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Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltés

Présentation :

*Qui est B.M Koltés ?

Il est né à Metz en 1948. En 1970 il monte sa propre troupe : Le théâtre du Quai. Il

voyagera beaucoup, et s'inspirera de ses voyages pour écrire des pièces comme "Combat de

nègres". B.M Koltés est un des grands auteurs français de théâtre,  il a écrit " Roberto

Zucco ", " le retour au désert " etc ... Il meurt en 1989

*Personnellement :

J'ai lu le livre Roberto Zucco et en ce moment je travaille ce texte en cours théâtre .

Prochainement j'irai voir la pièce au théâtre.

Résume :

Roberto Zucco , dangereux criminel qui vient de tuer son père s'évade le soir même de son

arrestation. Débute alors une cavale jalonnée de meurtres, à commencer par celui de sa

mère , et de rencontres dont la plus importante est celle de la Gamine , qu'il viole et qui ,

pourtant , s'éprend de lui . Mais Zucco l'abandonne car il s'enfuit toujours, il traverse le

quartier mal famé du Petit Chicago où il assassine un inspecteur, il se retrouve dans un

square où, après une prise d'otages, il tue un jeune garçon. Pendant que les meurtres

s'enchaînent, la Gamine entreprend tout ce qu'elle peut pour le revoir et n'hésite pas à le

dénoncer à la police. Elle sera donc l'agent de la chute de Zucco et causera son arrestation.

Mais une fois encore, à peine arrêté, Zucco s'évade puis disparaît, englouti  dans une
tempête solaire apocalyptique. .

Critique :

Ici la pièce met en scène l'histoire réelle de Roberto Zucco ( à la base, Roberto Succo ) ,

dans le personnage de Zucco on retrouve des traits du héros grec Samson , car Roberto se

fait piéger par une femme tout comme Samson . Cette pièce est sombre . Le héros , n'a

aucune motivation et rien ne permet d'expliquer la série de meurtres qu'il commet . On

parlera alors de hasard quotidien dans le choix de ses victimes. Le lecteur est voué à une

incompréhension totale de ce personnage autant par ses actes , sa psychologie que par fait

qu'il ne parle que très peu . Va se mêler un sentiment d'attachement à cette personne des

plus mystérieuses et qui pourtant va commettre jusqu'à quatre meurtres ( la Gamine qui se

fait violer par le héros s'éprend de lui ) . Personnellement , je me suis éprise facilement de

ce " meurtrier " grâce à sa personnalité des plus mystérieuses . Koltés retrace avec son

grand talent , l'histoire d'un assassin sans motivation ... une histoire où le mystère reste

entier ...

Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès


Fiche de lecture
Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès, est une pièce de théâtre divisée en 15 scènes.
Elle fut achevée, peu avant la mort de l'écrivain, en 1989. Elle a été écrite à partir d'un
fait réel tiré de la vie d'un jeune italien, Roberto Succo. Il écrit l'histoire en se basant
sur un avis de recherche qu'il a vu dans le métro et 3 coupures de journaux qui
évoquent l'absurdité de ses crimes.

Bernard-Marie Koltès est vu comme l'un des tragédiens les plus importants du théâtre français
contemporain, c'est un homme qui fait prendre vie à des personnages principaux issus de
minorités. Il a écrit au total 9 pièces de théâtre, Roberto Zucco aura été sa dernière oeuvre qui
s'articule comme son testament littéraire. Cette fiche de lecture sera divisée en trois parties. Pour
commencer, nous ferons un résumé détaillé de l'oeuvre, puis nous présenterons les personnages
centraux de l'histoire et enfin nous parlerons des thèmes évoqués dans la pièce.
Résumé de l'oeuvre
Les personnages
Les thèmes

Résumé de l'oeuvre
La pièce s'ouvre sur l'évasion de Roberto Zucco, qui a été emprisonné après avoir assassiné son
père. On suit son périple fait de crimes en tous genres, en commençant par le meurtre de sa mère.
S'ensuit le viol de la « gamine » qui avoue quelques scènes plus tard « je suis malheureuse et je
suis heureuse, j'ai beaucoup souffert, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à cette souffrance-là ».
On suit Zucco qui continue sa cavale, il croise un inspecteur qu'il tue. Puis on retrouve la gamine
qui cherche l'évadé parce qu'elle est tombée amoureuse de lui. Elle finit dans un commissariat,
car elle l'avait reconnue sur un avis de recherche, elle finit par donner son identité aux policiers,
ces derniers lui proposent de devenir une prostituée pour pouvoir le retrouver. Ensuite, on se
retrouve dans un parc avec le protagoniste principal et la dame élégante, celui-ci fini par la
menacer avec un pistolet pour récupérer sa voiture, il tue son fils devant elle et d'autres figurants
assistent à la scène. On arrive à l'avant-dernière scène, on retrouve la gamine, les policiers devant
le lieu du meurtre de l'inspecteur pour attendre le retour de Zucco. La gamine le voit passer et le
reconnaît. Enfin, dans la dernière scène on retrouve Zucco en train de s'échapper de prison, on
pourrait pensait à une boucle sans fin qui pourrait se répéter à l'image de Fin de partie de Samuel
Beckett, cependant Koltès rompt la boucle avec un protagoniste qui se suicide.

Les personnages
La pièce fait appel à plus d'une trentaine de personnages, mais nous nous pencherons que sur
deux d'entre eux : Roberto Zucco, le personnage principal et la gamine qui s'est éprise de lui.
Roberto Zucco est un personnage qui s'évade de prison, on le suit dans sa cavale. Au fur et à
mesure qu'il rencontre des personnages, on nous fait comprendre qu'il ne ressemble pas à un
meurtrier. On se retrouve avec un personnage qui est le seul de la pièce à avoir son propre nom,
ce qui le met en avant alors que l'on est face à quelqu'un qui veut juste ne pas se faire remarquer,
voire devenir invisible. On ne connaît pas vraiment son histoire, l'auteur nous propose juste de
suivre son périple avec une opinion neutre, sans jugement. On le suit au fil de ses crimes qui le
mènent à son propre suicide.

La gamine est la cadette d'une fratrie de trois, elle a un frère qui est protecteur et un poil machiste
et une soeur présentée comme une vierge prude et avec un sentiment protecteur envers la gamine,
mais celui-ci tombera en miettes quand cette dernière lui apprend qu'elle s'est fait violer par
Zucco, qu'elle est tombée amoureuse de lui et sa volonté de le retrouver. Pour la gamine, ce qu'il
lui a fait aura transformé toute sa vie. Elle revendique devant sa soeur être devenue une femme, et
les rencontres qu'elle fera susciteront auprès des autres personnages des remises en question au
même titre que s'ils avaient croisé Zucco.

Les thèmes
On suit l'histoire de Zucco, mais pas seulement, chaque personnage secondaire rend la pièce plus
complexe en exposant certains problèmes sociétaux. On remarque que les personnages
secondaires remettent en cause leur condition et cela à partir du moment où ils sont touchés
directement ou indirectement par notre protagoniste principal. En nous exposant les crimes
commis par Zucco, la pièce nous fait remettre en question les fondements de la vie et de la mort,
l'auteur nous amène à une remise en question de la société, mais aussi une remise en question de
nous-mêmes en tant qu'individu.

Roberto Zucco
Roberto Zucco est une pièce de théâtre de Bernard-Marie Koltès écrite en 1988 et parue en
1990, inspirée librement de l'histoire d'un tueur en série italien, Roberto Succo, croisée à
l'histoire d'une « gamine », jeune fille en perdition.

