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IIème année
Études Francophones
Méthodologie de la critique
(devoir)
PARTIE A :
1. Définissez le concept de défamiliarisation et donnez un exemple (que vous
commenterez).
« Le temps s'en va, le temps s'en va ma Las ! le temps non, mais nous nous en
Dame, allons »
« L'amour s'en va comme cette eau L'amour s'en va
courante Comme la vie est lente »
Dans la strophe d’Apollinaire on revoit l’utilisation du thème de la fuite pour
exprimer la perte de l’amour comme une allusion au poème de Ronsard.
Au-dessous, le thème de la passante est utilisé par Gérard de Nerval :
L’image de la passante et différente mais au niveau du sens elle reste pareil comme chez celle
crayonnée par Gerard de Nerval :
Comme Mircea Eliade le soutient, le mythe raconte généralement une histoire sacrée
qui relate un évènement qui a eu lieu dans le temps primordial ». La définition du mythe
se rapporte à une conception ethno-religieuse englobant toutes les conceptions d’un
peuple sur la naissance de l’homme, de l’univers mais aussi sur les images mythologiques
les plus symboliques comme celle offerts par la civilisation grecque : Prométhée, ou
Ulysse ou dans l’actualisation de la mythologie antique chez Racine et de l’Electre chez
Sartre.
Le mythe littérarisé s’inscrit dans l’horizon mythologique d’une croyance, en
s’appuyant sur une réalité mythologique : par voie de conséquence, les écrivains vont
utiliser les images mythologiques ou « reprendre les éléments d'un récit archaïque »
comme il soutien André Siganos. De l’autre côté, le récit vu comme un produit de
l’imagination très féconde d’un écrivain à un moment de l’histoire littéraire qui raconte
une situation exemplaire et originelle pour la condition humaine s’inscrit dans le mythe
littéraire comme celui du Tristan et Iseut, Don Juan, le mythe de Faust.
6. Vous enseignez des éléments de narratologie/ d’intertextualité dans une classe de
français bilingue, au lycée. Créez une séquence didactique.
Bien que l’hypotexte doit être identifiable dans l’hypertexte, ce dernier ne peut être
totalement identique au premier. Des changements doivent s’imposer aux niveaux
différents de la narration, du récit et de l’histoire. En général, plutôt que raconter d’une autre
manière la même histoire, on préfère souvent relater une autre histoire sur la base de celle
d’auparavant, comme chez Tournier qui ajoute de nouveaux épisodes et un
dénouement tout à fait original à l’histoire de Defoe. En fait, c’est dans les différences entre
l’hypotexte et l’hypertexte que résident la légitimité et l’originalité d’une réécriture.
L’enseignement du F.L.E connaît beaucoup de variantes d’analyse textuelle
concernant soi le roman, soit la poésie. Ainsi, la séquence pédagogique proposée ci-dessous
s’articule sur la nécessité d’assimiler des connaissances de théorie du texte ainsi que de la
critique au sein des élèves de lycée en classe de bilingue une. Il s’agit premièrement
d’aborder la réécriture du mythe littéraire de Robinson Crusoé en classe de FLE :
OBJECTIFS :
- Lire une œuvre intégrale
- Comprendre les relations entre les personnages du roman
- Étudier la structure du récit et le traitement du temps
- mettre en évidence les différences entre l’histoire réelle rapportée dans le fait divers et la
fiction pour faire réfléchir les élèves à la notion de réécriture.
- Analyser les valeurs des temps du récit
- Rappeler la différence entre métaphore et comparaison
- Réviser la morphologie du présent de l’indicatif
Activité no. 1 : vérification de la lecture de ces textes : pour cette première étape, les
élèves seront invités à trouver les réponses concernant la bonne compréhension de la
lecture : qui parle ? quelles sont les personnages ? où se déroulent les actions ? etc.
