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Chapitre 1 

: Qu’est-ce que la littérature

1. La littérature une langue autre

A. Nous mettre face à la réalité même

Le langage nous masque la réalité et l’art est une manière de nous faire accéder à cette réalité. Le
texte se fonde sur le rapport des mots aux choses et la fonction de l’art qui permet de pallier
l’insuffisance du langage. D’un côté, on pense que le langage permet d’expliquer nos sensations et
sentiments alors que le langage nous éloignerait des choses en réalité d’après Bergson.

a) Les mots et les choses

Chaque mot en dehors des nombres propres, ne renvoie pas à un objet unique mais à un
ensemble d’objets qui sont reliés entre eux par un point commun mais qui ne traduit pas chacune de
leurs spécificités. Les mots trouvent leur raison d’être dans un rapport pratique aux choses : le mot
note la fonction la plus commune de l’objet, par exemple le stylo qui renvoie à l’écriture.

J’utilise le langage parce que j’ai besoin d’appeler les choses mais j’atténue la relation du mot
au réel. Le mot table est né de la fonction jouée à la table mais je l’associe aussi à une forme qui est
elle-même liée à une fonction de cette table. Quand le mot désigne qqch, c’est pour orienter l’action
de celui qui a désigné la chose. Bergson arrive à ce double paradoxe que les mondes intérieur et
extérieur sont masqués par le langage.

Ferdinand de Saussure instaure la notion d’arbitraire du signe qui dit qu’il n’existe aucun
rapport naturel entre le signifié (le concept) et le signifiant (l’image du mot), en d’autres termes
entre le sens et sa réalisation visuelle et acoustique (le mot). On peut utiliser différents mots pour
parler d’un même concept.

Jusqu’au XVI siècle, les cultures juives et chrétiennes ont mis en avant un rapport bien plus lié
et intrinsèque entre les mots et les choses. Michel Foucault réfléchit sur ce qui a changé dans ce
rapport au langage, dans Les Mots et les Choses.

Genèse « Au commencement était le Verbe »


→La création du monde se fait par la parole. Le langage semble précéder le monde qui souligne un
rapport essentiel entre les deux. L’histoire du mythe de Babel, un châtiment divin qui divise les
hommes en créant des langues différentes, explique le lien entre le langage et la création du monde
en tant que société

07/09/2022

D’une part le langage est fondé sur un rapport utilitariste par rapport au mode ET parce qu’il
fonctionne par catégorie générale → on nomme un élément on perd toute sa singularité
Vrai quand la langage parle de l’extérieur mais aussi il nous masquerait notre propre vie intérieur
→ prise de raccourcit : je suis en colère alors que les sentiments éprouvés sont infiniment plus
complexes

Paradigme moderne : le langage n’a pas de lien intrinsèque avec la réalité qu’il désigne.
Si je considère que le mot table à un lien avec l’objet→ on pense qu’il désigne la réalité, or table
pourrait parfaitement désigner autre chose
Certain termes peuvent être utilisés par imitation :

Foucault : La logique de Port-Royal

Il montre qu’il y a un changement par rapport au paradigme : étudie la langue comme un fait humain
sans rapport nécessaire avec le monde.
Dans la genèse : la langue semble première par rapport au monde → au commencement était le
Verbe (trad de verba signifiant le langage en latin). Monde créé avec les mots
Le langage a été divin qui avait un rapport équivalent et direct aux choses.
Ancien Testament : la diversité des langues est expliquée par la tour de Babel et la malédiction divine
Il persiste cependant l’idée d’un rapport imparfait entre mots et choses : l’hébreu aurait gardé un
rapport quasi directe aux choses chez les juifs, le latin chez les chrétiens.

Cela explique une conception particulière du langage pendant des siècles laissant penser l’existence
d’un lien. Penser à mobiliser ces références

b) Fonction de m’art et paradoxe de la littérature

Conception étonnante de la nature : certains sont nés artistes, d’autres non. Exemple de la figure de
Victor Hugo et de la figure du poète ; de même Rimbaud et le statut de voyant du poète. C’est le
propre du poète de

L’artiste qui est déterminé par la nature pourrait nous indiquer la réalité de la nature :
Ligne 29-30 : « soulever le voile » référence à Héraclite qui disait de la nature qu’elle « aimait à se
cacher ». L’artiste aurait une sensibilité accrue qui lui permettrait une sensibilité accrue. Alors que les
mots écartent du monde : l’artiste perception de monde + car ses sens font que sa perception +.
L’artiste va davantage se concentrer sur la perception du monde ET en rendre compte grâce à ses
sens plus développés, tandis que le philosophe va essayer d’utiliser sa raison.

« La nature suscite des âmes plus détachées que la vie » : détachement par rapport à la
vision utilitariste su monde. Rapport tourné par l’action. On a besoin pour vivre d’avoir un rapport
avec le monde tourné vers l’action qui est nécessaire→ on ne peut pas rester seulement
contemplatif.
 Action dans le monde → je ne m’intéresse pas au lieu
 Monet gare St Lazare → ne considère pas le lieu comme utile : rapport de détachement avec
la gare. Je perçois le lieu à travers couleur, forme et non fonction.

L’artiste cherche de nous montrer une partie du lieu à laquelle on ne fait plus attention.
Dualité Action/Contemplation

3 types d’artistes
- Les beaux-arts (peintre et sculpteur) avec une attention particulière au réel, se distingue par
l’emploi de la matière, des couleurs et des formes. Il n’a pas envie de présenter des idées, il
cherche à s’exprimer par les formes et couleur car c’est la manière par laquelle il perçoit la
richesse du réel. Importance des sens de la vue et du toucher. Les peintres révèlent
l’intérieur des chose DU RÉEL.
- Arrangements rythmés de mots : poète. Bergson pose l’idée selon laquelle le poète révèle
une partie de l’intériorité → poésie lyrique. Il écrit « par des arrangements rythmés de
mots » : le poète pallie les insuffisance du langage pour montrer ce qui est d’ordinaire
masqué. Le poète nous révèle une partie du réel grâce aux mots eux-mêmes. C’est un
rapport autre que l’on a aux choses en littérature et en poésie. Historiquement le poète =
modèle emblématique de l’écrivain. C’est celui qui va le plus loin attention aux mots et
forme. Littérature = ensemble des textes écrits et de savoirs contenus dans tout les textes.
Au 19ème siècle le mot renvoie aux œuvres dites « littéraires ». Lorsque Bergson emploie le
mot poésie → renvoie à littérature. Au moment où Bergson écrit littérature, celle-ci renvoie à
la vie intérieure. XIX : Balzac introduit éléments du réel dans sa poésie (littérature) →
horloge. Il commence à faire rentrer des descriptions du réel dans son écriture alors que les
romanciers de l’époque privilégiait intrigue et perso. Pourquoi ? → lieu révèle perso.
Exemple pension Vauquer dans le Père Goriot. La littérature révèle ainsi ET le monde ET la vie
intérieure. Bergson évoque donc seulement la révélation de l’intérieur du poète dans la
littérature car les descriptions du réel par les écrivains n’arrivent que tardivement en
littérature (XIX-XX). → A partir du XIX on retrouve les deux.