Cette pièce provoqua un scandale lors de ses premières représentations, parce qu'elle se
fondait en partie sur des événements réels, tragiques, et encore récents.
Historique
La pièce de Bernard-Marie Koltès est créée à la Schaubühne de Berlin en avril 1990, dans
une mise en scène de Peter Stein1,2,3. C'est l'ultime œuvre écrite par le dramaturge. Celui-
ci est mort en avril 1989, entre l'écriture de la pièce en 1988, et sa création mondiale à
Berlin en avril 19901,2,3. Il l'a écrite rapidement, après être tombé en arrêt, dans le métro,
devant un avis de recherche d'un criminel impliqué dans plusieurs faits divers. Le visage de
l'homme a retenu son attention4.

En consultant la presse, il apprend que le dénommé Roberto Succo (qu'il décide dans sa


pièce d'écrire avec un « z ») a notamment tué ses parents à coups de couteau à Mestre, à
côté de Venise, en 1981. Il est emprisonné mais des permissions de sorties lui ont été
accordées au vu de sa docilité. Il s'échappe lors d'une de ces permissions en 1985, et passe
en France, où il commet une succession d'agressions violentes dont cinq autres meurtres (sa
première victime, en avril 1987 est un policer, dans la banlieue d'Aix-les-Bains en Savoie).
Puis, recherché, arrêté, il se suicide finalement dans sa cellule, au pénitencier de Vicence, en
Italie, le 28 mai 19883,4.

Bernard-Marie Koltès laisse aller son imagination sur ce parcours sans s'intéresser
davantage à l'histoire réelle de l'homme recherché. Koltès se savait malade du sida. Le
temps était devenu précieux pour lui, et cette pièce est sa dernière façon de s'exprimer au
théâtre, en contant un cheminement tragique qui conduit à une mort enfin acceptée1,5.
Bernard-Marie Koltès se serait également inspiré de la prise d'otages de Gladbeck de 1988
pour une des scènes6.

La pièce est reprise en France, au TNP de Villeurbanne, le 5 décembre 1991, dans une mise
en scène de Bruno Boëglin7.

Une polémique se déclenche, entraînant l'annulation des deux représentations prévues à


Chambéry les 8 et 9 janvier 19924,7. Chambéry était une des villes d'une tournée prévue
après Villeurbanne comptant Nice, Valence, Chambéry, Bruxelles et Toulouse, avant de se
terminer à Paris, en février 1992, au Théâtre de la Ville4. Des proches des victimes, un
syndicat de police, des élus s'insurgent en prenant connaissance de la représentation à
Chambéry, du thème et, pour certains, du texte publié en 1990 aux éditions de Minuit. Les
réactions sont violentes et mettent l'accent sur le souvenir douloureux du fait divers « trop
frais, trop proche » (la ville de Chambéry n'étant pas éloignée d'Aix-les-Bains) et sur un
texte que certains d'entre eux considèrent comme une apologie de ce criminel4. Un dialogue
de sourds commence. Plusieurs personnalités du monde de la culture essayent de répondre
aux réactions. Bernard-Marie Koltès étant déjà disparu au moment de la polémique, une
des voix qui s'exprime à sa place est celle d'un des premiers metteurs en scène, Bruno
Boëglin, qui indique que cette pièce de théâtre « n'est pas une thèse et ne traite pas du
véritable Succo »4. La représentation à Paris est un temps menacée, quelques-unes des
personnes et des organisations se sentant agressées par cette pièce demandent au maire de
Paris, Jacques Chirac (qui est également le chef de l'opposition) d'interdire les
représentations dans sa ville. Roger Planchon, personnalité du théâtre, codirecteur du TNP
de Villeurbanne et coproducteur de la pièce, plaide, comme d'autres (tels le critique Gilles
Costaz), le maintien. Finalement, la ville de Paris n'intervient pas, officialise cette position
en retrait, et laisse les représentations se dérouler5. Elles sont plus calmes que la polémique
qui les a précédées8.

Résumé
Les scènes évoquent des actes du criminel Robert Succo, mais la succession des faits n'est

pas la même et la mise en correspondance est quelquefois sans objet. La pièce de Bernard-

Marie Koltès est une sorte de chemin de croix en quinze stations, quinze scènes, un chemin

qui conduit à l'évasion suprême, la mort. Quinze scènes dont certaines ne sont que des

monologues. La pièce compte une trentaine de personnages. L’histoire de ce Roberto Zucco

s’entremêle avec celle d’une jeune fille, appelée « la gamine ». La pièce commence par la

découverte de l’évasion de Roberto Zucco par deux gardiens. L'évadé va chez sa mère, qui

lui dit ne plus le supporter depuis qu’il a tué son père, et qu’elle l’a évacué de ses pensées. Il

l'étrangle, et change sa tenue de prisonnier pour un treillis. On le trouve ensuite chez la

gamine qu'il a séduite (ou agressée, on ne sait pas), qui vit entre un frère et une sœur, à côté

de parents enlisés dans une vie médiocre. Elle s'échappe et cherche à le retrouver durant

toute la pièce, dans le quartier fictif du « Petit Chicago ». L’ayant reconnu sur un avis de

recherche, la gamine le dénonce pour le retrouver. Roberto Zucco tue un inspecteur de

police, rencontre un vieil homme dans le métro, provoque une bagarre dans un bar puis

dans un parc, prend une femme et son enfant en otage et, sans raison, abat l'enfant. Il

s'enfuit avec la femme. Il est en quelque sorte dénoncé par l'amour de la gamine : sous le

regard des policiers, en effet, celle-ci, l'apercevant, se précipite sur lui et l'embrasse. Les

policiers l'interceptent. Il avoue ses crimes et se reconnaît pour la première fois comme un
tueur. À compter de ce moment Zucco s'identifie à ses actes La pièce se termine alors qu’il

est de nouveau arrêté et qu’il cherche à s’enfuir par le toit de la prison où l'on le voit en

silhouette en contre-jour. Une voix crie « Il tombe ! ». C'est fini, Roberto Zucco s'est élancé

Roberto Zucco Koltès


L’auteur 

 Bernard-Marie Koltés est né à Metz en 1948 en période d'après-guerre (et donc de

reconstruction) et à toujours vécu en période de guerre froide. En 1970 il décide de monter

sa propre troupe qui se nomme "Le théâtre du Quai. Dès 1972, il signe L'Héritage, qui est

diffusé sur France Culture, avec Maria Casarès. Il lit des mystiques et se passionne pour la

littérature russe. L'année 1977 est celle de la création du monologue La Nuit avant les forêts

au festival off d'Avignon. 1983 marque le début de sa collaboration avec Patrice Chéreau,

rencontré quatre ans plus tôt, avec la création de Combat de nègre et de chiens au Théâtre

des Amandiers ; puis, en 1986, de Quai Ouest, et Dans la solitude des champs de coton en

1987. Il écrit en 1988 Le Retour au désert. La même année, il achève Roberto Zucco, qui ne

sera mis en scène qu'après sa mort. En avril 1989, il meurt du sida, à quarante et un ans.

 Résumé

 Roberto Zucco est un dangereux criminel qui vient de tuer son père s'évade de son lieu

d'incarcération (prison-asile) le soir même de son arrestation. Ceci s'en suit alors d'une

longue cavale jalonnée de meurtres, à commencer par celui de sa mère , et de rencontres

dont la plus importante est celle de la "Gamine" , qu'il viole et qui ,   pourtant , s'éprend de

lui . mais Zucco l'abandonne car il fuit toujours , il traverse le quartier mal famé du Petit
Chicago où il assassine un inspecteur , il se retrouve dans un square où , après une prise

d'otages , il tue un jeune garçon . Pendant que les meurtres s'enchaînent , la "Gamine"

entreprend tout ce qu'elle peut pour le revoir et n'hésite pas à le dénoncer à la police . Elle

sera donc l'agent de la chute de Zucco et causera son arrestation . Mais une fois encore , a

peine arrêté , Zucco s'évade puis disparaît , englouti   dans une tempête solaire

apocalyptique...

