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Fiche de révision n°7 : La colère d’Antoine p 113-114

Introduction :
"Juste la fin du monde" de Jean-Luc Lagarce écrit en 1990, est une œuvre majeure du théâtre
contemporain français, plonge le spectateur dans l'intimité d'une famille marquée par les non-dits et
les conflits larvés. L'histoire est centrée autour du retour de Louis, le fils prodigue, après une longue
absence, pour annoncer sa mort prochaine à sa famille. Antoine, le frère de Louis, expose dans une
longue tirade l'ambivalence de sa relation à sa famille, entre le ressentiment et l'amour
compassionnel.

Problématique :
En quoi la colère d’Antoine traduit-elle les blessures de son enfance ?

Annonce de plan :
1) Montée en tension progressive du personnages
2) Un combat intérieur entre la tristesse et de la colère
3) Un passage qui met en lumière des traumatismes tus pendant longtemps

Analyse linéaire :
Mouvements Citations Procédés Effets provoqués
Montée en « Je n'ai rien, Début d’une sorte de Suppose un geste affectueux ou
tension du ne me touche tirade apaisant de Catherine à l'égard
personnage pas » d'Antoine. Mais le geste, comme la
parole, ne parvient pas à réunir les
individus qui restent fatalement
enfermés en eux-mêmes.

« je ne répétition de une plaidoirie qui rappelle la


voulais rien l'expression rhétorique judiciaire.
faire de mal ». + ne finit plus ses
phrases

« je ne voulais champ lexical de la Clame son innocence + Évoque le


rien de mal », parole et l'insistance bégaiement et la recherche de mots,
« je voulais sur le verbe « dire » essaie de s’exprimer mais les phrases
juste dire » , « sont déconstruites au fur et à mesure
ce qui me de l’extrait + distingue le vouloir et le
semblait bien faire
» / « fasse mal
»
suggèrent la difficulté des mots à
«je disais l'antithèse entre les exprimer l'intention
seulement », « propositions
juste dire », «
je n'ai rien dit
», « je disais »

« je ne voulais épanorthose (figure de Antoine s'embourbe dans ses propres


rien style qui consiste à mots + rend sa parole labyrinthique,
faire de mal » nuancer et corriger une parole où la vérité se perd.
et « il faut ce qui vient d'être dit)
toujours que je
fasse le mal »

l 98 à 101
«Toi non plus Répétition Toujours dans une perte de contrôle +
ne me touche (didascalie interne) indique un geste fraternel de la part de
pas ! » Louis, rejeté violemment par Antoine.
S'enferme dans son statut de victime et
« la bête métaphore refuse tout soutien.
curieuse »

« il n'y a rien vocabulaire moral rappelle encore une fois le bouc-


de mauvais émissaire souligne l'injustice de la
dans ce que j'ai situation selon lui
dit »

« il fait comme jeu de pronoms structure syntaxique qui reproduit le


il veut, je ne personnels « je « face-à-face des deux frères.
veux plus rien / et le « il »
il dit qu'il veut
partir et cela va
être de ma faute
»

Combat intérieur « Il » Emploi de la troisième Antoine revele l'hostilite latente qui a


entre tristesse et personne du singulier toujours existe entre eux
colère
« trompé », « champ lexical de la suggère qu'Antoine ne peut se débarras
ma faute », « faute de la faute tragique
chose juste », «
contre moi »
alternance entre les
l.107 ponctuat°, entre Jongle entre les 2 sentiments se perds
phrases affirmatives et dans ces tourments, dans ses regrets et
négatives, tps son envie de s’exprimer à son tour
verbaux ; modes
L. 116-120 verbaux + Séries de
répétitions
Les traumatismes « Toujours », Adverbe au locutions Utilisée de façon systématique
tus pendant « Tout le tps »... adverbiales de tps
longtemps
« Dire » Répétitions avec La déclaration veut sortir mais n’y
variations de tps parvient pas
« Tu me verbaux
touches : je te rivalité fraternelle, latente jusque-là,
tue » Asyndète marquée par prend soudain une expression directe
les deux points (« : ») et saisissante
indique une condition => suggère violemment
+ relation de cause à l'imminence du fratricide
conséquence exprimée
sans conjonction => rend la
+ juxtaposition des menace plus pressante
propositions
Jean-Luc Lagarce souligne l'échec du langage. La querelle qui se
déclenche au départ sur le simple mot « brutal », s'envenime
jusqu'au meurtre symbolique que le présent de l'indicatif rend
plus réaliste.

Conclusion :
Ce passage de l’œuvre témoigne de la violence des émotions chez Antoine pouvant se multiplié à
travers l’intégralité du livre. En effet, ce personnage peut être interprété de différentes façons entre
un rage, un passage à vide, une perte de contrôle subi par celui ci. Toutes ces interprétations peuvent
amené à exprimer ce besoin constant de crier voir de hurler afin de communiquer malgré la carapace
qu’il possède. Le contraste entre les 2 dernières phrases est frappant pour le lecteur et marque
l’apogée des tensions dans la pièce. Cette scène met en lumière l'échec du langage qui ne parvient
pas à réconcilier les individus mais uniquement à renforcer les divergences. À partir d'un simple mot
- l'adjectif «< brutal »> - une querelle se déclenche et s'envenime jusqu'au meurtre fratricide
symbolique.Chaque personnage reste enfermé à l'intérieur de lui-même. Cette scène violente
constitue le point culminant de la pièce et rend désormais impossible toute annonce de Louis à sa
famille, précipitant la chute de la pièce.

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