- Le musicien est celui qui n’utilise pas les mots mais les sons qu’il relie à la vie intérieure

La princesse de Clèves, Madame de Lafayette, 1678

L’histoire se déroule dans un cadre historique, entre les mois d'octobre 1558 et de novembre
1559, à la cour du roi Henri II, puis à celle de son successeur François II. Mademoiselle de Chartres est
une jeune fille de 16 ans qui arrive à la cour du roi Henri II. Le prince de Clèves tombe amoureux
d'elle, mais ce sentiment n'est pas partagé. Ils se marient. Elle tombe amoureuse du duc de
Nemours, mais leur amour est illégitime puisqu'elle est mariée. Afin d'éviter de le revoir, elle se retire
de la cour et avoue sa passion à son mari. Celui-ci meurt de chagrin en pensant qu’elle l’a trompé.
Elle décide alors de se retirer dans un couvent.

Analyse

C’est un véritable marqueur dans l’histoire littéraire. L’Intrigue est très simple, il y a très peu
de rebondissement. L’histoire du roman centrée sur la vie intérieure de la princesse : premier roman
qui dépeint la vie intérieure d’un personnage. Il dépeint la vie intérieure et le dilemme déchire la
princesse tout au long du roman. Premier roman psychologique français.

Le personnage se cache à lui-même. Le narrateur donne son avis et nous plonge dans les
pensées du personnage alors même que le texte est écrit à la 3 ème personne. En effet, on est
confronté à des phrases exclamatives au discours indirect traduisant les pensées de la princesse. Cet
extrait permet de designer et d’étudier les sensations éprouvées quand nous sommes éprouvons de
la jalousie.
Du côté de chez Swann, Marcel Proust (1913)

Francis Ponge, Le part pris des choses (1942)

Il marque une attention portée sur les choses et non sur les sentiments et la vie intérieure, et
ce pour la première fois. Il rejette le terme de « poésie » et n’aimait pas l’appellation de poème ou de
recueil, qui ne convenait pas selon lui à son ouvrage, la poésie étant historiquement liée au lyrisme.
L’auteur décide dans ce recueil de forgé un néologisme : proème pour qualifier ses textes entre prose
et poésie.

En s’arrêtant sur le cageot, l’auteur nous montre une autre façade de la réalité de cet objet à
laquelle nous sommes étranger. D’une part il s’intéresse à la forme de l’objet puis il rappelle le
rapport que l’on entretient avec l’objet et sa fonction, et s’intéresse également au cageot en tant que
mot : sa fonction utile, celle de conserver et transporte les aliments. Il insiste également dans le
poème sur le fait que le cageot est un objet utile et éphémère auquel on ne fait pas attention. Le
poète s’attarde sur l’objet pour en dévoiler l’intérêt puis revient sur une position plus ordinaire : il
rappelle à la fin sa condition d’objet pratique qui ne vaut finalement pas la peine qu’on s’y attarde. Le
mouvement de clôture vient « couper net » l’attention portée au cageot est révélatrice du rapport
que l’on entretient avec le réel.

Il y a un rejet de la subjectivité assez évident et un refus de l’allégorie. Il cherche à prendre


l’objet en tant que tel sans le considérer comme ce qu’il signifie.

Le pain  : Dans la volonté de porter un nouveau regard sur l’objet sans faire état de lyrisme ou
de subjectivité, on perçoit une certaine subjectivité tout de même. Il y a une volonté d’être au plus
près de l’objet pour rendre compte d’une texture à laquelle on ne fait plus attention. Il y a un
rapprochement de réalités éloignées (mie/éponge et croûte/montagne). Une image poétique
rapproche des éléments éloignés et provoque qqch chez le lecteur. Elles nous proposent ce nouveau
regard par les figures de style. On a ce dévoilement bien particulier de l’objet.

Dévoilement de l’extérieur vers l’intérieur de l’objet. Il y a également un retour sur la


construction du pain. Exposition de l’objet dans sa temporalité : de la cuisson à l’émiettement. Il y a
un plaisir de Ponge à filer cette métaphore du pain avec une métaphore presque trop exagérée. On
pourrait presque parler de cosmogonie avec un récit de la création du pain comme on parle de la
création du monde. Il tourne presque en dérision l’eucharistie dans la chute finale en retournant à la
fonction première de l’objet.

Même si m’auteur nous dévoile effectivement qqch sur l’objet, le poème détient une
dimension très ludique avec un jeu sur les mots. C’est tant un poème qui dévoile qu’un poème pour
la beauté même du jeu sur les mots. L’auteur parvient à une certaine sacralisation des mots qu’il
expose.
Pour Bergson l’artiste perçoit le monde autrement et en rend compte dans son œuvre. L’artiste
verrait les choses autrement.

L’idée que l’œuvre serait donnée à l’artiste ne date cependant pas de Bergson.

Platon :
« Ce n’est pas grâce à un art que les poète créent leurs œuvres mais grâce à une puissance divine »
« C’est le dieu lui-même qui parle, et par l’intermédiaire de ses hommes, nous fait entendre sa voix »
Cette vision des choses renie en quelque sorte le travail de création de l’artiste.

Il y a la figure de l’artiste génial est maudit : par exemple Paul Verlaine et Arthur Rimbaud. On
peut également parler de Baudelaire. Dans une pièce de Thomas Watertown le dramaturge met en
scène un personnage du nom de Chatterton, un poète très malheureux, non reconnu et dont la vie
n’est que déception, qui finit par se suicider. Le poème de l’albatros montre une figure du poète
entre les hommes et les cieux. Baudelaire parle de l’Idéal : il est rejeté par les hommes et aimé des
cieux. Il y a un rapport quasi-insoutenable.

Quand on regarde la manière dont les artistes décrivent leur travail et parle d’eux-mêmes on se rend
compte qu’il y a un véritable effort et travail.