Le fait divers

Roberto Succo naît le 3 avril 1962 à Mestres (près de Venise), d'un père policier et d'une

mère tricoteuse à domicile. Au sein de de cette famille de condition modeste et sans histoire,

Succo passe une enfance paisible jusqu'au 9 avril 1981, soir ou il tue sa mère puis son père

avant de prendre la fuite. Il est arrêté et condamné à 10 ans de prison, qu'il doit purger

dans un hôpital psychiatrique (car il a été déclaré schizophrène). Il s'évade au début de

l'année 1986. D'avril 1987 à janvier 1988, il va faire règner la terreur dans le Sud-Est de la

France (viols, enlèvements, aggressions...). La police ne va pas immédiatement faire le lien

entre les différents meurtres, qu'elle attribue à des tueurs séparés et Succo.

C'est l'assassinat de l'inspecteur Michel Morandin en janvier 1988, à Toulon qui premet de

l'identifier et un avis de recherche est diffusé dans toute la France et en Italie. Une jeune

femme du nom de Sabrina révèle qu'elle a été sa maîtresse et qu'il s'appelle Roberto Succo,

ce dernier est arrêté en Vénétie le 28 février 1988. Quelques jours après son arrestation et

après avoir multiplié les provocations à la presse, il trompe la vigilance des gardiens et

grimpe sur le toit de la prison d'où il se laisse tomber sous l'oeil de centaines de caméras. Il
est de nouveau déclaré schizophrène, mis sous étroite surveillance, et le 23 mais 1988 il se

suicide dans sa cellule.

Du fait divers au mythe

Si Bernard-Marie Koltès prend ce fait divers pour matière, il est plus intéressé par la

légende qui enveloppe ce personnage : “Je ne savais pas grand chose de cet homme, j'avais

quatre articles de journaux. Je n'ai pas fait de recherches. Pour moi, c'est un mythe et cela

doit rester un mythe”. En modifiant la première ligne du patronyme du serial killer (le “S”

devient “Z”), Koltès choisit d'en faire un héros mythique.

Cependant, il n'invente pas une histoire différente. En métamorphosant les épisodes

majeurs du fait divers , il en souligne le caractère prodigieux. L'évasion, l'assassinat de la

mère, le viol de la Gamine sont autant d'épisodes du fait divers, mais la façon dont Koltès

les évoque leur confère une dimension surnaturelle. L'intrigue de Roberto Zucco est

détachée de tout réalisme. Elle s'inscrit dans la tradition des grands mythes dont elle

reprend la logique fabuleuse. Koltès fait de Zucco le double et la version contemporaine des

grands héros. Ainsi, come Samson perdu par Dalila, Zucco est trahi par la Gamine (cf. le

titre du tableau IX : Dalila). Zucco prend également la figure du Minautore dans sa

puissance de bête sauvage et dans son role de gardien du labyrinthe (le vieil homme dans le

métro).

Pour qu'ils puissant êtres considérés comme mythiques, autrement dit devenir universels,
Koltès met en place un système et un traitement particulier des personages : aucun d'entre

eux à part Zucco n'a de nom . Chacun est désigné par sa fonction (Le mac, L'inspecteur...)

ou son lien de parenté (La mère, Le frêre...). Chaque personage devient le symbole et le

représentant d'une catégorie de l'humanité.

Pour Koltès, l'histoire de Roberto Succo revêt une portée symbolique qui s'avère révélatrice

d'une facette de l'humanité.

De même que Samson représente la force trahie, le Minautore la monstruausité perdue, ou

Rimbaud la fuite et la révolte, Roberto Zucco symbolise une particularité propre à l'homme

contemporain : l'irresponsabilité.

Les personnages

 Roberto Zucco est un meurtrier en cavale, dont la dimension tragique relève à la fois de

l’irresponsabilité de ses actes dont il ne donne jamais l’explication et de sa dimension

mythique.

La gamine est prisonnière de sa famille, on comprend qu’elle se fait violer par Zucco mais

se prend d’amour pour lui. Elle part à la recherche de Zucco et tombe dans la déchéance

physique et morale, et finira par causer la perte de Zucco comme Dalila avec Samson.

 Niveau 

 Scène qui ne relève pas de grande difficulté accéssible à des qualifications  1et 2

 Pistes de travail

 ·         les relations au corps de la douceur à la violence, la douceur dans la violence


·         le jeu des corps et des mots sous la table

·         étude de photographie des corps des personnages dans plusieurs mises en scène

·         le corps enfant et le corps femme, le désir

·         rapports aux objets pour la gamine

·         registre comique des badauds et policier, présent ou non  sur scène dans la scène

finale

·         comment traiter la scène finale ? les élèves feront des propositions de mise en scène de

Zucco et de la perte de corporalité

·         la langue de la gamine champs lexical

·         l’impulsivité de Zucco, travail sur le vécu du personnage qu’est-ce qu’un corps

meurtrier, comment sont les mains d’un meurtrier…

·         la langue de Zucco appui sur les consonnes

·         rythme et couleurs des phrases, la poésie du texte.


Séquence IV : Roberto Zucco de BM
Koltès. Lecture analytique 2: le meurtre
de la mère
Tiré du tableau II, ce passage présente Roberto Zucco, héros éponyme de la dernière pièce de

Bernard Marie Koltès, publiée en 1988 et jouée pour la première fois en 1990 alors que son auteur

était mort des suites du SIDA. Ce personnage a été inspiré à l'auteur dramatique par un véritable

criminel, un tueur en série, Roberto Succo qui a perpétré plusieurs crimes dont ceux de sa mère et

de son père. La pièce débute sur l'évasion de prison de l'assassin. Revenant de nuit chez sa mère

pour récupérer son treillis, sa mère lui oppose une vive résistance. Roberto entre de force. Débute

alors un dialogue entre la mère et le fils qui souligne leur difficulté à communiquer. Quels aspects de

Zucco apprenons-nous à découvrir ? Tout d'abord, nous verrons d'après ses gestes et ses répliques

comment il nous apparaît comme un héros tragique pour ensuite étudier l'attitude de sa mère à son

égard.

I. Zucco : un être tragique.

a)Sa violence physique et verbale.

Souvent les héros des tragédies sont des êtres violents, soit de façon héréditaire, soit par hybris,

orgueil. Nous connaissons déjà la brutalité de Zucco par le tableau 1 où il est décrit comme parricide

et comme une « bête furieuse », « une bête sauvage » : il peut faire penser à une figure mythique

bien connue : celle du Minotaure. La didascalie qui ouvre l'extrait étudié insiste sur cette violence « il

défonce la porte ». Il a selon sa mère de « grandes mains fortes ». Cette force annonce la

comparaison avec le rhinocéros dans la fin du récit ou avec des héros bibliques « Samson » et «

Goliath » auxquels Zucco est identifié dans le dernier tableau par « les voix ».. Le fait qu'il réclame

plusieurs fois son « treillis » , « son pantalon de combat » prouve qu'il part en guerre. Ses impératifs

durs « bouge-toi », « dépêche-toi » montrent aussi sa bestialité : les mots sont sans doute criés

puisque sa mère lui demande de parler plus doucement « Ne crie pas ! ». Sa brutalité est à son

apogée dans le meurtre de la fin du tableau « la serre, elle gémit ». Après avoir été parricide « tu as
tué ton père » (répété deux fois par la mère), il devient matricide et cela sur scène. Enfin, sa violence

est totalement gratuite : il ne tue pas pour obtenir quelque chose. Même si sa mère finit par lui

donner le treillis, il la tue et son meurtre n'est pas non plus motivé par l'argent « je ne veux pas

d'argent ». Ce qui peut troubler le spectateur, c'est l'absence de sens de ces meurtres. Mais on ne

peut pourtant réduire ce personnage à cet aspect.

b)Son ambiguité.

