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c h a p i t r e Le livre du professeur • Français • 6e

THÈME II : Le monstre, aux limites de l’humain

3 Visages du monstre

Textes et images histoire des arts


1. Une fillette à croquer ! p. 74 Le monstre, une composition toujours renouvelée p. 86
Contes et légendes de sorcières, « Baba Yaga » ✔ Je comprends comment chaque époque recompose ses monstres.
✔ Je découvre un personnage monstrueux typique des contes de ■ Je produis différents types d’écrits
fées. ■ J’enrichis ma culture personnelle en abordant les cultures
■ Je comprends et j’interprète un texte littéraire du monde

2. Un géant pas si méchant p. 76


Ch. de Troyes, Yvain, le chevalier au lion
Lexique et langue  p. 88
✔ J’étudie un portrait de monstre. ✔ J’enrichis mon vocabulaire de la monstruosité et des émotions.
■ Je comprends des documents non littéraires et des images et ✔ Je manipule le prédicat, je sais utiliser le mode participe.
j’interprète
■ j’utilise l’écrit pour réfléchir et pour apprendre
3. Qui se cache derrière la Bête ? p. 78
José Féron Romano, La Bête du Gévaudan Expression écrite et orale  p. 90
✔ J’analyse les réactions de l’homme face au monstre.
✔ J’apprends à faire et à modifier un brouillon, j’invente des
■ J’enrichis ma culture personnelle en abordant les cultures récits qui mettent en scène des monstres, je crée de nouveaux
du monde
monstres.
4. D’écailles et de feu p. 80 ✔ J’apprends à m’exprimer à voix haute et à organiser un récit.
J.K. Rowling, Harry Potter ■ je produis différents types d’écrits
✔ J’étudie la fascination que peuvent susciter les monstres.
■ Je découvre les liens entre structure, sens et orthographe des projet – parcours citoyen  p. 92
mots
Mon dictionnaire des monstres
5. Deux crocs dans la nuit p. 82
✔ Je réalise un dictionnaire illustré et une exposition de monstres
Bram Stoker, Dracula en matériaux recyclés.
✔ Je côtoie un monstre à l’apparence humaine. ■ Je ne prends pas les discours au pied de la lettre
■ J’établis des liens entre différents domaines artistiques ■ Je comprends des documents non littéraires et des images et
j’interprète
Parcours d’une œuvre. Découvrir La Belle et la Bête p. 84 ■ J’écris avec un clavier
Conte de Mme Leprince de Beaumont
Film de Jean Cocteau
✔ Je découvre un conte qui repose sur une métamorphose
monstrueuse et son adaptation cinématographique.
■ J’écoute et je comprends un message oral (film)

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THÈME II : Le monstre, aux limites de l’humain


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3 Visages du monstre

Présentation du chapitre
Place dans le cycle et dans les programmes
❱ Ce chapitre explore le thème : « Le monstre, aux limites de l’humain ». Il fait suite au chapitre « Se confronter au merveilleux, à
l’étrange » sur lequel les élèves auront travaillé au début du cycle 3 et au cours duquel ils se seront interrogés sur les sentiments
d’attirance et de rejet suscités par ces personnages.

Présentation générale
❱ En 6e, l’accent est mis sur la perception d’une certaine humanité chez le monstre, sur laquelle l’image d’ouverture du chapitre permet
déjà de réfléchir. Les monstres seront aussi analysés comme des créatures hybrides, composites.

Progression du chapitre
❱ Les textes choisis permettent tous d’explorer cette ambiguïté sous la forme d’une galerie de monstres issus de différentes époques,
de différents genres littéraires et de diverses cultures.

› Tzvetan Todorov, Introduction à la littérature fantastique, Seuil, 1970.


› Jean-Loïc Le Quellec, Petit Dictionnaire de Zoologie mythique, éditions Entente, 1996
› Jean Cocteau, La Belle et la Bête, Journal d’un film, collection Alphée, Editions du Rocher, 1958

› La figure du monstre dans la littérature et au cinéma.


› Une présentation de Sylvie Laxague utile pour aborder la question des monstres en littérature.
› Plusieurs contes de Madame de Beaumont sont en ligne, en particulier la Belle et la Bête.
› Découvrez quelques pistes pédagogiques sur le film de Cocteau.
› Explorez des sites sur Jean Cocteau : ici et ici.
› Exposition du site de la BNF sur les bestiaires médiévaux.
› Atelier proposé par la BNF pour créer son propre bestiaire en ligne, très ludique et utile pour travailler le texte descriptif.
› Fiche sur les animaux fabuleux proposée par la BNF.
› Sites consacrés à l’artiste Théo Mercier (voir œuvre page 73 du manuel).
› Blog personnel proposant une visite guidée de l’exposition Phantasia où a été exposé Le Solitaire, autrement dit le
monstre-spaghetti, en 2012 au Musée du Tri postal.

Livres :
› Erich Ballinger, ABC des monstres, École des loisirs, 2000. Un dictionnaire des monstres à faire lire aux enfants et qui
inspirera les professeurs.
DVD :
› La Belle et la Bête, un film de Jean Cocteau, par René Château, dans la collection La mémoire du cinéma français, 1946.
En plus du film, vous trouverez sa bande annonce, le making off de la restauration, des affiches du film et une interview
du directeur de la photographie Henri Alekan.

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TEXTES ET IMAGES
1. Contes et légendes de sorcières, « Baba Yaga » p. 74 - 75
Ce premier texte revient sur un monstre connu des élèves et présent dans les contes : la sorcière. Mais celle-ci est issue du folklore russe.
Les images proposent d’autres types de sorcières.
Les liens avec le programme sont : « comprendre et interpréter des textes littéraires », « interprétation à partir de la mise en relation
d’indices explicites ou implicites ».

2. Ch. de Troyes, Yvain, le chevalier au lion p. 76 - 77


Ce deuxième texte présente un individu à l’apparence monstrueuse : c’est un géant qui se définit lui-même comme un homme. Le narrateur
est troublé par cet homme extra-ordinaire. L’image est ici purement illustrative et doit être mise en relation avec le texte.
Les liens avec le programme sont : « mise en relation des textes avec les images » et en EMC : « respecter les autres et accepter les
différences ».

3. José Féron Romano, La Bête du Gévaudan p. 78 - 79


Ce texte propose un monstre issu d’une légende française. La Bête du Gévaudan affiche moins clairement son humanité et elle est du côté
de la créature hybride. Ce sont les réactions et les émotions des hommes qui seront ici analysées.
Les liens avec le programme sont : « comprendre et interpréter des textes littéraires », « interprétation à partir de la mise en relation
d’indices explicites ou implicites ».

4. J.K. Rowling, Harry Potter p. 80 - 81


Le dragon est généralement bien connu des élèves. Deux versions sont proposées : un tout jeune dragon inoffensif et des dragons adultes
particulièrement dangereux. Ici, l’accent est mis sur le sentiment de fascination que provoque ce monstre sur l’homme.
Les liens avec le programme sont : « réflexion sur certains procédés de styles remarquables », « comprendre le sens des émotions fortes
que suscitent la description ou la représentation des monstres ».

5. Bram Stoker, Dracula p. 82 - 83


Le vampire est un monstre qui a fait un grand retour depuis quelques années et les enfants y sont confrontés de plus en plus jeunes. C’est
la raison pour laquelle il nous a semblé important que Dracula figure dans notre galerie. Il est tellement humain que le narrateur peine à
déceler sa monstruosité. Les images sont ici tirées de films pour montrer que le succès du vampire doit beaucoup au cinéma.
Les liens avec le programme sont : « interprétation à partir de la mise en relation d’indices explicites ou implicites ».

