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Oeuvre intégrale

Le Cid de Corneille

Exercice d’écriture : Rédiger un dilemme cornélien : Imaginez une situation qui


vous laisse en phase de deux choix. Vous exposez ces deux choix, vous montrez
votre hésitation entre les deux (vous pesez le « pour » et le « contre »), et enfin
vous prenez une décision. Quelque soit la décision, votre choix va être
douloureux/ difficile.

Début page 2
17 Octobre 1940

Chère Marie,
Je ne saurais jamais si j’ai fait le bon choix. Certains
me diront que je suis un héros, d’autres me diront que
je suis un monstre, une abomination de la nature
humaine. Ma tendre et chère épouse, si seulement tu
savais. J’aimerais, si tu le veux bien, que je t’explique
ce qu’il s’est passé.
Tout commença il y a quelques semaines, lorsque je
partis combattre aux côtés des Résistants. A cette
période de l’année, il commençait à faire froid, les
feuilles tombaient une à une, l’encre noire du ciel
s’écoulait plus rapidement. Nous marchâmes des
dizaines de kilomètres pour rejoindre un maquis. Le
voyage fut rude et pénible. Nous dormîmes que deux
heures par nuit, et n’eûmes presque pas à boire et à
manger. Puis, alors que nous fîmes tout proche du
maquis, des soldats Allemands nous prirent en assaut,
prenant un par un tous mes camarades. Avec les
soldats, il y eut des centaines de Juifs, entassés et
bâillonnés dans des wagons qui partirent pour
Auschwitz. Un Général Français, un collaborateur se
présenta à moi :
- Lieutenant Peynot, nous vous cherchions depuis déjà
fort longtemps. Permettez-moi de me présenter, je me
nomme Alfred Défraud, je travaille pour le Maréchal
Pétain.
- Alors c’est de cette vermine que vous êtes. Je suis
attristé de voir qu’un Général termine aux mains d’une
crasse.
- Je ne vous permets pas de me juger !
- Mais ne voyez-vous pas que c’est vous qui jugez ?
Vous n’êtes qu’un pion de ce pendard !
Alors lâchez mes camarades ou je vous ferai exécuter
sur le champ !
- Non, vous n’allez rien faire. Les soldats que vous
voyez autour de vous ont pris soin de vous retirer vos
armes. Si vous bougez ne serait-ce qu’un petit doigt, je
vous fais tuer.
- Pourquoi tant d’intérêt pour un lieutenant comme
moi ?
- Vous n’êtes pas comme les autres. Le Maréchal vous
apprécie beaucoup vous savez.
- Je me moque de savoir s’il m’apprécie ou pas, ce n’est
qu’une abomination de la nature. Chaque jour je prie
Dieu pour qu’il meurt noyé ou brûlé !
- Allons Georges, ne soyez pas indigne de votre lignée.
N’oubliez pas que votre père est un héros de guerre.
- Ce n’est pas mon père ! Ce n’est qu’un monstre, un
fou qu’il faudrait mettre au bagne pour ses crimes !
Mon père ce n’est pas lui. Vous le savez n’est-ce pas. Ce
n’est pas parce que c’est lui qui m’a élevé, que c’est lui
mon père !
- Oh c’est vrai, j’oubliais, vous n’étiez qu’un orphelin.
J’ai connu votre vrai père vous savez. Il s’appelait
Eugène, Eugène Peynot. C’est drôle je l’ai tué il n’y a
encore pas si longtemps.
- Comment osez-vous ! Que voulez-vous vraiment de
moi ?
- Votre père vous laisse un choix. Vous voyez les Juifs
qu’il y a dans les wagons ? Vous pouvez tous les sauver.
En revanche il y a une contrepartie. Vous devez me
dire où se trouve le maquis où vous vous dirigiez.
- Êtes-vous vraiment en train de me lancer un
dilemme ? Dénoncer mes camarades ou sauver des
centaines de Juifs ?

A ce moment précis, je ne savais guère ce qu’il se


passait. Je n’avais pas conscience de ce que cela
représentait. Je voyais chacun des Résistants qui
étaient avec moi me regarder, essayant de hurler « A
l’aide ! » Je savais que si je condamnais ces centaines
de Juifs, je sauvais mes amis qui se sont battus pour
que l’on sorte victorieux de cette Guerre incessante.
Néanmoins je voyais aussi ces Juifs qui me regardaient,
me suppliant de les sauver. J’étais face au plus grand
choix de toute mon existence. Chaque Homme avait
une famille, des amis, des sentiments, des rêves. J’étais
devenu le maître de la Vie, la balance qui allait décider
du sort de personnes Humaines. D’un côté mes
camarades sont mes amis, et si je leur dit
l’emplacement du maquis, des dizaines si ce n’est des
centaines de personnes seront fusillées. Puis au moment
où j’allais choisir de sauver mes amis, une pensée me
traversa l’esprit. J’ai pensé que ce pour quoi les
Résistants se battent, c’est pour sauver des Juifs. Alors
ma décision était prise :
- J’ai réfléchi, j’ai choisi.
- Dis moi donc ton choix.
- Si je sauve les Juifs, le maquis, mes camarades, tout le
monde meurt ?
- C’est exact, et toi avec d’ailleurs.
- Ce n’est pas ce que vous aviez dit !
- J’ai changé d’avis.
- Je veux une garantie. J’emmènerai par mes soins les
Juifs dans un maquis autre. Personne, personne ne me
suivra, personne ne trahira ma décision.
- Si tu le souhaites.
- Jurez le moi.
- Bien. Je le jure.
- Ce n’était pas sincère. Jurez-le sur le livre saint.
- Je le jure sur la Bible, sur Dieu et tous les cieux.
- Dans ce cas-là, mon choix est fait. Je décide de sauver
les Juifs.
- Dans ce cas je vais tuer tous tes amis pour
commencer. Soldats, tuez-moi ces pourritures !

Il les tua un par un, devant mes propres yeux, puis je


leurs dit : « Je suis désolé. » Je dis ensuite
l’emplacement du maquis, puis ils libérèrent les Juifs.
Je les accompagnai à un autre maquis, où ils furent mis
en sécurité. J’expliqua ce qu’il s’est passé, puis je
t’écris cette dernière lettre. Je vais me rendre au près
du Général.

Je t’aime, ne m’oublie jamais.


Georges Peynot

Le sacrifice de Georges resta inconnu. Après qu’il se fasse tuer, le Général


n’avait pas tenu sa parole. Il avait suivi le lieutenant, repérant ainsi le maquis.
Heureusement Dieu respecta le sacrifice de Georges, en faisant tomber la foudre
sur tous les soldats qui n’avaient pas tenus parole.

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