Séquence IV :

Roberto Zucco

de BM Koltès.Lecture analytique 2: le meurtre de la mère

Tiré du tableau II, ce passage présente Roberto Zucco, héros éponyme de la dernière pièce

de BernardMarie Koltès, publiée en 1988 et jouée pour la première fois en 1990 alors que

son auteur était mort des suites du SIDA . Ce personnage a été inspiré à l’auteur

dramatique par un véritable criminel, un tueur en série, Roberto Succo qui a perpétré

plusieurs crimes dont ceux de sa mère et de son père. La pièce débute sur l’évasion de

prison de l’assassin. Revenant de nuit chez sa mère pour récupérer son treillis,sa mère lui

oppose une vive résistance. Roberto entre de force. Débute alors un dialogue entre la mèreet

le fils qui souligne leur difficulté à communiquer. Quels aspects de Zucco apprenons-nous

àdécouvrir ?

Tout d’abord, nous verrons d’après ses gestes et ses répliques comment il nous apparaît

comme un héros tragique pour ensuite étudier l’attitude de sa mère à son égard.

I) Zucco : un être tragique.

a)Sa violence physique et verbale.

Souvent les héros des tragédies sont des êtres violents, soit de façon héréditaire, soit par

hybris, orgueil. Nous connaissons déjà la brutalité de Zucco par le tableau 1 où il est décrit
comme parricide et commeune « bête furieuse », « une bête sauvage » : il peut faire penser à

une figure mythique bien connue :celle du Minotaure. La didascalie qui ouvre l’extrait

étudié insiste sur cette violence « il défonce la porte ». Il a selon sa mère de « grandes mains

fortes ». Cette force annonce la comparaison avec le rhinocéros dans la fin du récit ou avec

des héros bibliques « Samson » et « Goliath » auxquels Zucco est identifié dans le dernier

tableau par « les voix »..Le fait qu’il réclame plusieurs fois son « treillis », « son pantalon de

combat » prouve qu’il part en guerre. Ses impératifs durs « bouge-toi », « dépêche-toi »

montrent aussi sa bestialité : les mots sont sans doute criés puisque sa mère lui demande de

parler plus doucement « Ne crie pas ! ». Sa brutalité est à son apogée dans le meurtre de la

fin du tableau « la serre, elle gémit ». Après avoir été parricide « tu as tué ton père » (répété

deux fois par la mère), il devient matricide et cela sur scène. Enfin, sa violence est

totalement gratuite : il ne tue pas pour obtenir quelque chose. Même si sa mère finit par lui

donner le treillis, il la tue et son meurtre n’est pas non plus motivé par l’argent « je ne veux

pas d’argent ». Ce qui peut troubler le spectateur, c’est l’absence de sens de ces meurtres.

Mais on ne peut pourtant réduire ce personnage à cet aspect.

b) Son ambiguïté.

D’ailleurs la difficulté à cerner l’énigmatique personnalité de Zucco se voit dans les

questions que pose la mère dans la tirade « Pourquoi ? », « Comment ? ». Même celle qui

lui a donné le jour, elle insiste sur cet accouchement : elle répète « accoucher » et « sortir de

moi » ne sait pas qui il est vraiment. Il est aussi victime puisque sa mère le renie de façon

brutale, lui rappelle qu’il était maudit dès son enfance « quand tu étais au berceau ». Cela

rappelle une forme de fatalité présente dans le mythe d’Œdipe avec l’expression « on

l’abandonne ».
D’ailleurs sa mère ne lui annonce-t-elle pas à la façon d’un devin « Est-ce que tu vas me

tuer ? » ? Il oscille entre la tendresse, une certaine forme de douceur que l’on retrouve dans

son nom qui ressemble au nom italien du sucre « zucchero » qui se manifeste par le

changement de ton et notamment l’apostrophe par trois fois « maman » , par ses gestes « la

caresse, l’embrasse » et la cruauté« étranglée », voire la froideur, le cynisme puisque, après

le meurtre, il fait des gestes du quotidien « il se déshabille ». On a presque l’impression que

tuer lui apporte une certaine sérénité.

Il aspire au calme et à la pureté puisqu’il aime la laverie automatique (mais ce lieu est aussi

un lieu anonyme, sans lien familial).

N’est-ce pas aussi une caractéristique de la tragédie comme le souligne le Prologue dans la

pièce Antigone d’Anouilh ? « C’est propre la tragédie. Et surtout, c’est reposant ».Cette

scène permet aussi de voir une mère ambiguë.

II) Une mère ambiguë.

L’auteur nomme le personnage « la mère », ce qui donne au personnage une dimension

universelle. Ce personnage peut aussi faire songer à un personnage historique et tragique :

Agrippine, mère de l’empereur romain, Néron qui l’a fait assassiner.

Ainsi peut-être doit-on comprendre que Bernard-Marie Koltès remet en cause n’importe

quelle relation familiale.

a) Des restes d’affection pour un Roberto du passé.

Le spectateur voit qu’elle est troublée par la gentillesse de son fils. D’ailleurs, même si elle

le renie, elle ne cesse de l’appeler par son prénom « Roberto ». On a même l’impression que

l’espace de deux répliques, les deux personnages se retrouvent et se comprennent

puisqu’aux deux adjectifs employés par Zucco « doux et gentil », la mère répond par

l’adjectif « gentil » employé deux fois et le nom« douceur ».


Ces deux adjectifs d’ailleurs se retrouveront dans la bouche de la Gamine au tableau IX

quand elle dénoncera Zucco. Elle qui veut absolument « oublier » ne peut s’empêcher

d’avoir de la nostalgie pour « cet enfant si sage ». Est-ce pour cela qu’elle ne veut pas lui

donner son treillis ? Elle insiste sur sa saleté « sale », « dégueulasse », « sale », « tout froissé

». Ne réagit-elle pas inconsciemment comme une mère soucieuse de l’apparence de son fils

? Et n’est-ce pas cela qui énerve Roberto ? Ou bien ne supporte-t-il pas qu’elle veuille l’ «

acheter » ? «Je ne veux pas d’argent ». Mais elle le repousse ensuite.

b) Une rupture définitive, le refus de reconnaître son fils.

Elle cherche à éloigner son fils : elle emploie deux fois l’impératif « N’approche pas de moi

Beaucoup de négations tendent à éliminer de sa vie son fils, « je ne peux pas », « je ne veux

pas ».

Tout au long de la scène, l’éloignement va aller en crescendo ou en gradation pour terminer

par « Je t’oublie, je t’ai oublié ». La reprise avec le passé composé insiste sur la rapidité

qu’a la mère à renier son fils. Ainsi, c’est elle qui signe en quelque sorte son arrêt de mort

car c’est elle qui fait de Roberto un orphelin. « Tu es fou » résume bien la difficulté qu’ont

le fils et la mère à s’entendre.

La folie de Roberto est mise en avant par plusieurs adjectifs « fou » ( qui rime d’ailleurs

avec « doux »), « dingue », « fou », par des métaphores verbales « tu dérailles », « un train

qui a déraillé ».

Et on comprend le désir qu’a eu Koltès de renommer Succo Zucco avec le Z qui porte en lui

ce zigzag de la déviance. On assiste à un véritable dialogue de sourds entre la mère et le

fils : n’a-t-elle pas posé la question « Ton quoi ? » parce qu’elle ne comprend pas pourquoi

son fils a besoin de ce vêtement qu’elle dévalorise par une expression grossière « cette

saloperie ». Mais en même temps le spectateur ne comprend pas non plus pourquoi la mère
qui avoue avoir peur de son fils « tu me fais peur » refuse de lui donner son treillis. Son

obstination est tout aussi incompréhensible que celle de Roberto. Grâce à cette deuxième

scène, nous apprenons à mieux cerner la personnalité du protagoniste de la pièce que nous

avions simplement vu apparaître. Sa figure énigmatique, monstrueuse puisqu’il commet un

matricide (lui qui a déjà à son actif un parricide) l’élève au rang de héros tragique dans la

lignée d’un Néron. Suivra-t-il le chemin que lui a annoncé sa mère « l’abîme » en

continuant à semer la peur ?