Les qualités de l’artiste selon Balzac :

1) L’observation : l’artiste doit observer le monde pour produire ses œuvres. Elle provient d’une
volonté de l’artiste de contempler, qui doit observer le réel pour après s’en inspiré.
2) L’expression, la conception de l’œuvre doit rendre compte au mieux du réel observé. Cette
composante est essentielle et doit être travaillée
3) La seconde vue : vision de l’artiste dont serait doté l’écrivain génial

Cette description du génie à l’époque du romantisme est principalement axée sur le travail mais
contient une dimension mystérieuse et irréelle : celle de la seconde vue.

Paul Valéry a beaucoup souligné le caractère travailleur de l’artiste : « le poème est un
monument de travail et d’intelligence soutenue ». Dans un texte de son recueil Variété (d’essais), il y
a un poème nommé « Ethos » et parlant d’Adonis s’oppose à la vision nonchalante que l’on a du
poète la Fontaine, or cette nonchalance est travaillée. Il prend cette vision à contre-pied et montre la
difficulté.

Marcel Proust

Bergson dit que l’art nous met face à la réalité même. Quand Proust écrit « la vraie vie c’est
la littérature » il souligne que le rapport avec la littérature est plus profond que celui que l’on
entretient avec notre vie même : il nous permet de mieux la percevoir. Cette citation ne remet pas
cependant en question le rapport avec la vie.

Il n’y aurait pas dévoilement du réel de manière absolue : on ne prête pas attention à une
partie du réel. Chacun apporte un éclairage différent, d’un artiste à l’autre. Le style d’un auteur
correspond à une vision du monde.
Révélation par d’autre moyen → sens de révélation est très proche.
L’artiste ne révèle pas dans l’absolu mais dévoile avec sa vision des choses.
Proust : chaque auteur présente une vision du monde différente
L’art nous apporte un rapport autre à la vie : contemplation → accès à la POV de l’artiste.

Baudelaire : Les Phares

Le poème est construit autour de 8 strophes construites chacune autour d’un peintre, parmi
lesquels Rubens, Leonard de Vinci, Delacroix. Dans le poème et par cette succession d’artiste,
préciser quelle est la vision, l’univers du poète
Dans la dernière strophe il précise que l’art est une

Unité qui rassemble tous ces artistes : un cri répété par ces sentinelles. Autant d’éclairages
apportés sur le monde par les artistes. L’art permet de rendre compte d’une expérience subjective
du réel propre à l’artiste. La particularité est la vision singulière de l’artiste attaché à un ou plusieurs
éléments. « Il est la révélation qui serait impossible par des moyens directes et conscients ».

« Longtemps je me suis couché de bonne heure » : dans la phrase même on sent


l’introspection nous plongeant dans le temps. Elle suggère déjà une dimension introspective de
l’artiste qui se projette dans le temps. L’art procède par la représentation incarnée d’éléments : la
littérature passe par la représentation d’éléments et de personnages singuliers. C’est en passant par
ces persos précis que l’écrivain peut rendre compte d’une vision du monde. Il n’y a pas de propos
passant par des GÉNÉRALITÉ mais par des RÉALITÉS incarnées à travers des persos/objets singuliers.

La poésie cherche à évoquer une singularité tandis que les concepts plus généraux sont
l’affaire de la philosophie. Certains philosophes cherchent cependant à rendre compte d’une
expérience du monde particulière aussi (phénologies) mais cela induit un rapport différent au
langage plus proche de la poésie.

Texte 3 : Le temps retrouvé

On retrouve l’idée d’un rapport utilitariste du langage : continuité avec le propos de Bergson.
Proust trouve plus d’élément éloignant le réel et la vie : passion amour → rapport intéressé éloignant
d’un rapport contemplatif. L’intelligence éloigne de la singularité. Le langage n’est pas nommé
comme responsable. La littérature passe par le travail de la forme et du style et c’est cet aspect
permettant de rendre compte de la singularité du monde. Proust écrit que l’intelligence n’est pas
dans l’expérience sensible que l’on se fait du monde. Pourquoi l’intelligence est-elle également
utilisée par l’artiste ? Car l’artiste parvient à déchiffrer le monde grâce à l’intelligence. L’intelligence
procède par concepts et est distincte de l’expérience sensible du monde. Il l’appelle donc la faculté
d’intelligence la capacité permettant de DÉCHIFFRER le RÉEL.

Proust rejette-t-il donc les artistes qui auraient une approche réaliste du monde ? 1° Les
œuvres réalistes naturalistes ne sont pas de simples retranscriptions du réel observé. Ces
retranscription sont par ailleurs impossibles. George Perec a tenté d’épuiser tout le réel qu’il voyait  :
tentative d’épuisement d’un lieu parisien. Le simple fait de retranscrire le réel est impossible en soit.
L’artiste sélectionne donc les éléments qu’il retranscrit. L’art grec est une épure de la forme même
de l’être humain → ce n’est pas une abstraction mais ce n’est pas réalisé dans une volonté
mimétique.
Zola par exemple cherche une dimension objective dans sa description du réel. Jack dans « la bête
humaine » est un personnage montrant l’hérédité : un fils à la même penchant pour la boisson et les
mêmes pulsions meurtrières que son père. Il cherche à rendre compte du monde tel qu’il le perçoit.
L’œuvre de Zola permet de voir ces éléments du réels d’une manière particulière, éloignée du froid
habituel. Ainsi lorsqu’il est réaliste, l’artiste projette également sa vision du réel.

Maupassant : l’artiste voulant proposer une œuvre réaliste va choisir dans le réel les
éléments correspondant à sa vision des choses. Il cherche à montrer comment la réalité s’enchaîne
Le vrai n’est quelques fois pas vraisemblable selon Aristote. Maupassant souligne que les réalistes
vont garder que le sens logique, l’enchaînement des choses au détriment du hasard et des
coïncidences.
Le hasard extraordinaire.

B. Dimension affective de la littérature

1) À compléter

Texte 5 : préface des Essais critiques

Le langage doit toujours faire preuve d’originalité. Les thèmes et les histoires sont semblables :
j’aime, je souffre, je compatis. L’art est régi par un certain nombre de thème qui sont semblables. La
forme fait donc la différence et c’est dans elle que réside une grande partie de la richesse de l’œuvre.
Exemple : condoléance, un mot spécifiant la compassion est tellement banalisé et utilisé qu’il en
devient terrible et produit un effet contraire.

Nommé c’est faire briller un être antérieur à la disparition.


