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Ce livre sort tout droit de mon imagination.

Toute référence
à des lieux réels n'est que fictive et toute ressemblance
avec des personnes vivantes ou ayant vécues serait
totalement fortuite.

Ce livre est classé mature

Ce livre est l’œuvre de Oum’Didi toute utilisation ou


reproduction à des fins commerciales ou non est passible
d’amendement.

Œuvre protégé
______________________________________

PROLOGUE

On naît sans rien savoir de la vie. Elle est toute


rose alors que nous vagabondions dans la rue à
jouer dans les boîtes, aux cordes à tout ce qui
avait pu embellir notre enfance. Puis l'on devient
adolescent, notre corps change, on commence à
découvrir la vie, à comprendre des choses et là,
deux voies s'ouvrent à nous la bonne où la
mauvaise chacun emprunte le chemin qui le
mènera à Rome. On commence à découvrir
l'amour à le conjuguer et à le vivre.

La vie est belle selon certains, mais belle pour qui


? Les amoureux ? Les riches ? Les pauvres ? Où se
trouve le bonheur ? Peut-on y mettre un doigt ?
Peut-on le toucher ? Peut-on être constamment
heureux sans qu'un élément ne vienne nous faire
perdre cet équilibre ? Que ferions-nous ensuite ?
Pleurer ? Pourquoi pleurons nous quand nous
avons mal et pourquoi le faisons nous quand nous
sommes souvent en joie ?

Si la vie est belle pourquoi le mal existe ? Le bien,


existe-t-il pour combattre le mal ?

Quand deux éléments contradictoires existent


dans ce monde quel chemin prendre ? De la
naissance jusqu'à la mort, on est éprouvé. Y a-t-il
une personne sur cette terre qui n'a jamais pleuré
? Qui n'a jamais été trahi ? Une chose est sûre,
chaque cœur au long de sa vie à une fois goûter
au chagrin. Pourquoi l'homme est un danger pour
son prochain ?
J'aurais aimé rester vivre dans l'inconscience de
mon enfance hélas, on est obligé de grandir, on
est obligé de se faire nos propres expériences,
c'est la loi de la nature.

Dieu nous crée, mais l'homme choisit de devenir


qui il veut.

J'ai mal !

Je suis déchirée en mille morceaux.

Toute simplement détruite.

Je pleure en ce moment tout en souriant.

Contradiction.

Nous n'avons pas les mêmes manières d'exprimer


notre peine, d'autres sont silencieuses, d'autre
bruyantes, d'autres pleures sans verser une larme.
Leurs cœurs le font à leurs places, c'est à ce
moment qu'on dit mon cœur saigne non ?

Question !
Nous n'avons pas les mêmes manières de nous
relever d'autres laisse le karma faire les choses
d'autres décident d'être le karma, je suis peut-être
dans ce dernier cas.

C'est le constat, il est clair.

Un poignard tranchant est dirigé sur mon cœur


alors que le mal au visage multiple ricane
pourtant, j'ai semé le bien pourquoi je récolte le
mal ?

La vie est injuste, ou c'est l'homme qui n'est pas


juste envers son prochain.

L'un ou l'autre.

J'ai cru en lui pourtant, j'ai cru en notre amour.


Oh, ça fait mal de savoir que l'unique homme que
j'ai connu n'était pas vrai en vers moi, tout était
ambitionné, tout était faux, tout était paré
d'intérêt. Ça me fait mal, terriblement, mal de
savoir que l'amour que je croyais vivre n'en était
pas un, mais juste du cinéma. J'ai cru qui était ma
bouée de sauvetage clairement non. Étais-je naïve
? Où c'est simplement lui qui était un si bon
acteur. Il m'a berné, il m'a utilisé, il m'a mis sous
son joug, mais l'oiseau à beau être petit un jour, il
déploiera ses ailes.

J'aurais pu simplement divorcer, si c'était une


infidélité, je pouvais gérer. Mais pas ce poignard,
pas ce poignard si tranchant qui d'un geste a
envoyé valser mon cœur, il s'est éclaté, le sang a
coulé et je fus détruite.

Pourtant, je suis sa femme, bordel pourquoi !?

Toute douleur n'est pas éternelle, me dit-on. La


vengeance ne t'apaisera pas, me crient-ils. Mais
est-il facile de laisser le destructeur de notre vie
sourire et de se la couler douce ? Pourquoi
devrais-je pardonner alors qu'il n'a eu aucun
regret ? Et si on pardonne tous qui protégera nos
cœurs ?

Si on pardonne tous comment comprendront ils


que le mal fait véritablement mal ?

Ils ne comprennent rien. Je les inviterai un jour à


vivre ma vie, ma douleur. On ne peut comprendre
la situation de quelqu'un tant qu'on n'est pas à sa
place, là sous le feu des projecteurs des
sentiments aussi agressifs que destructeurs.

Je veux qu'ils ressentent la même douleur, mais


on me dit d'écouter mon cœur. Toutefois, quand
mon cœur et ma raison me crient la même chose,
mon corps peut-il se libérer ?

Que dois-je faire ? Qui dois-je écouter ? Ma


douleur ? Les hommes ? Si j'écoutais les hommes,
je laisserais tomber, mais ma douleur, je le ferai
couler. Je suis troublée, certes, toutefois dans tout
ce capharnaüm, dans toute cette douleur causé
par sa trahison dans toute la peine qui bourdonne
mon cœur qui pétrit mon âme, je sais, je sais que
je prendrai une décision la bonne ou la mauvaise,
je ne veux pas le savoir, mais je ne laisserai rien au
hasard. Coûte que coûte, les masques tomberont
et chacun assumera son ying ou son yang.

Il y a des trahisons qu'on nous inflige qui nous


brise qui nous révolte qui nous pousse à être
partisans du œil contre œil, dent contre dent. Il y
a de ces trahisons qui sont comme un cataclysme,
un éboulement, on ne peut pas les pardonner,
non pas quand elle vient d'une personne à qui on
a donné une place importante dans notre vie.

Il m'a planté un couteau dans le dos et ensemble


ils m'ont tout pris. Mais si j'ai pu retirer ce
couteau qu'ils sachent tous que ce même couteau
retournera vers eux, vers lui, vers leur monde.

À cet instant précis si le mal fait mal, j'ai envie


d'être le mal pour lui prodiguer multiples
souffrances.

Si la loi n'existe pas, moi Emlyn Sadio Kâ, fille de


Souleymane Kâ, je serai la loi !

Et dans tout ceci, je te demande pardon Seigneur !

Je ne me venge pas notez le, je rends justice.

***

Un homme marchait assurément dans son espace


jusqu'à rejoindre le bureau. D'une main, le silence
régna. Il observait son équipe, il voulait déceler la
moindre peur, un manque de courage, un
désistement. Cependant, tous avaient la même
détermination peinte sur le visage. Alors l'homme
sourit, avant de se retourner majestueusement,
yeux pointé droit sur l'écran qui lui faisait face.
Écran sur lequel était posé chaque visage des
personnes qu'il se doit d'abattre en premier lieu,
lui le meilleur ami de son père et en même temps
son meurtrier.

Il ne se venge pas, il rend justice !

- La chasse est ouverte ! Annonce-t-il d'une voix


stentor.

***

Vous êtes perdus ? Laissez-moi vous parler


d'Emlyn Sadio Kâ.

La nation est en bas et ils sont en haut. Son mari


porte le chapeau et elle est son épaule.

Il décide et la nation subit. Il est l'alpha de la


meute, elle est la Luna.
Être première dame d'un pays pour une personne
lambda peut s'avérer être un conte de fée. Car
c'est un titre et pas n'importe lequel.

Elle était la reine et lui le roi.

Qui n'a pas connu Emlyn Sadio Kâ ? Tout le


monde, je dirais enfin ceux qui ont une télévision,
un téléphone et qui lisent des magazines.

Elle était un mannequin de renom depuis ses 16


ans. Élancée, svelte, taille de guêpe, visage
ensorcelant, regard foudroyant elle attirai tous les
spots lights. Elle était la femme que les
milliardaires se tuaient pour avoir. Elle était le
diamant au milieu des débris. Elle était la proie et
eux les animaux affamés.

Un seul homme avait pu l'attirer dans son piège


son excellence Badra Faye. Détrompez-vous
quand elle l'a connue, il n'était qu'un simple
étudiant, mais faut dire que son mari est un
homme ambitieux à l'infini. Son ambition est
démesuré, acharné et féroce, il ne lâche rien, il
combat et gagne. La phrase qui dit que tu as
gagné le combat, mais pas la guerre n'est pas
valable pour lui, car si cet homme gagne, c'est au
large du terme.

Elle l'avait rencontré alors qu'il était étudiant et au


cœur d'un syndicat estudiantin.

D'un roulement de tambour, ce rebelle était


devenu un homme raffiné. Elle se rappelle que
lors d'un concours National où elle était jury et lui
représentant du gouvernement, au tour d'un
buffet d'after, ils avaient eu une conversation
riche en culture générale qui avait encore rendu
amoureuse notre Emlyn Sadio. Ils avaient parlé de
voyages, de l'histoire du Sénégal, des œuvres
d'art, de mode, cinéma des plages...

De fil en aiguille, il correspondait aux critères


d'Emlyn, elle voyait en lui son futur mari, le père
de ses enfants. Badra était l'homme parfait, le
prince dans les contes de fée, l'amour fou dans les
livres et l'étincelle dans les flammes.

Mhhh ! Quelle belle époque !

Ils se sont trémoussé à Rome, à Dubaï, aux


Maldives, Seychelles, Londres, Arabie Saoudite...
Oh, la liste est tellement longue. Après l'avoir
supporté dans ses moments de galères elle
méritait le monde lui disait-il.

Quel monde ? Vous le saurez.

Les bijoux n'avaient aucun secret pour son corps,


elle était un chef d'œuvre paré.

Il la valorisait, il m'était le monde à ses pieds.


Quand elle était là, c'était échec et Matt. Jusqu'à
ce que notre très cher Badra devienne Premier
ministre.

De là, les choses ont un petit peu changé, ils


passaient moins de temps ensemble, moins de
voyage, moins de regard, moins de visite, moins
de chérie, je t'aime. Mais elle se disait qu'elle était
son épaule alors elle devait supporter et soutenir
son homme après tout dans la vie, on ne pouvait
pas tout avoir.

Toujours dans la politique, il a demandé sa main


et elle accepta à la seconde. Diner de famille,
rencontre avec les amis, dîner sur dîner,
officialisation, média et hop le jour de la
cérémonie.

Ah le jour de son mariage !

Elle était tout simplement une princesse dans son


palais. Un mariage féerique à la hauteur de sa
personne. Strass et paillette. Lune de miel à
Venise. Tout était là où il fallait et ce mariage avait
fort marqué les esprits.

1 an après le mariage. Les élections se sont


annoncées et grandes fut sa stupeur quand elle
avait vu le président annoncé que son partie
misait l'avenir du pays sur Badra Faye alias son
époux. Emlyn n'en savait rien elle l'avait appris en
même temps que le peuple toutefois, elle n'a pas
fait boucan, elle l'a soutenu encore et comme
toujours.

Quelle période fatidique !

Meeting ici meeting par là. Rencontre ici et là-bas.


Tournée régionale, sortie médiatique. Aller vers le
peuple avec de fausses promesses des sourires
hypocrites. Elle était presque dégoûtée de tout ce
manège, mais par amour elle était là, toujours là.

Elle avait un guide, une sorte de devancière. Une


ex première dame qui devait lui apprendre à
honorer ce rôle entre autres à lui apprendre
comment se comporter.

Elle était l'épouse parfaite, la première dame


aimée du peuple. Grâce à elle, son mari recevait
un tant soit peu l'affection du peuple. En dehors
de son titre, Emlyn était l'épouse qui tenait à son
foyer. Elle s'occupait de son mari comme une
femme se devait de le faire. Elle additionnait les
exigences de son titre et sa vie de femme au foyer
sans rechigner.

Mais on a beau être parfaite il y a toujours un


problème. On a beau être riche il y a toujours une
case vide non comblée. On a beau sourire aux
yeux de tous, sur le lit il n'y a que notre taie qui
recueille nos pleurs dans la pénombre de la nuit.
On a beau supporter, il y aura toujours une goutte
d'eau qui fera déborder le vase, on a beau faire
confiance un jour, on nous plantera un couteau
dans le dos.
Badra n'était plus celui qu'il était antan. Ses
objectifs et ambitions l'avaient changé. En
apparence, Emlyn était une première dame, mais
à l'intérieur elle restait une femme avec des failles
et des insécurités comme toute femme.

Tout allait bien, jusqu'à ce que les masques


tombent, qu'elle découvre qu'on ne finit jamais de
connaître son semblable et que quand l'être aimé
nous plante un couteau dans le dos ça fait plus
que mal.

Quand l'homme qu'on aime nous dépossède de


tout alors la rage prend possession de nous.

Tout ne fait que commencer, l'acteur sera


finalement le spectateur.

Bienvenue dans l'univers de Emlyn Sadio Kâ.

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CHAPITRE 1
Emlyn Sadio Kâ,

Encore une journée d'action. Encore une journée


dans la peau d'une actrice, principalement dans
mon rôle de première dame.

Je me lève aux aurores. Contrairement à ce que


vous pouvez penser, je ne me prélasse pas sur
mon lit à faire une grasse matinée. J'ai des
obligations qui m'attendent. J'appuie sur l'alarme
pour prévenir mon valet de chambre et ma
première domestique, elle est celle qui m'assiste
dans ma mise en forme. Elle m'aide à me
préparer.

- Bonjour son excellence ! Prononce-t-il en chœur,


ce qui me fait lever les yeux au ciel un brin agacé.

- Sheut son excellence goudi son excellence


beuthieuk, soumay saw sakh son excellence
momay top. Sonolene ? Vous n'en avez pas marre
? Parce que moi si ! Je vous répète à tort et à
travers de simplement m'appeler Emy, Emlyn ou
Sadio, je ne sais pas moi à vous de voir, mais les
"son excellence" me gavent.
- Enfin...euh madame, nous ne pouvons pas nous
permettre ce genre de familiarité. Surtout avec
votre époux qui...

- Anamou ? Guiss nguenko fi ?


(Il est où ? Vous l'avez vu ici ?) le coupé-je.

- Dedeet !
(Non)

- Il est, je ne sais où alors pour la dernière fois


quand nous sommes seuls détendez vous. Vous
êtes les deux personnes avec qui je suis le plus
proche. Vous passez pratiquement toute la
journée à mes côtés alors familiarisons-nous s'il
vous plaît ! Je n'ai pas beaucoup d'amis, je suis
dans une cage dorée, je ne veux pas de son
excellence entre nous, je veux me sentir comme
toute personne lambda alors pour quelques
heures tutoyez moi.

- D'accord son...euh Emlyn. J'aime beaucoup ton


prénom, c'est beau, fait le valet. Ce qui m'arracha
un sourire.
- Merci ! À vrai dire, je ne sais pas vraiment ce que
ça signifie et je ne sais pas non plus pourquoi mes
parents m'ont nommé ainsi, c'est rare peut-être
que c'était simplement pour la beauté.
Malheureusement, je ne pourrai plus jamais le
savoir.

- Moi, je peux vous en dire plus. Vous savez j'étais


étudiant avant d'abandonner les études vu le
manque de moyens pour ce poste. Emlyn est
dérivé du prénom Émilie. Votre prénom Emlyn
vient du latin aemulus, « rival », ou du grec
haimulos, « ruse » ; Aemilius fut le nom d'une
grande famille romaine, la gens Aemiliana, d'où
sont issus le consul Paul Émile et son fils Scipion
Émilien, petit-fils adoptif de Scipion l'Africain. Le
consul Émile Lépide laissa son nom à la via Emilia,
qui relie le Pô à l'Adriatique, ainsi qu'à la province
du nord de l'Italie, l'Émilie.

- Quel charabia ! Je ne comprends rien ! Rétorque


ma première domestique.

- Alors que tu as fait des études, réplique-t-il.


- Oui, mais je ne m'intéresse pas à l'histoire de la
Grèce. Avec les choses qui ne servent pas, qu'on
nous apprend à l'école, je ne vais pas en rajouter.

- Des choses qui ne servent à rien ? Demande le


valet comme indigné.

- Oui la bipolarisation du monde, racine carrée,


Platon, Karl Marx me voici domestique ici et je n'ai
pas besoin de connaître la racine carrée de 25
pour faire la vaisselle. Est-ce que eux, ils parlent
de Lat Dior Diop, du royaume du cayor, du jolof de
ndiadiane Ndiaye ? Je ne pense pas. Qu'est-ce que
eux, ils savent de nos ancêtres, de nos vaillants
guerriers ? Rien ! Pourtant, on nous a parlé de
Napoléon, de Hitler de je ne sais qui d'autre. Nous
parler de guerres mondiales non mais l'Afrique
avait quoi avoir avec cette guerre ? Nous étions
tranquilles dans nos bottes et comme ils font le
monde, ils ont déduit que s'ils sont en guerre,
c'est que le monde est en guerre pourtant quand
un pays africain est en guerre, on ne parle pas de
guerres mondiales. Ils ont utilisé nos aïeux pour
faire des tirailleurs et ça parle de guerre mondiale.
Quel monde ? Tchip !
- Shiiii lima Wakh da egue si exposé ? Wa balma !
(Ce que j'ai dit vaut-il un exposé ? Ok pardon).

J'éclate de rire.

Elle en a gros sur le cœur. Mais on ne peut rien y


changer, nul ne peut retourner dans le passé à
part prouver que désormais l'Afrique vaut de l'or.

- Merci valet, j'avoue que j'ignorais tout ceci. Je ne


savais même pas que tu étais étudiant auparavant
désolée pour l'abandon que tu as dû faire.

- Oh, vous savez, je n'avais pas vraiment le choix.


On a nos rêves, cependant la vie choisit pour nous.
Et si votre mari avait tenu ses promesses faites à
l'endroit des étudiants beaucoup de choses
auraient changé à peine même si nous recevons
nos bourses, ou que nous trouvions des logements
aux campus nous sommes souvent obligé d'utiliser
les amphis pour maison... C'est oh non, j'en ai trop
dit. Désolé madame, je ne voulais pas, je me suis
laissé emporté par les sentiments pardonnez moi,
je vous prie ne me renvoyez pas, s'empresse-t-il
de se rattraper la mine déconfite.
Je suis au courant de tout ce qui se passe dehors.
Ça aurait été moi, j'aurais tout fait pour qu'il
tienne ses promesses, hélas, je n'ai pas droit à la
parole surtout en ce qui concerne sa manière de
gérer son peuple. Il me l'a rappelé plusieurs fois.

- Ne t'inquiète pas. Sentez-vous libre de vous


exprimer avec moi, je suis votre amie en catimini.
Allez faut qu'on fasse vite, réponds-je.

Je suis invitée à une inauguration d'école qui porte


le nom de son excellence, ma secrétaire m'a tout
envoyé par e-mail, je dois être prête à 10 heures
tapantes.

Elle part dans mon dressing alors que je pars


prendre mon bain, le valet s'occupe d'arranger.

À ma sortie, je trouve sur le lit une robe formelle


bleue et des escarpins noirs aux pieds du lit. Je
m'occupe de la coiffure et de mon maquillage
moi-même. J'ai été mannequin alors je sais manier
les pinceaux et les peignes pas besoin de
quelqu'un, je ne veux pas avoir trop d'inconnu
dans mon espace.
J'enfile la tenue et les chaussures alors qu'elle me
suit mon sac à main dans ses mains, nous
longeons le couloir sous le claquement de mes
talons aiguilles.

Je m'installe avec grâce sur la chaise de la table à


manger, comme on me l'a apprise. J'ai cinq
minutes pour prendre un petit truc. J'avale un café
bien corsé, un petit bout de pain de mie et je suis
déjà en route, direction l'inauguration.

Dans le véhicule, je réfléchis. Ça fait 5 mois que je


n'ai pas vu mon époux et 1 mois que je ne l'ai pas
eu au téléphone. Je vis pratiquement seule dans
ce manoir avec les domestiques. Nous ne vivons
pas au palais non plus. Mon mari y va uniquement
pour ses réunions ministérielles, ses rencontres,
panel et autres. Ma seule amie m'accompagne.

- Domaram bi wô na leu?
(Le b*tard ta appelé ?)

Je souffle bruyamment plus qu'agacée, je ne sais


pas comment expliquer à Ndeye Binta de
respecter mon mari. C'est saoulant à force.
- Ndeye nguiryallah tell na. Té hamngua lanela
boma dioxoul thieur grawoul wanté sama
dieukeur dou sa morom, na lerr Say niari nopa yi.
(Ndeye fait à cause de Dieu, il est tôt. Et tu sais
quoi, si tu ne me respectes pas ce n'est pas grave,
mais mon mari n'est pas ton égal, que ça soit clair
pour tes deux oreilles).

- Mouyene, anna dieukeur biniouy diokh tieur ?


Badra ? Badra mi da matt dieukeur ? Domaram tay
domaram euleuk damakoy répété, di ko hip hop,
rnb, zouk banga nagou deugeu bi. Waw domaram
la.
(Il est où le mari à qui on doit du respect ? Badra ?
Ce Badra, vaut-il un mari ? C'est un b*tard
aujourd'hui et pour toujours, je le répéterai, en
hip-hop, RnB, zouk jusqu'à ce que tu acceptes la
vérité. Oui, c'est un b*tard).

- C'est quoi ton problème au finish ? Ndeye il y a


quoi ? Qu'est-ce que Badra t'a fait ? C'est simple
ça ? Voir une personne nette et la détester, voulu-
je savoir.

- Mane damako falewoul nitt bo falé ngay bagne.


Da invisible si mane, présensam la multiplié par
zéro. Elections sakh votéwou mako. Sama yone
nekoul si mom walla si noumou dioudo, wanté li
mou lay def mo nexoul sama khôl, boudoul wone
sa yeufou mougne yoyou, yeufou Jiguene époque
coloniale yoyou ramasse na say bagages depuis
temps lat Dior. Tekk la si keur ngay melni meuble
meuble sakh dagnekoy fompeu yenasay, dou
bonjour dou bonsoir dou ray dou fone. Zéro
considération nga tokk fi nane dieukeur. Soudoul
Mane xarite sakh amoko, da fek né mane rebelle
la, manalouma dara, xagne la say xarite, sa liguey
lou nek nga bayiko tok di seuy amoul loumoulay
fayé loudoul dila fonto. Bagnala yewou rek togal fi
nane dieukeur. Xana dieukeur yeboy tchim.
( Moi je ne le calcul pas, c'est quelqu'un qu'on
calcul qu'on déteste. Il est invisible pour moi, sa
présence est multipliée par zéro. Même aux
élections, je n'ai pas voté pour lui. Je m'en fou de
lui, de comment il est né, mais c'est la façon qu'il
te traite qui me fait mal au cœur. Si ce n'était pas
ton côté vieux jeu à vouloir supporter dans un
foyer, je t'aurais aidé à faire tes bagages depuis
belle lurette. Il t'a déposé dans sa maison et tu y
es comme un meuble, même un meuble on
nettoie, ce n'est ni bonjour, ni bisou, ni caresse.
Aucune considération pour toi et tu es assise là à
me parler de mari. Si ce n'est pas moi, tu n'as
aucun (e) ami (e) et moi si je suis toujours avec toi
c'est parce qu'il ne peut rien contre moi, je suis
rebelle. Il t'a éloigné de tes amis, ton travail, tu as
tout abandonné pour son foyer et comme
remerciement, il se fout de toi. Ne te réveille pas,
reste là à parler de mari.)

Cette vie est une prison dorée, je ne le nierai pas.


Une prison où tu as tout ce qu'il te faut
matériellement parlant, mais dans laquelle tu es
physiquement et sentimentalement vide. Une
prison où tu ne peux manifester tes humeurs
quand ils pointent le bout de leurs nez, où tu n'es
pas une personne lambda où on doit te rappeler
sans cesse qui tu es. Où tu vois ta famille
rarement. Où tu dois jouer des rôles où tu n'as pas
d'ami à part des domestiques. Dieu merci j'ai
encore Ndeye Binta.

- Hamngua lanela matey ! Bilahi Ndeye matey,


teyati, outidjil dieukeur nga teyalma sa lamay,
woneu sa touflite bayima. Soff nga, sop nga, rew
nga.
(Va te chercher un mari et tu m'attrape ta langue,
avale ta salive et laisse moi. Tu es fatigante,
curieuse et impolie,.)

Elle éclate de rire. C'est comme ça elle est peu


importe ce que je lui dit, elle ne le prend pas à
cœur. Ndeye, je l'ai connu dans le milieu du
mannequinat, elle est maquilleuse
professionnelle, elle a assisté à ma relation avec
Badra elle était au début et a tout vécu, elle et
lui...

Il me manque, mon ami et frère, mais j'ai fait un


choix, je dois l'assumer.

- Écoute-moi bien Emy si c'est pour avoir ce crétin


qui se prend pour un homme comme mari, je
préfère lourdement et éternellement rester
célibataire. Yalnama yallah xagne kou melni Badra,
amine yarabi. Yakhakatou adouna le. J'ai fini de
parler, tu es libre de m'écouter ou de jeter mes
propos je m'en fou la wakh. J'en ai fini. Dit je suis
bien maquillée ? Me questionne-t-elle.

Tout de suite, elle passe à un autre sujet. Nos


petites querelles ne sont rien de fâcheux.
Mon convoi présidentiel se gare devant une
bâtisse. Je ne réponds plus à mon amie. Les
hommes viennent vers nous. Mon garde du corps
m'ouvre la porte. Je ferme les yeux, souffle un bon
coup et descend de la voiture, ce qui déclenche
automatiquement le bouton du sourire.

Même si je ne suis pas heureuse, je suis contente


de venir à cette inauguration après tout, nous
parlons d'une école et qui dit école parle
d'éducation de plusieurs personnes.

Assise à la place VIP les discours se font, les


applaudissements s'entendent. Jusqu'à ce qu'on
m'annonce. Je viens donc devant le pupitre afin de
m'exprimer.

_ Bonsoir à tous ! Je suis heureuse et honorée


d'être ici avec vous pour cet événement qui n'est
pas des moindre, parce que l'éducation est l'un
des sujets les plus primordiaux dans un Etat car il y
va de l'avenir de nos futurs cadres. Sans
éducation, je ne saurai tenir un discours. Je
remercie la directrice de ce projet pour son travail
acharné et surtout le ministre de l'Éducation
nationale qui se bat d'arrache-pied pour faire
avancer l'éducation de ce pays. Mon mari vous
apporte tout son soutien, ses félicitations et
m'envoie vous dire qu'il est fier de l'avancée de
son pays. Merci, à tous, je vous aime !

Une bourrasque d'applaudissements se déclenche


alors que je souris émue. On me guide devant le
ruban rouge que je dois couper. Je récupère le
ciseaux et coupe alors que les flashes me
mitraillent de l'est à l'ouest du nord au sud pour
dire de partout.

Je prends des photos avec quelques futurs


bénéficiaires de l'école, le personnel déjà choisi,
les quelques parents d'élèves et je prends congé.

Je sais que cet événement fera la une ce soir au


journal TV.

Mon téléphone privé sonne, c'est mon mari.

"Allô"
" On m'a annoncé que tu as été parfaite
aujourd'hui, au moins de ce côté tu as toujours
assuré."

'C'est mon rôle ! Je..."

Il a raccroché.

Nul n'aurait été la présence de mon chauffeur et


de mon amie j'aurais éclaté en larme. Je me sens
tellement seule, je réprime la boule de sanglots
qui m'étreint mais c'est difficile, difficile quand les
émotions tourbillonnent en moi, je me sens
remplie de tristesse, de chagrin. J'ai tout
financièrement parlant alors pourquoi je ne suis
pas heureuse ? Je donne raison à celui qui a
asserté que l'argent ne fais pas le bonheur, oui il a
raison car je suis l'exemple flagrant et comme si
Ndeye Binta savait tout de ma détresse actuelle,
elle me serre contre elle. Fatiguée de faire pitié à
tous le monde je m'arrache de ses bras. Elle
soupira en réponse dans quelques heures j'aurais
droit à une nouvelle vague d'injures de sa part à
l'honneur de mon époux.
À travers les vitres de la voiture, je vois les gens
marcher, rire, travailler, courir et je les envie. Eux,
ils vivent moi, je survis.

***

- Son excellence, le président a informé qu'il


rentrera ce soir, son vole devra atterrir à 17 h,
mais vu la médiatisation, il sera là à 21 heures.

Pourquoi, c'est ma secrétaire qui doit m'informer


de tout ceci ? Ça me fait chier plus qu'autre chose.

Je ne prends pas la peine de la remercier et


continue mon sport.

- Vous n'allez pas vous apprêter pour l'accueillir ?


Insiste-t-elle.

L'accueillir ? Ah oui, je vais appeler un artiste,


pourquoi pas Ouzin Keita ensuite convoquer un
groupe de fanfaristes et pourquoi pas même des
majorettes ?

N'importe quoi !
Vent !

- Pourquoi faites vous le sport d'ailleurs ? Vous


êtes mince comme une chemise repassée, à quoi
ça rime tout ça ? Vraiment, les riches s'ennuient !

J'arrête mon tapis dare-dare et la chop par son


col.

- Lâche-moi, tu me fais mal ! Je travaille pour vous,


c'est de la maltraitance, couine-t-elle.

- Ouvre bien tes oreilles et écoute je ne suis pas


ton égale, nous avons simplement une relation
d'employé/employeur et au nom de mon statut tu
me dois un grand respect alors je te suggère
savamment de rester à ta place. C'est mon mari
qui tient à faire de toi mon assistante sinon je
t'aurais foutu à la porte depuis le premier jour où
tu t'es pointée ici avec ton vieux tissage crépu. Ce
que je fais de mon corps ou de mon couple ne te
regarde ni de près ni de loin alors contente toi
d'écrire, d'annoncer et de la fermer parce qu'on te
paie pour ça. Maintenant, si tu désires être ma
coépouse, tu n'as qu'à me dire. Dégage d'ici !
Elle me lance un regard torve et s'éloigne. Je
quitte la salle de sport énervée.

20 heures précises, je pars dîner avant de revenir


me mettre au lit. Je prends un livre la grève des
bàttu de Aminata Sow Fall.

Plongée au max dans ma lecture, la porte s'ouvre.


Je relève la tête et constate que c'est mon époux,
je prends le soin de poser le marque-page et je me
lève pour l'accueillir.

- Bienvenu chez toi mon amour !

- Merci ! Répond-il

Je prends son cartable, l'aide à se débarrasser de


ses affaires. Je lui donne à boire avant de le
conduire à la salle de bains. Je dresse la table eh
oui notre " appartement" comporte un Salon et
une chambre" je finis et le trouve qui sort de la
douche requinqué, il se couche directement.

- Tu ne dînes pas ? Aujourd'hui, je t'ai cuisiné un


délicieux mets. J'ai voulu rentrer en cuisine.
- C'est forcé ?

Qu'est-ce que j'ai dit pour recevoir cette réponse ?


Ok, il est de mauvaise humeur, je crois, je n'en fis
pas donc cas.

Il se couche alors que je quémande un câlin. Il me


manque. J'ai besoin de sa chaleur, je ne veux pas
qu'on fasse l'amour, je sais qu'il est fatigué, je
veux juste rester dans ses bras.

Je viens recueillir ses lèvres dont je n'ai pas eu


droit depuis des mois.

- Emlyn mes lèvres ce n'est pas des bonbons, je


suis exténué. Dors s'il te plaît et éteint la lumière,
j'ai rendez-vous tôt.

Il m'a refroidi. Je le regarde qui dors déjà et je


viens en faire de même. Après tout que pourrais-
je faire d'autres ?

***

Quelques rares fois, nous prenons le petit-


déjeuner tous ensemble et c'est ce qui est au
programme aujourd'hui. C'est vêtu d'une jolie
taille basse en Bazin que je rejoins la salle à
manger.

Toute la famille de Badra est attablés. Il est l'aîné


des enfants et à deux sœurs. La benjamine est ce
que je qualifierais de très impolie, c'est même peu
de le dire. À part trainer sur les réseaux sociaux
comme ce qu'elle fait actuellement à table, elle
passe son temps à ouvrir sa bouche pour en sortir
des propos peu courtois. Quant à la cadette, elle
ne m'a jamais adressé la parole et je m'en fous,
son passe-temps préféré, c'est voyager je suis
d'ailleurs étonnée de la voir ici ce matin.

- As-salamu alay-kum wa rahmatu-l-lah, salué-je


poliment.

- Salam touki neu. Reudeu crayon melni poupée


vietnamienne yoyou ak solou rek nga fi néké. Pour
iow seuy podium de défilé le ? Iow dé takho gnouy
wo jiguene seuykate. Do seuykat billahi dieg bou
périmé nga. Da ma hamoul sakh lou Badra guiss ci
iow. Tchim ma la bagne ! Solou ak simbi rek tchim.
(Salam a voyagé. Tout ce que tu fais dans cette
maison, c'est tracé tes sourcils, on dirait les
poupées vietnamiennes et porter des habits. Tu
crois qu'il foyer est un podium de défilé ? En tout
cas, ce n'est pas à cause de toi qu'on accorde aux
femmes les mérites d'une bonne épouse. Tu n'es
pas une épouse, tu es une grande dame périmée,
je ne sais même pas ce que Badra t'a trouvé.
S'habiller se déshabiller seulement).

La sœur du défunt père de Badra. Elle est la seule


personne du troisième âge ici en d'autres termes
la seule autorité. Cette famille ne m'a jamais aimé
seulement que Badra ne leur a pas laissé le choix.
En plus de subir les foutaises de mon mari, je subis
sa famille.

Je me serre sans lui répondre. Je l'ai toujours


respecté, mais un jour, je craquerais et je sens que
ça arrivera plus tôt que je le pense.

- Badiene iow tamitt (toi aussi) vas-y mollo quand


tu regardes cette chose, elle peut être femme au
foyer ? Peut-être qu'elle est bonne au lit, c'est
pour ça que Badra s'est borné ! Je vous ai toujours
dit que dans le mannequinat, on se prostitue, c'est
ce qu'elle était, annonce la petite sœur de mon
mari.
Je lâche ma fourchette et la fixe choquée de ce
que je viens d'entendre et le pire, c'est mon mari
qui étouffe un rire.

La gamine de 18 ans parle de mes prouesses au lit


tout en me traitant de prostitué moi la femme de
son grand frère ?

Wa mane, je rêve ? J'ai mal entendu ? Diantre non


mais à quel moment elle a crû qu'elle pouvait me
manquer de respect comme ça ? Si je laisse passer
c'est que je ne suis pas la digne fille de mon père.

Je prends la carafe de jus pour la renverser sur elle


avant de lui flanquer une gifle phénoménale
comme sa joue est mouillé ça résonnera bien dans
sa mâchoire. Sous le regard choqué de tous
seulement que la seule à être toujours choquée,
c'est moi. Je la relève d'une main de sorte à ce
qu'elle me regarde droit dans les yeux.

- Si tu es mal éduquée, sache que ce n'est pas avec


moi que tu auras ton diplôme d'impolitesse et ce
n'est sûrement pas chez moi que tu feras ton
stage. Je ne suis pas ta camarade ma petite sœur
et plus âgé que toi et à chaque fois que tu
t'amuseras à me manquer de respect, tu goûteras
encore et encore à l'effet de ma main sur ta joue.
Petite peste mal éduquée ! Va chercher celui à qui
tu as donné ta virginité au lieu de parler de
prostitution parce que tu représentes
parfaitement ce mot en te livrant gratuitement au
plus beau. Impolie ! Martelé-je avant de lui
flanquer une deuxième gifle.

- Wa yene li Lane la ? Badra sa diabar mo segne


mbedj sama dôme ni ? Loumou fi wakh Lou ay ?
Sadio dangua beugeu woné né jiguene nga ? Kay
door ma. Kay gnou defanté.
(Mais dites moi, c'est quoi ça ? Badra ta femme a
osé gifler ma fille comme ça ? Qu'a t'elle dit de
grave ? Sadio, tu veux nous prouver que tu es une
femme ? Vient me frapper, vient, on va se
mesurer.)

- Bon sang Emlyn, c'est quoi ça ? Soit un peu sage


bon sang elle n'a que 18 ans, c'est une petite fille
elle ne prend pas conscience de ses mots,
s'interpose Badra.
- Ah donc dans vos réunions de famille, c'est ce
que vous vous dites ? Qu'elle est une petite fille ?
Une petite fille qui se maquille comme si elle allait
à un carnaval. Une petite fille qui roule une
voiture, une petite fille qui va a des fêtes et qui est
à l'Université. Quand elle ouvrait sa bouche elle ne
savait pas qu'elle était une petite fille ? Une petite
fille qui parle de mes prouesses au lit ? Les petites
filles sont à la maternelle et non a l'Université.
Couvez la comme vous voulez ça n'engage que
vous, mais gare, gare à elle, qu'elle n'ose pas,
qu'elle n'arrive même pas dans mon périmètre
parce que si elle est impolie moi, je vais la régler
comme une horloge. Dina droit melni talli bou
amoul virage ni rond point. N'importe quoi ! Et toi
Badiene, je ne m'attarderai jamais à te porter la
main, car si tu ne connais pas ton âge moi, je sais
que tu as 63 ans et je te comprends, c'est le
manque d'affection qui te rend aigris. Tu es juste
jalouse sa you ma solo nga may hélou wanté sa
adouna hélou yi yeup meunoul diekhal sama tarr.
Badiene dou ma sa morom dou ma sa promotion.
Mane dieg bou saff limong la dama forokh toll
soma lalé rek ma safal sa adouna si lou mou
gueneu mété, soy dem bataille hamalni mane
guerre la dieum. Bayima ma bayila, diokhma tieur
ma diokhla sa wala. Bo ko menoulé fo ma wowé
ma fek lafa. Wa salam. !
(Tu es simplement jalouse. À chaque fois que je
m'habille, tu me regardes mal, eh bien saches que
malgré tes milliers de regards incendier, tu ne
pourras jamais tarir mon charme. Tante, je ne suis
pas ton égal ni ta promotion. Laisse-moi et je te
laisse si tu ne peux pas où tu me cherches, je t'y
retrouverais.

- c'est ça une première Dame ? Nitt kou sauvage bi


? Tchiey Sénégal massa. Kay niou defanté, solna
culotte parena kay !
( Une sauvage comme ça ? Viens, on va se
mesurer, j'ai porté ma culotte je suis prête!)

Elle se met en position de combat alors que je la


regarde faire son cinéma sans ciller.
Pathétique et sinistre femme âgée.

Je prends un croissant et quitte leurs salles pour


manger ailleurs sous les cris injurieux de Badiene
Aby.

Elle, je l'attends au carrefour elle aura bientôt sa


dose avec moi, j'en ai marre d'elle.
N'importe quoi !

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CHAPITRE 2

Ndeye Binta Thioune,

Je sors du manoir afin de les rejoindre. J'ai


prétexté un rendez-vous avec une cliente pour ne
pas éveiller les soupçons de mon amie. Je
m'engageais dans cette mission sans savoir que je
me ferais une amie, une sœur qui me coûterait si
chère. J'espère que le jour où elle apprendra tout,
elle ne m'en voudra pas.

Une horrible voix me hèle dans le couloir.

- Fo dieum ?
(Tu pars où ?)

- Dama la améle ?
(Je te dois ?) réponds-je.
- J'ai hâte de te foutre hors de chez moi. Ta
présence ici m'exaspère, ton amitié avec ma
femme, m'exaspère, ta figure m'exaspère, pour
faire plus simple, tu m'exaspères !

- Oh, mais je t'annonce officiellement que moi, tu


ne m'exaspères pas, je te déteste ! De tes racines
de cheveux jusqu'à tes orteils. Si ma présence
t'exaspère tant, bah meurs, parce que tu vas me
supporter encore et encore, je vais vivre ici,
mourir ici, y pousser même des fleurs et ce, tant
que mon amie sera auprès d'un salaud comme toi.

Il me pousse violemment sur le mur avant de me


serrer le cou. Je tente de me défaire de sa poigne.
Son regard de pervers sur mon corps me donne
envie de vomir. Je n'ai jamais détesté quelqu'un
comme je le déteste lui.

- Tu es belle, tellement, mais rebelle. Pourquoi tu


t'entêtes à t'accommoder d'un simple titre d'amie
de la première dame ? Tu pourrais être ma
maîtresse.

Répugnée, je lui lance mon poing dans son ventre,


avant de le retourner contre le mur. Il ne sait pas
se battre ce pauvre con. Moi, j'ai suivi un
entraînement excessif à cause de mon boulot qui
l'exige.

- Beuss bo dioumaté dima diay sa yeufou say sayi


damalay diongual.
(Le jour, tu te trompes encore pour jouer au
pervers avec moi, je vais te circoncire.)

- Soma diongualé, sa xarite lorr.


(Si tu me circoncis, tu détruiras ton amie.)

- Lorr na bou yague ndax yow do goor sa toubey


mo rey rek sinon dara amoussi. Domaram !
( Y a longtemps qu'elle est détruite parce que tu
n'es pas un homme, c'est seulement ton caleçon
qui est gros sinon y a rien dedans.)

Je ramasse mon sac et pars alors qu'il éclate de


rire derrière moi.

Chaque mois, je viens faire le point avec eux. Je


salue tous les collègues d'autres me gratifient d'un
sourire d'autres m'avoue que je leurs manque ce
qui est réciproque d'ailleurs.
Arrivée devant son bureau, je toque deux fois
avant d'ouvrir. Il est là, assis magistralement sur
son fauteuil. Il est dans son élément, dans son
environnement, il maîtrise tout et gère tout. Au-
delà d'être mon chef, c'est un grand frère pour
moi et pour tous ceux qui sont à son service. C'est
l'homme le plus doux et gentil que je n'ai jamais
connu, toutefois avec toute sa gentillesse quand il
est fâché ce n'est pas du tout bon.

Je tourne la tête et aperçois l'autre. Je sais qu'il est


particulièrement pressé que je lui donne de ses
nouvelles.

- Enfin, tu es là ! Me presse mon collègue.

- Ce n'est pas de ma faute, vous savez que notre


Dakar grouille d'embouteillage, Lou bess ? (Quoi
de neuf ?)

- C'est à toi qu'on doit demander, parle-moi vite,


me presse-t-il alors que mon chef me fixe l'air de
me demander si je vais bien. Je le rassure d'un
regard et m'installe face à eux.
- Bon, la situation est toujours au statut quo;
Badra est toujours le même. Il n'a pas encore fait
la moindre incartade, ce type est tellement malin
qu'il...

- Ce type ne m'intéresse pas ! Pour l'heure, je veux


savoir comment elle va, me coupe mon collègue
Sadikh alors que mon chef ne parle toujours pas.

- Sadikh une chose avant une autre, laisse la


terminer s'il te plaît, l'interpelle le chef.

Il se renfrogne en tapant du pied.

- Emlyn va bien, enfin physiquement ça va,


moralement, vous savez hein avec un mari comme
ce porc, on ne peut pas aller bien. C'est une plaie.

- Nous devons changer de stratégie, les choses ne


changent pas depuis ton intégration. Il faut que je
prenne les choses en main, le temps presse,
s'exclame le chef.

- Changer de stratégie ? Et que comptes-tu faire ?


Nous devrions gérer cette mission avec sang-froid,
reprend Sadikh. Je respecte ton autorité, mais
réfléchis à ce que tu veux faire, car la personne la
plus importante pour moi est auprès de ce foutu
président de pacotille. Je vous le jure que j'ai
envie de le tuer et de jeter son corps à la mer, il
échouera quelque part, là-bas, dans un autre pays
ainsi, nous serons débarrassés de lui.

- Et après, tu iras en prison comme un prince, le


charrie le chef. Faut apprendre à être plus
intelligent et stratège tes pulsions ne te mèneront
à rien, à partir d'aujourd'hui, je prends les choses
en main et toi Ndeye, il est temps que tu quittes le
manoir.

- QUOI ?! Nous nous insurgeons.

- Je ne peux pas laisser Emlyn seule là-bas, elle est


mon amie !

- Depuis quand tu discutes mes ordres ?

Je souffle, acculée. Ce qu'il me demande est


difficile, elle n'a que moi comme amie.

- Que comptes-tu faire ? Le questionné-je.


- Ouvrir moi-même les yeux à votre Emlyn, elle
dort trop, il est temps que la princesse se réveille
de son long sommeil répond-il placidement. Je
prendrai le taureau par les cornes et le lion par la
crinière. Dormez tranquillement le maître entrera
en jeu

Moi et Sadikh, nous échangeons des regards,


craintifs de ce qu'il sera capable de faire.

***

Emlyn Sadio kâ,

Aujourd'hui, j'ai eu droit à la visite de ma petite


sœur. C'est la seule famille qui me reste. Elle n'a
connu notre mère, car cette dernière a rendu
l'âme en lui donnant la vie. Mon père s'est occupé
de nous financièrement sauf qu'il n'était jamais là
vu les occupations reliées à son titre. On avait
droit à des nounous. Notre père était un homme
politique. Il s'est suicidé nous laissant seules avec
sa mère qui elle à son tour est morte un matin, on
est entré dans sa chambre et on l'a retrouvé
morte.
J'étais ce qu'on appelle une gosse de riche et
Badra était un pauvre. Aujourd'hui, tout est
inversé, c'est lui le riche moi la pauvre. Mon père,
à quelques mois de sa mort, a été accusé de
fraude contre l'État. Des preuves étaient contre
lui, ils ont dit qu'ils s'étaient suicidés pour ne pas
aller en prison, mais je n'y croyais pas. Au-delà de
son emploi du temps chargé, c'était un père
aimant, exemplaire et c'était un religieux.

Je me rappelle quand l'état avait commencé à lui


arracher ses biens, il m'avait regardé dans les yeux
et m'avait dit «un complot je subis, mais le sort du
karma subira celui derrière ce complot. J'irai en
prison, je deviendrai pauvre, cependant, je reste
fière, car j'ai toujours mes plus grandes richesses
toi et ta petite sœur». Ce jour je prenais
conscience de l'ampleur du problème quand
chaque jour au réveil notre maison se vidait de ses
biens jusqu'à ce qu'un matin notre père vienne
nous ordonner la voix enrouée de ne prendre
qu'un sac à dos qu'on allait chez grand-mère.
Devant la porte de chez ma mémé, je sentais que
je ne le reverrai plus, je pleurais, je m'accrochais,
je lui disais de rester avec nous bien au chaud chez
mame sauf qu'il m'avait répondu qu'il avait des
dossiers à récupérer à la maison et qu'il
reviendrait. Avant de partir, il avait remis à sa
mère une pile de dossiers et il est parti, alors que
sa mère pleurait usant de son voile pour recueillir
ses larmes. Derrière lui, il nous avait laissé à
jamais moi et ma petite sœur à qui je tenais la
main tout en lui criant de revenir. Je ne voulais pas
qu'il parte, je sentais un nœud dans mon ventre et
j'avais raison.

Le lendemain, j'ai vu à la télé l'annonce de la mort


de mon père. J'étais au bord du précipice, j'étais
anéanti. Je ne comprenais rien. Toute ma vie
défilait devant moi, je me suis retrouvée orpheline
et tout n'était que le commencement ; ma grand-
mère la seule famille qui nous restait a été tuée
alors qu'on était à l'école. Ce jour ayant chacune
une sucette en main l'on se pressait pour aller
manger le bon thiebou Diaga de mame qu'elle
nous avait promis ce jour. Mais on ne savait pas,
on ne savait pas qu'on ne la reverrait plus, qu'il n'y
yaurai ni mame en vie ni son bon thiebou diaga
dont on raffolait, ni même l'ombre de son beau
visage qui nous rappelait tant notre père. Nous
étions plus que deux, seules et sans repère. À 15
ans, j'étais obligé de comprendre, d'être forte
pour ma petite sœur, car nous deux anéanties, il
n'y aurait eu personne pour réconforter l'autre,
alors j'ai pris ça comme le cours de la vie.

- Emy, tu es perdue dans tes pensées ? Loy khalate


ba khalate beugeu la woneu ? Franchement, je ne
te comprends pas, tu as une vie de rêve, une vie
de princesse, mais où on te voit, tu es en train de
réfléchir, la mine désespérée comme si la vie te
dégoûtait. T'es vachement chiante à être comme
ça. Arrête de te couper les cheveux en quatre. Vis,
va faire du shopping à Dubaï, New York, paris
n'importe où après tout, tu es la femme du
président en d'autres termes la première dame.
C'est quoi avec toi ? Avec de l'argent, on rayonne
alors arrête de te comporter comme une
désespérée.

Ma sœur est un bébé gâté qui a tout eu dans sa


vie. Je l'ai beaucoup materner vu notre passé.
Mais je crois que j'aurais dû tempérer, je n'aime
pas du tout ce que je vois. L'image d'une femme
cupide, et envieuse.

- Saïda, chante si tu veux, danse si tu veux,


feuillete des magazines, mais n'ouvre pas ta
bouche pour parler de ce dont tu ne sais rien. Je
t'en saurai gré !

- Puf ! À 30 ans, tu es rabat-joie, tellement que ça


m'ennuie de venir ici, marmonne-t-elle.

- En même temps, tu n'es pas ici pour simplement


voir mon beau visage, tu es ici pour que je te
donne de l'argent. Alors arrête de me faire chier.
Si tu ne sais pas tenir ta langue, coupe-la. Je ne
suis ni ton égal ni ta copine avec qui tu jouais à la
marelle.

Je la toise d'un regard torve alors qu'elle lève les


mains en l'air signe de paix.

- Et tes études ? Demandé-je.

- Mes études iraient comme sur des roulettes si tu


m'avais emmené les poursuivre en Europe.

Notre grand sujet de dispute. L'envoyer en Europe


serait ma plus grande erreur ; je ne l'aurais plus
dans ma ligne de mire. Elle est capable de se
métamorphoser oubliant ses valeurs et son
éducation. Saïda n'a que 20 ans et c'est une
grande immature doublée d'irresponsable.

- Pourquoi je t'enverrai là-bas ? Pour que tu te


vendes au plus offrant ? Pour que tu couches avec
tout le continent européen ? Cherche un travail et
paie tes frais de voyage. Si tu veux voyager, ne
compte pas sur moi.

- Tu es mauvaise, nous sommes sœurs, mais


regarde comment tu me traites. J'en viens même
à me demander si tu me considères comme ta
sœur tellement que ton attitude démontre autre
chose. Tu considères plus cette fille que tu
appelles meilleure amie que moi, elle vit ici, tu
partages tout avec elle alors que moi, tu refuses
de me donner certains privilèges.

Que je ne l'aime pas ? Rire ! Saïda est ma seule


famille, je l'aime plus que ma propre vie. Et si je
suis si rude avec elle, c'est uniquement pour son
bien, car je flaire le genre de personne qu'elle
risque de devenir si je ne tape pas dure sur le fer.

- Je t'aime Saïda, tu es ma sœur, comprends que


mon amour pour toi doit t'être bénéfique au lieu
de t'être destructrice. Comprends par là que par
amour je ne peux pas tout te permettre.

- Dioxma li ma fi indi wakh bi yem fi.


(Donne-moi ce que je suis venu chercher que la
causerie s'arrête là.). J'en ai marre d'être là ! Tu es
toujours là en train de faire la morale, je veux
partir, fais vite !

- Tu devrais arrêter de lui donner de l'argent pour


qu'elle sache qu'on doit tout à la personne qui
nous nourrit. Dafa rew ba neup, (elle est pourrie
d'impolitesse.), intervient Ndeye.

- Sama rewandé sa gatt nekousi. Togal fi melni


yorwankate. Li dou sarakh dou yallah takh,
warefou makk la konn Guenési sa lamagne.
(Mon impolitesse ne te regarde pas. Reste là, on
dirait une mendiante. Ce n'est pas un sacrifice
qu'elle me fait, ce n'est pas non plus à cause de
Dieu, mais son devoir d'aînée, alors enlève ta
bouche dedans.)

Ndeye se lève, refait son foulard et se positionne


devant ma petite sœur. Je suis fatiguée de tout
ceci, c'est chaque fois le même scénario entre les
deux et c'est toujours mon nom qui se retrouve au
milieu.

- Yorwankate la waw nangouna wanté mane sa


makk souma defaralé dara damakoy guereum,
nianalko, di ko sante, ndax gorr la, deretou gorr
moy daw sama yaram. Wanté iow do nitt kou
bakh, bi nga guisoulé ndeye guissoulo baye ki tokk
mo la matonne ndeye matonne la baye, konne
manone nga diaye rewandé fenene foudoul fi. Ki
sou la newone sakh kay fone sama tank nga warra
daw nieuw deff ko ndax bo solo môme la, bo léké
môme la, bo egué fi ci sa diang môme la, bo
doyeni tay bay sole ay tchiapa di diay rewandé
beugeu woneni egue nga môme là. Sans mome do
touss na lerr sa bopp bou ndaw bi, mane ngay
taxé yorwankate d'accord wanté yorwankate bouy
liguey la tchim.
( Je suis une mendiante oui, j'accepte,
contrairement à toi, moi quand ta sœur fait
quelques choses pour moi, je la remercie, je prie
pour elle parce que je suis quelqu'un de digne,
c'est le sang des dignes qui coules dans mes
veines, mais toi, tu n'es pas une bonne personne.
Quand tu n'as vu ni maman ni papa, c'est elle qui
les égalait donc ton impolitesse, tu devais le faire
ailleurs qu'ici. Même si elle te demandait de venir
embrasser ses pieds, tu devrais courir le faire,
parce que si tu t'habilles, c'est elle, si tu manges,
c'est elle, si tu es arrivé à ce niveau scolaire, c'est
elle, si tu es devenu cette personne que tu es
aujourd'hui jusqu'à porter des talons à croire que
tu es arrivé, à être impolie, c'est grâce à elle. Tu
n'es rien sans elle, que ça soit clair dans ta petite
tête. Moi, je suis une mendiante ok, mais une
mendiante qui travaille.)

- Tu sais ce qui te fait mal Ndeye ? Aujourd'hui, je


vais te consulter et te donner ton diagnostic. Ce
qui te fait du mal, c'est que tu auras beau
retourné le vent, foudroyé la tempête jamais, je
dis bien jamais tu ne pourras occuper la place que
j'occupe dans la vie d'Emlyn. JAMAIS alors reste la
bonne attrappeuse de sac à main que tu es et moi
sa sœur. Quand chacun connaît sa place, ça évite
les brouhahas. Emlyn mon argent, je ne suis pas ici
pour des leçons de morale d'une profiteuse.

Si lui donner des conseils, c'est lui faire la morale,


c'est qu'elle n'a rien compris. Fatiguée de notre
séance de dispute, je lui donne 200.000 pour son
loyer, ses factures. Elle me les arrache et sort sans
un au revoir ni un regard tendre envers sa sœur
que je suis.

Je suis habituée.

- Je te jure que si ce n'était pas pour toi que je me


retiens, j'allais frapper cette fille jusqu'à changer
la couleur de son teint.

- Tchiey Ndeye Binta, violence, toujours violence


xana temps guerre mondiale nga dioud ? Sa derett
tangna torop. Sheut ! ( violence toujours violence
tu es née pendant la guerre mondiale ou quoi ?
Ton sang est trop chaud.)

Je me lève pour rejoindre mon mari dans son


bureau, ignorant mon amie. Depuis deux jours, je
ne l'ai pas vu.

Cette maison est tellement grande qu'on peut s'y


perdre. Ça m'a fatigué dans les débuts. Quand
j'arrive devant la porte du bureau, elle n'est pas
vraiment fermée.

- Elle nous causera des soucis, entendis-je.


De ma position, je vois simplement mon époux
assis sur son siège, je n'arrive pas à voir qui est
son interlocuteur.

- Mais que veux-tu enfin ? La principale est morte


et tu sais combien ça m'a détruit que veux tu de
plus ? Vous me faites chier, toi principalement tu
me fais chier. J'ai tout sacrifié, tout et tu sais
qu'elle était ma vie, aujourd'hui, je me retrouve
condamné et seul. Je suis malheureux alors ne
viens pas me faire chier !

- Eh bien tu n'as pas encore chier cher ami. Je vous


avais dit qu'un problème on le règle à la racine
sinon il nous rattrapera des années plus tard et
c'est ce qui est exactement en train d'arriver. Elle
sait beaucoup, elle était complice avec sa mère.
Merde ! Jure celui que je ne connais pas en tapant
sur la table.

De quoi parlent-ils ?

- Si j'ai tardé, c'est parce qu'on était en pleine


campagne, répond Badra.
- Campagne de mes fesses oui ! Ce n'est pas la
raison et tu le sais ne sois pas lâche au moins
quelqu'un a réglé ce problème vu que tu en étais
incapable mais pour ce qui en est de sa mère tu
vas devoir agir.

- Oui et puis quoi ? Toutes tes affirmations sont


vraies oui et donc ? Tu sais que je n'aurai jamais
permis qu'on touche à une seule de ses cheveux,
tu sais très bien ce qu'elle représentait et continue
de représenter pour moi. Comment aurais-je pu te
laisser mettre tes menaces à exécution si
facilement ? Feula mon mari.

- Eh bien, tu n'as plus le choix. Tu n'es pas seul


dans cette histoire si elle capote nous nous
retrouverons tous à terre. Alors arrête de réfléchir
avec ton cœur et règle ce problème. Je te préviens
Badra, si par votre faute, je perds tout, je te tuerai
et je ne serai pas la seule personne à tirer sur ton
cadavre.

Tuer mon mari ? C'est qui ce malade ?

- Comprends-moi, elle est morte et je...


- Oh ta gueule ! Je suis aussi passé par là avec
Fatou, mais je devais faire un choix et entre elle et
mes ambitions le choix a été vite fait. Aujourd'hui,
je vis avec alors il est temps de prendre le taureau
par les cornes. Moi, je te parle en tas qu'ami,
bientôt, tu te retrouveras acculé par tous les
membres.

Badra le fixe un bon moment déglutissant


plusieurs fois avant de prendre son téléphone et
de le porter à ses oreilles. Je remarque qu'il a
beaucoup de mal à le faire, ses mains tremblent, il
soupire respire.

J'ai peur de comprendre. Mon mari, est-il en train


de parler du meurtre d'une personne ? Je tombe
des nues. Au lieu d'entrer, je retourne dans ma
chambre prestement encore sous le choc. Je
m'assieds au sol dos contre le lit. J'ai peur de
n'avoir pas bien compris. J'espère sincèrement
qu'il n'est pas ce que je pense actuellement.

Putain, je déteste cette vie, j'ai plongé tête


baissée croyant que rien ne changera que l'amour
me sauvera sauf que je me suis leurré et j'ai bien
peur de la suite.
- Son excellence..., Je lui lance un regard noir.
Pardon Emy, le président vous demande à son
bureau, m'annonce ma première domestique.

Son invité est-il déjà parti ? J'espère parce que


j'aurai vite un haut-le-cœur.

- Tout de suite !

Elle part et je rentre dans la salle de bain italienne,


histoire de m'éponger le visage, je ne veux pas
paraître suspecte.

C'est donc d'un pas assuré que je rejoins son


bureau.

- Tu voulais me voir ?

- Oui ! Pour t'informer d'un changement dans ta


garde rapprochée. Ton garde rapproché numéro
un a été changé, il sera à mes côtés désormais.

Et dire qu'il m'a appelé pour ça. Je m'en fiche. Si


seulement il savait que chaque soir, je prie pour
ne plus vivre tout ça.
- Il s'agit de mon garde, je devais en être informé
au préalable.

Je dis ça juste pour la forme sinon je le répète je


m'en fou.

- Emy, je décide, tu obéis.

- Et moi, je commence à en avoir marre de toi. Je


ne suis pas ta putaine, ni ton employé, encore
moins ton peuple, je suis ta femme, celle que tu as
enlevé d'une famille pour déposer chez toi au cas
où monsieur l'aurait oublié alors arrête de me
traiter comme une chose de la plus grande
insignifiance.

- Que des bêtises ! As-tu une famille toi ? Quand je


t'ai connu, tu trimballais ta petite sœur partout
comme un sac à main. Écoute tu es plus belle
quand tu te tais ! Merci. Je disais qu'un nouveau
garde sera à ton service le lundi. Et, ah, je t'ai
apporté un bijou de chez Cartier, tu le trouveras
dans ta chambre.
Ses paroles me firent l'effet d'une lame dans ma
chair, je n'ai pas choisi d'être orpheline, je n'ai rien
décidé. Rageusement, je me lève.

- Va chier avec ton bijou ! Tu peux te le mettre là


où je pense ! Je préfère être orpheline que d'avoir
une famille comme la tienne, un clan d'hypocrites
et de vaniteux. Vous n'êtes rien, juste des gens
que la richesse a surpris. Salaud !

Je sors prenant le soin de claquer la porte. C'est


moi que vous venez de voir en colère. Au diable le
respect pour son mari lui, il ne me respecte pas.
J'en ai marre qu'il m'achète toujours avec des
bijoux, je veux de l'attention, du respect et de la
considération ce n'est pas trop demandé quand
même.

- Reviens ici Emlyn Sadio Kâ, je n'avais pas fini de


te parler. Arrête tes petits caprices de petite fille
pourri gâtée et comporte toi comme la première
dame que tu es.

Je me retourne avec véhémence.


- Me comporter comme la première dame ? Oh,
mais c'est ce que je fais depuis six putains
d'années. Je t'ai rencontré alors que j'étais encore
dans la fleur de l'adolescence, tu m'as épousé à
mes 24 ans. Je me trimbale là et ici rien que pour
te donner une bonne image. Je me comporte bien,
mes dents sont tout le temps dehors encore pour
ton image. Je me réveille tôt et me couche-tard
toujours pour ton foutu image. J'ai abandonné ma
carrière pour toi. Je t'ai soutenu depuis le depuis.
Malgré tout, je me comporte comme la femme
sénégalaise que je suis, je m'occupe de toi, je fais
tout pour tenir mon foyer, mais il me semble que
tu oublies qu'au-delà d'être un président, tu es
mon mari. Tu crois que tes bijoux peuvent
m'acheter ? Badra, je suis née avec une cuillère en
or dans la bouche. Contrairement à toi, la richesse
ne m'a pas surprise. Même si aujourd'hui, je ne
suis plus riche, je veux non, j'exige que tu me
respectes et que tu te comportes avec moi comme
un époux et non cette personne amorphe que tu
deviens.

- Tu te rebelles à ce que je vois. Tu n'étais pas


ainsi, tu étais douce et compréhensive.
- La rébellion d'une épouse commence là où le
foutage de gueule et l'irrespect de son mari
commence.

Bam

Il vient de me gifler. Je m'attrape la joue en le


fixant horrifiée. Cet inconnu que j'ai en face de
moi. Ce Badra n'a rien avoir avec l'homme que j'ai
aimé. Celui-là est un inconnu et non Badra
l'étudiant, le gentil homme qui m'a séduit.

Je lui lance un regard de dégoût et pars pleurer


dans ma chambre suivie de ma première
domestique qui me console.

Je déteste cette vie !

***

- Son excellence ce matin, vous avez une


rencontre avec les chefs coutumiers. Monsieur
demande à ce que vous soyez habillé en grand
boubou pour montrer aux yeux de tous que le
couple présidentiel tient à ses valeurs. Il demande
à ce que vous soyez prête à 9 h et bien sûr un
retard d'aucune minute ne sera toléré, me lit mon
assistante.

- DÉGAGE !

Elle me fixe toujours avec insolence !

- Je dis de dégager ! Dégage avec ta voix de


chèvre, tu me brises les oreilles. Dégage, étouffe
toi avec ton crachat. Vous me saoulez, j'en ai
marre !

Je dégage tout ce qui se trouve sur ma coiffeuse et


tombe à terre les larmes accompagnant mon
chagrin.

Elle hausse les épaules et sort. Je la déteste. Elle


est comme un robot programmé qui vient chaque
fois me rappeler mes obligations. C'est Badra qui
l'a engagé et me l'a mise sous le nez. Elle
m'insupporte !

Grand boubou pour paraître. Tout ce qu'on fait


doit être pour une raison. Rien que de la comédie
pour berner le peuple.
Ma première domestique me tend un mouchoir et
range mon désordre sans dire mot. Elle sort un
grand boubou en Bazin de couleur bleu foncé avec
des bijoux.

- Tu as une petite amie ? Demandé-je piteusement


à mon valet, toujours assise à terre.

- Oui, répond-il, le regard brillant. Ça se voit qu'il


est amoureux.

- Tu l'aimes, on dirait ?

- Beaucoup ! C'est une fille simple bien éduquée.


Je l'ai connu à l'Université et elle m'a supporté
dans la galère d'étudiants. Tu sais, je veux
l'épouser.

- Moi aussi, j'ai rencontré le président alors qu'il


était à l'Université. Les débuts d'une relation sont
toujours les meilleures périodes après ça devient
n'importe quoi. Mais quoi qu'il advienne, tu te
dois d'aimer ta femme et de bien la traiter. Rien
ne doit avoir plus d'importance que celle que tu es
allé prendre à une famille pour la mettre chez toi.
Un homme ce n'est pas seulement avoir un pénis,
mais bien d'autres éléments compte. Qu'est-ce
que tu voulais faire plus tard ?

- Je voulais être médecin. Ma mère est morte d'un


cancer du foie. Nous n'avons rien pu faire pour
l'aider, car comme on le dit, c'est une maladie
pour les riches. Quand on l'envoyait à l'hôpital, on
nous ramenait à la maison. Mon père et moi
avons dû la regarder s'éteindre à petit feu. Cette
impuissance qu'on ressent face à la maladie
combinée à la pauvreté est terriblement
douloureuse. La mort de ma mère m'a fait mal,
mais le fait de n'avoir pas pu la soigner m'a plus
anéanti, je me suis donc promis d'être médecin
pour aider les plus démunis. Mon rêve, c'était
d'ouvrir un hôpital pour pauvres. Mais bon, on ne
réalise pas toujours nos rêves.

C'est triste. L'état de nos hôpitaux n'en parlons


pas. Et mon mari ne fait rien pour y remédier.

- Tu peux toujours retourner à l'école. Enfin, je


peux t'y aider.

- Euh Emlyn, tu ne sais pas ? Fit ma première


domestique
- Savoir quoi ?

- Pour travailler ici, on signe un contrat. Et dans ce


contrat stipule que tout ce qui se passe ici ne doit
pas être relayé ça, c'est normal. Mais il est aussi
mentionné qu'on doit faire une croix à nos études
et à d'autres activités. Si on travaille ici, on ne doit
pas avoir un commerce dehors. On ne doit aspirer
à rien d'autre à part servir le couple présidentiel.
Et on ne peut quitter ce travail qu'en cas de
maladie grave et ou quand le président n'est plus
au pouvoir. Pour l'heure, nous sommes
condamnés. Savez-vous que les employés se
promènent tous avec des micros ? Les gardes
surveillent nos faits et gestes. Nous n'avons pas
vraiment de liberté souvent, je regrette de m'être
aventuré dans ce travail. Ma famille que je n'ai pas
vu depuis maintenant un an me manque.

- Vous êtes sur écoute ? Ce qui veut dire que...

- Non ne vous en faites pas. Le président ne


permet pas que les gardes sachent ce qui se passe
dans votre chambre et donc nous deux qui
sommes vos plus proches serviteurs n'avons pas
de micro.

C'est quoi ce charabia. Bon Dieu, je dormais tout


ce temps ou quoi ? J'ai l'impression d'être dans un
sommeil où je viens de me réveiller. Je commence
à voir des choses que je ne voyais pas.

- Je suis sincèrement désolée pour vous ! Si


seulement je pouvais faire quelque chose. Hélas,
je n'ai pas ce pouvoir.

- Pas grave, on s'habitue ! Aller, venez que je vous


prépare.

Prête, je rejoins la voiture noire aux vitres blindées


direction le palais. Les gyrophares et les autres
véhicules nous escortent. Le peuple est sûrement
informé de notre sortie. D'autres brandissent des
affiches, je comprends qu'ils sont fans de mon
mari, d'autres brandissent des pancartes pas du
tout content de lui.

Les gens sont tellement agglutinés autour de nous


qu'on n'arrive pas à avancer facilement. Des tapes
sur la vitre attirent mon attention. Une vielle
femme en larmes tape frénétiquement sur la vitre
criant des mots que je n'arrive pas à entendre.
Même si je risque de me faire gronder, je baisse la
vitre par instinct.

- Assassin, il l'a tué ! Assassin, Ray nako ! Sama


adouna diexna Dieyna sama dôme.
( Il l'a tué, ma vie est finie, Dieyna mon enfant.)

Mon mari remonte la vitre en colère pile au


moment où la voiture démarre.

- Tu es stupides ou quoi ? Tu baisses la vitre et si


on nous tirait une balle ? Parfois, tu es vraiment
conne, bête comme tes pieds non mais oh !

Il dégaine son téléphone et le porte à son oreille.

- Sa mère sait tout. Occupe-toi en et surtout


fouille tout son appartement pour t'assurer qu'elle
n'a rien gardé contre moi. Je demande un travail
professionnel ne me déçois pas.

Elle accusait mon mari de meurtre et avec ce que


je viens d'entendre, ajouter à ce que j'ai entendu
hier à son bureau, j'ai peur, peur de faire face à la
réalité. Ce n'est pas vrai mon Dieu ! L'homme à
qui je suis marié depuis 6 ans. L'homme que je
fréquente depuis mes 17 ans, l'unique homme
que j'ai aimé, mon seul petit ami et maintenant
époux est un assassin.

- Quoi tu me regardes pourquoi ? J'ai des cornes


sur la tête ?

Subhanalah !

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CHAPITRE 3

Badra Faye,

Le pouvoir, la suprématie.

Je suis puissant, je suis éminent, je suis à craindre.

J'adore manier le pouvoir que je possède, j'adore


mon fauteuil. Je compte garder ma place
jalousement et le plus longtemps possible.
J'évincerai tout ennemi ou possible rival.

Ce soir, je rejoins la villa secrète pour une


rencontre avec les miens.

Les véhicules luxueux décorent le parking. Un


portier m'ouvre et j'ouvre la démarche suivie de
mon garde du corps, celui qui fait mon sale
boulot.

Ici on entre pas n'importe comment.

Une calebasse contenant un liquide rouge est


posée. J'y plonge mes mains et trace une marque
sur mon front. Je récupère le ruban rouge que je
passe autour de mon cou.

J'utilise ma carte d'accès et pénètre l'intérieur


richement décoré.

Tous ceux qui sont ici présents sont comme moi,


des hommes de pouvoir. Entre autre, des
entrepreneurs, des hommes politiques, des
médecins, des hommes de loi, des mafieux, la liste
est longue...
Ensemble nous faisons partie d'une secte appelée
les trois p (pouvoir, puissance, patrimoine).

Chaque P contient des sacrifices et quand tu veux


les trois, il faut payer le prix.

La présidente de tout ceci monte sur l'estrade.


Une grande dame crainte de tous. Elle est
puissante, respectée et admirée. La reine, c'est
son titre dans ce monde, elle fait et défait qui elle
veut et quand elle veut. Nous n'avons jamais vu
son visage, elle porte toujours un masque.
Son identité restera toujours un mystère pour
nous.

- Bonsoir mes poulains, je suis ravie de vous


retrouver ce soir pour accueillir notre nouveau
membre. Je demande un tonnerre
d'applaudissements pour Monsieur Gueye.

Nous applaudissons chaleureusement alors que le


dénommé Gueye la rejoint. C'est un jeune homme
d'à peine la trentaine de ce que je vois, Il doit être
un entrepreneur à la recherche de la gloire. Ils
viennent tous pour ça, pour devenir quelqu'un et
avec raison. Qui aime la pauvreté ? Personne. Peu
importe le sacrifice, mon slogan a toujours été :
naître pauvre, mourir riche et j'y suis parvenu. Je
n'ai pas à penser à demain, je vis ma richesse,
mon pouvoir ça me suffit.

Ses filles, comme elle les appelle


affectueusement, vêtus de robe rouge en soie,
apportent un petit bol en argent et une petite
dague alors que du champagne et des petits fours
nous sont servis. La reine prend la dague de son
petit cousin et la tend au nouveau venu, elle vient
prendre le bol et l'attrape. Le nouveau sait déjà ce
qui lui reste à faire, il prend la dague, se fait une
petite coupure et laisse son sang goûter dans le
petit bol sous le regard fière de la reine. Elle en
fait de même liant son sang au sien.

Nous avons tous fait ce rituel. Elle est la mère de


tous, nos sangs sont tous liés au sien.

- Mes poulains comme vous le savez, monsieur


Gueye vient de finaliser son adhésion. Je me dois
de vous parler de lui. Il est un artiste-peintre qui
ne brille pas vraiment malgré son talent. Tout
comme vous, il a besoin des P et vous savez tous
que les possesseurs des trois P aident les
nouveaux arrivants. Chacun se rend service
mutuellement. Les mafieux tuent pour les
politiciens, les politiciens laissent les mafieux
gérer sur le territoire. Les pharmaciens industriel
fabriquent de faux médicaments, la douane laisse
passer, je ne vais pas tout lister l'essentiel à
toujours garder en tête, c'est que nous nous
rendons service et ensemble nous devenons
grand, tout comme le dit le dicton, ce sont deux
mains qui se lavent. Bref, Gueye nous rejoint et
chacun devra lui acheter des tableaux tout en
recommandant ses services à d'autres personnes.
En échange, monsieur Gueye pourra transporter
de la drogue à travers ses œuvres d'art. N'est-ce
pas un deal parfait ?

Nous applaudissons pour consentir. Cette femme


est d'une intelligence terrifiante.

- Puissance, pouvoir, patrimoine, crions nous en


chœur. C'est comme notre cri de guerre.

La petite soirée fait son chemin. Je sirote une


coupe tout en discutant avec des frères quand elle
me prend de côté suivi de son nouveau poulain.
- Badra, je t'envoie Gueye pour te le présenter. Il
te porte un grand respect en tant que président
de son pays.

Mhhhh !

- C'est un honneur pour moi son excellence.


J'espère qu'un jour, je serai comme vous. Vous
êtes parti de rien pour être à la tête de ce pays. Je
vous voue une admiration sans nom. Mes respects
!

J'aime qu'on flatte mon ego. Je suis une personne


égocentrique comme le disent les lambdas et tout
de suite, je bombe la poitrine un sourire
goguenard tirant mes lèvres.

- Merci jeune homme et surtout bienvenu parmi


nous. Vous êtes dans de bonnes mains pour
espérer une grande carrière, la reine est connue
pour son acharnement à élever ses poulains. C'est
une femme remarquable, notez le.
- Oh que de beaux compliments pour mon vieux
cœur. Gueye, tu peux aller voir tout le monde. Je
dois m'entretenir avec son excellence.

Il hoche la tête, fait un acte de vénération et part.


Je la suis.

Elle nous enferme dans sa pièce la plus secrète


avant de s'asseoir sur son trône.

- Badra, je l'ai consulté et d'après elle, une grande


bourrasque s'annonce. Si tu veux l'éviter, elle te
conseille de sacrifier une fleur non déflorée.

- Encore ? Elle devient vraiment gourmande. Ça


fait la septième fleur.

- Hélas, tu dois t'y soumettre, je ne peux pas


négocier avec elle . Et ne soit pas ingrat si tu en es
là aujourd'hui, c'est grâce à elle et à moi. Et ta
femme ?

- Elle va bien ! Réponds-je.

- J'espère qu'elle ne sait rien et que tu la gardes


sous ton œil.
- Ne t'inquiètes pas. Elle ne sait même pas que je
tue, pour elle je suis un saint et elle restera dans le
déni pour toujours. Ces jours, si elle me saoule
plutôt pour que je la baise.

Je vois bien sa détresse sauf que moi, j'adore la


voir en détresse. J'ai épousé la femme que
plusieurs hommes convoitaient. Emlyn était un
grand mannequin doté d'une grande beauté. Son
visage était placardé partout. Elle était le péché
mignon de plusieurs et c'est moi qui l'ai eu.
Franchement, avec ce trésor, j'en ai fait des jaloux
et je continue d'en faire. Ça flatte mon égo de
voire qu'une si Belle femme me demande de
l'attention pour qu'elle puisse exister. Son visage
en forme de cœur ne rayonnera pas d'aussi tôt.

- Ah les femmes, nous sommes toutes pareils. La


frustration sexuelle ne connaît ni première dame,
ni riche ni pauvre, nous subissons tous. D'ailleurs,
tu dois t'occuper de moi.

- Tout de suite !
Eh oui, au cas où vous ne l'auriez pas compris, je
baise cette vieille femme. Tellement que je suis
son poulain préféré. Pour son âge, je la fais
grimper au rideau et cela lui plaît.

J'ouvre sa robe et la fais tomber. Elle porte un


string et des jarretières.

Je viens prendre ses tétons en bouche avant de la


faire basculer sur le lit. La reine n'aime pas les
préliminaires alors je la pénètre franco.

Elle gémit, sort des mots salaces, me griffe le dos


et demande à ce que je lui dise des mots crûs.
Bien évidemment, je me prête au jeu.

Des minutes plus tard nous nous rhabillons.

- La fleur est attendue dans un mois précis, me dit-


elle toujours portant son masque.

- Je respecterai le contrat. Sur ce, je sors et


regagne ma demeure.

Ah, j'adore cette vie.


***

- Badra pourquoi tu ne me touches plus ?

Et ça recommence. Je ne te touche plus parce que


je suis en plein lavement mystique et ce lavement
m'interdit d'avoir des rapports sexuels avec ma
femme pendant 6 mois alors patiente encore. Je
peux le faire avec n'importe qui mais pas avec ma
femme.

C'est la raison, toutefois, je ne peux le formuler à


voix haute alors je soupire bruyamment.

- Tu sais être président ça demande beaucoup


d'efforts, beaucoup d'énergie, je suis fatigué et je
n'ai pas la tête à ça. Comprends-le et arrête de me
saouler, j'ai l'impression d'entendre une
nymphomane, achète toi un vibromasseur.

- Astafirghlah iow badra est ce que sa bopp bi fess


na ? Da melni ndanga am ay bob Marley youy
reggae si sa bopp bi.
(Badra est-ce que ça va bien dans ta tête ? On
dirait qu'il ya des Bob Marley qui y font du
reggae).
- Souma amé ay Bob Marley nga am fouki Michael
Jackson té holal douma sa morom sa kilifeu la,
boulma waxati li !
(Si j'ai des Bob Marley toi tu as alors 10 Michael
Jackson et puis regarde je ne suis pas ton égal, je
suis ton chef de maison, ne me redis plus ça !)

Elle soupire et revient à la charge :

- Ce n'est pas simplement une histoire de jambe à


l'air. Mon mari me manque. Badra ça fait combien
de temps que nous n'avons pas passer un moment
tranquille en couple ? Ça fait combien de temps,
tu ne m'as pas dit, je t'aime ? Combien de temps
que je n'ai pas ton attention ni ton affection ?
Suis-je une plante verte ? Badra qu'est-ce que je
t'ai fait pour que tu me traites ainsi. Lo me terré
bayina, si say ndigeul lay way, mougneul nala, dila
topato, Lou nex si sa khôl ma andeu si. Badra
lanela ?
(j'ai laissé tout ce que tu m'interdissais, je me plie
à tes exigences, j'ai supporté pour toi, je m'occupe
de toi tout ce qui te plaît me plaît, qu'est-ce qu'il y
a ?). Si tu ne m'aimes pas pourquoi m'as-tu
épousé ?
Tu es une plante verte dans ma vie, mais bon ça,
tu ne le sais pas. Pour être là aujourd'hui, j'ai dû
faire beaucoup de sacrifices et tu fais partie de ce
sacrifice, en t'épousant, je me suis privée de ma
pierre précieuse, je te déteste tellement que tu es
fade à mes yeux.

- Au lieu de parler d'affection comme une chatte.


Tu peux m'expliquer pourquoi tu ne fais pas
d'enfant ?

- Big lol ! En même temps, ce n'est pas en me


baisant une fois dans l'année que je vais t'offrir,
une pouponnière, crache-t-elle. Sou faikéténé
ndaga yomb nga waax ko mon guene nga may
yekal say explications you forox yi (si tu es
impuissant, c'est mieux de le dire que de me servir
tes explications bidons enflure !).

C'est ça le problème avec ma femme. J'ai


l'impression qu'elle est bipolaire. Elle peut être
triste un instant avant de se mettre en colère en
un claquement de doigts. Et son langage grossier
ne m'étonne pas. Emlyn parle toujours
grossièrement quand elle est en colère.
- Un spermatozoïde peut produire mille bébés
donc te baisser une fois suffit à te faire tomber
enceinte. Tu es stérile !

Et ne t'inquiètes pas, je teste mon bijou de famille


ailleurs, il marche très bien, merci de t'en
inquiéter. Je pense que la meilleure des choses
que je puisse faire pour assurer ma descendance,
c'est d'épouser une deuxième femme.

- Le diable dort à côté de toi, mais tu l'ignores.


Supporter ne veut pas dire être faible. Essaie et tu
verras que le diable prend des cours avec moi. Le
jour où tu atteindras mes limites, je te jure sur ma
vie que ce jour, je serai pire qu'une diablesse. Tu
posera les genoux au sol pour me demander
pardon. Il y a ce que je te montre et ce qui est
enfoui en moi. Fais attention Badra, je m'appelle
EMLYN SADIO Kâ et si mon côté Emlyn est douce
sache que Sadio est dangereuse. À trop jouer avec
le feu, tu ne te brûleras pas simplement les doigts,
mais tout ce qui fait de toi cet homme que tu es.
En vrai, tu me dégoûte et je maudis le jour où je
t'ai rencontré va brûler en enfer car tu es le roi
des enfoirés. Salopard !
Sur ce, elle quitte la chambre dans sa nuisette
magnifique alors que je ris. Elle est tellement
susceptible.

***

- Son excellence le nouveau garde rapproché est là


! Me fait savoir mon homme de main.

- Fouillez-le bien avant de le faire venir ! Dis-je.

Un colosse vêtu d'un costume noir se fait escorter


jusqu'à mon bureau. Il a le physique requis pour
ce poste et vu la froideur qu'exprime son visage, je
crois que c'est le bon profil.

Oui ce n'est pas le travail du président mais je ne


suis pas que président, je suis aussi un criminel de
ce fait, je préfère moi même faire mes entretiens
quand la structure responsable me présente une
liste.
Ça me permet d'avoir un contrôle sur tout.

Il me salue avec respect avant que je ne l'autorise


à prendre place.
- J'ai lu votre fiche alors je ne vais pas
m'encombrer avec des présentations. En cas de
danger, quel sera votre premier réflexe ?

- Mettre en sécurité la première Dame, répond-il.

- Entre ta vie et la sienne laquelle est la plus


importante ?

- La sienne ! Je dois me battre corps et âme pour


assurer la vie et la sécurité de madame peu
importe les difficultés de la situation qui
prévaudra.

Mmmh, j'aime ça !

- Quelles sont vos trois priorités ?

- La sécurité de Madame, le confort de Madame,


le bien-être de madame son excellence !

Il me convainc de plus en plus.

- Vous savez, son ancien garde était l'un de mes


meilleurs hommes. Il était formé par excellence
pour la sécurité de ma femme. Mais vous, avez
vous cette capacité où même plus ? Êtes-vous le
meilleur ? Pourquoi devrais-je vous choisir ?

- Je suis l'un des meilleurs. J'ai fait 10 ans dans


l'armée avant de rejoindre la base des gardes de la
nation. Je suis dotée d'une capacité de reflex, je
suis rapide, fluide. Je sais anticiper le moindre
mouvement au vu du déplacement d'un corps. Je
sais manier tout type d'arme. Mon corps est un
roc. Je pratique 5 heures de sport par jour, j'ai
assez de souffle, je suis infatigable, agile, droit,
loyal, discret et efficace.

- Félicitations, vous êtes désormais, l'un des


gardes rapproché de la première Dame de ce
pays, le premier. Ce poste est comme une grâce,
car voyez-vous ma femme a déjà des gardes, mais
le premier est celui qui est proche d'elle. Celui qui
est toujours en contact avec elle. Vous savez donc
ce qui vous attend, n'est-ce pas ?

- Parfaitement ! S'exclame-t-il.

- Alors félicitations.
Je lui demande d'aller signer le contrat avec la
basse de garde rapproché vu qu'il me convient et
vient le féliciter d'une poigne virile.

- Tout ce dont vous aurez besoin sera disponible,


lui fis-je savoir.

Il me remercie et prend congé.

Je cogite sur mes agissements de ces derniers


jours.

J'ouvre mon coffre secret en sort sa photo, me


serre un verre et admire cette photo. Elle était
tellement belle et sa peau douce. Je ne suis pas
fière, malheureusement je n'ai pas pu l'empêcher.
Elle voulait trop, trop de ce que je ne pouvais lui
donner. Elle devenait exigeante et menaçante. Et
dire qu'elle a tout gâché, tout. C'était mon plus
beau secret, ma plus belle romance. Mon seul et
unique amour, la seule femme qui a su prendre
possession de mon cœur. J'ai mal de ne plus
pouvoir la voir et je noie mon chagrin dans le
cigare et la douleur morale que je cause à Emlyn.
Tu en voulais trop ma pierre précieuse. Et tu nous
as détruits.

***

Emlyn Sadio Kâ,

J'ai une importante rencontre aujourd'hui avec


des jeunes entrepreneures. Je suis vraiment
épuisée, mon emploi du temps est toujours
chargé, je n'ai aucun moment de répit.

Quand j'ouvre la porte de ma chambre pour sortir,


je tombe sur un titan. C'est qui lui ? Et pourquoi il
se tient devant la porte ? Sa mine est fermée à
poing. Mâchoire carrée et une barbe bien
entretenue, alors qu'il n'a aucun cheveu sur la
tête, il est coiffé à ras, le soleil est capable de faire
briller sa tête tellement qu'elle est dépourvue de
cheveux.

- Vous êtes qui ? L'agressé-je.

- Votre nouveau garde rapproché son excellence,


Zall pour vous servir.
Badra n'a pas perdu du temps à ce que je
constate.

- Euh...bah ok alors. Allons y je suis attendu. Il


marche à 1 mètre de moi alors que les autres
gardes sont derrière. Je suis vêtue d'un ensemble
wax avec des escarpins noirs. Pour un ancien
mannequin, je suis fan de la mode. Et je n'ai rien
perdu de ma forme.

La rencontre a pris fin au bout de trois heures de


temps. Elles m'ont parlé de leurs sujets et m'ont
soumis des problèmes que je dois transmettre à
mon cher époux. Elles comptent énormément sur
le président. Si seulement ils savaient que
monsieur a d'autres priorités que j'ignore
d'ailleurs. Je fais de mon mieux pour aider, j'ai
soumis des programmes, il a réglé quelques-uns et
les autres sont en attentes.

Je regarde mon nouveau garde qui fixe la route


inébranlable. Il sort d'où ?

- Parlez-moi de vous s'il vous plaît !


Des fois, je peux paraître pathétique, mais je me
sens tellement seule que je quémande la
conversation à toutes les personnes qui me sont
proche

- Loin de vouloir vous manquer de respect son


excellence, j'ai reçu des ordres stricts ; entre
autres assurer votre sécurité et non vous faire la
conversation, Zall le garde du corps suffira.

- Je...eh bien... désolée...mais à part le chauffeur,


nous sommes seuls et voyez ça comme un ordre.
Qui êtes-vous ?

Mon ancien garde, je ne lui avais jamais parlé.


C'était un homme trapu, borgne et sévère. Il me
faisait presque peur. Je ne l'ai jamais aimé. Je ne
sais pas, mais une aura dangereuse émanait de lui.
Je le voyais comme un monstre, et même si je ne
l'avais pas avoué, c'est un soulagement pour moi
de ne plus l'avoir dans mes bottes.

Mais celui que j'ai en face de moi est plutôt


craquant, pensé-je en gloussant. En plus, il a de
jolis doigts. C'est bizarre, les doigts d'un homme
m'ont toujours attiré, c'est la première chose que
je regarde chez un homme. J'ai sûrement un
problème.

- Je suis Zall, ancien militaire et désormais votre...

- Oui, je sais garde rapproché et patati et patata,


ne vous inquiétez pas, j'ai retenu la chanson, ce
que je demande, c'est d'en savoir plus sur vous.

- Désolé son excellence!

Moh ? Ya kham. Je lui demande simplement de


parler, il se prend pour le premier moutardier du
pape.

- C'est ton problème, ne parle jamais si tu veux


Mouyene ! Tchip !

Il arcque un sourcil ne comprenant rien à ma


subite attitude.

- Euh, vous êtes bipolaire ?

- Non, je suis tripolaire tchip !


Je lui lance un regard meurtrier et déverrouille
mon téléphone pour jouer a Candy crush alors que
la voiture fait son chemin. Je n'ai pas de réseau
social à part celui avec l'oiseau bleu qui m'ennuie
d'ailleurs. Du coup, les jeux sont mes distractions.
Une première dame ne doit pas être comme le
commun des mortels, avoirs Facebook, Snapchat...
Tellement j'ai plus personne comme contact, je
n'ai pas de compte WhatsApp. Ma vie est morose.

J'arrive au manoir, voulant aller dans ma chambre,


je vois mon mari qui se dirige vers un couloir. Ça
aurait pu paraître normal, mais il a un air méfiant,
il regarde un peu partout. Ça m'intrigue. Je le suis
à pas feutré seulement à l'intersection d'un
couloir, je le perds de vue.

- AHHHH ! Tellement surprise, je n'ai pas pu


retenir mon cri.

Une main me serre le cou. Avant de me retourner


brusquement me faisant hoqueter. Les yeux de
mon mari sont devenus sombres de colère. Il me
fait peur et sa poigne ne desserre guère. J'essaie
de retirer sa main de mon cou sauf qu'il me
replaque avec violence contre le mur.
- Aie !

- Durée ces années, tu t'es bien tenu comme une


personne aveugle tu ne voyais rien alors pour ton
bien Emlyn Sadio Ka, je te conseille de rester
aveugle. N'essaie pas de voir ce que tes yeux ne
supporteront pas. Je n'aime pas les fouineuses
alors ravale ta curiosité sinon tu en paieras les
conséquences, m'as-tu entendu et comprise ?
Siffle-t-il le visage déformé par la rage. Ne pouvant
prononcer le moindre mot, je hoche simplement
la tête les yeux mouillés par les larmes.

Qui est cet homme et qu'est-ce qu'il me cache ?


Quand il me lance sur le côté brutalement, je
perçois subtilement une ombre quitter le couloir
une personne a été témoin de cette scène.

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CHAPITRE 4

Emlyn Sadio Kâ,


Un mois que mes nuits sont troublées et agitées.
Je cauchemarde sans cesse avant de me réveiller
transpirante sans réussir à me rendormir
tellement que j'ai peur de refaire ce cauchemar.
Ça en devient traumatisant.

Je regarde son côté qui est vide. Je ne suis pas


surprise, je dors rarement avec lui, il est toujours
parti, je ne sais où. Il est 2 heures du matin. Je
mets un kimono pour fermer ma nuisette, prends
un livre et sors de la chambre.

Le point positif c'est que j'ai réussis à dérider zall,


nous arrivons à parler comme de bons amis.

Je rejoins le jardin, mets un drap pour couvrir le


gazon et m'assieds. J'ouvre mon livre, mais je
n'arrive pas à lire, je n'ai pas la tête à voir les mots
danser sur une page. Un soupir m'échappe, je me
couche les mains sur la nuque et observe le ciel et
les étoiles. Je me demande comment est l'espace,
les astronautes me fascinent et si je pouvais,
j'aurais aimé visiter l'espace. Bon ça ne se fera
jamais mieux je garde les pieds sur terre.
- Le ciel est immense et vraiment beau, murmuré-
je.

- Inna Rabbakumu Allāhu Al-Ladhī Khalaqa As-


Samāwāti Wa Al-'Arđa Fī Sittati 'Ayyāmin Thumma
Astawá 'Alá Al-'Arshi Yughshī Al-Layla An-Nahāra
Yaţlubuhu Ĥathīthāan Wa Ash-Shamsa Wa Al-
Qamara Wa An-Nujūma Musakhkharātin Bi'amrihi
'Alā Lahu Al-Khalqu Wa Al-'Amru Tabāraka Allāhu
Rabbu Al-'Ālamīna.

Cette voix, je me retourne pour fixer celui qui


vient d'interrompre le cours de mes pensées.
J'arque un sourcil n'ayant rien compris.

- Al-A'raf-54: C'est certes Votre Seigneur Allah qui


à crée la terre et les Cieux en six jours.Ensuite à
établie (istiwa ) la terre. Le jour à été recouvert de
la nuit qui le poursuit sans cesse. Le soleil, la lune
et les étoiles, se soumettent à Ses ordres.La
création et les commandements lui
appartiennent-Ils pas ? Toute gloire à Allah,
Seigneur du Monde.

- Ah, dis-je honteusement.


- Que fais-tu là à cette heure ?

- J'ai peur ! Sortis je sans filtre.

Désireux d'en savoir plus, il s'assied face à moi en


position tailleur et pose son arme à côté sur le
même drap. Sa chaude présence me fait du bien
dans cette pénombre.

- De quoi as-tu peur ? Il chuchote comme si on se


faisait des confidences, comme si c'était notre
moment à nous deux. Et quand je relève la tête
pour fixer ses yeux, je lis en lui tout ce qui me
manque actuellement. Mais c'est mal, même si je
me sens seule, même si j'ai besoin qu'on me
prenne dans des bras chaudes consolatrice, même
si j'ai besoin d'attention, de caresse, de baiser, de
me sentir aimé, je ne dois pas flancher, je ne dois
pas me laisser tenter, je suis mariée. Pour réfréner
mes fantasmes, je pense à ce cauchemar.

- Je n'arrive plus à dormir, je fais chaque jour le


même cauchemar depuis un mois maintenant, tu
vois les cernes ? Je n'arrive plus à dormir, me
lamenté-je. Je vois cette ombre sans visage qui me
poursuit, je cours tentant de lui échapper, jusqu'à
ce que j'arrive devant une mare de sang et quand
je faillis y tomber une main me maintiens à la
surface. C'est là que je me réveille toujours, je ne
sais pas ce que ça signifie ça me donne la frousse.

- Mhh ! Et qu'est-ce que tu fais après ton réveil ?


Demande-t-il.

Je hausse les épaules.

- Impossible de me rendormir alors je lis un livre


ou je regarde des films sur mon ordinateur.

Il me fixe silencieusement, la main caressant cette


barbe l'air de réfléchir, l'autre main autour de son
torse, les muscles de ses bras moulant
parfaitement sa chemise noire.

- Sadio, tu ne pries pas ? M'interroge-t-il


subitement.

- Je...

Je baisse la tête piteusement. Prier ? Il y a


tellement longtemps que je n'ai pas posé cet acte
et j'ai honte de le dire à voix haute.
Il attend une réponse alors avec tout mon
courage, je fis non de la tête tortillant mes doigts.
J'ai l'impression d'être en face de mon père, sans
que je ne sache pourquoi des larmes silencieuses
coulent de mes yeux.

- Pourquoi ? Me questionne-t-il doucement


comme pour ne pas me brusquer.

- Tu vas me juger ?

- Je n'ai pas ce pouvoir Sadio.

- Je ne sais pas, mais quand j'y pense, je ne sais


pas comment l'expliquer si je dois parler de
paresse ou de négligence.

- Tu en es fière ?

...

- Qui est ton créateur ?

- Allah soubhana wa ta'ala.


- Comment le remercies-tu de t'avoir créé ? De
t'avoir donné la santé, la grâce et tout ce que tu as
ou de ce que tu es aujourd'hui ? Un film dure 1h30
voir plus, la lecture quand on y est plongé, on ne
voit pas le temps défiler alors que la prière te
prendra 15 min tout au plus. Seulement quinze
minutes pour adorer ton seigneur, je trouve ça
même peu comparé à la grâce qu'il nous offre
chaque jour. La vie est courte Sadio, nous sommes
que des locataires, à Dieu nous appartenons à lui,
nous retournons. Nul ne connaît son heure, tu
peux aller bien et mourir tout de suite, on ne
remet jamais à demain l'adoration du seigneur.
Ressaisie toi, demain ne nous appartient pas, il
appartient à Allah swt. Tu m'écoutes, j'espère ?

- Bien sûr !

- Souhaites-tu revenir à ton seigneur ?

- Oui !

- Alors repenti toi devant Allah swt. Multiplie les


œuvres pieux, notamment la prière et le jeûne.
Peut-être Allah agréera-t-il ton repenti. Quant à la
zakat je t'aiderai à faire tes calculs.
- D'accord.

- Après avoir fait tes ablutions et prier Al-'Icha.


Prie deux Raka'ats puis tu accomplis la prière d'Al-
Witr. D'après Abou Basra Al Ghifari (qu'Allah
l'agrée), le Prophète (Salla Allahou alayhi wa
sallam) a dit :

« Certes, Allah vous a rajouté une prière, il s'agit


du Witr, ainsi vous devez la prier entre la prière du
Icha et la prière du Fajr. »

(Hadith rapporté par Ahmed et authentifié par


Cheikh Al- Albani dans la Silsila Sahiha n°108).

- On en faisait avec mon père, avant chaque


coucher, je m'en rappelle bien, dis-je.

- Il y a aussi bien des façons de rejoindre son lit.


Selon Aboû Hourayra, qu'Allah l'agrée, le
Messager d'Allah (Messager de Dieu) a dit :

« Quand l'un de vous s'apprête à se mettre dans


son lit, qu'il balaie le lit avec le bout de son habit,
car il ne peut pas savoir ce qui y est entré après lui
[...]. »
(Hadith rapporté par Al-Boukhari et Mouslim).
Cherche protection auprès d'Allah swt Sadio avant
de dormir. Il est le meilleur bouclier et le meilleur
protecteur. Dans un hadith authentique (la
Sunnah du Messager de Dieu), le Prophète Salla
Allahou Alayhi wa sallam a dit :

« Quand vous regagnez votre lit, dites trente-trois


fois de suite Allahou Akbar, trente-trois fois de
suite Soubhan Allah et trente-trois fois de suite Al-
Hamdoulillah »
(Rapporté par Al-Boukhâri, Mouslim). Quand tu
seras sur ton lit, Sadio toujours en ayant tes
ablutions récite les sourates Al Ikhlâs, Al Falaq et
An-nas. En invoquant Allah avec humilité et
repentance avant de se coucher, chaque serviteur
demande à son Créateur et Seigneur de le
protéger, de le guider, de lui effacer ses péchés,
de le préserver du malheur dans ce bas monde et
dans l'au-delà, de le protéger de Shaytan et de
L'unifier dans Sa divinité comme il se doit.

Aïshah, qu'Allah l'agrée, rapporte :


« Chaque soir, lorsque le Prophète Muhammad se
mettait sur sa couche, il joignait ses mains, y
postillonnait et récitait sur elles la sourate Al
Ikhlâs, la sourate Al Falaq et An-Nâs. Puis, il les
passait sur toutes les parties de son corps qu'il
pouvait toucher, en commençant par sa tête et
son visage, puis le reste de son corps. Il répétait
cela trois fois. »
(Rapporté par Al-Boukhârî). Si tu ne sais pas les
réciter je t'apprendrai...

- Non...je sais les réciter j'avais un maître


coranique à la maison, engagé par mon père. Je
n'ai rien oublié. Merci infiniment dès cette nuit, je
ferai le gushl (grande ablution) pour pouvoir m'y
mettre. Je te remercie Zall, tes propos m'ont fait
du bien, énormément de bien. J'avais besoin de
les entendre pour prendre conscience de ma
négligence. Tu es un saint !

Il rit avant de rétorquer la mine fermée.

- Ne te méprends pas Sadio, je n'ai pas cette


prétention, ce n'est pas parce que je te donne ces
conseils que je suis parfaits, je ne suis pas un saint,
je ne suis pas irréprochable, j'ai mes propres
faiblesses, mes propres démons dont j'essaie de
me détacher, j'ai mes propres vices que j'essaie de
combattre. J'aurais donné ce conseil à n'importe
qui. Mais peu importe qui je suis ou ce que je fais,
je ne négligerai jamais la prière, le jeûne et la
zakat... Même si je suis un pécheur, prier est ma
zone de confort, c'est le moment de communion
entre moi et mon créateur, je ne pourrai pas me
passer de baisser le front pour l'adorer. On peut
me traiter de bandit de tous les noms d'oiseaux,
cependant ma relation avec mon créateur ne
regarde personne d'autres, nul n'a le droit de me
juger et je n'ai le droit de juger personnes, chacun
portera le poids de ses propres actes le jour du
jugement dernier. Retiens le Sadio, je ne suis pas
parfait, ni un Saint. Retourne en chambre, c'est
plus prudent.

Il se lève et me contourne, son arme à la main.

J'adore sa philosophie et je comprends que malgré


sa force et son comportement énigmatique, il
reste attaché à sa religion.
- Zall, le retiens-je, tu es déçu de moi ? Je ne sais
pas pourquoi je lui demande ça, mais j'ai besoin
de sa réponse.

- On se connaît à peine en quoi ce que je pense de


toi est-il important pour toi ?

- Je...je... laisse tomber.

- Je ne suis pas déçu de toi, tant qu'on vit, il n'est


jamais trop tard pour se rattraper.

Il part, me laissant avec ma honte et les émotions


qui déferlent en moi. Depuis mon mariage, quatre
ans maintenant, quatre ans que je n'ai pas priés.

Pardonne-moi Ya Allah, j'étais égarée.

***

Deux semaines que j'ai eues cette conversation


avec mon garde, deux semaines que ce cauchemar
s'est éloignée de moi. Je ne le remercierai jamais
assez de m'avoir ramené sur la bonne voie. En
guise de merci, j'ai acheté un jellaba et une natte
de prière pour lui. Il a accepté avec un grand
sourire et ça m'a fait sourire à mon tour.

J'aurais aimé avoir un homme comme lui, un


homme qui me pousse sur le droit chemin, qui me
parle de la religion avec foi et amour qui me
donne l'envie d'être meilleur, un homme un guide.
Badra n'est pas tout ça. Badra ne prie ni Allah ni
Jésus, ni Bouddha; je ne sais pas ce qu'il est
vraiment alors que quand il était étudiant, je
l'appelais souvent et il me disait de couper car il
partait prier. Il a énormément changé et je
regrette ce mariage, je regrette tout ce qu'il est
devenu.

Je pense me coucher, je prends mon ablution, et


fais ma prière du witr. Une gifle sonore retentit
sur ma joue avant qu'on ne me retire mon voile.

Que me veut Badra au juste ?

- Non mais tu es malade ? Même si tu ne pries pas


pourquoi tu m'interromps ? Je ne me mêle pas de
tes affaires alors Badra ne te mêle pas de ma
relation avec Dieu.
- Teudjeul ma sa gatt (ferme ta gueule) ! Ici, on ne
prie pas ? Ici, on ne prie aucun Dieu. Je t'interdis
de refaire ce que tu étais en train de faire ! Non
mais qu'est-ce qui ne va pas avec toi ? Depuis
quand tu es sainte ?

- Rire ! Badra, c'est toi qui m'a éloigné du bon


chemin. Ma plus grande erreur d'ailleurs. Badra tu
connais mon père et tu sais que c'était un homme
qui embrassait sa religion avec amour et dévotion.
Il m'a éduqué dans la prière. Depuis petite, je
priais, c'est quand tu as commencé tes aspirations
politiques de merde que je ne priais plus sans
même savoir pourquoi. Je n'y pensais même plus,
alors qu'avant je ne pouvais rater une seule heure
de prière. Je ne comprends pas, mais tout ce que
je sais, c'est que je reviens sur le droit chemin et
toi, tu es un mécréant nocif, tu es un mari nocif, tu
es une vermine un salopard.

Il me gifle sauf que je ne me tairai pas.

- Deugeu nexoul wanté dou todj beute. Tu peux


me gifler, me violenter autant de fois que tu le
désires, cependant tu ne peux pas m'arracher la
langue. Et vois-tu la vérité, c'est du piment quand
ça rentre dans tes yeux, tu cherches de l'eau, mais
ça ne te tuera pas. La douleur du piment dans tes
yeux, c'est ce qui t'a poussé à me gifler et ça me
rend heureuse. Je suis heureuse de t'avoir mis la
vérité sous le nez. Allez, flaire-la ! Sale mécréant !

Je m'en fous de lui manquer de respect. C'est mon


mari mais mari mon œil oui.

- Ah, mais ma femme se révolte wahou comme je


t'admire Nelsone mandalette. Dis-moi la grande
musulmane du monde entier, je suis un mécréant,
mais je pratiquais avant dis-moi n'est-ce pas
qu'une femme doit respect et soumission à son
mari ? Depuis quand cette religion dont tu parles
te permet de me parler ainsi ?

- Je préfère donner ma soumission et mon respect


à un chien. Tu n'as rien d'un homme qui mérite
une bonne femme. Pour le côté religieux ne
t'inquiète pas, chacun paiera le poids de ses actes
le jour du jugement dernier et si je dois payer mon
manque de respect envers toi alors soit mais je
sais qu'il est miséricordieux. Je ramasse mes
affaires pour aller reprendre ma prière sauf qu'il
me jette sur le lit avant de me ruer de coup.
Ici, personne n'interviendra, par respect pour son
excellence. Alors je le laisse me battre sans verser
aucune larme. J'ai mal, mais je ne veux pas lui
montrer l'étendue de ma douleur, j'ai mal, mais je
ne veux pas lui donner satisfaction quand il verra
mes larmes. Si je dois mourir sous ses assauts
alors telle sera ma destinée.

La porte s'ouvre sur mon garde du corps.

- De quel droit oses-tu pénétrer dans mon


appartement sans te signaler au préalable ? Tu
veux que je te vire ?

- Je suis désolé son excellence mais nous avons


entendu des tirs alors j'ai jugé utile de venir
mettre en sécurité Madame son excellence.

- Des tirs dans les environs de ma demeure ? Dit-il


la voix teintée de peur. Il ouvre son placard en sort
une arme et pars en téléphonant à je ne sais qui.

Je relève les yeux sur mon garde du corps. Il me


prend le menton en douceur afin de constater les
conséquences de mon passage à tabac et jure
dans sa barbe.

- Ton valet est venu me prévenir du bruit dans


cette chambre, son intuition était la bonne. Il t'a
mis dans un sale état. Tu as une trousse de
secours ?

- Dans... aïe...il m'a fendu la lèvre cet imbécile !


Douche...placard ! Dis-je mal en point.

Il revient avec la trousse et désinfecte mes plaies


avec une telle douceur qui me touche au fin fond
de ma personne. La manière dont il s'occupe de
moi sans même regarder mon corps à moitié nue
due à mes vêtements déchirés me prouvent le
respect qu'il a envers les femmes.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

- J'étais en train de prier comme tu me l'as


conseillé quand il est entré dans une colère noire.
Je ne comprends pas, je ne comprends plus Badra.

Il n'est pas surpris, ça ne l'ébranle même pas.


Normalement, si je dis à quelqu'un que mon mari
m'a frappé parce que je priais ça doit éveiller de la
surprise n'est-ce pas ?

- Désolé, j'ai oublié de te dire qu'il ne serait pas


content.

- Comment ça ? Et comment sait tu qu'il n'allait


pas être content ? Zall qui es-tu et qu'est-ce que
tu sais que je ne sais pas ? Le coup des tirs, c'est
du pipeau n'est-ce pas ?

- Oui, j'ai sciemment tiré deux balles en l'air pour


créer une diversion.

- Il aurait pu me tuer si tu n'étais pas...

- Non ! Il ne peut pas te tuer, car c'est grâce à toi


qu'il est encore là où il est. Et il n'a pas encore
apporté l'ultime de sa mission.

- C-co...ment ? De quoi tu parles ?

- Je ne peux rien te dire maintenant. Écoute ouvre


les yeux, cherche creuse et soit vigilante. Prends
ces antibiotiques et repose toi, somme-t-il après
m'avoir soigné.
Il sort de la chambre avec sa grandeur et sa
démarche bancale. Cet homme est séduisant.
C'est un fantasme !

Qu'est-ce que je raconte encore moi ? Pardon


seigneur, je suis mariée ce n'est pas bien de
penser ainsi !

Je récupère le verre d'eau et l'antibiotique qu'il a


pris soin de m'apporter. Je me couche la tête
pleine de question.

Beaucoup de cases manquent au puzzle et j'ai


l'impression que c'est à moi de les résoudre. Je ne
sais pas, mais j'ai l'impression que tout est un
mensonge.

***

- Emlyn on s'est vraiment inquiété hier. J'étais sur


le point de défoncer la porte pour te faire sortir,
sauf qu'un éclair de lucidité m'a frappé et je ne
sais pas pourquoi, mais j'ai jugé utile de prévenir
ton garde. Tu es dans un sale état. Je suis sidéré !
Quand je pense que ce même homme tenait un
discours devant le peuple en disant que la
violence faite aux femmes est cruelle et que tout
acte de violence doit être condamné avec
fermeté, quand je pense à son long discours et
que des femmes l'on applaudi pour ça lui ont
accordé leurs confiances j'en suis triplement
écœuré.

Que n'a pas dit Badra pour gagner les élections ?


Tout et tout. Il a tellement menti au peuple que
j'ai honte d'être première Dame. Ne dit-on pas
que derrière un grand homme se cache une
grande Dame ? Ce qui veut dire que je dois avoir la
même grandeur et le même pouvoir comme lui
pour aider les prolétaires. Ou bien malgré sa
richesse et son statut mon mari n'est tout
simplement un grand homme ce qui me pose un
handicap dans ma volonté de bien faire.

- Ne t'en fais pas grâce à toi et au garde, je vais


bien. Tu as eu un bon réflexe. Merci !

- Ça fait la une dans les cuisines et les couloirs.


Tout le monde parle de ce qui s'est passé. Tu sais
vivre dans un manoir ne te protège pas des radios
cancan. Il t'a humilié aux yeux de tous. Il y a même
une domestique qui disait que tu ne le satisfaisais
pas, c'est pourquoi il t'a battu et que s'il elle était
à ta place elle allait tout faire pour être à ses
pieds.

- Laisse-les parler. Tu sais quand on ne vit pas une


situation, on ne peut pas bien la juger. Aucune
femme, je dis bien aucun ne peux supporter
infiniment ce que je vis depuis ce mariage. En tout
cas, si elle désire ma place, je vais prier pour que
Badra la drague. On verra bien si sa vie d'avant
n'était pas meilleure. L'argent ne fait pas tout.
Vois-tu, j'ai un bon statut de l'argent, mais je ne
suis pas libre. La liberté est ensevelie. Je ne peux
pas m'exprimer quand je le veux, je n'ai plus mon
libre-arbitre. Je ne peux pas sortir comme je veux
ni même faire les cent pas. Je suis condamnée à
survivre vu que je ne vis pas. Être pauvre est libre
est mieux que d'être riche et privé de sa liberté
sans bonheur. Je sais de quoi je parle.

- Je suis d'accord, moi les parents sont pauvres et


jamais je n'ai vu mon père un simple pécheur,
porter main à ma mère, ils n'avaient pas grand-
chose, mais notre maison rayonnait, répondit-elle.
- Je peux vous demander un service ?

Ils hochent la tête.

- Si vous entendez des choses dans les couloirs,


même les rumeurs les plus loufoques ou sombres,
je vous prie de m'en parler. Je sens que des choses
se passent ici, je suis dans la pénombre et je veux
en sortir. J'ai plus que jamais besoin de vous, mon
instinct me crie que ces derniers jours ne seront
pas faciles.

- Nous sommes avec vous Sadio dans tous vos


choix.

- Merci, dis-je en venant embrasser leurs mains.


C'est un geste de gratitude. Là, je leur prouve la
profondeur de ma gratitude. Ils ne me connaissent
pas vraiment, mais ils me sont loyaux. J'apprécie
et j'espère un jour pouvoir les remercier.

Ils sortent alors que je compose le numéro de ma


sœur.

"Saïda bonjour ma puce, tu peux passer s'il te plaît


?"
"De m'envoler ? "

Je soupire, lassée de son caractère réfractaire.


C'est trop demander de vouloir une petite sœur
douce qui se soucie de sa grande sœur qui pis est
la seule famille qui lui reste ?

"Je t'envoie un chauffeur !"

"Pourquoi, c'est toujours moi qui doit venir là-bas


? Tu peux me trouver ici non ? Je suis dans un
cafétéria sors un peu de ton royaume la vie, c'est
dehors."

"Tu es conne ou tu n'as rien dans le ciboulot ? Tu


me vois aller tranquille dans une cafétéria ? "

"Bon ça va, j'attends le chauffeur et j'ai quelque


chose à te demander. "

Je raccroche sans plus. Quand elle sera là elle


m'attendra là.

***
Saïda Kâ,

- C'était qui ? Me demande Safiatou, ma meilleure


amie.

- Ma sœur !

- Ah, Madame la première dame. Tu comptes lui


demander de te l'acheter ?

- Bien sûr ! Tu as vu, c'est trop beau. En plus,


toutes les filles à Papa du campus l'ont, je dois moi
aussi être à la mode. D'ailleurs, tu attends quoi ?

- Tchip boul tangal sama xhol ! (Ne chauffe pas


mon cœur) Le club ne me donne pas de clients ces
jours ci en plus, mon plus beau pigeon est en
voyage avec sa femme.

Safiatou est une prostituée de luxe. Elle ne


s'arrête pas dans la rue non, elle fait partie d'un
club privée qui offre des services a des Richards.
Safiatou se retrouve dans cette école de renom
grâce à une bourse d'étude sinon elle est pauvre.
Son père est Imâm qui se défend avec les dons
qu'on lui offre à la mosquée sa mère femme au
foyer. Elle est le seul espoir de ses parents. Selon
ses dires, elle était studieuse et a obtenu le
baccalauréat avec la mention très bien première
de centre. Le ministre faisait une bonne action et
elle a été choisie comme boursière. Résultat, elle
se retrouve dans cette université privée où les
enfants de chanteurs, politiciens, journaliste et
j'en passe étudient. Du coup, elle se prostitue
pour être comme nous selon ses mots.

- Ah ! T'inquiètes, tu l'auras et ensemble, on fera


des jaloux ! Je tends ma main pour lui faire un
five.

Le chauffeur m'annonce qu'il est là.

- Bon ma puce, on se dit à demain !

- J'aimerais visiter la maison présidentielle un jour.


Emmène-moi avec toi s'il te plaît !

- Non ! Je ne sais pas si je peux ! Une prochaine


fois peut-être. Ciao !

Le manoir est secret, tout le monde pense que le


couple présidentiel dort au palais alors que non.
J'ai confiance en Safiatou, mais Emlyn n'aimerait
pas que j'emmène une inconnue chez elle.

Je rejoins la voiture et le chauffeur démarre. Je


sors un lime ongle et arrondis mes faux ongles. Je
dois d'ailleurs les changer. Puf, c'est chiant de
compter sur quelqu'un. Ah si, seulement, j'étais
l'épouse du président. Je n'ose même pas
imaginer non mais franchement, j'allais m'offrir le
monde. Faire du shopping dans d'autres pays,
voyager quand je veux, dépenser comme je veux
non mais la vie de rêve quoi ! Ma sœur à trop de
chance, une chance qu'elle gaspille bien vrai
qu'elle prend soin d'elle et entretien toujours sa
grande beauté, cependant je trouve qu'elle ne
profite pas assez, elle est toujours enfermée,
triste, la tête ailleurs. Non mais qui est triste
quand son compte est riche ? Sûrement pas moi,
quelle idiotie d'ailleurs.

Nous arrivons, je descends sans préambule et me


dirige dans les appartements privés de ma sœur.

J'ouvre la porte qui donne sur son petit salon


avant de venir ouvrir sa chambre sans toquer et la
trouve en train de lire un de ses romans
ennuyeux.

À chaque fois que je pénètre dans cette chambre,


je reste subjuguée par la taille et la décoration
luxueuse, le sol est tellement lisse que je me vois à
travers. Le corps de ma sœur ressemble à une
aiguille sur un grand matelas tellement que le lit
est immense.

- Emlyn franchement, il me la faut ! Dis-je en me


précipitant sur le lit.

Elle lève un sourcil attendant que je lui en dise


plus.

-Le sac à main Dior Book toot. Il me le faut. Toutes


les filles du campus se pavanent avec et je dois
faire comme elles pour être moi aussi à la mode.

- Ha bon ? Et il coûte combien ?

- 2500 € !

Elle pouffe avant de secouer la tête. Elle pose son


regard sur moi et me fixe avec peine.
- C'est triste de constater que ta réflexion est
pauvre. Saïda si je comprends bien, tu n'es pas en
train de me demander de l'argent pour
entreprendre non, tu me demandes 2500 € pour
un sac à main ! Moi, je peux me le permettre
parce que j'ai des activités rentables au-delà de
mon titre de première Dame, mais toi, tu n'as rien,
aucune activité à ton compte pourtant, tu as une
sœur qui peut financer tes projets avec plaisir.
Mais non toi, tu débarques ici extasiée pour que je
t'offre un putain de sac à main qui coûte 2500 €
environ 1.700.000. Tu es sérieuse ? Donc si je
comprends bien Saïda, tu n'as pas d'ambition ? De
nos jours où les femmes s'émancipent, deviennent
indépendantes, toi, tu es encore au statut de je
veux paraître ?

- Enfin Emlyn, je vais à l'école, je ne peux pas faire


autre chose je...

- Tu la fermes ! Tu pars à l'école et puis qui est


mort ? Tu pars à l'école et puis y a quoi ? C'est la
fin du monde ? Mais moi, je partais à l'école et je
bossais pour m'occuper de toi ! Tu crois qu'être
mannequin ce n'est pas un travail sérieux ? Tu
crois qu'il suffit de porter des talons et bam défile
tada tiens ta paie ? J'ai dû faire des régimes, j'ai dû
sacrifier des heures de sommeil, j'ai vécu du stress
de la pression, j'ai même failli prendre de la
drogue pour pouvoir tenir. Pour t'ouvrir une petite
boutique de vente de peut-être cosmétiques,
vêtements, appareil, tu as besoin d'arrêter les
études ? C'est fou comme tu es instruite, mais en
même temps Idiote. Aucune capacité de réflexion
dans ta tête. Tout ce qui t'importe, c'est paraître.
Tu crois que je serai toujours là ? Un jour, tu seras
seule et là, tu comprendras l'importance du
travail, tu comprendras que vivre pour le regard
des gens est un concept qui ne nourrit pas son
homme. Et tu me déçois tellement Saïda. Je suis ta
sœur, je t'ai appelé parce que j'avais besoin de toi.
Tu es entrée ici, tu ne t'es même pas attardé sur
mes hématomes, tu n'étais même pas touché ni
inquiète de me découvrir couverte de pansement
non toi, c'est un sac à main un insignifiant sac à
main qui t'intéresse. J'hallucine ! Je me demande
ce que j'ai raté avec toi. Pourtant j'ai tout fait
Saïda pour ne pas te faire sentir la mort de nos
parents, j'ai essayé de combler le vide, j'ai essayé
d'être en même temps une mère, une grande
sœur une amie pour toi, mais toi il n'y a que ce
que je peux t'offrir qui t'intéresse pas ma
personne. Tu sais ce sac dont tu parles Badra m'en
a ramené de son dernier voyage ça et une autre
qui coûte 3.500 €, je ne les ai pas utilisés pour des
raisons qui ne te regardent pas. Je peux te les
offrir, toutefois je ne le ferai pas. Pars !

- Mais...mais Em...

- J'ai dit de dégager ! Dégage-toi et ton sale


comportement. Je n'ai pas besoin d'une sœur qui
me voit comme une banque. Pars et ne t'inquiète
pas, je continuerai à payer tes cours et tes vivres.
Pars la conscience tranquille !

Je me lève légèrement honteuse et l'observe qui


efface rageusement une larme. Je quitte sa
chambre morte de honte.

- Qui voilà, ma belle-sœur ! J'ai entendu votre


conversation. Mmmh, tu veux ce sac à main ?

Avec ce que ma sœur vient de dire, est-ce


raisonnable de dire oui ? Seulement l'envie de
posséder ce bien est plus forte alors je cède :
- Oui !

Il me regarde de la tête au pied en se caressant la


barbe. J'ai l'impression d'être nue.

- Tu es vierge ?

C'est quoi cette question ? En quoi ça le regarde ?


J'aurais tout vu. Je ne réponds pas et il poursuit :

- Tu me plais, tu sais ? Tu as une très belle poitrine


plantureuse ! Deviens ma maîtresse et je te donne
ce sac et toutes les autres choses qui te feront
envie. Je ferai de ta vie un conte de fée.

Je m'enfuis dépassée par sa proposition. Mon


beau-frère vient-il réellement de me proposer ça ?

_________________\\\\_____________________
\\\\\_________

CHAPITRE 5

Saïda Kâ,
Je suis troublée et tentée, la proposition de mon
beau-frère ne quitte pas mon esprit. Une semaine
que ça s'est passé et je suis toujours confuse.
Normalement, je ne devrais même pas y penser,
j'aurais dû l'insulter avant de l'envoyer balader.
Mais je ne comprends pas ce sentiment qui me
pousse à vouloir succomber.

Il est le président, il peut changer ma vie, j'aurais


tout ce que je désire, absolument tout. Mais d'un
autre côté, c'est le mari de ma sœur.
J'en parlerai à mes copines pour avoir leurs avis.

J'arrive au campus, vêtue d'un jean Tommy


Hilfiger et d'une chemise que j'ai acheté dans une
boutique de marque. Le sac Chanel qui pend sur
mes épaules, c'est mon préféré, je l'avais piqué à
ma sœur et franchement, j'ai fait le buzz avec
dans ce campus.

J'envoie un message groupé à Safiatou et Alima.

Alima est ma voisine de classe, je ne suis pas


proche d'elle comme je le suis avec Safiatou, mais
elle reste une amie.
Au réfectoire, je commande un soda et patiente
balayant du regard la salle. Quelques étudiants
étudient, d'autres papotent, se chamaillent, les
filles font des messes basses... L'ambiance d'une
université quoi !

- Je suis là ! Toujours à ton service. Alors Lou bess


(quoi de neuf ?) S'exclama Alima.

- Dara (rien) ! Attendons Safi, j'ai besoin de vos


conseils.

Elle me lance un regard ennuyé à l'entente du


nom de ma meilleure amie. Les deux ne se
supportent pas ou je dirais que c'est Alima qui ne
supporte pas Safi.

- Elle viendra se jouer à la meilleure amie


possessive. Je sais qu'elle n'apprécie pas notre
amitié alors évite de nous convoquer ensemble.

- Alima, vos querelles sans fondement ce n'est pas


ce dont j'ai besoin actuellement, je...

- Je suis là ma puce alors ? M'interrompt Safiatou,


elle salue Alima qui ne la calcule pas.
- J'ai besoin de vos avis, je suis mitigée. Je leur
explique en long et en large ce qui c'est passé avec
ma sœur et avec son mari. Elles ouvrent la bouche
comme des poissons au fur et à mesure que je
parle.

- La chance ! J'hallucine, tu es en train de te poser


des questions ? Tu es normal ? On parle du
président de ce pays ! Le président de ce pays te
demande d'être sa maîtresse et toi, toi, tu
réfléchis ? S'exclama Alima euphorique en battant
des mains.

- Je sais qui il est, seulement malgré son statut,


c'est le mari de ma grande sœur et c'est un point à
ne pas ignorer.

- Mais qu'est-ce qu'on s'en branle ! Si ta sœur


l'apprend, qu'est-ce qu'elle peut y faire ? À part
peut-être te crier dessus, se fâcher pendant
quelques mois et c'est tout. Ta sœur t'aime
tellement qu'elle sera incapable de te renier pour
des paires de couilles. Ce que ta sœur te donne
n'est rien comparable à ce que lui, il va te donner.
Elle te paie ton loyer, tes factures, fait le marché
du mois et te donne 100.000 par mois comme
argent de poche. Ça peut faire quoi dans ce
campus ? D'autant plus que tu m'as avoué que les
100.000, tu les dépenses en trois jours. Fonce ou
tu me le passes ta sœur n'est pas ma sœur.

- Hum Alima ce n'est pas facile pour moi de...

- La vie est un choix, ne pas faire un choix est aussi


un choix. Ya ma ladj ma diokh la sama halate li si
desse ngi sa lokho (tu m'as demandé mon avis, je
te l'ai donné le reste t'incombe.)

- Safi, tu n'as rien à dire ?

Elle ne fait que me fixer depuis la fin de ma tirade.

- En fait, je ne sais pas si je dois être choquée ou si


je dois te baffer. Tu es sérieusement en train de
réfléchir ? Saïda, tu vas bien ? On parle de ton
beau frère, l'homme avec qui ta sœur est mariée,
celui avec qui elle dort pour parler plus
vulgairement celui qui l'a baise et toi, toi tu es en
train de réfléchir ? C'est immoral, c'est immonde,
c'est écoeurant, tu ne peux pas faire ça à ta sœur.
Tu devrais plutôt réfléchir à comment lui avouer
que son mari est un salopard qui te fait des
avances que de venir t'asseoir ici pour parler de
mitiger. Tu es sans vergogne Saïda et je te le dis
aujourd'hui.

Elle se tourne vers Alima.

- Iow nak baxo, do nitt, do andado, iow yaye


mauvais fréquentation deug deug.
( Quant à toi, tu n'es pas bonne, tu n'es pas une
bonne personne, ni une amie, tu es vraiment une
mauvaise fréquentation.)

- Ne rentre pas dans mon périmètre toi qui te


prostitues, tu n'as pas de leçon à donner ici, fit
sèchement Alima.

- Je suis certes une prostituée, mais je ne couche


pas avec mon beau-frère, toi qui en es capable
jusqu'à le conseiller à ton amie, tu es pire qu'une
prostituée, tu es une personne d'intérêt,
mesquine, tu es mauvaise et sans bonne
intention.

- Je ne te permets pas ! S'enflamme Alima.


