la scène en
attendant la chute. Il a acquis cette connais-
sance, car il entend tout ce qui se passe sur
scène, contrairement aux personnages qui ne
savent pas ce qui est dit dans les apartés.
6 Cette scène ne fait pas avancer l’intri-
gue puisque l’on se trouve exactement dans la
même situation qu’à la fi n de la scène 3, la
seule différence qu’elle ait provoqué est que
Cléante est plus déterminé que jamais et
Harpagon excessivement en colère. La situa-
tion entre le père et le fils semble alors sans
issue. Elle est destinée à faire rire le public à la
suite des deux scènes précédentes.
La communication
théâtrale
Après avoir défini la double énonciation, le
professeur demande aux élèves de chercher
dans la pièce des moments où le spectateur
est le véritable destinataire des répliques dites
sur scène. On relèvera en particulier :
– La scène 1 de l’acte I, dans laquelle
Valère et Élise se racontent des faits qu’ils
connaissent dans le but de nous les faire
connaître (exposition).
– Les remarques faites par La Flèche sur
Harpagon et son argent (acte I, scène 3).
– La présentation que Frosine fait d’elle-
même à La Flèche qui pourtant la connaît
(acte II, scène 4).
– Le plan monté par Frosine pour aider les
jeunes gens (acte IV, scène 1).
– Le monologue d’Harpagon (acte IV,
scène 7).
– Le quiproquo entre Valère et Harpagon
(acte V, scène 3) fait rire car le spectateur a le
plaisir d’être le seul à connaître la vérité.
Prolongement
En 1977, Jean-Pierre Lihou a adapté L’Avare
en bande dessinée. Le texte est bien celui de
Molière, mais Jean-Pierre Lihou ajoute parfois
des commentaires de spectateurs (ou de télés-
pectateurs). La scène 6 de l’acte IV racontée
en six vignettes donne un exemple de double
énonciation . Les spectateurs commentent
le vol de La Flèche. Durant le monologue, les
spectateurs sont dessinés et l’on appréhende
visuellement le principe de la double énon-
ciation (http://www.art-creation.com/f/avare/
avarePP/A4s7P76.htm). Le document sert d’il-
lustration à la notion ou on l’analyse en com-
plément. Les élèves peuvent également recher-
cher, en feuilletant l’album en ligne, d’autres
exemples d’intervention du spectateur dans la
pièce adaptée en bande dessinée.

« Un piton rocheux »
DESCRIPTIF DE LA SÉANCE 10
SUPPORTS : Molière, L’Avare, acte IV, scène 7 ; images des pages de couverture de l’édition ;
interview de Denis Podalydès par Philippe Lançon.
DURÉE : 2 heures.
OBJECTIFS :
– Étudier un monologue célèbre.
– Analyser des images.
CONDUITE DE LA SÉANCE : La séance débute par la découverte de l’interview de Denis
Podalydès, elle se poursuit par une lecture et une analyse du texte de Molière, puis par un
regard sur les différents comédiens ayant interprété Harpagon et qui sont présentés dans le
livre (fiche élève 8). La séance se termine par une mise en voix du monologue.
UTILISATION DES FICHES ÉLÈVE
FICHE 8 : Les représentations d’Harpagon, p. 27.
Jouer le monologue
Lisez cette interview de Denis Podalydès qui a
joué L’Avare à la Comédie-Française pendant la
saison 2009-2010.
Interview de Denis Podalydès
(par Philippe Lançon)
■ Avez-vous des souvenirs de L’Avare ?
Je découvre la pièce à 8 ans. Mon frère en
a 11 et doit jouer en classe la première scène
d’Harpagon, « Hors d’ici tout à l’heure… ». Je
l’aide à répéter en jouant La Flèche, on s’amuse.
Je découvre le mot « avare » en même temps que
la pièce. […]
■ Comment avez-vous préparé le rôle ?
J’ai d’abord étudié la longue chaîne des acteurs
qui l’ont joué. Notamment Grandmesnil, au
XVIIIe siècle, qui était habillé comme moi. Et bien
sûr Michel Aumont, qui l’a joué à la Comédie-
Française, dans la mise en scène de Roussillon, de
1969 à 1989. […] Aumont joue un Harpagon très
inquiet, sournois, un reptile très lent. Il est subtil,
varié, calme, il lambine dans le rôle. J’ai dû l’imi-
ter. J’ai passé ma vie à imiter des acteurs !
■ Vous imitez d’autres Harpagon ?
Sans doute Louis de Funès. Son film L’Avare,
filmé par Jean Girault, est exécrable : les autres
n’existent pas, tout est pour lui et on le sent très
intimidé par le rôle – ce qui est touchant. Mais
il est très bon hors-texte, dans des gestes, des
mimiques. […]
SÉANCE 10
ÉTAPE 2 / REGARDER ; JOUER / Étude de texte
soir, je suis tombé sur un type au regard glacial,
et j’ai compris que je ne devais pas faire un pas
de plus. Enfin, il y a toujours la terrible question
du rire. Si le public ne rit pas déjà au moment où
je dis : « Ils me regardent tous, et se mettent à
rire », c’est un flop.
Philippe Lançon, interview de Denis Podalydès,
« Le monologue coûte physiquement », Libéra-
tion.fr, 06/10/2009.
http://www.liberation.fr/culture/0109595337-
le-monologue-coute-physiquement
■ Comment se manifeste [la] santé [d’Har-
pagon] ?
Par le rythme du personnage, sa vitesse. C’est
d’abord ça que j’ai travaillé. Il est très bon en
calcul mental et il anticipe tout, par paranoïa.
J’avais en tête la scène jouée à 8 ans avec mon
frère, très vite. […]
■ Comment avez-vous abordé le monologue
de la cassette ?
Ce monologue est là comme un piton
rocheux. Il coûte physiquement. Son mou-
vement a un côté phénix : Harpagon meurt,
et demande au public qu’on le ressuscite.
D’abord la plainte, puis, soudain, la petite
enquête, et alors il recommence à calculer : la
farce reprend au moment le plus tragique. On
l’entend, ce mouvement : « Heu ? Que dites-
vous ? Ce n’est personne… » et ça repart.
On a d’abord fait en sorte que la machine-
rie prenne ça en charge. Toute la maison
était transformée en suspect. Je trouvais des
cordes, un projecteur, etc. Et puis, un jour que
j’étais assis sur le devant de la scène, ce petit
nez propre à cette salle, Catherine m’a dit :
« Vas-y ! Avance ! » Et je suis entré dans le
public, en marchant sur les fauteuils.
■ Vous avancez de quelques rangs, sur les
gens. C’est assez casse-gueule. Vous n’avez
pas eu des problèmes ?
Le problème, c’est l’appui que les gens sur
qui je marche me donnent ou pas. Un soir, j’ai Denis Podalydès dans le rôle de L’Avare mis
posé mon regard sur une petite dame toute en scène par Catherine Hiegel à la Comédie-
innocente qui riait, c’était merveilleux. Un autre Française, 2009.
CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011 17
 SÉANCE 10
ÉTAPE 2 / REGARDER ; JOUER / Étude de texte
Questions sur l’interview
1 De quoi se nourrit Denis Podalydès pour
créer son personnage d’Harpagon ?
2 Quelles sont les qualités de ses prédéces-
seurs, Michel Aumont et Louis de Funès ?
3 Sur quoi s’appuie l’acteur pour dire son
texte ? Quel est le danger ?
Éléments de réponse
1 Le jeu de Denis Podalydès s’appuie sur ses
souvenirs d’enfance de la pièce, mais aussi sur le
jeu de tous les autres acteurs qu’il a vus : Michel
Aumont et Louis de Funès notamment.
2 Michel Aumont est un Harpagon « sour-
nois », de Funès apporte beaucoup dans les
gestes et les mimiques.
3 L’acteur s’appuie sur les spectateurs, en
quittant la scène et s’avançant parmi les premiers
rangs. Si les spectateurs ne sont pas réceptifs, la
pièce est ratée.
Étude du monologue
Nous proposons une étude du célèbre monolo-
gue que l’on effectue en classe ou que l’on utilise
comme séance d’évaluation. C’est pourquoi nous
indiquons un barème pour l’ensemble du ques-
tionnaire : le barème sur 19 prévoit un point pour
la tenue de la copie, la rédaction des réponses et
l’orthographe des citations recopiées.
Questions sur le texte
Sous l’emprise de l’émotion
(6 points)
1 Que nous indique la première didascalie ?
Relevez, dans cette didascalie, deux éléments
témoignant d’un désordre dans l’attitude d’Harpa-
gon. (1,5 point)
2 Comment se nomme, au théâtre, le texte
dit par un personnage seul sur scène ? (1 point)
3 À qui s’adresse Harpagon ? (0,5 point)
4 Quels types de phrase sont particulièrement
présents ? Relevez un exemple de chaque.
(2 points)
5 Déduisez des quatre premières réponses,
l’état dans lequel Harpagon revient du jardin. Jus-
tifiez votre réponse. (1 point)
18 CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011
À en perdre les sens (5 points)
6 Relevez trois gradations. (1,5 point)
7 Relevez deux accumulations. (1 point)
8 Relevez une personnification. (0,5 point)
9 Qu’expriment ces figures de style ?
(2 points)
Un monologue n’est pas
un soliloque (6 points)
10 Repérez trois adresses directes au public.
(1,5 point)
11 Dans quel but l’auteur les a-t-il écrites ?
(1 point)
12 Cette scène fait-elle avancer l’intrigue de la
pièce ? (1 point)
13 Quel est son intérêt dans la pièce (la
réponse comporte plusieurs aspects) ? (1,5 point)
14 Comment nomme-t-on la forme de com-
munication théâtrale mise ainsi en valeur ?
(1 point)
Un homme au désespoir (2 points)
15 Ce monologue est-il comique ou pathé-
tique ? Justifiez votre réponse. (2 points)
Éléments de réponse
Sous l’emprise de l’émotion
(6 points)
1 La première didascalie indique qu’Harpagon
entre du jardin hors de lui : il « crie » et il n’a pas
de « chapeau ». Ces deux éléments montrent le
trouble dans lequel il se trouve.
2 Le texte dit par un personnage seul sur
scène est un monologue.
3 Harpagon s’adresse à lui-même, à tous ceux
qui peuvent l’entendre (il appelle à l’aide) et
notamment au public.
4 Les deux types de phrase dominants sont le
type exclamatif : « Au voleur ! » et le type interro-
gatif : « Qui peut-ce être ? »
5 Harpagon revient bouleversé du jardin. Il
parle seul (monologue), il est agité (pas de cha-
peau, gestes désordonnés), il crie (phrases excla-
matives), il ne sait plus où il en est et pose des
questions sans réfléchir aux réponses (phrases
interrogatives).
À en perdre les sens (5 points)
6 Relevé de trois gradations : « Au voleur !
Au voleur ! À l’assassin ! Au meurtrier ! » (l. 2) ;
« Je suis perdu, je suis assassiné, on m’a coupé la
gorge » (l. 3) ; « j’ai perdu mon support, ma
consolation, ma joie » (l. 11) ; « je n’en puis plus ;
je me meurs, je suis mort, je suis enterré » (l. 14).
7 Relevé de deux accumulations : « à ser-
vantes, à valets, à fils, à fille, et à moi-même »
(l. 20) ; « des commissaires, des archers, des pré-
vôts, des juges, des gênes, des potences et des
bourreaux » (l. 29).
8 Relevé d’une personnification : « Hélas !
mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher
ami ! on m’a privé de toi » (l. 9).
9 Ces figures de style expriment le désordre
de l’esprit d’Harpagon. En citant tant de monde et
en exagérant son appel, il montre à quel point le
vol l’a mis hors de lui. La personnification de l’ar-
gent (reprise dans la scène 3 de l’acte V) insiste sur
la confusion des valeurs dans l’esprit d’Harpagon.
Un monologue n’est pas
un soliloque (6 points)
10 Trois adresses directes au public : « Euh ?
que dites-vous ? » (l. 16) ; « Que de gens assem-
blés ! » (l. 21) ; « N’est-il point caché là parmi
vous ? Ils me regardent tous et se mettent à rire »
(l. 26).
11 L’intérêt de ces adresses au public est de le
faire participer à l’agitation d’Harpagon, mais
aussi de jouer avec lui.
12 Cette scène ne fait pas avancer l’intrigue de
la pièce : le vol de la cassette et sa résolution vont
occuper Harpagon et lui font oublier Mariane et le
mariage de ses enfants, mais les problèmes restent
à résoudre.
13 Le monologue est un passage comique : on
voit le personnage perdre la raison sans qu’il en ait
conscience. Le monologue est le moment où finit
de se dessiner le personnage d’Harpagon, livrant
ainsi le caractère d’un avare au bord du délire. Le
monologue est également une prouesse d’acteur
attendue du public : l’acteur jouant l’avare doit se
montrer créatif tout en offrant l’avare que le
public attend.
14 Il s’agit de la double énonciation.
Un homme au désespoir (2 points)
15 Ce monologue est comique, car plusieurs
passages font rire. Sa fonction première est de
ménager un moment comique avant le dénoue-
ment. Cependant, Harpagon, dans sa folie crois-
sante, est aussi pathétique.