Lecture analytique 4 denouement


Roberto Zucco BMKoltes
« Moi qui ne regarde jamais la télé, je l'allume pour les informations, et je tombe sur cette
scène absolument incroyable où l'on voyait Roberto Succo sur les toits de la prison ». Cette
phrase montre bien la fascination éprouvée pour le tueur en série par l'auteur dramatique
Bernard-Marie Koltès qui va lui consacrer sa dernière pièce en 1988 Roberto Zucco. Tout
au long de l'intrigue, le personnage va tuer successivement sa mère, un inspecteur de police,
un enfant, violer la Gamine qui va le livrer à la police. C'est pourquoi, dans le tableau 15,
on retrouve le décor du début de la prison car Zucco vient d'être réincarcéré. Comme dans
la 1ère scène, à peine est-il enfermé qu'il s'échappe. Au milieu des voix de gardiens et de
prisonniers, en plein midi, il apparaît torse nu sur les toits de la prison en même temps que
se lève une tempête solaire. Nous verrons en quoi le dénouement de cette pièce permet de
montrer la transformation du personnage. Nous étudierons d'abord par quels moyens
l'auteur nous montre une scène d'apocalypse, sorte de fin du monde. Ensuite, nous verrons
que Zucco devient une sorte de dieu.

I)Une scène d'apocalypse.

Il n'est pas étonnant que Bernard-Marie Koltès, écrivain fasciné par les mythes antiques et
bibliques (n'a-t-il pas appelé un de ses tableaux Dalila, du nom de l'héroïne de la Bible qui a
enlevé la force du géant Samson ?) ait voulu donner au dénouement de sa pièce sur un
personnage hors-norme Roberto Zucco l'allure de l'épisode final de la Bible : l'Apocalypse.
Ce mot d'origine grecque signifie « révélation » mais a pris pour nous plutôt le sens de fin
du monde qui fait peur. a)Des conditions météorologiques irréelles. La didascalie « Le soleil
monte, brillant, extraordinairement lumineux. Un grand vent se lève » met en scène les
forces naturelles qui vont modifier le cours du tableau. On assiste à un spectacle qui
s'oppose à la scène d'exposition qui se passait dans l'obscurité puisqu'une des didascalies
donne l'heure « à midi » : il s'agit donc bien du zénith. Personnifié et même érotisé (« C'est
le sexe du soleil ») (Et on se souviendra que dans la scène initiale, le gardien disait que «
c'était dans le sexe que se logeait l'instinct meurtrier ») le soleil y occupe le premier plan : il
symbolise le côté solaire de Zucco .Mais il peut aussi être considéré comme une métonymie
du personnage : désireux de retourner à l'état de nature, comme le souligne aussi sa nudité
« torse et pieds nus » Roberto est l'être des éléments puisqu'il est même capable de
déclencher u

Séquence IV

: Roberto Zucco

de BM Koltès.Lecture analytique 4 :TABLEAU 15 ZUCCO AU SOLEIL.« Moi qui ne


regarde jamais la télé, je l'allume pour les informations, et je tombe sur cettescène
absolument incroyable où l'on voyait Roberto Succo sur les toits de la prison ». Cette
phrase montre bien la fascination éprouvée pour le tueur en série

par l’auteur dramatique

Bernard-Marie Koltès qui va lui consacrer sa dernière pièce en 1988

Roberto Zucco.

Tout au

long de l’intrigue, le personnage va

tuer successivement sa mère, un inspecteur de police, un

enfant, violer la Gamine qui va le livrer à la police. C’est pourquoi, d

ans le tableau 15, onretrouve le décor du début de la prison car Zucco vient d'être
réincarcéré. Comme dans la 1èrescène, à peine est-il enfermé qu'il s'échappe. Au milieu des
voix de gardiens et de prisonniers,en plein midi, il apparaît torse nu sur les toits de la prison
en même temps que se lève unetempête solaire. Nous verrons en quoi le dénouement de
cette pièce permet de montrer latransformation du personnage.

Nous étudierons d’abord par quels moyens l’auteur nousmontre une scène d’apocalypse,
sorte de fin du monde. Ensuite, nous verrons que Zucco

devient une sorte de dieu.

I)Une scène d'apocalypse.

Il

n’est pas étonn


ant que Bernard-Marie Koltès, écrivain fasciné par les mythes antiques et bibliques

( n’a

-t-

il pas appelé un de ses tableaux Dalila, du nom de l’héroïne de la Bible qui a

enlevé la force du géant Samson ? ) ait voulu donner au dénouement de sa pièce sur un
personnage hors-

norme Roberto Zucco l’allure de l’épisode final de la Bible

: l’Apocalypse.Ce mot d’origine grecque signifie «

révélation » mais a pris pour nous plutôt le sens de fin dumonde qui fait peur.

a)Des conditions météorologiques irréelles.

La didascalie « Le soleil monte, brillant, extraordinairement lumineux. Un grand vent se


lève» met en scène les forces naturelles qui vont modifier le cours du tableau. On assiste à
unspe

ctacle qui s’oppose

à la scène d’exposition qui se passait dans l’obscurité puisqu’u

ne des

didascalies donne l’heure «

à midi »

: il s’agit donc bien du zénith. Personnifié

et mêmeérotisé ( «

C’est le sexe du soleil

») ( Et on se souviendra que dans la scène initiale, le gardiendisait que «

c’était dans le sexe que se logeait l’instinct meurtrier

») le soleil y occupe le premier plan : il symbolise le côté solaire de Zucco .Mais il peut aussi
être considéré commeune métonymie du personnage : désireux de retourner à l'état de
nature, comme le souligneaussi sa nudité « torse et pieds nus » Roberto est l'être des
éléments

puisqu’il est même

capable de déclencher un « ouragan ». La scène devient fantastique puisque le seul


personnage est Zucco

et le reste n’est que des «

voix » appelées dans la didascalie « degardiens et de prisonniers mêlés ». Ce mélange


rappelle le chaos ou le désordre qui précède la

fin du monde selon la Bible ( et que l’on retrouve dans tous les films d’anticipation du typ

The Walking Dead

, d’ailleurs «

l’éclat d’une bombe atomique

» fait penser à une catastrophenucléaire du type Hiroshima ) : ce que la société maintenait,


la différence entre les « bons » et« les mauvais » disparaît. Zucco dialogue avec ces voix
anonymes, et ces dialogues débutent par des impératifs. Plus que des ordres, ils invitent à
une direction « Regardez le soleil », «regardez ce qui sort du soleil », « Bougez la tête », «
tournez votre visage » comme s'ils'agissait de transmettre une connaissance révélée ( et on
retrouve le sens du mot grec« apocalypse ») comme le suggère la répétition des
présentatifs : « c'est le sexe du soleil », «c'est de là », « c'est la source des vents » et du
futur : « vous le verrez », « il s'y déplacera »,

il vous suivra ». Ici, le message est plus important que le héros lui-même comme cela se
passesouvent dans des textes religieux.

b) Avènement et révélation.

Le tableau 15 est celui de l'avènement de Zucco. Le personnage perd son caractère


humain :s'il disparaît à la fin de la scène « On ne voit plus rien », « il tombe » c'est parce
qu'il est parvenu à fusionner avec la nature. À l'instar de Rimbaud, le poète du XIXème
siècle auquelnous avions déjà fait référence dans le tableau I, le héros se fait « voyant » :
alors que lesautres ne voient rien, « on ne voit plus rien », parce que le soleil leur « fait mal
aux yeux »,Zucco continue à décrire le spectacle.