- Li ngama permettre ak lingama permetoul la
bolé si potou day. Iow dioguefi, Saïda mo xamoul
bopam mom mi fok né nitt nga ba di andeu ak
iow. Dieuleul sa sakou guerté bi nga diogué fi. Na
gaw.
( Ce que tu me permets ou non ne m'intéresse
pas. Dégage d'ici ! C'est Saïda qui ne se connaît
pas, elle qui pense que tu es une bonne personne
jusqu'à se promener avec toi. Prends ton sac
d'arachide et dégage. Et que ça saute!)

Alima se lève hargneusement avec son sac à main


et part.

Je fixe mon amie qui me lance des regards noirs.

- Qui voilà, la soi-disant petite sœur de la première


dame. Alors là pouilleuse, tu n'es plus à la mode
ou ta pauvreté te rattrape ?

Cette fille, je la déteste, elle se prend pour la star


de ce campus juste parce que son père est un
riche chanteur célèbre. Elle est ma rivale n °1. Elle
était venue me narguer avec son sac Dior alors je
lui avais avoué en avoir depuis sa première sortie.
Elle m'a donc défié de venir avec vous comprenez
donc l'urgence pour moi d'en avoir ?

Ce campus est cliché mais réel. Tout se passe


comme dans les films américains. Seulement qu'il
y a deux clans de populaire, une qu'elle dirige et
une autre que je guide alors on ne se supporte
pas, chacune fait tout pour effacer l'autre.

- Tu sais ce sac n'est plus très à la mode, c'est


pourquoi je me garde de me trimballer avec. Pour
moi, c'est un sachet.

- Oh, c'est la meilleure. Lou mou Wakh ba bayi ni ?


Oh, que c'est triste. Rends toi à l'évidence Saïda, je
suis la reine, tu n'es qu'une pouilleuse qui n'a pas
sa place parmi nous. Tu m'as déclaré la guerre
depuis le début alors allons jusqu'au bout. Tu as
trois jours Saïda sinon je ferai courir la rumeur qui
détruira ta vie.

Elle s'en va alors que mes yeux lui lancent des


éclairs.

- Grrrrr ! Tu sais quoi Safiatou, je vais accepter la


proposition de mon beau-frère.
- Malgré vos désaccords, ta sœur a toujours été là
pour toi. Grâce à elle, tu n'as même pas ressenti le
poids d'être orpheline. Elle paie tes cours depuis
que tu as appris à tenir un bic. Ta sœur se battait
et continue de se battre pour toi. Elle t'a élevé, t'a
dorloté, t'a choyer et je me dis que c'est sale de lui
faire ça, c'est limite incestueux, et abominable. Tu
es grande, tu es libre de tes choix, mais on ne
pleure pas, j'espère que tu ne pleureras pas que tu
assumeras la portée de tes actes.

Elle me lance un regard de dégoût, se lève, prend


son sac, sa canette et pars.

Je sais que sa colère est passagère, Safiatou m'a


toujours soutenue dans mes décisions mauvaises
ou bonnes alors je ne m'inquiète pas. Je la préfère
quand elle me donne les conseils que je veux
entendre.

***

Emlyn Sadio kâ,


Assise dans le jardin, mon regard vadrouille un
peu partout. Je soupire, soupire lassé de tout. Je
m'ennuie, j'ai envie de sortir, malchance je ne
peux pas. J'envisage de voyager au moins là-bas,
je serai libre d'aller où je veux seulement Badra
m'a confisqué mon passeport et c'est toujours
ainsi à chaque fois que je veux voyager, il faut qu'il
mette son grain de sel, il m'exaspère au plus haut
point.

- Bonjour Sadio !

Je relève la tête et tombe sur Zall qui me fixe les


bras croisés sur sa poitrine. Et comme toujours sa
fière allure ne le quitte pas, ni son aura protectrice
quand il est avec moi.

- Pourquoi tu m'appelles Sadio ?

Il hausse les épaules.

- Tout le monde t'appelle Emlyn ou Emy et moi, je


n'aime pas être tout le monde !

- Je vois !
- Tu es toujours triste. Depuis que je suis à ton
service, je ne t'ai jamais vu sourire. Tu veux en
parler ?

Parler de quoi ? Toujours les mêmes choses. Je


suis actuellement à bout. Je pense sincèrement à
divorcer, j'y pense depuis hier. Je suis
malheureuse, je ne me rappelle plus de la foi où
j'ai souris avec gaieté. Ce mariage ne m'as rien
apporté à part un maelström de tristesse. Je
voudrais vivre la politique du carpe diem,
rattraper tout ce que ce mariage m'a retiré.
Retrouver la liberté qui était ma devise. À la place,
je suis assise là dans ce jardin verdâtre en train de
regarder des fleurs. C'est ça que toutes les
femmes vivent dans leurs mariages ? Où c'est moi
qui avais un destin pourri ? Tel est la question qui
me tourmente.

- Je n'ai pas envie de parler de tout ça ! La seule


chose dont j'ai envie actuellement, c'est de sortir,
j'étouffe.

- Alors sortons. Je lui lance un regard. Je veux dire,


je peux t'escorter ou tu veux.
- Ça ne se passe pas ainsi. Je ne peux pas me
rendre dans des lieux publics à cause de mon titre
et des paparazzis, quand je sors, je dois être
accompagné de Badra pour qu'encore une fois, on
chante les louanges du couple présidentiel.

- Rien que pour ça ? Prends un voile, on dira que


tu as un rendez-vous d'affaires, je vais t'escorter
quelque part qui te fera du bien.

Quelque part ? Est-ce une bonne idée ? Je suis


fortement tenté, mais je ne veux pas aussi que nos
actes aient des répercussions. Je me mord le
doigts, réfléchissant à la va-vite.

- Fais-moi confiance. Cette longue robe blanche


fait déjà l'affaire prend un voile et de grosses paire
de lunettes.

L'envie prend le dessus. Je pars prendre ce qu'il


faut.

Vive le carpe diem !

- J'ai un rendez-vous de dernière minute, informé-


je ma secrétaire.
- Et je ne suis pas au courant ? Toute personne
désireuse de prendre rendez-vous passe par moi
alors comment ça se fait ? Votre agenda est vide
aujourd'hui à part le dîner avec le Premier
ministre.

- Tu es ma secrétaire en outre, tu travailles pour


moi alors évite de me contredire et au cas, tu ne
l'aurais pas remarqué, c'est une information pas
un débat merci de la fermer.

Je la dépasse irrité avant de revenir sur mes pas.

- Je sais que tu iras de ce pas informer mon mari


comme la bonne commère que tu es qui essaie de
gratter les faveurs de mon mari, je suis même
tentée de dire le lit du président. Mais méfie toi
de moi. Je suis calme cependant, je suis un volcan
qui peut entrer en irruption à n'importe quel
moment. Attention ! Et ah un conseil brosse toi
avec du citron, tu as franchement une mauvaise
haleine, je préfère quand tu te tais. Fhoum !
Je souris intérieurement heureuse de l'avoir piqué
dans son ego, je quitte devant elle alors qu'elle
serre les poings.

Quand je sors Zall m'attend déjà. Je le suis jusqu'à


la voiture alors qu'il prend le siège conducteur.

- Et le chauffeur ?

- Je l'ai dissuadé de nous suivre. Ne t'inquiètes pas


! Pour une fois, quitte la peau de la Première
Dame.

C'est calme dans la voiture alors je pose la


première question qui me passe par la tête.

- Quel genre de musique écoutes-tu ?

Au lieu de me répondre, il préfère zikrer.

Sa voix Machallah.

C'est tellement apaisant que j'ai gardé les yeux


fermés durant tout le temps qu'il lui a fallu pour
terminer ce délice.
- Wahou attend...wahou euh je suis scotchée.

- Rire, je sais, j'ai du talent ! Mais le faire valoir ne


m'ambitionne pas. C'est juste comme ça quand je
suis stressé ou en colère ou content et ça me
suffit.

- C'est dommage ! J'ai adoré par contre moi, j'ai


une voix chèvre, quand une chèvre bêle ne
cherche pas loin, c'est moi qui chante, je chante
tellement mal que j'en ai honte pourtant, j'aime
chanter.

Il éclate de rire me révélant ses belles dents un


bon moment avant de se reprendre.

- On ne peut pas tout avoir dans la vie, tu n'as pas


certes une belle voix, mais ton visage est un chef-
d'œuvre, tu es lumineusement magnifique !

Boum.

Un compliment, c'est fou comme c'est plaisant de


recevoir un compliment. Je n'en avais pas reçu
depuis je ne sais quand. Il me trouve magnifique,
je meurs, il fait subitement chaud dans la voiture
malgré la climatisation.

De l'eau, j'ai chaud ! Je m'apporte du vent en


battant mes mains, il me regarde les sourcils
froncés. Il tend sa main vers les sièges arrière et
me donne une bouteille d'eau que je vois à gros
goulet.

- Ça va ? me demande-t-il.

- Euh oui... Désolée, j'avais le hoquet, je mime un


hoquet pour qu'il me croie.

Quoi ? Il ne faut pas qu'il sache que ses mots


m'ont émoustillé.

Nous roulons encore quelques minutes quand il


s'engage dans les quartiers défavorisés avant de
s'arrêter devant un garage. Il descend, remonte la
grille et gare à l'intérieur. Il m'intime de descendre
chose que je fais.

- On va laisser la voiture ici, m'annonce-t-il.

- Quoi ? Nous sommes arrivés ?


- Non !

- Hein ? On va prendre un taxi ?

- Retourne-toi ! Me demande-t-il.

Je me retourne instantanément et tombe sur une


belle moto noire. Oh mon Dieu ! Je m'approche
pour mieux l'observer. Elle est magnifique. C'est
une grosse moto noire et je la reconnais. Je suis
une fan de voiture et de moto d'ailleurs, je sais en
conduire.

- Pourquoi es-tu parfait !? Oh bordel la moto, c'est


une Kawasaki H2 ninjas. Elle est magnifique de
plus près.

- C'est ma pépite. Allez, grimpe !

Il me tend un casque et porte le sien.

Je monte sans me faire prier et rien que le bruit du


moteur me fait ronronner de bonheur. Tout ceci
m'avait manqué. J'avais un groupe d'amis de
course illégal, ils me manquent tous ! J'ai dû les
abandonner vu les nouvelles responsabilités.

- Mais qui va surveiller la voiture ?

- C'est le garage d'un bon petit à moi, il habite en


haut. T'en fais pas, on la retrouvera intacte.

Il quitte le quartier alors que je suis toute


euphorique derrière lui. Il prend de la vitesse et je
m'accroche entourant mes mains sur son ventre,
mes doigts se posent sur un ventre ferme, j'ai
envie de remonter mes doigts vers ses pectoraux
pour les sentir.

Reste tranquille Sadio !

Ravalant mon fantasme, j'admire les quartiers


qu'on dépasse avec vitesse, les passants tout ce
qui contribue à la vivacité de Dakar.

Je suis née et j'ai grandi ici alors vu la voix qu'il


prend, je sais que nous allons à la plage ce qui
augmente mon excitation.
- JE SUIS TROP CONTENTE ! PUTAIN, J'ADORE ! JE
SUIS COMME TOUT LE MONDE ! JE SUIS LUI, JE
SUIS ELLE, JE SUIS NOUS ! Crié-je pour me faire
entendre.

Je ne le vois pas, cependant, je sais qu'il rit.

Nous arrivons à la plage seulement là où il gare


n'est pas la descente.

- Ce n'est pas la route ici ! Je m'approche pour


mieux voir. Nous sommes en haut d'une dune la
plage est en bas.

- La première plage est trop bourrée pour un


dimanche. Ici, c'est loin et calme. Pas besoin de
passage. On va sauter.

C'est normal d'aimer le danger ? L'adrénaline ?


Parce que là, tout ce que j'aime est réuni.

Sans l'attendre, j'enlève mes chaussures et saute


en faisant attention aux cactus. Mes pieds
tombent sur du sable chaud. J'observe les vagues
qui s'échouent sur les roches. Nous sommes loin
de la première et deuxième plage ici, nous
sommes seuls avec les roches.

Il descend avec rapidité. Comme s'il était habitué


à sauter et escalader des murs.

- Tu m'étonnes. Je pensais que si je te proposais


de sauter tu allais avoir peur je m'étais fait en tête
de te rassurer mais je vois que j'en ai pas eu
besoin.

- Tu rigoles ? Si seulement tu connaissais la Emlyn


d'avant. Rire ! J'étais mannequin, j'avais une
bande de potes qui adorait les courses de voiture
et de moto, je les suivais pour regarder jusqu'à ce
que je participe comme eux. ON expérimentait
toujours des choses les plus folles, les unes plus
que les autres. Une fois, nous avons vu une
voiture de police et nous avons accéléré. On savait
que la vitesse était interdite et que la voiture de
police allait nous suivre et rien que pour
l'adrénaline nous l'avons fait. Ce soir, là, j'ai roulé
comme une folle rien que pour fuir la police que
nous avons sciemment provoqué, je parle en riant.
Il y a longtemps que je n'avais pas pensé à eux.
- Tu es plus rayonnante quand tu parles de tes
souvenirs.

Je lui souris simplement et viens m'asseoir sur le


sable.

- Tu sais, je ne suis pas vraiment ce que tu vois


aujourd'hui. C'est un rôle ! Je suis joviale,
extravertie, capable, tout le contraire de ce que ce
mariage m'a fait porter. J'ai dû être celle que tu
vois aujourd'hui pour répondre aux exigences de
mon titre. Imagine une première Dame qui
conduit une moto ou qui traîne avec une bande
pas net ? J'ai dû mettre une croix sur toute ma
jeunesse.

- Tu regrettes ?

- Oui ! Énormément ! Je regrette ma liberté, mon


amour, je regrette Badra. Mais bon, c'était mon
choix autant assumer.

- Je ne suis pas d'accord, ce n'est pas parce que


c'est ton choix que tu dois rester condamner. Les
deuxièmes chances ça existe, les portes de sortie
ça existe, il suffit juste d'avoir le courage de tout
recommencer.

- Je... je ne peux pas tout envoyer paître, je suis


encore là pour ma sœur, j'ai des entreprises mais
mon mari a une main dessus au moindre faux pas
il peut faire voler en éclats mes affaires. Je ne
peux pas me permettre de tout perdre sinon je ne
pourrai plus assumer la scolarité de ma petite
Saïda.

- Tu l'aimes beaucoup !

- Énormément, c'est ma petite sœur. Mon père


est décédé alors que j'avais 15 ans et Saïda 5 ans.
À mes 17 ans, ma grande mère s'en est allée, me
laissant une Saïda de 7 ans. Nous sommes allées
vivre chez le frère de mon père qui n'avait pas
d'enfants. Ils n'étaient pas frères biologiques mais
c'est ma grande mère qui l'avait éduqué du coup il
est devenu mon oncle. On n'y était pas à l'aise,
chaque soir, il ouvrait la porte de notre chambre,
prétextant voir si on dormait alors qu'il se
permettait de nous caresser. Le pire qu'il ait fait,
c'est de nous montrer son sexe une nuit, il avait
dit que demain, on allait le goûter alors sans
attendre, j'ai soulevé ma petite sœur qui dormait
et je me suis enfouie tard dans la nuit sans penser
aux conséquences. Je voyais juste le danger, je
voulais protéger ma sœur. Elle pleurait sur mon
dos, elle avait peur, on marchait, il faisait noir, je
tentais de la rassurer comme je pouvais alors que
ma voix craquait, j'avais moi même peur. Sans
savoir comment on s'est retrouvé sur une route
où des voitures étaient garées, musique fête et
j'en passe, c'est là que je l'ai connu, il s'appelait
Ben Aziz. Il nous a recueillies après m'avoir écouté.
Je lui dois tout, je lui dois tellement !

- Il est où désormais ?

- Je...je préfère ne pas en parler. Tu sais le pire ?


Mon oncle n'a même pas lancé un avis de
disparition, ils s'en foutaient de nous. Pourtant
tout ce qu'il est aujourd'hui c'est grâce à mon
père. Nous vivions donc chez Ben, il avait un ami
blanc qui était photographe. Quand il m'a vu pour
la première fois, il s'est extasié et m'a chanté
plusieurs fois que mon visage était artistique. Tout
de suite, il s'était mis à me photographier. Un jour,
il est venu dire à Ben qu'une de ses amies était
une débutante joaillier, il cherchait un mannequin
pour sa pub et pour lui, j'étais parfait pour ça.
C'est ainsi que j'ai débuté avec de petites
rémunérations jusqu'à ce que les propositions
s'enchaînent, j'ai commencé à faire fureur, ils
cherchaient tous à me voir porter leurs produits.
Avec l'argent, j'ai pu lui trouver une nounou, et
nous scolariser je ne pouvais pas laisser Ben tout
faire.

- Ton père, il ne vous avait rien laissé comme


héritage ?

- Ils ont tout pris à mon père, il n'avait même pas


pu nous laisser un rond. J'ai dû me battre pour
nous. Tu comprends pourquoi elle m'est chère ?
Saïda est comme ma fille du moment où elle est
heureuse, je vais bien seulement, j'essaie de ne
pas l'habituer à la facilité.

- Je comprends ! Tu as été courageuse, mais ta


défunte mère n'a pas de famille qui aurait pu vous
aider ?

- Ma mère était orpheline. Ses parents l'ont


abandonné chez les bonnes sœurs. C'est là-bas
qu'elle a vécu jusqu'à sa majorité de là, elle a dû
s'investir dans la vie active pour survivre, c'est
ainsi qu'elle était devenue servante chez un
couple caucasien et c'est là-bas qu'elle a connu
mon père qui était ami à ses patrons. Du coup, je
ne sais rien d'une possible famille maternelle.

- Ton histoire est triste. Je suis désolé pour ces


pertes. Mais tout ce que je retiens, c'est que tu as
été courageuse, tu t'es battu pour ta sœur, pour
vous plusieurs n'en auraient pas été capables.
Même si aujourd'hui, tu endosses un lot de peine,
tu peux être fière de toi Sadio.

- Oh, t'en fais pas. J'ai fait mon deuil. Bon, ne


parlons plus de choses tristes. Je me lève et pars
sur les rochers.

- Zikr encore s'il te plaît ! Je veux encore entendre


ta voix et puis avec le bruit du vent ça sera
superbe. S'il te plaît !

Il m'offre une risette, se couche sur le sable


croisant ses mains à l'arrière de sa tête.

Il zikre et je l'enregistre sans qu'il ne sache.


J'adore sa voix, il ne s'en rend pas compte, mais
elle est magnifique, légère, ça apaise, ça libère. Sa
copine ou femme doit avoir la chance, chaque
nuit, je l'aurai forcé à me bercer.

Nous avons partagé un poisson, j'ai tellement ri


alors qu'il me racontait des blagues pourries. Son
comportement contraste avec son physique. Il a
une âme d'enfant.

- Merci beaucoup Zall. J'ai adoré cette journée.


Grâce à toi, j'ai oublié l'instant d'une journée mes
tourments. Je t'en serais reconnaissante, dis-je
une fois au manoir.

C'était magnifique, il y a tellement longtemps que


je n'ai pas passé un moment heureux. Finalement,
je me suis fait un nouvel ami.

- Pas de quoi ! Et je comprends qu'il a revêtu sa


veste de garde du corps.

Je descends et pénètre à l'intérieur.

***
Badra est en voyage, j'ai décidé d'aller dans cette
chambre qu'il cache, là où il partait le jour que je
l'ai suivi et qu'il m'a étranglé. Eh bien aujourd'hui,
il ne sera pas là pour m'étrangler.

Quand le chat n'est pas là, la souris danse.

Il fait nuit, les couloirs ne présentent pas


beaucoup de monde à part ses gardes. J'opte pour
une démarche assurée afin de ne pas éveiller les
soupçons des deux gardes postés à quelques
mètres du couloir. J'entre dans l'ascenseur et
monte au dernier étage. Selon les rumeurs que
m'a rapportées ma première domestique, Badra
interdit l'accès du dernier étage à toutes les
dames de ménages et que la dernière qui s'y était
aventuré par mégarde, on ne l'a plus revue. Tout
ce qu'elles savent, c'est que le dernier étage
compte une seule chambre. Ces rumeurs ont plus
accentué ma curiosité, qu'est-ce que Badra cache
la haut ?

Ce n'est plus qu'une question de seconde


désormais vu que l'ascenseur s'ouvre pile au
dernier étage. Je suis au bout d'un long couloir
alors que la chambre dont il est question me fait
face. Les murs sont ornés de tableaux, tantôt des
paysages, tantôt des jets de peinture qui forme un
visage. Ce couloir est magnifique mais effrayant et
cette porte au bout me donne la chair de poule.

Bismillahi rahmani Rahim !

J'avance et à chaque pas que je pose sur ce long


tapis rouge mes poils se hérissent. Mais je ne me
retourne pas pour autant. J'arrive devant la porte
et constate qu'il y a un digicode.

Zut ! Je n'avais pas pensé à ça. Je dois


impérativement découvrir ce qui se trame
derrière cette porte si je ne le fais pas aujourd'hui,
je ne pense pas avoir une occasion pareille dans le
futur.

Bon calme toi Emlyn, tu es intelligente, tu peux


décoder ce truc.

Je tente son année de naissance, mais rien, je tape


la mienne. Son numéro toujours rien.

Mhh si je comprends bien cette porte est secrète


alors Badra tient à ce qu'elle reste sécurisée du
coup le code doit être un ensemble de chiffres
important dans sa vie, un code qu'on ne devine
pas facilement. Réfléchis Emlyn après tout je le
connais depuis des années, j'ai toujours été là
dans tous ses parcours.

Mon esprit me souffle la date exacte d'où il a


rejoint son parti politique. Je tape et une lumière
verte apparaît, un bruit derrière moi retient mon
attention, je me retourne et constate avec horreur
que tous les tableaux se sont retournés.

C'est quoi ce délire ?

Un frisson épouvantable me traverse le dos


jusqu'aux orteils. Je tremble machinalement, je
sens une atmosphère malsaine m'entourer, j'ai
peur de me retourner, vu le vent glacial qui
fouette mon dos, je comprends que la porte est
ouverte et que si je me retourne, je ferai face à
l'aboutissement de ma curiosité.

J'ai peur et c'est peu de le dire en fait, je suis


frigorifié et terrifié par ce que je risque de voir.
Autant prendre mon courage à deux mains et me
retourner une bonne fois pour toutes, après tout,
ça ne doit pas être si horrible non ? Il cache
sûrement des bijoux ici. Relax Sadio.

Je compte jusqu'à trois, reprends mon souffle et


me retourne.

- AHHHHHHHHHHHHHHH !

- AHHHHHHHHHHHHHHH !

Je pousse de longs cris qui décrivent l'étendue de


l'horreur que j'ai en face de moi. Mon Dieu, c'est
quoi ça ?

Je veux réciter une sourate, mais je me sens


étranglé. Mes mots étouffent à l'intérieur de moi.
Alors je cours tentant de me tenir sur mes jambes
que je ne sens plus du tout tellement je suis
épouvanté, je tombe plusieurs fois comme poussé
par une force invisible. Voyant la vie défiler devant
moi, je me relève brutalement me causant une
douleur lancinante à la cheville, les larmes
dévalant mes joues. J'attends du bruit derrière la
porte qui se referme, je pense, toutefois ce n'est
plus mon problème, je veux juste atteindre
l'ascenseur afin de déguerpir de ce lieu morbide.
Je réussis, seulement quand les portes se ferment,
je balise. Je suffoque et hallucine. J'ai peur oh mon
Dieu. Ce que j'ai vu est...oh mon Dieu. Je veux
sortir d'ici.

Je sors de l'ascenseur en courant, je ne vais pas


dans ma chambre, je suis trop effrayée pour rester
seule. Je ne sais pas dans quel état je suis, je ne
vois rien, je ne sens plus mon corps, je veux
seulement être en sécurité. Je n'aurai pas dû, je
n'aurai pas dû y aller.

J'ouvre la porte de mon garde seulement, c'est un


pistolet posé sur ma tempe qui m'accueille.

- HAAA ! NON NON !

- Sadio ? Fit-il en allumant l'interrupteur. Et tout


de suite, je me jette sur son torse-nu.

Je veux me sentir en sécurité. J'ai peur. Je pleure à


chaudes larmes comme une enfant. Les questions
se bousculent dans ma tête. Qui est Badra ? À qui
je me suis mariée ? Qu'est-ce que ça veut dire tout
ça ? J'ai fait la plus grande erreur de ma vie, je
veux partir, je ne veux plus rester ici.

- Sadio pourquoi es-tu dans cet état ? Qu'est-ce


qui s'est passé ? Vient assied toi, dit-il en tentant
de me détacher de lui.

- NON ! Laisse...Laisse-moi comme ça. Si je


m'assois seule il...il vont venir...il sont partout. Je
ne veux pas, je ne veux pas !

- Sadio reprend toi, je ne te reconnais pas, tu as


fait un cauchemar ? Qu'est-ce qui se passe ?

Je vais tout lui dire même s'il ne va pas me croire,


il faut que je lui dise ce que Badra cache là-bas
pour qu'il m'aide à sortir de ce manoir de malade.

J'ouvre la bouche pour lui répondre, quand je me


sentis étranglé, on m'étrangle, je mets mes doigts
tentant de défaire cette main invisible, mais
Impossible. Elle me serre le cou jusqu'à ce que je
faillis tourner de l'œil. Quand je ne sens plus les
mains invisibles, j'ouvre la bouche pour parler,
mais aucun son, je n'arrive plus à parler. Allahou
Akbar ! J'ai plus de voix. Je tape Zall
frénétiquement pour qu'il m'aide. C'est invivable,
c'est atroce.

Je crie sans qu'un son ne traverse ma gorge, je me


tiens la tête m'arrachant les cheveux en parlant
sans qu'aucun son ne franchit ma bouche. Je suis
entrain de perdre les pédales, je suis lamentable.
Je me jette à ses pieds a genoux entourant mes
mains sur ses jambes. Je lui demande de m'aider,
je lui crie de m'aider dans l'ombre d'un son, je
pleure, je suffoque.

Ma voix !

Si seulement je savais !

Je n'aurai pas dû !

_______________\\\\_______________________
\\\\__________

CHAPITRE 6

Zall,
Je ne sais pas ce qui se passe, mais Sadio est en
transe devant moi. Elle se tient le cou, ouvre sa
bouche sans qu'un mot ne sorte. Elle me griffe,
me montre son cou, pleure. Le moindre bruit la
fait sursauter. Elle est incapable de me parler.

Un doute m'accapare l'esprit et je pense savoir ce


qui lui arrive. Je pense que Sadio a découvert le
sanctuaire de son mari. C'est la seule explication
plausible.

- Je vais t'aider Sadio, je vais t'aider, supporte un


petit moment le temps que je te sors d'ici. Il faut
que je te libère d'elle, cependant, je ne peux pas
ici, ça risque d'alerter toute la famille de Badra. On
va donc sortir, tu vas devoir faire comme si tout
allait bien. Sois forte et je sais que tu l'es ! Tenté-
je de la rassurer.

J'ai du mal à la voir ainsi, elle me supplie des yeux


de l'aider, elle me regarde avec des yeux gouffrés
de peine, de dévastation, de tristesse et le pire
des sentiments, l'impuissance.

Cette souffrance qu'elle vit sans n'avoir rien


demandée me touche profondément. Mon but en
venant ici n'était pas de me laisser attendrir, je ne
savais pas que je trouvais une femme morte de
l'intérieur. Je ne suis pas de marbre, même si de l'
extérieur, je ressemble à un être terrorisant, j'ai
un cœur.

Je lui essuie ses larmes, avec une douceur qui


m'était jusque-là insoupçonnée. J'essaie de la
rassurer, de lui faire comprendre qu'avec moi, elle
est en sécurité.

Je me dirige tant bien que mal avec elle qui


s'accroche à moi comme un koala jusqu'à mon
placard. J'en sors une seringue et un somnifère
liquide que je fourre dans ma poche.

- Allons-y ! Aie l'air normal, dis-je.

Elle s'en sort bien jusqu'à ce que nous arrivions


dehors, un garde m'interpelle. Mais je garde mon
calme, inutile d'éveiller les soupçons.

- Où allez-vous ? Nous n'avons pas reçu d'ordre de


la part de son excellence, s'étonne un garde.
- Oui je sais mais elle se plaint de bouffée de
chaleur, elle souhaite sortir. C'est pourquoi je suis
avec elle, en tant que son garde rien ne lui
arrivera, expliqué-je.

- Pourquoi tu parles à sa place ? Son excellence ?


Poursuit le garde.

Et merde !

Que faire ?

Si je lui donne un coup-de-poing, ça n'arrangera


rien, avec cette horde de gardes, je nous mettrai
dans de beaux draps. Si j'insiste il verra ça d'un air
suspect, je suis mal barré avec une Sadio qui
souffre à côté.

Fichu président de merde !

- C'est quoi le problème ? Tu es en train d'interdire


à ta première dame de sortir de sa demeure ? Tu
travailles pour le couple présidentiel, je te signale
qu'elle peut te virer. Laisse la partir, je viens avec
eux prendre l'air. Oh, c'est quoi, nous sommes
dans une prison ? S'exclama Ndeye Binta. Attends
que j'appelle le président pour lui dire que tu
empêches sa femme de sortir.

Elle prend son téléphone et compose un numéro...

- Non non désolé madame partez !

Je m'empresse de sortir, suivi de Ndeye Binta.


Arrivée à l'angle de rue, là où nous ne risquons
plus d'être vu, je porte Sadio sur mes épaules et
cours avec elle. Il faut que je la libère rapidement
de cette situation, ça doit être atroce.

- AY THIAPA LA SOL DAWAL DANK ( J'ai porté des


talons aiguilles doucement ) ! Mais qu'est-ce qui
se passe bon sang !? S'écrit Ndeye derrière moi,
ses pas faisant du bruit sur le macadam.

Je tape le code de la maison et y pénètre.


J'avais pris une maison voisine au manoir pour
mieux espionner Badra.

Je la couche dans une chambre quelconque alors


que ses larmes se rebellent.

- Du calme, sunshine.
Ndeye s'emmène dans la chambre réitérant ses
questions, je n'ai pas le temps de lui expliquer.

J'enlève mon t-shirt et entre dans la douche.

Je me lave rapidement et fais ma grande ablution,


je reviens dans la chambre apprêté, trouvant Binta
en train de caresser les cheveux de son amie.

- Fait moi de la place !


Je fais asseoir Sadio et me place derrière elle.
J'attrape sa tête.

- Bismillahi rahmani Rahim


(Au nom d'Allah, le tout miséricordieux, le très
miséricordieux.)

Je compte réciter dans ses oreilles à répétition les


sourates.

Āyatu-l-kursī, Al-Ikhlâs, Al Baqara,102, Ta Ha


68__70, El-Araf verset 117__122, Jonas.81__ 82 +
Surât Al-Falaq et Surât Al-Nâs.
Dès que je commence Āyatu-l-kursi, elle se lève,
me lance un coup-de-poing. Je continue alors
qu'elle s'énerve de plus en plus. Je tente de la
maîtriser, mais sa force est comme décuplée. C'est
un combat de titans, elle ne me facilite pas la
tâche si je reste assis elle risque de me blesser
alors c'est en nous bagarrant que je continue mes
récitations.

- Depuis quand Sadio a cette force ? S'étonne


Ndeye.

Elle tombe, se traîne à terre.

"FERME LA ! FERME LA ! ELLE NE DOIT PAS


PARLER, FERME LA ! Fit la voix de l'esprit.

- ALLAHOU AKBAR ! Se pétrifie Ndeye.

Ne me laissant pas déconcentrer, je récupère


Sadio en mettant toute ma force, je continue dans
ses oreilles.

"Elle ne doit pas parler, c'est ma chambre, elle ne


devait rien voir ! Je t'ordonne d'arrêter ou je la tue
!
Dès qu'elle m'échappe, elle se griffe, se gifle, se
cogne contre le mur. C'est bouleversant de la voir
ainsi, mais je ne peux flancher, je ne peux pas me
laisser avoir par les sentiments.

- Arrête s'il te plaît, il va la tuer si tu continues,


m'implore Ndeye. Je ne peux pas cesser pour lui
expliquer que cet esprit n'est rien face à la
puissance de notre créateur.

Je continue jusqu'à pas d'heure et quand Emlyn


pousse un long cri effroyable avant de s'évanouir,
je comprends que c'est l'heure de sa délivrance.

Cinq minutes plus tard, elle papillonne des yeux.


Elle nous fixe à tour de rôle avant de regarder
drôlement la chambre. Elle se lève en vacillant.
Elle a besoin de repos, je prends donc la seringue
dans ma poche. Je m'approche d'elle alors qu'elle
se jette encore une fois dans mes bras. Mes mains
dos à elle, je mets le liquide dans la seringue.

- Pardon Sadio, mais tu en as besoin. Je lui injecte


la dose alors que son corps se ramollit au fur et à
mesure que le produit fait son effet. Sentant tout
son poids, je comprends qu'elle dort, je la soulève
et demande à Ndeye de me suivre.

- C...c'est pas dangereux pour elle ? Enfin je...je


veux dire...que, commence ndeye.

- Tu me prends pour un débutant ? Tu distrais les


gardes, inventes, je ne sais quoi, mais faut que je
rentre avec elle. Si elle découche, Badra risque de
s'en prendre à elle, tu sais qu'il a des oreilles
partout, et on ne peut non plus se présenter
devant les gardes avec une Sadio endormie et les
vêtements ensanglantés.

Elle réfléchit en se mordant les lèvres à vrai dire


moi aussi, je ne vois pas comment elle pourra
distraire dix gardes.

- Suis moi ! Clame-t-elle décidée.

Je sors avec Sadio dans mes bras. Nous arrivons


rapidement. Je la regarde qui rentre et se plante
au centre du jardin alors que je me cache !

Qu'est-ce qu'elle va bien pouvoir nous sortir.


- HÉ LES GARS !

Ils la fixent tous d'un même mouvement et elle


soulève son t-shirt dévoilant sa poitrine. Comme
des enfants, ils se concentrent sur elle.

Je cours rapidement avec Sadio.

- Putain, tu as de beaux seins.

- wouhaaa mate moi ça !

- Weine 12h12 bilay !

- Bane 12 Heures ? Li 5 Heures du matin la bilay ,


sou teudé, weini mitraillé plafond bi ak ayi balle. (
Ce sont des seins de 5 heures du matin, quand elle
se couche ça mitraille le plafond avec des balles.)
On peut toucher ?

Je rentre rapidement prenant les couloirs les


moins surveillés.
Je l'emmène dans sa chambre, la couche sur le lit
et la couvre.

Je prends mon téléphone et l'appel.


" Urgence ?"

"Oui sinon je ne t'aurais pas appelé à cette heure-


ci. Je crois qu'elle a découvert la chambre !"

" Quoi ? Aussi vite ?"

" Quand je suis venu, Sadio avait déjà des doutes,


elle ouvrira les yeux plus rapidement que prévu."

" Bordel, trop d'informations risquent de la


détruire. Tout devait se faire doucement, j'espère
que tu n'as pas pressurisé l'avancée de cette
mission, rappelle-toi, son bien-être psychologique
est en jeu ! Je t'interdis de la détruire plus qu'elle
ne l'est, il faut que..."

" Ne me gueule pas dessus petit con ! Si j'y vais


molo, c'est pour tes fesses sinon je lui aurais
flanqué la vérité au visage depuis belle lurette,
alors ne me fait pas chier, et ne me donne pas
d'ordre, je suis déjà à cran."

" Je suis désolé, c'est juste que je m'inquiète


pour..."
" Arrête d'être dans les émotions alors car ça te
rend con, j'ai besoin de quelqu'un qui réfléchit
actuellement, ne me casse pas les couilles, je te
dis qu'elle avait déjà des doutes et cela m'arrange
oui, j'avoue, vite, elle se range de notre côté et
rapidement on finit avec."

" Pourquoi es- tu si énervé ? Tu as vu tes règles ou


quoi ?"

"Non, ce sont les hormones de ma grossesse,


idiot, joue à ce jeu et quand on se verra, tu
mangeras mon poing dans ta face."

Je l'attends soupirer prise entre l'étau.

" Prend soin d'elle s'il te plaît ne le laisse pas me la


prendre s'il te plaît, il m'a déjà tout pris."

"Promis et tien bon de ton côté."

" Bye !"

Je raccroche et retourne à l'intérieur afin de veiller


sur elle, quand la porte s'ouvre avec étourderie.
- Il n'y a que pour mon amie que j'ose montrer
mes seins à des charognards. Je n'avais pas
d'autres idées.

J'éclate de rire quand je repense encore à la


scène.

- Ndeye Binta qui es-tu ? Je ris sans pouvoir


m'arrêter, elle me lance un regard ennuyé.

- Bon, il faut que tu lui fasses changer ses


vêtements, elle a une trousse dans sa salle de bain
pour ses blessures. Envoie-moi un message quand
tu auras fini et appelles l'autre-là pour le rassurer,
il me les brise.

Je sors quand elle me stoppe d'une main.

- Merci beaucoup, merci d'avoir risqué ta vie,


même si tu t'es choisi un nom pourri Zall, non
mais c'est quoi ce nom ? Elle éclate de rire.

- C'est le premier nom qui m'est passé par la tête


sur le champ, même si j'avoue que j'avais opté
pour Zarbino avoue que c'est classe.
- Zarbino ? Hahahaha pardon...hahaha je préfère
de loin Zall.

Je retourne dans ma chambre pour reprendre une


douche. Je me vêts d'un t-shirt et d'un Jean noir.

Ndeye m'a prévenue avoir fini alors je retourne


dans la chambre de Sadio histoire de veiller sur
elle au cas où elle ferait des cauchemars. De ma
position, j'ai une vue parfaite sur son visage et
j'avoue que Sadio est d'une telle beauté, pas
étonnant qu'elle fut mannequin. Elle a un petit
visage ovale d'une telle candeur, des yeux en
amande qui lui donne un regard expressif, un
regard fatal quand elle est en colère comme la fois
dans la voiture, un nez droit et fin et de belles
lèvres qui doivent être tendres au goûter.

À l'époque, elle faisait fureur. Et malgré les années


elle n'a rien perdu de sa superbe.

Il s'achetait chaque jour des magazines où son


visage était marqué, c'est ainsi que j'ai suivi un
peu sa carrière sinon à part mon arrivée ici, je ne
l'avais jamais vu en personne.
Il n'a plus qu'elle. Leurs vies sont bien tristes.
Sadio sera détruite quand elle saura tout. J'espère
qu'elle sera assez forte pour encaisser le choc, car
elle est encore loin du compte, un compte
ravageur où je dirais destructeur.

La nuit risque d'être longue !

***

Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, je suis resté à


siroter des cafés noirs corsés et parallèlement
dévorer un livre que j'ai pris dans sa riche
bibliothèque.

Elle bouge, signe qu'elle se réveille. Elle ouvre les


yeux, bâille, referme les yeux avant de les rouvrir.
Elle saute d'un bond du lit comme si elle avait le
diable à ses trousses. Elle se tient au mur les yeux
ronds.

- Je la connais, c'est une servante, elle est là-bas !


Je...ma voix...ma voix est revenue.... Elle coule un
regard sur son corps et écarquilla les yeux.
Pourquoi je suis recouvert de pansement ?
- Sadio, je suis là, n'ait crainte ! Tenté-je de
m'approcher sauf qu'elle se dégage pour prendre
le téléphone relié aux appartements des
domestiques.

- Viens dans ma chambre tout de suite avec mon


valet !

Elle raccroche et je la fixe sans comprendre ses


agissements matinaux. Quand sa domestique et
son valet entre dans la chambre elle se lève
rapidement et se planta devant eux.

- Je suis sûre que c'est elle, elle travaille pour nous


depuis que je suis mariée à Badra, mais je ne
connais pas son nom elle... elle.

Les deux me fixent comme si j'avais une


explication à leur fournir sur les agissements de
Sadio. Je suis tout aussi perdu qu'eux.

Sadio ...
- La servante, la dame qui s'occupe de la chambre
de badiene est-elle présente ce matin ? Leur
demande-t-elle.

- Tu parles de Mbeury ? Le responsable nous a


annoncé avant hier qu'elle avait démissionné. Ça
nous a tous foutu un coup au moral. Elle était
comme une sœur pour nous, et ça nous étonne
qu'elle soit partie sans nous dire au revoir. Mais
bon, c'est la vie, débite son valet.

Sadio s'attrape les cheveux, ne voulant pas


recueillir ses explications devant eux je leurs
demande de nous laisser seuls.

- Elle est morte... elle... elle n'a pas


démissionnée... elle... elle est là-bas.

Désemparée, elle l'est, le regard dans le vide,


assise au sol, elle murmure que des elle est morte.
Je m'approche et la soulève comme une princesse
pour l'installer sur le fauteuil.

- Sadio reprend toi, on doit parler et il faut que tu


sois dans ton état normal.
Elle hoche la tête.

- Je sais, mais j'ai besoin d'une bonne dose de café


pour reprendre mes esprits. Je...je dois tout
t'expliquer car je veux que tu m'aides à quitter ce
manoir, Badra, je ne le connais pas, il me fait peur.
Je veux partir d'ici !

Elle appuie sur un bouton, et même pas une


minute que sa première domestique arrive.

- Je suis un peu malade ce matin, je ne désire pas


sortir du lit. Informe mon valet et s'il te plaît
emmène nous deux tasses de café.

- Bien son e...

- Tu peux m'appeler Sadio en sa présence. Ne


t'inquiète pas !

- D'accord ! Elle se retourne pour partir quand


Sadio la stoppe.

- Tu ne demandes pas à Zall comment il prend son


café ?
- Eh bien, depuis qu'il est ici, il refuse qu'on lui
fasse son café ou même à manger alors je me suis
dit qu'il le fera lui-même !

- Ha bon ? Zall, mais pourquoi ? Me questionne


Sadio.

Parce que je n'ai confiance en personne ici et je ne


veux pas me faire empoisonner. Toutefois ça, je
me garde de lui dire.

- Rien ! Je ne veux juste pas déranger ! Ndeye fait


lui son café. J'ai déjà ingurgité deux tasses, ça va
pour moi.

Je suis en mission ici, je dois rester concentré. La


moindre petite erreur peut me coûter cher. Nul
n'est un enfant de chœur ici. Je suis fatigué
d'ailleurs de ne manger que des biscuits, j'ai envie
du mbakhal Saloum, du bon thiebou Diaga, du
mafé pour ne citer que ceux-là. J'ai hâte de clore
cette mission et de retrouver un peu ma vie, je dis
un peu, car rien ne sera terminé.

- Je t'écoute, dis-je une fois, son café servi.


- Zall pourquoi je devrais te faire confiance ? Après
tout, je ne sais rien de toi. Qu'est-ce qui me dit
que tu n'es pas un hypocrite loyal à mon mari
comme tous les autres ? Qu'est-ce qui me dit que
tu n'es pas là pour lui rapporter mes faits et gestes
? Faire l'ami avec moi pour que je me livre à toi et
aller tout déverser dans les oreilles de Badra.
J'avoue que tu es bizarre, tu es mystérieux et
énigmatique. Quand tu ne parles pas, tu réfléchis
et tu es toujours discret. Mon intuition me dit que
tu n'es pas un simple garde du corps. Donne-moi
une seule raison qui pourrait me pousser à te faire
confiance ?

Pas bête la meuf !

- Pourtant, hier, tu n'as pas eu du mal à rejoindre


ma chambre ! Et d'ailleurs si ce n'est pas urgent
comme hier évite ça sinon la prochaine fois, tu
risques d'être aveugle. Je dors nu !

- Comment ça, tu dors nu ?

Je dors nu, c'est bien explicite non ? Nu, c'est nu


ou il y a une autre définition ? Je n'ai pas besoin
de lui faire un dessin quand même.
- Bah, je dors nu, tatounene bokk à poil, sans
boxer. Je dors le pénis en l'air, je dors les fesses
en...

Elle se racle la gorge mal à l'aise alors que je cache


un rire.

- Ça va, ça va, j'ai compris !

- Bon soyons sérieux. Qu'est-ce qui t'a poussé à


venir te réfugier dans mes bras ?

- Je...je ne sais pas vraiment. Tu sais souvent, on


se retrouve dans des situations dans lesquelles on
laisse simplement notre instinct nous guider.

- Alors je te demande de laisser ton instinct te


guider, je sais que lui, me fait confiance. Écoute
Sadio, je n'ai pas besoin de faire un ami avec toi
pour te soutirer des informations, je peux tout
simplement te kidnapper et crois moi que je peux
même avec tous tes gardes. Je ne suis pas l'un des
toutous de cet homme, moi, je donne des ordres,
on ne m'en donne pas et j'avoue, je ne suis pas ici
pour simplement être ton garde, mais je ne peux
pas tout t'avouer pour l'instant. Je ne peux me
dévoiler à toi que lorsque tu ouvriras les yeux et
ça commence bien. Qu'est-ce que tu as vu là-bas
hier ?

- Co... ment tu...

- Je l'ai deviné. Je suis au courant de l'existence de


cette chambre. Alors ?

Elle ferme les yeux, les mains tremblantes avant


de délier sa langue.

- Il y a un couloir parsemé de tableau et au bout


du couloir se tient une porte entravée par un
code. J'ai réfléchi et j'ai réussi à décoder. Quand
ça s'est ouvert. J'ai toute suite senti une aura
malsaine, et une odeur infecte, cette chambre
n'avait rien de normal. Ça sentait le mauvais
esprit. Quand j'ai pris mon courage à deux mains
et que je me suis retourné, j'ai vu d'abord deux
pieds en surface, quand j'ai relevé la tête, un corps
pendait là devant moi et c'était elle, Mbeury, c'est
une servante qui s'occupe de badiene. Je ne sais
pas vraiment et...et il y avait des bougies rouges et
noires, des canaris, des cauris, des plumes, la
chambre même était peinte en rouge couleur
sang, un siège rouge trônait fièrement au milieu.
Trois bois croisés plantés sur du sable, au milieu
de ses bois, il y avait la tête de trois animaux. Un
lionceau, un rat, une cigogne. Leurs têtes étaient
plantées sur les pics. Et sur le mur était dessiné
entièrement ces trois animaux ; le lion était
majestueux, la cigogne volait au-dessus du lion et
le rat était posé sur la crinière du lion.

Elle se redresse de sorte à me regarder droit dans


les yeux.

- Je te le jure Zall, c'est ce que j'ai vu. Il y avait


aussi un liquide rouge à l'entrée. Je ne suis pas
folle. Tout ce que je viens de décrire y était. Crois-
moi, je t'en prie ça à l'air tiré par les cheveux, mais
c'est réel. Je veux partir, aide moi à sortir de cette
maison ne t'en supplie !

- Je te crois Sadio. Et sache que ces trois animaux


représentent chacun un titre. Mais tu ne peux pas
partir ainsi, quand tu quitteras cette maison, je
veux que tu partes sans ton passé. Tu es mariée à
Badra, partir sans un divorce t'enchaînera toujours
à lui.
- Mais je m'en fiche ! Je veux récupérer Saïda et
quitter ce pays. Je... Comprends-moi Zall, j'ai peur,
comment pourrais-je encore le regarder sans
trembler après ce que j'ai vu hier ?

Je viens poser ma main sur sa joue, et conduis ses


yeux vers les miennes. Je veux qu'elle lise dans
mes yeux la force de ma sincérité.

- Ta peur est légitime, je ne la remets pas en


cause, cependant, retiens que tant que je serai là,
juste là à tes côtés, tu n'auras rien à craindre
même face à lui car je te protégerai.

- Quand on sera ici oui, tu le feras, mais et après


ici ? Tu as une vie, des engagements...

- Oui, j'ai une vie des engagements, mais si je suis


sûr d'une chose aujourd'hui c'est que j'ai une
place dans ma vie pour toi, j'ai pris l'engagement
de te protéger alors c'est une responsabilité pour
moi et je suis un homme qui assume ses
responsabilités. N'aie crainte et dis moi as-tu
envie de comprendre ? Es-tu prête pour ce que tu
risques de découvrir ? Et surtout, Sadio peut, tu
vivre sans Badra ? De ce que je sais, tu es folle
amoureuse de lui.

- Je ne mentirai pas en disant que je ne l'aime


plus. Badra est le seul homme que j'ai connu
depuis mon adolescence. Je ne connais que lui.
Mais l'amour ne fait pas tout et l'amour seul ne
suffit pas. Je sais qu'il y a des choses que je dois
savoir et quitte à perdre ce mariage et tout ce
qu'il englobe, je suis prête.

- Alors suis moi !

Elle écarquille les yeux et je pouffe.

- Sadio, je ne te demande pas là de fuir avec moi.


Je veux juste t'emmener chez une personne qui
pourra t'expliquer mieux que moi ce que tu as vu
dans cette chambre. Encore une fois, es-tu prête ?

- Je le suis !

- À la sortie de cette rencontre rien ne sera plus


pareil. Alors réfléchis bien tu es prête ?

- Arrête de me faire chier ! Je te dis que oui !


Je bug ! Elle est bipolaire ou quoi ? N'est-ce pas
elle qui était dévastée tout à l'heure ? En temps
normal, on ne me parle pas comme ça, mais j'ai dû
laisser mon comportement d'ours mal léché à
l'extérieur et me montrer cool ici. Bon tant pis.

- Habille-toi comme la fois passée ! Exigeais-je.

***

Emlyn Sadio Ka,

Sur la moto de Zall, il nous fait traverser la


banlieue. Pour nous faire arrêter devant une
maison ou sont postés des gardes habillés en tout
noir. Quand ces hommes s'aperçoivent, ils lui
offrent un salut militaire, Zall hoche la tête tout
simplement.

C'est quoi tout ça ?

Je le suis qui prend les escaliers. Une dame aux


yeux cernés nous ouvre la porte. Elle me lance un
regard torve avant de s'éclipser.
- Ton accueil n'est pas du tout chaleureux Oumy !
S'exclame Zall.

La dame, aux yeux ridés, hausse les épaules et


s'installe sur le Divan.

- Alors tu as réussi à l'emmener à ce que je vois.


Son excellence, je suis enchantée et honorée.
Devrais-je vous faire une révérence ?

- Bah moi, je ne suis pas honorée, je suis plutôt


perdue. Bon, on passe aux explications Zall ?

J'ai vraiment besoin d'explication.

- Zall ? Cey yallah ! Attends, c'est le surnom que tu


t'es trouvé ? La dame nommée Oumy pouffe de
rire alors que je la fixe ne comprenant rien à tout
ceci. Et toi, tu es bien pressée, mais quand tu
sauras tout, tu vas descendre de mille étages alors
tout doux. Au passage, tu es très belle ! Quel
gâchis ! Zall, il fallait m'informer de votre arrivée,
j'allais préparer un festin pour la première dame.

- Cesse ton sarcasme. Si tu nous était pas utile, tu


sais où tu serais actuellement alors contente toi
de nous aider et nous nous veillerons sur ta
sécurité, rétorque Zall.

- Zall, c'est qui elle ? Demandé-je.

- Je suis Oumilaya Bâ de naissance, dit-elle en


sirotant un verre. ) Laisse-moi te dire que ce
réseau existait bien avant ta naissance et celle de
Zall.

- Réseau ? Quel réseau ?

- Le réseau dans lequel ton mari fait partie


désormais, il y occupe même une place très
importante. J'étais une jeune étudiante,
insignifiante, qui avait la rage de réussir. Je me
suis lancée dans l'entrepreneuriat, mais ça ne
donnait pas où disons, je n'avais pas la patience.
Je suis habile des mains, je fabriquais des
chaussures et les vendais jusqu'à ce qu'un jour un
client pas comme les autres fasse son entrée dans
ma modeste boutique. Il est revenu une fois, deux
fois encore et encore installant entre nous une
relation de confiance. Il était devenu un ami. Un
jour, il m'a posé cette question ; Oumy rêve tu de
pouvoir ? De la richesse ? J'ai sauté sur la question
pour répondre que oui. Alors il m'a parlé de son
groupe d'amis, c'est comme ça qu'il l'avait
nommé. Il m'a dit que dans son cercle, on
s'entraidait. Par exemple, s'il y a 80 membres et
que je vends des chaussures, tous les 80 membres
devront se chausser chez moi. J'étais toute
émoustillée, car on parlait de clients riches. C'est
ainsi qu'il m'a envoyé dans une villa, il m'a fait
entrer dans une salle où étaient assis les maîtres
du jeu. Ils faisaient vraiment peur, mais bon moi,
j'étais là pour réussir alors j'ai ravalé mes peurs et
inquiétudes. Ils m'ont posé des questions, j'y
répondais, ils m'ont fait passer des tests médicaux
et je suis rentrée. Une semaine après, j'ai reçu une
lettre attend, je reviens !

Elle part dans ce qui doit être sa chambre avant de


revenir tenant dans ses mains un papier.

- À l'époque, mon instinct m'avait dit d'en faire


une photocopie. Car l'original représentait le
carton d'invitation. Ils sont tellement intelligents
qu'ils ont pensé à tout. Ils t'envoient un carton de
félicitations qui est en même temps ta carte
d'accès pour le jour de ta soirée de bienvenue.
C'est un vieux papier, mais je l'ai bien conservé.
Je déplie le papier les doigts tremblants. La
première chose que je remarque, c'est l'insigne
des trois animaux que j'ai vu dans cette chambre
et à droite trois P écrit au pied de chacun.

À Oumilaya Bâ

Réf : Ob/Ld/11

Fait à X...

Objet : félicitations et invitation.

Notre famille est heureuse de vous annoncer que


vous faites désormais partie des nôtres. Une
soirée de bienvenue sera donnée en votre
honneur le 28 décembre à 20 heures.

Cette soirée est la vôtre chère pouliche.

Recevez l'amabilité de tous !

P. P. P.
- Ces animaux qu'est ce qu'ils signifient et ces trois
P ? Questionné-je.

- Ces trois animaux n'ont pas été choisis par


hasard. Tu sais dans la jungle chaque animal à une
symbolisation. Dans le secte, chaque détail a une
signification et une importance. Le lion représente
le pouvoir, la puissance. La cigogne représente la
richesse et le rat symbolise l'ambition. En d'autres
termes, soyez ambitieux et nous vous offrirons la
puissance et la richesse. Les trois P sont pouvoir,
puissance et patrimoine c'est l'essence vital du
secte, m'explique Oumy.

Dans quel monde je me retrouve ? C'est fou tout


ceci. J'ai du mal à y croire, mais en même temps
ce que j'ai vu dans cette chambre concorde avec
ses explications. Badra l'homme avec qui j'ai passé
une partie de ma vie fait partie d'une secte ? Je
suis dépassée.

- Ça va Sadio ? Me demande Zall. Je me lève, me


passant deux mains sur le visage, de nouveau une
main sur la hanche, une autre me tenant la nuque,
je ne sais plus où j'en suis. J'ai l'impression de
sortir d'un sommeil et que maintenant la vérité
me frappe sous les yeux, je ne sais même plus
comment me tenir.

- Que gagnez-vous à parler de votre secte ? Vous


en faites partie n'est-ce pas ? Demandé-je.

- Nuance ! J'en faisais partie ! Ils me croyaient


morte, jusqu'à maintenant. Pour reprendre mes
explications après la soirée, j'ai eu un portefeuille
client très riche, certaines têtes de ce pays
s'achètaient des chaussures chez moi. Ainsi, j'ai
multiplié boutique sur boutique jusqu'à connaître
la richesse. Mais vois-tu tout à un prix et ça mon
ami ne me l'avais pas dit. Je me suis mariée et
j'étais enceinte de 7 mois quand la cheffe m'a fait
appel. Seule à seule, elle m'avait révélé qu'il était
temps de remercier les esprits. Hébétée, j'ai voulu
en savoir plus et c'est là qu'elle m'a jeté à la figure
que la richesse à un prix et la mienne était de
sacrifier l'enfant qui était dans mon ventre. Rire
j'ai ris beaucoup ris, tu sais ces rires nerveux que
tu sors quand tu es dépassée par une situation. Je
me disais qu'elle était malade, car je ne comptais
pas sacrifier un enfant que j'ai voulu et que j'ai
porté fièrement jusqu'à 7 mois. J'ai crié hors de
question avant de m'enfuir et elle a crié que ce qui
appartient à secte reviendra à la secte par
douceur ou par force et c'est là que j'ai compris
que j'avais affaire à une secte. Je suis allée voir
mon ami, je lui ai hurlé dessus, qu'il m'avait menti
et manipulé, il a simplement ri avant de me dire :
tu as désormais ce que tu ambitionnes plus que
tout non ? Alors paye le prix. Je suis rentrée ce
soir-là dévastée et quand j'ai vu mon mari qui me
souriait amoureusement, j'ai fondu en larmes. J'ai
tout regretté, je voulais retourner dans le passé et
revenir sur ma décision seulement tout était trop
tard. Ils me mettaient la pression, mais moi, je
refusais. Ils voulaient l'âme pure de mon enfant,
ils voulaient son âme d'ange et j'allais accoucher
d'un mort nez. Je refusais toujours et toujours et
ma pire erreur a été de les menacer de tout dire à
la police, car ce jour, quand je suis rentrée chez
moi, j'y ai trouvé étendu le corps sans vie de mon
mari. Ils m'avaient laissé un mot qui disait :
premier avertissement, tu n'as plus qu'une
semaine.

- Subhanalah ! Je...

- Ne dis rien. J'étais détruite, mon mari était


innocent, il ne connaissait rien à cette secte,
c'était un homme effacé et par ma faute, ils l'ont
tué. Après l'enterrement, j'ai fait mes valises et j'ai
voulu fuir. J'avais promis à mon époux sur sa
tombe qu'ils ne nous prendraient pas notre enfant
sauf que j'eusse vite parlé, car le jour où je devais
prendre l'avion, sur la route de l'aéroport, j'ai été
victime d'un terrible accident. À mon réveil, il n'y
avait plus rien dans mon ventre. J'ai compris qu'ils
m'ont heurté et m'ont envoyé dans une cabane
pour récupérer mon enfant. Une chose dont
j'étais certaine ; c'est que j'avais accouché par voix
basse, je ne sais pas ce qu'ils m'avaient injecté
mais je me suis rappelé des pleurs d'un bébé
avant de sombrer. Ils avaient réussi. Un couple est
venu dans ma chambre d'hôpital, ils m'ont
annoncé qu'ils m'avaient trouvé dans leurs
champs, que j'étais presque morte. Dieu le tout-
puissant m'avait gardé en vie malgré tout ce que
mon corps avait subi. Je n'avais plus rien à faire ici
alors j'ai quitté le pays avec mes blessures,
physique comme intérieure. J'ai été pressé, j'ai été
ambitieuse et j'ai tout perdu, absolument tout.

- Attendez s'ils vous demandent des sacrifices


alors Badra en a fait aussi ?
- Bien évidemment que oui et laisse moi te dire
que pour être où il est aujourd'hui, il a dû donner
beaucoup hein.

- S'il vous plaît dites moi que ce ne sont pas des


sacrifices humains. S'il vous plaît dites moi que
mon mari n'a pas fait ce genre de sacrifice, la
supplie-je en me plantant face à elle.

Je ne vais pas réussir à retenir mes larmes si ce


que je lis dans ses yeux se confirme par sa bouche.
Je veux croire que ce ne soit pas lui qui a tué
Mbeury Je ne pourrai pas supporter de savoir que
je suis mariée à un porc, un être monstrueux, un
assassin. Que j'ai dormi, embrassé, caresser,
coucher avec un homme qui n'a aucun scrupule à
sacrifier un être humain.

- On sacrifie, sois une âme, du sang, une virginité,


l'étoile, la clarté, la pureté ou le destin d'une
personne alors oui ton mari à sacrifier.

- Ces...ces personne ils...ils i...meurent après ?

Elle lève les yeux au ciel.


- Zall pourquoi elle est bête comme ça ? Quand tu
sacrifies un mouton ou un taureau, il se réveille
après ? Tsuip !

- Ce n'est pas facile pour elle ! Tempête Zall.

- Bah, ce n'est facile pour personne alors qu'elle


cesse d'être bête et qu'elle se réveille. Il n'y a
qu'elle qui puisse arrêter la Reine or avec cette
femme faible que j'ai en face de moi, on est loin,
très loin du compte.

- J...je je veux vomir, oh mon Dieu...je...non...c-


ce... Badra.

Je cours chercher une douche afin de gerber.


Quand je la trouve, je vomis tout ce que j'avais
dans l'estomac. Une main calleuse m'attrape les
cheveux afin de m'aider.

Quand je finis, je me laisse choir sur le sol. Je n'en


reviens pas, je suis estomaquée, je me répugne
d'avoir vécu avec un homme comme lui.

- Zall je...je suis complice, n'est-ce pas ? Je n'ai


jamais rien vu. J'ai fermé les yeux tout ce temps.
Alors qu'il prenait des vies et le soir, je l'accueille
avec un grand sourire, avec amour. Je me répugne
tant ! Comment j'ai pu être si aveugle ? À quel
moment tout a dégringolé ? À quel moment j'ai eu
affaire à un monstre, a-t-il toujours été ainsi ?
Étais-je si naïf, si idiote, si aveugle ? Depuis mes 17
ans Zall, je côtoie cet homme depuis des années
et je n'ai rien vu. BORDEL, COMMENT !?

Je pleure tout mon soûl. Je n'ai rien vu, peut-être


que si je savais, je pouvais sauver ces personnes.
Je ne savais pas seigneur pardonne moi. Je me suis
trompée de chemin. Cet homme est un déchet.

- Ça fait mal bordel ! Zall l'homme que je croyais


connaître ma dupé. En réalité, je ne sais rien de
lui. Tu t'imagines ? Je suis mariée à un inconnu, un
sanguinaire, un homme qui sacrifie un être
humain, son semblable. Comment on peut ôter la
vie de quelqu'un ? Avec quel sang-froid ose-t-il
faire cela et dormir paisiblement. Je veux vomir. Je
mets d'une façon désespérée deux doigts dans ma
gorge afin de me faire vomir sauf qu'il m'arrête.

- Sadio, arrête de te morigéner ! Tu ne pouvais pas


savoir ! Tu n'es en rien complice, tu es plutôt une
victime. Ne te laisse pas abattre dès maintenant,
car ce qui arrive sera pire. Sadio, ta vie est au
cœur de cette histoire, ton passé, ton présent, ton
futur tout est relié à la présence de Badra dans ta
vie. Si tu veux retrouver ta vie, te libérer de ses
chaînes, il va te falloir être forte et très. Tu dois
avoir un moral de plomb. Tu tomberas Sadio, tu
seras détruite, mais dans tout ceci, tu dois te
relever, car il s'agit de toi, de ton histoire, de ta
vie, de ton passé et de ton futur et de toutes les
vies sacrifiées. Tu connais le quetzal ?

- Hmmm non !

- C'est un oiseau qui meurt quand il est enfermé


dans une cage et toi, tu es une quetzal à la
différence que toi tu ne te laisseras pas mourir
non je le refuse ! Tu te battras pour sortir de cette
cage, tu te battras pour ta vie.

- Zall je... Je veux bien, car aujourd'hui plus que


jamais je ne veux plus rien avoir en commun avec
ce porc. Mais j'ai besoin de comprendre, besoin
d'avoir des réponses.
- Ne t'en fais pas, tu auras toutes tes réponses. Et
nous serons là avec toi. Tu n'es pas seule.

Je me jette dans ses bras afin de sentir sa chaleur


protectrice. Son parfum viril me chatouille les
narines et si je n'étais pas dans la maison de
quelqu'un, je me serais endormi me laissant
bercer par son effluve naturelle. Et ce torse ferme
n'arrange en rien l'aisance dans laquelle je suis
plongée en ce moment. Sa copine à de la chance
d'avoir un tel spécimen à ses côtés. Zall est beau
sans trop forcer ni exagérer. Il dégage de la virilité,
du charisme et il ne s'en rend même pas compte.
J'ai l'habitude de le mater quand il m'escorte, il a
une grande taille qui lui donne de belles jambes
fuselées, ses fesses musclées dans son jean. Il est
gracieux, quand il marche, il prend de l'espace et
moi, je suis minuscule derrière lui, c'est peut-être
ça qui me donne cette sensation d'être en sécurité
quand il est là. En plus, il a rasé sa tête
totalement, il n'y a même pas un poil de cheveux,
et la barbe qu'il porte le rend plus beau.

Bon ne m'insultez j'avoue je suis mariée et je mate


un autre homme mais ce n'est pas moi mais mes
yeux. Parce que quand je ne veux pas y penser
mes yeux remarque les détails. Mais je sais revenir
sur terre, c'est mon garde du corps et moi, je suis
mariée.

- Zall, le président, sait-il que tu prends sa femme


dans tes bras ? Dou contane deh ! bo moytoul yow
lay Sarakh ( il ne sera pas content deh, si tu ne fais
pas attention c'est toi qu'il risque de sacrifier).
Hahahahaha !

Elle rit et part.

- Cette femme est bizarre, marmoné-je.

- Viens au salon, on va en finir. Je me lève et nous


rejoignons Oumy qui fixe Zall avec un regard que
je ne saurai pas décrire, amour, fierté, nostalgie,
culpabilité ? Je ne sais pas.

- Zall comment tu t'appelles ? Je sais que Zall n'est


pas ton nom ', qui es-tu ? Tu ne penses pas qu'il
est temps de me parler ?

- Fene bakhoul ( Ce n'est pas bien de mentir) !


Allez dis lui ! ajoute-elle.
- Tu peux arrêter deux secondes ! Tonne-t-il d'une
voix virulente.

Elle lève les yeux au ciel.

- Ton nom, la seule chose qu'elle t'a donné de


beau, marmonne Oumy d'une voix amère. Zall n'a
pas entendu, mais moi, j'ai entendu et je ne
comprends pas. Voulant lui demander de quoi elle
parle, elle me foudroie du regard, ce qui me fit
ravaler in-extremis ma question.

Je n'aime pas sa manière de me regarder, elle me


regarde comme si elle lisait en moi et qu'elle sait
que je le mate souvent. Elle me regarde comme si
elle me suspectait d'un truc. Mal à l'aise, je me
tortille sur ma place, un fait me vient subitement
en tête.

- Zall mes blessures, tu ne m'as pas répondu !


Insisté-je.

- Eh bien, hier, tu as perdu ta voix.

- Ça, je m'en rappelle.


- Tu dois savoir que cette secte est protégée par
un esprit. Elle s'appelle Zora, c'est une femme.
Zora ne voulait pas que tu parles de ce que tu
avais vu dans cette chambre. J'ai dû recourir à une
séance de Roqya pour te délivrer, ce n'était pas
facile, tu te faisais du mal ce qui explique tes
plaies.

Bon sang, c'est quoi toute cette histoire ? J'ai


l'impression d'être dans un film de sorcellerie.
Trop d'informations. Pourquoi je me retrouve
impliqué, moi, je croyais simplement m'être
trouvé un compagnon de vie, un mari et ce
mariage me ramène au centre d'histoire morbide.
J'ai l'impression d'être dans un film vampire.
Comment gérer tout ça ?

- Comment as-tu réussi à t'infiltrer au manoir ? Le


questionné-je j'ai besoin de comprendre.

- Je réfléchissais à un moyen de rentrer au manoir


quand une aubaine m'est tombé sur la tête, pile-
poil au moment opportun comme quoi le
président à demandé un garde des plus
performant à la chambre des gardes républicains.
J'ai mes contacts, j'ai usé de mon influence et c'est
ainsi que j'ai introduit mon dossier et vu mes
qualités et aptitudes, je n'ai pas tardé à être
appelé. J'étais confiant, car je savais que je
répondais au profil.

- Comment as-tu connu Oumy ? Et pourquoi vous


la protégez ?

- C'est elle qui est venue à moi. Me parlant de sa


vie passée et qu'elle pouvait nous aider en
échange de sa sécurité.

- Mais tu n'es pas un agent de police. Pourquoi te


confie-t-elle sa sécurité ? Qui es-tu Zall ?

- La police de ce foutu pays n'est capable de rien.


J'ai confiance en Zall, il est puissant. Ils me
cherchent pour m'éliminer. Ils savent que je suis
vivante. Je sais tout de Zall, j'ai enquêté jusqu'à le
rencontrer. Bien sûr, il ne m'a pas cru au début, il
m'a même foutu dehors malgré mon âge. Il a
enquêté et enquêté pendant deux semaines
jusqu'à être sur de la véracité de mon identité et
de mes aveux avant de me rencontrer pour me
loger ici.
- Nous devrions y aller, Sadio. Tu sais à peu près
tout. Le reste t'incombe. Sois discrète et sache
que nous sommes une équipe désormais. Es-tu
prête ?

- Je suis prête mais qui es-tu ?

- Un jour, tu le sauras ! Rétorque-t-il avec un


calme olympien.

Je sors de cette maison, mais j'entends derrière


moi.

- L'amour n'a pas sa place dans notre mission, je


vois tes yeux, je vois ton regard, je vois ta
tendresse alors qu'on sait tous les deux que tu
n'es pas tendre. Ne t'emboucane pas dans autre
chose. Tu ne peux pas porter la veste que porte
ton ennemi quand tu veux le brûler. Un fruit qui
ne t'est pas destiné peut-être très amère pour toi.
Les étoiles et le soleil ne se mélangent pas, l'eau
et le feu ne cohabitent pas ensemble.

- Mais l'eau peut éteindre le feu, les étoiles et le


soleil vivent dans le même ciel. Je ne te demande
pas ton avis Oumy, tu n'es personne pour moi.
Reste à ta place, je sais gérer ma vie.

- Ta vie oui, mais pas ton cœur, l'amour ne se gère


pas, l'effervescence est intarissable, la passion est
une rivière qui coule dans le cœur, s'exclame
Oumy

- La rivière fait partie de la nature. Au revoir Oumy


!

Il sort et conduit les lunettes à ses yeux.

- Allons-y !

Main dans la main, nous quittons la maison


d'Oumy.

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CHAPITRE 7

Saïda Kâ
Ma vie est épique ces derniers jours. Deux mois
que je vis la vie dont j'ai toujours voulu, une vie de
princesse, une vie dans laquelle je n'ai qu'à dire je
veux ça et on me l'apporte. J'ai tout ce que je
désire que ce soit portable, vêtements, mèche de
qualité, sac à main, chaussures de marque, bijoux
tout et tout.

Il prend tellement soin de moi que je suis la


nouvelle reine du campus, voyez moi comme Blair
Waldorf de Gossip girl tout le monde parle de moi,
tout le monde m'envie, ils veulent savoir
comment je fais pour être si à la mode. Dommage,
ils n'ont pas un amant comme le mien. J'ai même
une voiture putain trop la classe.

Aujourd'hui, nous n'avons pas cours, je dois aller


chercher Safi et Alima pour une petite balade dans
ma belle jeep blanche.

Je gare pile devant elles et elles montent, Alima


reste circonspect devant mon bijou.

- Trop la classe wallah. Instant yi ya todj Dakar.


Kharal ma eupeu la. Elle prend ses pour
m'apporter du vent.
- Arrête la villageoise lol la voiture est climatisée.

- Ah, c'est pour ça que quand je suis rentrée, je me


suis crû dans un réfrigérateur. Machallah laf thiat
tu as vraiment tardé hein si on savait que ton
beau-frère allait t'offrir cette vie, on allait faire un
malheur.

- Tout vient à point qui sait attendre.

- Il ne t'a pas encore demandé le truc ? Demande


Safi.

De quoi me parle-t-elle ?

- Quel truc ?

- Sa Anna Ndiaye kay !

- Safiatou si tu pouvais parler clairement ça


m'aiderait parce que ton charabia, je n'y
comprends rien.

- Vous avez couché ensemble ou pas encore ?


Ah ça ! Pour l'instant, il se contente juste de
m'offrir tout ce que je désire. Mais je ne suis pas
idiote, je sais que tôt ou tard, il réclamera sa part.
Et pour continuer à vivre ainsi, je ne rechignerai
pas à lui donner ce qu'il désire. Au début, j'avais
mal pour ma sœur, toutefois quand il m'a offert le
dernier iPhone, j'ai hurlé de joie me faisant oublier
tout remords.

Pour répondre à mon amie, je lui fis non de la


tête.

- S'il t'offre tout ça, ce n'est certainement pas pour


tes belles dents, il demandera bientôt sa part. Et
je me demande avec quel courage tu oserais
coucher avec un homme qui couche avec ta sœur.

Elle recommence et ça me gave. Elle avait fini par


capituler quand elle avait compris que j'avais pris
ma décision sauf qu'à chaque occasion, elle me
lance des piques qui me font vriller. C'est mon
amie, je l'aime malgré tout alors j'oriente le sujet
sur autre chose, je n'ai pas envie de me disputer.

- Pour le rendre plus fou, tu pourrais me donner


des astuces à utiliser au lit.
- Mais dis moi d'abord tu n'as plus de culpabilité
vis-à-vis de ta sœur ? Recommence-t-elle.

- Ma sœur, c'est qui ? Réponds-je.

- Saïda ya wakh li (c'est toi qui dit ça ) ? Attends où


est passée ta bonne moralité ?

- À mbeubeuss ! Rien n'a ciré qu'elle soit ma sœur


ou non. Pourquoi elle doit être la seule à profiter ?
Je vis ma vie et elle la sienne tout compte fait, je
ne compte pas épouser son mari.

- En tout cas vivre, c'est vivre ne pas vivre, c'est


mourir alors vivons vivant ! Réplique Alima.

- Saïda, j'ai essayé, j'ai tout fais, mais tu te bornes,


je te laisse donc vivre ta vie comme tu l'entends.
J'ai joué mon rôle d'amie hélas, je vois que tu
n'aimes pas quand je suis véridique, tu préfères
plutôt les amitiés hypocrites truffées de béni-oui-
oui, le plus fou, tu préfères une amitié toxique et
surtout, tu aimes les vipères comme cette longue
bouche qui est assise à côté de toi, je me garde de
dire son nom. Tant mieux, je rangerai mes mots et
mes conseils marchons comme tu le souhaites.

- Alhamdoulilah, elle se tait, on en avait marre de


toi ! S'écrit Alima agacée.

Elle met de la musique avant de se mettre à faire


des vidéos Snap.

Nous nous amusons comme des folles. Mes storys


seront chargées ce soir Dieu merci que ma sœur
n'a pas de réseau social.

Je gare devant une boutique de vêtements


luxueux. Nous ferons du shopping et je finance
tout, hier, il m'a envoyé 5 millions de francs que je
compte dilapider aujourd'hui avec ma meilleure
amie et Alima. Tout compte fait, quand je serai à
sec, il me suffira de lui demander.

- La belle vie ! Wallah Saïda vivre, c'est bon, mais


avec de l'argent, c'est encore mieux. Regarde
cette robe. Je la prends !

- C'est quelle marque ?


- Du Chacha bébé (Chanel).

Nous continuons à explorer la boutique jusqu'à ce


que mon téléphone émet un signal.

C'est un message.

De Lui :

À 20 heures. Un chauffeur viendra te chercher


devant ta porte pour te conduire à moi et surtout
sois croustillante.
N'oublie pas de supprimer ce message.

Je lis alors que ma meilleure amie se joint à moi


découvrant aussi le contenu.

- Hum Xarite da melni tay di nga diar si tchine bi


deh. (On dirait que tu vas passer à la casserole
aujourd'hui.).

Un sentiment bizarre m'étreint, mais je la réprime


au plus profond de moi. Après tout ce n'est pas
maintenant que je vais culpabiliser, je savais dans
quoi je m'engageais.
- Mais pourquoi il te demande de supprimer le
message ?

- Pour ne pas laisser de preuve, il y a des


personnes curieuses comme toi qui existent, dis-je
en supprimant le message. Normalement, je ne
devais même pas te parler de notre liaison, il m'a
interdit d'en parler à qui que ce soit mais bon, tu
es mon amie, je ne peux rien te cacher.

- Dis-moi Saïda ta sœur à vu ta voiture ?

- Non, je t'ai dit qu'on s'était disputées par rapport


au sac. Depuis ce jour, elle ne m'a pas reparlé à
part m'envoyer des sous pour les cours. Ce matin,
elle m'a appelé plus de trente fois, je n'ai pas
décroché. Après elle m'a laissé un message
comme quoi je lui manque, je suis sa seule famille,
de passer la voir. Elle n'a pas dormi à cause de
moi, toutes ses idées convergent vers moi, c'est
vert, c'est gris. J'ai juste envoyé un laisse-moi
tranquille. Je la boude, tu t'en rends compte ? Je
lui demande un sac à main. Et elle, elle m'envoie
balader. Ce qu'elle ne comprend pas, c'est que
moi, je ne veux pas travailler. Je veux épouser un
homme riche qui s'occupera de moi.
- Hum Saïda, c'est vrai que nous sommes ce que
nous sommes, mais la famille est la chose la plus
importante qui existe. Ta sœur n'a plus que toi et
vice-versa, et même si tu te tapes son mari, tu
devrais lui rendre l'amour qu'elle te donne. Elle a
beaucoup fait pour toi si ce n'était pas elle, tu ne
serais pas là aujourd'hui. La vie est courte ne
boude pas ta sœur pour des futilités. Bon comme
ce soir, tu vas coucher avec son mari, attend une
semaine le temps que son sperme quitte en toi
pour avant d'aller la voir. Imagine que tu couches
avec son mari aujourd'hui et demain, tu pars te
planter devant elle. Beurk ! Grimace Safiatou et là,
je retrouve ma meilleure amie.

- Rire, tu es trop bête ! Ne t'inquiète pas, je lui


laisserai un message ce soir avant de partir. Ça me
fait bizarre après tout, je vais perdre ma virginité
ce soir. Tu...ça fait mal ?

- Mieux vaut que tu ne saches pas. Allez, viens, je


vais te choisir une belle tenue et t'inquiètes hein
demain, je viendrai te masser.
Je lève les yeux au ciel alors qu'elle me tire jusqu'à
un autre rayon.

***

Safiatou est restée avec moi pour m'aider à me


préparer. Elle est assise sur le sofa en se rongeant
les ongles, c'est son tic nerveux. Seulement, je ne
comprends pas pourquoi elle est nerveuse. Il est
19 h 50, le chauffeur ne va pas tarder !

Je me suis fait particulièrement belle de quoi lui


donner l'eau à la bouche.

- Tu rentres à quelle heure ? Lui demandé-je.

- Je dors ici ! Je sais que tu rentreras au petit matin


alors je vais rester t'attendre. Comment tu te sens
?

- Parfaitement bien !

- Je...en fait Saïda et si tu annulais ? S'exclame-t-


elle en continuant de maltraiter ses ongles.
- Quoi ? Tu es tombée sur la tête ou quoi ? Je ne
peux pas lui faire faux bond.

- Invente une diarrhée, un mal de tête enfin, je ne


sais pas quoi. Je...je ne sais pas, mais je sens plus
cette soirée. C'est pour ça que je tiens à rester
d'ailleurs, je veux m'assurer que tu rentreras.

Safiatou à beau être une prostituée, elle reste ma


plus belle rencontre. Son amitié est sincère et
malgré tout, elle m'aime. Elle m'a soutenue dans
plusieurs situations morales ou financières. Son
seul défaut, c'est qu'elle est jalouse en amitié.
Pour elle, je ne dois pas marcher avec une autre
fille, elle voit ça comme une trahison. Rire, je me
rappelle qu'une fois, je m'étais lié d'amitié avec
une fille de mon Amphi Safiatou ma boudé
pendant deux semaines, elle ne s'arrêtait même
pas quand elle me voyait et quand je le lui
reprochais elle me répondait ; y a quoi ? Ta
nouvelle amie t'a lâché ? Laisse-moi tranquille !

- Ne t'inquiète pas Safi. Il ne pourra rien me faire,


tu oublies que je suis sa belle-sœur ?
- Bah, t'es sa belle-sœur, mais ça ne le dérange
pas de vouloir coucher avec toi. Alors il n'a aucun
scrupule !

- Qu'est-ce que tu me fais là ? Tu m'avais promis


d'arrêter avec tes remarques cinglantes, la preuve,
tu m'as donné des astuces, tu m'as aidé à choisir
une belle robe. Écoute, c'est un homme comme
tout autre quand il s'agit de sexe, ils oublient leurs
moralités.

- Tu es vierge, qu'est-ce que tu connais des


hommes ?

- J'ai eu 10 petits amis et c'était tous des chiens.


Dieu merci, je n'ai pas donné mon Anna Ndiaye
comme tu l'appelle. Et avec tes déceptions
amoureuses que tu me racontes, je suis servie.

- 20 ans, 10 petits copains franchement, tu as


commencé à 10 ans ou quoi ? Sama palmarèsou
farr sakh egoul fofou (mon palmarès n'est pas si
élevé. ).

- Non mais ton palmarès au lit est plus lourd que


le mien. Tu sais quoi je n'ai pas envie de me
disputer avec toi. Il ne me fera rien, tu verras
qu'au petit matin, je passerai cette porte avec un
chèque bourré de zéro. Nous ferons des crêpes
avant de nous affaler sur le canapé pour regarder
les sisters ! "Qui c'est qui va craquer pour de la
bonne nourriture bien grasse et pas du tout saine
? Imité-je Marine.

- Hahaha tu n'es qu'une trahiseuse !

- Touche pas à mon pudique !

- Maxou, c'est le namoureux de Wendy !

Nous tombons de rire. Oui, nous sommes des


vieilles filles, mais franchement, nous adorons ce
dessin animé.

Une personne sonne à la porte. Je n'attends


personne exceptée le chauffeur qui doit venir
dans exactement une heure. Je pars ouvrir priant
que ce ne soit pas ma sœur qui s'incruste à
l'improviste.

- Oh non pas lui ! Marmoné-je.


- As-salam alaykoum wa rahmatu-Llah wa
barakatuh !

- Et c'est parti pour un tour, tu te crois en Egypte ?


Garde tes salamalecs et tes prières pour ta famille
ou ton public. Lo fiy out ? (Tu cherches quoi ici ?)

Ce type me fatigue, je ne sais pas ce qu'il me


trouve. C'est limite de l'obsession. Il est toujours
fourré là où je ne le désire pas. Les autres
hommes se rétractent quand on les envoie
balader, mais lui, il insiste, je l'humilie, il insiste, je
lui crache tout mon vocabulaire vulgaire, mais il
persiste.

- Je suis venu te voir, mon instinct me disait de


venir alors je suis là !

- Mon fien fien fien alors fien fien fien ! Tu


discutes avec ton instinct ? D'accord, on va faire
simple soulève ton instinct et quittez devant mon
palier. Ne viens surtout pas gâcher ma soirée
Khalil Diop aie un peu d'amour-propre.
Beugoumala (je ne t'aime pas) c'est quelle partie
de je ne t'aime pas, tu ne comprends pas ? Le beu
le gou ou le mala ? Beugoumala sheuteuteut !
- Je n'ai pas choisi de t'aimer Saïda. Après toutes
les humiliations que j'essuie venant de toi toute
personne sensée se serait retiré. Mais vois-tu
l'amour est insensé, l'amour ne calcule pas, ne
réfléchis pas. Je n'ai pas décidé de t'aimer, mon
cœur s'est dirigé vers toi sans que je ne puisse le
contrôler, je ne suis pas maître de moi-même. A
chaque fois que je fais al-istikhara (prière de
consultation) et que je me couche, c'est toi que je
vois ton visage, je te voyais sans même te
connaître, c'est là que j'ai fait al-istikhara pour
comprendre et c'est toujours toi ce rêve, ton âme
perdue dans le noir me demandant de t'aider,
dans mes rêves, je suis la lumière qui te sort du
noir. Mais je ne comprends pas, dans mon rêve
cette personne, c'est toi oui, cependant vous
n'avez pas le même regard. Je ne comprends rien,
dans mon rêve, c'est un regard profond et
sauvage toi tu es vile. Je ne comprends rien,
vasouille-t-il en se frottant les paumes sur le
visage.

Ce type est un conférencier islamique, il guidait


une conférence dans notre campus, ne vous
méprenez pas, je n'y ai pas assisté. J'avais cours
dans l'amphi et j'y ai pénétré sans savoir que le
cours avait été déplacé dans une autre Amphi. Je
me rappelle quand j'avais fait irruption dans la
salle, ma tenue contrastant avec toutes les
personnes qui s'y trouvait, j'avais porté une mini
robe, des talons hautes, les mèches me tombant
sur le dos alors que ceux qui m'entouraient
étaient voilés, habillés décemment, les hommes
dans leurs éternels boubous.
Quand j'ai compris mon erreur, sans honte j'ai
juste lancé par pure provocation un Alléluia Amen
à haute voix et je me suis éclipsée, sous le regard
réprobateur de tous.

Lui son regard s'était bloqué sur moi le micro en


main, il ne parlait plus, il me regardait comme s'il
avait eu une illumination. Par je ne sais comment
je l'ai revu devant l'université, il m'attendait. Il m'a
sorti une histoire des plus folle comme quoi il me
voyait dans ses rêves sans savoir que j'existais, je
l'ai traité de pervers et j'ai tracé ma route et
depuis, il ne me lâche plus. Qu'est-ce que j'ai à
foutre de ses rêves ? Khalil n'est pas beau, mais
j'avoue que sa haute stature lui donne un charme
en plus, il se fringue bien tout ce qu'il porte, il y
met de la valeur, il est le genre de personne
dépourvu de beauté, toutefois attirant et il sent
toujours bon. Malgré ça, je ne l'aime pas, je ne
veux pas épouser un prêtre qu'il aille chercher une
fille qui lui ressemble.

- Pauvre Khalil, tu deviens fou, et je te le dis


sincèrement. Je compatis, j'ai vraiment pitié de
toi. Pour la 1000, je ne sais combien je ne t'aime
pas fous moi la paix et si tu n'arrêtes pas, je
porterai plainte pour harcèlement. Tu n'es qu'un
sale pervers qui se cache derrière la religion pour
satisfaire ses vices. Dégage d'ici va te chercher une
fille qui te ressemble, tu sais ce jour dans l'amphi il
y avait des filles qui était là plus pour toi que tes
enseignements. Allez bye bye petit papillon, va
voir une autre fille et noirci son cœur.

- Que Dieu te pardonne !

- Ouais, c'est ça quand tu arriveras au paradis


ferme et jette la clé afin que je n'y entre pas.

Je lui claque la porte au nez. J'espère ne plus le


revoir.
Finissant de m'apprêter oubliant tout le stresse et
mon humeur plombée par Khalil, je suis toute
requinquée.

- Safiatou, il est en bas ! On se dit à demain. Elle


m'accompagne jusqu'à la porte avant de me
serrer dans ses bras.

- Tchip tu as quoi même ? Tu crois que je pars


mourir ou quoi ?

- Hasbunallah ne dit pas des choses comme ça


tchruuuuu ! N'oublie pas le message de ta sœur.

- Va Chier !

- Au bord de tes lèvres bébé !

Rire cette fille est bête !

Je rejoins le chauffeur. Seigneur pardonne-moi,


mais ce gars est laid. Laid jusqu'à faire peur, on
dirait un tueur à gages ! Il est habillé tout en noir,
un chapeau posé sur la tête et des gants noir.
Je monte et il conduit. Je converse avec Safiatou,
je lui parle du chauffeur et elle me dit de
descendre prétextant une envie de faire pipi et
une fois descendue, de fuir. Lol, elle est folle ! Je la
rassure avant de changer de sujet.

Après une heure de conduite, nous arrivons dans


une villa à l'extérieur de la ville. Ce coin est reculé.
Il a raison aussi, il ne faudrait pas qu'on nous voie
ensemble. Tout est noir, deux gardes sont postés
devant. Il n'y a rien autour. De ma position,
j'entends les bruits de véhicules lointains qui font
leurs chemins pour me rappeler que nous sommes
loin du goudron.

Le chauffeur m'escorte jusqu'à une porte fermée.

- Son excellence est à l'intérieur.

- D'accord ! Permettez-moi d'écrire un message.

À Maman : Bonsoir Sadio, ma petite maman !


Désolée pour mon attitude puérile de ces derniers
jours. Sache que malgré mon comportement, je
t'aime énormément, j'ai besoin que tu le saches.
Tu te rappelles quand je disais que moi aussi, je
travaillerais un jour et que je m'occuperai de toi ?
Tu t'en rappelles hein parce que je sais que tu n'as
pas oublié eh bien, je me suis perdue en cours de
route, j'ai grandi et j'ai oublié ma voie, mes rêves,
mes ambitions. Je me suis laissée couler, entre
apparence et cupidité ma vie est devenu un
fouillis dans lequel je ne me retrouve plus, je
n'arrive plus à sortir de ce cercle vicieux qui est
l'apparence, j'aime apparaître Sadio, j'aime
l'argent oui, mais je ne suis pas bête maman, je
sais, je sais que tu es la seule famille que j'ai. Tu es
ma mère Emy, tu es ma sœur. Même si je suis
ingrate, impolie ou méprisante et tout le monde le
sait quelqu'un m'a dit aujourd'hui que je suis vile
j'en ai moi-même conscience. Je te prie de me
pardonner. De la même manière que tu me dis
que je suis toute ta vie, c'est de cette même
manière que tu l'es seulement que moi, je ne sais
pas manifester l'amour que je te porte, je prends
les mauvaises décisions, je suis comme ces
immigrés qui savent que la mer peut leurs être
fatal, mais j'y vais croyant que mon bonheur est
au bout. Peu importe les choix, mes qualités, mes
défauts et ma personne dis toi que tu as réussi, tu
m'as tout donné seulement que dans la vie nos
enfants choisissent souvent l'éducation de la rue,
je suis l'un de ces enfants-là. Pardonne-moi Sadio,
et je viendrai te voir !
Bisous, je t'aime aujourd'hui, demain et à jamais !

Je ne sais pas pourquoi j'ai choisi de lui dire tout


ça aujourd'hui, mon instinct le voulait, ça me
rappelle Khalil et son instinct (rire).

J'appuie sur la touche envoyer. Éteins mon


téléphone et ouvre la porte. Je le vois assis
majestueusement sur un siège en cuir blanc.

- Saïda quel plaisir de t'avoir ici, tu ne peux pas


imaginer ce que ta présence ici me procure
comme satisfaction. Dis-moi as-tu assez profité de
la vie pendant ces mois passés ?

- Oh oui énormément Merci beaucoup. D'ailleurs,


ça me surprend que tu demandes à me voir
qu'aujourd'hui.

- Oh, ça ne t'en fais pas, je ne suis pas une


personne gourmande. Ce soir, on va profiter ! Tu
bois quoi ? J'ai de l'alcool, du soda, du champagne
non alcoolisé...
- Champagne non alcoolisée, je suis abstème !

- Bon choix et je t'avoue que j'avais anticipé ta


réponse, l'alcool et le musulman ce n'est pas un
secret de polichinelle, c'est pourquoi j'ai servi ce
verre de boissons énergisantes sans alcool, car il
te faut de l'énergie pour ce qui va suivre. Il
soulève une coupe, et s'approche de moi. Il me
caresse l'épaule avant de me tendre la coupe.

Je la récupère les doigts tremblants avant de


l'amener à mes lèvres. Le goût mi sucré âcre me
fait du bien.

- Installe-toi, détends-toi ! Tu es toute crispée, on


dirait une boule !

Je m'assois au bord du lit. Et j'ai entendu parler de


sa vie; comment d'étudiants, il est devenu
président, choqué par tout ce qu'il me raconte, je
prends conscience de l'énormité de ma bêtise et
ma sœur, Sadio oh, il faut que je la sauve, je dois
partir, seulement plus le temps passe, plus je
transpire à grosse goutte. Je vois deux deux j'ai
l'impression d'être dans une spirale qui m'absorbe
emmenant avec elle m'a force, mon énergie, mes
raisonnement tout ce qui fais de moi une
personne apte.

La bouche pâteuse, j'essaie de savoir.

- Q...qqu'est-ce...que tu m'as fait ?

Il s'approche de moi jusqu'à me surplomber, toute


son outrecuidance présente à cet instant-là. Cet
homme ne se prend plus seulement pour le
président, il se considère comme le maître du
monde.

- Vois-tu ma jolie, la vie est un choix. Quand tu


décides de précipiter ta vie, de vouloir tout avoir
coûte que coûte, quand on veut le beurre et
l'argent du beurre, quand on décide de sacrifier
l'amour de sois, notre dignité au profit du gain, on
en paye les conséquences, peu importe le poids
des conséquences, assumer, c'est assumer et
n'assume que ceux qui ont choix de décision. Tu
avais le choix ma petite, tu l'avais.

- Tu...tu...es...une...une... crapule...je...te...
souhaite...la...pire...des... morts.
- Oui pas grave on va tous mourir mais pour
l'heure il s'agit de toi et crois moi que ta mort ne
sera pas belle, je peux même en faire un scénario
de film vampire ma petite cupide préférée.

Sur ce, il m'embrasse voracement alors que je


sombre dans le noir.

***

De l'autre côté de la ville, Sadio tentait de joindre


sa sœur jusqu'à pas d'heure. Au côté de son garde
qu'elle avait réveillé, elle tente par tous les
moyens de sortir. Ce dernier message, qu'elle
avait reçu, lui avait laissé un goût amer, ses sens
étaient en alerte, son instinct, c'était réveillé la
plongeant dans l'angoisse et dans le déni, son
époux a interdit à tous les chauffeurs de faire
sortir une voiture encore moins de l'y conduire.

Elle était en rogne, Sadio est comme une lionne ;


ces animaux connus pour leurs instincts maternels
très développés, qui ne recule devant rien pour
protéger leurs petits. C'est donc décidé qu'elle se
chausse attrape son téléphone et sors. Son garde
ne pipe mot il la suit tout simplement, pour dire
mieux il n'attend que ça qu'elle prenne ses
propres décisions au lieu de subir celles de Badra.

Sadio revient dans le parking avec une pelle, elle


casse les vitres d'un véhicule, déverrouille la
portière sous le regard choqué de quelques
gardes, l'alarme du véhicule retentit dans tout le
parking.

- Il nous manque la clé Sadio, lui signale Zall.

- Je sais ! IL EST OU LE PORTIER ? hurle-t-elle.

Sans réponse, elle reprend la pelle et casse une


autre vitre.

- JE RÉPÈTE, IL EST OÙ LE PORTIER ?

- Là son excellence, je suis... là ! S'annonce un


homme mal vêtu cela se voyait que les ravages de
Sadio l'avaient réveillé.

- Je veux la clé d'une voiture et tout de suite !

- Mais son excellence...


- Pas de ça avec moi bande d'hypocrites ! Tu
m'affabule de son excellence par respect ? Et
pourtant vous discutez tous mes ordres, vous tous
ici vous ne me respectez pas il n'y a que pour
Badra. Tant mieux, si vous ne me considérez pas
comme votre première Dame ou la femme de
votre employeur je vais faire fi de toute ma
civilisation et le comporter comme une vraie
sauvagesse, la clé ou je détruis tous ces véhicules
avant de saccager ta chambre et toi y compris.

La peur au ventre, le portier sort de nombreuses


clés et lui tend une.

- C'est celle de la Peugeot exalt.

- Zall on n'y va !

Elle prend le volant et s'enfonce dans le bitume


peu éclairer par le jour qui se lève sans remarquer
son garde qui lui lance un regard empli de fierté.

Safiatou Ndoye,
Il est 5 heures et Saïda n'est toujours pas rentrée.
Je commence à me faire un sang d'encre. Depuis,
je tente de la joindre et on me dit que son numéro
est hors service ce qui pressurise mon angoisse.
Normalement c'est votre correspondant ne peut
être joint alors pourquoi hors service ?

- Saïda, s'il te plaît, rentre ! Je m'inquiète.

Je n'ai pas du tout dormi, j'ai tenté de centrer mes


esprits sur des films, dessins animés, des clips
vidéo, mais rien. Tout le ramène à Saïda et à mon
désir de la voir passer cette porte.

Je tourne en rond dans l'appartement guettant le


moindre bruit de porte. Je me ronge les doigts ne
sachant que faire d'autre. C'est un tic nerveux et
là, je suis au summum de ma nervosité.

Quand un ding se fit entendre, je cours


déverrouiller la porte. Seulement ce n'est pas mon
amie qui est devant moi. Mais une dame chaussée
avec de simples vans, coiffée d'un chignon haut
qui se présente devant moi. Elle est naturellement
magnifique et gracieuse.
- Où est ma sœur ?

- V-votre sœur ? Et c'est là que ça fait tilt dans


mon esprit, je la voyais à la télé, c'est la première
Dame et si elle ne trouve pas Saïda, je risque
d'avoir des problèmes. Tchey yalla kou ma yonni
(eh Dieu qui m'a envoyé ?)

- Devrais-je appeler la police ? Vous êtes en ce


moment chez ma sœur Saïda. Où est-elle ? Qui es-
tu ? Qu'est-ce que tu fais chez elle ?

Sans me laisser le temps de placer un mot, elle


entre dans l'appartement afin de chercher elle-
même sa sœur. Tout ceci ne présage rien de bon,
nos inquiétudes sont les prémices d'une mauvaise
nouvelle et j'en tremble rien que d'y penser.

- Saïda ? Saïda mon bébé ou es tu ?

Je la regarde qui fouille partout désespérée de


voir sa sœur en face d'elle et sans même savoir
pourquoi, je fonds en larmes.

Des pieds d'hommes se placent devant moi, je


relève la tête et tombe sur un titan ou je dirais un
bandit. Il est aussi beau qu'effrayant, ses
mâchoires serrées me firent reculer.

- OÙ EST MA SŒUR BON SANG !? Tu vas te


décider à parler ou je dois t'y contraindre ?

- Sadio calme toi ! Qui es-tu et où est sa sœur ?


Me demande l'homme de sa voix éraillée.

- Je suis Safiatou...je...je suis la meilleure amie de


Saïda et hier elle est allée à un rencard sauf que
depuis elle ne rentre pas je ne...

- TU AS DIS QUOI ?

- Ne t'affole pas s'il te plaît ! Garde ton calme.

- Non ! Zall, je t'avais dit que ce n'était pas normal


depuis hier, je pense à elle, j'ai tenté de la joindre
mille fois et hier soir son message n'a rien arrangé
à mes angoisses. Et toi, je t'ordonne de me dire
dans quel endroit ils sont partis !

- Je ne sais pas, dis-je d'une petite voix attendant


qu'elle me réprimande et c'est ce qui arrive.
- QUOI ? C'EST UNE BLAGUE ? Attends, ce type, tu
le connais au moins ?

Je fis non de la tête.

- Putain de merde de bordel ! Ce n'est pas possible


d'être si irresponsable. Une amitié, ce sont deux
cerveaux, deux personnalités si l'autre est
irresponsable, tu peux la raisonner, on ne laisse
pas une amie se foutre dans n'importe quoi et se
taire. Ton supposée meilleure amie part à un
rencard avec un inconnu et tu ne prends même
pas la peine de savoir où ils vont en cas de
problème ? Quand on sort avec un inconnu, on
photographie sa plaque d'immatriculation ou sa
CNI pour des questions sécuritaires même quand
on monte dans un taxi. Vous voulez faire des
choses de grand alors que vous êtes
complètement stupide ! Vous ne voyez pas ces
choses qui se passent à la télé ? Les filles et les
enfants qui disparaissent ? Ya Allah, je t'en supplie
protège ma sœur elle est tout ce qui me reste, je
t'en supplie ! Je... Zall, s'il te plaît, prends mon
téléphone et essaie encore. Il faut que Saïda
rentre, s'exprime-t-elle le corps tremblant.
Le fameux Zall sort un téléphone s'apprêtant à
lancer l'appel le téléphone sonne.

Tout de suite, la sœur de Saïda se lève.

- C'est elle n'est-ce pas ? Demande-t-elle avec un


sourire de soulagement qui disparut bien vite.

- C'est...je...c'est le numéro de la police nationale,


dit-il mal à l'aise.

Elle s'approche mollement, prend le téléphone qui


tombe, elle le ramasse, décroche et met sur le
haut-parleur.

- O-oui ?

- Bonjour Madame. Ici la police nationale, nous


avons retrouvé un corps...

- Non non non ! JE NE VEUX RIEN ENTENDRE !


TAISEZ-VOUS ! De la merde, ils racontent de la
merde. Je ne veux pas de leurs appels qu'ils
annoncent leur mauvaise nouvelle à d'autres
personnes. Je ne veux pas les écouter.
Non...non...non c'est impossible non. Tient Zall,
fit-elle en jetant le téléphone dans les mains du
monsieur. Elle recule jusqu'à heurter le mur. Le
dénommé Zall tient le téléphone voulant écouter
la suite

- NON, RACCROCHE ! Je t'ordonne de raccrocher,


je...non...pas elle, c'est ma seule famille, je ne
veux pas l'entendre il... Il ment non...je...ma
sœur...

- Nous sommes désolés d'être porteur de ce genre


de message, cependant les papiers que nous
avons retrouvé était au nom de Saïda Ka née le
27/10/19.. à xxx votre numéro figurait sur la liste
de numéros à appeler en cas d'urgence. Vous êtes
prié de venir identifier le corps. Nous vous
adressons nos plus sincères condoléances !

- WOUY SAMA NDEYE ! Sama adouna diekh na (


ma vie est fichu) ! Saïda ! Non
HAAAAAAAAAAAAAA !

Elle s'écroule à terre dans l'abysse d'une peine


que son corps ne peut supporter.
SADIO ! SADIO ! BORDEL C'EST QUOI CETTE
MERDE, jure-t-il en accourant vers elle.

Moi, je me laisse tomber sur le sol pleurant toutes


les larmes de mon corps.

Si je savais, si je savais Saïda, ma sœur, mon amie,


pas toi !

- SAÏDA NON !

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CHAPITRE 8

Vide

Apathique

Aride

Meurtrie

Détruite
Triste

Je me noie, je me noie dans cette marée haute de


tristesse dont chaque vague houleuse s'échoue au
fin fond de ma personne. Ni écho ni sentiments, je
suis dans un état indicible. Entre pleurer où rire je
ne sais plus ce que je fais. Qui me sauvera de cette
noyade ? Serai-je sauvé ? Où peut-être,
j'échouerai quelque part, là où tout sentiment
sera éteint.

La mort est atroce, perdre un être cher est une


douleur foulée d'impuissance atroce.
L'impuissance de ne pouvoir changer les choses,
de se dire qu'on ne reverra plus cette personne,
nous sourire, nous parler, interagir avec nous est
un supplice. Comment vivre sans cette personne
du jour au lendemain ? Sans prévenir la mort
emporte tout sur son chemin, sans nous laisser le
temps, c'est là que ce dicton prend toute sa place,
le temps ne nous appartient pas.

Tout fuse en moi comme une larve, tout se


déchire en moi. J'ai peut-être fait du mal dans une
vie antérieure, car je ne mérite pas tout ce qui
m'arrive, je ne pense pas le mériter. Des jours
plutôt, je vivais sans savoir que tout virerai au
cauchemar, que ma vie était dans un sablier qui
s'écoulait sans que je ne le sache. Je veux peser
ma douleur, je veux l'arracher de mon cœur, je
veux ne plus sentir ce sentiment atroce qui
comprime mon cœur.

Je suis impuissante.

J'enterre ma sœur aujourd'hui, ma petite sœur,


ma petite fille, mon bébé. Celle que je nourrissais,
celle que je lavais, habillais, celle que je grondais,
celle à qui je racontais des blagues pour qu'elle rit
jusqu'à s'endormir, celle dont je prenais un malin
plaisir à tenir la main, celle qui avait réveillé mon
instinct maternel, mon désir de protection n'est
plus.

Saïda, 20 ans, n'est plus. Je ne comprends pas.

Comment ?

Où ?

Quand ?
Par qui ?

Je n'ai pas la réponse et c'est ce qui me tue.

Je les regarde creuser au loin sans vouloir quitter


ce cimetière.

Zall enterre ma sœur, un inconnu, un garde du


corps qui enterre mon sang. Un étranger s'est
occupé de ses funérailles, a réuni des personnes
que je ne connais même pas pour enterrer ma
sœur. Il m'a soutenu, me soutient, il est resté avec
moi à l'hôpital, il s'est chargé de me ramener des
vêtements, il a dormi dans la chambre au taquet
de mes moindres besoins, il m'a ramené chez moi,
me faisait la conversation même quand je ne
l'écoutais pas, il zikrait pour moi quand je gardais
le silence laissant simplement mes larmes
s'exprimer, larmes qu'il prenait la peine d'essuyer
à chaque fois. Et Badra dans tout ça ? Rire, il était
en train de s'envoyer en l'air avec mon assistante,
le jour où j'enterre ma sœur lui il baisse tellement
en colère, je l'ai filmé dans son ébat. Sa famille ne
m'a pas appelé, personne ne s'est intéressé à mon
état à part Zall et mes deux employés.
Et encore au cimetière seul Zall est là avec des
inconnus.

- Nous avons terminé Sadio.

- Elle est morte hein ! Fini fini ! Couiné-je en me


tenant contre cet arbre lointain d'où je les
regardais de loin s'affairer sur le corps.

- Elle repose au côté de Papa et de maman, notre


famille se réunira bientôt au ciel, je vais les
rejoindre, je veux retrouver ma famille, ils sont
tous là-haut.

Ma tête cogne fort contre un torse, il me tient


comme s'il avait peur que je m'échappe, comme si
me laisser égalerait à laisser son bonheur partir.

- Ne dis pas ça, je t'en supplie ne pense pas ainsi


Sadio...ma Sadio. Tu es là, ici et tu brilleras comme
le rayon de soleil que tu es sunshine.

Je pleure, je pleure à chaude larmes contre lui, je


laisse ma douleur parler, tout sort, tous mes
morts, mes peines, ces morts qui me reviennent
en tête me rappelant que je suis désormais seule
sans famille.

- Pleure, tu en as le droit, pleures ça te soulagera,


me dit-il d'un ton doucereux. Allons-y, tu dois te
reposer.

- Je veux me recueillir sur leurs tombes, laisse moi


seule s'il te plaît, émis-je d'une voix lointaine.

Sans en rajouter, comprenant mon besoin, il part


alors que j'avance vers trois tombes, mon père,
ma mère et désormais ma petite sœur. Mon
regard se porte sur la place à côté, place qui ne
réclame que moi. Je suis, je crois, la pièce qui
manque au puzzle.

- Tout a commencé par toi Maman. Tu es parti


alors que je n'avais que 10 ans à cet âge, je
remarquais tes absences, mais je ne connaissais
pas encore la notion du mot mort, pour moi, tu
étais au ciel à veiller sur nous. Papa disait que tu
avais eu un travail au ciel qui consistait à veiller
sur nous. Je n'avais pas compris. J'ai compris la
mort avec toi papa, mon papa d'amour, on avait
encore besoin de toi, tu es partit emmenant avec
toi la chaleur paternel dont tu nous couvrais, tu
étais devenu un père et une mère pour nous, tu es
parti trop tôt. Je voulais qu'on fête ensemble mes
diplômes, je voulais devenir une femme qui aurait
réussi dans les études dans le but de te rendre
fière, je voulais te présenter un futur gendre qui
serait comme un fils, le fils que tu n'as pas eu. Je
voulais encore t'appeler pour te demander des
conseils, je voulais te donner des petits enfants,
un fils à qui je donnerai ton nom. Papa, je voulais
toujours être une petite fille avec toi hélas, tu es
parti et j'ai été obligé de grandir trop tôt. Je n'ai
pas eu la vie d'une ado normale, j'ai vite eu des
responsabilités, j'ai vite commencé à gérer une
maison, je suis trop vite devenue mère.
Cependant, je n'ai jamais regretté Papa. Je n'ai
jamais regretté de m'être occupée de Saïda, de ce
cadeau inestimable que vous m'avez laissé toi et
maman, de ce bébé que tu avais un jour ramené
de la maternité en me le présentant comme
nouveau membre de la famille. Un à un, vous êtes
parti me laissant seule, je ne savais pas que Saïda
allait vous suivre et je sais que bientôt ça sera moi.
Je n'ai plus d'espoir, ni de repère, je suis vide zéro
boussole. Je n'ai plus personne tout ce qui me
restait de vous s'en est allée aussi. Pourquoi je
dois porter un fardeau de douleur ? Pourquoi ma
vie est ainsi ? Pourquoi ? Vous me manquez...vous
me manquez prenez moi avec vous...je...n'en peut
plus...mon cœur me fait mal, j'ai mal...venez me
chercher, je vous en supplie !

J'écrase le sable de mes mains, couché sur ce


même sable, je me noie dans mes propres larmes.
Personne ne peut me comprendre. Toutes les
émotions qui me submergent sont trop, je ne
peux les porter. Des bras me ceignent pour me
soulever, m'éloigner de leurs tombes. Ma vue est
floue, ma respiration saccadée, je ne vois plus
rien, je perds mes sens hormis celui qui nous fait
ressentir la douleur.

- Je veux mourir...que cette douleur me quitte,


que la mort m'emporte avec ma douleur...je...j'ai
tout perdu...tout...tout.

Mon corps installé dans une voiture, une main qui


me caresse les cheveux, une voix qui me chuchote
ça ira. Je ne sais pas qui me conduit, je ne sais
rien, je veux juste oublier cette douleur.

C'est tout !
Zall

Je ne sais plus quoi faire avec Sadio, je ne sais plus


comment la réconforter, quel mot placer, quelle
attitude adopter. Elle ne fait que pleurer et quand
elle ne pleure pas elle chante et fond en larmes
après. Deux semaines que je lui laisse le temps de
faire son deuil, mais en même temps elle se fait
du mal. Ses yeux sont gonflés, elle ne mange plus,
à peine si elle me parle tout ce qu'elle fait, c'est de
pleurer. D'une certaine façon, je peux comprendre
son mal-être, elle est désormais seule au monde
selon ce qu'elle croit et son mari, on peut dire qu'il
n'existe pas il n'en a rien à foutre, il n'a pas pris la
peine de l'appeler ni de rester auprès d'elle. Il a
des oreilles partout alors je sais qu'il sait.

Quant à la mort de Saïda, je ne sais pas quoi y


penser, elle a été retrouvée sans partie génitale.
Ça a été la douche froide pour Sadio qui a passé
trois jours à l'hôpital suite à un malaise vagal. La
nouvelle l'a tellement percuté violemment qu'elle
est tombée sur le parquet, je l'ai rapidement
conduit à l'hôpital et le médecin avait décidé de la
garder pendant deux jours de plus quand il a
compris que c'était son deuxième malaise afin de
constamment surveiller sa tension et de lui éviter
un trouble cardiaque.

Sa mort est l'œuvre d'une secte, j'en suis plus que


persuadé. Je soupçonne son mari, toutefois pour
en être sûr, je dois en avoir le cœur net, vu qu'il
n'est pas le seul à faire partie de ce genre de
cercle dans ce pays. Et s'il s'avère que c'est
vraiment lui, c'est que cet homme est le pire
monstre qui puisse exister sur terre, le second de
satan, je dirais.

Des bruits de reniflement me parviennent et je


comprends qu'elle pleure toujours. Quand je
venais ici, je ne savais pas que je devais gérer tout
ceci, j'avoue que ça freine ma mission. Mon côté
intransigeant a envie de prendre le dessus et de
me pousser à me concentrer uniquement sur ma
mission, mais je suis un humain, force de
constater que sa peine me touche même si je ne
le montre pas. C'est une jeune fille naïve de 17 ans
qui a cru à la longévité du premier amour sans
savoir que cet amour allait la détruire mais elle
commence à comprendre.
- Ça suffit maintenant ! Je t'ai laissé tout le temps
pour pleurer, il est temps que tu te reprennes.
Arrête de chialer jour et nuit et affronte tes
démons. Pleurer ne te ramènera pas ta petite
sœur, toutefois retrouver celui qui l'a tué te
soulagera d'une certaine manière. Depuis, tu
pleures, est-elle revenue en vie ? Il suffit ! Sommé-
je.

Et là, c'est tout mon saoule qui parle, car oui ça


me saoule. J'ai horreur des personnes qui ne font
que pleurer quand une mauvaise nouvelle leur
tombe dessus, pleure une fois, mais relève toi, la
vie est ainsi faite, pleurer ne ramène personne, ne
règle aucun problème. À quoi ça sert donc de
pleurer et pleurer encore et encore ? Je ne suis
pas vraiment quelqu'un de patient et tout ça me
tape sur les nerfs.

- Tu n'as pas de cœur ? Laisse-moi tranquille, il n'y


a que ta mission qui t'intéresse. La mort de ma
sœur t'importe peu. Fiche-moi la paix ! Si je veux,
je pleure des barriques et cuvettes de larmes, ce
sont mes yeux, ma douleur.
Comme ça, je n'ai pas de cœur ? Je m'approche
d'elle et ramène sa tête sur mon torse.

- Qu'est-ce que tu fais ? Lâche-moi !

- Tu entends ? C'est mon cœur qui bat comme le


tien. Je suis un être humain tout comme toi à la
différence que moi, je ne reste pas sur mon siège
à pleurnicher non ! J'affronte le monde et ses
déboires. Tu peux rester là à rechigner, c'est
comme tu veux, cependant saches que l'assassin
de ta sœur est en ce moment en train de se
réjouir de la mort de sa victime.

- NE ME DIS PAS ÇA !

- ALORS ARRÊTE DE PLEURER BORDEL REPRENDS


TOI !

- Ils ont tué ma sœur, ils l'ont dépossédé de son


organe génital. Ma sœur a souffert, je n'ose pas
imaginer la douleur qu'elle subissait. Comment
l'ont-ils fait ? J'espère qu'ils l'ont tué avant de lui
faire ça ! Je...je oh mon Dieu sans organe génital.

Et voilà, c'est reparti !


Je retourne m'asseoir saoulé. Avant de revenir
l'attraper par le bras. Je m'avance avec elle jusqu'à
sa douche avant de l'y engouffrer.

- Prends un bain, pleure en le prenant aussi si tu


veux, mais quand tu décideras d'ouvrir cette
porte, c'est que tu as fini de pleurer les dernières
larmes de ton corps, que tu es lavé et prête à
découvrir l'assassin de ta sœur. Elle regarde avec
les yeux ronds et sans m'y attarder je claque la
porte.

Je sors afin d'aller prendre moi aussi un bain sauf


que l'assistante de Sadio m'arrête.

- Mhhh ! Monsieur ?

- Monsieur suffira, vous n'avez pas besoin de


connaître mon nom vu que je ne travaille pas pour
vous !

- Wow wow calme toi le loup ! Tu es très agressif.


Du calme hein. Pour un garde du corps, dit-elle en
faisant des mimiques, je te trouve trop et très
proche de la première Dame. C'est une femme
mariée voyons ! Elle ne t'apportera rien par contre
moi, je suis une femme libre, sans engagement et
prête à satisfaire tes désirs surtout que tu es tout
à fait mon genre, beau, grand, un teint noir
éclatant, des muscles saillants. Ayaye tout ce que
j'aime, monologue-t-elle en me caressant la
poitrine par-dessus ma chemise noire.

- Avez-vous terminé votre tentative de drague


ratée et pathétique ? Demandé-je en balayant sa
main.

- Non je...

- Oh que si vous avez fini, sachez que des femmes


comme vous, j'en ai vu et je n'en ai choisi aucune,
ça ne sera certainement pas avec vous que mes
goûts changeront. Je vous en prie, la prochaine
fois que vous me ferez ce genre de crise, rassurez
vous d'être séduisante au moins. Je suis à votre
goût ? Bien ! Heureux de vous annoncer que vous
n'êtes pas mon goût ni ce que je préfère. Ah et ce
rouge à lèvre bon marché ne vous sied pas du
tout, ça vous donne l'air d'une pieuvre maquillée !
Hors de ma vue ! Tonné-je, ce qui la fit déguerpir.
- Attendez ! Elle se retourne. Ne me tutoyez plus
jamais, nous n'avons jamais pris de café ensemble.
Niakk diom !

Je pars prendre un bain qui détend mes muscles.


Ça fait du bien surtout qu'il fait extrêmement
chaud ces jours-ci. Je sors de la douche nue
comme un ver.

J'enfile un boxer avant de sortir un jeans brut noir


et un costard noir mon métier de garde ne me
permet pas de porter d'autres couleurs, car nous
devons être discrets et non briller par des couleurs
gaies.

Je sors de la chambre afin d'aller dans la sienne.


Quand j'arrive, je la trouve vêtue d'une robe près
du corps noir avec des escarpins noirs de la même
couleur, les cheveux en chignon haut, son visage
ainsi dégagé portant un magnifique make up
discret la rend encore plus sublime. Ses yeux
bouffis sont désormais cachés par son maquillage,
elle dégage une sensualité et une sérénité en ce
moment précis.
- Tu es magnifique, ne puis-je m'empêcher de
retenir.

Je vous avoue que j'ai un petit faible pour les


femmes fatales, les femmes qui aiment les
risques, le danger, tout un cocktail explosif.
Dommage qu'elle soit mariée et que je sois un
homme dans des conditions désavantageuses.

Elle me sourit en coin.

- Tu en avais marre de ma mine éplorée n'est-ce


pas ? Alors je te sors la Emlyn Sadio Kâ
déterminer. Je veux qu'on retrouve cette fille, la
soi-disant meilleure amie de ma sœur.

- C'est un petit problème ! Je l'ai mise sous sa


surveillance à peine que je t'ai conduite à l'hôpital,
un de mes hommes la surveille. J'ai son adresse, le
nom de ses parents, leurs professions, âge, même
les informations les plus futiles.

- Là, elle est où ?

- Chez ses parents, depuis le drame, elle n'est pas


sortie de chez elle.
- Alors on a plus de temps à perdre ! Elle me
devance en claquant des talons sur le sol et je la
suis.

Devant la voiture, elle s'adressa au chauffeur.

- Je n'aurai pas besoin de vos services ces derniers


jours, remettez la clé à mon garde.

- Mais son excellence Monsieur à dit...

- Et moi, je dis de lui remettre la clé ! Si monsieur à


du pouvoir sachez que moi, j'en ai aussi. Il est
temps que vous sachiez que vous devez aussi
exécuter mes ordres. La clé ?

- Son excellence, s'il appelle qu'est-ce que je vais


bien lui dire ?

- D'aller se faire foutre ! Elle tend sa main et il y


dépose la clé qu'elle me tend.

Je lui ouvre la portière, elle prend place et je


démarre.
- La classe ! Sifflé-je.

- J'en ai marre de faire la femme soumise !

***

15 H 00,
CHEZ SAFIATOU|

Elle habite en pleine banlieue précisément dans


une maison en tôle.

- Euh, tu es sûr que c'est ici ? La jeune fille qui


avait les extensions humaines sur la tête, habillée
de vêtements de marque, tu es sûr que c'est ici ?

- Plus que sûr. L'habit ne fait pas le moine. Tu


attends ici ou tu viens avec moi ?

- Je t'attends ici, je veux parler avec elle dans


l'appartement de ma sœur. Surtout qu'elle a la
clé.

Je descends de la voiture et attire tous les regards


des jeunes rêvant de richesse un jour.
- Salam aleikoum !

- Aleikoum Salam. Yeksilene ,(entrez) !

On me fait asseoir avant de m'offrir de l'eau dans


un gobelet couleur argent. Ce gobelet qui rend
l'eau fraîche. Juste pour me rappeler de mes
souvenirs d'enfance, j'accepte l'eau.

- Sante bi (le nom) ?

- Dioum !

- Laobé mba nguini ! Dioum Dioum na ka wa keur


gui ? (Comment va la famille ?)

- Alhamdoulilah sante yallah (on rend grâce à


Dieu.)

- Alhamdoulilah ! Mba Diam ?

Le bruit d'assiettes qui tombe me fait relever la


tête. Safiatou est surprise par ma présence ici.

- Vous ? Que faites-vous ici ?


- Safiatou ndag ko kham ?
(Safiatou, tu le connais?)

- Euh oui Yaye, c'est ...

- Je suis son professeur à l'Université. Safiatou est


une très bonne étudiante ça fait deux semaines
qu'elle n'est pas venue à mes cours, les autres
professeurs aussi l'ont remarqué alors ils m'ont
délégué de venir voir ce qui retient cette brillante
étudiante.

- brillante ? Shiiiiitttt Safiatou may sa yaye, li nekh


si khôl. Ndeysane Safiatou mi dé diang rek lay def.
Fou mou dem diangue mo kofa yobou. Wayé dé
xharitam bi mou fonk, beugeu comme derettam
mo nguene adouna motaxit. Ndeysane xharitam bi
kou bakh la wone nitt kou yarou. Cey yallah
adouna dou darra. Khana gueum Yallah rek, moy
mayé moy dieul...
( Eh Safiatou je suis ta mère, ça me fait chaud au
cœur d'entendre celà. Safiatou que tu vois là, elle
ne fait qu'étudier. Où elle part seulement, c'est
pour les études mais une de ses amies qu'elle
considère comme sa sœur est morte c'est pour ça.
Ça fait vraiment pitié, c'était une bonne, bien
éduquée. Eh Dieu la vie n'est rien. On ne peut que
garder la foi, c'est Dieu qui donne et c'est lui qui
reprend...)

Durant tout son monologue, je fixe Safiatou qui


porte un voile sur la tête. Je suis fortement surpris
et j'ai hâte de la faire sortir d'ici pour lui poser mes
questions et rien que par mon regard elle
comprend qu'elle doit me suivre.

- Euh Yaye dama ame cour comme sama


professeur ngi fi damay dem ak mom.
(Maman, j'ai cours et vu que mon professeur est
là, je vais aller avec lui).

- Yeureum nalla dôme wanté guemeul yallah. Wa


demal diangui. (Tu me fais de la peine mon enfant,
mais aie foi en Dieu.)

Elle part se changer et revient habillée d'une robe


en pagne son voile toujours sur la tête. Je salue la
maman et sors sous ses bénédictions intarissables.

Je ne parle pas, je préfère gardes mes questions et


remarques pour tout à l'heure.
- Bonsoir son excellence !

- Pas de ça avec moi, nous pouvons partir.

- Nous devons aller récupérer Alima, elle en sait


des choses aussi, dit Safiatou.

- Elle habite loin ?

- Non à 5 minutes de chez Saïda.

Je conduis sous un silence de cimetière jusqu'à


l'appartement de cette Alima.

Elle descend avant de revenir quelques minutes


plus tard, tenant une fille svelte par le col. Facile
de comprendre que cette Alima ne souhaite pas
nous voir et que Safiatou l'y force.

Un petit bonsoir de sa part, je nous conduis chez


notre regretté.
C'est un deux-pièces pas loin de l'Université que
sa sœur lui avait pris pour lui éviter les tracas de
transport.
Elle qui avait la clé, ouvre la porte et j'observe la
réaction de Sadio. Contrairement à ce que je
pensais, elle ne pleure pas, elle est plutôt
déterminée.

- Safiatou, je te présente aussi mes condoléances,


car je sais que tu es tout aussi peiné que moi. Mais
l'heure n'est plus à se morfondre, je veux
connaître l'assassin de ma sœur et tu es la seule
personne qui puisse m'y aider. Alors, s'il te plaît,
dis-moi tout ce que tu sais sur cet inconnu. Tu ne
dois rien omettre dis moi tout, et même sil le faut,
nous ferons venir quelqu'un pour un portrait-
robot.

- Je vous présente toutes mes excuses. Sachez que


j'ai été une mauvaise amie pour votre sœur. Dieu
m'est témoin que mon amitié avec Saïda était
sincère, je l'aimais vraiment seulement je ne
savais plus quoi faire pour qu'elle m'écoute j'ai
alors abandonné, je l'ai suivi dans ses décisions. Je
n'aurai pas dû, je devais la recadrer, aller même
vous voir pour vous en parler, s'il le fallait,
l'attacher même afin qu'elle n'y aille pas. Une
amie aussi complice soit-elle doit toujours donner
un bon conseil à son amie sans hypocrisie et la
mettre sur le droit chemin. Je vous demande
pardon, ce que nous avons fait vous touche
directement et c'est indécent de notre part. J'ai
tellement été touché par la mort de ma meilleure
amie que j'ai compris que la vie ce n'était pas la
superficialité, ni le matériel. J'ai compris que je
m'étais trompé de chemin surtout en voyant d'où
je viens, j'ai compris que mes études étaient la
seule chose qui pouvait me rendre de façon noble
la grande dame que je désire être. J'ai compris
que paraître pouvait nous pousser à faire
n'importe quoi et nous conduire jusqu'à la mort.
J'ai une famille qui compte sur moi, une mère qui
ne jure que par moi alors j'ai réfléchi et j'ai décidé
de changer, de me repentir, d'étudier et d'adorer
notre créateur. J'ai décidé de porter le voile. Pas
pour me faire voir, mais après tout ce que j'ai fait,
j'ai besoin de me sentir pure et qu'aucun homme
n'admire ce qui ne lui est pas dû. Même si vous
n'étiez pas venu à moi, je comptais vous contacter
pour tout vous dire. Cet homme n'est pas un
inconnu.

Je crois que mes doutes se confirment. Et j'ai tout


de suite envie de faire sortir Sadio pour lui
épargner cette seconde douleur, cependant je sais
que pour rien au monde elle n'acceptera d'être
mise à l'écart alors je ferme les yeux attendant
que la bombe explose.

- Ha bon. ? Donc tu le connais ? Génial Zall avec ça


on avancera plus vite. Alhamdoulilah dis-moi tout
s'il te plaît et dès que je sortirai d'ici j'emploierai
mon pouvoir pour mettre la personne derrière les
barreaux, dit-elle euphorique.

Tu risques de tomber des nuages pauvres Sadio.

- Je... C'est votre mari l'inconnu en question !

Silence, je n'entends plus rien autour. Jusqu'à ce


que sa voix brise ce silence.

- Elle raconte quoi celle-là ? Quel mon mari ? Wa


eh ! Attends-tu as bu ? Euh, tu te drogues ? Ah,
mais pourquoi tu fais ça ? Je n'ai pas demandé qui
était son beau-frère, je dis qui est l'inconnu avec
lequel elle est sortie ? Ma question est simple à
comprendre pourtant. Ouf, j'ai eu peur, bien sûr
qu'elle ne parle pas de Badra ! C'est irréaliste.
Alors ?
- Votre mari !

- Attends-tu ne comprends pas ? Ce que tu me dis


là est impossible ! Mon mari est son beau-frère.
Saïda est ma sœur de sang. Attends, ne nous
emballons pas, peut-être qu'il l'avait invité pour
parler de moi. C'est ça n'est ce pas ? Et puis non,
c'est impossible, Badra ne...