L’absence c’est bien ce qui a été et ce qui n’est pas

Il y a une dimension évocatrice : rendre présent quelque chose d’absent : ce serait un leurre de croire
que la femme existe encore. Il y a une photographie en particulier qui l’arrête : c’est une photo sur
laquelle sa femme figure. Il s’agit d’une image essentielle car emblématique de l’absence.

La Littérature détient une dimension affective


28/09/2022
Pour Barthes : la littérature et l’originalité de chaque œuvre est lié aux sentiments et aux émotions
de l’auteur, qui cherche à transmettre un message avec une dimension affective. Si l’on fait l’usage
habituel de la langue, on ne peut transmettre véritablement la chaleur de notre message.

La littérature procède par formes qui se renouvellent. Alors même que les contenus des œuvres
traitent les mêmes sujets.

Volonté de transmettre également la manière dont on ressent ces sentiments : « exactitude » de la


retranscription des sentiments.

Quel est le moyen pour la littérature pour être le plus exacte et transmettre le plus de sentiments
possibles ?

Le détour et l’originalité pour, paradoxalement être le plus précis possible : si emploi mots
« normaux » et usuels → langage usuel et nécessaire qui est impersonnel et qui ne peut rendre
compte de la même manière qu’un langage plus soutenu passant par des détours.

La rhétorique est l’art de bien parler : elle se caractérise par l’emploi d’une série de figure de style →
moyen de détourner l’usage habituel qu’on se fait de la langue. Métaphore et comparaison par
exemple → message indirect.

- L’écriture blanche, très simple d’apparence, frontière écriture classique et littérature


- Le gongorisme qui se caractérise par une écriture extrêmement imagée (Mallarmé). Le sens
en devient difficilement accessible
Le langage indirecte de la littérature : indirecte mais compréhensible par la rhétorique et l’usage de
figure de style (! pas tomber dans l’excès)

La littérature est donc une reprise des même motifs mais d’une manière sans cesse renouvelée.

Comparaison recueil des contemplations (Victor Hugo) et Roubaud

Les poètes éprouvent et transmettent dans son recueil des émotions qui ont une parenté  : dans un
cas la fille est perdue, dans l’autre c’est la mère. Cela vient confirmer l’idée que donne Barthe que la
littérature n’est qu’une variation sur un même thème.
Originalité littérature ≠ singularité émotion
Chez Roubaud et VH, le silence après le choc de la mort provoque l’impossibilité de parler.
L’événement dépasse alors le langage et ce qui peut être dit. Roubaud dit «  J’ai mis un peu moins de
30 mois avant de pouvoir reparler ».
Silence = nvel élément : le poète se retrouve mort avec celle qu’il a perdu dans le silence.
VH dans la préface de Contemplation dit : « ce livre doit être mut comme on lirait le livre d’u mort »
Roubaud : « Je me trouvais devant ce silence inarticulé un peu comme le bois »
→ désigne la disparue ou le silence du poète
Le silence est INARTICULÉ : fait pour faire une pause avant de reprende la parole

L’événement de la mort entraîne chez les 2 poètes silence + indifférence à la vie. Indifférence dans le
poème de Roubaud (lorsqu’il dit ce qu’il fait le matin) et indifférence de VH (il aspire presque à
mourir.
On a dans les deux cas une parole qui n’est pas du même ordre de ce qui a précédé dans l’œuvre du
poète. Rupture écriture avec deuil de la femme. Poète ne peut plus écrire de la même manière. La
littérature et la poésie ne luis sont d’aucun recours, il veut les rejeter. Rejets de tout ce qui semble
artificiel (figures de style). Hugo utilise des métaphores mais cela peut également être lu comme un
refus d’utiliser d’autres FS. Volonté d’offrir une simplicité à l’hommage : expérience de la mort de sa
fille conduit un changement de l’énonciation même chez VH. Style plus humble dans son écriture.
L’événement est tellement dur qu’il ne peut être présenté comme un travail des figures de style

Écriture de VH + simple avec difficultés à s’exprimer. Roubaud parle luis d’une aphasie. Il va encore
plus loin dans le détour indirect. Changement d’écriture mais pas de difficulté de compréhension :
modification de la ponctuation, syntaxe, qui rend incompréhensible le poème. Ex « souffle court »
matérialisé par espaces + grands entre les mots par l’ajout de points.

→ malgré la nature de ces deux œuvres qui est naturellement différente, on sent bien que
l’expérience partagée est la même.

On peut distinguer ces deux œuvres car ne vivent pas le deuil de la même manière. Hugo envisage
vie qui perdure après la mort = croyance de réincarnation. Lorsqu’il s’adresse à sa fille : envisage une
existence qui perdure. A l’inverse, Roubaud ne croit pas en la perduration de l’existence de la femme
disparue.

On ne peut employer des images pouvant dénaturer ce qui est vraiment. Le recueil se termine sur le
poème « Rien » qui montre bien que l’aboutissement de tout cela est bien de monter qu’il n’y a rien
pour lui après la mort.

→Vision du monde qui diffèrent ici. Écriture de Roubaud est assez macabre, n’a pas
d’échappatoire. Roubaud à quand même écrit ce recueil de deuil parce qu’il a besoin de dire ce qu’il
a ressentit lors de son deuil. On perçoit le besoin de le dire mais pas la disposition affective : retour
sur certains moment où il la voit lorsqu’elle est morte. Éprouve une absence quand il regarde la
photographie. Il y a le besoin de mettre des mots sur les sentiments.

On sent le besoin de partager ce moment fort et unique. Quand on parler d’un besoin de dire on
peut se demander si auteur écrit pour lui ou pour un autre. Barthes envisage littérature comme
besoin de dire mais aussi de partager.

Roubaud écrit pour se réconforter en dépassant le deuil par l’écriture ou s’agit-il d’autre chose ?

Le lecteur est en tiers dans une adresse qui ne lui est pas destinée : « il ne m’est pas envisageable de
me passer de dire toi ». Il y a un besoin du poète qui est à destination d’un autre : le poème n’est pas
un monologue du poète : désir et volonté de partage. Il termine en adressant le poème à celle
disparue. Besoin de partager tout en étant conscient de cette impossibilité : « je n’ai jamais pensé un
poème comme un monologue ». Le poème se place dialogue virtuel : poème pour la femme et pour
le lecteur. Écrire pour être lu : il y a un travail sur la forme donc pour lecteur potentiel. Même le
recueil de poème qui ne nous est pas adressé nous donne l’impression de s’inscrire dialogue virtuel.