HISTOIRE DES ARTS p. 86 - 87

Le monstre, une composition toujours renouvelée


❱ Ce dossier d’Histoire des arts s’inscrit dans la continuité du travail mené lors de l’étude des textes, qui ont permis de problématiser la
notion de monstre.
❱ En proposant une réflexion sur la composition hybride des monstres dans les arts, cette double-page s’inscrit dans l’un des axes d’étude
d’Histoire des arts proposés pour le cycle 3, niveau 6e : « Dégager d’une œuvre d’art, par l’observation ou l’écoute, ses principales caracté-
ristiques techniques et formelles » (programmes cycles 2, 3, 4, septembre 2015, p. 152). L’étude proposée permet en effet de travailler
plusieurs connaissances et compétences ciblées par les programmes : « Identifier des matériaux [...] et la manière dont l’artiste leur a
donné forme », « Retrouver des formes géométriques et comprendre leur agencement » et « Dégager d’une forme artistique des éléments
de sens » (Ibid., p. 152).

LEXIQUE / LANGUE - EXPRESSION ÉCRITE / EXPRESSION ORALE p. 88 - 91

❱ Lexique
Les activités lexicales proposent de travailler la description et l’enrichissement du vocabulaire du monstre : mots de la même famille,
synonymes, adjectifs.

❱ Langue
› En conjugaison, le travail se poursuit autour du verbe avec un exercice portant sur les participes présents.
› En grammaire, le travail autour du verbe porte sur l’identification du prédicat, du verbe, et des compléments du verbe.
› En orthographe, le travail proposé porte sur l’accord du participe passé (avec l’auxiliaire être) et de l’adjectif.

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❱ Expression écrite
Quatre exercices sont proposés et ont pour finalité d’amener l’élève à ne pas se contenter d’un travail rapide et bâclé lors de son expression
écrite, sans relecture ni autocritique :
› le premier exercice vise notamment à prendre conscience de la méthode du travail au brouillon avant d’écrire un court texte ;
› le second guide l’élève dans la transformation du premier jet d’un texte en suivant une nouvelle consigne. Il vise ainsi à l’accompa-
gner dans la nécessité de revoir, de reprendre, de corriger, d’améliorer, et donc plus généralement de remettre en question son travail
préparatoire ;
› le troisième est l’écriture d’invention d’un monstre hybride qui vise à donner davantage de liberté et à développer l’imagination : créer
un nouveau monstre, personnel et original ;
› le dernier exercice, un récit à la manière de J.K. Rowling, permet de mettre en scène la naissance de l’être créé dans l’exercice précé-
dent, et donc de réinvestir le travail créatif opéré dans un premier temps.

❱ Expression orale
Les quatre exercices d’expression orale proposent des activités autour du thème du monstre. La première pousse l’élève à améliorer sa
lecture expressive en apprenant à lire pour produire un effet sur son auditoire. Les trois activités suivantes encouragent l’élève à préparer
des notes en vue d’une prestation orale : résumer à l’oral, participer à un débat et faire la description d’un monstre à l’oral. À chaque fois,
l’élève devra éviter de préparer des phrases toutes faites et accepter le risque d’une prise de parole plus improvisée qu’une lecture d’un
texte préétabli ; ainsi va se construire l’idée d’une organisation de la prise de parole, de la préparation d’étapes, de repères rassurants
pour ne pas perdre pied ni perdre l’attention de son auditoire.

PARCOURS CITOYEN p. 92 - 93

Mon dictionnaire des monstres


❱ Choix du Parcours : C’est un parcours hybride, un projet numérique et citoyen, qui permet de travailler de nombreuses compétences autour
desquelles on stimule parfois peu les élèves (domaine 2).
❱ Objectifs : Il s’agit de créer un dictionnaire illustré des monstres ainsi qu’une exposition en matériaux recyclés. Le second objectif peut
être optionnel. Les compétences sur lesquelles on travaillera sont les suivantes.
› Domaine 1 : Langage des arts.
› Domaine 2 : Accès à l’information et à la documentation. Outils numériques. Conduite de projet collectif. Organisation des apprentissages.
› Domaine 3 : Action collective. Formation morale et civique.
›D omaine 5 : Interprétation des productions culturelles humaines.
❱ Précisions sur la réalisation de l’activité (outils numériques, etc.) : Ce travail devra être effectué en petits groupes. Différentes appli-
cations pourrons être utilisées :
› Evernote (pour mettre le travail en commun) ;
› Book Creator ou Storehouse (pour créer le dictionnaire).

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Propositions de corrigés
OUVERTURE
Pour entrer dans le chapitre Shrek, E.T., etc. Ce sera l’occasion de modifier la définition du
1. a) On attendra des élèves qu’ils nomment les monstres qu’ils monstre que l’on s’apprêtait à construire. Certains personnages
connaissent. Ce sera aussi le moment de différencier monstres et auront même du mal à apparaitre comme des monstres, tels Yoda.
super-héros si le cas se présente. b) On demandera aux élèves de
Image d’ouverture
justifier leur choix en expliquant que le monstre qu’ils ont choisi
fait peur, qu’il est dégoutant, que c’est une créature imaginaire ou 1. Ce monstre semble constitué de spaghetti, de laine, de fil. Les
qu’il est constitué de plusieurs parties de créatures réelles. matières dont il est composé sont indiquées en légende : silicone,
laine et polyestère.
2. On demande ici que les élèves puisent dans leur culture per-
sonnelle afin de retrouver les caractéristiques du monstre. Elles 2. On peut ressentir de la tristesse ou du dégout.
seront essentiellement négatives : le monstre fait peur, il dévore les 3. a) C’est un monstre car il peut faire peur ou car la matière dont
hommes, il est très différent des êtres connus, il garde un lieu, etc. il est composé semble écœurante. b) Cette créature exprime un
3. Des monstres positifs existent dans la littérature et au cinéma : sentiment humain, la tristesse ; c’est ce qui le rapproche de l’homme.

TEXTES ET IMAGES

TEXTE 1 : Une fillette à croquer ! (Contes et légendes de sorcières, « Baba Yaga »)


1. La jeune fille vient chercher une aiguille chez la Baba Yaga. de la fillette » (l. 43-45).
2. a) Dès qu’elle voit sa nièce, la Baba Yaga envoie sa servante 5. Les éléments qui montrent que la Baba Yaga est un personnage
faire chauffer de l’eau. b) Elle veut la laver pour en faire son repas. humain sont qu’elle habite dans une maison, qu’elle sait coudre et
3. a) C’est le chat qui aide Vassilissa à s’échapper. b) Il lui donne qu’elle fait partie de la famille de Vassilissa.
des objets magiques, l’invite à fuir et il se fait passer pour elle. 6. La Baba Yaga est la tante de Vassilissa.
4. Le chat est un personnage magique car il s’exprime grâce à un 7. a) Lorsque la sorcière voit la fillette, « ses yeux brill[ent] de convoi-
langage humain, comme le montre ce passage : « lui répondit le tise » (l. 6) car elle a envie de la dévorer. b) Quand le feu ne prend
chat » (l. 30). Le peigne et la serviette sont des objets merveilleux ; pas, « la sorcière enrag[e] » (l. 23), elle entre dans une grande colère.
en effet, le premier « se transformera en une forêt infranchissable » 8. Ce personnage est finalement un monstre car elle souhaite dévo-
(l. 34) et le second « en une rivière immense » (l. 33). Enfin le rer sa propre nièce, ce besoin semble plus fort qu’elle, comme chez
chaudron est doté d’un pouvoir puisque la sorcière l’utilise pour se les ogres des contes merveilleux.
déplacer : « sauta dans son chaudron et [...] se lança à la poursuite

IMAGE 1 : Stephanie Brown, Baba Yaga / Kunisada Utagawa, La sorcière aux taches de sang, 1852.
1. L’image de La sorcière aux taches de sang ne représente pas une ses membres sont longs et fins comme ceux des araignées. Le per-
Baba Yaga mais un personnage de la culture japonaise. sonnage de l’image de droite est couvert de sang, ses doigts sont
2. On comprend que ces deux images représentent des personnes crochus et les traits de son visage montrent la colère. Tous ces
âgées car leur dos est vouté. éléments rendent les deux sorcières particulièrement effrayantes
et monstrueuses.
3. L’image de gauche présente un personnage habillé de guenilles,

