pitre
cha
Les aventures
5 de Robinson
Quelle vision de l’autre et de l’ailleurs Michel Tournier
propose-t-il dans son roman ?
COMPÉTENCES : Lire un roman d’aventures pour faire différents comptes-rendus de ses lectures
Pratiquer l’écriture d’invention : écrire une lettre
Rappel du programme
Enjeux littéraires et formation personnelle
– découvrir diverses formes de récits d’aventures, fictifs ou
non, et des textes célébrant les voyages ;
– comprendre les motifs de l’élan vers l’autre et l’ailleurs, et
s’interroger sur les valeurs mises en jeu ;
– s’interroger sur le sens des représentations qui sont don-
nées des voyages et ce qu’ils font découvrir.
Indications de corpus
On étudie un roman d’aventures.
I. Les choix du manuel
Nous avons choisi Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel
Tournier qui est une œuvre que nous aimons, et qui suscite
l’adhésion et le questionnement des élèves. Le thème de la
robinsonnade est un motif littéraire qui permet à la fois de
solliciter l’imagination et de proposer une réflexion sur ce dont
l’homme a besoin pour vivre heureux. Ce roman engage une
lecture « à tiroirs » qui permet de faire prendre conscience aux
élèves de la richesse d’un texte littéraire : si le lecteur s’embarque
d’abord dans un récit d’aventures, il réalise assez vite que la
question de la survie de Robinson sur l’ile est éclipsée par celle
de savoir ce qui va le rendre heureux, en mettant sa relation
avec Vendredi au centre de l’intrigue. C’est une réflexion sur le
bonheur comme sur l’évolution de l’humanité que nous propose
ce grand pédagogue qu’était Michel Tournier à travers l’exemple
éclairant de Robinson. La comparaison avec le personnage de
Defoe sera alors le moyen de s’interroger sur ce que la réécriture
d’un motif littéraire peut lui apporter.
Par ailleurs, de nombreux passages de ce roman pourront faire
écho au thème du questionnement complémentaire : « L’être
humain est-il maitre de la nature ? » tant Robinson s’acharne,
dans la première partie, à soumettre la nature à la dure loi de
la « civilisation ». Le fantasme de la domination de la nature
culmine avec l’exemple des préceptes de Benjamin Franklin qu’il
grave dans le paysage. Au contraire, Vendredi, l’homme-arbre,
propose un rapport fusionnel et primitif à la nature : il reste au
lecteur à déterminer la voie médiane qui lui permettra de se
servir de ses ressources sans lui faire violence.
II. Bibliographie
et sitographie
– Daniel Defoe, adaptation BD de Ch. Gaultier, Robinson Crusoé,
Delcourt, tomes 1 à 3, 2007-2008.
– Daniel Defoe, adaptation BD de J.-Ch. Vergne, Y. Adler et Ch.
Lemoine, Robinson Crusoé, Glenat, coll. Adonis, 2007.
– M. Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique, Gallimard, 1967.
Réédité dans la coll. Folio.
– M. Tournier « La fin de Robinson Crusoé », Sept Contes,
Gallimard, coll. Folio junior, 1990 (1re édition).
– NRP, novembre 2012, n°630, Michel Tournier, Vendredi ou la
vie sauvage.
– Virgule, juillet/aout 2006, n° 39 sur Robinson Crusoé.
– Exposition « Robinson & Cie : De Daniel Defoe à Lost », no-
vembre 2015-mars 2016, Musée national de l’Éducation :
– https://www.reseau-canope.fr/musee/page3.php?
version=francais&rubrique=EXPO?
– Dossier CRDP sur les robinsonnades :
http://www.cndp.fr/crdp-toulouse/spip.php?page=dossier
&num_dossier=81
III. Outils complémentaires
Sur le site ressources : une fiche adaptée pour les dyslexiques
est disponible pour l’évaluation du chapitre.
Dans le manuel numérique :
– tous les textes du chapitre suivis d’un picto audio sont
lus par des comédiens ;
– une activité de lecture animée d’image est proposée en version
individuelle ou de classe pour l’illustration de Robinson Crusoé
de Daniel Defoe, par Newell Convers Wyeth.
chapitre 5 • Les aventures de Robinson 69
 IV. Tableau de programmation des séances
Activités et objectifs Documents

CHERCHONS ENSEMBLE p. 108-109 Docs : articles de Grands Reportages et Paris Match

– Faire émerger les hypothèses de lecture
– Faire des recherches documentaires
– Justifier des choix de lecture
Doc. 2 : édition de 1719 du Robinson Crusoé de Daniel
Defoe
Doc. 3 : Couverture de Vendredi ou la Vie sauvage
de Michel Tournier

LECTURES p. 110-111 Doc. : incipit de Vendredi ou la vie sauvage

– Lire l’incipit d’un roman, en cerner les différentes fonctions

(informative, incitative)

LECTURES p. 112-113 Doc. : extrait du chapitre 11 de Vendredi ou la Vie sauvage

– Faire émerger le sens de « civilisation »

LECTURES p. 114-115 Doc. : extrait du chapitre 13 de Vendredi ou la Vie sauvage

– S’interroger sur le caractère relatif des valeurs Doc. : planche de la BD Robinson Crusoé de Daniel Defoe,
adapté par J.-C. Vergne, Ch. Lemoine et Y. Adler
Doc. : Robinson Crusoé, illustration de Milo Winter

LECTURES p. 116-117 Doc. : extrait du chapitre 20 de Vendredi ou la Vie sauvage

– Comprendre les différents niveaux de lecture d’un texte

littéraire

LECTURES p. 118-119 Doc. : extrait du chapitre 34 de Vendredi ou la Vie sauvage

– Confronter deux cultures

HISTOIRE DES ARTS p. 120-121 Docs 1 et 2 : deux affiches de films inspirés

de Robinson Crusoé
– Établir des liens entre des œuvres diverses
Docs 3 et 4 : deux images de films de naufragés
– Réaliser une affiche de film

Langue et expression
GRAMMAIRE POUR ÉCRIRE p. 122-125
– Identifier et utiliser les systèmes de temps
dans un récit

70
 Connaissances, notions et vocabulaire
– Définition des mots « aventure », « sauvage » et
« civilisation » : étymologie et périphrases
– L’incipit
– L’ellipse
– Le début in medias res
– Découvrir les différentes parties d’un bateau
– Définition des mots « civiliser » et « civilisation »
– Comprendre l’expression « bouc émissaire »
– Définition du mot « sauvage »
– Réflexion sur le mot « révolution »
– Réflexion sur les valeurs « liberté, égalité, fraternité »
– L’évolution de l’humanité
– « La boite de Pandore »
– Le bonheur
– La composition d’une affiche
– Les progrès techniques du cinéma au XXe siècle
– Le système du passé et ses emplois
– Le système du présent et ses emplois
Compétences travaillées
– Lire des images et des textes non littéraires
– Utiliser les genres et les outils d’information à disposition adaptés
à ses recherches
– Analyser le sens des mots
– Justifier des choix de façon raisonnée
– Lire des œuvres littéraires et fréquenter des œuvres d’art
– Reconnaitre les implicites d’un texte
– Élaborer une interprétation de textes littéraires
– Analyser le sens des mots
– Adopter des stratégies et des procédures d’écriture efficaces
– S’exprimer de façon maitrisée en s’adressant à un auditoire
– Élaborer une interprétation de textes littéraires
– Analyser le sens des mots/mise en réseau de mots
– Participer de façon constructive à des échanges oraux
– Lire des images et des textes non littéraires
– Élaborer une interprétation des textes littéraires
– Participer de façon constructive à des échanges oraux
– Adopter des stratégies et des procédures d’écriture efficaces
– Reconnaitre les implicites d’un texte
– Élaborer une interprétation des textes littéraires
– Mobiliser des références culturelles pour interpréter les textes et les
productions artistiques et littéraires et pour enrichir son expression
personnelle
– Utiliser l’écrit pour penser et apprendre
– Participer de façon constructive à des échanges oraux
– Lire et comprendre des images fixes ou mobiles variées empruntées
à la peinture, à la BD et au cinéma en fondant sa lecture sur quelques
outils d’analyse simples
– Situer les œuvres dans leur contexte historique et culturel
– Utiliser l’écrit pour penser et pour apprendre
– Analyse de productions d’élèves, de corpus d’erreurs
– Réécriture de textes ou d’énoncés en changeant les temps, discus-
sion pour déterminer ce qui est acceptable ou non et pour apprécier
les effets produits
chapitre 5 • Les aventures de Robinson 71
 Activités et objectifs Documents

Langue et expression
VOCABULAIRE p. 126-127
– Analyser le sens des mots : synonymes et antonymes
– Comprendre un mot de sens inconnu en s’aidant du
contexte

REPÈRES p. 128-129
– Faire la synthèse des connaissances essentielles à retenir

ÉVALUATION p. 130-131 Doc. : extrait du chapitre 34 de Vendredi ou la Vie sauvage

– Lire et interpréter la fin du roman

– Pratiquer l’écriture d’invention

72
 Connaissances, notions et vocabulaire Compétences travaillées

– Réseau de mots – Analyse du sens des mots : polysémie et synonymie

– Antonymes – Mise en réseau de mots (groupements par champ lexical
et par champ sémantique)
– Synonymes

– Le questionnement des valeurs occidentales – Lecture et analyse de textes et de documents variés

