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Couverture : Paul signac, La Calanque, 1906, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. © BIS/Ph. coll. Archives – Romain Gary. © Bridgeman Images.
Éditeur : Nathan, 92, avenue de France 75013 Paris
Directrice de la publication : Catherine Lucet – Directrice déléguée : Delphine Dourlet – Directrice éditoriale : Catherine Gaschignard –
Rédactrice en chef : Claire Beilin-Bourgeois – Édition : Claire Beilin-Bourgeois – Édition Web : Alexandra Guidal – Iconographie : Laure Penchenat –
Marketing/Diffusion : G. Guerrier et A. Errafi – Création de la couverture : Élise Launay – Création des pages intérieures : Élise Launay et Clémentine Largant –
Mise en page : Thomas Winock
Publicité et partenariats : Comdhabitude publicité, directrice de la publicité : Clotilde Poitevin, 7 rue Émile Lacoste 19 100 Brive, Tél. : 05 55 24 14 03
Code article : 501970 – N° d’édition : 102 88 768 – Dépôt légal : SEPTEMBRE 2022 – Commission paritaire : 1022T83332
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ISSN 1636-3574
Prix au n° : 11,25 €
Prix au n° numérique : 6,90 €
La Promesse de l’aube
de Romain Gary
Par Adeline Leguy-Pringault
A
utobiographie ? Belle histoire ? Éloge ? Tombeau ?
La Promesse de l’aube fait partie de ces œuvres
inclassables dont l’auteur lui-même, expert en la
matière, s’est plu à brouiller les pistes. Étudier La Promesse
l’aube permet de s’interroger sur la création littéraire, entre
vérité et fiction, entre histoires et Histoire, entre mythe
et réalité.
La structure du récit
À ce stade de l’étude, que les élèves aient ou non terminé la lecture
du livre, on en donne la structure.
– Le chapitre I est un véritable prologue situé au moment de
I’écriture.
– Du chapitre 2 au chapitre 5 inclus, le narrateur raconte son arrivée
à Nice, pendant son adolescence. Il a quitté la Pologne avec sa mère
qui se démène pour leur procurer une vie décente.
– Les chapitres 6 à 8 racontent la petite enfance polonaise.
– Les chapitres 19 à 30 évoquent l’adolescence niçoise, les études et
l’engagement dans l’armée de l’air. Le chapitre 30 se termine sur la
scène centrale du premier chapitre (la mère du narrateur vient faire
ses adieux à son fils sur la base d’entraînement).
– Les chapitres suivants sont consacrés à la guerre, jusqu’au cha-
pitre 41, et le dernier présente le narrateur de retour sur la plage de
Big Sur. Photographie de Léon Tolstoï par Sergueï Gorski, 1908.
Séance 4 LECTURE
Questions
1. À quel moment le narrateur découvre-t-il la force de l’hu-
mour ? Où est-il ?
2. Qu’est-ce que l’humour d’après le narrateur ?
3. Qu’apporte l’humour selon le narrateur ?
© Futuropolis/
4. Pourquoi l’humour l’isole-t-il des autres ? Analysez la dernière Illustration de La Promesse de l’aube Dist. LA COLLECTION
phrase : « Rien ne vous isole plus que de tendre la main fraternelle par Joann Sfar, Futuropolis, 2014.
de l’humour à ceux qui, à cet égard, sont plus manchots que les pin-
gouins. »
4. L’humour l’isole de ceux qui ne le comprennent pas et jugent
Éléments de réponse ses propos comme ses actes au premier degré. Dans la dernière
phrase du passage, le trait d’humour est centré sur le mot « man-
1. Quand il s’isole pour écrire, parce qu’il se sent rejeté du
chot » qui désigne une personne privée de d’un bras ainsi qu’un
monde réel. Il est alors dans sa chambre, mais aussi dans un monde
animal aux membres raccourcis. Cette image du manchot et du
imaginaire qui lui sert de refuge.
pingouin est aussi associée aux phoques sur la plage de Big Sur, qui,
2. « Une façon habile et entièrement satisfaisante de désamorcer
mieux que les autres, hommes tendent à l’homme une main frater-
le réel. » ; « un fraternel compagnonnage » ; « une affirmation de la
nelle. Romain Gary aborde ici l’incommunicabilité dont il souffre si
supériorité de l’homme sur ce qui lui arrive. »
on ne le lit qu’au premier degré, sans comprendre la dérision pré-
3. L’humour est une arme que le narrateur retourne parfois
sente dans ses textes.
contre lui-même.
Séance 5 RECHERCHE DOCUMENTAIRE Le général Huntziger signa la défaite de 1940 et mourut peu après.
Les généraux Blanchard, Mittelhauser, Noguès et l’amiral Darlan
L’Histoire dans le roman choisiront la capitulation.
Le maréchal Pétain
« J’ai cru au […] – ai-je besoin de le dire – maréchal Pétain », p. 274.
Mise en œuvre pédagogique
Après des années, l’aveu reste douloureux. Et pourtant, combien
Support : Chapitre 31, jusqu’à la page 281
d’autres Français ont cru que le vainqueur de Verdun allait cette fois
Objectif : Relier l’étude du récit au programme d’histoire
Durée : 1 heure de préparation, 1 heure de restitution encore les sauver ! Les élèves peuvent mener leurs recherches tant
Les élèves recensent les références historiques. Le professeur sur le maréchal Pétain que sur ces Français qui furent nombreux à
les aide à les classer et à les regrouper. Il distribue ensuite un le suivre (p. 283).
travail de recherches à effectuer en groupes. Les résultats de ces Le général de Gaulle
recherches peuvent être présentés à l’oral, sur panneaux ou sous « Une extraordinaire figure de chef », p. 274. De nombreuses
forme de courts diaporamas. références à De Gaulle dans le chapitre permettent de mener un
parallèle entre les actes du général de Gaulle et l’engagement de
Recherches Romain Gary.