TEXTE 2 : Un géant pas si méchant (Ch. de Troyes, Yvain, le chevalier au lion)


1. a) Calogrénant se trouve « saisi de peur » (l. 4) dès le début de sique extraordinaire de ce géant car il ne ressemble à personne
l’extrait. b) Il est effrayé à la vue d’un groupe de taureaux qui se d’autre.
battent dans une clairière. c) Cette description donne l’image d’une créature mi-homme
2. a) Il fait la rencontre d’un paysan. b) Cet individu est un géant mi-bête, un être fait du mélange de plusieurs créatures.
à la peau sombre qui est particulièrement laid. 4. On attendra ici que les élèves témoignent par le dessin de leur
3. a) Les cinq animaux qui servent à faire le profil du géant sont : compréhension du texte en dessinant un être hybride et qu’ils
l’éléphant, la chouette, le chat, le loup et le sanglier. mettent l’accent sur les parties animales du monstre. Cet exercice
b) Les comparaisons utilisées par l’auteur servent à décrire le phy- est aussi l’occasion d’un changement d’activité qui marque une
pause au milieu du fil traditionnel du questionnaire.

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5. a) L’expression qui montre la méfiance du chevalier est « Je 8. Le groupe nominal qu’utilise le géant pour évoquer sa supériorité
me préparai à me défendre » (l. 21). b) On pourra accepter des est « le seigneur de mes bêtes » (l. 44).
réponses paradoxales : le chevalier peut avoir raison de se méfier 9. On pourra accepter deux définitions que l’on retrouve dans les
car le géant est impressionnant et qu’il tient une massue. Mais on dictionnaires : « Être vivant qui présente d’importantes malforma-
pourra, à la lumière de la suite du texte, trouver que le chevalier se tions » ou bien « Personne particulièrement laide ». Ce sera surtout
méfie du personnage seulement parce qu’il est laid et qu’il commet l’occasion d’évoquer le monstre dans sa dimension tératologique
en quelque sorte un délit de faciès. (définition = science des monstres qui traite plus particulièrement
6. L’individu se définit comme un humain : « je suis un homme ! » des anomalies, malformations anatomiques), le monstre de foire, ou
(l. 28). celui que l’on montre (selon l’étymologie latine), comme Elephant
7. Cette créature profite de sa taille extraordinaire pour avoir le Man ou le Bossu de Notre-Dame.
dessus sur les taureaux dont il a la garde.

IMAGE 2 : Henry M. Brock, Illustration de Jack le tueur de géants, 1918.


1. Parmi les similitudes de l’image et du texte, on notera : la présence de sa massue et les ossements qui sont répandus autour
présence d’un chevalier, celle du géant, le cadre de la forêt, la de lui laissent comprendre qu’il peut être dangereux.
massue. 3. Les élèves ont ici le choix de penser que ce personnage est un
2. L’attitude du géant ne fait pas penser ici qu’il est violent car monstre car sa taille est hors norme. Mais son apparence est celle
il est assis, en position de repos, plutôt passif. Cependant, la d’un homme, ce qui représente une vraie différence avec le texte.

TEXTE 3 : Qui se cache derrière la Bête ? (José Féron Romano, La Bête du Gévaudan)
1. On attendra que les élèves fassent la différence entre « dange- « singe » (l. 10) ; « loup-garou » (l. 11) ; « lion » (l. 12) ; « pan-
reuse » et « cruelle ». a) La Bête est dangereuse car elle est meur- thère » (l. 14) et « hyène » -l.14). b) Le loup-garou est un animal
trière, qu’elle se déplace rapidement et qu’elle est très agile. b) Sa imaginaire.
cruauté apparait quand on sait qu’elle s’attaque « de préférence 6. Ce qui rappelle la démarche de l’homme chez cette bête est
aux femmes, aux enfants » (l. 5-6). qu’elle se déplace parfois « sur ses deux pattes de derrière » (l. 10).
2. Avec l’expression « comme par miracle » (l. 2), le prêtre explique 7. La personne qui a vu la Bête du côté de Langogne est en état de
que la Bête est envoyée par Dieu pour « guérir » les hommes (l. 7). choc. Elle est traumatisée car elle reste couchée, elle a de la fièvre
3. Le prêtre pense que les hommes doivent cesser « d’offenser et elle délire (l. 25-30).
Dieu » (l. 7) pour que le monstre disparaisse. 8. Le petit Jeannot, cet enfant de huit ans a été comme « hypno-
4. Cette question doit permettre aux élèves d’établir un lien avec tisé » par la Bête : il a crié puis son regard s’est fixé (l. 37-38).
des récits antiques tels que l’Odyssée (Poséidon et Ulysse) ou la 9. L’expression « ses yeux parlaient » est à prendre au sens figuré.
Genèse (Adam et Ève et Yahvé). C’est comme si elle avait parlé avec son regard car ses yeux étaient
5. a) Les cinq noms d’animaux qui servent à décrire la Bête sont : très expressifs.

IMAGE 3 : Howard Pyle, On n’avait pas vu de loup à Salem depuis trente ans, 1909.
Howard Pyle, illustration pour Le loup de Salem, 1909.
1. Dans les deux images, la scène semble se passer en hiver car b) On comprend ce sentiment car le peintre a représenté les
le sol est recouvert de neige, les personnages sont chaudement personnages groupés les uns contre les autres, les mains jointes
habillés, couverts de chapeaux, les arbres ont perdu leurs feuilles. et légèrement penchés en arrière, dans la première image, alors
2. a) Les personnages semblent éprouver la peur, la terreur, la que le personnage de la seconde image est en train de fuir en
panique ou l’effroi. courant.

TEXTE 4 : D’écailles et de feu (J. K. Rowling, Harry Potter)


1. Ce dragon qui vient d’éclore semble inoffensif, il se déplace 7. L’adjectif qui est utilisé par Hagrid pour qualifier les dragons dans
difficilement et ne crache encore que des « étincelles » (l. 14) au les deux textes est « magnifique » (lignes 16 et 29).
lieu de flammes dangereuses. 8. a) Hagrid n’est pas effrayé par ces créatures, au contraire, il est
2. Harry trouve que cette créature n’est pas belle. b) Il compare le capable de voir la beauté qui est en elles. b) Il éprouve un véritable
jeune dragon à « un vieux parapluie noir tout frippé » (l. 9). sentiment de fascination pour ces monstres.
3. Le bébé dragon semble déjà un peu agressif car il crache des 9. a) Les adjectifs de couleur qui servent à décrire les dragons dans
étincelles, il claque des mâchoires et il montre ses « petits crocs le deuxième extrait sont : « bleu argenté (l. 6) ; « vertes » (l. 8) ;
pointus » (l. 18). « rouge » (l. 9) ; « dorées » (l. 10) et « noir » (l. 11). b) On atten-
4. La silhouette des dragons ressemble à celle d’un dinosaure (l. 12) dra des élèves qu’ils choisissent l’une des deux possibilités mais
et leurs pupilles sont celles d’un chat (l. 17). surtout qu’ils soient capables d’expliquer et de justifier leur choix.
5. a) Les verbes utilisés pour décrire les cris des dragons sont : 10. Là encore, les élèves sont libres de choisir le monstre qu’ils
rugir, mugir, (l. 3) et grogner (l. 6). b) C’est habituellement le lion trouvent fascinant ou beau mais ils doivent expliquer ce qui les pousse
qui rugit, le taureau qui mugit et le cochon qui grogne. à faire ce choix. Dans le premier cas, ils expliqueront cette profonde
attirance que peuvent provoquer certains monstres ; dans le second,
6. Le fait que ces dragons puissent cracher du feu jusqu’à douze
le propos sera centré sur l’aspect physique, extérieur du monstre.
mètres montre qu’ils sont très dangereux.