– Le portrait – Reconnaitre les implicites d’un texte et faire les inférences

et hypothèses de lecture nécessaires
– Nature et culture
– Élaborer une interprétation des textes littéraires

chapitre 5 • Les aventures de Robinson 73


V. Réponses aux questions
p. 107
1. Le personnage présenté est torse-nu, debout sur un
radeau fabriqué à l’aide de planches et de cordages. Il tient
une rame dans la main droite et, la main gauche en visière,
il examine l’horizon. Sur le radeau s’entasse une pyramide
de coffres et de barils, dont la pointe est figurée par le canon
des fusils. Le cadrage de l’image nous place au niveau de la
mer, comme si le radeau flottait avec peine. De gros nuages
à l’arrière-plan ainsi que la position des ailes des albatros
évoquent une tempête : on peut supposer que cet homme
est le rescapé d’un naufrage. Il observe devant lui l’horizon
avec attention, et se protège du soleil : ce qu’il observe est
hors-champ, ce qui crée un effet d’attente. On peut penser
qu’il observe une terre proche, sur laquelle le soleil brille, ce
qui contraste avec l’arrière-plan : c’est une vision d’espoir.
2. On attend des élèves des réponses subjectives mais argu-
mentées. On peut amener les élèves à identifier les sentiments
que le personnage a l’air de ressentir.
Cet homme semble calme, son visage est impassible. Il
pourrait se livrer au désespoir d’avoir perdu des proches ou
des compagnons, au découragement ou à la terreur à cause
de sa situation, car il est seul, à la merci des éléments. Mais
ce personnage peut aussi ressentir l’espoir d’être sauvé car
le radeau transporte des objets qui vont l’aider à survivre ;
d’autre part, la construction du radeau montre qu’il possède
des compétences manuelles et techniques utiles à sa survie.
3. Robinson Crusoé est un personnage de roman écrit par
Daniel Defoe en 1719. Ce personnage fait naufrage sur une
ile déserte, et le roman raconte la façon dont il va organiser
sa survie sur cette ile.
CHERCHONS ENSEMBLE p. 108-109
Cap sur l’aventure
COMPÉTENCE : faire des recherches et construire des
hypothèses sur l’histoire que raconte un livre
Activité 1
1. Les trois mots sont « aventure » « sauvage » et « civilisation ».
2. Le nom « aventure » implique l’idée d’entreprise qui sort
de l’ordinaire, qui implique une part d’inconnu : il est donc
utilisé de la même façon dans les deux textes.
L’adjectif « sauvage » désigne ce qui est resté à l’état de
nature, ce qui n’a pas été modifié par la domestication ou la
civilisation : il s’agit donc de la même utilisation.
Le nom « civilisation » regroupe l’ensemble des caractères
culturels, matériels, sociaux, moraux d’un pays ou d’une
74
société : le documentaire Visa pour l’aventure nous invite
à nous pencher sur la civilisation des Mayas. Mais ce mot
renvoie aussi à l’état de développement économique, social,
culturel d’une société : c’est le sens qui est donné au mot
« civilisation » dans The Island : seuls au monde.
Activité 2
1. La langue employée est l’anglais. À l’origine, le person-
nage de Robinson est donc britannique.
2. Les éléments qui indiquent que le lecteur va lire un récit
d’aventure sont : « étranges et surprenantes », « aventures »,
« 28 ans tout seul », « ile déserte », « naufrage où tous pé-
rirent », « délivré... par des pirates ».
3. Alexander Selkirk est un marin écossais qui a vécu seul
pendant quatre ans sur l’ile de Juan Fernandez (comme le
Robinson de Michel Tournier) de 1705 à 1709. Il avait de-
mandé à être débarqué sur l’ile car il ne supportait plus son
commandant. Lorsqu’il fut retrouvé, il était vêtu de peaux
de chèvres et ne savait presque plus parler.
Activité 3
1a. Les deux personnages sont un européen (il est blond
ou roux et il se protège du soleil, de plus, il est habillé et il lit
un livre) et un homme noir qui regarde devant lui. On dirait
qu’ils se tournent le dos, peut-être qu’ils ne s’entendent pas
bien ? Ils sont sur une plage, sous les Tropiques comme le
montrent les palmiers, le soleil brulant et l’eau turquoise.
1b. Vendredi est le compagnon de Robinson dans le livre
de Defoe. La couverture représente un homme noir, ce doit
être lui. Mais pourquoi est-ce son nom qui figure sur le titre
et pas celui de Robinson, héros éponyme du titre original ?
Sans doute va-t-il jouer un rôle différent de celui qui était le
sien dans l’œuvre de Defoe, un rôle plus important.
1c. Le mot « sauvage » peut s’utiliser comme adjectif ou
comme nom. Il fait référence à un état de nature qui n’a pas
été modifié par l’action humaine.
2. La première ile est inhospitalière/minuscule/rocheuse/
dénudée : elle ne permet pas la survie d’un naufragé.
La seconde ile est escarpée/boisée/rocheuse/surmontée
d’une maison sur pilotis : cette réalisation met en jeu l’in-
tervention de techniques qui ne sont pas à la portée d’un
naufragé, ce n’est pas une ile déserte.
La troisième ile est tropicale/escarpée/boisée/déserte : cette
ile pourrait accueillir les aventures de Robinson, on n’en
devine qu’une partie.
VOCABULAIRE
1. Le mot « ile » vient du latin insula. Les gens qui habitent
sur un ile sont des « insulaires » ou des « iliens ».
2. « L’ile de beauté » est la Corse, les « iles Fortunées » sont
les Canaries, « l’ile Bourbon » est l’ile de la Réunion.
LECTURES VOCABULAIRE
A = voile

Un début B = vergue (pièce de bois attachée en travers du mât, et qui

soutient les voiles)
mouvementé p. 110-111 C = haubans (câbles rattachés au mât)
D = mât
COMPÉTENCES : lire l’incipit d’un roman pour reconnaitre les
implicites d’un texte et deviner la suite E = pont (partie supérieure du navire)
F = bâbord (partie gauche du navire)
Compare les textes
G = proue (avant du navire)
1. L’histoire se déroule le 29 septembre 1759 au soir, à 600
H = poupe (arrière du navire)
km à l’ouest des côtes du Chili, près de l’archipel de Juan
Fernandez.

2. Au début de l’extrait, un orage s’annonce : « feux de Saint-

Elme », « coups de vent », « faire éclater l’une des voiles ». La
fin du texte présente le bateau en pleine tempête : « le fanal...
Un nouveau monde
violent arc de cercle », « plonger la tête la première par-dessus à civiliser p. 112-113
la table », « choc formidable », « vague gigantesque ».
COMPÉTENCES : relever des procédés stylistiques pour
3. Robinson a embarqué sur le bateau La Virginie pour se interpréter un texte ; prendre des notes pour
préparer un exposé oral
rendre en Amérique du Sud, il veut nouer des échanges
commerciaux entre le Chili et l’Angleterre.
Vérifie que tu as compris l’essentiel
Deviens un lecteur expert 1. Les activités de Robinson pour civiliser l’ile :
4. Dans le premier paragraphe, les trois éléments inquiétants – la toilette/l’hygiène ;
sont : « le ciel noircit tout à coup », les « feux de Saint-Elme », – la lecture de la Bible ;
et la voile qui éclate « comme un ballon », cette comparaison – la salutation au drapeau ;
soulignant la fragilité du navire. Les éléments rassurants – l’ouverture de la forteresse ;
sont la « stabilité extraordinaire » du navire par mauvais – la traite des chèvres ;
temps, l’absence de récifs ou de bancs de sable sur la carte, – la visite de la garenne et des cultures pour les agoutis ;
la confiance du capitaine en son navire et le calme avec – la vérification du niveau d’eau des viviers ;
lequel il réagit : il se contente de faire replier les voiles et de – le recensement des tortues de mer en grand uniforme ;
s’enfermer avec l’équipage à l’intérieur du navire. Robinson – l’inauguration d’un pont de liane en grand uniforme ;
est confiant : « rien à craindre, même de la plus forte tem- – la construction d’une hutte de fougère en lisière de forêt.
pête ». Pourtant, le caractère soudain et extraordinaire des
éléments météorologiques indique que quelque chose se 2.
prépare. Activités Activités Activités
indispensables superflues surprenantes
5. Le bateau a fait naufrage, raison pour laquelle il se trouve
Toilette Lecture de la Bible Salutation au
immobile, l’équipage abandonne le navire. Robinson est
Traite des chèvres Construction d’une drapeau
terrifié (« ce qu’il y avait de plus terrifiant… »), il a perdu Ouverture de la hutte de fougères Recensement en
ses repères : le capitaine a disparu, il n’y a plus de porte, forteresse uniforme des tortues
l’équipage se sauve. Visite de la garenne, de mer
des cultures Inauguration en
6. Cela crée un effet de suspense : le lecteur se demande si Vérification du uniforme d’un pont
Robinson pourra quitter le navire, s’il sera sauvé et comment, niveau d’eau des
s’il retrouvera les membres de l’équipage. viviers

