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Français texte 3

Juste la fin du monde, scène 2 partie 2

Introduction:

Dans le cadre du chapitre 1 de notre cours de français, nous avons étudié l'œuvre de Jean-Luc Lagarce «
juste la fin du monde ».

Jean Luc Lagarce est un comédien, metteur en scène et dramaturge français qui a écrit de nombreuses
pièces de théâtre. Son œuvre « Juste la fin du monde » sortie en 1990 est l'une de plus connues. Elle
raconte l'histoire de Louis, un homme qui revient voir sa famille après des années d'absence pour leur
annoncer sa mort prochaine. La scène que je vais vous présenter est la scène 2 de la partie 2.

Avant d'interpréter cette scène d'exposition, je vais vous la lire.

Je me propose d'interpréter cette scène comme une scène dans laquelle Antoine, qui jusque-là se taisait,
s’ouvre et se révèle, alors que retombe sa colère.

Explication:

Pour contextualiser la scène, louis viens juste d’annoncer son départ à sa famille lors du déjeuner. C’est
alors qu’Antoine se propose précipitamment pour le ramener à la gare comme par enthousiasme. Ceci
énerve Suzanne qui commence alors les reproches à l’égard de son frère Antoine.

Celui ci, pris de colère, commence une tirade dans laquelle il révèlera sa vrai nature aux yeux des
spectateurs. Il se libère alors d’un poids et du regard des autres.

Cette tirade peut être divisé en quatre mouvement.

Dans un premier temps, Antoine interroge sa « fatigue », et tente à travers ce mot, « fatigué », de se
définir, peut-être de se comprendre lui-même.

Puis le plaidoyer d’Antoine se poursuit, et tourne à l’accusation, ainsi qu’à la rectification : il récuse ainsi
le terme « brutal » employé pour le qualifier.

Dans un troisième temps, pour illustrer son propos, Antoine rapporte un souvenir d’enfance
représentatif et éclairant.

Finalement, il exprime enfin un certain apaisement, comme par aboutissement d’une réflexion et d’une
prise de conscience.
( si ça dépasse 8 min t pas obligé de mettre ça )

Au cœur de ce début de tirade, Antoine évoque son état, “fatigué”, à travers un crescendo. En effet il y a
une gradation, qui passe de l’énoncé d’un état à celui d’une définition : « je suis fatigué (…) je suis
toujours fatigué (…) je suis devenu un homme fatigué (…) je n’ai jamais été autant fatigué de ma vie ». Il
commence par s’excuser mais il ne s’agit pas seulement ou pas essentiellement d’une excuse, mais bien
d’une explication, c’est en quelque sorte un plaidoyer pour soi-même.

On remarque également de nombreux retour à la ligne, ils peuvent traduire chez Antoine un certain
questionnement comme s’il prenait le temps de se remettre en question. Il répète souvent le mot «
fatigué » comme par difficulté à l’accepter. On le sent donc bouleversé, on pourrait l’interpréter de la
manière suivante : avant de se faire accepté par les autres, il cherche à s’accepter soi même.

Le caractère de Suzanne à également changé, elle se montre plus calme pour essayer de raisonner
Antoine, elle utilise d’ailleurs l’impératif ainsi qu’une répétition de son prénom. Cela a marché puisque la
colère d’Antoine semble retombé, il remplace d’ailleurs les termes « brutal » et « désagréable » par «
méchant », il se justifie donc par un moment d’emportement.

Antoine parvient à affirmer une part de lui-même de façon plus nette que dans le reste de la pièce.

Dans un second temps, Antoine récuse le terme « brutal » laissant poursuivre son plaidoyers.

En effet, il insiste constamment sur le refus de ce terme qui est pour lui inemployable. Il utilise d’ailleurs
le verbe « imaginer » précédé du pronom « vous » pour désigner sa famille, cela laisse un sentiment de
désolidarisation, comme si les membres de la famille étaient chacun les uns contres les autres.

Le pronom « vous » est répété plusieurs fois, sa portée peut s’étendre au delà des personnages comme
si le monde entier était contre lui.

On remarque de nombreuse juxtaposition dans la tirade d’Antoine, il répète en sorte chacun des ses
propos pour être sur de ce qu’il dit, pour confirmer sa pensée. Mais à un moment, il n’y a plus de retour
à la ligne « je ne suis pas un homme brutal, ce n'est pas vrai, c'est vous qui imaginez cela, vous ne me
regardez pas, vous dites que je suis brutal, mais je ne le suis pas et ne l'ai jamais été », cette phrase qu’il
a énoncé sans interruption laisse paraître a un moment de révélation, un moment clé ou Antoine se
révèle enfin, une prise de conscience pour lui même et les autres.

Antoine raconte ensuite un souvenir, comme un exemple au service de son plaidoyer ; ce troisième
temps de la tirade prolonge aussi sa prise de conscience.

Il désigne louis par plusieurs pronom dénigrant tel que « lui », « celui-là » qui révèle la façon dont
Antoine porte sa parole. On comprend donc que la relation a toujours été conflictuelle autant dans le
passé que dans le présent. Il utilise notamment l’imparfait synonyme de la nostalgie pour faire
remémorer à louis ces moments où il affirmait sa domination, il dit d’ailleurs « Louis, tu dois t’en
souvenir ». Il se dit donc plus fort, plus costaud avec une répétions de « toujours » pour accentuer ce fait
de victoire jusqu’à un moment d’hésitation marqué par des blancs, une nouvelle prise de conscience
s’opère.

En effet, il dit de Louis qu’il se donnait le beau rôle en se laissant battre.

Cette expression faisant maintenant partie du langage courant doit ses origines au théâtres lui même. Ce
rôle qu’anime Antoine n’est donc pas le principale, il le dit et le pense, il se sent insignifiant et non
représenté à sa juste valeur. Il clame sa défense et nie toute accusation. Ce mouvement opère donc une
boucle sur lui-même en revenant à la question de la brutalité, de la défense et de l’accusation.

Le texte se clôt enfin sur une adresse à Catherine et à Suzanne. On y voit l’expression d’un apaisement.

Dans un premier temps, Antoine s’adresse à Catherine « Ne lui dis pas de partir… », et ensuite à Suzanne
« je vais bien ».

Antoine recommande de ne pas demander à Louis de partir car je cite « il fait comme il veut, c’est chez
lui aussi », cette phrase est libérateur car on comprend que ça prise de conscience a également touché
sa relation aux autres. Il dit en suite « je vais bien » après un blanc, on pourrait imaginer qu’il a repris son
souffle, pour clôturer sa pensée.

La fin de cette extrait revient sur la même idée de départ, Antoine n’a rien, il va bien, il sait en outre qui il
est.

Conclusion :

À l’instar de sa venue, le départ de Louis, semblant tout aussi inexpliqué, a déclenché une nouvelle crise
au sein de la famille, Suzanne désirant qu’il reste encore, Antoine proposant de le raccompagner.

A travers cette tirade d’Antoine, celui ci s’autorise à dire aux autres ce qu’il éprouve. Il se révèle aux yeux
des spectateurs, de sa famille et de lui même, son personnage de complexifie donc car on pourrait dire
qu’Antoine essaye de retrouver une certaine place, avec un regard différent, au sein de sa famille.

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