- Non ! Saïda avait demandé à nous voir un jour.


Elle nous a dit qu'elle vous avez demandé un sac
que vous avez refusé d'offrir. En rentrant, elle est
tombée sur votre mari qui lui a proposé d'être sa
maîtresse. Elle a quitté les lieux, mais elle était
quand même tenté, elle nous a réuni moi et Alima
et cette fille lui à conseillé de foncer.

Le bruit d'une gifle raisonne ce qui me fit ouvrir les


yeux. Sadio vient de gifler Alima.

- Sadio ! Tu n'as pas le droit de faire ça !

- Si c'est une petite qui à l'âge de ma sœur alors


considère qu'elle déraille et que je la remets sur la
route. Tu as un petit-pois dans la tête ou c'est
comment ? Ton amie te parle des avances de son
beau-frère putain son beau-frère, le mari de sa
propre sœur, tu sais ce que ça signifie ? Et toi, toi,
tu lui conseilles de foncer ? Tu es quel genre de
femme toi ? Tu oserais faire ça à ta sœur ? Tu es
dégueulasse ! Si aujourd'hui ma sœur est morte,
sache que tu as une petite part de responsabilité
là dedans, j'espère sincèrement que ce
comportement que tu as ne te conduira pas à la
mort. Ressaisie toi.

- Je laissez, elle en a le droit. Ils ont entretenu une


relation pendant deux mois. Il lui offrait argent,
vêtements, sac à main, bijoux, chaussures et
dernièrement une voiture. Jusqu'au jour où nous
sommes allées faire du shopping...

- Il lui a envoyé un SMS en lui disant qu'un


chauffeur viendra la chercher, ils devaient coucher
ensemble pour la première fois, elle comptait lui
donner sa virginité pour continuer à recevoir ses
cadeaux. J'ai été pris d'angoisse ce soir-là, je
sentais un truc, je lui ai dit d'annuler, mais elle
avait su me rassurer alors elle est partie et n'est,
plus jamais, revenue. Saïda me manque, poursuit
Safiatou en s'écroulant en pleurant.
Je fixe Sadio qui s'est laissé tomber sur le sol la
mine déconfite. Je crois que je vais devoir la
ramasser encore à la petite cuillère. Savoir que
son mari a tué sa sœur va plus la détruire et les
crises de larmes seront au rendez-vous pour
combien de semaines je ne sais pas.

- Seigneur, donne-moi la patience ! Je n'ai pas


l'habitude de gérer tout ça ! Grogné-je.

Le silence qui domine cette pièce est


remarquable. Personne n'ose parler, il faut dire
que le choc est choquant.

- Zall ! Fais une voix ferme.

- Oui !

- Aujourd'hui plus que jamais j'ai soif de


destruction !

Je souris en guise de réponse. Que la chasse


commence !

Mettre la première dame de notre côté ?


Réussi !

***

Emlyn Sadio Kâ

Quand on voit des personnes se haïr, on ne


comprend pas vraiment le pourquoi de ce
sentiment, qu'est-ce qui pousse autrui à haïr son
semblable au point de vouloir le détruire. Je n'ai
jamais été amie avec ce mot, il n'a jamais gravité
autour de mon cœur. Je me disais qu'avoir des
ennemis, c'était dans la tête parce que moi, je
prenais la vie simplement, tu m'aimes, je t'aime,
tu ne m'aimes pas, je t'efface de ma life, dans ma
conception, c'est quand on garde le contact qu'on
voit les actes de nos supposés ennemis. Ce mot
était un leurre pour moi jusqu'à maintenant.
Maintenant, je hais, maintenant, je veux détruire,
maintenant, je veux rendre la monnaie d'une
pièce. Je pouvais tout accepter dans la limite du
raisonnable, mais pas de tuer mon bébé, ma
petite sœur, mon sang.

Elle vivait avec moi, et même après mon mariage


jusqu'à l'année où elle a eu son bac, la distance
manoir campus était fatigante, elle m'a dit de lui
trouver un appartement à côté du campus et je
l'ai fait.

J'ai échoué dans tous les sens du terme, j'ai


échoué dans son éducation et dans la vie que je lui
avais promise. Nos parents, sont-ils fiers de moi ?
J'ai tout fait pourtant, j'ai tout donné, j'ai tout
sacrifié pour voir ma petite sœur grandir et Badra
me l'a enlevé de la pire des manières. Mais je jure
sur le sang qui traverse mes veines que je vais le
détruire lui et sa secte. C'est pour maintenir son
statut de président qu'il a sacrifié ma sœur, moi,
je lui ferai perdre ce titre, je le rendrai aussi
pouilleux qu'un rat d'égout. Je le regarderai de
haut avant de lui cracher mon dégoût qui me
broie les tripes.

Je viens prendre le petit-déjeuner sans attendre


qui que ce soit. Je dois mettre mon plan numéro
un à exécution aujourd'hui pas le temps
d'attendre cette famille.

Il est seulement composé d'œufs, de cheeses, un


café corsé et un jus d'ananas. J'ai tellement faim !
- Ah, on n'attend pas les autres ? Me reproche la
tête de mort qui vient de faire irruption dans la
salle a mangé. Il est vêtu d'un costard comme
toujours.

- M'avez-vous une fois attendu pour manger ?


Demandé-je sereinement.

- Ah Emlyn, Emlyn ! Dis-moi juste comme ça, tu


n'aurais pas quelque chose de prévu ? Quelque
chose à faire ? Tu glandes beaucoup ces jours-ci
m'a ton rapporté.

Je suis sûr que c'est mon assistante sa marie


couche toi là qui est allée faire un rapport détaillé
sur mes faits et gestes. Je crois qu'une petite
discussion entre nous deux s'impose. Je dois lui
rappeler qui je suis et qui elle est.

Mon regard se déporte sur mon mari, je le fixe,


cherchant une part d'humanité en lui, sauf que je
ne trouve rien. Je le regarde droit dans les yeux
espérant trouver le regard de l'homme que j'ai un
jour aimé sauf qu'il n'existe plus ou du moins il n'a
jamais existé. J'ai face à moi un ennemi à abattre
qui est loin de se douter que j'ambitionne et rage
de le détruire. Je reprends ma fourchette et mon
couteau que j'avais posé pour continuer mon
petit-déjeuner.

- Badra, j'ai remarqué que tu me prends pour ta


collaboratrice au lieu de ta femme. Alors j'ai
décidé de m'asseoir là où tu as placé ma chaise. Tu
sais mon père me disais que quand on te montre
ta place ne déplace pas ta chaise, car cette place
détermine l'importance que tu as dans la vie d'une
personne, il t'incombe de rester à tes dépens
place ou de t'en aller au lieu de chercher une
place que tu n'auras jamais même si tu le mérites.

- Tu es d'humeur philosophique à ce que je vois.


Qu'est-ce qui s'est passé hier nuit ? Tu as avalé un
livre de Platon ?

- Hahaha comme tu es drôle, mais non mon cher !


J'ai juste compris. Écoute Badra vu que tu me
prends pour une collaboratrice alors j'exige une
paye pour chacune de mes sorties. Dans le cas
contraire, tu peux m'oublier, m'exclamé-je en
portant l'œuf à ma bouche.
Un rire sardonique me parvient aux oreilles,
cependant ça ne m'intéresse pas. Une chose est
claire, mon message est passé.

- Hahahahaha ! J'aurais tout entendu. Écoute-moi


bien, fit-il en me serrant le coude violemment.
Sauf que je garde toujours contenance, la tête
haute, je le fixe. Je ne sais pas ce qui t'arrive ces
jours-ci, mais tu vas vite m'arrêter ces jeux à la
con. Tu es ma femme ce qui fait de toi là première
dame de ce pays alors répond aux exigences de
ton titre. Ton assistante m'a informé que tu avais
plein de rendez-vous dans ton agenda qui
n'attendent que d'être respecté. Alors fini de
manger et va sourire aux peuples. Toute façon, tu
n'es bonne qu'à ça. Emlyn tu ne sont rien ici, ni
pour moi ni pour ma famille même au tu es une
incapable, c'est pourquoi je ne te désire pas
malgré toute ta beauté. Tu es fade alors ta
rébellion, tu la gardes ton ventre, crache-t-il.

Je lui offre un petit sourire malgré la douleur qui


irradie mon bras et mon cœur.

- Et qui t'a dit que tu étais quelque chose ? Si je ne


suis rien alors toi, tu ne vaux rien, même pas le
prix d'un clou. Tu n'es qu'un croquignole, un
couard qui se cache derrière son titre. À part être
président qu'est ce que tu es ? Rien de chez rien.
Tu es vide, aucune qualité à ton compte. Toute
façon ce n'était pas un débat, mais une
information, tu ne peux pas me forcer à aller jouer
les faux culs. Alors soit tu te plies à mes exigences,
soit tu te démerdes. Et n'oublie pas tout ce qui se
passe actuellement est le d'écoulement de tes
choix. Tu as voulu faire de moi une première
dame, sache que c'est la première dame qui te
parle. Et tu parles de lit ? Rire Badra, tu ne m'as
jamais donné d'orgasme, tu ne m'as jamais fait
gémir franchement pour un homme qui se dit
homme, c'est honteux alors shut up ! Lâche-moi !

- Et toi, tu n'es qu'une pauvre orpheline, même


tes parents ont préféré mourir que de rester avec
toi. Tu ferais mieux de m'être reconnaissant, car
grâce à moi, tu côtoies des personnes dehors, tu
n'es personne, aucun ami, ni sœur, ni frère, tu es
une putaine d'orpheline seule au monde.

Ses mots m'achève et bien avant qu'une larme me


trahisse, il me relâche brutalement, sur le coup, je
me retrouve à terre seulement pour ne pas lui
donner la victoire, je me lève époussete ma jupe
et me rassied continuant mon petit-déjeuner le
cœur meurtri alors qu'il me foudroie du regard.

Des minutes plus tard, je monte dans la voiture,


Zall conduit une sucette dans la bouche. J'ai
demandé à ce qu'il m'escorte à la plage pour un
but précis. Il ne sait rien de mes intentions
actuelle et tant mieux je ne veux pas qu'on me
freine.

- Pourquoi as-tu voulu qu'on vienne ici ?

- Accorde-moi quelques minutes, tu le sauras.

Au milieu des roches, je crée un faux compte. Je


visionne la vidéo plusieurs fois faisant fi du haut-
le-cœur qui me submerge. Je regarde le plaisir
expressif sur son visage avec dégoût alors qu'il m'a
dit n'en avoir jamais pris avec moi. Je regarde
encore et encore et ma rage monte crescendo. Je
ne contrôle plus rien, je ne sais plus où donner de
la tête, il a tué ma sœur et il a le culot de vivre, de
rire, de manger, de baiser comme s'il n'avait rien
fait. Badra ne mérite pas ma pitié ni ma retenue.
Pourquoi devrais-je avoir pitié de lui alors qu'il
n'en a pas eu avec moi ? Alors qu'il n'a même pas
pensé à moi avant de tuer ma sœur ? C'est un
chien, non que dis-je même un chien à plus de
valeur que lui. Le chien est fidèle, aimant, je ne
saurai comment qualifier Badra. Je suis dégoûtée
de m'être mariée à lui, je suis horripilé par toutes
ces fois où nous avons couché ensemble, j'ai envie
de ne vomir rien qu'en y pensant.

Je le déteste !

Trop !

Beaucoup !

Amèrement !

Je le hais !

Je veux qu'il souffre !

Qu'il n'ait plus goût à la vie !

Comme on le dit à la guerre comme à la guerre,


tous les coups sont permis alors soit. D'une clique,
je balance sa sextape sur le net. J'ai acheté un
petit smartphone et une puce de rue rien que
pour cette mission. Moins d'une minute, j'ai déjà
des réactions. Avant que lui et son équipe
n'appellent pour que cette vidéo soit supprimée,
des milliers de personnes l'auront déjà vu.

Que le jeu commence Badra tué ma sœur, tu


n'aurais pas dû. Être un assassin, tu n'aurais pas
dû. Je rendrais justice à toutes ces personnes que
tu as tuées.

Je jette le téléphone au loin dans la mer sans


remords ni culpabilité et me tourne vers mon
garde qui me regarde les bras croisés sur son torse
ne comprenant rien dans mes agissements. Tout
d'un coup, la sonorité de son téléphone brise nos
regards.

" Oui ?

...

" Quoi ? Il relève son regard sur moi, la pose sur la


mer avant de la reposer sur moi.

Il raccroche toujours en me fixant.


- Sadio, tu viens de publier une sextape du
président ? Un de mes hommes vient de
m'informer qu'une vidéo fait fureur à l'instant. Ce
téléphone que tu as jeté, c'est...

- Oui c'est moi, j'ai publié une vidéo de 30


secondes où il s'envoyait en l'air avec mon
assistante l'interloqué-je. Quoi j'ai mal fait ? Tu
vas me faire une leçon de morale ?

Il se passe une main sur la nuque ne s'attendant


pas du tout à ce que je fasse ça.

- Je ne suis pas très à l'aise avec ça, on parle de la


nudité de ton mari.

- La nudité d'un mari qui n'a eu aucun scrupule à


tuer ma sœur et de la plus inhumaine des
manières, il lui a retiré son sexe pour un sacrifice
alors que ses fesses noires soient exposées sur la
toile, c'est peu face à son acte immonde.

Je te comprends Sadio mais...


- Il n'y a pas de, mais ici il ne s'agit pas de mon
mari, mais d'un homme qui tue. Pourquoi, c'est à
moi de me rappeler que c'est mon mari ?
Pourquoi ça serait à moi de préserver sa dignité
alors que le sale rapace qu'il est à tuer ma sœur et
les sœur de plusieurs ? Pourquoi n'ai-je pas de
sentiments ? J'ai une pierre à la place du cœur ?
Dieu seul sait que j'ai d'être la femme parfaite, la
femme soumise, dévouée. Celle qui faisait tout
pour satisfaire son homme, celle qui cherchait la
bénédiction et la bonne grâce de son âme. Malgré
mon titre et tout, j'ai toujours tenu à faire sa
lessive sa nourriture tout seulement qu'il me l'a
interdit avec une gifle. J'ai supporté, je me suis dit
que je la méritais. J'ai tout fais tout alors si
aujourd'hui, je jette aux oubliettes son statut dans
ma vie ce n'est pas par caprices. Soit un homme
bon, tu trouveras une femme qui t'égale. Soit un
Diable, tu épouseras un monstre et c'est ce que je
deviens. Je n'ai pas besoin de leçon de bonnes
conduites ou de moralité, je n'ai pas besoin de
savoir comment une femme doit se comporter
envers son mari, je n'ignore rien seulement,
j'aimerais que tu effaces de ta tête le fait qu'il soit
mon mari car moi, je compte divorcer et lui faire
subir encore pire. Je te le jure !
- Sadio, tu n'es pas un monstre tu...

- C'est ma vie privée ne t'en mêle pas !

- Garde un pied sur terre ne devient pas un


monstre à cause de lui. Sadio, tu es une belle
personne, tu n'es pas lui.

- À quoi ça sert d'être une bonne personne si je


n'ai plus personne sur cette terre ? À quoi ça me
sert de recevoir des éloges si je n'ai plus de famille
? Pourquoi devrais-je même continuer à vivre ? De
la même manière que l'homme est un loup pour
l'homme, c'est de cette manière que nous avons
toujours besoin d'autrui. Je suis seule ! À qui je
parlerai quand j'en ressentirai le besoin ? À qui
vais-je me confier ? Qui soignera mes peines et
blessures ? Qui illuminera ma vie ? Je n'ai
personne, je n'ai plus rien, je suis seule au monde.

Je suis détruite !

Et pas qu'un peu !


L'image à la morgue de son corps rempli
d'ecchymose et sans vie ne quittera jamais mon
esprit. Je n'ai pas été capable de regarder en bas.
Je ne pouvais pas. Badra est mauvais, Badra est un
monstre comment il peut faire ça à des humains.
Pourquoi sacrifier l'enfant de quelqu'un, le proche
de quelqu'un pourquoi ? Rien que pour de l'argent
et du pouvoir. Mais avant qu'il ne paie ses actes
aux jugements dernier moi, je lui ferai vivre l'enfer
sur terre.

Je quitte son torse et lui demande de me ramener.


Nous n'avons pas prononcé le moindre mot
durant tout le chemin. Quand j'arrive, le manoir
est plongé dans un silence de cimetière, même le
vent ne siffle pas. Vu que j'ai pleuré tout à l'heure
actuellement, j'ai une mine éplorée, ils croiront
que c'est parce que Badra m'a trompé que je suis
ainsi.

Je rejoins le salon familial et y trouve tout le


monde à savoir mon époux, Badiene et ses deux
petites sœurs chacun a une mine de déterrée.

Vous n'avez rien vu encore.


- Kholal bi diabar rek sa keur di lakk néko fi sakh
pour sotti si ndokh. Tchim !
( Regardez-moi cette femme, ta maison brûle et tu
n'es même pas là pour y verser de l'eau).

Hors de question que la sorcière gâche mon


spectacle alors je ne réponds rien à part sniffer
jusqu'à m'arrêter devant lui. Je fais semblant de
pleurer comme si la situation me touchait.
J'arbore l'image d'une femme trompée et
humiliée.

- Badra...snif pourquoi tu as fait ça ? Snif.... même


si on se dispute, est-ce une raison pour coucher
avec elle et dans ton bureau ? Cey yallah bi gatché
fou ma Koy wakhé ? Badra à cause de toi notre
image est ternie... Snif badra...si...si tu l'aimes, tu
peux l'épouser au lieu de te comporter ainsi.
Badra tu envoies tes maîtresses ici ? Regarde
maintenant, tu te retrouves humilié toi le
président de ce pays. Cey badra...loutakh nga deff
ma li? Badra rousselot ngama !

Je m'écroule et pleure. La situation est tendue


actuellement et comme je sais que personne ne
m'aime ici pour venir me consoler alors je me lève
m'épongeant le visage jusqu'à rejoindre le canapé.
Je pose ma main sur ma joue comme désespérée.
Ce salon luxueusement décoré ne mérite
certainement pas nos têtes d'enterrement.

Dommage !

- Wa badra iow li moy lane ? Khalé bou djiguene bi


sakh kann la ? (Mais Badra, c'est quoi tout ça ?
D'ailleurs, c'est qui cette jeune fille ?)

Personne ne sait que c'est l'assistante, car leurs


positions ne faisaient voir que le visage de Badra
et qu'il soit content, car ce jour, il ne s'est pas
totalement déshabillé il avait juste fait sortir son
engin de son pantalon.

- L'assistante de Emlyn.

- Quoi ? Badra tu as osé couché avec mon


assistante en plus dans notre maison ? Donc c'est
toi qui lui donnait le courage de me manquer de
respect ? À chaque fois que je voulais la virer, tu
prenais sa défense, c'est ça la raison ? Que n'ai-je
pas fait pour toi ? Tu m'as déçu ! Sangloté-je.
- Am nga passeport am avions khana soulay
xasanne nga dieul assistante bi yobou ko deuk
bobou... Noumou toudou ti sakh... Wubaï yobou
ko fofou deff Say affaires. Ni vu ni connu.
Soutoura da bakh si goor.
( Tu as un passeport, un avion diantre si ça te
démange tant tu pouvais prendre l'assistante et
l'envoyer dans ce pays la... euh comment ça
s'appelle déjà ? Wubaï tu pouvais l'emmener là-
bas. Se préserver c'est bon pour un homme.)

- C'est quoi ce conseil ? Genre, tu es en train de lui


dire de tuer, mais qu'il doit se cacher pour tuer ?
Sois acclamé, tu es une Badiene de wahou.
Badiene génération mauvaise conseillère. Et on ne
dit pas wubaï, mais Dubaï gawasse.

- Guiss nga iow Mane douma sa morom ! Heff yi


nga placé mane bi ma ko done placé bobou
dioudo go. Douma sa morom, douma sa égal
douma sa moins yemal deh !
(Regarde , moi je ne suis pas ton égal ! Ces faux
cils que tu as placés quand je les mettais tu n'étais
pas encore née. Je ne suis pas ton égal, reste
tranquille !)
- Mane kay xam na né do sama morom wanté iow
ya xamoul sa place. Ndakh louma sama dieukeur
may ngané ana sama boss nane Je veux la même
chose, lou takh nga dieundeul sa diabar bayi ma..
Ndagma tek woudieu Badiene kone ay morom
lagn. Sac à main bi nga yor yeufou khalé la way
badiene nangoul maguette bayil niouleul bi.
Badiene lutte avec la jeunesse. Cey li !
( Je sais très bien que tu n'es pas mon égal, c'est
plutôt toi qui ne connais pas ta place. Parce que
tout ce que mon mari m'offre tu cries où es ma
part pourquoi tu as acheté un cadeau à ta femme
pour me laisser. Tu me prends pour ta rivale on
est donc égaux. Ce sac à main que tu as, c'est pour
les jeunes, accepte de vieillir, arrête de te noircir
les cheveux. Notre tante lutte avec la jeunesse eh
Dieu.)

- Ça suffit vous deux ! Vous me cassez les couilles,


le moment est mal choisi pour vos querelles
stupides, lance-t-il avant de quitter le salon
fulminant.

Tu n'as encore rien vu. Imbéciles !


Je souris intérieurement. Contente de tout ce
cinéma. Alors que Badiene Aby me lorgne.

- Dieg bou lambeu bi. Kholé ba sa dieukeur di


dianlo. War nga rouss deh. Tchim !
( Tu es resté là jusqu'à ton mari copule dehors, tu
devrais avoir honte !)

- Iow mi seu dieukeur am 69 ans outeul le niarel


bou am 21 ans tellement nda ga périmé. nga ni
lank tak sa seur gnane ko batt nieuw dall fi nga
nane ma lambeu. Badiene nio lamb ndo.
( Et toi à qui son mari de 69 ans à trouvé une
coépouse de 21 ans tellement tu es périmé. Tu as
crié niet en lui demandant le divorce, tu es venu te
réfugier ici et c'est toi qui parle ? Tu n'es pas
mieux que moi !)

Je m'éclipse en la laissant avec sa sorcellerie.

***

Badra Faye

Je dégage tout ce qui se trouve sur mon bureau


d'un geste rageux. Mes téléphones n'arrêtent pas
de sonner. Je fais la une du pays dans d'autres
situations ça aurait flatté mon ego, mais pas en ce
moment où c'est moi la star du porno.

Comment cette vidéo a-t-elle pu atterrir sur le net


? Qui est cette personne qui a osé me filmer ?
Telles sont les questions que je me pose depuis
que ce scandale à éclaté. Je n'ai pas pu fermer
l'œil hier soir. À l'approche des élections, je
n'avais pas besoin de ce bad scandale.

Putain putain !

Si c'est l'assistante qui a osé monté ce coup, elle


me le paiera de sa vie. Ça, c'est sûr, je découvrirai
l'auteur de cet acte et je lui ferai goûter la mort.
Parole de Badra Faye.

Je quitte le manoir, afin de rejoindre le conseil. Je


déteste être sur la table des accusés.

- Putain de bordel de merde ! Qui a osé ? Je


rumine dans mon coin jusqu'à ce que le chauffeur
m'annonce que nous sommes arrivés.
- Bonjour, fis-je en leur offrant une révérence. Les
cinq têtes les plus importantes de ce réseau sont
réunies autour de la table y compris la reine qui
porte toujours son masque.

Aujourd'hui, je n'ai pas le droit de m'asseoir, c'est


un conseil donc je suis le sujet du jour alors je le
tiens face à eux attendant leurs sentences.

Si la reine est dangereuse, les quatre hommes ici


présents à part moi le sont encore plus. Ce sont
quatre grands mafieux de ce pays. Connus pour
leur grand territoire et leurs côtés sanguinaires.

- Qu'est-ce que c'est que tout ce bruit ? Demande


l'un d'eux, la rage contenue dans sa voix.

- Je suis désolé, la situation m'a échappé !


M'exprimé-je piteusement.

Peu importe si je suis le président, cinq personnes


ont plus de pouvoir que moi. Ce sont eux qui
m'ont mis à cette place alors d'une main claquée,
ils peuvent me descendre.
La table est imposante, la reine est au bout et
deux hommes de chaque côté. Sans prononcer le
moindre moins un des hommes de main sort de la
pénombre dans laquelle il était afin de démarrer
la vidéo dans laquelle je prenais mon plaisir. Une
vidéo qui dure 30 secondes d'où on me reconnaît
parfaitement bien. Une vidéo qui dure 30
secondes, mais qui me fait suer de soucis.

Putain ! Si j'attrape cette personne, je vais broyer


ses tripes.

- Badra, prend la parole, la reine une fois la vidéo


passée, tu es mon poulain, mais sache aussi que
ton sort ne dépend pas que de moi. Nous t'avons
rendu président, car on avait estimé que tu étais
le type parfait pour ce titre. Quand je t'ai recruté
alors que tu faisais des grèves insignifiantes,
j'avais vu en toi un lionceau affamé et je t'ai rendu
lion dans toute sa majestuosité, un guerrier en
rage de vaincre. Je voyais en toi un homme aux
ambitions disproportionnées. Tu n'étais rien
aujourd'hui, tu es quelqu'un. Remarque-le par toi-
même, regarde toi et pense à celui que tu étais
avant le changement est flagrant. Tu as beau être
l'un de mes poulains préféré, néanmoins, en
aucun cas, je ne te laisserai nuir tout ce que j'ai
battis. Ce scandale n'avait pas lieu d'être, tu
devais être vigilant et discret surtout à l'approche
des élections.

- Je...

- On ne me coupe pas la parole, tu n'es pas sans


l'ignorer. Je serai bref, nous serons brefs. Le
réseau ne fera rien pour te sortir de cette
situation alors tu as une journée et pas plus pour
faire taire cet engouement. Sinon ? Tu ne voudras
pas le savoir.

- Sinon on te coupe les couilles, j'ai assez donné


dans ce clan alors ça ne sera pas un petit merdeux
qui a eu la chance d'essuyer un titre qu'il ne
mérite pas qui viendra foutre le bordel. Estime-toi
heureux d'avoir un jour ça aurait été moi, je
t'aurais donné une heure. Sans suite ? Je t'aurais
éliminé, éructe l'un des mafieux assis à cette
table.

Je déglutis mal à l'aise et je sais que la réunion a


pris fin.
- Je ferai l'impossible ! Dis-je piteusement.

Je quitte la villa très en colère.

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CHAPITRE 9

Emlyn Sadio Kâ

_ Le président de la République au cœur d'un buzz

_ Le président de la République dans une sextape

#Sextapebadrafaye

_ C'est honteux

_ Cet homme ne mérite pas d'être président.

Je lis tout ce qui se passe sur la toile avec un


énorme plaisir. Quel raffut ! Les journaux, les
chaînes de radio, la télévision, tout le monde en
parle. Badra est dans un joli bourbier et moi, je
savoure, je me délecte de chaque nouvelle vague
que nous offrent les journalistes. Bien
évidemment, la vidéo a vite été retirée, mais les
réseaux sociaux vont tellement vite que je suis
sûre que ça se partage en privé comme une
traînée de poudre.

Il ne décolère pas, il crie, il casse tout sur son


passage. Je ne sais pas comment il compte se
sortir de ce magnifique scandale, mais en tout cas,
il a du boulot pas facile d'oublier la sextape d'un
président. Et je rajouterai de l'huile sur le feu tout
à l'heure.

- Je me demande bien quel genre d'épouse tu es,


ton mari se trouve dans un problème au lieu
d'être à ses côtés, tu es là à siroter un jus, les
pieds entrecroisés. Tout va bien chez toi, on dirait
!

La petite sœur de Badra qui vient d'interrompre


mon moment de paix. Je prends une lampée de
mon jus, sans lui accorder la moindre importance.
Qu'elle aille voir ailleurs, personne ne pourra me
gâcher ma réjouissance.

- Oh, je te parle !
...

- Comme tu peux être impolie, je te parle, tu


m'ignores...

...

- Réponds quand je te parle !

- Tss et qui me parle ? Je cherche, mais je ne vois


pas. L'invisible girl va voir ailleurs s'il te plaît, tu
m'ennuies.

- Mon frère à besoin de toi alors j'exige que tu


quittes ce foutu transat.

- Et qui es-tu pour exiger quoi que ce soit ? Je me


lève, gracieusement, afin de lui faire face. Qui es-
tu pour exiger ? Personne ma fille. Écoute-moi
bien, si ton frère est dans un problème, je ne suis
pas une entreprise de recherche de solutions alors
pars débiter ton crachat ailleurs. Tu sais quoi ? Je
t'annonce officiellement que si ton frère a des
problèmes, je m'en contrebalance. Toi, lui, ta
petite sœur, ta tante, je m'en contrebalance de
vous magistralement même. Je te conseille de
m'éviter chère belle-sœur parce que tu vois, je
suis d'humeur massacrante ces jours-ci, attention
à ne pas subir mes foudres.

- Tu n'es qu'une sale arriviste !

- Moui, je suis une arriviste, cependant le rôle de


la conasse de service te va comme un gant.

Elle tente de me gifler quand je lui bloque


hargneusement le bras jusqu'à la tordre.

- Si tu t'amuses à essayer encore une fois de lever


la main sur moi, je vais tellement te faire mordre
la poussière que tu te confondras avec le sable.
Les petites belles sœurs comme toi, j'en fais mon
after alors tient toi à carreaux !

Je la dégage de mon chemin. Les pleurs déjà alors


que rien n'a encore commencé, je suis juste aux
préliminaires.

Cette justice que je veux rendre n'est pas


seulement personnelle, j'imagine combien de
personnes il a tué Il faut qu'il arrête, il faut que
j'arrive à démystifier ce réseau, qu'il perde son
titre de président. Je ne sais pas encore comment,
mais j'ai la détermination et tous les autres
ingrédients qu'il faut pour arriver à mes fins.

Finis, les pleurs et place au machiavélisme.

Je recherche le compte Facebook de badiene eh


oui cette pie à ce réseau social. Je tente de me
connecter à son compte, j'ai besoin de son
téléphone pour obtenir le code, je sais qu'elle
jette son téléphone un peu partout. Je pars dans
sa chambre, la chance étant de mon côté, le
téléphone est juste sur sa coiffeuse. Je récupère le
code et m'éclipse.

Pirater le compte de badiene réussi.

Je récupère la puce que j'avais achetée, je pose un


chiffon sur le téléphone pour masquer la voix et
lance l'appel.

" Allô, le grand journal de Dakar ? J'aimerais parler


au directeur de la rédaction s'il vous plaît !"

" Bonjour ! De la part de qui s'il vous plaît ?"


" Un anonyme, j'ai des informations très
intéressantes à lui transmettre."

" Ne quittez pas, je vous mets sur la ligne deux."

Je patiente quelques secondes quand une voix


masculine remplace celle de la dame.

" Bonjour, ici le directeur de la rédaction, que


puis-je faire pour vous ?"

" Êtes-vous intéressé par le buzz du moment ? De


ce que je sais, vous êtes un journal libre. En plus,
les informations sont gratuites et le plus
intéressant, vous serez le seul journal à avoir
l'exclusivité. Imaginez les offres que la
concurrence vous fera rien que pour relayer eux
aussi l'info. Alors ?"

" Je suis toute ouïe."

Je lui raconte ce que j'ai envie de lui raconter.


" Et quand vous viendrez, tâcher de dire que vous
avez eu l'adresse du manoir via le réseau social
d'une dénommée Aby Faye. Ciao !"

Je me coule un bain, m'habille en grand boubou


bazin rien que pour l'occasion, c'est mon
événement alors je dois me saper.

Ils sont là à déjeuner en silence sans savoir qu'un


autre problème est sur le point de surgir. Ah Badra
si seulement tu savais.

Je suis tellement excitée que je ne trouve pas


l'appétit pourtant ce plat du chef à l'air
appétissant.
Dommage !

Un bip émet du téléphone de la sœur de Badra,


celle avec qui j'avais eu cette petite algarade du
matin.

- Oh non, ce n'est pas vrai !

- Qu'est-ce qui se passe ? Demande son frère.


- Le scandale redémarre, le journal de grands
Dakar vient d'écrire un article sur toi.

- Gawé niou ! Sheut Badra tu as couché avec qui


encore ? S'exclame badiene.

Elle se racle la gorge et lit :

__ Rebondissements dans cette histoire de


sextape. Bien vrai que son excellence Badra Faye
avait tenu une interview niant être l'acteur de
cette vidéo. Si on se rappelle bien, son excellence
avait dit devant le peuple qu'il ne connaissait pas
cette fille et que c'était juste un montage de la
part de ses opposants politiques. Eh bien chers
dakarois, nous revenons avec des nouvelles qui
sans aucun doute nous montre le caractère
mensonger de l'interview de notre président.
En effet, de source sûre, il nous est parvenu que
cette femme n'était point une inconnue bien au
contraire, elle est l'assistante personnelle de La
première Dame en d'autres termes le président de
la République s'adonnait à des actes graveleux
avec la secrétaire de son épouse. Quel scandale !
Pour un homme qui a accentué sa campagne sur
le respect de la femme, nous sommes fortement
déçues. Il est donc temps de nous poser certaines
questions. Cet homme, qui nous a montré une
image d'homme parfait, d'un homme qui aime,
valorise et respecte sa femme, n'est-il pas tout
simplement un hypocrite ? Qui est vraiment notre
président ? Nous vous laissons y réfléchir avec ces
photos ci-dessous qui montrent parfaitement
notre président en compagnie de cette assistante.

Le grand journal de Dakar, là où la liberté


d'expression existe.

- C'EST QUOI CES CONNERIES ? J'AVAIS RÉGLÉ CE


FOUTU PROBLÈME, D'OÙ SORT CE RAMASSIS DE
CONNERIE ?..

- Boul yoxou souniou kaw nak (ne nous crie pas


dessus) réplique badiene.

Il prend son téléphone et lance un appel :

- JE VEUX QUE VOUS ALLIEZ PARLER AU


RESPONSABLE DE CE JOURNAL QU'IL SUPPRIME
CETTE PUBLICATION IMMÉDIATEMENT ! Virule-t-
il.
- Son... excellence...n...nous...a...avons un
problème, fit irruption un homme de main
essoufflé.

- QUOI ENCORE !?

- Des journalistes sont dehors, votre lieu


d'habitation n'est plus un secret la population
risque de s'y mêler.

- ARGHRRRR !

Il penche la table à manger renversant tout ce qui


y était, malgré la nourriture versée sur ma sape, je
cache un sourire, si j'étais seule, je me serais
permise des pas de danse.

- Comment ? COMMENT ÇA A PU ARRIVER ?

- Calme-toi chéri, garde ton calme, tu sais que


derrière un grand homme se cache une grande
Dame calme toi. Toi, va faire entrer le principal
journaliste, nous devons savoir comment ils ont
obtenu notre adresse, ordonné-je.

Vive l'hypocrisie et Sadio !


- Tout de suite Madame !

Il part en courant, alors que Badra fulmine en


arpentant la pièce. Il jette tout sur son passage, sa
tante essaie de le calmer, mais rien y fait, la
benjamine qui un jour m'avait traité de prostituée
pleure face à la détresse de son frère.

C'est fou comme elle pleure vite elle, rien n'a


encore commencé non ?

- Le voici ! Un journaliste portant un badge au cou


se présente à nous.

- Vous l'avez fouillé pour voir s'il n'a pas de micro ?


Demandé-je.

- Oui madame !

Je m'avance jusqu'au journaliste.

- Bonjour monsieur, on ne va pas perdre de


temps, mon mari est un politicien alors nous
devons savoir tout ce qui se passe pour être en
mesure d'anticiper. Alors je n'ai qu'une question,
comment avez vous eu notre adresse ?

- Eh bien, nous avons vu la localisation sur le mur


d'une certaine Aby Faye. Son nom est pareil à
celui du président et il était mentionné résidence
du président alors nous avons fait le lien.

Tous les regards convergent vers notre très chère


badienne qui jusque-là n'a rien compris de ce qui
se passe, elle arrange son foulard en se mirant sur
son téléphone.

Badra s'avance jusqu'à elle et lui arrache le


téléphone. Il le manipule un instant avant de
lancer le portable contre le mur.

- Wouy sama iphone ! Wa eh Badra ndaga doff


walla ndaga ami rapp ? (Mon iphone ! Non mais
Badra, tu deviens fou ou tu as des génies ?)

J'ordonne au garde d'escorter le journaliste.

- Mais badiene je crois que l'erreur vient de toi,


annoncé-je.
- Mane mi ? Hé boulma dougueul mouyene ,
loumassi si ay article ? Dama Mane bindeu ?
Xamouma sakh ni A mel.
(Moi même ? Hé, ne m'enfonce pas, où est mon
problème dans des histoires d'articles ? Est-ce que
je sais écrire ? Je ne sais même pas à quoi
ressemble a).

- Justement, tu ne connais pas grand-chose à la


technologie, tu ne sais ni lire ni écrire mais tu es
sur tous les réseaux sociaux, tu as dû partager
notre localisation par erreur de manipulation.

- Louy location ? Sheut mane sene yeufou toubab


yi boulene massi dougueul. Mane sinap la yorr
amouma location té souma doré sama sinap Awa
Thiam mi deuk bargny ak Moustapha Sall bi nek
États-Unis ak niom Souleymane Nd...

- LA FERME ! LA FERME !

Nous sursautons de concert.

- J'en ai marre de toi, tu es toujours en train de


jacasser dans cette maison. Aujourd'hui, tu me
mets dans un problème sans nom et tu continues
à débiter des âneries.

- Mane âne ? Mane sa raku bay ? Fatou dou âne


moy mbaam ? Badra senio wakh li kay. Han Fatou
?
(Moi âne ? Moi, la petite sœur de ton père ? Tu
n'as pas osé quand même ?)

- Prends tes bagages et retourne auprès de ton


vieux mari. J'en ai marre de toi, de vous tous, de
tous ses problèmes. Dégagez !

Il sort, alors que ses sœurs tentent de lui faire


entendre raison disant que leur tante ne doit pas
partir.

- Mane âne ? Mane ? Elle répète ces mots une


main sur sa poitrine jusqu'à atteindre la porte.

Seule, désormais, j'éclate de rire jusqu'à me tenir


le ventre.

Qui cherche le péril, ne manquera pas d'y périr.

****
Le lendemain,

Occupée à lire un livre, un tohu-bohu monstre se


fait dans les couloirs. J'enlève mes lunettes de
lecture, attache mon peignoir en soie et sors.

Le bruit des tam-tams, de chants m'accueille. Je


vois des femmes habillées dans des Bazin, leurs
corps portant de jolies bijoux.

Je reste devant ma porte à observer tout ceci.


Elles font avancer une fille. Ça aurait pu être banal
seulement ce pagne, c'est celui qu'on utilise pour
couvrir les mariés. J'observe tout ce décor et tilt
ma bouche qui s'ouvre en grand.

Il n'a pas osé ? Mon regard fut happé par celui de


Badiene qui me sourit avant de me sortir un bien
fait.

Je m'avance et me plante devant la fille. Mettant


fin à l'avancement de leurs escortes.

J'arrache le pagne et la fille relève la tête un


sourire moqueur figé sur les lèvres.
Mon assistante ?

- C'est quoi ce cirque ?

- Cirque amou fi ! Ndag fi guiss ay golo ? Fi xew mo


fi am Machallah niarel Xaritou dieukeureum,
chantonne Badiene.

Elle n'est pas partie elle ? Non mais je rêve ? Il a


osé se prendre une deuxième femme sans même
m'en parler ? Je ne m'attarderai pas sur mes
sentiments, je serai incapable de mettre un mot
sur ce que je ressens actuellement.

Pas besoin d'une grande intelligence pour savoir


que c'est la solution qu'il a trouvé pour couvrir le
scandale.

Si badiene pense que je vais me jeter à terre,


pleurer, hurler elle se goure.

Je leur souris à tous, me montrant très ravi.

- Attendez-moi une seconde !


Je rejoins ma chambre, récupère de la liquidité et
viens me planter devant la mariée. Je pose sur son
pagne des billets violet, un large sourire fendant
mes lèvres. Les tantes me regardent les yeux
ronds alors que Badiene a perdu son sourire.

- Bienvenue dans ta nouvelle demeure. J'espère


que nous nous entendrons à merveille et surtout
ne me considères pas comme ta coépouse, mais
plutôt comme une sœur, je ferai mon possible
pour que tu te sentes à l'aise ici petite sœur.
Encore bienvenue !

Je la prends dans mes bras.

- Bienvenu en enfer ! Lui dis-je dans le creux de


son oreille.

Je donne de l'argent aux tantes, danse un peu


avec elle et rejoins ma chambre.

Je ne m'attendais pas du tout à ça alors là pas du


tout. Sait-elle dans quoi elle s'est embarquée ?
Madame vient dans ce foyer toute souriante si
seulement elle savait.
À Zall : figure-toi que j'ai désormais une coépouse.
Tête de mort vient d'épouser une autre.

J'éclate de rire seule dans cette chambre. Non


mais cette famille, chaque jour avec son lot de
nouveautés.

De Zall : comment tu le prends ? Tu vas bien ?

A Zall : t'inquiète-je vais superbe bien comme une


femme qui vient de faire du shopping.

Je jette mon téléphone sur le lit et me couche


fatiguée.

Des mains essaient de retirer les bretelles de ma


robe de nuit. J'ouvre les yeux et croise le regard
mon mari.

Il a quel problème lui ? Oh non, j'espère que ce


n'est pas pour qu'on couche. J'en suis incapable, il
me dégoûte plus qu'autre chose. Je ne sais même
pas à quel moment il est venu se coucher, je le
croyais en lune de miel.
Je m'arrache ses mains alors qu'il me remet avec
force dans le lit.

- C'est quoi ton problème ? Qu'est-ce que tu fais


ici ? Badra s'il te plaît pas ce soir, je ne me sens
pas bien.

- Ferme la et écarte, j'ai envie de toi. Toute façon


tu ne sers qu'à ça alors boucle là, laisse moi me
vider. Je ne suis pas d'humeur, elle me manque.

- Salopard ! Éructé-je en tapant sur son torse. Je


n'ai pas envie de toi tu me débecte, va retrouver
ta deuxième femme ! Lâche-moi ! Crié-je alors que
je sens ses doigts me toucher.

Chaque touchée est comme une brûlure pour moi.


J'ai envie de vomir. La nausée sert mon ventre tel
des ronces qui enserrent mes tripes. De ses mains,
il a tué des personnes et ces mêmes mains, il les
pose sur mon corps. Mon dégoût est profond. Je
me débats comme je peux sauf qu'il a plus de
force que moi.

- Mais ferme ta gueule ! Pour te faire l'amour, on


dirait qu'on anime une conférence. Ferme ta
putain de bouche tu es ma femme, j'ai ce droit sur
toi.

Quand j'arrive à quitter sa poigne, il me gifle et je


vacille sur le lit alors qu'il s'empresse de se
coucher sur moi.

- Lâche-moi, je t'en supplie, dis-je dans une vaine


tentative alors qu'une larme m'échappe quand il
me pénètre.

Mes larmes inondent mon cousin. Lui, il continue


sa besogne. Amorphe, je le laisse faire, fixant le
mur. Quand il finira, je serai libérée.

- Ahhhhhhhh Dieyna !

Et c'est en prononçant le nom d'une autre qu'il se


libère en moi.

- J'ai toujours adoré tes seins. Rondes, ferme le


bout bien défini. Dommage !

- Tu es une crapule ! Badra tu n'es pas un homme,


tu es une merde, un sous-homme, un échantillon
d'homme. Tu es le pire salopard que la terre ait
engendré. Tu me débectes, je me demande ce que
je t'ai trouvé, cette phrase : l'amour rend aveugle
prend tout son sens, car tu n'es qu'une chiffe
molle. Tu n'as rien d'un homme, tu es tellement
faible que tu es obligé de me violer pour coucher
avec moi là où des hommes des vrais auraient
excité et câliné leurs femmes. Tu es une erreur de
fabrication, un porc. Tu périras en enfer, Craché-
je avec amertume.

- Viol ? Rire non mais sincèrement quand vos


parents se trompent un tout petit peu pour vous
mettre à l'école vous devenez autre chose. Moi
violé ma femme ? Ma femme ? Bah, va porter
plainte, car demain après-demain et là tout de
suite encore, je vais te violer.

Il tente de me maintenir sur le lit alors que je le


mords. Je m'emploie à quitter le lit, il me tire les
pieds sur le coup, ma lèvre heurte le coin du lit
rien qu'au goût métallique qui inonde ma bouche,
je comprends que je saigne.

Il me retourne comme une crêpe sauf que je lui


donne un violent coup sur ses bijoux de famille. Je
profite de ses lamentations pour me mettre
debout.

J'ai envie de le tuer là et maintenant, je le déteste


!

D'un bond, il se relève le visage noir de colère, il


me lance un coup-de-poing. Je lâche un cri
incontrôlé dû à la douleur.

- Pour qui est-ce que tu te prends ? Tu crois être la


seule femme au monde ? Dit Dieu, merci que je te
touche. Tu ne fais envie à aucun homme, tu es
une femme fade.

- Va donc chercher la femme aux mille saveurs, ta


deuxième femme l'est je suppose alors qu'est-ce
que tu fiches ici ? Moi, je n'ai pas besoin de toi ni
de tes remarques. Salopard, je lui redonne un
coup dans l'entrejambe et fuis hors de la chambre
les bretelles de ma robe déchirée.

Mon prénom, qu'il hurle, résonne dans tous les


couloirs. Avançant pour le fuir une main me tire,
je me retrouve la tête sur un torse-nu et galbé.
L'odeur qui titille mon nez, je la reconnais pour
avoir été maintes fois pris dans ses bras.
Seulement mon nom, qu'on crie, me ramène à la
réalité.

- EMLYN !!

- Chut ! M'ordonne-t-il en mettant sa main sur ma


bouche.

Nous restons donc ainsi pendant je ne sais


combien de minutes dans le noir jusqu'à ce que la
voix de Badra se calme.

Il me tire la main jusque dans sa chambre.

- Il suffit que je te laisse quelques heures pour que


tu te retrouves le visage tuméfié ?

Je relève la tête et croise son regard qui s'attarde


sur mon haut dépourvu de bretelles qui dévoile un
peu de mes seins. Il se gratte la nuque, récupère
un t-shirt et un jogging qu'il me jette avant de se
mettre dos à moi.
Je me change rapidement, délaissant mes
vêtements taché de sang.

- Tu peux te retourner. Merci !

Il entre dans la salle de bain et ressort avec de


l'alcool et du coton. Il désinfecte mes blessures
alors que je crie.

- Bordel sa mère la cacahuète ça fait mal !

- C'est quoi cette expression ? Fit-il en éclatant de


rire.

C'est la première fois que je le vois ainsi et oui il


est beau mais quand il est ainsi sa beauté se
décuple. Je me racle la gorge histoire de chasser
mes pensées, ce n'est pas le moment.

- Ce n'est pas de ma faute aussi, ça brûle trop !

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Me demande-t-il en


reprenant son sérieux.

- Il...il s'est marié, je ne m'attendais pas à le


recevoir, je dormais quand il a essayé de le
déshabiller, je ne voulais pas coucher avec lui sauf
qu'il m'a forcé, quand il a accompli sa besogne j'ai
pas pu m'empêcher de l'insulter et ça a dérapé.

- Il a couché avec toi alors que tu ne voulais pas ?


Le salopard, fulmine-t-il. Je suis désolé, j'ai
entendu du bruit, mais je ne pouvais pas
intervenir comme ça, je réfléchissais à comment
intervenir quand je t'ai aperçu dans les couloirs.

Je suis meurtrie à l'intérieur de moi. Qu'est-ce que


ce mariage m'a sérieusement apporté ? Comment
ai-je pu être aveugle durant tout ce temps ? J'ai
tellement pleuré que je n'arrive plus à laisser libre
cours à mes larmes, toutefois là où je ne pleure
pas ma haine s'enflamme et je sais que c'est
dangereux pour moi. S'il n'y a personne pour me
tirer de ce gouffre, je risque de sombrer et de
devenir une autre personne, Badra est en train de
me détruire, c'est un mal qui prend de plus en
plus de place en moi.

Je voulais juste de l'amour, juste vivre mon amour


avec l'homme que j'aimais. Je ne savais pas que
mon amour serait ma destruction. Mes parents
me manquent sur qui je peux pleurer ? À quelle
mère je peux me confier ? Personne !

Triste et vide vie.

- Prends-moi dans tes bras s'il te plaît !


Quémandé-je piteusement.

- Sadio no...

- S'il te plaît ! S'il te plaît ! Je n'ai plus que toi. Ne


m'abandonne jamais, Zall s'il te plaît !

C'est mal, mais j'ai besoin d'un câlin. J'ai besoin de


réconfort, je veux juste un câlin, qu'on me rassure
en me disant que tout va bien et c'est justement
ce qu'il vient faire alors que je me perds dans son
odeur musquée.

Je suis tellement bien là que les prémices du


sommeil s'annoncent. Je suis fatiguée, le corps
courbaturé, je veux juste dormir sauf que la porte
qu'on ouvre dans un fracas me ramène à la
Réalité. Sur le pas de la porte, se tient Badra et sa
femme qui elle me fixe avec le sourire.
- Tu vois bébé ? Je t'avais dit que tu allais la
trouver ici, fit-elle de sa voix de crécelle.

Badra me regarde avec haine, voulant me


récupérer, Zall s'interpose.

- Je t'engage pour la sécurité de ma femme et toi,


tu t'occupes de la sécurité de ses cuisses ? C'est
ma femme qui est ton amante ? La femme du
président, ton président ? Quel toupet ! Tu es
courageux toi oh que tu es courageux. Sais-tu à
qui tu as affaire ? Et toi Emlyn, c'est pour ce type
que tu te refuses à moi ? Rire, je rêve, fit-il en
tournant sur lui-même, vous n'avez quand même
pas osé me cocufier et de surcroît chez moi ? Hein
!?

Alors que lui me cocufie comme bon lui semble,


apparemment, il n'aime pas quand les rôles sont
inversés. Qu'il croit ce qu'il veut je m'en fiche
comme de mon premier binebine.

Mon garde du corps croise ses mains sur son torse


le fixant de haut. Une chose est claire, Badra ne
fait pas le poids si on s'aventure dans de la
bagarre. Mon garde ne répond rien continuant de
le fixer.

- C'est parce qu'il l'a baisse qu'il se croît pousser


des ailes. Femme facile !

- Ferme la toi l'idiote de service. Moi facile ? La


bonne blague, toi qui écartes vulgairement les
cuisses dans un insignifiant bureau, comment
devrais-je te qualifier ? Tu te livres à un homme
marié sans dignité et tu oses parler de facile ?
C'est clair que si on cherche ce terme, c'est ta
photo qu'on y trouvera. Tu as la représentation
parfaite de la femme facile. Il a fallu que tu lui
offres tes fesses pour qu'il t'épouse ? Si tu te crois
importante, je t'informe qu'il t'a épousé pour
essuyer un scandale. Ouh là, c'est triste pour toi.
Tu es pathétique ! Tu n'es qu'une prostipute
doublé d'une vicieuse !

Zall déploie son regard sur moi un air


réprimandeur sur son visage. Je sais, je suis
vulgaire, mais quand je suis en colère, je ne peux
m'en empêcher.
- Ne me parle pas ainsi, au cas où tu l'aurais
oublié, je ne suis plus ton employé. Nous avons les
mêmes titres désormais, nous sommes égaux.

- C'était ton rêve n'est-ce pas ? Avoir ce que j'ai,


être comme moi sauf que ma chérie, je suis Emlyn
Sadio Kâ, je suis unique ma belle et peu importe
ce que Badra t'offrira, peu importe la richesse
dans laquelle tu te noiera tu ne pourras jamais
être moi ni même m'égaler. Redescends de ton
nuage, je ne suis pas ta camarade !

- Gardes ! Crie Badra et tout de suite ses vilains


hommes nous rejoignent. Tu as osé couché avec
ma femme ? Tu peux dire adieu à ta vie, emmenez
le au sous-sol.

Voulant quitter son dos pour faire barrage, il


m'empêche de bouger.

- Reste derrière moi !

En réponse, il éclate de rire, ce qui me surprend.

Il n'a pas peur ?


- Pourquoi avoir besoin de tes hommes de main ?
On peut régler ça entre nous deux, homme contre
homme, poing contre poing. Qu'en dites-vous son
excellence ?

Il est fou ou quoi ?

- Je ne m'abaisserai pas à ton niveau de rat


d'égout.

- Alors laisse-moi te dire que si tu me touches, si je


disparaît, dehors des personnes feront éclater un
scandale en ton nom de tel sorte que tu n'osera
même plus sortir de ce manoir. Les élections
approchent non ? Dieyna ? Ça te parle ?

Mon mari écarquille les yeux alors que mon garde


un rictus aux lèvres analyse son visage.

- NE PRONONCE PAS SON NOM !

Badra a les yeux injectés de sang, il commence à


tout casser dans la chambre. À un moment
d'inattention, il me tire le bras sauf que Zall le
repousse avec un coup-de-poing tellement violent
que ses gardes le réceptionnent. Je me cache dans
son dos craignant la suite des événements. Badra
risque de nous tuer.

- Ça c'est pour toutes les fois où tu l'as battu et ça


fit-il en le reprenant pas le col pour lui foutre un
coup-de-poing dans le ventre ce qui le plie en
deux, ça, c'est pour ce que tu lui as fait ce soir.
Crois-moi que c'est bien minime ! Enfoirée !

- Emlyn Sadio Kâ, vocifère-t-il, je te répudie !

- Emlyn Sadio Kâ, je te répudie !

- Emlyn Sadio Kâ je te répudie !


Dégage de chez moi, je ne veux plus te voir ici toi
et ton amant. Et toi, dit-il à Zall, tu es viré, prends
ta garce et dégagez, fulmine-t-il en quittant la
chambre. Mais ne croit pas que c'est fini, je te
laisse pour ce que tu sais, mais attention le lion ne
rugit pas seulement pour délimiter son territoire,
à tout moment son cri peut résonner dans la forêt,
on se reverra, je te le promets !

- Où tu veux, quand tu veux, je serai là ! Répond


Zall.
Il sort suivi de ses gardes et de sa femme. Moi, je
reste là incrédule.

- Il...il a vraiment prononcé ces mots ?

- Écoute Sadio, je sais que c'est ton mari, tu


l'aimes ça te fait mal, mais...

- Oh de quoi tu parles ? Mal moi ? Au contraire, je


jubile. Je suis libre, libre, libre oh mon Dieu, je dois
fêter ça.

Je suis libre, tellement contente, je me mets à


esquisser des pas de danse pas du tout corrects,
mais oh comme je m'en fou !

- Tchass tchass tchaguine guine guine guine ! Il me


fixe faire un bon moment avant d'éclater de rire.

- EMLYN SADIO KA JE TE RÉPUDIE, JE TE RÉPUDIE,


JE TE RÉPUDIE, DÉGAGEZ DE CHEZ MOI, l'imité-je
en bombant le torse.

Nous éclatons de rire.


- Cesse ta folie. Je crois qu'il est temps de faire nos
valises.

- Sois prêt, je dois juste récupérer des choses.


Rendez-vous dans une heure dehors.

Je quitte la chambre en courant. Je m'arrête


devant la fenêtre et remarque sa voiture qui
quitte le manoir parfait.

Je pars dans ma chambre enfiler un jean, des


baskets et un t-shirt. Je récupère toutes mes
valises et insère mes vêtements, sacs à main et
chaussures, j'ai que 10 valises toutes mes affaires
ne rentreront pas, je laisserai le reste ici, il peut les
brûler si l'envie le prend.

Je pars dans le bureau de Badra sauf que c'est


fermé à clé.

- Zut !

Dans les films ils utilisent des trucs je peux peut-


être essayer, barboté-je, j'enlève une épingle de
mon tissage me met à genoux et essaie. Sauf que
rien nada, nothing cette fichue porte ne s'ouvre
pas !

Grrr !

- Euh Sadio qu'est-ce que tu fais ? Me surprend


mon Valet.

- Je veux crocheter cette serrure, ça ne se voit pas


?

- Avec une épingle ? Rire l'année prochaine risque


de te trouver ici ! Se moque-t-il.

Je croise les bras et boude faussement. Il part en


courant alors que je continue ma tâche.

- Laisse-moi faire, fit-il en me poussant. Il insère


un trombone et en moins d'une minute la porte
s'ouvre. Tellement contente, je saute dans ses
bras.

- Merci !! Je t'explique plus tard, mais pour l'heure


surveille le couloir si quelqu'un vient, toque la
porte et pars ça me donnera le temps de me
cacher.
Sans lui laisser le temps de comprendre, je
pénètre dans le bureau. Je fouille dans les
armoires, entre les livres et les placards,
cependant je ne trouve rien de compromettant.

Un battant est fermé à clé, je demande à mon


valet de venir refaire le scénario et ça s'ouvre un
coffre-fort est installé à l'intérieur.

J'utilise le même code pour l'entrée de sa


chambre secrète et le coffre s'ouvre sous mon
regard ahuri. Je tourne la tête pour regarder mon
valet et constate qu'il est dans le même état.

- Va dans ma chambre renverse une de mes


valises et apporte la moi rapidement s'il te plaît !

- Subhanallah, répète-t-il comme une litanie, je lui


donne une tape sur la nuque qui le ramène à la
réalité. Il sort en courant. Je récupère les dossiers.
Une ou le prénom Dieyna est inscrit. Ce nom la
vieille qui nous avait accosté dans la voiture disait
que Badra a tué sa fille sa dieyna et Zall l'a
mentionné, Badra la murmuré tout à l'heure. Qui
est-elle ?
Je remarque aussi un document contenant tous
les contrats des travailleurs.

Je cherche celle de ma première domestique et


mon valet.

Pas besoin de celui de Zall vu qu'il a signé avec


une fausse identité. Je trouve les dossiers pile au
moment où mon valet arrive. Je range d'abord les
dossiers dans la valise avant de récupérer tout
l'argent présent dans ce coffre. C'est tellement
beaucoup qu'il m'aide.

- Je n'ai jamais vu autant d'argent de toute mon


existence !

Je reste concentré sur ma tâche. Fini, je ferme le


sac et la tire, les roues me facilitent la tâche.

- Va la chercher, prenez vos affaires et rejoignez


moi dans la chambre. Faites vite. Les gardes
viendront dans cette allée tout à l'heure, j'ai
profité qu'il fasse la ronde de l'aile ouest pour
venir. Faites vite !
- Hein ? Euh...EM..

- Pose pas de question, fais simplement ce que je


dis !

Je roule la valise tout en contactant Zall.


Seulement, je le trouve devant ma chambre en
faisant les aller-retour.

- Où étais-tu passée ? Je m'inquiétais!

- J'avais des dernières choses à faire.

- J'ai déjà fait sortir 8 valises !

- Quel gentleman ! Merci, il ne m'en reste plus que


deux.

- Nous sommes là ! Annoncent mes deux


employés.

- Quittons ce manoir de malade ! Allons-y. Ils me


fixent les deux ne comprenant rien.

- Mais...mais Sadio, nous ne pouvons pas, nous


t'avons expliqué l'autre fois...le...le contrat.
- J'ai pensé à tout, faites moi confiance, vous
n'aurez aucun problème !

- Hé hé vous partez ou vous ? Wouyéeee satcheu !


hurle Badiene en tapant sa main sur sa bouche.

Je soupire agacé de son comportement.

- Il y a quoi ? Je quitte cette maison, je libère la vie


de ton neveu n'est-ce pas ce que tu souhaites ?
Alors laisse moi partir tranquillement.

- Ey way Alhamdoulilah ! Le sort que tu as lancé


sur mon neveu s'est enfin dissipé, enfin, il a ouvert
les yeux. Depuis que tu es dans cette maison, tu
ne nous as rien apporté, même pas une tétine,
touss, dara. À croire qu'il n'y avait pas de femme
ici. Al Hamdoulilah tu t'en va et s'il te plaît, je t'en
supplie ne reviens jamais même pour demander
de l'eau à boire. Si je le savais plutôt, je serais
venu avec un balai.

- Tu as fini ?
- Lou dess ! Walla nda ga beugue cortège ? Mane
rek doyna si cortège aller atcha oust si hatch. Way
gnibil libère notre maison. Mala bagne ey way
contane na.
( Que reste-t-il ? Ou bien tu veux un cortège ? Moi
seule ma personne suffit un cortège. Aller dehors.
Va chez toi, ehh libère nôtre maison. Je te déteste,
je suis trop contente).

- On me disait que l'âge ne faisait pas la maturité


ni la sagesse et avec toi, je ne peux que confirmer.
Depuis le jour où tu as posé tes yeux sur moi, tu
m'as tout de suite détesté juste comme ça, mais
Badiene moi-même je m'en fou de toi ! Mes
parents ne m'ont pas mis au monde pour que je te
plaise, je n'ai jamais eu besoin que tu m'aimes. Au
lieu de chercher à me combattre alors que je ne
suis même pas encore à terre, tu ferais mieux de
donner ta vie à Dieu, tu ferais mieux de préparer
ta mort, car dans ta vie, tu n'as rien fichu de bon.
Tu me détestes ? Je m'en fous ! Depuis, tu me
détestes, ça a changé quoi dans la vie ? Rien donc
ta haine, je m'en torche. Vieille aigrie a trop l'être,
tu deviens sorcière. Vieille pie ! Et si tu ne fais pas
attention à moi, je reviendrai lancer une bombe
dans ta chambre alors que tu seras en train de
dormir. Et ah, j'oubliais quand tu désires une
tétine, assure -toi que ton fils ai un bon biberon
entre les jambes, vipère !

Je me retourne et roule mes deux valises tout en


adoptant une démarche féline les autres sur mes
pas.

***

Dans la voiture chacun est silencieux.

- Vous habitez où ?

- Moi à guédiawaye , répond mon valet

- Moi à Rufisque.

Je sors l'argent que j'avais mis dans mon sac pour


ne pas avoir à ouvrir la valise.

Je donne deux liasses à chacun alors qu'ils ouvrent


la bouche en O.

Je sors le briquet que j'avais pris, je brûle les deux


contrats avant de les jeter par la fenêtre.
- J'ai brûlé vos contrats, rien ne vous lie désormais
au président. Vous êtes libre. Prenez cet argent et
faites-en bon usage. Aidez vos familles et fondez
une famille. Soeurette tu m'as dit que tu
souhaitais ouvrir une boutique , cet argent peut
financer ton projet et toi frère tu es un homme et
tu sais que tu as beaucoup a prouver ne regarde ni
amusement ni femme fructifie cet argent et offre
toi un avenir. Je vous aimes beaucoup j'ai vu en
vous petite sœur et petit frère j'aurais aimé garder
les liens avec vous mais ma vie sera compliqué ces
jours à venir et je ne veux en aucun manière vous
obscurcir. Il est 5 heures du matin vous trouverez
un moyen de transport. Soyez vigilant !

Elle pleure alors que mon valet me prend dans ses


bras.

- Merci, merci Sadio seul Dieu saura te


récompenser merci pour cette vie que tu nous
offres et que la où tu te retrouveras Dieu te
protège. Je te souhaite de connaître le bonheur et
la paix du cœur. Merci infiniment tu n'as pas idée
de ce que tu viens de nous offrir. Merci... Je..
- Pas besoin de me remercier, vous avez été là
pour moi. Et arrête de pleurer mouyene loy deff ni
? Où es là femme qui passe son temps a insulter
son collègue ? Reprends toi ce n'est rien.

- Je suis émue mais seule Dieu connait les prières


que je formule dans mon cœur pour toi. Merci
infiniment !

Je les prend dans mes bras alors que Zall gare la


voiture.

- Bonne chance et merci pour tout ! Dis-je alors


qu'ils descendent.

- Dieu te protège ! Rétorque-t-ils. La porte reste


ouverte un bon moment, nous nous fixons avec
tristesse jusqu'à ce que mon ex valet avec peine
ferme la portière. Zall démarre alors qu'une larme
m'échappe.

- Tu es une belle personne ! Ne l'oublie jamais. Me


dit-il tout en continuant dans conduite.

Mes larmes coulent silencieusement.


***

Badra Faye,

- TU AS FAIT QUOI ??

Hurle la reine. Je suis venu chercher une


repentance auprès d'elle. Je sais que j'ai merdé, je
n'aurai pas dû répudier Emlyn, je n'aurai pas dû
laisser parler ma colère. Je n'ai pas vraiment
réfléchi à toutes les conséquences que ce geste
allait engendrer.

Je suis vraiment dans une mouise, je pars d'erreur


en erreur.

- Qu'est-ce qui ne vas pas dans ta tête ces derniers


jours ? On n'a même pas encore fini de digérer ta
sexe tape que tu répudies le cœur de ce réseau.
Badra sais tu ce que tu viens de faire ? As-tu
conscience de la portée de l'acte que tu viens de
poser ? Emlyn est comme une bombe si elle se
retrouve dans la main de nos ennemis tout risque
de nous exploser sur le visage. Putain de merde
oh, mais tu es con ou quoi ? Qu'est-ce que tu as
fichu ?
- Je...je...

- Ferme ta gueule vu qu'apparemment quand tu


l'ouvres, c'est pour sortir de la merde. Qu'est-ce
qui cloche chez toi ces derniers jours ? Où est
passé le Badra intelligent ? Tu viens de nous faire
perdre le contrôle ! Tout ce qu'on te demandait,
c'était de tenir Emlyn à ta soumission, on t'a rendu
président pour cette mission. Et toi, tu la foires
sans même avoir réussi !

Je n'aime pas qu'on me crie dessus. Je prends


beaucoup sur moi en ce moment. Je suis venu
pour l'informer au plus vite afin qu'elle m'aide à
trouver une solution. Et vêtue d'un tailleur rouge,
sa couleur de tous les jours, elle ne m'aide pas du
tout, au contraire elle me sermonne comme une
mère qui crie sur son fils. Je ne peux pas
apercevoir la fureur de son visage dû au masque
qu'elle porte, mais je sais qu'elle est en colère et
ce n'est qu'un euphémisme, elle explose, je dirais.

J'ai répudié Emlyn même si je n'aurai pas dû, je


suis soulagé de m'être libéré d'elle, avec tout ce
pouvoir, vivre avec elle me pesait, je suffoquais,
c'est pourquoi je voyageais tout le temps.

- Tu gâches tout, tout, tu es sur le point de tout


détruire imbéciles !

- Oh, mais ça va moi aussi j'en avais marre d'elle,


je ne l'aimais pas ! Vous me l'avez imposé, je vis
avec le fardeau qu'elle représente dans ma vie
depuis des années et...

Une gifle résonne sur mes joues ce qui me fait


prendre conscience de mon erreur, j'ai répondu à
la reine. Chose qu'aucun de nous n'a osé faire, j'ai
défié son autorité et vu sa rage même si je la
baise, j'en paierai les conséquences.

- Tu oses ? Oh, le petit oiseau a poussé des ailes !


Tu oses l'ouvrir alors que tu es en tort ? Tu dis
qu'on te l'a imposé ? Mais tu n'as pas dit non
quand tu as senti l'argent, ça ne te gênait pas
quand tu te pavanais partout avec ta grosse tête
pour montrer que tu es président. Tout a un prix
Badra et tu le sais. Emlyn contre
l'accomplissement de tes rêves. Ce n'était pas ton
choix et qui l'était elle ? Maintenant, que j'en
parle, c'est depuis sa mort que tu fous de la
merde. Si tu es venu chercher la solution auprès
de moi, sache que tu es perdu, parce que même si
vous êtes mes poulains jamais je ne permettrais à
aucun de vous de gâcher le fruit de mon travail.
Vous n'êtes rien ma vie repose sur ce réseau, et si
tout se perd Badra, si les masques tombent et que
celui que j'aime le plus au monde découvre mon
visage tu me le paieras même après ta mort !

Celui qu'elle aime le plus ? De qui parle-t-elle ? Je


ne sais rien d'elle si elle a une famille, un mari, des
enfants, je ne sais même pas où elle habite. Ça ne
doit pas me surprendre d'être dans le déni vu que
je n'ai jamais vu son visage.

- Je l'ai répudié dans la colère peut-être que ce


n'est pas valide, tenté-je.

- Je ne sais pas, je ne suis pas femme d'Imam, tu


l'aurais oublié ?

- Outre ce fait, nous sommes mariés légalement,


je peux refuser de lui accorder le divorce.
- Je ne suis pas avocate ! Pars où tu veux, mais tu
as intérêt à réparer tes erreurs ! Gardes ! Crie-t-
elle et je sursaute, ça n'annonce rien de bon. Je
sue à grosse gouttes tout mon pantalon devenant
large tout d'un coup. Est-il possible de dépérir en
une seconde ?

Je me sens soulevé, je me débats comme je peux


implorant sa clémence.

- S'il vous plaît, la reine pardonnez-moi mes mots !

Rien n'y fait-on me jette dans la salle de torture.


Les choses s'inversent, c'était moi avant qui
torturait les gens ici ou qui assistait à des tortures
aujourd'hui, je me retrouve sur la chaise sans
savoir à quoi m'attendre. Va t'elle me tuer ?

La reine rentre alors que les gardes me


maintiennent sur la chaise. Ma fierté d'homme
perdu, je pleure quand elle sort une dague.

- Je veux son auriculaire gauche ! Ordonne-t-elle.


Ils me soulèvent comme un chien oubliant que je
suis leur président. Ma paume se repose de force
sur la table alors qu'elle approche.
- Juste une petite leçon prochainement quand tu
regarderas ton doigt tu réfléchiras à un million de
fois et si prochainement existe je te couperai la
langue.

Sur ce, elle pose la lame sur mon auriculaire et je


crie faisant fuir tous les oiseaux, mon cri se
répercute sur tous les murs créant un écho qui se
répète à chaque fois. Je crie jusqu'à tomber dans
les pommes.

***

Je me réveille vaseux, je tourne de gauche à droite


et constate que je suis dans une chambre normale
et non dans une chambre d'hôpital. Je n'ai rien
oublié de ce qu'elle m'a fait et ce pansement à la
main ne peut pas me faire oublier. Je n'ai plus
d'auriculaire juste parce que je lui ai tenu tête.
Cette femme est une malade !

- Ah, tu es réveillé, enfin, tu peux partir ! Fait-elle


irruption dans la chambre.

- Pourquoi je n'ai pas mal ?


- Oh ça, tu chialais comme un chien, fallait te voir,
tu n'étais pas du tout virile. Drôle, alors que tu
tues des personnes sans remords. Pour ta
question, on t'a injecté de la morphine. Bref, je t'ai
assez baby-sitter tu peux partir.

Je me lève tant bien que mal quand j'arrive devant


la porte elle me stop.

- J'ai annoncé ta bêtise au conseil, ils ne sont pas


contents. Qu'est-ce qu'ils te feront ? Je ne sais pas
! Au-revoir, c'était un déplaisir.

Je constate qu'on est le lendemain et que mon


chauffeur n'a pas bougé de sa place.

- Conduis-moi dans ma villa privée et appelle


l'Imam de la mosquée, tu iras le chercher. J'ai
besoin de m'entretenir avec lui.

J'ai besoin de rattraper mes erreurs. Faut que l'


Imam puisse éclairer ma lanterne.

Je prends une douche relaxante. Cette villa, c'est


notre cocon à moi et elle. Personne ne connaît
l'existence de cette maison à part elle et mes
hommes de confiance comme mon chauffeur. Et
après tout ce que j'ai vécu, j'ai besoin de la sentir
quelque part. Il n'y a même pas d'employé ici.

Je porte un jellaba plus l'étoffe qui va avec je


prends un chapelet et sors autant donné une
bonne image à Monsieur l'Imam.

- Salam aleikoum Imâm !

- Aleykoum Salam wa rahmatou la.

Rien que ça et il commence à me donner des


conseils, à parler de religion si je ne pensais pas à
mes problèmes, je me serais probablement
endormi tellement son monologue m'est
soporifique.

- Imâm tu m'excuseras pour le déplacement, mais


j'ai besoin de toi, de tes connaissances

- Mba diam ? (Tout va bien ?)

- Humm ! Mousiba le (c'est grave) !


- Ah ! Kone Bismillah.

- Ma femme...

- Mach'Allah, une très gentille femme. Sais-tu que


chaque mois elle envoie des ravitaillements à la
mosquée ? Qu'Allah swt la récompense au-delà de
sa bonté.

Mais tais toi ! Il parle trop !

- On s'est disputé hier, j'étais vraiment en colère.


Comme tu sais Imâm souvent dans la colère, nous
disons des choses qu'on ne pense pas vraiment et
après, on les regrette. J'ai prononcé le talâq Imâm
et maintenant, je regrette vu que c'était sous le
coup de la colère et que je n'ai pas vraiment
grande connaissance sur ce sujet, c'est pourquoi je
t'ai fait venir. Avec l'espoir que ce divorce soit
invalide.

Il hoche la tête à chacun de mes mots continuant


d'égrener son chapelet.

- Louange à Allah et que la paix et la bénédiction


soient sur Son Prophète et Messager,
Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses
Compagnons. Tu as prononcé le talâq combien de
fois ?

- Je... 3 fois !

- La vie matrimoniale n'est pas un jeu. Le mariage


entre deux personnes devant Dieu et devant les
hommes est sacré. Le mariage doit commencer
avec foi, volonté ardeur et continuer
heureusement sous l'égide de l'amour, de la
tolérance et du sacrifice. La dislocation du lien
familial est, en principe, très déconseillée. C'est
l'acte le plus détestable aux yeux de notre
créateur.

Le Saint Prophète a dit:

- «La chose la plus détestable aux yeux d'Allah,


c'est la répudiation».

- «Allah aime le plus, la maison habitée à la suite


d'un mariage, et déteste le plus une maison
abandonnée à la suite d'une séparation».
- La répudiation doit être un dernier recours.
Quand on sait qu'on a tout fait et qu'on n'a plus le
choix, en cas de nécessité. On ne doit pas répudier
par caprices colère ou par simple envie, c'est une
décision lourde de conséquences il s'agit de la vie
de deux personnes. Notre religion est tellement
amour qu'elle nous a demandé de prendre des
précautions sur le choix soigneux de la femme.
Des recommandations répétées ont été faites, en
vue de bien traiter la femme et de fermer les yeux
sur des erreurs mineures, qui sont habituel dans la
vie.
Autocontrôle pour prévenir des déchaînements
soudains de la colère et des actions hâtives.
L'homme ne doit pas se mettre en colère pour le
moindre problème, surtout avec son épouse, car
la vie conjugale est fondée sur la patience, la
tolérance, l'indulgence et la clémence mutuelles
entre les deux époux.
Dans un moment de colère, l'homme doit se
comporter de la manière que le Prophète () lui a
indiquée : il doit tenir sa langue, s'asseoir s'il est
debout, faire les ablutions et demander la
protection d'Allah, exalté soit-Il, contre le diable
maudit.
Il est possible que les relations entre le mari et la
femme se détériorent à la suite de différends et
de réprimandes, l'homme fait de chaire n'est pas
parfait. Et chaque fois qu'il n'est pas possible pour
le mari et la femme d'aplanir leurs différends eux-
mêmes, leur cas devrait être soumis à un tribunal
familial composé de deux arbitres, l'un du côté de
la famille du mari, l'autre du côté de la famille de
la femme. Les arbitres doivent être des gens
aimables et d'expérience, afin qu'ils soient
capables d'écouter le point de vue des deux
parties et d'essayer de les réconcilier.

Le Coran dit à cet égard:

«Si vous craignez la séparation entre deux


conjoints, désignez un arbitre de la famille de
l'époux et un arbitre de la famille de l'épouse. S'ils
veulent se réconcilier, Allah rétablira la concorde
entre eux». (Sourate al-Nisâ', 4: 35)

- Bien évidemment, un arbitre doit être une


personne digne de confiance, un homme de
dialogue et apte à faire un arbitrage juste. Les
deux arbitres doivent être choisis parmi les
membres des deux familles, ce qui laisse présumer
qu'ils connaissent le tempérament du mari et de la
femme ainsi que leurs affaires domestiques, et
qu'ils sont désireux de résoudre leur différend.

-. Imam je...

- Du calme nous y venons tu comprendra par toi


même. Le mari qui répudie doit être majeur et en
possession de ses facultés de compréhension. Une
répudiation prononcée par un mineur, un fou ou
un idiot est invalide. Le mari doit agir selon sa libre
volonté. Une répudiation prononcée sous la
contrainte est invalide. Il y a plusieurs sortes de
répudiations irrévocables:

Si le mari accepte de dissoudre le mariage à la


demande de la femme, cela s'appelle "khul'ah".

Si le mariage est dissous à la demande du mari et


de la femme, cela s'appelle "Mubârât", ce qui
signifie libération mutuelle.

La répudiation prononcée par le mari de sa propre


initiative; elle est considérée comme irrévocable
dans les circonstances que j'énumererai
Si la dissolution du mariage est faite avant que ce
dernier soit consommé.

Si la personne divorcée est une jeune fille qui n'a


pas encore ses règles, ou une femme âgée qui n'a
plus de règles en raison de son âge avancé
(ménopause).

Si la répudiation est prononcée pour la troisième


fois.

Je suis cuit, cuit comme une patate. Putain !

- Le remariage entre une femme, trois fois


répudiée, par son mari, et celui-ci n'est possible
qu'à la condition que la femme se soit, depuis,
remariée avec un autre homme, et que ce second
mariage ait pris fin après avoir été consommé et
cette condition mise à la réunion d'un couple
plusieurs fois séparé a pour but de décourager les
gens de prendre la répudiation à la légère.

- Je... Imam donc...

- Le divorce pendant une crise de colère est le plus


fréquent, mais cela n'empêche pas qu'il prenne
effet, car si on jugeait invalide le divorce prononcé
par les maris en colère, il n'y aurait quasiment pas
de divorce.
Selon les oulémas, le divorce prononcé au
moment de la colère n'est invalide que dans un
seul cas : si cette colère est tellement intense que
l'homme perd conscience ou devient inconscient
de ce qu'il fait. En toute honnêteté Badra était-tu
dans ce cas ?

- Non.

- Alors les dés sont jetés. Il n'y'a plus qu'à attendre


la période de l'idaah pour observer si ta femme
est enceinte ou non et sache que durant ces trois
cycles tu as le devoir de t'occuper d'elle comme si
elle était toujours ta femme.

Rien ne m'arrange, tout ce floppé de mots ne


m'arrange pas. Je perds le contrôle. C'était mon
dernier espoir et tout est tombé à l'eau.

Je le remercie, pressé de le dégager de chez moi.


Je lui donne de l'argent et il prend congé.

Je rêve, je rêve, je veux me réveiller


- PUTAIN ! Qu'est-ce que j'ai fais ?

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CHAPITRE 10

Emlyn Sadio Kâ

- Venons-en aux nouvelles, bonnes ou mauvaises


?

- Je suis désolé Madame, mais toujours rien.

Ok une mauvaise nouvelle alors.

Clairement, ça me fout en rogne quand il me sort


toujours cette phrase. L'échec me laisse un goût
amer à la bouche. Il suffit cette phrase pour que je
retombe dans une tristesse, il suffit qu'il me sorte
cette toute petite phrase pour anéantir mes
espoirs. Je ne peux laisser entrevoir ma tristesse
alors je laisse la colère prendre le dessus.
- Quel bon détective n'arriverait pas à retrouver
une personne disparue ? Un an, un an que je vous
paie pour retrouver cette personne et chaque fois
vous me sortez la même phrase. Vous êtes tout
bonnement un incapable !

Je suis à bout, je suis en colère, en colère contre


lui contre ce détective contre tout le monde.

- Madame on ne retrouve qu'une personne qui a


envie d'être retrouvé. Peut-être que cette
personne n'a tout simplement pas envie qu'on le
retrouve. Si au moins vous avez d'autres
informations, je pourrais me pencher là-dessus.

- À part Zall, je ne sais rien de lui, absolument rien.


Vous avez surveillé la maison d'Oumy ?

Cette vieille, je l'ai confronté des semaines après


sa disparition pour qu'elle me dise où il est sauf
qu'au lieu de m'aider elle m'a envoyé balader me
disant que tout était de ma faute. Je n'avais rien
compris à ses charabias et à sa bizarrerie alors j'ai
quitté les lieux bredouille.
- Chaque jour et il n'est jamais venu, des hommes
aux allures de gardes entrent et sortent, mais pas
l'ombre de votre ami.

Je n'ose pas le dire, toutefois, j'ai peur, j'ai peur


qu'il lui soit arrivé quelque chose, que Badra aie
mit ses menaces à exécution, je ne le supporterai
pas. Je ne sais à quel moment ni comment mais il
a fallu son absence pour me rendre compte que
j'étais attaché à lui, il est devenu important pour
moi, un être cher. Seulement sa gentillesse, son
soutien, ses mots placés au bon moment ont suffi
pour qu'il devienne un être tendre à mon cœur.

J'ai si peur Zall, si peur qu'il te soit arrivé quelque


chose.

Où es-tu ?

Il a disparu de la circulation du jour au lendemain


juste après m'avoir trouvé une avocate, je n'ai
plus eu de ses nouvelles. Je ne sais rien de lui, ni
son prénom ni son adresse, son numéro ne passe
plus. Au début, je pensais qu'il m'avait tout
simplement abandonné puis l'idée que Badra lui
ait fait du mal a fait son chemin j'ai alors dare-
dare engagé un détective, hélas, les résultats ne
sont pas fabuleux.

Le perdre est à nouveau un coup dur pour moi,


c'était un ami pour moi, un allié. Il a changé ma
vision, il était là quand j'avais besoin de quelqu'un
et maintenant plus rien. Même Ndeye Binta s'est
aussi effacée de ma vie sans raison.

- Laissez-moi seule !

- Bien madame !

Seule, désormais, je repense aux dernières


éventuellement de la vie.

Avec une avocate des plus douée, Badra était au


pied du mur, ils n'avaient d'autre choix que de
signer, car faire durer le processus l'aurait ruinée
vu que chaque mois, il était dans l'obligation de
me verser 2 millions. Au début, j'avais du mal à
sortir parce qu'on me reconnaissait dans les rues.
La nouvelle de mon divorce a fait la une du pays
pendant des semaines. Des magazines sans même
savoir le pourquoi du comment se sont mis a
raconté que j'étais infidèle, d'autres disaient que
c'était à cause de la sextape patati patata toute
une avalanche de rumeurs qui me faisait bien
marrer sur mon siège.

Durant cette année passée, j'ai pris des cours de


boxe. Pas seulement pour mes plans, mais j'avais
besoin de canaliser ma colère. Je fais subir des
choses à mon corps qui me dégoûte, je ne vais pas
bien moralement, il n'y a que mon physique pour
cacher mon mal-être intérieur. Je vis mieux la
journée que la nuit, car seul dans mes draps tout
me revient abruptement tel un tsunami.

Je suis devenu atone, je vis seule dans un grand


appartement, j'ai adopté deux chats ; un persan et
un maine coon immense. Une connaissance
britannique qui est photographe me les à envoyés
spécialement des Etats unis oui mes chats parlent
anglais lol notez l'ironie et vu que ma religion ne
l'interdit pas, j'ai accepté avec plaisir. Au moins,
même si mes chats ne parlent pas, ils savent
quand je suis mal, ils le ressentent, ils m'entourent
sur mon canapé jusqu'à ce que mes larmes se
tarissent. J'ai compris que ces petits êtres, ces
pauvres bêtes sont plus doux, plus fidèles, plus
aimables que certains humains.
Il n'y a qu'une seule chose qui me raccroche à la
vie, la destruction de Badra et de sa bande.

L'argent que je lui ai volé d'ailleurs s'élevait à des


milliards, il avait même dit au juge que je lui ai
volé de l'argent Dieu merci, j'étais complice avec
mon avocate je lui avais tout avoué et vu le même
genre que nous partageons elle m'a comprise, elle
a donc usée d'arguments les un plus technique
que les autres pour me blanchir.

Même si l'homme peut s'avérer être nocif pour


son prochain, j'ai conscience qu'on ne peut pas
vivre seule, on a toujours besoin d'une personne
et j'en peux plus de cette vie asociale, alors j'ai
décidé de reprendre contact avec mon ancien ami,
je sais que les retrouvailles ne seront pas
heureuse, car je l'ai abandonné cependant, j'ai
espoir qu'il me pardonne.

02 heures du matin à cette heure-ci, ils sont au


point de rassemblement. Je me suis offerte une
voiture sport pour mes déplacements.
Quand j'arrive, la rue est bondée de personnes et
de véhicules. Des parieurs se sont regroupés un
peu partout, des rires à voix haute, des râles, des
disputes, des hurlements de joie, cette
atmosphère m'avait manqué.

Je pars voir les organisateurs et je constate que ce


sont les mêmes. Un, spécialement, m'étudie en
penchant la tête, je soutiens son regard sans ciller.
À mon rictus, son visage s'illumine.

- Ki yow la ?
( C'est vraiment toi ?)

- Dou kenene.
(Personne d'autre.)

- Je croyais que tu avais abandonné cette vie pour


une vie de princesse, aux dernières nouvelles, tu
étais notre première Dame. Ton personnage ne
colle plus à ce milieu. Qu'est-ce qui nous vaut
l'honneur de ce retournement de situation ?

- Lol, nous n'avions jamais été potes alors je n'ai


pas de compte à te rendre. Je suis là et c'est tout !
Qui sera sur la piste ?
- Tu tombes bien, il sera sur la piste dans moins de
cinq minutes. Lui au moins il ne nous a pas
abandonnés.

Je ne réponds pas à son pic, je ne suis pas ici pour


lui et franchement, je ne comprends pas de quoi il
s'offusque, on a jamais été pote juste simple
connaissance.

- Contre qui ? Demandé-je.

- Un nouveau que tu ne connais pas !

- Je veux faire la piste avec lui !

- Cendrillon ici ce n'est pas ton palais, c'est le mien


et j'ai déjà organisé.

- Laisse-moi réfléchir... il y a quelques années je


t'avais sortie de prison alors tu m'en dois une, il
est donc temps de payer ta dette.

Il me lance un regard torve et je sais qu'il a


capitulé. Je pose 50.000 f sur la table.
- Désolé, Cendrillon, mais la mise a augmenté de
50 %.

- Motif ?

- Nous collaborons avec la police désormais, ils ont


un pourcentage sur toutes les mises vois tu
Cendrillon le pays émerge et notre cercle émerge.
Chaque conducteur paie 100 000 f le gagnant
récupère 170.000 et les 30.000 restant servent à
gérer les petits tracas. C'est bon ? Si tu veux, il y a
aussi les mises de 500.000 f CFA.

- Je ne donnerai pas 500.000 à une tête d'escroc


pour qui m'as-tu pris ?

Je lui donne la somme due à savoir 100 000 f et


pars dans ma voiture rejoindre la piste. Je porte
un chapeau qui me cache le visage, je ne veux pas
qu'il me reconnaisse sur-le-champ. Sa voiture est
déjà là, je la reconnais, elle n'a pas changé et je
sais que même avec tout l'or du monde, il ne
l'aurait pas changé, c'est son plus beau bijou
comme il me le disait.
Le moteur grogne, ma voiture ronronne. Les yeux
braqués devant, la main sur le levier de vitesse
tandis que l'autre tient le volant, le pied posé sur
l'accélérateur, j'attends le top départ. Je ne
regarde pas vers lui de peur qu'il me reconnaisse
ou qu'il me fasse rater mon départ. Il fait grogner
son moteur histoire de faire son show, je reste de
marbre. C'est donc concentré que j'observe la fille
svelte perchée sur des hauts talons qu'elle donne
le top départ.

Mon pied s'enfonce dans la pédale faisant crisser


mes pneus. Le compteur de vitesse monte d'un
cran dépassant la limite autorisée.

Un objectif, essayer de barrer la route à mon


adversaire. L'élève appliquera les cours du maître.

Je me rapproche de sa voiture faisant comme si je


voulais couper devant lui, d'un coup je redresse et
accélère. Il est derrière et j'ai une longueur
d'avance. Je retiens un rictus fier et je sais qu'il
n'en restera pas là.

Il sait que je l'observe à travers le rétroviseur, il


veut me déconcentrer, c'est pourquoi il roule en
zigzag sauf que son plan ne marchera pas, je
connais toutes ses techniques. Je reste focus
devant alors que ma voiture file comme une
fusée.

Nous arrivons sur une voie normalement peu


fréquentée, mais c'est fou comme à 3 heures du
matin des gens sont encore dehors. Cette voix ne
peut contenir que trois files, je suis dans la
deuxième alors que je dois être dans le premier
pour prendre le virage. Quand le chauffeur devant
avance, je ne laisse pas le temps à son précédent
que je lui coupe brusquement la route causant un
freinage sec.

- Domou kharam si tu es pressé achète toi un


avion. Ki moy imbéciles, lance le chauffeur.

Je pleure de rire dans ma voiture fonçant sur


l'accélérateur. À quelques mètres du point
d'arrivée, une voiture quitte, je ne sais où et me
coupe le passage. C'est la sienne et je comprends
qu'il a abandonné le concours, c'est interdit de
prendre un raccourci s'il l'a fait, c'est qu'il m'a
cramé. Il descend et se plante devant sa voiture
les bras croisés sur son torse.
Dans cette rue déserte, je descends de la mienne
et avance jusqu'à lui. Face-à-face, je regarde mon
ami et frère que j'ai lâchement abandonné pour
un mari qui n'en valait pas la peine. Lui, il m'a
toujours soutenu, lui, il m'a toujours poussé à
avancer, il me disait que j'étais née courageuse.
Même à pas d'heure quand je l'appelais pour
pleurer fatigué du stress de mon travail de mon
surmenage pour m'occuper de Saïda, il était là. Et
moi quand j'ai connu Badra quand il m'a demandé
de laisser tomber ces mauvaises fréquentations
selon lui, j'ai obéi, parce que pour moi, je devais
obéir à mon mari. Vous savez quand vous êtes
amis avec une personne dont vous seul voyez les
qualités alors que les autres le taxent de voyou et
consort, c'est exactement notre cas. Tellement
submergées par la honte, mes larmes s'échouent
sur ma joue.

- Je... Je suis désolée ! Pardonne-moi sangloté-je.

- Quand j'ai vu tes techniques, j'ai compris que la


personne au volant de cette voiture n'était pas
n'importe qui. Quand j'ai vu que tu n'avais pas
flanché à mes stratagèmes, j'ai tiqué, j'ai pensé
que c'était toi seulement, je me disais que non, tu
n'oserais pas te pointer ici pour m'affronter quand
je t'ai vu prendre le risque du virage, je me suis
rendu à l'évidence et j'ai pris ce raccourci. Tu es
culotté, Sadio. Tu pensais revenir comme une
fleur, me confronter dans ma passion pour que je
t'ouvre mes bras ? Que fais-tu ici ? Ton mari t'a
quitté où tu l'as quitté, je ne sais pas et tu t'es dit
oh je vais aller demander pardon à mon mouton.
Car oui, tu me prends pour un mouton. Rentre
chez toi, notre amitié, tu l'as jeter comme de la
merde alors on n'a plus rien à gratter ensemble.

Il se retourne pour partir sauf que je ne peux pas


le laisser partir, il faut qu'il m'écoute qu'il me
pardonne.

- Ben Aziz Thiam reste là, je t'en supplie !

Je cours pour le rattraper.

- s'il te plaît ! Je t'en....je t'en supplie s'il te plaît


écoute moi !

Il ne m'écoute pas, il s'en va, les muscles tendus.


Rien qu'à sa démarche, je sais qu'il est en colère.
- Ben s'il te plaît, j'ai besoin de toi ! Crié-je ce qui
le stop dans sa marche.

Cette phrase, il suffisait que je la lui dise pour qu'il


lâche tout pour venir. Il suffisait que j'aie besoin
de lui pour qu'il accoure et je constate que ça n'a
pas changé, il n'a pas changé, il n'y a que moi qui
ai pris les distances.

Je le contourne pour me jeter dans ses bras,


même s'il ne me rend pas mon câlin, je sais qu'il a
baissé sa garde.

- Je suis sincèrement désolée. Je sais que j'aurai dû


me battre pour notre amitié, tu es mon frère, tu
as toujours été là bien avant que je ne rencontre
Badra. C'est toi qui nous à recueillie moi et ma
sœur quand on fuyait le danger, c'est avec toi que
j'ai tout appris, c'est toi qui m'as déniché mon
premier contrat publicitaire. C'est sur ton épaule,
je pleurais quand mes parents me manquaient,
c'est toi qui me consolait quand mes charges me
pesaient trop sur les épaules. C'est toi qui as
toujours été là et moi je t'ai abandonné juste
parce qu'il m'a demandé d'arrêter de te
fréquenter. Je sais que je t'ai blessé, je te le jure
que je sais. Je me tiens devant toi aujourd'hui avec
une honte indicible, j'ai tellement honte Ben,
honte de moi, de ce que je t'ai fait. J'ai toujours
voulu revenir vers toi, mais je n'avais pas le
courage de t'affronter. J'ai conscience que couper
tous les liens avec toi m'a fait baisser dans ton pire
estime, je n'existe plus. Je sais, mais s'il te plaît, je
suis humaine, un humain et les erreurs vont de
pair. Ben, j'étais amoureuse, je me disais que je
devais obéir à mon futur époux. La société m'a
tellement chanté cette chanson que c'était encrée
en moi. Pardonne-moi...snif ben j'ai besoin de toi.
Je t'en supplie pardonne moi !

Il me repousse le mépris figé dans son regard ce


qui brise mon cœur. Cependant, je n'ai pas le droit
de m'en plaindre. Je lui ai fait subir plus que ça j'ai
éclaté son cœur en morceaux.

Je regrette tellement !

- Tu tu tu tu et moi dans cette histoire ? Rire


Sadio, je t'ai connu alors que tu pleurais tes
parents, je t'ai connu alors que tu traînais ta sœur
derrière toi. Je t'ai pris sous mon aile alors que tu
n'étais qu'une adolescente. Ma première prime de
stage, je te l'ai donnée le jour où je t'ai connu pour
que tu puisses t'occuper de ta sœur en attendant
que je trouve une solution. Je t'ai aidé, je t'ai
soutenu que ce soit moralement ou
financièrement. On dit qu'on ne doit pas revenir
sur ce qu'on a fait pour notre semblable, mais
avec toi, je me dois de le faire, car tu es une
ingrate. Tout ce que j'ai cité est minime face à ce
que j'ai fait pour toi. J'étais ta famille selon tes
dires, j'étais ton frère, que tu n'avais que moi et
quand tu rencontres Badra, il n'était même pas
encore ton époux juste ton petit ami, tu as
commencé à t'éloigner quand je te le faisais
remarquer qu'est-ce que tu disais ? Que j'étais
jaloux alors que moi je voulais juste te protéger.
Sa tête d'homme parfait sans défaut ne me
revenait pas. Je t'ai toujours dit qu'un homme
sans défaut n'existe pas celui qui affiche ses
qualités sans te montrer ses défauts est un
serpent vicieux, un hypocrite. Quand on aime une
personne, on se présente à elle avec tout son
emballage, à cette personne de nous accepter tel
que l'on est. Mais madame me trouvait trop
jaloux. Tu sais ce qui me fait mal dans cette
histoire ?
Je fis non piteusement de la tête.

- C'est que tu n'as pas eu du mal a jeté notre


amitié, tu n'as eu aucune ombre de tristesse sur le
visage le jour où tu m'as jeté au visage que cette
rapace était plus importante que moi que tu
appelais frère.

Flashback

A Frère de cœur : j'ai besoin de toi !

De Frère de cœur : ça va ? Viens rapidement, je


suis où tu sais.

Ça fait quelques mois, je ne l'ai pas vu. Mais quand


je lui dis que j'ai besoin de lui, il ne me fait pas de
reproche et fait passer mon besoin avant le sien.
Tout ça me fait penser à ce que je m'apprête à lui
annoncer. J'ai le cœur lourd et je suis sur le point
de revenir à de meilleurs sentiments. Je ne dois
pas faire ça, pas à Ben.

- Tu penses à quoi honey?


- Ben ! Couiné-je.

- Ben, Ben encore ben toujours Ben. Emlyn tu as


intérêt à cesser de le voir. Je te l'ai dit, c'est soit lui
ou moi. Je ne veux pas que ma future épouse
traîne avec ce genre de personnage. Un homme
qui a des dreadlocks jusqu'à faire un dégradé
n'importe quoi on aura tout vu. C'est le style d'un
voyou et je ne veux pas d'un voyou dans mon
entourage. Il n'a pas de boulot, il n'attend que la
nuit pour errer dans la rue comme un chat perdu.
Si tu le choisis, tu dis à Dieu à moi et à ma
proposition de mariage. La balle est dans ton
camp.

Je me retiens de lui dire que Ben travaille en tant


qu'informaticien dans une grande boîte anglaise
installée au Sénégal. La course est juste une
passion pour lui.

Choisir entre l'homme que j'aime et le frère que


mes parents ne m'ont pas donné, mais qui m'a été
envoyé par Dieu pour m'aider, une sorte de
consolation pour la mort de mes géniteurs. Si Ben
n'avait pas été là, je ne sais pas où je serais
aujourd'hui. Seulement quand je regarde Badra,
mon cœur palpite d'amour. Je l'aime
énormément, je rêve de devenir sa femme et
qu'on vive notre amour comme il se doit.

L'appel de l'amour est plus fort alors quand il me


dépose à l'endroit, je descends ayant pour unique
but de protéger ma relation amoureuse.

- Je t'attends ici, me dit-il en baissant la vitre.

Je le repère rapidement dans la foule et lui aussi, il


quitte son cercle et vient me prendre à côté. Sa
main se pose sur ma joue alors qu'il m'examine de
la tête au pied.

- Tu vas bien petite sœur ? Ça fait des mois que je


ne t'ai pas vu où étais-tu passé ? Qu'est-ce qu'il y a
? C'est Saïda ? Ou ta proprio ?

Je recule pour ne pas que Badra voit cette scène, il


risque d'en être jaloux.

- Je...je vais bien. Tout va bien aussi avec Saïda, je


n'ai pas d'arriérés de loyer.
- Tant mieux. Je me suis fait un sang d'encre. Où
étais-tu passé ? Fin, je peux comprendre que ton
travail te prenne du temps, mais m'appeler, ce
n'est pas la mer à boire, tu sais que je m'inquiète
toujours pour toi. J'oubliais la chaussure que tu
voulais, j'en ai acheté une pour toi et Saïda.
Comme il se fait tard et vu que tu es réapparu je
te les apporterai demain. Je sais déjà que Saïda
sera contente.

- Je non... Je... Ben, il faut qu'on arrête de se voir.

Je cherchais comment lui dire ça en douceur,


cependant je ne trouvais pas peu importe les
pincettes que j'allais prendre cette nouvelle allait
lui faire mal et c'est justement de la peine et de
l'incompréhension que je lis sur les traits marqués
de son visage, derrière ses lunettes
pharmaceutique, ses yeux scintille d'une lueur de
déception.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Attends, c'est encore


cette histoire ? Je t'ai dit que tu ne profites pas de
moi. T'es ma petite sœur et mon amie, je le fais de
gaieté de cœur et j'aurais fait pareil si j'avais une
sœur. Arrête de raconter chai pas quoi.
- Ben, il ne s'agit pas de ça. Je ne veux plus qu'on
se voie, c'est aussi simple que ça.

Son regard se porte sur la voiture garée à


quelques mètres de nous.

- C'est lui n'est-ce pas ? C'est ton dictateur qui te


demande de ne plus nous fréquenter ?

- Ne recommence pas ben !

- De ne pas recommencer ? Mais ça a déjà


commencé, tu acceptes de te faire manipuler par
cette crapule ? Non mais je tombe des nues là.
Sadio, c'est vraiment toi ?

- OUI, C'EST MOI ET CETTE CRAPULE, JE L'AIME,


APPRENDS À FAIRE TAIRE TA JALOUSIE. J'EN AI
MARRE QU'À CHAQUE FOIS, TU L'INSULTES OU LE
JUGE SANS LE CONNAÎTRE. JE SAIS QUE TU ES
JUSTE UN FRÈRE PROTECTEUR, MAIS TU DEVIENS
LOURD. C'EST LUI QUE J'AIME ET S'IL ME DIT
D'ÉLIMINER TOUT CHOSE NUISIBLE À NOTRE
BONHEUR COMMENCÉ PAR TOI, JE LE FERAI !
Le ton monte et je veux juste partir, je risque de
dire des choses que je ne pense pas. Mais lui, il ne
me facilite pas la tâche en insistant, je ne veux pas
le blesser. Moi quand je suis en colère, je ne
contrôle pas mes mots.

Il écarquille les yeux la bouche grande ouverte.

- Moi nuisibles à ton bonheur ?Un homme qui a


toujours cherché à te faire sourire est aujourd'hui
contre ton bonheur ? C'est ce que tu me dis ? Je
rêve ! Cette crapule, tu l'as connue quand ? Un
homme qui porte un masque. Il n'est pas vrai,
c'est un manipulateur. Cet énergumène ? Attend-il
est plus important que moi ?

Arrête, arrête, arrête, arrête !

- Qu'est-ce qu'il me reproche ton mec ? Quel


argument t'a-t-il avancé pour te convaincre de
venir me jeter ? Le fait que je fume de la cigarette
? Que j'ai des dread ? Que je participe à des
courses illégales ? Et toi tout bêtement, comme
une poupée façonnée, tu viens faire ce qu'il te
demande. Ce type est-il plus important que moi ?
Je croyais être ton frère Sadio même si nous
n'avons pas le même sang, tu sais que je t'ai
toujours considéré comme ma famille. Est-il plus
important que moi ?

...

- Répond !

...

- Répond moi Sadio !

...

- RÉPOND BON SANG ! PARLE ! TU ES LÀ POUR


BRISER NOS LIENS ALORS PARLE QUE TOUT SOIT
CLAIR !

- OUI OUI OUI IL EST PLUS IMPORTANT QUE TOI ! L


CHE-MOI LA GRAPPE !

Frappé par mes mots, il recule jusqu'à mettre une


distance entre nous. Il se frotte le visage
incrédule.
- Qu'est-ce qui se passe ? Ben pourquoi tu te
disputes avec notre petite Emy. Salut ma petite, tu
viens m'affronter sur la piste ? Nous rejoins son
meilleur ami.

- Allons-y, j'ai fini avec elle et autant que tu es là,


fais lui tes adieux. Notre petite Sadio vient de dire
qu'elle ne veut plus me voir et que son merguez
de mec est plus important que moi. Allons-y on a
plus rien à se dire.

- Quoi ? Son regard oscille de Ben à moi. C'est faux


je veux l'entendre de sa bouche. Emy ?

Je jette mon visage ailleurs pour ne pas avoir à


répondre. J'ai honte de mes mots.

- Tu es une ingrate et la plus grande ingrate que la


terre a connue. Tout ce qu'il a fait pour toi et toi,
tu viens le jeter sans remords ? Ben t'a tout donné
son temps, son amour, son argent, il a consacré sa
vie à toi et toi, tu le lâches juste comme ça ? Si
facilement ? Je n'en reviens pas ! Pourtant, je
l'avais mis en garde, des ingrates ça existe
tellement, je lui avais dit...
- Laisse tomber, allons-y.

- Oui, nous irons, mais je dois lui dire ce que je


pense. Emy part et j'espère que jamais tu ne
reviendras ici. C'est toujours toi qui avais besoin
de lui, jamais tu n'as été là pour lui. Il s'est dévoué
à toi, alors que de son côté, il avait ses propres
démons, mais il suffisait que tu lui sortes un, j'ai
besoin de toi pour qu'il te témoigne de son
affection. Tu es une garce et je pèse mes mots !
Pars et ne reviens jamais, j'espère que ton mari te
fera souffrir et que tu comprendras que dans la
vie il y a des liens plus fort que ceux qui nous
servent à nous envoyer en l'air.

Je cours pour monter dans la voiture de Badra. Il


démarre, je regarde à travers la vitre arrière et
voit son meilleur ami qui lui tapote le dos, je ne
suis pas sûre mais je crois qu'il pleure et j'éclate
en sanglots.

C'est mon frère !

Fin du flashback
Je n'ai rien oublié, je me rappelle de tout. Je ne
sais même plus quoi dire à part pardon, même si
j'ai conscience que je ne mérite pas son pardon, je
ne mérite même pas qu'il m'accorde son oreille.
J'ai été tellement ingrate que peut-être, c'est le
karma qui me fait payer.

- Mais tu sais petite sœur...

Je relève la tête suite à cette appellation qui me


redonne espoir.

- Peu importe ce que tu m'as jeté au visage ce


jour, même si ça m'a fait mal, je sais que notre
relation fraternelle à compté pour toi. Avec le
temps, je me suis dit que je t'avais assez couvé, je
devais te laisser faire tes propres expériences et
c'est ce qui est arrivé. Tu as eu un petit copain, tu
t'es marié, tu as divorcé, oui, j'ai appris ton
divorce par les médias, ça a fait les beaux jours.
Comment tu le gères ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
C'est à cause de sa sextape ?

Il veut savoir tout ça malgré ce que je lui ai fait.


C'est un ange. Tellement incrédule, je pleure à
chaudes larmes. Je n'en crois pas mes oreilles, cet
homme est pur tellement.

- Tu...tu me pardonnes ?

Il hausse les épaules.

- Je ne suis pas...

- Je sais, tu n'es pas rancunier tu es l'être le plus


tolérant que je connaisse. Je suis sincèrement
désolée, si je pouvais retourner dans le passé, je
ne t'aurais jamais fait ça, je...j'aurais dû me battre
pour cette relation, pour ce frère que tu as
toujours été pour moi...snif... Qu'est-ce qui
différencie le sang ? Si tu étais mon frère
biologique, t'aurais-je abandonné ? Je ne pense
pas, car les liens du sang sont infroissables. Je
crois que je ne t'ai pas donné la place que tu
méritais dans ma vie, je t'ai abandonné avec
tellement de facilité que je me dis que je t'ai
considéré plus comme une connaissance qu'un
frère, parce qu'on on ne peut pas abandonner sa
famille. Avec tout ce que tu as fait et tout ce que
tu as été pour moi, j'ai été odieuse tu m'as
protégé, tu m'as apprise des choses si aujourd'hui
je sais conduire une voiture c'est toi si aujourd'hui
je sais faire la cuisine c'est toi. Je me rappelle de
quand tu m'obligeais à préparer pour mon futur
mari et enfants, tu disais. Je ne peux pas tout citer
la liste est longue, une chose est sûr si je suis
Sadio aujourd'hui, c'est parce que tu as été là. J'ai
éduqué Saïda, mais c'est toi qui m'as éduqué. Tu
es plus que mon sang, j'aurais dû le faire
comprendre à Badra au lieu de foncer tête baissée
pour un mariage. On peut dire ex mari, mais
jamais ex frère vois-tu mon mariage à éclater en
morceau et je suis revenu vers toi. Sache que mes
paroles d'il y a quelques années étaient fausses, tu
es important, mais tu sais quand je suis acculée,
en colère je...

- Oui, tu es grossière et tu sors des bêtises. Tu te


rappelles que tu m'as un jour traité de connards ?

Rire, ce jour, je voulais le voir et lui, il a refusé de


venir j'étais tellement en rogne que je l'ai traité de
connards avant de raccrocher.

- Ouais, nous rions un bon coup. Il m'ouvre ses


bras et j'y viens chercher refuge.
- Tu m'as manqué petite sœur.

- Toi aussi énormément. J'ai beaucoup de choses à


te raconter.

- Et Saïda ? me demande-t-il.

Saïda

Saïda

Ma petite Saïda

Reposes en paix !

- Elle est morte !

- QUOI ? Crie-t-il en sautant d'un bond.

Je m'installe sur le macadam, cette rue est


déserte, aucun risque qu'une voiture me passe
dessus. Il s'assoit à son tour et ma langue se délie.

- J'ai découvert des choses sur Badra. Figure-toi


qu'il fait partie d'une secte qui comprend des
meurtriers. Ils sacrifient des enfants, des jeunes
filles, des garçons. En bref, ils dirigent ce pays
d'une main. Ils décident même de qui doit être
président, ils sont puissants, presque tous les
hommes de ce pays en font partie. Badra a sacrifié
ma sœur.

Il me fixe incrédule. Ouais, c'est difficile à croire


même moi ça me dépasse toujours.

- Attends, on parle du même Badra ? Je savais que


le fait qu'il soit devenu président du jour au
lendemain était bizarre, mais là, je suis sidéré.
Comment peut-il faire ça à sa belle-sœur ? À toi sa
femme ? Je suis choqué ! Incroyable ! Non mais
what ? Incroyable ! Han !?

Je lui explique ce que Safiatou m'avait rapporté, je


lui parle de la chambre des sigles tout ce qui
tourne autour de lui. Je lui parle de ma rage, de
mon désir de rendre justice à toutes ces
personnes qu'il a tuées lui et son réseau.

Je termine essoufflée et la gorge asséchée.

- Ça, c'est ma petite sœur ! Comment on fait ?


- Quoi ? Ah non Ben, je ne t'impliquerai pas.

- Emy, tu me connais, tu sais que si je décide d'une


chose, je le ferai. Saïda, je l'ai connu, elle faisait
aussi partie de ma famille. Ta douleur me touche,
tout ce qu'il t'a infligé me donne aussi envie de le
détruire. Je veux qu'il paie alors comment on fait ?

- Non Ben je...

- Emy, je suis avec toi, ma décision est prise.

- On fera les choses à ma manière alors, répondis-


je.

- C'est dangereux en as-tu conscience ? Peux-tu


endosser le rôle de la méchante ? As-tu mûrement
réfléchi à tout ce que ça pourrait créer dans ta vie
?

- Je sais, et crois moi, je mesure l'étendue de tout


ce que ça implique. Mais j'ai soif de destructions,
j'ai besoin de ça, ça m'est vital.

- Alors les dés sont lancés.


- Plus que jamais !

Il me raccompagne jusqu'en bas de chez moi. Je


descendis de la voiture et mon regard fut
immédiatement happé par un dos, cette
corpulence ressemble à la sienne, cette manière
de se tenir me rappelle lui. Alors sans faire
attention à Ben, convaincu que c'est lui, ne
voulant pas qu'il m'échappe à nouveau, je cours
traverser la rue sans faire attention aux véhicules.
Enfin, je me jette sur son dos mes bras se posant
sur son ventre.

- Où étais-tu passé ? Pourquoi pourquoi tu m'as


abandonné ? Tu es revenu, Zall, mon Zall. Je...je
pensais qu'il t'avait tué, j'ai eu si peur...tu vas plus
partir hein ?

Mes mains sont rejetées violemment, la personne


se retourne et je constate amèrement que ce n'est
pas lui. Ce n'est pas mon Zall, ce regard ce n'est
pas lui, celui de Zall est doux. Je me suis trompée.
Je croyais que...que... c'était lui. Pourtant pendant
ce petit moment je me suis retrouvée, j'étais
heureuse et il a suffi qu'il se retourne pour que
tout s'évapore.
- Sadio, mais qu'est-ce que tu fais ? Tu connais cet
homme ? Me questionne Ben qui arrive vers nous.

- Surveillez votre folle, elle se jette dans les bras


des inconnus. Fann existe, vous savez. Envoyez-la
là-bas, crache l'inconnu avant de s'en aller.

- Ça arrive de se tromper alors ta gueule !


Psychologue à trois sous !

- Je...je... croyais..que... que

- Sadio, tu as besoin de te reposer, allons-y.

Zall me manque, cruellement, mon Zall reviens, je


t'en supplie, reviens, tu me manques, je me suis
habitué à toi, à ta présence.

Où es-tu ?

Je dois avoir des réponses, j'ai besoin de savoir. Je


pense que je dois aller confronter Badra.

Il ne peut pas l'avoir tué non !


Il ne peut pas encore me prendre un être cher,
non je refuse !

Zall où es-tu ?

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CHAPITRE 11

Safiatou Ndoye

J'ai validé ma licence, mon père m'emmène chez


le fils d'un de ses vieux amis pour un stage, il est le
Directeur des Ressources Humaines d'une chaîne
de télévision. Durant cette dernière année, j'ai
beaucoup mûri, j'ai changé et j'ai beaucoup de
regrets dans ma vie. Je regrette Saïda, je regrette
ma prostitution, mes déboires. J'espère que notre
créateur me pardonnera, car je n'ai plus autre
chose que mon repenti.

Mes amants continuaient de m'appeler, ça me


rappelait tellement de choses que j'ai dû casser
ma carte sim et m'en offrir une nouvelle. Ça n'a
pas été facile quand le manque d'argent se faisait
sentir, mais j'ai tenu bon et Alhamdoulilah
aujourd'hui, je peux dire que ma vie est saine. Ce
voile m'a beaucoup apporté et je ne le quitte plus,
c'est ma rédemption, mon salut.

Nous patientons quelques minutes avant qu'on ne


nous donne accès au bureau du directeur. J'espère
qu'il acceptera de me prendre, parce que ce stage
va beaucoup m'aider pour la suite de mes études.

Mon père, toujours le sourire aux lèvres, m'ouvre


la porte.

Quand je découvre celui derrière le bureau, c'est


mon cœur qui tombe dans mon caleçon. Je risque
la syncope. Combien de chances existait-il pour
que je tombe sur lui ?

Pas ça, non pas avec mon père dans les parages
oh mon Dieu !
On dit que le passé nous rattrape toujours et c'est
pile ce qui est en train de m'arriver.
J'avais un client, un homme de 45 ans, polygame
et père de 5 enfants. C'était un régulier, il payait
bien et c'est lui qui se tient devant moi un sourire
goguenard sur les lèvres.

- Salam aleikoum !

- Aleykoum Salam, prenez place !

Je veux sortir de ce bureau, cependant, c'est


impossible pas quand mon père me regarde avec
fierté, pas quand il part prendre place devant l'ex
client de sa fille.

Bon Dieu !

- Safiatou Kay tok. Iow tamitt ndagua beurri kersa


trop, ( viens t'asseoir, tu es trop timide) dit-il dans
une vaine tentative de m'arracher un sourire.
J'obéis sous le rictus mauvais de mon ex client, je
baisse la tête morte de honte.

- Mon fils, je viens de la part de ton père qui est


un grand ami. Ma fille ici présente a une licence
en communication, ses professeurs lui ont
recommandé un stage. J'en ai parlé à ton père qui
m'a dit que tu as pris sa relève et que si je viens,
tu feras quelque chose pour nous. Safi, parle lui de
ton diplôme.

- Je...je... diplôme... pardon !

- Diplôme pardon ? Désolé mon fils, ma fille est


timide.

- Et on aura tout entendu, Safiatou timide ?

Mon ex client éclate de rire jusqu'à battre des


mains. Je le supplie du regard de ne pas
m'humilier, de ne pas humilier mon père, mais
rien y fait.

- Elle n'est pas timide au lit pourtant !

- Astafirghlah ! Éructe mon père. Pour qui tu te


prends ?

- Pour le client de ta fille tonton ! Désolé, mais


cette chaîne n'engage pas les prostituées, il n'y a
que des femmes valeureuses ici. Je ne veux pas
que le patrimoine de mon père devienne un
bordel !
Mes larmes coulent de honte. Tout est fichu.

Il m'humilie juste parce qu'il n'a pas digéré le fait


que je lui ai annoncé avoir changé. Il sait que j'ai
arrêté cette vie alors pourquoi ?

Je ne sais pas si je mérite de parler, si je mérite de


l'insulter de lui faire savoir mon indignation après
tout, j'étais ce qu'il affirme aujourd'hui. Est-ce que
la société peut me voir autrement ?
C'est là que je comprends que le passé est une
étiquette collée sur notre dos jusqu'à notre
dernier souffle.
Peu importe la nouvelle personne que je suis
devenu, je ne pourrai jamais oublier mon passé,
ma conscience me le rappellera, mes anciens
clients me le rappelleront, mon corps suivra le
mouvement.

Si je savais !

- MAIS POUR QUI TU TE PRENDS ? JE SUIS VENU


AVEC MA FILLE POUR UN SERVICE. SI TU NE VEUX
PAS, TU PEUX REFUSER AU LIEU DE SALIR LA
RÉPUTATION DE MA FILLE OU D'INSULTER
L'ÉDUCATION ET LES VALEURS QUE MOI ET SA
MÈRE LUI AVONS TRANSMIS !

- Je ne sais pas où elle a mis vos pseudo-valeurs,


mais elle n'en a pas. Demande à ta fille qui elle
est...bon je t'épargne cet effort. Sache papi que
c'est une prostituée Safiatou, je l'ai eu plusieurs
fois dans mon lit. Un cadavre ne peut se défendre,
toutefois de son vivant, il peut le faire. Demande à
ta fille, demande lui ce qu'elle fait où ce qu'elle
est.

Mon père se retourne me regardant avec peine et


étonnement. Je ne peux rien dire, je laisse donc
simplement mes larmes parler à ma place.

- Safi, Sama yaye, tu sais que tu portes le nom de


ma mère. Safi, il ment, n'est-ce pas ? Tu ne peux
pas être ce qu'il dit hein Safi ? Toi, tu es ma
fille...s... Safi, il ment, n'est-ce pas ?

Je ne peux pas lui mentir, pas quand il me regarde


ainsi. Je le décevrai, j'en ai conscience. C'est un
lourd aveu, mais je suis au pied du mur. J'ai
l'impression qu'il lit en moi et qu'il saura déceler
un mensonge et une vérité.
- Pardon... pardon je suis désolée ! Éclate-je en
sanglots.

- Lève-toi, on part ! Fit-il d'une voix dure.

- Papa je...

- Hey, hey, je te demande simplement de te lever


parce que je ne veux rien entendre. Lève-toi !

Je me lève afin de le suivre docilement. Ses mains


tremblantes croisées sur son dos, il marche à la
hâte et au lieu du ndiaga Ndiaye il arrête un taxi.
Durant tout le trajet mes larmes ne cessent pas,
son silence est lourd, je ne sais pas ce qu'il y aura
au bout.

Quand on arrive à la maison, il part dans sa


chambre avant d'en ressortir ne portant
désormais que le pantalon de son boubou et un
marcel blanc une ceinture en main.

Je recule jusqu'à rencontrer le mur.

- Papa...non... pardon !
- Enlève ce voile !

- Papa non nguir yalla balma. Manoumako. ( non


pour l'amour de Dieu, pardon, je ne peux pas.)
Papa je...

- ENLÈVE CE VOILE ! Crie-t-il en me jetant à terre.


Kone Safiatou ndaguay Thiagatou ? Safiatou
Ndoye ndaguay Thiagatou ?
(Donc Safiatou tu te prostitues ?)

Il me donne plusieurs coups de ceinture alors que


je crie ma douleur. Ce n'est pas la répercussion de
la ceinture sur mon corps qui me fait plus mal non
mais bien le fait de savoir que je l'ai déçu. Mon
père ne m'a jamais porté la main, jamais il ne m'a
traité ainsi. Sa peine doit être immense.

Est-ce que je le mérite ? Je ne sais pas !

- LANE (QUOI ) ? S'écrit ma mère qui tombe sur la


scène.

- Ta fille vient de m'humilier et de la pire des


manières, elle m'a honni. Pendant que nous étions
fiers d'elle, notre fille se prostituait. Toutes les
valeurs, tous nos enseignements Safiatou les a
balayés d'une main se donnant à tous les hommes
de Dakar. Je dormais la tête reposée alors que
sous mon toit vivait une dévergondée. Je jugeais
les enfants des autres, je jugeais ces femmes qui
se dénudent dans la rue alors que ma fille était la
reine-mère. Quand je me suis réveillé un matin et
que je l'ai vu avec son voile, j'étais des plus
heureux. J'étais fière, mais ce que je ne savais pas,
c'est que Safiatou est une hypocrite, elle utilise ce
voile pour cacher ses vices. Oh quel péché ! Allah
déteste les hypocrites. J'exige qu'elle enlève ce
voile et qu'elle quitte ma maison !

- Pardon pardon... snif je regrette. Papa ce n'est


pas ça, j'ai arrêté depuis le jour où j'ai mis ce voile.

- Ce voile, tu vas l'enlever et aller continuer ta


prostitution. Une hypocrite comme toi ne peut
pas vivre sous mon toit. Tu me déçois Safiatou.

S'ensuit des coups, alertant tout le voisinage. Il me


soulève me met à la porte et s'enferme alors que
de ma position, j'entends ma mère le supplier de
me laisser rentrer.
- QUE JE NE TE REVOIS PLUS ICI, TU N'ES PLUS MA
FILLE, TU N'AS PLUS DE MÈRE. DÉGAGE ! NE
SOUILLE PLUS JAMAIS MA MAISON.

À terre, je pleure, le physique méconnaissable


sous les regards et les chuchotements des
habitants du quartier.

Où irais-je ?

***

Emlyn Sadio Kâ

Je prends mon tableau conférence papier et le


place au centre de mon salon. Je mets mes
lunettes de lecture, prends un marqueur bic et
écrit en gras Plan technique. Avant de commencer
mon combat, il y a des paramètres que je dois
résoudre tel que :

1. Trouver un espion dans la police.

Ben m'a parlé du commissariat dans lequel le


capitaine trafique avec le réseau.
2. Rencontrer le faucon.

J'ai appris l'existence d'une organisation puissante


dirigée par une certaine personne sous le pseudo
du faucon. Je dois le rencontrer et essayer de
m'allier à lui. Seul, on est fort, mais ensemble on
va plus loin.

3. Acheter une entreprise.

Hé ouais, l'argent que j'ai volé à ce salopiaud me


servira à ça. J'ai besoin d'une entrée d'argent.

4. Me faire un nom dans leurs milieux.

Ils doivent entendre parler de moi sans savoir qui


je suis. J'utiliserai bien sûr un Pseudo. Mon
nouveau personnage doit créer des murmures et
des chuchotements. Ça doit résonner dans leurs
oreilles.

Je ferme mon marqueur. C'est tout ce qu'il me


faut actuellement, je finaliserai mon plan d'action
plus tard.
Il est maintenant l'heure de mon rendez-vous avec
Monsieur le policier. Je prends mon sac et sors. Il
a voulu qu'on se voie dans une cafétéria, ça ne
m'arrangeait pas, mais bon monsieur avait ses
conditions et puis bon faut que je commence à me
faire aux regards des gens.

Je cherche au milieu des tables la personne qui


pourrait être ce policier.

Là, au fond de la salle, collé à la fenêtre, je vois un


homme clair de peau, en train de scroller son
téléphone. Il est vêtu d'un magnifique Bazin
orange.

- Salam aleikoum, j'espère que je ne vous ai pas


fait attendre, commencé-je en le fixant sauf qu'il
baisse immédiatement les yeux, et ne prend pas la
peine de prendre la main que je lui tends.

- Aleikoum, Salam !

Je ramène ma main et m'installe.

- Pour l'attente, ne vous inquiétez pas, je viens de


la mosquée et comme elle est à deux pâtés d'ici je
suis venu en même temps. Que me voulez-vous ?
Me questionne-t-il toujours en fuyant mon regard,
il préfère le poser sur le fond de sa tasse.

- Officier Fall, c'est bien ça ?

- Oui !

- Je suis...

- Pas besoin de vous présenter, je sais que vous


êtes la première Dame...

- Ex première Dame, je suis divorcée. Écoutez,


nous n'allons pas tergiverser. Je me suis
renseignée sur votre unité et j'ai appris que votre
commandant ne respecte pas vraiment ses
devoirs envers la population. Je me suis aussi
renseignée sur vous, officier Mohamed Fall 30 ans,
agent de police depuis 5 ans. Vous êtes qualifié
d'homme loyal, honnête et le plus important
incorruptible. Je sais que vous ne vous plaisez pas
dans cette unité, vous avez demandé une
affection dans un autre commissariat qui n'a
jamais été accepté. Vous n'êtes pas en phase avec
les agissements de votre commandant d'unité, car
ça va à l'encontre de vos principes. Vous êtes
honorable !

- Et donc ?

- Vous savez qu'il existe un réseau dans ce pays


qui fait sa loi sans que les autorités ne lèvent le
petit doigt tout simplement parce qu'ils en font
eux même partie...

- Qui dit autorité parle du président qui est votre


ex-mari, m'interloque-t-il.

- Merci pour le rappel, mais je n'ignore rien bref,


je veux mettre fin au sévices de ce réseau
sanguinaire, sortis-je.

Pour simple raison, il éclate de rire. Sauf qu'au lieu


de m'offusquer, je constate qu'il a de belles dents
blanches et des gencives noir, un fait est, il est
beau sans être trop beau. Que voulez-vous ? Mes
yeux savent apprécier ce que la nature nous offre
comme beau paysage.

Emy, tu te perds.
- Vous-même, vous croyez à ce que vous veniez de
dire ? Attendez, on ne parle pas d'un petit gang de
rue, on parle d'un réseau influent, une simple
femme comme vous peut faire quoi ?

Je déteste quand mon genre est mis sur la table.


Oui, je suis une femme et ? C'est écrit ou qu'il n'y
a que les hommes qui peuvent accomplir de
grands exploits ? Nous avons tous un cerveau et
des membres. Où se pose le problème ? Société
de merde ! Je ne suis pas une féministe, je
reconnais que la femme ne peut dans quelques
paramètres être égaux à l'homme, je le reconnais.
L'homme reste le chef de famille et j'en passe,
mais sincèrement, la femme est capable de
plusieurs choses, la femme est capable de porter
plusieurs casquettes quand elle le veut. Nous
sommes intelligentes, bosseuse, on allie le foyer
et profession, on allie marie enfant, boulot sans
parler de nos tracas de femme. S'il existe un chef
d'entreprise, il existe des cheffe d'entreprise, les
femmes ne dorment plus, tout le monde cherche
son gagne-pain alors au jour d'aujourd'hui sous-
estimé le sexe féminin est archaïque.
- Vous êtes un homme non ? Il s'apprête à
répondre sauf que je le coupe, ne répondez pas,
c'était une question rhétorique. Vous avez fait les
bancs et moi aussi donc on ne peut pas dire que
vous soyez plus intelligent que moi ça, c'est un.
Deuxièmement, vous êtes un homme, vous avez
une tête, des bras, des pieds et selon mes cours
de sciences de la vie et de la terre, nous avons les
mêmes membres sauf votre sexe qui est différent
du mien. À la place d'un vagin, vous avez un pénis,
et j'ai des seins alors que vous avez une poitrine
Mhhh finement musclée, on dirait...

