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Semaine 10 

: Exercices d’application

Exercice 1 :

Identifiez les figures de style dans les phrases suivantes  et justifiez votre réponse:

1/ Il m’a fermé la porte au nez, charmant !

2/ Hier, j’ai visité la ville du détroit.

3/ Il est léger comme un éléphant.

4/ J’ai passé une nuit blanche.

5/Les feuilles crient sous nos pas en automne.

6/ La ville lumière attire tous les ans des millions de touristes.

7/ L'avarice perd tout en voulant tout gagner.

8/Un silence assourdissant envahissait l'espace.

9/Avec tes mauvaises notes, tu peux être fier de toi !

10/Il a versé un torrent de larmes.

11/ Le feu a brûlé des arbustes, des champs, puis la colline entière.

Exercice 2 :

Faites le relevé des figures de style et précisez leurs fonctions dans les phrases suivantes :

1/ J’aime la saison des parfums et des roses.

2/ Les nez ont été faits pour porter des lunettes.

3/ Un responsable s’adressant à l’équipe qui vient de perdre le match avec un score de 4/0 :
« Quelle belle victoire ! »

4/ En plus du mensonge, elle a d’autres belles qualités.

5/ Un par des allées fort calmes, où les uns ne font que passer et d’autres se reposent
longtemps.

6/ [...] Quoi ! pour son châtiment, / Vous ne donnez qu’un jour, qu’une heure, qu’un moment !
(Jean Racine)

7/ Celui qui met un frein à la fureur des flots / Sait aussi des méchants arrêter les complots.
(Jean Racine)

8/ Est-ce qu’à mon sonnet vous trouvez à redire ?


- Je ne dis pas cela, mais [...]. (Molière, Le Misanthrope)

9/ Et passent les cocotiers qui écrivent des chansons d’amour. (Jacques Brel)

10/ Mon sillon ? Le voilà. Ma gerbe ? La voici. (Victor Hugo)

11/ Marcher à jeun, marcher vaincu, marcher malade. (Victor Hugo, La Légende des siècles

12/ Je sais que c’est la coutume/D’adorer ces nains géants. (Victor Hugo, Les
Contemplations)

13/ Prends les ailes de la colombe,

Prends, dis-je, ô mon âme, et fuis dans les déserts. (Ponce-Denis Écouchard Le Brun)

14/ Rompez, rompez tout pacte avec l’impiété. (Jean Racine)

15/ Ainsi dit le renard, et flatteurs d’applaudir. (Jean de La Fontaine)

Exercice 3 :

Repérez et interprétez les figures de style mises en œuvre dans les quatre textes ci-
dessous :

Texte 1 :

Le soleil du matin doucement chauffe et dore

Les seigles et les blés tout humides encore,

Et l'azur a gardé sa fraîcheur de la nuit.

L'an sort sans autre but que de sortir : on suit,

Le long de la rivière aux vagues herbes jaunes,

Un chemin de gazon que bordent de vieux aunes.

L'air est vif. Par moment un oiseau vole avec

Quelque fruit de la haie ou quelque paille au bec,

Et son reflet dans l'eau survit à son passage.

C'est tout.

Mais le songeur aime ce paysage

Dont la claire douceur a soudain caressé

Son rêve de bonheur adorable, et bercé

Le souvenir charmant de cette jeune fille,


Blanche apparition qui chante et qui scintille,

Dont rêve le poète et que l'homme chérit,

Évoquant en ses vœux dont peut-être on sourit

La Compagne qu'enfin il a trouvée, et l'âme

Que son âme depuis toujours pleure et réclame.

Paul Verlaine, La Bonne Chanson, I, 1870.


Texte 2 :

Quinze longs jours encore et plus de six semaines

Déjà ! Certes, parmi les angoisses humaines

La plus dolente angoisse est celle d'être loin.

On s'écrit, on se dit que l'on s'aime, on a soin

D'évoquer chaque jour la voix, les yeux, le geste

De l'être en qui l'on met son bonheur, et l'on reste

Des heures à causer tout seul avec l'absent.

Mais tout ce que l'on pense et tout ce que l'on sent

Et tout ce dont on parle avec l'absent, persiste

À demeurer blafard et fidèlement triste.

Oh ! l'absence ! le moins clément de tous les maux !

Se consoler avec des phrases et des mots,

Puiser dans l'infini morose des pensées

De quoi vous rafraîchir, espérances lassées,

Et n'en rien remonter que de fade et d'amer!

Puis voici, pénétrant et froid comme le fer,

Plus rapide que les oiseaux et que les balles


Et que le vent du sud en mer et ses rafales

Et portant sur sa pointe aiguë un fin poison,

Voici venir, pareil aux flèches, le soupçon

Décoché par le Doute impur et lamentable.