DATES EVENEMENTS
Naissance d’Alexandre SelKirk
Embarquement sur le Cinq ports
Abandon sur l’île de Mas a Tierra
Arrivée du Duke
« En 1632, je naquis à York, d'une bonne famille, mais qui n'était point de ce pays. Mon
père, originaire de Brême, établi premièrement à Hull, après avoir acquis de l'aisance et
s'être retiré du commerce, était venu résider à York, où il s'était allié, par ma mère, à la
famille Robinson, une des meilleures de la province. C'est à cette alliance que je devais mon
double nom de Robinson-Kreutznaer ; mais, aujourd'hui, par une corruption de mots assez
commune en Angleterre, on nous nomme, nous nous nommons et signons Crusoé. C'est ainsi
que mes compagnons m'ont toujours appelé ».
1. Comparez les deux textes. Qu’est-ce que vous observez au niveau de la structure narrative
?
2. Quelles sont les différences entre les personnages ?
3. Complétez le tableau pour faire la synthèse entre les deux œuvres.
Date de l’histoire
Destination du bateau
La description du
personnage
PARTIE B :
Analyse narratologique des extraits littéraires :
Les extraits font partie du roman Madame Bovary de Gustave Flaubert. Ainsi, dans la
plupart du roman, le narrateur s’identifie facilement avec le personnage et devient narrateur
homodiégétique. Du point de vue de la structure narrative, il s’agit d’un narrateur
extradiégétique. La narration homodiégétique suppose l’accent mis sur les pensées des
personnages. La voix diégétique se retrouve sur le même point focal au moment de la scène
de la casquette de son époux Charles Bovary. Et c’est ainsi qu’on décrit un personnage doté
d’une autonomie narrative, donc d’une narration focalisée sur le personnage. En même
temps, il faut souligner la focalisation multiple, à voir le changement des points de vue :
l’alternance de Madame Bovary à Charles Bovary. Le narrateur est omniscient et devient un
témoigne de la diégèse.
« Il se leva ; sa casquette tomba. Toute la classe se mit à rire. Il se baissa pour la reprendre.
Un voisin la fit tomber d’un coup de coude, il la ramassa encore 9 une fois. – Débarrassez-
vous donc de votre casque, dit le professeur, qui était un homme d’esprit. Il y eut un rire
éclatant des écoliers qui décontenança le pauvre garçon, si bien qu’il ne savait s’il fallait
garder sa casquette à la main, la laisser par terre ou la mettre sur sa tête. Il se rassit et la
posa sur ses genoux. […] Son père, M. Charles-Denis-Bartholomé Bovary, ancien aide-
chirurgien-major, compromis, vers 1812, dans des affaires de conscription, et forcé, vers
cette époque, de quitter le service, avait alors profité de ses avantages personnels pour saisir
au passage une dot de soixante mille francs, qui s’offrait en la fille d’un marchand bonnetier,
devenue amoureuse de sa tournure »
Concernant l’analyse des procédés littéraire dans un texte romanesque, Gerard Genette
propose trois types de focalisation en fonction desquels on établit le niveau de la perception
du lecteur. L’écrivain devient celui qui sait tout visant les actions ou les sentiments de ses
personnages et ainsi on envisage la focalisation 0 ou neutre, narrateur extradiégétique :
« Resté dans l’angle, derrière la porte, si bien qu’on l’apercevait à peine, le nouveau était un
gars de la campagne, d’une quinzaine d’années environ, et plus haut de taille qu’aucun de
nous tous. ».
Gustave Flaubert, Madame Bovary
Si l’écrivain sait autant qu’un personnage et raconte l’histoire au regard du celui-ci, on
parle d’une focalisation interne et subjective. On observe généralement l’utilisation de la
première personne dans le récit ce qui donne le caractère subjectif à l’histoire.
« Nous étions à l’étude, quand le proviseur entra, suivi d’un nouveau habillé en
bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Ceux qui dormaient se
réveillèrent, et chacun se leva comme surpris dans son travail. » - l’écrivain paraît être l’un
des écoliers
Gustave Flaubert, Madame Bovary