La Seconde Guerre mondiale est le cœur de la troisième partie La débâcle
du livre. Le long chapitre 31 raconte les événements de 1940. Les « Étrange », p. 275-281 : un mot qui revient souvent dans les
élèves font des recherches à partir des évocations parcellaires du pages que Romain Gary consacre à la description de l’aéroport de
récit, et rendent compte des thèmes historiques mentionnés. Cette Bordeaux-Mérignac en juin 1940, où chacun essaie de rejoindre un
séance aura avantage à être conduite avec le professeur d’histoire. camp, un refuge, de trouver une raison de vivre.
Les élèves élargissent les recherches à l’ambiance qui régnait
Éléments de réponse dans l’ensemble de l’armée française et étudient notamment les
L’affaire Dreyfus événements de Dunkerque (évoqués p. 277) qui furent pour la
« L’affaire Dreyfus ne m’avait rien appris à cet égard », p. 273 : l’af- marine française l’équivalent, en plus meurtrier et humiliant, de ce
faire Dreyfus est rappelée pour montrer que les chefs militaires ne que Romain Gary vécut à Bordeaux.
sont pas sans défaut. Le cas du commandant Esterhazy est, à cet
égard, exemplaire. Séance 6 ÉTUDE DE LA LANGUE, ÉCRITURE
La Première Guerre mondiale
« Nous avions déjà vu cela en 14-18 », p. 271 et « le miracle de la
Marne », p. 288 : le jeune narrateur évoque ici des souvenirs issus
Éloge de la figure maternelle
de la mémoire collective française prouvant combien il est intégré
Mise en œuvre pédagogique
et français. Or, il était très jeune et vivait alors en Pologne. Une réfé-
rence implicite est faite sur la percée allemande sanglante de 1914 Support : L’ensemble du roman
Objectifs : Écrire un portrait, étudier les formes emphatiques,
dans les Ardennes et les Vosges.
réfléchir sur le rôle du lecteur dans la création littéraire
La percée de Sedan en mai 1940 Durée : 2 heures
« Les tanks de Guderian, fonçant à travers la trouée de Sedan, me Les élèves sont invités d’abord à retrouver les pages donnant
faisaient rigoler », p. 271 : en mai 1940, les blindés allemands fran- des renseignements sur le portrait physique et moral de la mère.
chissent la Meuse, et commence le repli de l’armée française qui n’a Ils écrivent un portrait qui sert de base à une discussion sur les
pas de réserves armées pour faire face. traces que laisse une lecture. Afin d’enrichir leurs écrits, les formes
emphatiques sont étudiées à partir de la fiche 4.
La capitulation de juin 1940
« Assurer la protection du maréchal Pétain et du général
Weygand », p. 272 : deux camps se font face : ceux qui veulent Étude thématique
poursuivre la guerre malgré tout auprès des Anglais et grâce aux Une mère exemplaire et lointaine
territoires français d’Afrique du Nord et ceux qui veulent céder une La mère du narrateur est présentée comme un personnage exu-
partie de la France à l’Allemagne en se réfugiant dans le Sud. À leur bérant, tant dans ses actes et dans ses paroles que dans ses idées.
insu, les jeunes aviateurs préparent l’installation du gouvernement Elle porte en elle le cliché de la mère russe possessive et celui de la
de capitulation à Bordeaux. tragédienne, qu’elle dit avoir été. Cette extravagance est lisible dans
Les généraux (1938-1940) les paroles qu’elle prononce : « Tu seras un grand artiste ! C’est ta mère
Le narrateur livre la liste des chefs de l’armée française en les- qui te le dit », p. 134. Le narrateur reprend l’emphase de sa mère
quels il avait totale confiance (p. 274). Le général Gamelin dirigea dans les exclamations et les commentaires. Cette mise en valeur de
l’armée de 1938 à mai 1940, secondé par le général Georges, et certains aspects de la réalité, sans trahir la vérité, la modifie légère-
fut remplacé par le général Weygand jusqu’en septembre 1940. ment, et crée une dramatisation de cette réalité.
Ces trois généraux, malgré leurs hésitations, ont tous été fidèles À propos de vérité, les témoignages de François Bondy, son
en fin de compte à l’idée que Romain Gary se faisait de la France. ami de lycée, sont édifiants. Dans La nuit sera calme (interview fic-
tive écrite par Romain Gary en 1974), l’auteur fait dire à François qui les avait adoptés (P. Pavlowitch, « Nice ou l’Exil », Les Cahiers de
Bondy que « tous les lecteurs de La Promesse de l’aube savent que [tu L’Herne, 2005, p. 223), et qui est sans doute le vrai professeur de
as] été élevé par une mère exceptionnelle », ce à quoi Romain Gary lettres de Romain Gary, qui d’ailleurs retournera la voir jusqu’à sa
répond, fort justement : « Elle est devenue exceptionnelle parce que mort. Ce que l’on sait, c’est que Romain Gary a· peu connu sa mère
La Promesse de l’aube l’a tirée de l’oubli dans lequel tombent toutes les et ne garde d’elle qu’une image déformée par son regard d’enfant
mères » (La nuit sera calme, Folio, p. 13). Le travail de l’écrivain aura et son imagination d’artiste.
