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Préface

La Poésie est un art littéraire très ancien connus dans le monde entier et présent pratiquement
chez toutes les civilisations. Par le billet du poème, le poète peut faire passer ses émotions
personnelles ou encore dénoncer un sujet en particulier, comme par exemple la poésie engagée.
La Poésie est donc plus utile que ce que l’on pense, de nos jours, la nouvelle génération ne porte
plus autant d’intérêt à cet art qui cache bien son jeu, englobant de nombreux thèmes comme par
exemple l’amour, qui est le thème que nous avons choisi pour cette anthologie :
L’amour a depuis des millénaires eu une place importante dans l’Histoire et plus particulièrement
dans les récits, en effet de tout temps, les écrivains et poètes ont voulu transmettre leurs
sentiments à la personne qu’ils aiment par l’intermédiaire de leurs œuvres. L’amour est un sujet
très vaste. Il s’agit d’un sentiment que tout le monde cherche à acquérir tout au long de sa vie et
qui n’arrive souvent qu’une fois, comme on le dit le premier amour est éternel, qui ne se souvient
pas de son premier amour aux alentours de l’adolescence ? L’amour peut se manifester par du
bonheur ou du malheur comme dans le cas d’un chagrin d’amour.
Cette anthologie est composée de 10 Poèmes qui traitent de ce sentiment si particulier. Si vous
êtes un romantique dans l’âme, alors nous vous laissons découvrir notre très belle sélection de
poème pour illustrer ce thème qui est le plus beau des sentiments, celui de l’amour : « Pour
toujours ! » « Mélodie » ; « Il lui disait : Vois-tu.. » ; « Il n'y a pas d'amour heureux » ; « Éloge de
l'amour » ; « Chanson pour elles » ; « Avec mes sens » ; « Première soirée » ; « Mignonne, allons
voir si la rose » ; « Vos beaux yeux »
Nous avons choisis ces poèmes car ils relèvent tous d’un sentiment d’amour mais transmis de
différentes manières. On peut y retrouver des histoires de cœurs brisés ou encore les éloges
d’une passion amoureuse d’autant plus qu’ils furent pour la plus part des poèmes ou auteur
connus, un paramètre qui a influencé nos choix, mais notre choix ne se limite pas que à cela, on
peut noter la manière magnifique dont sont écrits ses poèmes résultant à une déferlante
d’émotions qui nous envahit lorsqu’on les lis, on pourrais presque visualisé, les battements de
cœur du poète tellement les émotions y sont fortes, mais chacun a sa manière de faire passer cela
au lecteur. Je vous laisse savourer cette anthologie réalisé par nos soins.

Poeme 1: Pour toujours !

Poète : François Coppée (1842-1908)

Recueil : Le cahier rouge (1892).

L'espoir divin qu'à deux on parvient à former


Et qu'à deux on partage,
L'espoir d'aimer longtemps, d'aimer toujours, d'aimer
Chaque jour davantage ;

Le désir éternel, chimérique et touchant,


Que les amants soupirent,
A l'instant adorable où, tout en se cherchant,
Leurs lèvres se respirent ;
Ce désir décevant, ce cher espoir trompeur,
Jamais nous n'en parlâmes ;
Et je souffre de voir que nous en ayons peur,
Bien qu'il soit dans nos âmes.

Lorsque je te murmure, amant interrogé,


Une douce réponse,
C'est le mot : – Pour toujours ! – sur les lèvres que j'ai,
Sans que je le prononce ;

Et bien qu'un cher écho le dise dans ton cœur,


Ton silence est le même,
Alors que sur ton sein, me mourant de langueur,
Je jure que je t'aime.

Qu'importe le passé ? Qu'importe l'avenir ?


La chose la meilleure,
C'est croire que jamais elle ne doit finir,
L'illusion d'une heure.

Et quand je te dirai : – Pour toujours ! – ne fais rien


Qui dissipe ce songe,
Et que plus tendrement ton baiser sur le mien
S'appuie et se prolonge !

François Coppée.
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Poème 2: Mélodie

Poète : Gérard de Nerval (1808-1855)

Recueil : Poèmes divers.