- Kosso, kosso.
Il tousse mal à l'aise. Il ne fallait pas me
provoquer.

- Je disais donc que vous avez un péni...

- C'est bon, j'ai compris désolé.

- Comprenez encore que je suis une femme oui,


mais une femme avec un grand F, tâchez de vous
en souvenir.

- Que puis-je faire pour vous ?


- Je veux que vous m'informiez de tout ce que
votre commandant entreprendra pour ce réseau.

Il m'offre un rictus ou plutôt il l'offre à la table vu


qu'il a toujours le regard baissé.

- Vous m'en demandez beaucoup, beaucoup trop.


Pourquoi devrais-je accepter ? Je ne vous connais
pas. Qu'est-ce que tout ceci pourrait m'apporter ?

- Votre unité sera débarrassée d'un grand


corrompu. Votre pays sera débarrassé d'un réseau
qui sacrifie des vies humaines, qui se fait la malle.
Vous ressentirez une fierté personnelle pour avoir
aidé à faire cesser tout ce balai de meurtre. Le
monde est plein de méchants, je sais qu'ailleurs il
existe encore un réseau de ce genre à croire qu'ils
sont partout.

- Vous êtes en train de maximiser !

- Quoi ? C'est interdit par la loi ? Oh, vous allez


m'arrêter sexy officiers ? Qu'elle peine je risque ?
Il secoue la tête, se lève, range son téléphone et
s'exprime :

- Je réfléchirai à votre proposition, un oui sera un


oui, un non sera un non !

- J'attends savoureusement votre décision,


officier, dis-je langoureusement.

Il quitte la cafétéria.

Bon, je crois qu'il finira par céder. J'en ai la


quasicertitude, je peux déjà me féliciter.

***

- Tout est prêt, ils n'attendent que nous,


m'annonce Ben.

Je rejoins la voiture, mon chapeau toujours vissé


sur la tête. J'ai une nouvelle identité, qui est mon
chapeau Fedora aux bords larges qui me mange la
moitié du visage. Je ne veux pas qu'on me
reconnaisse lorsque je fais mes magouilles et puis
c'est plus à la mode que de porter un masque avec
mon ensemble tailleur ça me donne l'air d'une
femme fatale.

Nous roulons une bonne heure avant de nous


stopper devant un hôtel luxueux. Je suis Ben un
peu perdue. Je m'attendais à un coin miteux, un
garage, un truc de ce genre.

- Euh Ben on fait quoi ici ? Je pensais qu'on


rencontrait des hors-la-loi ?

- Et c'est toujours le cas, seulement l'apparence


est trompeuse. Tu as l'impression d'être dans un
hôtel tout à fait normal, mais c'est le palace du
faucon. Je ne sais pas réellement dans quoi il
trame, je sais juste qu'il peut nous aider il est
assez influent et je sais de source sûre qu'il ne fait
pas partie du réseau.

Un colosse vient à notre rencontre.

- Bonsoir, je suis chargé de vous escorter !

Il insère une carte et la porte de l'ascenseur


s'ouvre seulement au lieu de monter, je constate
que nous filons bas.
- Ben pourquoi on descend ? On est au rez-de-
chaussée comment c'est possible ? Chuchoté-je.
Mon ami se charge de lui poser la question.

- Le QG est souterrain. Nul ne peut se douter qu'il


y a des bureaux sous l'hôtel ce qui favorise notre
discrétion, nous explique le colosse.

Euh...ok ils me donnent la chocotte. Tout un plan


architectural pour se planquer, j'avoue que c'est
malin, très.

Nous débouchons sur un long couloir marbré de


tapis rouge.

Un homme peu charmant est planté pile face à


nous.

- Ben, je vous attendais bienvenue dans notre


palace ! Alors ?

- Je te présente ma patronne, elle souhaite


s'entretenir avec lui.
L'inconnu darde son regard sur moi pendant, je ne
sais combien de minutes.

- Qu'elle enlève son chapeau afin qu'on puisse


parler, je ne sais pas à qui j'ai affaire, dit-il
finalement.

- Si je vous demandais d'enlever votre visage


pourriez vous le faire ?

- Le rapport ?

- Le Rapport est que ce chapeau, c'est mon


identité tout comme votre visage est le vôtre alors
parlons affaires au lieu des détails. Vous êtes ?
Prené-je la parole.

- Vous avez devant vous l'honorable bras droit qui


travaille pour le patron, rétorque-t-il amusé.

- Je veux parler au faucon, j'ai été clair depuis le


début pourtant ! Dis-je irrité.

- Nul ne rejoint le père sans passer par le fils,


répond-il.
- Le fils est insignifiant dans cette histoire, il ne
donne pas d'ordres, il les reçoit plutôt et moi, je
veux parler à la tête et non au bras. Je n'ai pas de
temps à perdre soit vous me conduisez jusqu'à lui
ou je me casse. Je ne suis pas venu ici pour faire
joujou avec le fils.

- Mmmh j'adore ! Fin, c'était qu'un test que vous


avez réussi haut les mains, car pour voir le faucon,
il faut avoir du cran. Permettez-moi de vous
escorter Madame, ce chapeau vous sied comme
un gant même s'il m'empêche de voir la beauté
qui se cache sous. Il me prend la main et m'offre
un baisemain.

- Je vous suis !

- Ben toi, tu restes ici, fit-il d'un ton dur.

- Hors de question, ce n'était pas le plan grogne-t-


il.

- Ben, je t'ai fait venir parce que tu es un ami sauf


qu'il s'adresse seulement d'intéressé à intéressé,
tu seras de trop dans le bureau.
- Alors attends moi ici Ben.

Il me conduit jusqu'à une porte. Il l'ouvre et


m'invite à entrer. C'est un bureau peint en noir, il
n'y a que les sièges de couleur rouge carmin qui
font tache. Il me sert une boisson et m'invite à
patienter. Je ne sais pas, c'est quoi cette boisson
alors je n'y touche pas elle servira de décoration.
Ennuyée je me lève et parcours la bibliothèque du
bout des doigts. Je parcours des livres volumineux
tels que les orchidées rouges de Shanghai de
Juliette Morillot, le ventre de l'Atlantique de Fatou
Diom, la part de Dieu de Max Gallo, Cléopâtre la
fatale de Hortense Dufour, paroles de Henri Konan
Bédié.

Il y a aussi tout une collection de Stephen King ;


marche ou crève, paranoïa, Salem, la tour sombre,
terres perdues, les trois cartes.

Il a un large choix de livres de tout genre. Il doit


être instruit.

Je touche un livre, Le nid du faucon de Léonard


Gross et Pierre Salinger.
- Celui-ci est mon préféré Sunshine, bienvenue
dans mon nid, le nid du faucon.

Cette voix.

Il n'a pas osé ? Non, il n'a pas osé. Il n'a pas eu ce


culot. C'est absurde. Il...il est vivement ? Mais
pourquoi ?

- Bonsoir Sadio, oui même avec un chapeau, de


dos, je te reconnaîtrais entre mille !

Un crescendo de colère fait rage en moi, je suis en


ébullition à un tel point que mes mains tremblent.
Je me retourne promptement et ma main pars sur
sa joue sans que je ne le contrôle vraiment.

Il garde le visage tourné un bon moment avant de


se retourner lentement et de s'essuyer le coin des
lèvres.

- Tu frappes bien ! Je t'annonce officiellement que


tu es là première femme à m'avoir giflée même si
j'aime les femmes un tantinet dangereuses, je te
conseille de ne plus jamais recommencer.
- JE M'EN FOUS TU M'ENTENDS JE M'EN FOUS ! Tu
n'as pas le droit, une gifle, c'est peu face à
l'angoisse et la peur que ta disparition m'a fait
ressentir. 1 an que je m'inquiète pour toi, que je
t'ai cru mort. Un an que je te cherche dans tout ce
pays alors que toi, tu étais là et à ce que je
constate tu te portes comme un charme. C'est
quoi ton putain de problème ? Dis-je en pointant
mon index sur sa poitrine, il recule à chaque mot.
As-tu conscience du mal que tu m'as fait ? Tu
aurais pu me prévenir, je ne sais pas moi, me dire
quelque chose au lieu de disparaître comme ça. Tu
m'as trouvé un avocat et personne ne t'a plus revu
et tu oses t'arrêter devant moi à sourire ? Tu
mérites plus qu'une gifle de ma part. Je me suis
fait un sang d'encre, j'avais cru que Badra t'avait
éliminé, toutefois je comprends maintenant que
tu m'avais simplement abandonné. Tu aurais pu
me dire ah Sadio j'en ai marre de ta face alors je
prends des vacances, mais non tu as juste disparu,
incognito. Je te déteste !

Il s'approche à pas lent, sa main se porte sur ma


joue qu'il caressa de son pouce, il me regarde avec
une tendresse nouvelle, cependant son visage
garde la même douceur qu'il m'a toujours montré.
Et dans ma colère, je n'ai pas envie de succomber
à le prendre dans mes bras.

Il m'a fait du mal !

- Non, Sadio, tu ne me détestes pas. Une si belle


bouche ne doit pas dire des mensonges.

Je repousse sa main hargneusement.

- Tu m'as fait du mal Zall, as-tu pensé à moi ?


J'aurais mille fois préféré que tu m'informes de
ton éloignement au lieu de fuir sur les chapeaux
de roues.

Il part s'installer nonchalamment sur son siège les


pieds croisés.

- Je ne m'appelle pas Zall !

- Ah et je dois lancer des cauris pour le savoir ?


C'est ainsi que tu t'es présenté à moi ! Pourquoi
as-tu disparu ainsi ?

Il sourit et j'ai juste envie de lui arracher la tête.


Mon sang boue dans mes veines alors que lui
arbore un calme olympien. Ça ne lui a absolument
pas fait quelque chose à disparaître ainsi ? Il tenait
si peu à moi ?

- Du calme Sadio J'avais mes raisons.

- Mais je m'en fous de tes raisons Zall. Le fait est


que tu m'as lâché du jour au lendemain.

- Abdel Oumar Dioum, je m'appelle, je te donne là


l'occasion de ne plus m'appeler Zall. Fit-il toujours
en souriant.

- Je peux savoir ce qui te fait tant sourire ?

- Tu es belle en colère !

Pour le sérieux, on n'y repassera.

- Tu te fous de moi, j'ai l'impression !

- Ça ne sert à rien de parler dans la colère alors je


souris et toi, tu parles. Quand tu seras calmé, je
pourrais me défendre.
Si mes yeux étaient des éclairs, il aurait reçu en ce
moment mille foudres. Voulant au plus vite savoir,
je m'assois ronchonneuse lui laissant la parole.

- Tu vois quand tu te tais, ta beauté parle pour toi-


même !
Tu m'avais manqué.

...

- Pour répondre à ta question. J'ai dû disparaître,


car la situation m'échappait, il y a des choses qui
se sont ajoutées à l'équation qui ne m'arrangeait
pas, j'avais besoin de prendre mes distances
Sadio, je ne savais plus où j'allais. Il se lève, me
met debout et me plaque contre le mur. Mais je
vois que nul ne peut échapper à son destin vu que
tu es venu à moi. Je suis confus Sadio, affirme-t-il
en me caressant du regard.

- P-perdu pour quoi ? Je chuchote comme si j'avais


peur que les murs nous entendent, comme si ce
moment ne nous appartient qu'à nous deux,
comme si nous nous faisions des confidences.
- Je ressens beaucoup de choses... Beaucoup trop,
il hume mon parfum, son nez chatouille mon cou.
Ça ne devait pas arriver pourtant, c'est venu sans
prévenir et toi Sadio ressens tu des choses ?
Uhmm ? Des choses pas calculées qui surviennent
ainsi pour te chambouler ? T'ai-je manqué ? Parce
que moi le soleil m'a manqué.

- Tu es si mystérieux Zall je...

- Abdel Oumar ! Me reprend-il.

- Oui, Abdel Oumar Dioum peu importe le constat


reste le même, tu es mystérieux, je ne comprends
rien à ton charabia. Je veux savoir pourquoi tu t'es
fait passer pour un garde du corps ?

- Je voulais aider un petit frère et j'avais aussi mes


propres raisons. J'étais là-bas pour te faire ouvrir
les yeux et que tu m'aides à trouver des preuves,
mais bon tout ne s'est pas passé comme prévu.

- Qui est cet ami ?

- Un jour, tu le sauras. Que fais-tu là ?


- Un jour, un jour Fais chier way tu peux finir tous
les jours de cette vie ? Tu fais quoi ici, tu es quoi
un criminel, un vendeur de drogue, un proxénète
?

- Tss toute de suite les interprétations, rétorque-t-


il en se détachant de moi. Pourquoi tu veux
forcément me coller une étiquette ? Je ne suis pas
un saint, c'est un fait, mais proxénète ? Tu
m'offusques là, j'en suis très blessé, oh mon cœur
saigne, fit-il son cinéma.

Je le fusille du regard. Il n'y a que lui qui trouve


tout ceci drôle. Je déteste les gens qui prennent
tout à la rigolade. Je suis en rogne alors que lui, il
est de bonne humeur ne faisant que sourire. Il
m'énerve, j'ai envie de taper sur sa tête
dépourvue de cheveux pour lui faire reprendre un
poil de sérieux.

- Je parie qu'actuellement, tu es en train de me


tuer dans ta tête. Tu devrais t'y faire Sadio. Je
m'emporte rarement. Pour tes questions, retiens
que je suis tout simplement un homme de
pouvoir, je n'aime pas vraiment les adjectifs
qualificatifs.
- Donc tu m'as menti ? Tu tenais si peu à moi ?
Tous tes mots étaient faux ?

- Je ne t'ai jamais menti, dans mes mots et les


agissements, j'ai toujours été sincère. Seul mon
nom était faux, pas ma personne. Ce que j'ai été
lorsqu'on était seul, c'était moi Abdel, Zall n'a
jamais existé ou plutôt c'était une façade,
toutefois retient que mon aide était dévouée et
sincère. Dis-moi maintenant que fais-tu là ?

On toque à la porte.

- Entrez !

- Monsieur...

- Pour m'interrompre ainsi ça à intérêt à être


urgent.

- Désolée Monsieur mais ça l'est !

Zall ou plutôt Abdel se lève magistralement, lisant


son costume pour se planter devant moi.
- Rentre chez toi Sadio, je viendrai te voir au plus
vite. Crois-moi que le fait de t'avoir vu ce soir ne
peut plus me permettre de rester loin de toi.

Il m'embrasse le front et s'éclipse.

Je me touche le front touché par son geste


affectueux. Même si je lui en veux, je suis
heureuse de savoir qu'il est en vie.

Il ne s'appelle pas Zall, il est le faucon, vu tous les


hommes ici, je déduis qu'il n'est pas n'importe qui
oui, mais il est qui ? Je ne comprends pas en fait,
je ne comprends plus rien. C'est donc bredouille
que je rejoins mon appartement mon ami avec
moi.

Abdel, Abdel, il m'intrigue et pas qu'un peu.

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CHAPITRE 12

Emlyn Sadio Kâ,


Je suis bénévole dans un orphelinat. J'y étais allée
la première fois pour faire un don et je me suis
attachée à ces petits êtres innocents. J'avais passé
une journée avec eux et depuis, je ne m'en lasse
plus. Je leur dédie inlassablement chaque
mercredi de ma semaine.

- Madame, le camion est prêt !

- Vous avez pris des provisions pour bébé aussi ?

- Oui madame !

- Merci beaucoup, je vais monter avec vous au lieu


de prendre ma voiture.

Un jean, un t-shirt, des baskets et une casquette


suffisent pour passer une journée ensoleillée par
de magnifiques enfants.

Nous arrivons une heure plus tard. Les hommes


déchargent le camion alors que je rentre à
l'intérieur pressé de les voir.

- Tata Diadio est là ! Crient-ils en courant vers moi.


- Câlin groupé ? Je me mets à genoux, ils viennent
tous m'entourer me faisant tomber sur le sable.

- Ils t'ont attendu devant la porte, ils étaient


tellement pressés de te voir qu'ils n'ont pas
rechigné à se lever tôt, m'informe la directrice qui
nous rejoint.

Je me relève et essaie de me débarrasser du sable


qui me colle la peau. Ces enfants sont des
amours.

- Aujourd'hui, vous aurez droit à plein d'histoires,


j'ai envoyé plusieurs livres.

- Et le livre de bouki ? Demande une enfant.

- Oh non, j'ai oublié !

- Oh, firent-ils en chœur, tristes de ma réponse. Je


cache un rire face à leurs bouderies quand je
décide d'y mettre fin.

- Mais non, je plaisante, m'esclaffé-je vous allez


découvrir l'histoire de bouki et l'araignée géante
aujourd'hui.
- Wouoooooo !

- Commandant est prêt à guider le fil à vous ?

- Nous sommes prêts !

Je me mets devant ils se mettent derrière moi en


fil indien. Nous imitons un défilé militaire la main
sur la tempe, jusqu'à la salle de cours.

- Marquez les pas.

- Un deux, répondirent-ils.

Je leur fais la classe dans une atmosphère


typiquement bon enfant. J'ai dû régler des
crêpements de chignon, calmer des pleurs,
essuyer des plaintes, écouter des récitations
carrément gauche...

Et maintenant ils font tous là sieste après avoir


pris le déjeuner.

Fini de ramasser tous les jouets et livres, je rejoins


la cuisine de l'orphelinat afin d'aider à préparer le
goûter. Des beignets de crevettes et pop-corn, ça
peut varier selon les dons reçus.

Je discute avec les autres bénévoles de tout et de


rien. Une, précisément, raconte ses problèmes
familiaux et sentimentaux, je conseille du mieux
que je peux tout en faisant des blagues afin de lui
arracher un sourire. C'est seulement ainsi que je
peux participer vu que moi-même ma vie
sentimentale est merdique.

- Ton téléphone sonne.

- Merci ma puce.

Ndeye Binta ? Une revenante je ne l'ai plus vue


depuis je ne sais quand. Elle n'a jamais répondu à
mes appels ou messages relatifs à mes
inquiétudes. Je décroche avec empressement.

- Bonsoir Ndeye !

- Bonsoir Sadio, je...on peut parler ? J'ai besoin de


ta nouvelle adresse s'il te plaît.
- Après avoir fait la morte pendant une année
pourquoi pas ? Je suis dans un orphelinat si tu n'es
pas occupée, tu peux passer.

- D'accord, tout me va !

- Je t'envoie la localisation.

Je raccroche et la lui envoie. Je continue de cuire


les beignets conscients que les enfants vont se
réveiller dans environ une heure. C'est difficile de
les endormir, mais une fois plongés dans le
sommeil, c'est une bataille qu'on livre pour les
réveiller.

Mon amie arrive au bon moment et nous aide à


servir.

Une fois fini, je l'entraîne dans la cour pour qu'on


puisse parler, la première chose que je fais, c'est
de la prendre dans mes bras.

C'est ma seule amie peu importe les raisons de sa


disparition, je suis heureuse de la voir, de la voir
bien portante. Ndeye Binta à deux ans de moins
que moi. Depuis son arrivée au manoir, nous
n'avons jamais été séparées hormis cette
disparition. Elle m'accompagnait dans tous mes
déplacements, et même quand Badra partait je ne
sais où elle me tenait compagnie, on dormait tout
le temps ensemble, je peux dire vu qu'il était
rarement à la maison.

- Où étais-tu passé ma petite rebelle préférée ? La


charrié-je.

- Je suis désolée, Sadio, c'est Abdel qui m'avait


demandé de quitter le manoir, m'informe-t-elle de
but en blanc.

- Abdel ?... Ah oui Zall. J'avoue que je ne me fais


pas à ce nom, mais... attends, c'est quoi le rapport
avec lui ? Pourquoi il t'a demandé de quitter le
manoir sachant que tu es mon amie ? De quel
droit fait-il cela ? Et toi, tu obéis à un inconnu
sans...

- Il n'est pas un inconnu, je le connais depuis que


j'ai une vie professionnelle. Abdel est en quelque
sorte mon patron.
Je recule ébahie, je ne comprends pas ce qu'elle
me raconte, j'ai connu Ndeye avant Abdel elle a
été avec moi au manoir avant lui alors c'est quoi
ce charabia. Avec quelle autorité ose-t-il lui
ordonner cela ?

- Comment ça ton patron ? Tu es maquilleuse


Ndeye. Attends, il est propriétaire d'un salon de
beauté ? J'avoue que ça ne colle pas avec son
image.

J'observe mon amie qui se mord la lèvre inférieure


en se tordant les doigts mal à l'aise et je
comprends que ce n'est pas anodin. Elle s'apprête
à me dire quelque chose qui ne va certainement
pas me plaire.

- Ndeye parle !

- Je...je ne suis pas coiffeuse, je ne sais même pas


tracer des sourcils. J'ai rejoint le manoir pour une
mission qui consistait à veiller sur toi et à
espionner Badra parallèlement. Seulement, je
n'avais pas calculé me lier d'amitié avec toi. Au
début, je me suis dit que tu étais une dame
excentrique, chiante, je n'étais pas emballée, mais
plus je passais du temps avec toi, j'ai découvert le
vrai toi que ce salopard de Badra à totalement
détruit...bref je m'égare.

...

Je comprends pourquoi elle l'a toujours détesté,


elle avait pleine conscience de tout ce qu'il faisait
de ce qu'il était alors que moi, j'étais encore dans
l'ombre de la vérité.

Je garde le silence parce que je ne sais pas quoi


dire. J'ai l'impression que toutes les personnes qui
m'approchent le font pour tirer quelque chose sur
Badra. Ça fait des années qu'on se côtoie que je la
considère comme une meilleure amie et savoir
que son rapprochement était calculé me laisse un
goût amer dans la bouche.

- Dis quelque chose Sadio s'il te plaît. Je te jure


que je n'ai jamais été hypocrite avec toi. Tu es plus
qu'une amie pour moi et c'est sincère. Cette
mission n'entrave en rien ce que tu as représenté
dans ma vie et ce que tu continues d'y être. Tu
sais, je suis la seule fille d'une fratrie de six
enfants, je suis la cadette et l'unique fille. Je n'ai
pas connu la complicité entre sœurs, je n'ai pas
été proche d'une amie à qui je pouvais faire des
confidences, qui m'écouterai me plaindre de mes
problèmes et des hommes. J'ai découvert tout ça
avec toi. Je suis plus proche de toi que de mes
frères. C'est à toi que j'ai présenté mon petit ami,
c'est à toi que je me confie à chaque fois, c'est toi
qui me conseilles, qui me tire les oreilles, qui me
mets sur le droit chemin, c'est avec toi, j'ai su ce
que c'était d'avoir une sœur, Sadio la chose la plus
noble que tu as fait pour moi, c'est d'avoir payé
les frais d'opération de mon père. Je t'en serais à
jamais reconnaissante et jamais je ne pourrai te
tourner le dos éternellement, j'ai juste pris des
distances parce que je le devais, je savais aussi
qu'Abdel n'aurait rien laisser t'arriver alors je suis
partie l'esprit tranquille, mais je savais que je
reviendrais vers toi parce que tu es mon amie, ma
bestie comme on le dit. Pardonne-moi s'il te plaît
ma pitakh (pigeonne) préférée.

Rire juste des prénoms stupides entre nous, on


s'appelle par la première chose qui nous passe pas
la tête. Je ne lui en veux pas surtout si je me fie à
ces propos, elle n'avait pas de mauvaise intention.
J'aime beaucoup Ndeye, je l'adore, je dirais.
- Viens dans mes bras ma yeboy.

Elle brise le silence après un long câlin de


retrouvailles.

- J'ai quelque chose à t'avouer.

Je la relâche pour mieux écouter à son air


malicieux, je sais que c'est une bonne nouvelle.

- Modou a envoyé ses oncles, demander ma...

- Ahhhhhhhhhhh ! Crie-je euphorique. Je la prends


dans mes bras en sautant avec elle. Je suis trop
contente ma puce enfin après 9 ans de relation,
de rupture, de réconciliation. Je suis trop
contente, je te jure. Félicitations Ndeye, je te
souhaite beaucoup de bonheur, c'est tout le mal
que je te souhaite. Tu le mérites, tu mérites cette
officialisation après tout ce que vous avez enduré.
Et puis Alhamdoulilah quelqu'un va te canaliser, tu
es trop rebelle rire.

- Jamais qu'est-ce tu crois pitakh ? C'est mon côté


rebelle qui l'a fait tomber sous mon charme et
puis Modou est trop timide pour pouvoir canaliser
une boule d'énergie comme moi, fit-elle en jetant
un semblant de cheveux sur ses épaules.

Je lève les yeux au ciel.

- Le pauvre monsieur, un gentil homme tout


timide s'apprête à se mettre la corde au cou avec
une dérangée mentale, je le plains, la charrié-je !

Elle me tape sur le bras l'air de s'offusquer.

- Mon bras aïe aïe, elle m'a démonté le bras, au


secours les pompiers, fis-je mon cinéma en me
jetant à terre.

- N'importe quoi lève toi, franchement zéro


différence entre toi et les enfants.

Elle s'en va me laissant à terre.

- Tu t'en vas sans m'aider, je vais porter plainte


pour non-assistance à personne en danger,
wouoyyyy je meurs !

- Ta gueule Sadio !
J'éclate de rire, m'attendant à cette réplique.

Je me relève et nous allons à la salle rejoindre les


autres.

- Cet orphelinat est grand, remarque-t-elle.

- Oui, nous comptons cent-cinquante enfants de 0


à 18 ans. C'est difficile, toutefois au fur et à
mesure, pris dans le train habituel, on s'y fait et ça
devient plaisant. Ces enfants n'ont pas choisi leurs
destins, d'autres ont perdu leurs parents, d'autres
ont été abandonnés dans la rue, souvent, on les
trouve devant la porte ou ailleurs. Le plus difficile
à constater, c'est que le nombre ne décroît pas et
vous savez que l'adoption n'est pas culture en
Afrique. Nous nous sommes occupés de plein
jusqu'à leurs 18 ans, on les émancipe et ils entrent
dans la vie active se cherchant une place au soleil.
Et les bénévoles se font rares de nos jours, c'est
de plus en plus difficile, mais on tient bon parce
qu'à chaque fois que nous voyons leurs sourires,
nous nous disions avoir réussi même si nous ne
sommes pas leurs parents, on essaie de les rendre
heureux dans un environnement agréable. Il y a
même des enfants dont nous nous sommes
occupés qui gèrent aujourd'hui de grandes
entreprises ou qui exercent un beau métier. C'est
une fierté. Nous nous devions à cette tâche avec
amour d'autant plus que les dons que nous
recevons de part et d'autre nous aident beaucoup,
explique la directrice, une sexagénaire très
gentille.

Je m'emploie à envoyer des vivres bien que je ne


sois plus très riche. Ils ont besoin d'aide et je ne
peux rester impuissante face à ça. J'ai des projets
pour eux, j'espère que mes affaires marcheront
pour que je puisse continuer.

Un enfant s'accroche à mes pieds et je la


reconnais immédiatement m'apprêtant à lui
demander ce qu'il désire, le cri stupéfait de Ndeye
m'interrompt.

- ALLAHOU AKBAR !

Eh oui, j'ai eu la même réaction quand j'ai vu la


ressemblance de ce petit avec mon ancien époux.
Si ce petit n'était pas dans un orphelinat, j'aurais
juré que c'est son fils. Seulement ça n'a pas de
sens avec tout son argent, son enfant ne peut être
ici sachant que si on prend en compte l'âge de cet
enfant, J'étais déjà mariée à Badra.

Le petit est muet, il est toujours replié sur lui. Il ne


s'approche pas des gens. Il ne joue pas avec les
autres enfants, il est toujours dans son coin avec
sa voiturette. Pourtant la première fois que je l'ai
vu il à tour de suite délaissé sa voiturette pour me
tenir les jambes comme il le fait en ce moment ce
qui à surpris tout le monde au tour. Je ne maîtrise
pas la langue des signes, cependant, j'essaie tout
de même de communiquer avec lui.

Je le porte il s'accroche à mon cou instantanément


et nous partons jouer avec les autres à cache-
cache.

A 21 h, je quitte l'orphelinat avec mon amie qui a


promis de venir chaque fois avec moi.

***

Matinal, je prépare le petit-déjeuner pour Ben et


moi. Il m'a dit qu'il sera la tôt autant discuter au
tour de bon petit déjeuner, comme on le dit, c'est
le repas le plus important de la journée. J'adore
particulièrement le calme matinal, c'est en cette
période du temps que s'annoncent les couleurs de
notre longue journée autant bien la passer.

Je dresse la table et pars m'apprêter, je porte une


taille basse en dentelle, attache convenablement
mon foulard pile quand on sonne à la porte. Je me
précipite euphorique croyant que c'est lui sauf
que non et cela se lit sur mon visage.

- Tu attendais quelqu'un ?

- Oui ! Bonjour, attends comment tu as eu mon


adresse ?

- Sa tagal bi saff na ! (Ton foulard est bien fait.)

- Zall tu es sérieux là ?

- Bah quoi ? C'est un compliment. Qui doit te


rendre visite à 8 heures du matin ? Dit-il en
regardant sa montre.

C'est quoi cette question ? Je suis chez moi non ?


- Le même genre de personne comme toi qui rend
visite à 8 h. Qu'est-ce que tu fais là ?

- On doit parler, je t'avais dit que je viendrai te


voir.

Je le laisse entrer découvrant ainsi mon chez-moi.


Il siffle quand il découvre la table richement
décorée de nourriture.

- Oh, là, on dirait que cette personne n'est pas


n'importe qui. Quelle table Royal ! Dit-il
sarcastiquement, digne d'un petit-déjeuner
romantique.

Je ne sais pas ce qui lui prend, cependant je suis


trop de bonne humeur pour rentrer dans son jeu.
Sans que je ne lui en donne l'autorisation, il
s'installe et se serre. Sans-gêne le mec se fait un
café avant de se servir du thon.

- Très bon et bien pimenté comme j'aime ! Tu sais,


je consomme beaucoup de piment. Mmmh...trop
bon ! Je ne savais pas que tu savais faire la cuisine.
Ah, il y a même de la mayonnaise ! C'est fait
maison, on dirait. Tu vendais dans une cantine
avant ? Confiture, chocolat. Mhh tu as acheté
combien de pain ? Je demande parce que je dois
goûter à tout ça ! Parle-t-il en ajoutant la
mayonnaise.

Perturbée par son culot, je ne trouve pas les mots.


J'allume la télé histoire d'attendre mon ami sans
lui dire de mots, pas besoin de lui dire de prendre
ses aises puisque monsieur le fait parfaitement
bien.

Des minutes plus tard, je pars ouvrir la porte à Ben


et ses mini dreads attachés et ses habituelles
lunettes pharmaceutiques.

- Salut frérot, je lui tape la bise et le guide jusqu'à


la table. Zall ou Abdel ne prend même pas la peine
de relever le regard, il est plutôt occupé à se
goinfrer.

- Café comme toujours ? Demandé-je à mon ami.

Il hoche la tête ne quittant pas du regard Abdel et


je sais qu'il se pose des questions, je lui serre du
café et quand je touche le sac à pain je constate
qu'il n'y a plus rien à l'intérieur.
- J'avais acheté deux pains ! Crie-je-je incrédule.

- Oups, on dirait qu'il n'y a plus de pain.

Ça m'irrite ce qu'il est en train de faire, il s'incruste


et bouffe toute la nourriture qui ne lui était même
pas destinée.

- Pas grave Sadio, je me contenterai d'un café,


rétorque mon ami en fixant Abdel.

Il ne sait pas qui il est, il ne l'a pas vu à l'hôtel vu


qu'il n'est pas venu avec moi dans le bureau.

Je lui souris mal à l'aise avant d'incendier du


regard le coupable qui me lance un simple clin
d'œil. Ben est vraiment intrigué par lui son regard
oscille d'Abdel à moi, j'ouvre la bouche afin de
faire les présentations quand il me devança :

- Sadio, désolé pour la question, mais que fais ton


petit ami chez toi à cette heure ? Ne me dit pas
qu'il a dormi ici ? À la dernière nouvelle, tu ne
m'as pas dit être remarié.
- Mais non, je n'oserai pas faire ça quand même.

- Désolé de demander quand je trouve un homme


en short et t-shirt en train de petits-déjeuners
aisément comme le propriétaire des lieux.

- Zall est un...

- Je suis moi et vous ?

- Je suis quelqu'un, réplique Ben.

- Vous êtes quoi ? Son père de substitution ?

Avez-vous une explication à ça ? Ce genre de


comportement ? Parce que je suis perdu.

- Pourquoi pas son mari ?

Un rictus se forme sur les lèvres d'Abdel.

- L'information du siècle ! Je ne savais pas qu'il


était possible de rêver debout, réplique-t-il avec
une pointe de sarcasme. Même si je ne vous dois
pas des explications parce que vous n'êtes pas son
père ou son mari, je le ferai quand même. Sachez
que j'étais en train de faire du sport et si je ne me
trompe pas, on ne porte pas un Bazin ou un
costard pour le faire. Je courais quand je me suis
souvenu que je devais passer chez elle pour une
conversation qui était en stand bye. Ne vous en
faites pas, je ne suis pas un plaisantin, je ne dors
pas chez une femme, je l'épouse et elle dort chez
moi, tout juste sur ma poitrine collé serré. Vous
voyez ce que je veux dire ?

Qui lui a demandé des détails ? Non mais oh.

Ben voulut rétorquer quand je lui coupa la parole


afin de faire les présentations en bonne et due
forme, je n'ai pas besoin d'un combat de coqs. Je
présente ben comme un frère et Abdel comme un
ami, je lui explique rapidement sa venue au
manoir et tout.

Nous avons mangé dans une ambiance glaciale,


moi entre deux hommes qui se regarde en chiens
de faïence. Et même quand je fais de l'œil pour
dire à Abdel de partir il ne le fait pas, il fait plutôt
mine de ne pas me calculer. C'est donc avec lui
dans les parages que je règle quelques paramètres
avec Ben autant l'impliquer.
- Abdel, je cherche un allié de taille. On était à cet
hôtel pour rencontrer le faucon et grand fut mon
étonnement de t'y voir. J'ai donc compris que tu
étais le faucon. Je suis quand même perturbé un
homme comme toi qui se fait passer pour un
garde du corps ton ami doit être important pour
toi.

- C'est un frère. Tout comme toi, le réseau lui a


pris beaucoup. Nous essayons en vain de
découvrir l'identité de la reine et les membres de
son conseil. Notre but se révèle difficile vu qu'elle
porte toujours un masque, difficile donc de mettre
un doigt sur son identité. J'ai mené des enquêtes
durant l'année, ils sont cent membres directs,
deux-cents membres indirects, cent hommes de
main. Cent gardes du corps et le pompon une
reine qui dirige tout. Les cent membres sont les
influents ton ex-mari en fait partie. Les deux-cents
indirects sont de petits vendeurs de drogue, des
petites entreprises... Les hommes de main sont
ceux qui font le sale boulot, en d'autres termes, ils
sont ceux qui rapportent les sacrifices. Si moi, je
veux tuer une personne ou si j'ai besoin d'un
humain mort, je les appelle, ils kidnappent et
m'envoient la personne pour vérification après ils
la conduisent chez la reine qui s'occupe du
sacrifice, c'est ainsi que le lendemain, ils jettent le
corps quelque part. Mais le plus important, ce
sont les membres du conseil, ils sont cinq, cinq
puissantes personnes, ils font la force de ce réseau
si on veut les évincer, ce sont ces cinq personnes
que nous devons faire tomber sans eux le reste ne
sera plus que poussière et devant ces cinq Badra
n'est que torchon.

- Je suis écœurée ! Ils sont nombreux, ce n'est pas


négligeable. Mais on peut y arriver. En attendant,
nous ne pouvons pas rester assis, dis-je. Il faut
qu'ils sentent le danger venir sans pour autant
savoir d'où il vient. Écoutez quand le singe se
mélange au lion, il faut qu'il accepte de manger de
la viande. Nous ne pouvons pas les évincer en
restant droit dans nos bottes. Dès qu'on
s'engagera dans cette mission, nous deviendrons
dangereux alors j'ai besoin de savoir si vous êtes
partant. Abdel ?

Il hausse les épaules avant de s'exprimer.


- Je suis déjà un hors la loi comprends qu'un
homme comme moi est toujours ennemis de la
justice en plus je suis impliqué depuis belle
lurette, je côtoie le danger depuis des années et
j'aime ça.

Je n'ai donc pas d'inquiétude de son côté.

- Ben ?

- Je suis étiqueté de mauvais garçon par la société,


rien ne change.

Émue par leurs soutiens, je les remercie


profondément. Ben annonce vouloir partir, je le
raccompagne jusqu'à la porte et le serre dans mes
bras alors que j'entends un grognement derrière
moi.

Je referme la porte et fais face à un Zall debout les


mains croisées sur son torse.

- C'est ton petit ami ? M'agresse-t-il.

Beurk quelle idée. Pas que Ben soit repoussant


loin de là, il a son charme qui fait effet, seulement
que je le considère tellement comme un frère que
je ne conçois même pas ce genre d'idée. Ah non.

- Ben est mon frère même si ce n'est pas


biologique. Je t'ai brièvement parlé de lui à la
plage et puis Abdel, je suis toujours énervé contre
toi.

- Je sais Sunshine, se radoucit-il. Je suis d'ailleurs


venu me faire pardonner.

J'arque un sourcil, désireuse de savoir comment il


compte s'y prendre. Il sort hâtivement avant de
revenir une minute plus tard avec...

- Un gigantesque Nounours, je saute sur les pieds


pour lui arracher le présent. ahhhhh j'adore,
j'adore, j'adore ! C'est immense ! Regarde, il fait
ma taille.

Je touche la texture moelleuse, c'est doux et


délicat. C'est un ours trop mignon blanc avec un
nœud papillon rouge.

Même si je suis une trentenaire, j'adore ces


petites attentions toutes mignonnes. Peu importe
l'âge du cœur, il suffit d'une petite flamme pour le
ravir, le tenir bien au chaud. J'aime les hommes
attentionnés, j'aime la romance et les hommes qui
ont l'art de séduction.

Outre l'état de mon cœur brisé, je sais qu'il y a des


hommes bons, c'est pourquoi je ne suis pas fermé
à l'idée de refaire un jour ma vie. Je sais que le
bon viendra et qu'un jour, je serai heureuse, que
je serai là Sadio d'antan joyeuse et pleine de vie.

- J'ai ça aussi pour toi, interrompt-il mes pensées.

Je me tourne excitée, il me tend un panier de


cochonnerie. Je lui arrache presque des mains
pour mieux apprécier le contenu.

Des chocolats noirs, toutes marques confondues.


Une carte trône au milieu, je la prends et en
découvre le contenu.

La nuit disparaît pour laisser place au soleil afin


d'éclairer nos journées, c'est de cette même façon
que je te demande pardon pour que mes jours
continuent à être éclairés de par les rayons que ta
présence m'apporte.
Je suis désolé Sunshine, je te demande pardon.

Humblement, ton Zall.

Je souris en à avoir mal aux zygomatiques touché


par son attention. Il y a tellement longtemps que
je n'ai pas reçu ce genre de geste, ce genre de
mots. Actuellement. Je suis contente, ma
première fois d'être si heureuse depuis les
derniers drames de ma vie.

- Je te pardonne ! Tout est oublié, on considère


que tu n'as jamais disparu.

Comment continuer de lui en vouloir après avoir


fait palpiter mon cœur ainsi ? Je n'ai nul choix que
de céder.

Je saute dans ses bras tellement contents, il me


tourne au milieu du salon, je ris jusqu'à avoir les
larmes aux yeux.

- Arreteuh j'ai le vertige. Hahahaha Zall...


- Aïe, il lâche une plainte de douleur et me lâche,
je me retrouve à terre lâchant à mon tour, un aïe
de douleur.

Je regarde à ses pieds et remarque mon chat qui


sort les griffes.

- Sale bestiole, il m'a griffé. D'où il sort ? Attends


que je te récupère ! Je soulève mon chat et lui
caresse le pelage toute suite, il se replie dans mes
bras.

- Je te présente mon chat, il s'appelle Zall. Zall, je


te présente ton homonyme qui est humain, dis-je
à mon chat.

- Tu te paies ma tête ? S'écrie outrageusement le


Zall humain.

La tête qu'il pique est tellement drôle que j'éclate


de rire. Il regarde mon persan avant de me
regarder encore et encore.

- Tu as sérieusement donné mon nom à ton chat ?


- Techniquement, tu ne t'appelles pas Zall, me
défends-je

- Certes, mais techniquement, c'est à moi que tu


as pensé en lui donnant ce nom.

Je pars chercher la chatte. Je la trouve et les place


devant lui.

- La femelle s'appelle Ndeye Binta et le mâle


s'appelle Zale ! Prends-les voyons t'es pas
contents d'avoir un homonyme ? Dis-je
moqueuse.

Dépité, il s'affale dans le fauteuil alors que je


continue à rire.

- Très drôle Sadio, très drôle la preuve, tu es la


seule à rire, ronchonne-t-il.

Il me manquait quand j'ai eu ce chat, je l'ai tout de


suite nommé Zall et l'autre Ndeye Binta. Je calme
le jeu en venant taquiner sa barbe. C'est soyeux et
très bien entretenu.
- C'est la première fois que je touche une barbe
ainsi.

- C'est normal, le menton de ton ex mari


ressemble à des fesses d'hippopotame.

Je reste muette un moment avant de tomber de


rire. Le menton de Badra me vient à l'esprit, je le
compare à des fesses et je suis prise d'un fou rire
incontrôlable.

- Tu es magnifique quand tu rayonnes avec un


sourire.

- M-merci.

Il est reparti quelques heures plus tard après


s'être encore rempli le ventre.

***

Abdel m'a parlé d'une entreprise au bord de la


crise. Tout ce que j'ai lu me convainc qu'ils ne
rechigneront pas à vendre. Ils sont deux associés,
je les ai invités à déjeuner dans un restaurant.
Encore une fois, je vais devoir jouer la comédie,
être une personne que je ne suis pas. Je ne suis
pas manipulatrice, je ne l'ai jamais été et je
déteste les personnes qui le sont alors c'est
toujours avec difficulté que je me mets dans cette
peau.

Si j'ai appris une chose dans tout ce bric-à-brac,


c'est qu'il faut être malin, calculatrice, perfide et
avoir une confiance en soi inébranlable. Je dois
aussi agir dans l'ombre et toutefois que je sortirai
de ma grotte mon visage doit être dissimulé.

Pour donner l'allure d'une femme d'affaires Abdel


sera encore une fois dans la peau du garde de
corps. De grosses lunettes de soleil noires lui
mangent le visage. J'aurais pu prendre Ben hélas,
il n'est pas costaud comme Abdel et ce costard
qu'il porte me convainc encore plus.

- Bonjour messieurs, dis-je en prenant place.

- On croyait avoir rendez-vous avec un homme.

- L'argent n'a pas de sexe alors qu'est-ce que ça


change ? N'est-ce pas d'affaires dont nous
sommes venus parler ? Ou bien, vous êtes
misogyne ?

- Non loin de là, c'est absurde que serions nous,


nous les hommes sans les femmes ? Rien alors
haïr la gente féminine est absurde.

- Vu que tout est clair, nous pouvons commencer !

- On peut au moins voir le visage de notre


interlocutrice ?

- Ce n'est pas mon visage le sujet de table. Mais


affaires oh, mais c'est fou comme vous perdez vos
objectifs de vue. Bref, je suis intéressée par votre
entreprise. Je tends la main et Abdel me donne le
dossier contenant toutes les informations sur
leurs boîtes.

- Notre entreprise n'est pas à vendre !

- Laissez-moi terminer s'il vous plaît. J'ai étudié vos


bilans et elle régresse d'année en année. En cinq
années consécutives aucun redressement. Vous
faites tout pour la relever, mais rien y fait, vous
avez même placé quelques-uns de vos employés
au chômage. Ne jouons pas sur les mots, votre
entreprise risque la faillite dans exactement un an
selon votre comptable. Vous savez que votre bilan
annuel n'a pas donné un résultat fameux. À l'école
primaire, on nous parle d'achat, vente, perte,
bénéfice et vous, vous êtes en train de perdre. Le
coût d'achat des matériaux est plus élevé que le
bénéfice, les investisseurs se font rares comme les
oiseaux quand il pleut. J'ai étudié vos déclarations
fiscales, les dettes à payer et les résultats ne
jouent pas en votre faveur. Il n'y a plus d'argent
dans la caisse. Au moins en la vendant, vous
pouvez investir sur un autre projet. Vous pourriez
découvrir une nouvelle ère. Soyons sérieux, mon
prix est le meilleur qu'on puisse vous faire sur le
marché. De vous à moi, n'est-ce pas génial ça ?
Vous me filez votre entreprise et ses maux et vous
vous la coulez douce loin du stress qu'elle vous
cause. Chers Messieurs refuser mon offre relèvera
d'une sottise, et même votre avocat ici présent
pourra le confirmer, m'exprimé-je en avançant
mon offre couchée dans un dossier.

J'ai compris qu'ils se sont ramenés avec leurs


avocats. Ils sont intelligents.
- Si vous avez conscience de notre presque faillite
alors pourquoi voulez-vous racheter ?

- Bonne question ! Vous savez,je suis une


acheteuse, votre entreprise n'est pas mon premier
achat. J'achète et je rehausse tel
est mon business. À chacun son business si des
personnes recyclent des poubelles moi, je recycle
des entreprises. Tchin tchin !

Ouais, je mens, mais l'essentiel c'est qu'ils me


croient non ? Ils communiquent entre eux un bon
moment alors que je déguste silencieusement
mon jus.

- Nous avons besoin de temps pour étudier votre


offre, fait l'avocat.

- Un jour ! Vous avez un jour peut être le temps


n'est rien pour vous, mais pour moi le temps, c'est
de l'argent, j'ai besoin d'être fixé afin de pouvoir
me rabattre sur une autre entreprise au cas où
vous refuseriez. D'autres malins verront peut-être
mon offre comme un cadeau du ciel.
- Madame, sauf votre respect, un jour, ne suffira
pas pour que j'étudie ce dossier.

- Vous êtes avocat non ? Eh bien, sacrifiez votre


sommeil. J'ai besoin d'une réponse demain à la
première heure si elle est positive, mon avocat
vous contactera pour la signature. Dans le cas d'un
refus, ne m'appelez pas, je n'aime pas les ondes
négatives. Bonne journée et régalez vous, la note
est réglée !

Je quitte le restaurant Zall derrière moi.

- J'adore quand tu es si sauvage, si dangereuse, fit-


il malicieux.

- Iow yemal (reste tranquille) !

- Djiguene day féroce tchim (une femme doit être


féroce) !

Je secoue la tête sans plus rien ajouter. Nous


quittons ainsi le restaurant.

Abdel a fait sa part, j'attends le résultat de Ben,


j'ai besoin d'avoir un autre plan sous la manche.
***

Depuis nos retrouvailles, je m'entraîne aux tirs. Je


ne peux pas les affronter sans être capable de
rassurer mes arrières. La première fois que j'ai
tenu une arme, j'ai tellement tremblé que je n'ai
pas pu tirer, cette journée avait donc avorté pour
laisser place à une autre et ce jour quand j'ai tiré,
j'ai tellement sursauté dû à la puissance de
projection que j'ai failli m'évanouir. Mais je fais
des progrès.

- Essaie de contrôler tes tremblements sinon tu


rateras toujours ta cible. J'ai l'intention de ne pas
te laisser te salir les mains bêtement et
inutilement sois en assurée. Toutefois, on peut
être en position de force majeure là où tu n'auras
d'autres choix que de tirer ou de crever.

Il est tout juste derrière moi tenant ma main alors


que son souffle chaud s'échoue contre mon cou.
Ce n'est pas cette arme qui me fait trembler, mais
plutôt ces sensations que cause sa proximité.
Notre position peut être interprétée comme celle
d'un couple qui se chuchote des trucs à l'oreille
sauf qu'on n'en est pas un. Et cette voix rauque et
chaude ne joue pas en ma faveur, mon esprit
m'envoie des images que j'essaie tant bien que
mal de refouler, car cet homme, je ne sais rien de
lui et tomber amoureuse de lui ne me fera pas du
bien, j'ai d'autres projets. Pour me reprendre et
qu'il ne remarque pas mon trouble, je préfère me
détacher.

Je quitte le jardin de ma villa pour aller à


l'intérieur. Nos armes sont muettes ce qui n'attire
pas l'attention sur nous.

Quand je rejoins le salon, je vois un homme de


dos, mes sens se mettent tout de suite en alerte.

- Que faites vous chez moi ?

- Calme-toi Sadio, c'est moi qui lui ai remis ton


adresse, c'est mon ami celui que je voulais aider à
l'allure-ci, tu as besoin de tout comprendre.

- Bonjour, nous salut Ben.


Je ne réponds pas et reste concentré sur cet
homme et quand il se retourne mes jambes me
lâche et mon cœur rate un battement.

- Oh ! Fit Ben.

Réveillez-moi ! Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?


Je crois que toute cette histoire est en train de me
rendre folle, oui folle, parce que je suis en train
d'halluciner. Rien ne peut expliquer ça, je ne me
l'explique pas. Je suis foutrement choquée. Je ne
bouge pas de ma place comme si les pieds étaient
désormais collés au sol. J'oublie la scène de tout à
l'heure j'oublie tout et me concentre sur cet
homme, sur son visage, sur son regard plein de
tendresse qu'il pose sur moi.

- POURQUOI IL ME RESSEMBLE ?
Fut la seule phrase qui ait pu s'échapper de mes
lèvres, tellement cette situation est
invraisemblable.

Je ne comprends pas. Je ne sais pas ce qui se


passe actuellement, tout un Big Bang se joue dans
mon cerveau. Ce n'est pas normal.
Cet homme, c'est moi au masculin et c'est avec
bouleversements que je le constate.

- Mais... mais lui il...il. Je tente de m'exprimer sans


y parvenir. Les bafouillages ne cessent pas.

Il est quoi une espèce de sosie ? Moi si j'étais un


homme dans une autre vie ?
Pourquoi il se tient là avec un regard ému. Mais il
est ému de quoi ? Je ne le connais pas. Ce n'est
pas normal de tant me ressembler. Je vais devenir
folle, c'est sûr. Je commence à carburer.

-P-pourquoi, il me ressemble ?

- Sadikh, bienvenu ! s'exclame Abdel en lui tirant


les joues comme on le ferait à un enfant.
Seulement moi et ce Sadikh nous nous fixons
toujours. Sadio vient t'asseoir, nous devons
t'expliquer quelque chose.

- Non, je suis bien arrêté, expliquez moi.

- Pour que tu t'évanouisses ? Non merci. Sadikh


figure toi qu'à chaque fois qu'on lui annonce une
nouvelle de trop elle tombe dans les vapes. Il me
tire la main et me fit asseoir de force me maniant
comme une poupée. Oh, Ben va chercher du sucre
!

- Tu ne veux pas aussi une tasse de café en prime


? Je ne suis pas ton boy.

- Ah bon ? Tu y ressembles pourtant, il ne manque


plus que le tablier, glousse-t-il.

Ben le foudroie et reviens avec du sucre. Je sais


qu'il le fait pour moi, ça aurait été pour Abdel, il
n'aurait nullement bougé. Il m'ouvre la bouche et
y insère une pincée de sucre.

Ils m'agacent tous. Moi, je veux savoir, je veux


comprendre et tout de suite.

- ARRÊTEZ DE ME PRENDRE POUR UN ENFANT, JE


VEUX SAVOIR POURQUOI IL ME RESSEMBLE !? Ce
n'est pas normal, on ne peut être sosie à ce point.
Parle Abdel, crié-je en me mettant debout.

- Parce que je suis ton frère ! Sort-il à brûle-


pourpoint, je me retourne lentement
complètement sonnée par ce que je viens
d'entendre.

- Frère jumeau serait plus adéquat.

Je crois que je vais m'évanouir.

_________________________________________
_____________

CHAPITRE 13

Sadikh Gaye

Je suis ému et pas qu'un peu. La voir dans les


magazines n'est en rien comparable aux bouées
d'émotions que je ressens actuellement.
Si grande et si belle, je n'ai pas pu jouer mon rôle
de frère dans sa vie, je n'ai pas pu lui donner
l'amour et la protection d'un frère. Je n'ai rien su
de sa vie à part des articles sur son travail.

Hormis de mon côté quelques traits viriles à la


différence de la candeur de son visage, nous nous
ressemblons. Elle est choquée, ébahie, elle ne
réalise toujours pas, c'est pourquoi elle quitte les
filets d'Abdel pour venir me toucher le nez, les
paupières, les lèvres, les joues. Ses larmes, qui
rejoignent ses gestes, me brisent le cœur.

- C-comment...tu...tu peux être mon


frère...mon...mon jumeau ? Mon frère ? Un
membre de ma famille ? Je...je croyais ne plus
avoir de jumeau...jumeau ? Oh mon Dieu !

- Je peux te prendre dans mes bras ?

- Je suppose, répond-elle laconiquement.

Je la serre dans mes bras, je la sens vivante et je


ne contrôle pas mes larmes. Un homme ne pleure
pas, dit-on ? C'est complètement faux, je pleure
cette distance, je pleure ces moments où je
voulais juste sortir de ma grotte pour aller me
présenter à elle. Je pleure tout le mal que cette
séparation nous a causé. Notre relation aurait pu
être autre aujourd'hui si nos vies étaient
différentes. On devait vivre ensemble, grandir
ensemble, être soudés, complice tout ce qui
devaient être dû à des jumeaux. C'est ma sœur,
ma moitié, une partie de moi et on se retrouve
aujourd'hui qu'après une trentaine d'années
passées, la vie est injuste.

- Oh, comme c'est émouvant ! Entendis-je la voix


de mon ami et grand frère. Je sèche mes larmes et
quitte ses bras parce qu'il risque de se moquer
après.

- Nous devrions les laisser seuls, chuchote le type


aux dreads.

- Pars si tu veux moi, je veux être au parfum de


tout.

- Tu veux aussi des pop-corn ? Je te savais


insupportable, mais pas commère.

- Je commère avec tes voisins ? Lâche-moi les


baskets !

- Sauf que tu portes des mocassins.

- Mais tu es chiant ma parole.

- On part, réplique-t-il en lui tirant le bras.


- Lâche-moi, tu as l'Ebola. Au secours, il me
contamine au secours !

Elle secoue la tête dépitée.

- C'est un adulte ou un enfant ? me demande-t-


elle.

- Rire ! Crois-moi qu'Abdel est pire. Disons qu'il est


puéril.
Viens t'asseoir, je dois tout expliquer.

- Je suis prête, je veux comprendre.

Je prends une profonde inspiration et plonge dans


le passé.

Flashback.

Je suis dehors, je cours m'amusant comme tous


les autres enfants avec moi. Nous hissons notre
avion en toile que le vent guide alors que nous
courons. Je trébuche, je ris, je me blesse, je
pleure, je me relève, cours, je suis content. Je
demanderais à papa de m'offrir un vrai avion. Je
veux devenir pilote.
- Sadikh, Sadikh ? Domaram bi kay sangou !
(B*tard viens te laver )

Toute de suite ma jovialité s'envole. Je demande à


mon ami de venir m'attendre à la maison après,
on reviendra jouer.

- Sa yaye da bone mane beug touma dougou sen


keur soumalay wo sakh damay lakhatou. Kerok
dama nieuw di la sett mou Kong ma, Kong bou
deugeur té hamngua né amouma karaw.
( Ta mère est mauvaise, moi je ne veux plus entrer
chez vous, même quand je t'appelle je me cache.
L'autre fois elle m'a donné un coup sec sur la tête
or tu sais que je n'ai pas de cheveux.)

Je baisse la tête honteux. Tous mes amis traitent


ma maman de méchante ça me peine, même si
c'est la vérité. Je vois toutes ces mères qui
chouchoutent leurs enfants, qui leurs appels pour
leurs donner des beignets ou des bonbons moi, je
n'ai droit qu'à des injures.
Je souffle avant de prendre mon avion pour
rentrer.
Je puise mon eau et traîne le seau vu que je ne
peux le soulever. Une main calleuse s'en empare,
je lève la tête et c'est mon père. Je lui saute
dessus heureux car je sais qu'il m'a envoyé des
bonbons. J'ai 10 ans, mais j'aime les bonbons.

- Sadikh tes pieds sont sales comme si tu avais


marché dans du ciment, va laver tes pieds avant
d'entrer dans la douche mon fils. Après tu viens
prendre tes bonbons.

- D'accord Papa !

Je cours obéir alors que maman me lance un


méchant regard.

***

Aujourd'hui, j'ai eu une bonne note à l'école, je


cours pour aller dans la chambre de mes parents
afin de le montrer à papa parce que quand je le
montre à maman, elle déchire la feuille. J'ai
maintenant 15 ans et je travaille bien à l'école.

Devant la porte, je tombe sur une conversation


qui me surprend.
- Nidjay mane dama soneu. Yor domou diambour
yomboul. Dafa rew té deugeur bopp. Sadikh
dafma sonal, loumako téré mou deff, lou ma wakh
mou tontou. Souma ko yoné mou bagne . Man dal
beugeu touma kofi guiss.
(Je suis fatiguée. Ce n'est pas facile d'éduquer
l'enfant des autres. Il est impoli et têtu. Sadikh
m'épuise, tout ce que je lui interdis, il fait, quand
je parle il me répond, quand je l'envoie il refuse.
En tout cas moi je ne veux plus le voir ici.)

Mais comment ça ? Je suis sage pourtant, je fais


tout ce qu'elle veut, c'est moi qui m'occupe de
toutes les tâches ménagères, je lui obéis, je vais
même à l'école en retard pour elle. Pourquoi elle
dit ça ? Pourquoi elle veut me chasser ? Je pleure
tant ça me fait mal de savoir que ma mère me
déteste.

- Thiorro, est-ce que yow nitt nga ? Kane moy


domou diambour ? Ki Sama dôme la, sama domou
makk, sama dôme la té doumako sandi si mbend
bi nguir jiguene. Mou nekh la mou nakhari la fi lay
dess ba takk diabar. Khalé bi loumou la deff ? Dou
iow yako yarr ? Bimako fi indé lire la wone iow ya
ko nampal alors dôme bi ngua weussine da nguen
adouna dioudou kay ba. Do khalate né Sadikh moy
dôme bi la yallah eundil pour fomp Say ronguagne
? Wa Loula dall ?
( Est-ce que tu vas bien ? Celui dont on parle est
mon enfant, l'enfant de ma petite sœur est mon
enfant et je ne jetterai pas dehors pour aucune
femme que ça te plaise ou non il restera ici jusqu'à
épouser une femme. Qu'est-ce que cet enfant t'a
fait ? N'est-ce pas toi qui l'as élevé ? Quand je
l'envoyai ici il était encore nourrisson, c'est toi qui
lui as donné le sein alors que tu avais accouché
d'un mort-né. Tu ne penses pas que Dieu t'a
envoyé Sadikh pour essuyer tes larmes ? Mais
qu'est-ce qui t'arrive ?)

Je ne suis pas leur enfant ?

- Li ma dall ? Waw kay wakh dji gui dora


commencé. Li ma dall nga beugue ham? Falétoma
si keur gui. Tekk ma fi melni meuble. Lo deff walla
wakh Sadikh nga KO yénné. Lep Sadikh, sougnou
digue lal sakh tourou Sadikh nane waw Sadikh
diangua kat le, Sadikh me rend fière, il fera notre
fierté wakh you doul diekh. Y'en a marre la wakh
.Khola toma, guissato dara ci mane melni sadikh
sama woudjou leu.
(Ce qui m'arrive ? Voilà, c'est maintenant qu'on
entre dans le vif du sujet. Tu veux savoir ce qui
m'arrive ? Tu ne me calcules plus dans cette
maison, on dirait, je suis un meuble. Tout ce que
tu dis ou fais va à l'encontre de Sadikh. Tout lui,
même sur notre lit conjugal, tu parles de Sadikh
oui Sadikh étudie bien à l'école, il me rend fière, il
fera notre fierté, des éloges qui n'en finissent pas.
Tu ne le regardes plus, tu ne vois plus comme s'il
était ma coépouse. )

- Je n'y crois pas ! Tu es jalouse de ton enfant ?

- Ce n'est pas mon enfant !

- Dou sa dôme ? Wa legui dioural ma guiss ! Iow


Yaye kane ? sais qu'il est en adolescence, il a
besoin d'être entouré. De l'attention, je t'en ai
donné depuis que je t'ai épousé, tu ne manques
de rien. Mon devoir conjugal je l'accomplis, je te
nourris, je m'occupe de toi, tu ne manques de
rien, tu es juste mauvaise, tu cherches des
prétextes pour évincer cet enfant de notre vie. J'ai
eu vent dans la rue de ce que tu infliges à mon fils,
je ne voulais pas y croire parce que j'ai vu
comment tu le dorlotais quand il était bébé. Je te
voyais lui donner le sein, te lever la nuit pour
calmer ses pleurs. Chérie une mère ce n'est pas
celle qui donne la vie. Cet enfant n'a connu que
nous. Sa mère me l'a confié dès qu'il a quitté son
ventre. Que veux-tu ? Que je le jette ? Chez qui ? Il
n'a personne, il a 15 ans Thiorro, je t'en supplie ne
fais pas ça. On peut en parler calmement, tout
peut s'arranger. Tu es ma femme, lui mon fils j'ai
pas de choix à faire.

- Il a un père, cet homme est ministre, il est riche


donne le à son père. Je ne veux plus te partager
avec un enfant. Trop c'est trop, ce n'est pas un
orphelinat ici.

- Ma sœur a vu son mari et elle m'a confié son


enfant alors je ne trahirai pas sa confiance !

- Aujourd'hui, c'est aujourd'hui. C'est soit lui soit


moi !

Mon père la fixe incrédule et en colère.


- Tu peux donc partir si tu veux me pousser à
choisir entre mon sang et ma femme, tu peux
partir.

Elle débite des tas d'injures en wolof tout en


enlevant ses habits du placard.

Je cours pour me jeter à ses pieds.

- Yaye ne part pas, je t'en supplie. Ne pars pas, je


vais être encore plus sage, je vais m'effacer, tu ne
me verras pas beaucoup. Nguir Yallah boul dem
yaye !

- Hé douma sa yaye , Mane diourouma domaram.


Demal sett sa bay ministre Souleymane kâ. Sa
Ndeye da dé moungui armel ba. Ki ngay wo papa
dou sa gatt. Sa tonton la. Nyepal sa khone diogué
fi mounane yaye, mane diourouma domaram.
( Hé je ne suis pas ta mère, je n'ai pas mis au
monde un b*tard. Va chercher ton père le
ministre Souleymane kâ. Ta mère est morte, elle
est au cimetière. Dégage je ne suis pas là mère
d'un b*tard).
- Ferme la Thiorro ! Ferme la ! tu n'as pas le droit
de détruire cet enfant ! Sadikh sort de la chambre,
va étudier.

Je pars en traînant les pieds tout en pleurant


toutes les larmes de mon corps.

Finalement, elle nous a abandonnés et n'est


jamais revenue.

***

J'ai grandi et je me rappelle parfaitement de cette


conversation houleuse. Quand mon père m'a
offert un smartphone l'année dernière j'ai tout de
suite sauté sur Google pour faire des recherches
sur son nom Souleymane Kâ et j'ai appris qu'il
s'est suicidé parce qu'il ne voulait pas faire la
prison. Il était accusé de vol contre l'État. J'aurais
pu croire que ce n'était pas mon père, toutefois
selon les photos, je lui ressemblais. Je me suis
même levé ce jour pour me mirer avant de bien
regarder encore la photo.

Même conclusion.
J'ai trop de questions que je traîne dans mon
cerveau depuis un an. Je réfléchis à trop de
possibilités. J'ai donc décidé de demander à mon
père. Aujourd'hui, je veux tout savoir qui dit vrai
et qui omet quoi ?

Je le trouve qui regarde le journal.

- Papa ! Dis-je avec toute la politesse du monde.

- Tu viens me poser des questions n'est-ce pas ?


Rétorque-il sans me regarder.

- Pardon Papa, mais j'ai besoin de savoir, je n'ai


pas la paix intérieure. Je suis tourmenté par ses
mots.

- Je sais, je t'ai vu tourmenté. Tu as changé, tu ne


fais que t'enfermer dans ta chambre. J'attendais
que tu sois prêt, que tu viens à moi, que tu sois
désireux toi-même de savoir. Prends place.

Je fais ce qu'il me dit.

- Dieu m'est témoin que j'ai pris soin de toi


comme mon propre fils depuis le jour où je t'ai
pris dans mes bras. Je n'ai rien regretté et pire
quand je te vois aujourd'hui je suis fière de t'avoir
eu dans mes bras. Sadikh je suis en réalité ton
oncle. Mais sache que pour moi, neveux ou fils
n'étaient que des titres seul le sang comptait. Ma
mère était gravement malade, sur son lit de mort,
elle m'a parlé de la fille qu'elle avait eue dans la
folie de sa jeunesse. Elle avait un petit ami à
l'époque dont elle était folle amoureuse et
malheureusement un des amis de son père était
venu demander sa main pour son fils. Ses parents
étaient d'accord, mais pas elle sauf qu'elle n'avait
pas le choix. À son époque, il était difficile voire
impossible de refuser les choix de ses parents. Son
refus n'était pas le seul problème, l'autre était
qu'elle n'était plus vierge. Elle s'était donnée à son
petit ami, ce dernier lui avait dit qu'il voulait
consommer avant de l'épouser pour voir si
réellement elle était vierge. Naïve, ils l'ont fait.
Quand elle est partie l'informer en lui disant que
ses parents voulaient la donner en mariage et qu'il
devait venir demander sa main, il lui a ri au nez
avant de lui dire qu'il n'épousait pas les filles
faciles. Choc, elle a vécu son chagrin mélangé à
une maladie, elle vomissait, elle ne comprenait
rien. Elle est partie voir un jour une guérisseuse
qui lui a confirmé qu'elle était enceinte. La peur
au ventre, elle a fui le village pour la ville. Elle s'est
débrouillée comme elle pouvait jusqu'à être à
terme. Seulement, elle ne voulait pas du bébé, elle
avait pour volonté d'accoucher, jeter l'enfant et
retourner au village se marier. Ainsi fût. Comment
elle avait fait avec sa virginité ? Je ne le sais pas.

- Ce bébé, ne me dit pas que c'était ma mère ?

- Tu comprends vite ! Je n'ai su l'existence de ma


grande sœur que ce jour. Avec mon poste à la
police, j'ai fait des recherches, j'ai écumé tous les
orphelinats, les centres des sœurs jusqu'à recevoir
son dossier. Dieu merci que quand ma mère
l'abandonnait elle lui avait mis une chaîne en coris
sur la cheville. Et encore Dieu merci ta mère
portait toujours cette chaine, c'est ainsi que j'ai pu
la retrouver. Mais ce n'était pas des retrouvailles
heureuses, ta mère m'a traité de tous les noms,
elle me disait qu'elle n'avait pas de frère et qu'elle
ne voulait pas en avoir, elle était crue et vulgaire.
J'étais donc découragé, j'ai laissé tomber. Un soir,
j'étais avec ma femme quand mon téléphone a
sonné. C'était elle, je lui avais laissé mon numéro.
J'étais agréablement surpris, elle m'a dit qu'elle
était sur le point d'accoucher et qu'elle avait
besoin de mon aide. Avec l'adresse de l'hôpital, je
suis parti. J'ai pu la voir avant qu'elle n'accouche,
elle m'a dit que des personnes en voulaient à son
mari et que ses bébés, spécialement son fils était
en danger, il était proie à un sacrifice. Elle
attendait une fille et un garçon, elle ne voulait pas
qu'on tue son enfant.
Je lui ai demandé où était son mari, elle m'a dit
qu'il était en voyage, mais qu'il était actuellement
dans l'avion, il est informé pour l'accouchement.
Que dès qu'elle avait reçu son échographie elle
savait déjà quoi faire. Elle avait donc falsifié les
échos pour un seul bébé qu'elle a remis à ton
père. Je n'ai pas voulu au début, j'ai été sur un
refus catégorique, mais elle avait joué sur les
sentiments. C'est ainsi que j'ai accepté. Quand elle
a accouché, la sage complice m'a tout de suite
appelé, le ministre était à l'entrée, je devais partir.
J'ai soulevé urgemment le bébé à la couverture
bleue. Je n'avais même pas pu voir ma sœur que
j'ai quitté l'hôpital avec toi dans mes bras.

- Mais...mais...mais
- Elle m'appelait pour savoir comment tu allais,
elle était d'ailleurs venue à ta première bougie et
à l'anniversaire de tes 3 ans. Elle repartait toujours
en pleure. Je lui disais de te récupérer si la
distance la faisait souffrir qu'elle pouvait toujours
te récupérer. Elle me disait non qu'à la minute où
ils sauront pour ton existence ils te tueraient. Et
plus rien, j'ai voulu avoir de ses nouvelles des
années plus tard pour lui parler de toi, je voulais
qu'elle te voie, mais on m'a annoncé qu'elle était
morte. Je suis désolé mon fils !

- Je...j'ai une sœur ? Une sœur jumelle ! Me


répété-je. J'ai une sœur, qui a le même âge que
moi, j'ai une moitié quelque part dans ce monde.

- J'ai suivi l'actualité du pays un bon moment. Le


ministre avait deux filles, je suppose que la petite
est aussi ta sœur. Apparemment, c'est en lui
donnant naissance que ta mère est morte.

- Je ne comprends pas ! Pourquoi prendre le


risque de faire un autre enfant sachant qu'elle
était en danger ? Ce n'était pas seulement une
excuse pour m'abandonner ?
- Si je suis sûr d'une chose, c'est l'amour qu'elle
avait pour toi. Ta mère t'aimait, c'est pourquoi elle
a fait ce sacrifice. Oui, c'est un sacrifice, car
aucune mère ou père ne souhaite être éloigné de
son enfant encore pire le jour où celui-ci vient au
monde. C'était un sacrifice, parce que ça la
rongeait, elle disait qu'elle était pareille que notre
mère parce qu'elle t'a abandonné. Je suis sûr que
ta mère est morte de chagrin.

- J'ai mal papa !

- Pleure fils, tu en as le droit. Un homme est un


être humain et pleurer est naturel. Dieu a créé les
larmes pour nous aider à évacuer notre douleur
ou joie. Pleure, c'est ton droit.

Fin du flashback.

- C'est l'histoire de notre séparation.

Ma sœur ne fait que pleurer.

- Qui...qui voulait te tuer ? Qui leur en voulait ?


- Tout d'abord, je dois t'expliquer comment j'ai
connu Abdel.

- Un soir, un ami fêtait l'obtention d'un boulot. Il


nous avait invités dans un restaurant. Je m'étais
fait tout beau sans savoir que ma soirée allait être
désastreuse. Je me suis levé pour aller aux
toilettes sur la route, j'entendais des bruits
étouffés, par instinct, je suis allée voir et là, je suis
tombé sur le corps inerte d'une femme. Je suis
tombé au mauvais moment. Ça aurait pu être
n'importe qui, mais c'était tombé sur moi et Dieu
seul sait pourquoi. J'étais idiot, très bête, j'étais
choqué, paniqué et en voulant aider, j'ai touché le
cadavre, une serveuse m'a trouvé les mains en
SANG. Elle a tellement hurlé qu'elle a interpellé les
responsables. Je suis sortie de ce restaurant
menotté. Tu sais, c'était quoi le pire ? Aucune
enquête n'a été menée, on m'a trouvé sur les lieux
du crime et tout bêtement, j'étais le coupable.
Malgré l'avocat que mon père m'avait trouvé, ils
m'ont foutu en prison.

- TU AS FAIT LA PRISON !? Bon Dieu, je n'ose pas


imaginer.
- J'ai écopé de 30 ans de prison. Ma vie était
fichue, je suis resté en prison pendant un an. Lol,
c'était tellement un calvaire que je préfère ne pas
en parler. Un jour, j'ai eu un voisin de cellules et
c'était Abdel.

-QUOI ? IL A FAIT LA PRISON ?

- Oui ! Quand j'ai engagé la conversation, tu sais


quand il y a un nouveau on lui demande ce qu'il
avait fait. Il m'a répondu nonchalamment adossé
sur le mur, cheville croisée sur l'autre que c'était
une erreur, de ne pas m'inquiéter que sa présence
ici était une histoire de quelques minutes et
effectivement dix minutes après ils l'ont libéré,
mais avant de partir, il m'a posé cette question :
tu es innocent ou coupable ? J'ai répondu
innocemment, d'une petite voix désespérée. Il m'a
dit, je t'aime bien gamin, je te ferai sortir. Il est
parti. Je n'y croyais pas vraiment du coup, je n'ai
même pas fondé mes espoirs là-dessus. J'avais
tort, car une semaine plus tard, on m'a libéré et il
était là devant la porte de la prison. J'ai demandé
pourquoi il m'a simplement dit que lui-même ne
savait pas que c'était peut-être le destin. Et depuis
ce jour, il est devenu comme un grand frère.
- Mais c'est quoi le rapport ?

- La fille qui est morte ce jour-là s'appelait Dieyna.

Elle fait les gros yeux.

- Ne me dis pas que...ce...ce prénom, j'en ai


entendu parlé.

- C'est la même. Sa vie est liée à Badra. Nous


tentons de retrouver sa mère pour poursuivre
notre enquête. Comme toi, Abdel et moi ne
faisons pas confiance en la justice. Nous préférons
enquêter nous-même. Abdel est influent, c'est
un...

- Quand la tête est là, le genou ne porte pas le


chapeau, nous interrompt Zall. Tu parles de moi,
sans ma présence ce n'est pas gentil ! Tu sais
Sadio si je te dis dans la vie, ce sont les personnes
à qui nous faisons confiance qui nous poignarde,
je ne t'apprends rien, tu en as fait l'expérience
avec Badra. Toi, moi Sadikh, nous avons tous une
dent contre ce réseau. L'un des membres du
conseil me doit une vie. Mon organisation, je l'ai
créée pour rivaliser la leurs. Connais-tu le meilleur
ami de ton père ?

Emlyn Sadio kâ,

Le meilleur ami de mon père ? Je n'ai qu'un vague


souvenir de lui. C'était un prolétaire, son manque
d'argent ne dérangeait nullement mon père. C'est
d'ailleurs lui qui s'occupait de la scolarisation de
ses enfants. Cependant après la mort de notre
père, il a disparu. Même quand notre grand-mère
est décédée nous n'avons pas eu de ses nouvelles
alors que mon père avait beaucoup fait pour lui. Il
n'a pas cherché les filles de son bienfaiteur.

- Il a fait quoi ? Contourné-je la question.

- Nous l'avons retrouvé quand Sadikh a voulu


enquêter sur les frères et sœurs de ton père.

- Papa est fils unique ! Dis-je.

- Ouais, on a compris ça ! L'ami de ton père nous a


expliqué beaucoup de choses. Le réseau voulait
que ton père intègre leur clan, il a refusé. Ils ont
usé de plusieurs chantages notamment le ruiner
et ils pouvaient le faire vu leurs influences. Tu n'as
pas idée de comment ils font ce pays, quasiment
tous ces putains d'hommes et femme influentes
de ce pays en font partie alors imagine. Nous
sommes dans nos maisons, nous regardons la télé,
nous vivons notre vie mais dans le monde des
puissants, là où il y a du pouvoir, de la richesse,
c'est un vrai foutoir, une vraie jungle. Avec la
pression, ton père avait cédé, mais...

- Mon père dans ce réseau ? Vous racontez des


bêtises. Je vous signale qu'ils tuent des gens, ce
sont des sanguinaires, des sorciers, des assoiffés
de pouvoir, des chiens enragés, des bandits, des
mafieux. Mon père, moi mon père était un
homme bon, il ne pouvait pas faire partie de cette
horreur. Ne salissez pas sa mémoire, je refuse de
vous croire ! Éructé-je.

J'ai vécu avec mon père, même si j'étais petite, je


l'ai vu interagir avec nous ce n'était pas un saint
oui, mais il avait la crainte de Dieu, cette personne
qui lisait le Saint Coran jusqu'à pleurer ne peut pas
être dans ce club de monstres. Oh que non, je
refuse qu'on change l'image que j'ai de mon
paternel.
- Calme-toi, Sadio écoute nous s'il te plaît. Ton
père en faisait certes partie, mais pas pour les
raisons que tu crois. Il a intégré ce réseau pour
savoir comment les détruire. On dit que quand tu
veux connaître tes ennemis, il faut les côtoyer,
c'est ce qu'il a fait. Sauf que dans ce réseau, on
paye tout un prix, ils lui ont demandé son premier
fils, malheureusement ta mère était déjà enceinte
de vous. Il se confiait à elle. Selon son ami, ta
mère était l'oreille de son mari. Nous avons donc
conclu que c'est pour ça que ta mère avait
abandonné Sadikh pour ne pas qu'il finisse comme
sacrifice. Sadio la dernière conversation avec ton
père. Ton père t'avait laissé des indices.

Moi et lui avons parlé de plusieurs choses. Il n'y


avait pas de sous-entendu. Je réfléchis, creuse et
fouille au fond de ma mémoire, je me repasse nos
derniers moments ensemble, mais je ne vois pas
de quel indice ils parlent.

- Je ne sais pas de quel indice vous parlez, lors de


notre dernière conversation, il me parlait des pays
qu'il avait visité, donc ceux qu'il avait
particulièrement aimé. C'est tout !
- Répète mot par mot, m'intime Sadikh.

_« tu sais que j'ai beaucoup voyagé ? Mais j'ai


particulièrement aimé 3 pays, la Guinée Conakry,
le Mali et la Côte d'Ivoire. Sans oublier mon pays
natal. Je te souhaite de découvrir ces pays, tu
auras l'occasion de connaître de nouvelles
cultures, et même quelques plats. J'ai même
ouvert un compte en banque. Ce qui est
intéressant ma puce, c'est que la même banque
existe dans ces trois autres pays. Tu sais ma fille,
je ne regrette rien, certes, complot je subis, mais
vengeance subira ceux derrière tout ça, je t'aime
ma puce.»

Je l'ai dit avec facilité, car je n'ai jamais oublié ses


mots. C'étaient nos moments de causettes très
riches. Les garçons se fixent avant qu'Abdel ne se
mette à crier le nom de Ben.

- BEN ?

Ce dernier arrive ennuyé.


- Tu es informaticien, nous avons besoin de toi, ça
me prendra du temps de contacter mes hommes.
Cherche une banque présente au Mali, en Guinée,
au Sénégal et en Côte d'Ivoire.

- Oulah il y a plein de banques ici au Sénégal qui


sont implantées dans la sous-région.

- Je sais Beno. Je pense à tout. Es-tu capable de


pirater un système de sécurité ?

- Ne m'appelle pas Beno, Abdelo ou Zallo ça te


plairait peut-être ?

- Ta gueule quatre yeux et répond.

Zall m'épuise, appeler quelqu'un quatre yeux


parce qu'il porte des lunettes pharmaceutiques
non mais oh. En plus, c'est lui qui cherche les
noises, mais empêche les répliques. Un gamin ma
foi !

- Je suis même capable d'y implanter un virus.


- Quand tu trouveras une liste, pirate à chacune
des banques leurs systèmes si tu trouves le nom
du père de Sadio alors cette banque sera la bonne.

Mon père aurait-il caché des choses qui


pourraient détruire ce réseau ? Les garçons en
sont certains vu le rictus de psychopathe qui ourle
leurs lèvres.

- Avec plaisir !

Et Ben s'y met.

***

Abdel Oumar Dioum,

Il fait nuit, 22 heures exactement quand je reçois


le message de Sadikh qui me demande de le
rejoindre. C'est donc en sifflotant une chanson
que je rejoins notre restaurant habituel.

Quand j'arrive, il est déjà là, la mine lasse.


- Alors frère lou bon ? M'exclamé-je en lui faisant
une tape virile. Il n'y a que toi pour m'inviter dans
un restaurant à pareille heure.

- C'est maintenant que j'ai pu me libérer. Tu me


mets trop sur le terrain. Il soupire bruyamment.
Rien ne va, je te jure que j'ai envie de tout faire
valser. J'ai juste envie de la récupérer et de quitter
ce pays.

- Tu ne peux pas sadikh, dis-je en passant ma


commande. Les clients entrent en masse. Il fait
nuit, mais ce coin marche comme le jour. Comme
on le dit, Dakar ne dort pas. Ici on ne me connais
pas donc personne pour m'empoisonner, je peux
commander sans craintes un café corsé oui, je
sais, je deviens parano, mais j'ai mes raisons.

- Donne-moi une seule bonne raison ! Des années


que nous traquons ce réseau de malades. Qu'est-
ce qui prouve que nous arriverons à les détruire ?
Je te rappelle qu'on parle d'un réseau qui existait
bien avant notre existence. J'ai l'impression qu'ils
font ce pays, ils sont puissants et influents. Je
commence à perdre patience !
- Ce n'est pas une impression, ils sont puissants.
Tu ne peux pas tout envoyer paître parce qu'il y a
sunshi...Sadio , sa liberté et son bien-être. Écoute
sadikh, maintenant qu'elle est de notre côté les
choses vont avancer. Elle sait déjà quoi faire et
avec toi à ses côtés ça ira. Garde la tête hors de
l'eau. Je n'ai pas besoin d'un dépressif dans mon
équipe. Je suis plus pressée que toi.

- Pressé de quoi ? De quoi me parles-tu ? Ta vie


est aussi triste que celle d'un chat qui erre dans la
rue.

- Putain, ne joue pas au con, tu sais très bien que


j'ai consacré toute ma vie à les détruire.
Seulement, je ne peux pas sauter dans la gueule
du loup. Soyons patients et intelligents. Je vais te
faire une confidence, dis-je en approchant mon
visage du sien, ne voulant que personne
n'intercepte le moindre de mes mots. Je jette un
regard circulaire et je remarque une tête qui nous
lance quelques fois des regards furtifs. Je me
redresse soupçonneux, Sadikh me fait face il est
donc dos à la personne et cette personne ne sait
pas que je l'ai remarqué.
D'un geste effacé, je clique sur un bouton à côté
de ma montre. Celle de Sadikh clignote en rouge.

- Ne te retourne pas ! Il y a quelqu'un derrière toi


qui nous observe. Je paie l'addition et tu me suis,
nous allons sortir tout en conversant comme de
bon vieux amis.

Il hoche la tête, je paie et nous sortons. Nous


marchons normalement, l'air de rien.

- Il nous suit, fit-il remarquer.

Notre travail développe nos reflex et ouïe tout


ceci grâce à un entraînement intensif. Quand on a
une vie comme la nôtre qui nous exige d'être
toujours sur le qui-vive, c'est facile de sentir qu'on
nous suit.

- Je sais, on va l'attirer dans la ruelle non éclairée.


Tu as ton arme ?

- Oui ! Et toi ?

- C'est ma peau, toujours frère même quand je me


lave.
- T'es con toi ! S'esclaffe-t-il.

Nous prenons la ruelle et nous nous cachons


rapidement à l'intersection d'un carrefour. Arrivé,
pile au carrefour, il ne saura pas quelle route nous
avons pris dans son moment de réflexion, je le
chop comme un sac de patate.

Et c'est pile ce qui se passe. Doucement, je


m'approche, le fauche par-derrière, il tombe sur
son ventre. Je réunis ses mains sur son dos pour
éviter qu'il sorte une arme ou une arme blanche.
Je le relève alors que Sadikh le fouille. Résultats, il
n'est point armé !

Il est con ce type.

- Ce n'est pas bien de suivre des honnêtes citoyens


! Tonné-je.

- Surtout quand on est idiot ! Ajoute mon ami.

Et avec raison, soit ce type est un amateur soit il


est tout simplement con d'être si rapidement
tombé dans notre piège.
- Bon ouvre la !
Pas besoin d'être précis, il sait que je demande
son nom et son but.

- Je...je ne suis pas là pour vous tuer ! Panique-t-il.

- Comme si tu pouvais, se moque mon ami.

Maintenant, que je tiens de près, je remarque des


ecchymoses sur son visage. Son arcade est
ouverte, mais soignée.

- Je...ils ont kidnappé ma fille et m'ont forcé à


vous faire passer un message. J'ai refusé, mais ils
m'ont passé à tabac me menaçant de tuer ma fille,
elle n'a que 2 ans, fit-il en pleurant. Je ne suis pas
un bandit, je suis un honnête banquier à qui ils ont
kidnappé son enfant. S'il vous plaît, ne me faites
rien, j'ai une femme et des enfants. C'est un père
désespéré qui se tient devant vous. S'il vous plaît !

- Où est le message ?

- Sur mon dos, on m'a dit de le passer au faucon.


Je vous ai suivi depuis l'hôtel.
Je le retourne et soulève son t-shirt. Il a un collier
rattaché au Carton sur son dos.

" À trop fouiller, on risque de tout perdre y


compris ceux qu'on aime. Sixième avertissement
!"

C'est écrit en rouge et quand je touche l'écriture,


la tâche reste sur ma main, je la renifle et constate
avec effroi que c'est du sang.

Je m'approche pour lui chuchoter ces mots :

- Tu iras lui dire qu'au lieu de me passer des


messages sans vraiment agir, il ferait mieux de
creuser sa future tombe et qu'il n'oublie pas que
je suis intouchable, c'est pourquoi il en est à son
sixième avertissement. Dégage ! Il enlève le collier
et court le marathon de sa vie en remontant son
pantalon qui ne fait que tomber.

Je reçois des menaces du boss d'un cartel qui me


considère comme une taupe de notre monde. En
clair il soupçonne que je sois policier et que je
fouille dans leur affaire, ce qui n'est pas
totalement faux. Mais il n'a aucune preuve.

- Il te craint, c'est pourquoi il tente de te mettre


sur le banc de touche.

- Il croit qu'il peut m'effrayer rire. Le danger est


mon meilleur ami. On rentre !

Les choses s'accélèrent, Abdel, tu as du boulot !

Demain, je convoquerai une réunion d'urgence.

***

Ma mère ne fait que me harceler au téléphone. Je


sais que je risque de quitter la maison en colère
alors dans la voiture, je me prépare mentalement.
Ma mère est comment dire...un peu spéciale. Elle
a un comportement que je ne comprends pas du
tout, elle est simplement aimante avec moi, mais
hostile envers tous les autres. Elle est un peu
misanthrope sur les bords. Mais bon, c'est ma
mère, on ne choisit pas sa mère.

- Bonsoir Yaye !
Elle lâche précipitamment ses dossiers et vient me
prendre dans ses bras.

- Tu m'as manqué Abdel. Tu ne viens plus me voir,


je t'appelle chaque fois pour que tu viennes sans
résultat, il a fallu que je te parle de ton grand-père
pour que tu daignes venir ? Je suis si insignifiante
dans ta vie ? Abdel, je suis ta mère.

Et c'est reparti.

- Yaye ce n'est pas ce que tu crois, mon travail me


prend du temps, ton appel d'aujourd'hui a
coïncidé avec le fait que j'ai eu un rendez-vous
annulé alors je suis venu. Comment tu v...

- Je t'ai pourtant dit de quitter ce travail épuisant.


Tu te tues à être homme de loi pour un pays qui
n'a pas de loi. Tu as refusé de prendre la direction
de l'entreprise de ton grand-père pour ce foutu
travail. Et le salaire ? Un maigre salaire qui n'est
même pas à la hauteur de ta vie que tu sacrifies.
Abdel quitte ce boulot !
Ma mère ne sait pas que j'ai quitté mon unité,
pour elle, je suis toujours gendarme. Et je préfère
la mettre hors confidence, elle se mettrait à
fouiller dans ma vie. Elle n'a jamais voulu que je
rentre dans l'armée. Ce sujet a causé une
déchirure entre mes parents, mon père me
soutenait et elle non et quand il m'a inscrit au
concours elle est devenue hystérique, elle avait
même tenté le divorce, je ne sais pas pourquoi
elle s'est rétractée après. Mes parents de toute
mon enfance, je ne les ai jamais vu complices, ils
passaient leur temps à se disputer. Or mon père
musulman qui épouse une chrétienne malgré tous
les préjugés, je croyais que leur amour était fort,
mais j'ai grandi avec une image contraire.

Pour seule réponse, je soupire fatigué des mêmes


histoires. Je n'avais pas envie de tout le temps
signer des documents, monologuer autour d'une
table et tout, c'était nullement mon rêve, ça fait
chier. Je n'ai jamais aimé l'école, quand j'y allais,
c'était pour une heure de cours après je sors
vagabonder un peu partout ouais, j'étais un
mauvais élève, je ne sais plus combien de fois mes
parents ont été convoqué. L'administration d'une
entreprise alors n'en parlons pas, je ne me vois
pas dans un rôle de Directeur Général. Je suis
plutôt un homme d'action, Dieu merci qu'on n'a
pas besoin d'avoir 18 à philosopher sur la pensée
des morts pour être un bandit. Depuis petit, je
voulais entrer dans l'armée passionnée par les
histoires que mon grand-père me racontait. Il était
un militaire de l'armée américaine, ne me
demandez pas comment, à leur époque, c'était
plus facile de changer de continent que
maintenant. Mon grand-père est riche, très, c'est
ma mère son héritière, elle gère aujourd'hui tout
son patrimoine Alhamdoulilah qu'elle est là parce
que moi, je n'aurai abandonné mon rêve pour
aucune entreprise même celle de ma famille.

- Où est grand père ? Fuis-je le sujet.

- On n'a pas fini de discuter Abdel !

- Yaye tu connais déjà ma réponse, on a eu cette


conversation moult fois. Alors sois tu changes de
sujet soit je pars tel que je suis venu.

Elle me toise.
- Ingrat ! Ton grand-père ce vieux fou est enfermé
dans sa chambre depuis deux jours, il refuse de
nous ouvrir ni de s'alimenter.

- Que lui as-tu fais ?

- Ah, parce que c'est moi et toujours moi ?

Je la fixe sachant de quoi elle est capable, elle


jette son regard ailleurs. Ayant ma réponse, je
quitte le salon spacieux dans un soupir.

Je toque à sa porte.

- ALLEZ VOUS Y FAIRE FOUTRE !

Ça, c'est mon grand-père, têtu, vulgaire. À 80 ans,


il ne se laisse pas faire pas étonnant, c'est un
ancien combattant.

- Mame boy, c'est moi Abdel !

La porte s'ouvre sur un homme en fauteuil


roulant.
- Referme derrière toi vite, je ne veux pas que la
sorcière entre ! Elle me colle aux basques pour
que je mange comme si elle ne souhaitait pas ma
mort.

Je ne comprendrai jamais le problème entre père


et fille. Ils sont toujours en train de se lancer des
pics et ma mère ne fait rien pour arranger les
choses. Elle n'a aucun respect pour son père et lui
n'a aucune affection pour sa fille.

- Mame pourquoi refuse tu de manger ?

- Parce que je n'ai pas faim ! Nitt kou xiff moy lekk
( c'est celui qui a faim qui mange.)

- Tu ne peux pas rester deux jours sans te nourrir,


ta santé est fragile.

- Alhamdoulilah, je vais bien, bien plus que vous


tous ! Si vous pensez que vous allez assister à mes
funérailles, sachez que ça sera le contraire. Je vais
très bien, mes membres vibrent, sama guemegn di
moutiate et mon cerveau est nickel. C'est tout ?
Tu peux partir faire un compte-rendu à la sorcière.
La conversation s'annonce difficile.

- Mame tu...

- Ta mère veut m'envoyer à fann chez les fous.


Suis-je fou ? Demande-moi combien font 1 + 1, je
te dirai deux. Suis-je fou ? Demande-moi si Sidy va
à l'école, je te dirai que toto tape Pathé. Elle me
prend pour qui ? Je vais brûler cette maison, vous
verrez !

Je prends le paquet de fruits que j'ai emmené et le


pose sur ses genoux, il l'ouvre, découvre ce qu'il
contient et ses yeux se mirent à pétiller.

Je demande à une servante de m'apporter un plat


et un couteau. Chose faite, je m'assois sur son lit
et enlève la peau de la pomme, ça sera plus moue
pour lui. Fini, je lui rends une pomme ronde sans
peau.

- Tu m'as manqué gamin ! Je vais te faire une


confidence. À vrai dire, je mangeais. J'avais encore
des fruits dans mon panier, mais laissons ta mère
croire le contraire. Ça ne la tuera pas, n'est-ce pas
?
Je ris sachant que j'ai déjà calmé sa colère.

Il croque une pomme tout en me parlant de sa


nouvelle infirmière qui, si j'utilise ses mots, est
vilaine comme la mort, méchante et sorcière
comme ma mère.

- Elle est l'espionne de ta mère, je le sais, je sais


tout dans cette maison. Tu sais comment elle
s'exprime ? Monsieur Diawara ilé lere de votreu
zinjection ! En plus, elle rit comme les hyènes dans
Simba.

Je tombe de rire dû à son imitation. Ce vieux n'est


pas simple.

- D'où tu connais ce dessin animé ?

- À chaque fois que Tidjane vient, je suis obligé de


le regarder avec lui. Sérieusement, elle m'énerve
dès qu'elle ouvre la porte et qu'elle commence
son récital, je lui lance tout ce qui se trouve à ma
portée. Elle referme la porte à la vitesse ainsi, je
retrouve ma paix intérieure. Je reste sur mon
fauteuil à manger des fruits comme un Pacha. La
vie n'est pas cool ça ? Hihihihihi !

- Sache que tu iras à fann là-bas tu continueras ta


vie de pacha et je suis sûre que les infirmières
seront ravies de recevoir un vieux qui leur lance
tout et n'importe quoi !

Ma mère vient de faire irruption dans la chambre


ce qui accentue mon énervement. Elle ne peut pas
s'arrêter une seconde ?

Il prend un pamplemousse et la lui lance.

- MAME !

- Tu vois comment il se comporte ? L'âge le rend


incivique. Il devient fou. Il nous fait vivre la misère,
il insulte et jette des choses sur son infirmière.
Quand on dit qu'à l'âge vieux, on devient un bébé,
sache que ton grand-père remporte la palme d'or.

- C'est la palme de findi fer que je remporte. Sors


de ma chambre !

- VOUS ME FAITES CHIER !


- Ton langage, nous sommes tes aînés.

- Aînée ? Pourtant, j'ai l'impression d'être le seul


adulte ici. Yaye, tu passes ton temps à traiter ton
propre père de tous les noms. Je ne sais pas ce qui
se passe entre vous, mais faîtes l'effort. Vous êtes
père, fille et non ennemis. Yaye un enfant
respecte son parent peu importe le
comportement de son géniteur tu lui dois tout,
même s'il est grincheux, c'est grâce à lui que tu es
Carmen Diawara la femme d'affaires dont tu es
fière aujourd'hui. N'oublie pas que c'est son
patrimoine que tu gères.
Et toi grand père arrête de la traiter de sorcière,
ton comportement n'est pas facile aussi. C'est ta
fille, ta fille ! Même si Yaye se montre dur, je sais
qu'elle souffre de ton manque d'affection envers
elle. Cesse ça grand-père !

- Oh je suis ému, mes larmes jaillissent...oh mon


petit-fils a parler, fit-il ironiquement. Je t'ai
demandé quelque chose moi ? Je suis censé faire
sortir un mouchoir ? Tu ne connais pas la femme
qui se tient devant toi, mais moi, je la connais très
bien. Méfie-toi, tout ce qui brille n'est pas de l'or.
- ARRÊTE DE MONTER MON FILS CONTRE MOI.
Qu'est-ce que tu attends pour mourir ? Tu me
pourris la vie !

- Yaye arrête de souhaiter sa mort où je te jure


que je pars et je ne remettrai plus les pieds ici !

- Demande à ta mère ce qu'elle me reproche, elle


me reproche de t'avoir induit sur la voie de
l'armée. Elle dit que c'est parce que je te parlais
de mes aventures de soldat que tu as voulu coûte
que coûte être gendarme. Depuis que tu as rejoint
l'armée, elle me fait la misère oubliant que je suis
son père. Elle croit que comme je suis vieux, je me
laisserai faire ? Même cloîtré dans un fauteuil
roulant, je lui ferai ça dur. Sorcière !

- Ne réponds pas, c'est ton père !

- Mon fils a tellement grandi. Tu as grandi si vite


Abdel, je n'ai pas vu le temps passer. Tu...tu as
quitté la maison, tu me manques. Reviens à la
maison, c'est grand ici, tu n'es même pas obligé de
travailler, je suis riche, tu auras tout.
- Yaye, Yaye s'il te plaît pas ce sujet. Tu sais très
bien pourquoi j'ai quitté la maison.

- Tu as voulu l'épouser, ses parents, des pauvres


de surcroît t'ont humilié, insulté et ont refusé de
te donner sa main après cet échec cuisant surtout
que c'était pour elle que tu avais pris une maison,
tu peux revenir non ?

- Yaye j'ai 37 ans, je ne suis plus un enfant. Même


si mon travail est difficile, j'ai une famille à fonder
et ça sera impossible à réaliser tant que je serai à
côté de toi. Tu le sais bien.

- Tu...tu insinues que je suis néfaste à ton bonheur


? Fit-elle blessés

- Ne fais pas l'indigné, il a raison. Tu es possessive


envers ton fils. Tu ne veux qu'aucune femme ne
l'approche. Sa petite amie du lycée, on en parle ?
Ses multiples copines au lycée, on en parle ? Après
sa formation, il t'a présenté une fille que tu as
humiliée ici même dans cette maison. Et Nabou à
qui il t'a présenté voulant l'épouser ? Tu l'as
carrément chassé, tu es même allé lui proposer
une somme pour qu'elle dégage de la vue de ton
fils. Je suis sûre que le fait que ses parents
refusent te fais plaisir. La seule chose que tu as
acceptée de Nabou, c'est ton petit-fils. Ce n'est
pas bien Carmen ton fils a 37 ans, il a besoin d'une
femme et tôt ou tard, une femme une vraie
viendra te le prendre que tu sois d'accord ou pas
si tu es capable sache que y a une tigresse dehors
cachée qui attend juste que sa cage soit ouverte.
Ta plus grande peur se réalisera et j'espère que je
serai encore en vie pour voir une autre femme te
prendre ce que tu chéris le plus au monde.
Attends de voir.

- FERME LA ! VIEUX FOU ! Aucune, je dis bien


aucune femme ne me prendra mon fils, il faudra
me passer sur le corps.
Abdel est mon fils aucune femme n'aura plus
d'importance que moi dans sa vie. Ne... n'est-ce
pas Abdel ? Hein ? C'est vrai non ?

- Tu es ma mère Yaye, tu es ma vie !

Elle tire la langue à mon grand-père avant de me


prendre dans ses bras.
Je ne suis plus un enfant, mais je pense qu'elle ne
le comprend pas. Ses caprices et sa possessivité
me pèsent énormément.

- Reste dîner avec nous mon bébé.

- D'accord !

Je suis resté toute la journée. Elle m'a parlé des


entreprises, m'a demandé conseil et a même
voulu savoir si je fréquentais une fille, j'ai préféré
me taire. Tel que je la connais, elle est capable de
chercher à raconter celle qui accapare mes
pensées ces derniers jours.

Assis autour de la table, le dîner est succulent


hormis le silence de mort qui fait tache. J'ai une
petite sœur et un petit frère. Ils vivent tous les
deux ici. Il n'y a que moi qui ai mis les voiles.

- Petit papa, on pourrait passer du temps entre


frères et sœurs la semaine prochaine qu'en dis-tu
? Me propose ma sœur.

- Ça ne me dérange pas, ça sera avec plaisir. Ça va


au boulot ? Demandé-je à mon frère.
- Oui, j'aime beaucoup mon métier de sapeurs-
pompiers. Merci pour tes conseils !

- Tu es sapeur pompier ? S'étonne ma mère.

Ce qui jette un froid total sur l'ambiance.


Comment une mère peut-elle ignorer le travail de
son propre enfant ? Je ne sais pas comment
expliquer celà, ma mère comme je le disais tantôt,
ma mère est particulière.

- Oui et si tu t'intéressais à tes autres enfants, tu


l'aurais su. Mais comme toujours il n'y a qu'Abdel
qui compte pour toi, crache ma petite sœur.

- Laisse tomber, lui conseille son frère.

- Non ! J'en ai marre ! Plus que marre ! Pourquoi


elle nous a mis au monde si elle ne s'intéresse
qu'à son aîné ? Avons-nous souhaité venir au
monde ? Elle nous considère comme deux
rejetons, nous n'existons même pas pour elle, la
preuve elle ne sait même pas le travail que son
benjamin fait. Quelle honte ! Et moi ? J'imagine
que tu ne sais même pas comment je m'appelle
rire. Toujours Abdel, toujours, toujours. Quand tu
ne le vois pas, tu trembles alors que nous, on peut
disparaître deux jours sans que tu ne nous
appelles pourtant lui chaque jour, tu l'appelles, tu
demandes à ce qu'il vienne. Tu sais tout de lui. Tu
l'aimes plus que nous et je te haïe pour ça. Sache
que si ce n'était pas Abdel qui aujourd'hui occupe
le rôle de père et de mère dans notre vie, j'aurais
quitté cette maison pour ne plus jamais me
réveiller le matin et subir ton ignorance, je te
déteste aujourd'hui, demain et tous les jours.
Arghrrrr!!!

Elle jette son verre contre le mur et quitte la table


son frère sur ses pas.

Déçu, je ramasse mes affaires et dégage, la


laissant discuter avec sa conscience.

***

Emlyn Sadio Kâ

J'ai traité les dernières informations que j'ai


reçues avec beaucoup de sang-froid. Je n'avais pas
à mettre en doute notre lien de fraternité, c'est
visible comme un nez au milieu de la figure. Je
regrette que nous n'ayons pas grandi ensemble.
C'est bizarrement d'avoir grandi dans l'esprit de
n'avoir qu'une petite sœur et de découvrir 30 ans
plus tard qu'on a un frère et pas des moindres, un
frère jumeau. Je suis quand même heureuse,
Saïda n'est plus là au moins, j'ai une épaule pour
pleurer.

J'enfile un t-shirt et un cycliste et descend me


faire un truc à grignoter. Je dois étudier les
concernant ma nouvelle entreprise. He oui,
l'entreprise a accepté mon offre.

- Tu as faim ? Je viens me préparer un truc vite


fait.

- Ça te dérange si j'invite une amie ? Elle a besoin


de moi.

- Pas de problème, tu es ici chez toi. Mhhh, c'est ta


petite amie ?

Il s'esclaffe avant de remuer la tête.


-Abdel me tuerait ! Rire, c'est juste une amie que
je me suis faite grâce à lui.

- D'accord, je vais donc préparer un copieux repas


pour l'accueillir. Du mafé, ça te va ?

- C'est super !

Je sors tout ce qu'il faut et me met à la tâche.

Quelques heures plus tard, je pars dresser la table


quand je trouve mon frère en train de réconforter
une femme qui pleure. Quand elle me voit elle
essuie ses larmes et me salue, je réponds
aimablement et continue.

Une fois, mon bain pris, on s'installe à table quand


Abdel fait magistralement son entrée.

- J'ai vraiment de bons pieds, je tombe toujours


sur la nourriture...

- Papa ! Crie un enfant qui vient lui sauter dans les


jambes.

Comment ça papa ?
- Désolé, c'est le fils de Nabou, il dormait quand ils
sont arrivés du coup, je l'ai couché dans ma
chambre.

Ah raison pour laquelle je ne l'avais pas vu. Abdel


soulève son fils d'une main avant de tournoyer en
l'air.

- Nabou je ne savais pas que tu étais là ! Dit-il en


s'approchant.

Elle le fixe avec un regard concupiscent et


enamouré avant de se reprendre.

- Je suis venu voir Sadikh. Viens installe toi ! Il y a


du mafé au menu en plus, c'est ton plat préféré.
Elle se lève pour lui prendre la main afin de
l'inviter à s'asseoir à côté d'elle. Sauf qu'il s'installe
à l'autre bout de la table. Nous nous faisons face.
Sans que madame n'en démorde, elle ouvre le
plat que j'ai moi-même préparé pour servir Abdel
et de se servir.

Il y a des personnes drôlement culottées. Tu n'es


pas chez toi, je prépare, c'est toi qui sers la
nourriture. Sans en faire un drame, je me serre
une petite portion de riz.

- Tu ne manges pas beaucoup Sadio !

- Une question d'habitude, avec les régimes que je


faisais à l'époque.

Il se lève, prend l'assiette, y ajoute du riz, de la


viande et le pose devant moi !

- Manges-tu n'es plus mannequin ! M'ordonne-t-il


en allant s'asseoir.

Je le défie du regard chose qu'il me rend.


Seulement que mon esprit tordu vagabonde sur
d'autres choses tel que ses lèvres pleines, ses jolis
doigts. Et cette tête dépourvue de cheveux qui
accentue son charme. Il est vêtu aujourd'hui d'un
col roulé avec une veste au-dessus. Il est tout
simplement un mâle alpha. Nabou a eu raison de
le regarder avec envie quand il est venu. Il
donnerait envie à n'importe qui.
Partage t-il les mêmes pensées ? Pourquoi garde-
t-il ses orbes contre les miennes ? À quoi pense-t-
il en me fixant ainsi ?

Il fait chaud non ?

Un raclement de gorge me sort de ma


contemplation. Sadikh se goinfre alors ce n'est pas
lui mais madame. J'efface ces pensées de mes
esprits. Je n'en ai pas le droit de ce que j'ai
compris, c'est sa femme vu qu'ils ont un enfant
ensemble. C'est donc ça son genre de femme. Là
où je suis fine et élancée, elle a des rondeurs, là
où je suis noire, elle est claire.

Je souhaite un bon appétit à tous et m'efforce de


terminer mon plat.

Mon téléphone sonne, je pars décrocher.

"Oui ?"

"Ils doivent recevoir une importante livraison


d'armes de leurs associés chinois. Mon capitaine
mettra quelques hommes sur le terrain à leurs
profits, moi y compris."
"Où ? Quand et à quelle heure ?"

"À Kidira, en pleine forêt, c'est une opération


nocturne entre jeudi 2 h et 3 heures du matin."

Dans trois jours.

"Kidira, c'est à la frontière Mali Sénégal. C'est


vaste si je dois m'y rendre."

"Je vous enverrai ma position."

"Excellent !"

Je raccroche heureuse de cette nouvelle. Un peu


d'action ne fera pas de mal. J'appelle Ben et lui
demande de passer.

- Abdel, Sadikh, j'ai besoin de vous parler... En


privé.

Ils me suivent dans le bureau.

- Le réseau doit réceptionner une quantité


importante d'armes jeudi à Kidira.
- Comment le sais-tu ? Me demande Abdel.

- Par une source de la police.

- C'est ton droit, mais ta source est-elle fiable ?

- À 100 %.

- C'est quoi le plan ? Que veux-tu faire de cette


information me demande mon frère.

- Je veux réceptionner cette livraison ! J'irai à


Kidira !

- TU ES MALADE !? HORS DE QUESTION !


S'époumone mon frère alors qu'une risette se
dessine sur le visage d'Abdel.

- C'est dangereux, mais c'est génial ! S'exclame-t-il


en tapant des mains.

- Vous êtes malades vous deux ! C'est dangereux


Abdel et tu le sais. Sadio ne sait pas se battre ni
utiliser une arme, c'est se jeter dans la gueule du
loup !
- Qui a dit que je ne sais pas me battre ni utiliser
une arme ? Abdel m'a appris à me servir d'un
pow-pow et je fais de la boxe. Il est hors de
question que je recule. Je vous avais dit que quand
le singe se mélange aux lions, il doit accepter de
manger de la viande. S'ils sont des bandits eh
bien, on ne va pas à l'école pour l'être.

- Mais Sadio, non, tu ne peux pas !

- Stop Sadikh ne joue pas les grands frères


protecteurs avec moi, j'ai horreur de ça ! Je suis
majeure et vaccinée, je suis libre de prendre mes
décisions. Zall comment on s'organise ?

- Abdel raisonne la bon sang, je sais que tu es un


fou qui côtoie le danger, mais pas avec elle. S'il te
plaît !

- Je m'occupe de tout, je te communiquerai le plan


mardi toi, tu n'as qu'à te mettre en bombe !

- Mais vous êtes malade ! S'agace Sadikh.

- Reçu 5/5
Il se lève et s'adresse à mon frère.

- Relax, tu me connais, il ne lui arrivera rien !

Il part confiant.

La fête sera belle !

***

Trois jours plus tard,

Vêtu d'une culotte en cuire noire, d'un t-shirt, des


baskets et un casque de la même couleur. Je
descends et rejoint la fourgonnette boîte aux
vitres teintées d'Abdel.

- Je ne savais pas que tu portais des baskets !


Enfin, je t'ai toujours vu avec des mocassins, dis-je
en m'installant.

- Et moi, je ne savais pas que tu avais de si belles


cuisses à la couleur d'un poulet rôti !
- Un compliment venant d'un pervers oh, j'en suis
honorée. Un conseil: évite de regarder mes
cuisses histoire de nous éviter un accident routier
ou... Dis-je en coulant un regard sur lui.

- Où ?

- Un accident au milieu de la jambe. Ça ne doit pas


être difficile à comprendre pour un pervers !

Il éclate de rire avant de m'offrir un clin d'œil, il se


penche légèrement et murmure :

- C'est fait pour se lever ma lionne, tu veux voir


l'anaconda ? Dit-il.

Je lui tape le bras, choquée alors qu'il éclate de


rire.

- Tu es vraiment un sans-gêne !

Je contacte Ben.

" Nous sommes en route. Ça va de ton côté ?


" Oui, ça a été facile de convaincre les autres, ils
seront tous là !

" Parfait à ce soir !

Sur ce, je raccroche.

- Ouvre ma boîte à gants, je t'ai réservé une arme


spéciale !

Je sors l'arme et l'observe sur toute sa forme.

- Tu y as marqué mes initiales ! J'adore ! MERCI !

- Je préfère un bisou ça m'a coûté une fortune, tu


sais !

- Dans tes rêves !

Il gare sur le côté, je le regarde cherchant une


excuse à son geste.

- Tu gares pourquoi ? On n'a pas le temps, je te


signale, on doit y être avant eux.
- Juste écoute moi. Cette arme, je te l'ai donnée
pour que tu puisses te protéger quand je ne serai
pas en mesure de le faire. Normalement, si tout se
passe bien, tu n'aurais pas à l'utiliser vu que
j'assurerai tes arrières. Ne tire que quand ta vie
sera menacée, je te l'ai dit Sadio, je ne te laisserai
pas te salir les mains, tu ne le supporteras pas
même si tu crois le contraire. On part on en s'en
tient aux plans, tu ne fais rien d'autre à part ce qui
était prévu. Tu restes à mes côtés jusqu'à la fin.
C'est clair ?

- Sinon ? Le defié-je.

- Je t'attacherai sur un lit et tu recevras de belles


fessées. Sérieusement, est-ce clair ?

- Oui papa, c'est bon, j'ai compris, démarre.

Il me regarde une dernière fois pour clore la


conversation et finalement, il reprend sa conduite.

- Tu as mangé ce matin ?

- Non, je n'ai pas eu le temps, mais ça va, je n'ai


pas faim.
Il soupire et continue de conduire. 30 minutes
après, il voit un supermarché, il gare et descend
sans me laisser le temps de parler.

Il revient avec des croissants, des biscuits, du


yaourt, du jus et de l'eau.

- Dieu merci, tu n'es pas mon frère, j'aurais pris 20


kilos avec toi dans les parages.

- Tant mieux je ne veux pas être ton frère. Mange


!

Je prends un paquet de chips et m'en goinfre.

- J'ai faim aussi ! s'exclame-t-il.

- Bah, mange.

- Je conduis, tu sais ce qu'on dit, il faut rester


concentré pour éviter les accidents. Je n'ai quand
même pas 4 mains Sadio.

- Donc ? Je te signale que tu n'as qu'une main sur


le volant.
- Certes, mais l'autre ne reste pas inactive. Donne-
moi à manger !

Je soupire lasse, et lui apporte les chips à la


bouche.

- Comme c'est mignon ! Fit-il.

- Tais-toi ou j'arrête !

Silence !

- Je préfère ça !

Il n'y a que les bruits des craquements de chips qui


meublent la voiture. Nous avons encore quelques
heures de route.

***

3 h 30 nous sommes sur place grâce à la


localisation de l'officier Fall. L'échange aura lieu
dans ce terrain vaste et la nuit favorise notre
cachette la couchée dans les herbes. J'avoue que
ce n'est nullement confortable, mon corps risque
de me démanger, mais bon, je suis deter.

Les policiers que ce corrompu de commandant a


déployé sont postés à l'entrée du vaste terrain. Je
sais qu'il y aura aussi des gardes. Nous devons
être effacés si on veut sortir d'ici en vie.

- C'est quoi la taille de ton bonnet ? Chuchote le


gamin couché aisément sur le ventre qui est en
train de soi-disan tresser des herbes.

- Je ne porte pas de bonnet !

- La coquine ! Tu ne portes pas de soutien-gorge,


sourit-il.

Attends taille de bonnet...

Non mais je rêve !

- Tu es sérieusement en train de parler de soutien-


gorge alors que notre vie est en jeu ? Tu es de
quelle espèce toi ?

- Ils tardent, je m'ennuie !


- Bah, tais-toi là , ne nous fais pas griller tu...

Le bruit d'un camion capte mon attention.

- Je crois que c'est le camion.

Narrateur externe.

Un échange important devait se faire entre un


clan Japonais dits les ōkamis qui signifie loup en
japonais.

Un homme asiatique vêtu d'un jean et d'une


chemise, descend du camion, il se grille une
cigarette et patiente auprès de ses compères. Une
petite poignée de minutes plus tard. Deux 4X4
firent leur entrée sur le vaste terrain entouré par
la broussaille.

- Les envoyés du réseau, chuchota Abdel.

Ils étaient cinq hommes et une fille au crâne rasé.


- Je suis sûr que ce sont leurs hommes de main.
Les membres importants ne se déplaceront jamais
pour ce genre de bêtise.

Les malfrats se rejoignent au centre du terrain et


échangent. Les Asiatiques se tenant à droite plus
proche de nos deux curieux et les hommes du
réseau à gauche.

Sadio prenait un risque, ces hommes étaient


dangereux. Sans être des enfants de chœur, ils
étaient capables de tuer tout ce qui bouge.

- C'est le moment bébé ! La préviens Abdel ou Zall


comme elle était habituée à le nommer.

Zall s'était préparé, il avait tout anticipé avec ses


hommes. Il avait hurlé des ordres, leur avait mis la
pression pour qu'il mène à bien cette mission qui
impliquait leurs vies à tous.

Zall était un fou, il aimait aller chercher le danger


et l'affronter. C'est un homme taquin, jovial, mais
qui éclate lorsqu'il est en colère.
De son téléphone, il lança l'ordre, un sol mot, un
seul top départ :

Tirez !

Et des coups retentissent à la minute. C'était le


plan pour retenir l'attention des malfrats afin que
Sadio puisse rejoindre le camion pendant que Zall
protège ses arrières.

Les Asiatiques et hommes du réseau sortent leurs


armes et se dirigent vers l'origine des coups de
feu. Sadio profita de ce moment pour sortir de sa
cachette et courir le marathon d'une vie aux
trousses d'un camion.

Sauf que la femme qui accompagnait les hommes


du réseau l'aperçu se diriger vers le camion.

- C'EST UN PIÈGE LE CAMION, TIREZ , INTRUSE,


RAPPLIQUEZ !

Et toutes leurs attentions se convergent vers


Sadio.
Prise d'un élan de panique dû aux coups de feu
contre elle, elle ralentissa sa course quand une
voix résonna forte et virile.

- COURS ! NE T'ARRÊTE PAS !

Les hommes d'Abdel et le réseau échangeaient


des tirs plus acharnés que tout. Chacun voulait ce
camion quitte à passer sous une balle.

Peu importe son but, Sadio avait peur pour Zall.


Elle se tourna pour se rassurer de son état.

Il se tenait droit avec une fière allure le corps en


sueur, criant des ordres tout en tirant sur tout ce
qui bouge.

- PUTAIN, MAIS COURS MONTE DANS CE PUTAIN


DE CAMION !

Rassurée, elle sauta sur le gros pneu, ouvrit la


grosse portière. Elle s'installe essoufflée. Sadio
n'avait pas l'habitude avec les gros gabarits
toutefois, un véhicule restait un véhicule et elle
savait parfaitement conduire. Elle actionne le
levier, recule et fonce sur le bitume. Plusieurs
véhicules sortent de leur cachette pour se mettre
à sa suite. Des camions, des Mercedes, des RAV4
tout type de véhicule confondus. Les conducteurs
étaient des amis à Ben. Le but était de permettre
à Sadio de prendre une longueur d'avance que les
hommes du réseau aient du mal à la rattraper dû
aux nombreuses voitures qui encombrent la voie.

Sadio prend une autre voix quittant la principale.

Ce qu'elle n'avait pas calculé, c'est que la fille au


crâne rasé était très maligne. Au beau milieu de la
route, sa voiture quitte la brousse et coupe le
passage à Sadio. Son cœur était en tachycardie,
elle était seule et avec une employée du réseau
elle était foutue jusqu'à la moelle épinière.

Que faire, que faire ? Tel était la question qu'elle


se posait. Si elle fonce, elle risque de tuer la
conductrice. Bien vrai qu'elle voulait la justice,
mais elle n'était pas psychologiquement prête à
ça.

La lune éclairait faiblement la voie. La, rasée en


colère, tire sur la vitre du camion sans calculer la
vie humaine qui était à l'intérieur.
- Elle veut me mettre une balle dans le crâne ou
quoi la chienne.

- Descends !

Sadio comprenait, la rasée tirait pour la forcer à


descendre. Si elle crevait les pneus, ça ne serait
pas à son avantage, car après avoir éliminé Sadio
elle comptait reprendre le camion.

De femme à femme, autant y aller, avait décidé


Sadio.

Elle récupéra l'arme que lui avait offert Zall, la


planque sur mon dos. Et descend.

Les deux filles se faisaient face dans cette rue


déserte. Chacune en colère.

- Qui es-tu ? Comment tu as su pour l'échange ?


Pour qui travailles-tu ? Qui t'a demandé de voler
ce camion ?
Sadio constate avec joie que la rasée ne la
connaissait pas. Elle sortait de quelle taverne pour
ne pas reconnaître l'ex première Dame ?

- Je passe mon tour ! Répondit Sadio.

- Tu veux mourir ? Pour que ta vie aie si peu


d'importance, ils t'ont sûrement payé une sacrée
somme ! Gueule les informations ou je te tue là
sur ce bitume, qui sait ? Peut-être qu'un
automobiliste retrouvera ton corps.

- Rire ! Arrête de faire ton cinéma, je te suis plus


utile vivante que morte. Nous savons toutes les
deux que le réseau entendra parler de cet
incident, ils voudront savoir qui est à l'origine de
ce vol et quand tu vas leurs dire que ma tué sans
avoir pu me faire parler ? Oulah quelle horreur ils
vont te tuer. Hahaha. Tout doux ma belle. Ne joue
pas à la dangereuse, tu ne l'es pas tout comme tu
n'es rien dans ce réseau. Juste une poupée qu'on
envoie pour les sales besognes. Et pour info, je
n'ai pas peur de toi. On commence la bagarre
quand ? C'est quand tu veux, mais décide toi vite,
je dois repartir avec mon désormais camion.
- C'est ce qu'on va voir, je vais te tuer !

Elle se lance sur Sadio et lui donne un coup dans le


ventre.

Elle commence fort la salope ! se disait-elle


intérieurement.

Elle puisa dans sa douleur pour lancer son pied


dans le ventre de son adversaire. La rasée recule,
acculée par la douleur.

Sadio en profite pour reprendre un peu son


souffle, mais l'autre infatigable se remet
rapidement à l'attaque. Elle esquive, elle aurait pu
attraper ses cheveux, mais madame a la boule à
zéro. Elle donne un coup-de-poing, mais c'est
comme si ses doigts avaient plus reçu le coup
tellement le corps de la rasée était dur.

C'est quel genre de femme ça ?

Elle fauche sunshine et son dos rencontre le


bitume.

- Aïe, ça fait mal !


- Ça fait mal ta mère !

- Je te jure que tu goûteras aussi au bitume.

Elle se relève avant que l'autre n'ait eu le temps


de s'installer sur elle. Un coup-de-poing bien en
place sur la mâchoire, la rasée est sonné. Sadio la
récupère par la nuque et lance son genou dans
son ventre. Repliée, Sunshine la fauche à son tour.

- Aïe ! Se lamente la bandite.

- Aïe ta mère et ton père !

Elle tente de prendre son arme. Sadio essaie d'en


donner un sauf que la fille iceberg la bloque avec
sa main avant de lui donner une au visage.

- Putain mon beau visage.

Une douleur intense et inattendue lui tenaillèrent


le bras. C'était indescriptible ça faisait tellement
mal putain que Sadio crie.

La rasée lui avait tiré dans le bras.


Les larmes lui piquaient les yeux alors que le sang
coulait comme une larve. Hargneuse, la douleur
broyant son corps, elle sort son arme, lance son
pied sur son visage faisant taire cette douleur.
Très en colère, elle prend son arme et tape contre
la nuque de son adversaire avec toute sa force
réunit et résultats elle tombe telle une épave.

Sadio respirait fortement, épuisée par toute


l'énergie dépensée et cette douleur n'arrangeait
rien.

Elle déchire son t-shirt et tente de me faire un


garrot.

Aïe aïe !

Elle préférait rester les seins entrevus que de


mourir d'hémorragie.

Emlyn Sadio Kâ

Les larmes aux yeux, j'attache mon bras. Tout d'un


coup, ce que j'ai fait me revient en tête.
Je l'ai tué !

- Je... J'ai tué quelqu'un ! Je ne voulais pas je... Oh.

Une voiture qui file à vive allure vers moi gare et


Abdel sort du côté conducteur accompagné de
mon frère.

- Qu'est-ce qui s'est passé ic...ohh, termine mon


frère en voyant le corps étendu au sol.

- Je...je l'ai tué, je ne voulais pas... J'ai tué, je suis


une meurtrière, je suis désormais comme Badra et
ces gens !

Abdel enlève son t-shirt dévoilant un torse massif.

Il me tend son t-shirt.

- Porte ce n'est pas le moment de m'exciter


Sunshine.

J'ouvre la bouche avant de la refermer. Il


s'approche de la fille, pose deux doigts sur son
cou.
- Elle est juste évanouie. Allons-y, il commence à
faire jour.

- On la laisse sur le bitume ? S'indigne mon frère.

- Jette son corps quelque part là-bas, elle se


réveillera sur un lit d'herbe, rétorque Abdel en me
prenant la main.

- Ça va ? Sa voix n'a plus rien de ferme, ni


d'amusant, elle est pleine de douceur. Ses yeux
m'analysent attendant ma réponse.

- Je pensais l'avoir tué. Je ne pouvais pas


supporter de savoir que j'étais comme eux.

- Sadio, cette fille, est une criminelle, il n'y a pas


de vendeuse de bonbons dans ce réseau, toutes
les personnes qui y sont, se sont déjà sali les
mains. Si tu n'avais rien fait, elle t'aurait tué.
C'était toi ou elle. Il regarde mon bras.

- Bienvenue dans la cour des grands. Tu as goûté à


une balle, ça prouve que les choses commencent.

- Oui, mais en attendant ça fait mal !


- La balle est encore logée à l'intérieur, on doit
l'extraire. Tu as été courageuse, je suis fière de toi.
Il pose un baiser sur mon front.

- Euh Abdel, tu fais quoi là ? C'est ma sœur.

- Ah oui, j'avais oublié ! Désolé de ne pas être


désolé !

- Mais...

- Ramène tes fesses, on a une balle à extraire ! Il


s'avance sauf que je le retiens.

- Vous avez des nouvelles de Ben ?

- C'est qui Ben ?

- Putain Abdel tu saoul , je ronchonne mon


agacement jusqu'au camion, il éclate de rire
derrière.

***
J'ai comaté toute la journée comme si j'avais bu
une importante quantité de somnifère. Mon corps
redemande encore du repos, mais je dois faire le
point avec les garçons.

Il a extrait la balle, cependant la douleur est


toujours présente. Maintenant, je me retrouve
avec un bandage.

Je me fais un café et rejoins le salon.

Cette maison est belle et spacieuse avec la couleur


verte citron des murs la couleur jaune des
fauteuils, les cousins gris. C'est une atmosphère
gaie de quoi annoncer une belle ambiance.

En plus, la mer n'est pas loin d'ici, nous entendons


les vagues qui s'échouent sur les roches. Après
tout, nous sommes à Saly. J'espère que toute
cette histoire finira vite afin que je puisse profiter
de la vie.

- La Belle au bois dormant, nous fait l'honneur de


nous rejoindre.

- Je ne te calcul pas Abdel.


Je prends Ben dans mes bras, je suis rassurée de
savoir qu'il va bien. Il est important pour moi cet
homme.

- Sadikh est jaloux, s'exclame Abdel.

- N'importe quoi ! Arrête de raconter des bêtises,


s'insurge mon frère.

- Il est jaloux, c'est lui ton frère et tu prends


quatre yeux dans tes bras.

- C'est plutôt toi le jaloux, t'aurais dû voir ton


visage, on dirait qu'on l'a plongée dans une larve
volcanique, réplique mon frère.

- Rew nga legui deh boy ( tu es devenu


impoli),répond Abdel.

Je lève les yeux aux ciels et pars embrasser mon


frère sur la joue.

Finalement, tout le monde va bien, mes proches


en tout cas.
- Abdel, tes hommes il n'y a pas eu de perte,
j'espère ?

- 0 morts mais des blessés, ne t'inquiète pas, ils


sont entraînés à toutes situations.

- Alors ? Demandé-je

- 15 tonnes d'armes, variées selon les calibres et


les prototypes, explique Abdel.

- C'est un beau pactole. Le réseau se serait fait des


millions avec la vente, ajoute Ben.