été de transformer sa mère, représentative de toutes les mères du
Nina, Minna, Lila, Rosa…
monde, en icône de la maternité. Mais François Bondy, le vrai cette
Singulièrement absente de l’œuvre de Gary, la figure maternelle
fois, avait déjà déclaré dans la postface à l’édition allemande de La
se résume à celle de Nina, l’irremplaçable double de Mina, la vraie
Promesse de l’aube : « Telle apparaît-elle dans le livre que lui a consacré
mère de l’auteur, celle qui a tant donné qu’aucune autre femme ne
son fils, telle ai-je connu Madame Kacew : la seringue d’insuline ou la
Gauloise à la main, d’une naïveté enfantine et en même temps d’une pourra rivaliser avec elle en matière d’affection. L’œuvre de Romain
présence écrasante » (cité dans Les Cahiers de L’Herne, 2005, p. 61). Le Gary est peuplée de femmes plus que de mères. Dans les romans
travail de l’écrivain consiste alors à brosser un portrait fidèle du per- faisant la part belle aux enfants, les mères sont souvent mortes
sonnage. Qu’en est-il réellement ? Mina Kacew est une mère russe (Éducation européenne, Le Grand vestiaire, La Vie devant soi, Les
et juive, comme le déclare souvent son fils, excessive, fantasque et Cerfs-volants) et, dans les autres, elles sont absentes ou secondaires.
déterminée. Possessive, elle n’est pas admirable, mais « canniba- Pourtant, chaque femme peut à tout moment devenir une mère de
lesque » (Nancy Huston, Tombeau de Romain Gary, 1995, p. 21). Que substitution. Les prostituées tiendront souvent ce rôle maternel en
lui a-t-elle transmis ? Pas grand-chose, si l’on y pense : ni père, ni berçant les hommes dans leurs bras : ainsi Madame Rosa, dans La
patrie, ni langue maternelle, ni religion. Elle lui a juste donné l’es- Vie devant soi, Minna dans Les Racines du ciel, Zosia dans Éducation
sentiel, la vie, et a su le maintenir en vie, le protégeant des rafles européenne, Lila ou Madame Julie dans Les Cerfs-volants.
en se réfugiant à Nice dès 1928. À en croire Romain Gary, elle lui
procure aussi l’instruction qui lui sera nécessaire pour s’élever dans Écriture
la hiérarchie sociale, elle lui lit et lui donne à lire très tôt les grands Les élèves relèvent toutes les informations qu’ils ont sur la mère
auteurs russes et français. À ce sujet, Paul Pavlowitch évoque aussi du narrateur. Pour la mise en œuvre, on privilégie un relevé précis
une tante, Beïla, ancienne professeur de littérature, réfugiée à Nice, des informations afin d’entraîner les élèves à une démarche rigou-
qui « ne tolérait pas que l’on maltraitât le français », cette langue reuse de lecture de texte.
À partir de ce relevé, qui peut être collectif, chacun rédige le L’épisode de Valentine est un des nombreux épisodes palimp-
portrait de la mère. Ce portrait comporte obligatoirement des élé- sestes dµ texte. Quand Romain Gary arrive à Nice en 1928, une
ments descriptifs du caractère et du physique de la mère, et se veut chanson de Maurice Chevalier, « Valentine », est sur toutes les lèvres.
le plus complet possible. Lisons quelques paroles : Valentine fut « sa première maîtresse »,
Dans une deuxième séance, le professeur aura sélectionné dont il garde « un souvenir plein d’ivresse ». Certes, Valentine « n’avait
quelques portraits présentant de nettes différences. Les élèves en pas un très bon caractère/ Elle était jalouse et même autoritaire » et
écoutent la lecture à voix haute et commentent les portraits lus. pourtant il en était « fou » et ce qui lui plaisait tant chez elle, c’était
Le but est d’appréhender le rôle créatif du lecteur, et la variété des ses pieds : « elle avait de tout petits petons » … La fin de la chanson,
interprétations possibles d’un texte. réécriture du sonnet à Hélène de Ronsard, est moins flatteuse pour
Valentine vieillie, et l’auteur l’a sans doute oubliée quand il écrit son
livre en 1960, mais il se souvient du refrain populaire.
Séance 7 ANALYSE
DE TEXTES
Louison ou la femme-enfant
Portraits de femmes Épisode isolé, presque magique, tel qu’il en existe dans toute
vie. Court moment de répit au milieu des combats et des blessures
de la guerre. Le narrateur épouse Louison, une belle Congolaise,
Mise en œuvre pédagogique et vit avec elle. Malade de la lèpre, elle part se faire soigner, puis la
Support : Chapitre 11 (Valentine) et chapitre 39 (Louison) guerre les laisse sans nouvelle et les sépare. Définitivement.
Objectif : Rencontrer et analyser des personnages Le portrait de la jeune Louison, qu’il soit ou non fondé sur une
Durée : 1 heure
vérité biographique (M. Anissimov, op. cit., p. 220), semble avoir été
Les femmes et l’éducation amoureuse sont présentes dans le
roman. Ce thème est traité à travers deux portraits, dont on trouve écrit par Romain Gary pour rendre hommage à la grâce féminine.
également une étude comparative dans la fiche 5. Sa voix, ses gestes, ses yeux, sa fragilité gracile sont dessi-
nés pour rendre hommage à la femme-enfant qui le fascine.
