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Texte 2 L’étranger, Camus, Scène du meurtre

Introduction :
En philosophie et en littérature, l'absurde se traduit par une idée ou un
concept dont l'existence paraît injustifiée. Il résulte donc de la contradiction
d'un système par le fait. La littérature de l'absurde, née pendant la Seconde
Guerre mondiale, illustre le désarroi de l'Homme, comme étranger face à un
monde et à une existence dont il ne saisit plus le sens. Cette notion, qui produit
un effet de non-sens, est souvent utilisée pour désigner un certain type de
littérature. Parmi les romans les plus connus traitant de l'absurde figurent
L’Étranger d'Albert Camus ou Le Désert des Tartares de Dino Buzzati. Albert
Camus est un écrivain, philosophe, romancier, dramaturge, journaliste,
essayiste et nouvelliste français. Il est aussi journaliste militant engagé dans la
Résistance française et, proche des courants libertaires, dans les combats
moraux de l'après-guerre. C’est un précurseur du roman absurde grâce à son
roman L’Étranger parut en 1942. Dans ce texte, il s’inspire des paysages de son
Algérie natale où il a vécu une enfance pauvre mais heureuse auprès de sa
mère, illettrée, avec laquelle faute de paroles, il échangeait de longs moments
de silence. Le silence est d’ailleurs une composante essentielle de l’écriture
chez Camus que l’on retrouve à l’œuvre dans l’Etranger, récit qui met en scène
Meursault, un homme dépourvu de sentiments, subissant passivement sa vie,
faisant de lui un personnage absurde et décalé. L’extrait étudié se déroule dans
la deuxième partie du roman, lorsque Meursault est mêlé à une altercation
avec un groupe et des coups sont échangés.
- Lecture
Comment Meursault se dédouane de la responsabilité de son acte pour
finalement l’assumer ?
I ) Personnage assailli par ses sentiments
1- Rapprochement entre le narrateur personnage et le lecteur : il a accès à
l’intériorité du narrateur pers.
-Focalisation interne : connaître les pensées et la perception du personnage
+ processus d’identification « je » (l1) + (l5)
+ Quelques modalisateurs = « il m’a semblé que » (l20) ; « peut-être », « il
avait l’air » (l4) ; « je ne sentais plus que »(l16)
-Focalisation pour créer proximité entre pers. et son lecteur qui voit scène,
partage sensations, suit interprétations et incertitude.
-Passé composé rapproche aussi les évènements du moment de
l’énonciation : passé proche + aspect accompli
2- Le soleil, l’agresseur principal
-champs lexical du soleil + rôle important du soleil.
- Personnification : perception du narrateur « plage vibrante du soleil » (l2) +
« se pressait derrière lui »
 Obligé d’avancer
Perso°  insiste sur la pression du soleil sur M.
Synesthésie (l16-17) = exprime sensat° de M + motive ses gestes
(l9) insistance  pas en avant
Soleil = moteur évènements :
Enchaînement + progression inéluctable
 Nbx phrases avec lien logique explicite ou implicite de la conséquence
(l8-11 :12)
Connecteurs logiques : « C’est alors que » + (l22 :23) ; (l25)
Soleil = douleur  chp lexical :
. « brûlures » (l5)
. comparaison avec jour Enterrement de
sa mère (l6)
. son « front » « lui fait mal »
. lumière aveuglante
- Douleur semble être à l’origine du meurtre (explique son geste)
Impression de déculpabilisation grâce au causes/conséquences (l18 :22)
Sueur = vision trouble
Couteau = « glaive éclatant »
Tte la scène culmine ds une vision apocaliptique (l20 :21)
hyperbole/antithèse

II) Meursault victime de son destin


1) Un état d’inconscience : le meurtre n’est pas prémédité
Peu de vb de réflexions avt meurtre, surtout vb de sensations
Incapacité de M à maîtriser sa volonté
Opposit° entre ses pensées et ses actes (l9 :10)
Rmq : lorsqu’il tire ce n’est pas lui qui agit (l21)
Il ne pense pas  réflexion comme bloqué par sa difficulté à voir la réalité
(« sueur » + « soleil »)
2) Dimension épique de la scène

 Souligne caractère exceptionnel et dramatique du moment

- Combat entre M et le soleil


Omniprésence du soleil : image hyperbolique (cruauté + violence
soleil)
Gradation ascendante sur le ‘couteau’ qui devient un ‘glaive éclatant’,
puis une ‘épée brûlante
Mise en relief  allucinat° du perso
Dimension comique du combat
Importance du meurtre  exprimer via allucinat° / sorte de vertige
apocalyptique ds lequel nous avons une conjonction de tous les éléments
contre lui (l19, 20, 21)
Le meurtre devient une agression contre tt l’univers (l24)

III) M. assume son destin


1) Sortie de l’inconscience
-M se rend compte de la gravité de son geste
Prise de conscience en trois temps :
-vb « touché » (l22), « secoué » (l23), « compris » (l24)
Hyperbole (l23 et l24)  marque la prise de conscience
Basculement de sa vie (l27) → imparfait : action en cour de déroulement +
métaphore « porte du malheur = traduis prise de conscience
2) De l’innocence à la culpabilité indiscutable

-Attitude déconcertante de M :
.pas de fuite / pas de compassion ni de regrées
Choix de vie de M  assume le malheur == courage ?  M se condamne lui-
même
M se distingue du héros tragique :
- Son choix se fait sans réfléchir
- Pas de dilemme
- Meurtre de façon banale
La scène = moment charnière ds l’œuvre, M était trqll avec une vie mécanique
et sans intérêt
Vie  prend une dimension tragique
Acceptation implicite du passage vers le malheur qui symbolise aussi la mort
Camus considère son perso comme « un homme, qui sans aucune attitude
héroïque accepte de mourir pour la vérité »

Ouverture :
Comparer avec la fin du livre
« Je m’ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde »
Acception entière du meurtre et de la mort qui l’attend
Perso transformé
M éprouve du regret au sujet de ses sensat° ressenties qui n’ont pas été
reconnu

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