Imagine la suite Deviens un lecteur expert

Pour réussir l’exercice, l’élève doit produire un court récit où
l’action progresse, en assurant une continuité thématique par
des reprises lexicales cohérentes, et en se servant du vocabu-
laire du défi et de la boite à mots : il s’agit d’expliciter l’ellipse.
3. On trouve une juxtaposition de propositions infinitives,
complétives du verbe « devoir » : on a ainsi l’impression que
les tâches s’enchainent les unes après les autres, sans laisser
de répit à Robinson.
chapitre 5 • Les aventures de Robinson 75
 4. On trouve des adverbes comme « puis », « ensuite », « plus
tard ». Cet enchainement parait frénétique, Robinson travaille
pour s’empêcher de penser à son isolement, et pour ne pas
céder à la tentation de la souille des pécaris. Ce travail est
harassant, et manque parfois de sens : « souvent, Robinson en
avait assez de tous ces travaux et de toutes ces obligations »
(ligne 27).
Écris pour retenir
Civiliser, c’est transformer un milieu naturel à l’aide d’outils et
de techniques pour qu’il s’adapte aux besoins de l’homme.
Carnet de lecture
Activité 1 Robinson ingénieur
Robinson a de la chance : il a fait naufrage avec son briquet
à silex ! Cela lui permet de faire du feu, et il veille à ce que
la flamme ne s’éteigne pas pour économiser son briquet.
Il fabrique de l’encre grâce à la substance rouge tirée du
ventre du poisson diodon. Il se procure du poison pour
exterminer les rats en faisant macérer du blé dans le jus
de champignons rouges à pois jaunes, mais c’est un échec.
Robinson se fait charpentier pour construire un bateau qui
lui permettra de quitter l’ile. Il construit l’embarcation en
travaillant à la hache et au couteau, et pour étanchéifier la
coque, il fabrique de la glu à partir de l’écorce de houx qu’il
fait bouillir.
Il découvre que les pinces des crabes qui montent dans les
cocotiers peuvent faire office de scie.
Il fabrique une horloge à eau, ou clepsydre, à l’aide d’une
bombonne graduée de verre transparent qui met exactement
24 heures à se vider dans un bassin de cuivre.
Ces objets sont importants, ils montrent l’inventivité de
Robinson qui utilise de façon ingénieuse les ressources à
sa portée pour fabriquer ce dont il a besoin. L’homme est
faber et sapiens ; pour transformer la nature et produire
des objets, l’homme met en œuvre différentes techniques.
La maitrise du feu, de l’espace (élaboration d’une carte) et
du temps (clepsydre, journal et mât-calendrier) sont des
enjeux essentiels.
Activité 2 Robinson bâtisseur
Voir tableau ci-dessous.
Activité 3 Robinson éleveur
Les espèces animales présentes sur l’ile sont, entre autres : des
chèvres, des vautours, des crabes, des pécaris, des diodons,
des rats, des agoutis (lièvres chiliens), des truites, des carpes,
des tortues, des fourmis rouges.
Il y a d’un côté les animaux utiles : ceux qui servent à se
procurer des objets ou des outils (comme le diodon ou le
crabe), ceux qui servent à se nourrir (chèvres pour la viande
et le lait), pécaris, lapins, truites et carpes pour leur chair,
tortues pour leurs œufs. Enfin, les fourmis rouges servent à
l’élimination des déchets.

