précède la parole théâtrale dans la tragédie grecque, il est d’ordinaire assumé par un personnage extérieur à l’histoire. Le prologue qui ouvre la pièce met en scène le personnage de Louis, qui dans un monologue tragique et lyrique constitué d’une seule longue phrase présente la crise personnelle qu’il traverse, et qu’on peut diviser en trois étapes : celle de sa confrontation à sa mort prochaine ; celle de l’annonce de son projet d’une visite à sa famille qu’il n’a pas vue depuis longtemps pour annoncer sa mort prochaine et qui constituera l’intrigue de la pièce ; enfin le dernier mouvement de la phrase se clôt sur l’enjeu de cette annonce pour Louis, se mettre en scène une dernière fois. Le mot « famille » n’apparaît pas dans le monologue de Louis, comme si cette réalité lui était devenue étrangère, indésirable. Les raisons profondes de cette désaffection radicale demeurent obscures et le resteront en partie dans la suite de la pièce. Louis paraît mépriser les siens, et pourtant, mû par un besoin qui ressemble à une forme de fatalité, il souhaite tout de même revenir vers eux pour les avertir, en personne, de sa future mort. La scène d’exposition : C’est une scène de retrouvailles après une longue séparation. Elle annonce la suite de la pièce puisque les tensions entre les personnages sont déjà perceptibles. Catherine par la suite évoquera ses enfants que Louis ne connaît pas. La mère reviendra sur le temps perdu. Suzanne dans la scène 3 prendra le temps de se confier sur ses joies et ses peines. Enfin, Antoine et Louis auront également des échanges tendus.
Spectacle présenté au Théâtre de la colline d’après la mise en scène de
Joël Jouanneau en 1999. (Captation pour archive de la pièce) :