« Phantasme de la pureté originel/le » (Nancy Huston, « Gary, corps
Romain Gary et les femmes et corpus », Cahiers de L’Herne, 2005, p. 278), cette femme hantera
Romain Gary est souvent montré comme un homme à femmes, l’œuvre et la vie de Romain Gary. Elle apparaît dans le personnage
infidèle et misogyne. Le lecteur de La Promesse de l’aube voit passer de Zosia dans Éducation européenne (p. 52). On la retrouve, esquisse
la femme de ménage et initiatrice Mariette, la cliente offusquée rapide à l’oral du baccalauréat de philosophie du jeune Ludo, dans
Melle La Rare, la petite Valentine, Adèle la charcutière, Brigitte la Les Cerfs-volants (p. 30) : « Qu’est-ce qui caractérise la grâce ? Je pensai
Suédoise, la mystérieuse Ilona, une poétesse qu’il surnomme iro- à la petite Polonaise, à son cou, à ses bras, au vol de sa chevelure, et
niquement « la petite Ezra Pound » et la gracile Louison. Comme je répondis sans hésiter : - Le mouvement. J’eus un dix-neuf. Je dois
toujours, la réalité est plus complexe. Trois femmes marquent mon bac à l’amour ». Un oral à faire pâlir les examinateurs d’au-
réellement sa vie : l’actrice Jean Seberg disparue un an avant que jourd’hui… Romain Gary garde de l’examen du baccalauréat un
Romain Gary ne se suicide, l’écrivain Lesley Blanch et Ilona, jeune souvenir poétique (La Promesse de l’aube, p. 162) qui nous confirme
Hongroise croisée dans sa jeunesse, regrettée, recherchée, retrou- combien, en littérature, la construction de la légende est plus
vée, perdue, idéalisée. Seule Ilona apparaît dans La Promesse de importante que la restitution de la réalité.
l’aube, de manière énigmatique, p. 258-259. Le narrateur déclare
qu’il s’agit d’un « épisode important dans sa vie » qu’il ne veut pas
évoquer tellement il reste vivant et brûlant. Il laisse entendre égale-
Séance 8 LECTURE
D’ENSEMBLE
ment qu’elle plaisait à sa mère (p. 264), ce qui n’est pas rien !
Séance 9 ÉVALUATIONS
LUDIQUES, Évaluation ludique (mots croisés)
PROLONGEMENTS À L’ÉTUDE Remplir la grille de mots croisés oblige les élèves à trouver le
mot (ou le nom) correspondant à une définition du mot. Si le roman
Jeux de mots, est bien connu des élèves, la grille n’est pas très difficile à complé-
ter et elle peut donc fonctionner comme un contrôle de lecture.
retour sur des thèmes Vingt définitions, indiquées en gras, sont liées de manière étroite
au roman, et il suffit alors au professeur de comptabiliser les mots
Mise en œuvre pédagogique trouvés pour obtenir une note sur 20.
Supports : Les fiches 7, et 8, avec les grilles de jeux Cette grille peut être proposée à des élèves n’étudiant pas La
Objectifs : Effectuer un rappel des noms lus dans le roman Promesse de l’aube, mais l’ayant lu en lecture cursive.
(mots mêlés), évaluer de manière ludique la lecture du roman
(mots croisés) AUTRES PISTES D’ÉTUDES
Durée : 1 heure pour chaque grille.
La figure du père
La fiche 7 est une grille de mots mêlés qui rappelle les noms et les
Peu présent dans le récit (une rapide biographie est donnée
mots du livre. La fiche 8 est une grille classique de mots croisés.
p. 106-107), le père est cependant évoqué à plusieurs reprises sou-
Les mots qui la constituent ont un lien avec l’œuvre, La Promesse
de l’aube, ou son auteur. Chaque élève remplit une grille de mots vent sans être clairement identifié, par la pension qu’il verse sou-
mêlés ou croisés. La grille de mots mêlés est plus facile. dain, les cadeaux qu’il fait (la bicyclette, p. 73) ou une énigmatique
visite (p. 75). Une étude de la figure du père permettra d’étudier la
présence de l’implicite. On évoquera aussi Ivan Mosjoukine, père
Exercice de mémoire (mots mêlés) mythique de l’écrivain, monsieur Zaremba, beaupère potentiel
Retrouver des mots connus dans une grille de mots mêlés et rejeté par la mère, ou le général de Gaulle, père spirituel.
les classer dans une liste alphabétique est un exercice de mémoire Itinéraire d’un enfant
simple qui exige un sens de l’observation et des connaissances. On peut tracer sur une carte d’Europe l’itinéraire du narrateur de
C’est surtout un moyen agréable de mener un travail de révisions. La Promesse de l’aube et demander aux élèves de présenter les
À la correction, certains mots peuvent être commentés et les lieux importants de sa biographie.
élèves sont invités à rappeler l’épisode du roman dans lequel ils Lectures croisées
se trouvent. On rappeIle, par exemple, qui sont Totoche, Ilona, On peut proposer de poursuivre l’étude de La Promesse de l’aube
Mariette ou Louison, ce qu’il se passe à l’hôtel Mermonts, à Wilno, avec des extraits du Livre de ma mère d’Albert Cohen, ou sa lecture
à Mérignac, à Aix ou à Casablanca. On évoque l’épisode du cos- intégrale pour de bons lecteurs. Les deux textes ont de nombreux
tume de Tcherkesse, l’importance de la veste de cuir, le· goût des points communs : tous les deux sont consacrés à la figure mater-
concombres et des croissants... nelle, les deux auteurs sont contemporains, réfugiés en France
(Marseille pour Albert Cohen ; Nice pour Romain Gary) et pourront
Cet exercice peut aussi être proposé à la suite de la lecture
être confrontés dans une discussion à l’oral ou dans un devoir de
cursive, ou en ouverture de la séquence afin de rappeler quelques
réflexion sur l’image de la mère.
épisodes du récit sur lesquels l’étude reviendra.
Un panthéon (passage n° 4)
5. Dressez la liste des trois principaux dieux et de leurs attributs.
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6. Dans la version anglaise du récit, Promise at Down, écrite par Romain Gary lui-même, un quatrième dieu,
Trembloche, est présenté.
« Et Trembloche, le dieu de l’Acceptation et de la Servilité, de la survie à tout prix, secoué des tremblements
d’une peur abjecte et pris de chair de poule, misant toujours sur deux tableaux ; avocat habile, il sait comment se
frayer un chemin en rampant vers un cœur fatigué, et son petit museau de ver blanc apparaît toujours au moment
où il est si facile de renoncer et d’avoir la vie sauve au prix d’une seule petite lâcheté. » (La Promesse de l’aube a été
traduit en anglais par Romain Gary, sous le pseudonyme de John Markham Beach. Cette traduction en français
est de Mireille Sacotte, La Promesse de l’aube de Romain Gary, Gallimard, Foliothèque, 2006, p. 226).