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TEXTE 5 : Deux crocs dans la nuit (Bram Stoker, Dracula)


1. a) Les détails physiques qui surprennent le narrateur sont liés au 5. À la vue du sang, les yeux de Dracula « étincelèrent d’une sorte de
portrait de Dracula : son nez crochu, sa forte pilosité, ses canines fureur diabolique » (l. 28-29) ce qui montre son appétit pour le sang.
pointues. Mais ce sont surtout les poils qu’il a à l’intérieur des 6. Lorsque le comte effleure le chapelet, son excitation disparait
mains qui lui paraissent étranges. b) Ces détails sont surprenants car les vampires, qui sont des créatures diaboliques, craignent tout
car il sont hors du commun et l’on ne connait aucun humain qui ce qui a un rapport avec la religion chrétienne : les crucifix et les
ait les dents qui sortent de la bouche ou qui ait du poil sur les chapelets.
paumes des mains.
7. Le comte parvient à ramper contre un mur vertical. Ce fait montre
2. La forme qui revient trois fois dans le portrait du comte est la que c’est une créature surnaturelle, c’est-à-dire fantastique.
forme pointue. Elle qualifie les dents (l. 9) ; les oreilles (l. 12) et
8. Le narrateur compare le manteau de Dracula à « deux grandes
les ongles (l. 14).
ailes » (l. 43) ce qui le rapproche d’un oiseau. Puis il est comparé
3. Ce sont les dents de Dracula qui sont évidemment les plus inquié- à un lézard car il marche contre le mur (l. 48).
tantes car elles sont particulièrement blanches, pointues, et qu’elles
9. a) À la ligne 43, Harker doute de ce qu’il voit : « Je ne pouvais
dépassent de sa bouche.
en croire mes yeux ». b) Il croit tout d’abord que l’éclairage du clair
4. Le fait troublant qui étonne le narrateur est qu’il n’a pas vu le de lune est la cause de cette vision.
comte arriver derrière lui dans le reflet du miroir. C’est une des
10. a) À la fin de cet extrait, le narrateur est paniqué. b) On attendra
particularités des vampires : ils ne se reflètent pas dans un miroir.
ici que les élèves évoque d’autres réactions ou d’autres sentiments.

IMAGE 5 : Dracula, film de Francis Ford Coppola, 1992/ Dracula, film de John Badham, 1979.
1. La première image évoque le passage du rasoir mais on ne très utilisé : Nosferatu le Vampire de Friedrich Wilhelm (1922),
retrouve pas précisément cette action dans le texte. La seconde Entretien avec un vampire de Neil Jordan (1994), etc.
image montre le moment où Dracula rampe comme un lézard 3. Cette question, assez ouverte et complexe, permet d’engager
contre le mur. la discussion sur les raisons de l’attrait des films d’horreur ou des
2. On fait ici appel à la culture personnelle des élèves afin histoires qui contiennent des monstres dégoutants ou encore sur
qu’ils comprennent que le vampire est un type de personnage les série policières très à la mode.

PARCOURS D’UNE ŒUVRE

Découvrir La Belle et la Bête


Le parcours proposé sur l’histoire de La Belle et la Bête permet de prendre connaissance du conte originel de Jeanne-Marie Leprince de
Beaumont paru dans Le Magasin des enfants en 1757. La première partie des questions est ainsi centrée sur le schéma narratif de ce
récit pour faciliter la compréhension de l’histoire ; puis est proposé un travail approfondi sur la figure de la Bête, monstre célèbre de la
littérature française, et sur le principe de la métamorphose (avant le chapitre 4 et la proposition de Parcours d’une œuvre antique avec
Les Métamorphoses d’Ovide). Les élèves qui connaissent l’adaptation de Walt Disney pourront d’ores et déjà repérer les différences entre
le livre et le film d’animation.
Dans un second temps, les élèves pourront découvrir l’adaptation filmique en noir et blanc de Jean Cocteau de 1946 dont la dimension
poétique est particulièrement remarquable et intéressante à étudier.
BLOC 1 :
1. a) Ce conte offre pour cadre le « Il était une fois » traditionnel, sans réelle précision temporelle ou spatiale, si ce n’est la présence
d’un château, de gentilshommes, de ducs, de comtes, semblant ancrer le récit dans un passé moyen-âgeux, mais imaginaire, puisque y
sont notamment présents un homme métamorphosé en monstre et une fée.
b) Les personnages principaux sont les membres d’une même famille : le père, un riche marchand, ses trois filles (Belle, la cadette, et ses
deux sœurs jalouses et orgueilleuses) et ses trois fils.
c) Au début de l’histoire, cette famille riche vit aisément et chacun est heureux. Les trois sœurs ont beaucoup de riches courtisans qui
souhaitent les épouser. Belle aime beaucoup lire alors que ses sœurs aiment sortir et se comporter comme des dames de la haute société
(qu’elles ne sont pas).
2. › Le premier problème rencontré par cette famille est le soudain dénuement dans lequel elle se retrouve après la ruine du père : « Le
marchand perdit son bien » (2e §). La famille s’installe alors dans « une petite maison de campagne, bien loin de la ville » et des occu-
pations mondaines qu’avaient les deux sœurs ainées jusque-là. Les riches prétendants disparaissent. Belle, elle, s’adapte à sa nouvelle
condition en prenant en charge les travaux ménagers et en s’occupant généreusement de sa famille alors que ses sœurs s’ennuient en
restant totalement passives.
› Le second problème auquel est confrontée la famille est la condamnation à mort du père par la Bête : en effet, celui-ci, s’étant perdu
en forêt, s’est retrouvé dans un mystérieux château où il a été étrangement mais agréablement accueilli jusqu’à ce qu’il coupât une rose
dans le jardin pour l’offrir à Belle. Le propriétaire des lieux, la Bête, est alors apparu et a condamné le vieil homme à mourir… sauf si une
de ses filles acceptait de prendre sa place.
3. Les péripéties qui se succèdent ensuite sont les suivantes :
› Belle, volontaire pour sauver son père, vient vivre chez la Bête qui la traite comme une reine ;
› tous les soirs, la Bête la demande en mariage, ce que Belle refuse obstinément même si elle ressent progressivement de l’affection
pour la Bête.

