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(scène 9):
INTRODUCTION :
EXTRAIT ETUDIE : Cet extrait se situe lors de la scène 9 de la partie 1 de la pièce, durant
cette scène, les membres du clan familial se retrouvent autour d’une table. Mais cette scène
montre la force centrifuge qui anime cette famille. (centrifuge = qui s’éloigne du centre)
PLAN DE LECTURE LINEAIRE : Pour ce faire, nous étudierons d’abord le 1 er mvt du début
du texte à « Elle reviendra » ligne 21, où nous verrons Suzanne se rebeller contre le poids des
conventions sociales et de la famille.
Puis le 2ème mvt, de « Oui, je veux bien, un peu de café, je veux bien. », ligne 22 à «Tu te
payais ma tête, tu essayais » ligne 25 , où la rivalité fraternelle entre Antoine et Louis est
réactivée.
Enfin, le 3ème mvt, de « Tous les mêmes » ligne26 à « Catherine reste seule » ligne 30, où le
spectateur assiste à un éclatement de la famille.
« Mais, merde
toi à la fin » Interjection L’interjection grossière « Mais, merde toi à la fin » à la
« je ne te cause grossière première ligne et la forme négative « Je ne te cause
pas, je ne te forme pas, je ne te parle pas, ce n’est pas à toi que je parle »
parle pas, ce négative souligne une posture d’opposition à l’autorité familiale de
n’est pas à toi la part de Suzanne caractéristique de l’adolescence.
que je parle »
« je ne te cause
pas, je ne te une La gradation ternaire « je ne te cause pas, je ne te
parle pas, ce gradation parle pas, ce n’est pas à toi que je parle ! » annonce la
n’est pas à toi ternaire montée de la colère qui va exploser.
que je parle »
« cause », « je Suzanne reproche à Antoine d’être intervenu. Le champ
ne te parle pas » Champ lexical de la parole « cause », « je ne te parle pas » « je
« je parle » lexical de la parle », l.2 « dit » l.6 «racontes » l.14 montre que la
« dit » l.6 parole parole se libère et que les tensions pulsionnelles
«racontes » reviennent à la surface.
« Comment est-
Question La querelle s’envenime avec la question rhétorique
ce que tu me
réthorique d’Antoine : « Comment est-ce que tu me parles ? »
parles ? »
Le pronom interrogatif « comment » l.7 met en cause la
« Comment est- Pronom
manière dont Suzanne énonce ses propos, soulignant
ce que tu me interrogatif
l’incapacité du langage, dans sa forme même, à réconcilier
parles ?» « comment »
les individus.
« Elle veut avoir
La parole d’Antoine l.10-12 est en forme de chiasme,
l’air, c’est parce
que Louis est là, c’est à dire de structure ABBA : « Elle veut avoir l’air /
c’est parce que Chiasme c’est parce que Louis est là, c’est parce que tu es là / tu
tu es là, tu es là es là et elle veut avoir l’air » Cette structure fermée
et elle veut avoir souligne la volonté d’Antoine de contrôler Suzanne.
l’air. »
Antoine infantilise Suzanne en lui reprochant de
changer son comportement en présence de Louis.
Interrogation Suzanne se révolte contre ce corset comme en témoigne
/ la multiplication des interrogations et exclamations ligne
exclamations 13/14/15. Sa parole est placée sous le signe de la
l.13/14/15
/ répétition selon le modèle ABAB : « Qu’est-ce que ça a à
répétition voir avec Louis / qu’est-ce que tu racontes ? / Ce n’est
ABAB pas parce que Louis est là / qu’est-ce que tu dis ? »
« Merde, merde
et merde Ces répétitions ligne 16/17 témoignent d’une parole
encore ! » / enfantine et hystérique avec un rythme ternaire qui
répétitions
« Compris ? montre la colère du personnage « Merde, merde et
Entendu ? merde encore ! » / « Compris ? Entendu ? Saisi ? »
Saisi ? »
« Et bras
d’honneur si « fausse » Sa dernière réplique fonctionne comme une didascalie
nécessaire ! didascalie interne enjoignant l’acteur à effectuer le geste : « Et
Voilà, bras interne bras d’honneur si nécessaire ! Voilà, bras d’honneur »
d’honneur »
La dispute qui se déclenche au départ sur un mot « ils
font ce qu’ils veulent » contamine tous les sujets (le
comportement de Suzanne/Louis) et va jusqu’à la violence
physique symbolisée ici par le geste grossier.