Formulez quelques hypothèses argumentées pour expliquer l’absence de ce quatrième dieu dans la version
française.
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FIC 1
7. Pourquoi le narrateur nous livre-t-il cette énumération des dieux de son enfance ? Justifiez votre réponse en
citant un extrait du dernier paragraphe du chapitre
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8. Quelle promesse est inscrite dans cette explication ? Qui la fait et à qui ?
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10. Quel est le temps dominant ? Quelle est sa valeur ? Que peut-on en déduire sur l’homme étendu sur la plage ?
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11. Par quelle phrase commencent le chapitre et le livre ? En quoi cela peut-il paraître surprenant ? Repérez le
pronom démonstratif et remplacez-le par un groupe nominal.
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12. Romain Gary avait d’abord pensé intituler son livre « La confession de Big Sur ». Expliquez en quoi ce titre
semble bien choisi par rapport au premier chapitre.
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13. Il a aussi proposé « La possession du monde ». Retrouvez cette expression employée à deux reprises dans le
premier chapitre. Ce titre aurait-il convenu ? Pourquoi ?
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14. Parmi ces trois propositions, laquelle auriez-vous retenue ? Justifiez très précisément votre réponse.
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Conclusion
Dans un tableau à quatre colonnes de ce type, regroupez, en relisant bien le chapitre et en vous référant aux
réponses précédentes, les différentes promesses auxquelles peut se référer le titre.
FIC
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Sources (donnez, en suivant les normes bibliographiques, les références précises des ouvrages ou des sites sur lesquels
vous avez trouvé vos informations) :
........................................................................................................... Normes pour citer ses sources
........................................................................................................... Livre
Nom et prénom de l’auteur, titre de l’ouvrage
...........................................................................................................
souligné ou en italiques, lieu d’édition,
........................................................................................................... éditeur, année de parution, nombre de pages.
........................................................................................................... Article ou chapitre de livre
........................................................................................................... Nom et prénom de l’auteur, « titre de
l’article », in : titre de l’ouvrage, lieu d’édition,
........................................................................................................... éditeur, année de parution, numéro des
........................................................................................................... pages du début et de la fin de l’article.
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Internet
Copie de l’adresse complète du site.
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2. Associez chaque extrait de La Promesse de l’aube à une des définitions de l’humour de l’exercice 1.
1. « J’entendis quelqu’un venir vers moi à pas de loup et une main saisit la mienne. Mes yeux habitués à
l’obscurité avaient à peine eu le temps de reconnaître la silhouette de l’adjudant-chef de discipline de notre
formation, que déjà il portait ma main à ses lèvres et la couvrait de baisers. [...] Je le laissai faire un instant avec
indulgence [...]. Pendant quelques jours, il devenait écarlate chaque fois qu’il me croisait sur le pont et alors je lui
faisais les plus aimables sourires », p. 343-344.
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2. « J’en arrivais presque à conclure qu’un pseudonyme ne suffisait pas, comme moyen d’expression littéraire,
et qu’il fallait encore écrire des livres », p. 24.
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3. « Je plaçai devant moi trois mille feuilles de papier blanc, ce qui était, d’après mes calculs, l’équivalent
de Guerre et Paix, et ma mère m’offrit une robe de chambre très ample, modelée sur celle qui avait fait déjà la
réputation de Balzac », p. 174.
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4. « Je n’ai plus jamais été trompé par une femme, depuis - enfin, je veux dire, je n’ai plus jamais attendu sous
la pluie », p. 229.
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5. « Je mangeai pour Valentine plusieurs poignées de vers de terre, un grand nombre de papillons, un kilo de
cerises avec les noyaux [...], une chaussure en caoutchouc. [...] Dieu sait ce que les femmes m’ont fait avaler dans
ma vie, mais je n’ai jamais connu nature aussi insatiable », p. 84-85.
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FIC
3
6. « Je fus vêtu d’élégants costumes de velours spécialement coupés pour moi, avec des jabots de dentelle et de
soie et, pour faire face aux intempéries, je fus affublé d’une surprenante pelisse d’écureuil dont les centaines de
petites queues grises, tournées vers l’extérieur, provoquaient l’hilarité des passants », p. 66.
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7. « Ah ça, jamais ! Plutôt vivre - comme on voit, je ne reculai devant aucune extrémité », p. 368-369
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3. Lisez cet extrait du récit. Repérez une métaphore filée. Expliquez quelle forme de comique est mise en œuvre.
« Je continuais néanmoins à me traîner d’avion en avion à la recherche d’un équipage. Un des pilotes que
j’essayais ainsi de convaincre me laissa un souvenir indélébile. Il était le propriétaire d’un Amyot-372 fraîchement
arrivé sur le terrain. Je dis « propriétaire », car il était assis dans l’herbe, à côté de son avion, avec l’air d’un fermier
soupçonneux gardant sa vache. Un nombre impressionnant de sandwiches était posé devant lui sur un journal, et il
était en train de les expédier les uns après les autres. [...] Il me laissa parler et continua à se sustenter [...]. Lorsque,
finalement, je finis de chanter, il n’y a pas d’autre mot - et me tus, et qu’il vit que c’était fini et qu’il n’y avait plus rien
à tirer de moi, il détourna le regard, prit un nouveau sandwich et chercha dans le ciel quelque autre objet d’intérêt.