Tout est bien qui finit bien ?
DESCRIPTIF DE LA SÉANCE 11
SUPPORT : Molière, L’Avare.
DURÉE : 1 à 2 heures.
OBJECTIFS :
– Étudier le dénouement.
– Conclure l’étude de la pièce.
CONDUITE DE LA SÉANCE : La fiche élève
9 est utilisée pour mener une étude du qui-
proquo de la scène 3 de l’acte V. Le dénoue-
ment est ensuite étudié à partir du question-
naire sur les trois dernières scènes de la pièce,
puis un retour à l’ensemble du texte nous
permet de comprendre la construction de ce
dénouement depuis les premières scènes. La
fiche élève 10 conclut la séquence.
UTILISATION DES FICHES ÉLÈVE
FICHE 9 : Étude d’un quiproquo (acte V,
scène 3), p. 28.
FICHE 10 : Mots mêlés du vocabulaire de la
séquence : À vous de jouer !, p. 29.
Le pouvoir paternel
(acte V, scène 4)
Questions
1 Quelle punition Harpagon veut-il que
Valère reçoive pour avoir signé une promesse de
mariage avec Élise ?
2 Que dit-il à sa fille qui montre, une fois de
plus, le peu d’amour qu’il éprouve pour elle ?
3 A-t-il des alliés ?
Éléments de réponse
1 Harpagon veut qu’il soit emprisonné et
pendu (l. 5-6), puis il demande la roue (l. 10).
2 Lignes 24-25, Harpagon répond à Élise :
« Il valait bien mieux pour moi qu’il te laissât
noyer ».
3 Harpagon est seul, même Maître Jacques
veut se venger de lui. Ceci explique au début de
la scène 5 l’accueil chaleureux qu’il fait au sei-
gneur Anselme.
ÉTAPE 2 / REGARDER ; JOUER / Étude de texte
Un « faux » coup
de théâtre : l’entrée
d’Anselme (acte V, scène 5)
Questions
1 Depuis quand attend-on l’arrivée du sei-
gneur Anselme ? Que vient-il faire chez Harpagon ?
2 Quelle annonce fait-il au début de la scène
qui bouleverse la situation d’Élise et de Valère ?
3 Relevez, dans l’ensemble de la pièce, des
informations qui préparent ce que déclare
Anselme aux lignes 60-65.
4 Pourquoi ont-ils mis autant de temps pour
se retrouver ?
5 Quelle est la réaction immédiate d’Harpagon
quand il comprend qu’Anselme est le père de
Valère ?
Éléments de réponse
1 Le seigneur Anselme vient pour épouser
Élise « sans dot » le soir même. Le spectateur le
sait depuis la scène 4 de l’acte I (l. 150).
2 Anselme déclare qu’il n’a pas l’intention
d’épouser Élise de force (l. 16-19)
3 Valère attend des nouvelles de ses parents
(acte I, scène 1, l. 66-70) ; Frosine parle de biens
que possèderait la mère de Mariane (acte II,
scène 5, l. 97-98 et 208) ; Valère essaie d’évoquer
sa famille qu’il a retrouvée (acte V, scène 3, l. 32,
128-129).
4 Anselme a changé de nom pour oublier ses
chagrins et recommencer une autre vie, étant
persuadé de la perte de son entière famille.
5 Harpagon demande tout de suite les dix
mille écus que contenait sa cassette à Anselme. Il
est complètement fermé à l’incroyable événement
auquel il assiste.
« Et moi, voir ma chère
cassette » (acte V, scène 6)
Questions
1 Pourquoi Cléante ne rend-il pas la cassette
à Harpagon dès le début de la scène ?
CAHIER NRP COLLÈGE
SÉANCE 11
2 Qu’obtient Harpagon, en plus de sa cassette,
contre le consentement au mariage de ses enfants ?
3 Relevez, dans l’ensemble des répliques de
La Flèche, des indices prouvant que le vol qu’il a
effectué était prémédité.
4 Qu’est-ce que ce vol a permis ?
5 La restitution de la cassette à Harpagon
est-elle importante ?
6 La situation dans laquelle se trouve Harpagon
à la fin de la pièce est-elle vraiment comique ?
Éléments de réponse
1 Cléante dit à Harpagon qu’il sait où est sa
cassette, mais qu’il ne lui rendra qu’à condition
de lui laisser Mariane (l. 1-4). Il l’emploie comme
une sorte de monnaie d’échange, sachant que
c’est la seule chose qu’Harpagon puisse entendre.
2 Harpagon obtient du seigneur Anselme de
ne rien débourser pour ces mariages (l. 26-32), un
habit (l. 33-35), le paiement des écritures du com-
missaire (l. 49-50).
3 Dès l’acte I, Valère avoue : « que j’aurais de
joie à le voler ! » (scène 3, l. 53). Il le dit à Cléante
dans l’acte II : « Il me donnerait, par ses procédés,
des tentations de le voler » (scène 2, l. 132).
4 Ce vol a permis de faire exploser la folie
d’Harpagon et de le détourner de ses envies de
mariage avec Mariane.
5 La restitution de la cassette n’est plus
essentielle dès lors qu’apparaît le seigneur
Anselme et qu’il est identifié comme le père de
Valère et de Mariane. Apportant une dot à
Mariane et un statut à Valère, il devient le beau-
père idéal pour les enfants d’Harpagon qui ne
s’opposerait plus au mariage de ses enfants. Mais
l’obsession d’Harpagon et l’enquête qu’il va
mener durant tout le dernier acte confèrent un
aspect comique supplémentaire à la pièce.
6 À la fin de la pièce, le personnage
d’Harpagon ne sait plus se réjouir du bonheur de
ses enfants, ni même de la prodigalité du sei-
gneur Anselme. On l’a vu amoureux, on l’a vu
intéressé au qu’en-dira-t-on… Il est à présent pris
d’une obsession maladive pour sa cassette qui lui
fait oublier tout le reste. Voir un homme sombrer
dans la folie peut-il être comique ?
- MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011 19
 FICHE ÉLÈVE 1 ÉTUDE DE TEX TE

