Vous êtes sur la page 1sur 4

Exposé 

: présentation et explication d’un poème, du XIXème siècle à nos jours.

Pour le lundi 3 janvier. Seul ou par deux

Pour réussir ta présentation, tu dois  réussir à répondre à la question : Qu’exprime le poète dans son poème ?

Pour cela, tu dois :

1) Lire le poème à haute voix à la classe (attention, si par deux, chacun lit à tour de rôle le poème en entier) : la lecture doit être expressive, les
enjambements doivent être respectés.
2) Présenter brièvement l’auteur et son contexte historique (si l’auteur appartient à un mouvement littéraire particulier, annonce-le)
3) Annoncer la structure du poème (La construction des vers, la structure des strophes, les rimes...)
4) Annoncer les thèmes dominants du poème en justifiant dans le texte (par les champs lexicaux, les figures de styles….)
5) Observer 2 figures de styles, les nommer, les expliquer et dire en quoi ces figures de style participent à la compréhension du poème.
6) Observer la musicalité du poème : que peut-on en dire ? (pense aux assonances et allitérations).
7) Terminer la présentation en faisant une conclusion. Elle peut commencer par « Finalement, dans ce poème intitulé………, l’auteur… …..…….. traite
de………... et de …….…….. Il nous expose………
J’ai aimé ce poème car……… Je n’ai pas aimé car…….. »
8) Le poème doit être projeté pour la classe tout au long de l’analyse. Vous pouvez, si vous le souhaitez, présenter un Power point, Keynote…..

Conseils pour réussir :


-Avant de te lancer dans l’analyse du poème, guidée par les questions, lis plusieurs fois le poème à haute voix et dans ta tête. Cherche à
comprendre le sens global avant de rentrer dans l’analyse qui te permettra d’approfondir ce que tu as compris.
-Va chercher la définition des mots incompris dans le dictionnaire !
-Pour réussir la mise en voix du poème, entraîne-toi devant une glace, chez toi. Fais attention aux liaisons, aux enjambements et aux « e »
muets.
-Attention, tous les poèmes n’appartiennent pas au mouvement romantique et/ou au registre lyrique. A toi de bien observer.

Bon courage  !
Le Miroir
Les Horloges Le miroir se souvient des visages
le miroir se souvient des milliers des visages
La nuit, dans le silence en noir de nos demeures, qui se sont posés sur lui
Béquilles et bâtons, qui se cognent, là-bas ; comme des papillons, un instant, sur leur reflet
Montant et dévalant les escaliers des heures, se posent, puis mortels sont emportés Marine
Les horloges, avec leurs pas ; par le vent qui les efface :
visages d’enfants, d’hommes, de femmes, L’Océan sonore
Émaux naïfs derrière un verre, emblèmes de vieillards, Palpite sous l’oeil
Et fleurs d’antan, chiffres et camaïeux, visage velu d’un chien, De la lune en deuil
Lunes des corridors vides et blêmes parfois visage d’un fantôme, Et palpite encore,
Les horloges, avec leurs yeux ; penché sur une épaule,
et qui regarde Tandis qu’un éclair
Sons morts, notes de plomb, marteaux et limes, de son regard sans yeux Brutal et sinistre
Boutique en bois de mots sournois dans le miroir Fend le ciel de bistre
les innombrables visages, D’un long zigzag clair,
Et le babil des secondes minimes, les innombrables feuilles
Les horloges, avec leurs voix ; de cette forêt de visages. Et que chaque lame,
En bonds convulsifs,
Gaînes de chêne et bornes d’ombre, Ah ! miroir, forêt d’images, Le long des récifs
Cercueils scellés dans le mur froid, empire de la mémoire, Va, vient, luit et clame,
Vieux os du temps que grignotte le nombre, rends-moi le jeune visage
Les horloges et leur effroi ; de celle qui jadis dans cette chambre Et qu’au firmament,
vers ton eau profonde se pencha Où l’ouragan erre,
Les horloges et dénoua, pour la première nuit, sa chevelure. Rugit le tonnerre
Volontaires et vigilantes, Formidablement.
Pareilles aux vieilles servantes Jean Joubert, « Le miroir », Arche de la paroles,
Boitant de leurs sabots ou glissant sur leurs bas, 2001 Paul Verlaine, « Marine »
Les horloges que j’interroge Poèmes saturniens, 1866
Serrent ma peur en leur compas.

Emile Verhaeren, « Les Horloges », Au bord de la


route, 1891.
Saison des semailles

C'est le moment crépusculaire.