II) Le sacre ou apothéose de Zucco.

Cette idée qui fait de Zucco une sorte de dieu nous est suggérée par la référence à Mithra
encitation au début de la pièce. Mithra est un dieu iranien qui a

pour fonction de veiller sur la vérité

et sur le cours du monde et qui fut l’objet d’un culte aussi important que le Dieu des
Chrétiens dans la

Rome antique. Ce dieu était entouré de plus de mystères que le Dieu des Chrétiens, ce qui
peutexpliquer le choix de Koltès, attiré par les réalités énigmatiques.

a) Une divinisation progressive.

D’abord Zucco

se présente comme un prophète : il reprend le verbe « voir » comme dans

l’Apocalyps

e, dernier livre de la Bible, (ouvrage déjà convoqué dans les lignes précédentesavec les
personnages de Samson et Dalila

, Goliath, présents dans l’Ancien Testament,

première partie de la Bible). Les références à la religion chrétienne sont très présentes
aussi

avec l’év

ocation un peu parodique de la Croix de Jésus « Tout est bien cloué ». Cette dernièrescène
est à lire comme une métaphore : en effet, si elle reprend le thème de la scène
initiale,l'évasion, ici, ce n'est plus le Zucco meurtrier qui s'échappe en pleine nuit, mais un
personnage

absolu, débarrassé de l’étiquette d’assassin

. Le titre du tableau « Zucco au soleil »marque symboliquement ce changement de statut


qui s'opère.

C’est aussi une s


cène d'adieu àla société et à son oppression, que nous avions vue dénoncée notamment dans
la tirade de ladame et dans les propos de Zucco.Les « voix de gardiens et de prisonniers
mêlées forment une

sorte de chœur antique

quicaractérise progressivement Zucco pour le faire accéder à son statut final de dieu .
Avantnotre extrait, il était «

Goliath », « Samson », mais il s’agissait encore de héros avec des

faiblesses. Alors

que la toute fin le fait devenir d’abord un prophète qui «

voit » et enfin sondiscours métaphysique «

C’est le sexe du soleil

» qui s'inscrit dans la liturgie de Mithra et quene comprennent pas les auditeurs « le quoi ?
» le place lui-même dans une situation divinefavorisée aussi par le symbolisme du décor : «
le sommet des toits », « il grimpe au sommetdu toit », « il arrive au sommet » qui montre
son ascension. Sa nudité aussi fait penser à une

nouvelle naissance, à son accès à un statut qui n’est

plus humain. b)

Une chute ascensionnelle.

Le sacre de Zucco repose sur un ultime renversement. Sa chute qui est annoncée de façon
presque au ralenti ( ce qui rappelle que Koltès adorait le cinéma « Zucco vacille » , « il
vatomber », « tu vas te casser la gueule », « il va tomber », « il tombe » n'entraîne pas sa
mortmais sa consécration héroïque.

D’ailleurs, on sait sa chute par le cri d’une voix mais d’une

voix qui ne voyait pas grand-chose auparavant. Est-il vraiment tombé ? Ou est-il
montéailleurs ?Ce dénouement tragique et nécessaire marque la fin de Roberto qui rejoint
la liste des hérosmythiques : « Cet homme (Succo) tuait sans aucune raison. Et c'est pour
cela que, pour moi,c'est un héros. Il est tout à fait conforme à l'homme de notre siècle, peut-
être même aussi àl'homme des siècles précédents. Il est le prototype même de l'assassin qui
tue sans raison. Et
la manière dont il perpétue ses meurtres nous fait retrouver les grands mythes » . Parallèle
à lamontée du soleil et consécutive au déchaînement des éléments, sa mort est le symbole
d'une passation de pouvoir et d'une métamorphose fabuleuse. La chute ouvre à la survie de
Zucco :débarrassé de son corps, i

l retrouve une puissance qu’il semblait parfois avoir perdue

grâceaussi au talen

t de l’auteur. Cette chute fait ré

férence explicite à la chute d'Adam et Ève dans laGenèse, livre premier de la Bible qui sont
condamnés par Dieu à sortir du Paradis. MaisKoltès en fait le contraire

: d’abord, nous sommes à la fin de la pièce et aucun ju

gement moral

n’est porté contre Zucco.

Sa mort paraît même être un soulagement pour lui.Cette scène finale consacre l'héroïsation
de Zucco et même sa divinisation. Koltès fait mourir

son héros, comme c’est arrivé dans la réalité mais plutôt que d’en faire un échec, il
letransforme en forme d’apothéose. Zucco devient un personnage hors du commun, qui
échappeà l’ennui et à la réalité sordide bien symbolisés par l’image de la prison.

Zucco est-il le seulcriminel à avoir subi une transformation aussi positive grâce à la
littérature ? Est-il une sorte

de double de Koltès qui, par la littérature, échappe à un quotidien qui l’ennuie et le révolte

INTRODUCTION.Situation KOLTES: Bernard-Marie Koltès est un dramaturge


français. Né à Metz en 1948, il s'essaye à l'écriture durant sa jeunesse mais il y renonce. Il
ne met jamais les pieds au théâtre jusqu'à l'âge de vingt ans. Il assiste en 1970 à
une représentation de "Médée" dans unemise en scène de Jorge Lavelli interprétée
par Maria Casarès; c'est un choc. Koltès se met alors à l'écriture théâtrale. En 1997, il
publie un long monologue, "La Nuit juste avant les forêts", qui est monté au
Festival Off d'Avignon. Ses pièces suivantes seront montées en étroite collaboration avec
Patrice Chéreau au Théâtre des Amandiers de Nanterre : "Combat de nègre et de
chiens", "Quai Ouest", "Dans la solitude des champs de coton", "Retour au désert".
Elles connaîtront un grand succès. Aujourd'hui, il est joué dans le monde entier. Il meurt en
1989.Situation RZ: Roberto Zuccoest une pièce de théâtrede Bernard-Marie Koltèsécrite en
1988 et inspirée de faits réels, qui relate l'histoire du tueur en série italien Roberto Succo,
élevé à une dimension mythique et croisé à l'histoire de la «gamine», jeune fille en
perdition.Cette pièce provoqua un énorme scandale, parce qu'elle se fonde sur des
événements réels et tragiques.Situation de l’extrait:Tiré du tableau II, ce passage
présente Roberto Zucco revenant de nuit chez sa mère pour récupérer son treillis. Sa mère
lui oppose une vive résistance (quelques heures plus tôt, il a tué son père). Roberto
entre de force. Débute alors un dialogue entre la mère et le fils sur les motivations
profondes du parricide, dialogue qui s'achève sur le portrait du fils par la mère.Ombre
fantastique lors de la scène d'ouverture, Roberto Zucco, ici, ne se dérobe plus. Le
personnage fait l'objet d'une présentation qui culmine dans le portrait brossé par la
mère. Mais, au lieu de se soumettre à la logique de la ressemblance, ce portrait met
en évidence à quel point Zucco ne se ressemble pas et ne se rassemble pas. Figure de
l'étranger et de l'étrangeté, fils et ange déchu, le personnage ouvre sur un tragique qui
aura raison de la vie de sa mère et de la sienne.Lecture du texte.Reprise de la
problématique : Dans quelle mesure cette scène renouvelle-t-elle le tragique?I) Portrait
d'un inconnu, hérostragique.II) Le reniement tragique du fils.III) La renaissance de la
tragédie.DÉVELOPPEMENT.I) Portrait d'un inconnu, hérostragique.Le portrait que la
mère brosse de son fils est celui d'un parfait inconnu. La tirade maternelle est
l'antithèse d'un portrait tant le personnage n'est jamais fidèle à ce qu'il est censé
être. En cavale au propre comme au figuré, Roberto Zucco ne peut donner lieu qu'à un
anti-portrait.A) Un inconnu à l'identité mystérieuseet terrifiante.Tragédie:terreur et pitié
(cf. idéal d’Aristote, théâtre grec)Le portrait maternelbrosse l'image d'un inconnu à
l'identité mystérieuse. La tirade débute sur une double interrogation, annonciatrice du
reniement final.Un hiatus s'établit entre : d'une part, le physiquede Zucco qui n'a pas
changé d'autre part, son moral qui s'est métamorphosé sans retour comme s'en étonne la
mère dans des questionsqui restent sans réponse : « Est-ce moi, Roberto, est-ce moi qui t'ai
accouché ? Est-ce de moi que tu es sorti ? »