Les scènes d’exposition

(acte I, scènes 1 et 2)
Les personnages présents c) Quelles questions se pose le spectateur sur Valère à la fin de
ces deux scènes ?
Trois personnages sont sur scène. Élise et Valère pour la scène
1, Élise et Cléante pour la scène 2. 1. ................................................................................................
Quels sont leurs liens ? 2. ................................................................................................
Élise et Valère sont .....................................................................
Élise est la .......................... de Cléante. Cléante
Relevez toutes les informations concernant chaque personnage, a) Relevez des informations sur Cléante
afin de dresser son portrait. SON CARACTÈRE, SON ÉTAT D’ESPRIT RÉFÉRENCES
Proche alliée de .............................................. Scène 2, l. ……….
Élise
a) Relevez des informations sur Élise Amoureux de ................................................. Scène 2

SON CARACTÈRE, SA VIE RÉFÉRENCES .......................................................................... Scène 2, l. 8-21

SON ÉTAT D’ESPRIT
...................................... Scène 1, l. 1-4 Il souffre de l’avarice de son père Scène 2, l. ………..

Amoureuse de ............. Scène 1

.......................................................................... Scène 2, l. 75-82
Elle craint son père ....... Scène 1, l. …..
b) Portrait de Cléante
Scène 1,
...................................... l. 45-50
....................................................................................................
Proche alliée de ............ Scène 1, l. …... ....................................................................................................
b) Portrait d’Élise c) Quelles questions se pose le spectateur sur l’avenir de
Cléante à la fin de ces deux scènes ?
....................................................................................................
1. ................................................................................................
....................................................................................................
2. ................................................................................................
c) Quelle question se pose le spectateur sur l’avenir d’Élise à la
fin de ces deux scènes ?
Un personnage absent : Mariane
.................................................................................................... a) Relevez des informations sur Mariane
SON CARACTÈRE,
Valère SON ÉTAT D’ESPRIT SA VIE RÉFÉRENCES
a) Relevez des informations sur Valère
.................................... Scène 2, l. 38-42
SON CARACTÈRE, SA VIE RÉFÉRENCES
SON ÉTAT D’ESPRIT
...................................... Scène 2, l. 42-46
Scène 1,
Amoureux de ........... Scène 2,
l. ……….
...................................... l. ……….
...................................... Scène 1,
...................................... l. 66-70 b) Portrait de Mariane

Il ment pour plaire. ...................................... Scène 1, ....................................................................................................

C’est un flatteur. ...................................... l. ……… c) Quelle question se pose le spectateur sur Mariane à la fin de
b) Portrait de Valère ces deux scènes ?

.................................................................................................... ....................................................................................................

20 CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011

 FICHE ÉLÈVE 2 RECHERCHE

À la découverte de Molière
Qui était Molière ?
À partir des informations obtenues par la lecture (p. 173-179),
complétez les phrases suivantes :
Jean-Baptiste .......................... est né le 13 ou le 14 janvier
.......................... Son père exerce le métier de ..........................
du roi, mais le jeune Jean-Baptiste est très influencé par son
grand-père maternel, .......................... .......................... , qui
lui fait découvrir le théâtre comique italien et les grandes tra-
gédies. En .......................... , il abandonne ses études et la
charge de tapissier royal qui lui revenait de droit pour
.................................................... . Il s’allie avec la célèbre
famille de comédiens, les .......................... , et particulière-
ment avec .......................... , pour créer une nouvelle troupe,
.................................................... . En 1644, il signe pour la
première fois de son pseudonyme, .......................... . La troupe
est déjà sur les routes de province fuyant les dettes et cou-
rant après le succès. Pendant .......................... ans, elle va
sillonner les routes de France, parfois protégés parfois chas-
sés. Les comédiens reviennent à Paris en .......................... et
obtiennent la protection de .......................... , frère du roi. Le
roi est enchanté par les comédies de Molière et lui accorde la
salle de .................................................... en alternance avec
les comédiens italiens de .......................... qui sera un maître
L’Avare
Rendez-vous sur le site http://www.toutmoliere.net
A) Dans les œuvres, sélectionnez L’Avare et consultez la notice
pour répondre aux questions :
1 Donnez deux raisons pouvant expliquer le peu de succès de
la pièce à sa création :
– La troupe l’abandonne vite pour ..............................................
– .................................................................................................
2 Citez deux sources importantes de L’Avare :
– littérature romaine : .................................................................
– littérature italienne : ................................................................
B) Dans Molière de A à Z, renseignez-vous sur :
– Armande Béjart qui joue Élise lors de la création de L’Avare :
Recueillez quelques informations sur sa vie.
(Quand vit-elle ? Qui est-elle pour Molière ? Quel genre de rôle
lui confie-t-il ? Qu’a-t-elle fait après la mort de Molière ?)
– La Grange qui joue .......................... lors de la création de
L’Avare :
Recueillez quelques informations sur sa vie.
(Quel est son véritable nom ? Quand vit-il ? Qui est-il pour
Molière ? Quel genre de rôle lui confie-t-il ? Quelle autre fonc-
tion que celle de comédien remplit-il dans la troupe ? Qu’a-t-il
fait après la mort de Molière ?)

pour Molière. Le dramaturge, à la demande du roi, écrit pièce

sur pièce. Certaines ont beaucoup de succès, d’autres provo-
quent des scandales parce qu’elles peignent la société sans
complaisance et heurtent les mentalités de l’époque. En 1668,
Molière crée .......................... , longue comédie en prose et en
cinq actes, qui n’est guère appréciée à sa création. Il meurt
le .................................................... après la ..........................
représentation du .......................... .......................... . Sa
troupe reprend les représentations quelques jours après
sa mort et devient en ................... , sur ordre du Roi, la
.................................................... .

Quelques œuvres à retenir :

1664 : ..........................
.......... : L’Avare
1670 : ..........................
1671 : ..........................
Harpagon et sa cassette, joué par Michel Aumont,
.......... : Le Malade imaginaire mise en scène de Jean-Paul Roussillon, 1969.

CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011 21

 FICHE ÉLÈVE 3 ÉTUDE DE TEX TE
Michel Tremblay, Les Belles-Sœurs
Compréhension du texte (extrait p. 161-163)
1 Après avoir lu le texte, expliquez ce que sont les timbres
et les livrets.
....................................................................................................
....................................................................................................
....................................................................................................
2 Qu’est-il arrivé aux livrets et aux timbres de Germaine
Lauzon ?
....................................................................................................
3 « Où sont mes timbres ? » Comment réagissent les
femmes à la question de Germaine Lauzon ?
....................................................................................................
....................................................................................................
4 Trois femmes ont des réactions différentes, lesquelles ?
Citez leur nom et leur réaction.
Première femme : ......................................................................
Sa réaction : ...............................................................................
Deuxième femme : .....................................................................
Sa réaction : ...............................................................................
Troisième femme : .....................................................................
Sa réaction : ..............................................................................
5 Germaine Lauzon se rend-elle compte de l’attitude de
ces trois femmes ? Justifiez votre réponse en citant un
extrait du texte.
....................................................................................................
....................................................................................................
6 Comment expliquez-vous l’attitude de Germaine
Lauzon ?
....................................................................................................
....................................................................................................
Le thème de l’avarice
7 Qui est avare ?
....................................................................................................
....................................................................................................
22 CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011
8 En quoi la situation de Germaine Lauzon diffère-t-elle de
celle d’Harpagon ?
....................................................................................................
....................................................................................................
9 En quoi son attitude ressemble-t-elle à celle d’Harpagon ?
....................................................................................................
....................................................................................................
10 Peut-on parler d’avarice pour Germaine Lauzon ? Expli-
quez votre réponse.
....................................................................................................
....................................................................................................
Écriture
Écrivez la suite de la dernière réplique de Germaine Lauzon,
comme si elle commençait un monologue. Après ses lamen-
tations, elle accuse et essaie de comprendre l’attitude de ses
belles-sœurs, de ses amies et de ses sœurs.
Documentation
La pièce, écrite en joual et représentée pour la première fois
en 1968, a révolutionné la littérature québécoise et lancé un
de ses plus grands auteurs contemporains, Michel Tremblay.
Quarante ans plus tard, elle revient à l’affiche sous forme de
comédie musicale. Elle sera jouée à Paris en mars 2012. Faites
une recherche sur un des sujets suivants en utilisant les liens
proposés. Vous présenterez un compte rendu oral (de cinq à dix
minutes) de ce que vous aurez appris.
Sur l’œuvre de Michel Tremblay :
http://www.ent-nts.ca/fr/actualites/prix/1999.aspx
http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.
shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2010/
CBF/CestBienMeilleurLeMatin201011040815_1.asx
Sur la pièce en 1968 et son histoire :
http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/evenements/1957.html
http://www.youtube.com/watch?v=284GL3x3ys0&feature=related
Sur la langue de la pièce, le joual :
http://agora.qc.ca/francophonie.nsf/Dossiers/Joual
http://www.youtube.com/watch?v=lf7kw_
kKvWk&feature=related
Sur la création de la comédie musicale :
http://www.belles-soeurs.ca/spectacle.php
http://www.youtube.com/watch?v=dY2VI2SFlt4&feature=related
 FICHE ÉLÈVE 4 LEXIQUE
Le vocabulaire du dialogue théâtral
Complétez les définitions suivantes grâce aux mots ci-dessous
(un mot peut être utilisé plusieurs fois) et à la lecture de la pièce
(particulièrement à celle de l’acte I).
Liste de mots : à part – acte – aparté – didascalie – dramaturge –
exposition – Harpagon – metteur en scène – monologue –
public – réplique – scène – tirade
Un .......................... est un auteur de pièces de théâtre, qu’il
écrive des drames ou des comédies.
Les divisions de la pièce
L’Avare est divisée en cinq .........................., découpant la pièce
en cinq grands moments. Le premier .......................... est celui
où l’auteur expose les enjeux de la pièce, les personnages et les
liens qui les unissent ou les opposent : c’est l’...........................
Le dernier .......................... est celui où se résolvent les pro-
blèmes et où se défont les nœuds qui se sont formés, c’est le
.......................... .
Gravure par Desenne et Nargeot, L’Avare, Acte I, scène 3.
Les .......................... sont eux-mêmes divisés en ...........................
On change de .......................... chaque fois qu’un personnage
entre ou sort. Le premier .......................... de L’Avare compte
cinq .......................... .
Le dialogue théâtral est composé :
1. Des .......................... qui constituent le rôle de chaque
acteur. Les .......................... sont prononcées sur scène.
Une .......................... peut être longue, on parle alors de
.......................... . Il y en a plusieurs dans la scène 1 de l’acte I,
dont une prononcée par Élise, de la ligne ............. à la ligne
.............. Dans une .......................... , un personnage peut expri-
mer ses sentiments ou ses opinions, il peut aussi raconter un
épisode qui ne sera pas joué sur scène, mais qui éclaire l’intri-
gue.
Dans la .......................... d’Élise (acte I,scène 1), elle exprime
ses sentiments (lignes … à …), puis raconte sa rencontre avec
Valère (lignes … à …), avant de revenir à ses sentiments (lignes
… à …).
Les .......................... peuvent aussi être courtes et s’enchaîner
rapidement, afin d’exprimer un moment de tension entre
les personnages. C’est le cas dans la scène 3 de l’acte I entre
Harpagon et La Flèche (lignes … à …).
La .......................... se nomme .......................... quand un
personnage est sur scène et parle sans que les autres per-
sonnages ne l’entendent. Il s’adresse alors directement au
.......................... Cette .......................... est souvent pré-
cédée de la .......................... ( .......................... ). Ainsi, le fait
.......................... dans la scène 3 de l’acte I : ligne …
Quand un personnage est seul sur scène et parle, pour lui-
même et pour le .......................... , c’est un ..........................
L’Avare en compte un fort célèbre : acte …, scène ….
2. Des .......................... , présentées en italiques ou / et entre
parenthèses, qui constituent les indications scéniques données
par le .......................... au ....................................... , à l’acteur et
aux techniciens qui montent la pièce.
Ces .......................... donnent des informations au début de
l’acte sur le .......................... , au début des répliques sur le
.......................... que doit employer le comédien et sur les
.......................... qu’il peut faire.
Relevez deux .......................... , acte I, scène 3 : ligne … et
ligne …
Molière étant ....................................... des pièces qu’il écrivait
utilise peu de .......................... Cela comporte un avantage et
un inconvénient. Lesquels ?
– Avantage : ...............................................................................
– Inconvénient : ..........................................................................
CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011 23
 FICHE ÉLÈVE 5 EXERCICES D E LANGUE
La négation et l’interrogation
La négation
La négation s’exprime par l’ajout de deux mots dans la phrase
affirmative : ne + un mot exprimant la négation.
Relevez des phrases négatives dans la scène 4 de l’acte I de
L’Avare (l. 85-183) et classez-les selon la classe grammaticale du
mot exprimant la négation.
Vous soulignerez les deux mots de négation :
Ne + adverbe :
Ne… pas… : ...............................................................................
Ne… point… : ............................................................................
Ne + conjonction de coordination : ............................................
Ne + pronom : ............................................................................
Ne + déterminant : .....................................................................
Exercices
1 Mettez les phrases suivantes à la forme négative en uti-
lisant les mots de négation indiqués :
1. Il reste un enfant de son premier mariage (ne + aucun) :
....................................................................................................
2. Aussi a-t-elle tort tout à fait (ne + pas) :
....................................................................................................
3. Je vous ai tout pris (ne + rien) : ...............................................
4. Je leur ai découvert votre nom et votre logis (ne + ni…ni…) :
....................................................................................................
5. Je veux toujours m’y fier (ne + jamais) :
....................................................................................................
2 Mettez les phrases suivantes à la forme négative en
utilisant les mots de négation de la classe grammaticale
indiquée :
1. Un engagement se doit toujours faire (ne + adverbe) :
....................................................................................................
2. Je dis tout (ne + pronom) : .....................................................
3. Mettez-vous en peine (ne + adverbe) :
....................................................................................................
4. Cela reçoit une contradiction (ne + déterminant) :
....................................................................................................
24 CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011
L’interrogation
L’interrogation présente des formes différentes selon le niveau
de langue.
Niveau familier : ajout d’un point d’interrogation à une phrase
déclarative.
Niveau courant : emploi de « est-ce que… » et du point d’inter-
rogation.
Niveau soutenu : inversion du sujet et du verbe et ajout du point
d’interrogation.
Application
Transposez ces phrases de niveau de langue soutenu en
langage courant et familier :
1. « Est-ce être votre ennemi que de dire que vous avez du
bien ? » (l. 55)
Niveau courant : .........................................................................
....................................................................................................
Niveau familier : ..........................................................................
....................................................................................................
2. « Que sais-je ? » (l. 69)
Niveau courant : .........................................................................
Niveau familier : ..........................................................................
3. « Où pouvez-vous donc prendre de quoi entretenir l’état que
vous portez ? » (l. 69)
Niveau courant : .........................................................................
....................................................................................................
Niveau familier : ..........................................................................
....................................................................................................
4. « Ne croyez-vous pas qu’une fille comme cela mériterait que
l’on songeât à elle ? » (l. 116)
Niveau courant : .........................................................................
....................................................................................................
Niveau familier : ..........................................................................
....................................................................................................
5. « Te rendras-tu à son jugement ? » (l. 187)
Niveau courant : .........................................................................
Niveau familier : ..........................................................................
 FICHE ÉLÈVE 6 ÉTUDE DE TEX TE