Réalisation Matériaux utilisés Étapes Buts des travaux

Enclos des chèvres Perches Planter les piquets Enfermer les petits, puis les chèvres afin
Piquets Lier perpendiculairement des perches qu’elles se laissent traire facilement
Lianes Entrelacer des lianes dans les espaces
laissés vides
Maison Galets Établir les fondations (fosse, galets et Construire une maison agréable, le
Sable sable) mettant à l’abri du froid, de l’humidité
Troncs de palmiers Ajuster des troncs de palmier les uns et du soleil
Roseaux aux autres Créer un cadre de vie agréable (soin des
Feuilles de figuier-caoutchouc Établir des voliges de roseaux détails, de la décoration).
Argile (mortier) surmontés de feuilles pour le toit La maison est un symbole de sécurité
Pierres plates Revêtir les murs d’argile (pour boucher
les interstices)
Créer un dallage au sol
Enceinte fortifiée On ne sait pas comment est construite Creusement d’un fossé de 2 m de large Créer une forteresse où Robinson pourra
la forteresse ; qu’elle soit en bois ou et 3 m de profondeur se réfugier et résister si les Indiens
en pierre, elle représente un travail Enceinte à créneaux et merlons Araucans l’attaquent
considérable Construction d’une passerelle-pont-
levis
Construction de pièges défendant
l’abord du fossé
Rizière Les matériaux ne sont pas précisés, mais Barrer la rivière en aval pour inonder Créer une zone inondable et asséchable
il s’agit de travaux de terrassement de la prairie à volonté pour pratiquer la culture
grande ampleur, surtout pour un seul Barrer la rivière en amont pour assécher du riz
homme la prairie
Élever des digues
Construire des vannes
Construire une voie de dérivation
76
Il y a de l’autre côté les animaux nuisibles : ceux qui dévorent
les récoltes comme les rats, et les vautours qui se disputent
les charognes ou les déchets ; enfin les chauves-souris vam-
pires (p. 35).
Robinson élève des chèvres pour leur chair, leur lait (et les
produits qui en dérivent, sans doute, comme le beurre et
la crème) mais peut-être aussi pour utiliser leur peau. Il
domestique aussi des lièvres dans une garenne artificielle,
et élève dans des viviers des carpes et des truites.
Le brave chien Tenn est un animal à part. À l’origine il était le
chien de l’équipage de la Virginie, mais il prend place au rang
de personnage dans le roman lors de sa soudaine réappari-
tion au chapitre 7. C’est le fidèle compagnon de Robinson,
il lui réapprend à sourire et restaure ainsi son humanité. La
complicité du chien avec Vendredi est immédiate, ce qui
rend son maitre un peu jaloux.
Activité 4 Robinson cultivateur
Robinson met en culture : du riz, du blé, de l’orge et du
maïs, de la luzerne, des navets sauvages et de l’avoine. Le
maïs est un échec.
L’orge et le blé prospèrent. Il garde une partie du grain
pour ses semences, et ne fait pas tout de suite du pain. La
paille, gâchée par l’enthousiasme guerrier de Robinson, est
inutilisable comme fourrage pour les animaux.
La récolte de riz sera ruinée par les efforts de Vendredi pour
sauver Tenn de la noyade.
La luzerne, les navets sauvages et l’avoine sont destinés
aux lièvres.
Activité 5 Robinson gouverneur
Robinson explore méthodiquement l’ile pour en faire la
liste des ressources (les sources, les endroits pour la pêche,
les lieux de cueillette de noix de coco, choux palmistes et
ananas).
Il organise un dépôt dans la grotte, qu’il convertit en un
magasin général, y entreposant tout ce qu’il a pu retirer de
l’épave (dont les quarante tonneaux de poudre). D’autres
espaces seront dédiés à l’élevage, à l’agriculture. Sa maison
sera construite au centre de l’ile, et une forteresse viendra
l’entourer. Il cartographie l’ile et la nomme Speranza.
Il établit une charte et des lois pour se discipliner, car il a
peur de céder de nouveau à la tentation de la souille des
pécaris : recréer autour de lui un environnement proche du
monde qu’il a connu en Angleterre lui permet de construire
l’illusion d’une société dans laquelle il ne serait plus seul. Il
s’agit pour lui de recréer un cadre rassurant ; il espère aussi
qu’un jour, il aura des compagnons (p. 41).
Calquées sur celles de l’Angleterre protestante, certaines lois
paraissent décalées, voire franchement comiques lorsqu’il
s’agit d’une pratique mondaine comme s’habiller pour le
diner ou de se réunir au temple alors qu’il est seul. De même,
la recherche des sanctions qui seront appliquées à ceux qui
enfreindront la loi ne peut s’appliquer, dans un premier
temps, qu’à lui-même ! L’article 6 va plonger l’ile dans un
état de guerre… La majorité des lois semble décalée pour
régir l’unique habitant d’une ile déserte du Pacifique et
pose la question de leur utilité : le but de la loi n’est-il pas de
permettre à des hommes de vivre ensemble ?
Robinson écrit son journal pour maitriser le temps, garder
une trace des évènements importants qui arrivent, pratiquer
une activité d’homme « civilisé », et peut-être aussi avoir un
espace où il peut se confier.
L’autre, ce sauvage ? p. 114-115
COMPÉTENCES : exploiter sa lecture pour réfléchir ;
apprendre à formuler ses jugements
et à les partager avec ses pairs
Texte 1 Les Indiens !
Vérifie que tu as compris l’essentiel
1. Robinson est caché dans la forêt, d’où il observe les
Indiens grâce à sa longue-vue : « en les examinant à la
longue-vue » (ligne 4). En effet, des Araucans sont déjà
venus sur l’ile et se sont livrés à un sacrifice humain, ce qui
explique la prudence de Robinson, d’autant plus qu’ils sont
nombreux. Les Indiens ont allumé un feu, et y ont jeté les
membres découpés de l’un d’entre eux. Il se trouve aussi
trop loin pour pouvoir les entendre (ligne 11).
2. On comprend que la cérémonie a une dimension reli-
gieuse ou magique, et que la « sorcière » a pour but de dé-
signer un coupable, qui va endosser le malheur qui pourrait
arriver à la tribu. En le tuant, on débarrasse ainsi symbolique-
ment la tribu de ce malheur. Le choix n’a l’air guidé que par la
différence de couleur de peau de Vendredi qui « ressemblait
plus à un nègre qu’un Indien » (ligne 19) : dans toute société,
être différent, c’est être exposé.
Deviens un lecteur expert
3. Robinson éprouve de la compassion envers Vendredi, qu’il
nomme « le malheureux » (ligne 16). Il est aussi capable de
percer les motifs du choix de cet Indien : « dans un groupe
d’homme, celui qui ne ressemble pas aux autres est toujours
détesté ». Cette réflexion de Robinson nous montre qu’il ne
partage pas ce même préjugé.
Cependant, cet Indien qui court vers lui représente aussi
un danger : « ils allaient peut-être se réconcilier en le pre-
nant pour victime » (ligne 25) : en effet, la peau blanche de
Robinson représente une plus grande différence par rapport
à l’ensemble de la tribu indienne.
4. Les Araucans apparaissent dans cet extrait comme des
êtres « sauvages » au sens où leurs actions sont violentes et
chapitre 5 • Les aventures de Robinson 77
 cruelles : ils sont prêts à démembrer vivant l’un des leurs à
coup de machette. De plus, la désignation de la victime est
fondée sur le seul choix de la sorcière, et semble être un coup
de théâtre (« rebondissement inattendu »). Malgré l’hésitation
des Indiens, l’un d’entre eux va passer à l’acte. L’Indien a été
condamné, sans qu’il puisse se défendre, au seul motif de
sa différence.
VOCABULAIRE
1. Un bouc émissaire : c’est une personne qui endosse la
responsabilité d’une faute qu’il n’a pas commise, au bénéfice
d’un groupe ou d’un individu. Un émissaire est un « envoyé »,
cette expression fait référence à la Bible : dans l’Ancien Testa-
ment, au chapitre 16 du Lévitique (versets 20, 21 et 22), les
Hébreux chassent un fois par an dans le désert un bouc qui
a été chargé de tous les péchés d’Israël par le grand prêtre
Aaron lors de la cérémonie de l’expiation.
1. L’Indien place sa tête sous le pied de Robinson pour
signifier qu’il a tout pouvoir sur lui. En effet, il lui doit la vie
puisqu’il l’a sauvé en tuant ou faisant fuir ses poursuivants.
2. L’illustrateur montre que ces deux personnages s’op-
posent en jouant sur les contraires et les contrastes ; il veut
montrer la supériorité de Robinson. Alors que Robinson est
debout (verticalité), Vendredi est recroquevillé à ses pieds
(horizontalité). Alors que Robinson est vêtu de peaux de
bêtes, Vendredi est nu. Alors que Robinson est blanc, Ven-
dredi a un corps brun, cuivré. Robinson se place du côté de
la civilisation et Vendredi, de la sauvagerie, comme le montre
par ailleurs l’animal qui se trouve à sa gauche en arrière-plan.
3. On peut trouver l’expression de la reconnaissance de
Vendredi touchante, dans un premier temps, encore que
celui-ci ne sait pas que Robinson l’a sauvé un peu malgré
lui ; sans doute n’aurait-il pas tiré s’il n’avait pas pensé que sa
propre vie était menacée. On peut aussi revenir sur le geste
comme moyen de communication quand le langage fait
défaut : celui de Vendredi est immédiatement décodable
et significatif. On peut aussi souligner la complaisance avec
laquelle le dessinateur a illustré la supériorité de l’homme
blanc sur l’homme noir ; cette représentation s’explique
notamment par la date de la réalisation (1914).
Texte 2 La vie avec Vendredi
1. Dans les trois premières vignettes, Robinson et Vendredi
portent des peaux de bêtes, même si Vendredi est torse-nu.
On constate que tous deux manipulent des objets. Cepen-
dant, c’est un objet de loisir pour Robinson (une pipe) et
de travail pour Vendredi (une sorte de tison qui lui permet
d’entretenir le feu sur lequel les pains ont été mis à cuire).
Robinson observe, fume la pipe et réfléchit, et Vendredi
travaille.
78
Dans la vignette 1, Vendredi est vu en plongée, le lecteur se
place au même rang que Robinson, en surplomb.
La vignette 2 nous présente un contrechamp en légère
contreplongée, le point de vue adopté correspondrait à celui
de Vendredi, mais on a accès aux pensées de Robinson, qui
se pose une question théologique : pourquoi Dieu ne s’est-il
pas révélé à ces populations ? En les nommant des « âmes »
et en se posant la question de leur salut, Robinson reconnait
implicitement leur humanité.
Dans la vignette 3, cette reconnaissance se confirme
avec l’emploi de l’expression « prétendument sauvages » :
Robinson reconnait que Vendredi est comme lui un homme,
avec une intelligence (« facultés ») et des sentiments comme
les siens. Robinson admet qu’il est son égal à travers la
comparaison : « aussi disposés que nous à faire bon usage
de leurs facultés ».
2. Dans la vignette 4, on constate que Robinson et Vendredi
évoluent ensemble dans la forêt, sans doute sont-ils à la
chasse. Ils sont devenus des pairs, comme le prouve le fait
que tous deux sont vêtus et portent des fusils : Robinson a
estimé que Vendredi était capable de se servir d’une arme, et
qu’il était digne de confiance ; il ne le considère plus comme
un serviteur. Ce compagnonnage explique le bonheur que
Robinson ressent à ce moment sur l’ile, qualifiant les années
passées avec lui d’« agréables ».
Carnet de lecture
1. Ce qui laisse penser que Vendredi est un sauvage et ce
que Robinson met en œuvre pour le civiliser :
– il n’a pas de nom : en lui donnant un nom (mais il ne le
baptise pas) ;
– il ne parle pas anglais : en il lui apprenant à parler anglais ;
– il ne maitrise aucune des techniques que Robinson utilise :
en lui enseignant des gestes techniques concernant l’élevage
(traire, faire du fromage…), l’agriculture (défricher, labourer,
semer, herser, etc.) et des activités domestiques comme la