- Seulement, on ne sait pas à quoi, c'était destiné,


à s'alimenter en arme, à tuer ?

- Ils font des trafics d'armes, d'humain, de drogue,


tu as donc ta réponse, c'était à vendre. À cette
heure, s'ils doivent être très en colère. Ils sont
sûrement en train de s'activer pour mettre la main
sur toi.

- C'est tout ce que je voulais, qu'il sache que


quelqu'un dans l'ombre est en train de préparer
leurs chutes. Abdel les armes restent avec toi.
- Maître, nous l'avons retrouvé, annonce un
homme. Notre attention se porte sur lui en
attendant plus.

- Elle est dans Diatar, c'est près de la ville de


Podor. Il lui tend une enveloppe qu'Abdel
s'empresse d'ouvrir, à l'intérieur, des photos d'une
femme en meulfeu.

- Euh de quoi parle le texte ? Demandé-je.

- Des mois que nous tentons de retrouver la mère


de Dieyna. Elle avait subitement disparu de la
circulation, on a enfin réussi.

Dieyna est un mystère. Je veux aussi savoir ce qui


la lie à Badra, sans oublier que c'est de son
meurtre dont mon frère a été accusé.

- On n'y va ! M'excité-je.

- Préparez ma voiture, somme Abdel.

- Tout de suite !
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CHAPITRE 14

Emlyn Sadio Kâ

Nous sommes arrivés tardivement dans la nuit. Ne


pouvant aller chez elle directement, nous avons
pris une nuitée dans un petit hôtel de la place. Ce
matin, c'est sans manger que nous quittons l'hôtel
parce que monsieur Abdel a tenu a que nous
soyons matutinal. Quand j'avais rechigné que
c'était trop tôt il avait répliqué qu'au village, la
population se lève tôt. Que dure après ça si ce
n'est qu'obéir ? Ils marchent à grands pas devant
moi. Il n'est que 7 heures, pourtant, il fait
tellement soleil que j'ai l'impression d'avoir de
l'eau devant moi.

Outre ce fait, c'est un joli coin, pas comme la


grande ville certes, mais ça a son petit charme. Les
environs sont très propres.

- On peut visiter après ? Tenté-je.


- Non ! se précipita Abdel.

- Ça serait du gâchis de venir et repartir sans


même visiter les alentours, répliqué-je dans une
tentative de persuasion.

- Je te ferai visiter, si tu le souhaites tous les


villages du Sénégal après notre lune de miel pour
l'heure c'est non !

Je m'arrête in extremis heurtant le dos de mon


frère qui lui aussi s'est arrêté alors que Abdel
continue sa route comme s'il n'avait rien dit de
déroutant.

- Il raconte quoi lui ? Demandé-je à mon frère.

- Laisse tomber, même moi, je n'arrive pas à le


cerner souvent.

Abdel est un personnage étrange. Il est tout le


temps en train de faire du sarcasme, des
remarques quelques fois perverses et la plupart
du temps, il fait le pitre. Je ne l'ai jamais vu en
colère...bon, si on oublie le jour de ma dispute
avec Badra, ce jour où il m'a répudié. Hormis, il est
toujours posé, taquin, serein comme si rien ne
l'ébranle, comme s'il avait une maîtrise sur tout.
C'est affolant ! Mais entre nous, j'avoue que
j'aime ce petit jeu.

- C'est loin ! Me plaignais-je.

Abdel se retourne pour se mettre à mon niveau.

- Attends je te tiens compagnie.

Nous marchons alors qu'il ne fait que bavarder, je


ne l'écoute d'ailleurs plus.
Un coq passe à côté de nous faisant son chant du
matin. Et Abdel s'y met.

- Cocorico cocorico les coqs chantent c'est le


matin. Mère Naffi allume le feu, elle cuit des œufs
pour tonton Simon et tata rose.
Sidi rama levez vous il est l'heure d'aller à l'école.
Sidi ouvre les yeux puis les referme, il n'a pas
assez dormi.
Sadikh devant nous éclate de rire alors que je me
retiens difficilement. Ce type est un clown j'ai juré.
C'est quoi ces souvenirs du primaire.

- Je suis sage
je suis sage
A ma place
A ma place
Les mains sur la table
Les main sur la table
Je ne bouge plus
Je ne bouge plus !
Hé Sadikh awoul, je reprends!

N'en pouvant plus, Je me tords de rire, cessant


d'avancer. C'est le sérieux qu'il met dans ses
bêtises qui me fait tant marrer. Un clown je vous
le dis.

- Sheut Abdel nguiryallah nopil ma lo ko niane, (


fait le à cause de Dieu, tait toi s'il te plaît, je t'en
prie !) l'implore mon frère.

- Pas de ma faute si tu as fait le cp 1 à crédit,


rétorque Abdel. Il s'arrête subitement. C'est là !
Nous nous arrêtons devant une petite maison. Un
vase en terre cuite est posé à l'entrée. Abdel
toque à la porte sans succès.

J'espère qu'elle ne nous a pas échappées, ça sera


dur de la retrouver. On n'aura donc fait tout ce
chemin pour rien.

Découragée, je chute des petits cailloux jusqu'à ce


qu'une voix me stoppe.

- Qui êtes-vous ?

Une dame assujettie par l'âge, tenant sur la tête


une cuvette d'eau, nous jonche du regard.

- Nous voulons vous parler yaye, dit Abdel.

- Toi ! Fit-elle en pointant du doigt mon frère qui


était à découvert de Zall. Tout de suite, j'eus peur
qu'elle se jette sur lui après tout, c'est le supposé
meurtrier de sa fille.

- Guene nga kasso ? Massa ! Hamna na né dou


iow. Mom momou mo ray sama dome. (Tu es sorti
de prison ? Courage ! Je sais que ce n'est pas toi.
C'est lui-même qui a tué ma fille. )

Le regard perdu dans le vide, elle se replonge dans


sa souffrance comme si elle n'était plus maître
d'elle. Avec regret et compassion, je constate que
Badra a détruit cette femme. Jamais, au grand
jamais elle ne pourra être à nouveau épanouie.
Son deuil la pèse et cela se ressent sur elle.

J'avance pour lui retirer la cuvette d'eau, ça doit


peser. Sauf que comme revenu dans la réalité, elle
me fixe les yeux débridés. Ses mains quittent
machinalement la cuvette. Résultats, nous
finissons toutes les deux mouillées, la cuvette
éclatée au sol et l'eau perdue.

- Iow...iow Diabaram...lo fiy outt? Gueneuna sen


adouna légui loumou beug ti ? En tant que
djiguene no ko meuné bayi mouy ray domou
adouna ? No meuné setane limouy deff ? Khaliss
diarr na tog nopi ? Noy fanané ak raykate ? Ya
bone ya yess. ( Toi...toi sa femme qu'est-ce que tu
es venu chercher ici ? Je suis sortie de votre vie,
qu'est-ce qu'il veut encore ? Étant une femme
comment tu peux le laisser tuer des êtres humains
? Comment tu peux regarder ce qu'il fait ?
L'argent, vaut-il ton silence ? Comment dors-tu
avec un assassin ? Tu es mauvaise et cruelle !) Toi
et ton mari vous me répugnez ! Il t'a envoyé ici
pourquoi ? Pour que tu t'assures que je respecte
les décisions qu'il m'a imposées ? Pour t'assurer
que je ne suis plus une menace ? Ce costaud, c'est
ton homme de main ? Fait-elle allusion à Abdel.
Vous êtes venu me tuer comme il l'a fait avec ma
fille ? Allez-y ! Elle se colle à moi, voracement
m'imposant son poids. Je sais que c'est sa douleur
qui la guide, même si elle m'agresse, je ne
rechigne pas.

- Je n'attends que ça, je l'ai supplié pourtant, je lui


ai dit de me tuer puisqu'il m'avait tout pris. Tout
ce qui me restait. Le père de Dieyna est mort me
laissant, nous laissant seules toutes seules. Elle
était ma bouée, ma fille, l'unique que Dieu m'a
donné, ma fille mon sang, je l'ai porté, ici dans
mon ventre regarde, elle me force à regarder son
ventre, je l'ai tenu bébé, je l'ai vu grandir, devenir
une femme et ton...ton...mari l'a tué. Il m'a détruit
Badra m'a détruite.
Elle me flanque une gifle retentissante, alors que
j'essayais de la calmer, ce n'est que sa peine et sa
colère qui s'expriment, je comprends. Elle me
touche tellement qu'il m'est difficile de ne pas en
couler des larmes. Nous sommes désormais deux
à pleurer. Je la comprends, je la comprends
tellement que je suis en ce moment incapable de
me défendre. Abdel me sort de ces griffes en me
plaçant derrière lui. Je m'accroche à son t-shirt et
noie mes larmes dans son dos.

- La vie, la vie, cette maudite vie a mis ton chien


de mari sur son chemin et il a détruit sa vie.
J'aurais mille fois préféré qu'elle soit morte née
que de l'élever pour que ce monstre me l'enlève. Il
n'avait pas le droit...je jure qu'il n'avait pas le
droit...elle...il n'avait pas le droit...Badra m'a
détruite. Ai-je mal fait d'avoir donné naissance à
Dieyna ?

Chaque mot me percute. Sa voix, écorchée par sa


douleur, fend l'air, se laissant emporter par le vent
sec. Je ne sais pas qui est Dieyna, cependant, je
sais qu'elle n'a pas mérité ce qu'il lui a fait,
personne ne mérite ça d'ailleurs.
- Je l'ai supplié de me tuer, car ma peine est plus
grande que mon envie de vivre, tu sais ce qu'il m'a
dit ? Qu'il ne pouvait pas faire ça a Dieyna, il ose
me dire ça alors qu'il l'a tué. Il me garde en vie
pour elle, mais en quel honneur si Dieyna n'est
plus de ce Monde ? Quel hypocrite ! Vous êtes des
monstres vous les riches ! Nul ne doit vous envier,
vous êtes de la pourriture, des erreurs de la
nature, vous êtes pourris jusque dans l'âme. Mais
ne pensez pas que c'est fini...ne criez pas
victoire...le jugement dernier existe, le karma
existe, vous verrez !

Depuis sa tirade, ses larmes n'ont pas tari, elle me


crache ces mots avec rage et désespoir. Je ressens
ses émotions, je les vis en ce moment, j'ai compris
ce genre de sentiments mélancoliques avec la
mort de ma Saïda. Il y a la mort que Dieu nous
réserve, mais celle causée par une personne qui a
décidé de prendre la vie de ses semblables, cette
mort-là, elle fait mal plus que mal.

Je quitte l'ombre de Zall et je tente de la toucher


pour la réconforter sauf qu'elle me redonne une
gifle phénoménale.
Mon frère et Abdel tentent de s'interposer. Mais
je les en empêche.

- Laissez nous seules ! Assené-je.

- Sadio, ce n'est pas une bonne idée !

- Je sais ce que je veux, restez dans les parages si


vous voulez, toutefois laissez nous seules, je vous
en prie !

Ils abdiquent difficilement, mais finissent par


ployer.

- Je ne sais pas ce que vous croyez, mais vous vous


trompez sur toute la ligne. Meussou ma guiss
Dieyna, meussou mako ham. Diabarou Badra la
wone deugeula wanté dou ma Badra. Djiguene
bou done seuy si faratakh yallah ak mbeuguel rek
la wone. Meussou ma rey nitt. yangui dioy dôme
wanté mane mangui dioy rakk. ki la tekk sa
metitou khôl moma tekk sa ma boss si loumou
ngueneu nakhari ndakh mane sama dieukeur mo
rey sama derett. Dou ma complice victime rek la.
( Je n'ai jamais vu Dieyna, je ne l'ai jamais connu.
J'étais la femme de Badra, oui, c'est vrai, mais je
ne suis pas Badra. J'étais juste une femme qui
était mariée par amour et recommandations de
notre créateur. Je n'ai jamais tué quelqu'un. Tu
pleures ton enfant, mais moi, je pleure ma sœur.
Parce que celui qui t'a causé cette peine au cœur
est responsable de ma peine qui est encore plus
dure à supporter parce que moi, c'est mon mari
qui a tué mon sang. Je ne suis pas complice, juste
une victime.)

Elle écarquille les yeux avant de me sonder. Je


maintiens son regard afin qu'elle puisse lire la
sincérité dans mes yeux.

- Kay eksil ! (viens entre) Elle ouvre la porte et je


lui emboîte le pas.

Je reste dans le petit salon sauf qu'elle me prend


la main pour me conduire dans sa petite chambre
éclairée uniquement par la fenêtre ouverte.

- Togal si bassangue bi (assieds toi sur la natte.)

J'obéis et elle part ouvrir une grosse malle, elle y


sort un coffre roulé dans du percale. Elle s'installe
à mes côtés et déplie le tissu. Elle prend une pile
de photos et me la tend.

Des photos aux couleurs anciennes. Une petite


fille, claire en caleçon. Souvent habillé, souvent en
pleurs, souvent boudeur, tantôt en train de courir,
tantôt en train de manger ou d'étudier.

Des photos d'elle à l'adolescence, dans sa blouse


d'école, habillée joliment les jours de fête,
soufflant un gâteau, riant aux éclats, couchée sur
les cuisses de sa maman, faisant la vaisselle.

- Son père, feu mon mari était un photographe, il


aimait prendre sa fille en photo peu importe les
moments, il les immortalisait, il disait qu'elle était
sa muse.

Je comprends la présence de toutes ces photos.


Dieyna de ce que je vois était une belle jeune
femme qui avait toujours le sourire. Ses mimiques
étaient drôles et j'ai l'impression qu'elle donnait
de l'amour à toutes ses proches. Je ne la connais
pas pourtant, une larme s'échappe de mes yeux.
Cette fille sur cette photo riant aux éclats, pleine
de vie est morte. Dans l'insouciance de son
enfance, elle n'aurait pu jamais croire que sa vie
finirait ainsi. Hélas, nul ne connaît son destin.

- Qu'elle est l'histoire de Dieyna et Badra ?

Elle se frotte lascivement les mains comme pour


se donner du courage, ses prunelles noires fixent
pensivement le mur avant que sa langue ne se
délie.

- Diatar, c'est ici que mon mari est né et a grandi.


Moi, j'habitais avec mes parents dans la localité
voisine, mais quelques fois, je venais ici avec mon
paternel dans sa charrette. C'est ainsi que j'ai
connu mon regretté époux. D'abord, une amitié
est née, puis un amour a grandi au fil des ans.
Notre mariage n'a pas connu une grande
difficulté, nos parents nous ont tout de suite
mariés à l'âge de 18 ans ne voulant pas qu'on
fasse des bêtises.
Son père avait construit cette maison pour son fils
et moi et c'est ici que nous avons engendré
Dieyna, c'est ici que la guérisseuse du village m'a
aidée à accoucher, c'est ici qu'elle a grandi. Elle
était tellement belle, elle avait même gagné le
concours mini miss. C'est ici qu'elle a fait le cursus
élémentaire. Jusqu'à ce que ma belle-sœur
l'envoie à Dakar pour qu'elle continue ses études
là-bas, le cycle secondaire. C'était un soulagement
pour moi, chaque parent de ce village rêvait que
son enfant poursuive ses études dans la grande
ville vu qu'il n'y avait pas de collège ici. Ainsi, elle
est partie, je ne la voyais que pendant les grandes
vacances. Les années passaient et ma fille était
devenue une étudiante. Elle rayonnait, elle brillait
comme les étoiles. J'étais fière d'avoir Dieyna
comme enfant. Nous avons suivi ce rythme, à
chaque vacance, elle faisait la navette Diatar,
Dakar. Pendant l'une de ses vacances, j'avais
constaté qu'elle était tout le temps au téléphone,
la tête dans la lune, les lèvres étirées en un
sourire. J'avais compris que ma fille était
amoureuse. Comme toute mère, je l'avais
approché, je lui avais donné des conseils. Elle
m'avait avoué honteusement qu'elle l'avait
connue en quatrième du collège, de ne pas
m'inquiéter. Si seulement je savais. Humm !
Quelques années plus tard son père est mort, elle
était venu pour les funérailles, on s'était consolé
vu qu'il était parti nous laissant que toutes les
deux. Chacune a pleuré sur l'épaule de l'autre le
temps s'égrenait puis elle est repartie suivre ses
cours.

Elle se tut une bonne poignée de minutes avant de


se replonger dans ses explications.

- Un jour, j'ai appris par sa tante que Dieyna avait


quittée la maison. J'ai appelé ma fille, je lui ai dit
que c'était mal de prendre son indépendance pour
une jeune fille. J'avais tout dis elle m'avait sorti
une excuse comme quoi « elle travaille, la maison
de sa tante est loin de son boulot du coup elle a
voulu prendre une maison à côté de son travail,
car le déplacement la fatiguait. » L'excuse tenait
donc je lui ai fait confiance et j'ai laissé couler. Ma
plus grande erreur d'ailleurs ! Des mois après, elle
a voulu que je vienne dans la grande ville. Je
n'avais plus de mari, autant rester veiller sur ma
fille, la chair de ma chair, ainsi, j'ai accepté. On
vivait ensemble, elle travaillait.
Moi, je m'occupais d'elle et de la maison jusqu'à
ce qu'un soir, j'apprenne par inadvertance que
c'était un homme qui payait la maison, qui plus
est, qui l'entraînait. Ce jour, j'ai péter une durit.
J'avais ramassé nos affaires voulant qu'on parte.
Elle m'avait juré que je me trompais. Elle m'avait
montré son contrat de bail, elle était tellement
convaincante que je l'ai cru, en lui faisant
promettre de me laisser parler au propriétaire et
ça, c'est fait. Je n'avais plus à douter d'elle.

- Je...mhhh...

- Non tais toi ! Le temps passait, ma fille rentrait


quelques fois triste, le visage gonflé par les
larmes. S'en était fini de la Dieyna drôle,
alimentée par la joie de vivre. Elle rentrait triste
de jour en jour, elle perdait du poids. J'ai
demandé, j'ai insisté, elle m'avait seulement dit «
maman pourquoi l'amour fait mal ? Pourquoi je
suis amoureuse de lui ? » J'ai demandé ce qui
n'allait pas. C'est là qu'elle m'avait avoué qu'il ne
voulait pas quitter sa femme. C'est comme ça que
j'ai appris qu'elle était une maîtresse. Choquée, je
l'avais copieusement insulté parce qu'elle ruinait
l'éducation que je lui avais transmise, je lui avais
même flanqué quatre gifles. Je lui avais posé un
ultimatum, elle rompait où je ne lui adressais plus
jamais la parole. Elle m'avait promis et pourtant
un jour son téléphone qui était à côté de moi s'est
allumé, elle avait reçu un message et sur son fond
d'écran, j'ai vu sa photo à lui. Comme si Dieu
voulait me mettre sur la piste, des heures après je
l'ai vu dans le journal télévisé. Avec effroi, j'ai
constaté que ma fille était la maîtresse du
président. Avec tout ce qui se disait sur les
politiciens, j'avais peur, j'ai pleuré, je l'ai supplié
de le quitter, j'ai tout fais, j'ai remué ciel et terre,
j'ai même consulté des marabouts pour les
séparer, je voulais le bien de ma fille. Mais
j'échouais leur amour était fort, chaque fois les
deux se rabibochaient. Elle rentrait souvent oui,
souvent non, souvent même, je restais des mois
sans l'ombre de ma fille, en ce moment, je
regrettais la mort de mon mari, s'il était là, je me
disais qu'il aurait pu jouer de son autorité parce
que moi, elle ne m'écoutait pas. Sa dernière
disparition à duré une année, je n'ose même pas
te parler de mon inquiétude. Quand elle est
rentrée, je lui ai porté une main et je ne lui ai plus
adressé la parole. Jusqu'à ce jour...

Elle prend son foulard pour recueillir ses larmes


dans un murmure étouffée, elle continue :

- Je ne dormais pas, j'attendais qu'elle rentre, je


voulais encore une fois lui crier dessus la disputer,
mais ce jour, c'est un homme qui est venu. Quand
je l'ai vu sans un mot, j'ai compris, j'ai compris
avec toute ma douleur que j'avais tout perdu. J'ai
réalisé avec une peine indescriptible que ma vie
était détruite. Je savais que ça allait finir comme
ça, mon instinct le sentait. J'ai hurlé, mon cœur
voulait lâcher, mais ça m'arrangeait parce que ce
soir-là, je voulais mourir. J'avais échoué, Badra
était plus fort que moi.

Elle éclate en sanglots, je la prends dans mes bras


essayant de la réconforter, elle s'accroche à moi
comme si personne ne l'avait réconforté depuis
son deuil. Comme si elle avait besoin d'une main
tendue qui n'est jamais arrivée. C'est dur,
tellement difficile.

- Massa, Yaye, Massa !


(Mot de consolidation)

Je ne sais quoi dire ni quoi faire de plus.

- 15 ans de relation. Ma fille l'a connu alors qu'elle


n'avait que...q...que 15 ans elle est morte à 30 ans
croyant en l'amour en leur amour. Ils ont accusé
un homme, ce jeune maintenant que j'y pense, il
te ressemble.
- C'est mon frère jumeau, j'ai appris son existence
il y a peu.

- Je sais que ce n'est pas lui. C'est ce monstre qui


l'a tué. Ce jour, je vous ai vu dans votre voiture ma
peine m'a guidé, je me suis approché, j'ai crié ma
douleur, j'étais toujours dans mon deuil. Le
lendemain, il m'a retrouvé, je ne sais comment et
il m'a envoyé de force ici. Cet homme est le diable
en personne. S'il n'est pas pire que le diable. Il
nous a beaucoup pris. Jusqu'à présent, la mort de
ma sœur me percute. Malgré le temps, rien ne
s'efface si ce n'est mon envie de le détruire qui
grandit en moi. C'est tellement cruel. Il prend des
vies sans savoir ce que nous, la famille de ses
victimes ressentons. Je regrette tellement de
l'avoir connu. Le temps guérit, dit-on, cependant,
moi, j'ai l'impression que seule la justice me
guérira et c'est le cas pour cette femme. Savoir
que l'assassin de son enfant se fait le beau en
circulant comme un roi ne doit pas être un plaisir
pour elle. Dieyna a cru en l'amour, Dieyna l'a aimé
pourtant, il l'a tué. Oh quel monstre !
- Il a tué ma sœur. Je ne savais rien...je... Je veux
m'exprimer, mais ma voix est obstruée, aucun mot
ne sort, j'ai la gorge lourde tant, j'ai mal.
Ressentant le besoin naturel d'exprimer ma peine,
mes larmes se pointent et je suis brisée en mille
morceaux.

Tout était faux. S'il la connut au collège alors leur


amour est plus ancienne. Pourquoi il m'a épousé
sachant qu'il était en couple ? Badra m'a menti, il
n'a que fait ça, il ne vivait que pour me mentir, il
s'est moqué de moi, il ne m'a jamais aimé. Notre
mariage, notre amour, notre vie commune, tout
n'était que mascarade. Pourtant, il m'a éloigné de
toutes les personnes que j'aimais, il m'a gardé
pour lui, il m'a fait croire qu'il m'aimait, que j'étais
son monde alors qu'en réalité, une autre l'était.
Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi moi ? Je ne
comprends pas. Je n'ai jamais connu d'hommes à
part lui, c'était mon premier, mon tout. Je ne sais
pas ce qui fait le plus mal. Je ne sais pas ! Je me
demande encore d'où je puisse cette force pour
ne pas m'abandonner au suicide. C'est
monstrueux.

Je m'attrape les cheveux à genou, déboussolée.


Peut-on remonter le temps ? Je veux y retourner.
Je veux effacer ce jour où je l'ai rencontré. Je
maudis notre rencontre. Si je ne l'avais pas
rencontrée, ma vie aurait été autre que cette
misérable vie perchée sur un toit mensonge.

- Massa ! Il est temps pour toi de partir. Prends ce


coffret, je sais que tu te poses plusieurs questions,
mais tu trouveras des réponses dans le cahier de
Dieyna.

Je prends le coffret les doigts tremblants.

- Je te jure que je rendrais justice. Badra paiera


pour toute cette douleur qu'il nous a causée, à
nous et à d'autres personnes. Je reviendrai te voir,
je t'en fais la promesse.

- Tout comme Dieyna tu étais naïve et amoureuse,


toutefois, toi, tu as une chance de sortir de là.
Oublie ta rancœur quitte le pays reconstruis toi.
Tu es encore jeune !

Je ne peux pas, pensé-je sans en dire plus, je lui


tourne le dos scellant ainsi notre au revoir, je
traîne les pieds jusqu'à ce que le vent fouette mon
visage. Mes yeux happent les siens et sans me
contrôler, je cours me jeter dans ses bras.
Pleurant ma vie, mes regrets, ma douleur. J'étais
seulement amoureuse, je ne savais pas où cet
amour empoisonné m'aurait mené. Tout n'est pas
beau à vivre. Je veux juste retourner dans le
passé.

Je ne pouvais pas savoir.

***

Nous sommes rentrés depuis maintenant une


semaine. Je ne fais que fixer ce coffret qui me
nargue. Je n'ai ni le courage ni la force, j'ai peur de
découvrir encore pire que ce que je sais déjà.

Je termine de me préparer et je pars avec mon


jumeau chez notre oncle, celui qui l'a élevé, le
frère de ma mère. Je veux rencontrer ma famille.

Nous arrivons dans une modeste maison à


l'atmosphère familiale. Je fixe mon frère qui me
sourit et main dans la main, nous pénétrons dans
l'antre de son enfance.
Il salue ses cousins qui sont désormais les miens.
Ces petites blagues et taquinerie me plongent
dans une chaleureuse ambiance familiale que je
n'ai pas connue. Chacun vient prendre de mes
nouvelles avec grand sourire, ils me disent tous
que je suis chez moi et que je peux venir quand je
veux.

- Kholal bo amé lou la metti rek nieuweul niou


fadjal la ko. Legui am nga ay domou nidjay. Wa
rafete nga deh. Mach'Allah dieulo nopou golo you
Sadikh yi(regarde, si tu as un problème seulement
viens, on va le régler pour toi. Tu as maintenant
des cousins. Mais tu es jolie deh, tu n'as pas hérité
des oreilles de singes de Sadikh.) Taquine un
cousin.

J'éclate de rire.

- Qu'est-ce que tu peux régler toi ? Même la faim


te fait tomber dans les pommes. Va te muscler un
peu.

- Ah Sadikh boul togne ki mbeur bou sew la, soma


togné ma nieuw bolé la, dalay heutt rek ngua
danou (Sadikh ne le provoque pas, c'est un lutteur
mince, si tu me provoques, je viendrai me plaindre
de toi auprès de lui, un coup seulement, tu
tombes répondis-je.)

- Waw kay ma raw yawou dial !

Nous rions alors qu'il part chercher son matériel


pour faire du thé.

Un monsieur en caftan entre dans la couleur son


chapelet en main. Il se stoppa à notre vue. Même
s'il est un homme, il ressemble tellement à ma
mère, nul doute qu'il vienne du même ventre.
Heureuse d'avoir un oncle et de ne le voir
qu'aujourd'hui. Je me lève et pars le serrer dans
mes bras.

J'ai une famille !

- Tonton ! Gémissé-je dans un étouffement.

Il me console en murmurant des Alhamdoulilah.

On se détache et il nous demande de le suivre à


l'intérieur.
Il prie pour moi, me bénit et je reçois avec un
souffle de soulagement.

Une dame souriante nous rejoint dans le salon,


elle salue mon frère en lui faisant un five comme
deux potes quoi elle s'installe auprès de mon
oncle.

- Ma fille, je te présente ma femme salimata


Coulibaly, la madame Gaye de cette maison et la
reine de mon cœur !

- Shiiii tonton dangua romantique ni ? ( C'est


comme ça que tu es romantique ?) Le chahuté-je.

- Ha vous les jeunes vous croyez que vous êtes les


seuls à maîtriser les codes de l'amour tu crois que
j'ai fais comment pour séduire cette belle femme
? Sa femme lui donne une tape à l'épaule et ils se
mirent à rire.

Au vu de sa manière cool de saluer mon frère, je


compris que ce n'est pas celle qui l'a maltraité
auparavant, sûrement que notre oncle s'est
remarié. Je me lève pour la saluer alors qu'elle
vient me prendre dans ses bras.

- Ndeysane ! Bilay nidjay ki Sadikh bou jiguene leu.


Mba yangui si diam ? Ah fi sa keur la deh boufi
Guedj mouk. Del nieuw yenasay niouy wakhtane
amouma dôme bou jiguene ay mbeur rek la fi yor.
Mach'Allah boula thiatt dougou.
(Chéri, c'est carrément Sadikh au féminin. J'espère
que tu vas bien ? Ici, c'est ta maison ne te fais
jamais rare. Viens me voir souvent pour qu'on
cause, je n'ai pas d'enfant fille, je n'ai que des
lutteurs. Mach'Allah, que le mauvais œil s'éloigne
de toi.)

- Amine, merci tata amoul problème Mane yéne la


am niguim xam na fi legui douma fi manqué. (Pas
de problème, je n'ai plus que vous. Vu que je
connais ici désormais, je ne manquerai pas de
venir.)

La conversation suit son cours, nous parlons


beaucoup. Elle m'a présenté ses deux fils et m'a
aussi montré des photos de son mariage. Elle est
vraiment une gentille femme. Comme on le dit,
quand Dieu te dépossède de quelque chose, il le
remplace par quelque chose d'encore meilleur.
C'est le cas de mon oncle, la sorcière est partie, il a
eu une meilleure femme qui est douce et
rassembleuse.

J'ai mangé un bon soupou kandja et le jus de


baobab n'est pas resté en marge.

Je suis restée avec eux jusqu'à la tombée de la


nuit. Leur promettant de vite revenir, je prends le
numéro de tout le monde et je prends congé avec
Sadikh, elle avait même voulu que je dorme, mais
j'avais pu la convaincre.

Avoir une famille n'est en rien comparable au fait


d'être seule.

J'espère que tout ceci n'est pas un rêve.

***

Je ne suis pas bien émotivement parlant ces jours-


ci. Abdel a décidé de me sortir de chez moi et je
lui en suis reconnaissant. J'ai besoin de quelqu'un,
autre que mon frère à mes côtés pour découvrir le
cahier de Dieyna. Je ne sais pas ce qui est à
l'intérieur et ça serait carrément bizarre de lire les
aventures de mon ex-mari avec mon frère.

Il ouvre la porte de son appartement et me laisse


le loisir de découvrir son antre.

- C'est cosy, dis-je en appréciant la texture de la


moquette tuftée sous mes pieds, elle trône
grandement au centre du salon. Un grand canapé
d'angle gris qui s'allie parfaitement avec la couleur
verte feuillage de ses mûres. Cette maison est
belle et surtout grande. Tout est bien rangé, les
lumières bien choisies ça a une atmosphère
apaisante.

- Tu aimes les couleurs gaies à ce que je vois. La


maison dans laquelle tu m'as logée est tout aussi
gaies, c'est bizarre alors que tu portes beaucoup le
noir.

- Oui je porte beaucoup le noir, c'est un fait, mais


j'ai aussi des vêtements de couleurs seulement
que pour mes opérations, je préfère la couleur
sombre et je ne supporte pas une maison terne.
J'aime rentrer le soir après une journée
harassante et retrouver le charme de ma maison.
Je hoche la tête et m'approche du mur, d'où sont
accrochés des cadres; Abdel, son fils dans ses bras
lui embrassant le front les yeux fermés.

- Ça fait quoi d'être père ? Brisé-je le silence en


caressant la photo.

- Ça fait tout ! Ça rend fière, ça rend heureux, ça


pousse à devenir meilleur, à atteindre le sommet.
Je suis prêt à tout pour mon fils. Pour lui, je me
lève, je me bats. Rien que de savoir que c'est une
partie de moi m'emplit de fierté. C'est mon plus
beau cadeau, c'est pour lui que je ne regrette rien
de mon histoire avec Nabou.

- Mhhh ! J'imagine. À un moment donné de ma


vie, je voulais une famille nombreuse, le contraire
de mon enfance. J'ai toujours aimé la chaleur des
familles nombreuses, cette façon dont ils se
serrent les coudes entre frère et sœur, l'ambiance
qui y règne, les disputes et tout. Mais après mon
opération le médecin m'avait déconseillé de
contracter une grossesse, qu'il valait mieux pour
moi d'attendre un an. Chose faite, toutefois, je
n'ai jamais eu de retard, je n'ai jamais vu l'ombre
d'une grossesse, je n'ai jamais ressenti de
symptômes, ni de signes trompeurs. Pourtant, j'ai
toujours un ce désir enfoui d'avoir un ventre rond,
de vomir, de cracher, d'avoir le nez aussi gros
qu'une pastèque, d'aller à l'hôpital, de voir mon
bébé sur un écran, de sentir ses coups de pieds...
Je suis peut-être stérile. J'ai tellement peur de le
savoir que je n'ose pas faire un test. Je suis dans la
trentaine, Abdel la ménopause rencontrera mon
chemin. Suis-je condamné à rester ainsi ?

Deux puissants bras me ceint la taille me collant


contre un corps massif et chaud.

- Ne pleure pas, ne naufrage pas tes beaux yeux.


Tout vient à point nommé. Je ne suis peut-être pas
un exemple pour parler de religion, mais j'ai foi en
Dieu. Il ne fait rien pour rien et avec lui tout est
possible. Tu as subi une opération ?

- Oui ! D'un œdème pulmonaire.

- La maladie où il y a de l'eau dans les poumons ?


Souffle-t-il contre ma nuque.
- Oui, mais ça va désormais, je continue de
prendre mes cachets.

Il me retourne immédiatement, plissant le regard.

- Des cachets ? Ça fait combien de temps que tu as


été opéré ?

- Mmmh si mes calculs sont bons, il y a trois ans, je


dirais.

- Tu continues de prendre des médicaments après


tout ce temps ? S'étonne-t-il.

- Oui, c'est le médecin qui me les prescrit


apparemment ça permet à mes poumons
d'empêcher le liquide de s'infiltrer jusque dans les
alvéoles...

Il me lâche et se précipite sur mon sac. Je le


regarde faire ne comprenant pas ce qui lui prend.
Il en sort mes cachets qu'il lit la mine grave.

Il le met dans sa poche alors que je m'indigne.


- Je les garde, je te les rendrai ne t'en fais pas.
Installe-toi fais comme chez toi ! Laisse-moi
prendre mon bain et je suis à toi.

Je le regarde disparaître au fond du couloir. Je


soupire et me ratatine sur le canapé.

Quelques minutes plus tard, une musique de


piano réconfortante résonne. Le propriétaire des
lieux arrive portant un t-shirt vert treillis et un bas
de survêtement en coton. Il s'affale à côté de moi.

Je remarque une plaque sur son cou et j'y déporte


mes doigts.

- Je ne l'ai jamais remarqué, avoué-je.

- Je le cache sous mes vêtements. C'est un cadeau


de mon grand-père. C'était sa plaque militaire, il
faisait partie de l'armée américaine. C'est lui qui
m'a transmis cette passion pour l'armée. Jusqu'à
ce que je le quitte quand j'ai constaté que la
justice n'était pas existentielle dans nos pays.

- Les tares de notre continent, soufflé-je. Il hoche


simplement la tête pour accompagner mes mots.
- Tu es sexy avec, laissai-je échapper en me
mordant la lèvre, regrettant un peu d'avoir parlé
sans réfléchir sous son regard intense.

Il m'offre un petit rictus malin avant de rétorquer :

- Je note pour le futur. Il fait tard, je fais


rapidement des pâtes ça te va ?

- Mhhh ! Je n'ai pas envie de faire la diarrhée, le


provoqué-je.

Il ricane.

- Ah Sadio, Sadio, je suis un cordon-bleu. À


l'armée, on survit. On faisait des mois de
formation dans la brousse, chacun se débrouille,
j'ai dû apprendre à me nourrir seul et donc c'est
un homme qui sait préparer qui se tient là devant
toi. Il cite à l'aide de ses doigts avec tout son
sérieux, meune na mbaxal poutch patch, meune
na togue lakhou sankhal, neuteuri, tchep...mhhh
meune na beugedj, meune na domoda, meune
roff té safflé nokoss, je continue où c'est bon ?
Fanfaronne-t-il en se tournant sur lui-même.
- Oh là là ! Cultive la modestie Zall, je ris face à
tout son spectacle, je l'imagine lui avec sa carrure
en train de piler le nokoss et j'éclate de rire
jusqu'à faire résonner ma voix. Rire,
Vas-y, j'attends de voir.

Il se met à la tâche alors que je l'observe se


mouvoir avec aisance dans sa cuisine qui offre une
vue sur le salon. Ça se voit qu'il a l'habitude de
cuisiner. La musique continue me plongeant dans
une ambiance relaxante. Ça fait du bien. J'aime
bien sa maison, c'est un fait.

- Tu as besoin d'aide ? Demandé-je.

- Hors de question, assois toi et observe le chef 7


étoiles.

Je pouffe, et me mets à l'aise.

J'étais légèrement assoupi quand le bruit me


réveilla. Il tire la table basse vers moi, y installe les
plats et tout ce qu'il faut.
- Mhhh ! La décoration a l'air appétissant ! Des
feuilles de persil, de la carotte, et de la viande
hachée, inspecté-je. Je prends une première
bouchée rapidement suivie d'une deuxième.

- Je savais ! Nul ne peut résister à mes talents


culinaires, se vante-t-il.

Je mange sans rétorquer jusqu'à finir ma portion.


Ces derniers jours, j'ai plus grignoté des biscuits
que me nourrir convenablement. Imaginez donc la
façon dont je me suis régalé devant un plat
consistant.

- Ce n'était même pas délicieux ! Assené-je de


mauvaise foi.

- Nekhoul pourtant marr nga Boll bou nekhone


nga santeu Diop deh.
(Ce n'était pas délicieux mais tu as passé tes mains
dans le plat j'imagine si c'était succulent, on
t'aurait appelé Diop.)

Je lui tape l'épaule alors qui rit.


- Bayil togne (cesse la provocation) ! Rié-je. Merci,
c'était bon !

J'ai fait et rangé sa vaisselle pour le remercier.

- Tu es prête ?

- Oui !

Je prends le carnet et l'observe. Je reviens pénard


sur le canapé. J'ai peur et je pense que cela se lit.

- Mets tes pieds sur mes genoux.

Je lui demande pourquoi du regard.

- Je vais te relaxer, vu que la musique ne suffit pas.


J'exécute et il me masse les pieds de quoi me
détendre.

J'ouvre le carnet et lit à haute et douce voix. Je


veux qu'il sache aussi ce qui est écrit.

Première page

Mon journal,
Je t'ai acheté depuis mes 15 ans, tu sais ?

Rire, je me rappelle de ce jour, je faisais le marché


de ma tante quand j'ai vu posé sur une table un
joli carnet violet avec un stylo à plume. C'était
tellement joli que ça m'a attiré. Je me suis
approché le panier en main du vendeur.

"Salam aleikoum, carnet bi ni niatta la ?"


(Combien coûte ce carnet ?)

"Nienti temerr "


(2 000 f)

"Tchieeee cher na deh "


(C'est trop cher)

"Amna bou temerr ak niarr temerre bo beugeu ma


wone la wanté amoul tchabi"
(J'en ai d'autres qui coûtent 500 f et 1 000 f, je te
les montre si tu veux, mais c'est sans clé.)

"Dedeet Mane bi la beugeu"


(Non-moi, je veux celui-ci)
Je m'étais mordu la lèvre, je n'avais pas 2 000 f.
J'avais inconsciemment baissé le regard sur mon
poing fermé. J'avais deux mille, mais ça
appartenait à ma tante qui m'a envoyé faire le
marché. Prenant le risque, je lui avais tendu les
deux mille, il m'a donné le carnet, le bic et la clé.

Ce jour, j'avais menti à ma tante en disant que


l'argent était tombé, j'ai goutté à la chicote,
cependant aucune larme ne pouvait me retirer
mon plaisir d'avoir eu ce carnet.

Je voulais faire comme dans les films avoir un


carnet et y raconter mes journées, c'est ce que j'ai
fait alors chers carnet sache que je t'ai acheté
avec de l'argent volé, rire.

Je t'inaugure aujourd'hui couchant mes écritures


sur tes feuilles pour dire tout simplement que je
suis amoureuse, je suis heureuse, je vis l'amour, je
mange l'amour. Comment décrire ce que je
ressens ? Actuellement où j'écris, j'ai le sourire
jusqu'aux oreilles.

Badra, Badra, il me rend folle. Rien que son nom


me met dans des états électroniques. Depuis que
nos chemins se sont croisés, je vis dans le Monde
des Bisounours. C'est mon futur mari inch'Allah.

C'était le jour de la rentrée en quatrième du lycée


quand je l'ai rencontré. Je connaissais tout le
monde dans la classe sauf lui. C'était le doublant,
m'avait-on dit. Il était vêtu d'une culotte en jean
et d'un pull. Il m'a regardé et j'ai baissé les yeux.
J'avais honte de regarder un garçon comme ça
pourtant, mes yeux ne pouvaient s'empêcher de
revenir sur lui. Je m'étais assise à la place devant
lui, c'était cette place que m'avait gardée mon
amie.

Un mois qu'on s'observait mes copines me


charriaient comme quoi j'étais amoureuse et
c'était la vérité. Je l'observais toujours quand il
parlait ou lorsqu'il marchait. À cause de lui, je
commençais à me maquiller à faire attention à
mes vêtements, j'avais pour but d'attirer son
regard sur moi. J'aimais son style mauvais garçon
et plein de confiance en lui, il avait. Jusqu'à ce
qu'un jour, il me propose de m'acheter du pain.
Alors que dans ma tête, c'était la fête, ma langue
elle, avait refusé en balbutiant honteusement
toutefois sans m'écouter, il m'avait simplement
pris la main pour me guider chez la vendeuse.
Ce simple geste a été le début de notre romance
et depuis deux ans nous nageons constamment
dans le bonheur. Badra est doux, gentil, taquin. Il
me fait toujours rire en plus il est romantique. Il
me cueille des fleurs chaque matin que je passe
derrière les oreilles pour embellir mes cheveux.

J'espère que notre relation perdurera, comme


celle de mes parents. Les professeurs savent pour
nous a causé des autres élèves qui en faisaient des
sujets de commérages, ils ont convoqué ma tante
et lui ses parents en disant qu'on n'étudiait pas,
on venait à l'école pour des amourettes bla bla
bla... Et ce professeur, un grand postillonneur a
osé dire je cite que notre relation était une crise
d'adolescence que ça prendra fin dès l'obtention
du bfem. Il est vaincu professeur de malheur moi
et Badra, on va mourir ensemble, on sera enterrée
côte à côte. Qu'il reste tranquille, il sera invité à
notre mariage. Depuis ce jour, moi et Badra, nous
le détestons.

Bref, c'est un peu ça.


'''''''''''''''

- C'est un peu bizarre pour moi de lire ça. Ça fait


quand même mal de savoir que c'était son grand
amour, me confessé-je.

- J'imagine !

Je tourne la page et tombe sur une autre journée.

les hommes me fuient. Pourtant, j'aime bien


avoir des potes, je ne suis pas adepte de l'amitié
des filles, trop d'hypocrisie.

On me dit que je suis belle, que ce Vaurien de


Badra ne me mérite pas, qu'il est un inconscient.
Mais ils ne le connaissent pas, s'il y a quelque
chose qui me pousse à croire qu'il deviendra
quelqu'un dans ce monde, c'est son ambition
démesurée. Il est très ambitieux et courageux des
fois, ça m'effraie, car je ne veux pas qu'il
emprunte le mauvais chemin, je lui en parle à
chaque fois et il me rassure toujours.

La semaine passée, ils ont manifesté avec violence


contre les bourses. La police l'avait foutu en
cellule lui et quelques amis du syndicat. Il fallait
100 000 F pour le faire sortir. J'avais dû mentir à
ma tante qui ne me refusait rien pour avoir 50 000
f, le reste, je l'ai emprunté à des connaissances
ainsi, j'avais pu le libérer de cette foutue prison.
J'ai peur pour lui, ce n'est pas la première fois qu'il
rencontre des problèmes avec la police, ce
syndicat lui créera des problèmes, j'en suis
persuadée. Cependant, il ne m'écoute pas, il ne
veut pas le quitter, il me répète que tout bon
politiciens passe par un syndicat.
Un point qui me dérange, sa passion pour la
politique. S'il y a une chose que j'apprécie encore
plus chez lui, c'est qu'il ne me cache rien, il se
confie beaucoup à moi, je sais ce qu'il pense et
comment il voit ce monde sauf que moi, je n'aime
pas ce monde. Les politiciens sont des menteurs
et d'autres choses que je ne veux pas citer, je ne
veux pas qu'il soit comme eux, malheureusement,
il sait me blaguer en utilisant des mots d'amour
qui vaporise mes craintes.
Nous avons quand même fait du chemin
ensemble, on s'aime et je crois en notre amour.

Je continue avec d'autres pages découvrant de


plus en plus la vraie personnalité de Badra, il
économisait pour lui offrir des cadeaux, il l'invitait
au restaurant. Il était romantique. Tout ce qu'il n'a
jamais été avec moi.

- Tu vois quand on dit que les actes d'un homme


ne trompent pas ? Quand un homme ne t'aime
pas, tu le sais, en voici la preuve. Badra ne sait
jamais confié à moi, au contraire, il était plus
occupé à me mentir pour m'endormir. Ben m'a
une fois dit qu'un homme qui ne te montre pas
ses défauts est un hypocrite qui ne t'aime pas, car
quand on aime, on se présente avec ses qualités
et défauts. Badra était trop parfait, j'aurais dû
savoir que c'était un personnage fabriqué de toute
pièce dans son école de théâtre.

Les massages prodigués à mes pieds me


maintiennent dans la réalité et me prouvent que
je ne suis pas seule. J'apprécie beaucoup, il se fait
discret, ne me brusque pas et me laisse aller à
mon rythme, il ne m'interrompt pas.

- Tu es un ange, tu sais, dis-je.

- Je ne le suis pas, peut-être que je suis


uniquement ton ange. Ses mots me percutent de
plein fouet me procurant des sensations
incomprises. Une marée violente de
fourmillements parcourt mon échine. Un instant,
je m'imagine si c'était lui, mon homme serais-je
heureuse ? Comment m'aurais-t-il aimé ? Est-il du
genre à mentir pour séduire ou sincère à rendre
heureuse même avec ses défauts ?
Malheureusement, je ne peux pas le savoir une
seule a cette chance et c'est Nabou.

- Tu es capable de continuer ? On peut s'arrêter ici


pour aujourd'hui. Me ménage-t-il.

- Ça va ! Je...je vais continuer.

Je tourne la page pour une autre.

Je ne comprends pas, j'ai dû sauter un épisode ou


le film au complet. Tout m'échappe, je veux bien
qu'il devienne quelqu'un, mais pas comme ça. Je
ne suis pas d'accord.

Badra a commencé à devenir une autre personne,


ça commence par son style vestimentaire loin du
vagabond, il s'habille en plus classe. Sa manière de
parler, ce sont peut-être des petites choses, mais
de petites choses annonciatrices.
Il rate des cours, même ses amis ne le voient plus.
Je pense souvent qu'il a peut-être rencontré une
fille plus cultivée que moi ce qui explique ses
changements vestimentaires, toutefois, je ne crois
pas, Badra m'aime trop pour ça. Malgré toute sa
violence de rebelle, il a toujours été doux avec
moi. Je me rappelle ou je l'ai menacé de le quitter
parce qu'il avait une fois dormi en prison, il s'était
jeté à mes pieds pleurant comme un enfant me
suppliant de ne pas le quitter. Il m'avait fait de la
peine, je n'avais pas pu rester en colère.

À force de penser à tout ça, mes études en


prennent un coup, je n'ai pas validé dans deux
matières. Ce n'est pas tant que ça un problème, je
sais que Badra peut gérer avec un professeur.

Je ne peux pas rester ainsi à attendre, il faut que


je le confronte.

- Ce type pleurer pour une femme, ? Je suis


choqué, s'exclame Abdel outré.
- Je le suis encore plus, il l'aimait, c'était une
réalité bien plus qu'il ne m'a aimé.

- Il ne t'a jamais aimé !

- Je... Je sais, dis-je la voix étranglée. Ce constat


fait mal, j'ai vécu toutes ses années avec un
homme qui en aimait une autre.

Quand j'y pense, tous les signes étaient là. Je


n'arrive pas à comprendre comment j'ai pu ne pas
voir comment j'ai pu ignorer tous les signes.
Comment j'ai pu croire qu'il m'aimait. Je regrette
tellement. J'ai tellement de regrets que mon cœur
en pâtit, lourd de chagrin. Ça fait mal de savoir
qu'on a échoué sa vie à croire qu'on est accomplie
alors que de n'est qu'une façade. Pour moi, j'étais
une femme mariée, une femme comblée alors que
mon mari avait une passion avec une autre. Ça
aurait pu être une simple infidélité, mais non là,
on parle de son grand amour.

- Sadio ! Je quitte mes pensées tristes pour me


concentrer sur lui et sa tête lisse que je rêve de
caresser, lui et ses lèvres pleines, son nez
retroussé. Mon esprit le compare à Badra alors
qu'ils n'ont rien à avoir. Badra est clair là où Abdel
est noir badra n'est pas musclé, il ne se rase pas la
tête complètement, il est imberbe.

- À quoi penses-tu ?

- Rien, souffla-je.

''''''''''

J'ai vécu la passion, la tendresse et les


fourmillements qu'on explique dans les livres. J'ai
connu ce terme " faire l'amour"

J'ai couché avec Badra, ce n'était pas vraiment


prévu, c'est venu comme ça alors qu'on
s'embrassait comme d'habitude. Il m'a cajolé, m'a
donné un orgasme. J'ai tellement aimé que je
fusse dans les nuages. Même si on s'est disputé,
car je n'ai pas saigné, il a cru que je m'étais donné
à un autre alors que jamais je n'avais embrassé un
homme ou touché un homme autre que lui. Je ne
sais pas vraiment pourquoi je n'ai pas saigné, je ne
trouvais pas les mots pour expliquer mon manque
de sang j'étais tout simplement déboussolé, j'ai
commencé à pleurer mon impuissance à me
défendre, c'est là qu'il m'a pris dans ses bras me
disant qu'il me croyait, Badra ne supporte pas de
me voir pleurer.

Mais tout à virer au drame quand j'ai vu ce


message. Ce message d'une autre femme qui lui
disait qu'elle était déçue qu'il annule leurs rendez-
vous qu'il lui manquait et sans oublier le, je t'aime
en grand caractère. J'ai pété les plombs, malgré la
douleur entre mes jambes, je l'ai giflée, je l'ai
tapée sans qu'il ne se défende. J'étais brisé sur le
moment, il ne pouvait pas me faire ça, j'ai mis tous
mes espoirs sur lui, ce soir-là, je m'étais donné à
lui, il n'avait pas le droit de me tromper, je ne
pouvais pas le supporter. Je suis passé par toutes
sortes d'émotions hier, je l'ai tellement tapé hors
de moi que je l'ai blessé au sourcil malgré tout, il
n'a pas levé le moindre doigt sur moi. Il m'a laissé
me défouler en le traitant de tous les noms
d'oiseaux, le maudissant, et même le menaçant
jusqu'à ce qu'il me sorte un prénom.

« c'est emlyn »

__ De foutre quoi avec le nom de ta pétasse ?


Avais-je hurlé.
« C'est une longue histoire mon amour, calme toi
je vais tout t'expliquer, je te jure, mais tout ce que
tu dois comprendre, c'est qu'elle est insignifiante
pour moi, elle ne représente pas le tiers, 0
pourcent de ce que tu es pour moi. »

__ Imbécile, infidèle, tous des menteurs taillés


dans la même pierre ! Elle ne représente rien, oh
tu m'aimes, oh c'est une longue histoire et puis
quoi Badra ? Depuis quand tu me caches des
choses, tu m'as toujours tout dit si aujourd'hui, tu
as décidé d'attendre que le torchon brûle avant
d'y mettre de l'eau, c'est que ça ne doit pas sentir
bon. Je te le jure que tu vas me le payer, ce soir, tu
m'as pris ma virginité, je vais te maudire sale
clébard !

« Une organisation m'a contactée. »

Cette simple phrase avait suffi à me faire quitter


ma crise. J'avais l'impression que toutes mes
craintes se concrétisaient. Le corps tremblant, je
m'étais laissé choir au sol alors qu'il continuait :
« On avait une marche pour la cause des étudiants
exclus, encore une fois, la police m'avait récupéré.
Ce jour, je n'osais pas t'appeler, parce que j'avais
honte de moi. Je suis restée en cellule pendant
deux jours jusqu'à ce qu'on me libère. C'était
bizarre quand sans argent ce commissaire de
malheur ne m'aurait jamais laissé sortir, je croyais
que c'était toi jusqu'à ce que je sorte du
commissariat et qu'un homme m'attendait devant
sa voiture.
Il m'avait fait signe d'approcher avec ses doigts. Tu
me connais, je suis curieux et entrepreneur, je suis
allé vers lui, il m'a avoué m'avoir fait sortir que
mon nom faisait bruit et que sa patronne
souhaitait s'entretenir avec moi. N'ayant peur de
rien comme d'habitude, j'ai pris rendez-vous avec
sa patronne. Elle m'a reçu dans une maison
bizarre avec plein de gardes et de fétiches
bizarres. Une femme portant un masque
m'attendais assise au bout de la table. Des photos
étaient éparpillées sur la table, plein d'hommes
derrière elle. L'homme m'a poussé, m'obligeant à
faire une révérence à leurs reines, m'avait-il dit.
Après elle m'a lu un document où mon nom, mon
âge, celui de mes parents, les parents de mes
parents, mes aïeux, toutes mes informations et
mon passé figuraient sur ce papier. Je lui ai
demandé ce qu'elle voulait. Elle m'a montré une
photo, celle d'une adolescente qui marchait dans
la rue, s'en est suivi une autre sur laquelle
l'adolescente riait aux éclats avec une petite. Elle
m'avait sorti un nom: Emlyn Sadio Kâ. Je ne
comprenais pas. Alors elle m'a avoué qu'Emlyn
Sadio Kâ était la fille du feu regretté Premier
ministre Souleymane Kâ qui faisait partie de leurs
réseaux. Souleymane les avait trahis qu'en réalité,
il avait infiltré son réseau pour les trahir après. Elle
m'avait avoué avoir tué ce traître, mais qu'elle
n'avait pas retrouvé les preuves qu'il avait contre
elle et son organisation. Elle était persuadée qu'ils
les avaient remis à sa fille. J'avais demandé avec
insolence ou étais mon problème là-dedans que je
ne suis visiblement pas la fille de Souleymane vu
que j'avais une bite et que mon père était un
ferrailleur et non ministre. Elle avait simplement
dit, tu rêves de devenir président non ? J'ai hoché
la tête, elle m'a dit séduis Emlyn, épouse la
contrôle la qu'elle soit à jamais une tombe et tu
deviendras le président de cette république sans
pression. J'ai vite fait un choix et voilà. »
__ Badra tu n'oseras pas n'est-ce pas ? Attends
non reprenons, tu blagues n'est-ce pas ? Regarde-
moi putain dis moi que tu blagues, tu te paies ma
tête ? Non, ce n'est pas possible, tu ne peux pas
nous faire ça, tu ne peux pas détruire la vie de
cette fille qui n'a rien avoir avec les histoires de
son père juste pour ton ambition. C'est INHUMAIN
!

Je criais, je pleurais, j'étais affolé, j'étais dégoûté.


Je savais qu'il avait des ambitions, mais pas à ce
point pas au point de détruire la vie d'une
personne. Je suis une femme, je peux comprendre
ce qu'elle ressentira quand elle saura tout. Sauf
que c'est trop tard, elle est déjà tombée dans son
piège.

Je l'avais fixé, ne reconnaissant plus l'homme que


j'aime éperdument plus que ma propre vie, c'était
difficile de croire que l'homme que j'idéalise était
capable d'une telle chose pour ses désirs
personnels.

__ je t'ai perdu, je ne te reconnais pas. Badra en


ayant fait ce choix, tu jettes notre histoire à la
poubelle. Tu m'avais promis que je serai la seule.
« Mais tu es toujours la seule, je te jure, que je ne
ressens rien pour elle, c'est juste un sacrifice pour
notre futur. »

__ Mais ferme ta gueule charognards ! Tu crois


être le seul à avoir des ambitions ? Moi aussi, j'en
ai, mais je n'irai jamais jusqu'à piétiner la vie de
quelqu'un. Elle ne compte pas, tu dis ? Jure-moi
que tu ne l'embrasses pas ? Jure-moi que tu ne lui
dis pas je t'aime que tu n'es pas mielleux avec elle
? Peut-être même que tu couches avec elle.
C'était donc ça la cause de ton changement de
style vestimentaire, et même ta façon de parler ?
Monsieur s'acoquine avec une bourgeoise et bien
sûr Dieyna la pauvresse ne savait rien. Depuis
combien de temps ça dure ? Hein ?

« 2 ans écoute moi bébé s'il te plaît oui, je


l'embrasse, mais c'est juste pour le jeu et je ne
couche pas avec elle, Emlyn est de la vieille école,
elle veut conserver sa virginité et je m'en fous de
ça, il n'y a que toi que je désire je m'en fou d'elle.
Je te le jure quand je suis avec elle, je pense à tout
même quand je l'embrasse, c'est toi que je vois,
son importance dans ma vie est multipliée par
zéro. »

_ Cesse tes bobards, domaram tu crois que c'est


facile ? Même si tu ne l'aimes pas comme tu le dis,
on ne contrôle pas un cœur, tu peux tomber dans
ton propre piège. Et ça, je ne peux pas le
supporter. Tu es égoïste, mets toi à ma place ? Si
c'était moi qui devait séduire un homme pour de
l'argent, m'aurais-tu laissé le bénéfice du doute ?

« Ne raconte pas des bêtises voyons ! »

__ Ah tu vois même cette simple idée, tu ne la


conçois pas, tu ne le supportes pas, alors pourquoi
? Bordel pourquoi ? Je ne compte pas ? Tu
préfères tes ambitions à moi Badra et n'oses pas
le nier sinon jamais tu n'allais accepter cette idée
machiavélique sachant les répercussions que ça
aurait sur nous. Et notre mariage ? J'ai donc passé
toutes ces années avec toi pour te regarder
épouser une autre ?
Je refuse de te partager, je refuse, tu m'attends ?
Cesse ce stupide plan je m'en fou que tu sois
président, gardien d'immeuble je m'en fiche, c'est
toi que j'aime, le futur couché sur un nid d'argent,
je m'en contrebalance. Stop ce jeux ou c'est fini à
jamais entre nous et Badra Faye, je te jure que si
tu choisis ton ambition moi Dieyna Sow, je te
supprimerais de ma vie.

Il pleurait, s'attrapant la tête, il était pris entre


l'enclume et le marteau. Je ne voulais pas défaillir,
il fallait qu'il fasse ce choix. Je sais qu'il m'aime, ce
chantage allait le faire revenir à la réalité s'il
mesurait l'idée de me perdre. Sauf qu'il a suffi
d'un aveu, d'une phrase pour que tout vire au
cauchemar.

« Je ne peux pas, j'ai signé un pacte avec mon


sang, en cas de rétraction, ils me tueront. »

J'avais ricané d'un rire sombre et noire, c'était


irréel, j'étais dans un cauchemar. Ma tête
bourdonnait, j'avais du mal à respirer, je me
noyais dans mes propres larmes, je ne sentais plus
mes membres, je voyais flou. Badra nous avait
sacrifié, par ambitions Badra avait fait un choix qui
causera notre perte et qui m'enchaîne à vie, car
une chose était sûre, je préfère qu'il soit en vie
exécutant ce plan malheureux que de le voir
enterré six pieds sous terre. L'amour que je
ressens pour lui est en train de causer ma perte.
Une personne sensée aurait pris la fuite loin de ce
monstre, mais moi, je ne pouvais pas, j'étais
enchaîné à lui, je l'aimais en à mourir que l'idée de
vivre loin de lui me revulsait.

Badra avait fait un choix, qui en disait long sur


notre avenir et sur mon bonheur, parce qu'une
chose était de le voir auprès d'une autre me
rendrait malheureuse à vie.

Que pouvais-je faire ou dire ? Quand je ne respire


que lui, quand je ne vois que lui. Quand je
l'accepte lui le monstre et lui l'homme doux qu'il
est avec moi. Il s'était excusé, il s'était jeté à mes
pieds me suppliant de ne pas l'abandonner pour
ses mauvais choix. Il était dans un état pitoyable, il
me tenait ne voulant point me lâcher, il pleurait, il
m'embrassait le visage tenu en coupe dans ses
mains, il sentait le désespoir, ses mains
tremblaient. Et quand j'ai commis l'erreur de le
regarder dans les yeux. Et j'ai défailli.

Ensemble nous avons plongé, nous avons pris la


mauvaise décision. Quelle sera l'issue de ma vie ?
L'avenir me le dira.
Badra est mon seytané, notre enfer sera notre
cocon, car oui, nous sommes en enfer.

Abdel Oumar Dioum

Elle était détruite, mais là, elle n'est plus que


catacombe.

J'ai tenté de lui arracher le carnet depuis que les


larmes sortaient de ses yeux. Malgré tout, elle
avait continué à lire à voix haute la respiration
saccadée. Elle n'avait plus rien de la Sadio jolie,
sûre d'elle. La, elle ressemblait à un enfant le nez
coulant les yeux bouffis. Ne supportant plus je lui
arrache de force ce stupide journal et le jette a
l'autre but du salon. Je la récupère dans mes bras.
La consolant avec tous les mots réconfortants que
je trouve.

Je me sens impuissant, face à sa détresse. Aucune


femme ne mérite ça ni même un homme. C'est
cruel de jouer avec la vie, les espoirs et les
sentiments de quelqu'un. Tout ce qu'elle croyait
était une utopie. Et ça lui fait encore plus mal, car
je sais qu'elle aime encore ce connard.
Le tout de suite, j'ai envie d'aller le frapper jusqu'à
ce que ma colère s'évapore, cependant je ne peux
pas, je dois me maîtriser. Si je déteste le meurtrier
de mon père, je dois dire que Badra lui, je le
déteste au même titre que cet homme. Tous deux
des crapules qui ne voient que l'argent. Tous deux
des êtres ignobles qui écrasent les gens sans une
once de regrets.

Mon t-shirt se retrouve mouillé, mais pour rien au


monde ça ne pourrait me gêner.

Plus encore, je veux en finir avec ces tarés. Et


cette fille, c'est quoi ce genre d'amour ? C'était
tout simplement toxique si une fille m'aimait de la
sorte, j'aurais pris mes jambes à mon cou, ça fout
les chocottes. J'imagine que ça l'arrangeait bien lui
Badra Drôle de destin !

Je lui embrasse le front de multiples fois tentant


de lui montrer qu'elle n'a plus rien à craindre. Tant
que je vivrais je ne laisserai plus personne la
détruire qu'elle ne l'est plus. Je ne sais pas où je
vais avec elle, ni ce que je ressens pour elle, je sais
juste que ça n'a rien de fraternel, je ne veux pas y
mettre un nom pour l'instant, parce qu'elle n'a pas
encore oublié cette racaille, je suis prêt à attendre
qu'elle fasse son deuil avant de lui offrir la vie
qu'elle mérite.

- Je veux mourir, je ne veux plus rien... Je...n'en


peux plus. Je...je n'ai plus la force, je veux mourir
comme mes parents. Si la mort ne vient pas me
chercher, je me suiciderai, peut-être que...que
morte, je n'aurai plus mal, je n'aurai plus la
poitrine comprimée. Je veux mourir...

Ces mots coïncident avec cette chanson qui sort


des enceintes de mon Bluetooth pitche mi de
Youssou Ndour. Emlyn est un oiseau à qui on a
empêché de voler.

- Ne dis pas ça, je t'en supplie. Peu importe


combien de fois, tu es détruite, je te jure que ça
ne sera pas éternel. Il faut juste que tu sois forte.
Je ne te laisserais pas sombrer Sadio. Tu mérites
de vivre, de rayonner, tu mérites le bonheur.
Cette vie, c'était ton destin, mais Badra n'était pas
ta destinée, tu comprends ? Dis-je en relevant son
visage pour qu'elle me regarde droit dans les yeux.
Badra n'est pas ton destin, il n'est pas le détenteur
de ton bonheur. Ne lui laisse pas le loisir de te
mettre encore plus bas que terre. Je t'interdis de
te laisser aller sans t'être battu. Ne sois pas lâche
Sadio. Suicide, ce mot, je ne veux plus l'entendre
de ta bouche, bannie le de ton vocabulaire, je ne
veux plus que tu repenses à ce genre de bêtise. Tu
es forte, tu as appris la mort de tes parents, tu t'es
relevée, celle de ta grande mère, tu es resté
debout alors que tu n'étais qu'une adolescente. Tu
es restée debout pour ta sœur, tu la Materne, tu
as travaillé pour elle, pour vous. Tu n'as pas eu
une vie comme celle de tous ces ados normaux.
Tu as fréquenté une crapule malgré tout, tu es
resté debout malgré la douleur psychologique
qu'il t'infligeait. Tu as appris la mort de ta sœur, tu
es resté encore Debout alors je t'interdis de
penser au suicide pour Badra, si tu ne t'ai pas
suicidé pour tous ces événements passés, ça serai
lâche de ta part d'y penser maintenant à cause de
ce croquignole. Tout prendra fin mougne day
diekh, nakhar day diekh, niguime adouna moy
diekh dou nakharou khôl moy dess.

- Tout ça, je ne le vois pas, je suis épuisée...Je suis


fatiguée, je veux me sui...
Voulant l'empêcher de prononcer ce mot sans
réfléchir, je pose mes lèvres sur les siennes.

La sensation est indescriptible. Malgré ses larmes


qui s'en mêlent, ses lèvres se mouvent avec les
miennes avec dextérité comme si elles
n'attendaient que ça.

Il y a une chose sur laquelle je ne peux me leurrer,


je suis en train de tomber amoureux d'elle sans
même l'avoir calculé. Je ne contrôle pas mon
destin, je ne contrôle pas mon cœur.
Actuellement, je veux juste continuer à sentir ses
lèvres contre les miennes. Je quémande sa langue
qu'elle m'offre avec un petit gémissement.

Elle se cramponne à moi avide de nos langues


chaudes qui se caressent. Je l'embrasse comme je
ne l'ai jamais fait. Je tente dans ce baiser de lui
transmettre ma présence et mon amour. Ma
paume se pose sur sa joue, je sépare nos lèvres et
viens lui embrasser le visage, son nez, ses, yeux,
son cou, ses joues, je les bizoute avec douceur je
veux lui dire qu'elle est importante pour moi,
qu'elle a plus d'une raison de se battre et que moi,
je serai son compagnon de tous les jours. Je ne
sais pas où je vais, mais je n'irai nulle part
désormais sans Sadio. Le soleil qui illumine ma vie
en ce moment.

Je reprends des lèvres douces et délicieuses. Elle


me mord la lèvre inférieure ce qui me vaut un
gémissement guttural, le baisser est tellement
enflammé que je cherche à puiser dans tout mon
self contrôle pour l'arrêter.

- Je t'aime Badra !

Et tout de suite, j'arrête. Je quitte


douloureusement ses lèvres avec la désagréable
sensation d'avoir reçu mille poignard dans le
cœur. J'aurais dû garder mes envies pour moi
sachant qu'elle était toujours amoureuse de lui.
Bordel ça fait mal d'embrasser une femme avec
toutes ses tripes et qu'elle te gémit le prénom de
quelqu'un d'autre. Mon ego ne le supporte pas.
Oh que non !

Ma colère se lit peut-être sur mon visage vu


qu'elle a désormais les yeux ronds.

- Je...je...non...je suis dé...


- Oui, tu es désolée, je sais, dis-je avec un faux
sourire en coin. Je pense que tu dois te reposer.
Tu pourras lire le journal une autre fois. Je t'ai
préparé la deuxième chambre, il y a une douche
dedans au cas où tu désires prendre un bain, dis-je
en me levant.

- Je suis désolée Abdel s'il te plaît !

- Je ne t'en veux pas, tu es toujours amoureuse de


ton mari, je comprends. Bonne nuit !

Je la laisse en plan au milieu du salon. Mes mots


contrastent peut-être avec mon attitude, mais
c'est plus fort que moi. Je déteste cette sensation.
Je ne suis pas Badra non mais je ressemble à ce
connard ? D'où même, on s'embrasse et elle
murmure son prénom ? On se ressemble ? Je ne
comprends rien moi ! Sadio verra le revers de la
médaille je me donnerai à cœur joie et d'une
autre manière la prochaine fois, plus
officiellement que je ne suis pas Badra quand je lui
ferai gémir mon prénom inlassablement à un
moment proche de notre vie. S'il y a une chose
dont je suis sûr, c'est que je ne laisserai pas filer
Sadio même si je dois lutter contre son amour.

Je prends une douche froide histoire de faire


passer ma frustration. Je m'essuie et
m'emmitoufle dans mes draps tel un nem.

C'est la sonnerie de mon téléphone qui me


réveille. Je regarde mon horloge, il est 3 heures du
matin, c'est Nabou. Je décroche rapidement.

" Il y a-t-il un problème avec Tidjane ?

" Je non, je suis devant ta porte "

" C'est une blague ?"

J'éloigne le téléphone de mon oreille pour mieux


regarder l'heure.

" Attends Nabou on est dans le même pays pas


d'histoire de décalage horaire, tu sais qu'il est 3
heures du matin ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Où est
Tidjane ? "
Je me lève et cache ma nudité avec un short. Je
descends torse-nu pour lui ouvrir.

Elle se tient là, le visage baissé. Je raccroche et


l'observe.

- Pour une urgence, tu pouvais simplement


m'appeler au lieu de te mettre en danger et si on
t'avait agressé ?

- Non, c'est Sadikh qui m'a déposé, je voulais te


voir, je...tu me manques.

À quoi joue Sadikh ? Il sait très bien que sa sœur


est ici, il sait que Nabou va en faire tout un plat. Il
l'a fait exprès pourquoi je ne sais pas, mais j'aurais
une discussion avec lui. Ce qui me fait chier, c'est
qu'il se fait tard, je ne peux pas lui claquer la porte
au nez, c'est être responsable de ce qui pourrait
lui arriver. Je suis épuisée pour pouvoir la
ramener, je risque un accident. Ça fait deux jours
que je ne dors pas quand je réussis quelques
heures, on me fait chier.

- Entre, dis-je de mauvaises grâces, elle le fait et


monte à l'étage. Cette maison n'a plus de secret
pour elle, c'est pour qu'on y vive après notre
mariage que je l'ai acheté hélas.

Je la rejoins alors qu'elle reste dans le salon


observant le sac à main de Sadio.

- Tu es avec une femme ? Abdel Oumar, tu es en


train de me tromper ?

- Pardon ne m'appelle pas comme ça on dirait ma


mère. Nous n'avons peut-être pas la même
définition du mot trompé toutefois, la répétition
est pédagogique, nous ne sommes plus ensemble
Nabou.

- Ce sont des mensonges, tu sais bien que c'est toi


qui veut tout simplement rompre, c'est toi qui
veux tout gâcher. Elle s'approche et je reste de
marbre. Tu me manques. Je ne peux plus sans toi,
hoquette-t-elle. Je n'en peux plus, Abdel. S'il te
plaît, continuons à nous battre. Je...je t'aime, je ne
peux plus supporter d'être loin de toi. Je n'en peux
plus s'il te plaît, je t'aime. J'ai tout donné dans
cette relation, j'ai tout offert, ne les laissons pas
nous diviser. Tu sais que moi, je suis prête à
quitter la maison, même si on doit se marier sans
leurs accords. Elle me caresse la poitrine avant de
venir embrasser mes tétons. Sauf que je l'arrête
avec toute la maîtrise dont je suis capable.

- Seynabou arrête s'il te plaît ! Retiens-toi il y a


une autre personne ici. Et arrête de vouloir
m'offrir du secr à chaque fois, ça ne règle pas le
problème. Arrête de chercher à m'exciter ça te
dévalorise Nabou parce qu'au final je coucherai
avec toi et demain je te traiterai toujours comme
mon ex. S'il te plaît je te sais digne. Arrête ça !

- Je...je veux juste que tu m'embrasses Abdel. J'ai


essayé, je te le jure que j'ai essayé de t'oublier,
mais je ne peux pas, je n'y arrive pas, je t'aime
plus que tout.

- Tu crois que c'était facile pour moi ? Nabou nous


sommes tous deux victimes de cette situation.
Nous sommes tous deux victimes du refus de tes
parents. Nabou, je suis un laobé, un casté d'après
eux et je ne peux pas changer le sang qui coule
dans mes veines pour eux. Nabou, je suis un laobé
worworbe, mes ancêtres le sont, mon père l'était
et j'en reste fière. Si tes parents pensent qu'ils
sont mieux que moi, je n'y peux rien. Nabou, je ne
peux pas t'épouser, car le faire te fera perdre ta
famille, ils te l'ont dit si tu t'entêtes, tu peux les
considérer comme mort. Tu peux te considérer
orpheline. Même si je t'épouse contre leurs gré le
vide que consistera le Manque de tes parents, je
ne pourrai pas le combler. Même si je te rends
heureuse, tes parents te manqueront toujours, je
ne peux pas prendre le risque de te faire souffrir.
Tu es magnifique Nabou, tu es une guerrière, rien
qu'au métier que tu exerces prouve déjà ta force
de caractère ne laisse pas cet amour t'abattre. Je
te respecte en tant que femme et mère de mon
fils. Nabou peu importe ce que je ferai ou ce que
je serai, je ne pourrai jamais avoir un enfant plus
âgé que celui que tu m'as donné. Tu m'as rendu
père et je t'en suis éternellement reconnaissant.
Nabou tu sais que je t'ai aimé plus que tout, tu le
sais. Des années que je me suis battu pour que tes
parents m'acceptent malgré toutes les
humiliations que j'ai essuyé chez toi. La dernière,
ils m'ont traité de fils de chien avant de me mettre
à la porte avec un balai. Je n'ai pas tué, je n'ai pas
volé, j'ai juste aimé leurs filles que tu es, j'ai voulu
l'épouser, j'ai voulu qu'on vive notre amour rien
d'autre. Ta mère m'a dit un jour que me voir égale
à voir ses intestins. Ce jour, j'ai compris que jamais
ils ne voudront de moi comme gendre. J'ai juste
accepté la réalité Nabou et je te demande d'en
faire autant ce n'est pas de notre faute, mais la
leurs. Je sais que tu m'oublieras un jour, que tu
trouveras un homme qui te conviendra d'abord toi
ensuite tes parents. J'ai la foi que sans moi, tu
seras heureuse. Je ne t'aime plus c'est la réalité je
n'y peut rien. J'ai de l'affection pour toi, ça
personne ne pourra y changer quelque chose,
cependant, on ne peut pas !

- De l'affection ? Tu...tu ne m'aimes plus ? Fit-elle


scandalisée.

Elle et moi ça a été l'histoire d'un coup de foudre.


Tout s'est rapidement passé, on n'a jamais eu de
rendez-vous qu'on s'est mis ensemble parce que
c'était l'évidence. Je suis une personne qui a
toujours su ce qu'elle voulait et quand je l'ai vu, je
me suis dit voici ma future femme. Je n'ai
d'ailleurs pas tardé à aller demander sa main.
Fulgurant échec ça a été, un Violent refus a été ma
réponse juste quand j'ai donné mon nom de
famille, j'ai été rejeté. J'ai mal pour elle, pour
nous. C'est dommage, c'est ainsi.
Elle pleure toutes les larmes de son corps alors
que je la console du mieux que je peux. Chaque
fois que je me remémore leurs rejets sous
prétexte que je suis casté, j'ai envie de hurler.

- Je les déteste ! Je...je les haies...il...il.m-me font


du mal !

- Chut dit pas ça, ce sont tes parents !

J'ai tout fait, j'ai sué sang et eau pour qu'ils


m'acceptent qu'ils nous laissent vivre l'amour qui
nous a réuni, mais rien. J'ai été tellement
désespérée que j'ai accepté la proposition de
Nabou.

FLASHBACK

J'enlève le grand boubou que j'avais porté avec


rage et déception. Torse-nu, je tourne en rond
dans ma chambre, je suis tellement en rage que
j'ai les veines qui bougent. Ses mots passent en
boucle dans mon esprit.

« Guiss le la yemalé ak guiss samay boutite. Mane


sama deretou goorr dou ma KO takhalé ak
worworbe. Demal outi sa morom, sama doom mo
le guene. Guenal demal si hatch boufi nieuweuti
nguir yallah boul gneuweuti fi tilimeul sama keur.
»
(Te voir équivaut à voir mes intestins. Mon sang
est digne et je ne le salis pas avec un casté.
Cherche une autre qui t'égale, ma fille est mieux
que toi. Dégage d'ici, ne reviens plus jamais pour
l'amour de Dieu, ne viens plus salir ma maison.)

Je suis peiné d'être traité comme un chien juste


parce que je suis un laobé. Ne sommes-nous pas
tous des humains ? Ne sommes-nous pas tous
égaux devant Allah notre créateur ? Je fais un
travail noble, je ne vole pas, je ne tue pas.
Pourquoi ce rejet ?

Je souffle de rage me jurant que plus jamais je


n'irai là-bas. J'aime Nabou comme jamais, mais je
ne supporte plus toutes ces humiliations. Si nous
ne sommes pas destinés alors je laisse ma
destinée se tracer.

Ma porte s'ouvre sur elle qui est pied nu en


larmes. Vu sa mine, je sais qu'elle est sortie à la
suite pied nue. Elle a compris que cette
humiliation sera la dernière que je baisse les bras.

- Je suis désolé !

- Non non ! Bébé, je ne veux pas ! NON JE REFUSE


! Pas ça ...s..s'il ...te plaît bébé pas ça !
Continuons...Battons-nous.

J'aurais aimé continuer si ceux que j'avais en face


n'étaient pas si bornés, j'aurais pu continuer si
j'avais une once de chance de leur faire changer
d'avis sauf que rien, ils ne voudront jamais de moi.
Pourquoi lutter alors que ça fait 2 ans que je fais
tout pour pouvoir l'épouser ?

- Nabou, je carbure, je suis épuisé ! Nous n'avons


plus de solutions, laissons tomber !

- Non ! Il nous reste une dernière solution bébé. Il


faut que tu acceptes ainsi nous pourrions vivre
heureux. Ce qui importe, c'est qu'on finisse
ensemble peu importe par quoi nous sommes
passés. Dieu nous pardonnera cet acte. Je t'en
prie, c'est la seule solution accepte !
- De quoi tu parles ? Si tu as une solution efficace
avance la vite, tu sais que je suis prêt à tout.

- Met moi enceinte ! Fit-elle décidée.

- Hein ? Non mais tu es folle ? Je ne peux pas faire


ça Nabou, tu n'es pas mienne, nous ne pouvons
pas commettre ce péché. Je ne te prendrai pas ta
virginité sans t'avoir épousé. Laisse tomber cette
idée.

Elle est tombée sur la tête ou quoi. Je sais que


notre situation est difficile même si nous sommes
désespérés, ce n'est pas pour autant qu'on doit
faire ça.

- Abdel, c'est la seule situation. Si je tombe


enceinte, mes parents seront acculés, ils n'auront
plus le choix que de t'accepter. Je les connais, ils
préféreront que tu m'épouses à ce qu'ils soient
pointés du doigt d'avoir une fille enceinte sans
être marié. Je sais que forniquer est mal. Tu sais
que je tiens à être vierge jusqu'au mariage
d'ailleurs depuis le début de notre histoire, je te
l'ai dit. Abdel si je te propose cette bêtise, c'est
parce qu'on a plus le choix. C'est une bêtise, mais
ça nous permettra de vivre notre amour. Bébé s'il
te plaît ! Me supplie-t-elle en me caressant le
torse. Je sursaute et quitte mes pensées quand sa
main s'est insinuée dans mon pantalon.

- Nabou... Shit ! Qu'est-ce que... Ah...non mais


arrête !

Et nous l'avons fait.

Fin du flashback.

Faible que je suis, je me suis laissée entraîner. Je


lui ai pris sa virginité ce jour. Je me rappelle de
quand on achetait toujours des tests de grossesse
espérant qu'elle soit enceinte. Chaque jour, on
faisait des projets de vie, parce qu'on se disait
qu'enceinte notre problème sera résolu.
Quatrième fornication Nabou est tombée
enceinte. Nous étions tellement contents ce jour.
Elle avait tenu à ne pas l'annoncer à ses parents,
elle voulait qu'eux même le remarque et c'est ce
qui est arrivé au troisième mois. Seulement, nous
n'avions pas calculé que ses parents étaient
capables de tout. Ils l'ont envoyé en Guinée chez
l'une de ses tantes pour qu'elle accouche loin de
moi.

Je n'ai plus revu Nabou, je n'ai rien su de ses


besoins, je n'ai pas été là durant toute sa
grossesse. Ils m'ont tout refusé. Au boulot, le
capitaine avait reçu un certificat médical qui
attestait d'une opération. Ainsi, ils ont pu avoir le
beurre et l'argent du beurre.

Je n'ai connu mon fils qu'à l'âge d'un an. Nabou


avait pris sa vie en main, elle a fugué et est
revenue au Sénégal. La première chose qu'elle ait
faite, c'est de venir me présenter mon fils. J'aurais
pu tout regretter, tout envoyer balader, mais
quand ce petit être ma souris, j'étais fière,
heureux et comblé.

Nabou avait dû prouver au capitaine de l'époque


qu'elle allait bien par plusieurs examens avant
qu'ils n'acceptent de la reprendre dans notre
unité. Et là encore, j'avais essayé d'aller voir sa
famille. Ils ont vidé le seau de poubelle sur moi.
J'ai abandonné, j'ai mis un terme à notre relation.
Jusqu'à aujourd'hui, seulement qu'elle ne
l'accepte pas.
- Je suis fatigué, va te coucher dans la chambre, je
dormirai ici. Je te déposerai chez toi après.

Je pars dans la chambre récupérer des draps. Elle


est toujours au salon, regardant du mauvais œil le
sac à main. Je me couche.

Je sens une main qui me caresse la barbe, une


autre qui s'insinue dans mon short. Je n'ai pas de
boxer alors rapidement mon sexe se retrouve
dans la bouche de Nabou.

Incrédule, je tente de me défaire de son emprise


en essayant de faire fi du plaisir quand la lumière
s'allume.

Mon regard paniqué croise celui outré de Sadio


qui nous regarde la bouche grandement ouverte.

Putain, putain, quelle histoire de me le faire une


pipe forcée. Je me dégage en replaçant mon short.

- Je rêve !
- Non non, Sadio, je peux tout expliquer ce n'est
pas ce que tu crois !

Je suis pathétique, je sais, cette phrase clichée


m'enfonce.

- C'est parce que j'ai murmuré le nom de Badra


que tu te venges ainsi ? C'est ta maison, je sais,
mais par respect, tu aurais pu attendre que je
parte avant de te faire sucer en plein salon alors
que je suis à quelques mètres.

- Mouyene ! Loutakh nga Koy mayy ay justification


? Si t'es pas contente tu n'as qu'à rentrer chez toi,
on est chez nous, on fait ce qu'on veut tant pis
pour tes yeux. Ça t'apprendra à dormir chez un
homme qui ne t'a pas épousé, gronde Nabou.

Sadio ricane pour seule réponse.

- Chez nous diam ? Abdel, tu es marié avec elle ?

- Je...non, répondis-je en me grattant la joue.

- Ok. C'est ta copine ?


- Mon ex depuis trois ans.

- Alors madame la donneuse de morale. Tu l'as


entendu ? Tu n'es ni sa femme ni sa copine alors
nous sommes pareilles à presqu'une différence.
Tu n'es ni sa femme ni sa copine alors nous
sommes pareilles à presqu'une différence. Je ne
pose pas les genoux au sol pour lui donner du
plaisir alors qu'il n'a pas fait ce qu'il faut. Tu parles
d'un homme qui ne m'a pas épousé ? Et toi qui le
suce ? Il est où ton mariage ? Balaye devant ta
porte avant de dépoussiérer la mienne. Je te
respecte beaucoup parce que tu es là mère de son
fils, mais ne me prends pas en ennemis.

Nabou en rage s'approche d'elle, je tente de


calmer les choses quand Sadio me l'interdit par le
regard de m'en mêler. Bon, j'avoue que le
spectacle gonfle mon ego. Sauf que Nabou se
méprend, Sadio ne s'intéresse pas à moi. Elle
s'approche front contre front de Sadio et grogne.

- Je vais être cache avec toi. Ne


t'approches...pas...de... Abdel
- Et pourquoi ? Tu es sa mère ? Son père ? Son
épouse ?

- Je suis la mère de son fils !

- Ce n'est pas un statut matrimonial ça, rire ! Bien


que tu devras attendre que je sois d'abord
intéressé par lui pour l'heure, tu n'as rien à
craindre sa bite t'appartient, tu es la seule à sucer.

- Je...les filles, j'apprécie, mais ne vous chamaillez


pas pour moi.

- Ta gueule, reçois-je de concert.

Li comme guerre j'ai juré. Bon ok ne pas


provoquer deux lionnes dans un combat de
territoire, c'est à noter. Autant aller me coucher
quand elles seront fatiguées, elles se calmeront, je
suis épuisé, j'ai sommeil ! Je prends mon drap
tranquillement et part dans ma chambre, les
laissant seules.

À croire que je suis dans un mariage polygamiste


et que mes femmes se battent en pleine nuit.
- JE TE DÉTESTE, entendis-je hurlé Nabou.

- JE NE SUIS PAS NÉE POUR ME FAIRE AIMER PAR


TOI ! BONNE NUIT !

Une porte claque, puis une deuxième. Le calme


est revenu.

- Seigneur fait que Nabou soit parti, touffe touffe


Amine !

Je marche piteusement jusqu'au salon et constate


que le sac à main a disparu, Sadio est parti me
laissant seul avec Nabou.

Sur le moment, j'ai envie de la balancer par-dessus


la fenêtre.

- Fais chier ! Je te préviens si tu me rejoins dans la


chambre, je te fous en prison demain. Dors
et...non je te ramène et tout de suite ! Vous me
faites chier tous !

Sadikh va me le payer ce petit con.

***
J'ai monté une unité policière, comme la FBI aux
USA. À la mort de mon père, j'avais une haine qui
m'empêchait de dormir. J'ai dû voyager exposants
mes preuves contre le réseau et l'insécurité
flamboyante dans mon pays pour que quelques
États me soutiennent dans mon désir de rendre
justice.

Je suis en réalité le capitaine et de la police


d'investigation secrète sénégalaise (P.I.S
S). De façon légale, je suis capitaine de police et de
façon hors-la-loi, je suis le faucon.

J'ai rejoint l'armée nationale à mes 18 ans. Je


n'aimais pas l'école , je voulais être comme mon
grand-père. Un homme de justice, de loi.
Seulement quelques années plus tard, j'ai
découvert que la justice n'était pas ce que je
croyais, que c'était juste un leurre, la justice était
pour une partie de la population. La loi existe pour
les riches et non pour les pauvres. Je prends un
exemple banal, on t'agresse, tu portes plainte, on
te dira pourquoi tu as emprunté cette voie
sachant que c'est leur nid, pourquoi tu marches
seul la nuit alors que chaque personne est libre de
circuler où et quand elle veut. Si c'est un riche, son
agresseur se retrouvera bien vite derrière les
barreaux. L'Africain ne connaît pas ce qu'on
appelle porter plainte, car il se dit que c'est inutile,
qu'il n'aura pas gain de cause et avec raison. On te
cambriole, nul ne vient faire un constat au pire, on
te dira de payer le carburant. Rire ! On assassine
et sans autopsie qu'est-ce qu'on dit ? c'est la
volonté de Dieu. Cette phrase, on me l'a sorti à la
mort de mon père. Mais c'était mal me connaître
plus rancunier que moi n'existe pas. J'ai bataillé
pour découvrir la vie cachée de son assassin. J'en
avais parlé à mon capitaine de l'époque de la
gendarmerie, il m'avait ri au nez me disant « laisse
tomber petit, c'est pour les grands.» J'ai saisi
d'autres autorités zéro résultat. J'ai fait ce que je
détestais le plus utilisé le nom de ma mère, son
influence, je l'ai utilisé pour qu'une union
importante africaine me reçoive, j'ai exposé la vue
du réseau, leurs crimes, leurs impacts négatifs
pour mon pays avec des preuves. Ils m'ont dit ça
ne suffisait pas pour les arrêter, ils m'ont
reconduit devant la cour européenne, j'ai
redoublé d'ardeur, j'ai multiplié ma thèse, mes
preuves, l'assemblée me regardait comme pas
convaincu, j'avais cru à un échec sauf cette phrase
qui m'a redonné espoir. Tu as besoin de combien
d'hommes ? Juste cette phrase et j'ai retrouvé
l'espoir. Ils m'avaient imposé un capitaine dans les
débuts pour me guider et ensemble on avait fait
bon chemin, c'était mon mentor, jusqu'à ce qu'il
meurt lors d'une opération qui avait mal tourné et
je fus nommé capitaine. Depuis des années, nous
traquons, des cartels, nous enquêtons sur les
crimes que la police locale ne peut pas gérer et
bien d'autres choses avec pour seul but, assurer la
sécurité nationale de façon effacée.

L'hôtel est une image de façade, les gens ne


verront qu'une entreprise alors qu'un QG de
police y est planté de façon souterraine. C'est avec
mon influence de capitaine que j'ai pu libérer
Sadikh. À côté, je fais mes petites affaires hors-la-
loi, j'ai des hommes qui ne sont pas policiers, mais
que je gère. Parce qu'avec le réseau, il faut
souvent se mêler à leurs grimaces.

Je ne travaille plus pour la loi commune, je


travaille pour la justice sociétaire.
J'arrive à l'hôtel ou je dois dire au QG dans la
partie souterraine mes officiers me saluent d'un
salut militaire.

- Officier Ndoye, l'agent Gaye est là ? Demandé-je


à l'un de mes officiers.

- Oui mon capitaine !

- Qu'il vienne dans mon bureau. Organisez une


réunion de stratégie dans 30 minutes. Merci !

Je prends un rapport légiste d'un corps que j'avais


envoyé au laboratoire depuis un moment et
l'analyse. Et comme je l'avais soupçonné, la
victime a été droguée avant d'être tuée, des
traces de drogue on étés observés dans son sang
par le médecin légiste.

La porte de mon bureau s'ouvre sur Sadikh Gaye.


Je me lève hargneux et lui empoigne le col avant
de le retourner contre la porte.

- C'était quoi ce petit jeu hier ? Sifflé-je.


J'ai beau l'apprécier, il a beau être mon protégé, il
m'a joué un sale coup hier. Je sais qu'il l'a fait
exprès et j'attends la raison.

- Lâche-moi Abdel, c'était juste Nabou qui voulait


te voir.

- Nien nien te voir. Tu te fou de moi ? Tu sais tout


de mon histoire avec elle, tu sais que je tente de
prendre mes distances, tu sais qu'elle est jalouse
pourquoi tu l'envoies sachant que ta sœur n'était
pas bien et qu'elle était chez moi.

- C'est justement ça que je ne comprends pas. Je


suis là pourquoi elle cherche du réconfort auprès
de toi quand moi, je suis là ? Je vais être honnête
avec toi, Abdel, je ne veux pas que tu fasses du
gringue à ma sœur. Je ne suis pas con, je vois
comment tu la regardes et ces petits gestes que tu
lui offres.

Je n'en crois pas mes oreilles.

- Et pourquoi Monsieur le Papa de Sadio ?


- Bon sang Abdel ma sœur n'a pas besoin de ça
actuellement ! Ton histoire avec Nabou est loin
d'être terminée, vous jouez au chat et à la souris.
Tu soutiens que c'est fini, mais tu couches avec
elle, il suffit qu'elle aille chez toi user de je ne sais
quelle stratégie pour que tu couches avec elle. À
chaque fois, votre supposée rupture finit au lit. Je
ne veux pas que tu mêles ma sœur à tes histoires
d'amour inachevé qu'on peut reconstruire à tour
moment.

- Tu parles comme si je couchais avec tout ce qui


bouge. Je ne suis pas un chasseur, j'étais avec
nabou je ne l'ai jamais trompé, quand je suis dans
une relation je le suis à cent pour-cent. Et tu dois
savoir quelque chose vu que Nabou te parle de
quand nous sommes nues, sache que c'est elle qui
vient chez moi et se retrouve nue subitement,
quand elle n'est pas nu elle me fait des trucs pas
possible je suis faible je le reconnais mais... Bon
bref écoute, je ne cherche pas à faire souffrir ta
sœur, c'est juste que...

- C'est juste que tu es un homme à femme.


- Dans ce contexte, un homme à Nabou serait plus
juste !

- Tu trouves l'occasion de faire le clown alors que


je suis sérieux ? Je ne veux pas que tu séduises ma
sœur, je ne veux pas vous voir en couple Abdel, je
te préviens sinon...

Je l'attrape par la nuque et pose son front contre


le mien.

- Si...non quoi ? Écoute-moi bien Sadikh, je t'aime


bien, tu le sais. Nous n'avons pas le même âge,
mais je ne calcule pas ce fait non-négligeable au
contraire, je te considère comme un ami plus
qu'un petit frère alors ouvre tes oreilles d'elfe
pour m'écouter. Ta sœur et majeure et révolu, je
suis majeure, ce qui se passe ou se passera entre
moi et elle ne te regarde pas sauf le jour où je
voudrais l'épouser hormis cela il n'y a qu'elle qui
peut me donner l'injonction de m'éloigner, il n'y a
qu'elle qui peut me rabrouer.

- Non et non !
- Autant que je te confesse ceci : je suis plus séduit
par ta sœur et tu ne pourras rien y faire.
Strictement et absolument rien ! Ne me provoque
pas Sadikh, tu me connais, j'irai sur tous les fronts
jusqu'à ce que tu comprennes que si je veux ta
sœur, je me battrais pour elle range le bien dans
tes oreilles et plus jamais tu ne viens saloper ma
soirée avec ton amie !

Nous nous dédions du regard droit dans les yeux


et ce n'est certainement pas moi qui les baiserai
en premier.

- C'est ce qu'on va voir ! Siffle-t-il et je souris


comme un psychopathe parce qu'il verra.

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CHAPITRE 15

Dans la vie, il y a les nantis, les pauvres et ceux qui


disent alhamdoulilah. Le riche s'est battu pour
devenir ce qu'il est, le pauvre se bat pour devenir
riche.
Que signifie l’argent de nos jours? Étrange
question, peut-être. Mais Pertinente elle
demeure. Il serait quand même difficile d'y
répondre, car chacun servira une réponse sur la
table en fonction de son état social actuel ou
espéré, de ses expériences positives ou négatives,
bref de sa situation personnelle relative à l’argent.

C’est à Alexandre Dumas fils (en préface de La


Dame aux camélias, 1848) que nous devons la
citation « N’estime l’argent ni plus ni moins qu’il
ne vaut : c’est un bon serviteur et un mauvais
maître.»

Pour dire que l'homme doit se servir de l'argent et


non laisser l'argent devenir maître de lui jusqu'à le
posséder et le pousser à des vices. On en veut
toujours plus, toujours et toujours oubliant nos
valeurs, nos éducations et nous foulons même
notre dignité parce qu'on est attiré par l’argent,
peu importe d’où il vient. On a peur d’en perdre la
valeur ou, autre excès, on le dépense sans
compter et on le cherche sans compter.

C'est quoi la pauvreté ? Plusieurs diront que c'est


le fait de ne pas avoir d'argent, mais en réalité
sans en détenir le monopole, la pauvreté, c'est
peut-être avoir faim, c'est peut-être ne pas avoir
droit à la santé parce que la poche est percé, la
pauvreté, c'est peut-être dormir dans la rue alors
que la pluie s'abat sur nous et que nous sommes
livrés au bitume, la pauvreté, c'est peut-être
dormir en se demandant seigneur est-ce que je
survivrai demain ? Pas vivre notez le, mais survivre
car le vrai pauvre survit.

Nous qui vivons dans une maison, qui portons des


habits, qui arrivons à payer nos soins, qui arrivons
à acheter du paracétamol, qui arrivons à manger...
Ne devrions-nous pas dire Alhamdoulilah ?

On se lamente en disant qu'on est pauvre, mais


sauf les cas cités, nous ne sommes pas pauvres,
nous voulons simplement le plus, le luxe.

Le réseau des trois P comptait plusieurs membres.


D'autres avaient intégré par envie, d'autres par
pseudo-pauvreté, d'autres par ambition.

La fille au crâne rasé appelé Délia de naissance


était la huitième enfant d'une famille nombreuse
modeste, elle partageait sa chambre avec quatre
de ses sœurs. Toutefois, Délia mangeait à sa faim,
allait à l'école et avait droit aux soins. Son père
était un comptable débrouillard, et aussi pêcheur
les week-ends, il se tuait dans un bureau et dans
la mer, luttant avec les vagues pour nourrir sa
famille. Délia grandissait, du haut de ses 15 ans, la
fleur de l'adolescence se pointait. Elle découvrait
le maquillage, le style vestimentaire, l'envie de
paraître, d'être belle, attirante. Délia voyait dans
le quartier dans lequel elle passait pour aller à
l'école des maisons immenses, elle voyait des
enfants bien habillés en sortir escortés par de gros
cylindres. Délia était intriguée et en totale
admiration. Pourquoi ces gens-là avaient ce mode
de vie alors qu'elle, elle vivait dans une maison
basse à la peinture qui se défrichait ? Elle en avait
parlé à sa voisine de classe qui lui avait dit que «
ces gens-là étaient riches »».

Ainsi, elle découvrit pour la première fois


l'existence du mot riche. N'ayant pas la culture des
dictionnaires, le soir, elle courut jusqu'à son père
et lui demanda de sa voix innocente.
« Papa, c'est quoi être riche ? J'ai vu une immense
maison avec de nombreuses voitures et de jolies
enfants bien habillés.»

Le père s'étant toujours donné cœur joie


d'entretenir ses enfants sur des sujets bien précis,
s'était réajusté sur sa natte et avait regardé avec
attention sa fille.

« La richesse, c'est avoir plus, la richesse, c'est


tout alors que tout n'est pas une condition du
bonheur.»

« Papa, je ne comprends pas ! »

« Que penses-tu de ces personnes riches dont tu


parles ?»

«Euh...ils sont heureux, je pense, ils vivent dans


une graaande maison et ont de jolis vêtements, ils
ont la chance papa.»

Le père hochait la tête à chaque mot que débitait


sa fille. Elle était jeune disait-il in petto.

« C'est quoi être heureux pour toi ?»


« Être heureux, c'est être content, c'est sourire. »

« N'as-tu jamais souri Délia ? N'as-tu jamais été


heureux bien que tu dors avec tes trois sœurs ? »

« Si papa, je souris tout le temps alors je suis


heureuse, et même si je me bats avec mes sœurs,
je les aime beaucoup ! »

« Pourquoi portons-nous des vêtements Délia ?»

« Parce qu'on ne peut pas se promener nu ! C'est


un besoin de vie ! »

Le père était heureux de constater que sa fille


était intelligente alors avec le sourire, il
questionna :

« Est-ce que toi, tu te promènes nue ? »

Délia fit non de la tête.

« Ta blouse d'école, tu la trouves jolie non ? Alors


que ta sœur te charrie toujours en disant que ta
blouse est hideuse. Mais toi, tu trouves toujours
ta blouse belle non ?»

Délia cria un oui enjoué.

« Alors sache que la beauté est une subjectivité.


Ce que tu trouves jolie, n'est pas forcément jolie
pour ton prochain. Tu ne te promènes pas nue ces
personnes riches non plus alors sache que cette
beauté, dont tu parles, n'est qu'un plus, parce que
l'important ici, c'est de répondre au besoin d'être
vêtu. Sais-tu comment cette famille a construit
cette grande maison ? Sais-tu comment ils sont
devenus riches, licitement ou illicitement ? Sais-tu
s'ils sont heureux ? Te suffit-il de voir leurs luxes
pour ressentir le bonheur ? Le bonheur ont le
ressent, on le vit, on ne le voit pas !»

« Je ne suis pas d'accord papa, si une personne est


heureuse, on le saura par son sourire.»

Le père de Délia était amusé, cette conversation


lui plaisait de plus en plus.

« Souris-moi ! » Exigea-t-il.
Et sa fille exécuta en lui offrant un sourire.

« Tu vois comment c'est facile de sourire ? C'est


comme ça qu'il est facile de cacher ce que nous
ressentons. Derrière plusieurs sourires, se cachent
beaucoup de souffrances. Les personnes qui
sourient le plus sont les personnes qui pleurent
beaucoup la nuit, ce sont des personnes qui
portent un masque la journée et qui la nuit font
tomber leurs masques en pleurant. Pourquoi ?
Parce qu'ils sont malheureux et personne n'arrive
à déterminer ça derrière leur sourire. C'est
pourquoi je te dis que le bonheur, on le ressent.
Ce que tu vois ma fille n'est pas toujours la réalité
ou ce que tu penses »

« Mais papa nous, on est pauvre ! Pourquoi on


n'est pas comme ces gens riches »

« À moi de te reposer alors une question, c'est


quoi la pauvreté ?»

« C'est de ne pas avoir d'argent.»

« As-tu faim Délia ? Quand tu tombes malade, ta


maman t'envoie à l'hôpital non ? Tu vas à l'école,
tu portes des vêtements, des chaussures et
chaque matin, tu as droit à 100 f bien que tu
déjeunes pour l'école alors délia avec quoi
t'offrons nous tout ça ?»

« Euh ..De l'argent ?»

« Alors si être pauvre, c'est ne pas avoir d'argent


et que nous sommes pauvre, comment fais-je
pour te donner à manger ?»

« Ah oui, c'est vrai papa, tu n'es pas pauvre. Alors


nous sommes quoi ? »

« Nous ne sommes rien, nous disons juste


Alhamdoulilah. La différence entre ces riches et
nous, c'est qu'ils ont plus que nous. Si on a 1 000 f
eux, ils ont 2000 f. Tu vois le petit, qui habite
derrière notre maison ? »

« Mon ami qui porte des habits déchirés, qui ne va


pas à l'école et qui mange ici souvent ?»

« Oui ma fille, mais tu dois savoir qu'il va à l'école


désormais, un tonton du quartier là scolarisé, son
père n'est plus de ce monde, il est au ciel et sa
maman n'a pas d'argent. Tu vois lui quand nous on
a 1 000 f lui sa mère a 500 f. Nous aussi, on a plus
que lui et pourtant, il n'a pas ce que tu as, mais il
joue avec toi, il ne se plaint Jamais ce petit gosse.
N'est-ce pas lui qui t'a appris à dire Alhamdoulilah
? Comment il a eu cet état d'esprit de dire
Alhamdoulilah malgré sa situation ? Parce que sa
mère lui inculque des valeurs et qu'il sait que le
bonheur n'est qu'un état d'esprit. Pourquoi
penses-tu que je demande à tes frères de lui
donner les habits qu'ils ne portent plus ? Parce
que dans la vie, il y a toujours quelqu'un qui vit le
pire de ce que nous vivons et que nous devons
aider. Quand tu as de la nourriture partage la,
quand tu n'as plus besoin de quelque chose,
donne la à quelqu'un parce que ce que tu rejettes,
quelqu'un d'autre en a besoin. Tu dois cultiver la
modestie et le sens du partage. Retient que la
richesse est un plus et à chaque fois que mange,
dors paisiblement, porte des habits, que tu te
soignes et que tu souris, tu dois dire
Alhamdoulilah et aider celui qui n'arrive pas à
avoir ce que tu as, mais qui dit aussi
Alhamdoulilah. Toi et ces riches, vous êtes pareils
à la différence qu'eux ils ont plus que toi, sinon
vous répondez aux mêmes besoins.»
« Mais pourquoi ne sommes-nous pas tous riches
? Pourquoi la pauvreté existe-t-elle ?»

« La pauvreté existe pour nous faire comprendre


la vie. Tout le monde ne peut pas être riche Délia
sinon, qui vendrait dans les marchés, dans les rues
? Qui feraient ses boulots que la société appelle
sous métiers et qui nous servent tous ? Qui
conduiraient ces taxis, ces car-rapides, ces bus ?
Qui serait infirmier, mécanicien, docteur ? Des tas
d'exemples existent ma fille. Plusieurs aujourd'hui
assimilent la richesse au fait de travailler dans un
bureau alors que non souvent, le mécanicien est
plus riche. La pauvreté et la richesse font partie de
la vie, ça serait hypocrite de ma part de dire que je
n'ai jamais aspiré à la richesse, si j'ai voulu être
riche, mais j'ai compris que tout le monde ne
pouvait l'être alors je dis Alhamdoulilah. »

« Alors papa, je peux devenir riche un jour ? »

« Oui, cependant tu dois être riche en travaillant,


en ne posant pas de mauvais actes. Mieux vaut
suer dignement, que de suer honteusement.
Délia, la paix du cœur et la conscience tranquille
sont mieux que mille richesses mal acquises.»

Délia embrassa son père et prit congé. Le père


regarda sa fille et se dit que la leçon était bien
entrée. Sauf que ce plus, dont il parlait, Délia le
voulait et coûte que coûte.

Les années passaient, Délia n'avait toujours pas


oublié son besoin de plus. Étant étudiante, elle
s'adonnait au phénomène « sugar daddy». Elle en
avait cinq dont un qu'elle affectionnait
particulièrement parce qu'il était généreux. Mais
en réalité, elle ne savait pas dans quoi cet éminent
homme riche travaillait. Un soir après leurs ébats,
il lui avait parlé d'un boulot qui lui aurait rapporté
plus que « vendre ses fesses » et qui « la ferait
sortir de la pauvreté. »

À la mention de ce groupe de mots, Délia y avait


vu le saint Graal. Sans même savoir de quoi il en
ressortait, elle avait accepté les yeux fermés.

C'est ainsi qu'elle débuta la vente de drogue


internationale par dissimulage incorporé ou
camouflage par ingestion ; en effet, elle avalait
des boulettes de drogue ou les plaçait dans des
cavités corporelles pour passer incognito auprès
de la police, ainsi elle et ses autres collègues
livreur par les mêmes moyens, arrivaient à
voyager avec de la drogue dans les aéroports sans
se faire choper.

Elle gagnait en moyenne 5 000 voir 10 000 € par


livraison imaginez convertis en franc CFA le
pactole qu'elle se faisait.
Ce genre de business était destructeur parce que
quand une personne s'y adonnait, elle ne pouvait
plus s'y défaire à cause de l'appât du gain, ce
"travail" demandait à avoir toujours plus d'argent,
ça devient un besoin viscéral. Délia était devenu
une destruction, elle s'était même éloignée de sa
famille, ne supportant plus les remontrances de
son père. Elle avait réussi à en avoir plus et elle ne
voulait que personne lui gâche sa vie. Elle avait
tenté plus d'une fois de donner de l'argent à sa
mère, liquidité que sa mère avait vaillamment
refusé. Alors Délia s'était juré de les laisser croupir
dans la pauvreté, car oui, pour elle, ses parents
étaient pauvres.
« Délia ma belle, il est temps que tu t'intègres en
plein temps dans notre monde, il est temps que tu
découvres la reine et que tu sois promu, vu que
depuis que je t'ai pris dans mon équipe, tu fais des
merveilles » l'avait complimenté son Boss.

C'est comme cela qu'elle découvrit qu'elle


travaillait pour un des barons de drogue
appartenant à une secte.

Elle avait fait la rencontre de la reine qui lui


promettait une vie bien meilleure si elle acceptait
de devenir une « sans âme ».

Les sans âme dans le réseau était ceux ou celles


qui se chargeaient des échanges externes, ils
avaient pour ordres de tuer quiconque dérangerai
ou tachetterai les activités du réseau. Les sans
âme comme l'indique si bien leurs noms n'avaient
pas d'âme, ils tuaient sans scrupules pour le bien
du réseau.

Rappelez vous délia voulait plus toujours plus


alors en ayant compris qu'elle gagnerait 20 000 €
par mission, elle avait tout de suite accepté.
Plus toujours plus.

Ainsi, elle scella son sang à celui du secte.

Elle avait suivi un entraînement intensif, elle


s'était musclé pour une femme, avait changé de
coiffure pour un crabe rasé, elle était devenue une
femme-homme.

Les années suivaient, s'écoulaient elle faisait ses


sales besognes toutefois, la phrase de son père à
un moment de son âge, lui revenait incessamment
en tête « La paix du cœur et la conscience
tranquille sont mieux que mille richesses mal
acquises » à 40 ans, toute cette phrase prenait
sens. Elle était riche cependant malheureuse. Elle
n'avait ni enfants, ni emploi légal, ni mari ni
famille. Délia avait tenté de revoir ses parents à
ses 38 ans, mais ses frères lui avaient fermé la
porte au nez.

« Papa est mort à cause du chagrin que ton départ


lui a causé. Il est mort chamboulé par tes choix de
vie. Il est mort parce que tu n'as rien retenu de lui.
Et tu parles de maman ? Mais Délia tu n'as plus de
mère ! Elle est morte parce qu'elle se sentait
coupable, elle est morte de honte parce que pour
elle, elle avait failli, tu sais que papa et maman
s'étaient les deux doigts de la main, l'un est parti
emmenant l'autre et tout ça, c'est de ta faute. Tu
ne t'es pas soucié de nous depuis que tu as quitté
cette maison à tes 19 ans ! Alors pourquoi tu
reviens ici 19 ans après ? Dégage d'ici je ne veux
plus te revoir ! » Avait hurlé son aîné.

Délia avait espionné sa petite sœur devant son


université pendant des jours. Elle avait découvert
ainsi que sa petite sœur vendait des parfums en
classe parce qu'un jour, elle avait surpris une
bagarre de sa petite sœur qui réclamait son argent
de parfum à une créancière. Mais ce jour n'avait
rien changé, car le lendemain, elle avait vu sa
petite sœur devant l'université en compagnie de
ses copines de classe qui chantait et dansait le
dernier son de Viviane.

Délia se disait qu'elle aurait pu faire comme sa


petite sœur, se battre avec peu pour survivre
dignement. Les regrets la rendaient dépressive.
Elle pensait tout le temps au suicide, elle avait
cultivé une haine pour le réseau.
Alors assise dans sa cellule où la reine l'avait mise
après sa bagarre du camion elle avait pris une
décision.

***

Sur le balcon, au centre du salon régnait en


maîtresse la reine, regardant de haut tous les
hommes qui était en bas. Tous avaient le visage
hermétique, tous étaient nerveux. Aucun n'osait
prononcer le moindre mot, tous réfléchissaient à
cette équation difficile à résoudre.

Leurs Reine était une femme dangereuse, ils se


demandaient souvent si elle était humaine parce
qu'elle était capable de tout ce dont ils n'étaient
guère capable après l'avoir vu à l'œuvre des
milliers de fois. La reine était le danger qui s'alliait
au rouge, elle était la mort, l'abysse, le gouffre, la
destruction qui s'alliait au noir, elle était le jaune
qui s'alliait au soleil, elle était la bouche qui buvait
du sang et le vide autour des cœurs.

Elle était comme un charognard qui attendait les


presque âmes mortes pour les déguster, sa colère
était comme la présence d'une chimère, elle ne
présageait rien de bon.

La reine était un tout et un tout était dangereux


quand il n'y avait pas de barrière pour retenir son
écoulement.

Nul ne connaissait la faiblesse de la reine,


pourtant, elle en a bien une cachée au fond d'elle.

Elle était crainte, adulée, respectée, elle était la


puissance et tout ça, elle le devait à une personne.

Quelqu'un avait détourné leurs armes, des armes


qu'elle devait vendre à des partenaires nigérians.
Un beau pactole s'est envolé mettant en doute
leurs professionnalisme, car les Nigérians ont
rompu le contrat qui les liait.

La reine était en feu, son visage, dissimulé sous


son masque, était tiraillé entre la colère et la soif
de tuer.

- Les Nigérians étaient des clients importants et


nous les avons perdus, hurle-t-elle. Ce camion
devait être en ce moment même ici entre nos
mains comment ça se fait qu'une personne nous
l'a volé ? Comment cette personne avait-elle su
pour l'échange ? Avez-vous conscience de
combien coûtaient ces armes ? Bande
d'incapables, de vauriens ! Vous êtes fichés grâce
à moi, je vous protège par mon sang, je vous
donne la gloire et vous quand il s'agit de
simplement conduire un camion ici, ON VOUS LE
VOLE ! Où est cette incapable ? Rugissa-t-elle.

Deux hommes fendent la fouille tenant leurs


victimes l'adversaire de Sadio, la femme au crâne
rasé où encore Délia qui était mal en point dû à la
maltraitance qu'on lui avait fait subir dans la
cellule de punition. Ils la jettent tel un objet, au
milieu de la salle. La reine descend de son estrade,
s'abaisse vers elle et lui relève le menton.

- Tu as échoué le sais-tu ?

- O-oui, répondit-elle piteusement.

- On va jouer à un petit jeu très simple. Le jeu du


nom, tu vas réfléchir, te débrouiller pour me
donner son identité et en récompense, je
t'épargnerai la vie. Alors jouons !
Faux ! Loin d'être idiote, Délia savait que même si
elle donnait le nom, la reine la tuerait. Ce soir
pour elle, c'était la mort ou la mort.

Ayant plusieurs meurtres à son actif, il savait déjà


à quoi s'attendre. D'habitude, c'est elle qui torture
et tue aujourd'hui elle occupe la place de la
victime, parce que quand elle avouera ne pas
avoir d'informations sur la voleuse, la reine
deviendra un volcan en irruption, toutefois elle ne
craignait pas la mort au contraire elle y voit une
échappatoire pour quitter ce réseau, elle était
assez lâche pour se suicider, elle décida donc de
laisser la reine lui prendre la vie. Elle en avait
marre de tuer, elle était épuisée et au fil des
années passées dans ce réseau elle avait compris
qu'elle et tous les autres n'étaient que des
marionnettes, il n'y avait que la Reine et ses
quatre conseillers qui étaient importants. La rasée
n'était pas une exclue du monde, elle savait très
bien que la voleuse du camion était en effet l'ex
première Dame. Si elle a décidé de garder le
silence, c'est parce qu'au fond d'elle, elle a espoir
que quelqu'un mette fin à cette secte. C'est
pourquoi ce soir, elle fera le sacrifice de se taire.
Comme le stipule si bien les lois du réseau «Aut
manemus aut morimur» (soit on reste, soit on
meurt.) elle ne veut plus rester alors elle mourra
emportant avec elle le nom d'Emlyn Sadio Kâ.

- Pardonnez mon incompétence envers ma reine,


je n'ai pu lui soutirer des informations ni la
capturer. Pardonnez-moi ma reine ! Geint-elle
hypocritement.

Elle baissa la tête et attendit sa sentence.

La reine en colère par cette réponse, n'ajouta rien,


elle la contourne et ordonne à ses hommes de lui
apporter l'épée tueuse, elle voulait l'humilier aux
yeux de tous, lui faire regretter son manque de
compétences, sa négligence et la tuer de la plus
horrible façon.

- Déshabillez-la ! Tonne-t-elle et ainsi fut, c'est


spécialement Badra qui se chargea de la
déshabiller avec un rictus mauvais aux lèvres pas
parce qu'on était chargé de le faire, mais parce
qu'il aimait participer aux humiliations prodiguées.
Nue parmi des hommes et femmes, Délia était
humiliée de la pire des manières.

Si seulement le passé pouvait se rejouer, ses choix


auraient changé. Hélas assumer, c'est accepter
son futur.

- Dernière chance, qui...a...volé...mon...camion...et


attention, je veux un nom !

- Je...je ne sais pas, pardonnez moi on ...on se


battait quand elle m'a sonné avec son arme...

La rasée s'arrêta de parler quand elle comprit son


erreur, elle avait prononcé un pronom personnel
qui donnait une idée sur le genre de la personne.

- Elle ? C'était donc une femme ?

Silence

Du sang gicla sur les personnes présentes dans la


salle, une tête se détacha d'un cou. La reine avait
tranché la gorge de Délia.

Délia n'était plus ! Son existence prenait fin.


- Aléa Jacta est ! ( Le sort en est jeté) Mettez vous
à la tâche, je veux connaître l'identité de la
détentrice de mon camion dans les plus brefs
délais ! Sinon ? Vous ne voudriez même pas savoir
!

- À vos ordres reines !

Derrière la scène, un homme qui était amoureux


de Délia, mais qui n'avait jamais pu lui avouer ces
sentiments pleurait à douce larme. Lui, il était au
courant du sacrifice de Délia, elle lui avait parlé de
la voleuse du camion, il sait que c'est Emlyn Sadio
Kâ.

Qu'est-ce qu'il fera de cette information ? Pour


l'heure, il n'est pas en mesure de répondre.

***

Emlyn Sadio Kâ,

Le téléphone qui sonne me tire difficilement de


mon sommeil.
" Sadio, l'une des banques a pris feu" je suis chez
toi dans 10 minutes. "

Il a suffi de cette nouvelle pour me réveiller


brutalement. Fais chier, ça devient une course
contre la montre. S'ils ont déjà mis feu à
précisément cette banque, c'est qu'ils savent.

Je laisse tomber le téléphone. Et me dépêche


jusqu'à la douche pour un bain.

Je sors apprêtée trouvant Abdel au salon. Ni


bonjour ni Salam, je m'installe face à lui, je suis en
colère contre lui.

- Tu m'as appelé pour me dire qu'une banque


avait pris feu alors je t'écoute, je ne veux rien
savoir d'autre.

- Ok !

J'attends et il n'ouvre pas la bouche pour parler, je


ne sais pas à quoi il joue. Il manipule
tranquillement son téléphone, cheville croisée sur
son genou l'air de rien.
- Zall ?

...

- Abdel ?

...

- Zall ?

Je parle à un mur j'ai l'impression.

- Zall a quoi est-ce que tu joues ?

- Bou nitt yakhé ay nalawam, tale autom, nieuw se


keur khana bo ko menoul defaral ndeki nga warr
ko may donkh mou nane ?
(Quand quelqu'un délaisse son sommeil, allume sa
voiture et vient chez toi. Si tu ne peux pas lui offrir
un petit-déjeuner tu pourrais quand même lui
donner de l'eau à boire n'est-ce pas ?)
Je ne suis pas ton enfant Sadio, je ne suis pas ton
petit frère non plus, peu importe ce qui se passe,
j'aimerais que tu me respectes. D'un tu ne me
salut pas et de deux, tu viens me donner des
ordres comme si c'était toi qui avais payé mon
carburant. Je t'ai un peu étudié, tu peux te
montrer très impoli et vulgaire, mais Sadio ça ne
marche pas avec moi. Je peux être gentil et tout,
mais le manque de respect, j'en ai horreur.
J'ouvrirai ma bouche quand je recevrai un
minimum d'hospitalité et si tu m'énerves encore
plus je me casse !

Juste des mots et j'ai honte, loin de crier, il parle


doucement appuyant sur chaque mot pourtant sa
voix même calme garde de la colère. Je ne sais pas
ce qui me prend, de la jalousie peut-être. Zall m'a
beaucoup aidé alors il ne mérite pas cet accueil de
ma part surtout que cette maison est la sienne
même s'il m'a dit que c'est chez moi désormais
hormis cela ce n'est pas gentil de recevoir une
personne ainsi.

- Je m'excuse s'il te plaît, j'étais juste toujours en


colère. Je peux te faire un petit-déjeuner, que
veux-tu des œufs ? Des frites ou autres ? Dis-moi
que je me fasse pardonner.

- Je n'ai pas faim ! Répond-il le visage fermé. Pour


revenir à la banque. Quatre yeux m'avaient remis
le résultat de ses recherches. La banque de ton
père est implantée ici, au Mali, en Guinée Conakry
et en Côte d'Ivoire grâce à son système de
piratage, il a pu découvrir le nom de ton père dans
leurs systèmes.

Il me tend un document que je scrolle. Les relevés


bancaires de mon père, ses transactions, tout y
figure.

- Donc DIBO banque est la nôtre. On avait négligé


cette histoire, mais pas le réseau. Ce matin, une
banque a été incendiée quand j'ai entendu le nom
par la journaliste, je me suis tout de suite penchée
sur le dossier. C'est la banque DIBO de Dakar et je
ne crois pas au hasard. Ils changent de tactique,
vu que Badra ne t'a plus sous son contrôle, ils
veulent mettre la main sur les découvertes de ton
père et si on ne fait pas vite, ils y arriveront.

- Ont-ils le pouvoir d'incendier celles de la sous-


région ?

- Sadio même si ces pays ne sont pas leurs


territoires avec de l'argent, des volontaires, ils
peuvent y mettre le feu. Une course a commencé,
on ne sait pas quand la prochaine banque prendre
feu alors nous devons impérativement mettre la
main sur ces preuves. Nous allons devoir voyager,
réunis les papiers de ton père, certificat de décès,
ses cartes d'identité, tout ce qui prouve que tu es
sa fille. De mon côté, je préparerai notre voyage.

- Pas de soucis, je ferai au plus vite.

- C'était tout, à nous revoir !

Il se lève, voulant partir, mais je l'arrête tenant le


dos de sa veste. Je pose mon front contre son dos
et murmure :

- Zall, mon Zall excuse-moi et Merci, infiniment, je


te dois beaucoup, chuchoté-je. Je le contourne
pose un léger baiser sur ses lèvres par désir et le
laisse partir alors que son parfum flottant dans
l'air me rappelle sa présence d'il y a quelques
secondes.

Je me laisse choir sur le canapé, dépitée par ma


maladresse. Et surtout ce que j'ai osé faire hier.
Non mais je suis incurable. Comment j'ai pu
murmurer le nom de cet imbécile alors qu'il ne
m'a jamais embrassé avec ferveur comme l'a fait
Abdel hier. J'étais tellement obnubilé par
l'échange salvateur, j'avais tellement mal, que j'ai
oublié avec qui j'étais, je voulais gémir le prénom
d'Abdel quand je ne sais comment ce fut le nom
de cette pourriture que j'eus murmuré. C'était
mon erreur et en même temps, je me déteste, je
me déteste. Je ne sais pas quoi faire, je ne veux
pas être sous les chaînes de Badra, je veux aimer
me sentir aimé, mais j'ai peur. Si je plonge tête
baissée, ne vivrai-je pas les mêmes déceptions ?

Seigneur aide moi !

J'envoie mon adresse à L'officier Fall lui


demandant de venir, j'ai besoin de savoir ce qu'il
sait sur cet incendie.

J'étudie les dossiers de mon entreprise sur


l'ordinateur quand Sadikh apparaît dans le salon
énervé au plus haut point.

- Lou hew dangua xif khana ? ( Qu'est-ce qu'il y a,


tu as faim ou quoi ? )

- Abdel était là ?
- Oui oui !

- Qu'est-ce qu'il foutait ici ?

Je relève la tête et le fixe cherchant à comprendre


les raisons de son attitude aux dernières nouvelles
lui et Abdel sont amis.

- Euh... on forme une équipe à côté de cela, c'est


notre ami. Vous vous êtes disputé ou quoi ?

Furieux, il quitte sa place, contourne le canapé


pour se planter devant moi.

- Abdel te plaît ? Vous vous voyez beaucoup trop,


vous êtes trop proches, qu'est-ce qui se passe ?

- Sadikh tu es bien trop nerveux ce matin, je crois


qu'avoir une petite amie pourrait te détendre.
Abdel et moi ça ne te regarde pas.

- Lol le même speech. Sais-tu que Abdel et Nabou


ont couché ensemble l'autre fois après ton départ
? Nabou me l'a avoué. Il dit que c'est son ex, mais
au lit ça se rabiboche.
Cet aveu me fit l'effet d'un poignard dans mon
cœur. Je ne peux pas décrire la désagréable
sensation qui m'a noué le ventre quand j'ai vu
Nabou en train de lui faire ce truc, mais là savoir
qu'il a couché avec elle après mon départ et après
m'avoir embrassé j'ai juste envie d'aller lui
flanquer une gifle.

- Pourquoi tu me dis ça ? Tu veux protéger le


territoire de ta meilleure amie Nabou ? Si c'est elle
qui t'envoie dit lui que je n'en ai rien à foutre
après tout, c'est parce qu'ils ont couché ensemble
qu'ils ont eu un enfant rien d'étonnant. Dis-moi
autres choses !

- Bon sang Emlyn, je ne suis pas ton ennemi, je ne


suis pas pro Nabou ou pro Sadio tu es ma sœur, je
veux juste te protéger d'un possible chagrin. Abdel
et Nabou, c'est trop compliqué, ils s'attirent
quand l'un est là impossible pour l'autre de
résister. Nabou, c'est l'amour de la vie d'Abdel, si
aujourd'hui, il ne l'a pas épousé, c'est parce que
les parents de Nabou ont fait barrage. Je ne veux
pas que tu souffres de les voir se chercher alors
que tu seras au milieu. Abdel est fidèle en amour
oui, c'est vrai, cependant c'est un homme qui
aime sentir qu'il plaît. Je ne dirai pas que c'est un
homme à femme, toutefois, il aime jouer de son
charme.

- Sadikh, j'ai compris, merci pour tes conseils, je


tâcherai de m'en souvenir rassure toi ! Il n'y a rien
entre lui et moi, répliqué-je pas véritablement
honnête. Et puis tu iras dire à Nabou que si elle
désire m'informer qu'ils ont couché ensemble,
qu'elle vienne le faire elle même.

Abdel m'attire, il me plaît, j'aime son physique,


son trait de caractère, j'aime ses doigts, sa tête
lisse, sa barbe, son impétuosité mais

C'est seulement physique alors mon cœur ne


risque pas une blessure ou si ?

***

L'officier arrive alors qu'il est maintenant 19


heures sûrement qu'il était de service vu sa tenue
de police. Il est carrément hot ce type.

- Bonsoir !
Salutation à laquelle nous répondons moi Ben et
mon frère.

- Je vous présente, l'officier Mohamed Fall. C'est


lui qui m'avait mis sur la piste des camions, c'est
en quelque sorte notre allié. Eli voici mon frère
Sadikh et Ben mon autre frère.