Paul Celan : poète rescapé dont la famille est morte en Camp d’extermination, écrit de la poésie, pas
pour se réconforter mais dit que « le poème est une main tendue ». Attend une réception du lecteur
→ Voir que le poème part émotion poète qui est partagée. Existence de la femme aimée et disparue
grâce au lecteur. Partage expérience avec le lecteur.

Le recueil de Roubaud permet de voir comment on peut retrouver le propos de Barthes en


littérature. Les 2 approches (VH et Roubaud) peuvent se compléter, les expériences sont différentes.
Exemples :
- Le deuil, l’absence, la mort
- Le silence
- La question de l’originalité de l’art : de La Bruyère « tout est dit et on arrive trop tard »
- La couleur : noir et blanc

2) Mallarmé ou le risque de l’hermétisme

Mallarmé 2ème moitié du 19ème siècle. Il se caractérise par une telle recherche stylistique qu’il en est
venu à être considéré comme un poète hermétique.

« Le tombeau d’Edgar Poe » est un poème d’hommage


- Réf mythologique : « hydre »
- Le poète est mort et devient éternel : changement du statut du poète qui est envisagé. Son
étrangeté l’élève au-delà du commun des mortels. Le poète est présenté comme étant
incompris par les autres. Son siècle « épouvanté » comme s’il y avait un regret.

« Eux » : tous les contemporains qui n’étaient pas forcément de grands lecteurs du poème
→ apparition de l’ange = particularité de cette ange : donne un « sens pur aux mots de la tribu ».
Par le langage ordinaire, on perd un rapport au vrai aux choses. Projet de Mallarmé : donner plus de
sens aux mots, veut nous rapprocher du monde. Fait penser au texte de Bergson mais aussi à celui de
Barthes.

Le granit est une manière de désigner la tombe, qui est l’hommage rendu au poète. Rapport
ordinaire « brut, immédiat ».
Dans les langage poétique, Mallarmé recherche une dimension existentielle à se rapprocher du sen s
des choses. Si le langage ordinaire pose problème, c’est à la fois qu’il est employé par trop de
personne donc qu’il perd sa valeur, mais c’est aussi parce que la diversité des langues pour Mallarmé
est la preuve que les mots ne permettent pas directement d’atteindre les choses. C’est comme s’il y
avait la nostalgie d’une langue, qui permettrait d’atteindre les choses. Donc capacité chez Mallarmé
de se rapprocher des mots eux-mêmes, vise à dépasser cette insatisfaction.

« Nommer un objet c’est supprimer ¾ de … »

Approche symbolique, évoquer petit à petit un objet.


À la fois sorte de désespoir par / à ce qu’est la langue ordinaire et à la fois dans la langue poétique
qui permettrait de véritablement suggérer la chose à travers des moyens détournés mais pour mieux
dire. La matérialité du mot a une importance particulière.

Poème le plus obscur de Mallarmé : sonnet en -ix

Retour de 2 sonorités : Fascination pour les sonorités qu’on peut entendre, ainsi que pour les mots
rares.
On remarque le cadre d’un salon qui est posé. On peut rattacher le poème à un moment particulier
dans un monde particulier. C’est la nuit associée à « angoisse ». L’angoisse est allégorisée et incarnée
dans cette image par une créature avec des « ongles ». Lampadophore : porte une lumière. Question
de lumière qui disparaît. Le Phenix est censé renaître de ses cendres, mais dans la suite du poème,
les cendres ne sont plus là : pas de renaissance. Ce premier quatrain parle de l’angoisse d’un rêve,
espoir qui disparaît.

2ème quatrain : après disparition rêve : salon vide donc il y a une sorte d’invasion du poème par le
vide, le néant (« ptyx » mot inventé mais assorti du mot « nul » qui vient insister sur cette notion de
vide). Ce mot est un pur objet de l’esprit qu’on ne peut pas représenter. Le vers suivant, « aboli
bibelot... » → fascination pour cet objet verbal avec les allitérations en -n en -b, sans qu’il n’y ait de
sens associé. On peut penser que ça nous éloigne de la partie précédente du poème. Par
l’intervention de ce mot-là, et ce qu’il en dit autour, ça devient une sorte de suggestion du rien.  ?
C’est une écriture qui invite à être déchiffrée délibérément. Et il semble nous donner une piste
avec « car… », ce n’est donc pas une invention gratuite, mais quelque chose qui signifie et représente
le néant. Le néant est associé à la mort de manière suggérée et non explicite.

3ème tercet : tournure ancienne, archaïque, « proche de la croisée » (fenêtre). Terme qui renvoie à
l’absence « vacante », Image fantasmatique, on ne sait pas si c’est une illusion avec le « peut-être ».

4ème tercet : nouvel élément qui permet de représenter les choses « défunte nue », Image qui peut
être rapprochée d’une constellation : « septuor » « scintillation » 

Rolland Bart parle des figures de style et d’un langage employé sans cesse changeant. La langue
semble presque éloignée tant elle est complexe  : Mallarmé est celui qui a poussé le plus loin l’usage
de la langue en littérature. Ce gros travail du style devient presque incompréhensible.

Pourquoi l’écriture blanche est tout de même de la littérature

Ecriture blanche = écriture très simple et accessible à tout le monde


Comment le langage peut-il se rapprocher de la choses même ?
Le symbole n’est pas une approche choisie arbitrairement.

Cette écriture blanche passe par le choix du temps, du vocabulaire. Le premier à proposer l’écriture
blanche est Rolland Bart dans un de ses essais.
Absence de style liée à un style de l’absence. Phénomène nouveau qui date de cette période là

Le choix de raconter la poésie dans le camp de concentration → contredire l’idée d’une inutilité de la
poésie.

L’écriture ou la vie : sur son passage dans les camps


Jean Cassou a été déporté pour résistance sans avoir de quoi écrire. Dans une poésie très hermétique
est abstraite.

Annie Arnaud : œuvre a dimension autobiographique


Parle de sa trajectoire sociale avec le sentiment d’avoir trahie ses parents. Elle revient également sur
sa vie familiale et ses amours.
« Je hasarde une explication : écrire est le dernier recours lorsque l’on a trahi » Elle explique que la
mort de son père la conduite à écrire.
- Refus d’un style qui serait autre
- Se traduit par le contraire de la surcharge
Cette écriture n’est pas une simplicité banale. On sent une certaine émotion dans son écriture très
simple. Éloignement de tout lyrisme → apparente objectivité : d’autant plus fort que contenu dans
une apparente simplicité. La dimension affective dont parle Bart est bien présente dans l’écriture
blanche
Exercice : « La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas »

Vie : précieux, ce à quoi l’on tient. Pourquoi la vie ne suffirait-elle pas ?


