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Résumé du Horla (1887), par dates

8 mai
On découvre que le narrateur réside dans la maison où il a grandi, située entre Rouen et Le
Havre. Il se prélasse toute la matinée sur l'herbe, et il regarde les bateaux qui passent sur la
Seine, dont un trois-mâts brésilien.

12 mai
La narrateur est sujet à de la fièvre.

16 mai

Ressentant de plus en plus la fièvre, le narrateur commence à s'inquiéter : il éprouve une


étrange sensation de danger.

18 mai

Le médecin qu'il va consulter le trouve nerveux mais ne trouve rien d'inquiétant en lui ; il lui
conseille alors de boire du bromure de potassium.

25 mai

Le traitement prescrit ne l'aide en rien. Tous les jours, quand vient le soir, l'angoisse le prend
; et la nuit, il lui semble être étranglé dans son sommeil.

2 juin

L'état du narrateur empire. Il décide alors, pour se revitaliser, d'aller se promener en forêt.
Durant la promenade, il souffre d'un vertige et finit par se perdre. Finalement, il retrouve son
chemin.

3 juin

Sa dernière nuit ayant été particulièrement éprouvante, il décide de partir en voyage.

2 juillet

Revenu de son voyage, le narrateur sent qu'il est guéri. Il détaille son excursion au
Mont-Saint-Michel et restitue une discussion eue avec un moine au sujet du surnaturel.

3 juillet

Le narrateur a de nouveau mal dormi. Il apprend que son cocher a les mêmes problèmes,
tandis que les autres domestiques n'ont rien.

4 juillet

La maladie réapparaît, avec les mêmes symptômes.

5 juillet
A la suite d'un nouveau cauchemar, il découvre que la carafe d'eau qu'il pose près de son lit
est entièrement vide. Puisqu'il dort avec la porte fermée à clef, il s'imagine être
somnambule.

6 juillet

Au petit matin, la carafe est de nouveau vide.

10 juillet

Pendant plusieurs nuits de suite, la narrateur dépose près de son lit du vin, du lait, du pain et
des fraises, pour découvrir que tout disparaît. Il pense alors en être la cause. Un nouveau
soir, il entoure la nourriture de mousseline blanche tout en se recouvrant de mine de plomb ;
mais le lendemain, les aliments ont à nouveau disparu, sans qu'il n'y ait aucune trace de
mine de plomb. Apeuré, il décide de s'enfuir à Paris.

12 juillet

A Paris, la narrateur se sent mieux et pense avec ironie à ses maux passés. Il recouvre son
humeur joyeuse, sort au théâtre.

14 juillet

Pour la fête nationale, il se promène seul et juge la foule avec mépris.

16 juillet

Il est invité par sa cousine, Mme Sablé, à manger. Lors du dîner, le Docteur Parent, un autre
convive, parle d'expériences d'hypnose et du pouvoir de la suggestion dans le cadre des
soins qu'il prodigue pour les maladies nerveuses. Le narrateur en est fasciné et restitue
toute la séance d'hypnose dont Mme Sablé a fait l'objet.

19 juillet

Le narrateur n'est cru par personne quand il tente de raconter l'hypnose de Mme Sablé.

21 juillet

Il assiste au bal des canotiers.

30 juillet

La veille, il est retourné dans sa maison.

2 août

La tranquillité règne.

4 août

Les domestiques s'accusent mutuellement des verres cassés pendant la nuit.


6 août

Le narrateur est terrifié : il est certain d'avoir vu une rose être cueillie par une main invisible.
Ce n'est en effet pas une hallucination, puisque la tige est belle et bien brisée ; il en déduit,
non moins effrayé, qu'un être invisible a investi son foyer.

7 aout

La carafe d'eau est à nouveau vidée. Le narrateur s'interroge : est-il fou ou bien malade du
cerveau ? Ces hallucinations sont-elles pathologiques ?

8 août

Le narrateur a la désagréable impression d'être observé.

9-11 août

Bien que rien ne se soit passé de particulier, le narrateur a peur et réfléchit à de nouveau
quitter sa maison.

12 août (22 heures)

Il se demande pourquoi il n'est pas parti.

13 août

Le narrateur établit, impuissant, son manque de volonté et de force.

14-15 août

Il déclare être possédé par quelqu'un d'invisible, qui le bloque dans ses mouvements.