Roberto Zucco le meurtre de la mère LA scène 2Page 3Elle voit le bébé qu'elle a mis au
monde avec le CL de la naissance berceaux2 (25/26).Ce spectacle est rendu encore plus
vivant avec l’insistance sur le CL du regard Vu, yeux, regard surveillé, pas lâché, vu, vois,
reconnaisUne période bâtie sur une construction anaphorique de subordonnées de
condition: « si je n'avais pas accouché de toi... », « si je ne t'avais pas vu sortit... », « si je
n'avais pas posé... » aboutit à un constat au conditionnel« je croirais » dont la valeur plus
annonciatrice qu'hypothétique, amplifie la forme négativequi le complète « ce n'est
pas mon fils qui est devant moi... »« Pourquoi cet enfant, si sage pendant
vingt-quatre ans,... ...est-il devenu fou brusquement ?» Ceparallélismemarque la
rupture.Comment as-tu quitté les rails Roberto ? Qui a posé un tronc d'arbre sur
ce chemin si droit pour te fairetomber dans l'abîme ? »On est encore ds l’expositionLe
portrait de RZ par sa mère donne à voir le perso qu’on avait imaginé jusque là = scène des
gardiens.«Pourtant je te reconnais»: Portrait que l’on donne à voir (théâtre)Portrait
physique et moral: mais en même tps très peu caractérisé.Portrait orienté: ironie tragique:
«caresser le cou de ta mère» menace, peurProfondément divisé, le personnage ne se
recoupe plus. L'adverbe adversatif« pourtant » qui ouvre une 2ème phase semble annuler
un instant cette orientation, d'autant que l'énumérationavec des déterminants possessifs
apparaît comme une reconstruction de l'identité contestée. Morcelée, son identité donne
lieu à une synecdoque: le portrait énumère les différentes parties du corps de Zucco
« ton corps, ta taille, la couleur de tes cheveux, la couleur de tes yeux, la forme de
tes mains, ces grandes mains... » mais leur addition ne produit pas d'unité identitaire et
le chute de la phrase est sans appel et revient sur le meurtre initial du père « ton père,
que tu as tué ». (On remarque ici la présence du couple récurrent dans l'œuvre Éros /
Thanatos: les mains de Zucco caressent « le cou de [sa mère » et serrent celui de [son] père
»).Le portrait n'est plus une pièce d'identité mais le signe d'une identité en pièces.Cette
brèche dans l’identité de RZ on la retrouve ds la métaphore de la laverie: Nettoyer la
faute // Mac BethLaverie douceur, calme, tranquille femmes (symbdouceur ms =nt symb
sexe)

Roberto Zucco le meurtre de la mère LA scène 2Page 4Présenter un «lavomatic» comme


une alternative à une chambre d'amoureux relève de l'ironie... Ce lieu encombré de linge
sale est presque allégorique: il sert d'écrin aux déboires affectifs,ou d'exutoire à la misère
sexuelle des loubards de banlieue. Le linge sale, c'est la métaphore de la
souillure du monde.B)Un héros qui a déjà «déraillé».2 périodes s'y opposent: Celle,
passée, où Roberto se conduisait en fils : « Pourquoi cet enfant si sage pendant
vingt-quatre ans... » celle, présente, où il est devenu méconnaissable : « Est-ce moi,
Roberto, est-ce moi qui t'ai accouché ? Est-ce de moi que tu es sorti ? ».Tous les
hommes sont des objets ds le disc de la mère. Père =t un objet(Symbole cigarette) :
hors scène: tg classiqueLa métaphore du train qui déraille: Métaphore de la folie:
reprise dans le métro « Comment as-tu quitté les rails, Roberto ? »(23), « Un train qui a
déraillé, on n'essaie pas de le remettre sur ses rails » signale la violence de la rupture :
Zucco est l'homme qui est sorti du droit chemin, celui qui, s'étant égaré,
zigzague.Train: métaphore filéeImpression de force, de vitesse, d’inexorable.En même
temps ce qui n’est pas humain: machine à tuer, à fatalité,, à accidentMs =t machine: pourla
mère = ne pas s’attacher, qqch d’inhumain.Tragédie moderne.Mais également cette
métaphore souligne ledestin en Zigzag :La biographie de Zucco s'apparente à
la figure du labyrinthe et de l'errance symbolisée par le « Z » de son patronyme.La
mèrefinira par convenir que ce déraillement a pour corollaire l'abîme, annonçant par
là la chute finale du héros. Première à être engloutie dans ce gouffre : la famille.
Roberto Zucco le meurtre de la mère LA scène 2Page 5II) Le reniement tragique du fils.La
tirade de la mère signe l'acte de décès de la famille.Pour Zucco,
toute famille est une métaphore de la prison. Il voudrait que chaque homme soit libre, c'est-
à-dire capable d'être non plus un fils relié à une famille mais un fils naturel, l'adjectif étant
à prendre ici dans ses 2 sens : celui qui n'a pas étéreconnu et qui serait dès lors
anonyme, et celui d'homme de la nature opposé à la société.A)Renversement des
valeurs.La mort de la famille procède tout d'abord d'un renversement des
valeurs.Loin de connoter le familier et la sécurité, la famille devient le lieud'une
étrangeté absolue et le fils, un étranger que sa mère ne reconnaît pas. Défaut de
reconnaissance ambigu puisque la mère dit : « Pourtant, je te reconnais, Roberto. Je
reconnais la forme de ton corps, ta taille, la couleur de tes cheveux (...) » (Insistance
avec la répétitionde « je te reconnais / je reconnais »Plus encore qu'un
étranger, Roberto incarne pour sa mère la figure de l'« inquiétante étrangeté
».Symbole du treillis Treillis = vêtement du soldat (= violence)Treillis = vêtement du
camouflage (= fuite)Treillis = vêtement de l’adulte (= émancipation)Toute la scène est
construite autour d'un vêtement à récupérer: le treillis. Le treillis de camouflagene relève
pas que du cliché ou du stéréotype. C'est une tenue militaire de combat qui signale
aux résidents que le délinquant a pris du galon auprès de ses comparses. Ce vêtement
de terrain en tissu kaki est là pour faire remarquer que la vie dans les cités est une
jungle. Il fait partie du décor urbain gangréné par la violence généralisée.B) RZ
unnouvelorphelin.Les 4 dernières phrases scellent le reniement. Les 3 premières
achèvent la métaphore du déraillement et sont marquées par des tournures négatives « on
ne répare pas », « on n'essaie pas... » et 2 verbes à la voix affirmativeset aux connotations
affectives fortes et définitive « abandonne », « oublie ». La mère met fin à toute
ambiguïté, dans la mesure où la dernière phrase de sa tirade