Parce que l’on a besoin de se divertir, on ne veut pas s’ennuyer. La littérature stimule l’imagination.
Par conséquent, elle est nécessaire.
- Permet la transmission d’émotions, de sentiments
- La parole ne suffit parfois pas à exprimer ce que l’on ressent tandis que la littérature est faite
pour ça ?

Comment la vie ne peut-elle pas suffire ? : il est difficile de relier le fait d’être en vie et la littérature

- Référence au propos de Proust

Réponse à l’insatisfaction de la vie. La littérature s’explique et est présentée comme une réponse à
l’insatisfaction existentielle. La littérature peut permettre de répondre aux insatisfactions liées à la
finitude de la vie humaine. Suffit-elle ?

Annie Arnaud :

Ecriture très simple contenant une vision du monde :


- Ecriture qui lui vient naturellement
Son écriture est blanche en partie pour son père : elle à l’impression d’être passée du côté des
dominants en changeant de classe sociale par rapport à celle de son père.
- 1ère trahison changement de classe
- 2ème trahison si elle n’écrivait pas simplement

Veut un langage accessible pour ceux de sa famille.


Rejet d’une certaine violence symbolique : compenser la distance en amplifiant les émotions. Rejet
également des effets de styles et tournures pas en lien avec l’emploi du langage dans le milieu de ses
parents. On ne prend pas un mot pour un autre.
Elle revendique une écriture plate.

C’est une œuvre pouvant prêter à un malentendu : pas de difficulté à lire mais a sentir et à ne pas
passer à côté de la signification de cette écriture.

Il y a une revendication de faire entrer en littérature des personnes de milieux modestes plutôt que
de reprendre des tournures et un style plus littéraire. Elle s’inscrit à la fois en opposition et pour faire
rentrer dans le champ.

Elle ne veut pas en tant qu’écrivaine élevée socialement à travers ses livres une domination sociale.
Elle préfère une distance objectivante pour dire les choses sans être dans un rapport de complicité

Dans ce silence, il y a une violence qui nie ce qu’à vécu des milliers de femmes. Il y a un caractère
ethnographique renseignant sur un élément précis à un moment précis. Celui de ses parents au
moment des trente glorieuses.
Résumé :

Définir la littérature et comprendre pourquoi elle se définit par un emploi du langage différent du
langage usuel. Pourquoi la littérature a un aspect bien particulier du langage ?
Qu’est-ce que la littérature ?

Lien entre littérature d’une part et philosophie de l’autre


Philosophie : vérité et raison au cœur démarche philosophie. Quel lien la littérature entretient avec la
vérité ? Rapports entre raison et imagination ?

1- La dimension philosophique de la vérité/littérature

Texte d’Aristote : centré réflexion littérature en particulier

Développe théorie de l’art comme poésie : ouvrage fondateur, concis.


Aristote cherche à identifier des éléments communs : essaye de conceptualiser la diversité.
Le terme d’imitation  traduction du mot mimé sime. Aristote a proposé un emploi du mot
spécifique. Pourquoi selon Aristote ou en quoi la littérature est-elle une imitation du réel ?

Aristote défenseur Art par rapport à littérature

Comment puis-je dire qu’il y a un plaisir lié à la connaissance. Il y a un propos sur l’imitation en
général et pourquoi ce plaisir est lié à l’apprentissage.
L’art de manière générale fonctionne par imitation. A-t-on l’impression que pour Aristote la
littérature est une représentation du réel ?

La distinction que Aristote fait entre Histoire et Littérature : littérature domaine de l’imaginaire ≠
histoire. Aristote précise que ce qui pourrait arriver ne renvoie pas à des histoires purement
imaginaires.

Le contenu même de l’histoire doit s’organiser de manière logique


Exemple de Lafontaine : est-ce que ça sort du propos d’Aristote ?
- Si animaux parlent + caractéristique H
- Les comportements des animaux renvoient au propos Aristote

Les personnages doivent expliquer qqch sur le monde réel. La fontaine est un moraliste au sens où il
dépeint les mœurs et non au sens où il juge les mœurs. Plein de morales factuelles. Il s’agit bien de
dépeindre des comportements identifiés dans la réalité. Pourquoi avoir recourt à la littérature ?

La littérature a trait au général. Ce que vit l’écrivain n’est pas qqch en particulier mais un trait plus
général. Une histoire tjrs particulière a valeur de généralité.

- Littérature passe représentation perso et caractères particulier pour atteindre une visée plus
générale
- L’œuvre est intéressante par la complexité qu’elle propose.

Aristote dit « la littérature est plus philosophique que l’histoire »


 Dimension philosophique de la littérature
 Établissement d’une hiérarchie entre l’histoire et la littérature
La littérature a trait au vrai et à la recherche de la sagesse

L’histoire traite de ce qui est factuel, alors que la littérature est de l’ordre de ce qui pourrait être.
C’est en ça qu’elle est plus philosophique.
Littérature sans logique, personnages fictifs, etc… Ne relève pas de ce qui l’intéresse, il exclut la
littérature invraisemblable

Dans quelle mesure la littérature dont parle Aristote est-elle ce qui peut être et quel est son lien avec
la vérité ?
Il parle de la vraisemblance, car la littérature est ce qui est possible, et parce que je m’inscris dans un
monde qui est connu, je vais dire qqch du monde. Il donne comme exemple l’imitation en peinture,
qui est un plaisir relié à la connaissance. La littérature et plus généralement l’œuvre d’art peut nous
apprendre qqch car cela ne partait pas totalement fictif et illogique. Aristote étudie les deux grands
genres de l’Antiquité : la tragédie et l’épopée. Dans la tragédie, il mentionne le fait que les personnes
peuvent être vraisemblables et que l’enchaînement de événements suit une structure logique  le
spectateur apprend qqch.

Antigone, Sophocle :
 Créon est personnage vraisemblable, dirigeant qui veut assoir son autorité. Il dit qqch de sa
volonté qui peut avoir un côté excessif. S’obstine et après s’être moqué du devin, finit par le croire et
décide de changer d’avis. Accepte de revenir sur sa décision.
Volonté des dieux révélées : libérer Antigone puis rendre hommages Polynice  fait inverse et
apprend que Antigone est morte en mm temps que son fils.
Puni alors qu’il revient sur sa décision. Dans la précipitation il perd son fils et se suicide
Enchaînement d’action suivant nécessité logique révélant état dans lequel il se trouve, aveuglement
dans lequel l’était.