Quand le plaisir brille en tes yeux


Pleins de douceur et d'espérance,
Quand le charme de l'existence
Embellit tes traits gracieux, —
Bien souvent alors je soupire
En songeant que l'amer chagrin,
Aujourd'hui loin de toi, peut t'atteindre demain,
Et de ta bouche aimable effacer le sourire ;
Car le Temps, tu le sais, entraîne sur ses pas
Les illusions dissipées,
Et les yeux refroidis, et les amis ingrats,
Et les espérances trompées !

Mais crois-moi, mon amour ! tous ces charmes naissants


Que je contemple avec ivresse
S'ils s'évanouissaient sous mes bras caressants,
Tu conserverais ma tendresse !
Si tes attraits étaient flétris,
Si tu perdais ton doux sourire,
La grâce de tes traits chéris
Et tout ce qu'en toi l'on admire,
Va, mon cœur n'est pas incertain :
De sa sincérité tu pourrais tout attendre.
Et mon amour, vainqueur du Temps et du Destin,
S'enlacerait à toi, plus ardent et plus tendre !
Oui, si tous tes attraits te quittaient aujourd'hui,
J'en gémirais pour toi ; mais en ce cœur fidèle
Je trouverais peut-être une douceur nouvelle,
Et, lorsque loin de toi les amants auraient fui,
Chassant la jalousie en tourments si féconde,
Une plus vive ardeur me viendrait animer.
« Elle est donc à moi seul, dirais-je, puisqu'au monde
Il ne reste que moi qui puisse encor l'aimer ! »

Mais qu'osè-je prévoir ? tandis que la jeunesse


T'entoure d'un éclat, hélas ! bien passager,
Tu ne peux te fier à toute la tendresse
D'un cœur en qui le temps ne pourra rien changer.
Tu le connaîtras mieux : s'accroissant d'âge en âge,
L'amour constant ressemble à la fleur du soleil,
Qui rend à son déclin, le soir, le même hommage
Dont elle a, le matin, salué son réveil !

Gérard de Nerval.
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Poème 3 : Il lui disait : Vois-tu..

Poète : Victor Hugo (1802-1885)

Recueil : Les contemplations (1856).

Il lui disait : « Vois-tu, si tous deux nous pouvions,


L'âme pleine de foi, le coeur plein de rayons,
Ivres de douce extase et de mélancolie,
Rompre les mille noeuds dont la ville nous lie ;
Si nous pouvions quitter ce Paris triste et fou,
Nous fuirions ; nous irions quelque part, n'importe où,
Chercher loin des vains bruits, loin des haines jalouses,
Un coin où nous aurions des arbres, des pelouses ;
Une maison petite avec des fleurs, un peu
De solitude, un peu de silence, un ciel bleu,
La chanson d'un oiseau qui sur le toit se pose,
De l'ombre ; — et quel besoin avons-nous d'autre chose ? »

Juillet 18...

Victor Hugo.
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Poème 4 : Il n'y a pas d'amour heureux

Poète : Louis Aragon (1897-1982)

Recueil : La Diane française (1944).

Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force


Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux

Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes


Qu'on avait habillés pour un autre destin
À quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure


Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard


Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux.

Louis Aragon.
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Poème 5 : Éloge de l'amour

Poète : Jean de La Fontaine (1621-1695)

Recueil : Les Amours de Psyché (1669).

Tout l'Univers obéit à l'Amour ;


Belle Psyché, soumettez-lui votre âme.
Les autres dieux à ce dieu font la cour,
Et leur pouvoir est moins doux que sa flamme.
Des jeunes coeurs c'est le suprême bien
Aimez, aimez ; tout le reste n'est rien.

Sans cet Amour, tant d'objets ravissants,


Lambris dorés, bois, jardins, et fontaines,
N'ont point d'appâts qui ne soient languissants,
Et leurs plaisirs sont moins doux que ses peines.
Des jeunes coeurs c'est le suprême bien
Aimez, aimez ; tout le reste n'est rien.

Jean de La Fontaine.
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Poème 6 : Chanson pour elles

Poète : Paul Verlaine (1844-1896)

Recueil : Chair (1896).


Ils me disent que tu es blonde
Et que toute blonde est perfide,
Même ils ajoutent " comme l'onde ".
Je me ris de leur discours vide !
Tes yeux sont les plus beaux du monde
Et de ton sein je suis avide.

Ils me disent que tu es brune,


Qu'une brune a des yeux de braise
Et qu'un coeur qui cherche fortune
S'y brûle... Ô la bonne foutaise !
Ronde et fraîche comme la lune,
Vive ta gorge aux bouts de fraise !

