Jean-Luc Lagarce est un dramaturge français du 20ème siècle.

Sa pièce
Juste la fin du monde, écrite en 1990, met en scène une crise familiale et une
crise personnelle. En 1988 il apprend qu’il est atteint du Sida, tout comme
son personnage Louis, qui se sait proche de la mort. Partit depuis 12 ans,
Louis revient annoncer à sa famille sa mort prochaine. Mais il ne dira rien au
final et sa présence réveillera même d’anciens conflits. Dans la deuxième
partie scène 3, Antoine lui reproche dans une longue tirade, d’avoir pris la
position de la victime accaparant l’amour de la famille. Nous étudierons
donc, de quelle manière dans cette scène, Antoine fait des reproches à Louis
En premier lieu, nous verrons le regard d’Antoine à propos du départ de
Louis puis en second lieu, nous aborderons le fait qu’Antoine utilise plusieurs
“méthodes” pour toucher Louis.

Dans la pièce, les personnages ont tous du mal à se parler et à être dans le
présent. On observe toujours un autre temps notamment le passé et le futur.
Les souvenirs ou l’anticipation de l’avenir.
Ici, Antoine parvient à faire une tirade où on a tout de même une temporalité
plutôt claire on le distingue avec : “ tu es là, devant moi “ (v. 1).
Cependant on voit aussi que le temps est très varié. Comme si Antoine avait
prédit le comportement de Louis : “ je savais que tu serais ainsi “ (v. 2).
Il accentue d’ailleurs les conséquences du départ de Louis en faisant une
gradation au passé : “Parti”, “quittés", "abandonnas” (v.1). Antoine met en
donc en avant la manière brutale dont Louis les as laissés notamment avec le
verbe au passé simple : “jetas” (v.2). Il dénonce le fait qu’il doit garder le
silence et qu’il n’a pas son mot à dire face à la décision de Louis de partir : “
Silencieux” (v.4). D’ailleurs, Antoine se sou estime par rapport de son frère,
qui lui est le fils prodigue, parfait, le frère retrouvé, tandis qu’Antoine est le
“méchant”, le “brutal”. On voit aussi qu’il insiste sur le fait que Louis est
présent, il essaye de se confirmer qu’il est bien là. On le remarque avec
l’anaphore : ”Tu es là” (v.8 et v.17). Antoine se fait des reproches à lui-même,
ce qui montre qu’il est brimé par sa mère et par sa sœur à propos de Louis : “
Je ne suis rien” “ Je n’ai pas le droit” (v.29 et 30), il se dévalorise et se sent
responsable de sa famille : “ Je serai moins encore” (v.32). Cette tirade nous
montre un “nouveau Antoine”, qui est sensible, qui se sent faible.
Notre passage est un point important de la pièce. Il est interprété, comme un
drame familial : le conflit entre deux frères, où celui qui est resté dénonce le
mal commis par celui qui est parti. Le développement de la position du fils
aîné dans cette pièce rappelant l’histoire du fils prodigue fait donc d’Antoine
le héros oublié de la pièce.