Roberto Zucco le meurtre de la mère LA scène 2Page 6accomplit le reniement par lequel
elle supprime symboliquement son fils : « Je t'oublie, Roberto, je t'ai oublié ». (encore
une fois insistance « Je t'oublie / je t'ai oublié »). La dernière phrases quitte le registre
métaphorique et la tournure impersonnelle du « on » pour accomplir le reniement
revendiqué à travers une double reprise du « je »et du verbe oublierPassage de «on»
(valeur élargie) à «je»Passage du pst au PC(accompli)Parole performative. Oublier x3
37/38: Rythme ternairemontre qqch de définitif: clot l’acteAssonance en «i»:Sonorités
désagréables: signal d’un danger(On l’oublie, Je t’oublie, Je t’ai oublié, Oublier dis
treillis)La mère occulte ce qu'il lui a dit Je t'ai oublié =/= oublie maman.Mais RZ lui
demande d'oublier le meurtre et la mère l'oublie lui.(Oublie (16), oublier (18) Je t'ai
oublié =/= oublie maman.)Circularité dans le texte.Parole performativeZucco se retrouve
donc orphelin avant d'avoir tué sa mère, comme si celle-ci était la meurtrière du
meurtrier.C)De l'amour familial au langage familier.1ère tirade de RZ «maman»
Vocabulaire assez simple et enfantin.22/ 41 Tu me l'as juré => contraste enfant / adulte.
Parole performativeLe monologue et la tirade sont des caractéristiques majeures de
l'écriture koltésienne : elles rappellent la primauté accordée par l'auteur à un théâtre
à lire et à entendre. Ici, cette 1ère grande tirade développe une fonction symbolique
et une charge émotionnelle fortes puisqu'il s'agit d'un reniement filial : Zucco a tué son
père et, pour cet acte, sa mère tue verbalement son fils. Avant même qu'il ne devienne
matricide, Zucco a rompu, par son meurtre initial, tous ses liens filiaux : son origine,
son existence lui sont ici déniées.Dans ce tableau, la violence n'est pas attachée à
Zucco. Elle ressortit à la mère et au langage dont elle use. L'impossibilité du dialogue
filial se traduit par la transformation de la tirade de la mère en monologue et par sa
violence verbale : la parole de l'amour filial glisse vers un langage familier, âpre, vulgaire ;
la mère multiplie les insultes à l'adresse de son fils : « malade »,« cinglé » :
l'incommunicabilité s'affirme par les insultes répétées de la mère lance à son fils.La
mère donne des ordres, refus de tendresse (Impératifs et négations)

Roberto Zucco le meurtre de la mère LA scène 2Page 7Ne crie pasNe m’approche pasNe
sois pas gentilAu contraire RZ rassure: relation inversée: N’aie pas peurDifférents
niveaux de langues: Soutenu: porter le deuil (11)Courant «maman» Familier: dégueulasse
(3), dingue (7), dérailles ( 7), vieux (7)A la fois relation intime ms distanceÀ la violence
langagière va succéder la violence physique puisque, après avoir été renié par elle, le fils va
tuer la mère, le matricide étant ici la conclusion logique du dialogue impossible entre
deux êtres pour qui le langage demeure une étrangeté absolue et un péril
redoutable.III)Larenaissancedelatragédie.Lieu de la rupture, le langage défait les liens
familiaux et ouvre à un renouveau tragique dont le principal épisode, l'hybris, subit
ici un renversement inédit.A) La terreur sans fureur.La matricide obéit à l'hybris. 1er
épisode de toute action tragique, l'hybris renvoie depuis l'Antiquité grecque à la
démesure de tout héros mythique : se sentant surhumain et invincible, il défie la loi,
notamment par le meurtre.Zucco défie la loi familiale mais chez lui, l'hybris répond
au paradoxe d'une terreur sans fureur dans la mesure où, loin d'être un
emportement furieux, le meurtre correspond au contraire à un moment d'apaisement. Le
matricide est un geste empreint de douceur : pour tuer sa mère, Zucco la caresse (voir
didascalie finale), et tuer devient synonyme de sérénité.Gradation= La tendresse mène à
l’horreur du meurtreEros /thanatosS’approcheCaresseEmbrasse

Roberto Zucco le meurtre de la mère LA scène 2Page 8SerreLâcheTombe étrangleMeurtre


qui n’est pas dit mais a été préparéEcho au meurtre du père: «tu as tué ton père»(7) «serrer
celui (le cou) de ton père» (2)Le meurtre du père reste ds un hors scène (bienséance?
non)Echo à l’indice «caresser le cou de ta mère»Le tragique de l'hybris naît d'un
renversement de valeurs qui transforme le meurtre en un geste indifférent et
équivalent à n'importe quel autre.B) Un nouvelŒdipe ?La renaissance du tragique
provient également du viol de la loi familiale qui exige respect et amour pour ses
parents.Œdipe meurtrier de son père et épouse sa mère («caresser», «embrasser»)«Qui est
sorti de moi ds ce lit» = insistance sur le lieu ambivalentÀ l'instar du personnage
d'Œdipedont il est le fantôme, Zucco fait de sa famille le théâtre de ses méfaits en tuant
successivement son père et sa mère. Mais alors qu'Œdipe est un parricide qui
s'ignore, Zucco tue ses parents en toute connaissance de cause, devenant l'acteur
d'un destin dont il est le seul maître Nouvel Œdipe ayant perdu son inconscient,
Roberto Zucco n'incarnerait-il pas un héros tragique d'un nouveau type : celui qui
prend son destin en main, nous montrant par là même que nous ne tenons pas
suffisamment les rênes du nôtre ?CONCLUSION.Ce 2ème tableau est construit autour
de l'impossibilité du dialogue filial : la famille incarne le lieu de l'incommunicabilité
: la mère et le fils ne se comprennent pas et, partant, ne s'écoutent pas.C'est dans
ce 2ème tableau que Roberto Zucco est véritablement mis en scène puisque,
jusqu'alors, le spectateur ne l'a perçu que furtivement. (Scène 1) : il confirme sa
nature monstrueuse par le meurtre de sa mère mais la scène 3 va nous révéler un
être sensible, amoureux.LE TRAGIQUE CHEZ LES GRECS

Roberto Zucco le meurtre de la mère LA scène 2Page 9L'hybrisest une notion grecque que
l'on peut traduire par « démesure ». C'est un sentiment violent inspiré par les passions
et plus particulièrement, par l'orgueil. Les Grecs lui opposaient la tempérance, ou
modération. Dans la Grèce antique, l'hybris était considérée comme un crime. Elle
recouvrait des violations comme les voies de fait, les agressions sexuelles et le vol de
propriété publique ou sacrée.La religion grecque antique ignore la notion de péché tel
que le conçoit le christianisme. Il n'en reste pas moins que l'hybris constitue la
faute fondamentale dans cette civilisation. Elle est à rapprocher de la notion de Moïra, qui
signifie en grec à la fois « destin », « part », « lot » ou « portion ». Les anciens
concevaient en effet le destin en termes de partition. Le destin, c'est le lot, la part de
bonheur ou de malheur, de fortune ou d'infortune, de vieou de mort, qui échoit à
chacun en fonction de son rang social, de ses relations aux dieux et aux hommes.
Or, l'homme qui commet l'hybris est coupable de vouloir plus que la part qui lui est
attribuée par la partition destinale. La démesure désigne le fait de désirer plus que
ce que la juste mesure du destin nous a attribué.Le châtiment de l'hybris est la
némésis(« destruction »), le châtiment des dieux qui a pour effet de faire se rétracter
l'individu à l'intérieur des limites qu'il a franchies. Si l'hybris est donc le mouvement
fautif de dépassement de la limite, la némésis désigne le mouvement inverse de la
rétractation vengeresse.La Moïra est la loi de partition qui impose à chacun une part de
bien et de mal, de fortune et d'infortune, de bonheur et de malheur, de vie et de mort, qu'il
est du devoir de l'individu de respecter. Transgresser la mesure assignée par le destin est
commettre l'hybris, faute fondamentale sanctionnée par la némésis ou le châtiment
des Dieux

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