C h a p i t r e 3 • c o r r i g é s • Visages du monstre 7
Le livre du professeur • Français • 6e
› Belle obtient l’autorisation de repartir une semaine chez son père qui est mourant. Ses sœurs font tout pour la retenir au-delà des
huit jours autorisés par la Bête afin que leur sœur soit dévorée par la Bête à son retour ;
› Belle rentre finalement au château après avoir aperçu la Bête mourante dans un songe.
4. Découvrant la Bête mourante, Belle réalise qu’elle en est tombée amoureuse et souhaite vivement l’épouser. À ces mots, la Bête se
métamorphose en un superbe prince qu’une « méchante fée » avait ainsi condamné à convaincre une femme de l’épouser sans beauté ni
esprit.
5. Ainsi, Belle qui semblait être condamnée à mourir auprès de la Bête finit mariée à un homme puissant, beau, riche, bon et doté d’esprit.
Et toute sa famille la rejoint dans le château où elle vivra dorénavant. Les deux sœurs y sont transformées en statues par la fée, pour
contempler le bonheur mérité de Belle, et ce jusqu’à ce qu’elles reconnaissent leurs fautes.
La situation finale est ainsi apaisée, retrouvant le bonheur familial initial de l’histoire mais rendant honneur à la bonté de Belle face à la
méchanceté de ses deux sœurs. Les valeurs morales sont respectées.
6. a) Portraits de deux héros du conte :
Portrait physique Portrait moral
› « très bell[e] », « la belle enfant » , › instruite : « il n’épargna rien pour l’éducation de ses filles » (1er §) ;
« plus belle que ses sœurs » (1er §) ; ›B  elle a de grandes qualités d’âme et de cœur : « meilleure qu’elles » (1er §),
› elle a une « santé parfaite » (2e §). elle agit « honnêtement », et avec sincérité. Elle est, de plus, très humble ;
› e lle ne se plaint jamais, elle est même courageuse (face à la ruine de son
père, puis au sort terrible qu’elle accepte sans verser une larme) ;
› e lle se préoccupe du sort de sa famille, pleine de compassion, ne voulant
pas quitter son père et restant très généreuse avec ses sœurs pourtant fort
égoïstes et désagréables : « elle était si bonne qu’elle les aimait et leur
pardonnait de tout cœur le mal qu’elles lui avaient fait » ;
Belle
› e lle travaille de bon cœur et de bon matin, une fois sa famille ruinée et
privée de serviteurs (2e §) ;
› elle est douée pour les arts : « elle lisait, jouait du clavecin , ou bien, elle
chantait en filant » (2e §) ;
› son père admire sa « vertu » et « sa patience » face au comportement insul-
tant de ses sœurs à son égard (4e §) ;
› elle éprouve d’abord de la frayeur envers la Bête, puis de la compassion, de
« l’estime, de l’amitié et de la reconnaissance » et « aim[e finalement] la
Bête de tout son cœur ».
› e lle est laide : c’est « une bête si › « vous êtes fort bon » / « C’est bien dommage qu’elle soit si laide, elle est
horrible, qu[e le père] fut tout prêt à si bonne » ;
s’évanouir » ; › L a Bête est aux petits soins avec Belle : elle est la « reine » et la « maî-
› il a « une voix terrible » ; tresse » des lieux. Il est confiant et fidèle à ses promesses ;
› il est décrit comme un « monstre », un › La Bête se montre sensible à l’égard de Belle : « J’aurais du chagrin si vous
La Bête « vilain monstre » ; n’étiez pas contente ». Elle semble réveiller en lui tout ce qu’il a d’humain
› s on soupir face au refus de Belle de et de bon alors que son corps l’attire vers son état de bête sauvage ;
l’épouser prend la forme d’ « un sif- › « je n’ai point d’esprit » : la Bête s’exprime « avec assez de bon sens », mais
flement si épouvantable , que tout le le comportement de la Bête tend à relativiser ce détail, que confirmera le
palais en retentit ». dénouement du récit : la fée avait défendu le prince « de faire paraître [s]on
esprit ».

b) Si les deux personnages s’opposent complètement en ce qui concerne leur état physique, ce que signifient les noms que le conte leur
donne, ils sont les deux représentants de la bonté désintéressée dans cette histoire (le père en est un digne représentant aussi mais
semble subir contrairement à Belle qui est partie prenante des étapes de résolution de l‘histoire).
7. a) Le prince semble avoir été métamorphosé en bête pour acquérir cette bonté qui lui manquait, lui qui possédait déjà la beauté et
l’esprit (dans le film de Cocteau, le prince indique qu’il a été transformé en bête pour punir ses parents de ne pas croire aux fées).
b) Il a ensuite préféré mourir sous la forme d’une bête car il s’est cru trahi par la Belle qui ne revenait pas malgré la promesse qu’elle lui
avait faite.
c) L’apparence monstrueuse de la Bête ne permet pas, dans les représentations populaires, la représentation d’une union avec la belle
héroïne. Elle n’ouvre que les portes de l’amitié, du lien affectif. Comme son nom l’indique, la Bête est vue comme un animal, un être a
priori asocial, vivant à l’état de bête sauvage incapable de maitriser ses instincts - ce qui n’est pas du tout le cas. C’est de plus un subs-
tantif féminin. En lui redonnant figure humaine, le récit redonne à l’homme son existence sociale, son statut et permet l’union maritale
avec la jeune femme.
8. Les deux sœurs symbolisent la noirceur que peuvent avoir certains êtres humains. Elles sont belles toutes les deux, comme le précise
le conte dès le premier paragraphe, mais tout en elles n’est que pure méchanceté :
› leur comportement égoïste et paresseux face au dénuement soudain de leur famille ;
› leur comportement arrogant et même insultant vis à vis de leur sœur si soucieuse de leur bien-être ;
› leur dédain vis à vis des autres filles de marchands et des prétendants d’un rang de société qu’elles jugeaient insuffisant ;
› leur jalousie quant à la richesse et au bonheur inattendus de Belle ;
› o u encore leur cruauté lorsqu’elles font en sorte - mais en vain- de la condamner à mort.

C h a p i t r e 3 • c o r r i g é s • Visages du monstre 8
Le livre du professeur • Français • 6e