Il tique au diminutif que j'ai utilisé, mais ne relève


pas pour autant.

Je lui serre un jus de fruit et le laisse prendre ses


aises avant d'entamer le vif du sujet.

- Tu as entendu parler de la banque DIBO qui a été


incendiée ce matin ? Demandé-je.

- Oui, nous y étions pour un constat. Constat qui


dort sur le bureau du capitaine. L'enquête n'ira
pas loin, ça ne débutera pas .

- C'est donc avéré, un acte du réseau, murmure


Ben.

- Momo, je t'explique. Je lui relate le lien entre


mon père et ces banques. Une prochaine banque
dans la sous-région prendra feu, le problème sait
qu'on ne sait pas laquelle et s'ils viennent à faire
disparaître celle qui contient les preuves, ils nous
couperont l'herbe sous les pieds.

- Je comprends, je fouillerai dans le bureau du


capitaine pour voir si je trouve un indice.

Je lui souris reconnaissant alors qu'il baisse la tête.


Ah, j'avais oublié, il ne regarde pas les femmes.

- Reste manger avec nous, je t'ai déplacé après le


service, tu dois avoir faim.

- Je ne veux pas déranger.

- Tu ne déranges pas, c'est même un plaisir avec


l'aide que tu m'apportes. Je t'en prie reste là, tu
me diras ce que tu penses de ma cuisine. Sadikh et
Abd... Euh... Mon frère me charrie souvent sur ma
cuisine.

- Tu es marié ? Demande Sadikh à notre invité.

Wa ki noumou eupeulé ni ?
( C'est quoi cette joie ?)
- Non !

- C'est cool, s'extasie-t-il en frappant ses mains.


Reste donc manger.

Nous avons mangé dans une bonne ambiance


même si mon invité évitait mon regard, il s'est
détendu un temps sois peu. Je préfère la
familiarité à la distance surtout que nous sommes
une équipe qui se bat pour la même cause.

Il a fait le chemin avec Ben, je suis désormais seul


avec mon frère qui traçait vers sa chambre.

- Hé hé kay fi (viens là) !

- Quoi ?

- C'était quoi cette question ?

- Ah ça ! Bah rien avoue que policier bi da tioffé ba


paré tekk ci célibataire, guel sakh amouko.
(Il est beau en plus il est célibataire même pas
l'ombre d'une copine.)
- Lo si ham Sadikh fo ko khâmé ?
(Qu'est-ce que tu en sais ? D'où le connais-tu ?)

- Ce mec est aussi timide qu'un puceau, je suis


prêt à parier qu'il n'a pas de copine. Il fuyait ton
regard, mais il ne cessait de te regarder quand tu
avais le regard tourné, je suis un homme, je sais
reconnaître certaines choses. D'ailleurs, j'ai pris
son numéro, on va l'inviter plus souvent...

Je l'écoute débiter son exposé. Mon frère s'il


pense que je ne comprends pas son jeu, ils se
trompent. Il veut juste détourner mon attention
d'Abdel. Sauf que moi et Mohamed ça ne peut pas
marcher, je n'aime pas les hommes timides, je suis
plus homme sûr de lui plus dans le genre
d'Abdel... Mais je n'ose pas le dire à mon frère, il
risque une syncope vu ses mises en garde.

- Sheutt Sadikh bonne nuit. Ba souba inch'Allah ( A


demain !)

***

Ben au volant, mon chapeau fixé sur la tête, il


nous conduit vers mon rendez-vous.
Ben connait tous les couloirs du Sénégal, c'est un
homme de nuit bien qu'il ne soit pas forcément un
bandit. La, j'avais besoin de son savoir.

- C'est ici !

Des jeunes sont agglutinés dehors jouant soient


aux cartes ou à je ne sais quoi malgré qu'il fasse
nuit.

Je descends de la voiture et tous les regards


convergent vers moi. Avec mon chapeau et ma
robe raffinée rouge, je respire la fatalité et c'est ce
que je veux que tout le monde ressente.

Ben salut les jeunes et il me guide à l'intérieur


déjà, je peux dire que c'est un vieux garage
réaménagé vu l'escalier en fer. Des hommes
armés surveillent le couloir.

- Il est là ? Demande Ben, l'homme hoche la tête


et nous ouvre la porte.
- Un vieil homme est installé dans un bureau. Une
gazelle s'échappe de son genou alors qu'il écrase
sa cigare.

- Que vois-je ? Ben, Ben mon petit Ben. Ça fait un


sacré bail, qui m'emmènes-tu ? Fit-il en
m'étudiant sauf qu'il ne peut pas voir mon visage
bien dissimulé.

- Une femme qui veut des affaires, répondis-je.

- Intéressant, prenez place !

- Enchantée de faire votre connaissance, dis-je en


lui posant sa main sur mon front.

Vu son sourire, j'ai réussi quelque part à attirer


son attention.

Si j'ai appris quelque chose de ce genre


d'hommes, c'est qu'ils aiment être flattés.

- Intéressant ! Alors ?

- Commençons d'abord par les présentations, dis-


je. Je suis une femme déterminé et vicieuse,
guerrière et vengeresse. Ne vous fiez pas à mon
genre, je suis capable de tout ce dont un homme
est capable. La peur ne fait pas partie de mon
vocabulaire. Si je suis ici avec tous mes capacités,
c'est pour vous convaincre de faire affaire avec
moi. Bien sûr je me suis renseigné les bruits de
couloirs vous qualifie comme le meilleur, le plus
craint, le plus dangereux, j'aime tous ces adjectifs
qualificatifs alors je suis là. Je veux qu'on s'allie !

Il reste silencieux un bon moment se grattant la


barbe. Il sort son arme et me la tend.

- La peur ne fait pas partie de votre vocabulaire.


Testons ça ! Prenez cette arme, je vous fais un
honneur, car c'est mon arme et personne n'y
touche. J'ai des centaines d'hommes postés
dehors qui vous abattront à la moindre erreur, on
ne tue pas le roi sur son trône, ni le lion dans sa
tanière c'est connu alors je vous donne cette
arme, tirez, cependant pas sur moi, cette arme
doit frôler mon oreille pour rentrer dans ce mur
derrière moi. N'oubliez pas si vous ratez votre
cible, mes hommes vous tuerons. Ça serait
dommage, pas vrai !
Ah Abdel, merci mon coco tout ce que tu m'as
appris devient bénéfique.

Je prends l'arme, l'analyse, la caresse. Je me lève


sous le regard masqué de peur de Ben. Il ne m'en
croit pas capable, je suis sûre qu'à l'heure actuelle,
il fait ses dernières prières.

- Voyons, n'en arrivons pas là, je te l'ai emmené


pour...

PAN !

Je tire ce qui provoque un sursaut à Ben et des


hommes pénètrent dans le bureau leurs armes
visées sur moi.

- Peut-On peut commencer ? Demandé-je.

Le mafieux éclate de rire tel un enfant à qui ont


offres des papouilles.

- J'adore, j'adore ! Rétractez-vous. Ordonne-t-il à


ses hommes.

Je reprends ma place.
- Je vous écoute !

- J'ai 15 tonnes d'armes, les unes plus chères que


les autres. Je vous les offre si vous acceptez de
faire de moi la propriété de votre cartel.

- Jeune fille, sais-tu combien d'années et combien


de sacrifice, j'ai mis dans ce business pour te
nommer propriétaire pour 15 insignifiante tonnes
d'armes ? Même mon bras droit n'a pas ce
privilège.

- Laissez-moi mieux vous expliquer. Votre business


ne m'intéresse pas à proprement parler. Je
poursuis un réseau et j'ai besoin de bruiter mon
nom, j'ai besoin que mon nom arrive à l'heure
oreilles. D'apparence, on dira que je vous ai
détrôné, mais au fond vous restez le propriétaire.
Je veux qu'ils me voie comme une femme
dangereuse avec qui ils peuvent faire affaire vu
qu'ils sont intéressés par tout ce qui est influent.
Donc le plan est simple, vous faites courir la
rumeur comme quoi je vous ai détrôné, je
possède en apparence votre cartel qui fait partie
des plus grands de ce pays alors que puff je ne suis
rien du tout, vous gardez votre bureau, vos
affaires, vos hommes tout. C'est quand même du
sucre ma proposition.

- Ce réseau ne serait pas celui des trois P ?

- Vous êtes renseigné.

- Comme vous l'avez soulevé, mon cartel fait


partie des plus grands. Il y a 4 cartels de cette
trempe, les trois autres bossent font partie de
cette secte. Sauf moi...

- Pourquoi ?

- Leurs reines, je n'aime pas qu'on me commande,


j'aime rester le maître de tout, je suis celui qui
donne des ordres et non le contraire alors j'ai
refusé leurs propositions. Du coup, si j'accepte
votre proposition, je suis sûre que vous recevrez
rapidement une proposition de leur part.

- Vous êtes donc d'accord ?

- Je veux voir si vous êtes capable de faire tomber


ce Réseau alors j'accepte considérez qu'en
apparence, vous êtes une mafieuse. Une adresse
et mes hommes viendront récupérer les armes.

Je suis satisfaite de ma victoire. Maintenant reste


plus à convaincre Abdel de me remettre les armes.
Il n'est pas au courant de ce plan.

- Comment vous appelez-vous ? Me hèle-t-il.

- La dame au chapeau, soufflé-je.

___________________\\\\___________________
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CHAPITRE 16

Abdel Oumar Dioum,

- Il arrive quand votre type ? Cent ans pour venir à


un rendez-vous ! Ronchonné-je. Je déteste
attendre !

- Juste 15 minutes, il a toujours été ponctuel


patientons s'il vous plaît, rétorque Sadio.
Badra organise une soirée de la plus haute
importance. Les élections approchent alors
monsieur porte le costume de l'acteur. C'est le
moment où il faut faire bonne impression pour
toucher le cœur de la population.

Seulement que tout ne se passera pas comme


prévu, cette soirée sera spéciale parce que Sadio a
décidé d'y jeter son grain de sel.

- Sadikh, Momo est à quel niveau ? Demande-t-


elle.

Momo ? Il y a donc une familiarité entre eux. C'est


qui ce type même ? J'ai l'impression d'être le
dernier à être informé. Je n'apprécie pas d'être
mis à l'écart.

Sadikh m'ignore depuis notre petite altercation. Je


ne suis pas d'humeur à m'occuper de ses caprices
de gamin alors je m'en tape, il agit comme si je
m'étais envoyé en l'air avec sa sœur. J'avoue que
ma relation avec Nabou est ambiguë. J'ai mis fin
certes, mais elle débarque quand elle veut, c'est la
mère de mon fils, j'ai du mal à la mettre à la porte
quand je prends ce fait en considération. Nabou
me fatigue, elle ne comprend pas que non, c'est
non. Je peux être couché et sentir un corps sur
moi en ces moments je réfléchis plus avec mon
pénis qu'avec le cerveau.

Je n'en suis pas heureux, je pense même à


déménager pour avoir la paix, elle utilise le sexe à
chaque fois et comme un idiot, je succombe ouais,
je ne suis pas parfait. J'ai changé la serrure donc
elle m'appelle désormais sinon avant elle
débarquait chaque jour.

Sadikh part ouvrir à un homme de teint clair.

Première observation

Je ne l'aime pas

Deuxième observation

Je ne l'aime pas

Troisième observation

Je ne l'aime pas
Il est pré historiquement et foutrement ennuyeux.

Nous sommes quatre dans ce salon hormis lui


alors pourquoi il ne regarde que Sadio qui parle
avec Ben ?

Sa tête de saint ne me dit rien qui vaille, il


m'énerve déjà quoique son visage m'est familier,
je suis quelqu'un de très physionomiste, je peux
reconnaître quelqu'un que j'ai vu 5 ans
auparavant. Comme s'il sentait mon regard sur lui,
il croise le mien et tout me revient.

J'ai fait la prison, bon pas vraiment la prison vu


que j'y ai fait seulement quelques minutes, c'est
là-bas que j'ai rencontré Sadikh. Et cet officier
faisait partie de ceux qui m'ont mis les menottes.

- Sadio si je savais que tu traitais avec des mafieux,


je ne me serais guère intégré dans ton équipe,
tonne-t-il toujours le regard vissé sur moi.

De façon extérieure, on me voit comme un


criminel alors qu'il n'en est rien. Si seulement il
savait que je suis policier tout comme lui et plus
encore, je suis plus gradé que lui.
Je ricane pour simple réponse alors que Sadio
cherche à comprendre.

Ça m'amuse plus qu'autre chose.

- Officier bou ndaw Lou bess ? Yangui sakh birr


deh kagn guay weussine ? ( Petit officier, quoi de
neuf ? Tu as pris du ventre voyons, tu accouches
quand ?) le taquiné-je.

- Toujours aussi idiot, réplique-t-il ennuyé.

- Vous vous connaissez ? Fit Ben.

- Connaître, c'est trop dit disons que j'ai coffré ce


criminel.

J'éclate de rire tout simplement. C'est tellement


facile pour les gens de juger selon les apparences.

- Demandez-lui qui j'ai tué dans sa famille. Et puis


bref, c'est un petit officier qui se croît a la FBI.
Qu'il croit ce qu'il veut je m'en fou. J'avais un petit
schewing-gum, dis-je en palpant mes poches à sa
recherche.
- Ah le voilà ! Je mâche ma trouvaille et observe
amusé.

Sadikh l'installe à côté de Sadio et au sourire de ce


dernier, je comprends dors et déjà à quoi il joue.
Mais ça ne se passera pas comme ça Sadikh me
connaît, il fait exprès.

- J'ai réussi à obtenir la liste des invités, s'exclame


l'officier en m'ignorant. Il tend un papier à Sadio
qu'elle parcourt des yeux.

- Des noms d'acteurs, footballeur, des chanteurs,


des présidentes d'ONG, des journalistes des
personnages public quoi, nous récite-t-elle. Le plus
intéressant, c'est qu'il y aura la présence de
plusieurs féministes. C'est topissime ! Reste à
savoir comment s'incruster, réfléchit Sadio.

- La sécurité sera haute et corsée, on aura donc


une difficulté à accéder à la salle, réplique Sadikh.

Je les observe se creuser les méninges. Vu qu'on


ne me demande rien, je garde mes idées pour
moi. Je joue au Ludo aisément sur mon téléphone
les laissant se démerder. C'est fou comme les
hindous sont remplis dans ce jeu.

Quelques minutes, plus tard, sur le point de


bouffer un pion, je fus interpellé.

- Abdel ? Tu pourrais nous aider ou je ne sais pas


dire quelque chose au lieu de rester scotché sur
ton téléphone, m'interpelle Sadikh.

- Bo ma toudété ma yobou sa rou colobane ( si tu


prononce encore mon nom j'enverrai ton âme à
colobane )

- Zall on forme une équipe, ajoute Sadio, ce qui


afflue mon énervement.

- Équipe ? Je pensais que j'étais inutile. Quand on


forme une équipe, on ne met pas un membre à
l'écart. Je ne sais pas ce que tu trames, ni d'où tu
sors tes informations et d'où tu connais ce type. Je
viens de savoir qu'il fait partie de l'équipe, or, il
semble qu'il ait l'habitude de venir ici, quatre yeux
le connais, ton frère qui se découvre des talents
de directeur d'agence de 123love le connaît. Je
m'adresse à vous tous, si vous voulez qu'on y
arrive tous ensemble je dis bien tous ensemble
vous devez m'impliquer ou chacun se débrouille
de son côté, je n'aime pas passer pour la
quatrième roue du carrosse et encore moins pour
le bobet du village.

- Je ne te mets pas à l'écart ou du moins on ne te


met pas à l'écart, tu es l'une des pièces maîtresses
de nos plans. C'est juste que je ne veux pas...on
peut avoir cette conversation plus tard en privé s'il
te plaît Zall ? Propose Sadio d'une petite voix

- Ce genre de soirée se fait sur carte d'invitation, il


faudrait qu'on ait un aperçu de la carte pour
pouvoir la recopier minutieusement. Le plan est
simple, on se fait passer pour les gars de
l'événementiel. Le temps de faire ce qu'il faut,
expliqué-je.

- Qu'est-ce qui prouve qu'il y aura un écran ?


Questionne Sadikh.

- Les élections approchent, de ce fait, chaque


soirée que Badra organisera sera un moyen de
convaincre le public. J'ai déjà assisté à ses
réceptions. Après son discours, ils diffusent un
petit documentaire sur ce qu'il a accompli comme
infrastructures, déblatère-t-elle.

- Un problème réglé. On fait comment pour avoir


un aperçu de la carte d'invitation ? Questionne
Ben.

- Mon capitaine sera forcément invité. Je fouillerai


dans son bureau si la carte est là, je vous enverrai
une photo, répond l'officier.

- Fais attention s'il te plaît, je ne voudrais pas que


tu te fasses prendre, dit-elle en lui massant le
bras. Il sursaute et arrache son bras.

- Euh, désolée, je suis désolée, je n'ai pas


l'habitude de côtoyer des personnes avec ton
mode de vie, j'oublie souvent.

- Son mode de vie ? Demandé-je.

- Momo ne regarde pas les femmes dans les yeux,


il ne les touche pas non plus.

- Tu es donc puceau ? Demandé-je sans réfléchir.


Choqués, ils m'offrent tous des yeux ronds. Bon, je
pense que ma question n'a pas plu au vu du
regard incendier qu'il me lance.

Calme-toi frère.

- Abdel, tu me suis s'il te plaît ! Momo s'il te plaît,


on attend la photo quant à toi Ben, je t'enverrai
les informations sur l'entreprise d'événementiel
qui suppléera l'organisation, je ne pense pas qu'il
changera d'entreprise ça sera toujours là même
ainsi, tu te renseigneras sur leur agenda. Sadikh tu
t'occupe de nous trouver des vêtements et des
badges.

Au lieu de me lever, je reste là à l'observer donner


des ordres. Ai-je déjà dit que j'aimais les femmes
sulfureuses, dangereuses, fatales genre
dominatrice ? Tout ce que j'aime est réuni en elle.
Je suis séduit et fasciné de jour en jour. Je n'aime
pas les femmes fleur bleue, j'aime celles qui vont
au front, qui aiment le risque le danger tout
comme moi.

- Quand tu auras fini de me bouffer des yeux, tu


viens s'il te plaît Zall !
Je sors de ma contemplation et constate
drôlement qu'il ne reste que moi, ils ont tous
déserté.

- À vos ordres ma gris bordeaulette.

Elle se pince le nez dépité avant de quitter le


salon, je la suis jusqu'au bureau.

- Tu sais que je me pose souvent des questions sur


toi ? J'ai du mal à comprendre si tu es réellement
un adulte ou un gamin, s'exclame-t-elle en se
frottant les paumes sur le visage. Pour revenir à
l'autre sujet. Sache que je ne te mets pas à l'écart
ou disons que ce n'est pas volontaire. Zall, je ne
suis pas sûre que tu sois d'accord avec mes choix,
c'est pourquoi j'évite de te parler de certaines
choses. Je ne veux pas que tu me juges.

Le problème avec Sadio, c'est qu'elle me voit


comme un saint, elle pense que je jugerai tous ces
actes alors qu'elle ne connaît guère nombreuses
de mes facettes.
Je m'avance jusqu'à faire rencontrer mon torse
contre son dos et percute mon souffle sur son
cou, comme une confidence, je souffle au creux
de son oreille.

- Ma petite sœur Marie, que j'appelle


affectueusement Mariama et qui elle m'appelle
petit papa parce que j'ai rempli ce rôle auprès
d'elle. Comprends comment elle m'est chère.
Mariama avait un petit ami, je n'en savais rien. Un
jour Mariama est rentrée à la maison avec un
coquard à l'œil, j'ai bien évidemment poser des
questions, Mariama m'a dit ce jour avec son
sourire habituel, qu'elle s'était cogné contre un
mur. Loin d'être un sot, j'ai tiqué et je lui ai bien
sûr rappelé qu'elle pouvait tout me dire. Un autre
jour Mariama est rentrée à une heure quinze du
matin en boitant, j'étais au salon en train de régler
certains dossiers. Ce n'était pas normal, Mariama
m'avait dit qu'elle s'était faite agressée et dès le
lendemain, je me suis occupé de trouver
l'agresseur sans issue parce que le problème était
ailleurs, il a fallu que ma petite sœur soit dans le
coma pour que je découvre qu'elle se faisait
battre par son copain. Sadio, sais-tu ce que j'ai été
capable de faire ? Soufflé-je en caressant mes
lèvres sur son cou. Elle rejette sa tête
inconsciemment pour me donner plus accès à
cette petite peau fine.
Je l'ai traqué, dis-je en lui embrassant le cou. Je l'ai
capturé, feulé-je en léchant le lobe de son oreille.
Je ne l'ai pas attaché, je lui ai dit qu'on allait se
battre comme il battait ma sœur et qu'il avait
intérêt à se défendre. Je lui ai rendu coup pour
coup ce qu'il avait fait à ma sœur, ma sœur qui
était sans défense et plus faible que lui et je me
suis arrêté quand je l'ai aussi plongée dans le
coma et je suis retournée au chevet de ma sœur.
Je te le répète, Sadio, ma main enroule son cou
délicatement. Je__ne__suis__pas__un__saint,
Abdel est peut-être un saint, mais pas le faucon
articulé-je de sorte à marteler chaque mot dans
son crâne. Je ne te jugerai pas parce que tu prends
des décisions illégales pour rendre justice, pour
sauver des futures victimes. C'est quoi la légalité ?
Ce que la loi dit pourtant la loi a dit et Badra et sa
secte tuent sans que cette foutue loi n'y fasse
quelque chose. Alors c'est à mon unité, à toi, à
Ben, Sadikh, c'est à nous de prendre les taureaux
par les cornes et de faire cesser leurs crimes. Je la
retourne comme dans une danse de salsa afin
qu'elle me fixe droit dans les yeux.
- Sunshine, j'ai plutôt l'impression que tu veux
former un clan dans le clan, tu dis tout à Ben
argué-je.

- Ben me connais, ben ne me jugera jamais c'est


un frère. C'est juste que...je ne sais pas vraiment,
cependant je sens que je peux tout faire avec lui.
Je ne sais pas comment te l'expliquer.

- Pourquoi est-ce que tu penses que je te jugerais


? Je t'ai soutenu jusque-là, je t'ai appris à te servir
d'une arme, je t'ai suivi dans ton plan de voler le
camion d'armes, et je suis prêt à te suivre dans
d'autres, toutefois pas comme ça, pas quand tu
me mets à l'écart. Je ne suis pas quelqu'un qui
juge, je ne suis pas un saint Sadio pour prétendre
juger, ma vie me suffit, mon lot de péchés me
suffit, je ne vais pas charger la vie de quelqu'un.
On est une équipe ou tu ne me fais tout
simplement pas confiance ! J'ai reçu l'information
comme quoi tu serais allée voir Madman.

Elle me fixe l'air de ne pas savoir de qui je parle.


- Tu es sérieusement allée voir un mafieux sans au
préalable prendre des informations sur lui ? Fis-je
choqué.

- Je...euh Ben le connaît... Et puis comment l'as-tu


su ?

- Rien du tout Ben ! Tu sais ce que son nom


signifie ? Madman veut dire fou ! Ce type est
tellement sanguinaire qu'on le traite de fou, il a
des délires patibulaires et pas qu'un peu. Une
petite erreur de ta part, il t'aurait tué sans états
d'âme ni remords. Je ne sais pas comment tu as
pu sortir de là-bas saine et sauve, mais s'il te plaît
prochainement quand tu voudras faire ce genre
de chose parle moi en.

- J'avais besoin de lui, elle m'explique la raison de


leurs rencontres et j'avoue que ce n'est pas du
tout bête, seulement qu'à la moindre erreur tout
peut nous retomber à la figure. Sadio se montre
intelligente et très dangereuses quand elle le veut
à vrai dire Badra l'a vraiment sous-estimé comme
on le dit méfie toi d'une femme blessée, il le
comprendra bientôt.
- Donc si je comprends bien, je dois te rendre les
armes ?

- Oui !

- Sadio, c'est une enquête, j'ai déjà écrit mes


rapports, te remettre ses armes me vaudra une
erreur professionnelle.

- De quoi tu parles ? Je te demande de me rendre


les armes qu'on a volées, il est où le rapport avec
ta profession ?

- Je suis capitaine d'une unité policière secrète.

- PARDON ? S'affole-t-elle en quittant son siège.

- Oui. Nous enquêtons sur des réseaux, des


cartels, des sectes et sur les crimes de premier
degré. Pour maintenir mon unité secrète, j'ai
préféré le faire passer pour un cartel. Les gens me
prennent pour un criminel, c'est pourquoi ton
Momo s'est rembrunit quand il m'a vu. C'était soit
ça, soit ma carapace se fendait et c'est sur cette
rumeur que toi et Ben êtes venu à moi l'autre fois
quand tu as découvert que j'étais le faucon. Ton
frère est l'un de mes officier. Madman est un
homme que j'ai dans mes fichiers, j'ai dû le
rencontrer plusieurs fois sous prétexte de faire
affaire alors que je cherchais des preuves pour le
coffrer, mais ce type est rusé comme un renard.
Mon unité n'est pas financée par l'État
sénégalaise, je ne sais pas si tu connais la cour
pénale internationale, j'ai dû batailler pour avoir
une audience. Exposition sur exposition, j'ai pu
leur prouver qu'un groupe de sanguinaire sévissait
dans mon pays, ils m'ont donné carte libre pour
m'occuper de l'enquête. Je ne sais pas si tu le sais,
mais mon père a été assassiné par son meilleur
ami ; ils ont monté leurs sociétés ensemble, ils
étaient frères jusqu'à ce qu'il tue, mon père pour
je ne sait quelle raison. Ce porc, je n'en ai pas
encore la preuve mais je pense qu'il fait partie du
réseau.

Je me tais histoire de la laisser assimiler les


informations. Je peux paraître fort, mais le
meurtre de mon père m'a détruit. J'ai beaucoup
de regrets ; la veille de sa mort, on s'était disputé
parce qu'il voulait divorcer d'avec ma mère, elle
m'avait dit qu'il la trompait, je trouvais ça
hypocrite alors qu'il me disait toujours d'être
loyale envers ma future femme alors je lui ai dit
des choses que j'ai regrettées par la suite, je n'ai
pas eu le temps de lui demander pardon qu'on
m'a appris sa mort. Jusqu'à présent, ça me ronge.
Je veux plus que tout en finir avec lui. Je veux lui
rendre ce sourire qu'il m'avait offert quand je
l'avais confronté cette fois ça sera lui menotté et
moi le victorieux.

- Je suis désolée pour ton père ! Rien de nouveau,


ce sont toujours nos proches qui nous détruisent.
Je peux te poser une question ?

- Vas-y !

- Comment as-tu su que c'était le meurtrier de ton


père ?

- Mon père a chaque dispute se rendait chez lui,


c'est quelque chose que je savais. Quand mon
père n'était pas à l'entreprise ou a la maison, il
était chez lui qu'il considérait comme sa deuxième
demeure. Je n'ai jamais aimé ce type, je ne l'ai
jamais senti. Il y avait quelque chose qui me
dérangeait dans son regard. Bref, je m'étais
disputé avec mon père, il avait claqué la porte
quelques heures après, je me suis senti mal, je
voulais lui demander pardon mon père m'avait
toujours soutenu dans mes choix alors à son tour,
je devais le comprendre. Sachant qu'il serait chez
lui, j'y suis son parti. Les gardiens mon laissé
entrer et tout le tralala, je l'avais aperçu dans son
jardin de dos en train de communiquer, je m'étais
approché a pas feutré pour je ne sais quelle raison
quand j'ai entendu cette phrase « c'est bon, je l'ai
éliminé, par sabotage de frein » un hoquet m'avait
échappé, il s'était retourné sur le champ, son
visage était devenu blême sauf qu'il avait vite
repris contenance me demandant depuis quand
j'étais là. J'avais répondu que juste au moment où
il s'est retourné que je voulais parler à mon père.
Il m'avait dit que mon père se sentait mal alors il
est rentré, j'ai pris congé et devine quoi ? Des
heures, après, j'appris que mon père est mort
dans un accident. Ça m'a bouleversé, j'ai pris cela
pour un accident quoi, mais quand le policier a
parlé de sabotage, j'ai directement fait le lien. J'ai
fait mon deuil et après l'enterrement, j'en ai parlé
à ma mère, hélas elle ne m'a pas cru comme quoi
je regardais trop des films policiers. Je lui ai craché
au visage que je lui donnerai des preuves, c'est
donc en colère que je suis parti chez cet assassin.
Tu sais le pire ? Il n'a pas nié.

- Oh !

FLASHBACK

- Maman, je dois te parler !

- Je t'écoute mon bébé.

- Papa, c'est tonton Dibor qui l'a tué. Elle me


regarde choquée avant d'éclater de rire.

- Ah mon fils hahaha que tu es drôle. Abdellah...

- Ne m'appelle pas ainsi ! Seul mon père en avait


ce droit, n'utilise pas tout mon prénom Abdel
suffira !

M'appeler Abdellah me rappelle mon père, il m'a


toujours appelé ainsi alors que le reste de la
famille préférait le diminutif Abdel.

- Bref, je t'ai dit d'arrêter avec les séries policières


voyons Dibor est l'ami le plus précieux de ton
père. Voyons cesse tes accusations, la police
pourrait te prendre au sérieux et tu réussiras à
condamner un innocent. Ravale tes accusations
infondées ! Tu désires voyager pour te changer les
idées ?

À cet instant, je la déteste de ne pas m'écouter. Je


connais ma mère, je sais que la conversation est
close, elle ne me laissera plus placer le moindre
mot. Je suis dégoûtée, je ne suis plus un gamin et
surtout avec mon métier quand même, je mérite
voix au chapitre.

- Tu es la pire épouse que je connaisse. Tu devais


chercher à savoir pourquoi je dis cela, mais toi, tu
m'envoies balader. Carmen Diawara tu devais
sauter sur ce téléphone et en parler à la police,
mais au contraire, tu es là à étudier des dossiers.
Ça ne m'étonne pas, l'argent toujours l'argent, tu
n'as jamais eu le temps pour Papa, tu étais
toujours partie. Ça ne m'étonne pas qu'il ait voulu
divorcer ni qu'il t'ai trompé. Tu ne méritais pas
mon père et si tu ne me crois pas tant pis, je ferai
éclater la vérité et les preuves te tomberont sur la
figure.
Je claque la porte énervé. Je monte dans ma
voiture alors qu'elle crie mon nom me demandant
de revenir que je suis en colère de ne pas prendre
le volant.

Je démarre en direction de chez lui.

Je gare dehors et tape frénétiquement à sa porte,


le gardien m'ouvre, je le bouscule, l'autre qui
tente de me retenir, je lui mets un coup-de-poing
qui le fit me lâcher à la minute.

- Dibor ! Dibor ! Guenal hadj bou dé ( sort, espèce


de pourriture !)

Il sirote sa boisson depuis le balcon. Connaissant


cette maison pour y être venu passer des
vacances maintes fois, je monte les escaliers
quatre par quatre jusqu'à être face à lui.

- Assassin, craché-je en lui éclatant mon poing


dans la mâchoire. Il vacille et sans lui laisser le
temps, je l'empoigne par le col. Mon énervement
est au summum de sa gloire quand je remarque ce
rictus qu'il arbore depuis ma venue.
- Tu as tué mon père, ton meilleur ami, ton frère
salopard ! Éructé-je. Je le lance sur la table qui se
brise.

Je suis tellement en colère que je vois rouge, je le


récupère et le tabasse sans relâche. Mon père
avait confiance en lui, c'est une enflure ! Je veux
lui enlever ce stupide sourire sur le visage.

- Tape-moi autant que tu le souhaites, mais jamais


tu ne pourras faire revenir ton père que j'ai
soigneusement tué. Gamin, tu es trop petit pour
pouvoir m'inculper. Hahahahaha !

Ce rire sardonique résonne dans mes oreilles


continuellement, je le relève, le plaque contre le
mur avant d'envoyer ma jambe dans son ventre.
Je continue à le frapper. Des hommes tentent de
me retenir et ils y arrivent. Dibor quitte le mur et
se place de l'autre côté du balcon, mais quand je
vois encore son sourire fier, je me défais de la
poigne de ces hommes et je fonce sur lui, nous
tombons tous les deux brisant la balustrade.

- Seigneur Jésus marie Joseph mon bébé !


C'était la voix teintée d'horreur de ma mère avant
que je ne perde connaissance.

FIN DU FLASHBACK

- Wahou euh wahou...je... c'est... Wahou..je ne


sais pas quoi dire...

Je la soulève pour la poser sur le bureau et mes


mains viennent déboutonner ma chemise, mes
yeux restent ancrés dans ses prunelles noires. Sa
bouche s'assèche, sa gorge palpite, ses yeux
pétillent d'une lubricité affolante, elle observe
chaque bouton qui saute et chaque pan qui
s'ouvre. Elle se lèche les lèvres sans se cacher,
c'est ce qui me plaît chez cette tigresse, elle
assume.

Je lui dévoile ma cicatrice dans l'abdomen. Une


grosse cicatrice à laquelle je me suis habitué et qui
me rappelle toujours cette scène.

- Co... comment ?

- La balustrade était en verre, ce type était


tellement inhumain que dans notre chute il a
récupéré un morceau de verre pour me le planter
dans l'abdomen. C'était la cause de mon
évanouissement et depuis, j'ai cette cicatrice.

Elle avance ses doigts tremblants pour caresser


chaque éraflure autour de cette longue ligne
cicatrisée. Je ne reste pas insensible à son touché,
c'est un point qui m'est sensible. Je ferme les yeux
pris d'assaut par les sensations que ce simple
toucher me procure. Un long frisson me prend
jusqu'à la nuque, j'exhale un soupir totalement
électrifié.

- Le plus absurde, c'est que je ne l'avais pas


remarqué l'autre fois quand tu m'avais passé ton
t-shirt, sûrement que la peur d'avoir tué cette fille
me rendait aveugle. Elle est grosse, mais tu peux
en être fière.

- Pourquoi ? Depuis que je suis dans ce bureau,


nous chuchotons comme si on ne voulait pas que
la moindre forte intonation fasse éclater notre
bulle.

- Parce que tu as su le courage d'affronter celui


qui t'a pris ton père. Tu es un guerrier Zall ! Tout
ce que tu as réussi a monté, à obtenir, à crée fait
de toi un guerrier. Tu as quitté un travail sans y
voir le gain quand tu as su que c'était contraire à
tes valeurs. Tu es intègre, tu es bon, tu es
protecteur et tu es doux. Tu es certes Abdel, mais
pour moi, tu as l'élégance d'un roi, tu es
honorable et je t'admire !

Sans que je ne puisse me retenir, excité par ses


mots et ému par ses confidences, je prends son
visage en coupe et l'embrasse avidement et
profondément. Je martyrise ses lèvres tout en les
suçotant. Ma langue part à la recherche de la
sienne ce qui lui fit pousser un gémissement des
plus grisant. Je veux imprégner la sensation de
mes lèvres sur les siennes dans son cerveau, je
veux que son corps soit parcouru de frissons à
chaque fois qu'elle pensera à mon baiser, à nos
souffles qui se mélange, nos soupirs qui s'avalent
et surtout le bien-être que cet échange nous
procure. Je ne suis pas Badra, cette fois, je veux le
lui faire comprendre. Je quitte ses lèvres devenu
gonflé et prend en otage son cou que je grignote
amoureusement.

- Za...ah... Abdel !
Je recueille son visage entre mes mains pour
qu'elle le fixe.

- Regarde-moi ! Qu'est-ce que tu vois ? Qui tu vois


?

Elle ignore ma question et tente de se jeter sur


mes lèvres, je recule mon visage.

- Réponds ! Ordonné-je en venant lui chatouiller le


cou avec simplement mon nez.

- Toi, gémit-elle, toi un mâle viril et dominant, toi


Abdel aussi sombre qu'imposant, aussi sexy que
provocateur, aussi immature que dangereux je ne
vois que toi ici !

J'attaque l'autre cou tout en chatouillant sa nuque


du bout des doigts. J'embrasse sa gorge ce qui la
fait rejeter la tête en arrière. Je cajole son cou
avec mes lèvres, voulant relever mon visage pour
atteindre mes lèvres, je recule remettant les
boutons de ma chemise en place.
- Je__ne__suis__pas__Badra, sur ce je sors la
laissant sur le bureau haletante.

Je suis rancunier, je sais, mais chaque chose doit


être à sa place. Le sourire aux lèvres, j'enfourche
ma moto et quitte sa maison.

Sadio 1, Abdel 1

***

Emlyn Sadio Kâ,

Tous dans la fourgonnette, Abdel m'équipe d'une


oreillette invisible pour qu'on puisse
communiquer à distance. C'est pas vraiment
invisible mais c'est tellement petit et ça ressemble
à la couleur de ma peau du coup ça passe
inaperçu.

Il prend un élastique et m'attache mes extensions


en queue-de-cheval et prend le soin de cacher
mes oreilles avec les mèches.
- C'est plus pratique, tes cheveux ne te gêneront
pas, et ton oreille est fermée, m'explique-t-il
concentré sur sa tâche.

Il déboutonne le haut de ma chemise et y insère


un minuscule truc dans un bouton avant de la
refermer.

- C'est une caméra invisible sans fil miniaturisée.


Ça paraîtra simplement comme bouton de
chemise.

La fourgonnette est équipée de tout. Abdel ne


peut pas venir, il doit superviser depuis la
camionnette afin de m'avertir de qui arrive ou non
et sa carrure est loin de passer inaperçu. Sadikh a
installé des caméras cachées hier dans la salle de
réception et tout le bâtiment sur l'écran de la
fourgonnette, nous avons une vue parfaite sur
tout. En plus, Ben me sera plus utile vu qu'il est
informaticien, il pourra pirater leurs systèmes
pour mettre notre vidéo à la place de la leur.

- Badge ? Me demande Zall.

- Check ! Répondis-je.
- Téléphone sur mode réunion ?

- Check !

- La carte d'identité avec tes fausses références ?

- Check, allons-y Ben.

M'apprêtant à descendre avec Ben, il m'attrape le


bras.

- Fais attention à toi, reste vigilante et toi quatre


yeux prends soin d'elle à la moindre égratignure,
je te cuisine sans sel.
Sadio, on s'en tient au plan, tu rentres et tu
ressors avec Ben en cas de danger je rapplique.
Fais attention à toi ! Il m'embrasse sur le front
sans se cacher de mon frère qui grogne depuis sa
place.

Je lève les yeux au ciel.

- Ok papa ! À plus papa ! Dis-je amusé, je lui


envoie un bisous aérien et pars.
Nos casquettes vissées sur la tête, nous passons
par la porte des travailleurs. Nous présentons nos
badges et on nous laisse entrer.

D'ici on attend la musique douce du piano et des


voix, la fête prestigieuse bat son plein. Chacun
part de son côté essayant de trouver la bonne
porte. J'évite de lever le visage par peur de me
faire griller. Chaque porte que j'ouvre n'est pas la
bonne.

- J'ai retrouvé la salle de visualisation, me prévient


ben depuis l'oreillette. Prends le couloir à gauche
porte 33.

Je m'éclipse et rejoins l'allée. Je surveille les


alentours en attendant qu'il finisse son boulot, il
m'avait dit que ça lui prendra tout au plus quinze
minutes.

J'ai hâte que tout prenne forme, j'ai hâte de voir


sa tête.

"Quelqu'un arrive vers vous, s'écrit Abdel."


" J'ai presque fini, je dois tout relier à ma
commande. J'ai besoin de 5 minutes de plus."
Répond Ben.

Ok on est mal, dis-je in petto quand je vois la


personne s'avancer. Si elle ouvre la porte, on sera
grillé.

Par instinct, je m'avance jusqu'à elle :

- Le chef te cherchait, mentis-je.

- Qui moi ? Ça doit être une erreur, je suis la


chargée de diffusion, je suis occupée ici, je dois
préparer la vidéo du président, on doit la lancer
juste après son discours, nous ne devons pas être
en retard.

- C'est toi...je jette un œil sur son badge...Dieye. Le


chef m'a expressément demandé de venir
t'appeler, c'est pour ça que je suis ici !

- Ha bon Kone amna Lou khew, merci ! ( Quelque


chose se passe alors.)
Elle part la queue entre les jambes. Je souffle
rassurée.

"Bien joué ma tigresse."

" Arrête de parler Zall !"

" Ça va, c'est bon. "

Depuis la fourgonnette, nous pouvons lancer la


vidéo sans qu'il ne puisse la couper ou la changer,
annonce Ben dans le micro.

" Parfait ! Ben rejoins la fourgonnette " Ajouté-je.

" Comment ça rejoint, Sadio reviens ici tout de


suite ! On s'en tient au plan ! " Hurle Abdel.

Sans l'écouter, je monte alors qu'il m'insulte à


travers l'oreillette seulement que moi, je veux voir
son visage quand la vidéo sera diffusée.

Je m'arrête à l'entrée de la salle. Elle est bondée, il


n'a pas fait dans la dentelle le salopiaud. Il est là
sur l'estrade en train de mentir à toutes ces
personnes ici présentes. Il est là maîtrisant son
sujet. Les journalistes le mitraillent de photos. Les
femmes le mangent du regard. Je le fixe et
constate qu'il porte un gant.

Tiens, c'est nouveau ça !

Si seulement les gens savaient qu'un sanguinaire,


un monstre se tenait devants eux, ils ne seraient
pas en train d'applaudir avec tant de ferveur.

C'est pour ça qu'il faut que je dissèque ce réseau,


il faut que ce pays soit débarrassé des parasites
comme eux.

Abdel continue de m'insulter à travers l'oreillette,


me traitant de gamine et j'en passe. Il ne peut pas
comprendre.

_ Chers amis, cette soirée, est la vôtre, je me dois


de ne pas monopoliser la parole et ainsi de vous
laisser profiter du buffet de la boisson, et même
de la musique. Rire ! Je vous laisse donc découvrir
ma nouvelle vidéo de campagne et sachez que
c'est une exclusivité sur vous avez là. J'espère en
avoir de bons retours parce que vous savez, je
travaille pour vous et pour l'intérêt de ce pays, ce
beau pays qui est notre patrimoine. Être président
du Sénégal, est un honneur pour moi et je
continuerai de travailler d'arrache-pied pour le
développer et faire de lui, une puissance dans la
sous-région.

Ay ki mo meuneu fene !

Ils applaudissent pour accompagner ses mots.


Ils sont tous admiratifs, habillés en grande pompe,
costume cintré, robe de soirée tout ce qui rend
cette fête belle. Dommage !

" Ben, c'est le moment !" Lancé-je.

L'écran est d'abord noir quand elle s'allume


subitement, le montrant lui en train de baiser sa
pétasse, mon ancienne secrétaire elle en a de la
chance elle, car elle est dos à lui, arrêté les mains
à plat sur le mur. Et lui, il a juste enlevé son
pantalon, reste en boxer son sexe dans où vous
savez rire. S'en suit une autre vidéo dans laquelle
on le voit clairement en train de me violenter.

La violence dont il fait preuve envers moi choque


l'assistance. Les femmes sont horrifiées, des cris
de stupeur sortent de leurs bouches. Quelques
personnes sortent leurs téléphones alors que la
logistique tente par tous les moyens de faire
cesser cette vidéo.

Vidéo que j'ai obtenue grâce à Abdel, il avait


installé une caméra dans le couloir de mon
appartement. Il n'était pas d'accord pour que je
l'utilise, car pour lui, c'était humiliant pour moi,
mais j'ai su le convaincre.

Badra ? Il est aussi blanc qu'un cadavre.

- Oh !

- Li limou done !

- C'est honteux !

- C'est scandaleux !

- Il battait sa femme ! Quelle horreur !

- Mais vous êtes un monstre !

- Pas étonnant qu'elle ai divorcé !


Les journalistes s'empressent de filmer l'écran.

Il prend conscience de la réalité.

- ÉTEIGNEZ-MOI ÇA ! ARRÊTEZ CETTE VIDÉO, C'EST


UN MONTAGE, CE N'EST PAS MOI DANS LA VIDÉO
! C'EST UNE CALOMNIE !

- Et pourtant, c'est ton visage. Nous ne sommes


pas stupides ! C'est honteux pour un président qui
est présent chaque vendredi à la grande mosquée,
c'est honteux pour toi qui prônes les bonnes
attitudes et le respect envers les femmes, hurle un
monsieur.

- Vous êtes une crapule ! Comment pouvez-vous


traiter une femme ainsi ! Vous êtes donc un
acteur de violence conjugale, un phénomène que
nous tentons de faire cesser. Vous avez basé votre
campagne sur ce thème c'est pourquoi nous vous
avons soutenu apparemment ce qu'on dit des
politiciens est vrai, vous êtes des menteurs !
S'indigne une féministe.
- C'est ça notre président ? Je comprends
pourquoi notre pays est encore en voie de
développement, il est plus occupé à coucher avec
des femmes. Et regardez la date, il était encore
marié, c'est honteux !

Les gens le huent, les journalistes lui posent des


questions.

Un serveur passe et je le hèle.

- Avez-vous un stylo et un post-it s'il vous plaît ?

- Oui ! Il enlève le stylo bloqué sur sa poche et me


tend un papier.

« Parce qu'au bal des sans dignités les plus


indignes l'emporte. Tout ne fait que commencer
son excellence.»

Signé D.S ta belle peulh !

- Remettez-le au président s'il vous plaît dîtes lui


que c'est le nom de la personne responsable de
cette vidéo, il la prendra.
Je le regarde partir vers lui, il chuchote à l'oreille
et Badra lui arrache la feuille, il lit ma note et
verdit de nouveau, les yeux hagards.

- D.S Dieyna ? Non, c'est impossible !

Parfait, la réaction que je voulais, j'ai signé DS,


c'est la signature de Dieyna. Je veux semer le
doute dans sa tête qu'il croit que Dieyna est
vivante et qu'elle se venge.

Il lance des verres sur l'écran géant. Des hommes


en costume viennent le chercher.

La vie est belle !

Je me tourne hâtivement afin de rejoindre la


camionnette quand je sentis un couteau se poser
sur mon cou. Je déglutis et blêmit séance tenante.
Je coule maladroitement un regard sur la chemise
et constate qu'une goutte de sang y a perlé.

- On abîme la marchandise à ce que je vois ! Dis-je


avec affront.
Il arrache mon téléphone habillement de mes
proches. Et avec une main experte, il retire tous
mes équipements avant de les écraser avec son
pied.

Et voilà, je suis livrée à lui sans espoir d'être sauvé.

Toujours, dos à moi, je ne sais pas qui s'est, mais il


est loin d'être un saint pour savoir que j'étais
équipé, il doit être un tueur.

- La marchandise sera carrément détruite si elle ne


fait pas ce que je dis. Avance sans faire de vague !

Je lève les mains en signe de paix alors qu'il me


guide jusqu'à une sortie à l'arrière du bâtiment.
Zall est garé de l'autre côté, j'avais espoir qu'il
nous voit, cependant, c'est fichu.

Il me guide jusqu'à une petite Mercedes-Benz aux


vitres teintées ouvre la portière et m'y insère en
appuyant ma tête.

- C'est quoi cette manière ? C'est votre méthode à


vous de kidnappé une femme ? J'ai connu plus
galant ! Le provoqué-je.
Il prend le volant et quitte la ruelle non sans un
crissement de pneu cinglant.

Je me tasse sur mon siège en me retournant les


pouces, il faut que je réfléchisse à une solution
drastique, je ne sais pas qui est ce type ni s'il
m'emmène à l'abattoir.

Zall et les autres doivent être inquiets. Ils ont


perdu mon signal.

Je constate qu'il sort carrément de la ville. Cette


voie est une ancienne route qui n'est plus ouverte
au véhicule.

- Vous comptez me tuer ? Demandé-je

- Pourquoi pas !

Première erreur, il ne m'a pas attaché les mains.

- Alors vous aurez du mal ! Je me lève


brusquement et plaque mes deux paumes sur ses
yeux de sorte à lui brouiller la vue. Il lâche le
volant et la voiture Zigzag. Mais je m'en fou hors
de question que je meurs dans ses mains.

Il me repousse et tente de reprendre le volant,


mais je saute sur le déverrouilleur et déverrouille
la portière sans lui laisser le temps de
comprendre, j'ouvre la portière et me jette alors
que mon corps roule comme un tapis sur le
macadam. Mes bras s'erraflle et mon visage en
paie les frais. Ça fait mal bordel !

Je remarque la voiture qui s'arrête, je me relève


malgré ma douleur et tente de courir seulement
des tir me ralentissent, il tire comme un fou. C'est
qui ce malade !

- ARRÊTE-TOI OU JE TE JURE QUE LA PROCHAINE


BALLE SIGNERA TA MORT, JE VEUX QU'ON PARLE
EMLYN SADIO K !

Il connaît mon nom ! Je m'arrête alors qu'il


s'empresse de me rejoindre son arme toujours
pointée sur moi.

- Dire que tu veux discuter en tenant une arme


laisse moi en douter !
- DELIA EST MORTE ! Crache-t-il.

Je le fixe un sourcil arqué, je ne comprends pas. Je


n'ai jamais connu de Délia alors c'est quoi le
rapport avec moi ? Ces mots ont dû lui coûter vu
le regard nostalgique qui anime ses prunelles
actuellement.

- Tu as volé notre camion d'armes, Délia, c'est la


fille avec qui tu t'es battue. Il m'explique comment
elle est morte, la monstruosité avec laquelle la
reine lui a ôté la vie à chaque mot et description,
j'ai envie de vomir. Je suis chamboulée et mitigée
quelque part, c'est de ma faute si elle morte sa
décision de taire mon nom l'a précipité dans sa
tombe.

- C'est de ma faute, chuchoté-je. Je ne voulais


pas...je...te jure...non je ne voulais pas oh mon
Dieu !

Il me lance un regard dédaigneux.

- J'aurais aimé que ça soit de ta faute pour que je


puisse te tuer ici même pour la venger hélas ce
n'est pas de ta faute si ce n'était ce camion Délia
se serait suicidée. Je l'ai sauvé plus d'une fois. La
mort est mieux pour elle, son âme et son corps ne
supportait plus cette vie.
Bats- toi !

Hein ? Mais il est carrément torché ce type. Il a


des réactions antinomiques. Sa petite taille est un
leurre, cet homme a l'air dangereux.

- B TS-TOI ! Rage-t-il.

- Et pourquoi !?

- Je dois au moins avoir quelque chose sur le corps


pour pouvoir faire gober un mensonge à mon chef
d'opération. J'étais partie à la traque du trouble,
on s'est battu, il s'est échappé, personne ne t'a vu,
je peux aisément dire que tu étais un homme.

- Pourquoi tu ne m'emmènes pas à eux ? Je vois


que tu me détestes, pourquoi tu m'as emmené ici
?
Il claque sa langue sur son palais avant de
s'avancer et de me donner un coup disgracieux
dans l'abdomen.

Je me tiens le ventre acculé par la douleur. C'est


pire que les règles douloureuses.

- Tu es une femme, tu t'es inséré dans ce milieu


alors je suppose que tu sais te battre. À cet instant
précis, je te considère comme un homme. Il vient
me prendre par les cheveux avant de me jeter
brutalement sur le sol.

Mon regard a happé le sien et je compris. Il est


amoureux de cette Délia, me frapper est un
moyen pour lui de faire son deuil. Il me voit
quelque part comme la responsable même s'il
avoue le contraire.

Je me lève et le contourne. Nous nous tournons


autour, alors que j'étudie l'expression de son
corps comme me l'a appris Zall, quand je vis son
pied s'appuyer sur le sol, je compris qu'il comptait
me lancer un coup de pied alors je m'abaisse de
sorte à esquiver et mon genou part dans son
ventre.
Je mets toute ma hargne et ma force, car il s'agit
de ma vie.

Par contre ce n'est pas facile de se mesurer à un


homme qui a de l'expérience dans le combat, il
revient vite à la charge en me donnant un coup
sur la tête, je déséquilibre et tombe.

Je me relève rapidement et lance mon pied dans


sa mâchoire, il bloque par la suite mon pied et me
fait tomber.
Je saigne pathétiquement du nez alors qu'il
s'abaisse pour me donner un autre coup une voix
l'arrête.

- N'ose plus jamais !

Zall

Je tourne précipitamment la teinte et tombe sur


l'image de mon sauveur, Zall une arme pointée sur
la nuque de ce malade qui dit qu'il ne veut pas me
tuer, mais s'amuse à me frapper.

- Jette ton arme, lui ordonne Zall, il obéit sous le


joug de mon sauveur.
- Sadio, ramasse son arme ! À quatre pattes, je me
précipite pour récupérer l'arme.

Zall le contourne jusqu'à se retrouver face à lui. Il


baisse son arme se retourne comme pour étudier
mes plaies avant de lancer un regard sibyllin à
l'autre. Il l'empoigne de sorte à l'attirer vers lui
avant de lui donner un coup de tête qui fit tituber
l'autre.

- L'impérieux faucon !

- En chair et en pantalon !

Et voilà encore une fois il allie comédie et sérieux.

- Je ne savais pas que tu sortais en journée, dit


mon agresseur.

Il connaît Abdel.

- Le maître ne sort que quand c'est important,


mais ça, tu ne peux pas le comprendre vu que tu
es un pion. C'est quoi ton problème ? Questionne
Zall.
- Oh, rien calme toi, j'avais juste des comptes à
régler avec ta petite protégée.

- Ma protégée, tu l'as frappé !Abdel lui donne un


coup-de-poing sur sa mâchoire alors qu'il tente de
se défendre sauf que Zall bloque sa main qu'il
emmene sur son dos.

- Te fâche pas, on rigolait en plus, tu dois savoir


que si je lui voulais du mal, je l'aurai emmené
directement à la reine, se défend mon agresseur
en tentant de se défaire de la poigne de Zall.

- Ça ne m'amuse pas petit con ! Il le repousse


abruptement. Sadio, on n'y va !

- Je...

- J'ai dit qu'on y allait ! Tonne-t-il.

Nous avançons sauf qu'Abdel pour je ne sais


quelle raison, se retourne.

- Plus jamais tu ne l'agresses, je n'aime pas les


lâches !
Sur ce, il donne un coup sur le crâne de l'autre,
mon agresseur tombe rapidement sur le sol.

Je me rappelle qu'il m'avait avoué être rancunier,


je confirme.

- Zall tu l'as tué !


...

- Abdel !

...

- Je te parle bon sang !

- Ne me saoul pas il est K.O. pas mort. Tu as


intérêt à te taire je suis en colère je te préviens
tais-toi !

- Je m'excuse m...

- FERME LA SADIO ET AVANCE !

Ok, il est énervé à bloc j'ai intérêt à me faire


petite.
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Chapitre 17

Badra Faye était dans un problème qui


l'engouffrait comme du sable mouvant. Quelque
chose lui échappait, il n'arrivait à se faire à l'idée
que Dieyna soit vivante.

Pourtant quelque part à l'intérieur de lui, ça le


rend heureux de savoir que la femme qu'il aime
est vivante, ça ravit son cœur surtout que depuis
qu'elle est morte, il vit dans le regret, il pense
chaque soir a leurs histoires, au moment heureux
comme malheureux qu'ils ont vécu.

Lui et Dieyna, c'était fort, c'était mortel. Jamais il


n'a aimé une femme aussi puissamment qu'il
l'aimait elle. Dieyna et ses gros yeux, Dieyna et sa
peau douce et claire, Dieyna et ce point de beauté
qu'elle avait sous les yeux. Dieyna et ses gencives
noires, ses lèvres naturellement rouges, elle était
tellement belle qu'il s'était vu jaloux et possessif, il
voyait tous ces chiens la regarder, envier sa place
à lui. Des riches, des étudiants ont voulu de
Dieyna, mais elle n'a jamais répondu elle était à
lui, et même si elle est morte lui, il restera à elle,
parce qu'il est impossible qu'il l'oublie, son cœur
et ses pensées appartiennent à Dieyna, et ce,
jusqu'à son dernier souffle.

À chaque fois qu'il couchait avec Sadio, il


s'imaginait Dieyna sinon il ne prenait pas forme
dans son boxeur.

Mais rien ne va, s'il se fie a la note elle veut se


venger. Après tout, elle a raison elle l'a aimé et
elle est morte à cause de lui.

Mitigé et incertain, il se jette sur son lit king size. Il


se perd et à côté de cela, son nom a été sali,
abîmé. Tout le pays ne parle que de ses frasques.
Il a bien sûr donné l'ordre de cesser les
publications des journaux sur lui, cependant la
mémoire de son peuple, il ne peut pas l'effacer,
les choses vont vite sur les réseaux sociaux et des
journaux libres s'entêtent.
Ses conseillers réfléchissent à un moyen d'étouffer
l'affaire alors il attend tout en pouvant
s'empêcher de psychoter.

À 20 h, précis, il rejoint ses frères du réseau. Une


rencontre d'urgence a été convoquée par la reine.
Apparemment, il y a des problèmes à écarter.

Il avait dû baiser fort la reine pour qu'elle lui


promette de l'aider avec l'affaire. De plus, il n'a
pas trop à s'en faire car le réseau le remettra
président peu importe si le peuple le vote ou non.

« _ Unis par le sang, unis par le pouvoir, unis par


l'esprit. Vive la reine, vive la reine ! Crient les
membres du secte, de concert. Ils offraient le
même concert à chaque apparition de la reine.»

Elle lève une main, et le silence fut maître.

- Bienvenue à tous ! Je n'ai pas le temps


d'épiloguer, je préfère m'épancher sur la cause de
votre présence ici. Et vous le remarquerez, vous
n'êtes pas les seuls, tous les sans âmes sont là
alors vous devez prendre conscience de l'ampleur
du problème. Des secousses touchent mon réseau
si on n'y fait rien, ça deviendra un tremblement de
terre qui nous ensevelira tous, je dis bien tous ! Ça
a commencé par le camion d'arme, jusqu'à
présent, on ne sait pas qui est cette personne qui
a eu le courage de nous la voler et comme tout
bon incapable que vous êtes, je n'ai toujours pas
reçu un nom. Votre frère Badra Faye a été exposé
à un piège. Qui sait ? Demain, ça sera toi moi
vous, lui nous. Au lieu d'attendre que le problème
nous tombe dessus, il vaudrait mieux qu'on tombe
sur le problème. Je veux que vous mettiez vos
forces, vos cervelles, vos techniques et
expériences à l'œuvre pour retrouver cette
personne qui agit dans l'ombre et qui nous coupe
l'herbe. Le temps presse mettez vous au travail ! À
côté de cela, j'aurais appris que Madman, celui qui
s'est fait tant désiré en refusant de nous rejoindre,
a été renversé. Qui a des informations ?

- Moi, Reine ! Fit un homme trapu et borgne.

Elle lui ordonne d'avancer et lui donne la parole.

- Il se raconte que c'est une femme. Elle possède


désormais tout le cartel de Madman. Les gens
disent qu'elle est plus sanguinaire que lui. Et le
point qui nous intéresse, c'est qu'on dit qu'elle est
ambitieuse et j'y crois vu qu'il faut être
ambitieuse, capable et assez dégénéré pour
affronter Madman. Je crois que l'avoir en notre
sein nous sera bénéfique. Après tout, le cartel
Madman possède une partie du territoire
Sénégalais que nous convoitons.

La reine médite sur ses mots. Intriguée par cette


personne.

- Qui est-elle ? A-t-elle demandé.

- Son identité est secrète, on l'appelle la Dame au


chapeau, parce qu'elle dissimule son visage sous
un chapeau.

- Mystérieuse comme moi ! Très bien. Un bal


masqué sera organisé en son honneur. Apprêtez-
vous à accueillir un nouveau membre. La réunion
est ajournée la prochaine réunion, je veux des
résultats. Bonne fin de soirée.

Elle quitte majestueusement la salle, ses hommes


à ses pieds.
Elle sent que quelque chose se passe, elle le sent
et ce soir, elle doit consulter ses fétiches.

***

Emlyn Sadio Kâ

Je fais ma valise demain, nous commencerons nos


voyages. On ne peut plus perdre de temps, il faut
que je récupère les preuves de mon père avant
qu'ils n'incendient les autres banques. On ira
d'abord au Mali, en CIv et en Guinée.

J'irai avec Abdel et Sadikh. Ben restera ici avec


Momo. Au départ, je devais seulement partir avec
Abdel, mais mon frère a crié net. Du coup, il s'est
ajouté à l'équation.

Quant à Momo, il s'est un peu décoincé. Enfin il


parle plus par texto que quand il est devant moi.
Et oui nous conversons non stop par message.
C'est ainsi que j'ai appris qu'on a le même âge
quand je lui ai fait remarquer, il ne m'avait plus
répondu jusqu'au lendemain où il m'avait
simplement écrit un salut. À côté de cela, il est
issu d'une famille de quatre enfants. Il a un grand
frère et deux petites sœurs qui se voilent. De ce
que je sais leurs pères et Imam, il est très à cheval
sur la religion et j'apprécie. Ses deux parents
vivent et il vit avec eux.

Mon portable émet un signalement, ça doit être


lui qui me répond.

De Momo à moi: [ Je te propose de déguster une


pizza avec moi.]

Euh, c'est une invitation-là ? Lui, il m'invite ? Je


crois que c'est une erreur. Je sors de la messagerie
et reviens histoire de bien voir sauf que c'est bien
lui.

De moi à Momo : [On t'a volé ton téléphone ? Je


croyais que tu fuyais les femmes ?"]

De Momo à moi : ["La blague est bonne, rire, mais


non, c'est moi Mohamed, personne ne touche à
mon téléphone. Nuance, je ne fuis pas les
femmes, j'évite de m'octroyer des choses
auxquelles je n'ai pas le droit. Je ne suis pas timide
comme tu le crois, j'ai une autre face que tu
découvriras peut-être .]

Cet émoji ? Lui, il utilise ça ? C'est Abdel qui


l'utilise souvent quand il fait preuve de perversion.
Je suis vraiment intriguée par Mohamed.

Alors j'accepte de le rejoindre à 19 heures, après


la prière.

***

Vêtu d'une longue robe bras long bouffant, taille


cintrée tissée en soie. J'ouvre la porte de la
pizzeria. Il est déjà là. Je bugue un moment, je ne
l'avais jamais vu en chemise et en jeans et cette
couleur bleu ciel lui va à ravir.

Il me sourit timidement en jetant le regard au sol.

- Salam aleikoum !

- Aleikoum Salam. Tu es belle dans cette robe, le


rose...te...te va à ravir, baragouine-t-il.
J'arque un sourcil ne m'attendant pas du tout a un
compliment.

J'apprécie, j'avoue que j'ai mis cette robe ample et


sobre pour lui. Il ne serait certainement pas à
l'aise si j'étais sexy.

- Merci, tu n'es pas mal non plus, ta chemise est


belle !

Il se gratte la tête comme gêné.

- Ha bon ? Ma sœur avait raison alors.

- Ta sœur ?

- Oui, elle a 18 ans. C'est notre cadette, nous


avons une relation très soudée. Je lui ai dit que je
voyais une amie, elle en a fait tout un plat. Elle a
ouvert mon placard et m'a sorti tout ceci dit il en
me montrant d'une main sa tenue. Elle était
tellement contente que je n'avais pas pu refuser
de les porter.

- Pourquoi était-elle si heureuse ?


- Euh... je...je...je les femmes, c'est compliqué.

J'éclate de rire.

- Tu es mignon wallah ! Du jamais vu.

Je n'ose pas dire qu'il ressemble à un adolescent


en première expérience de drague alors je ris.

Je commande une pizza royale, alors qu'il prend la


même.

- J'ai cru que je serai en retard, je devais guider la


prière et je n'ai pas vite terminé. J'allais te
proposer même de remettre le rendez-vous parce
que bon, la prière est importante et pas que, je ne
badine pas, pour moi, c'est inconcevable,
m'explique-t'il.

J'aurais parfaitement compris s'il avait annulé.


Moi aussi, depuis qu'Abdel m'a fait revenir à la
prière, je comprends son importance.

- Tu es un peu comme Abdel, il peut être tout ce


qu'il veut, mais il ne rate jamais sa prière même...
- Je ne suis pas ce type ! Dit-il fermement.

Vu son visage irrité, il n'a pas aimé. Je crois que je


devrais arrêter avec les comparaisons.

- Oui, c'est vrai désolée. Parle-moi de ton travail.

Il retrouve le sourire et m'explique ce qu'il aime


dans son métier, de ses regrets, de ses
préférences, de ce qui l'ennuie et tout.

Je l'écoute ennuyé pas parce que ce qu'il dit n'est


pas intéressant au contraire il a ce pouvoir
d'absorber seulement qu'il ne fait que parler de
lui. Il ne s'intéresse pas à moi, même quand
j'essaie de placer un mot, il dit moi aussi et
ramène tout à lui.
Ce n'est pas ça un rendez-vous peu importe sa
nature, je pense que la discussion ne doit pas être
uniquement centrée sur quelqu'un.

Je regrette d'avoir accepté. Il a carrément


monopolisé la parole. Rien ne nous lie, nous
n'avons rien en commun. Je le trouve trop strict,
pas drôle, j'ai l'impression d'être à un entretien
d'embauche avec un vieux de 70 ans. Ne voulant
pas l'offenser, je souris quelques fois tout en
ayant hâte d'abréger cette soirée gênante.

Je mange tranquillement alors qu'il continue de


parler de lui quand un raclement de chaise attire
notre attention. Un corps s'installe aisément au
milieu de nous comme s'il était invité.

Je fis les gros yeux carrément stupéfaite. Qu'est-ce


qu'il fiche ici ? Surtout qu'on s'est quitté hier en
de mauvais termes. Il m'a grondé comme un père
le ferait avec son enfant. De mauvaise foi, je suis
rentré en colère et boudeuse alors que je n'avais
pas du tout raison. Et lui, il se présente ici en
jogging, t-shirt et claquette artisanale.

- Qu'est-ce que tu fiches ici ? S'agace Momo.

- Je lave les vitres, ça ne se voit pas ? Quelle idée


de demander à quelqu'un ce qu'il fait dans un
restaurant. Tss !

- Mange le sol si tu veux, mais là, tu es à notre


table et j'ai le droit de te demander ce que tu
fiches ici et à ma table !
- Ta table ? Ah ouais, Abdel regarde
minutieusement chaque côté de la table, il se
penche pour mieux regarder comme s'il cherchait
quelque chose.

Gênée par le spectacle, je me racle la gorge et


demande :

- Abdel qu'est-ce que tu cherches ?

- Son nom ! Il a dit que c'était sa table, je vérifie s'il


y a son nom. Attends une seconde !

Je me pince l'arrêt du nez, dépitée. C'est quoi cet


homme qui a presque la quarantaine et qui agit
comme un gamin. Abdel me donne des migraines.
Qu'est-ce qu'il fait ici bon sang !

- J'en ai marre de lui, je me casse ! S'emporte


Momo.

Il ramasse ses affaires et part alors que je tente de


le faire revenir sauf que je parle à un sourd. Je me
lève pour lui courir après sauf qu'il s'engouffre
dans un taxi me laissant en plan sur le trottoir.
C'est quoi cette attitude ? Ce n'est quand même
pas de ma faute si Abdel s'est incrusté.

Je secoue la tête épuisée et rentre prendre mon


petit sac qui est désormais accroché sur son cou
alors qu'il mange le reste de ma pizza.

- Je crois qu'il est l'heure de partir, dit-il !

- Oui, il est l'heure de partir et merci de me rendre


mon sac, c'est un sac à main pas un sac à cou. Et
puis Abdel qu'est-ce que tu fais ici comment tu as
su qu'on était ici ?

- Je suis venu te chercher, c'est aussi simple que ça


pour le reste t'occupe ! Aller, on n'y va bébé, ce
n'est pas bien de répondre à des invitations sans
son chéri. Et puis c'est quoi ce rendez-vous
ennuyeux ? Non mais il se prend pour qui genre, je
suis là depuis deux ans à tout casser sans rendez-
vous avec toi et lui, il débarque je ne sais quand il
se permet de t'inviter et en plus dans une pizzeria,
il est quoi un Italien ? Niakk classe !

Mohamed était devenu rouge, je prendrai le


temps de m'excuser.
Il se met à l'imiter et sans pouvoir me retenir,
j'éclate de rire, jusqu'à me plier en deux. La tête
de Mohamed me revient et je ris de plus belle.

Abdel paie l'addition et nous sortons avec le reste


des pizzas qu'il mange aisément dans la rue.
M'apprêtant à ouvrir ma voiture, il m'arrête.

- Laiche la ichi, dit-il la bouche pleine. J'attends


qu'il termine ce qu'il a en bouche. Mes hommes
viendront la chercher. Marchons, ça nous fera du
bien.

Je hoche la tête n'ayant pas de programme pour le


reste de la soirée. Et c'est ainsi que nous
déambulons dans les rues de Dakar mon sac sur
son cou, les mains entrelacées. Je lui raconte les
années de lycée et comment je faisais l'école
buissonnière, c'est avec amusement, je découvre
que lui aussi fuyait l'école. Apparemment, nous
avons ça en commun.

Nous nous arrêtons devant un glacier, il rentre et


ressort avec deux boîtes dont une que je
m'empresse de lui arracher des mains.
Finalement, je préfère cette soirée que celle que
j'ai eue plutôt. Je me sens légère, je me sens à ma
place. Cette simple soirée sans bling-bling me rend
heureuse l'espace d'une nuit.

Il n'y a pas de faucon, ni de policiers, ni de Sadio et


de ses plans, ni de sectes ni de personne. À cet
instant, nous sommes justes
deux personnes qui passent juste une excellente
soirée.

Je découvre de plus en plus Abdel et je pense que


mon cœur commencé à fortement l'apprécier plus
que la normale. Il suffit qu'il sourie pour
m'arracher automatiquement un sourire.

Il me laisse chez moi à 2 heures du matin. Je lui dis


au revoir alors qu'il attend que je rentre pour s'en
aller sauf que je me retourne en grande enjambé,
pose un baiser sur sa joue.

- Merci pour cette délicieuse soirée !

Sans lui laisser le temps de répondre, je cours


m'enfermer à double tour chez moi.
***

Nous atterrissons à l'aéroport Modibo Keita. Il fait


nuit, je suis éreintée j'ai juste envie de rejoindre la
chambre de l'hôte qu'on a réservé et dormir.

Nous respectons le protocole pour récupérer nos


affaires. C'est fou comme poser le pied dans un
autre pays change d'atmosphère, j'ai l'impression
d'être dans un autre monde à chaque fois que je
voyage. Les gens s'expriment en bambara tout
autour de nous nous prouvant bel et bien que
nous sommes au Mali.

Dommage que le temps soit contre nous, j'aurais


bien aimé visité.

Il arrête un taxi et lui donne notre destination.

Épuisée, je baille à m'en décrocher la mâchoire.

J'observe le paysage à travers la vitre luttant avec


le sommeil. Je ne me rendis pas compte que je
dormais jusqu'à :
- YOUGOU YOUGOU YAAAH ! Un cri dans mon
oreille, je sursaute et me réveille avec brusquerie
m'accrochant à la portière. Mon frère et Abdel
sont morts de rire, même le chauffeur se retient.
Pas besoin de réfléchir à la personne qui a fait ça
vu qu'il se marre le plus.

- Abdel sincèrement, tu as quel âge ? Il rit


tellement qu'il a du mal à répondre.

Je boude dans mon coin les laissant rire au temps


qu'ils le souhaitent.

***

Le lendemain, après le petit-déjeuner, nous


attendons la voiture qu'Abdel à louée avec un
chauffeur commis, c'est encore plus pratique. De
ce que je sais, nous devons nous rendre à Aci
2000. Nous quitterons le Mali aujourd'hui même,
nous n'avons pas de temps à perdre. J'espère que
cette banque sera la bonne.

Nous arrivons à la banque. Un grand bâtiment à la


couleur rouge et blanc comme celle de leur
enseigne.
Je délaisse le guichet et entre dans l'autre. Je
rejoins l'accueil d'où se tient un homme en tenue
de travail à l'effigie de la banque. Le cadre est
sobre, propre et agencé.

- Bonjour Madame, bienvenue à DIBO banque,


votre satisfaction est notre priorité. Comment
pouvons-nous vous aider ?

- Bonjour ! Je suis Emlyn Sadio Kâ, dis-je en lui


tendant mes pièces. Mon père, qui n'est
malheureusement plus en vie, avait un compte ici
alors je souhaite une entrevue avec son
gestionnaire s'il vous plaît, de ce que j'ai vu sur les
papiers, son gestionnaire est Monsieur Abdoulaye
Coulibaly.

- Attendez que je vérifie. Il tape frénétiquement


sur son ordinateur avant de relever la tête,
Monsieur Coulibaly est effectivement son
gestionnaire. Il hèle un gardien et lui demande de
me conduire à son boxe.

Je rencontre un homme d'âge mûr habillé d'un


boubou en Bazin riche.
- Bonjour monsieur ! Il se lève et me salue avec
bienveillance.

- Même si sa mort date, je tiens quand même à


vous présenter toutes mes condoléances pour
votre père. Je suis content de vous voir, même si
j'avoue être surpris.

- Surpris ? Mais pourquoi ?


Parlez s'il vous plaît !

- J'ai...eh bien, j'ai eu une voix d'homme au bout


du fil et cette personne m'a annoncé que...que
vous étiez décédé.

What the fuck ? Je n'en reviens pas ! Pas même


besoin de pousser la réflexion pour savoir que
c'est Badra qui lui a sorti ce mensonge morbide,
non mais cet homme ne cessera guère de
m'étonner. Subitement, une inquiétude me tord
les tripes.

- Dites-moi s'il vous plaît, vous vous êtes présenté


à lui ? Sait-il que vous êtes gestionnaire de
banques ?
- À vrai dire par raison de confidentialité je me suis
juste présenté en tant qu'employé de votre père
et que je souhaitais vous parler, c'est ainsi qu'il
m'a dit que vous étiez décédé n'ayant pas
supporté la perte douloureuse de votre
ascendant.

Je n'en reviens pas. Non mais Badra, c'est quelle


espèce d'être humain ? Diantre, je refoule ma
colère et me concentre sur la raison de ma venue.

Toute de suite, nous rentrons dans une longue


conversation après que je lui aie présenté le
certificat de décès et tous les papiers favorisant
ma volonté.

Hélas, j'en ressors dégoûtée. Mon père n'a qu'un


million sur ce compte zéro document ou fichier.
J'ai demandé comment c'était possible que
l'argent ne soit pas gelé par l'état, il m'a dit que le
compte n'était pas déclaré officiellement dans son
patrimoine n'ayant nul autre choix, j'ai demandé à
vider le fond. Je verrai ce qu'il y a dans les autres
et tout reviendra à Sadikh, je pense que c'est
légitime.
Résultat, nous devons effectuer un autre voyage.
Je rejoins Abdel et mon frère et leur relate tout.

- j'ai faim ! se plaint Sadikh.

- Il doit y avoir des restaurants dans les parages, je


vérifie sur maps.

Finalement, nous avons trouvé où nous restaurer.


Je ne connais pas la plupart des plats proposés, j'ai
quand même envie de découvrir les saveurs du
Mali.

La serveuse est arrêtée attendant qu'on


commande elle n'est pas du tout pressé vu
comment elle regarde Abdel et lui le con, il en
joue en lui offrant un clin d'œil. Euphorique, elle
sourit jusqu'aux oreilles.

- Comment on dit merci en bambara ? La


questionne Abdel avec un sourire goguenard.

- I ni tché, ini Baradji !

- Et bonjour ?
- Ini sôgôma !

- Comment tu t'appelles ?

- I tôgô yé Di ?

- Merci, mais je demande ton n...

J'écrase mes baskets sur ses pieds. Drague dehors


si tu veux, mais pas devant moi. N'importe quoi !

- Aïe aïe, aïe doumako defatti arrête, wakhtane


bou ndaw la rek. Aïe. ( Je ne le referai plus, c'était
juste une petite conversation.)

- Je suis tentée par le Djouka, dis-je. Regardez, ça


ressemble un peu au tchep seulement que c'est à
base de fonio.

- Mhhh, fakoye, tô...je connais le tô je...je...vais


prendre ça... Sadio...mes pieds aïe !

- Mon mari a qui tu souriais tout à l'heure, prendra


du fakoye, lui dis-je alors que son visage se ferme
comme une huître.
Je mens mais on s'en fout. S'il se permet de
débarquer à mes rendez-vous alors je peux me
permettre ce mensonge.

- Et toi Sadikh ?

- Mhhhh je... Tchep moma gueneul.


( Je préfère le tchep.)

- Frère même en dehors du Sénégal, tu insistes


avec le tchep
Se moque Abdel.

- Je t'emmerde ! Se renfrogne Sadikh.

- Ça sera tout Madame, ou Abdel, tu as d'autres


questions à lui poser ?

Il boit son jus préférant éviter le sujet.

- Abdel ? Tu recules ? Je n'y crois pas, s'esclaffe


Sadikh. Niaff !

- Ferme la toi ! Rewandé si Iow la féké bakh Bilahi


Sadikh mala makk.
( Tu es trop impoli, Sadikh je suis plus âgé que toi.)

- Quand ça ne t'arrange pas, tu te rappelles tout


d'un coup de ton âge alors que tu es un gamin
dans l'âme.

Nous mangeons dans la bonne humeur.

- Je suis dégoûtée de devoir partir, j'aurais aimé


visiter.

- T'inquiètes ma tigresse, je te ferai visiter le


monde si tu veux, mais plutard.

- Abdel, tu sais que nous ne sommes pas en couple


? Rassure-moi !

- Ay détails leu nob ma rek ma nob la niou


nobanté. Je t'aime je vais réfléchir ay yeuffou
khalé la dis moi je t'aime ma tontou la je t'adore,
nela yaye sama ombal batt. Ma nekk sa baye ngua
donne sama yaye ensemble niou deff pose
monuments de la renaissance pape yaye, dôme bi
dina nieuw après inch'Allah. Né ma je t'aime rek
ma done sa bob marley nga nek samay rasta, louy
Bob Marley sans rasta ? Ma néla sunshine
nganima Sama sexy chocolat. Qu'en dis-tu ?
( Ce sont des détails, aime-moi, je t'aimerai
ensemble nous nous aimerons. Je t'aime, je vais
réfléchir ce sont des choses d'adolescent. Dis-moi
je t'aime je te dirai que je t'adore. Tu seras ma
mère et moi ton père. Ensemble nous ferons la
pose du monument de la renaissance. Si tu me dis
je t'aime, je deviendrai ton Bon Marley et tu seras
mes rasta. Quand je te dirais sunshine, tu
répondras mon sexy chocolat )

Je ris l'observant dans tout son sérieux.

- Si je comprends bien, tu es en train de me faire


une déclaration d'amour comme ça ?

- Avoue que c'est romantique !

- T'es vraiment un cas désespérant. Sadikh on n'y


va !

Il s'indigne derrière moi comme quoi je


l'abandonne alors qu'il a récité ça pendant des
jours.
Sauvez-moi de ce type. Rire !

***

Assise sur le balcon de ma chambre, le vent


caresse ma peau, la nuit de par sa couleur sombre
nuancée fait disparaître la couleur bleue qui se
déverse infiniment sur le ciel. La nature m'offre un
spectacle égayant pour mes yeux. Le ciel si vaste
abritant la lune qui telle une reine scintille au
milieu des étoiles, qui elles par leurs éclats au tour
forment un tableau naturel des plus beaux.

Si près des yeux, mais pourtant loin, sa matière


donne à réfléchir et c'est ce que je fais, assise
seule, je réfléchis alors que les heures et minutes
s'égrènent tel un ruisseau.

2 heures à ma montre mais le sommeil ne trouve


pas refuge dans mes yeux.

Des coups sont donnés à ma porte, je pars ouvrir


et découvre sur le pas Abdel et mon frère habillé
avec leur sac respectivement. Au vu de leurs
mines, il se passe quelque chose.
- La banque de Conakry à brûlé, il faut que nous
allions en Côte d'Ivoire avant qu'ils n'y aillent y
mettre le feu.

- Oh !

Je retourne m'habiller prestement, je récupère


mes affaires et nous quittons l'hôtel plus pressé
que la montre.

***

Nous atterrissons trois heures plus-tard à Abidjan,


nous sommes au Pullman hôtel. Pas le temps de
dormir, je me lave et m'habille convenablement.

À 8 heures, je les rejoins dans la halle. La voiture


louée est déjà présente avec un chauffeur.

- Où se trouve la banque ?

- Une au plateau et une autre à Yopougon, celle


du plateau est la bonne.

Le chauffeur nous informe que ce n'est pas loin de


l'hôtel.
Nous nous mettons en route et le plus plaisant, il
n'y a presque pas d'embouteillage.

Nous arrivons rapidement à la banque, je me


présente à l'accueil qui affiche un énorme
AKWaba qui veut dire bienvenu. La réceptionniste
m'accueille avec entrain. Quand je me présente, la
deuxième réceptionniste m'observe d'un drôle
d'air.

- Monsieur Koné était son gestionnaire hélas, il est


désormais à la retraite et tous les dossiers ont été
transférés à son remplaçant monsieur Kassiri
Serge.

Elle appelle une certaine Karine qui m'escorte


jusqu'au bureau du sieur Kassiri. Le même balai
qu'au Mali, j'ai présenté tout ce qu'il fallait.

Il pianote sur son ordinateur un bon moment alors


que j'observe le bureau.

- Le compte de votre père est gelé, il n'y a plus


rien à l'intérieur.
Le déluge. Je suis tellement déçu que je me lève
mollement en murmurant un simple merci. Ça
voudra dire que c'était en Guinée et vu qu'elle a
été brûlée, on a perdu.

Je suis foutue, foutue !

- Psst, psst, madame !

Je cherche la personne jusqu'à tomber sur la


deuxième réceptionniste qui se cache derrière un
mur. Elle m'intime d'approcher de la main, chose
que je fais.

- Je ne peux pas laisser l'accueil vide, je serai bref.


Elle me tend une carte, c'est le numéro et
l'adresse de Monsieur Koné l'ex gestionnaire de
ton père. Je travaille ici depuis des années, je
connais votre père pour l'avoir accueilli plus d'une
fois. Monsieur Koné, avant de partir, m'avait dit
que si un jour la fille Kâ venait ici, de lui donner
son adresse. Allez bon courage au revoir !

Elle se hâte dans le bâtiment alors que j'observe la


carte tout en rejoignant les autres. Je leur
explique tout et Abdel propose qu'on aille chez le
sieur Koné maintenant.

Je prends le soin de l'appeler pour l'informer de


ma présence sur le sol ivoirien. Il m'autorise à
venir et qu'il était heureux de ma venue.

Sadikh tend la carte à notre chauffeur. Lui et Zall


ne maîtrisent pas le trafic routier ici alors un
chauffeur est plus prudent.

- Il habite dans la commune d'Abobo précisément


au quartier dokui.

Dans ladite commune d'Abobo, je compris que


c'était une banlieue. C'est bondé de jeunes
débrouillards, de marchands, de voitures, de taxis
et de leur car-rapides.

La voiture garée à cause du feu, je baisse la vitre


pour mieux découvrir.

Nous sommes dans le fil à côté d'un car-rapide


dont l'apprenti hurle à s'en briser la voix.
"Anyama, Pk, ancien marché montez avec la
monnaie, si tu n'a pas monnaie faut marcher ! Ye
veux pas entendre apprenti ma monnaie hein
sinon ye vais vous associer mauvais mauvais
wallay !"

" De l'eau, de l'eau bien glacé ! Crie une vendeuse


qui se faufile entre les bus."

" jolies pommes 3 à 500 !"

" Ananas 100 f venez venez ! "

" jolie orange 3 à 100 f venez venez !"


Chantonne une femme qui épluche ses orange
entassées dans une brouette.

" Chips chips ! "

Curieuse, car c'est différent de ce que je nomme


chips et qui est encore plus industriel, je l'appelle
et elle approche.

- Bonjour madame, dis-je, c'est quel genre de


chips s'il vous plaît ?
- Ayii, Chips banane keh, tu connais pas banane
plantain ? Attends-tu n'es pas du pays ? Ce qu'on
prend pour faire alloco, foutou, foufou là, tu
connais pas ? C'est ça, on prend son non mûr là
pour faire chips, c'est doux hein de donner pour
combien ? Façon, tu es jolie là, je sais que tu vas
acheter pour 10.000 f ehhhh ma jolie cliente, elle
va me faire plaisir comme ça !

Amusé par son enthousiasme et sa façon de parler


typiquement Ivoirien, je souris. C'est une femme
qui se bat.

- C'est combien ?

- kélin mougan.

- Pardon ? Fis-je perdu

- Un à cent francs, traduit le chauffeur pour moi


que je remercie.

Lol ce qu'elle a dans l'assiette ne vaut même pas


10.000 et ça sera trop pour moi. Je prends mon
portefeuille et lui tend un billet de 10 000 f.
- Donnez-moi juste pour 500 f et gardez la
monnaie !

Elle me remercie reconnaissante avant de me


donner mon dû avec deux paquets en bonus. Je lui
souhaite bonne chance et remonte les vitres. Je
donne à chacun histoire de grignoter jusqu'à notre
arrivée.

Le chauffeur gare, je rappelle le numéro et il


m'informe que son fils viendra nous escorter.

Quelques minutes plus tard, un jeune se présente


à nous.

Nous le suivons alors qu'il discute avec aisance


avec Abdel et mon frère.

Nous arrivons dans une cour aux allures familiale.


Ils parlent dans un dialecte qui me semble être du
bambara. Le fils nous guide jusqu'au salon. Et je
découvre un homme d'âge avancé installé sur un
fauteuil qui nous attendait patiemment.

- Soyez les bienvenus, Fatou ! appelle-t-il


quelqu'un.
- Name baba (oui papa) !

- Nan dji di Londa oma (viens donner de l'eau aux


invités.)

Une jeune fille vient nous servir de l'eau après


avoir bu, nous la remercions. Il entame une
conversation rythmée avec nous. C'est un homme
fort sympathique.

Il m'intime de venir avec lui et je le suis jusqu'à


l'arrière-cour.

- Ton feu père était un client très remarquable, là


où les autres viennent parler de leur argent et
repartent, lui, il restait un peu, il prenait de mes
nouvelles, il me parlait de ses filles. Avec le temps,
il n'était plus qu'un client, il était devenu un ami.
J'aurais voulu vous contacter, mais je doutais de
tomber entre de mauvaises mains et voyez-vous
même, je n'ai pas les moyens de m'offrir un
voyage frais payé pour vous chercher au Sénégal.
Alors je priais et j'attendais patiemment votre
venue. Ton père savait qu'il allait mourir, il ne me
l'avait pas directement avoué, mais notre dernière
conversation me faisait beaucoup douter, c'est
durant cet appel qu'il m'avait fait promettre de ne
laisser personne d'autre que lui ou sa fille accéder
à son compte. Ton père avait beaucoup confiance
en moi, il savait qu'à sa mort, je ne pouvais pas
gérer certains aspects du compte alors il m'a signé
un virement du coup avant de prendre ma
retraite, j'ai pris le soin de tout retirer et geler son
compte. J'ai eu des problèmes d'enquête
d'intégrité, mais Dieu faisant les choses, j'ai évité
la prison. Je ne sais pas ce qui se trouve dans cette
boîte, mais il y avait un million de nos francs, il
sort toutes les preuves, les transactions, les
virements et je compris qu'il me disait la vérité.

Qui était-il pour mon père ? Juste un gestionnaire


devenu un ami pourtant, il lui a été si loyal et
honnête. Son honnêteté m'épate.

Il se lève et revient quelques minutes plus tard


avec un carton scellé et une enveloppe.

- Dans cette enveloppe, il y a l'argent, je n'ai


touché à rien. Fais très attention même si je ne te
connais pas, je connaissais ton père et pour lui, je
te porterai en prière.
J'ouvre l'enveloppe, compte l'argent avant d'en
ranger la moitié à savoir 500.000. Je lui rends
l'autre moitié alors qu'il me regarde surpris.

- Ce n'est pas donné à tous d'être si honnête et


loyal envers un autre. C'est une vertu que je loue.
Vous êtes un homme honorable. Certes cet argent
ne peut pas suffire à vous dire merci mais je veux
juste que vous le preniez signe de ma
reconnaissance. Je vous en suis éternellement
reconnaissant, merci pour tout et que Dieu vous
comble de sa grâce.

- Tu es comme ton père, il avait la main sur le


cœur. Merci infiniment et je te souhaite de
retrouver la paix et le bonheur.

Je le prends dans mes bras comme une fille


l'aurait fait avec son père. Je quitte sa demeure
avec mon petit carton non sans une promesse de
revenir le voir quand je reviendrai en Côte
d'Ivoire.

***
Safiatou Ndoye

J'ai élu domicile au campus, une amie a bien voulu


m'accueillir le temps d'arranger les choses avec
mon père. Un mois que je tente le tout pour le
tout hélas, aucun résultat. Un mois que je lui
demande pardon sans qu'il n'en prenne pas
compte. La dernière fois, j'ai dormi devant la porte
sous les pleurs de ma mère.

Je n'ai pas le choix et je suis prête à faire pire si


c'est pour recevoir le pardon de mon géniteur.

Je quitte ma natte de prière et viens prendre mon


téléphone qui sonne.

" Allô yaye, décroché avec empressement quand


j'eus vu le nom de ma tendre mère."

" Safiatou nieuweul keurgue legui (vient tout de


suite à la maison.)"

Elle raccroche. Inquiète et pressé de savoir ce qui


se passe. Je refais mon hidjab et sors rapidement
en tenue de prière.
J'arrive au quartier alors qu'on me pointe du
doigt, des murmures à chaque pas que je fais. Je
peux même les entendre d'ici.

« Thiaga Bangui. »
( Voici la prostituée.)

« Day thiagatou motax papam dakh ko.»


( Elle se prostitue, c'est pourquoi son père l'a
chassé. )

Avec tout mon courage et la tête baissée, j'avance


le pas pressé afin d'échapper à leurs langues
accusatrices et à leur regard plein de mépris et de
jugement. Même les filles qui me saluaient avant
ne le font plus, les jeunes avec qui je blaguais
souvent en allant à la boutique, qui me
demandaient 1000 f ou 2000 pour boire du café
Touba me juge. Tout le monde me juge pourtant,
on dit que seul notre créateur en a ce droit, mais il
faut croire que l'être humain s'en donne le droit.
Pourquoi ne pas laisser seulement mon Dieu me
juger ? Je ferai face un jour aux poids de mes
actes, je le sais.
Je salue la vendeuse d'arachide installée devant
notre porte qui ne prend guère la peine de me
répondre convenablement, à la place, j'ai droit à
un long tchip et un thiagua bou Bone bi et
pourtant son fils se drogue, mais elle me juge
parce que mon péché est différent.

Je ne trouve que ma mère, mon père est à la


mosquée selon elle. Je balaye toute la maison afin
de l'aider. Je rassemble les assiettes et viens les
laver.

Concentré sur ma tâche, je n'entends pas les pas


qui se déportent vers moi.

- Safiatou diex ngua deh. Fo deukk ? Wo na sa


tante mounima nieuwo fofou anh Safiatou ?
( Safiatou, tu as tellement dépéris. Où est-ce que
tu habites ? J'ai appelé ta tante elle m'a dit que tu
n'est pas venue là-bas.)

Ma mère m'avait dit d'aller chez sa petite sœur


pour y rester jusqu'à ce qu'elle calme mon père
cependant, comment lui dire que sa petite sœur,
qui est par ricochet ma tante, m'a refoulé arguant
qu'elle avait deux filles, qu'elle ne pouvait pas me
loger pour ne pas que j'ai une mauvaise influence
sur ses deux saintes filles ?

Je n'ai pas cette force.

- Yaye, je vais bien, je sais que tu t'inquiètes,


Alhamdoulilah ne t'en fais pas, je vais bien et
j'habite au campus dans la chambre d'une amie.

- Je te laisse le bénéfice du doute Safiatou s'il te


plaît, j'espère que tu es sincère avec toi-même
surtout avec moi qui suis ta mère. Hum. Ton père
a voulu que je te fasse venir, je ne sais pourquoi.
Espérons que ce soit pour accepter ton pardon.

Quand on parle du loup, le voilà. Sans un regard


pour moi, il se dirige à l'intérieur ma mère
m'ordonne du regard de venir à l'intérieur.

Assis sur le fauteuil, je le salue avec tout le respect


que j'ai pour lui seulement, il continue son tasbih
sans me calculer.

Après un bref moment, il se racle la gorge.


- j'ai longtemps réfléchi, j'ai longtemps hésité
aussi. Toutefois, il est de mon devoir de remettre
mon enfant sur le droit chemin. Je ne vais pas me
voiler la face ni adoucir les mots aujourd'hui je
n'attends plus rien de Safiatou et quand je dis
rien, c'est rien. À part mon nom qu'elle porte, je
n'ai plus aucun lien avec elle. J'aurais fait mon
dernier devoir en décidant de ce qui serait bien
pour elle, s'adresse-t-il à ma mère qui ne retient
plus ses larmes peinées par cette situation dans
laquelle je nous ai mis.

Entendre ces mots déracine mon cœur, c'est


comme un pieu qu'on enfonce en moi qui déchire
ma chair envoyant paître mon essence vital. Je ne
sais pas si un enfant a déjà eu à attendre ces mots
de la part de son géniteur, mais sachez que ça fait
extrêmement mal. Plus mal qu'une déception
amoureuse, qu'un échec dans un examen, plus
mal que tout. Mes larmes se confondent aux flots
de pardon que je lui adresse.

J'ai fauté, je le sais, je me suis sali, je le sais, j'ai


piétiné ma dignité et mes valeurs morales, j'ai tout
détruit en moi ne laissant qu'une coquille qui est
mon physique. J'ai perdu une meilleure amie que
je continue de pleurer, Saïda me manque
inexorablement aujourd'hui, je perds mon père.

Ya Allah viens moi en aide, mon cœur est lourd ma


peine est transcendante. Si seulement je pouvais
nettoyer mon passé, si seulement je pouvais
enclencher le bouton retour jamais je n'aurais pris
ce chemin.

- kham nga ouztaz Beye (tu connais oustaz Beye ?)


Demande-t-il à ma mère.

- Boubax chaque werr mou yoné niou


ravitaillement Mach'Allah.
( Je le connais très bien, chaque mois, il nous
envoie des provisions.)

Après un long silence, il continue :

- On était à la mosquée tout à l'heure. J'ai lui ai


donné ma fille en mariage, Safiatou est désormais
une femme mariée !

- LANE ? ( Quoi ?) Crie ma mère.


Rien que des mots pour que j'apprenne que ma
vie vient de m'échapper des mains.

Non, il n'a pas osé ? Il n'a pas pu me faire ça. La


punition n'a pas pu être si lourde non non non
non ! Incrédule, je le fixe la main plaquée sur ma
bouche.

- Tu viens de donner ma fille en mariage à un


homme de 55 ans qui a de surcroît trois épouses
et le plus absurde, sans m'en avoir parlé ?
Lahilllaaaaaa diomi n'a nidjay lo deff ni ?

- Kouy thiagatou dou xalé. Nguiss nga Salma kou


danou sa yaye le boumakh.
( Une personne qui se prostitue n'est pas un
enfant. Regarde Salma, celui qui tombe c'est parce
que sa mère l'a poussé.)

- Waw Lolou nga meuneu wakh dôme sou bakhé


baye leu sou boné yaye dji le, doulou bess. Wanté
grawoul, mane ma diourr safiatou, li ma dadj si
negou weussinoukay ma ko kham ma ko
ndoundou. Sama dôme douma ko sandi. ni
wadjour neké wadjour, nonou la dome néké
dôme, sa dôme sou neké bandit, assassin, takhoul
sa derett degn si mom, mou nekh la mou nakhari
leu yako diourr ba ici repose. Mouyene ! Iow sa
dôme dioum nga warr ko fatt, diokhate ko xalate
nguir mou dellou si bopam nga nieuw fi nane
mayé nako. Iow ak nyi nekk si mbend ya len yem.
Depuis bi ma néke si keur gui sama batt meusoul
yeg kaw mais tay li meunou mako nangou moukk.
Seuy bi la beug mou tass !
( Oui c'est ce que tu peux dire, quand un enfant
est bon c'est le père, quand il est mauvais c'est la
mère, ce n'est rien de nouveau. Mais ce n'est pas
grave, safiatou c'est moi qui l'ai mis au monde,
moi seule sait ce que j'ai subis dans la chambre
d'accouchement, moi seule l'ai vécu. Je ne jetterai
pas mon enfant. De la même façon qu'un parent
demeure un parent, c'est de cette même façon
qu'un enfant reste un enfant, même si ton enfant
est un bandit, un assassin il reste ta progéniture.
Que ça te plaise ou non, tu demeures son père
jusqu'à ta mort. Toi ton enfant est en faute, au
lieu de la recueillir chez toi pour mieux la
conseiller afin qu'elle change tu viens t'asseoir ici
pour dire que tu l'as donné en mariage. Tu es
pareil que ceux qui l'ont jugé dehors. Depuis que
je suis dans ce mariage, je n'ai jamais haussé le
ton, toutefois je ne peux pas supporter ce que tu
viens de faire. Je veux que ce mariage soit rompu.)

- J'ai appelé ses tantes, dès ce soir, elle rejoindra


son foyer. Sur ce, il entre dans sa chambre, il se
lève et rejoint sa chambre.

Je reste apathique la bouche grande ouverte au


fur et à mesure que je prends conscience de ce qui
m'arrive.

Il a scellé mon destin, ma vie ne m'appartient plus


!

Il a scellé mon destin.

Je suis mariée !

______________________////_______________\
\\\\__________

Chapitre 18

Je crapahute dans la rue, la tête qui tourne. J'ai


l'impression que tout virevolte devant mes yeux
comme une spirale qui m'engouffre. La drogue
que ce type m'a vendue n'est pas de bonne
qualité putain qu'elle idée de faire confiance à un
homme qui a les cheveux verts. Je l'ai cherché
aussi hein, je n'avais pas à sortir sans ma dose puis
à avaler toutes ces bouteilles d'alcool. Je vois des
étoiles, des lapins multicolores, et même...wouah
un éléphant rose. Je cours vers lui pour le prendre
en photo seulement l'éléphant tente de
s'échapper.

Pas question !

Je saute sur l'éléphant essayant d'attraper mon


téléphone.

- Mais lâchez moi sale folle !

- Oh ! L'éléphant, il parle ! C'est merveilleux ! Je


suis au pays des merveilles, tu connais le film Alice
au pays des merveilles non ?

- Mais t'es carrément chtarbé toi ! Lâche-moi !

L'éléphant ne veut pas se laisser faire, dis donc


sauf que moi, je veux ma photo. Je pleure face à
son refus sans pour autant desserrer ma poigne.
- JE VEUX MA PHOTO ! L'agressé-je.

- Cette fille est saoule appelez la police, tu iras en


cellule de dégrisement ça te fera du bien !

Je ne suis pas saoul moi. Bon, disons un peu, un


tout petit peu, mais on s'en fout du moment où
l'alcool m'aide à noyer mes problèmes ça me va.
Je suis une petite humaine qui croule sous un
immense poids de chagrin, chagrin que mes
épaules ne peuvent supporter. Elle me ment
toujours, elle n'est qu'une lâche ! Si aujourd'hui, je
suis ainsi, c'est à cause d'elle.

En cette période d'hiver je grelotte, je pense à


mon lit chaud et mon chocolat chaud et encore, je
pleure.

- Pourquoi tu chiales encore ?

Ah l'éléphant il n'est pas parti, normal vu que je


suis assise sur lui.

- Je suis perdu...sniff...je veux rentrer chez moi !


Où suis-je ?
- Eh, voilà, il ne manquait plus que ça, passer une
soirée pourrie et tomber sur une folle alcoolique.
On est en France précisément à verneuille sur
avre.

- Oh ? On n'est pas à Verneuil sur Sénégal ?

- Ça n'existe pas la folle !

- Mais siiii inculte, c'est entre Yoff et...et...et...


hésité,je...guinaw raille, voilà, c'est ça !

C'est définitif, je suis perdu. Je chiale comme une


enfant oubliant tout autour de moi, et même
l'éléphant rose. Une main tente de me mettre sur
pied et je me rends compte que je suis désormais
assis dans un véhicule de secours.

Je me lève alors que des bras musclés me tiennent


fermement. Fait chier, l'éléphant rose a appelé les
flics et leurs triques.

Je gigote, je bouge, je râle, j'insulte pour qu'on me


foute la paix, mais rien n'y fait.
Un métal fin s'enfonce dans mon bras alors qu'ils
me tiennent les bras. J'ai envie de me gratter les
seins, ils peuvent me lâcher non ?

- Mhhh ! Ça tourne tourne ! Chouiné-je.

- Désolée Mademoiselle, c'est normal que ça


tourne quand on a presque 3 g d'alcool dans le
sang. Je suis Julia infirmière. Comment vous
appelez vous ?

- Je m'appelle Julia infirmière ! Réponds-je. Aïe ! Il


m'a piqué avec un tournevis ou quoi ? J'ai mal.
Éteignez votre néon la, j'ai l'impression d'être
dans un bar. Rentrer ! Veux rentrer !

Encore, je pleure. Je veux rentrer chez moi ! En


plus, leur appareil, qui émet des bips, me
tamponne le crâne.

- Ma tête est lourde !

- On va vous coucher en PLS (position latérale de


sécurité). Vous voulez un verre d'eau ?
- Je veux du jus de baobab, ma tante m'en fait
souvent ! Tu connais soumangourou Kanté toi ?
Moi, je le connais, c'est mon grand-père. Attends,
je me représente, je suis Julia l'infirmière
soumangourou Kanté. Hahahahahaha !

- Elle est complètement à l'ouest la pauvre, dit un


flic.

- Mademoiselle, vos constances sont normaux, il


ne sera pas utile de vous emmener à l'hôpital. Par
contre nous aurons besoin de votre adresse pour
pouvoir vous conduire chez vous.

- Mhhh ! J'habite à Verneuil sur Sénégal !

- Ça n'existe pas ! Argue le policier.

- Vous êtes nul en géographie vous. Bande de


tyran, vous m'avez piqué avec un tournevis !
Verneuil sur Sénégal, c'est entre Yoff et guinaw
raille je l'ai dis à l'éléphant rose. Trop nul vous...

Je pleure.
- Bon on n'obtiendra rien avec elle, essayons de
voir dans son téléphone.

Il me fouille et prend mon portable. Je me gratte


de partout alors qu'un policier crie qu'il a eu ma
mère au téléphone et donc l'adresse.

Ça doit être ma tante, ma mère est je ne sais où.

On me fout dans une voiture et ils démarrent.

***

- Aïe aïe ma tête !

Je me réveille avec une migraine horrible comme


si on dansait le mbalax dans ma tête. Je n'ai même
pas la force de me lever. Sûrement, que je suis
rentrée saoule hier. Me rappelle plus rien. Elle va
encore me faire la morale.

Je me traîne jusqu'au salon pour prendre de quoi


calmer ma céphalée. Quand je constate que ma
mère est là. Quoi déjà ? Elle était encore dans ses
nombreux voyages. Elle est rentrée quand ?
J'espère qu'elle n'a rien vu de mon état de la
veille.

Elle m'énerve, elle est là, magnifiquement


habillée, parée de bijoux alors que sa vie est aussi
fausse que 2+2=5. Une grande hypocrite.

Je m'approche de son ami que j'appelle


affectueusement tante pour lui faire un bisou.

- B'jour tata ! Marmoné-je. L'autre ma mère, je ne


la calcul pas. Je suis avare de mots avec elle, je n'ai
nullement envie de faire la conversation ou d'être
la fille gentille avec ma mère. Elle ne le mérite pas
depuis que j'ai découvert cette histoire.

- Nous devons parler ! Argue ma mère.

- De quoi ? Si c'est pour des remontrances, je n'ai


pas envie de t'écouter !

- Mais bon sang qu'est-ce que tu es en train de


devenir ? Tu te rends compte de tes agissements ?
Hier, tu es rentrée bourrée escortée par la police !
La police ! Répète-t-elle. D'habitude, on a droit à
toi qui rentre éméché, mais avec la police
franchement, c'est le pompon.

- AH OUI ET QU'EST-CE QUE ÇA PEUT TE FOUTRE


TOI LA GRANDE DAME ? Que je rentre éméchée
alors que toi, tu voyages tous les deux jours,
qu'est-ce que ça peut te foutre ? Occupe-toi de
ton passeport, je m'occupe de ma boisson.

Elle me lance un regard triste vite remplacé par du


mépris. Hélas ça ne marche pas, car j'ai compris
que la l'image de grande Dame aux caractères
n'est qu'une chimère.

- J'ai sûrement dû rater quelque chose avec toi


pour que tu deviennes une alcoolique doublée
d'une droguée. Tu es grosse comme une baleine
au lieu d'essayer d'avoir une vie saine, tu préfères
te droguer et boire. Espèce de conne !

- Arrête de faire ça ! Arrête de lui parler de son


poids sachant qu'elle complexe dessus. Pourquoi
tu veux tant faire croire à ta fille que tu ne l'aimes
pas alors que c'est tout le contraire ? Je ne te
comprends plus. Prends la parole ma tante.
- MAIS PARCE QU'ILS N'ONT PAS EU DROIT À LA
DOUCEUR, JE NE PEUX PAS AVEC ELLE ! hurle ma
mère. Pourquoi est-elle ainsi ? C'est une punition
divine c'est ça ?

- JE SUIS AINSI PARCE QUE TU ES UNE LÂCHE ! JE


SUIS AINSI PARCE QUE TU N'ASSUMES PAS, JE
SUIS AINSI PARCE QUE TU NOUS AS DIVISÉ POUR
VENIR TE CACHER AU FIN FOND DE LA FRANCE
CROYANT QU'AINSI TU FUIRAS TES DÉMONS ET LE
PIRE, TU PARS LÀ-BAS CHAQUE SEMAINE COMME
SI T'ALLAIS DANS UN SALON DE COIFFURE. JE NE
SAIS PAS CE QUE TU CACHES, TOUTEFOIS JE
SERAIS À LA PREMIÈRE LOGE DE TA DESCENTE
AUX ENFERS. VIENDRA LE JOUR OÙ JE
RETOURNERAI AU SÉNÉGAL MON PAYS NATAL.
M'EN BATS LES OVAIRES SI TES SECRETS SE
DÉVOILENT !

- Et qu'est-ce qu'une petite droguée comme toi


peut prouver ? Écoute-moi bien, tu vas arrêter de
me foutre la honte et de te comporter comme une
femme sinon...

- SINON QUOI ? crié-je.


- JE TE COUPE LES VIVRES ESPÈCE D'IDIOTE !
BALEINE VA !

Ne la supportant plus elle et tout ce qu'elle


respire, je récupère ce que je suis venu chercher
et pars m'enfermer dans ma chambre tout en
prenant le soin de bien claquer la porte.

- JE TE DÉTESTE, Hurlé-je.

Face à mon mur, je regarde leurs photos et


surtout sa photo.

Je te retrouverais, je te promets !

***

Emlyn Sadio Kâ

Nous sommes rentrés au Sénégal dès le


lendemain, n'ayant pas de temps à perdre. Avec
Ben et Mohamed, nous rejoignons le QG d'Abdel
qui je sais maintenant est une base policière. Tout
de même, ça me choque de savoir que Sadikh et
Ndeye Binta sont des officiers de police.
Après de bref salutations, l'homme de l'autre fois
nous escorte jusqu'à une porte noire. Il insère une
carte et elle s'ouvre sur une grande salle aux murs
blancs. Des écrans sont placardés un peu partout,
des appareils high-tech sont installés, la carte du
pays est présentée sur un large écran. Des
hommes et des femmes parées dans leurs tenues
militaires vont et viennent d'un box à l'autre. Je
suis subjugué par toutes ces installations.

Chacune des personnes ici présentes vaque à ses


occupations avec urgence. Une porte s'ouvre à
Abdel vêtu d'un t-shirt vert trehi par-dessus, un
gilet militaire avec de la paperasse en main la
mine carrément fermée. Je ne le reconnais plus et
je salive clairement par l'aura qu'il dégage en ce
moment même.

Je me laisse escorter jusqu'à une salle où Sadikh et


Ndeye Binta sont installés en tenue policière.

- J'avoue que ça me fait quelque chose de vous


voir ainsi ! Surtout toi Ndeye.

Elle me lance un clin d'œil pour simple réponse.


Abdel place le carton au milieu et me tend un
scalpel.

- À toi l'honneur !

Je me place devant le carton très bien scellé. Je


souffle un bon coup avant de la débarrasser de ses
attaches.

À l'intérieur, une clé USB y figure. Une simple


Petite clé dans un si gros carton. Bizarre, je
m'attendais à des tonnes de dossier. Je tends la
clé à Abdel qui s'empresse de le connecter. Le mur
face à moi s'éclaire immédiatement. Il entre dans
le dossier qui porte mon nom.

- Il faut un mot de passe ! s'exclame Abdel.

- Essaie ma date de naissance.

Zéro.

Je lui donne celle de ma mère, de mon père, de


Saïda rien n'y fait.
J'essaie tout ce qui me passe par la tête en
rapport avec nous sauf que bordel ça ne marche
pas.

Enragée, je lance le carton contre le mur. Ce


n'était pas prévu un mot de passe et si on ne
trouve pas le bon, je n'aurai Jamais accès à ce
fichier.

- Ben essaie d'y planter un virus, suggère Abdel.

Ben prend l'ordinateur et se met à la tâche. Je


tourne en rond dans la salle de réunion espérant
que ça marche.

- L'adresse est vraiment sécurisée ça sera difficile,


mais pas impossible le problème, c'est que ça me
prendra des heures voir des jours, annonce Ben.

Si longtemps ? Avons-nous le temps ? Déçu, je


chute le carton ruminant ma colère quand mon
regard s'attarde sur le code Gtin du carton à côté
du code-barres.

L'idée qui assaille mon esprit n'est pas impossible.


Mon père en est capable, il est assez intelligent
pour faire ça. D'autant plus que ce n'est pas
flagrant. Si ce carton tombait dans de mauvaises
mains et qu'il avait mis nos dates de naissance
pour mot de passe ça aurait été facile pour eux
d'avoir accès au fichier alors que le code Gtin n'est
pas du tout évident.

- Ben essaie ce code 6754389754.

Accepted s'affiche à l'écran et je me retiens de


sauter au plafond. Un document et une vidéo
étaient dans le fichier Sadio. Ben clique sur la
vidéo après un bref chargement la vidéo démarre
sur mon père assis sur une chaise, la chemise
débraillée, la cravate dénouée, sa mine est
fatiguée et au vu de la date d'enregistrement, il a
fait cette vidéo trois semaines avant sa mort.

Je ne pus retenir mes larmes quand je vois ce


mince sourire sur les lèvres, sourire que je sais
m'étais adressé vu qu'il espérait que je tombe sur
cette clé.

« __Petite Sadio, ma petite fille j'espère avec tout


l'amour d'un père qu'à l'heure où tu visionnes
cette vidéo que tu ailles bien, que tu as trouvé des
personnes autour de toi qui t'aime et te
soutienne. Ta sœur et toi, vous êtes ma plus
grande richesse, les trésors que je laisserai sur
terre, je laisserai oui parce que je sais que je vais
mourir, je vais mourir sans vous voir grandir, sans
vous voir épanoui. Je n'avais pas le choix petite
Sadio, je n'en avais pas. J'ai tout fait pour fuir leur
monde, mais quand ils m'ont menacé de s'en
prendre à vous, je n'ai pas pu refuser. Je préfère
perdre mon intégrité que des personnes vous
prennent votre vie. Hélas, j'ai fait des erreurs.
Écoute-moi jusqu'à la fin Sadio.
J'ai toujours eu des ambitions politiques. Je me
suis battue loyalement et dignement à la sueur de
mes études pour être le ministre Souleymane Kâ.
Ma vie était difficile oui, mais un jour, j'ai
rencontré une femme, une orpheline qui haïssait
le monde, une orpheline qui avait plein de colère
en elle. Elle en voulait à la vie, a ses parents qui
l'avaient lâchement abandonné, elle avait une si
grande colère en elle. Je l'ai connu alors qu'elle
n'était pas douce, elle était pleine d'agressivité et
de témérité. Et moi amoureux transi, parce que
oui, je suis tombé amoureux au premier regard
alors qu'elle tenait un balai en main. J'ai tout fait,
j'ai sué sang et eau, j'ai tremblé, je me suis épuisé
rien que pour avoir une brèche dans sa vie.
Alhamdoulilah, j'ai réussi, j'ai réussi à avoir son
cœur et ensemble nous avons fait chemin, nous
nous sommes mariés et nous étions heureux, elle
voyageait beaucoup, moi aussi, mais nous étions
heureux. Tout a commencé à s'effriter quand on
m'a nommé Premier ministre. Je ne savais pas, ma
fille je ne savais pas que le président était un de
leurs membres, je ne savais pas que cette
promotion ministérielle était un poison, car ça
voulait dire qu'il voulait faire de moi le nouveau
président, un pion qu'ils allaient mettre à la tête
du pays et qui allait servir leurs intérêts. Je ne
savais pas qu'ils faisaient nos lois.
Ils m'ont abordé, ils ont négocié moult fois, j'avais
refusé, car il était hors de question pour moi de
rejoindre une secte J'avais trop d'amour pour ma
religion. Hélas, j'étais loin de sortir du guet-apens.
Je ne sais comment, mais ils ont su que ta mère
était enceinte bien avant moi-même et ils ont
utilisé ça pour faire pression, Ils m'ont menacé de
la tuer elle et son enfant dans un accident si je
continuais à refuser. Ce jour, J'ai quitté leur villa à
pas de course, je voulais savoir si vraiment ta
mère était enceinte, je suis rentré en trombe la
trouvant toute rayonnante au salon et dès qu'elle
m'a aperçu elle s'est jeté à mon cou toute
heureuse. Quand j'ai relevé la tête, mon salon
était décoré. Au mur, une phrase qui m'a fait
couler, une phrase qui prouvait que cette secte
avait gagné. Félicitations, tu vas être père était
inscrit sur le mur, mur que j'ai longuement
observé paralysé et tétanisé. Je suis tombé à
genoux, je me suis accroché aux pieds de ta mère,
pleurant comme un enfant. Ta mère pensait que
j'étais émue par la nouvelle. Quand j'ai regardé
son sourire, j'ai touché son ventre, quand j'ai
pensé à l'enfant qu'on a tant désiré. Je n'ai pas pu
me faire à l'idée de vous perdre. Je ne pouvais
permettre qu'ils vous tuent. J'aurais pu envoyer ta
mère dans un autre pays mais je sais qu'avec leurs
pouvoirs ils l'auraient retrouvée même au fin fond
de l'Australie. Je n'avais pas le choix. Ta mère était
une oreille pour moi, je n'ai jamais pris une
décision sans lui en parler, c'est ainsi que je lui ai
tout dit. Avec la même crainte, elle m'a demandé
d'accepter et je l'ai fait. En acceptant, je sacrifiais
ma vie, car ils ne sont pas simples. Un jour, j'ai
refusé d'envoyer des hommes tuer. La reine tiens
bien, une dame à l'âge de ta mère est un monstre.
Jamais de ma vie, je n'ai vu une si mauvaise
femme, si sadique et si cruelle. Parce que j'ai
refusé de tuer, elle m'a tellement torturé
mortellement que j'en porte encore des séquelles.
»

Lentement, il défait sa chemise et donne dos à la


caméra.

- Oh, mon Dieu, couiné-je la main venue


machinalement se plaquer sur ma bouche.

Le dos de mon père est détruit par des brûlures.


Ses plaies infectées se sont transformées en
croûte noire.

Des paumes se posent sur mes yeux alors


qu'Abdel demande à ce qu'on avance la vidéo de
20 secondes.

Je peux lui dire non , je peux lui dire de me laisser


voir cette vidéo mais je n'ai pas la force, je ne
peux pas, je n'ai pas coeur à regarder le fruit de la
torture qu'ils lui ont fait subir.

« __Ce jour, ils ont chauffé des barres de fer pour


les poser sur mon dos. Seulement, c'était moins
pire. Je voyais des cadavres, des enfants destinés à
des sacrifices ou à la vente à des pédophiles, des
femmes empaillés nues. Des filles destinée à la
prostitution, des corps destiné à la vente
d'organe. J'étais sidéré, j'avais froid dans le dos.
C'est ainsi que j'avais pris la décision de mettre fin
à leur secte, il était plus urgent de le faire surtout
qu'ils voulaient de mon premier garçon en
sacrifice. Dieu faisant les choses, tu es née étant
une fille, j'étais soulagé, car si tu étais un garçon,
tu n'aurais plus été en vie. J'ai mis des années à
découvrir le nom des quatre membres du conseil
et surtout celui plus important, celui de la reine.
Tu trouveras la liste tout y est.
Pourquoi je t'adresse cette vidéo ? Parce que tu es
ma fille, depuis petite tu as hérité du caractère de
ta mère, sauvage, têtu qui ne se laisse guère
marcher sur les pieds. Je te sais guerrière, je t'ai vu
te battre dans la rue avec des hommes. Je t'ai vue
rebelle. Peut-être que tu as changé avec le temps,
mais je sais qu'une âme reste une âme et la tienne
vit en toi. Tu es mon seul espoir même si c'est un
sacrifice, j'espère que tu arriveras à mettre fin à
leur secte comme ton père l'a voulu.
Je t'aime ma petite Sadio, de là haut, je veillerai
sur toi et ta sœur. Je vous aime comme un père
aime ses filles.
Et si un jour ton but est atteint, j'espère que tu
seras heureuse. J'ai la foi que quelque part dans
ce monde, tu trouveras un homme, un mari qui
prendra aussi la place de père dans ta vie, un
homme qui t'aimera, qui te guidera et qui fera des
choix pour ton bien. Choisis bien tes proches
Sadio, la vie est pleine de serpents méfie toi des
hypocrites, ce sont les serpents les plus venimeux.
Je t'aime, j'aime Saïda à Dieu mes filles parce que
bientôt je ne ferai plus partie de ce monde ! »

Mon père en pleure, met fin à la vidéo.

Je ne sais comment je me suis retrouvé au sol


brisé par mes sanglots. Pourquoi ? Comment peut-
on être si cruelle ? C'est quoi cette vie ? Il n'avait
rien demandé et eux sans pitié, ils l'ont entraîné
dans leur volonté. Ils ont détruit la stabilité de
mes parents. Ils nous ont tout pris.

Mon frère me prend dans ses bras, je pleure sur


son torse acculé par tout ceci. À chaque fois des
nouvelles me tombent dessus même si j'essaie
d'être forte, je ne peux pas tout encaisser sans
débris. Ce sont des Monstres, mais je le jure, je
jure qu'au prix de ma vie que je les détruirais.
Ce n'est pas de lui dont j'ai besoin, c'est mon
frère, cependant son parfum ne m'apaise pas. Je
le cherche du regard. Contre le mur, il m'ouvre ses
bras et avec toute ma peine, je me dirige vers lui
me cognant contre son torse. Mes larmes me font
suffoquer. Personne ne peut comprendre ce que
je ressens actuellement. Personne ne peut savoir
ce que ça fait de voir son géniteur si dévasté,
savoir que son père a vécu menace sur menace. Il
n'a rien voulu, ils ont choisi pour lui et je les
déteste pour ça.

Badra est une cible, cependant cette reine devient


la cible numéro une. Je jure sur le sang qui coule
dans ma veine que je la ferai tomber. Pour mon
père, pour toutes ces vies qu'elle a prises pour le
mal qu'elle fait à chaque proche de victimes.

Je sèche mes larmes hargneusement sentant le


regard des autres sur mon dos. Je prends
l'ordinateur et clique sur la liste.
✓ Mamour Thiam ministre de la Défense dit le A
(ancien ) Baron de drogue, il gère le territoire du
cartel nord et Est du Sénégal

✓ Malick Niang, dit le R (renard), président de la


République. Directeur de plusieurs sociétés de
falsification d'argent.

C'est le nom du président à l'époque de mon père.

✓ Kader Dieng, dit le S (sauveur) Directeur de


l'assemblée des médecins de Dakar grand
trafiquants de faux médicaments, et de GHB ce
qu'on appelle communément la drogue du violeur
et de drogue en tout genre. Il possède tout un
laboratoire de fabrication de drogue

✓ Issa Doumbia, dit le MM ( la main morte),


trafiquant d'organes le plus grand du Sénégal.

Mais ce sont des tarés, rien que leurs noms


donnent la frousse. Je me hâte sur le nom de la
reine sauf que mon excitation retombe.
✓ La Reine : 121941813118514313. Réfléchis
petite Sadio, réfléchis !

- C'est quoi ce charabia ? M'écrié-je.

Il donne le nom des autres et des chiffres pour la


reine, c'est quoi une sorte de matricule ? Je suis
perdue.
D'autant plus que ça ne m'avance à rien.

Mon frère me masse les épaules ce qui me fait du


bien.

- Je crois qu'on doit y réfléchir à tête reposée, on a


des noms et c'est un grand pas Sadio, immense
même, je dirais. Il suffit d'être malin d'avoir de
solides stratégies et plans d'actions. D'être soudé
pour mener à bien cette mission. Laissons ça pour
aujourd'hui. Je dois te présenter à cinq membres
importants de mon équipe. Ils mènent aussi
l'enquête avec moi Sadikh et Ndeye Binta.

Je hoche la tête d'accord avec son idée.


Il sort avant de revenir avec cinq personnes dont
une que je reconnais particulièrement, Nabou la
mère de son enfant. Elle est aussi policière ? Je ne
veux pas de migraines. Abdel aussi quelle idée de
sortie avec sa collègue. Elle me lance un regard
dédaigneux que je prends soin de lui rendre
également.

- Bien ! Je vous présente Sadio, je pense que vous


savez un peu qui sait. Elle est désormais de notre
côté alors habituez vous à sa présence ici car elle
sera fréquente. Des questions ?

Un ricanement se fit attendre du côté de Momo.

- Pourquoi tes dents sont en récréation toi ? Lui


demande Abdel.

Et ça recommence.

- Parce qu'il est 10 heures ! Tchip ! Je suppose que


nous, on compte pour du beurre dans ta
présentation, lance Momo.

- Je présente les personnes que je connais. Un


problème officier bou ndaw ( petit officier ) ?
- Non deux problèmes, un, tu nous ignores moi et
Ben et de deux, tu es insolent !

Abdel s'avance jusqu'à lui et le chope par le col.

- Tu es sur mon territoire alors tu te tais, tu te fais


tout petit et tu ne me provoques pas ! Si tu veux
tant te faire connaître, va te présenter à SEn petit
gallé.

Momo se défait de sa poigne en le repoussant.

Ne voulant pas un spectacle, je me mets au milieu


tentant de calmer le jeu. C'est clair que ces deux-
là ne s'aiment pas seulement, ils devront faire des
efforts, parce que nous formons une équipe, ce
que je prends soin de leur rappeler.

Tous installé lui debout, nous entamons la


réunion.

- Mon capitaine peut-on réellement avoir


confiance en elle ? Qu'est-ce qui nous prouve
qu'elle n'est pas du côté de la cible et qu'elle est
juste là pour connaître nos intentions ? Désolée,
mais je ne fais pas confiance à une femme
amoureuse et vous devriez faire pareil.

Non mais il se prend pour qui celui-là ?

- Officier Ndoye, si jusqu'à aujourd'hui, j'arrive à


réussir des missions, c'est certainement parce que
j'en ai là-dedans, fit-il en tapotant sa tête. Avant
d'agir, je réfléchis, je calcule, j'analyse,
j'interprète, je conclus et vous le savez tous alors
quand je vous dis que c'est A ne cherchez pas le B.
Une autre question ?

Personne ne parle alors il enchaîne avec un autre


sujet.

- Le point des informations ? Demande-t-il.

Ils lui présentent tout ce qu'ils ont sur le réseau,


toutefois, c'est mince. Rien de technique.

- Il nous faut un infiltré. On ne peut pas rester


dehors et vouloir savoir ce qui se passe dans la
tanière ennemie. Nous n'avons rien sur la reine,
dis-je.
- Le gros problème ! J'avais déjà pensé à un
infiltré. Mais le bémol, c'est que la secte ne reçoit
pas de candidat, ce sont eux qui recrute, ce sont
eux qui choisissent qui doit intégrer leurs réseaux
ou non. Alors impossible d'y intégrer quelqu'un.
De plus, pour une soirée d'intégration, le nouveau
passe au peigne fin impossible qu'il nous fournisse
une preuve technique dans un bref délai.

Dit comme ça, c'est impossible. Ils sont si rusés.


Nous réfléchissons à diverses possibilités qui sont
toutes nulles. Soudain, une idée me vint à l'esprit.

- À moins que...

- Non Sadio, il a failli te tuer ! S'affole Abdel.

- Mais si c'est la seule solution. Ce type qui m'a


agressé, il est déjà dans la secte, ça sera plus facile
s'il devient un allié. Et de ce que j'ai pu déceler
dans son regard, la dernière fois, c'est un homme
vide...

- C'est un sans âme ? Demande un officier.

- C'est quoi les sans âmes ? Demandé-je.


- Des tueurs, entraînés et motivés pour tuer. Ils
ont besoin de tuer pour se sentir vivant. Ils sont
comme des robots programmés. Ils ont tellement
l'habitude de tuer qu'ils n'ont plus d'âme, ça
devient normal pour eux, ils sont vides, dénués de
sentiments, ils tuent tout en attendant leurs morts
sans rien espérer de la vie. Si ce type, qui t'a
agressé, est un sans âme, je ne pense pas qu'on
puisse lui faire confiance, m'explique l'officier.

Je reste persuadé que ce type est notre seule


solution. Certes, il ne m'aime pas, cependant, je
pense pouvoir le convaincre.

- Si ce type voulait me tuer, il l'aurait fait ou pire, il


m'aurait envoyé chez la reine. Peut-être qu'ils
n'ont pas de sentiment, mais lui, il en avait pour
Délia. Il m'a dit que délia s'est sacrifié pour
espérer que je détruise le réseau. Si Délia est la
femme qu'il aime, c'est sûr qu'il fera tout pour
exaucer son souhait qui est : voir le réseau
disparaître. Cet homme peut nous aider j'en reste
persuadée !