Il n’avait pas dit un seul mot. Je ne saurais jamais s’il était un Normand prodigieusement prudent [...] ou un gros
paysan n’ayant plus rien d’autre au monde que sa vache et résolu à demeurer auprès d’elle jusqu’au bout, contre
vents et marées. [...] Dans le genre bovin, il avait incontestablement de la grandeur. Chaque fois que je lis quelque
part qu’un bœuf a remporté le premier prix aux comices agricoles, je pense à lui. Je le quittai en train d’entamer son
dernier sandwich », p. 293-295.
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1. Ces phrases tirées de La Promesse de l’aube ont recours à la forme emphatique. Précisez si elles utilisent le
détachement ou un présentatif. Recopiez-les ensuite en éliminant la tournure emphatique.
1. « Ce Jan, comme je le détestais et comme je le déteste encore ! », p. 88.
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2. « C’était d’elle qu’il s’agissait dans ce duel », p. 89.
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3. « Quant à la fameuse argenterie, [...] ma mère l’enferma au fond d’un coffre », p. 153.
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4. « Ce fut seulement aux abords de ma quarantième année, après avoir longuement erré parmi les chefs-
d’œuvre, que peu à peu la vérité se fit en moi, et que je compris que la dernière balle n’existait pas », p.131.
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5. « Vingt ans, c’est un âge difficile », p. 223.
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6. « Nous avons beaucoup d’amitié pour vous, M. Zaremba », p. 191.
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7. « Ce fut là que ma mère eut une réaction digne de tout ce qu’elle attendait de moi », p. 121.
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8. « Il y avait un remblai presque vertical qui dominait le chemin de fer », p. 21.
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2. Ces phrases ont été transformées pour apparaître sous une forme neutre. Retrouvez la formule emphatique
initiale en employant un présentatif pour mettre en valeur la partie soulignée.
Ex. : J’appris seulement en 1956 un détail particulièrement révoltant sur sa fin tragique : « Ce fut seulement en 1956
que j’appris un détail particulièrement révoltant sur sa fin tragique », p. 107.
1. Donc le petit Pastèque m’initia à la magie.
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2. Ainsi je fis connaissance avec l’absolu.
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3. Je suis né sans doute ce jour-là en tant qu’artiste.
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4. Le lendemain matin, M. Sérusier nous tira d’affaires.
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5. À cette époque, en effet, se situe l’affaire de mon attentat manqué contre Hitler.
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1. Le narrateur se compare à Casanova (p. 84). Qui était Casanova ? Cette comparaison est-elle justifiée ?
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2. Valentine est comparée à Messaline, puis à Théodora de Byzance (p. 85). De qui s’agit-il ? Ces comparaisons
sont-elles justifiées ?
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3. Qu’est-ce que le bacille d’Hansen (p. 361) ? Qu’est-ce qu’un lazaret (p. 362) ?
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La rencontre
4. Résumez le cadre dans lequel se déroule la rencontre (lieu, âge des deux protagonistes, occupation principale
au moment de la rencontre).
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5. Relevez la première phrase évoquant Valentine et la première phrase évoquant Louison. Quelles différences
remarquez-vous ?
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VALENTINE LOUISON
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Les réactions du narrateur
13. Écoutez la chanson « Valentine » de Maurice Chevalier (1925). Quels aspects de la chanson sont repris dans le
texte ?
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14. Visionnez une séquence de La Ruée vers l’or, de Charlie Chaplin (1925) dans laquelle Charlot mange sa
chaussure : quelle réplique de Valentine adressée au narrateur fait penser que Romain Gary se souvenait de la scène
quand il a écrit son livre ?
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© Roy Export S.A.S
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TEXTE 1
J’étais las de l’image Romain Gary qu’on m’avait collée sur le dos une fois pour toutes depuis trente ans, depuis
la soudaine célébrité qui était venue à un jeune aviateur avec Éducation européenne, lorsque Sartre écrivait dans Les
Temps modernes : […] Trente ans ! « On m’avait fait une gueule. » Peut-être m’y prêtais-je, inconsciemment. […]
Recommencer, revivre, être un autre fut la grande tentation de mon existence.
Romain Gary, Vie et Mort d’Émile Ajar, Gallimard, 1981, p. 28.
TEXTE 2
En 1945, une de mes vies a pris fin et une autre a commencé […]. Je n’ai jamais vécu une vie d’ex. C’est
tellement vrai que mon je ne me suffit pas comme vie, et c’est ce qui fait de moi un romancier, j’écris des romans
pour aller chez les autres. Si mon je m’est souvent insupportable, ce n’est pas à cause de mes limitations et
infirmités personnelles, mais à cause de celles du je humain en général. On est toujours piégé dans un je.
Romain Gary, La nuit sera calme, Folio, 1976, p. 156.
TEXTE 3
Après avoir signé plusieurs centaines de fois, si bien que la moquette de ma piaule était recouverte de feuilles
blanches avec mon pseudo qui rampait partout, je fus pris d’une peur atroce : la signature devenait de plus en
plus ferme, de plus en plus à elle-même pareille, identique, telle quelle, de plus en plus fixe. Il était là. Quelqu’un,
une identité, un piège à vie, une présence d’absence, une infirmité, une difformité, une mutilation, qui prenait
possession, qui devenait moi. Émile Ajar.
Romain Gary, sous le pseudonyme d’Émile Ajar, Pseudo, Folio, 1976, p. 81.
TEXTE 4
Je restais des journées entières dans ma chambre à noircir du papier de noms mirobolants. Ma mère passait
parfois la tête à l’intérieur pour s’informer de l’état de mon inspiration. L’idée que ces heures de labeur auraient
pu être consacrées plus utilement à l’élaboration des chefs-d’œuvre en question ne nous était jamais venue à
l’esprit.
– Alors ?
Je prenais la feuille de papier et lui révélais le résultat de mon travail littéraire de la journée. Je n’étais jamais
satisfait de mes efforts.