Est-ce bien vrai ? Tandis qu'accoudé sur ma table

Je lis sa lettre avec des larmes dans les yeux,

Sa lettre, où s'étale un aveu délicieux,

N'est-elle pas alors distraite en d'autres choses ?

Qui sait ? Pendant qu'ici pour moi lents et moroses

Coulent les jours, ainsi qu'un fleuve au bord flétri,

Peut-être que sa lèvre innocente a souri ?

Peut-être qu'elle est très joyeuse et qu'elle oublie ?

Et je relis sa lettre avec mélancolie.

Paul Verlaine, La Bonne Chanson, X, 1870.


Texte 3 :

Éclaircie

L'océan resplendit sous sa vaste nuée.


L'onde, de son combat sans fin exténuée,
S'assoupit, et, laissant l'écueil se reposer,
Fait de toute la rive un immense baiser.
On dirait qu'en tous lieux, en même temps, la vie
Dissout le mal, le deuil, l'hiver, la nuit, l'envie,
Et que le mort couché dit au vivant debout :
Aime ! et qu'une âme obscure, épanouie en tout,
Avance doucement sa bouche vers nos lèvres.
L'être, éteignant dans l'ombre et l'extase ses fièvres,
Ouvrant ses flancs, ses reins, ses yeux, ses coeurs épars,
Dans ses pores profonds reçoit de toutes parts
La pénétration de la sève sacrée.
La grande paix d'en haut vient comme une marée.
Le brin d'herbe palpite aux fentes du pavé ;
Et l'âme a chaud. On sent que le nid est couvé.
L'infini semble plein d'un frisson de feuillée.
On croit être à cette heure où la terre éveillée
Entend le bruit que fait l'ouverture du jour,
Le premier pas du vent, du travail, de l'amour,
De l'homme, et le verrou de la porte sonore,
Et le hennissement du blanc cheval aurore.
Le moineau d'un coup d'aile, ainsi qu'un fol esprit,
Vient taquiner le flot monstrueux qui sourit ;
L'air joue avec la mouche et l'écume avec l'aigle ;
Le grave laboureur fait ses sillons et règle
La page où s'écrira le poëme des blés ;
Des pêcheurs sont là-bas sous un pampre attablés ;
L'horizon semble un rêve éblouissant où nage
L'écaille de la mer, la plume du nuage,
Car l'Océan est hydre et le nuage oiseau.
Une lueur, rayon vague, part du berceau
Qu'une femme balance au seuil d'une chaumière,
Dore les champs, les fleurs, l'onde, et devient lumière
En touchant un tombeau qui dort près du clocher.
Le jour plonge au plus noir du gouffre, et va chercher
L'ombre, et la baise au front sous l'eau sombre et hagarde.
Tout est doux, calme, heureux, apaisé ; Dieu regarde.
Victor Hugo, Les Contemplations, 1847
Texte 4 :

Quand nous habitions tous ensemble


Sur nos collines d'autrefois,
Où l'eau court, où le buisson tremble,
Dans la maison qui touche aux bois,

Elle avait dix ans, et moi trente ;


J'étais pour elle l'univers.
Oh! comme l'herbe est odorante
Sous les arbres profonds et verts !

Elle faisait mon sort prospère,


Mon travail léger, mon ciel bleu.
Lorsqu'elle me disait: Mon père,
Tout mon cœur s'écriait : Mon Dieu !

À travers mes songes sans nombre,


J'écoutais son parler joyeux,
Et mon front s'éclairait dans l'ombre
À la lumière de ses yeux.

Elle avait l'air d'une princesse


Quand je la tenais par la main.
Elle cherchait des fleurs sans cesse
Et des pauvres dans le chemin.

Elle donnait comme on dérobe,


En se cachant aux yeux de tous.
Oh ! la belle petite robe
Qu'elle avait, vous rappelez-vous ?

Le soir, auprès de ma bougie,


Elle jasait à petit bruit,
Tandis qu'à la vitre rougie
Heurtaient les papillons de nuit.

Les anges se miraient en elle.


Que son bonjour était charmant !
Le ciel mettait dans sa prunelle
Ce regard qui jamais ne ment.

Oh! je l'avais, si jeune encore,


Vue apparaître en mon destin !
C'était l'enfant de mon aurore,
Et mon étoile du matin !

Quand la lune claire et sereine


Brillait aux cieux, dans ces beaux mois,
Comme nous allions dans la plaine !
Comme nous courions dans les bois !

Puis, vers la lumière isolée


Étoilant le logis obscur,
Nous revenions par la vallée
En tournant le coin du vieux mur ;

Nous revenions, cœurs pleins de flamme,


En parlant des splendeurs du ciel.
Je composais cette jeune âme
Comme l'abeille fait son miel.

Doux ange aux candides pensées,


Elle était gaie en arrivant... -
Toutes ces choses sont passées
Comme l'ombre et comme le vent !
Victor Hugo, Les Contemplations, 1847

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