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: Exercice d’application
Questions :
1/ Identifiez la forme des poèmes 1 et 2 et justifiez-la du point de vue du sens.
2/ Faites le découpage syllabique des poèmes 1 et 2.
3/ Etudiez-en le mètre, la rime (nature, genre, grammaticalité, disposition) et la
syntaxe (enjambement, rejet, contre-rejet).
4/ Justifiez l’emploi de ces formes (mètre, rime et syntaxe) du point de vue du
sens.
5/ Repérez, identifiez et commentez les jeux phoniques dans les poèmes 1 et 2
6/ Dégagez les figures de style employées dans les poèmes 1 et 2. Justifiez
l’emploi de ces figures du point de vue du sens.
7/ Relevez les images poétiques employées dans les poèmes1 et 2.
8/ Trouvez les mouvements qui caractérisent les poèmes 1 et 2.
9/ A partir du poème 2, élaborez le plan du commentaire.
Poème 1 :
Quinze longs jours encore et plus de six semaines
Déjà ! Certes, parmi les angoisses humaines
La plus dolente angoisse est celle d’être loin.
On s’écrit, on se dit comme on s’aime ; on a soin
D’évoquer chaque jour la voix, les yeux, le geste
De l’être en qui l’on mit son bonheur, et l’on reste
Des heures à causer tout seul avec l’absent.
Mais tout ce que l’on pense et tout ce que l’on sent
Et tout ce dont on parle avec l’absent, persiste
À demeurer blafard et fidèlement triste.
Poème 2 :
XIII- Veni, vidi, vixi
J'ai bien assez vécu, puisque dans mes douleurs
Je marche, sans trouver de bras qui me secourent,
Puisque je ris à peine aux enfants qui m'entourent,
Puisque je ne suis plus réjoui par les fleurs;
Puisqu'au printemps, quand Dieu met la nature en fête,
J'assiste, esprit sans joie, à ce splendide amour;
Puisque je suis à l'heure où l'homme fuit le jour;
Hélas! et sent de tout la tristesse secrète;
Puisque l'espoir serein de mon âme est vaincu;
Puisqu'en cette saison des parfums et des roses,
O ma fille! j'aspire à l'ombre où tu reposes,
Puisque mon coeur est mort, j'ai bien assez vécu.
Je n'ai pas refusé ma tâche sur la terre.
Mon sillon? Le voilà. Ma gerbe? La voici.
J'ai vécu souriant, toujours plus adouci,
Debout, mais incliné du côté du mystère.
J'ai fait ce que j'ai pu; j'ai servi, j'ai veillé,
Et j'ai vu bien souvent qu'on riait de ma peine.
Je me suis étonné d'être un objet de haine,
Ayant beaucoup souffert et beaucoup travaillé.
Dans ce bagne terrestre où ne s'ouvre aucune aile,
Sans me plaindre, saignant, et tombant sur les mains,
Morne, épuisé, raillé par les forçats humains,
J'ai porté mon chaînon de la chaîne éternelle.
Victor Hugo, Les Contemplations, 1847