Illustration du propos d’Aristote : à travers Créon, Sophocle nous montre un perso prenant une
décision injuste sans espoir de retour arrière.
- Antigone moins vraisemblable
 Pourrait « être » pour de vrai, attachée à son frère + deuil. Certains de ses actes font qu’elle
s’éloigne comportement réel et logique

Camus dit que les personnages de roman vont au bout de leur destin et « finissent ce que nous
n’achevons jamais ».
5ème siècle : Sophocle/Eschyle/Euripide  dramaturges grecs
Orientation du mythe vers une réflexion philosophique
Insistance

Aristote précise que si des œuvres littéraires ont trait à la vérité, ce qui les distingue de la philosophie
c’est le fait que les idées passent par des personnages fictifs et non des pensées théoriques.

EXEMPLES
- Médée : incarne vengeance amoureuse  se venger de l’homme qui l’a quitté et
paradoxalement utilise ses enfants pour arriver à ses fins
- Hermione : aime Pyrrhus mais Pyrrhus aime Andromaque. Demande donc à Oreste de tuer
Pyrrhus par amour pour lui
- Phèdre associé à l’amour incestueux

Littérature du 17ème siècle : fonction morale : comédies et tragédies, volonté d’instruire


Littérature du 19ème siècle : montrer des personnages emblématiques
Le personnage de fiction nous fait réfléchir + révèle des vérités comportement humain :
Robert Musil  :« L’art représente non pas abstraitement mais concrètement non pas le général mais
des cas particuliers dont la sonorité complète englobe aussi de vagues notes générales »
 Usage particulier situations particulières qui nous disent des vérités générales.

Pourquoi passer par des éléments particuliers pour accéder à la vérité plutôt que de passer par un
propos plus conceptuel, plus philosophique ?
La littérature traite de l’exemple, et par celui-ci on peut comprendre une maxime plus générale.

Abbé Prévost : tous les préceptes de la morale sont trop généraux et il est trop difficile d’en faire une
application particulière.

En quel sens la littérature est-elle plus abordable ?


Il est plus facile d’écouter des histoires, réception plus spontanée qu’un texte avec concepts
théoriques

Lafontaine : Le pouvoir des fables


Commence par s’adresser à un ambassadeur en lui adressant un propos qui est politique. Mais il
commence à introduire l’idée que les fables et les animaux pourraient avoir un intérêt pour
l’ambassadeur. C’est une fable qu’il adresse en vérité à l’ambassadeur
Montre inefficacité discours rhétorique, ambassadeur pas écouté.

Orateur affligé car on ne l’coute que quand il raconte histoire et non sujets graves. Histoire entraîne
public.

Chez LF comme dans toute optique moraliste jusqu’au XVIIème la littérature a comme fonction
principale d’instruire, de faire réfléchir sur comportements humains, sur les mœurs. Histoire plais =
subordonné à la leçon.

« Une morale nue apporte de l’ennui, le conte fait passer le précepte avec lui, en ces sortes de
feintes il faut instruire et plaire, et conter pour conter me semble peu d’affaire. »

De plus, recourir à des cas particulier peut être + intéressant que s’intéresser discours général. A
travers la fiction on peut gagner en expérience du monde en lisant un roman. Le Roman longtemps
délaissé comme genre moins important. 18ème bascule avec Diderot et son Éloge de Richardson 
mise en avant d’un grand roman : peut accroître expérience monde.
Distingue 2 types de romans :place au début discours sur un même plan Moralistes et Grands
Romanciers (ex Richardson) sans considérer hiérarchie entre eux. Pour cela, renvoie expérience de
lecteur : « je sentais que j’avais acquis de l’expérience ». Quand on vit par procuration à travers un
roman, on acquiert une expérience du mone qui s’ajoute à notre expérience forte.

Diderot va jusqu’à renverser image caverne platonicienne. Art en tant que représentation du réel est
dévalué, car c’est une copie du réel mais ce n’est pas le réel lui-même
Par sa mise en avant d’une acquisition d’expérience, il conclut en écrivant que le romancier révèle
certaines choses au monde.
La littérature peut permettre de changer propre comportement. Comment ? Quels sont les types de
réaction qu’on peut avoir qui peuvent changer des mœurs ?

Aristote énonce théorie de la catharsis, la purification ou purgation des âmes. Met en avant idée
émotions transmises personnages. On est conduit vivre par procuration ces comportements et se
rendre compte de leurs méfaits. Catharsis comme amélioration des mœurs par le concept de
tragédie est une approche moraliste du 17 ème . Pour autant tragédies pourraient normaliser certains
comportements, nous donnent des exemples.

Molière : « Le devoir de la comédie étant de corriger les hommes en les divertissants j’ai cru que
dans l’emploi où je me trouve, je n’avais rien de mieux à faire que d’attaquer par des peintures les
vices de mon siècle. », L’impromptu de Versailles

Dans le misanthrope, mise en scène de personnages qui révèlent l’hypocrisie de la cour et d’autres
qui rejettent cette société car elle est hypocrite, ou encore Le Tartuffe qui représente la fausse
dévotion.

 La littérature a bcp été théorisée en cela elle permet d’avoir accès à la vérité. Quelle est la part
des idées explicites en littérature si cette dernière se justifier par son rapport à la vérité ?

2- Le piège des idées : la littérature à thèse (le cas ambivalent de JP Sartre)

Un roman à thèse : roman cherchant à démontrer une thèse, faire passer un message défendu par
l’auteur. Connotations de cette expression : le propos est explicite, pas de malentendu possible.
Cependant, ce n’est pas exactement un roman engagé. Nuance réside dans le fait que roman à thèse
= illustrer une thèse alors que roman engagé = prise de parti de la part de l’auteur. Roman à thèse
expression dévalorisante contrairement roman engagé.

Paul Bourget récuse le terme de roman à thèse ; considère que les Misérables est un roman à thèse.

Sartre nous aide à les différencier :

Fonde revue Temps Nouveaux, écrit article « Monsieur François Mauriac et la liberté »  démonte le
roman de Mauriac. Critique le roman La fin de la nuit, suite du roman Thérèse Desqueyroux. Dans
cette critique, explique pourquoi il considère que ce n’est pas un roman du tout. Reproche à Mauriac
d’apporter sans cesse jugement explicite qui commente action. Narrateur énonce en effet très
souvent des jugements sur le personnage principal, ce qui nous arrête à la littérature.