cuisine, l’entretien du linge ou le service ;
– il se comporte parfois de façon incompréhensible, no-
tamment vis-à-vis des animaux, et fait des bêtises : en lui
apprenant la différence entre le bien et le mal (mais il s’agit
ici de droit positif, et non de droit naturel) et en lui enseignant
des codes et des rites centrés sur sa position de gouverneur ;
– il n’a pas le sens du travail : en lui procurant un « emploi »
de serviteur et en le payant.
2. Robinson classe les animaux en deux catégories : ceux
qui sont utiles et qui doivent être protégés, ceux qui sont
nuisibles et qui doivent être éradiqués. Il va noyer sans aucun
état d’âme les rats apprivoisés de Vendredi.
Vendredi est capable de dépecer une tortue vivante pour
se procurer un bouclier, mais aussi d’apprivoiser des rats,
et de mâcher des vers vivants pour sauver un petit vautour.
Robinson trouve ce geste dégoutant, mais est aussi impres-
sionné par la bonté de Vendredi.
3. Robinson est-il si civilisé ? Vendredi est-il vraiment un
sauvage ?
Robinson trouve absurde le comportement de Vendredi qui
habille les cactus des vêtements trouvés dans la malle. Se
promener en grand uniforme le dimanche alors qu’il est seul
ou diner le soir en uniforme a t-il plus de sens ?
Robinson trouve que Vendredi a « le diable au corps » et
qu’il est cruel quand il entend crier la tortue, mais lui ne
s’apprête t-il pas à le fouetter pour une faute assez légère
(il a pris du tabac) ?
Vendredi fait souvent preuve d’altruisme dans ses actes,
contrairement à Robinson qui se montre égocentrique et
égoïste dans les rapports qu’il entretient avec Vendredi. La
façon dont se conduit Robinson est-elle vraiment celle d’un
homme civilisé lorsqu’il exploite Vendredi ou le brutalise ?
Révolutions ! p. 116-117
COMPÉTENCES : étudier un moment-clé d’un roman
d’aventures ; partager ses impressions de
lecture
Vérifie que tu as compris l’essentiel
1. Au cours de l’explosion, Robinson a perdu toutes ses
possessions :
– la grotte qui lui servait de dépôt a explosé et l’entrée est
bouchée ;
– sa maison a brulé ;
– l’enceinte de la forteresse est écroulée dans le fossé ;
– les bâtiments du « village » ont été soufflés (temple, banque,
bergerie, mât-calendrier) ;
– les chèvres se sont sauvées en défonçant le corral.
Le mini-monde de Robinson est détruit (lignes 23 à 25 :
« toute l’œuvre qu’il avait accomplie sur l’ile, ses cultures,
ses élevages, ses constructions, toutes les provisions qu’il
avait accumulées dans la grotte, tout cela était perdu par la
faute de Vendredi »). De plus, Tenn est mort dans l’explosion.
2. Pourtant, Robinson n’en veut pas à Vendredi, car c’est
l’occasion de changer de vie : « il en avait assez depuis long-
temps cette organisation ennuyeuse et tracassière » (lignes
27-28). Le narrateur explique au chapitre 16, paragraphe 2,
que tout va bien en apparence, mais que « en vérité, ils
s’ennuyaient tous les trois », le chien Tenn comptant comme
un personnage à part entière.
Deviens un lecteur expert
3. Vendredi est libéré de sa servitude volontaire auprès de
Robinson, de tout le travail que celui-ci lui infligeait pour
entretenir cet état de civilisation. Il est donc libéré de son
maitre et du travail.
Robinson est libéré de son rôle de gouverneur et de garant
de l’ordre du monde civilisé. Lui aussi est libéré du travail
auquel il s’astreignait, et de la relation de domination qu’il
entretenait avec Vendredi.
La libération des contraintes matérielles va permettre l’accès
au bonheur, et Robinson ne craint plus de tomber dans la
folie car il n’est plus seul.
4. Vendredi va mener le jeu car l’univers de Robinson a été
anéanti. Lui ne sait pas comment survivre sur une ile du
Pacifique, contrairement à l’Indien. Cet extrait marque un
nouveau départ, une « révolution » au sens étymologique
du terme, comme si une seconde chance lui était donnée
de repartir à zéro et de vivre heureux sur l’ile : il reprend
conscience sur la plage comme après le naufrage et mange
un ananas, mais il a cette fois un compagnon comme le
soulignent l’expression « ensemble » et le verbe « partager ».
VOCABULAIRE
1. « révolution » vient du latin, il est composé du préfixe
« re » qui indique la répétition et du verbe volvere, qui veut
dire tourner, rouler, le mot traduit donc l’idée d’un recom-
mencement. La révolution d’un astre, c’est le temps qu’il met
pour établir une rotation autour de son axe.
2. Ex. : La Révolution française est la période de l’histoire
qui met fin à l’Ancien Régime.
3. C’est une révolution pour Robinson car c’est la fin de la
relation maitre-serviteur qu’il avait établie avec Vendredi, il
va recommencer une nouvelle vie sur l’ile. Alors qu’il a appris
à Vendredi ce qu’est la civilisation dans la première partie du
roman, c’est maintenant lui qui va devenir l’élève de Vendredi
pour apprendre à vivre sur l’ile à la façon des Araucans.
Carnet de lecture
1. Les trois valeurs fondamentales sont :
Liberté
On peut opposer la façon dont agissent Robinson dans la
première partie du roman et Vendredi dans la seconde.
Robinson organise l’espace, avec une fonction dédiée à
chacun (l’élevage, la culture, le stockage, etc.) en veillant
particulièrement à la construction de sa maison. Vendredi
a juste tendu un hamac entre deux palmiers au bord de la
plage (p. 101).
Le temps : mesurer, quantifier et donc maitriser le temps
était une obsession chez Robinson (cf la clepsydre, le mât-ca-
lendrier, le journal). Vendredi passe des heures, voire des
journées à faire la sieste (p. 105).
Le travail : Robinson fournit un travail acharné, même si ce
travail lui parait vain et ennuyeux (p. 64), il craint de tomber
dans la folie comme au chapitre 6 s’il se livre à la paresse. Le
travail est une aide, mais aussi une corvée qu’il s’inflige. Il
reprend là tout son sens étymologique de tripalium ou instru-
ment de torture ; il est aussi ce que Dieu inflige aux hommes
lorsqu’ils sont chassés du paradis terrestre. Vendredi se livre
à une paresse heureuse et décomplexée, mais s’il travaille,
chapitre 5 • Les aventures de Robinson 79
 c’est dans le plaisir, et pour réaliser des tâches « gratuites »
comme la production d’arcs et de flèches qui deviennent
des objets d’art ou de jeu auxquels il accepte de renoncer.
La cuisine : Robinson mange du bœuf rôti ou bouilli (p. 106),
comme c’est la coutume en Angleterre. Les repas sont ritua-
lisés, il s’habille pour diner en uniforme. Vendredi mange
n’importe où, n’importe quand, du moment que les mets
sont savoureux, et n’utilise pas d’ustensiles de cuisine. Il cuit
les oiseaux à l’argile, sans les plumer, il mélange les saveurs
sucrées et salées (il accommode par exemple un lapin avec
des prunes p. 108), la viande et le poisson (il farcit le pécari
avec des huitres ou des moules) et c’est délicieux !
Le langage : Robinson se sert du langage à des buts prag-
matiques, il s’agit avant tout de pouvoir communiquer des
ordres à Vendredi (p. 74). Il répète les mots jusqu’à ce que
Vendredi les apprenne (p. 118). Vendredi utilise le langage à
des fins poétiques : avec lui un papillon devient une margue-
rite qui vole p. 119. Au delà de l’utilisation de l’image, c’est
le regard qu’il porte sur le monde qui est celui d’un poète.
Égalité
Robinson et Vendredi se mesurent à la course sur le sable, à
la nage, au saut en hauteur, au lancer de bolas.
Sur le plan physique, le corps de Robinson a changé : il est
plus musclé (« poitrine bombée » et « muscles saillants »),
plus agile, et sa peau n’est plus « blanche et fragile comme
celle d’une poule plumée » (p. 102). Il coupe sa barbe et
laisse pousser ses boucles ; ainsi, il ressemble à Vendredi :
« presque le frère de Vendredi. Il n’avait plus du tout la tête
d’un gouverneur, et encore moins d’un général » (p. 102).
Ils règlent leurs disputes à quatre : lorsqu’ils se fâchent, c’est
sur le mannequin fait de noix de coco et de bambous habillé
des vieux vêtements de Robinson, ainsi que sur la sculpture
de sable et d’algues représentant Vendredi qu’ils passent leur
colère, pour s’en libérer.
Fraternité
Vendredi apprend à Robinson à survivre sur l’ile, mais aussi à
marcher sur les mains en l’encourageant (il l’applaudit p. 102).
Ils jouent des scènes de leur vie passée centrées sur les
moments où Robinson s’est montré autoritaire et dur envers
Vendredi, mais cette fois, les rôles sont inversés. Ces moments
de théâtre les apaisent tous les deux, permettant à Vendredi
d’endosser le rôle du maitre et diminuant la culpabilité de
Robinson. De plus, Vendredi devient à son tour le sauveur
de Robinson dans leur scène préférée.
Vendredi apprend aussi à Robinson un langage par gestes
avec lequel ils communiquent et qui va encore renforcer
leur complicité.
2. On peut proposer aux élèves de rédiger leur texte sous
forme d’acrostiche ou de calligramme, ou bien de construire
avec eux des boites à mots à partir des réponses trouvées dans
la question 1.
3. Robinson découvre l’amitié, et jouit de la vie qu’il mène
80
sur l’ile auprès de Vendredi : il y a peu de contraintes, la na-
ture s’y fait généreuse, il y a toutes sortes d’activités pour se
distraire. Ce n’est plus un roman d’aventure, mais un roman
d’apprentissage où Robinson apprend à vivre autrement,
et découvre le bonheur de partager sa vie avec un véritable
ami.
CULTURE
Péalotithique : cueillette (p. 18).
Mésolithique : chasse et cueillette sur des territoires qu’ils
délimitent (« il tâcha de repérer les sources et les abris natu-
rels, les meilleurs emplacements pour la pêche, les coins à
noix de coco, ananas et choux palmistes », p. 33).
Néolithique : les populations pratiquent l’agriculture, l’irri-
gation, l’élevage et elles sont sédentaires. « Robinson put
ensemencer quelques acres de prairie » (p. 35) : il s’agit d’orge
et de blé, le maïs s’étant révélé un échec. Il élève des chèvres
(« il construisit un enclos... il y enferma des chevreaux très
jeunes qui y attirèrent leurs mères par leurs cris », p. 35). Il
crée une rizière et un système d’irrigation avec des digues et
des vannes (p. 63-64). Il s’est construit une maison.
Ancien Régime : Vendredi fait de l’ombrage pour son maitre
grâce à une ombrelle pour le protéger du soleil ; Robinson
commande et Vendredi obéit, il se trouve toujours en position
de subalterne (soldat/général, rabatteur/chasseur, enfant de
chœur/officiant, p. 76).
Ce roman peut donc se lire à différents niveaux : récit d’aven-
ture dont l’enjeu est de savoir si le héros survivra sur l’ile, récit
d’apprentissage où Robinson apprend sur lui et sur l’autre
grâce à Vendredi, roman philosophique où on nous propose
une réflexion sur l’évolution historique de l’humanité, et sur
la quête individuelle du bonheur.
Retour
à la civilisation ? p. 118-119
COMPÉTENCES : rédiger un texte sur le bonheur ; exprimer une
prise de position argumentée et prendre en
compte son interlocuteur
Premières impressions
Les marins se montrent avides, cruels, sauvages et stupides.
Vérifie que tu as compris l’essentiel
1. Les marins se comportent de façon destructrice et
sauvage : ils « mutilent les arbres et massacrent les bêtes »,
lignes 7 et 8.
2. Ils mettent le feu à la prairie pour faciliter la recherche
de pièces d’or. En détruisant la prairie, ils vont priver les
animaux de pâture, et chaque pièce trouvée sera l’occasion
de violentes disputes.
3. À la fin de l’extrait, Joseph, le second, s’enthousiasme
pour les perspectives commerciales qu’offre la traite des
Noirs, et Hunter, le capitaine, raconte avec complaisance
