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1.

Les haïku japonais

Matsuo Bashô

Dans le vieil étang * les loriots siffent la rivière *


Une grenouille saute Du cœur de la pivoine coule en silence Réveille réveille-toi
Un ploc dans l'eau ! L'abeille sort, * Je te prends pour ami
* Avec quel regret! Le bois d'été Papillon
Elles vont bientôt mourir un homme y entre *
Les cigales; on ne s'en Poèmes traduits et réunis par et disparaît Cabane de pêcheurs
douterait pas G. Renondeau, Anthologie de la * Parmi les crevettes
Lorsqu'on les écoute. poésie japonaise classique, N.R.F.- Le vent d'hiver souffe Un grillon
* Poésie/Gallimard, © Unesco, les yeux des chats *
Ô fraîcheur, 1971. clignotent Buvant toute la nuit
Les pieds au mur, * Pour faire un pot de feurs
À faire la sieste ! Nuit d'été - Pelant une poire Avec le tonneau
* le bruit de mes socques de tendres gouttes *
L'eau est si froide fait vibrer le silence glissent au long du couteau Soupe de riz
Qu'elle ne peut s'y endormir Anthologie du poème court japonais, * J'entends jouer le luth
La mouette. présentation, choix et Sur la mer très loin Sur le toit les grêlons
* traduction de C. Atlan et Z. où va-t-il le vent vert *
Sur une branche morte Bianu, © Éditions Gallimard, et brumeux? Ce mur quelle fraîcheur
Un corbeau s'est posé 2002. Haïkus, poèmes brefs traduits du Contre les plantes de mes
Soir d'automne. japonais, © Arthème Fayard, pieds
* Une lanterne est entrée 1978. Pendant la sieste
C'est la pleine lune. dans la maison
Autour de l'étang je me suis sur la lande desséchée Chasse aux lucioles Bashô, traduit du japonais par
promené * Le batelier est ivre Koumiko Muraoka et Fouad
Toute la nuit. Il est midi Quelle catastrophe El-Etr, La Délirante, 1979

Autres poètes japonais :


Plus d'oiseaux Solitude -
Sur le toit de cuivre rouge Partie de campagne après le feu d'artifce
Trop chaud l'herbe collée à mes coudes une étoile flante.
Kisu (?) Maurice Coyaud, Fourmis sans respire le soleil *
ombre (le livre de Haïku), éd. Phébus, Osuga Otsuji. Souffe le vent d'automne
1978. nous sommes vivants et nous pouvons
Par un pet de cheval nous voir
Sur les feurs tressées éveillé toi et moi
du cercueil - j'ai vu des lucioles voler *
un papillon Kobayashi Issa (1763-1827) Longue nuit
Naitô Meisetsu. Le singe rêve: moyens d'attraper
Anthologie du poème court japonais, La lune.
Sur la pointe d'une herbe présentation, choix et traduction de C. Masaoka Shiki. (1866-1902) Haïkus,
devant l'infni du ciel Atlan et Z. Bianu, © Éditions Gallimard, Avant-propos et texte français par Roger
une fourmi 2002. Munier. Préface de Yves Bonnefoy. ©
Ozaki Hôsai. Librairie Arthème Fayard, 1978, pour le
Même mon ombre est texte français.
À la surface de l'eau En excellente santé La nuit est sans fn
des sillons de soie - Premier matin de printemps Je pense
pluie de printemps Issa Maurice Coyaud, Fourmis sans ombre à ce qui viendra dans dix mille ans
Ryôkan. (le livre de Haïku), éd. Phébus, 1978. Anthologie du poème court japonais,
présentation, choix et traduction de C.
Au pied de la montagne Montagnes d'automne Atlan et Z. Bianu, © Éditions Gallimard,
sous un soleil bienveillant ici et là 2002.
une rangée de tombes des fumées s'élèvent
Taneda Santôka. Gyôdai Haïkus, Avant-propos et texte Étoiles dans la mare
français par Roger Munier. Préface de Encore cette averse d'hiver
La lampe éteinte Yves Bonnefoy. © Librairie Arthème Qui brouille l'eau
les étoiles fraîches Fayard, 1978, pour le texte français. Sara (1648-1710) Maurice Coyaud,
se glissent par la fenêtre Fourmis sans ombre (le livre de Haïku), éd.
Natsume Sôseki. Phébus, 1978.
2. A la manière de : haikai français

Paul Claudel, Cent phrases pour éventails (1925), © Gallimard, « Poésie », 1996.

Paul Eluard, Pour vivre ici (1920) Yves Gerbal, Haikus de Provence, © M.-F. Lavaur, Jouer avec les poètes, J.
Éditions Autre Temps/Fondation Charpentreau, Éd. Hachette Jeunesse,
À moitié petite, Regards de Provence, 1999. 2002.
La petite Rien ne résiste Sous l'archet du vent
Montée sur un banc. Au vent ce soir
* À part les goélands la nuit joue faux.
Le vent * *
Hésitant Fleurs d'amandiers Le vent fait des écailles
Roule une cigarette d'air. En vol sur la peau du ruisseau.
* Neige de printemps J'en ai la chair de poule.
Palissade peinte * *
Les arbres verts sont tout roses Le lézard est passé La nuit l'effraie.
Voilà ma maison. Sur le mur Il ne sait plus
* De l'ombre à la lumière Par quel hibou la prendre.
Le cœur à ce qu'elle chante * *
Elle fait fondre la neige Je prends du sable Ni fées ni anges
La nourrice des oiseaux. Dans ma main mais autour de nos granges
Voilà notre vie les mésanges.
* *
Sous le platane Il neige tendrement
Youenn Brusk, cité dans Le Haïku en Un autre monde sur l'épaule du vent
France, Aléas éditeurs, 2003 L'ombre qui se heurte aux ramures.
Vieil arbre
au bord de l'étang
l'un et l'autre endormis

Jacques Sternberg, Contes glacés, ©


Jean-Hugues Malineau, Petits haïkus des J. Prévert, Histoires, éd. Gallimard, 1963. Marabout, 1974.
saisons, éd. L'école des loisirs, 1996. Accalmie Les aiguilles
Poing dressé Le vent Voulant régler les aiguilles d'une horloge
un saule isolé Debout de cathédrale,
fait exploser le printemps S'asseoit il ft un faux pas et, de l'espace,
Sur les tuiles du toit. il tomba dans le temps.
*
L'écriteau
C'est avec étonnement qu'on remarquait
accroché à la porte de ce caveau
funéraire l'écriteau:
JE REVIENS DANS UN INSTANT

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