J'admire, assis sous un portail,
Ce reste de jour dont s'éclaire
La dernière heure du travail.
Le crépuscule du soir
Dans les terres, de nuit baignées,
Ô soir, aimable soir, désiré par celui Je contemple, ému, les haillons A une heure du matin
Dont les bras, sans mentir, peuvent dire : Aujourd’hui D'un vieillard qui jette à poignées
Nous avons travaillé ! – C’est le soir qui soulage La moisson future aux sillons. Enfin ! seul ! On n’entend plus que le roulement de
Les esprits que dévore une douleur sauvage, quelques fiacres attardés et éreintés. Pendant quelques
Le savant obstiné dont le front s’alourdit, Sa haute silhouette noire heures, nous posséderons le silence, sinon le repos.
Et l’ouvrier courbé qui regagne son lit. Domine les profonds labours. Enfin ! la tyrannie de la face humaine a disparu, et je
On sent à quel point il doit croire ne souffrirai plus que par moi-même.
Recueille-toi, mon âme, en ce grave moment, A la fuite utile des jours. Enfin ! il m’est donc permis de me délasser dans un
Et ferme ton oreille à ce rugissement. bain de ténèbres ! D’abord, un double tour à la
C’est l’heure où les douleurs des malades s’aigrissent ! Il marche dans la plaine immense, serrure. Il me semble que ce tour de clef augmentera
La sombre Nuit les prend à la gorge ; ils finissent Va, vient, lance la graine au loin, ma solitude et fortifiera les barricades qui me séparent
Leur destinée et vont vers le gouffre commun ; Rouvre sa main, et recommence, actuellement du monde.
L’hôpital se remplit de leurs soupirs. – Plus d’un Et je médite, obscur témoin, Horrible vie ! Horrible ville !
Ne viendra plus chercher la soupe parfumée,
Au coin du feu, le soir, auprès d’une âme aimée. Pendant que, déployant ses voiles, Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris, 1869
L'ombre, où se mêle une rumeur,
Charles Baudelaire, « Le Crépuscule du soir », Les fleurs Semble élargir jusqu'aux étoiles
du mal, 1857 Le geste auguste du semeur.

Victor Hugo, « Saison des semailles


(le soir) »
Les chansons des rues et des bois,
1865
Ce poème appartient à une série de 20 poèmes traitant
de l’amour et de la tristesse. Il ne possède pas de titre.

Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit.


Une pierre
Écrire, par exemple: « La nuit est étoilée
Une aube affaiblie et les astres d’azur tremblent dans le lointain. »
Verse par les champs
La mélancolie Le vent de la nuit tourne dans le ciel et chante.
Des soleils couchants.
La mélancolie Je puis écrire les vers les plus tristes cette nuit.
Berce de doux chants Je l’aimais, et parfois elle aussi elle m’aima.
Mon cœur qui s’oublie La nuit
Aux soleils couchants. Les nuits comme cette nuit, je l’avais entre mes bras.
Et d’étranges rêves, Ça commence par un moment de flottement quand le Je l’embrassai tant de fois sous le ciel, ciel infini.
Comme des soleils soleil recule
Couchants sur les grèves, Un parfum d'hésitation qu'on appelle le crépuscule Elle m’aima, et parfois moi aussi je l’ai aimée.
Fantômes vermeils, Les dernières heures du jour sont avalées par l'horizon Comment n’aimerait-on pas ses grands yeux fixes.
Défilent sans trêves, Pour que la nuit règne sans partage, elle a gagné, elle a
Défilent, pareils raison Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit.
À de grands soleils En fait j'aime cet instant, j'vois le changement Penser que je ne l’ai pas. Regretter l’avoir perdue.
Couchants sur les grèves. d'atmosphère
Et si j'y pense un peu j'me demande comment ça peut Entendre la nuit immense, et plus immense sans elle.
Paul Verlaine, Poèmes saturniens se faire Et le vers tombe dans l’âme comme la rosée dans
Ce miracle quotidien, le perpétuel mystère l’herbe.
Qui fait qu'en quelques secondes on passe du côté
obscur de la terre (…) Qu’importe que mon amour n’ait pas pu la retenir.
La nuit est pleine d’étoiles, elle n’est pas avec moi.
Grand Corps Malade, « La Nuit », album Enfant de la
ville, 2008. Voilà tout. Au loin on chante. C’est au loin.
Et mon âme est mécontente parce que je l’ai perdue.

Comme pour la rapprocher, c’est mon regard qui la


cherche.
Et mon cœur aussi la cherche, elle n’est pas avec moi.

Pablo Neruda, Vingt poèmes d’amour et une chanson


désespérée, poème 20.

Vous aimerez peut-être aussi