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L5 : PROLOGUE

Introduction :

• Auteur : Jean-Luc Lagarce est né en février 1957, mort en 1995 d’une maladie et est un
comédien, metteur en scène, directeur de troupe et dramaturge français.
• Œuvre / extrait : Dans cette ouvre, l’intrigue est fort mince, Louis décide de retourner voir sa
famille qu’il n’a pas vu depuis 12 ans pour leur annoncer sa mort proche. Cette intrigue
présente des similarités avec la vie du dramaturge, ce dernier étant atteint du sida. Cet
œuvre représente les difficultés de communication au sein des familles. Le passage étudié
est le Prologue, une forme littéraire de la tragédie classique
• Problématique : En quoi ce prologue joue sur la confusion, l’ambigüité pour installer le
spectateur dans l’annonce d’une intrigue qui semble à la fois traditionnelle et moderne ?
• Plan : - l.1 à 20 : La décision motivée de retour

- l.21 à 32 : Pour annoncer l’imminence de sa mort


- l.33 à 43 : Et donner l’illusion de sa responsabilité

Développement :

1er mouvement : (l.1 à 20) La décision motivée de retour :

• L .1 : « Plus tard, l’année d’après » Louis commence sa phrase par 2 CCT qui indiquent des
repères temporels confus, qui ne peuvent pas être situer dans une chronologie car ils ne sont
pas attachés à des moment déterminé Ø temporalité réaliste

• L.2 : « j’allais mourir à mon tour » parenthèse rendu visible par les tirets marque une
rupture de la phrase et témoigne d’une parole non linéaire /haché
une parenthèse devrait être une information secondaire OR elle est importante ici mort Louis

« j’allais mourir » (L.2) imparfait Confession temporelle, la mort est


« l’année d’après » (L.1) CTT au futur présentée comme non advenue mais
inévitable /mort irrévocable s’inscrit
« maintenant » (L.3) CTT au présent dans la tragédie traditionnelle (dès le
début de la pièce, le spectateur sait
« et c’est à cette âge que je mourrai » (L.3) vb futur
qu’il va mourir).

• L.2 « mourir » et L.4 « mourrai » répétition qui renforce la présence tragique de la mort

• L.1,5,9,15,20 : « l’année d’après » anaphore. Reprise anaphorique montre un retour au


point de départ soulignant l’idée de fatalité /constituent un leitmotiv (qqch qui revient) de la
tirade suggérant une prise de parole difficile modernité (pb ?)

• L.12,14 : « un danger extrême », « trop violent », « ennemi », « détruirait » champ lexical


de la mort /tonalité épique / métaphore filée. Louis mène un combat contre son ennemie qui
serait la mort. Le texte se teinte d’une couleur épique
2ème mouvement : (l.21 à 32) Pour annoncer l’imminence de sa mort :

• L.21 : « je décidai » vb future. Marque une rupture avec le mvt précédent. Reprise du
leitmotiv .
• L.21 : « de retourner les voir, revenir sur mes pas, aller sur mes traces » accumulation de vb
d’action + utilisation du préfix « re- ». Mise en avant de la thématique du retour. Fonction
traditionnelle du prologue : présenter le sujet de la pièce qui est ici le retour de L. dans sa
famille.
• L.22 : « faire le voyage » métaphore qui renvoi au déplacement physique de L. mais
également au déplacement symbolique du passage entre la vie et la mort. Idée de mort
omniprésente dans le prologue
• L.23 : « pour annoncer » CCT de but + répétition. Le retour de L. dans sa famille est organisé
dans un but précis. La répétition du CC de but insiste sur la difficulté à communiquer
modernité
• L.23/25 : « lentement, avec soin, avec soin et précision » // « lentement, calmement, d’une
manière posée » énumération de CC de manière. Difficulté à trouver le bon mot
modernité. Il utilise 3 CC de manière pour préciser, de 3 façons différentes et en même
temps assez proches, les modalités de l’annonce c’est une épanorthose

Epanorthose (n.f) : figure de construction qui joue sur la reprise de groupes de mots complet de
façon insistante et oratoire.

• L.31 : « ma mort prochaine et irrémédiable » phrase isolé, mise en avant rappelle


systématique de la mort et de l’horizon tragique de la pièce. Souligne la fatalité tragédie

3ème mouvement : (l.33 à 43) Et donner l’illusion de sa responsabilité :

• L.33 et 37 : « paraître » répétition x2 champ lexical de l’illusion. Dualité dans la vie de L.


entre l’illusion et la réalité, ce qui suggère l’idée qu’il est dans l’apparence. L. affiche une
apparence devant le public et sa famille, il joue un rôle.
• L.34 : « peut-être ce que j’ai toujours voulu, voulu et décidé, […] » parenthèse entre virgule
renforce l’idée d’une parole difficile, d’un souci de précision.
• L.34 : « J’ai […] voulu » et L.37 : « pouvoir […] décider ») champ lexical de la volonté
• L.42 : « responsable » et L.43 : « mon propre maître » champ lexical de la responsabilité. L.
apparait comme qqn qui souhaite avoir le contrôle et maîtriser les évènements. Il termine le
prologue avec la volonté d’être le maître de son propre destin.
• L.41 : « dernière fois » et L.43 : « extrémité » CCT. Rappel du temps qui passe et de la mort

Conclusion :

Tout d’abord, dans ce prologue construit une confusion, une ambiguïté pour nous installer dans une
situation inconfortable qui fait écho à celle vécue par Louis. Ce prologue nous montre aussi que J.J.L
inscrit son œuvre dans une continuité théâtrale par le choix des thèmes : la fatalité, la mort, les
troubles de l’identité. Cet extrait se distingue par la particularité de sa phrase unique ou il multiplie,
redites et corrections pour traduire le plus justement sa pensée.

Nous pouvons nous rendre à l’épilogue et constater que le dire, si important, n’a pas eu lieu. La
communication est le grand enjeu de cette pièce qui reflète notre société.

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