Défend idée que l’écrivain est tjrs engagé et embarqué dans son époque. Donc écrivain qui prétend
faire de l’art indépendamment du contexte qui l’entoure nie son époque. Avant littérature engagée
 littérature d’idée.

Différence entre roman Mauriac et roman engagé : ce qui définit littérature dans Qu’est-ce que la
littérature ? Sartre reprend un terme assez proche et parle du roman comme un dévoilement, on
entend déjà le fait que dans l’œuvre, le roman va de pair avec une temporalité qui fait que
progressivement doivent apparaître certaines choses. A partir du moment où les jugements sont
prononcés par le narrateur ou l’auteur (qui sont extérieurs à l’histoire), ça fait qu’on ne croit plus à
l’histoire parce qu’on voit qu’ils cherchent à nous démontrer qqch. Depuis 19 ème, on parle d’une
suspension de l’incrédulité, nous faisons le choix de croire en cet univers. Acte libre du lecteur.
Donc les deux aspects sont la temporalité du roman, le fait qu’il ne peut y avoir de propos explicites
tenus par le narrateur au cours de l’histoire qui viendrait atténuer la portée du discours.
Sartre, dans le cadre d’un entretien, dit qu’il serait moins intransigeant avec Mauriac qu’il ne l’a été à
l’époque, car il s’est rendu compte que tout roman est dans une certaine mesure l’illustration d’un
propos tenu par l’auteur, mais de façon plus ou moins subtile.

3- L’œuvre littéraire comme « œuvre ouverte » (U. Eco)

Œuvre fermée : propos clair/explicite et unique


Œuvre ouverte : grands chef d’œuvre proposent grande complexité, grande pluralité qui nous parle
et nous invité à revenir sur cette œuvre de nombreuse fois au fil du temps.
Parfois le propos de l’auteur est explicite.
 Fin de la Princesse de Clèves
Cependant l’œuvre ne se réduit pas à cela. Dans le roman, la princesse de Clèves

Umberto Eco connu comme romancier – Le nom de la Rose


 Œuvre fermée

Exemple de Fantômas : œuvre fermée car elle ne peut susciter des interprétations multiples. Mais
même une œuvre fermée peut être ouverte si elle tombe dans les mains d’autres, s’opère alors une
sorte de détournement de l’œuvre.

Exemple des Mystères de Paris – Eugène Sue


Œuvre où il y a un renversement complet du sens de l’œuvre cherché
Réorientation de l’œuvre en fonction du succès des précédentes. Au départ il s’agit d’une œuvre
fermée.

Plus l’œuvre est fermée, plus la réception est difficilement multiple

Ce qui se joue dans l’œuvre ouverte, c’est la liberté du lecteur.

Exemple de la Bible : Pluralité d’interprétation :


- Sens allégorique
- Sens moral
- Sens anagogique (= élévation de l’âme vers le divin)
- Sens littéral
 Plusieurs niveaux d’interprétations Mais cette pluralité des sens ne signifie pas œuvre ouverte
Les œuvres d’art abstraites sont un exemple d’œuvre ouverte : libre réception de l’œuvre par le
lecteur, interprétation laissée au public/spectateur.

À l’inverse certaines œuvres invitent à l’interprétation. Par exemple le déjeuner sur l’herbe de
Manet.

Exemples d’œuvres ouvertes : dont le dénouement laisse un interrogation en mouvement, une


réponse incertaine.
- Les animaux dénaturés de Vercors – Question homme/animal
- Rhinocéros de Ionesco – Incertitude transformation de Béranger
- Cyrano de bergerac – Peut-on dépasser le physique en amour par habileté poétique ?

Pas d’avis tranché sur les personnages dans les œuvres ouvertes. Point de vue interne qui nous invite
à nous rapprocher du personnage.
Jugement par arrêté, peut faire l’objet de débat.

Il y a une liberté d’interprétation qui reste toutefois dans le cadre de ce qui est proposé par l’auteur.
Le hasard est largement utilisé par les auteurs.
Ex de Victor Hugo : il faisait des dessins à l’encre dont beaucoup sont faits à partir de tâches
aléatoires.

Conclusion
L’œuvre peut être faite dans une optique fermée. Si elle dépasse ce sens fermé on se retrouve face à
une grande œuvre dont le sens à une portée accrue.
Exemple d’Antigone : le dénouement n’est pas ouvert pourtant l’œuvre n’est pas manichéenne
même si le sens est suggéré. Cette œuvre a été élue à travers les siècles et elle contient une variation
de sens. Au XVIIIème siècle par exemple, Antigone est lue par les romantiques comme une figure de
défense des droits inaliénables, personnage passionné. Elle est réécrite par Jean Anouilh pendant la
guerre en figure d’opposition au nazisme.

 Les mobiles de Calder prennent des forment variées selon là où ils sont installés
 Œuvres qui demandent la participation du lecteur ou du spectateur

COURS A RATTRAPER

Diderot : pas de remise en question de sa philosophie


- Nature sociale de l’homme est mise en évidence. Série d’échec de la vie en société.
- Nature corporelle : niée par la vie monastique et dont Diderot démontre la non viabilité

Le roman comme illustration d’un propos philosophique propose une fiction qui illustre les thèses de
l’auteur. Cela dit, la particularité du roman de Diderot est qu’il ne se donne pas à lire que comme
l’illustration d’un propos philosophique. Les derniers mots du personnage nous font voir sous un
nouvel angle le personnage. Il encourage une lecture réflexive. C’est une attitude de regard critique
qui passe par une lecture du roman lui-même.

On peut évoquer le dramaturge allemand Bertolt Brecht qui porte un regard fondé sur la distance. Il
montre aux spectateurs une fiction et brise l’illusion théâtrale pour inviter le spectateur à réfléchir.
Pièces engagées, œuvres ouverte mais ne livrent pas le fin mot de ce qu’il faudrait penser. Il mise sur
le jugement du spectateur lui-même.

La nouvelle Héloïse : roman sensible, Rousseau


- Rousseau propose une expérience de pensée par laquelle il met à l’épreuve sa propre
philosophie
- Expérience de pensée car Rousseaux entreprend de guérir les passions et de dépasser la
mémoire : épisode lu comme résistance du personnage à l’oubli : veut revenir sur des lieux
qui l’ont marqué. Lettre amour nous apporte un regard différent
- Dénouement pas invraisemblable

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