9. Ce conte a une visée morale évidente : elle est principalement centrée sur la distinction de la laideur physique et de la laideur
morale : contre toute attente du lecteur, le monstre n’est pas le personnage méchant de l’histoire.
« Il y a bien des hommes qui sont plus monstres que vous, dit la Belle, et je vous aime mieux avec votre figure, que ceux qui avec la figure
d’hommes, cachent un cœur faux, corrompu, ingrat. »
Ce conte vise à encourager tout être à dépasser ses propres limites pour accéder aux vertus plus essentielles que la beauté extérieure :
l’intelligence, certes, c’est-à-dire l’usage raisonné de son esprit, mais surtout la bonté vis-à-vis d’autrui.
BLOC 2 :
1. › Dans le film, l’essentiel des modifications est lié aux personnages de l’histoire.
• Le père a trois filles (deux méchantes et cupides : Adélaïde et Félicie, et Belle), mais un seul fils (Ludovic).
• Un nouveau personnage apparait : l’ami de Ludovic (Avenant), seul prétendant de Belle, véritable bon à rien qui perd son argent au
jeu et qui meurt à la fin de l’histoire en tentant de s’emparer des richesses cachées de la Bête. Dans le film, c’est le même acteur, Jean
Marais, qui joue les deux rivaux, Avenant et la Bête, ce qui offre une fin surprenante lorsque la Bête se re-métamorphose en humain.
• Notons de plus que les deux sœurs ne se marient pas et ne sont pas châtiées à la fin.
› Un des grands atouts du film est la poésie de sa réalisation, notamment visible dans les plans filmés des yeux de la Bête et les moments
féeriques au château où s’animent par exemple les candélabres tenus par des mains vivantes.
2. a) On peut citer comme éléments merveilleux du film :
› le miroir magique qui parle et permet de voir ce que l’on souhaite voir (La Bête et Belle se voient à distance, les sœurs voient ce
qu’elles sont réellement – une vielle femme aigrie et un singe) ;
› le gant qui permet de se téléporter lorsqu’on l’enfile ;
› le cheval Le Magnifique qui conduit son cavalier sans que celui-ci ait besoin de le guider ;
› les vêtements somptueux de la Belle puis du prince ;
› la fin heureuse où la Bête porte Belle dans ses bras, et où le couple réuni par l’amour s’envole littéralement.
b) Certains éléments de l’histoire / du film évoquent clairement des contes célèbres :
› le baiser salvateur de La Belle au bois dormant de Charles Perrault, par exemple, est remplacé dans le conte de Mme Leprince de
Beaumont par une « embrassade » au sens premier du terme : elle prend la Bête dans ses bras, ou plus précisément elle se couche sur
la Bête mourante et sent son cœur battre. Dans le film, la scène est filmée dans un plan moyen puis américain, en offrant un champ-
contre champ sur le visage de la Bête ;
› les méchantes sœurs rappellent les pestes (ses demi-sœurs) que supporte humblement Cendrillon dans Cendrillon ou la Petite pan-
toufle de verre de Charles Perrault ;
› le miroir magique fait immédiatement penser à celui de la Reine dans Blanche-Neige des frères Grimm.
3. L’atmosphère inquiétante du film est liée au travail conjoint de l’équipe de Jean Cocteau.
› Les images d’Henri Alekan, en noir et blanc, évoquent les peintres français et hollandais du XVIIe siècle. Elles font référence aux toiles
des maitres flamands tels que Vermeer. Elles ne sont pas sans rappeler également les gravures de Gustave Doré. Le travail sur la lumière
et l’osbcurité est passionnant à étudier avec les élèves. Notons que les fondus au noir qui servent de transition lors du passage d’un
lieu à un autre (château, maison du père de Belle...) ou d’un moment à un autre (jour, nuit) accentuent le malaise du spectateur.
› L e choix des angles de vue est, lui aussi, très éloquent : les plongées et contre-plongées sont fréquentes, notamment en ce qui
concerne les images de la Bête.
› J ean Cocteau a usé également de trucages tels que la surimpression dans la scène du miroir ou le tournage à l’envers pour l’envol
final du couple.
› L a musique de Georges Auric contribue, elle, à l’ambiance ou ponctue l’action en mêlant chants inquiétants et musique grandiloquente.
› Les costumes de Christian Bérard sont très recherchés. Il propose des tenues espagnoles pour les sœurs qui semblent évoquer l’œuvre de
Goya et deux magnifiques costumes pour Belle et le prince. D’autre part, il crée le formidable costume de la Bête qui lui confère toute
sa noblesse tout en lui offrant une tête monstrueuse pour laquelle étaient nécessaires trois heures de maquillage à l’acteur Jean Marais.
4. a) À 22’04 : La condamnation du père par la Bête est liée à la rose qu’il cueille pour l’offrir à Belle qui lui avait demandé comme seul
présent de retour de son voyage (alors que ses sœurs demandaient monts et merveilles). Or les roses du jardin sont le seul élément que
la Bête ne semble pas souffrir que l’on touche. Lorsque le père voit la Bête, il est terrorisé. Il se jette à ses pieds en la suppliant et en
l’appelant « Monseigneur » avec déférence... peine perdue.
b) À 28’05 : Pendant la découverte du Château par Belle, l’atmosphère fantastique est notamment créée grâce :
› a ux branches des arbres qui s’écartent mystérieusement sur son passage juste avant son arrivée puis se referment ;
› à la course filmée au ralenti de Belle entrant dans la maison, que soulignent les mouvements de sa robe et de sa cape : elle semble
paniquée et, en même temps, irrépressiblement attirée vers sa chambre ; le spectateur peut, de ce fait, apercevoir avec elle tous les
éléments du couloir, des escaliers, les portes immenses, mais dans un clair obscur étrange ;
› aux jeux de lumière et d’ombre, donc, qui mettent en scène la frayeur de Belle à chaque pas qu’elle fait ;
› à la musique lente, oppressante, qui accompagne Belle, ponctuée de chants effrayants ;
› aux bras vivants portant des candélabres qu’elle croise sur son chemin ;
› à la porte qui parle et s’ouvre toute seule ;
› aux yeux mobiles des statues ;
› à la nature omniprésente dans sa chambre, fenêtre ouverte, qui trouble notre perception de ce lieu qui est censé devenir sa prison.
c) À 1h00’09 : Téléportation de Belle grâce au gant.
1h04’08 : Lorsque Belle donne son somptueux collier à l’une de ses sœurs, celui-ci se consume immédiatement, prenant l’aspect d’un
serpent, comme s’il ne supportait pas d’être porté par une autre que Belle : les cadeaux de la Bête ne sont faits que pour Belle, un être
pur et bon. Les sœurs de Belle sont jalouses car elles pensaient leur sœur condamnée à mort lorsqu’elle s’est sacrifiée pour sauver son
père et finalement c’est elle qui hérite de la vie la plus luxueuse, digne d’une reine.
d) Retour de Belle au château à 1h20’32-1h22-05 ; puis mort de la Bête et d’Avenant et leurs métamorphoses : 1h25’25-1h27’30.

C h a p i t r e 3 • c o r r i g é s • Visages du monstre 9
Le livre du professeur • Français • 6e

En voyant le prince, Belle croit voir Avenant, son prétendant plutôt arrogant et vénal mais dont elle appréciait la beauté (1h26’30). Le
prince retrouve sa beauté mais avec, en plus, une belle âme.
5. La réponse de l’élève est libre du moment qu’elle est justifiée en s’inspirant notamment des éléments d’étude élaborés au fur et à
mesure des questions précédentes.

HISTOIRE DES ARTS

Le monstre, une composition toujours renouvelée


1. a) Cette gargouille se trouve sur la cathédrale Notre-Dame de écrevisses et des crevettes), des coquillages (on devine des coques
Paris. On voit la Tour Eiffel en arrière-plan. et une coquille saint-jacques sur le buste), une tortue, des mam-
b) Les gargouilles avaient une double fonction: elles représentent mifères marins (phoque annelé au-dessus de l’oreille et morse dans
les démons et, de ce fait, doivent faire peur aux fidèles en les les cheveux dont on voit surtout les dents), corail dans les che-
incitant à suivre la voie de Dieu afin de ne pas être condamnés à veux, pieuvre sur l’épaule. Les perles (autour du cou et en boucle
l’enfer. Mais on dit aussi que les gargouilles avaient pour fonction d’oreille) sont les produits des coquillages.
de protéger les églises et, dans ce cas, elles devaient faire fuir b) L’agencement de ces différents éléments forme le buste et la
toutes les incarnations du mal. tête d’un homme.
c) Les gargouilles ont été créées au Moyen Âge (en réalité, celle-ci c) Tous ces éléments sont des créatures marines. Elles vivent donc
date du XIXe siècle, faisant partie du vaste projet de restauration dans l’eau, ce qui justifie le titre du tableau : L’Eau.
des monuments historiques entrepris par Viollet-Le-Duc). Elles 4. a) Voici le tableau rendant compte des ressemblances et des
avaient non seulement une fonction décorative et symbolique, mais différences entre les deux figures :
aussi une fonction pratique, puisqu’elles servent de gouttières pour
évacuer les eaux de pluie. Ressemblances Différences
2. a) Pour mener ce travail de description en identifiant les sources › C e sont deux visages compo- › D
 ans le document 4, on voit
d’inspiration du réalisateur, on peut procéder sous la forme d’un sés d’éléments non humains. encore une partie de l’anato-
tableau : › C es éléments sont em- mie humaine.
pruntés au monde animal ›D
 ans le document 3, la
Description de Sources d’inspiration du aquatique. faune marine est représentée
l’extraterrestre réalisateur dans sa diversité (reptile,
L’alien a une tête très allongée Le réalisateur s’est inspiré des mammifères, crustacés, co-
et ovale. têtes des fourmis. quillages) alors que, dans le
Le réalisateur s’est inspiré document 4, on voit surtout
Il a une mâchoire avec des des mâchoires des requins des coquillages, du corail et
dents pointues. (information confirmée par les une étoile de mer.
témoigages de Ridley Scott). ›D
 ans le document 4, des
algues complètent la faune
On peut penser aux ailerons marine.
Sur son dos, on voit de larges
des requins ou aux piquants qui
et imposantes arrêtes.
couvrent le dos du stégosaure. b) Ces deux personnages appartiennent à la fois au mode animal
Le réalisateur s’est inspiré des et au monde aquatique.
Au niveau de ses mains, on ne 5. a) Oui, cette tête est monstrueuse, d’une part parce que la place
griffes de différents prédateurs
fait pas la distinction entre et la proportion des éléments de visage ne sont pas respectées (un
(notamment celles des reptiles,
ses doigts et ses griffes. œil est plus haut et plus petit que l’autre, la bouche est tordue
comme les alligators).
et trop grande), d’autre part parce qu’un monstre est une créature
Cette queue peut être assimilée
composite. Or, cette tête est composée de différents éléments.
à un serpent ou à la queue d’un
b) Cette tête est créée avec différents matériaux: du fil de métal
scorpion (d’ailleurs, pour créer
et de la peinture, comme l’indique la légende; certainement du
Il a une longue queue. les petits « aliens » qui sortent
plâtre pour donner forme à la tête et des petits jouets en plastique
des œufs et pondent dans le
(bébés, voiture et animaux) qui sont intégrés à la sculpture. C’est
corps des hommes, Ridley Scott
un matériau insolite souvent utilisé par Niki de Saint-Phalle qu’on
s’est inspiré des scorpions).
retrouve par exemple sur ses retables.
On voit des sortes de côtes sur
Le réalisateur s’est inspiré de 6. a) Les sources d’inspiration des créateurs de monstres sont
son buste et les motifs sur ses
dessin d’écorchés et de sque- le monde animal, l’univers ludique et les mythes (la gargouille
jambes évoquent les dessins
lettes humains. et l’alien sont liés au diable, quant à la tête de Niki de Saint-
des muscles et des tendons.
Phalle, elle rappelle une sculpture qu’elle a créée avec son mari :
b) L’alien et la gargouille se ressemblent sur deux points : d’une Le Cyclop). b) Cette question reposant sur les gouts des élèves et
part leurs bouches laissent paraitre leurs dents pointues, ce qui leurs impressions, on ne peut proposer de corrigé type. On veillera
souligne leur agressivité et leur dangerosité ; d’autre part, leurs à ce que le choix de l’élève soit bien justifié en s’appuyant sur des
corps sont composés à la fois d’éléments empruntés au monde éléments précis de l’œuvre choisie.
animal (qu’on pense aux oreilles pointues et aux cornes de la gar- 7. Voici un exemple de réponse.
gouille) et au monde humain (forme des bras, anatomie générale). Le docteur Frankenstein a créé un monstre en assemblant des mor-
3. a) Dans ce tableau, on voit différents poissons (on peut facile- ceaux de cadavres. Un monstre est donc, par définition, un être
ment identifier la raie sur la joue, un hippocampe dans les cheveux composite. C’est généralement son étrangeté qui effraie. Toutefois,
et un requin au niveau du menton), des crustacés (un crabe, des un monstre n’est pas nécessairement méchant (dans le roman de

