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Mars 2023
« On peut être poète dans tous les domaines : il suffit que l’on soit aventureux et que l’on aille à la
découverte. »
Guillaume Apollinaire
EDITO #123.
CLOTILDE >
MARIZIBILL >
L’anémone et l’ancolie
Dans la Haute-Rue à Cologne
Ont poussé dans le jardin
Elle allait et venait le soir
Où dort la mélancolie Offerte à tous en tout mignonne
Entre l’amour et le dédain Puis buvait lasse des trottoirs
Très tard dans les brasseries borgnes
Il y vient aussi nos ombres
Que la nuit dissipera Elle se mettait sur la paille
Pour un maquereau roux et rose
Le soleil qui les rend sombres
C'était un juif il sentait l'ail
Avec elles disparaîtra Et l'avait venant de Formose
Les déités des eaux vives Tirée d'un bordel de Changaï
Laissent couler leurs cheveux
Passe il faut que tu poursuives Je connais gens de toutes sortes
Ils n'égalent pas leurs destins
Cette belle ombre que tu veux
Indécis comme feuilles mortes
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913 Leurs yeux sont des feux mal éteints
Leurs cœurs bougent comme leurs portes.
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
LA PORTE >
CREPUSCULE >
INTERVIEW >
JOURNALISTE : Nous allons aujourd’hui interviewer Apollinaire sur 10 questions sur son vécu et
son receuil de poèmes nommées Alcools, commençons avec la première question, pouvez-vous
nous citer deux étapes importantes de votre vie ?
APOLLINAIRE : Mon premier succès avec Alcools en 1913 et ma nomination en tant que meilleur
artilleur de l’armée française en 1914.
APOLLINAIRE : J’ai choisi ce titre car cela renvoie à l’ivresse poétique notamment et aussi au feu
car l’alcool réchauffe mais il brûle aussi.
APOLLINAIRE : Pour moi, j’ai décidé de le supprimer car il faut suivre son propre rythme et il
faut penser au rythme de la lecture donc c’est le lecteur qui collabore à la chose, et le rythme des
vers donnent leurs propres découpages.
JOURNALISTE : Quatrième question, quelle image donnez-vous des femmes dans ce receuil ?
APOLLINAIRE : Je décris les femmes dans ce receuil comme parfois des femmes maléfiques mais
aussi la femme victime ou encore passive.
JOURNALISTE : Passons aux poèmes, le premier que j’ai sélectionné est Clotilde, pourquoi avoir
écrit ce poème ?
APOLLINAIRE : J’ai écrit ce poème car il évoque l’ombre de Marie Laurencin, j’y évoque un
jardin mélancolique que deux ombres éphémères hantent.
JOURNALISTE : Septième question avec comme poème Marizibill, que évoque le titre de ce
poème pour vous ?
APOLLINAIRE : Le titre de ce poème m’évoque que la ville est un prétexte à l’évocation de l’être
humain, dans sa versatilité en amour, mais également dans sa finitude.
JOURNALISTE : Huitième question qui portera sur La Blanche Neige, pourquoi ce nom à ce
poème ?
APOLLINAIRE : J’ai choisi comme nom La Blanche Neige car je l’ai écrit sur l’impériale de
l’omnibus qui l’emmenait au mariage de Salomon, c’est pourquoi il est placé juste avant Poème lu
au mariage d’André Salomon.
APOLLINAIRE : Ce poème est un titre symbolique, il peut être soit réducteur ou polysémique, la
porte est ouverte sur l’enfance et la porte ouverte est donc la séparation entre hier et aujourd’hui.
JOURNALISTE : Dixième et dernière question, qui sera sur le poème Crépuscule, un commentaire
sur celui-ciEL
? DESDICHADO >
…
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…
FEUILLETONS
Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
L’ALCHIMISTE > Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
Gerard de Nerval, El Deschidado, Les Chimères, 1854
Rien encore ! - Et vainement ai-je feuilleté pendant
trois jours et trois nuits, aux blafardes lueurs
de la lampe, les livres hermétiques de Raymond-Lulle !
(A SUIVRE)
GUSTAVE n°124, Avril 2023, Publié par GUSTAVEMEDIA, Editeur : Stéphane Bataillon.
Couverture : Saint-Oma (www.saintoma.com) Relecture : Alexis Bernaut.
Fabriqué à Montreuil (93) N°ISNN : 2743-4524 Abonnement : www.gustavemagazine.com