la façon dont il a coulé un navire transportant des troupes
françaises, condamnant les hommes à la noyade.
Deviens un lecteur expert
4. Ces deux hommes ne semblent avoir aucune conscience
qu’ils parlent d’hommes, comme eux, et ne paraissent res-
sentir aucune gêne ou aucun remord concernant ces actes.
On pourrait attendre de la part de personnes éduquées
davantage de sagesse et d’humanité, peut-être, que chez
les marins : ce n’est pas le cas.
5. Robinson veut accueillir ces hommes de façon hospitalière
et partager les ressources de l’ile, mais il est choqué par le
comportement de ces hommes qui ne respectent pas la
nature et la détruisent inutilement, et par la violence dont
ils font preuve, qu’il s’agisse des marins ou du capitaine et
de son second.
6. Les hommes du Whitebird sont comparés à des cloportes
par le biais d’une métaphore dépréciative. La couleur noire
connote le mal et l’adjectif verbal « grouillants » évoquent une
activité fébrile et désorganisée. Les matelots et leurs chefs
sont ainsi assimilés à de la vermine. Robinson est écœuré par
les préoccupations matérielles et la violence gratuite dont
ils font preuve. Leur comportement est bestial, sauvage et
brutal alors que c’est le premier contact qu’il renoue avec
des hommes « civilisés » depuis 28 ans !
CULTURE
1. C’est dans Hésiode (Les Travaux et les jours) qu’il est fait
mention du mythe de Pandore. Elle est la première femme,
et sa création répond à une commande spéciale de Zeus,
désireux de se venger de Prométhée qui a dérobé le feu
pour le donner aux hommes. Elle est parée de tous les dons
(notamment la beauté, la dextérité) mais aussi quelques dé-
fauts, dont le mensonge, la persuasion et la curiosité, suscités
par Hermès. Elle est donnée comme épouse à Épiméthée, le
frère de Prométhée, et Zeus lui confie une boite (en fait une
jarre, comme celle confiée à Ulysse par Éole) que Pandore
n’a pas le droit d’ouvrir. Elle cède pourtant à la curiosité, et
tous les maux se répandent sur Terre et causent le malheur
de l’humanité : la vieillesse, la maladie, la guerre, la famine, la
misère, la folie, le vice, la passion et l’orgueil. Heureusement,
il reste, tout au fond, l’espoir.
2. Les hommes débarqués du bateau sèment la destruction
sur l’ile : ils sont ivres et se battent, ils massacrent les animaux,
ils saccagent les plantations, se montrent cupides et cruels.
De plus, Robinson se rend compte, à leur arrivée, qu’il est
devenu vieux.
Carnet de lecture
1. Les attitudes de Robinson et de Vendredi face aux thèmes
suivants sont :
Possession d’objets et d’argent
Pour Robinson, les objets sont très importants : il les thésau-
rise et les stocke dans la grotte ; plus tard, il construira même
une banque pour y déposer son or ! Les objets le rassurent,
le rattachant au monde « civilisé », même s’ils n’ont plus de
valeur en soi : que faire de l’or sur une ile déserte ? Il est donc
tout content, avec l’arrivée de Vendredi, de pouvoir lui trouver
un emploi qui légitime tout le travail qu’il lui fait accomplir.
Vendredi entreprend de détruire les objets rescapés de
l’explosion : pour lui, ils n’ont aucune valeur. Il est aussi ca-
pable de passer des heures à fabriquer des flèches qui sont
des chefs d’œuvre d’équilibre, dans le seul but de les faire
voler le plus loin possible. Il est tout content de rétorquer à
Robinson, qui lui annonce qu’il ne retrouvera pas sa flèche,
qu’elle ne retombera jamais.
Robinson est matérialiste, contrairement à Vendredi.
Travail
Robinson travaille pour « rester un homme ». C’est sa culture
(notamment religieuse), il a été élevé avec des principes mo-
raux érigeant le travail au statut de valeur : « Benjamin Franklin
donne des préceptes moraux qui justifient les hommes qui
travaillent et qui gagnent de l’argent ». Robinson craint de
basculer dans la folie s’il ne travaille pas, mais d’un autre
côté, il ne trouve pas de sens à son travail et le subit comme
une contrainte, qu’il s’inflige à lui-même ainsi qu’à Vendredi.
Vendredi se livre à la paresse sans aucune culpabilité et
pratique la chasse « au hamac », la plus paresseuse qu’il soit.
Mais il peut aussi travailler des heures pour confectionner
une chose qui l’intéresse, comme des flèches empennées. Le
travail n’est pas une contrainte mais un plaisir lorsqu’il s’y livre.
Nature
Corrigé de l’énoncé : Quel rapport les deux personnages
entretiennent-ils avec la nature ? > Robinson (p. 64 à 66) /
Vendredi (p. 93)
Robinson peut être touché par la beauté de l’ile (p. 43,
« Comme la nature était belle ! ») mais cherche sans cesse à
la domestiquer, à la maitriser, allant même jusqu’à détourner
le cours d’une rivière. Il en arrive même à graver les « lois »
de sa civilisation dans la nature (p. 65-66), lorsqu’il inscrit
les préceptes de Benjamin Franklin sur les dunes avec des
rondins, sur les parois de la grotte à l’aide de mosaïque et
sur le dos des moutons.
Vendredi vit en harmonie avec la nature, et fusionne avec
elle lorsqu’il se fait homme-arbre (voir l’illustration p. 92 :
« l’Indien avait dissimulé sa tête sous un casque de feuilles
et de fleurs, sur tout son corps il avait dessiné à l’aide de jus
de genipapo (...) des rameaux et des feuilles qui montaient
en s’enroulant le long de ses cuisses et de son corps »).
L’autre
Vendredi déclare qu’Anda est son amie : « Elle est libre ! Elle
chapitre 5 • Les aventures de Robinson 81
 reste avec moi parce qu’elle m’aime ! Le jour où elle voudra
partir, je ne l’empêcherai pas ! ». Mais en p. 131, on peut ce-
pendant émettre quelques réserves au sujet de la sincérité
de cette affirmation.
Lorsque Robinson découvre le départ de Vendredi, il se
sent « trahi et abandonné » (p. 160), la grande affection qu’il
éprouve pour son ami l’empêche de reconnaitre que c’est
un être humain, libre d’opérer d’autres choix que les siens.
Art
Alors que Robinson mange le bouc qu’il tue le premier matin
sur l’ile, et laisse sa carcasse aux vautours, Vendredi confec-
tionne une ingénieuse harpe éolienne et un cerf-volant
pour rendre hommage au bouc Andoar. De même, il utilise le
langage de façon poétique, le détournant de sa fonction pre-
mière de communication, qui est celle dont se sert Robinson.
Enfin, il utilise la poudre pour se livrer à des spectacles
pyrotechniques nocturnes et secrets, recouvrant les arbres
d’une « carapace d’or palpitant », là où Robinson n’y avait
vu qu’une utilité pratique : confectionner une gigantesque
torche pour signaler sa présence aux bateaux.
HISTOIRE DES ARTS
Robinson au cinéma
Cette double page d’Histoire des arts a pour objectif de faire
découvrir aux élèves des films inspirés de l’histoire de Robinson
Crusoé et de les faire travailler, à travers ce thème, sur certains
aspects du genre cinématographique, notamment l’affiche
de film.
Activité 1
1. Ces films ne visent pas le même public. Le film de Luis
Buñuel s’adresse davantage à des adultes car des armes
(carabine, sabre) et des scènes d’affrontement violent sont
visibles sur l’affiche. Le film de Ben Stassen et Vincent Keste-
loot s’adresse à des enfants car c’est un dessin animé (en 3D).
2. Doc. 1 : au premier plan, on voit Robinson, debout sur
un rocher, brandissant ses armes. Au second plan, on voit
plusieurs scènes du film : l’arrivée du bateau près de l’ile,
Robinson sur un radeau, des hommes combattant au corps
à corps avec des couteaux. À l’arrière-plan, on voit la mer et
une ile.
Les couleurs dominantes sont le bleu de la mer et du ciel, le
beige de l’affiche et le jaune du titre et du nom du réalisateur.
Le vert apparait également par touches. Malgré le jaune,
l’ensemble est un peu froid.
Doc. 2 : au premier plan, on voit des animaux (perroquet,
hérisson, chèvre…) dont le regard (ou l’aile pour le per-
roquet) nous incite à regarder au deuxième plan, l’arrivée
de Robinson. À l’arrière-plan, on voit le bateau en train de
sombrer.
82
Vendredi est, comme Robinson, capable de mettre en œuvre
des techniques élaborées mais sa démarche est plus souvent
celle d’un artiste ingénieux, sensible à la beauté du monde.
2. Ex. de définition du bonheur : n. masc. But à atteindre sur
Terre. Les biens matériels et le travail peuvent faire obstacle à
notre bonheur, en nous détournant des choses importantes.
Moyens d’atteindre le bonheur : gouter la beauté de la nature,
s’intéresser au monde et le rendre plus beau encore, cultiver
l’amitié. Suggestion : aller vivre avec des amis sur une ile
déserte du Pacifique ?
3.
Robinson Vendredi
Ne pas retrouver un mode de Monter sur le bateau
vie qui ne l’a pas rendu heureux Faire quelque chose de nouveau,
(travail, importance de l’argent) d’imprévu
Ne pas quitter l’ile qui est Partir à la découverte du monde
généreuse et hospitalière Retrouver sa famille
Risque d’être séparé de Vendredi Rencontrer d’autres hommes
comme Robinson
p. 120-121
Les couleurs dominantes sont le vert du feuillage, le jaune
du sable et du titre et le bleu de la mer et du ciel. Le rouge
du perroquet se détache de l’ensemble. Ces couleurs sont
vives et donnent un aspect joyeux à la scène.
3. Ce qui importe dans cette consigne n’est pas tant les mots
choisis que la façon dont l’élève justifiera son choix.
Exemples possibles pour le Robinson de Buñuel : fort, agressif,
dominateur, musclé, statique.
Exemples possibles pour le Robinson de Stassen & Kesteloot :
jeune, mince, vif, dynamique, joyeux.
4. Plusieurs épisodes pourront être évoqués par les élèves.
L’intérêt de la consigne consiste dans la justification, le retour
à l’œuvre étudiée dans le chapitre.
Exemples possibles pour le Robinson de Buñuel : le radeau
de Robinson, les épisodes avec les Indiens Araucans…
Exemples possibles pour le Robinson de Stassen & Kesteloot :
le naufrage de la Virginie, l’épisode avec Anda, la chèvre…
5. On peut demander aux élèves de réfléchir seuls dans un
premier temps, de noter leurs arguments au brouillon, avant
d’organiser un petit débat oral au cours duquel chacun dé-
fendra son point de vue.
Activité 2
1. Dans les deux cas, les documents montrent les naufragés
alors qu’ils sont arrivés sur l’ile depuis un certain temps. En
effet, les deux hommes ont les cheveux assez longs et une
barbe. De plus, sur le doc. 4, on voit que Robinson a eu le
temps de se construire une embarcation.
2. Le personnage a fabriqué un personnage avec une
souche, un ballon et des branches. Pour tromper sa soli-
tude, il lui parle comme si c’était quelqu’un. Cette histoire
est différente de celle de Robinson Crusoé car Robinson, lui,
s’est finalement trouvé un compagnon en la personne de
Vendredi.
3. Le changement notable est le passage du noir et blanc
à la couleur.
4. Quand on regarde le film de Méliès, on peut remarquer
que le film est muet, que l’image est parfois abimée, que les
plans sont fixes. Aujourd’hui, le cinéma est parlant, l’image
d’un film est en haute définition et la multiplicité des plans,
les zooms et les travellings permet des effets impressionnants
de mouvement et d’action, sans parler des nombreux effets
spéciaux.
LANGUE ET EXPRESSION
GRAMMAIRE POUR ÉCRIRE
Écrire un récit cohérent :
système du passé ou du
présent ? p. 122-125
COMPÉTENCE : identifier et utiliser les systèmes des temps
dans un récit
Étape 1
a. Le texte n’est pas cohérent car on n’arrive pas à situer les
actions dans le temps : l’utilisation des temps est anarchique.
b. Ce matin, Robinson se lève de mauvaise humeur. Il veut
prendre sa hache, mais elle est introuvable ! Hier, il a aperçu
l’indien près de la plage et le sauvage a regardé son outil