C h a p i t r e 3 • c o r r i g é s • Visages du monstre 10
Le livre du professeur • Français • 6e

Mary Shelley, la créature de Frankenstein est, au début, gentille le corps semble composé de différentes parties d’animaux (fourmi,
et douce. Elle ne devient cruelle qu’au contact de la méchanceté scorpion, requin). Preuve en est aussi les allégories d’Arcimboldo
des hommes). Les artistes jouent aussi à Frankenstein puisqu’ils comme L’Eau qui est un agglomérat d’animaux marins utilisés pour
composent des monstres en assemblant différents éléments pris à former un homme.
des créatures voire des mondes différents. Preuve en est Alien dont

Complément pour le professeur : Pour enrichir cette étude, le professeur peut prolonger sa réflexion en lisant l’étude de Roland Barthes
« Arcimboldo ou Rhétoriqueur et Magicien » (L’Obvie et l’obtus, collection « Points essais », Paris, Seuil, 1982, pp. 122-138). Le critique y
propose une analyse complexe des portraits d’Arcimboldo en mettant en parallèle le langage pictural et le langage poétique, en étudiant
la « double articulation » des formes dans les tableaux, en rapprochant les créatures d’Arcimboldo de celles des contes de fées… Le texte
est trop long pour être cité ici dans son intégralité mais en voici quelques extraits intéressants mis en perspective avec l’étude proposée
sur les monstres.
La « double articulation » des formes dans les monstres.
Pour créer les monstres, les artistes utilisent des éléments existants dans la réalité que le spectateur peut identifier (première articulation)
pour composer une nouvelle forme, détournant ainsi les éléments réels pour leur donner un sens nouveau (deuxième articulation). C’est ce
qu’explique fort bien Roland Barthes lorsqu’il écrit : « Arcimboldo fait de la peinture une véritable langue, il lui donne une double articula-
tion : la tête de Calvin se découpe une première fois en formes qui sont déjà des objets nommables autrement dit des mots : une carcasse
de poulet, un pilon, une queue de poisson, des liasses écrites : ces objets à leur tour se décomposent en formes, qui, elles, ne signifient
rien : on retrouve la double échelle des mots et des sons. Tout se passe comme si Arcimboldo déréglait le système pictural, le dédoublait
abusivement, hypertrophiait en lui la virtualité signifiante, analogique, produisant ainsi une sorte de monstre structural » (op. cit., p. 126).
L’appropriation de procédés poétiques par les arts visuels lors de la création de monstres.
Roland Barthes voit dans l’art d’Arcimboldo une mise en application picturale des procédés poétiques : « À sa manière, Arcimboldo est
lui aussi un rhétoricien : par ses Têtes, il jette dans le discours de l’Image tout un paquet de figures rhétoriques : la toile devient un vrai
laboratoire de tropes. Un coquillage vaut pour une oreille, c’est une Métaphore. Un amas de poissons vaut pour l’Eau dans laquelle ils
habitent c’est une Métonymie. Le Feu devient une tête flamboyante, c’est une Allégorie. Énumérer les fruits, les pêches, les poires, les
cerises, les framboises, les épis pour faire entendre l’Été, c’est une Allusion. Repéter un poisson pour en faire ici un nez et là une bouche,
c’est une Antanaclase (je répète un mot en le faisant changer de sens). Évoquer un nom par un autre qui a la même sonorité (« Tu es
Pierre, et sur cette pierre… »), c’est une Annomination : évoquer une chose par une autre, qui a même forme (un nez par la croupe d’un
lapin), c’est une annomination d’images, etc. » (Ibid., pp. 127-128).
Prolongements de l’étude des monstres en Histoire des arts.
Dans l’introduction de son étude, Roland Barthes écrit : « devant une tête composée d’Arcimboldo, je suis appelé de la même façon à reconsti-
tuer la famille de l’Hiver : je demande ici une souche, là un lierre, un champignon, un citron, un paillasson, jusqu’à ce que j’aie sous les yeux
tout le thème hivernal, toute la « famille » des produits de saison morte. Ou encore, avec Arcimboldo, nous jouons à ce jeu qu’on appelle
le « portrait chinois » : quelqu’un sort de la pièce, l’assemblée décide d’un personnage qu’il faudra deviner, et lorsque l’enquêteur revient, il
doit résoudre l’énigme par le jeu patient des métaphores et des métonymies : Si c’était une joue, que serait-ce ? Une pêche. Si c’était une
collerette ? Des épis de blé mûr. Si c’était un œil ? Une cerise. J’ai trouvé : c’est l’Été. » (Ibid., p. 122). Ces remarques offrent des pistes de
travail intéressantes aux enseignants désireux de prolonger l’étude menée dans cette double-page d’Histoire des arts par un travail sur le
vocabulaire ou par un travail d’expression orale. Ces activités peuvent d’ailleurs être menées dans le cadre de l’accompagnement personnalisé.

