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L’œuvre que je me propose de présenter est Juste la fin du monde, une pièce de théâtre de Jean-

Luc Lagarce parue en 1990, cinq ans avant sa mort. Cette œuvre ne m’est pas familière avant que je
l’étudie cette année.

Jean-Luc Lagarce est pour rappel un dramaturge, comédien, metteur en scène, chef de troupe et
romancier de la fin du XXe siècle. En 1988, il apprend sa séropositivité et se dédie entièrement à
l’écriture puisqu’il écrit une vingtaine de pièces de cette date à celle de sa mort en 1995.

L’intrigue est simple à la compréhension. En effet, elle se résume à un retour de 9 ans du


protagoniste Louis parmi les siens pour annoncer sa mort prochaine et inévitable. Parmi les thèmes
essentiels de cette pièce, on retrouve « la famille ». En effet, Lagarce souligne que la scène se
déroule un dimanche, jour symbolique pour eux car il représente la réunion. Par ailleurs, cette
thématique de retour n’est pas propre à Lagarce, il l’emprunte à des dramaturges de L’antiquité
comme Euripide ou encore Sophocle. De plus, j’ai remarqué qu’il existerait une œuvre qui présente
des ressemblances avec celle de Lagarce et qui est celle de Peter Handke, « Par les villages ».

Il existe une adaptation cinématographique de Xavier Dolan. Je ne l’ai pas aimé car il ne suit pas
fidèlement l’œuvre de Lagarce. Plusieurs scènes ont été ajoutées et ne figurent pas dans la pièce. De
plus le personnage d’Antoine est le grand frère de Louis dans cette adaptation alors que c’est
l’inverse

Si mon choix s’est porté sur cette œuvre, c’est d’abord pour l’intérêt que suscite son protagoniste
intriguant, construit tout en contradictions et en paradoxes en ce qui concerne son rapport à la
mort, il apparait dès le prologue plongé dans un état de confusion entre le déni et la résignation
lorsqu’il énonce : « de nombreux mois que j’attendais a ne rien faire, à tricher, à ne plus savoir, de
nombreux mois que j’attendais d’en avoir fini ». Egalement, ce désordre face à sa mort se retrouve
dans l’emploi inattendu des temps verbaux. C’est par exemple le cas de l’utilisation de l’imparfait de
l’indicatif « j’allais mourir » dans le prologue qui donne l’impression que cette mort appartient déjà
au passé et que le personnage revient d’outre-tombe pour l’évoquer. De même, dans le long
monologue de la scène 10 de la partie 1, on a le sentiment que Louis fait son propre deuil. Ensuite,
ce qui m’a tout autant intéressé dans cette œuvre c’est le langage. Ce dernier est marqué par de
nombreuses répétitions et épanorthoses rendent compte de l’impossibilité de faire coïncider la
parole avec la pensée exacte. De plus, ce langage ne permet pas la communication puisqu’à la fin de
la pièce, la famille se reconstruit sans Louis. Enfin la place du silence est très ambigüe. Dans l’espace
de la parole absolue qu’est le théâtre, l’autorité revient à celui qui détient le silence : Louis.

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