avec envie ! Robinson est très en colère. Dès demain, grâce
à ses talents d’ingénieur, il se fabriquera une nouvelle hache
à partir de morceaux de silex.
Ce matin-là, Robinson se leva de mauvaise humeur. Il voulut
prendre sa hache, mais elle était introuvable ! La veille, il avait
aperçu l’indien près de la plage et le sauvage avait regardé
son outil avec envie. Robinson était très en colère. Dès le
lendemain, grâce à ses talents d’ingénieur, il se fabriquerait
une nouvelle hache à partir de morceaux de silex.
c. Dans le premier texte, on a utilisé le présent pour les
actions importantes, le passé composé pour les actions qui
ont eu lieu avant les actions racontées au présent (actions
antérieures), et le futur pour les actions qui auront lieu après
les actions racontées au présent (actions postérieures).
Quelques dates sur l’histoire du cinéma :
1895 : Invention du cinématographe (frères Lumière).
1927 : Premier long-métrage parlant.
1935 : Premier long-métrage en couleur.
Années 1990 : Débuts du cinéma numérique.
Activité 3
Un logiciel comme Photofiltre peut être utilisé pour ce travail.
Critères d’évaluation qui peuvent être donnés aux élèves :
– Les élèves ont tenu compte du genre et de l’époque choisis
pour le film.
– Des éléments du roman « Vendredi ou la vie sauvage » sont
reconnaissables sur l’affiche.
– La composition de l’affiche est équilibrée et convaincante.
– Les élèves ont réalisé l’affiche grâce à des outils informa-
tiques.
– Les élèves ont su collaborer et coopérer pour élaborer et
réaliser l’affiche.
Dans le second texte, on a utilisé le passé simple pour les ac-
tions importantes et l’imparfait pour les actions secondaires.
On a utilisé le plus-que-parfait pour les actions antérieures
à celles racontées au passé simple, et le conditionnel pour
les actions postérieures à celles racontées au passé simple.
d. J’ai modifié les deux CCT : « hier » est devenu « la veille »
et « demain » est devenu « le lendemain ».
Je préfère le texte au présent, car il est plus vivant, on a
l’impression de vivre l’action « en direct ».
Étape 3
1a. Texte 1 : système du passé (passé simple et imparfait).
Texte 2 : système du présent (utilisation du passé composé
et de l’imparfait, utilisation de la première personne du
singulier).
Texte 3 : système du présent (utilisation du présent, du futur
et de la première personne du singulier).
Texte 4 : système du présent (utilisation du présent et du
futur, ainsi que de la première personne du singulier).
Texte 5 : système du présent (utilisation du présent et de la
première personne du pluriel).
1b. Le texte 1 est un roman écrit à la troisième personne
du singulier ; le texte 2 est un roman écrit à la première
personne du singulier (narrateur-personnage), idem pour
le texte 3 ; le texte 4 est une lettre avec l’utilisation de la
première personne du singulier ; le texte 5 est un journal
écrit à la première personne du singulier.
chapitre 5 • Les aventures de Robinson 83
 2. 1 : j’utiliserais le système du passé, car il n’y a pas de
narrateur-personnage, et parce que les faits se déroulent
dans un passé lointain.
2 : j’utiliserais le système du passé car il n’y a pas non plus
de narrateur-personnage, et parce que les faits se déroulent
dans un passé lointain.
3 : j’utiliserais le système du présent parce que c’est un jour-
nal et que Manon raconte sa propre histoire, et fait référence
à des faits proches du moment où elle écrit.
4 : j’utiliserais le système du présent parce que c’est un
journal de bord et que Christophe Colomb raconte sa propre
histoire et fait référence à des faits proches du moment où
il écrit.
5 : j’utiliserais le système du passé, car dans un conte, il
n’y a pas de narrateur-personnage et parce que les faits se
déroulent dans un passé lointain.
6 : j’utiliserais le système du présent car Julien fait référence
à des faits proches du moment où il écrit.
3. Cher Dieu,
Ça y est, je suis marié. Nous sommes le 21 décembre, je
marche vers mes trente ans, et je me suis marié. Pour les
enfants, Peggy Blue et moi, on a décidé qu’on verra ça
plus tard. En fait, je crois qu’elle n’est pas prête. À demain,
bisous, Oscar
4. Ce matin, Bertille est très fatiguée. Elle dort devant son
bol de thé et se frotte les yeux. Hier, elle a travaillé très tard,
car elle a fini de lire l’histoire de Robinson. Elle se dit que,
après sa journée au collège, elle mangera et ira se coucher
très tôt.
5. C’était une très vieille sorcière. Elle habitait une maison-
nette au fond des bois, près de la source des trois rochers.
Un jour, un jeune homme passa devant sa fenêtre. Il était
beau. Plus beau que les princes des contes de fées. Et bien
plus beau que les cow-boys des publicités télévisées. La
vieille sorcière en fut émue, tout d’abord, puis troublée, et
enfin amoureuse. Plus amoureuse qu’elle ne l’avait jamais
été.
6a. Après son naufrage, Robinson se réveilla sur la plage. Il
se sentait découragé. Ses habits étaient déchirés et il n’avait
plus de chaussures. Alors, il se mit à pleurer en comprenant
qu’il était le seul survivant. Pendant longtemps, il resta
couché sur le rivage, sans force. Mais après un long moment,
il décida de survivre. Il se releva et partit chercher de quoi
boire et manger.
6b. J’ai utilisé l’imparfait et le passé simple qui sont les temps
du récit au passé. J’ai utilisé l’imparfait pour les descriptions
et les actions non bornées, j’ai utilisé le passé simple pour
les actions de premier plan et pour les actions bornées.
7a. Ce matin, nous sommes arrivés à l’école bien contents.
Je suis entré dans la cour de récréation. Tous les copains
étaient déjà là, et la maitresse était en train de gronder
84
Geoffroy qui est venu en habit de Martien. Geoffroy a dit
à la maitresse qu’il voulait absolument être photographié
en Martien, sinon il s’en irait.
Le connecteur « ce matin » renvoie à un passé en rapport avec
la situation d’énonciation, un passé proche, oral. On attend
donc de l’élève qu’il emploie le passé composé et l’imparfait
comme temps de base du récit.
8. L’ile était calme, ce midi-là. Le soleil atteignait son
zénith. Robinson dormait sous un palmier, assommé par le
dur labeur de ce début de journée. En effet, il avait chassé
toute la matinée. Tandis qu’il rêvait au beau petit cuisseau
de chevreau qu’il dévorerait le soir au diner, une troupe
de termites, qui retournait à son quartier général situé au
sommet de l’arbre, arriva. Prenant la barbe de Robinson
pour une carpette, le chef des insectes ordonna à ses soldats
affamés de se régaler des poils de cet intrus. Encore ensom-
meillé, le naufragé crut d’abord que c’étaient ses puces qui
le chatouillaient. Mais les termites faisaient tellement de
bruit pendant qu’ils mangeaient que Robinson finit par
ouvrir un œil.
9. Chers amis,
Ça y est ! Le pas est franchi ! Nous sommes partis pour
notre tour du monde en famille. Il y a deux mois, nous avons
trouvé ce petit voilier que nous avons acheté. Nous avons
organisé notre séjour : chacun a choisi les pays qu’il veut
visiter. Bientôt, nous vous enverrons nos photographies, mais
vous pouvez dès maintenant suivre notre périple sur notre
blog. Nous rentrerons dans neuf mois.
En attendant de fêter nos joyeuses retrouvailles, et de vous
raconter nos découvertes de voyage, nous vous embrassons
affectueusement.
À très bientôt, La famille Globe-Trotter
10. On a utilisé le système du passé dans les trois premières
lignes et dans la dernière ligne car il s’agit de récit.
On a utilisé le système du présent dans le dialogue entre
le mousse et Robinson pour rapporter leurs paroles direc-
tement.
11a. En ce jour de Noël, Arthur et ses chevaliers se réga-
laient de mets succulents, tandis que la harpe de Guenièvre
charmait les oreilles des convives. L’année passée avait été
paisible, car le souverain avait réussi à unir tous les barons
du royaume.
Soudain, une demoiselle aux cheveux d’or fit irruption et se
jeta aux pieds d’Arthur :
– Noble suzerain, la pauvresse que je suis et qu’on nomme
Isabeau vient chercher aide et secours auprès de vous. Un
géant cruel, aidé par le Magicien noir, retient mon cher
père dans sa plus haute tour et menace de le tuer. Messire,
je vous en conjure, aidez-moi !
Alors, Lancelot s’avança et dit qu’il se rendrait dès le lende-
main matin au château de la demoiselle et qu’il affronterait
l’affreuse créature.
11b. J’ai utilisé le système de temps du passé dans le pre- concevait ses rapports avec Vendredi comme ceux d’un
mier et dernier paragraphe car les faits se déroulent dans maitre et de son serviteur. Il indiquait ce qu’il fallait faire et
un passé lointain. J’ai utilisé le système du présent dans Vendredi le réalisait. – 3. Vendredi montra ce qu’il croyait
le dialogue, quand les paroles d’Isabeau sont rapportées être une fleur puis il désigna du doigt sa fleur qui s’envolait.
directement.
2a. 1. Essaye d’être plus gai, tu es trop triste. – 2. Ris au
12. Ex. : Alors Isabeau se tourna vers Lancelot, et dit, ses moins une fois par jour au lieu de pleurer tout le temps. –
beaux yeux mouillés de larmes : 3. Cesse d’être autoritaire, sois plus conciliant. – 4. Arrête
– Grand merci à vous, Messire, de venir à mon aide ! Je n’ai de travailler, repose-toi !
ni frère, ni cousin pour me protéger, et ce géant exige que 2b. Ex. : Cesse de t’énerver, sois plus patient ! Ne reste pas
je me constitue sa prisonnière demain à l’aube. Il dit qu’il assis à ton bureau, viens te promener !
tuera mon père autrement !
– Relevez-vous, gente Dame, et ayez confiance, lui répondit 3a. Couples de synonymes : « récolte de céréales » et « mois-
courtoisement Lancelot. J’affronterai ce géant et lui ferai son », « accumuler des réserves « et « économiser des den-
rendre-gorge, avec l’aide de Dieu. rées ».
Il la releva et la mena asseoir près de la reine Guenièvre. 3b. Couples d’antonymes : « accumuler » et « économiser »,
13. Il est midi, l’ile est calme. Le soleil atteint son zénith. « meilleure » et « pire ».
Robinson dort sous un palmier, assommé par le dur labeur 3c. Vendredi partit labourer : Robinson avait décidé de
de ce début de journée. En effet, il a chassé toute la mati- cultiver du blé.
née. Tandis qu’il rêve au beau petit cuisseau de chevreau Robinson n’aimait pas cuisiner. Vendredi préparait des
qu’il dévorera ce soir au diner, une troupe de termites, qui plats simples mais nourrissants.
retourne à son quartier général situé au sommet de l’arbre, Robinson abimait ses vêtements, Vendredi devait souvent
arrive. Prenant la barbe de Robinson pour une carpette, le les recoudre, et même raccommoder ses fonds de culottes.
chef des insectes ordonne à ses soldats affamés de se régaler
des poils de cet intrus. Encore ensommeillé, le naufragé croit 4a.
d’abord que ce sont ses puces qui le chatouillent. Mais les Robinson Vendredi
termites font tellement de bruit pendant qu’ils mangent Corps trapu et puissant Naturellement mince et élancé
que Robinson finit par ouvrir un œil. Muscles renforcés Fragile et nonchalant
14. Ce matin-là, Bertille était très fatiguée. Elle dormait Allure vigoureuse Souplesse naturelle/agile
Avec prudence Courait vite, sautait avec
devant son bol de thé et se frottait les yeux. La veille, elle précision, grimpait avec facilité
avait travaillé très tard, car elle avait fini de lire l’histoire
de Robinson. Elle se dit que, après sa journée au collège, 4b. Les deux personnages sont opposés : l’un est puissant,
elle mangerait et irait se coucher très tôt. l’autre mince et agile.