Ils me disent de toi, châtaine :


Elle est fade, et rousse trop rose.
J'encague cette turlutaine,
Et de toi j'aime toute chose
De la chevelure, fontaine
D'ébène ou d'or (et dis, ô pose-
Les sur mon coeur), aux pieds de reine.

Paul Verlaine.
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Poème 7 : Avec mes sens

Poète : Émile Verhaeren (1855-1916)

Recueil : Les heures d'après-midi (1905).

Avec mes sens, avec mon coeur et mon cerveau,


Avec mon être entier tendu comme un flambeau
Vers ta bonté et vers ta charité
Sans cesse inassouvies,
Je t'aime et te louange et je te remercie
D'être venue, un jour, si simplement,
Par les chemins du dévouement,
Prendre, en tes mains bienfaisantes, ma vie.

Depuis ce jour,
Je sais, oh ! quel amour
Candide et clair ainsi que la rosée
Tombe de toi sur mon âme tranquillisée.

Je me sens tien, par tous les liens brûlants


Qui rattachent à leur brasier les flammes ;
Toute ma chair, toute mon âme
Monte vers toi, d'un inlassable élan ;
Je ne cesse de longuement me souvenir
De ta ferveur profonde et de ton charme,
Si bien que, tout à coup, je sens mes yeux s'emplir,
Délicieusement, d'inoubliables larmes.

Et je m'en viens vers toi, heureux et recueilli,


Avec le désir fier d'être à jamais celui
Qui t'est et te sera la plus sûre des joies.
Toute notre tendresse autour de nous flamboie ;
Tout écho de mon être à ton appel répond ;
L'heure est unique et d'extase solennisée
Et mes doigts sont tremblants, rien qu'à frôler ton front,
Comme s'ils y touchaient l'aile de tes pensées.

Émile Verhaeren.
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Poème 8 : Première soirée

Poète : Arthur Rimbaud (1854-1891)

Recueil : Poésies (1870-1871).

- Elle était fort déshabillée


Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.

Assise sur ma grande chaise,


Mi-nue, elle joignait les mains.
Sur le plancher frissonnaient d'aise
Ses petits pieds si fins, si fins.

- Je regardai, couleur de cire,


Un petit rayon buissonnier
Papillonner dans son sourire
Et sur son sein, - mouche au rosier.

- Je baisai ses fines chevilles.


Elle eut un doux rire brutal
Qui s'égrenait en claires trilles,
Un joli rire de cristal.

Les petits pieds sous la chemise


Se sauvèrent : "Veux-tu finir !"
- La première audace permise,
Le rire feignait de punir !

- Pauvrets palpitants sous ma lèvre,


Je baisai doucement ses yeux :
- Elle jeta sa tête mièvre
En arrière : "Oh ! c'est encor mieux !...

Monsieur, j'ai deux mots à te dire..."


- Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser, qui la fit rire
D'un bon rire qui voulait bien...

- Elle était fort déshabillée


Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.

Arthur Rimbaud.
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Poème 9: Mignonne, allons voir si la rose


Poète : Pierre de Ronsard (1524-1585)

Recueil : Les Odes (1550-1552).

Mignonne, allons voir si la rose


Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,


Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,


Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.

Pierre de Ronsard.
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Poeme 10 : Vos beaux yeux

Poète : Pierre Corneille (1606-1684)

Recueil : Poésies diverses.

Chanson.

Vos beaux yeux sur ma franchise


N'adressent pas bien leurs coups,
Tête chauve et barbe grise
Ne sont pas viande pour vous ;
Quand j'aurais l'heure de vous plaire,
Ce serait perdre du temps ;
Iris, que pourriez-vous faire
D'un galant de cinquante ans ?

Ce qui vous rend adorable


N'est propre qu'à m'alarmer,
Je vous trouve trop aimable
Et crains de vous trop aimer :
Mon cœur à prendre est facile,
Mes vœux sont des plus constants ;
Mais c'est un meuble inutile
Qu'un galant de cinquante ans.

Si l'armure n'est complète,


Si tout ne va comme il faut,
Il vaut mieux faire retraite
Que d'entreprendre un assaut :
L'amour ne rend point la place
À de mauvais combattants,
Et rit de la vaine audace
Des galants de cinquante ans.

Pierre Corneille.

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