LEXIQUE

Exercice 1 : 1. Monstrueux ; monstruosité ; monstrueusement ; monstrelet 2. Monstru-eux ; monstru-osité ; monstru-eu-se-ment ; monstr-


elet 3. La Baba Yaga est un personnage monstrueux. Les vampires cachent leur monstruosité derrière une apparence humaine. La Bête du
Gévaudan agit monstrueusement et terrorise la population. Quand il sort de son œuf, le premier dragon n’est qu’un monstrelet inoffensif.
Exercice 2 : On devra inviter l’élève à suivre le parcours de compétences situé en bas de la page afin d’apprendre à s’autoévaluer.
Magnifique Craintif
Imberbe
Attirant Pacifique
Squelettique
Appétissant Innofensif

Horrible Aggressif
Poilu
Effrayant Violent
Dodu
Dégoutant Dangereux

Monstre
Ushi-Oni

C h a p i t r e 3 • c o r r i g é s • Visages du monstre 11
Le livre du professeur • Français • 6e

Exercice 3 : Cette activité peut se faire sur un dictionnaire papier ou en ligne. On peut aussi distribuer une copie de l’article du diction-
naire aux élèves.
› Monstre : individu dont la morphologie est anormale.
ex : On traitait de monstres les enfants qui naissaient avec des malformations.
› Monstre : Créature légendaire dont le corps est formé de plusieurs éléments empruntés à différents animaux ou humains.
ex : Les centaures sont des monstres constitués d’un buste d’homme sur un corps de cheval.
› Monstre : Personne qui fait preuve d’une grande cruauté.
ex : Il faut être un monstre pour tuer volontairement des innocents.
› Monstre : Personne qui se distingue par ses grandes qualités dans un domaine.
ex : Cet acteur est un monstre de talent.
Exercice 4 : choqué : bouleversé - bizarre : étrange - apeuré : effrayé - angoissé : paniqué - énervé : enragé - étonné : stupéfait - joyeux :
content
Exercice 5 : De loin, on aurait dit une femme endormie. Deux petites cornes dépassaient de sa chevelure épaisse. Quand elle tourna sa
jolie tête enfantine, je vis que ses yeux étaient étranges. Ses canines étincelantes dépassaient d’une bouche fine et vermeille. Elle
me tendit la main et je remarquai que ses longs doigts se terminaient par des ongles courts mais pointus. Bien que fragile, son corps
semblait athlétique. Je n’avais jamais vu une peau aussi pâle. Était-ce un monstre sanguinaire ou une inoffensive créature ?
Exercice 6 : Cette activité ludique est l’occasion de faire travailler les élèves par groupe. Voilà quelques réponses possibles.
a) Beau : admirable, agréable, attrayant, charmant, coquet, désirable, divin, éblouissant, élégant, épatant, flatteur, formidable, gracieux,
harmonieux, idéal, joli, magnifique, majestueux, merveilleux, parfait, ravissant, séduisant, somptueux, splendide, sublime.
b) Laid : abject, abominable, affreux, dégoutant, déplaisant, disgracieux, hideux, horrible, ignoble, inélégant, infâme, moche, mons-
trueux, repoussant, répugnant, vilain.

LANGUE

Exercice 1 : 2. On remarque qu’il y a deux prédicats dans la dernière phrases.


1. Les participes présents du textes sont : « marchant » ; « regar- Exercice 3 : 1., 2. et 3.
dant » ; « posant » ; « faisant » ; « décidant ». a) Un ogre mange tout ce qu’il trouve.
2. b) La bête qui sème la panique dans le Gévaudan est odieuse.
noms c) Chaque géant fait très peur.
adjectifs adverbes préposition
communs d) Le Yéti serait un grand singe qui vit en Himalaya.
grinçant e) Les chasseurs aperçurent deux yeux brillants.
intrigant Exercice 4 : a) Ils sont sortis voir un film d’épouvante. b) Lisa
alarmant savant pourtant devant et moi sommes enfin allé(e)s au cirque. c) Es-tu venue toute
charmant seule, hier soir ? d) J’étais descendu(e) trop tôt. e) Ousmane et
inquiétant ma sœur sont tombés amoureux. f) Serons-nous prises pour des
Exercice 2 : 1. Remarque : le prédicat correspond au verbe et au idiotes si nous lisons ce texte en poussant des grognements ? g)
complément du verbe. Mais il ne comprend pas les compléments Vous êtes devenus complètement fous ! h) Il se sera sans doute
circonstanciels qui sont mobiles et effaçables. mis un bonnet sur la tête.
a) La Baba Yaga saute dans son chaudron pour rattraper la jeune Exercice 5 : 1. L’adjectif « stupéfiantes » est accordé au féminin
Vassilissa. b) Elle devient rouge de colère. c) L’horrible géant pluriel car il qualifie la laideur et la taille. 2. Il était d’une laideur
se leva dès que le chevalier approcha. d) Il expliqua qu’il était et d’une taille étonnantes. Il faisait bien dix-sept pieds de haut et
un homme. e) Hagrid, Harry et Madame Maxime aperçurent les avait une tête monstrueuse, plus longue que celle d’un cheval, des
magnifiques dragons. f) Le dragon rouge grognait et claquait cheveux sombres bouclés et un front large.
des mâchoires, le dragon vert crachait du feu.

EXPRESSION ÉCRITE

Exercice 1 : 1. Ce tableau est l’occasion de faire faire aux élèves exercices de lexique et de langues des pages précédentes.
un travail préparatoire avant une rédaction afin qu’ils se posent Exercice 2 : Ce travail est une variation sur le thème de l’exer-
quelques questions qui garantiront l’unité de leur récit : l’époque cice 1. Dans un souci de différenciation pédagogique, il pourra
ou le moment, les lieux, les personnages, les sentiments ainsi que être donné aux élèves qui auront terminé rapidement l’exercice 1.
le temps des verbes (au présent, au passé). Connaissances et compétences associées : Réécrire à partir de nou-
Connaissances et compétences associées : Produire des écrits velles consignes ou faire évoluer son texte.
variés en s’appropriant les différentes dimensions de l’activité
Exercice 3 : Cette description doit permettre aux élèves de réin-
d’écriture : construction d’une posture d’auteur ; mise en œuvre
vestir la culture acquise dans ce chapitre ainsi que le travail réalisé
d’une démarque de production de textes ; pratique du brouillon ou
au cours des exercices précédents. Le professeur doit faire exister
d’écrit de travail.
le lien logique entre ce qui a été appris et la tâche demandée.
2. Le brouillon pourra éventuellement donner lieu à une réécri- On devra inviter l’élève à suivre le parcours de compétences situé
ture au propre et à une notation. L’important étant que les élèves en bas de la page afin d’apprendre à s’autoévaluer.
soient capables de convoquer les connaissances acquises lors des

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Le livre du professeur • Français • 6e

Exercice 4 : Cet exercice doit permettre aux élèves de prendre La consigne de ce dernier exercice est volontairement moins
appui sur un texte d’auteur pour réaliser leur propre récit dans détaillée mais on s’assurera que les élèves parviennent à réinvestir
l’objectif de l’imiter ou de le détourner. Il s’agit ici d’un texte nar- des méthodes de travail, notamment le passage par un brouillon
ratif. On peut commencer par relire le texte de la page 80 pour se sous la forme d’un tableau par exemple.
remettre en mémoire l’éclosion du bébé dragon.

EXPRESSION ORALE

Exercice 1 : L’objectif de ce travail est l’oralisation d’une œuvre présentation d’un point de vue et prise en compte des différents
littéraire. L’élèves doit être amené à mobiliser les ressources du interlocuteurs.
corps et de la voix : le ton, le souffle, l’accentuation mais aussi le C’est donc par groupes de cinq que cette activité sera préparée.
regard, la posture et la gestuelle. À la façon de l’exercice 2, les participants au débat devront avoir
C’est aussi l’occasion d’enregistrer la voix des élèves afin de garder une fiche de guidage, préparée préalablement. Il ne s’agit pas ici
une trace, en vue d’une évaluation ou encore pour permettre de de privilégier l’authenticité et l’improvisation, les élèves de cet
percevoir les progrès effectués. âge n’en seraient que rarement capables, mais de jouer un rôle
Exercice 2 : Cette activité a pour but de faire travailler aux élèves dans une situation de communication dont ils n’ont pas encore
l’organisation de leur propos. Encore complexe pour des élèves de l’habitude.
cet âge, le résumé oral demandera une préparation ainsi que la Exercice 4 : Il s’agit ici de tenir un propos élaboré et continu à
construction d’une fiche guide qui indiquera les étapes principales l’oral. C’est la version orale de l’exercice 3 de la partie Expression
du récit ainsi que quelques connecteurs temporels. écrite. Là encore, on pourra permettre à l’élève de préparer une
Exercice 3 : Ce débat a pour objectif de faire participer les élèves à fiche de guidage afin d’organiser au mieux sa prestation ou de se
des échanges dans des situations de communication diversifiées : sécuriser. Certains se lanceront peut-être sans préparation.

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