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Sélection de huit Haïkus sur les quatre saisons :

Printemps Automne

Pluie de printemps — Le vent d’automne fait fureur


un parapluie et un manteau de paille mais haut dans le ciel
vont ensemble devisant les nuages sont immobiles

Yosa BUSON (1716-1784) Ishii ROGETSU (1873-1928)

Les fleurs du prunier disparues Sur la mer obscure


comme il est solitaire le cri blême
le saule ! d’un canard sauvage

Yosa BUSON (1716-1784) Matsuo BASHÔ (1644-1694)

Été Hiver

Les melons ont si chaud Quand je pense que c’est ma neige


qu’ils ont roulé sur mon chapeau
hors de leur cachette feuillue elle semble légère

Mukai KYORAI (1651-1704) Takarai KIKAKU (1661-1707)

Était-ce une fleur une baie Clair de lune d’hiver


ce qui tomba dans l’eau l’ombre de la pagode de pierre
au cœur du bois d’été ? l’ombre du pin

Yosa BUSON (1716-1784) Masaoka SHIKI (1867-1902)

Haïku, anthologie sous la direction de Roger Munier, 1962


« Le ciel, la nuit, l’été », Calligrammes, Guillaume APOLLINAIRE, 1918.

[…] Approchez vos mains de la flamme a. Quel élément naturel est


jusqu’à voir le feu au travers mis en valeur en bleu ? en
avec ses courants et ses lames rouge ?
et ses sirènes aux yeux verts b. Pourquoi l’association de
jusqu’à voir les grands fonds du feu ces deux éléments naturels
avec leurs poissons de sommeil crée-t-elle un monde
et les longs navires sans yeux imaginaire ? et poétique ?
leurs équipages de soleil
et leur forêt d’algues de paille
qui flambe et brille au fond du feu
prisonniers des mains et des mailles
qui font et défont les filets du feu.

Claude ROY, « Aux innocents les mains pleines »


(extrait), Poésies, 1942.

Les‿ajoncs1‿éclatants, parure du granit2, Le chaume est une paille longue


Dorent l’âpre3 sommet que le couchant allume ; dont on se sert pour faire des toits.
« Le nid se tait, l’homme est rentré
Au loin, brillante encor par sa barre d’écume, sous le chaume qui fume » : s’agit-
La mer sans fin commence où la terre finit. il ici du nid d’un oiseau ?
Expliquez
À mes pieds c’est la nuit, le silence. Le nid
Se tait, l’homme est rentré sous le chaume qui fume.
Seul, l’Angélus4 du soir, ébranlé dans la brume, 1. Quel paysage le poète
À la vaste rumeur de l’Océan s’unit. présente-t-il ?
2. Quels éléments du titre
Alors, comme du fond d’un abîme, des traînes5, retrouvez-vous dans le
Des landes, des ravins, montent des voix lointaines poème ?
De pâtres6‿attardés ramenant le bétail. 3. À travers quels sens
(vue, ouïe, odorat, goût,
L’horizon tout‿entier s’enveloppe dans l’ombre, toucher) le poète perçoit-
Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre, il le paysage ? Répondez
Ferme les branches d’or de son rouge éventail. en citant des mots du
poème.
J.-M. DE HEREDIA, « Soleil couchant », Les Trophées, 1893. 4. Quelles images le poète
emploie-t-il dans les
1. plantes épineuses à fleurs jaunes. deux derniers vers ?
2. roche dure. Expliquez-les.
3. rude.
4. Sonnerie de cloche annonçant une prière.
5. bordures des forêts ou chemins creux.
6. gardiens de troupeaux.

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