16 août

Il réussit à s'enfuir, pour deux heures, et va à la bibliothèque. Il y prend un livre sur « les
habitants inconnus du monde antique et moderne ». Alors qu'il voulait demander au voiturier
de l'emmener à la gare, il comprend qu'il a crié : « A la maison ! » ; c'est le retour, pense-t-il,
de cet invisible qui le possède.

17 août

Il lit avec plaisir le livre de la bibliothèque. Sans tomber sur une description qui pourrait
correspondre à son propre démon, il mène néanmoins une réflexion sur l'invisible pour
l'humain, et les extraterrestres. S'étant endormi, il est brusquement réveillé par les pages qui
tournent toutes seules, sans courant d'air. Il essaie alors de frapper son persécuteur
invisible, mais ne touche personne, et voit, comme si celui-ci s'enfuyait, les meubles tomber.

18 août

Il décide de se laisser faire dans un premier temps, pour mieux se révolter ensuite.

19 août
Il découvre, à la lecture d'une revue, qu'à Rio se répand une épidémie. Il pense alors au
bateau brésilien qu'il avait salué le 8 mai et croit que l'être invisible provient de ce moment.
Le narrateur semble alors être pris par un délire mystique et se convainc qu'il existe une
race invisible destinée à remplacer les hommes. Enfin, il donne un nom à son oppresseur :
le Horla.

19 août

Las, le narrateur décide de tuer son Horla. Il explique alors comment il se tient aux aguets
pour saisir l'un de ses mouvements. Mais son ennemi lui échappe. Et, terrifié, il découvre
que son reflet n'apparaît plus dans le miroir... Mais, après quelques instants, il revient.

20 août

Le narrateur s'interroge sur la meilleure manière de tuer le Horla, en rejettant


l'empoisonnement.

21 août.

Il fait poser, par un serrurier, des persiennes en fer, à sa porte et sur ses fenêtres.

10 septembre

Le narrateur relate les faits de la veille alors qu'il se trouve à Rouen, à l'hôtel Continental : sa
chambre était ouverte de toutes parts tandis qu'il attendait le Horla. Il a finalement senti sa
présence et a fermé toutes les issues (les fenêtres, la porte). L'ennemi emprisonné, il a
versé de l'huile dans la maison entière et y a mis le feu. Lui dans le jardin, il contemplait le
brasier tandis qu'une pensée l'a pris : si le Horla avait un corps intangible, peut-être est-il
aussi indestructible. Ses derniers mots sont emplis de ce désespoir :«Non… non… sans
aucun doute, sans aucun doute… il n’est pas mort… Alors…alors… il va donc falloir que
je me tue, moi!...»

Le narrateur face au Horla : étude des personnages


Le narrateur : personnage double
Le Horla est un récit à la première personne dont le narrateur n'est jamais nommé ; cela
doit aider le processus d'identification du lecteur.

Toute l'action se concentre autour de lui, alors même que l'on apprend, certes
tardivement, qu'il vit en compagnie de ses domestiques. De manière générale, il
n'interagit que très rarement avec d'autres personnages ; sa solitude est la plus
manifeste le jour du 14 juillet où il demeure seul au milieu de la foule.

Plus le récit avance, plus le narrateur semble sombrer dans la folie, avec, en
sous-jacence, un état maladif, fragile. Sa situation le porte vers une réflexion de l'intime,
sur le statut de son intellect et celui de l'homme. Différentes étapes se font jour :

Les péripéties qu'il subit l'amènent à envisager toute chose sous l'aspect de l'étrange.
Par exemple, quand il visite le Mont-Saint Michel, la description est marquée par
l'inquiétude, le dérangeant (sans compter la discussion qu'il tient avec le moine) : « les
escaliers tordus […] qui lancent dans le ciel bleu des jours, dans le ciel noir des
nuits, leurs têtes bizarres hérissées de chimères, de diables, de bêtes fantastiques,
de fleurs monstrueuses »

Sa supposée folie l'engage dans un dialogue avec lui-même, ce qui contribue en soi
au dédoublement de personalité. Il prend sa démence pour objet d'étude et, au fur et
à mesure, il s'enferme dans sa solitude, devient déconnecté du monde, ne perçoit
même plus les autres (on peut d'ailleurs se demander ce que deviennent les
domestiques lorsque sa maison brûle...).

Formellement, le délire est marqué par les répétitions et les points de suspension.

Finalement, le narrateur accepte son « aliénation », dans les deux sens :

● il lui semble être l'esclave d'un autre


● il lui semble devenir fou

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