VOCABULAIRE POUR ÉCRIRE

Qu’est-ce que le synonyme ou VOCABULAIRE POUR LIRE

l’antonyme d’un mot ? p. 126
Comprendre le sens
COMPÉTENCE : analyser le sens des mots : les synonymes et
les antonymes d’un mot inconnu p. 127

COMPÉTENCE : utiliser des outils lexicaux pour comprendre le

Étape 1
a. Le mot « différent » est répété 4 fois : « ont des avis diver-
gents sur tout », « avec ce moussaillon, je me sens bien », « je
me suis senti changé ». J’ai employé des synonymes pour
éviter la répétition.
b. Ce sont des antonymes, des mots qui s’opposent.
Étape 3
1. 1. Les deux amis unirent leurs efforts, il leur fallait rassem-
bler leurs forces pour mettre à l’eau le bateau. – 2. Robinson
sens d’un mot inconnu en contexte
1. Le « fret » est la marchandise qu’un bateau transporte.
L’utilisation de ce mot pour des hommes est dévalorisante.
2a. Les adjectifs sont : « diminué, faible et rapetissé ».
2b. Ces synonymes, utilisés ensemble, produisent un effet
d’insistance.
2c. Le participe « accablé » suggère que l’on est chargé d’un
fardeau : Robinson n’a plus la force de vivre, car Vendredi est
parti.
chapitre 5 • Les aventures de Robinson 85
 2d. Le synonyme serait « abattu ».
3. Les mots qui expliquent le fonctionnement de la clepsydre
sont :
3a. Réseau de mots : « bombonne à eau de verre transpa-
rent », « fond percé d’un trou », « goutte à goutte » ; « bac de
cuivre », « 24 heures à se vider ».
3b. Les 24 cercles servent à indiquer les 24 heures, la
clepsydre sert donc à mesurer le temps.
3c. La clepsydre est une horloge à eau.
4a. « sa barbe avait allongé », « de nombreuses rides »,
« air sérieux », « figure en bois », « masque » et « expression
maussade » sont les expressions qui décrivent Robinson.
4b. Robinson n’arrive plus à sourire, « maussade » veut donc
dire « avoir l’air triste, malheureux ».
4c. Robinson était maussade, c’est-à dire qu’il n’était pas
heureux, joyeux.
5. Robinson se regarda dans le miroir et se réjouit : semblait
avoir rajeuni. Il fut rassuré de constater qu’une lumière
joyeuse éclairait son regard, et que les coins de sa bouche
se relevaient en un sourire plein de malice. Vendredi avait
introduit dans l’ile un esprit de joie et de fantaisie, et le vi-
sage de Robinson affichait désormais une expression pleine
d’allégresse.
REPÈRES p. 128-129
Teste tes connaissances
1. 1. Vendredi ou les limbes du Pacifique (C)
2. La Virginie a heurté un récif et a fait naufrage (B)
3. Il cherche à tromper son ennui et à se distraire de la
solitude (B)
4. Il est choqué, car ils se comportent comme des brutes (B)
2. C. Robinson sauve Vendredi
B. Robinson fait faire toutes les corvées à Vendredi et le
« civilise »
D. Robinson découvre en Vendredi un ami
A. Vendredi apprend à Robinson une autre manière de vivre.
ÉVALUATION p. 130-131
LECTURE Partir ou rester ?
COMPÉTENCES : lire et interpréter la fin d’un roman ; exploiter
sa lecture pour produire un écrit d’invention
86
Vérifie que tu as compris l’essentiel
1. Vendredi est très heureux d’être sur le bateau, comme le
montrent les mots « radieux » « avec un grand rire heureux »,
« aimait » : ce réseau de mots exprime l’idée du bonheur.
2. Robinson est triste : « il éprouva un peu de tristesse »
(ligne 15).
3. Dans les lignes 18 à 27, c’est Jean, le mousse, qui est
décrit : « petite forme humaine attachée au mât », « maigre
comme un oiseau déplumé », « dos strié de marques san-
glantes ». Cette description montre qu’il est maltraité, mal
nourri et battu sur le bateau.
Deviens un lecteur expert
4. Vendredi est très heureux de l’arrivée du Whitebird. L’air
est son élément : il a fabriqué un cerf-volant, une harpe
éolienne, des flèches dont il espère qu’elles ne retomberont
jamais… À travers la succession des verbes de mouvement
(« s’élancer », « se hisser » « repartir », « se balançant ») et la
périphrase « la chose aérienne la plus merveilleuse qu’il eût
jamais vue », le bateau est présenté comme un nouveau
terrain de jeu pour Vendredi.
Le narrateur souligne l’opposition entre Vendredi et Robinson
grâce à la comparaison « combien plus heureux que lui ».
5. Robinson est écœuré par son repas indigeste et trop
abondant comme le montre l’utilisation systématique du plu-
riel, et le complément circonstanciel de manière « plusieurs
fois ». Il mange d’habitude des choses « légères, fraiches et
naturelles » ; cette recherche de la simplicité et du naturel
s’accorde bien avec la vie qu’il mène sur l’ile.
6. Robinson est servi par Jean, le mousse. Si on insiste sur ce
personnage, c’est pour préparer la fin du roman, où Robinson
a trouvé un nouveau compagnon à qui tout enseigner
de la vie de l’ile : l’enfant qu’il rebaptise symboliquement
Dimanche.
1. Corrigé de l’énoncé : Décris ce que le marin fait un premier
plan de cette image en utilisant le maximum de termes du
Défi vocabulaire p. 111.
Des personnages s’affairent sur le pont du bateau. Le ca-
pitaine et deux femmes discutent à la proue. À bâbord, un
marin est en train de tendre les haubans.
2. La hune : c’est une plate-forme intermédiaire autour du
mât du navire. La vergue : c’est une pièce de bois placée
perpendiculairement au mât et qui porte une voile.
PROJET Écrire une lettre
Il s’agira ici pour les élèves de réinvestir les compétences
travaillées dans le chapitre en :
– proposant un récit des aventures de Robinson à partir du
naufrage ;
– insérant une rapide description de l’ile ;
– évoquant la vie « sauvage » que Robinson mène sur
Speranza ;
– réfléchissant à ce qui le rend heureux sur l’ile et ce qui lui
manquerait en Angleterre (activité 3 p. 119 du manuel).
D’autre part, cet exercice sera l’occasion de réinscrire le travail
d’écriture dans une perspective plus ludique et créative. En
cherchant des supports et techniques naturels et originaux
susceptibles d’être mis en œuvre sur un ile déserte du Pacifique,
les élèves seront amenés à partager un temps l’expérience
de Robinson… Ces travaux pourront être exposés au CDI,
au même titre que des panneaux reprenant la synthèse des
recherches issues du carnet de lecture.
chapitre 5 • Les aventures de Robinson 87