Un peu de mathématiques
Étude de l’acte II, scènes 1 et 2 2 Complétez le tableau avec la liste des biens donnés par
le prêteur :
« Le plus honnête homme qu’il se pourra » BIEN BIEN BIEN
OU OBJET CÉDÉ OU OBJET CÉDÉ OU OBJET CÉDÉ
(lecture de la scène 1, l. 1 à 44)
1 .......................... 3 .......................... 1 trou-madame
1 Qu’est-ce qu’un courtier ? Par quel autre nom est-il dési- de 130 cm avec leurs fourches (ou ..........................)

gné ? Qui est le courtier dans la pièce ? 6 .......................... 1 .......................... 1 damier

2 Qu’est-ce qu’un prêteur ? Couvre-lit, tissus,
tentures…
3 Que sait-on du prêteur dont il est question ?
1 ..........................
4 Qu’est-ce qu’un emprunteur ? en noyer
à briques
1 jeu
2 ............. et 3
..........................
............. pour distiller
1 .......................... 1 peau
de .......................... .

5 Qui emprunte ? Que sait le prêteur de ses ressources 3 Cléante estime que ces objets valent à peine 3 000
financières ? euros. Que pensez-vous de cette évaluation ?

6 Combien veut-il emprunter ? Convertissez la somme en 4 Combien le prêteur prétend-il que cela vaut ? (Convertis-
euros. sez la somme en euros.)

5 Pour l’équivalent de quelle somme les laisse-t-il ?

(Convertissez la somme en euros.)
« Il faut bien que je consente à tout »
(lecture de la scène 1, l. 45 à 72) 6 Combien Cléante pense-t-il en tirer ? (Convertissez la
somme en euros.)
1 Quel est le premier taux d’intérêt annoncé ?
Il emprunte au denier ............... , c’est-à-dire à ................... %
« Une action méritoire » (lecture de la scène 1,
2 À combien montent les intérêts à payer en euros ? l. 119 à 135)
( S o m m e e m p r u n t é e = ............... ) x ............... % =
............... euros 1 Qu’est-ce que Cléante décide de faire ? Que souhaite-t-il
à son père ?
3 Quel est le réel taux d’intérêt annoncé par le prêteur :
(1 er taux = ............... %) + (2 e taux = ............... %) = 2 Qu’est-ce que La Flèche déclare pour la deuxième fois à
............... % propos de l’argent d’Harpagon ?

4 À combien montent finalement les intérêts à payer en

euros ? « Qui est plus criminel ? » (lecture de la scène 2)
( S o m m e e m p r u n t é e = ............... ) x ............... % =
............... euros 1 Que sait Harpagon sur la famille de l’emprunteur au
5 Accepteriez-vous d’emprunter avec ces intérêts ? début de la scène ?
Pourquoi Cléante accepte-t-il ? 2 Que craint d’abord Cléante quand il aperçoit son père
avec Maître Simon ?

3 Pourquoi une telle rencontre a-t-elle lieu ?

« Quelques petites conditions »
(lecture de la scène 1, l. 73 à 118) 4 Que découvrent finalement Cléante, Harpagon et le lec-
teur durant cette scène ?
1 Quelle somme le prêteur prête-t-il en objets et biens
divers ? Convertissez-la en euros. 5 La transaction se fera-t-elle ? Pourquoi ?

CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011 25

 FICHE ÉLÈVE 7 ÉTUDE DE TEX TE
Deux scènes de commedia dell’arte
Ces scènes sont écrites à partir de canevas connus de la comme-
dia dell’arte, que vous allez retrouver.
Étude de texte : acte III, scène 2
La symétrie de la scène
Coupez la scène en deux temps, précisez à chaque fois quel
personnage domine l’autre, qui recule et qui avance, sur quel
ton les personnages prononcent leurs répliques :
– Premier temps : ligne 1 à …
C’est .......................... qui domine sur ..........................
C’est .......................... qui recule et .......................... qui avance.
Valère prononce ses répliques sur un ton ..........................
Maître Jacques prononce ses répliques sur un ton ..........................
– Deuxième temps : ligne … à la fin.
C’est .......................... qui domine sur ..........................
C’est .......................... qui recule et .......................... qui avance.
Valère prononce ses répliques sur un ton ..........................
Maître Jacques prononce ses répliques sur un ton ..........................
Quel mot déclenche le retournement de situation ? ...................
Le rythme des répliques
Il y a une alternance de répliques longues et de répliques courtes.
Dans la première partie, qui prononce les répliques les plus
longues ? ....................................................................................
Dans la deuxième partie, qui prononce les répliques longues ?
....................................................................................................
Qu’est-ce que cela accentue ?
....................................................................................................
Des rapports inversés
En temps normal, lequel des deux personnages est supérieur à
l’autre et devrait dominer ? Pourquoi ?
....................................................................................................
Qui domine au début de la scène ? ............................................
Qui domine à la fin de la scène ? ................................................
La scène a-t-elle finalement modifié ces rapports de domination ?
....................................................................................................
Un jeu scénique
Sur quel élément burlesque se conclut la scène ?
....................................................................................................
Comment se terminait la scène précédente (p. 79) ?
....................................................................................................
26 CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011
Pourrait-on supprimer cette scène et comprendre la pièce ?
....................................................................................................
Quel est l’intérêt de cette scène dans l’ensemble de la pièce ?
....................................................................................................
Étude de texte : acte IV, scène 4
La symétrie de la scène
Précisez le rôle de Maître Jacques dans la scène :
....................................................................................................
Coupez la scène en suivant le plan indiqué :
– Premier temps : Maître Jacques passe rapidement d’un per-
sonnage à l’autre : ligne 1 à ...
– Deuxième temps : Maître Jacques s’entretient avec ...................
sans que ................... n’entende : ligne … à …
– Troisième temps : Maître Jacques s’entretient avec ...................
sans que ................... n’entende : ligne … à …
– Quatrième temps : Maître Jacques s’entretient avec ...................
sans que ................... n’entende : ligne … à …
– Cinquième temps : Maître Jacques s’entretient avec
................... sans que ................... n’entende : ligne … à …
– Sixième temps : Maître Jacques passe rapidement d’un person-
nage à l’autre et réunit les deux personnages : ligne … à la fin.
Un jeu scénique
Par quel élément comique se conclut la scène ?
....................................................................................................
Qu’est-ce que cet élément rappelle au spectateur ?
....................................................................................................
Maître Jacques a-t-il bien joué son rôle ?
....................................................................................................
Comment se terminait la scène précédente (p. 107) ?
....................................................................................................
Comment se termine la scène suivante (p. 112) ?
....................................................................................................
Si l’on supprimait cette scène, quelle autre scène faudrait-il éga-
lement supprimer pour bien comprendre la pièce ?
....................................................................................................
La scène a apparemment modifié la situation. L’a-t-elle réelle-
ment modifiée ?
....................................................................................................
Quel est l’intérêt de cette scène dans l’ensemble de la pièce ?
....................................................................................................
 FICHE ÉLÈVE 8 LECTURE D’IMA GES

Les représentations d’Harpagon

L’édition « Classico-collège » propose cinq représentations
4 Pour chaque image, identifiez la scène de la photo-
d’Harpagon sur trois battants de la couverture. Regardez-les et
graphie et, quand cela est possible, la réplique prononcée.
répondez aux questions suivantes.

1 Référencez chaque photographie, en les classant par

Photo 1 Acte ……, scène …… ................................................
ordre chronologique. Photo 2 Acte ……, scène …… ................................................
Acteur Année
Metteur Lieu (théâtre)
jouant de Photo 3 Acte ……, scène …… ................................................
en scène de création
Harpagon création
Photo 4 Acte ……, scène …… ................................................
Photo 1 ...................... ...................... 1944 ......................
Photo 5 Acte ……, scène …… ................................................
Photo 2 ...................... ...................... 1980 Film

Photo 3 ...................... ...................... 1986 ...................... 5 Laquelle de ces interprétations d’Harpagon ressemble le
plus à l’idée que vous vous faites du personnage ? Justifiez
Photo 4 ...................... ...................... 2004 ...................... votre réponse en citant un ou plusieurs extraits du texte de
L’Avare :
Photo 5 ...................... ...................... 2009 ......................
....................................................................................................
2 Trouvez trois adjectifs pour qualifier chaque Harpa- ....................................................................................................
gon (mimique, attitude, costume…).
....................................................................................................
Expression
Attitude, corps… Costume ....................................................................................................
du visage
....................................................................................................
Photo 1 .......................... .......................... ..........................
....................................................................................................
Photo 2 .......................... .......................... ..........................
....................................................................................................
Photo 3 .......................... .......................... .......................... ....................................................................................................

