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Jean-Luc Lagarce est un homme de théâtre accompli qui a touché à tous les métiers du

théâtre puisqu’il a été comédien, metteur en scène, directeur de troupe et


dramaturge.Jean-Luc Lagarce écrit Juste la fin du monde en 1990.Il explore dans cette
pièce les thèmes de la mort, de la famille, des non-dits et de la difficulté à
communiquer.Louis, 34 ans, est retourné dans sa famille pour annoncer sa maladie et sa
mort prochaine. Mais les tensions émergent et la rivalité fraternelle entre Louis et Antoine
est réactivée. La pièce de théâtre s’achève sans que Louis n’ait révélé à sa famille la
vérité.Dans Juste la fin du monde, l’épilogue est un monologue de Louis.Comment cet
épilogue permet-il une mise en abyme de la pièce constituée d’une suite d’occasions
manquées ?Dans un premier temps, Lagarce place cet épilogue dans un non-temps et un
non-lieu énigmatiques.Dans un deuxième temps, Louis évoque un souvenir.Dans un
troisième temps, Louis évoque une occasion manquée.
C’est une bonne intro, bien construite.

Evoquons dans un premier temps l’aspect du «non temps».La première indication est
donnée par l’adverbe circonstanciel exprimant le temps « Après ».Ce terme est une mise
en abyme, un résumé de la pièce entière et rassemble en un mot tout ce qui s’est passé
dans la pièce.Le champ lexical du temps « Après », « plus jamais », « quelques mois plus
tard », « une année » montre que Louis parcours le temps de facon très rapide et irréel.Le
présent de l’indicatif « Je meurs quelques mois plus tard » crée un effet de distorsion
temporelle qui fait que Louis est déjà mort lorsqu’il prononce cet épilogue.La scène n’est
plus la maison familiale comme dans le reste de la pièce mais un non-temps (après la
mort de Louis) et un non-lieu (on ne sait d’où la voix de Louis s’exprime). On peut imaginer
que la mise en scène marquera une rupture nette entre les décors de la maison familiale
et ceux de cet épilogue.Cet épilogue fait bien évidemment écho au prologue, dans lequel
Louis annonçait sa mort à venir. Il souligne le caractère inexorable de la maladie et de la
mort : Louis n’a pas pu échapper au destin.
Cette première partie est trop courte. Une partie doit contenir plusieurs sous-parties à construire et à
développer.

Faire un lien avec la partie précédente.


Louis est semble quelque peut nostalgique durant toute la durée de cette epilogue et en
viens donc a l’évoquation du souvenir.Louis revient dans un style autobiographique « Une
chose dont je me souviens »sur un souvenir.Ce décalage crée un effet presque comique,
renforcé par la parenthèse « après j’en aurai fini)» comme s’il rassurait le spectateur
ennuyé que la pièce allait bientôt être terminée.Mais Lagarce joue sur le double sens de
l’expression «j’en aurai fini» qui désigne aussi la mort et fait signe vers le registre tragique.
Louis revient sur un épisode antérieur à son retour donc antérieur à la pièce à laquelle on
a assisté (« c’est pendant ces années où je suis absent »).L’abondance de compléments
circonstanciels de lieu et de temps « C’est l’été c’est pendant ces années où je suis
absent / c’est dans le Sud de la France / (…) la nuit, dans la montagne » confirme le désir
d’ancrage de l’épisode comme si Louis voulait attester de la véracité de cet épisode.
Le présent de narration («je décide«, «je sais» ) projette le spectateur dans un récit.
L’opposition entre la voie ferrée et la route « je décide de marcher le long de la voie
ferrée / Elle m’évitera les méandres de la route » renferme des symboles qui peuvent nous
renseigner sur les intentions de Jean-Luc Lagarce :
Elle symbolise l’opposition entre la volonté ferme (la voie ferrée) et l’indécision qui
caractérise souvent le personnage de Louis (la route).Tout au long de la pièce, Louis s’est
perdu dans les méandres de la parole familiale, dans le labyrinthe. Il semble se libérer de
cela et le « chemin de fer » symbolise la volonté de résistance à la tradition familiale.
La « voie ferrée » symbolise aussi le destin inéluctable. Louis précise ainsi « le chemin
sera plus court« , créant une analogie avec sa vie qui prend fin prématurément.
« Les méandres de la route » font signe vers la liberté, le temps, l’errance, la poésie. La
voie ferrée, au contraire, est le symbole de l’efficacité, de la ligne droite qui mène plus vite
à la mort.On peut percevoir dans ce récit l‘ironie de Lagarce face aux choix de Louis.

L’évoquation du souvenir expose nottament Louis au occasion manquer.On retrouve un


registre lyrique, avec la description de la nature « immense » , « terre » , « ciel » ) : « je
suis à l’entrée d’un viaduc immense . il domine la vallée que je devine sous la lune et je
marche seul dans la nuit à égale distance du ciel et de la terre » .Le paysage décrit est
proche d’un tableau romantique. Louis se laisse gagner par le sublime et la poésie des
lieux.L’allitération en « l » suggère cette libération de la prison familiale : « je suis à l’entrée
d’un viaduc immense . il domine la vallée que je devine sous la lune / et je marche seul
dans la nuit / à égale distance du ciel et de la terre » .Cette libération passe par le «grand
et beau cri / un grand et joyeux cri» que Louis souhaite pousser.
L’insistance sur cet épisode, avec la parenthèse et la tournure emphatique »(et c’est cela
que je voulais dire) » souligne l’importance de ce cri.
Et en effet, ce cri est chargé de symboles :
Il symbolise la libération de la lignée familiale.
La route de méandres est sans doute cette lignée familiale tortueuse, complexe dont Louis
veut se libérer. Le cri peut être vu comme le fruit d’une libération psychanalytique.
Le cri pourrait symboliser aussi l’œuvre d’art comme le suggèrent les adjectifs mélioratifs
« grand », « beau », « long », « joyeux » qui rappellent le plaisir épicurien.
Mais cet espoir termine sur une déception comme en témoigne la conjonction « mais » : «
mais je ne le fais pas / je ne l’ai pas fait » .Le jeu sur les temps avec le passage du
présent au passé suggère l’occasion ratée. Cette occasion manquée fait écho à
l’ensemble de la pièce qui est constituée d’une suite d’occasions non saisies.

Lagarce place donc Louis dans une situation d’ironie tragique. Il rate tous ses rendez-
vous : avec sa famille, avec le bonheur. Lagarce joue sur les distorsions temporelles pour
substituer l’auteur au personnage : « Ce sont des oublis comme celui-là que je
regretterai » peut faire entendre la voix autobiographique de l’auteur comme un regret
d’avoir lui aussi raté des occasions de la vie.
Manque une ouverture
Le contenu et l’analyse sont pertinents ; Le texte est bien compris. Tu peux expliciter davantage tes
analyses 7/10

La construction du commentaire est encore à travailler. L’ensemble manque de fluidité : 3/6

Tu dois soigner l’orthographe et la mise en pages : 1,5/4

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