- Et comment on le contacte ? Voulu savoir Sadikh.


- Madman est un baron réputé, il doit savoir des
choses sur les sans âmes. Le monde de la mafia
est grand mais petit. Si mon agresseur a pu
reconnaître le faucon, Madman doit le connaître.
Ça sera difficile avec une description orale, mais
on peut faire un portrait-robot que je présenterai
à Madman.

- Sadio, tu es en train de nous demander de


collaborer avec des mafieux. Madman est dans
mes fichiers, j'ai une enquête contre lui, et ton
agresseur quand le réseau sera disséqué, il fera
forcément la prison.

- Abdel, on peut négocier une réduction de peine


pour l'aide qu'il nous va nous apporter. Et puis
jusque-là, c'est la meilleure idée.

Ils se regardent tous un long moment mesurant le


pour et le contre avant de hocher la tête.

- Ok Sadio, mais je guide le plan, la rencontre se


fera là où je déciderai et quand je déciderai. Pour
une fois, tu t'en tiens au plan ou je t'éjecte de
l'équipe. Je ne badine pas. Ne sous-estime pas ce
type et ne lui fais pas confiance. 0,2 % de
confiance suffira. On ne lui dira rien sur l'unité
policière, il me voit comme un mafieux et il te voit
comme une vengeresse, ça suffira pour lui
demander de l'aide.

- Je suis d'accord ! Accepté-je.

- En attendant, il y a le cochon président Badra,


ajoute Nabou.

Je prends la parole.

- Nous devons discréditer Badra devant le peuple,


il doit être au pied du mur, se sentir écrasé, il doit
perdre des moyens, perdre le contrôle de la
situation, car si Badra a une longueur d'avance sur
nous, c'est bien parce qu'il contrôle la situation.
De maître, il doit se retrouver à pion. Son plus
grand plaisir, c'est d'être le président de ce pays,
les prochaines élections arrivent, nous devons
l'éjecter de son siège ainsi, nous pourrons le
battre plus facilement et continuer avec les
autres. Si j'ai compris une chose, c'est qu'on doit
les éliminer one by one.
- Il y a un détail que tu sembles oublier, "Sadio" ça
aurait été plus facile si tu étais resté marié à lui, tu
aurais pu nous fournir des éléments clé étant au
manoir. Tu devais rester marié à lui jusqu'à la fin
de notre mission, ton départ nous handicap d'une
certaine façon, mais bon, madame a divorcé pour
s'enticher d'un autre, clame Nabou.

Je veux bien faire des efforts, je veux bien


travailler avec elle parce que je sais que si Abdel la
mit dans notre équipe, c'est qu'elle est douée
dans son boulot, mais je ne lui permettrais pas de
parler de ma vie ni de me dire ce qui lui plaît.

- Tu es une femme n'est-ce pas ? Si t'en tiens le


cœur, tu peux aller séduire Badra pour qu'il
t'épouse dans le cas contraire, tu l'as ferme ! Tu
ne sais pas ce que j'ai vécu auprès de lui alors je
t'interdis d'en parler ni de me dire que je devais
rester marié à lui. Et encore, je suis libre de
m'enticher de qui je veux tant que cette personne
n'est pas mariée. La prochaine fois utilise ta
matière grise de flic au lieu de parler avec tes
sentiments. N'importe quoi !

- Tu...
- Nabou, s'il te plaît, concentrons-nous sur le plus
important, calme le jeu Sadikh.

Abdel continue son speech durant une heure


donnant des ordres à ses hommes. Ils utilisent une
carte d'où est marqué en rouge chaque territoire
du Baron Mamour Thiam, le premier sur la liste. La
réunion prend fin et je le suis dans un bureau que
je devine être le sien

Il fait couler du café avant de me tendre une tasse.

- Ça va ?

- Je ne sais pas à vrai dire, c'est trop


d'informations d'un coup et je crains de ne pas
être assez forte pour y arriver. Pourtant, je veux
rendre justice.

- Tu es une dame forte, Sadio n'en doute pas. Tu


as surmonté la mort de tes parents, tu t'es battu
pour toi et ta sœur, tu as fait carrière dans le
milieu de la mode sans aucune aide. À toi seule, tu
as franchi des étapes, à toi seule, tu as porté des
charges qui t'étaient lourdes. Plusieurs n'auraient
pas tenu, toutefois, toi, tu l'as fait alors ne baisse
pas les bras. Je te fais la promesse que quand tu
seras fini, tu seras la femme la plus épanouie. J'ai
une idée, pour oublier toute cette histoire le
temps d'un soir, je t'invite à dîner. Je m'occuperai
de tout, tu n'as qu'à te faire belle comme
d'habitude.

Pas mal, comme idée, j'ai envie de dîner avec lui,


de mieux le connaître alors j'accepte le sourire aux
lèvres.

- D'accord, mais en lieu et place d'un restaurant,


nous dînerons chez moi. Je concocterai quelque
chose de plaisant pour les papilles.

- La ce n'est plus moi qui invite.

- Tu gardes toujours le privilège d'avoir eu l'idée.


Dis, j'ai remarqué qu'ici, tu es dur, tu ne rigoles
pas, tu ressembles à un titan alors que hors de ces
lieux, tu es joyeux un contraste total.

Il m'offre un rictus amusé.


- La vie professionnelle est un tatami.
L'intelligence et la capacité sont une chose
toutefois, il faut une étoffe. Faut se donner une
image dans le milieu professionnel, il faut se
forger un caractère en parallèle avec ton poste. Je
m'adapte facilement, je suis très réactif, souvent
dans l'anticipation, et surtout humblement
arrogant. Pourquoi humblement arrogant ? Parce
que tu dois arriver à déceler dans une entreprise
devant qui te rendre humble et qui piétiner. Ne
pas piétiner pour humilier, mais piétiner pour
pousser la personne qui est devant toi à donner le
meilleur, de se surpasser pour un jour convoiter ta
place. Je suis un titan avec mes officiers parce que
je veux le meilleur de chacun d'eux. Je suis joyeux
et taquin avec mes proches parce que je cultive
l'amour. C'est ma thérapie, je suis tout le temps
sur les nerfs et sous pression ici alors une fois
dehors j'ai besoin de sortir de mon quotidien.

Que dire de plus ? J'adore tout ce qui sort de sa


belle bouche dure.

La porte s'ouvre sur elle, son arme de service


entré dans son pantalon.
- Abdel, tu manques à Tidjane, dit-elle.

Pas besoin d'être Sigmund Freud pour savoir


qu'elle ne supportait pas de me savoir seule avec
lui dans son bureau alors elle est venue nous
interrompre.

Je me lève tranquillement pour sortir.

- C'est quoi ton problème Nabou entendis-je


derrière moi.

Je profite pour faire le tour des lieux. Ce qui m'a


pris une quinzaine de minutes. Ben et Momo sont
en grande conversation avec Sadikh.

J'ai hâte de placer toutes les cartes pour pouvoir


enfin débuter le jeu. Je rendrai justice papa, je te
le promets quoi qu'il m'en coûtera, même si je
dois y perdre la vie. Je ferai disparaître ce réseau
pour sauver ces innocentes personnes qu'ils
sacrifient, dont-ils vendent les organes. Ces
femmes et gamines qu'ils offrent à la prostitution
ou à la pédophilie. Je les sauverai Papa, car c'est
ce que tu voulais.
J'ouvre une salle vide quand la porte se referme
brutalement derrière moi. Surprise, je me tourne
et découvre Nabou.

Je lève les yeux au ciel, ennuyée.

J'aime régler mes comptes sur le tas ce qu'on


appelle battre le fer quand il est chaud. Alors ça
tombe bien, je m'avance afin de me planter
devant elle.

- Tu as un problème avec moi, je pense. Je veux


dire, on ne se connaît pas réellement alors
pourquoi me lancer ce genre de regard ?

- Sadio, tu sais, tu viens de découvrir ce monde


alors que moi, je le côtoie depuis des années. J'ai
tenu une arme bien avant toi, j'ai même tué
pendant des sauvetages. Je ne suis pas une
femme quelconque, je suis une femme qui vit
dans le quotidien des hommes. Alors tu devrais
vraiment te poser des questions sur qui tu as à
faire. Éloigne-toi d'Abdel !

Je ris, je savais qu'il était la raison de sa présence


ici. Comme si elle pouvait m'éloigner de lui. Grand
lol. Je me serais éloigné d'Abdel si les deux étaient
en couple, chose normale vu que ça n'aurait pas
été éthique de ma part de m'incruster dans une
relation. Je me serais tenu à distance pour
respecter leur couple. Seulement Zall m'a avoué
devant elle qu'ils sont ex alors le problème se
trouve où ? Je ne suis pas la cause de leur rupture.
J'ai connu Zall alors qu'il n'était plus ensemble.
C'est à elle d'aller récupérer son soi-disant amour
au lieu de venir me menacer parce que soyons
clair si elle est là avec son attitude timorée, c'est
parce qu'elle soupçonne quelque chose.

- Tu es née en tenant une arme ? Tu as appris


alors j'ai appris, alors sache que nous sommes
désormais deux à ne pas être quelconque. Tu me
demandes de m'éloigner d'Abdel, tu es quoi ? Son
père ? Sa mère peut-être ? Ton nom est écrit sur
son front peut-être ?

- Une femme prévenue en vaut deux ! J'ai dépassé


l'âge de me quereller, mais si tu marches sur mes
plates-bandes, tu me trouveras sur ton chemin.
J'ai tenu des armes, je suis allée au front si tu es
capable sache que je le suis aussi. Aide l'équipe,
venge toi si tel est ton souhait mais tu te contiens
ou tu dégages tes regarde enamourés offre les à
ton sanguinaire de mari pas au père de mon fils. Je
n'ai pas sacrifié toute ma vie pour qu'une petite
orpheline comme toi me le prenne.

- Ah parce qu'on prend un homme ? Suis-je


capable de prendre un homme d'une trentaine
d'années qui a toutes ses facultés mentales en
place sans qu'il ne le veuille ? Rire sincèrement tes
diatribes me glissent sur le corps. C'est quoi cette
manière de vouloir t'approprier un homme ? Tu
menaces ainsi toutes les femmes qui s'approchent
de lui ? Je t'annonce que moi je serai ton
terminus. Tu me menaces pour je ne sais quel
raison mais si tu as dépassé l'âge de te quereller,
sache que moi je ne me querelle pas ma chérie, je
vais en guerre. Ce n'est pas le même level et
retient que le jour où je te trouverai sur mon
chemin je t'affronterai parce que je n'ai pas peur
de toi ! Tout ce qui te fait porter le titre de femme
j'en possède aussi alors de femme à femme le
combat sera rude. Généralement, je ne me crêpe
pas les chignons pour un homme, mais qui sait ?
Peut-être que Zall en vaut la peine. J'aurais pu
respecter votre relation si vous étiez en couple,
mais Abdel m'a affirmé que tu étais son ex. Je
t'annonce officiellement Nabou qu'Abdel celui que
j'appelle affectueusement Zall, j'en tombe
amoureuse et si c'est réciproque, je ne rechignerai
pas à me mettre en couple avec lui, il deviendra le
roi de mon cœur. Alors en ce moment, on ira où
tu voudras !

Je récupère mon sac sur la table et le porte à mon


bras.

- Tu excuseras la preuve d'impolitesse que je fais


en te laissant en plan, mais j'ai un dîner à honorer
pas besoin de dire avec qui je te sais intelligente,
tu sauras le deviner. Bisous ma belle.

Je la contourne pour sortir quand sa voix me


stoppa.

- Fii kekk la, golo du fi raweeb xaj.


( Ici, le sol est dur, un singe ne peut pas battre un
chien à la course.) me dit-elle.

- Sori kaw a tax jaxaay di Saw bouki.


( C'est parce que l'aigle est très haut qu'il pisse sur
la hyène.) Répondis-je à sa menace.
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Chapitre 19

Abdel Oumar Dioum

Depuis la fin de ma prière, je sifflote une mélodie


en parcourant mon salon, la bonne humeur fusant
de partout à l'intérieur de moi.

Je sors une chemise en café coton en rayures bleu


blanc, un jean bleu clair qui me fait un cul d'enfer.
Ouais, les femmes matent souvent les fesses,
bande de petites coquines.

Chaussures...chaussures ?

Mhhhh, j'opte pour des mocassins sulky.


L'agencement de couleur est parfait !

Qui a dit que la séduction était uniquement le


domaine des femmes ? Un homme doit séduire,
un homme doit sentir bon, un homme doit être
bien mis. Et moi, j'adore être bien mis. Ce soir, je
dois mettre le paquet et ça sera la suite d'une
longue série de séduction, il faut que Sadio soit
mienne parce que c'est clair qu'il n'y a rien à
redire de mon côté, cette femme est en train de
trimballer mon cœur dans tous les sens.

Je frotte un baume parfumé sur ma barbe et la


brosse. J'aurais pu en mettre sur ma tête, mais j'ai
une calvitie qui me pousse à raser complètement
ma tête et puis bon ça fait mon charme.

Clé de moto ou voiture ?

J'observe mes deux clés sur la table basse et j'opte


finalement pour la voiture qui fait plus classe.

Je démarre ignorant les sonneries incessantes de


mon téléphone. Ma mère qui ne fait que me
harceler, je l'aime, cependant, elle me fatigue.

Je prends la direction d'une chocolaterie d'où on


me prépare un panier surprise.

Une fois mon panier en main en direction chez


Sunshine.
J'arrive chez elle, une heure et demie plus tard. Je
sonne et patiente à la porte sous un sourire
éclatant, elle m'ouvre. Je reste sur le pas à la
contempler du regard, mes yeux glissent sur sa
magnifique personne telle une caresse. Sadio est
tout simplement sublime dans sa longue robe
verte plante avec une fente qui dévoile un bijou
sur ses cuisses. Je n'ai jamais vu ça, je ne savais
même pas qu'il existait des bijoux pour cuisse et
là, je bave, j'adore ce bijou tout simplement.

Bordel, mon innocente personne ne s'attendait


pas à ça du tout et je pense que ça se reflète par
ma bouche ouverte.

Combien de minutes que je suis arrêté devant sa


porte depuis qu'elle m'a ouverte. Elle a opté pour
un chignon haut ne laissant tomber que deux
mèches de cheveux. Ses épaules n'abritent que les
bretelles minces de sa robe, son cou paré d'un joli
collier à motif main.

Mmmh, est-ce que je vais m'en sortir ?


- Bonsoir le roi de mon cœur ! On ne va quand
même pas dîner sur le pas de la porte ? Rentre s'il
te plaît !

Le quoi de quoi ?

Pourquoi cette femme est pleine d'assurance ?

Je perds mes sens. J'avais pour but de séduire,


mais c'est moi qui suis séduit.

Elle me tourne le dos, mes yeux tombent sur ses


chaussures, ses talons qui sont décorés par un
petit motif nœud papillon.

Lakh bi kheum neu !

- Depuis quand es tu timide toi ? S'étonne-t-elle.

Elle m'indique la douche que je trouve facilement.


Devant le miroir, je m'observe.

Tu vas arrêter tes bêtises et aller t'asseoir et lui


montrer que tu es toujours maître de toi.

Oui, c'est ce que tu vas faire, tu es un guerrier.


Aller reprend toi Abdel.

Je me passe une main sur ma chemise et sort. Je la


rejoins prenant place à côté d'elle.

- Le panier que tu as laissé à l'entrée, je suppose


que c'est pour moi ?

Panier ? Quel panier ?

Ah oui, je l'avais oublié lui.

- Oui, je n'osais pas venir les bras ballants alors je


t'ai apporté des chocolats à la couleur de ta belle
peau.

Je réussis à lui arracher un sourire, ces sourires


que les femmes sortent face à un compliment.

- Merci beaucoup, ça me fait plaisir. Sois le


bienvenu ! Pour ce soir, j'ai prévu de faire voyager
nos palais. Des olives pour creuser le ventre, en
plat principal des gambas poêlées accompagné de
pomme de terre préparée au four, j'ai pris en
compte le fait que tu manges épicés. Pour le
dessert, nous avons une salade de fruits, du
fondant au chocolat. J'espère que tu te régalera.

- Tout me va, même du niambane.

Elle rit brièvement et me sert.

Je me retrouve devant une assiette bien décorée.

- Bon appétit, me lance-t-elle.

Nous mangeons dans une bonne ambiance, loin


des histoires de sectes, de vengeance. Ce soir,
c'est juste Sadio et Abdel qui dînent
tranquillement.

Sadio est assise d'une façon qui me fait apercevoir


son bijou alors que ça me fait un effet fou.

- C'est quoi ce bijou sur la cuisse ?

Elle rigole un moment, prend une lampée de jus


avant de me fixer.

- Tu veux vraiment savoir ? On dit que la curiosité


est un vilain défaut.
- Celui qui a dit ça est mort alors on s'en fout bébé
!

Bien sûr que je veux savoir et ce motif serpent me


pousse encore plus à vouloir savoir.

- C'est une multi chaîne pour cuisse à motif


serpent. Et en même temps...

- Et ? Demandé-je en continuant à manger.

- Bine-bine le tamitt. Samay potch la diarr ba


yegue sama ndingue. Niarri domou bine you sew
routch ma toudé ko Dioum deffal lako hommage.
( C'est aussi une chaîne pour reins. Ça commence
par mes cuisses jusqu'à rejoindre mes reins. Deux
minces chaînes que j'ai nommé Dioum pour
t'offrir un hommage.)

La nourriture me passe à travers de la gorge, je


tousse fortement. Amusée et fière de son coup,
elle me tend un verre d'eau que je m'empresse de
vider. J'ai chaud tout d'un coup, mon esprit
voyage vers des destinations pas du tout
catholiques. Je jure que si cette femme était mon
épouse, ce dîner n'en serrait plus un. Bordel à
quoi elle joue ? On ne dit pas des choses comme
ça.

- Sadio prévient quand tu sors ce genre de phrase,


je suis sensible !

Elle éclate de rire se payant ma tête. C'est décidé,


ce bijou est désormais mon préféré. Je me
renseignerai là-dessus après.

- Abdel, je voulais qu'on parle d'un sujet


important, Nabou.

Ça ne pouvait pas manquer. Ça tombe bien, c'est


le moment pour m'ouvrir à elle.

- Je ne suis pas dupe Abdel, je ne suis pas non plus


une enfant, je sais ce qui se passe entre nous. Si je
ne m'y mets pas un stop, c'est parce qu'une
certaine volonté émane de moi. Toutefois, je ne
suis pas mauvaise, je ne suis pas une briseuse de
couple, je ne suis pas quelqu'un qui empiète dans
la relation d'une autre parce que je suis une
femme et je me mets dans la peau de Nabou. Je
n'aimerais pas aussi qu'une personne s'immisce
dans ma relation. C'est pourquoi je vais te
demander d'être sincère avec moi. Nabou, est-elle
réellement ton ex ? Parce qu'elle est encore
attachée à toi, je ne voudrais pas d'amalgame.

Je m'essuie la bouche et pose tout afin d'être


disposé à lui dire la vérité droit dans les yeux.

- Je vais être sincère avec toi comme je l'ai


toujours été. Je t'ai parlé de comment j'ai pu
monter cette unité policière. J'avais eu l'idée,
seulement la cour de défense ne me faisait pas
confiance, ils avaient donc délégué un
commandant et moi capitaine. Ils nous ont donné
des officiers et Nabou faisait partie d'eux. Elle est
moi ça, c'est fait progressivement, je suis un
homme qui a un faible pour les femmes qui
embrassent le danger. À l'époque, elle était la
seule femme parmi nous, elle me fascinait sur le
terrain, elle était féroce, inépuisable, elle
combattait avec des hommes, j'ose même dire
qu'elle nous égalait, elle était loin de l'image que
se fait la société sur les femmes. Puis on s'est mis
en couple. On se voyait à l'extérieur, on ne laissait
pas les sentiments empiéter sur notre travail.
Notre relation faisait son chemin au fil des années,
l'envie de l'épouser faisait son chemin, je lui en ai
parlé elle était heureuse, je l'ai présenté à ma
mère, malheureusement ça ne s'est pas bien
passé, ce fut un désastre, mais je n'ai jamais pris
cela pour un frein. J'ai poursuivi mon envie. Mon
père en a parlé à mes tantes et oncles, les
démarches se sont enclenchées, mes oncles sont
allés chez ses parents. À ma grande surprise, ils
ont refusé prétextant que j'étais un casté mes
oncles ce jour, sont rentrés chez eux humiliés. Je
ne comprenais pas, parce que cette histoire de
caste n'avait pas sa place, on s'en fout en fait. Je
travaillais, j'aimais leurs filles alors quoi ? Et le plus
bizarre, c'est que la mère de Nabou me
connaissait bien avant que je n'entame les
démarches elle ne m'avait jamais fait sentir qu'elle
ne m'aimait pas alors j'étais confus par leurs refus.
Je n'ai pas abandonné, j'ai pris les cornes du
taureau moi-même. Je suis allé chez eux à maintes
reprises et on m'a humilié pour simple réponse, je
ne préfère même pas en parler. Tu sais, je suis
arrivé à un stade où je déteste ses parents,
qu'Allah me pardonne, mais je ne veux plus rien
avoir en commun même si mon fils reste le seul
lien avec eux.
Je lui explique comment on a eu Tidjane, ce que
ses parents ont fait. Je lui dis tout sans rien
omettre.

- Nabou, c'est la mère de mon fils, je lui voue un


respect énorme et je demanderai à toute femme
qui entrera dans ma vie de lui accorder du
respect, car jamais je ne pourrai avoir un enfant
plus âgé que celui que Nabou m'as donné.
Seulement avec tous ces refus, cette amertume
que je garde en moi, je ne l'aime plus. Ça fait trois
ans que j'ai mis un terme à tout ceci. Alors tu n'as
pas à t'en faire, tu ne gâches rien. Je ne l'aime plus
et j'ai pour but de refaire ma vie inch'Allah.

Elle m'a écouté sans m'interrompre. Sa mine est


soucieuse actuellement et j'ai hâte de savoir à
quoi elle pense.

- Tu sais que malgré vos dérives votre histoire est


belle ? Tu l'as aimé, tes mots le prouvent. Ça me
rassure parce que je retiens que tu es un homme
droit et juste. C'est dommage pour vous, je suis
aussi touché par le refus de ses parents. Sans le
savoir, ils ont brisé la vie de leur fille. Nabou
t'aime toujours Abdel et c'est le pire pour une
femme. Je n'ose pas imaginer sa douleur. Tu es sûr
que tu ne peux pas renouer ? Essayer encore une
fois d'aller voir ses parents ? Je ne pense pas
pouvoir rivaliser avec votre histoire.

Lol Sadio n'a pas idée de toutes les ignominies que


les parents de Nabou m'ont sorties. À un moment
donné stop quoi ce n'est pas parce que j'aime
quelqu'un, que je veux l'honorer parce que j'ai mal
agi en lui prenant sa virginité qu'on va aller jusqu'à
me comparer à des intestins, me traiter comme
un pestiféré, comme une simple chose polluante.
Ils m'ont traité comme un déchet et j'en garde de
souvenirs amers.

- Je ne suis pas un enfant Sadio, si je dis que je ne


veux plus c'est que je ne veux plus ! Je ne te veux
pas auprès de moi pour rivaliser avec Nabou, elle
c'est mon passé et toi un futur que je veux
embrasser. Je te veux auprès de moi pour
conjuguer, vivre, sentir, ressentir, manger et boire
l'amour qui nous reliera nous deux. Nabou à des
hommes qui lui tournent au tour malgré Tidjane.
Elle est juste fermée à tout nouveau départ
s'attachant à notre histoire. Mais j'ai espoir qu'elle
sera heureuse. Nous n'étions pas destinés, la
preuve est que je t'ai rencontré et je suis tout de
suite tombé amoureux de toi. Oui Sadio, je t'aime
et j'ose te l'avouer une bonne fois pour toutes.
Cessons de jouer aux chats et à la souris.

Légèrement sonnée par mon aveu, elle se dandine


sur sa chaise perdant l'assurance qu'elle avait des
heures plus tôt. Je suis sur un terrain glissant,
Sadio sort d'un mariage même si une année est
passée. Je ne sais pas si elle ressent toujours
quelque chose pour son mari et j'ose croire que
non. Et je suis prêt à tout pour ramener gramme
par gramme son cœur vers moi jusqu'à en être
l'unique détenteur. Au-delà de tous nos
problèmes, de toutes ces histoires sanguinaires, je
sais que si elle s'ouvre à moi, notre histoire sera
belle et meilleure que notre passé.

Un dring se fait entendre.

- Tu attendais quelqu'un ? Lui demandé-je.

- Non pas du tout. Elle se lève afin d'ouvrir et c'est


avec colère et une forte envie de fracasser son
visage à la moue moqueuse sur le mur que je
découvre que c'est Momo et Sadikh.
Je vais commettre un meurtre si vous ne
m'attrapez pas, c'est certain. Je comprends
maintenant sa colère quand j'ai interrompu leurs
tête-à-tête. Je suis en rogne tellement que mes
mains tremblent. De mauvaise foi, je vide mon
verre leur offrant un regard noir.

Je crois que Sadikh me cherche et on va régler ça


le plus tôt possible, car ce petit con ne va pas
gâcher ma vie future avec ses idées à la con. Et cet
officier qui le suit comme un sac à main, on en
parle ? Quel mec ennuyant ce type-là !

Il est d'un ennui majestueux. Je ne l'aime pas.

Je ne l'aime pas !

Du tout !

Pas du tout !

Il se joue les timides devant Sadio, mais je connais


ces intentions de petit timide, c'est un sournois,
on me l'a fait pas à moi et depuis qu'il est là, son
regard ne quitte pas la chaîne de cuisse de Sadio.
Ouais et ça se dit ne pas regarder les femmes.

Je crois que c'était une mauvaise idée de la mettre


depuis qu'ils se sont incrustés.

- Oh, on interrompt quelque chose ? Grimace


Momo. Je suis désolé, on était dans les parages et
j'ai proposé à Sadikh de venir pour qu'on fasse un
coucou à Sadio.

Ouais, c'est ça prend moi pour un con.

- Ouais monsieur «coucou» franchement entre toi


et les horloges qui font coucou à chaque midi, je
ne vois pas de différence, moufté-je.

Ils mangent le dîner comme si ça leur était


destiné. Et encore ce pauvre débile fixe toujours la
cuisse de Sadio. Il n'est plus une sorte d'imam lui ?

Je me lève pour aller terminer mon dessert dans la


cuisine quand l'officier me rejoint.

- Tu es tellement en rogne que je pourrais prendre


ta photo pour en faire un sticker, se marre-t-il.
Alors comme ça, tu étais en train de dîner en tête-
à-tête et nous, on a tout gâché. On n'a rien
interrompu d'intéressant, j'espère ? La vengeance
est un plat qui se mange froid, c'est ce qu'on dit.

- La nien nien nien froid, tu te crois dans une série


d'adolescents ? Tu sais, ta sournoiserie, je l'ai
flairé depuis que j'ai vu ta tête. Tu joues les
timides avec Sadio alors que tu es un petit
serpent. Dis-moi, tu aspires à quelque chose avec
elle ?

Il hausse les épaules, avant de croiser les mains


sur son torse me défiant du regard. Appuyé contre
le lavabo une assiette de fruit en main les pieds
bloqués sur ma cheville, je mange calmement tout
en le regardant avec amusement me défier.

- Pourquoi pas ? C'est une belle femme et elle a


des qualités qui me plaisent alors pourquoi pas la
courtiser ?

Je me gausse de lui alors qu'il me lance son plus


hostile regard. Il doit avoir des stocks de mauvais
regards parce que j'ai toujours droit à un nouveau
mauvais regard. Sincèrement, il est drôle lui.
- Courtiser ? Ça se dit toujours ? Tu sors de quelle
époque toi ? De l'Empire romain ?

Je dépose mon assiette désormais vide et


m'approche. Tu arriveras à courtiser Sadio quand
je serai mort. Du courage, dis-je en lui donnant
une tape amicale.

Seulement, sans que je ne m'y attende, il repousse


mes bras agressivement avant de me flanquer un
coup de poings. Les bruits ayant alerté les autres,
ils nous rejoignent sans que je n'aie eu le temps
de me défendre.

Ce type, je ne comprends pas son acrimonie


envers moi. Je peux comprendre qu'on se lance
des pics, mais de là à me lancer son poing. Non
mais quelle provocation !

- Abdel, Momo ça va ? Que faites-vous ? Nous


demande Sadio.

- Oh trois fois rien, juste un oiseau qui s'amuse


mal, très mal. Je vais prendre congé Sadio. Merci
pour tout, on s'appelle. Je lui embrasse le front,
prends mes clés et sort.

Dans ma voiture, j'appelle un de mes hommes,


pas un de mes officiers, mais les hommes du
faucon. Je ne vais pas dormir tant que je n'aurai
pas rendu la pareille.

- Oui maître ?

- Trouvez-moi l'adresse d'un officier de police du


commissariat Xxx. Il s'appelle Mohamed Fall.

- Tout de suite maître !

Je raccroche impatient d'avoir cette adresse. Ce


type ne me connaît pas, mais il recevra un aperçu.
Reconnaissez qu'il m'a provoqué alors qui suis-je
pour ne pas répondre à sa provocation.

En moins de cinq minutes. Je reçois son adresse. Il


vit en famille, alors je vais devoir modifier
légèrement mes plans.
Je conduis jusqu'à une ruelle et gare l'attendant
de pied ferme. Pour rentrer chez lui, il passera
forcément ici.

J'ai tout mon temps !

Une heure trente plus tard, la boîte de tomate de


Monsieur qu'il appelle voiture me dépasse, je
démarre pour le suivre. Arrivé à un carrefour,
j'opte pour un raccourci, je conduis rapidement
faisant le chrono dans ma tête. Je sors pile-poil au
moment où sa voiture devait passer, je lui coupe
la route lui causant un freinage sec.

Je descends de la mienne sans prendre la peine de


la refermer. J'arrive jusqu'à sa portière qu'il a
ouverte s'apprêtant à sortir. Je le chope par le col
jusqu'à le faire sortir de la voiture et mon poing
part dans sa belle gueule.

- Tu croyais que tu allais me donner un coup-de-


poing sans en recevoir les conséquences ? Espèce
de lâche !

Je le relève et lui redonne un deuxième coup.


Un coup pour le prix de deux.

Je le surplombe alors qu'il tousse à terre.

- La prochaine fois que tes poings te démangent,


tu m'appelles au lieu de me provoquer dans un
lieu inapproprié. Je te conseille de ne pas me
provoquer sinon d'homme à homme, on saura se
mesurer.

Je reviens sur mes pas, sors mon arme et tire sur


ses pneus en les faisant crever.

- Tu es pote à Sadikh non ? Appelle-le, il pourra te


dépanner, il a des talents en mécanique. Bye,
c'était un plaisir !

- Tu vas me le payer ! Rugit-il.

- Ouais, c'est ça quand tu veux surtout, mais en


attendant, tu as besoin d'un mécanicien.

Je rejoins ma voiture et démarre.

Mon téléphone sonne indiquant sur l'écran un


numéro urgent. Je décroche, le kit à l'oreille.
" Où étais-tu passé ?" Demandé-je d'emblée.

" Ma femme se plaignait trop du temps que je


consacrais à l'hôpital alors j'ai dû prendre des
jours de congés. J'ai reçu les médicaments que tu
m'as transférés. Où as-tu eu ça ?"

J'ai fait envoyer les pilules que prenait Sadio pour


son soi-disant opération des poumons à un ami
médecin.

" Une connaissance à moi a été opérée d'un


Oedème pulmonaire et elle m'a dit qu'elle prend
ces pilules depuis l'opération comme quoi ça
empêcherait le liquide de rejoindre les alvéoles un
truc de ce genre. "

" Merde Abdellah ! Ce médicament est dangereux


! C'est quoi ces bêtises ? Après une opération
d'œdème, on ne prend pas de médicaments sur
une longue durée. Je ne sais pas comment elle
s'en procure, toutefois ce médicament n'existe
plus sur le marché depuis les années 1970. C'est
avec effarement que j'ai conclu ce que c'était, j'ai
même dû le montrer à un collègue tellement ça
me choquait.

" Tu peux abréger s'il te plaît ? "

" C'est du diéthylstilbestrol appelé communément


distilbène. Ce médicament était prescrit dans les
années 1970 aux femmes qui faisaient
régulièrement des fausses-couches et des
accouchements prématurés, c'était sur le moment
une réussite et la commercialisation se faisait à
grande échelle. Seulement, avec le temps, les
chercheurs ont remarqué des anomalies chez les
enfants nés des mères à qui ils avaient prescrit du
distilbène. Ça a fait un ravage en causant des
cancers de vagin et de l'utérus, des malformations
du fœtus et...et..."

"Et quoi ?" Le pressé-je

" Ça a été la cause d'un nombre important de


stérilité."

Mes oreilles bourdonnent, je reçus une décharge


électrique. C'est quoi ce merdier ?
" Attends, qu'est-ce que tu es en train de me dire
?"

" La personne qui prend ce médicament risque la


stérilité si ce n'est déjà pas le cas et si elle venait à
tomber enceinte, le fœtus peut être sujet à une
malformation et elle est aussi sujet à un cancer. Si
elle le prend depuis des années, les risques sont
très avancés. Je te conseille de l'emmener, je lui
ferai des tests histoire de vérifier si ça n'a pas
détruit ces cellules de protection. Écouté
Abdellah, ce médicament n'existe plus, je ne sais
pas comment ta connaissance ce l'est procuré,
mais ce n'est pas de façon légale. Ce qui voudra
dire que..."

" Qu'un réseau produit ces médicaments..."


Terminé-je.

Je comprends tout, Badra est derrière ceci. Je suis


certain qu'il ne voulait pas d'enfant avec Sadio et
le con s'est dit qu'il devait détruire son appareil de
production. Putain ce type est un monstre. L'un
des noms qu'a mentionnés le père de Sadio est un
fabricant de médicaments, je suis certain que c'est
lui qui produit ce médicament de façon illégale.
C'est quoi cette cruauté ? Comment je suis censée
dire à la femme que j'aime qu'elle est peut-être
stérile ou que l'enfant qu'elle fera aura une
malformation ?

C'est quoi cette cruauté ce chien de Badra.

J'ai la rage !

***

Nabou Gueye

Couchée dans mon lit en plein, 16 heures, je


réfléchis à une solution. Je ne peux pas accepter
de perdre ainsi. J'ai tout misé sur ma relation avec
lui, j'ai tout donné tout ce que j'avais et lui, il est
en train de penser à refaire sa vie avec une autre.

Abdel, je l'aime de toutes mes tripes, même le


mot aimer n'est pas assez fort pour imager ce que
je ressens pour lui. Malgré ces trois années de
rupture, les sentiments qui dansent en moi ne
sont pas estompés, ils se sont accrus. Je sais qu'il
est ma destinée nous n'avons pas eu cet enfant
pour rien alors je me bâterai pour lui, même s'il
me faudra commettre de la folie j'en serai
capable, pour lui et moi.

La porte s'ouvre sur la nounou de mon fils qui est


devenu une très bonne amie.

- Tu penses à quoi ? Mhhh ne dit rien Abdel ?


Sincèrement Nabou, tu devais aller au manège
avec Tidjane, il a porté ses chaussures depuis ce
matin parce que tu le lui as promis. Je t'ai dit de
passer du temps avec ton fils et toi, tu es là à te
prélasser. Tu sais ce que Tidjane m'a dit hier ? Que
tu le détestes ! Non mais oh !!!

Je lui lance mon oreiller pour la faire taire sauf


qu'elle insiste.

- Nabou, je suis la nounou de Tidjane, pas sa mère.


Il a besoin de toi, tu fuis cet enfant comme la
peste. Je peux comprendre que ton boulot te
prenne du temps, mais tes jours off, tu peux
quand même les dédier à ton fils.
- Tu me fatigues ok ! C'est un enfant,donne lui des
chips ou je ne sais quoi il oubliera la promesse du
manège. J'ai mes soucis.

Elle me fixe horrifiée sauf que je n'en ai rien à


faire, elle ne peut pas comprendre pourquoi. Elle
ne peut pas comprendre pourquoi je suis ainsi
avec Tidjane. Il est...il est...non je...je dois mourir
avec ça.

- Pourtant, quand Abdel est là, tu joues à la mère


aimante alors que tu ne montres même pas une
once d'amour à ton fils. Je ne te comprends pas !

Le lit s'affaisse, signe qu'elle s'assoit. Ayant besoin


de réconfort, je pose ma tête sur ses genoux.

- Jusqu'à quand Nabou ? Nabou jusqu'à quand ?


Jusqu'à quand vas-tu continuer avec cette histoire
d'amour ?

- Sheut ne recommence pas s'il te plaît. Le cœur


n'a pas un cerveau, il ne réfléchit pas, j'aime
Abdel, je l'aime, c'est tout, est-ce si difficile à
comprendre ?
- Non, ce n'est pas difficile, je te comprends
d'ailleurs. Mais Nabou ce ne sont pas tous les
amours qu'on doit vivre, ce ne sont pas tous les
fruits qu'on mange. Les allergies existent et Abdel
et ton allergie. T'agglutiner à lui ainsi ne te fais pas
du bien. Consacre cet amour à ton enfant, Tidjane
à besoin de toi. Pourquoi tu fais ça Nabou ? Tu
n'es pas une mauvaise personne pourtant, dit-elle
la voix qui descend d'une octave.

Ce ne sont pas tous les amours qu'on doit vivre ?


Pourtant, on vivait bien le nôtre jusqu'à ce que
mes parents détruisent nos projets. Je les déteste
et tellement, je vis avec eux, toutefois je ne leur
adresse pas la parole depuis trois ans. Je ne veux
plus rien avoir avec eux. Je suis leur enfant
pourtant, ils ont entravé mon bonheur. Les
parents ne sont pas supposés vouloir le bonheur
de leurs enfants ? Pourquoi m'ont-ils fait tant de
mal ? Je n'ai jamais compris le revirement de
situation de ma mère, elle aimait Abdel, elle me
poussait même à m'accrocher à lui quand elle
savait qu'il était aisé. Je ne comprends rien
toutefois, je ne leur pardonnerai jamais.
- Nabou, ressaisie toi, je t'en supplie ! Arrête de
t'accrocher à une histoire qui n'a plus de fil
conducteur. Tu te fais du mal et tu risques de
devenir une autre personne. Abdel a tout fait, tu
me l'as dit, mais tes parents ont crié niet, c'était
votre destin alors passe à autre chose.

Elle se lève et m'incite à faire de même.

- Mets-toi debout arrête de faire la tête.

Je me lève et elle me conduit devant le miroir.

- Regarde-toi Nabou, tu es une femme, une belle


femme malgré ta maternité, tu as gardé de ta
superbe. Regarde tes rondeurs, regarde ton cou
strié, ton teint regarde-toi ! Plusieurs hommes te
courent après tu as tout type d'homme à tes
pieds. Ouvre-toi à un nouvel horizon. Donne-toi la
chance de refaire ta vie. Laisse tes parents avec
leur conscience, Dieu saura les juger et je sais que
dans cette vie rien ne se fait au hasard. Si jusque-
là, vous n'êtes pas marié, il existe une raison. Alors
fie-toi à ta destinée et laisse tomber. Tu as
Tidjane, c'est ton plus beau cadeau.
Depuis son monologue, mes larmes ont trouvé
chemin sur mes joues, elle me prend dans ses bras
et je laisse libre cours à mon chagrin. Je ne peux
pas accepter de le voir heureux loin de moi, je ne
peux pas accepter de le voir heureux avec une
autre avec tous ces sacrifices que j'ai faits. Je ne
peux pas, je refuse. Sadio n'a pas le droit de
quitter, je ne sais où pour venir bâcler tous mes
efforts. C'est plus fort que moi, je n'arrive pas à
l'oublier ni d'ouvrir mon cœur à quelqu'un pas
faute d'avoir essayé.

Je sais que mon amie m'a donné de bons conseils,


sauf qu'on ne conseille pas une femme
amoureuse, car actuellement, c'est mon cœur qui
me guide et non ma rationalité.

Une idée germe dans mon esprit et je compte la


cultiver demain.

***

Je reprends le service à 17 h ça me donne le


temps d'aller la voir.

Je prépare mon sac et sors.


Sur le perron, je tombe sur ma mère qui est en
train d'égrener son chapelet.

Quelle hypocrite celle-là et je ne me retiens pas


d'aller le lui faire savoir.

- Tu sais le Dieu pour qui tu es assise là en train de


faire le tasbih a dit que ses créatures sont égales.
Les histoires de caste n'existent pas chez notre
créateur. Il a dit de faciliter le mariage à deux
personnes qui s'aiment et toi, tu as fait tout le
contraire avec ton époux. Tu devrais avoir honte
de tenir ce chapelet après avoir détruit la vie de ta
fille.

Je la toise froidement et sors.

- Un jour, un jour Nabou tu viendra me dire «


Maman tu as raison, il faisait chaud dans la forêt.
» entendis-je derrière moi.

J'ouvre ma voiture, une petite Mercedes et


démarre avec une idée bien précise derrière la
tête.
J'arrive devant l'entreprise DIAWARA'CORP.

Je prends le badge de visiteurs et prends


l'ascenseur, j'arrive dans l'espace de la PDG et
demande à sa secrétaire de me laisser la voir sauf
que cette fille est aussi bornée que sa patronne.

- Vous allez me laisser entrer oui ? Je suis de la


famille !

- Soyez son ancêtre si vous voulez, mais vous


n'entrerez pas ici sans rendez-vous pris au
préalable.

- Ok, vous allez donc partir lui dire qu'une femme


souhaite lui parler de son fils Abdel.

Elle sait ce qu'Abdel représente pour la maîtresse


des lieux. Elle se lève et part livrer mon message
même pas trente secondes qu'elle me laisse
entrer.

Carmen Diawara assise sur son fauteuil les deux


mains posées sous son menton, me fixe comme si
j'étais une chose infecte. Des fois, je me demande
comment cette femme froide et glacial comme un
iceberg peu être là mère d'un homme comme
Abdel.

- J'espère que tu n'as pas utilisé mon fils comme


prétexte pour rien.

- Non, j'ai quelque chose à te dire le...

- Tututut ! Tu...ne...me... tutoie... pas. Parle vite et


remballe ta face, j'ai des dossiers plus importants.
Aïda écoute...

- C'est Nabou ! Rectifié-je.

- On s'en fiche, ton nom ne m'apporte rien c'est le


domaine de tes parents moi mon enfant s'appelle
Abdel. J'espère vraiment que tu n'es pas venu me
supplier pour épouser mon fils parce que tu perds
ton temps, crache-t-elle en prenant d'une main
son téléphone et de l'autre un dossier.

- Ce n'est pas moi qu'Abdel va épouser, mais bien


une autre si vous ne faites rien.

Elle lâche son dossier, retire ses lunettes, se lève


pour se planter devant moi.
Enfin, elle m'accorde du crédit.

- Qu'est-ce que tu viens de dire l'idiote ? Me


demande-t-elle.

- Abdel voit une autre femme. Et s'il désire


l'épouser ça se fera parce que de son côté, il n'y a
pas de parents qui pourront refuser. Si tu ne fais
rien, ton fils va se détacher de toi. Chose que tu
n'as jamais voulu alors la balle est dans ton Camp
Carmen Diawara.

Son regard ne présage rien de bon. J'ai réussi, je le


sais vu sa main qui forme un poing.

- Tu connais cette fille ?

- Emlyn Sadio Kâ, l'ex première dame de ce pays,


annoncé-je.

- QUOI ? CRIE-T-ELLE.

***

Emlyn Sadio Kâ
J'ai mis ma nouvelle entreprise sur pied. J'ai
changé le nom, réaménager l'architecture et j'ai
gardé les mêmes employés. Je ne pouvais pas
renvoyer toutes ces personnes qui se débrouillent
avec ce travail au chômage. Du moment où ils
fourniront un excellent travail, je n'ai pas de
soucis.

- Le banquier t'a contacté ? Demandé-je à mon


frère.

J'ai transféré tous les petits sous qui étaient dans


les comptes de mon père à mon frère. Il n'a pas eu
la chance de connaître notre père, notre père n'a
pas eu l'occasion de lui montrer son amour.
L'argent ne remplace rien certes, cependant je
pense tout de même que cet argent lui revient.

Affalé, sur mon fauteuil, il a la mine soucieuse. Il a


dormi ici hier après être allé faire je ne sais quoi
pour Momo.

- Qu'est-ce qui ne va pas Sadikh ? Quelque chose


te tourmente, j'ai l'impression.
- Il y a des choses que je ne comprends pas par
rapport à notre mère. Fin, papa se confiait à elle,
elle aurait pu lui dire qu'elle attendait des
jumeaux, c'est sûr que père n'allait pas courir le
dire à la secte. Je suis même sûr qu'il l'aurait
soutenu jusqu'au bout de son idée. Pourquoi a-t-
elle agi seule ? Je ne comprends pas. Je ne sais pas
si je dois lui être reconnaissante ou si je dois lui en
vouloir. Il est mort sans savoir qu'il avait un fils.
J'ai regardé la vidéo avec attention, je l'ai
visionnée encore et encore. Si il savait que
j'existais ce je t'aime qu'il vous a adressé à toi et
Saïda j'aurais pu en avoir droit. Je n'ai eu droit à
rien ni à l'amour de mon père ni à celui de ma
mère. Ça me fait mal Sadio.

Je comprends son ressenti, ce n'est pas de la


jalousie envers moi, mais savoir que son paternel
est mort sans prendre conscience de notre
existence doit être une pilule difficile à ingurgiter.
Je n'ai pas les mots pour le consoler après tout
moi aussi, je ne comprends pas quelques
paramètres de ce choix que ma mère a fait. Hélas,
on ne pourra jamais comprendre à part continuer
à aller de l'avant.
Je me lève pour m'asseoir à côté de lui, je le
prends dans mes bras tout en lui caressant
l'épaule. C'est difficile, moi, j'ai eu la chance
d'avoir connu notre père, pas lui.

- Je ne sais pas quoi te dire frérot toutefois, je


peux te dire qu'on avait le meilleur des pères. Et
chaque fois que tu voudras en savoir plus sur lui,
je peux te raconter des anecdotes, je peux te
parler de ce qu'il aimait de comment il était avec
nous. Les morts sont morts Sadikh, ça ne nous
servira à rien de vivre dans les pourquoi, les si et
les comment. Notre destin est ce chemin que nous
empruntons. Allons de l'avant, car je suis sûr
qu'un jour tout ceci ne sera plus que des
souvenirs.

Il ne dit rien, il m'écoute religieusement. Je me


tais un moment en réfléchissant à mon enfance
quand il mit fin au silence qui régnait.

- Et mère, tu me parleras d'elle ? Me demande-t-il.

- Sadikh, je ne sais pas quoi te dire vraiment sur


notre mère. Elle ne m'a jamais souri. Tu sais ce
lien fort entre mère et fille, ça n'existait pas chez
nous. J'étais plus proche de papa que d'elle.
Toutefois, je suis sûre qu'elle nous aime comme
toute mère.

Mon téléphone qui sonne, m'interrompt. Je me


lève et remarque un numéro inconnu.

" Allô, est-ce bien Madame Emlyn Sadio Kâ ? Fit la


voix tremblante d'une fille."

" Oui, qui demande ?'

" Alhamdoulilah, Sadio...je...c'est safiatou, l'amie


de Saïda ...je j'ai besoin de ton aide...il faut que tu
m'aides à fuir...il...il me bat...mon p..."

Des bruits en fond sonore m'interpellent me


faisant tiquer.

" Il...il arrive !

Elle raccroche brutalement me laissant dans une


perplexité qui n'en dit pas son nom.

- C'était qui ? Questionne mon frère.


Je quitte ma léthargie à cause de sa voix.

- Une amie de Saïda, rien n'était clair, mais je


pense qu'elle a un souci, ça m'intrigue fortement.
J'attendrai qu'elle me rappelle.

Il hoche la tête et une question me vient à l'esprit.

- Sadikh tu n'as pas de petite amie ?

- Non ! Répond-il placidement comme si la


réponse lui était amère.

- Pour l'instant ou tu n'en as jamais eu ?

- À quoi bon avoir une petite amie quand on ne


peut pas avoir celle qu'on aime parce qu'elle est
occupée à aimer un autre ? Bye !

Weuhh ?

Il prend ses affaires et part tout en prenant le soin


de claquer la porte.

Décidément, il a de ses humeurs lui. Il aime


quelqu'un ? Mais qui ?
***

Le miroir de ma douche est encore plein de buée


due à l'eau chaude qui m'a fait du bien. Je mets un
pyjama hideux et descends dans la cuisine pour
me prendre des chocolats noirs. Merci Abdel !

Quand j'arrive au salon, je constate avec


étonnement que ma porte n'est pas fermée.
Bizarre, parce que je l'avais fermé depuis que
j'étais rentrée. Il n'y a pas de vent pour pouvoir l'
accuser.

Mhhh, c'est peut-être moi qui avais mal fermé. Je


m'avance dans l'intention de la refermer sauf que
devant la porte j'eu l'impression que ma
respiration se bloquait, mes mains tremblaient, je
ne pouvais crier, car ma voix ne sortait plus. En
panique totale, je lâche mes chocolats et fixe
l'inconnu masqué qui se tient devant ma porte. Un
frisson glacé percute mon échine me faisant suer.

La peur coule en moi, je la sens dans tout mon


corps. J'ai chaud, j'ai froid, je ne sais plus. Tout ce
que je sais, c'est que j'ai peur.
Il porte un pull donc le chapeau est rabattu sur sa
tête. Impossible de savoir qui se tient sur le pas de
ma porte.

- Zall ?

Est-ce lui qui tente de me faire ce genre de


blagues ? Ce n'est pas drôle.

- Sadikh ?

L'inconnu ne répond pas et je prends conscience


au fur et à mesure que ce n'est pas une blague
quelqu'un se tient devant moi, un inconnu qui pis
est Il sort quelque chose de son dos et me la
montre.

Une scie.

- AHHHHHHHHHHHHH ! Un hurlement de terreur


franchit mes lèvres.

Je referme la porte brusquement et ferme à clé


avant de courir chercher mon téléphone. Mes
gestes sont saccadés. Je ne suis plus maître de
moi. J'ai peur, tellement que j'en pleure. Pas le
temps de composer un numéro que la vitre de
mon salon se fracasse à l'aide d'un caillou qui
atterrit à mes pieds. Ses pieds tentent de passer
par la fenêtre.

Seigneur seigneur, c'est quoi ce cauchemar ? Je


compose le numéro de Zall les doigts tremblants
et la respiration en tachycardie.

- Allô sunshine ?

- ZALL IL Y A UN HOMME DANS MON SALON AU


SECOURS ! AHHHHHHHH !

- Quoi !? Bordel !

J'entends le crissement de pneu de sa voiture.

- SADIO TU M'ENTENDS ? CACHE-TOI QUELQUE


PART, JE VAIS APPELER DES PERSONNES PROCHES
DE TOI POUR QU'ILS AILLENT CHEZ TOI LE TEMPS
QUE J'ARRIVE. SADIO ? SADIO ?
Je fixe avec effroi mon téléphone qu'il a arraché
alors que la voix de Zall se fit plus inquiète, il crie
au téléphone, insulte les chauffards.

Je cours pour monter à l'étage quand il rattrape


un de mes pieds. Il me tire jusqu'au salon me
traînant à terre, je ramasse une bouteille en verre
de menthe et la lui lance ce qui me donne le
temps de monter pour m'enfermer dans la
chambre.

Je calcule le temps que Zall prendra pour venir si


d'ici là, je serai encore vivante. Je regarde ma
fenêtre et je suis tentée de sauter seulement,
c'est haut, très haut et si je saute, je ne sortirais
pas sans séquelles.

Mon agresseur utilise un couteau hache pour


ébrécher ma porte en bois, il doit l'avoir pris dans
ma cuisine.

- TU VAS MOURIR HAHAHAHA !


Crie sa voix de psychopathe.
Ma vie ne tient plus qu'à de petites secondes. Ma
porte sera ouverte dans quelques instants et je
suis là, livrer à mon sort.

Il se tient désormais devant moi à une petite


distance ayant réussi à détruire ma porte. À
chaque pas qu'il fait, je recule jusqu'à rencontrer
la fenêtre.

Je n'ai pas le choix, je préfère sauter plutôt que de


le laisser me prendre la vie, c'est alors qu'il se
précipite vers moi que j'enjambe ma fenêtre et
saute dans le vide.

Je nage en l'air priant Dieu de m'aider que je vive


ou pas, je lui demande juste pardon pour tout.

Mon dos rencontre brutalement le sol, ce qui me


vaut un craquement de mes os.

Lequel ? Je ne sais pas ! Je plonge dans les abysses


voyant une dernière fois le sourire fière de mon
agresseur depuis ma fenêtre.

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Chapitre 20

Abdel Oumar Dioum

- La fracture est angulée et déplacée comme vous


pouvez le voir sur cette partie grisâtre. Avec sa
règle, il me montre la partie concernée et ce n'est
pas beau à voir, du tout. Sa vertèbre est cassée en
deux pour faire plus simple. Ça aurait pu être
simple si ce n'était qu'une fracture transversale,
mais le choc de son dos contre le sol était très
violent, on parle là d'une chute de plus de 4
mètres, poursuit-il. Le plus important, c'est qu'elle
est en vie et grâce à la médecine assez
développée, nous allons devoir recourir à une
ostéosynthèse vu la complexité de la fracture.

J'ai envoyé Sadio dans l'hôpital dans laquelle


travaille mon ami, celui qui m'avait expliqué les
pilules. C'est une clinique de renom avec des
médecins africain et européen, ils sont très
équipés en appareil alors on n'a pas eu besoin de
la transférer à l'étranger.
- Si je comprends bien vous allez l'opérer afin
d'insérer des truc dans sa colonne vertébrale ?
Demandé-je.

Il se tait un moment semblant réfléchir à une


explication plus approprié à me livrer quand mon
ami arrêté à côté du médecin traitant de Sadio prit
la parole.

- Une fracture de cette envergure peut rendre la


patiente paraplégique. Nous devons procéder à
cette opération pour ainsi mesurer les probabilités
; à savoir si elle sera capable de marcher ou non.
Et pour mieux t'expliquer, l'ostéosynthèse de
fracture est une technique chirurgicale visant à
réparer les traumatismes du squelette humain.
Elle est réservée aux fractures complexes comme
celle de la patiente qui ne peuvent se résorber
avec un plâtre, dans le but de repositionner et
consolider l'os en une bonne position anatomique
avec des broches, plaques, vis...

Je me frotte le visage désappointé, je suis épuisé


aussi physiquement que mentalement, deux jours
que je ne dors pas. Que j'ai tout lâché pour rester
auprès d'elle.
- C'est la seule possibilité ? Demandé-je.

- C'est la plus appropriée dans le cas de ma


patiente, tranche le médecin.

- Ok faites tout ce qu'il faut s'il vous plaît, il faut


que Sadio aille bien.

- Ne t'inquiète pas Abdel, je serai dans la salle


pendant l'opération si ça peut te rassurer, me
confie mon ami.

Je sors déglingué. Ces derniers jours n'ont pas été


faciles pour moi, j'ai retrouvé Sadio dans son
jardin dans une position qui faisait peine à voir.
Avec tout mon self-control, j'ai tout de suite
contacté le SAMU, je ne pouvais pas la soulever
car son corps était mole j'aurais pu causer d'autres
problèmes par une mauvaise manipulation.

Le pire et ce qui fait bouillir mon sang me mettant


dans une rage violente, c'est que je n'ai pas
retrouvé les traces de l'agresseur. La maison était
saccagée, les portes ébréchées. D'un côté, je me
sens coupable et c'est la combinaison de tout ceci
qui me met dans un état minable. Je n'aurai pas
dû la laisser vivre esseulé à plusieurs kilomètres de
Dakar. J'aurais dû prévenir ce genre de choses
sachant dans quel monde on s'est investi et
maintenant je n'ai que ma culpabilité pour me
gronder.

Je sais que j'aime Sadio, mais à quel point ? Pour


mesurer l'ampleur de mon amour, il a fallu que je
la voie dans cet état pour savoir que je tiens à
cette femme comme je tiens à ma vie. Je l'aime
incommensurablement. Je ne supporterai pas de
la perdre. Si j'écoute ma peur, je serai capable de
l'éloigner de cette justice, je voudrais qu'elle laisse
tomber parce que je sais, je sais que dans ce genre
de combat, on ne ressort pas indemne, on perd
toujours quelque chose. Chaque victoire est un
échange de quelque chose. Mais je sais qu'elle ne
m'écoutera pas. Nous sommes arrivés à un stade
et surtout après la vidéo de son père où Sadio ne
respire que pour détruire la secte, c'est devenu
son essence vitale peu importe mes peurs, mon
amour ou je ne sais quoi d'autre, elle
n'abandonnera pas. Alors je me dois de lutter avec
ma peur. D'un côté, il y a les propres démons, d'un
autre. Il y a mon travail et désormais, il y a Sadio
que je dois protéger coûte que coûte.

L'agresseur, je ne sais pas qui c'est, mais je jure


que je mettrai la main sur ce fumier et je le
mettrai dans le même état que Sadio. J'ai déployé
plusieurs hommes sur l'enquête, il faut que je le
retrouve son agresseur afin de connaître ses
motivations.
Si la vie de Sadio est en danger, je dois prendre
des dispositions.

Je rejoins Sadikh au chevet de sa sœur et lui


explique tout ce que le médecin ma rapporté. Il a
les yeux bouffis signe qu'il a pleuré. Je le
comprends, car après une trentaine d'années de
séparation avec sa jumelle, la retrouver, cohabiter
avec sa présence et découvrir qu'elle était sur le
pas de la mort doit être dévastateur. Il a la même
rage que moi pour retrouver cet individu.

Sadio a été plongé dans un coma artificiel afin de


permettre à son corps de supporter la douleur.

J'appelle ma petite sœur pour lui demander un


service précis.
" Allo petit papa ?"

" Bonjour ma puce ça va ?"

" À part ta mère qui nous prend la tête, parce que


tu ne décroches pas ses appels, nous allons bien."

" Tu peux aller chez moi et me préparer un sac s'il


te plaît ? Je t'expliquerai plus tard, mais là, j'ai
besoin de vêtements de rechange."

" J'y vais de ce pas, je te rejoins où ?"

" À la clinique X..x..x, ne tarde pas s'il te plaît !"

" D'accord petit papa, bisous."

***

Le lendemain,

Elle est en salle d'opération en ce moment. Au lieu


de traîner dans le couloir de la salle d'opération, je
reste dans la chambre d'hôpital qui lui est destiné
pour lire le coran. J'implore Allah de l'aider dans
cette épreuve, j'implore Allah de la ramener saine
et sauve sans séquelles. J'implore Allah pour que
tout se passe bien.

Je ne suis pas parfait, peut-être que je dois avoir


honte de l'implorer, mais je suis déboussolé et il
est le seul à pouvoir m'aider, nous aider.

Une main me tend un sandwich, je refuse d'une


main continuant ma tâche. Chaque sourate me
perce le cœur, chaque véracité me percute, mon
émotion est la même à chaque fois que je tiens ce
livre. Mes larmes coulent silencieusement à
chaque récitation, je ne peux les retenir parce que
c'est la magnificence des propos et de la grandeur
de notre seigneur qui me touche.

- Abdel, tu dois mettre quelque chose dans ton


ventre. Depuis l'incident, tu n'as pas dormi tu ne
fais que boire des cafés. À cette allure, on risque
de t'hospitaliser aussi. Trois heures que
l'opération est en cours et tu es toujours dans cet
état. J'ai foi en la médecine et je sais qu'elle va
s'en sortir.
- La médecine n'est rien face à la volonté d'Allah.
Alors je me dois d'implorer sa clémence.

Une heure plus tard, je referme le livre me


remettant à la volonté que le seigneur fera.

Sadikh est assis à mes côtés aussi impatient que


moi. Une question me taraude l'esprit.

- Sadikh sachant que tu ne veux pas de moi pour


ta sœur, pourquoi tu m'as fait passer pour son
mari quand il fallait signer la décharge ?

Ça m'a surpris émanant de lui, lui qui m'a répèté à


plus d'une reprise de m'éloigner de sa sœur.

- Je ne veux toujours pas que tu l'approches


seulement, j'ai vu ton implication depuis qu'elle
est dans cet état, c'est une sorte de
reconnaissance.

Je ris amèrement, un tantinet déçu de lui.

- Quand Sadio ira bien Inch'allah, moi et toi, on va


régler nos comptes parce que tu commences à me
les briser inutilement espèce de petit con !
Je le laisse en plan pour aller m'enquérir de son
état.

Une poignée de minutes plus tard, le docteur sort,


je vais à sa rencontre.

- Compliqué, mais tout, c'est bien passer. Nous


allons la transférer dans sa chambre, vous pourrez
la voir que le soir le temps qu'elle se repose,
m'explique-t-il.

Un poids immense se décharge de mes épaules. Je


me sens revitalisé. Je suis tout bonnement
soulagé.

Alhamdoulilah !

- Elle se réveillera quand ?

- Elle ne se réveillera que demain.

- Merci docteur !

- Je ne fais que mon boulot, votre femme est une


guerrière !
Enfin, je peux reprendre de la bête, enfin, je peux
sourire. Je suis rassurée, un poids énorme quitte
sur mes épaules.

***

Comme convenu Sadio s'est réveillé, elle s'est


plaint de douleur, mais le médecin nous a rassuré
que c'était normal.

Le docteur nous a annoncé qu'il lui était possible


de marcher si et seulement si elle suit une
rééducation maintenue, nous allons devoir donc
mener un combat ces mois à venir, elle devra, voir
régulièrement un kinésithérapeute et cet hôpital
possède un nombre considérable de
kinésithérapeute.

À son réveil, j'ai dû lui parler de tout ce qui était


relié à son état. Elle était inquiète de savoir que
quelqu'un la voulait morte.

Malgré tout Sadio reste forte, au lieu d'être abattu


elle est pressé de rentrer chez elle pour régler ses
comptes maintenant qu'elle a des noms.
Seulement, j'ai conscience que désormais, nous
allons devoir aller doucement, je ne pas la laisser
se mettre dans des situations extrêmes. J'espère
qu'elle me facilitera la tâche.

Le docteur entre dans la chambre avec un de ses


congénères.

- Madame Dioum, je vous présente le


kinésithérapeute docteur Leroy. Il s'occupera de
votre rééducation jusqu'à ce que vous vous
remettiez sur pieds.

- Docteur, j'ai une inquiétude, est-ce que je


pourrais continuer à pratiquer du sport ?

Je sais pourquoi elle pose cette question, si des


situations comme celle du volé de camion se
représente elle devra user de son corps pour se
battre. Voilà pourquoi je disais que je vais devoir
la contrôler. Sadio a beaucoup de haine en elle.

- Si votre fracture était simple, vous n'auriez


besoin que de 6 semaines, mais elle est Complexe
alors il faudra tenir six mois avant de vous mettre
au sport. De plus, j'ose vous annoncer une bonne
nouvelle, les matériaux que nous avons installé en
vous peuvent être retiré si votre colonne
vertébrale se consolide, c'est-à-dire qu'elle se
réunit ou je dirais se recolle complétement,
explique le docteur.

- Je suis heureuse de l'apprendre, ça me fait


vraiment un effet bizarre de savoir qu'il y a une
matière étrangère dans mon corps.

- C'est normal, soyez rassuré, le plus dur est passé.


Nous allons nous voir quatre fois dans la semaine.
Pendant votre hospitalisation, je viendrai pour
qu'on fasse des exercices de motricité, tantôt ça
sera des massages tantôt des efforts physiques ici
ou dans la piscine et quand vous serez libéré votre
mari vous conduira ici. Alors reposez-vous, nous
nous verrons demain. Monsieur ? M'interpelle le
kinésithérapeute.

- Oui ? Répondis-je.

- Votre femme va avoir besoin de soutien et de


repos. Alors même si vous rentrez chez vous pas
de sexe jusqu'à nouvel ordre.
- Hein ? S'insurge Sadio, mais non nous ne som...

Je plaque ma main sur sa bouche.

- Ne vous en faites pas docteur, je ne lui ferais pas


l'amour jusqu'à nouvel ordre.

Il hoche la tête avec un sourire et les deux sortent.


Dès qu'il referme la porte, je reçois un oreiller sur
le visage.

- Aïe, aïe, mon dos, se lamente, je m'empresse


d'aller l'aider.

- Pardon, bébé, mais évite de lancer des oreillers


aussi.

- Tais-toi il n'y a pas de bébé ici. D'ailleurs


pourquoi ils m'appellent madame Dioum ?

- Ah ça ! Je ne sais pas, peut-être qu'ils pensent


que tu es ma femme. Dis-je l'air de ne rien savoir.

- Et je suppose que tu n'as rien dit pour les


contredire ? Souffle-t-elle. Vu le caractère
rhétorique de sa question, je ne réponds pas et
souris en coin. Toute façon, elle deviendra bientôt
madame Dioum alors pas de polémique.

La porte s'ouvre sur Sadikh accompagné de Momo


vêtu d'un grand boubou en Bazin de couleur bleu,
il vient dans un hôpital comme s'il allait à un
mariage et comme toujours, il me réserve son
regard le plus hostile.

- Sadio, l'interpellé-je, Djibi drame est là !

Sans me calculer, il vient s'arrêter à ses chevets


pour s'enquérir de son état.

- Momo khana dangua rethieu si film avatar ? Sa


bleu bi safe na bic bleu deh Mach'Allah !
( Tu t'es échappé du film avatar ou quoi ? )

Je cache un rire alors que son visage s'enflamme.

- Abdel ! Me reprend Sadio.

- Je suis habitué, Sadio, il est con, on n'y peut rien.


J'étais à une conférence islamique quand Sadikh
m'a informé de ton réveil. Tu te sens mieux ?
Elle lui sourit et ça m'énerve.

Ils se mettent dans une conversation animée, je


les écoute tout en y jetant quelques fois mon
grain de sel.

Au finish, fatigué par mes taquineries, il se casse.

- T'es irrécupérables Abdel, je te jure !

Ce n'est pas de ma faute si monsieur est


susceptible.

***

Inconnue

" Allo patronne !"

" Parle !"

" Elle s'en est sorti !"


" Sans séquelle ? C'est quoi ces réponses
incomplètes ? Dites-moi ce que je veux savoir, je
n'aime pas les réponses courtes"

" Désolée patronne, elle est hors de danger


toutefois, elle devra faire des exercices pour
retrouver sa motricité."

" Cherchez qui lui a fait ça, je veux un nom et une


adresse. Rentrez, vous n'avez plus rien à faire là-
bas. Passez sous silence parce que si on vous
decouvre je vous coupe la tête !"

" Bien patronne mais vous devriez savoir qu'elle


est sous la tutelle du faucon, je ne sais comment
ils se sont connus ni quel relation les lies mais il
est resté à ses chevets du début à la fin."

Sans rien ajouter, elle raccroche la mine


soucieuse. Le faucon et Sadio ça n'annonce rien de
bon.

***

Emlyn Sadio Kâ.


Un an plutard,

La science est à un autre niveau. Malgré les choses


qui se trouvent en moi, je vis parfaitement bien, je
ne les sens même pas d'ailleurs. Ça a été difficile
de remarcher, mon kinésithérapeute a été
compréhensive quand j'échouais et que je
tombais en larme. J'avais la rage, tout ce que je
voulais, c'était de retrouver ma motricité et de
rentrer. Je ne pensais pas que ça allait être si
difficile.

Au fil des mois, je pratiquais le sport


progressivement de sorte à apprivoiser mon
corps. Aujourd'hui, je peux dire qu'Alhamdoulilah
tout va bien, je peux sauter, danser, courir et
j'espère sincèrement que ma dernière
radiographie s'annoncera promotrice, j'espère que
l'os se consolidera ainsi, je pourrai me débarrasser
de ces vis et clous.

Je ne suis plus à Saly, dès ma sortie de l'hôpital,


Abdel m'a logé dans une maison bourrée de
garde. J'avais même l'impression d'être une
prisonnière sous haute surveillance au finish, j'ai
fini par m'habituer.
Abdel comme toujours Abdel, je ne sais comment
le remercier, il avait tout abandonné pour rester à
mes côtés confiant tout ses responsabilités à
Sadikh. Mon frère avait voulu être celui qui restait,
mais il ne pouvait rien face à la tête de mule qu'a
été Abdel. Toutefois, chaque soir, il rentrait
dormir ici et Abdel partait chez lui avant de
revenir tôt le matin pour m'emmener à l'hôpital.
Encore une fois a été mon point d'appui, même
quand je l'insultais acculé par les échecs de la
thérapie, ils ne bronchaient pas, il me laissait me
défouler, crier sur lui, le taper jusqu'à ce que je
m'épuise au sol. J'étais choquée par son sang-froid
et sa patience, j'ai essayé de briser cette attitude
nonchalante, mais je n'ai pas une seule fois réussi.

J'aurais été perdu et déboussolé sans lui. Je chéris


énormément sa présence et je remercie Dieu de
l'avoir mis sur mon chemin. C'est un ange, tout
simplement mon ange.

Du bruit dehors m'interpelle, la villa est basse


Abdel n'a pas voulu que je monte inlassablement
des escaliers, je sors et tombe sur une scène
improbable. Ma femme de ménage qui se dispute
avec un aliéné.

- Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu l'insultes ?


Questionné-je mon employé.

- Chaque jour, il vient s'asseoir devant la porte


aujourd'hui, il m'a demandé de la nourriture, je lui
ai dit qu'on avait rien à lui donner et il se permet
de m'insulter, m'explique-t-elle.

Je fixe le fou aux rastas pas très en bon état, les


habits n'en parlons pas. Il a une longue barbe
rêche, très mal entretenue. Il est clair de peau,
mais ses conditions de vie ont assombri sa
couleur.

S'il veut de la nourriture, c'est qu'il doit avoir faim.

- Comment ça il n'y a pas de nourriture ? Il doit


avoir faim sache que même pour un fou ce n'est
pas aisé de quémander alors à la place de
l'humiliation que tu lui fais subir, sert lui à manger
et aussi à boire.
- Mais...mais...madame, il va salir les assiettes
avec ses microbes. Regardez comment il est sale.

- Tu veux que je te vire peut-être ? J'ai dit de lui


servir, tu n'as pas à discuter ou si tu ne te sens pas
capable de le faire madame détergente, tu me le
dis comme ça, je te vire et je le sers moi-même !
Ce n'est que de la nourriture, nourrir ton
semblable est plus important que des histoires
d'assiette. Il est peut-être fou, toutefois, il reste
un humain comme nous, alors ?

De mauvaise grâce, elle part se mettre à la tâche.

- Da bone, da bone, da bone...


( Elle est mauvaise, elle est mauvaise...) Se répète-
t-il à lui-même.

- Dineu leu eundil lekk ndeg ? (Elle t'apportera à


manger d'accord ?)

Il hoche la tête et s'installe au sol. Je l'observe, lui


et ses gestes. Il se parle à lui-même et ce qui me
choque le plus, c'est qu'il sort un bic et petit
carnet aux feuilles marron dû à la saleté pour
écrire.
Je m'approche un chouïa craintive. Mue par ma
curiosité, je jette un coup d'œil à ce qu'il écrit et je
constate que c'est en arabe. Il observe le ciel, il
parle, il écrit.

C'est qui ce type ?

Mon employé sort des minutes plus tard avec une


assiette de l'eau et du jus qu'elle lui tend, il
s'empresse de tout lui arracher des mains.

- Tu peux au moins dire merci, s'enflamme-t-elle.

- Ndagua dieumb merci ba beug ka beye ? ( Tu as


planté un merci pour vouloir le récolter ?) Quitte-
la, quitte-la ! Rétorque le fou.

Je le fixe toujours alors qu'il observe la bouteille


d'eau.

- Sais-tu qu'on meurt plus vite en étant


déshydraté que lorsqu'on ne mange pas ?
Hihihi...l'eau est source de vie.
Il se met à me parler de chimie, du feux, de l'air et
avec tout ce qui sort de sa bouche, j'ai du mal à
croire que cet homme soit aliéné.

- Tu a l'air instruit, t'es pas vraiment fou, on dirait,


laissé-je échapper.

Il éclate de rire dévoilant des dents très très


marron.

- C'est la société qui étiquette les gens qui ne


rentrent pas dans leurs normes à eux. Quand tu es
différent, on te fait entrer dans une casse. As-tu
une fois vu quelqu'un se promener avec une
pancarte d'où est inscrit, je suis fou ? Non, c'est la
société qui déduit les fous. Alors que nous
sommes des séquelles d'une société malade. Dans
notre emballage de fou, nous voyons beaucoup de
choses, nous savons tout ce qui se passe la nuit
quand les yeux dorment. Ce que vous sous-
estimez est une richesse que seul les plus sages
peuvent cultiver. Quand l'être humain cessera
d'être méchant envers son prochain, tu verras que
les fous se feront rare. On juge plus qu'on aide,
l'exemple parfait est ta domestique.
Tout d'un coup, j'eus honte de l'avoir traité de fou
après l'avoir écouté. Cet homme, je ne le connais
pas, mais il doit en avoir dans la tête. C'est donc
avec tout mon respect que je m'installe à ses
côtés.

- Je m'appelle Sadio et toi ? Lui demandé-je

- Peureum.

Bizarre comme nom, mais je ne juge pas.

Il se parle à lui-même, raconte des choses que je


n'arrive pas à capter, il bouge la tête, se gratte le
corps avant de me sourire de ses dents jaunes.

- J'habite ici, si tu as faim, tu peux venir, je te


garderai toujours quelque chose à manger !
Proposé-je.

- Les lumières se feront rares, la brume sera


épaisse. Le rouge est allié au noir, mais ils ne se
mélangent pas, la flamme jaillira avant que tout
ne s'éteigne en ce moment-là, le ciel grondera son
mécontentement. Regarde le ciel, c'est grand, elle
est là mère des étoiles, c'est en son sein que les
étoiles apparaissent et disparaissent. Alors
imagine si le ciel affronte les étoiles. Quel combat
! Ça arrivera, ça arrivera ! Quatre esprits se
battront ! Oui oui, ça arrivera. Le blanc de la
pureté, le rouge du danger, le noir des abysses et
le vert de l'espoir.
Tous reliés par le germe, ils se battront. C'est la
destinée, la destiné de leurs choix. Chaque choix
mène à un chemin, un chemin sombre ou clair. Le
vert ne doit pas être touché oui oui oui, le blanc
doit protéger le vert sinon le rouge va détruire le
vert et en ce moment le noir rentrera dans une
colère qui rivalisera avec l'orage. Oh catastrophe !
Ça arrivera la bataille embryonnaire. Hihihi, il part
en courant me laissant dans une perplexité qui ne
dit pas son nom.

C'est quoi tout ce charabia ?

Quel homme étrange.

***

Je toque à la porte de l'adresse qu'on m'a donnée.


Une jeune dame m'ouvre en tablier. Voyant que je
suis une cliente, elle me laisse découvrir son
studio.

- Bonjour, je suis ici pour votre talent. Je prends la


photo qui dormait dans mon sac et la pose sous
ses yeux.

- Je veux ressembler à ça ! Lui dis-je.

Elle prend la photo et l'observe minutieusement.

- Elle est claire et vous êtes noire. Cependant, avec


le modelage, ce n'est pas impossible. Je vais
devoir concevoir des masques, les dessiner, les
produire, procéder à leur moulage puis à la
reproduction jusqu'à ce que ça soit pile-poil son
visage. Avez-vous un modèle de perruque de
préférence ?

- Oui !

Je lui montre le dessin de la perruque que Dieyna


portait le jour de sa mort. Sadikh me l'a un jour
décrit et j'ai été capable de deviner le genre.
- Je veux une perruque identique.

- Ne vous en faites pas, j'ai l'habitude de concevoir


des postiches barbes et perruques. Venez avec
moi !

Elle me guide jusqu'à un couloir d'où sont exposés


plusieurs visages modelés avec de l'argile blancs.

- Il est légal votre métier ? Voulu-je savoir.

- Dans d'autres horizons, oui, la police collabore


même avec nous, mais pas ici au Sénégal. Je suis
esthéticienne et maquilleuse professionnelle là,
c'est légal, j'ai même mon salon en ville, mais je
me cache pour être maquilleuse de scène, car
c'est illégal et ça rapporte des millions.

- Ok. Je vous donne une partie de l'argent


aujourd'hui et l'autre quand je serai livré.

- Ça marche.

Rendez-vous donné, je sors de son studio


clandestin avec un air mutin.
Ah Badra, Badra apprête toi le fantôme de Dieyna
va te hanter. Après ça je m'occuperai de cette
reine.

J'ai prévu de rendre fou Badra, cette maquilleuse


de scène, va me fabriquer le visage de Dieyna que
je placerai comme un masque. Durant le sabotage
de la dernière fois, j'avais gravé les initial de
Dieyna sur le mot que je lui avais fait délivrer
insérant ainsi des soupçons dans sa tête. Alors la
voie est ouverte.

Je rejoins la maison épuisée à peine, je descends


de la voiture qu'une main me chopa.

- Bonsoir sunshine ! Vous allez devoir excuser ma


méthode peu orthodoxe, mais votre roi Alboury
Dioum, que je suis, vous kidnappe pour un tour à
moto.

Amusée, je me laisse prendre à son jeu. Je suis


contente de le voir ça me donne une bouffée
d'énergie.

- Voyez-vous ça, le roi Alboury se déplaçait à moto


? Il est où votre cheval sa majesté ?
- Désirez-vous un cheval ? Je vous promets que
vous aurez votre tour à cheval.

Je ris et lui prend le casque, je grimpe derrière lui


et m'accroche comme un koala, je me repais de
son odeur.

Qu'il sent bon !

Il démarre pour une destination qui m'est


inconnue, mais je lui fais confiance.

Nous arrivons à la plage, plage qui avait atteste de


notre première sortie lorsque j'étais au manoir.

La couleur claire du ciel se réduit petit à petit


annonçant le début de la nuit.

Je regarde aux alentours et comme l'autre fois


nous sommes isolé. Je me retourne pour le
regarder alors qu'il me rejoint rangeant son
téléphone dans sa poche.

- Tu étais en ligne ? Voulu-je savoir.


- Oui !

- Pourquoi tu m'as emmené ici ?

- Parce que tu me dois une réponse, argue-t-il en


passant un bras au tour de mes reins. Je me
retrouve la poitrine comprimée contre le sien.
Cette position nous contraint à nous fixer droit
dans les yeux.

Son corps est chaud alors que le vent est glacial. Je


suis contre un mâle et un vrai.

- Tu es beau, chuchoté-je pour ne rien briser dans


le calme autour de nous. Le bruit des vagues qui
s'échoue sur les rochers accompagnés du vent
forme notre seule musique à cet instant. Le
compliment que je lui ai adressé vivait au fond de
ma gorge, je me devais de le faire sortir parce
qu'au milieu de l'environnement qui nous
entoure, il est le plus bel élément.

- Il n'y a que tes yeux qui arrivent à déceler ma


beauté alors sunshine j'accepte d'être beau pour
toi et en retour accepte d'être le plus beau joyau
que je n'ai vu.
Cet homme va me rendre folle, même si ma vie
est actuellement sans dessus-dessous. Je ne peux
pas lutter contre ce fil invisible, contre cette force
naturelle qui me pousse vers lui. Je ne sais pas où
le mettre dans toute la merde que je traîne, mais
je veux y croire. Je veux croire en l'amour parce
que je sais que l'amour ce n'est pas Badra.
L'amour est beau, quand les deux cœurs sont
attirés. L'amour existe, l'amour rend heureux.

L'amour est ce goût aigre-doux que ressent notre


palais au goûter de certains fruits, tantôt, il nous
rend tristes tantôt, il nous rend heureux. L'amour
est ce rouge qui allie passion, vie, amour, l'interdit
et le danger et c'est ce qui fait sa magnificence. Un
chanteur disait qu'un homme sans amour n'est
pas loin du diable. Moi, je ne veux pas être ce
diable, je veux aimer, je veux pleurer par amour,
je veux rire par amour, je veux cohabiter, sentir
dans chacun de mes pores l'éclat de ce sentiment
puissant qui rugira en moi. Si pour d'autres,
l'amour, le vrai n'existe pas moi, je veux y croire,
je veux être aveuglé par lui. Je veux aimer et pour
une fois dans ma vie me sentir aimé par un
homme. Je ne veux personne d'autre, je ne veux
déposer mon cœur entre les mains d'aucune autre
personne à part lui, Abdel. Lui qui a toujours été
là, qui m'a soutenu, qui m'a grondé, qui m'a tant
de fois fait rigoler. Je veux tout de lui et j'espère
qu'il prendra tout ce que j'ai à lui offrir. Parce que
je sais que je l'aime lui et rien que lui.

- Je suis irrévocablement amoureux de toi Sadio,


me dissipe-t-il de mes pensées.

Il vient effleurer mes lèvres sans pour autant


m'embrasser. Je me languis qu'il le fasse, qu'il
m'embrasse avec la même passion, et le même
feu qui embrassait mes reins l'autre fois. Je veux
qu'il prenne possession de ma bouche comme si
elles lui étaient destinées. Je veux tout
simplement que nos souffles se confondent
ensemble jusqu'à épuisement.

Ses croissants charnus continuent de caresser les


miennes, je ferme instinctivement les yeux.

- Je t'aime Sadio ! Accepte-moi avec mes qualités


et défauts. Accepte-moi tel que je me présente à
toi. Combattons ensemble. Surmontons tout
ensemble, guérisons nous mutuellement.
Disputons-nous, réconcilions nous, faisons nous la
tête, retrouvons nous, manquons nous à chaque
seconde éloigné l'un de l'autre. Laisse-moi t'offrir
mon amour, laisse moi penser tes plaies, laisse-
moi m'épuiser à te rendre heureuse. Permet moi
d'être ton bouclier dans ce monde sauvage, laisse
moi te protéger du mal, te protéger de toi moi.
Sadio, je me mets à nu devant toi avec seulement
mon amour comme vêtements. Je t'aime et je ne
l'ai pas choisi. Sadio je...

- Em...em... embrasse moi. J'en brûle d'envie.

Toute suite ses lèvres rencontre voracement les


miennes. J'en ai le tournis. C'est excitant, c'est
sensationnel. Embarrasser n'a jamais été aussi
bon qu'avec lui. Sa langue demande l'accès à la ma
bouche, je la lui donne avec plaisir. Ne me laissant
pas faire, j'enveloppe sa bouche mordant sa lèvre
inférieure.

Un son guttural s'échappe de sa gorge signe qu'il


adore ça eh bien mon coco, j'en découvre des
choses. Je range cette découverte dans un coin de
ma tête pour laisser mon esprit apprécier ce que
je suis en train de vivre actuellement.
Sauf que,

Je perds la mémoire,

J'ai fait quoi dans la journée ?

J'ai tout oublié seul ses lèvres m'intéresse.

Lèvres bonbon douma bayi !

Putain, c'est trop bon !

À bout de souffle, nous nous séparons. Son regard


se déporte à gauche, je fais de même et vois un
jeune homme descendre d'un cheval. Il s'avance
jusqu'à nous et tend la corde à Abdel.

- Le cheval d'Alboury est là, sunshine, il n'attend


que vous.

J'ai l'impression d'être une adolescente, j'ai


l'impression de découvrir l'amour. C'est quoi ce
plaisir qui irradie mes veines ? Qui me fait
papillonner des yeux ?
C'est quoi ce bonheur que je ressens actuellement
qui me pousse à sourire bêtement.

- Je veux monter, je veux monter, c'est ma


première fois ! M'excité-je.

Les chevaux ne sont pas rares au Sénégal


seulement ça sera ma première fois de
chevaucher un.

Avec le sourire, il m'aide à monter alors que je


m'accroche à lui craintive.

Je dis que c'est ma première fois !

- Rire Sadio tu vas devoir me laisser si tu veux


avancer avec le cheval.

- Mais non et si je tombe ?

- Ça n'arrivera pas, je vais guider le cheval avec sa


selle et tu vois, je reste à côté de toi.

J'accepte et le lâche sauf que je retrouve vite ma


prise quand le cheval se mit à gigoter.
Je laisse tomber ma poitrine contre le cheval, on
peut dire que je suis à moitié couché, je
m'accroche comme une sangsue craignant une
chute.

Abdel se marre alors que je lui lance un regard


mauvais. Je suis couché sur le cheval oui, mais y a
quoi de drôle l'essentiel, on avance.

- Sais-tu que le nom du cri du mouton est Wolof ?


Me demande Abdel.

Qu'est-ce qu'il va chercher encore ?

- Rire Abdel, le mouton bêle.

- Justement, le mouton bêle, il mbéléléli

Sans me retenir, j'éclate de rire sa vanne est


pourri, mais je ne peux me retenir.

Je ris oubliant que je suis sur un cheval. Résultat,


je me retrouve la tête dans le sable.

À son tour de se marrer sans pouvoir se retenir.


Cet homme est désormais mon petit ami.

***

Sur mon lit, trône une robe bleue, identique à


celle que Dieyna portait le jour de sa mort, les
mêmes bijoux et à côté, une perruque
complètement uniforme.

Je délaisse ma serviette qui échoue à terre. Je


porte mes sous-vêtements et récupère le costume
nu de teint clair. Je suis noire Dieyna était clair
alors si je portais le masque uniquement, ça allait
faire tache avec le reste de mon corps. Elle m'a
donc fabriqué un corps clair en caoutchouc. Je
prends la jarretière adaptée et y insère un
couteau, j'insère aussi mon arme avant de faire le
tour avec un Scotch.

Je dois être équipé au cas où le plan foire.

Je mets la longue robe, porte mes bijoux. Je me


plante devant le miroir avec le masque visage
Dieyna. Je le porte et je peux dire que cette
maquilleuse de scène a un talent fou, car il est
impossible de ne pas croire que c'est Dieyna.
Excitée, je prends le parfum que mettait Dieyna
exceptionnellement pour Badra, j'ai connu la
marque grâce au journal.

Prête, je sors avec un plan parfait.

Les gens dorment et les chats errent dans les rues.


La ville se noie dans l'ombre de la nuit. Les étoiles
et la lune tels des faisceaux éclair mes pas.

Je suis capable de dessiner chaque recoin de ce


quartier huppé pour y avoir vécu plusieurs années.
Je suis capable de semer les gardes de Badra. Et
me retrouver dans sa chambre.

Généralement, l'aile gauche du manoir n'est pas


surveillée alors je passerai par là. Concernant les
gardes qui surveille sa porte, j'ai réglé le
problème.

J'ai soudoyé une domestique qui aimait


personnellement mon affaire pour mettre du
somnifère dans leur nourriture alors à cette
heure-ci, ils doivent être en train de dormir.
Je profite pour lui envoyer un SMS.

De moi à elle: [" Je suis dans le vide-grenier de l'ail


gauche, je t'attends.]

Quelques minutes, plus tard, elle apparaît. Elle me


salut chaleureusement avant de me tendre la
télécommande qui allume la lumière dans la
chambre de Badra.

- Merci beaucoup, tu as vérifié si les gardes


dorment ?

- Oui, le somnifère a fait effet, vous devriez faire


vite avant que les autres ne s'aperçoivent de la
supercherie.

- Merci beaucoup ! Lui adressé-je ma


reconnaissance.

- Avec plaisir, tant que vous nous débarrassez de


lui, je suis prête à être votre oreille ici et puis je
vous apprécie vraiment.

Je la prends dans mes bras. Et sors à pas de


velours.
Je me cache quand des pas se rapprochent. S'ils
me grillent, je ne donne pas cher de ma peau.

Cette maison est infectée de gardes, c'est


épuisant de se cacher à chaque pas. Je ne suis pas
prêt d'arriver jusqu'à lui.

Après après eu l'impression de parcourir un


labyrinthe, je me retrouve enfin devant sa porte.
J'ouvre et y pénètre. Je prends le temps de vérifier
à la fenêtre si l'échelle y est toujours.

Parfait elle est là.

Je me plante devant le lit alors qu'il dort à poings


fermés.

On va bien s'amuser.

Je lance à sa figure des pétales de fleurs noirs qui


partent chatouiller sa figure. Il se retourne
incessamment, je continue inébranlable.

D'une voix fantomatique, digne d'un cours de


théâtre, je laisse libre cours à ma voix.
- Badra mon amour !

...

- Guidelam ? Guidelam ?

C'est comme ça que Dieyna l'appelait.

- Réveille toi Guidelam, ta peulh au teint de lait


pur est laaaaa !

- Mhhhh ! Mhhh ! Gémit-il dans son sommeil.

- Siri, met du mbalax !

Toute de suite l'appareil met la chanson de pape


Ndiaye thiopet ptdrrr !

Instantanément, Badra se réveille, alerté par la


musique rythme.

- Guidelam tu m'avait tellement manqué ! Dis-je


toujours avec une voix fantomatique travaillée.
Il se redresse immédiatement et appuie le contact
à la tête du lit. Grâce à la petite télécommande,
j'éteins, il allume, j'éteins.

- Tu m'avais manqué Guidelam, je suis revenu


pour te chercher...tu m'avais promis le mariage...
l'amour éternel...je suis venu te chercher pour
qu'on aille vivre notre amour dans l'eau delà.

- WOUY SAMA NDEYE !


AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
HHHHHH !

Ah kone amnga Ndeye ?

Je m'approche d'une démarche atone alors qu'il


saute du lit les lèvres tremblantes.

- D...d...Dieyna ?

- Oui Guidelam ta belle peulh !

-
AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
HHHHHH!
AU SECOURS ! UN FANTÔME ! DJINÉ ! DJINÉ !
GARDES ! VENEZ ME SAUVER AU SECOURS !
AHHHHHHHH !

Je m'approche, il court, tombe une fois se relève.


Coincé au mur, il sue malgré la climatisation, je
m'approche et tout d'un coup il tombe comme
une épave. Je compris qu'il s'est évanoui.

Wa ki dou tapette ?

Je lance la petite note que j'avais pris soin décrire


en imitant parfaitement l'écriture de Dieyna, j'ai
son carnet alors, je me suis appliquée à la lettre.
Je saute par la fenêtre et descends rapidement les
étapes de l'échelle en étant pieds nus. Les
fantômes ne portent pas de talon.

J'entends du bruit signe que les gardes ont été


alerté.

Ayant moins de temps, je cours à l'arrière ouvrir la


boîte de sécurité. Je désactive le système
d'électrocution des grilles de sécurité planté en
haut du mur.
en arrachant le fil bleu et rouge à l'aide d'une
pince.

Quand le compteur affiche 0.0


Je grimpe le mur et saute me retrouvant ainsi
dehors.

- Hé, Crit la voix d'un garde !

Tout de suite les tires s'enchaînent, je sors mon


arme et tire sur tout ce qui bouge pour les
retarder. Je cours jusqu'à l'autre ruelle alors qu'ils
me poursuivent toujours.

J'ouvre la voiture louée dont j'ai pris soin de retiré


la plaque d'immatriculation. Je démarre faisant
criser mes pneus sur le bitume.

J'accélère dépassant la limite de vitesse autorisé


jusqu'à être hors zone de danger.

Je conduis jusqu'où est garé ma vraie voiture. Je


monte dans la mienne, démarre et contacte l'un
des hommes de Madman l'homme avec qui j'ai
fait alliance en échange des armes.
" La voiture est au lieu convenu, vous pouvez aller
la récupérer !"

" Bien !"

Je conduis jusqu'à chez moi.

Arrivé je retire tous et les gardes secrètement


dans un coffre fort.

Je me laisse choir dans ma baignoire le temps de


prendre une douche relaxante.

Je ressors requinquée et me tend dans mes draps


pour une belle nuit paisible.

***

Sadikh Gaye

- Tu dois dire à ta sœur de ne pas s'enticher de lui.

- Ah parce que tu penses que je n'essaie pas ?


Sincèrement Nabou tu m'emmerdes. Tout comme
toi je ne veux pas de cette relation. Mais tu
connais Abdel ce n'est pas moi ni toi qu'il va
écouter.

Je ne veux pas que la souffre. Je connais mon amie


Nabou pour savoir qu'elle vit encore avec l'espoir
de revenir avec Abdel. Elle s'est tellement confiée
à moi que je connais tout les pans que de leurs
relation. Un jour elle m'avait confié que jamais elle
ne permettrait à une femme de lui prendre abdel
quitte a mourir et en ce moment j'étais à des
années de lumière de savoir que cette femme
serai là sœur. Je ne veux pas être pris dans un
triangle Sadio est ma jumelle, ma moitié je la
protégerai toujours, Nabou est une amie que je
me suis faite ici elle m'a beaucoup aidé dans ma
réinsertion sociale, Abdel pas besoin de
mentionner que je le mets sur un piédestal dans
ma vie.

Dans cette histoire entre les trois, une personne


va en ressortir blessé et je ne veux juste pas que
ça soit ma sœur. Je n'ai pas confiance en cette
supposé rupture, ils peuvent renouer à n'importe
quelle moment surtout que Nabou utilise toujours
Tidjane comme prétexte pour s'incruster dans la
vie de Abdel.
Dans d'autres circonstances j'aurais soutenu une
relation entre lui et Sadio parce c'est un homme
plein de principe et de conviction. C'est un
rassembleur un homme qui a l'ame d'un père et
qui prend énormément soin des personnes qu'il
aime. Je sais qu'il a toutes les qualités requises
pour prendre soin de ma sœur. Mais cette crainte
qu'il puisse la faire souffrir avec son passif ne me
quitte pas.

- Tu connais la mère de Abdel ? Tu connais


Carmen Diawara ? Cette femme est obsédée par
son fils et je te jure que même si ce n'est moi, elle
se chargera de pourrir la vie de ta Sadio, me
préviens Nabou.

Et voilà, une autre histoire. Je n'ai jamais vu


personnellement la mère d'Abdel a part à la
télévision. Mais quand Nabou me racontait des
confrontations avec cette femme rien de bon n'en
sortait. A croire qu'elle est amoureuse de son fils.
C'est abusé.

- Nabou tu connais pourtant cette dame et tu


souhaites toujours que Abdel te reprenne alors ça
sera pareil avec Sadio, elle ne reculera pas aussi et
puis...

La porte s'ouvre, la tête du sujet principal de notre


discussion apparaît. A sa mâchoire serré, je capte
qu'il n'est pas de bonne humeur.

- Officiers Gueye, à ton poste, somme-t-il à Nabou.


Officier gaye, tu te mets en tenu de sport et tu me
rejoins à la salle !

Il sort, sans dire plus. Nabou me fixe avec


étonnement alors que je hausse simplement les
épaules.

Je rejoins mon casier et me mets en tenue. Un t-


shirt vert treillis et une culotte noire. Mes baskets
mises, je descends rejoindre la salle de sport
dédiée à notre unité.

Abdel aussi en tenue m'attend sur le tatami.

Je le rejoins soupçonneux.

- Tu vois Sadikh, tu me les brises avec tes


accablassions et tes petits plans merdiques avec
ce Momo. Tu es le frère de Sadio, aujourd'hui sa
seule autorité si on ne prend pas en compte votre
oncle. Alors, étant le frère de la femme que j'aime,
on va régler nos comptes d'homme à homme. Tu
vas enfin me dire ce que tu me reproches, tu vas
décharger ta colère sur moi. À cet instant précis,
tout dépendra de toi, si tu veux me voir éloigné de
ta sœur, tu dois me mettre au tapis dans le cas où
je te mettrais au tapis, tu te contenteras de
fermer ta boîte de sardines et me laisser rendre
heureuse ta sœur !

- C'est ridicule bon sang Abdel, on n'a pas besoin


d'en arriver là !

- Ah parce que toi, tu n'es pas ridicule quand tu


pars pêcher ce poisson de Momo pour venir
foutre en l'air mon dîner pile au moment où je
devais recevoir réponse à ma déclaration ? Tu ne
te trouves pas ridicule quand tu le pousses à faire
du gringue à ta sœur ?

- Ça n'a rien avoir bon sang Abdel, j'ai le droit de


vouloir épargner ma sœur dans votre broc à
confusion à toi et Nabou. Je ne veux pas que tu la
fasses souffrir !
Acculé par mes peurs, mon poing rencontre sa
mâchoire.

Je suis en train de l'énerver cela se voit par ses


pieds qui trépignent sur le sol. Abdel est taquin,
joueur, rieur, mais son état d'énervement n'est
pas beau à voir. C'est en se sens qu'on préconise
de se méfier de l'eau qui dors.

- Mais arrête de me parler de Nabou fais chier !


Rétorque-t-il en me repoussant par la poitrine. Je
dois donc rester célibataire toute ma vie ? Je n'ai
plus droit à rien sachant que j'ai sué sang et eau
pour épouser Nabou ? Aujourd'hui, où tous nous
sont tombés sur le visage et que mes sentiments
ont disparus et qu'encore ses parents refusent
toujours, je n'ai pas le droit d'abandonner pour
refaire ma vie ? Ça fait trois ans, trois putaines
d'année et tu as été témoin de tout...

Ma mâchoire reçoit un coup alors qu'il reprend.

- Des années que j'ai mis à terme à tout ceci et tu


es là à me rabâcher avec ça ! Entre nous, tu me
déçois, je peux comprendre que tu sois craintif,
cependant tu devais venir me voir pour qu'on en
parle afin de connaître mes intentions au lieu de
jouer au directeur d'agence de rencontre !

- Tu devais aller au manoir pour notre objectif,


t'avais pas à tomber amoureux ! Asséné-je les
nerfs à vif. Mon pied rencontre son ventre, alors
que je respire fortement.

Il recule, ayant ressenti la puissance de mon pied.

- On ne choisit pas de tomber amoureux, on ne


choisit pas de qui on tombe amoureux sinon les
déceptions amoureuses n'aurai guère eu
existence. Il lance son pied dans mon ventre et à
mon tour, je reçois une décharge de douleur.

- Tu n'as pas le droit de lui faire subir, les


conséquences de ta situation avec Nabou.

- Mais ferme ta gueule, je ne veux rien lui faire


subir à part ma protection et mon amour. Tu me
déçois Sadikh, tu me connais et ce n'est pas
aujourd'hui, tu sais que je préfère me séparer
d'une femme que de lui faire subir multiples
souffrances. Je ne suis pas une crapule, tu le sais !
En tant que frère, tu devais être rassuré que je
sois celui qui aime ta sœur parce que tu me
connais au lieu de vouloir la pousser dans les bras
du premier homo sapiens qui se présente ! Tu sais
quoi de ce Momo à qui tu es prêt à confier ta
sœur hein ?

- Tu ne comprends rien ! Je l'emporte avec moi


échouant sur les cordes du ring alors qu'il se
dégage avec souplesse.

- J'ai assez joué avec toi Sadikh !

Et toute de suite le combat devient intense. Entre-


lui et moi, je ne sais pas qui reçoit plus de coups.
Nous nous insultons à chaque frappe. Ma force
s'amenuise au fur et à mesure quelle idée de
combattre avec celui qui m'a appris les techniques
de combat.

Je tente de m'éloigner pour reprendre mon


souffle sauf me fauche, je me retrouve le dos sur
le sol alors que son coude est posé légèrement sur
mon cou.

- Tu as perdu ! Fanfaronne-t-il.
Je dégage sa main de mauvaise foi. Il se couche
tout comme moi épuisé.

Je reconnais ma bêtise, il a raison, j'aurais dû aller


le voir pour connaître ses intentions, j'aurais dû
détecter dans ses yeux la moindre mauvaise
intention. Je ne sais rien de Mohamed, je me
rends compte que j'étais en train de commettre
une bêtise.

- Tu n'as pas intérêt à faire souffrir Sadio, dis-je ce


qui brise le silence sans lequel nous étions
plongés.

- Ce n'est pas mon intention, je saurai redonner le


sourire à ta sœur et puis nous sommes déjà en
couple.

Et je suis le dernier à être mis au courant.


Pourquoi ça ne m'étonne pas ?

- J'aimerais que tu aies une dernière conversation


avec Nabou afin d'aplanir les choses, elle espère
toujours que tu reviens.
Il souffle en réponse, mais je sais qu'il le fera.
Parce que même si ça ne va pas entre eux, je sais
que ça le touche de voir Nabou aussi triste surtout
qu'elle est la mère de son fils.

Il se lève et me tend une main signant notre


accord qui consiste à fermer ma gueule et le
laisser rendre heureuse ma sœur, je m'y
résoudrais.

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Chapitre 21

Le jour n'avait pas fini son apparition complète


que Badra s'échoua lamentablement sur la table
du conseil.

Il faisait désormais face à sa reine avec toute la


peur qui l'avait assailli la nuit précédente.

Il n'en revenait pas, ça aurait pu être un rêve hélas


non, il ne s'est pas réveillé sur son lit le corps
transpirant, au contraire, il était en train d'alerter
ses gardes. Son passé lui revenait en pleine face
comme un boomerang, il n'était pas prêt, il n'était
pas prêt à ça. Il ne pourrait ni ne pourra jamais
faire face à Dieyna.

- Badra, j'espère que tu m'as dépêché à 4 heures


du matin pour une bonne raison, le prévint la
Reine qui avait passé une mauvaise poignée de
nuit. C'est si urgent pour que tu te pointes ici en
pyjama ?

Sur le champ Badra n'avait pas pris conscience de


son style vestimentaire, tout ce qui urgeait pour
lui, c'était de venir parler à la reine. Badra était un
homme enveloppé par la vantardise, tout en lui
puait l'ostentation, quand il parle, il cherchait à
plaire, quand il agit, il cherchait à tisser des toiles
de compliments, mais pas quand il s'agissait de
Dieyna.

- Elle... elle... là... vivante.

La reine un filet agacée, le regardait baragouiner


sans réellement comprendre un sens de ce
que Badra vomissait comme mots.
- C'est quoi ça ? Un nouveau talent que tu t'es
découvert ? Tu t'essaies au bégaiement ?

Badra ne pouvait pas parler, les mots étaient


coincés dans son palais. Il était toujours
électrocuté par la peur, il n'en revenait pas. Et son
esprit, qui lui renvoyait toujours la scène, ne
l'aidait pas non plus. Ne trouvant pas les mots
pour décrire ses maux, il sortit le mot qu'il avait
trouvé sur le lit et le pose sous les yeux de la
reine.

«Au bal des meurtriers, les âmes torturées


s'inviteront toujours. Je suis revenu pour toi, et je
finirai avec toi. Tu me rejoindras dans l'eau delà.»

D.S ta belle peulh.

Lisait la reine. Ce n'était rien de précis, elle voulait


des explications plus appropriées.

- C'est quoi ça, tu vas l'ouvrir et m'expliquer


clairement oui ?
Badra se confondit dans une harangue pas
possible. Il expliqua tout à la Reine, de comment il
s'est réveillé, comment Dieyna était devant lui,
comment il a eu peur. L'évanouissement, ça, il
l'avait gardé pour lui.

- C'était Dieyna, la même tenue, le même


maquillage, tout, tout était pareil, Dieyna est
vivante, se disait-il plus à lui-même qu'à la Reine.

- Ouais et Léopard Sedar Senghor est aussi vivant,


pourquoi pas même Lat Dior Diop ? Sincèrement,
Badra sèche ta drogue avant de la fumer. Je te
pardonne cette incartade, mais ne m'appelle plus
pour me raconter tes cauchemars, j'ai mes
propres tracas. Si Dieyna t'apparaît bah va la tuer
dans l'eau delà et reviens.

Elle souleva son sac à main qui coûtait une blinde


et sorti, toute de suite une horde de gardes
l'escorta jusqu'à sa luxueuse voiture.

***

La reine avait une entrevue de la plus haute


importance. Ce genre d'entrevue était rare et elle
avait provoqué la tenu pour prendre plus de
disposition par rapport au soupçon de Badra.

Bien qu'elle l'ait envoyé balader, elle voulait


prendre des précautions, car son réseau était la
prunelle de ses yeux rien ne devait l'entacher.

C'est vêtu d'un tailleur rouge sang, et d'un


escarpin rouge crystal de la collection Alia de chez
Jimmy Choo à valeur de 3 700 € qu'elle attendait
que son rendez-vous passe la porte.

Toujours pointilleuse, toujours gracieuse, toujours


tiré à quatre épingles, la dame qu'attendait la
reine franchie la porte.

Sans dire un mot, elle s'assied face à la reine, avec


toute l'assurance qui détonait d'elle.

- Un plaisir de te voir ! Comment vas-tu H ? Je te


sers à boire ? S'exprima la reine.

La dénommée H jeta un regard circulaire dans le


bureau avant de se concentrer sur son
interlocutrice.
- Tu es docteur ? Non-reine, alors comment je vais
? Ça ne te regarde pas. J'ai à boire chez moi. Parle
!

- Toujours aussi aimable. Rire !

Sans tourner autour du pot et sachant que H


n'aimait pas les tergiversations, la reine décida de
mettre cartes sur table.

- Est-il possible que Dieyna soit vivante ?

La dame appelée H fixa la reine, un sourcil relevé.


Elle avait d'abord cru à une blague avant de se
dire que non la reine ne blaguait pas. Elle était
surprise que le sujet si important, si urgent dont
parlait la reine soit ça. C'était banal à ses yeux. Elle
détestait qu'on lui fasse perdre son temps, ça
l'exécrait à un haut point. Tout ce que H faisait
était calculé à l'avance, elle n'ouvrait la bouche
que quand elle jugeait important de le faire. Avare
de mots, elle préférait agir que de parler. On la
nommait quelques fois la muette capable. Sans
pouvoir se retenir, elle éclata de rire, d'un rire
mince et sénile.
- Ça fait plaisir de savoir que je te fais rire,
s'offusqua la Reine.

H se leva, passa une main sur son tailleur de sorte


à dégager toute poussière.

- Garde, héla H.

Un des hommes qui l'accompagnait passa la porte.


H lui montra des yeux son sac posé sur la table et
le garde habitué aux manies de sa patronne
comprit qu'il était l'heure de partir. Il prit donc le
sac de sa patronne.

Avec élégance et un dernier regard pour la reine,


elle lui dit :

- Plus Jamais tu me déranges pour un sujet infime.

Piquée au vif, la reine quitte son siège, contourne


la table et vient se planter devant H face contre
face.

- Parce que le fait qu'une personne qui pourrait


être un danger pour la secte soit en vie n'est pas
un sujet important ? Badra dit qu'elle est venu à
lui pour des histoires de vengeance. C'est toi qui
as donné l'ordre de tuer Dieyna alors je me dois
de te faire déplacer Madame aux grands airs
quand le réseau est en danger. Détends ton string
Hadesia, tu ne m'effraies pas.

Hadesia, lui offrit un rire amusé avant de la fixer


de haut. Elle se disait in petto si la reine avait
oublié qui elle était ou si c'était juste parce que la
reine avait bu une eau qui lui donnait tant de
courage. Parce que des deux, si la reine est
dangereuse H l'était encore et encore plus.

Épuisée, H posa deux doigts sous le menton de la


reine pour le relever comme une mère le ferait
quand elle voulait imprimer quelque chose dans la
tête de son enfant.

- Tu sais pourquoi on m'appelle Hadesia, n'est-ce


pas ? Tu n'es pas sans s'ignorer que Hadès est le
dieu grec de l'enfer. Alors si je me nomme
Hadesia, tu devrais comprendre que je suis déesse
de l'enfer. Tiens-toi à ce que je dis Reine ne me
provoque pas, au risque de subir mes foudres et
tu sais que mes foudres font des Cendres. He oui,
j'ai donné ordre de tuer Dieyna et tu sais bien que
Caz n'échoue Jamais. Moi, je tiens mes promesses,
je ne suis pas une félonne comme toi.

- Oh, pardon, arrête de me traiter de traîtresse.


Encore cette histoire, ce n'est pas de ma faute !
S'agace la reine en retournant à son bureau.

Hadesia derrière elle, persista avec le sujet.

- Oui, je te le concède, ce n'était pas de ta faute,


mais là où je pense que tu m'as trahi, c'est que
comme par hasard j'ai tous fait ce jour pour
l'extirper de ce bourbier, mais les portes m'étaient
fermé. Seule ton influence pouvait permettre cela.
Le jour Reine, où je découvrirai la vérité, tu me le
payeras ! Qui sait ? Peut-être que je m'occuperai
de son cas à qui tu sais, argua H un rictus mauvais
aux lèvres.

La reine, les yeux enflammés revient se planter


devant H de sorte à la défier. Sachant que sa
faiblesse était désormais le sujet de conversation,
elle sorta de ses gonds.

- Je te le jure sur ma vie H que si tu touches à un


de ses cheveux, je ne serai pas la seule à pleurer la
perte d'une faiblesse. On va tellement se détruire
H que même la destruction prendra des cours
avec nous.

- Advienne que pourra !


Tonne H, avant de sortir majestueusement.

Dans la voiture de H, l'attendait son homme de


main le plus cruelle. Il s'appelait Caz.
Caz était un échoué de la vie. Il n'avait qu'une
main, car l'autre, il l'avait perdu dans une
explosion de mine. Hadesia lui avait permit de
s'offrir une main en fer qu'il cachait sous un gant
en cuir.

Si Hadesia est aujourd'hui ce qu'elle est, Caz y a


été pour beaucoup. C'est son élément le plus
sanguinaire. Il se lavait avec du sang, il ne craignait
pas le feu. C'était un fou, un homme qui ne
respirait que pour tuer. Si les vêtements étaient
importants pour le corps nu d'un humain, c'était
de cette même façon que Caz était important
pour H, car c'est Caz qui enveloppait tout ce
qu'elle mettait à nu.
Caz est un Mexicain recherché par la police de son
pays. Il a tout plaqué pour venir se planquer au fin
fond de l'Afrique. Car dans ce continent, il était
impossible que la police l'arrête grâce à la loi des
frontières. Il avait commis des crimes au Mexique,
on ne pouvait venir le pêcher au Sénégal, la police
mexicaine n'avais pas le droit d'exercer en Afrique
encore moins au Sénégal. Hadesia depuis son pays
était fasciné par Caz, elle regardait les journaux de
l'international, elle lisait tout ce qui déferlait la
chronique sur lui. Jusqu'à ce qu'elle découvre par
un gang que Caz était ici elle avait donc tout mis
en œuvre pour le rencontrer. Aujourd'hui, ils sont
partenaires de crime.

- Qu'est-ce qui se passe ? S'enquit Caz auprès de


sa patronne en laissant échapper la fumée de sa
cigar tenu par sa main ganté.

- Dieyna est vivante selon elle, Badra l'aurait


vu. Qu'est-ce que tu en penses ? Tu crois qu'on
devrait se pencher dessus ? Je ne veux pas de
mauvaise surprise.

Caz était amusé, il éclata de rire, d'un rire sonore


qui faisait vibrer les veines autour de sa gorge.
- Impossible ! Impossible comme la neige à Dakar.
J'ai tué Dieyna de mes propres mains avec un
couteau planté dans son cou, dit-il avec un accent
mexicain. Impossible qu'elle soit en vie. Si Badra a
vraiment vu une Dieyna, c'est que quelqu'un dans
sa liste pleine d'ennemis est en train de jouer à un
jeu, un jeu dangereux d'ailleurs, éluda Caz.

H lui fait confiance s'il le dit, c'est que c'est vrai.

- Tu pourras t'occuper de découvrir qui joue au


fantôme ?

- Et ensuite ? Demande Caz.

- Tue la sur place, je n'aime pas les jeux séniles,


trancha-t-elle.

Caz laissa échapper sa fumée, signe qu'il avait


compris. Il se mettrait à la traque dès que
possible.

***

Emlyn Sadio Kâ
- Madame, le fou est en bas ! Me fit savoir mon
employé.

- Il s'appelle Peureum ! Sers-lui comme


d'habitude.

- C'est déjà fait, seulement qu'il veut vous voir.

Ah, Peureum, un jour, ne passe pas sans qu'il ne


vienne et toujours la même chose, il me dit des
choses qui me sont impossibles à déchiffrer. Il
m'intrigue beaucoup et sa compagnie est
enrichissante. Je ferme mon livre et le rejoins. Il se
tient devant ma porte les mains cachées derrière
son dos.

- Peureum ça va ? Tu n'es pas venu hier, dis-je.

- Je te vois, je te vois te confondre dans la


nuit...mhhhh...pas bon...je sais...mhhh...

De quoi il parle encore ? Ne comprenant rien, je


me penche sur autre chose.
- Qu'est-ce que tu caches dans tes mains ?
Demandé-je avec le sourire.

- Cadeau...toi...pour toi.

- Tu as un cadeau pour moi ? C'est touchant, mais


il ne fallait pas Peureum.

Il se gratte le cou tout en survolant le sol du


regard. Il réfléchit, il se mettra tout de suite à
marmonner. Durant ces derniers jours, j'ai appris à
l'étudier.

Il me tend un papier entassé. Méfiante, je le


prends et déballe. Une bague avec un horrible
diadème s'y trouve. Ce n'est pas beau du tout,
c'est même effrayant.

Je préfère ne pas lui faire savoir le fond de ma


pensée afin de ne pas le blesser.

- Pas jolie, je sais...mais la beauté est une


apparence concentre toi sur l'utilité...oui l'utilité...
Porte-la, crie-t-il.
Je sursaute surpris par le ton employé. Ne me
voyant pas prête à la mettre, il me l'arrache,
prend ma main et insère la bague sur mon doigt.

Elle me va comme si elle m'était destinée,


dommage qu'elle soit laide.

- Elle aidera la lune à sentir le danger. Elle va


serrer... bruler fort quand le danger sera
proche...hihihi...ne l'enlève pas ! Sourit-il

- Peureum tu as mangé de la cola ? Tu ne t'es pas


brossé ? Tes dents sont devenues rouges, je vais
t'apporter de la brosse et de la dentifrice chaque
jour, tu l'utiliseras hein ?

Sans m'écouter son regard étudie toujours la


bague. Je viens la toucher voulant voir ce qui le
captive tant.

- NE L'ENLÈVE PAS ! Hurle-t-il.

Je recule, surprise par son comportement.

Mais qu'est-ce qui lui prend aujourd'hui. Un garde


s'approche attiré par la violence de Peureum.
- Madame ? Vous, ne devriez pas rester dehors
avec un fou.

- Ce "fou" est mon ami, ne vous en faites pas, il ne


me fera rien.

- Vous croyez pouvoir la protéger...vous ne pouvez


pas...seul l'étoile peut... hihihi et la bague les
aidera oui oui...ne l'enlève pas...mhhh...je me
fâcherai...Peureum va se fâcher...

Ok, il se fâchera si je retire la bague.

- D'accord Peureum, je ne vais pas l'enlever.

- Watal !Watal !
( Jure le !)

- Rire, Peureum, pas besoin d'en arriver là. Je te


promets, je ne l'enlèverai pas fais moi confiance.

Un dernier sourire et un dernier ne l'enlève pas, il


prend sa nourriture et court.
Je fixe l'horrible bague. Bon, même si elle n'est
pas belle, je ferai avec.

Je rentre sous le regard réprobateur de mon


garde.

- Oh, ça va, c'est mon ami !

***

Prête à aller à l'orphelinat, j'ouvre la porte et


tombe sur une femme d'un certain âge
élégamment vêtu d'une robe en tailleur verte.
Tout en elle pu la bourgeoisie.

Et pour avoir fréquenté les personnes de la haute


sphère, je reconnais celle-là. Toutefois, ça
m'intrigue. On a jamais conversé à part s'échanger
quelques civilités au cours d'un dîner de charité.

Hautement surprise par sa présence, je bloque sur


le pas de la porte.

Carmen Diawara est devant moi.


L'une des plus grandes femmes d'affaires de ce
pays se tient devant moi.

La détentrice de l'empire Diawara dont on fait les


éloges chaque jour dans les médias me toise de
haut en bas.

Elle me pousse et rentre dans mon appartement


suivi d'un de ses gardes. Le garde sort un
mouchoir essuie mon fauteuil comme si j'y avais
mis des excréments quelques minutes plutôt et la
diva s'installe les pieds croisés.

Rire ! Non mais je rêve ou quoi ? Je suis tellement


dépassée que je ne fais que les fixer se mouvoir
dans mon antre comme s'ils étaient chez eux.

- C'est une marotte que vous avez de venir chez


des inconnus sans être invité ? Ici, c'est chez moi,
je ne vous connais pas alors mettez vous dehors.
Comment êtes-vous arrivé jusqu'ici ? Où sont les
gardes ?

- Wagnil sa batt dafa tangg !


(Baisse d'un ton, il fait chaud !)
Attendez, non mais quel culot !

- Rien n'est impossible à Carmen Diawara même


semer des gardes jeune fille.

- Qu'est-ce que vous me voulez ? Demandé-je.

- Savez-vous qui je suis ?

Cette femme est tellement imbue d'elle-même et


narcissique qu'elle se croit être le centre du
monde. Comme si savoir qui elle est, était une
passion pour moi.

- Vous venez de le dire rien n'est impossible à


Carmen Diawara n'est-ce pas votre nom ? Et entre
nous, je m'en fou ! Répondis-je ennuyée.

Elle frotte son pouce contre son index tout en


fixant mon mur avec un sourire de psychopathe.
Elle quitte le mur du regard, se lève jusqu'à se
planter devant moi.

- Je ne suis pas uniquement Carmen Diawara, je


suis la mère d'Abdellah !
Hein ?

Quoi ?

Comment ça ?

Abdel est le fils de cette femme ? Mais...oh...

La surprise se lit sur mon visage et vu son sourire


en coin, elle a capté que je n'en savais rien. Je
n'aurai jamais pu penser que cette femme était la
mère d'Abdel. Combien de chance y avait-il. Je n'y
crois pas ! Pourquoi il ne m'a rien dit ? Quand on a
une mère de cette trempe on ne le cache pas non
?

J'ai la mère de mon petit ami devant moi. Je ne


savais pas que la rencontre se ferait dans ce genre
de circonstances.

- Euh... Bonjour madame enchantée, voulus-je


réparer la mauvaise tension de tout à l'heure. Je
lui tends la main alors qu'elle l'observe comme
une chose infecte.
Dans quoi je me suis emboucanée. Elle n'est pas là
pour une rencontre toute gentille, son regard
n'est pas doux, rien n'est doux chez elle. Je ne sais
pas la raison de sa venue, mais ça n'a rien de
plaisant.

- Wonal sa lokho you beurri baram yi ( avale, tes


mains remplis de doigts) ! Tu es la petite amie de
mon fils ?

- Euh...oui !

- Tu n'étais pas marié toi au président de ce pays ?


Tu as divorcé pour sauter dans les bras de mon fils
? D'où tu sors même toi ? Écoute-moi bien, tu
perds ton temps. Je ne veux pas d'une ex premier
Dame comme belle-fille, je ne veux tout
simplement pas de toi comme belle-fille. Alors tu
vas me faire le simple plaisir de dégager de sa vie
ou sinon...

Elle pense que quoi celle-là ?

- Sinon quoi ? Non mais au vingtième siècle-là,


vous pensez que votre avis de belle-mère
m'intéresse ? Je ne sors pas avec vous, mais plutôt
avec Abdel, seul son avis compte le vôtre, je m'en
torche. J'ai assez vécu de choses dans ma vie pour
venir subir des humiliations de la part d'une belle-
mère. Je n'ai plus d'état d'âme chère Carmen et
tant qu'Abdel voudra de moi, je resterai avec lui.
Je suis une sangsue, vous devriez vous y faire. Pire
qu'un koala Carmen, quand je grimpe, je ne
descends pas sans le fruit.

Je ne comprends pas ce genre de comportement


venant d'une mère. Je ne suis même pas à des
mois de relation avec son fils qu'elle vient me
menacer sans même prendre le temps de me
connaître réellement. Juste parce que je suis l'ex
première dame ça lui suffit comme raison pour
venir me menacer elle me connais mal celle-là. Je
ne suis pas de celles qui se taisent. Je ne suis pas
de celles qu'on humilie sans qu'elles ne rechignent
moi, tu me mords, je te mords.

Son allure de grande dame ne m'effraie pas, le


luxe qu'elle traîne elle, ne me fais pas ciller sa
grande confiance qu'elle a en elle ne m'ébranle
pas. Je suis capable d'être tout ce qu'elle peut
être. Cette allure, je peux la tenir aussi.
- Hum ! Ce caractère, ça ne me surprend pas. Je
savais déjà à quel genre de personne, j'avais
affaire avant même de passer ta porte toutefois,
les préventions n'ont jamais tué personne. Je
t'aurais prévenu Salia...

- Je ne m'appelle pas Salia, mais Sadio, vous


devriez peut-être apprendre à mémoriser le nom
des gens avant de venir les menacer.

- Ton nom et ta personne me sont insignifiants, je


ne retiens que ce qui est important. Alors Salia ou
Sadio ne soit pas étonné des événements à venir.
Les petites vicieuses comme toi, je les mets au
laser. Tu as intérêt à réfléchir, et ce, pendant la
nuit car elle porte conseil. Retiens jeûne fille que
si tu es Emlyn Sadio Kâ moi, je suis Carmen
Diawara et jamais ton sang ne se mêlera à celui de
mon fils. Promesse d'une femme capable !

- Et toi Carmen Diawara retiens que tant qu'Abdel


voudra de moi, je m'incrusterai dans votre famille,
j'y pondrai même des enfants, future Belle mère,
promesse d'une femme amoureuse. Sortez de
chez moi avec votre chihuahua.
Elle prend son sac à main aux motifs caïman et
sort suivie de son toutou.

Énervée, je pars chercher mon téléphone pour


appeler le principal concerné.

Derrière elle, Sadio ne savait pas que ses gardes


étaient évanouis drogué par les gardes de
Carmen.

***

Abdel Oumar Dioum,

De ma possession, j'indique avec deux doigts à


mes hommes d'avancer.

Nous nous répartissons au tour d'une vielle usine


afin d'encercler les lieux.

J'ordonne à l'aide de la langue des signes, langue


que nous utilisons sur le terrain, je leurs
demandes de surveiller nos arrières alors que je
m'avance avec cinq officiers mon arme sur le qui-
vive.
Nous nous arrêtons deux contre trois a chaque
côté de la porte.

Je compte jusqu'à cinq à l'aide de mes doigts que


je brandis en l'air pour qu'ils suivent le décompte.

À cinq, je défonce la porte. Immédiatement, mes


officiers envahissent les lieux. D'autres montent à
l'étage alors que certains sillonnent les alentours.

Premier constat, il n'y a personne.

- Mon capitaine, venez voir ! M'interpelle un


officier. Je le rejoins à côté d'un stock de multiples
sacs entassés les uns sur les autres.

Je sors un scalpel et le plante dans le sac. Toute de


suite, une gélule Blanche en tombe. Je mets un
gant et la soulève pour la porter à mon nez.

Ça m'est inconnu.

- On enverra ça au laboratoire pour analyse. Une


chose est sûre, ils savaient pour notre venue et je
dirais même qu'ils ne l'ont pas vite su parce qu'ils
ont laissé ces sacs derrière eux, ils n'ont pas eu le
temps de vider les lieux plus occupés à sauver
leurs peaux. Empalez-moi tous ces sacs, et même
les ordures. Je veux des preuves ! Ne laissez rien !
Tonne-je.

- Capitaine, arrive un autre. Ces gélules sont


fabriquées ici même, il y a des machines de
transformation et de traitement et surtout des
gélules vide.

Rien de bon tout ça !

Je vois le photographe qui capture tout ce qui est


passible de preuve.

Ils se mettent à vider l'ancienne usine de toute


chose suspecte.

Ça me fait chier de n'avoir pas pu choper un


coupable. Ça m'aurait permis de savoir si c'est un
simple cartel ou le réseau.

Je rejoins ma voiture de service, laissant les autres


à la tâche.
Mon portable affiche 20 appels manqués et 10
messages tous venant de Sadio.

Inquiet, je lance son numéro malgré la fatigue qui


m'assomme.

"Allo ! Sunshine tout vas bien ?"

" Abdel depuis je t'appelle !"

" Désolé, j'étais en pleine opération. Tu es à


l'orphelinat ?"

" Non, parce que ta mère est venue me menacer.


Burr pourquoi tu ne m'as pas dit que Carmen
Diawara est ta mère ?"

Je change la position de l'appareil comme si ça me


permettrait de mieux entendre.

" Attend, allons y doucement comment ça ma


mère est venu te menacer ? Ma mère ?"

" Ta mère mon amour, c'est bien Carmen Diawara


non ? Elle est venue me menacer de m'éloigner de
toi parce que jamais elle ne me laissera intégrer
votre famille."

Je n'aime pas ça ! Je n'aime pas ça non mais


bordel !

Je raccroche s'en dire plus, je conduis jusqu'à ma


base pour récupérer ma moto. Je me change
rapidement et file sur ma moto.

Encore une fois, elle s'immisce dans ma vie. Ma


mère ne part jamais voir mes copines avec une
bonne intention, elle passe tout son temps à les
menacer, on dirait une dragonne. Je veux bien lui
accorder le respect parce qu'elle est ma mère et
une mère s'est sacrée, cependant, je carbure, elle
exagère. Qui dois-je envoyer pour qu'elle accepte
? Une Indonésienne ? Une Indienne ? Une
Tahitienne ? Une Chinoise ? Une Éthiopienne ?
C'est quoi son problème bordel !

J'en ai ma claque ! Je ne lui ai rien dit sur Sadio,


mais elle a tout fait pour connaître son existence.
Ça me prend la tête. Je suis en colère et elle va
m'entendre, je ne suis plus un enfant, je dois
mourir esseulé sans femme parce que ma mère
doit être la seule femme dans ma vie ?

J'en ai ma claque !

Je ne prends pas la peine de verrouiller et monte


les étages quatre par quatre.

- YAYE ! YAYE ! YAYE !

Je fais fi de la présence de ma petite sœur et hurle


son nom.

- Ouh ouh petit papa est fâché.

- Où est ta mère ? Lui demandé-je.

- Je suis là mon bébé ça va ?

- Hier, ça allait, ce matin même, ça allait jusqu'à ce


que tu ailles menacer ma petite amie non mais
yaye, c'est QUOI TON PROBLÈME ? JUSQU'À
QUAND ?