Photo 4 .......................... .......................... .......................... 6 Choisissez un des cinq Harpagon et décrivez-le dans un
texte en insérant les trois adjectifs trouvés et sans oublier
Photo 5 .......................... .......................... ..........................
le décor (quand cela est possible).

3 Quel est, selon vous, l’élément essentiel du décor. … ................................................................................................

Que traduit-il du personnage ? ....................................................................................................

Élément du décor Signification ....................................................................................................

....................................................................................................
Photo 1 ......................................... .........................................
....................................................................................................
Photo 2 ......................................... .........................................
....................................................................................................
Photo 3 ......................................... ......................................... ....................................................................................................

Photo 4 ......................................... ......................................... ....................................................................................................

....................................................................................................
Photo 5 ......................................... .........................................
....................................................................................................

CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011 27

 FICHE ÉLÈVE 9 ÉTU DE DE TEX TE

Étude d’un quiproquo : acte V, scène 3

Ligne 29 à 35 : Pour Harpagon, son argent est son
Mise en place du quiproquo ....................................... , termes que l’on emploie plutôt au sens
1 Qu’est-ce qu’un quiproquo ? Cherchez le mot et recopiez figuré pour ......................................................................................
sa définition (http://atilf.atilf.fr/). Ligne 54 à 59 : Harpagon parle du vol de .......................... , mot
tendre utilisé pour désigner ............................................................
....................................................................................................
Ligne 90 à 94 : Harpagon demande si Valère a ..........................
....................................................................................................
à la cassette. Ceci offense Valère, car ............................................
2 Quatre personnages sont sur scène. Entre quels person-
nages a lieu le quiproquo ?
Sortir de l’impasse
… ................................................................................................
1 Qu’est-ce qui aveugle à ce point les deux personnages ?
3 Pourquoi les deux autres personnages ne réagissent-ils
pas et ne le font-ils pas cesser ? ....................................................................................................
2 À quel moment Harpagon a-t-il un premier doute sur la
....................................................................................................
cohérence des propos de Valère ?
....................................................................................................
....................................................................................................
4 Pourquoi le spectateur sait qu’il s’agit d’un quiproquo ?
3 Comment justifie-t-il cette incohérence ? Justifiez en
.................................................................................................... citant le texte.
....................................................................................................
....................................................................................................
5 Quelle phrase d’Harpagon va créer la confusion au
4 Quand Harpagon comprend-il ce qu’il se passe ?
début de la scène ?
....................................................................................................
....................................................................................................
5 Harpagon tient-il encore Valère pour son voleur ?
....................................................................................................
....................................................................................................
De quoi parlent-ils ? 6 Valère a-t-il compris qu’il y avait eu un quiproquo ?
1 Complétez le tableau en précisant de quoi parle Pourquoi ?
chaque personnage dans l’extrait indiqué.
....................................................................................................
Extrait Harpagon Valère ....................................................................................................
Ligne 6 à 28 ...................................... ......................................
...................................... ...................................... Écriture
Ligne 29 à 89 ...................................... ......................................
Rédigez un quiproquo entre deux personnages qui se résout
Ligne 90 à 104 ...................................... ...................................... soit en fou rire quand ils comprennent leur erreur, soit en
dispute ou par le départ de l’un d’eux s’ils ne la compren-
...................................... ......................................
nent pas.
Ligne 105 ...................................... ...................................... Adoptez la présentation et la forme d’un dialogue théâtral
à 115
...................................... ...................................... en insérant des didascalies.
2 Relevez plusieurs mots polysémiques qui expliquent le Pour enrichir votre quiproquo, n’hésitez pas à jouer sur les
sens parfois doubles des mots (la clé, le trésor, le tailleur, la
quiproquo :
chemise…) ou sur les homonymes (coût ou coup / la cour,
Ligne 4 à 11 : le vol est appelé .........................., ce qui peut cor- le court ou le court / compte ou conte / mer, maire, ou
respondre aussi .......................................................................... mère…).

28 CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011

FICHE ÉL ÈVE 10 MOTS MÊLÉS

À vous de jouer !
Dans la grille de mots mêlés, retrouvez vingt mots en lien avec l’univers théâtral, Molière et L’Avare.
Les mots peuvent être écrits dans tous les sens : horizontal, vertical ou bien diagonal, de haut en bas ou de bas en haut, de gauche à droite
comme de droite à gauche. Les lettres peuvent servir pour former plusieurs mots.
Dès que vous trouvez un mot, répertoriez-le dans le fichier ci-dessous (les emplacements pour les mots sont classés par ordre alphabétique
et les tirets correspondent au nombre de lettres manquantes).
DOT et ACTE sont donnés en exemple (en caractères gras) dans la grille.
Avec les lettres restantes, vous pourrez composer un nom bien connu.

Liste de mots à compléter : H_______

M_______
ACTE M______
A______ M______
A_____ M________
A____ Q________
B____ R_______
C_______ S____
C______ T_____
D_________ V_____
DOT V_____
E____
F______
Lettres restantes en vrac :
____________________

Nom créé avec les lettres restantes :

____ ________ ________

M A R I A G E S C E N E

A O Q U C E P E L H L T

R N N I T O D O E A S T

I B N O E T A V A R E E

A N S E L M E O N P T S

N O T A B O A L T A R S

E D A R I T G E E G A A

Q U I P R O Q U O O P C

E A M O L I E R E N A I

V A L E R E P L I Q U E

F R O S I N E L I S E T

D I D A S C A L I E P J

CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011 29

 CO RR IGÉS

Corrigés des fiches élève

Fiche 1 page 20 Questions : 1. Cléante trouvera-t-il l’argent
qui lui est nécessaire pour aider Mariane ? –
3 Les femmes revendiquent le droit de prendre
Les scènes d’exposition 2. Cléante réussira-t-il à l’épouser contre son
les livrets, puisqu’elles ont collé les timbres. Elles
(acte I, scènes 1 et 2) n’ont plus aucun scrupule et se battent pour
rival de père ?
récupérer les précieux timbres, avant de s’enfuir.
Dans ces deux scènes d’exposition, il y a
quatre jeunes gens. Élise et Valère sont Un personnage absent : Mariane 4 Pierrette Guérin. Sa réaction : Elle aide
amants. Élise est la sœur de Cléante. Germaine et veut la consoler, mais Germaine
SON
CARACTÈRE, la repousse.
Élise SON ÉTAT SA VIE RÉFÉRENCES Linda Lauzon (sa fille). Sa réaction : Elle laisse
D’ESPRIT faire sans bouger et ne pense qu’au travail
SON
CARACTÈRE, Jeune, aimable Scène 2, pour remettre la maison en ordre.
SON ÉTAT SA VIE RÉFÉRENCES l. 38-42 Lise. Sa réaction : Elle laisse faire sans bouger.
D’ESPRIT Elle soigne sa Scène 2, 5 Germaine Lauzon ne se rend pas compte
Mélancolique Scène 1, l. 1-4 mère malade. l. 42-46 de leur attitude. Elle les associe aux autres et
Amoureuse Scène 1 Elle est pauvre. Scène 2, elle repousse Pierrette : « Parle-moé pas ! Va-
de Valère. l. 54-56 t’en ! T’es pas mieux que les autres ! »
Elle craint Scène 1, l. 15 Question : Qui Mariane épousera-t-elle ? 6 Germaine est aveuglée par la disparition
son père. des ses timbres et de ses livrets.
Valère Scène 1, 7 Les belles-sœurs et les femmes venues
l’a sauvée l. 45-50
de la noyade. Fiche 2 page 21 aider Germaine Lauzon sont avides et veulent
amasser un maximum de timbres. On ne sait
Proche alliée de Scène 1, l. 95 À la découverte de Molière pas si elle veulent ensuite garder l’argent
Cléante, Jean-Baptiste Poquelin […] 1622. […] tapis- comme un avare ou le dépenser comme pré-
son frère. sier du roi […] Louis Cressé […]. En 1643, voyait de le faire Germaine.
[…] devenir comédien. […] les Béjart
Question : Élise pourra-t-elle épouser Valère ? 8 Germaine Lauzon n’aurait jamais dû avoir
[…] avec Madeleine Béjart […] L’Illustre
Théâtre. […] Molière. […] Pendant treize ans cet argent. Elle est pauvre et gagne un
Valère concours. Une telle somme est pour elle quelque
[…] à Paris en 1658 […] Monsieur […] la salle
SON de Petit-Bourbon […] Scaramouche […] En chose d’inaccessible et elle veut l’utiliser pour
CARACTÈRE, SA VIE RÉFÉRENCES 1668, Molière crée L’Avare […] Il meurt le 17 améliorer son quotidien, non pour la thésauriser.
SON ÉTAT 9 Cependant, comme Harpagon, elle entre
D’ESPRIT février 1673 après la quatrième représenta-
tion du Malade imaginaire. […] en 1680 […] dans un désespoir proche de la folie quand elle
Amoureux Scène 1,
Comédie-Française. s’aperçoit qu’on l’a volée. Elle ne voit plus ses
d’Élise. l. 22-23
[…] 1664 : Le Tartuffe. – 1668 : L’Avare. – alliées et ses proches, mais seulement l’argent.
Il recherche Scène 1, 1670 : Le Bourgeois Gentilhomme. – 1671 : 10 Germaine Lauzon est aveuglée par l’argent
ses parents l. 66-70 Les Fourberies de Scapin. – 1673 : Le Malade
dont il est et les richesses, car elle est pauvre. Elle ne
imaginaire. pense plus qu’à cela : l’argent est pour elle un
sans nouvelle.
1 La troupe l’abandonne vite pour reprendre moyen de vivre mieux et non un trésor à gar-
Il ment pour Il est Scène 1,
Le Tartuffe qui n’est plus censurée. C’est une der. Elle ressemble à Harpagon dans son oubli
plaire. C’est un l’intendant l. 73-89
comédie en prose, ce qui est inhabituel. des autres : elle ne voit plus le soutien de Pier-
flatteur. d’Harpagon
2 Littérature romaine : Plaute, Aulularia. Litté- rette et on imagine qu’elle n’a parlé, dans la
pour être
rature italienne : l’Arioste, I Suppositi. pièce, que de ce que cela lui apportera à elle
près d’Élise.
sans penser que les femmes qui sont venues
Questions : 1. Valère retrouvera-t-il ses l’aider n’ont rien à y gagner.
parents ? – 2. Pourra-t-il épouser Élise ?

