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couvent de cluny
2022
anthologie :l’amour de baudelaire
Préface
Charles Baudelaire, né le 9 avril 1821 à Paris et mort dans la même ville le 31 août 1867,
est un poète français.
« Dante d'une époque déchue » selon les mots de Barbey d'Aurevilly, « tourné vers le
classicisme, nourri de romantisme », à la croisée entre le Parnasse et le symbolisme,
chantre de la « modernité », il occupe une place considérable parmi les poètes français pour
un recueil, certes bref au regard de l'œuvre de son contemporain Victor Hugo (Baudelaire
s'ouvrit à son éditeur de sa crainte que son volume ne ressemblait trop à « une plaquette »),
mais qu'il aura façonné sa vie durant : Les Fleurs du mal.
Au cœur des débats sur la fonction de la littérature de son époque, Baudelaire détache la
poésie de la morale, la proclame tout entière destinée au Beau et non à la Vérité . Comme le
suggère le titre de son recueil, il a tenté de tisser des liens entre le mal et la beauté, le
bonheur fugitif et l'idéal inaccessible (À une Passante), la violence et la volupté (Une
martyre), mais aussi entre le poète et son lecteur (« Hypocrite lecteur, mon semblable, mon
frère ») et même entre les artistes à travers les âges (Les Phares)4. Outre des poèmes
graves (Semper Eadem) ou scandaleux (Delphine et Hippolyte), il a exprimé la mélancolie
(Mœsta et errabunda), l'horreur (Une charogne) et l'envie d'ailleurs (L'Invitation au voyage) à
travers l'exotisme.
dans son oeuvre les fleur du mal il aborde différent thème ,comme la mort ,le voyage mais
aussi l’amour
cette anthologie regroupe 12 poème de l'oeuvre intégrale les fleurs du mal baser sur le
thème de l’amour
Sommaire
`Le poème "je t'adore" des Fleurs du mal est une déclaration paradoxale. Baudelaire montre
peut-être que la femme provoque alternativement chez Baudelaire, attirance et méfiance
À une passante
A une passante.
`À une passante est un poème de Charles Baudelaire paru dans la section Tableaux
Parisien du recueil les Fleurs du Mal (1861). Dans ce sonnet, le poète est fasciné par une
passante incarnant l’idéal de beauté. Mais le spleen s’installe devant la réalisation que cet
idéal sera impossible à retrouver.
L'invitation au voyage
Nous aurons des lits pleins d'odeurs Comme un long sanglot, tout chargé
légères, d'adieux;
Des divans profonds comme des
tombeaux, Et plus tard un Ange, entrouvrant les
Et d'étranges fleurs sur des étagères, portes,
Écloses pour nous sous des cieux plus Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
beaux. Les miroirs ternis et les flammes mortes.
Usant à l'envi leurs chaleurs dernières, `Dans le poème **La Mort des amants**,
Nos deux cœurs seront deux vastes Charles **Baudelaire** qui a connu
flambeaux, l'infidélité en lui et hors de lui, la
Qui réfléchiront leurs doubles lumières séparation et l'éloignement de la femme
Dans nos deux esprits, ces miroirs aimée dans le gouffre du temps imagine
jumeaux. un monde idéal qui serait l'inverse du
monde réel : la fidélité, la fusion, le luxe y
Un soir fait de rose et de bleu mystique, règnerait.
Nous échangerons un éclair unique,
Parfum exotique
`Parfum exotique est un sonnet en alexandrins de Charles Baudelaire paru dans la section
Spleen et Idéal du recueil Les Fleurs du Mal (1857). Le poème aurait été inspiré par la
liaison entre le poète et sa muse Jeanne Duval ainsi que par un voyage vers Calcutta qui
s'arrêta prématurément à l'île Maurice.
L'amour du mensonge
`« Jusqu'à la fin de sa vie, Baudelaire sera sensible à la musique des carillons, à la chanson
de l'eau dans une vasque, à la caresse d'une nuit calme : **Le Jet d'eau est une pénétrante
élégie sensuelle, où la volupté se mélange tellement de repos qu'elle s'en purifie**.16 sept.
2009
La chevelure
Ô toison, moutonnant jusque sur l'encolure ! Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire
Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir ! D'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur.
Extase ! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure, Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse
Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir ! Dans ce noir océan où l'autre est enfermé ;
Et mon esprit subtil que le roulis caresse
La langoureuse Asie et la brûlante Afrique, Saura vous retrouver, ô féconde paresse,
Tout un monde lointain, absent, presque défunt, Infinis bercements du loisir embaumé !
Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique !
Comme d'autres esprits voguent sur la musique, Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues,
Le mien, ô mon amour ! nage sur ton parfum. Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond ;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève, Je m'enivre ardemment des senteurs confondues
Se pâment longuement sous l'ardeur des climats ; De l'huile de coco, du musc et du goudron.
Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève !
Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve Longtemps ! toujours ! ma main dans ta crinière
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts : lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir,
Un port retentissant où mon âme peut boire Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde !
A grands flots le parfum, le son et la couleur ; N'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde
Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la Où je hume à longs traits le vin du souvenir ?
moire,
`D'abord animale, la **chevelure** devient végétale puisque la métaphore filée de l'animalité
laisse place à une imagerie de la nature : « forêt aromatique » ,« l'arbre », « sève », « mer
d'ébène », « huile de coco », « l'oasis ». A travers ce réseau métaphorique, Baudelaire
prône un retour à la nature primitive de l'homme.
Le balcon