Romain Gary, La Promesse de l’aube, Folio, 1980, pp. 31-32.
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Définitions
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2. Qui est représenté par le pronom personnel « je » dans le texte 3 ? Et qui est représenté par le pronom personnel
« il » en italique ? Quel lien y a-t-il entre les deux ?
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3. Dans le texte 2, Romain Gary dit que nous sommes tous « toujours piégé dans un je ». Expliquez sa pensée. Qu’en
pensez-vous : êtes-vous, vous aussi, piégé dans votre je ?
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4. Pourquoi Romain Gary écrit-il des romans ? Pourquoi a-til ressenti le besoin de se créer un double littéraire (grâce
à l’emploi d’un pseudonyme) ?
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5. Citez des artistes (écrivains, peintres, chanteurs) qui portent un pseudonyme. Pouvez-vous en expliquer l’origine ?
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6. Quels sont les apports positifs et les limites, d’après la lecture des textes et selon vous, de l’usage d’un
pseudonyme pour un artiste ?
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FI
7
E
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X I O R C C O N C O M B R E
I E E H C O T O T O M A I R
A A U B E A V I A T E U R I
G A R Y S L S T I O R D I U
L E O L S T N A S S I O R C
O T P A E B B C B I G S U R
U T E N K P E U O L N E S A
I E E I R A R D N O A C S S
S I N N E T C E L N C N E I
O R N R H N F E I A V A C R
N A E E C Y L A W M E R I A
N M T S T N O M R E M F N P
2. Avec les lettres restantes, écrivez le nom de celle qui a fait perdre la tête au jeune Romain.
— — — — — — — — —
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Horizontalement Verticalement
1. Elle est femme de ménage à Wilno. I. Grand poète polonais. – Va!
2. Plante à fleurs jaunes. – Dans les romans de Romain Il. L’école de formation est à Salon de Provence. –
Gary, il est souvent noir. Si Romain en a, il en parle peu.
3. Élision de ici. – « Rire », 1re personne du singulier au Ill. Note. – Pronom démonstratif. – Louison en
présent du subjonctif. est atteinte.
4. Patronyme de Roman. – Ce jeu se pratique sur IV. Semblable. – Nina.
le rebord de la fenêtre aux côtés de son ennemi. V. Romain y passe son enfance.
5. Population proche de Nice. – Rare. VI. Russe ou anglais. – Terminaison féminine. –
6. Au centre de l’œil. – Pendant la guerre, elle vient Beaucoup d’entre vous aiment en lire.
de sa mère et le soutient. VII. Pronom personnel. – Ils possèdent. – Temps de
7. Île polonaise. – Participe passé du verbe « être ». la promesse.
8. Identifie l’étudiant(e). – Pour peindre, Romain ne VIII. Quand Romain rentre à Nice, il l’est. – Romain en
l’avait pas. trouve un tous les midis dans son assiette.
9. Après-midi. – Mouvement grec. IX. Deux, chez les Romains.
10. Il est amoureux de Nina. – Conjonction X. Qualifie l’éducation du premier roman de Romain
de coordination. Gary. – Douze mois.
11. Elle baigne Big Sur. – Il a lieu dans une chambre XI. Le comique peut le provoquer. – « être »,
d’hôtel à cinq mètres au pistolet. – Le pilote en est un. 3e personne du singulier à l’imparfait.
12. Soldat de l’armée américaine. – Le corps d’armée XII. Romain a choisi le droit. – Le strontium.
rejoint par Romain.
13. N’hésite pas, comme la mère de Romain. – Il est de
narration, d’énonciation, de vérité générale...
I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII
10
11
12
13
2. 1. Quiproquo. - 2. Raillerie. - 3. Caricature (Le jeune commente La Promesse de l’aube, Foliothèque, 2006, p. 198-
homme imite les manies des grands auteurs pour en 202). – 7. Ironie.
devenir un lui-même). - 4. Autodérision. - 5. Jeu de mots 3. On repère la métaphore bovine. Le texte est une
(Valentine lui fait tout avaler). - 6. Grotesque (on peut caricature des hommes désœuvrés en 1940, passifs, qui
compléter cette étude avec des élèves qui connaissent Le acceptèrent la capitulation de l’armée française sans réagir
Bourgeois gentilhomme, par un parallèle entre le portrait ni résister.
de l’enfant dans ce chapitre et la figure de M. Jourdain, 4. Romain Gary manie ici, comme fréquemment dans le
en suivant l’étude de Mireille Sacotte. Cf. Mireille Sacotte texte, l’autodérision.
9. Pour Valentine, le narrateur multiplie les prouesses : pas la même langue n’est pas un obstacle, mais la maladie de
il mange tout ce qu’elle lui demande de manger et même Louison en est un (elle part loin pour être soignée), ainsi que
ce qu’elle ne lui demande pas (sa chaussure). Le narrateur les opérations militaires (il partira pour poursuivre la guerre).
épouse Louison, puis la fait soigner par les meilleurs 12. Dans le cas de Valentine, un passage ambigu laisse
médecins quand il apprend qu’elle est malade. au lecteur le choix entre passion absolue et autodérision :
10. La rencontre de Valentine est une initiation à l’amour et « Elle faisait tourner distraitement le cerceau autour de son
aux exigences féminines (« Après cette expérience, on peut dire doigt. L’histoire de ma vie ». Est-ce ce cerceau tournant autour
que je connaissais tout de l’amour. Mon éducation était faite »). La du doigt de la fillette qui symbolise le dérisoire de la vie du
rencontre avec Louison a été si forte que la séparation a créé un narrateur ? Ou bien est-ce cette fillette et son indifférence
vide qu’il ne peut combler (« elle avait des yeux où il faisait si bon qui restent l’histoire d’amour la plus forte qu’il n’ait jamais
vivre que je n’ai jamais su où aller depuis »). vécue ? Les premières phrases du chapitre consacré à
11. Le narrateur doit se confronter à des rivaux, Janek Louison nous informent que cette aventure africaine fut, au
et Josek, qui tentent eux aussi de séduire Valentine. Son milieu de la guerre et de sa folie, « un instant de bonheur ».