Cléante
SON CARACTÈRE,
SON ÉTAT D’ESPRIT
Proche allié d’Élise, sa sœur.
Amoureux de Mariane.
Soumis à son père, malgré
lui.
Il souffre de l’avarice
de son père.
Il est prêt à partir
pour vivre son amour.
Fiche 3 page 22
Michel Tremblay, Les Belles-Sœurs
RÉFÉRENCES 1 Germaine Lauzon a gagné des livrets sur
Scène 2, l. 1-2 lesquels elle doit coller des timbres. Chaque
livret rempli s’échange contre une somme
Scène 2
d’argent. Vu le nombre de livrets et de timbres
Scène 2, l. 8-21 qu’elle a gagné, elle aura une belle somme
d’argent quand elle les aura tous collés.
Scène 2, l. 56-73 2 Les femmes qu’elle a invitées pour l’aider à
coller les timbres sur les livrets en ont mis
Scène 2, l. 75-82 d’abord quelques-uns dans leur sac à main, puis
un peu plus… jusqu’à ce qu’il n’en reste plus.
Fiche 4 page 23
Le vocabulaire du dialogue théâtral
Un dramaturge […] en cinq actes […]. Le
premier acte […] c’est l’exposition. Le dernier
acte […] c’est le dénouement. Les actes […]
scènes. On change de scène […]. Le premier
acte de L’Avare compte cinq scènes.
1. Des répliques […] Les répliques […].
Une réplique […] tirade […] de la l. 41 à la
l. 58. Dans une tirade […]. Dans la tirade
d’Élise […] (l. 41 à 45), […] (l. 45 à 54), […]

30 CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011


(l. 54 à 58). Les répliques […] (l. 38 à 102).
La réplique se nomme aparté […] public.
Cette réplique […] la didascalie (à part). […]
Harpagon […] l. 30. […] public, c’est un
monologue. […] acte IV, scène 7.
2. Des didascalies, […] dramaturge au met-
teur en scène […]. Ces didascalies […] le
décor, […] le ton […] sur les gestes. […]
didascalies […] : l. 30, 36, 49, 60, 90.
[…] metteur en scène […] didascalies. […]
Avantage : Le metteur en scène a plus de
liberté pour interpréter le texte.
Inconvénient : Le texte est parfois ambigu
et cette ambiguïté est difficile à résoudre.
Fiche 5 page 24
La négation et l’interrogation
La négation
Ne… pas… : « Ne croyez-vous pas… »
(l. 116) ; « Cela ne sera pas » (l. 166).
Ne… point… : « Ne vous alarmez point »
(l. 102) ; « Tu ne te tueras point » (l. 175).
Ne + conjonction de coordination : « Vous
n’aurez ni l’un ni l’autre… » (l. 103)
Ne + pronom : « Cela ne sera rien » (l. 145) ;
« Il n’y a rien à redire » (l.180).
Ne + déterminant : « Il ne saurait être approuvé
d’aucune personne raisonnable » (l. 182).
1 1. Il ne reste aucun enfant de son premier
mariage. – 2. Aussi n’a-t-elle pas tort tout à
fait. – 3. Je ne vous ai rien pris. – 4. Je ne leur
ai découvert ni votre nom ni votre logis. –
5. Je ne veux jamais m’y fier.
2 1. Un engagement ne se doit jamais faire.
– 2. Je ne dis rien. – 3. Ne vous mettez pas en
peine. – 4. Cela ne reçoit aucune contradiction.
L’interrogation
1. « Est-ce être votre ennemi que de dire que
vous avez du bien ? » (l. 55) Niveau courant :
Est-ce que c’est être votre ennemi… ? fami-
lier : C’est être votre ennemi que de dire que
vous avez du bien ?
2. « Que sais-je ? » (l. 69) Niveau courant : Qu’est-
ce que je sais ? Niveau familier : Je sais quoi ?
3. « Où pouvez-vous donc prendre de quoi
entretenir l’état que vous portez ? » (l. 69)
Niveau courant : Où est-ce que vous pouvez
prendre de quoi… ? Niveau familier : Vous
pouvez prendre où de quoi entretenir l’état
que vous portez ?
4. « Ne croyez-vous pas qu’une fille comme
cela mériterait que l’on songeât à elle ? »
(l. 116) Niveau courant : Est-ce que vous ne
croyez pas qu’une fille comme cela mérite-
rait… ? Niveau familier : Vous croyez pas
qu’une fille comme cela mériterait… ?
5. « Te rendras-tu à son jugement ? » (l. 187)
Niveau courant : Est-ce que tu te rendras à
son jugement ? Niveau familier : Tu te rendras
à son jugement ?
CORRIGÉS
Fiche 6 page 25 5 Il les laisse pour 30 000 euros (1 000 écus).
Un peu de mathématiques 6 Cléante n’espère pas en tirer plus de
200 écus (3 000 euros).
Lecture de la scène 1, l. 1 à 44
Lecture de la scène 1, l. 119 à 135
1 Un courtier est celui qui gère les transac-
1 Cléante décide d’emprunter et souhaite
tions entre l’emprunteur et le prêteur. « Notre
entremetteur » (l. 46), c’est Maître Simon. qu’Harpagon meure rapidement.
2 Un prêteur prête de l’argent avec des intérêts. 2 La Flèche répète (acte I, scène 3, l. 53)
3 C’est un homme mystérieux qui garde que, bien que n’étant pas voleur, il a envie de
l’anonymat, mais veut des garanties sur la for- voler Harpagon et accomplirait ainsi « une
tune de l’emprunteur. action méritoire ».
4 L’emprunteur est celui qui demande de Lecture de la scène 2
l’agent et qui finance la somme obtenue par 1 Harpagon sait que le jeune homme est
les intérêts.
5 Cléante est réduit à emprunter de l’argent
pressé d’avoir de l’argent et prêt à tout. Il
remboursera vite, car son père ne tardera pas
pour aider Mariane et sa mère. Son prêteur à mourir et est fort riche.
sait que sa mère est morte et qu’il touchera 2 Cléante craint qu’on ait prévenu son père
bientôt l’héritage (à sa majorité) et que son
ou que La Flèche l’ait trahi.
père, très riche, ne va pas tarder à mourir.
3 Cette rencontre a lieu, car Maître Simon
6 Cléante veut emprunter 15 000 francs,
est chez Harpagon au moment où Cléante
soit 150 000 euros.
rentre (l. 18-24).
Lecture de la scène 1, l. 45 à 72 4 Ils découvrent que le prêteur est Harpagon
1 Il emprunte au denier 18, c’est-à-dire à et l’emprunteur Cléante.
5,5 % 5 La transaction ne peut pas se faire,
2 150 000 x 5,5 % = 8 250 euros puisqu’elle servait à assurer le mariage de
Mariane avec Cléante, ce à quoi Harpagon
3 Réel taux d’intérêt annoncé par le prê-
s’oppose.
teur : 5,5 % + 20 % = 25,5 %
4 Finalement les intérêts à payer en euros sont
de 150 000 x 25,5 % = 38 250 euros
Fiche 7 page 26
5 Le taux d’intérêt est inadmissible. Cléante
Deux scènes de commedia dell’arte
l’accepte, car il n’a pas le choix s’il veut aider
Mariane et il pense qu’une fois son père mort, Acte III, scène 2
il pourra rembourser. C’est une très mauvaise – Premier temps : l. 1 à l. 25
opération. C’est Maître Jacques qui domine sur Valère.
Lecture de la scène 1, l. 73 à 118 Valère recule et Maître Jacques avance. Valère
est craintif. Maître Jacques est en colère.
1 La somme est de mille écus, soit
– Deuxième temps : l. 26 à la fin.
30 000 euros. C’est Valère qui domine sur Maître Jacques
2 Liste des biens (cf. tableau) qui recule, alors que Valère avance. Valère
Bien Bien Bien prononce ses répliques sur un ton autoritaire.
ou objet cédé ou objet cédé ou objet cédé Maître Jacques prononce ses répliques sur un
ton de soumission. Le mot « bâton » déclenche
1 lit de 3 mousquets 1 trou-
le retournement de situation.
130 cm avec leurs madame
Dans la première partie, Maître Jacques pro-
fourches (ou billard)
nonce les répliques les plus longues. C’est
6 chaises 1 fourneau à 1 damier Valère dans la deuxième partie. Cela accentue
briques le rapport de force : celui qui parle le plus a le
Couvre- 2 cornues et 1 jeu de l’oie pouvoir.
lit, tissus, 3 récipients En temps normal, Valère, intendant, est supé-
tentures… pour distiller rieur au cuisinier. Maître Jacques domine au
1 table en 1 luth 1 peau de début de la scène. Valère domine à la fin de la
noyer lézard scène. La scène n’a finalement modifié aucun
rapport de domination. La scène se conclut
3 Ces objets sont usagés, la valeur des
sur une bastonnade. La scène précédente
objets a changé depuis le XVIIe siècle, mais la se terminait de la même façon. On pourrait
somme de 3 000 euros annoncée par Cléante supprimer cette scène (elle ne justifie que la
semble assez juste. dénonciation de Valère par Maître Jacques à
4 Le prêteur prétend que cela vaut la scène 2 de l’acte V), mais son intérêt est de
45 000 euros (4 500 livres). faire rire le spectateur.
CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011 31
 CO RR IGÉS

