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Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Victoire, amis ! je dépêche L'infini n'a rien d'effrayant ;
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. En hâte et de grand matin L'azur sourit à la chaumière ;
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne. Une strophe toute fraîche Et la terre est heureuse, ayant
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Pour crier le bulletin. Confiance dans la lumière.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, J'embouche sur la montagne Quand le soir vient, le soir profond,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, La trompette aux longs éclats ; Les fleurs se ferment sous les branches
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Sachez que le printemps gagne Ces petites âmes s'en vont
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. La bataille des lilas. Au fond de leurs alcôves blanches.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, Jeanne met dans sa pantoufle Elles s'endorment, et la nuit
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Son pied qui n'est plus frileux ; A beau tomber noire et glacée,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe Et voici qu'un vaste souffle Tout ce monde des fleurs qui luit
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. Emplit les abîmes bleus. Et qui ne vit que de rosée,