Exemples d’introduction

Dissertation : Peut-on dire que la pièce de JLL, JLFD, est un drame intime ?

Le XXème siècle est sans doute, le lieu de l’exploration de l’intime que ce soit en art ou dans la littérature
comme en atteste l’œuvre de Marcel Proust qui inaugure l’autobiographie moderne avec A la recherche du temps
perdu. Au théâtre aussi, la psychologie et l’intime s’invitent sur la scène. Jean-Luc Lagarce va faire de la famille (et du
langage) bien sûr l’une des thématiques majeures de son œuvre. Cet auteur contemporain originaire de Besançon
poursuit sa formation entre le théâtre et la philosophie. Touche à tout au théâtre, il fonde sa propre compagnie, Le
Théâtre de la Roulotte, qui deviendra vitre une troupe professionnelle. Il est très vite reconnu comme un grand
auteur et cependant l’une de ses dernières pièces, Juste la Fin du monde, écrite n 1990 à Berlin sera refusée par
plusieurs comités de lecture. La pièce raconte le retour de Louis dans sa famille à laquelle il doit annoncer sa mort
« prochaine et irrémédiable ». Louis arrive donc chez lui avec un secret personnel lourd, qui apparente bien l’œuvre à
un « drame intime » comme le sujet nous le propose. Cependant, Louis ne parviendra pas à dire ce pour quoi il est
venu. Au contraire son frère, sa sœur, sa Mère, sa belle-sœur même, viendront se livrer et percer l’abcès de la longue
absence de Louis et multiplier ainsi sur scène les drames intimes. Enfin, l’on pourra se demander si cette pièce n’est
pas avant tout un drame du langage : Louis ne parlera pas, les autres trop, « mal ». Ainsi l’on pourra se demander si
JLFD n’est pas plutôt une multiplication de drames. Ainsi nous verrons tout d’abord que la pièce est bel et bien un
drame intime, personnel, celui de Louis le protagoniste principal. Nous verrons ensuite que l’œuvre est en fait une
accumulation de drames intimes, de fêlures personnelles. Enfin, pour relier ces parties nous verrons que dans tous
les cas, c’est bien un drame du langage qui se jour devant nous, d’un langage qui ne parvient pas à dire la souffrance
de chacun.

Dissertation : Sujet page 205 de votre édition.

Sans parole au théâtre, pas d’action. Détenir la parole au théâtre a longtemps été une forme de pouvoir. Dans
la famille en particulier, elle peut à la fois être un pansement ou une arme. C’est un microcosme, une société réduite
à quelques membres mais au sein de laquelle des mécanismes ancestraux se jouent depuis Œdipe jusqu’à Louis.
Ainsi, le sujet nous invite à nous interroger sur le rôle puissant que joue la parole dans les pièces mettant en scène
une famille. La parole est bien sûr un puissant ressort dramatique parce qu’elle permet de dévoiler, d’expliquer, de
raconter les choses et en ce sens de faire avancer l’action et les personnages. Elle peut aussi avoir un rôle dans ce
qu’elle ne dit pas, dans le secret qu’un personnage va garder trop longtemps, dans les non-dits qui ne parviennent
pas à libérer les membres de la famille. Enfin, elle est significative dans sa forme même, parvenir à dire est dans le
théâtre contemporain l’enjeu même de la pièce : l’hésitation, le fait même de parler est dramatique. On peut ainsi se
demander comment, dans les pièces qui mettent en scène la famille, la parole favorise les ressorts dramatiques, en
quoi elle devient elle-même un enjeu ? Nous verrons donc tout d’abord en quoi la parole permet de faire avancer
l’action en tant que révélateur; nous verrons ensuite que le secret, l’absence de parole est paradoxalement aussi un
puissant élément dramatique. Enfin, nous verrons que dans les pièces contemporaines, dans Juste la Fin du monde
par exemple, dire est, en soi, l’enjeu de la pièce.
Commentaire : Texte bac Le Prologue.

« Prologos » est étymologiquement ce qui vient avant la parole. Dans le théâtre antique, c’est un
choryphée, le chef de chœur souvent, qui vient présenter les personnages qui joueront sur scène. Cette figure
tombée en désuétude pendant plusieurs siècles revient sur le devant de la scène au XX ème siècle sous la plume
d’auteurs comme Anouilh ou Lagarce. Jean-Luc Lagarce est un auteur et metteur en scène très prolixe du XX ème siècle.
Alternant mises en scène du théâtre classique et ses propres pièces, il ne tarde pas à devenir de son vivant une figure
de l’avant-garde théâtrale comme Xavier Durringer ou Olivier Py. La pièce, Juste la Fin du monde, raconte l’histoire de
Louis, jeune homme de 34 ans qui revient dans sa famille pour annoncer sa mort prochaine. Le texte proposé est
donc l’ouverture de la pièce. C’est Louis, le personnage éponyme et principal, qui apparaît dans le Prologue. Le
spectateur-lecteur est immédiatement pris par l’aspect tragique de ce personnage qui va mourir à 34 ans. L’enjeu
semble donc être ailleurs puisque Louis nous dévoile la fin de sa propre histoire en quelques lignes. Il semble en effet
que la difficulté pour le jeune homme soit surtout dans ce retour vers sa famille, qu’il n’a pas vue depuis longtemps
et surtout dans l’annonce qu’il doit leur faire. Ainsi, nous nous demanderons quels sont les multiples enjeux proposés
par ce prologue. Nous verrons tout d’abord que ce prologue se présente comme tragique, puis que le retour de Louis
vers sa famille semble difficile et enfin nous nous interrogerons sur le rôle de la parole dans cette pièce.