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Le prologue du juste la fin du monde a une tonalité tragique. L'existence même du prologue montre
sa filiation avec la tragédie. Le prologue en latin est ce qui précède le discours.On retrouve des
points communs entre Jean-Luc Lagarce et le théâtre antique.Dans l'Antiquité, le prologue désigne
la première partie de la tragédie, avant même l'apparition du cœur. Or dans ce prologue Louis est
seul et assume l'entièreté du passage. Le but du prologue est d’introduire le sujet de la pièce pour
faciliter la compréhension des spectateurs.
En quoi ce prologue annonce t il la tragédie à venir ?
• L1à4 → Louis va mourir
• L 5 à 31 → volonté d’annoncer sa mort et peur
• L 32 à 43 → Louis veut rester maître de son destin
• Louis va mourir
➢ « de nombreux mois déjà que j’attendais à ne rien faire‚ à tricher‚ à ne plus savoir‚
de nombreux mois que j’attendais d’en avoir fini‚
l’année d’après‚ »
On observe un rythme binaire avec la répétition de « j'attendais ». Les 3 groupes verbaux sont
péjoratifs et en gradation. Louis triche envers lui-même et envers les autres, ce qui démontre de son
mauvais état mental, il a un constat pessimiste. Ses épanorthoses témoignent de sa sincérité envers
le lecteur. Il dresse son portrait par petites touches. Par en avoir fini, Louis entend mourir. Louis
utilise des images pour expliquer qu’il est tétanisé par la peur face au danger. Le champ lexical du
danger et de la peur nous fait comprendre que louis est à un moment charnière de sa vie. Il exprime
cette peur en associant la parole qui doit sortir à un danger qui le tétanise.
➢ « comme on ose bouger parfois‚
à peine‚
devant un danger extrême‚ imperceptiblement‚ sans vouloir faire de bruit ou commettre un
geste trop violent qui réveillerait l’ennemi et vous détruirait aussitôt‚ »
Louis utilise des images pour expliquer qu’il est tétanisé par la peur face au danger. Le champ
lexical du danger et de la peur nous fait comprendre que louis est à un moment charnière de sa vie.
Il exprime cette peur en associant la parole qui doit sortir à un danger qui le tétanise. Louis se
compare à tout le monde avec « comme on ».
➢ « malgré tout‚
la peur‚
prenant ce risque et sans espoir jamais de survivre‚ »
« malgré tout » reprend ce qui a été dit plus tôt. Le retour à la ligne après « la peur » met cette
dernière en valeur. Louis prend un risque alors même qu’il est certain de mourir.
➢ « je décidai de retourner les voir‚ revenir sur mes pas‚ aller sur mes traces et faire le
voyage‚ pour annoncer »
Cette ligne comprend de nombreuses épanorthoses. Ce passage rappelle le retour du fils prodigue
dans la Bible. Le complément circonstanciel de but nous laisse espérer que l’on va enfin connaître
l’objectif de Louis. Faire le voyage peut signifier retourner vers les siens ou mourir.
➢ « – et n’ai-je pas toujours été pour les autres et eux‚ tout précisément‚ n’ai-je pas toujours
été un homme posé ? »
En posant cette question rhétorique, Louis semble avoir un débat avec sa conscience. Il veut une
mort à son image : calme.
➢ « pour annoncer‚
dire‚
seulement dire‚
ma mort prochaine et irrémédiable‚ »
On trouve ici le champ lexical de la parole. On comprend que le cœur de l’intrigue est l’aveu de
Louis à sa famille. Avec l’adverbe « seulement », Louis fait une litote, comme si il voulait
minimiser l’intensité de son annonce. En effet, verbaliser, c’est donner une consistance à son
annonce. Cette deuxième partie finit sur le fatum (fatalité tragique).