départ de Wilno mettra fin à cette histoire. Les obstacles à sa 13. et 14. Pour ces deux questions, voir la séance 7.
relation avec Louison sont majeurs. Le fait qu’ils ne parlent
1. Sentiment de pitié.
Travail d’écriture
Sujet d’imagination Sujet de réflexion
Le soir, pendant le dîner, la mère retrouve son fils et, par En vous appuyant sur des exemples puisés dans votre
prudence, le met en garde contre les dangers du métier de culture, ou sur votre propre expérience, pensez-vous que
peintre. Le fils la contredit et lui affirme son intention de la réussite financière et sociale soit un élément important
devenir peintre malgré tout. dans le choix d’une voie professionnelle ?
Vous rédigerez le dialogue entre la mère et son fils. Elle lui
décrit la vie misérable du peintre, il essaie de la contredire
en développant l’exemple de M. Zaremba.
FICHE T
NAN
ENSEIG
M. Zaremba, l’artiste
Le chapitre d’où est extrait le texte a une place 7. La mère envisage pourParsonAmélie
fils une «Berthou-Sergeant
carrière
particulière dans l’œuvre, puisqu’il n’apparaît dans la version diplomatique », qui pourrait lui assurer une vie confortable
française qu’avec l’édition définitive de 1980, alors que et une certaine renommée. Cette mère qui a quitté Vilnius
le chapitre a été présent dans les éditions anglaises ou veut pour son fils une carrière au service de l’État, vouant à la
allemandes dès 1961. De fait, l’épisode est clos sur lui-même France un véritable culte.
et le personnage de M. Zaremba ne réapparaît pas dans le 8. « Dieu nous garde » semble avoir été prononcé par la
reste du livre. M. Zaremba est un peintre polonais. Son nom mère, car l’ensemble de la phrase rapporte avec ironie le
est néanmoins lituanien et très courant à Vilnius (Wilno), point de vue de la mère.
ville de l’enfance du narrateur et ville natale de Romain Gary.
9. Elle craint qu’il devienne peintre, car il a toujours aimé
Plusieurs personnages surgissent ainsi dans La Promesse de
dessiner et peindre. Il pourrait être tenté de suivre l’exemple
l’aube, comme dans un roman picaresque, et sont au cœur
de M. Zaremba, d’autant que ce dernier gagne bien sa vie
d’un chapitre avant de disparaître définitivement (c’est le
tout en étant artiste.
cas de Louison, chapitre XXXIX). Romain Gary a longuement
commenté l’épisode de M. Zaremba dans La nuit sera calme 10. Les enfants dessinent et peignent. Il s’agit de Claude
(p. 49-53). et Paloma, les deux enfants de Pablo Picasso et de Françoise
Gilot. On perçoit chez la mère de la tendresse, et une forme
Compréhension et compétences d’admiration pour ces enfants qui eux aussi pourraient
d’interprétation 32 points devenir des artistes. Les formes simples que Picasso donne à
son tableau sont en effet une sorte d’éloge de l’art enfantin
1. La première impression laissée par M. Zaremba est
que pratiquent Claude et Paloma.
positive : « M. Zaremba fit d’abord une bonne impression ». La
mère du narrateur le prend même pour un « gentleman ». Grammaire 18 points
2. Ce qui déclenche la méfiance de la directrice est la
11. « Qui » est un pronom relatif, sujet de « avait pris ».
profession du client. Il est artiste peintre. Pour elle, tous
les artistes peintres sont pauvres et excentriques : elle 12. C’est un complément circonstanciel de manière.
craint donc qu’il ne paie pas sa chambre et qu’il ait une 13. Le verbe « cesser » dans « je n’avais cessé » est au plus-
vie dissolue. que-parfait. C’est le temps qui indique un retour en arrière
3. « Comme il faut » signifie que M. Zaremba connaissait par rapport aux autres temps du passé, ici l’imparfait.
toutes les règles de politesse, était habillé de manière 14. « Notre » est un déterminant possessif. Il renvoie au
sobre et discrète et utilisait un langage adapté à la narrateur et à sa mère. Il souligne ici le lien qui les unit.
situation. Cette expression appartient plutôt au langage 15. « S’avéra » est le passé simple du verbe « s’avérer ». Les
oral, et on peut imaginer que c’est la mère du narrateur mots de la même famille sont « vrai », « vérité », vérifier » etc.
qui l’utilise.
16. On peut ajouter « car » ou « parce que ». Le lien
4. La mère a une représentation très stéréotypée de logique ainsi mis en valeur est la cause.
l’artiste : un peintre est toujours « bohème », il vit dans la
misère, et le plus souvent dans la débauche. Dictée 10 points
5. M. Zaremba est riche (« une maison en Floride et un M. Zaremba ne s’était jamais marié. Il avait été aussi seul
chalet en Suisse ») et d’apparence très conformiste : la mère le dans son enfance qu’il l’était demeuré dans sa maturité. Ses
prend « pour un gentleman », en raison de sa tenue et de ses parents étaient morts jeunes, romantiquement emportés par
bonnes manières. la tuberculose. Ils étaient enterrés au cimetière de Menton où
6. La mère du narrateur explique cette différence par son il se rendait souvent pour déposer des fleurs sur leur tombe.
manque de talent : pour elle, seul un peintre médiocre peut Il avait été élevé avec indifférence par un oncle célibataire,
gagner de l’argent. dans un riche domaine de Pologne orientale.