Acte IV, scène 4 De quoi parlent-ils ?

Maître Jacques est désigné comme juge entre
Fiche 9 page 28
Étude d’un quiproquo (acte V, scène 3) 1 Tableau complété
Harpagon et Cléante.
– 1er temps : l. 1 à 14. – 2e temps : Maître Extrait Harpagon Valère
Mise en place du quiproquo
Jacques s’entretient avec Harpagon sans que Ligne 6 Le vol de sa L’emploi
Cléante n’entende : l. 15 à 24. – 3e temps :
1 Méprise, malentendu faisant prendre une à 28 cassette que d’intendant
Maître Jacques s’entretient avec Cléante sans personne, une chose pour une autre. Valère aurait qu’il a pris
qu’Harpagon n’entende : l. 25 à 38. – 4e temps : 2 Le quiproquo a lieu entre Harpagon et fait en se en se cachant
Maître Jacques s’entretient avec Harpagon sans Valère. cachant. pour être près
que Cléante n’entende : l. 39 à 49. – 5e temps : 3 Maître Jacques ne comprend pas qu’il d’Élise.
Maître Jacques s’entretient avec Cléante sans s’agit d’un quiproquo et n’a pas intérêt à clari- Ligne 29 Sa cassette. Élise.
qu’Harpagon n’entende : l. 50 à 60. – 6e temps : fier les choses. Le commissaire ne sait rien. à 89
l. 61 à la fin. Ligne 90 L’intégrité L’honneur d’Élise.
4 Le spectateur sait que Valère n’a pas volé
Harpagon feint de sortir une pièce de sa poche à 104 de l’agent
pour récompenser Maître Jacques, mais ne lui la cassette d’Harpagon.
qu’on lui a volé.
donne rien, cela nous rappelle l’extrême avarice 5 « Comment abuser ainsi de ma bonté, et
Ligne 105 La façon dont La façon dont
du personnage. Maître Jacques n’a pas joué son s’introduire exprès chez moi pour me tra-
à 115 s’est fait le vol. il a convaincu
rôle, puisqu’il n’a rien résolu. La scène précé- hir ? » (l. 9)
Élise.
dente et la scène suivante se terminent par un
désaccord entre le père et le fils. Si l’on suppri-
2 Ligne 4 à 11 : crime, … au fait de voir Élise
mait cette scène, il faudrait également supprimer
la scène suivante (acte IV, scène 5). La scène n’a sans le consentement d’Harpagon.
pas modifié la situation. Son intérêt est pure- Ligne 29 à 35 : son « sang », ses « entrailles »,
ment comique. … au sens figuré pour ses enfants.
Ligne 54 à 59 : vol de son « trésor », mot
tendre utilisé pour désigner son enfant.
Fiche 8 page 27 Ligne 90 à 94 : « touché » à la cassette. …car
Les représentations d’Harpagon il pense toujours qu’Harpagon parle d’Élise.
1 Classer les photos
Acteur jouant Année Lieu (théâtre) Sortir de l’impasse
Metteur en scène
Harpagon de création de création
1 Valère est aveuglé par la passion amou-
Photo 1 Charles Dullin Jacques Copeau 1944 Théâtre de la Cité
reuse ; Harpagon est obsédé par son argent.
Photo 2 Louis de Funès Jean Girault (réalisateur) 1980 Film
2 Harpagon a un premier doute dès la l. 43
Photo 3 Michel Serrault Roger Planchon 1986 TNP, Lyon
(voire l. 37).
Photo 4 Bernard Lefebvre Sissia Buggy 2004 Espace Marais
Photo 5 Denis Podalydès Catherine Hiegel 2009 Comédie-Française
3 Il pense que la possession de la cassette et
la peur d’être jugé font perdre la tête à Valère
2 Décrire Harpagon (l. 112).
Expression du visage Attitude, corps… Costume 4 Ligne 120.
Photo 1 Triste Calme, passif Sobre 5 Harpagon tient toujours Valère pour son
Photo 2 Séducteur, jovial Burlesque Voyant, exubérant voleur (l. 125-127).
Photo 3 Peu visible : grave Spectral Monacal 6 Valère ne comprend pas le quiproquo. Il
Photo 4 Sournois, méfiant Voûté, renfermé Simple et sobre est entièrement à son amour enfin possible,
Photo 5 Soucieux Grave, attentif Sobre, avec une fraise rouge (à la main) puisqu’il a retrouvé son identité (l. 128) et ne
sait pas que la cassette d’Harpagon a été
3 L’importance du décor volée.
Élément du décor Signification
Photo 1 Mobilier simple et bourgeois Maison bourgeoise
Photo 2 Une page de L’Avare agrandie au mur Rappel de l’origine théâtrale du texte
Photo 3 Mur craquelé Maison sans entretien ni décor Fiche 10 page 29
Photo 4 Fond bleu et noir Même étoffe rude que l’habit d’Harpagon À vous de jouer !
Photo 5 Escalier monumental Maison bourgeoise Mots à trouver : Acte – Anselme – Aparté –
Avare – Bâton – Cassette – Cléante – Didas-
4 Identifier des moments-clés calie – Dot – Élise – Frosine – Harpagon –
Mariages – Mariane – Molière – Monologue –
Photo 1 Acte V, scène 6 Fin de la scène et de la pièce
Quiproquo – Réplique – Scène – Tirade –
Photo 2 Acte III, scène 5 « Ne vous offensez pas… » (l. 1-8) Valère – Voleur
Photo 3 Acte IV, scène 7 « Qui est-ce ? Arrête » (l. 6-7) Nom caché : Jean Baptiste Poquelin
Photo 4 Acte V, scène 6 Fin de la scène et de la pièce
Photo 5 Acte I, scène 4 « Quelle ? Est-il rien de plus scandaleux » (l. 60-70)

32 CAHIER NRP COLLÈGE - MOLIÈRE, L’AVARE - septembre 2011