- Encore ? S'insurge ma petite sœur.


Mon grand-père arrive dans son fauteuil roulant
alerté par mes cris.

- Calme-toi voyons ! C'est quoi cette façon de


venir crier sur ta mère, s'indigne-t-elle. Et en plus
m'as-tu présenté une copine ? La réponse est non
alors comment j'aurais pu connaître son existence,
son adresse jusqu'à aller la menacer ?

Mon grand-père sort un rire sardonique.

- Comme si elle n'était pas capable de dénicher


même un rat au pôle Nord.

- Ne t'en mêle pas le décrépit ! Le prévint ma


mère.

- Ne parle pas comme ça à mon grand-père !


Somme ma petite sœur.

Ma mère comme toujours jamais touchée par


quelque chose. Lève les yeux au ciel. Rien ne la
touche, rien de rien. Elle reste toujours la même
dans chaque situation comme si elle n'était pas
humaine.
- Abdel, je n'ai menacé personne. Je ne suis pas
Rambo moi. Et puis, comment une étrangère peut
t'appeler pour te raconter des insanités et toi, tu
cours confondre ta mère ?

Et elle veut nier. Qu'est-ce que j'ai fait pour


mériter une mère pareille ? Ne voit-elle pas ma
souffrance ? Je ne demande rien de compliqué
qu'elle ne peut pas m'offrir. Je ne demande pas la
mer ni la lune. Je veux juste qu'elle arrête de
mépriser mes relations. J'ai beau ne pas le
montrer, cette situation me déchire le cœur. Je
vois de ces fils qui dès qu'ils rencontrent une fille,
se hâtent pour en parler à leurs mères, je vois de
ces mères qui disent oui aux choix de leurs enfants
parce qu'elles veulent qu'il soit heureux. Mais ce
n'est pas le cas de la mienne. Dieu seul sait
combien de fois, j'ai du respect pour elle, combien
de fois, je lui en suis reconnaissant de m'avoir
donné la vie. Mais jusqu'à quand ? Mon boulot me
rend fou, je ne le montre pas, cependant, c'est un
travail difficile, mon cerveau est toujours en
ébullition, je suis tout le temps stressé, je veux
juste fonder une famille, je veux juste avoir une
femme, une maison conviviale. Je veux juste avoir
une autre vie. Hélas, elle ne le comprend pas et
c'est dommage.

- Yaye, j'aurais pu tiquer si c'était ta première fois


sauf que ça ne l'est pas. Tu l'as fais avec Nabou, et
même avec des copines dont je ne me rappelle
même plus le nom. C'est quoi ton problème yaye ?
Arrête de vouloir gâcher ma vie. Suis-je vouée à
rester célibataire jusqu'à ma mort ? Tel est ton
désir ? Mais putain, je ne suis pas ta seule
progéniture, occupe de la vie de Rachid, occupe
toi de celle de Marie...

- La hawla wala houwata ! S'écrit ma sœur. Que


Dieu m'en garde ! Qu'elle ne s'occupe pas de ma
vie.

- Abdel, je ne peux jamais vouloir te faire du mal


ça m'est impossible, je veux juste ce qui est mieux
pour toi. Et cette pseudo-ex première dame n'est
pas une femme a épouser !

Et c'est ça le problème avec elle, elle croit tout


savoir, elle croit avoir la science infuse et le
monopole sur mes choix. Dès qu'une chose ne
l'arrange pas Carmen te la pourri. Elle ne fait que
dire, je n'aime pas, je n'aime pas pourtant elle ne
m'a jamais présenté une fille qui lui convient. Sois
ma mère est folle ou elle est folle. Oui, il n'y a pas
un autre adjectif.

- HEIN, TU SORS AVEC EMLYN SADIO KÂ ? LA


CLASSE ! Siffle ma sœur.

- Tu n'es pas en faculté de droit toi ? Tu n'as pas


des partiels à préparer au lieu de jouer au avocat
du diable.

Ma sœur marmonne un n'importe quoi et


s'installe confortablement sur le fauteuil.

Même sa fille la déteste, je n'ai jamais vu ma mère


être affectueuse avec ses deux autres enfants. La
preuve, elle n'a jamais allaité ces deux enfants,
Marie et Rachid ont pris le lait artificiel, des leurs
premiers mois une nounou les a été attribué à
chacun. Ça a créé des disputes entre ma mère et
mon père, hélas il ne pouvait rien contre Carmen.
Ma sœur et mon frère ont grandi sans chaleur
maternelle, à la mort de mon père, pour ne pas
qu'ils se sentent encore plus seuls, j'avais dû
porter l'habit du frère et du père, je suis celui qui
allait répondre aux convocations à l'école, je suis
celui qui les a appris la religion, je suis celui qui
partait demander pardon quand ils commettaient
des bêtises... J'ai tout fait pour Rachid et Marie
parce que malgré la présence de Carmen qui est
leur mère, ils sont comme des orphelins. Ça me
fait tellement mal, que j'en ai pleuré des
multitudes de fois. Au diable celui qui a dit qu'un
homme ne pleure pas, moi, je pleure et le
lendemain, je combats. J'ai supplié ma mère à
genou de donner de l'amour à ses deux enfants,
elle me promettait toujours, mais jamais la
situation n'a changé. J'ai fait avec priant que
Rachid et Marie n'emprunte pas le mauvais
chemin. Alors elle n'a pas le droit de parler de ce
qui est bien ou non elle n'en sais rien.

- Qu'est-ce que tu sais dans ce qui est bien pour


moi ou pas ? Yaye, je suis fatigué de ton
implication négative dans ma vie amoureuse. Je
suis épuisé. J'aime Sadio et que tu l'apprécies ou
pas si le cœur m'en tient, je l'épouserai et si tu ne
l'acceptes pas, tu perdras ton fils parce que je suis
fatigué.
- Bravo mon petit-fils, c'est ça un homme ! Pense à
l'emmener pour que je puisse rencontrer la
tigresse qui rivalisera, Carmen Diawara.
Hahahaha, j'ai hâte !

Ma mère lui lance un regard noir avant de se


concentrer sur moi.

- Abdel, je connais ce genre de femme,


elles viennent diviser les familles et ça a déjà
commencé. C'est la première fois que tu te
permets de venir me crier dessus. Déjà que tu la
fréquentes que tu la préfères à moi.

- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Tu n'en sais rien


Sadio n'est pas comme ça, m'emporte-je.

- Je connais les femmes, toutes des diablesses,


une femme m'a déjà séparé de mon père et je ne
laisserai pas une autre me prendre mon fils. Niet !

C'est une conversation de sourd elle ne


comprends rien et elle n'est pas prête à s'arrêter.
Je me penche vers elle et lui dis droit dans les
yeux.
- Yaye, tu es ma mère, tu sais que je t'aime
beaucoup et que je t'ai toujours écouté. Sa main
se lève et caresse ma joue, sauf que sa tendresse à
cet instant-ci ne me touche pas. Je t'aime
beaucoup, cependant, ne me pousse pas à te
détester, ne me pousse pas à semer une haine
contre toi. Laisse-moi vivre avec la femme que je
veux. Je t'en supplie si tu m'aimes laisse-moi être
épanoui avec celle que j'aime.

J'essaie de la toucher avec mes mots. J'essaie avec


la manière douce de toucher son cœur. C'est ma
mère, je l'aime, je veux juste qu'elle arrête.

- Abdel je...

Et je comprends, je perds mon temps.

- D'accord yaye, c'est comme tu veux. Et je


t'informe que ta fille Marie est en stage dans un
hôpital depuis six mois, elle est en fac de
médecine, tu l'ignorais non ? Preuve que tu dois
me foutre la paix et t'occuper de tes deux autres
enfants.
Je me dirige vers la porte plus énervé que je ne
l'étais à mon arrivée.

Elle m'ordonne de revenir, mais je n'en ai cure je


referme la porte avec violence et pars, elle ne me
verra pas de si tôt.

***

Enfermé dans mon bureau, je rumine ma colère.


J'oublie tout ce qui m'entoure et mon téléphone
personnel qui ne cesse de sonner. C'est Sadio, je
préfère me calmer avant de lui parler sinon je
risque de lui faire subir ma frustration.

Je tapote mon bureau, ayant une forte envie de


briser quelque chose. J'ai de forts excès de colère,
c'est pourquoi je me convertis à l'humour.
J'adopte un comportement taquin pour cacher ma
partie colérique difficile à calmer. Et il n'y a que
ma mère pour la réveiller, il n'y a qu'elle qui arrive
à me foutre dans cet état. Qu'est-ce que les autres
font pour avoir une mère douce et attentive,
j'aimerais bien le savoir.
On toque à la porte, je marmonne vaguement un
"entrer" et un de mes hommes s'annonce.

- Maître, nous l'avons entre les mains !

Toute de suite le sourire qui m'avait quitté depuis


la journée reviens. Ça tombe à pic, j'avais besoin
de ça. Au moins, j'ai quelqu'un sur qui déversé ma
colère.

- Où est-il ?

- Nous l'avons mis au sous-sol, m'apprend-il.

- L'ancien appartement de ma compagne à Saly


est toujours dans le même état ?

- Oui maître

- Parfait conduisez le là-bas. J'arrive !

Je prends mon arme et les suis plus excité qu'une


puce.
J'arrive à l'appartement qui est toujours dans le
même état. Les affaires sont sens dessus dessous.
Les portes détruites.

Je rentre dans l'ancienne chambre de Sadio et


découvre son agresseur assis sur une chaise, les
mains attachées et la bouche scotchée.

Ses yeux s'écarquillent à ma vue, il m'a reconnu,


c'est bien.

Tout le monde croit que je suis un grand mafieux,


un sanguinaire, un tueur, c'est l'image que je me
suis forgé dans ce monde de fou alors que je suis
tout simplement moi.
L'hôtel, j'y gère tout. Au sous-terrain, mon unité
policière y est. En haut, c'est ce que les gens
pensent être mon territoire de mafieux.

Et je m'amuse de tout ce qui se dit sur moi.

- Détachez-le et enlevez le scotch une fois fait,


vous m'attendez dehors.

Chose faite, il me laisse seul avec l'agresseur de


Sadio.
- Il y a exactement un an, deux mois, une semaine,
deux jours et 3 heures que tu es entrés dans cet
appartement n'y trouvant qu'une femme fragile
qui n'avait aucune mesure de défense. Tu l'as
traumatisé, tu as saccagé sa maison, tu as intenté
à sa vie avec un couteau hache puis tu as quitté le
pays, tu as commis l'erreur de revenir et boum, je
t'ai attrapé.

Je dépose plusieurs couteaux sur la table basse, je


porte mes gants noirs qui sont propres au faucon.
J'observe les coûteux en tout genre que j'ai
fièrement exposé sur la table, avec un sourire, je
prends un de la même cambrure que le couteau
hache qui a tant effrayé Sadio et lui montre.

- Tu as bon goût en matière de couteau toi !


J'avoue que ce couteau pourra bien découper ton
zizi.

J'éclate de rire à la tête horrifiée qu'il fait.

- Mais laissons ça d'abord, de ce qu'elle m'a dit, tu


avais aussi une scie et devines quoi ? Moi aussi,
j'en ai une. Entre la scie et la hache, j'ai l'embarras
du choix, je ne sais pas lequel des deux coupera
joliment ton zizi. Humm, je verrai.

Je l'observe sur la chaise, il est tellement effrayé


que sa respiration est erratique. C'est un contraste
total, parce que ce type s'amuse à agresser les
gens, il le fait sans états d'âme, il le fait sans avoir
pitié de ses victimes, il le fait pour de l'argent,
parce qu'il veut de l'argent et ne pense qu'à lui. Je
me suis tant de fois demandé comment un être
humain pouvait être capable de tuer quelqu'un
qui est comme lui. Comment on peut être un
humain et tuer quelqu'un, comment et d'où leurs
venaient ce courage ? Il m'a fallu être dans la
police pour savoir que ces personnes-là, pour agir
se mettait sous une forte dose de drogue au point
d'être un animal, c'est-à-dire sans cerveau.

Je tourne au tour de l'agresseur de Sadio le


délectant de sa peur que je respire à plein nez.

- Tu lui a tellement fait peur que pour t'échapper


elle a dû se jeter d'une fenêtre de plus de quatre
mètres de haut. Tu sais ce que ça lui a valu ? Un
craquement d'os, sa colonne vertébrale s'est
brisés. On l'a envoyé à l'hôpital, ils l'ont plongé
dans un coma pour permettre à son corps de
supporter la douleur. Ils ont ouvert son dos pour
lui faire subir une oestosynthes. On est resté des
mois à subir des exercices de kinésithérapie afin
qu'elle puisse retrouver sa motricité. Ça a été
difficile psychologiquement pour elle, mais aussi
pour moi parce que la femme que j'aime souffrait
sans que je ne puisse la soulager. Et à chaque fois
que j'étais impuissant, je me jurais de te faire mal.
Tu t'imagines ? Si je te coupe là les deux jambes,
que tu prennes conscience que tu ne pourra plus
marcher, tu sais ce que ça fait ? Tu imagines la
douleur de savoir que quelques heures plus tôt tu
allais bien, mais que sans le savoir dans quelques
heures, tu seras sur le pas de la mort parce que
quelqu'un a décidé de te tuer ? Sais-tu qui je suis ?

Il voulut se lever sauf que je plaque son cul sur la


chaise en exerçant une forte pression sur son
épaule.

- Tu restes tranquille parce qu'on va passer un bon


moment. Je répète, tu sais qui je suis ?

- Le...le faucon...
- C'est bien +10 bon élève. Maintenant, sais-tu qui
est la fille que tu as pris soin de traumatiser ?

- Non !

- Réponse passable. C'est la compagne du faucon.


C'est la femme que j'aime. Et moi, on ne touche
pas aux personnes que j'aime sans un subir les
conséquences. Peux importe le temps que ça
m'aurait pris, je m'étais fait la promesse de te
retrouver. Maintenant que c'est fait, tu vas être
un toutou gentil et me dire le nom de la personne
qui t'a envoyé.

- Je...je...mhhh...je

- C'est quoi ça ? Ah non, ne te mets pas à bégayer,


tu as eu assez de couilles pour agresser une
personne alors reprend tes couilles et parle
comme un homme ou quoi, c'est le couteau hache
posée sur ton cou qui t'effraie ? Quoi que ça peut
te tuer. Je te conseille donc de parler et vite parce
que je ne suis pas de bonne humeur pour les
longues conversations.
- Je vais tout vous...dire m...mais soyez indulgent,
je vous en supplie ! Je suis un bandit solitaire, je
n'appartiens pas au gang. Les clients me
contactent, ils me font un dépôt money après
confirmation d'avoir reçu, je les recontacte, ils me
donnent une adresse et je m'occupe de faire le
boulot sans qu'il n'ait besoin de se déplacer. Ça a
été le cas avec votre compagne. Tout ce que je
sais, c'est que c'est une femme, elle voulait que je
la tue, mais quand elle s'est jeté, je me suis dit
quelle était morte alors je suis partie. Dès le
lendemain, j'ai entendu auprès des bandits que je
fréquente que le faucon avait mis ma tête sur le
marché, je ne pouvais plus contacter la dame, son
numéro n'était plus attribué alors j'ai quitté le
pays pour le Ghana. Je suis revenu parce que
j'étais à sec et je croyais que l'histoire était
oubliée.

Je suis sidéré par ce que les gens sont prêts à faire


pour de l'argent. Il ne mérite pas mon indulgence
cet homme et tout simplement une crapule qui a
fait ce coup a plus d'un. C'est un bandit sans cœur
alors il va goûter ce qu'il fait subir au gens.
Je le relève et lui lance mon poing. Il s'échoue sur
le lit sans le laisser respirer, je le récupère et lui en
donne un autre qui l'envoi à terre, avec la même
dégaine, je le lance contre le mur alors qu'il tente
de se défendre. Je l'esquive et le balance sur la
coiffeuse. Son visage en sang me fait plaisir. Il
n'avait pas d'état d'âme quand il prenait malin
plaisir à traumatiser ou à tuer des personnes.

On se bat, il réussit à me faire une entaille sur la


joue sauf que je le maîtrise plus rapidement, il est
bon à tuer pas à se battre.
Je le frappe jusqu'à l'emmener à la fenêtre.

Je sors mon arme et le pointe sur lui.

- Tu vas goûter à ce par quoi ma femme est passé.


Tu choisis, je te tue ou tu te jettes par la fenêtre.
En-tout-cas débrouille toi pour vivre parce que tu
dois aller en prison, tes amis t'attendent là-bas.

...

Il déglutit, quand il regarde la hauteur.


- C'est un dilemme hein ? C'est le même dilemme
auquel elle était confrontée, sauter et mourir ou
mourir dans tes mains. Alors choisi. Je compte
jusqu'à 10.

..

9
Le diable a ses trousses, il saute prenant ainsi sa
décision.

- AHHHHHHHHHHHHHh !

Je le regarde tomber alors qu'il s'époumone.


Quand son corps se retrouve à terre, je lui sert un
sourire.

Je laisse mes hommes s'occuper de lui et décide


d'aller voir Sadio même s'il se fait tard, j'espère la
voir et je dois réfléchir à quand m'entretenir avec
elle sur les pilules.

2 heures plus tard, je gare devant son


appartement, il est 2 h 00 du matin. Je n'ai pas eu
le temps de descendre que je vois sa voiture
garer. Elle sort vêtue d'une robe bleue tenant un
sac en main.

D'où vient-elle ?

Je l'observe escalader le mur pour ne pas pas se


faire remarquer par les hommes qui s'assure de sa
sécurité.
Épaté, je suis.

Intrigué, j'escalade moi aussi le mur. Je l'observe


sauter la fenêtre de sa chambre, semant ainsi
facilement mes gardes. Alors comme ça, madame
sort à des heures tardives et rentre chez elle
comme une voleuse.

Elle va m'expliquer.

Comme elle, je passe par la fenêtre alors qu'elle se


tient dos à moi dans sa chambre.

- Bonjour, madame chat !

Elle sursaute lâchant ainsi le sac qu'elle tenait. Je


remarque immédiatement qu'elle est blessée au
bras.

Et je reconnais ce genre de blessure, une balle.

Je retire ce que je disais plutôt, ma mère n'est pas


la seule à pouvoir me mettre en colère, je viens de
découvrir que Sadio en est capable. Elle me
regarde les yeux craintifs. Comme une petite fille,
prise la main dans le sac.
- Abdel je...

- Garde tes explications pour plus tard. Je rentre


dans sa douche et y sors une trousse de secours.

Je déchire le truc en caoutchouc qui lui serre de


peau.

Cette femme m'étonne. D'où elle est allée se


dénicher tout ça ?

J'attache son bras avec un gant. Je sterilise la


pince médicale.

Je lui tends un chiffon.

- Ça va faire mal, mord le chiffon.

Chose faite, je m'applique à extraire la balle.


Heureusement qu'elle n'était pas profonde.

Une fois réussi, je recouds alors qu'elle pleure,


sauf que ça ne me touche pas, elle est partie
chercher cette balle, elle va assumer.
Elle retire le chiffon et s'adresse à moi.

- Sama Burr (mon roi) parlemoi s'il te plaît, je...je


peux tout expliquer.

Je ne bronche pas. Je lui fais un pansement et


range le tout. Je viens m'adosser sur le mur les
mains croisées sur mon torse.

- Je t'écoute.

Elle se met à me raconter une telle bêtise que j'en


suis ébaubie. On peut s'amuser avec sa vie ainsi ?
Pendant que moi, je me tue à assurer sa
protection, madame part se mettre dans d'autres
merdes et comme toujours sans rien me dire.

- Depuis quand tu es devenu si bête ? Sadio, tu te


crois dans un film nigérian ? Non mais dites moi
que je rêve. Je vais exploser. TU ES STUPIDE OU
QUOI !?

Elle sursaute ne s'attendant pas à ce que je hausse


la voix. Je suis tellement sur le cul que je ne sais
quelle posture adoptée.
- J'ai l'impression que tu ne prends pas réelle
conscience de qui sont ces gens. Ton plan est
merdique ! Une fois, ça aurait pu bien se passer,
mais pas deux fois ni trois fois parce qu'au bout du
compte, ils t'auraient tendu un piège et si tu es
rentrée avec une balle dans le bras, c'est qu'il
t'attendait. Qui sait ce qui aurait pu se passer ce
soir ? MAIS QU'EST-CE QUI TE PREND D'AGIR
SEULE ? Tu connais ces hommes ? Ils t'auraient
tué sans une once de pitié. Tu aurais pu mourir ce
soir Sadio alors que nous n'aurions rien su. Tu
sèmes gardes et tu pars te jouer au Tarzan dans
les rues. ON EST UNE ÉQUIPE, une équipe travail
ensemble. Tu aurais dû m'en parler au lieu d'agir
seule ! Ça t'amuse de jouer avec ta vie ? Et...

Mon regard rencontre le petit sac à terre, je


l'ouvre à la hâte et y trouve un masque pile-poil le
portrait visagiste de Dieyna, j'en ressors une
perruque, une télécommande, un parfum, un bic
et un bloc-notes.

Sadio ne cessera de m'étonner et je suis


fortement surpris de découvrir ce soir ce dont elle
était capable. Elle est tout l'opposé de la Sadio du
manoir et si je ne fais rien elle risque de
s'autodétruire avec cette haine en elle. C'est cette
haine qui la poussé à commettre ce genre de
bêtise sans réfléchir aux conséquences...

- Tu y es retournée pour jouer au fantôme


combien de fois ?

- Trois fois, me répond-elle en se levant. Finis les


pleurs, elle me défie désormais du regard Sadio
doit être bipolaire oui elle a sûrement un
problème.

- Tu vas cesser ses bêtises et te tenir tranquille ! La


prochaine fois que tu voudras jouer avec ta vie
prévient nous on pourra au moins prévoir
l'organisation de tes funérailles, on aura le temps
de te creuser une belle et profonde tombe. J'en ai
marre que tu n'en fasses qu'à ta tête ! La
prochaine fois que tu auras un plan en tête parle
nous en, pour qu'ensemble, on puisse en définir
les contours. JE T'INTERDIS DE REMETTRE TA VIE
EN DANGER SADIO !

- Arrête de me gronder, j'ai passé l'âge. Je fais ce


que je veux quand je veux ! Tu n'es ni mon père, ni
mon frère et encore moins mon mari, me crache-
t-elle.

Déçu, je recule n'en croyant pas mes oreilles.


Cette fille se fout de moi il n'y a pas d'autres
explications.

- Si ce n'est que ça Sadio ça peut s'arranger. Je la


contourne pour sortir.
Tu vas voir ce que tu vas voir !

- Qu'est-ce que ça veut dire ? Abdel revient ici !


Zall ! Abdel !

Je dépasse mes hommes qui sont surpris de me


voir ici, je vais régler leurs cas à eux demain si
Sadio a pu sortir, je me demande qui serai capable
de rentrer sans qu'il ne le sache.

Je quitte chez elle avec un plan bien précis dans la


tête.

_________________________________________
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CHAPITRE 22
Une porte qui claque violemment, emportant un
cri déchirant derrière elle. La page d'une violente
dispute venait d'être close dans cette famille.

De l'autre côté de la porte, Soraya Abida Kane


traînait sa valise, elle laissait ses larmes s'échapper
accompagnant le bruit de sa valise sur le sol.

C'était stupide de croire qu'elle n'aimait pas sa


mère, elle l'aimait plus que tout seulement
chaque être humain a une origine est un passé,
Soraya avait besoin de renouer avec ses origines
pour se sentir vivante. Elle en avait marre de
noyer son chagrin dans l'alcool et la drogue. Entre
les secrets de sa mère et le harcèlement qu'elle
subissait à l'école à cause de son surpoids, elle
carburait. Elle avait besoin de retrouver ses siens
et surtout, elle avait besoin de se détacher de la
France, des humiliations et des secrets.

Soraya Abida ne savait pas pourquoi elle avait


claqué toutes ses économies pour s'acheter un
billet d'avion "aller sans retour" pour un pays qui
lui était étrangère, elle ne savait rien du Sénégal,
strictement rien, elle comptait sur la photo qu'elle
gardait jalousement dans son sac et sur sa bouche
parce que comme on le dit une personne qui parle
ne peut point se perdre.

Deux pieds dans le train, la porte qui se referme,


une dernière larme silencieuse Soraya venait de
sceller son destin pour une destination dont elle
ne connaissait ni les tenants ni les
aboutissements.

Dans l'appartement derrière la porte, une mère


pleurait silencieusement le départ de sa fille. Elle
se permet de laisser libre cours à ses larmes parce
qu'elle est seule, personne ne la voit. La mère de
Soraya est une armoire de secret, ce qui la rendait
glacial. Même son mari, qui dormait à côté d'elle,
ne l'a jamais-vu pleuré. Elle gardait tout en elle et
comme dans une armoire quand rien n'est rangé
et que les vêtements débordent quand tu l'ouvre
tout t'explose à la figure. À chaque fois que cette
mère pensait au Sénégal, tous ses secrets, lui
revenait en pleine face. Aujourd'hui, elle pleure
silencieusement fixant un mur, cela ne voulait pas
dire que sa douleur est minime et le pire, c'est que
personne ne pouvait la consoler, elle une mère en
détresse, mais qui ne peut crier sa détresse. Ses
seins s'alourdissaient, son ventre se contractait.
L'enfant qu'elle avait porté dans son sein pendant
un pan de sa vie venait de claquer la porte pour se
rendre là-bas.

Là-bas un pays qui représentait un cauchemar


pour elle, un pays où ses plus sombres secrets
étaient enfouis. Sa fille ne devait pas savoir qui
elle était sinon elle la détesterai. Elle avait
emprunté un chemin et elle s'est perdu sur ce
chemin plein de regrets.

Grâce à la majorité de sa fille, elle ne pouvait pas


contacter la police pour l'empêcher de partir.
Soraya était majeure, elle pouvait aller ou bon lui
semble. La mère avait mal, elle était meurtrie,
peinée et bouleversée. Tout était en train de
couler comme le Titanic.

Soraya ne doit pas savoir, mais Soraya voulait


savoir.

La mère et Soraya étaient à mille lieux de savoir


qu'au Sénégal s'ouvrirait un destin des plus
caducs.
Soraya en fera les frais.

***

Safiatou ndoye,

Vêtu d'un pull à manches long, assise en position


de yoga, je fixe cet homme se mouvoir dans la
chambre avec aisance.

Je suis une loque, j'ai perdu goût à la vie. À peine,


si je mange ou si je bois. J'ai compris que je vis les
conséquences de mes erreurs.

Comment en suis-je arrivée là ? Que fait Saïda


dans l'eau delà ? Il m'arrive la nuit à chaque fois
qu'il termine sa besogne, de pleurer demandant à
mon amie de venir me chercher. Je veux découvrir
la vie qu'elle a dans l'eau delà, je veux me sentir
légère. Ce monde, dans lequel je suis, est pourri et
m'alourdit.

J'en veux à mon père.

Je m'en veux.
J'en veux à ce porc qui est désormais mon époux.

Je n'arrive plus à me regarder dans un miroir, je


déteste mon corps. Je n'ai plus confiance en moi,
je suis une coquille vide.

Si ce n'était pas la foi, je me serais suicidée.

Je n'ai plus goût dans ce monde. Je n'ai plus rien,


j'ai tout perdu et j'en veux à mon père.

- Je vais à Mbour j'ai une conférence là-bas, je


reviendrai ce soir ou demain fin tout dépendra des
activités. J'ai laissé 50 000 f sur la table de chevet.
Tu ne fais pas de vague jusqu'à mon retour.

....

Je te déteste !

Je déteste mon Père !

Je me déteste !

- Pourquoi tu as mis le voile ? Je t'ai dit que quand


nous sommes à l'intérieur, tu ne dois pas le
mettre, j'aime ta nouvelle coiffure. J'ai toujours
fantasmé sur cette coiffure.

...

Pars s'il te plaît, ne parle pas de ça, pars, tu me


donnes envie de vomir. Pars avant que je
n'explose.

Il sort enfin, pile au moment où j'explose en


l'arme.

Je suis mariée à un psychopathe à un pervers


narcissique, à un sadique, un homme qui a des
pratiques sexuelles dévalorisantes. Un homme qui
me prend pour un objet sexuel.

Il doit me voir souffrir pour jouir, il doit me voir le


supplier en l'arme d'arrêter pour qu'il jouisse.
Tout mon corps est bourré d'hématomes.

Je me rappelle encore de ce jour où il m'a coupé


les cheveux. J'étais assis encore à position de
yoga, chaque cheveu qui tombait sous ses coups
de ciseaux me coûtait une larme. Chaque cheveu
qui tombait augmentait ma haine. Je suis allée
jusqu'à vouloir le tuer avec le ciseaux et j'ai peur
parce que je sais, je sens qu'un jour, je vais le tuer.

À chaque fois que cette idée m'assaille, je prie


pour que notre créateur allège mes sentiments
douloureux.

J'ai la boule à zéro, je n'ai plus de cheveux parce


que monsieur me trouve excitante ainsi.

Quel diable !

Je me lève pour prendre mon téléphone que j'ai


planqué dans la salle de bain, il faut que je
recontacte Sadio.

Je récupère le téléphone, sauf que la voix


m'annonce que je n'ai plus d'unité.

Je cours rapidement à la boutique pour m'en


procurer.

Chose faite, je rejoins la maison quand une voix


me stoppa :

- Sokhnassi, ibadou bi ! (madame)


Je hoche la tête, l'incitant à parler. Je ne la connais
pas vraiment, je sais juste qu'elle habite dans
l'appartement qui avoisine la nôtre.

- Tu es la nouvelle femme de ce vieux ? Tu n'as pas


peur ? Tu es jeune pourtant. Regarde-toi, je t'ai vu
une semaine après ta venue et maintenant, tu as
la peau sur les os. Tu es la confirmation qu'il n'est
pas clair. Fhoum !

Une commère du quartier, je suppose. Curieuse,


je lui demande de ma voix rouillée :

- Pourquoi devrais-je avoir peur ?

- Ça fait 20 ans que je suis dans de quartier, j'ai


connu toutes ses femmes il à eux au total 5
femmes tu es la sixième. Trois sont mortes d'une
cause douteuse. Tu connais ce pays hein avec de
l'argent, on étouffe vite les choses. Que fais-tu la ?
C'est à cause de l'argent que tu as épousé ce vieux
?
Je ne comprends pas, mon père a dit qu'il était
polygame. Et maintenant que j'y pense, je n'ai vu
aucune de mes coépouses depuis ma venue.

- Et les deux autres ? Demandé-je

- Les deux autres ? Fhoum, du jour au lendemain,


elles ont disparu. En fait il ne les épousent pas
toutes en même temps, il prend une elle meurt ou
disparaît, il ramène une autre. Je ne sais pas ce
que tu fais ici jeune fille, mais cherche toi. Ce
monsieur n'a pas bonne réputation dans ce
quartier. Je ne dis pas ça pour être une commère,
mais...bon, c'est vrai qu'il y a une part de
commérage, toutefois, je vois ma fille en toi, c'est
pourquoi je suis venu te parler. Si tu m'insultes, ce
n'est pas grave, ce sont les risques du métier. Et
puis même tes parents ne se sont pas renseigné
sur lui ? Vraiment, les parents de maintenant sont
négligents ils ne font même plus d'enquête sur le
monsieur avant de donner leurs filles. Une fois
que la somme de la dote est astronomique, ils
ferment les yeux.
- Mon père ne m'a pas marié à lui pour de l'argent,
mais parce que j'étais une prostituée, sortis-je
pour la faire taire.

- Mouniiii ?

Je la dépasse et rentre rapidement tout en


psychotant sur ses mots.

Il faut que Sadio m'aide.

***

Emlyn Sadio Kâ,

Je me bâfre de chips, noyant mon petit chagrin


dans la nourriture. Aujourd'hui, c'est journée off,
je reste chez moi à glander devant la télé en
compagnie de ma meilleure amie qui ne fait que
m'écouter me plaindre.

Mon petit ami, enfin s'il l'est toujours vu sa colère


ne décroche pas mes appels, ni répondre à mes
messages. Il est carrément fermé à la
conversation, ça fait l'effet d'un poignard.
- Reconnaissons que tu n'as pas raison. Ton plan
te mettait en danger et tu n'as pas à agir en solo
Sadio. Je te parle en tant que policière qui a vu de
quoi sont capables les criminels. Tu es quand
même allée fort avec tes derniers mots, me
reproche Ndeye Binta.

Je sais ! Tout de suite que j'ai prononcé ces mots


que je les ai regrettées. J'ai réalisé l'ampleur de
ma bêtise. Je veux juste qu'il décroche pour que je
puisse m'excuser.

- L'amour ça fait chier, me plaignis-je en venant


me coucher en étoile de mer sur mon carrelage.

- Vous êtes des cachottiers vous deux. Je n'aurai


jamais imaginé vous voir en couple enfin, tu es
avec un homme parce que soyons vrai Badra à
côté d'Abdel il n'y a pas photo. Nabou doit être
verte de jalousie, sincèrement, je n'ai jamais aimé
cette fille, elle se prend pour Madonna parce
qu'elle est la mère du fils du capitaine, seul ton
frère arrive à la blairer.

- On s'en fout d'elle ! Et ton mari ?


Ndeye Binta s'est mariée à son amour de longue
date depuis quelques mois. Un très beau mariage,
modeste mais beau l'essentiel, c'est qu'ils sont
mariés devant Dieu.

- Je le boude ! Me fait-elle savoir.

- Pourquoi ça ?

- Demb ma togg sama rerr bou parfumé kogne bi


yeup. Thiouray sama negue ba ben wegn
tahawoul, dieul bethio bi ngama may tek ko si lal
bi. Décoré ko ak diouromi bine bine. Monsieur
nieuw nema, c'est inutile allons à l'essentiel. Anh li
baxna ?
( Hier, j'ai préparé un dîner qui a parfumé tout le
quartier. J'ai encensé la chambre de telle sorte
que même un mouche ne traînait pas, j'ai pris
mon pagne de nuit, celui que tu m'as offert, je l'ai
exposé sur le lit, je l'ai décoré avec cinq chaînes de
rein et monsieur vient me dire, c'est inutile allons
à l'essentiel. Est-ce que ça, c'est bon ?

J'essaie de ne pas rire, mais quand je croise son


regard, je ne pus supporter et j'éclate de rire
jusqu'à me tenir le ventre. J'imagine sa frustration.
- Bo paré re wakh ma, dieuleul sa temps yeup.
( Si tu finis de rire, tu me dis, prends tous ton
temps.)

Je me reprends quelques minutes, plus tard,


essuyant une larme au coin de mes yeux.

- Pardon ma belle, mais c'était drôle. Mais tu sais


bien que ton homme est timide. Te fâche pas et
puis vous êtes bien allé à l'essentiel non ? Caché-je
un rire.

- Mane mi (moi-même ?)
J'ai tout arraché et je suis allée me coucher. C'est
quoi ça ? On va aller à l'essentiel bien
évidemment, mais le terrain doit être préparé,
c'est ce que j'ai fait. Il peut se prêter au jeu non ?
Goor day am 5 % de dionguétude tamitt ishh. ( Un
homme doit avoir 5 % de coquineries en lui.)

- Avec toi, c'est sûr qu'il va finir par avoir les 5 % le


pauvre.

- Revenons à toi Sadio comment cette idée t'est


passé par la tête ?
Comment ? La question a posé.

Je n'en ai parlé à personne pour ne pas paraître


folle. Après tout, j'étais dans un coma ça aurait pu
passer pour des délires aux yeux de tous, mais
c'était tellement réel que ça me travaille depuis
mon rétablissement.

- Tu sais à l'hôpital, j'étais fortement sous les


vapes. J'ai fait plusieurs fois le même songe, pas le
même corps, mais les traits était pareil. Son
regard était plus doux que celui de Saïda, c'était
Saïda, mais pas vraiment Saïda. Je ne sais pas
comment t'expliquer. Et c'est en réfléchissant sur
ces songes que l'idée m'est venu.

- Évite ça désormais !

- D'accord maman.

***

Je me rends chez Madman qui est devenu une


sorte de mentor. C'est un bandit, mais il aime bien
ma personne. Il m'a contacté avec pour prétexte
que quelque chose était venu pour moi. Alors je
ferai d'une pierre deux coups, récupérer le colis et
savoir des choses sur les noms que j'ai. Il est la
seule personne à pouvoir me renseigner.

Je le rejoins sans être entravée par ses centaines


d'hommes, ils ont l'habitude de me voir ici, même
s'ils n'omettent pas de me fouiller à chaque fois.
Dans son vaste bureau, le maître des lieux sourit
dès qu'il me vit.

- J'aime beaucoup te voir ces derniers jours. Si


j'avais une fille, j'aurais tout fait pour qu'elle soit
comme toi. Je vois que tu te portes désormais à
merveille.

Je fais fi de sa flatterie et viens lui offrir une


accolade.

- Je vais bien Madman j'espère juste que l'os va


coopérer et qu'enfin, on m'enlève ces trucs. Alors,
qu'est-ce que tu as pour moi ?

- Une enveloppe est arrivée et vue qu'ils croient


que tu es la nouvelle détentrice de mon cartel, ça
t'est donc destiné.
Il ouvre son tiroir et en ressort une enveloppe en
velours rouge, scellé par du cidre rouge.

Fortement intriguée, je m'empresse d'ouvrir pour


en découvrir le contenu.

Finis la lecture à haute voix, je range


soigneusement l'invitation un sourire figé sur mes
lèvres.

- Vu ton sourire, j'en déduis que tu donneras de ta


présence.

Et comment ! J'irai fièrement saper. C'est une


bonne chose que ce soit un bal masqué. Je
pourrais étudier plusieurs choses sous mon
chapeau et mon masque. Je sais qu'il me faut
avancer à pas de plume toutefois, je ne
rechignerai pas devant ce genre de soirée.

J'ai hâte !
- Madman, j'ai des pseudos sur les dirigeants de la
secte et je voudrai s'il te plaît que tu me dises ce
que tu sais sur eux.

- Intéressant ! Je t'écoute.

- Connais-tu le A, le R, le S et le MM ?

Il éclate de rire, d'un rire sombre. Il s'amuse de ma


question et prend tout son temps pour
m'accorder une réponse.

- Mamour Thiam est le A qui veut dire l'ancien,


Malick Niang le R qui veut dire le renard, Kader
Dieng le S qui signifie le sauveur et Issa Doumbia
le MM dit la main morte, énumère-t-il avec un
sourire fier.

Je savais qu'il connaissait leurs noms. Ce que mon


père m'a laissé est flou et pire le nom de la reine.

- Ce Mamour Thiam, le connais-tu bien et quelle


place occupe-t-il dans le conseil ?

- Mamour est le bras droit de la reine et par


ricochet mon frère de deux ans mon aîné.
- PARDON ? M'alarmé-je ahuris.
Décidément, je vais de surprise en surprise. C'est
quoi cette histoire ? Deux frères criminels, c'est
biologique ou quoi ? Et si c'est son frère Madman
ne me laissera jamais causer du tort à son frère.
Qu'est-ce qui me dit qu'il n'a pas déjà parlé de moi
à son frère ? Ça ne sent pas bon du tout.

- Je te sens réfléchir jusqu'ici laisse ton cerveau se


reposer. Je ne lui ai pas parlé de toi, car ça serait
trahir mon gang. Et au cas où tu l'ignorerais,
Mamour gère le cartel nord et Est du Sénégal alors
que je Gère le Sud et L'Ouest en conclusion, nous
sommes rivaux et pas seulement, nous sommes
frères ennemis.

Intéressant !

- Et pourquoi tant de haine contre ton frère ?

Il se frotte la barbe l'air pensive. Il se lève jusqu'au


mur enlève un tableau et je comprends que c'est
son coffre-fort. Je détourne le regard par respect.
Sans s'asseoir, il pose une photo de qualité
ancienne blanc noir devant moi.
Six personnes sont sur la photo, notamment cinq
hommes et une femme. Ils ont l'air soudés et
particulièrement heureux. La tête de la femme a
été grattée de telle sorte que je n'arrive pas à voir
son visage.

- Sais-tu comment la secte est née ?

Je fis non de la tête toujours concentrée sur la


photo.

- Nous étions un groupe d'amis de six. Moi, mon


frère, Malick, Issa, Kader et l'autre Reine.

- ATTENDS-TU CONNAIS LA REINE ?

Il la connaît et il me laisse me démerder alors qu'il


est capable de me donner son identité. Et vu tout
ce qu'il me sort, je me demande si je peux
continuer à faire confiance à ce type.
...

Attendez-il a dit l'autre Reine.


- Comment ça l'autre reine ? Ça veut dire quoi ça
? Le questionné-je tous mes sens en alerte.

- Sadio, combien de reine cherches-tu ?

Non mais je tombe des nues là. Je vis dans un


labyrinthe, on dirait chaque chemin que je prends,
il se trouve que je me trompe.

- La reine, la secte à bien une reine n'est-ce pas ?


C'est elle qui dirige tout, c'est bien elle la tête
pensante n'est-ce pas ?

Il m'observe en se frottant la barbe, réfléchissant


sur mes mots.

- Petite, quand on va au champ, on y va avec le


matériel nécessaire. Tu ignores beaucoup de
choses Sadio, tu es très loin du compte. Tu
cherches une personne alors que son ombre
présente et tantôt cachée est encore plus
dangereuse. Je vais te faire une confidence, je
connais la reine, celle que tu cherches pour avoir
été la seule femme que j'ai aimée durant toute ma
vie.
Que quoi ?

- Laisse-moi te plonger dans mon passé.

Flashback de Madman.

- Tema comment les meufs bavent devant nous,


fanfaronne-je alors que mon frère faisait le
rochons à mes côtés.

Nous sommes 6 étudiants dans notre bande de


populaire. Une bande très restreinte parce que
nos parents se connaissent. C'est ce lien qui nous
a réuni. Moi et mon frère avons des parents riches
ce qui contribue à notre popularité alors hors de
question que nous nous mélangeons à la basse-
cour. On fait la loi du campus et la loi, c'est nous
et on s'en amusait grandement.

- On fait quoi ce soir ? Demanda la seule fille


parmi nous.

- On passe la nuit à l'amigo ça, c'est sûr, répond


mon frère Mamour, il est de deux ans mon aîné.
- Je suis fatigué de faire la fête, ce soir, je veux
juste dormir pelotonner contre toi bébé
marmoné-je.

- Ça tombe bien, mes parents sont en voyage,


venez chez moi. Sinon moi aussi, je ne compte pas
sortir, j'ai un livre de sort à éplucher avec mon
amie ce soir, rétorque notre seule fille et aussi ma
copine.

Quand elle nous parle de sort, rien ne nous


surprend ; elle est une passionnée de paranormal,
de sorcellerie, de tout ce qui était en rapport avec
la magie noire. C'est une belle jeune femme,
seulement, est est sombre. J'ai souvent peur
d'elle. C'est aussi une femme pleine d'assurance.

Dès qu'elle ouvre la bouche, elle arrive à


subjuguer, à convaincre. Nous qui sommes ses
amis et surtout moi son petit ami, nous sommes
fiers de l'avoir avec nous alors que tous les
hommes de l'université se tuent pour ne serait-ce
que recevoir un regard.
- Pour toi bébé, je suis capable de mettre de côté
ma fatigue, lui dis-je avant de venir happer ses
lèvres sous le regard de tous.

C'est quoi l'amour ? L'amour, c'est elle parce que


je suis raide dingue de cette femme.

- Tu peux arrêter de fourrer ta bouche dans la


sienne devant nous ? Lance mon frère Mamour.

Je lui tire la langue et continue avec ma tendre


toute façon, c'est un rabat-joie, toujours en train
de casser l'ambiance.

- Arrête de faire la tête Mamour bilahi tu


ressembles à Voldemort, le charrie ma copine.

Nous rigolâmes un bon moment avant que nos


routes ne se séparent.

***

Le soir comme convenu, je me fais tout beau pour


me rendre chez elle, mon frère me lance des
regards ennuyeux, énervé du temps que je mets à
me préparer.
J'aime être bien habillé, j'ai de l'amour pour les
fringues. La séduction, c'est mon art.

- Tu vas te magner oui ? On dirait une fille !

Qu'est-ce que je vous disais ? Il est toujours


ennuyé. Puff !

En réponse, j'abaisse mon pantalon pour lui


montrer mon anaconda.

- Les filles n'ont pas ça, idiot ! Répondis-je.

Une fois prêts, nous prenons la voiture, car la


sienne est au garage.

Nous arrivons chez elle, sa maison est immense.


Ses parents sont plus riches que tous nos parents.

Ils sont sûrement absents vu qu'elle nous invite.

Nous arrivons dans sa chambre et je trouve une


fille assise sur son lit. Ma bouche s'ouvre à sa vue,
elle possède une beauté ensorceleuse. Elle est
magnifique, la déesse Aphrodite en personne, je
vous le dis. Cette fille dégage quelque chose de
magnétique, de telle sorte que je ne suis pas le
seul à buguer sur elle, mes potes sont dans le
même état. Son teint noir est éclatant, et ses yeux
wahou.

- Ah, vous êtes là les garçons, je vous présente


mon amie, elle habite dans la maison voisine, nous
présente ma petite amie vêtue d'une robe
moulante.

- Salut toi, fit Mamour en s'installant aux côtés de


la nouvelle.

Elle lui rend un regard tellement noir que mon


frère gêné, se lève pour changer de placer. Elle est
flippante elle.

Tous dans sa chambre, la musique nous ambiance.


Mon frère apporte la drogue alors que je sers de
l'alcool à chacun de nous. Nous avons déjà perdu
nos sens avec tout ce que nous avons ingurgité.

Nos yeux sont tellement rouges qu'on a peur de se


voir dans le miroir.
- Ton amie est muette ou quoi ? Elle est
ennuyante ! Demande Mamour à ma petite amie.

- Je suis ta mère, ferme ta gueule pauvre con me


provoque pas ! Ngay melni kou niou yabi tchim
!(tu ressembles à du recraché ! ) Prends la parole
la muette, avec un regard de tueur.

Elle est agressive elle, on ne l'entend pas de la


soirée et quand elle se fait entendre, c'est pour
insulter. Sympa !

Je snif ma raille, qui me monte jusqu'au cerveau.


C'est de la bonne qualité.

- Les gars, elle m'a parlé d'un truc génial,


s'exclame ma petite amie.

- Quoi ? Vous avez découvert comment enceinter


un homme ? Hé Aziz prépare toi, elle va
t'enceinter, me chahute Malick. Je lui offre un
doigt d'honneur pour simple réponse.

- Ferme là toi, ta bouche sent ! Contente-toi de


boire en silence ! Rétorque ma copine. Elle a
découvert comment invoquer un esprit et tenez
vous bien cet esprit réalisera tous nos vœux. Ce
n'est pas génial ça ?

Nul n'aurait été le fait qu'on se fréquente, j'aurais


cru que ma petite amie était en début de folie. Sa
croyance en magie noire m'inquiète énormément,
elle en fait même une obsession. Et le pire, elle
s'est trouvé une amie qui partage ce délire avec
elle. Je suis sûre que s'il existait une école de
magie noire, elle aurait été la première à
s'inscrire.

- Bébé, tu sais bien que c'est des bêtises ce genre


de truc, laisse tomber ce livre et viens fumer.

- Laisse la vivre de sa passion, c'est quoi ton


problème ? Interviens mon frère.

Il me gave lui, je suis son petit ami, mais lui, c'est


le toutou de ma copine. Il boit ses paroles comme
de l'eau un grand partisan du béni-oui-oui.

- Monsieur l'avocat de Diourbel mêle-toi de ton


cul et va te chercher une copine au lieu de
toujours fourrer ta langue dans ma relation,
branleur, répliqué-je.
- Ton frère a raison, à chaque, je parle de ma
passion, tu te rétractes et diriges le sujet sur autre
chose. Tu me prends pour une folle, je le sais bien.
Franchement, t'es mon mec, mais ton frère me
soutient plus que toi !

- Ça n'a rien avoir, tu sais très bien que ces choses


n'existent pas, arrête de perdre ton temps avec
ça. Il ne manquerait plus que tu crois aux vampires
et aux loups-garous.

- La magie noire existe, j'y crois et elle, elle y croit,


dit-il en pointant du doigt la muette. Je t'interdis
de me prendre pour une folle. Eternelle incrédule
! Ton frère lui, il me croit et me soutient, tu me
déçois Aziz ! Crie-t-elle à mon encontre.

- Eh oui moi, je la crois ! Ajoute mon frère.

Ça ne m'étonne même pas toujours en train de


suivre ma copine comme un clébard.

- Bah, s'il te soutient plus que moi, tu n'as qu'à te


mettre en couple avec lui, faites plein d'enfants
fantômes et partez vivre dans un cimetière.
- T'es trop con Aziz ! Rétorque-t-elle.

- Bah je t'informe que le féminin de con c'est


conne donc toi tu es conne et mon frère est un
connard ensemble nous formons les amis "con-
con".

- Ca n'existe pas ce mot, pouffe Malick.

- On s'en fout répondis-je.

S'en suit des disputes interminables.

- Bon si elle y tient tant laissons la invoquer son


esprit, dit Malick.

- Ça sera sans moi ! Je me lève et m'installe sur le


lit alors qui sont à terre.

Elle m'énerve quand elle fait ça. Qu'ils fassent ce


qu'ils veulent, je préfère bouder dans mon coin
que d'invoquer des bêtises. Après ça sera quoi ?
Des lions qui défilent sur un podium ? Un poisson
qui vole ? Tchip !
L'amie de ma copine alias la muette, sort un petit
livre qu'elle avait fourré dans son jean,

Elle leur montre le passage qui parle du sort.

- Il y a un esprit pour chaque souhait. La par


exemple dans ce paragraphe, il est mentionné que
si on veut l'esprit de la longévité, on doit procéder
comme ça leur montre-t-elle. Donc on va devoir
s'entendre sur quel esprit invoquer, explique la
muette.

- Toi Mamour, c'est quoi ton souhait ? Demande


ma petite amie.

- Avoir le pouvoir, être puissant, répondit mon


frère.

- Malick et toi ?

- Moi aussi, je veux être puissant.

- Issa ?

- Pareille, je veux être puissant, je veux être à la


tête de plusieurs hommes.
- Kader ?

- Je vous rejoins.

- Alors nous allons invoquer l'esprit de la


puissance, du pouvoir et de la richesse elle réunit
trois esprits en elle et elle s'appelle Zora, dit la
muette.

Elle prend le livre et lit une bonne minute.

- Selon le livre, il nous faut 7, bougies rouges, de la


poudre de fusil, de l'or, 66 cauris, du sel gemme,
de percale rouge et euh nos sangs.

- J'ai tout ça attendez moi. Ma copine part fouiller


dans sa mallette avant de revenir avec tout le
matériel.

- Vous êtes sérieusement en train de faire ça ?


Non mais vous êtes normal ? M'insurgé-je.

- Tu ne veux pas participer alors ta gueule ! Tonne


ma copine.
Je me renfrogne et garde ma langue au fond de
ma bouche. Je préfère sniffer ma drogue que de
jouer au Harry Potter.

La muette dégage tout sur le sol. Prends la poudre


de fusil et en fait un triangle avec le sel, elle pose
les 7 bougies au tour et les allume.

Elle prend un petit récipient et un couteau. Elle se


blesse fait goûter son sang dans le récipient et
c'est au tour des autres de le faire.

Choqué, je continue de les fixer alors qu'ils sont


concentrés sur leurs tâches.

Ayant mélangé chacun leur sang, la muette écrit


Zora dans le triangle avec le sang et allume les
bougies. Ils se mettent au tour du cercle et elle se
met à faire des incantations au bout d'une minute,
les objets commencent à bouger, la fenêtre qui
était fermée s'ouvre violemment et un vent glacial
s'infiltre dans la chambre.

J'écarquille les yeux, tétanisé par la peur. La


drogue ayant quitté mon sang d'un coup.
- ARRÊTE ÇA ! ÇA DEVIENT FLIPPANT ! Lui hurlé-je,
je la secoue sauf que la muette est en transe
récitant son mantra.

Tremblotant de peur et surtout en ayant plus les


idées claires à cause de la drogue, je tente tout en
tangotant de lui parler afin qu'elle arrête sauf
qu'elle est en transe elle ne m'écoute plus.

Le vent s'arrête, les fenêtres se referment seules


et un corps en robe rouge apparaît dans la
chambre. Quand on dit que les esprits ont une
beauté fracassante, je viens de confirmer. Elle est
tellement belle que ça n'est pas irréel. Sa peau
noire est enroulée dans une belle robe rouge avec
une traîne qui occupe toute la place. Elle porte
des bijoux sur la tête avec pour diadème un lion,
un cygne et un rat, elle porte des bracelets
jusqu'au coude. C'est putain d'effrayant !

Ça a marché, et moi qui n'y croyais pas.

Oh mon Dieu qu'ont-ils fait ?

- Ahhhhhhhhhhh ! Crié-je. Le regard de l'esprit de


tourne vers moi alerté par mon cri, ses yeux noir
et rouge m'observent comme si elle voulait
m'absorber. La peur me tordant le ventre, je me
précipite pour fuir quand je me sentis soulevé
dans les airs puis envoyé avec force contre le mur.
Mon dos heurta violemment le mur et je sombre
dans le noir.

***

Des jours et des mois sont passés, je me rappelle


de ce qui c'était passé cette nuit du 16 décembre
malheureusement, ils me prennent pour un con
prétextant que j'ai rêvé. Le lendemain de cette
fameuse nuit, je m'étais réveillé bien portant sur
mon lit les vêtements changé, je m'étais tout de
suite hâté dans la chambre de mon frère qui
dormait, je l'ai réveillé, car je ne pouvais pas
attendre et quand je lui parlais de ce qui s'était
passé, il m'avait ri au nez me disant que j'avais
rêvé. Je suis allée chez ma copine, elle m'avait
tenu le même baratin, chez Malick pareil, Kader et
Issa n'en parlons pas. Je ne suis pas fou, je sais que
je n'ai pas rêvé de plus depuis ce jour, ils se voient
en catimini sans que je ne sois invité. Ils font des
plans en douce et ma copine est devenu distante.
Mon frère lui, j'ai l'impression qu'il me haïe ou
qu'il sait quelque chose que je ne sais pas, car il
est d'une animosité sans équivoque envers moi. Je
ne sais pas pourquoi, mais il doit m'en vouloir
pour quelque chose.

Assis sur le banc de l'université, je cogite tentant


de comprendre certaines choses et comme ces
derniers temps, je suis seul, ils sont sûrement
ensemble.

- Aziz le grand Aziz, c'est comment bro Lou bess


(quoi de neuf) ? Me rejoins un pote de section.

On n'est pas vraiment ami, mais quand nous nous


croisons nous conversons.

- Ça va mangui sante. Dangua rerr deh ! (Ça va, je


rends grâce. Tu te fais rare.) Lui dis-je.

- Rerr dem fane ? Avec les derniers événements


du campus, je ne peux m'éloigner, il faut que je
sois au parfum de tout pour pouvoir éviter le
tueur.
- Le tueur ? Dernier événement ? Qu'est-ce qui se
passe ? Me haté-je.

- Iow neko si campus bi khana ? Beneu étudiante


laniou ray sandi ko terrain ba.
(Tu n'es pas dans ce campus ou quou ? Ils ont
assassiné une étudiante et jeter son corps au
terrain.)

Je faillis glisser du banc totalement sous le choc. Je


n'en savais strictement rien.

- Depuis quand ça ? Ce campus est sécurisé,


comment ça a pu arriver ?

- Eh bien, sache que ce n'est plus sécurisé ça, c'est


passer depuis une semaine maintenant. Mais ça
m'étonne que tu n'aies pas été au courant, c'est
ton frère qui a découvert le corps et la signalé à la
présidence de l'université. Fallait voir le nombre
de voitures de police qui défilait ici un truc de
dingue frère.

Mon frère ?
Estomaqué par cette information, sans le
prévenir, je me lève pour rentrer chez moi. Je dois
parler à mon frère.

Quand j'arrive à part les bonnes, il n'y a personne.


J'ouvre sa porte sans toquer alors qu'il est dos à
moi en train de parler au téléphone.

- Malick fait chier arrête de stresser ! Je t'ai dit


qu'on ne risque rien. J'ai fait ce qu'elle m'a
demandé et tu as intérêt à te taire parce que
même si c'est moi qui ai attiré l'étudiante, nous
l'avons sacrifié tous ensemble à Zora alors si l'un
de nous capote nous tomberont tous. Arrête
d'être une poule mouillée merde !

- Mamour qu'est-ce que t'a fait ? Je me rue sur lui


avec une violence qui me surprit.

J'ai peur de comprendre Zora sacrifice. Je n'ai pas


rêvé tous étais réel, ils ont continué avec leurs
débilités.

- L'étudiante, c'était vous ? Mamour qu'est-ce


vous avez foutu ? Je n'en reviens pas...non
je...c'est pas possible... jusqu'où est allée votre
histoire absurde ? Oh mon Dieu ! Écoute, il faut
qu'on en parle à papa, il trouvera une solution s'il
faut que tu voyages ou...je ne sais pas moi, mais il
faut qu'on t'aide à sortir de ce bourbier. Je...non...
seigneur..viens allons à l'entreprise. Je lui prends
la main pour qu'il me suive. C'est mon frère, il est
perdu faut que je l'aide.

Sur le pas de la porte, il me repousse comme si je


le dégoûtais, mais pourquoi le dégoûterais-je ? Je
suis son frère !

- Lâche-moi toi ! Qu'est-ce que ça peut te foutre


ce que l'on a fait ou pas ? Je te conseille de la
fermer sinon, c'est toi le prochain. Je n'ai pas
besoin d'aide encore moins d'une aide qui viens
de toi. Tu la fermes et tu restes tranquille !

Ébahis je n'en reviens pas de ce que je viens


d'entendre, c'est qui cet homme ? Je sais que lui
et moi, on a jamais été complice, mais quand
même, je reste son frère. Je n'ai jamais eu
d'animosité à son égard. Pourquoi Mamour est
ainsi ? Cet homme, qui se tient devant moi, n'est
pas un humain, il est froid, glacial, il n'a aucune
pitié et maintenant que je le réalise ça me fait
froid dans le dos.

- Tu t'entends parler ? Tu vas me sacrifier moi ton


frère ? Rire ! Donc, ce jour, je n'ai pas rêvé, vous
avez réellement convoqué un esprit. Vous avez
tué une pauvre étudiante pour des bêtises.
Mamour Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Nos
parents sont riches alors à quoi sert ce petit
caprice ? On parle d'une vie merde t'avais pas le
droit ! Tu as pensé à ta victime ? À sa famille, sa
vie, ses proches comment tu as pu ôter la vie
d'une personne à quel moment es-tu devenu un
assassin ? La drogue acceptable même si c'est une
bêtise, l'alcool, je comprends, mais tuer ? Mamour
tu as tué une personne. Seigneur !

Le ton monte et je jure que je me retiens de le


frapper, il me dégoûte à un haut point. Comment
a-t-il pu faire ça et les autres ? Ma copine, je rêve,
je suis sûrement dans un traquenard. Ce n'est pas
vrai !

- Oui petit frère, tout était vrai. Zora a soigné ton


crâne ouvert avec de la magie, je t'ai ramené, je
t'ai changé pour te faire croire que c'était un rêve.
Zora nous est bien et belle apparue comme tu
l'avais vu et pendant ton inconscience nous avons
signer un pacte avec elle. Nous serions puissants
dans cinq petites années, nous serons des
hommes de pouvoir, des riches, nous cinq, nous
gouvernerons ce pays, nous ferons la loi et tout ça
sous la protection de Zora. Toutefois il fallait
qu'on fasse des sacrifices et aussi on devait
sacrifier quelques choses de nous Malick a sacrifié
sa fertilité, il est impuissant à vie, Issa a sacrifié
son œil, dans cinq ans il sera borgne, Kader a
sacrifié son sommeil, il ne pourra plus jamais
dormir, moi j'ai dû sacrifié beaucoup tout ça par ta
faute ! Il me lance un coup-de-poing et je tombe
sur le lit.

Je vomis sur son lit dégoûté par ce que je viens


d'entendre. Comment ? Et il ose me rejeter la
faute dessus.

Je me relève en colère et le pousse vivement, son


dis rencontre le grand miroir qui se fracasse sur
son passage.

- Tu oses me rejeter la faute dessus. Imbéciles ! Je


vous avais dit d'arrêter, mais vous avez persisté si
tu ne disais pas bêtement oui à tous ses souhaits,
vous n'en seriez pas la ! Tu me dégoûtes Mamour
aujourd'hui, j'ai honte de partager le même sang
que toi. Tu me débecte, vous tous d'ailleurs !

- Mais je m'en fiche de ce que tu ressens. Je t'ai


toujours considéré comme mon frère, je te
protégeais. Tu le sais bien jusqu'au jour où elle t'a
choisi contrairement à moi.

- Qu'est-ce que tu jactes là ?

- Je suis amoureux d'elle depuis le premier jour.


Depuis que je l'ai vu, je suis irrévocablement
tombé amoureux, cependant elle, elle t'a choisi à
mon détriment. Tu l'embrassais devant moi, vous
roucouliez devant moi à vivre votre amour sous
les yeux alors que je souffrais. Plus le temps
passait plus ma haine contre toi grandissait. Tu
m'as pris la femme de ma vie et je ne te le
pardonnerais jamais !

Sur le choc, je recule complètement perdu. Me


haïr pour une femme ?
- Mamour, je n'en savais rien, tu ne m'avais
strictement rien dit sur tes sentiments. Comment
aurais-je pu le deviner ?

- Oh ferme la ! Si je t'en avais parlé, aurais-tu


laissé tomber ? Tu es aussi amoureux d'elle alors
tu sais ce que ça fait. Tu sais comment sait de
l'aimer. Tu connais la puissance de cet amour qui
nous attire vers elle jusqu'à nous pousser à faire
des folies. Tu ne vois pas comment elle est ? De
toute ma vie, je n'ai jamais vu une pareille femme.
Elle m'obsède, et même si tu es mon frère, je suis
prêt à t'évincer rien que pour elle. Tu sais que
quand Zora m'a demandé ce que je voulais donner
j'avais dit toi mais elle, elle m'a interdit de te
donner en sacrifice tu sais pourquoi ? Parce
qu'elle est folle amoureuse de toi, elle ne jure que
par toi. Elle t'aime et c'est ça qui me fout en
rogne, tu as tout son amour. Mais ne t'inquiètes
pas, maintenant que nous sommes en couple, je
ferai tout pour qu'elle m'aime.

Il vient de dire quoi là ? J'oublie tout son dialogue


et ne retiens que la dernière phrase.

- Tu viens de dire quoi ? Vous êtes quoi ?


- Met du javel dans tes oreilles si les cotons tiges
ne t'aident pas.

- Tu es avec ma copine ? Une femme que j'ai


déflorée ? Une femme qui partage la couche de
ton petit frère ? Mais tu es carrément Barjo toi !
Mamour tu m'inquiètes, je pense que tu es en
train de devenir fou. Tu te mets avec ma copine
même pas mon ex, mais ma copine ? Tchiey yallah
souniou borrom (seigneur) !

- Elle te larguera ces jours à venir, tu verras.

- À quel point me détestes-tu ? Voulus-je savoir.

- Jusqu'à vouloir ta mort, me répond-il sans ciller.

- Bien, tu peux considérer qu'on n'est plus frère


car moi aussi, je viens de te détester.

Ayant une forte envie de vomir, je recule sans dire


mot. Je pars ravagé, triste, déçu d'eux, de mon
frère, de ma copine de mes amis. Je me sens trahi
et de la plus pire des manières.
Fin du flashback.

Que dire ? Je n'en reviens pas ! Ce Mamour, c'est


un malade. Une femme vaut-elle ce genre de
sacrifice ? Et cette reine, parce que j'ai compris
que c'était elle la copine de Madman. Cette
femme, est-elle humaine ? Je n'ai pas de mots en
fait même dire que je suis choquée ne révèle pas
mon véritable état. Je...non mais c'est une histoire
de malade. C'est amusant d'invoquer des esprits ?
Et cette femme l'amie de la reine, cette femme a
des passions morbides. Des gens normaux sont
passionnés de voiture, d'art, de métier, mais elle,
elle est passionnée par des esprits, de magie
noire.

Peut-on naître foncièrement mauvais ? J'ai


l'impression que c'est le cas de cette reine. Je suis
tellement choqué, que j'oublie la couleur du
bureau, ce sur quoi je suis assis ou même la belle
décoration. Comment peut-on jouer de cette
façon en pactisant ?

Cette femme...je n'ai pas les mots !

- Mais...
Je me lève comme ayant une idée de génie.

- Si tu sais parfaitement qui est cette stupide


reine, tu peux donc me dire son nom !

Il éclate de rire, simplement d'un rire moqueur.

- Ça ne serait pas amusant jeune fille, je veux


savoir jusqu'où tu irais pour faire tomber la reine
et son réseau. Elles ont fait des choix sans savoir
que leurs fruits se croiseront un jour. J'ai hâte de
voir ça ! Il éclate de rire Alors que je réfléchis à la
vitesse du vent. Tout se bouscule dans ma tête.

- Utilise ton cerveau, calcul, patiente, médite, agis


silencieusement et le plus important, ouvre les
yeux. Peut-être qu'au dernier jour, je t'aiderai.
Sache que la reine n'a jamais été une fille de
cœur, bon...peut-être quand elle était bébé, ça
m'étonnerait d'ailleurs. C'était une jeune femme
qui arrivait à tout avoir grâce à sa bouche. Elle a
toujours eu l'étoffe d'une dirigeante et c'est
toujours le cas. Il te faudra plus d'un tour dans ton
sac pour arriver à l'abattre.
Je n'obtiendrai rien de sa bouche, je l'ai compris.
Ça l'amuse de me voir me couper les cheveux en
quatre pour détruire ce réseau. Peut-être qu'au
fond, il ne m'en croit pas capable toutefois, je lui
prouverai le contraire.

- Rassure-moi, tu as mis fin à votre relation ?


Demandé-je

- Aussi invraisemblable que ça puisse être, non


enfin pas sur le champ. Tu ne peux pas
comprendre ce que c'est que d'aimer cette
femme. D'un côté, j'en voulais à mon frère, mais
d'un autre, je le comprenais. Elle rendait fou !
Quand Mamour m'a parlé de leur relation, je suis
allé directement la confronter, elle m'avait assuré
en larme que c'était faux qu'elle m'aimait moi et
pas lui. J'étais touché par ses larmes. Je lui ai
demandé de rompre le pacte au risque de me
perdre et elle m'avait juré qu'elle le ferait ce
même jour on a fait l'amour passionnément, je l'ai
aimé ce jour, j'ai aimé son corps essuyant ses
larmes de plaisir. La relation continuait jusqu'à un
an plus tard quand je l'ai surpris au lit avec mon
frère. Et tu sais, c'était quoi le pire ? Il m'avait
appelé exprès, de l'autre côté du téléphone,
j'entendais leurs gémissements. J'ai failli avoir un
accident sur la route, j'étais focalisé sur eux, je
voulais voir ce qui se passait de mes propres yeux
et j'ai vu, elle qui chevauchait mon frère en lui
faisant promettre de tuer pour un sacrifice.
J'étais frappé par une paralysie, la première fois
que je pleurais. La première fois que j'eus si mal.
La première fois qui femme me donnait envie de
me suicider. J'avais tellement mal que je me
sentais déchiré en mille. Quand j'ai prononcé son
nom et qu'elle s'est retourné, j'ai vu mon monde
sombrer. Même un couteau dans le dos ne faisait
pas si mal.
Elle avait sursauté et avait tenté de s'expliquer, de
me toucher, de me demander pardon, je ne sais
plus qui d'elle ou moi pleurait le plus je ne sais
plus et c'était une première de voir ses larmes.
Tout ce que je savais, c'est que mon frère et mon
amour était en train de se donner du plaisir. Ce
jour, je lui ai craché tout mon dégoût, je lui ai dit
des choses ignobles, j'ai hurlé ma haine à mon
frère et j'ai mis fin à tout ce qui me reliait aux
deux.
Quelle femme ! Je suis sidérée et ces deux frères
deux idiots, c'est quoi ce genre d'amour ça ? On
aura tout vu.

Si c'est ça aimer que Dieu m'en garde. Et puis non


l'amour ce n'est pas ça ce Mamour était juste un
fou et l'amour s'y est ajouté créant ainsi un
cocktail dégénérative.

- Pourquoi tu as pris le même chemin qu'eux ?


Pourquoi tu es devenu un bandit ?

- Bonne question ! Tu crois qu'il existe de gentils


bandit ?

Gentil bandit. Deux mots contradictoires. Si je me


fie au dictionnaire, un bandit est un malfaiteur, un
criminel, un vagabond...

Une personne gentille est une personne agréable,


complaisant, plein de bon sens alors comment un
criminel peut être complaisant et tout ce qui suit
?

- Tu as déjà tué ? Demandé-je.


- Oui ! J'ai tué des violeurs, des criminels, des
vendeurs d'organes, des personnes de notre
monde quoi, mais jamais des innocents.

- Peut-être, mais ça fait toujours de toi ce que tu


sais, Madman que veux-tu dire par gentil bandit ?

- Mon frère avait créé son gang des années après


il faisait malheur, il était impliqué dans plusieurs
délits que ce soit prostitution, arme, vente de
drogue, d'organe tout ce que tu puisses imaginer,
en ces temps, il était le plus grand, plus son gang
devenait influents, plus il emportait tout sur son
passage alors j'ai décidé de créer le mien pour le
concurrencer histoire de lui couper l'herbe sous
les pieds, je devais le tempérer. Si mon frère
contrôlait tout le territoire du Sénégal, ça n'aurait
été bon pour personne parce qu'il est un sans
âme, il a sacrifié son âme, il est même le chef des
personnes appelé sans âme dans le réseau.

Ce Mamour et la reine, je pense qu'ils ont été


taillés dans la même pierre. Deux grands malades
!
Je comprends aussi, même si les méthodes sont
peu orthodoxes, je comprends Madman. Au final,
ma venue en a valu la peine, j'ai appris plein de
choses.

- Dit Madman tu as revu la reine ?

- Oui, on s'est vu plus d'une fois après son mariage


et je préfère taire ce qu'on faisait.

Ils ont osé ?

- Attends, je ne suis pas une petite fille, je sais ce


que deux personnes qui s'aiment font, tu couchais
avec elle malgré son mariage ? Puis attend, elle ne
s'est pas mariée à ton frère ?

- Bah vu qu'elle a épousé un autre alors non elle


ne l'a pas épousé, mais les deux étaient et sont
toujours complice. On se voyait, je la satisfaisais,
elle partait quand elle est tombé enceinte de son
mari, j'ai préféré tout stopper, cependant l'amour
est resté.

Quelle histoire !
- Donc c'est finalement une grossesse qui a stoppé
vos écarts. Bah, c'est une bonne chose parce que
ce que tu faisais n'était pas sain. Bref, je ne suis
personne pour juger.

- C'était encore une trahison, elle me disait ne plus


se donner à son mari parce que je lui suffisais et
qu'elle ne voulais que moi et comme par hasard
madame tombe enceinte, je l'ai détesté pour ça !
Toutefois, ce qui me plaît dans cette histoire, c'est
qu'on restera maudits par cet amour, car tout
comme moi, je suis le seul homme que la reine ait
aimé et jusqu'à présent.

- Tu ne t'ai jamais marié Madman ? Tu n'as pas


d'enfants ?

- Pourquoi me marier et avoir des enfants pour


leur imposer la mauvaise personne que je suis ? Je
suis un criminel, aucune femme ni enfants ne
mérite que je les associe à ma vie. J'aurais aimé
avoir un enfant, un fils fort, imposant et beau
comme moi, j'aurais mis le monde à ses pieds, il
aurait eu mon caractère, Hélas !
Oui, il est beau, malgré son âge et sa barbe
grisonnante, il rivalise avec les jeunes.

Madman malgré ce qu'il est me touche


énormément. J'ai beaucoup de sympathie envers
lui.

- Tes spermatozoïdes fonctionnent encore, pépé


Madman tu peux bien mettre enceinte une de tes
nombreuses gazelles.

Il éclate de rire nous continuons à parler quand je


me suis rappelée d'Abdel.

Je sors mon téléphone que j'avais mis au préalable


sur mode silencieux et je constate que j'ai eu un
tas d'appels six de mon oncle, deux de Sadikh et
trois appels d'Abdel.

Mon inquiétude monte en flèche. Je me presse de


composer le numéro de mon homme. Ça sonne
sans qu'il ne décroche. .

Je compose celui de Sadikh quand Abdel me


rappelle, je m'empresse de décrocher.
"Allo, enfin mon amo..."

" Félicitations sunshine tu es désormais madame


Dioum et puis ton oncle veut te voir. Hasta la vista
baby te quiero. Et puis me attendre you
impatiemment for lune de miel ! Bon bye !"

Je me lève inconsciemment sous le choc faisant


racler la chaise sur le sol.

- J'adore ! Hahahahahaha, fascinant,j'ai tout


entendu, se gausse Madman. Quel homme !
j'aime son caractère ! Félicitation petite !

Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

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Chapitre 23

Abdel Oumar Dioum

Quelques heures plus tôt


Je quitte chez Sadio plus qu'irrité, si c'est parce
que je ne suis pas son mari qu'elle ne veut pas
m'écouter, j'agirai en conséquence. Je ne peux pas
la laisser se mettre dans des situations où elles
risquent d'y perdre la vie. Elle ne mesure pas
encore qui sont ces gens et elle agis sans informer
qui que ce soit. Ce soir, elle aurait pu mourir et
qu'est-ce que je serai devenu moi ? Hors de
question de me laisser tomber amoureux d'elle
puis mourir après.

Je rentre chez moi pour dormir histoire de


reprendre des énergies.

***

" Oui tonton, il me connaît bien, je passais


pratiquement les dimanches chez lui quand Sadikh
vivait encore là-bas."

" Bougouma yeufou thiakane Abdel worr nala ?


( Je n'aime pas les choses futiles. Est-ce que tu es
sur ?)
" Ah tonton iow tamitt worrou ma sakh dafma
niorr ba kheum façon Dina nieuw fofou. Bo sokhlé
Dara woma.
( Toi aussi Tonton, j'en suis plus que sur. Si tu as
besoin de quelque chose, tu m'appelles.)

" Kone bakhna ba si kanam !


( C'est donc ok à plus !)

Je raccroche et rejoins mon dressing.

Je sors mon plus beau Bazin trois pièces, mes


babouches très blanches, même le chapeau en
Bazin n'est pas en marge, je me sape comme il se
doit et je me rends chez mon futur beau-frère
pour lui parler de mes intentions comme il se doit.

Il m'ouvre la porte m'observe de la tête au pied


alors que j'égrène mon chapelet une main croisée
sur le dos.

En guise de bonjour et après m'avoir regardé de la


tête aux pieds, il se met à rire, à se tordre de rire
serait plus juste. Je le pousse alors qu'il rit de plus
bel. Je le comprends, je suis rarement habillé ainsi
moi-même, je me fais rire.
J'observe sa maison très en désordre. Des jogging
traînant çà et là, une vraie garçonnière. Il a une
dame de ménage, mais il s'occupe de lui-même
foutre le désordre.

- El'hadj Abdel Oumar Bismillah oh mort de rire.


J'en peux plus hahahahahaha !

Loin de m'offusquer, j'avance aisément au milieu


de son Salon.

- Tu es allergique au rangement ? Demandé-je.

- Tu me poses toujours cette question quand tu


viens ici.

- C'est normal, ta maison ressemble à une


porcherie, tu pourrais ranger quand même !

- Ouais ouais papa, c'est compris, Abdel, c'est quoi


cet accoutrement rire, tu vas à un mariage ? Me
questionne-t-il en avalant une gorgée d'eau.

- Oui, je vais à mon mariage petit. Va te préparer,


tu es convié.
Il m'observe d'un drôle d'air comme si j'étais fou.
Et encore, il m'offre une ribambelle de rire.

- Je veux épouser Sadio aujourd'hui, sortis-je de


but en blanc, il ravale son rire avant de se
retourner derechef vers moi.

Ah, monsieur ne rit plus. Je retourne m'asseoir sur


le siège en cuir en ayant au préalable dégagé un t-
shirt.

- Attends, je sais que souvent, tu as d'étranges


idées un chaouia loufoques, mais venir chez moi à
7 heures avec ton grand boubou et tes airs
d'imam pour m'annoncer comme si de rien n'était
que tu comptes épouser ma sœur aujourd'hui, tu
ne crois pas que c'est trop ?

- Avec le temps, tu devrais savoir que certes, je


fais souvent le pitre, mais il y a des sujets sur
lesquels je ne badinerai jamais. Et puis tu pourrais
me féliciter pour mon effort vestimentaire, car je
ne suis pas du tout à l'aise avec ce vêtement, tu
sais que ce n'est pas mon style quand je marche,
ça fait vra vra vra comme du papier trop
encombrant. Pas le choix hélas, c'est mon
mariage, je dois me saper toi aussi met toi en
Bazin. Aller grouille !

Il lève les yeux au ciel ennuyé.

- Abdel sincèrement, tu es un clown rire ! Tu vas


épouser qui ?

- Sadikh, je veux épouser ta sœur parce que je


l'aime, mais aussi parce que je veux la protéger.

Je lui explique longuement ce que fait Sadio, mes


déductions et la seule solution que j'ai trouvé.
Sadio est comme un électron libre s'il n'y a pas
d'autorité pour la faire revenir un temps soit peu
sur terre, elle risque de foncer droit vers le
suicide.

- C'est quoi cette stupide idée qu'elle a eue ? Et


elle ne m'en a pas parlé, s'offusque-t-il.

- Bah ta sœur à souvent des idées de génie, dis-je


sarcastiquement.
- Mais Abdel si tu fais ça, elle croira que l'as
épouser pour faire asseoir ton autorité, que tu l'as
épousé juste par caprice ou pour la protéger et
non par amour, y as-tu pensé ?

- Mais justement, c'est parce que je l'aime que je


veuille la protéger, ça aurait été quelqu'un
d'autre, je m'en foutrais, mais pas Sadio. C'est la
femme que j'aime, je l'épouse par amour et qui dit
amour parle aussi de protection.
Alors Sadikh, la vraie question, c'est est-ce que tu
serais prêt à me donner la main de ta sœur ?

Il se laisse choir sur son canapé comme si ma


demande était un coup de massue. Je le laisse
cogiter et pénètre dans sa cuisine me faire un
café. J'ai mûrement réfléchi et puis bon, j'avoue
aussi que je le fais avec plaisir. L'idée est plaisante,
faire d'elle mon épouse était un projet disons que
j'ai juste accéléré le processus.

Ah, Sadio attend que ton frère dise oui, on aura un


foyer très rythmé.

...
Une mouche passe.

...

Deux mouches passent.

...

Il fait quelle heure déjà ?

...

- Bon Sadikh on va pas pousser des fleurs ici j'ai


besoin d'une réponse parce qu'on faut qu'on aille
voir votre oncle.

- Laisse-moi prendre un bain et nous irons voir


mon père.

- Euh...

Je me gratte la tête réfléchissant à ce que je vais


sortir.

- Quoi ?
- Eh bien, mes oncles sont déjà chez ton père,
nous devrons juste les rejoindre.

Il ouvre la bouche incrédule de mon audace, mais


bon, je savais qu'il allait accepter, j'ai juste pris de
l'avance. Il secoue la tête comme épuisée par ma
personne et rejoint sa salle de bain.

***

Nous arrivons chez l'oncle de Sadikh, il s'apprête à


rentrer quand je le stoppai.

- Attends, tu es plus pressé que moi-même qui me


marie. Dis-moi, tu me trouves comment ? Je
ressemble à un kilifeu non ?

- Tu ressembles à Dracula avec ton boubou qui


balaie le quartier-là ! C'est combien de mètres de
Bazin ça ? J'ai hâte de voir la réaction de Sadio
quand elle saura ce que tu as fait, tu te marie avec
une bandite.

" Lolou rek la beug fils jiguene day bandit, capable


tekk su beurri fem. Kouma menacé la beug, di
yokk sama tension yobou ma si bountou AVC
rothie ma. Ma diox ko sama allalou Baye neko
dieuleul yako mom si doyoulé ma doli si sama bop
neko prend moi cadeau, fait de moi ce que tu veux
. Meune n'a voyager ak sama am boy ma niemé
bandite.
( C'est tout ce que je souhaite. Une femme doit
être bandite, capable et surtout astucieuse. Je
veux une femme qui me menace, qui augmente
ma tension, qui m'envoie aux portes de L'AVC
avant de m'en faire sortir. Je lui donnerai mon
héritage si ça ne suffit pas je compléterai avec la
personne en lui disant prend moi cadeau, fais de
moi ce que tu veux. Elle peut même voyager avec
mon âme.)

- Uhm dôme bi seuy douma ko niane, ( Je ne me


porterai pas garant de ce mariage fils,) fit mon
oncle qui nous retrouve dehors son téléphone en
main

- Rouss na deh tonton, Rouss na !


( J'ai honte deh, j'ai honte.)

- Ah, les jeunes, marmonne-t-il en retournant à


l'intérieur.
Sadikh, il me laisse en plan et rejoint l'intérieur
tout en ayant pris soin de me traiter de fou.

Je secoue la tête dépité, les enfants d'aujourd'hui


non plus aucun respect.

Mon oncle et sa délégation sont tous réunis dans


le salon en pleine conversation avec le
propriétaire des lieux alors que la femme de leur
oncle leur serre du jus.

- Bon Abdel, nous avons déjà parlé avec le


propriétaire des cette maison ici présent. Une
personne sage et très compréhensive. Nous lui
avons parler de l'objectif de notre venu mais
comme tu es là, je vais y revenir. Gaye comme je
te l'avais dis, Notre fils à découvert une fleur dans
votre jardin qu'il aimerait cueillir. Comme des
personnes responsables, nous sommes venus te
voir pour qu'avec toute ta sagesse, tu puisses nous
aider à réunir deux personnes qui s'aiment. Té
seuy mo guene farantou.

- J'avoue que je suis fortement surpris. Abdel est


un frère pour mon fils. J'ai eu l'occasion de l'avoir
plusieurs fois chez moi ici même. J'ai même eu
droit à ses talents en matière de thé.

Cette dernière phrase provoque un rire général de


quoi détendre l'atmosphère.

- Je vous ai écouté et comme je le disais, je


connais Abdel, c'est un enfant avec un grand
cœur, très respectueux, je suis rassuré à son sujet.
Toutefois, j'ai plusieurs fleurs dans mon jardin,
j'aimerais donc savoir de qui il s'agit.

- Abdel qui est ta fleurs ? Ki ngua beug mou


menacé la ?

- Rouss na deh tonton !


(J'ai honte .)

- Ah fi kay Rouss amoufi say khalate rek la yobou si


kaw. Alors ? Kouy sa bandit ?
( Il n'ya pas de quoi avoir honte, j'ai juste dis ce
que tu pensais. C'est qui t'a bandite ?)

- Sadio ! Dis-je un coup timide.


- En vrai, j'ai une fleur qui porte ce nom, Sadio est
la fille de ma grande sœur qui n'est plus de ce
monde.

- Allah rahmo !

- Sadikh, tu es son frère, es-tu au courant de leurs


volontés de s'unir, es-tu d'accord avec ce fait ? Lui
demande son oncle.

Je le regarde craintif ce petit con est capable de


me l'a mettre en l'envers rien que pour me faire
chier. Sil dit non, je vais lui arracher ses dents une
à une. Je le menace avec mon regard alors qu'il
lève les yeux au ciel pas touché pour un sou.

- En effet, papa Abdel et ma sœur s'aiment. Et


comme tout frère qui veut le bien de sa sœur, je
me suis assez rassuré sur les intentions d'Abdel. Il
veut vraiment d'elle pour épouse. Je sais qu'il
prendra soin d'elle alors oui papa, je suis d'accord.

Le père de substitut de Sadikh hoche plusieurs fois


la tête écoutant religieusement les paroles de son
fils et neveux.
Il prend son téléphone et compose un numéro, je
compris que c'était Sadio.

Oh oh !

Ne décroche pas, ne gâche pas notre avenir.

Ne gâche pas notre mariage.

Dieu étant avec moi, Sadio ne décroche pas.

- Sadikh, peux-tu te porter garant de cette affaire


? Sais-tu ce qui les lie ?

- Papa, Sadio et Abdel sont en couple et je sais


qu'il s'aime. Et comme on le dit l'idéal, c'est d'unir
dans le halal deux personnes qui s'aiment que de
les laisser aux portes du Haram.

- Mane lou dieum si ay farantou wakhou ma si


dara. Niarri nitt you beuguenté méyé len mo
gueneu rafete. Sadikh demal ladj imam bi dankh
meune naniou recevoir. ( Je n'aime pas les
relations hors mariage. Quand deux personnes
s'aiment, le mieux c'est de les unir. Sadikh va voir
si l'imam peut nous recevoir.)
Sadikh se lève et part, l'oncle de Sadio chuchote
des choses à mon oncle qui hoche la tête.

- Abdel, qu'elle est la plus petite somme que tu as


sur toi ?

Je fouille dans mes poches et en sort un billet de


dix mille que je tends à mon oncle. S'en suis une
longue conversation sur le mariage, la
responsabilité d'un époux, des conseils
interminables que j'ai écouté avec beaucoup de
plaisir.

Sadikh revient et nous dit que l'imam nous


attend.

Mes oncles partent acheter le cola et tout ce qu'il


faut, ensemble nous rentrons dans la mosquée et
le mariage fut scellé.

***

Emlyn Sadio Kâ
Je vais commettre un meurtre, c'est sûr que je vais
commettre un meurtre.

Si j'attrape Abdel, je jure qu'il va me le payer. Qui


épouse quelqu'un à son insu ? Et il se permet de
me payer ma tête.

J'avais cru à une blague, je m'étais donc dépêché


chez mon oncle pour qu'il m'assure que c'était
une blague sauf que non, il m'a bel et bien donné
en mariage.

Assis sur son fauteuil, je fais tout un plan de


meurtre dans ma tête lui et Sadikh m'ont bien eu.

- Tonton toi aussi, tu me maries comme ça sans


même me demander, dis-je Boudeuse.

- Je t'ai appelé, tu n'as pas décroché, Sadikh s'est


chargé de me rassurer alors tu devrais me
remercier de t'avoir donné à celui que tu aimes et
puis au lieu de faire genre, tu devrais plutôt
sourire, je suis sûre que tu es contente de cette
nouvelle, me nargue-t-il.
Ta tante tient à suivre la tradition, elle veut t'offrir
le mariage que tu mérites selon des dires c'est
pourquoi je t'ai appelé, tu dormiras ici et demain
tu iras rejoindre ton foyer.

Foyer ? Ils ont tous prévu à ce que je vois. Ma


tante, nous rejoint annonçant qu'elle a acheté
d'urgence tout ce qu'il fallait et que les autres
femmes sont là.

- Je vais commencer à informer mes amies, il fait


aussi que j'appelle les griottes. Cette nuit, on doit
louer les chaises et bâches. Tes cousins se
chargeront de trouver des gens pour l'ambiance.
Tu auras une fête digne de toi fais moi confiance.

Hum tout sauf ça.

- Tata sincèrement, je te remercie infiniment pour


ta gentillesse envers moi, tu m'as adopté comme
ta fille, je t'en remercie beaucoup. Tata, je ne veux
pas te blesser en refusant, mais tu sais n'ai déjà
été marié. Je veux juste un truc simple, toute
façon le mariage a déjà été scellé. Je veux juste
que tout se passe dans la plus grande simplicité.
Pas de musique, de griotte et compagnie.
J'ai déjà été marié, j'ai eu un mariage plus que
grandiose et ça ne m'a rien apporté. Je veux un
mariage discret, que ce soit une grande fête ou
une petite la finalité, c'est d'être marié. Ça aurait
été dans d'autres considérations où Abdel
m'aurait informé, j'aurais fait le même choix d'un
mariage discret.

Elle me prend la main et me conduit jusqu'à la


chambre. Elle m'ordonne d'aller prendre un bain
car nous devons causer.

À mon retour, la chambre est pleine de femmes


d'âge mûr. Et vu leurs affaires, elles dormiront ici.

Plus les heures avancent plus j'ai du mal à y croire.

Seigneur, je n'en reviens pas ! Qu'es-ce que je fais


ici ? C'est si facile de changer de statut
matrimonial comme ça ? Encore hier, je dormais
sans savoir que je serai madame Dioum
aujourd'hui.

Abdel ne finira jamais de me surprendre. Je


n'arrive pas à croire que je suis mariée juste
comme ça, je suis passée de célibataire à marié
quoi que l'idée me plaît assez, je suis mariée à
Abdel. Humm...Abdel est mon mari...je suis sa
femme. Rien que dire que je suis sa femme me
provoque des fourmillements dans le ventre
toutefois hors de question que je le félicite.

- Tu penses à quoi pour sourire autant ?


Ndeysane, elle pense à son mari, me charrie une
vielle.

Et les autres s'y mettent.

Les causeries vont bon train de simple causerie à


des sujets les plus salaces les uns que les autres. Je
sors un gémissement outré quand une dame
explique des méthodes de pipe.

Elles éclatent de rire se moquent de la tête que je


fais à chaque mot salace. Je ne suis pas prude, je
sais tout ce qui se passe dans une chambre pour
avoir été marié, mais en discuter avec des femmes
âgées, c'est autre chose.

Et ce soir, j'ai eu ma dose, j'ai dû feinter le


sommeil pour échapper à leurs discussions
graveleuses. Elles m'ont quand même prodigué
d'excellents conseils sur la tenue du foyer, chose à
laquelle je n'ai pas eu droit à mon premier
mariage. J'en ferai bon usage inch'Allah.

***

Des cris me réveillent, des bruits d'assiettes


converti en tam-tam, des applaudissements, des
chants, tout.

La porte s'ouvre sur ma tante et je m'empresse de


lui demander.

- Tata tchiey, c'est toi qui les as fait venir ?

- C'est une de tes amies qui est venue avec eux,


elle danse dehors comme une folle. Rire.

Kou niou fi takha nieuw


Madame Dioum
Wa santeu bi Nekhoul ?
Saff sapp
Kouy madame Dioum
Chérie Abdellah
Kouy Abdellah ?
Kholou Sadio
Li nexoul ?
Saff sapp
Tatchoulene li, tatchoulene li
Taye daniouy khew
Khew ba goudi
Dankh Kane ?
Madame Dioum
Madame Dioum
Diokhlene lene ma 5 lettre
Dioum, Dioum, Dioum, ba mou seuss hé Sadio
guenal daniouy mariasss, cri une voix que je
reconnus.

Ndeye Binta.

Elle pénètre dans la chambre hystérique, le


foulard attaché sur ses reins.

- Tu dors encore ? Tu ne sais pas que c'est ton


mariage ? Allez debout on a du travail. J'ai
emmené la coiffeuse, je suis passé t'acheter des
tenues en Bazin prêt à porter. Sadikh s'est occupé
de trouver un photographe. Tay leppay Matt seuk
daniouy mariasss (Aujourd'hui tout doit être au
complet.)
- Ndeye, j'avais voulu un mariage discret et toi, tu
es apparue avec ton bruit.

- Mouyene louy discret ? Kholal Mane si khew la


nieuw, nieuwou ma si deudj.
( C'est quoi discret ? Regarde, je suis venue à une
fête et non à des funérailles.)

Je secoue la tête dépitée. Je pars prendre ma


douche et dehors, je constate que des dames que
je ne connais pas s'attellent à préparer la
nourriture, de grosses marmites sont posé sur les
feux.

Tout en étant occupé à me faire coiffer, je


converse avec mon amie.

- Tu savais pour ce mariage ? Demandé-je.

- Non, j'ai été informé qu'hier après le mariage. Tu


comptes faire la difficile ? Écoute Sadio, tu aimes
Abdel, il t'aime vous êtes marié alors ça ne sert à
rien de tempêter. Je suis d'accord qu'il aurait dû
t'en parler, mais bon, c'est Abdel hein, il est un
peu fou sur les bords. Vis ton mariage, déguste-le
et profite, c'est le plus important. Vois juste le bon
côté des choses, si vous voulez vous étrangler
faites le au lit.

- Tchip !

Moi et Abdel, on s'était disputé et je crains qu'il ne


m'ait épousé plus par caprice que par amour. Fin,
je ne sais plus vraiment, je verrai.

La coiffure et le maquillage terminés, je porte


l'une des tenues que ma apporté mon amie. Elle
est très belle. Ndeye connaît mes goûts
vestimentaires alors je ne peux que valider sur ce
choix de taille basse richement garnis.

Elle s'est aussi changée alors c'est avec elle


derrière moi que je me fais mitrailler de photos.

Ndeye me suffit comme amie, c'est la seule que


j'aie alors même si je ne suis pas entouré de
plusieurs filles, je suis heureuse de l'avoir avec
moi.
Je prends des photos avec toute la famille vient au
tour de mon frère, jumeau, mon autre moi. Je le
serre fortement dans mes bras.

- Je t'aime mon sang, au lieu de te gronder je te


dirai juste merci, lui dis-je.

- Je suis fière de toi, Sadio, je vous souhaite tout le


bonheur du monde.

- Amine bientôt ça sera ton tour et je m'occuperai


de la fête inch'Allah. Il rit, pas très convaincu, mais
bon s'il ne se trouve pas une fille moi, je jetterai
mon grain de sel.

De la nourriture a été préparée en abondance puis


distribuée aux jeunes du quartier, à la mosquée du
quartier et au voisinage. Même si je n'ai pas voulu
faire de bruit. Ndeye Binta, la nourriture et mes
cousins se sont occupés de faire le bruit. Tout le
quartier sait qu'il y a un mariage.

Ma tante a tenu à ce que rien ne soit laissé au


hasard, j'apprécie vraiment tout ce qu'elle se tue à
faire pour moi. Elle est la femme de mon oncle, on
s'est connu dans cette maison pourtant, elle
s'occupe de mon mariage comme si j'étais sa fille.
Une belle personne que Dieu a envoyée à mon
oncle pour compenser celle qui est parti.

J'ai vu plusieurs personnes sous la bâche alors que


je ne les connais même pas. C'est ça mon Afrique
et j'aime ça.

- Ma fille, nous devons envoyer de la nourriture


chez ta belle-mère, me fit savoir ma tante alors
que ma coiffeuse s'occupait à refaire mon
maquillage qui avait coulé à cause de mes séances
de pleur.

- Deuk bi tasse, se marre Ndeye Binta.

De la nourriture chez Carmen Diawara ? J'eclate


de rire suivant mon amie. J'imagine comment elle
accueillera ce repas. Hors de question et puis je ne
sais pas si elle est au courant de la dernière folie
de son fils.

J'invente qu'elle est en voyage pour l'en dissuader.

La fête que je voulais calme est devenu


actuellement un concert qui résonne dans tout le
quartier, de la musique, des griottes rien n'a
manqué à l'ambiance. Je me suis mis dans le bain,
j'ai dansé, j'ai chanté, j'ai ri, j'ai répondu aux
provocations de la griotte. J'ai même discuté avec
des inconnus. Ils sont tous gentils dans ce quartier
Mach'Allah.

Le soir comme venu, elles entament le rituel du


seuyi. Je me laisse manipuler comme une poupée.

Après m'avoir lavé et fait prendre la grande


ablution. Je suis désormais couverte du pagne
traditionnel, assise sur le sol. Du mil est posé sur
un récipient tissé.

J'ouvre mes paumes, elle y verse le mil.

- Seuy Dafa metti wanté dou Lou nakhari.


Beusseul sa khôl, mougneul té degueleul seu
dieukeur, moy sa kilifeu. Sotil, je verse le mil alors
qu'elle m'en redonne.
( Le Mariage est difficile mais ce n'est pas amer.
Prend sur toi, supporter et écoute ton mari, c'est
lui ton autorité, verse.)
- Lou la metti lidieunti ko sa bopp, soutouralel sa
bop, djiguene dou nettali likhew si birr neguem.
Boul yokhou, Boul sagua, andal ak tay, topatol sa
dieukeur comme sa taw, sotil.
( Règle tes problèmes toi-même, préserve toi, une
femme ne raconte pas se qui se passe dans sa
chambre. Ne crie pas, n'injure pas, sois-calme et
occupe toi de ton mari comme s'il était ton aîné,
verse)

Je répète ce geste plusieurs fois alors ces conseils


m'accompagnent.

Émotive, je laisse couler les larmes. Je ne sais pas


combien de fois, j'ai pleuré dans cette journée.

Ça fait un deuxième mariage, sans une mère


biologique. J'aurais aimé qu'elle soit là qu'elle soit
ici à me sourire de fierté, j'aurais aimé qu'elle me
conseille avec toute son expérience. J'aurais voulu
tout simplement partager ce jour avec ma mère et
mon père. Deux mariages sans mère et père, j'en
suis profondément attristé. Je pleure de chagrin
alors qu'elles pensent que je suis émue par le
bonheur de ce mariage.
Peu importe que ma tante ou mon oncle soient
présents, ils ne pourront jamais combler la
présence d'une mère et d'un père. C'est tellement
dur d'avancer sans parents.

C'est la vie hélas, je ne peux que dire


Alhamdoulilah et me contenter de ce que j'ai tout
ce que Dieu fait est bon.

Une fois prête, je fus installé à l'intérieur d'une


voiture. Je compris que c'était mon frère qui était
au volant. Elles m'ont ordonné de ne pas ouvrir la
bouche, et même sur le lit nuptial, car selon elles,
c'est le premier comportement dans la chambre
qui détermine la suite d'un foyer. Nul n'aurait été
mon amour pour Abdel, je me serais jeté sur mon
frère et foncé sur Abdel dès que j'aurai été chez
lui.

Nous arrivons chez lui, elles me font faire des


rituels devant la porte avant de me guider jusqu'à
la chambre nuptiale. La chambre d'Abdel est très
grande, les murs sont blancs avec des meubles
gris. Une moquette de chambre très douce trône
au milieu de la chambre. J'adore, ça chambre, elle
est bien rangée et gaie.
Ndeye Binta se mit à chanter derrière moi et toute
de suite les tantes s'y mettent, jusqu'à ce qu'il
nous rejoigne.

Assise sur le lit, je les écoute ordonner à Abdel de


faire ce qu'il faut pour avoir accès à moi. Je
suppose qu'il leur a donné de l'argent vu le lit qui
s'affaisse. Le pagne se soulève et je le vois. Vu que
je ne dois pas parler, je pose mon doigt sur mon
cou et lui fait signe que je vais le tuer, il rit en
guise de réponse.

Le plat de lakh(bouillie de mil avec du lait caillé)


apporté, les encouragements fuse de partout.

Nous mangeons.

- Pour te répondre sunshine, je t'appartiens bébé,


tu peux même me menotter, chuchote-t-il amusé.

Je profite pour étaler le lait sur son visage alors


qu'il était plus concentré à autre chose. Les
femmes soulèvent ma main pour me féliciter.
Une heure après, la maison se vida, je ne suis pas
vierge alors pas d'histoire de pagne et compagnie.

- Bienvenue chez toi Madame Dioum. Écoute, je te


demande d'abord pardon Sadio peut-être que
l'acte que j'ai posé ta blessé d'une certaine
manière ce n'était pas mon intention. On
discutera, je te promets, pour l'heure va prendre
un bain, nous allons prier.

Vu qu'il s'agit de prière, je me montre docile. Je


rejoins la salle de bain pour me mettre dans les
conditions. Mes tantes m'avaient déjà fait prendre
le gushl, mais trop de viande ne gâte pas la sauce.

Une fois fini, je ressors nue.

- Sheitan ! S'écrit-il. Il sort alors que j'éclate de


rire. J'ouvre une porte et découvre un dressing et
pas seulement, tous mes vêtements sont là. Il n'a
quand même pas oser déménager mes affaires
sans que je ne le sache.

Pourquoi je me pose des questions d'ailleurs


quelqu'un qui épouse sa copine sur un coup de
tête est capable de plus qu'un déménagement.
Je prends un de ses djelaba et porte. Je trouve un
de mes voiles et ressort.

Il a déjà installé le tapis de prière, je me mets


derrière lui et nous prions.

Après le salut final, il se tourne vers moi pose une


main sur mon front et murmure :

- Allâhoumma innî as alouka khayrahâ, wa khayra


mâ jabaltahâ 'alayhi. Wa a'oûdhou bika min
sharrihâ wa sharri mâ jabaltahâ 'alayhi.
(mon Seigneur, je te demande ce qu'elle a de bien,
le mieux de son caractère, et te demande de me
protéger contre son mal et le pire aspect de son
caractère).

- Allahouma Amine, répondis-je.

- Sadio, je sais ce que tu penses, même si je


préfère qu'on parle demain, je veux que tu saches
que si tu es ici aujourd'hui, c'est parce que ma
raison m'y a poussé, mais mon cœur l'a voulu.
Certes, ce mariage n'était pas prévu pour
maintenant hein, cependant, ça n'enlève en rien la
réalité de l'amour que je te porte. Tu as le droit
d'être en colère contre moi, je subirai tes foudres
parce que c'est ton droit de t'exprimer. Je n'ai
jamais été marié, je vais découvrir ce que c'est
que le mariage à tes côtés, je veux que tu oublies
l'échec de ce premier mariage et qu'ensemble, on
bâtisse notre famille. Je tiens à te préciser comme
toujours, que je ne suis pas parfait, toutefois, je te
respecterai en tant que femme, en tant
qu'épouse, en tant que mon épaule, ma moitié, en
tant que mon semblable, je prendrais en compte
tes sentiments, tes avis. Je t'écouterais, je te ferai
confiance ensemble, on se guidera et pas à pas, on
n'y arrivera. Je te promets de t'aimer de te chérir
et de m'efforcer à te rendre heureuse, certes le
mariage n'est pas fait que de miel, mais j'essaierai
de combler chaque acidité par une goutte de miel.
Je te demande juste de me faire confiance, de me
respecter et de m'écouter. Je ne suis pas ton
ennemi Sadio, mais désormais, ton mari ne
l'oublie jamais...

Il me parle doucement sans qu'une octave ne


s'élève. Je ne suis pas timide, toutefois, en ce
moment, j'en ai tout l'air.
- Tu as des choses à dire ?

- Abdel, j'ai peur de ne pas réussir ce mariage,


sortis-je de but en blanc.

Il m'observe minutieusement alors que je baisse la


tête.

Shit depuis quand t'es timide Sadio.

- Un mariage n'est pas un concours ou un examen


que tu dois réussir. Un mariage se vit Sadio. Tu ne
peux pas programmer ce qui arrivera ou non tu vis
avec ton mari tout en adoptant un bon
comportement et vice-versa. Ne te mets pas de
pression ni de barrière laisse toi juste aller.

- Je...Abdel je ne sais pas quoi dire, je ne pensais


pas me retrouver ici aujourd'hui dans une posture
de nouvelles marié.

- Sadio, m'aimes-tu ?

- Abdel, je ne t'aime pas, je respire pour toi. Je


crois que je suis tombé amoureuse de toi depuis le
manoir. Je ressens de l'amour pour toi et moi
aussi, je veux découvrir l'amour le vrai à tes côtés.
Je veux me sentir aimé, écouter, désirer, mais
Abdel je...j'ai peur. Je ne le montre pas certes, je
fais la forte, cependant j'ai peur de l'abandon.
Aujourd'hui, tu es là devant moi, c'est beau, mais
et demain ? Resteras-tu avec moi ? Ou je risque de
te perdre comme j'ai perdu toutes les personnes
que j'ai aimées ? Abdel sans toi, je ne serai pas
arrivé à ce stade. Je serai sûrement encore au
manoir à souffrir sans rien savoir. Je te dois
beaucoup chéri. Tu es mon rocher, mon homme
fort, mon épaule si demain tout ça venait à
disparaître ou me mettrais je ? Qu'est-ce que je
risque de devenir ? Je me suis tellement convaincu
que mon amour est une malédiction que je le
crois. Tous ceux que j'ai portés dans mon cœur
sont partis. Abdel...je...je ne veux pas te
perdre...je ne veux pas que ce mariage te fasse
payer les dommages collatéraux de ma volonté de
rendre justice. Je veux te garder comme un secret,
je ne veux pas qu'on te tue...ou qu'il t'arrive
quelque chose. Je ne veux pas que tu
m'abandonnes, tu ne le sais peut-être pas, mais tu
es mon tout actuellement mon père, ma mère
Abdel, je n'ai plus que toi et Sadikh...je ne veux
pas que tu m'abandonnes. Je t'en supplie même si
je me montre têtu, borné, même si je te mets en
colère ne me laisse pas tomber... Abdel je...

Je me perds dans mes mots dus à la descente de


mes larmes. Je m'accroche à ses hanches pleurant
contre lui. Perdre Abdel est ma plus grande peur.
Je ne sais pas si ce mariage sera une réussite. Je
ne veux pas revivre les échecs de Badra. Je ne
veux pas assimiler un mariage à Badra Je veux
croire en l'amour, je veux être sa femme, je veux
prendre soin de lui, mais est-ce que la vie me
laissera vivre mon amour ? Est-ce que vie de foyer
rime avec rendre justice ? J'ai peur.

Comme toujours, je m'accroche à lui, à respirer


son parfum, à m'assurer qu'il est là et qu'il me
tient.

- Je ne t'aime pas aujourd'hui pour t'abandonner


demain. Inch'Allah, je resterai avec toi jusqu'à ce
que notre créateur me rappelle à lui. Retiens
qu'ensemble nous serons fort, ensemble, nous les
évincerons, ensemble, on sera heureux, ensemble,
on s'épaulera, ensemble, on fondera notre famille,
on se soutiendra, on s'écoutera. Cet amour sera
notre force et tant qu'on s'aime rien ne nous sera
impossible, je te le promets ! Maintenant sèche
moi ces larmes qui éteignent ton magnifique
regard. Je suis là, tu es là et nous serons là. Ne
pense pas aux échecs, ne pense pas à demain
pense juste à nous. Je t'aime ma petite bandite.

Je sors un petit rire. Je me promets de vivre ce


mariage à fond et de tout faire pour le rendre
heureux parce qu'il le mérite. Je ne laisserai rien
s'immiscer entre nous-même pas sa mère. Je
m'accrocherai à ce bonheur qu'Abdel représente
dans ma vie. Ensemble, nous ferons face à l'orage
et aux intempéries sans jamais se lâcher. Nous
formerons une seule chaire.

- Bon un petit escapade ne nous fera pas de mal.


Prend ce dont tu as besoin, vêtements passeport
et tout le tralala nous partons à Saloum pour un
week-end.

Excitée, je lui saute au cou alors qu'il se laisse


tomber sur le sol m'emmenant avec lui. Je lui fais
plein de bisous sur le visage tout en murmurant
des mercis alors qu'il s'esclaffe.
- Les bisous, c'est bon, mais je préfère
entièrement tes lèvres babe.

Amusée, je viens lui chuchoter à l'oreille.

- À Saloum, tu auras plus que mes lèvres, roi de


mon cœur.

Pris de court par ma phrase, il écarquille les yeux,


j'en profite pour me lever et il en fait de même. Il
se débarrasse de son boubou et reste torse-nu en
boxer sa plaque militaire qui décore son cou et se
boxer qui lui tombe sur les hanches dévoilant ce V
si appétissant. Putain, c'est mon mari ! Du coup,
j'ai tous les droits sur son corps non ?

Hiiii cas amna.

- À Saloum, tu pourras toucher, me dit-il en me


lançant un clin d'œil.

Sadio 1 - Abdel 1.

Il part dans le dressing, je saute sur la valise


apportée par ma tante pour voir le contenu, il faut
que je prépare l'artillerie à la guerre comme à la
guerre. À part une robe traditionnelle, j'ai tout ce
qu'il me faut dans cette valise, des bines-bines en
plusieurs genres, Bethio( pagne de nuit), de la
lingerie ultra fine, des thiouray et plein de truc de
ce genre.
Ma main se porte sur un string. Que j'observe
minutieusement. Ça ou l'autre, Mhhh, j'ai
l'embarras du choix.

La porte s'ouvre, Abdel désormais en Jean et t-


shirt me surprend sur le fait. Au vu du string que je
tiens devant moi, il sourit comme un enfant.

Sans dire mot, il vient s'abaisser, avant de


déverser tout le contenu à même le sol.

- Comme ça, on fouillera mieux !

Le mec, il se croit dans une fouille de friperie. Il est


tellement concentré que je me demande s'il n'a
pas fait ça durant toute sa vie.

- La classe ! Valise bi amna solo. Kholal bi, string


bou sokhor sakh ndeysane, kholal nœud papillon
bi si guinaw, nœud elfe, nœud tourbillon de
passion. Mets ça bébé !
( Cette valise a du potentiel. Regarde celui-là, un
string très méchant, regarde le nœud papillon qui
se trouve derrière, un nœud elfe et tourbillon de
passion)

Je l'observe trier les dessous avec tout son sérieux


réunis. Il est sans gêne ce monsieur.

- C'est en plastique ces menottes-là, moi, j'ai du


vrai au besoin, tu me dis bébé, par contre je
garderai les clés petites coquine.

Sa main se pose sur la cravache et je suis morte de


honte.

La bouche ouverte d'étonnement, il l'observe sur


toutes les coutures.

- C'est pourquoi ça ? C'est l'œuvre de ta tante ? Ne


me dis pas que c'est pour ce à quoi je pense ? Ah
non, hein, j'accepte de jouer 50 nuances de grey
version Sénégalais avec les menottes, plume,
bandage. Mais la cravache non, douma fasse (je
ne suis pas un cheval.) Bon revenons sur le string,
mets ça bébé.
Il prend le string et le brandit devant mes yeux
fièrement avec des étoiles dans les yeux.

- Gros pervers en rut dépose ça ! Wala dank ka


beug sol ?
(Ou tu veux le porter ?)

Je lui arrache tout pour ranger avant de refermer


la valise.

- Mane amna ay boxer Calvin Klein you sexy


seytané. Amna bleu nuit, bleu ciel, blanc, noir,
vert, couleur yeup sauf rose hein. Kou nekk ak ay
femam. Tu veux voir ?
( Moi, j'ai des boxer Calvin Klein très sexy
endiablés. J'en ai en bleu nuit, bleu ciel, blanc,
noir, vert, toutes les couleurs sauf le rose hein. À
chacun ses astuces.)

Je l'observe et je ne pus m'empêcher d'éclater de


rire. Abdel va me tuer oh mon Dieu. Je rigole
tellement que je me tiens le ventre. On va jouer
vu que monsieur aime jouer.

Je réouvre la valise.
- Bon le string, seulement, ne suffira pas mon cher
époux, Tanal bou la nex ma soll ko nguir begual la
!
( Choisis ce qui te plaît, je le porterai pour te faire
plaisir !)

Un grand sourire lui mange le visage, je me mords


la lèvre pour ne pas rire. Il fouille et sort un Bethio
très brillant par ses motifs, le string perlé avec un
nœud papillon à l'arrière.

Je viens choisir deux différentes bines-bines


(chaîne de reins), que je remue devant ses yeux.

- Defal sa choix sama burrou keur, tay lalbi fok


mou pipon pippon comme ambulance.
( Fais ton choix, propriétaire des lieux aujourd'hui
le lit doit résonner comme une ambulance.)

- Tchim yekh na takk diabar.


( J'ai tardé à épouser une femme.)

- Ah non hein yekho Mane nga donne khar dankh


mala mom. Walla guemo Lolou ? Dis-je en
caressant de mes doigts ses lèvres.
( Tu n'as pas tardé, c'est moi que tu attendais
parce que tu m'appartiens. Ne crois-tu pas cela ?)

- Ya may tall, ya may fay soumou guemoulé sama


ampoule day grillé.
( C'est toi qui m'allumes, c'est toi qui m'éteins si je
n'y crois pas mon ampoule sera grillé.)

- Waw kay, legui tanal.


(Voilà, maintenant choisi.)

Il fait son choix. Je récupère d'autres affaires qui


me serviront et range tout dans mon sac à dos. Je
nous fais rapidement une petite valise. Prêts et
simplement habillés, nous partons.

***

Main dans la main, nous avons atterri tard dans la


nuit. Abdel avait tout préparé, chauffeur, hôtel
tout était préparé à l'avance.

Épuisés, on s'est tout de suite endormi.

L'hôtel est beau et cette région est magnifique.


J'ai hâte de visiter et c'est ce que nous nous
apprêtons à faire. Vêtu d'une longue robe en satin
évasée fleurie pratique pour la chaleur avec un
chapeau en paille et des sandales en cuir, je suis
prête pour cette belle journée ensoleillée qui nous
attend.

- Burr (roi) je vais à l'accueil, je t'y attendrais.

Je sors rapidement et me dirige vers l'accueil.

- Bonjour Madame, dis-je.

- Bonjour Madame, j'espère que vous avez passé


une bonne nuit dans notre cadre! Comment puis-
je vous aider ?

- J'ai passé une nuit agréable, l'hôtel est très beau,


merci. Je voudrais savoir s'il vous plaît, si vous
offrez des packs lune de miel. Je suis en lune de
miel, et la nous partons découvrir les environs et
je voudrais à mon retour trouver une décoration
digne d'une lune de miel, vous voyez non,
expliqué-je dans un rire.
- Je vois très bien, nous avons bien évidemment ce
qu'il vous faut avec une décoratrice
professionnelle.

- Parfait.

Elle me donne le tarif. Je lui donne une idée de ce


que je veux. Je lui tends ma carte bancaire, elle
fait ce qu'il y a à faire avant de me l'a redonner.

Abdel arrive pile en ce moment pour éviter qu'il


pose des questions, je lui tire la main tout en nous
noyant sur un autre sujet.

Le guide touristique arrive, un monsieur très


chaleureux.

- Nous allons visiter le Mar lodj dit l'île bénite, ça


nous occupera toute la journée et demain, je vous
proposerai d'autres lieux qui vont encore plus
vous émerveiller.

Nous le suivons en nous tenant la main. Le guide


nous explique l'histoire de tous les bâtiments
qu'on rencontre sur la route.
Nous nous baladons en pirogue dans les
mangroves. L'eau claire à la couleur du ciel est
magnifique. Ce lieu est pur et frais. Faut que
j'immortalise. Je sors mon appareil photo alors
que mon mari s'étonne.

- J'ai appris la photographie dans le milieu du


mannequinat, ce n'est peut-être pas une passion,
mais je sais prendre de belles prises.

- Nous homme un couple à part, maintenant que


j'y pense, je ne sais rien de ce que tu aimes à part
ton amour pour les voitures, je ne sais rien de toi.
Faut dire qu'on est particulier, on a tous fais dans
le sens inverse, on part voler des camions, on
sabote une soirée, on se bat, je t'ai offert une
arme là où d'autres aurait donné des bijoux...

À la mention d'arme, notre guide se retourne la


bouche ouverte, je lui fis les gros yeux arrêtés au
milieu du bateau avec mon appareil photo.

- Euh...je parle des pistolets à eau, voilà, c'est ça !


Vous savez ceux des enfants là, ça fait pitch pitch,
ma femme aime bien me poursuivre avec ça
hahaha !
Pour une explication convaincante, on n'y
repassera.

Heureusement que le guide ne s'en formalise pas.


Je continue de prendre des photos du paysage,
mais aussi de mon mari sans qu'il ne le sache, les
photos surprises sont les meilleurs. Le guide nous
prend en photo, de belles photos que je prendrai
soin de développer pour notre chambre.

Cet endroit est un havre de paix, de sérénité, c'est


carrément l'opposée de Dakar. Ici, la nature est
vivante, ça nous ressource, l'air et pure. Quelle
merveille !

Nous avons découvert de magnifiques plages. Les


sérères avec leurs magnifiques teint ébène
accueillent chaque touriste avec une telle chaleur
que l'on se sent tout de suite familier à eux.
J'apprécie ce peuple pour leurs bravoures.

Pas besoin d'aller au Seychelles ou je ne sais où,


notre pays regorge de merveilles, je vous promets.
Nous nous adonnons en ce moment même à la
pêche sur un ponton alors que le soleil est en train
de faire son coucher. Des enfants font du feu alors
que le guide Abdel et d'autres hommes du coin
font de belles prises moi depuis que j'ai plongé ce
filet dans de l'eau même un alvin ne s'y est pas
accroché. Je crois que la pêche n'est pas faite pour
moi. Je boude et abandonne alors que mon mari
se marre derrière moi.
Je viens aider les enfants et avec les quelques
femmes nous nous occupons de braiser les
poissons carpes, dans une ambiance festive. Je
chante des cantiques tout en tournant autour du
feu les enfants derrière moi.
Je chéris ces moments, ils me font du bien. Loin du
stress de la ville et de nos problèmes. Ici, j'arrive à
être Sadio tout simplement. Ici, je laisse mon rire
éclater et ma joie se faire sentir. J'ai passé toute la
journée à rire aux éclats dans les bras de mon
époux.
Nous avons dégusté des crevettes, des huîtres et
de la soupe du pêcheur, quel délice !

À 20 h, le guide nous propose une Promenade en


calèche pour le retour. Je ne sais combien de fois,
je répéterai le mot magnifique, mais ce lieu est
magnifique.
Dans ce décor naturel somptueux, trône une
embrassade naturelle de trois arbres (rônier,
fromager et caïlcedrat), qui symbolise la cohésion
entre catholiques, musulmans et animistes.

Au clair de la lune, j'embrasse mon mari avec tout


l'amour que je ressens pour lui alors que la
calèche fait son petit chemin.

J'ai hâte d'arriver à l'hôtel, parce que j'ai faim de


lui.

***

Abdel ouvre la porte de la chambre et se stoppe.


Je regarde par-dessus son épaule et constate que
la chambre a été romantiquement décorée.
Des pétales de rose qui forment son prénom. Des
ballons en forme des cours, des bougies rouge çà
et là.

Une moustiquaire rouge en dentelle protège le lit.

C'est parfait.
- Avance mon amour, chuchoté-je.

- C'est ça que tu préparais à l'accueil hein, je


t'adore !

- Et si tu allais prendre un bain et qu'on mette du


désordre ? Tu ne trouves pas que la chambre est
trop bien rangée ? Le taquiné-je.

- Ah oui surtout le lit, c'est trop bien fait, il faut


qu'on n'y mette du désordre. Je file.

Il part prendre un bain et ressort des minutes plus


tard.

À moi de prendre sa place, dans la salle de bain


avec mon sac à dos qui cache des merveilles.
Je prends un bain parfumé de quoi relaxer mes
muscles.
Je me sèche, applique sur mon corps de l'huile
parfumé et comestible de sorte à faire briller mon
corps et étinceler mon teint noir. Je sais qu'il a
adoré la chaîne à cuisse alors je la porte, je mets le
string qui a choisi. Je prends le betchio que je
viens attacher grossièrement sur le côté de sorte à
dévoiler mes cuisses. J'ignore le soutien-gorge qui
me fait de l'œil et je décide de sortir les seins en
l'air. Je ne suis pas une pudique, je suis de celles
qui pensent que la honte ne doit pas prendre sa
place dans une chambre conjugale. J'ai confiance
en moi, une femme doit avoir confiance en elle,
c'est sa plus grande arme. Je n'ai rien à cacher et
cet homme couché là-bas, c'est désormais mon
mari, je n'ai pas à cacher mon corps. Je fais
tomber mon tissage sur mon dos, me parfume
légèrement le cou avec un parfum bonbon.

Fin prête, je m'observe une dernière fois et je sors


de la douche.

- Alors mon roi ?

À l'attente de ma voix, il quitte des yeux son


téléphone et tombe dans le portrait nu et sensuel
que je lui offre.

Son regard devient lubrique, ses yeux se plissent,


sa dent rencontre sa lèvre inférieure qu'il mord.

Je lui laisse de loisir de m'observer de la tête au


pied.
Je m'avance vers lui avec une démarche
chaloupée. Je défais ses mains de son téléphone
alors que nous nous regardons droit dans les
yeux.

Je jette le téléphone quelque part et tout de suite


sa main se saisit de mon cou sans violence, sans
brusquerie, mais avec douceur.

- Tu sais la première fois que je t'ai vu avec ce


bijou ce que j'ai eu envie de faire ?

- Non !

- Te faire l'amour sur la table de dîner jusqu'à


épuisement, ce bijou m'excite, tu m'excites. Si
seulement tu pouvais te voir dans mes yeux, tu
aurais pu voir combien de fois, je te trouve
magnifique et tu sais, c'est quoi le plus plaisant ?

- Dis-moi ! Chuchoté-je

- Tu es désormais ma femme, je suis le seul qui


puisse te cajoler du regard et même te faire
l'amour par mon regard parce que ce que
j'éprouve pour toi lorsque je te regarde n'a rien de
catholiques. Ce soir Sadio, j'effacerai l'autre,
j'effacerai ces nuits que tu as passées sans moi,
j'effacerai, les mains qui t'ont touché, j'effacerai
ce que tu sais pour la remplacer par ma façon de
te faire l'amour. Je te ferai l'amour avec volupté et
passion comme personne et ce maintenant.

Il vient happer mes lèvres.

La sensation est tellement enivrante que j'ai


l'impression de recevoir une bonne dose de
drogue dans les veines.

Le plaisir que je ressens en faisant valser nos


langues dans une danse sensuelle n'est pas
normal. J'ai l'impression que je ne tiens plus sur
pieds alors mes mains se posent sur ses hanches.

Ses paumes tiennent mon visage. Il m'embrasse


avec fougue. J'ai tantôt du mal à tenir le rythme,
mais je ne veux pas qu'il arrête, j'adore cet
échange, un mélange de douceur et
d'impétuosité. Entre nous, c'est fougueux, c'est
enflammé tout ce que se baisser retransmet.
Il me soulève alors que ses mains glissent sur mon
corps. Il me conduit au lit et son corps vient
surplomber le mien.

Je me sens protégé par son corps puissant.


Je me sens aimé rien qu'à son regard.
Je me sens entouré par ses mains.
Et dévoré par sa bouche.

Sans m'y attendre sa bouche se pose sur mon sein


gauche alors que mon corps s'arc-boute. Étant
sensible de ce point, je n'arrive pas à retenir le
gémissement qui m'échappe et je n'ai pas envie
de me retenir non plus.

Tantôt, sa langue me chatouille, tantôt ses dents


me morde, c'est tellement enivrant que mes
mains s'accrochent à sa tête.

- Mhhh... Abdel...con... continue

- Mon intention n'est pas d'arrêter mon petit


rayon de soleil.

Il continue de plus belle me faisant gémir des


mélodies de plaisir.
Je l'oblige à m'embrasser avide de la sensation de
sa bouche rugueuse contre la mienne. Tout en
dévorant ma bouche sa main pétrie l'une de mes
seins.

Mes mains caressent son dos allant du bas jusqu'à


ses épaules.

Contre-moi, je sens un sexe dur comprimé dans


son boxer.

En voulant plus, je tente de le séparer de son


jogging. Il m'aide en l'envoyant valser.

Mes mains, s'insèrent dans son boxer étroit


caressant ainsi ses fesses. Je le caresse lentement,
sensuellement de sorte à lui procurer une chaleur.
Sa bouche taquine mon cou, sa langue s'enroule
contre mon lobe.

- Je t'aime comme un fou, me chuchote-t-il à


l'oreille.
Incapable de répondre dû au cocktail de
sentiments qui s'infiltre dans chaque fibre de mon
corps, je ne pus qu'émettre un gémissement.

Tout en lui est doux et passionné. Je reçois tout ce


qu'il me donne armé par mon désir qui se fait
sentir dans ma petite culotte.

Je mouille comme une source.

Il pose un baiser délicat sur mon nez, mon front,


mes joues, mes yeux, il continue sur tout le reste
de mon corps jusqu'à mon nombril.

D'une main experte, il me sépare de mon pagne


de nuit, sa bouche effleure ma jambe gauche
jusqu'à rencontrer mes reins, de sa bouche, il me
débarrasse de mon string me dévoilant ainsi nu
dans mon plus simple appareil féminin.

Son regard lubrique me fait trembler, ma bouche


s'assèche. Jamais je n'ai été caressé du regard
ainsi.

Jamais, dans un regard, je ne me suis senti si aimé


et désiré.
Ce n'est pas ma première fois, mais c'est la
première fois que je découvre l'étreinte entre
deux cœurs accrochés par le fil de l'amour.

Je suis chamboulée comme je suis excitée et s'il ne


fait rien, je risque de perdre la tête.

- Abdel, mon amour...je...fais moi l'amour s'il te


plaît !

- Je vais te remplir bébé, mais d'abord, je dois


goûter à ton nectar.

- Abdel...je...Ahhhh !

Une chaleur, une bouche, je sens. C'est dément,


c'est mielleux, c'est le nirvana. Je risque de
tourner de l'œil tellement la sensation de sa
bouche sur mon clitoris est mortel.

Il y a des plaisirs qu'on arrive à expliquer et


d'autre qu'on arrive à comprendre qu'en le
vivant.
Comme des fourmillements, je ressens, c'est
l'extase, je connais le clitoris, mais une bouche ne
s'est posé là-bas.

Je me perds entre la conscience et l'inconscience.

Ses mains empoignent mes seins alors qu'il


m'offre un marquage à la culotte.

J'ai l'impression d'entrer dans les portes de


l'évanouissement alors qu'une main m'en ressort.
Mon corps est pris de spams, mon plaisir est à son
apogée alors qu'il continue sa douce torture. En
cet instant, mon intimité n'a point de secret pour
lui.

- Ahhh... Ab...mhhh...ahhhhh !

Mes gémissements accompagnent les petits sons


gutturaux qu'il émet à chaque fois qu'il me goûte
et me découvre.

C'est dans une caresse de trop que je me laisse


aller aux plaisirs les pieds tremblants, le dos
décollé du lit, les yeux fermés et la bouche
ouverte.
C'était quoi ça ?

Me remettant peu à peu, j'ouvre les yeux


progressivement alors qu'il se tient au pied du lit
désormais tout nu.

Je ferme les yeux pour imprimer cette image


jalousement dans un coin de ma tête.

Abdel est magnifique !


Abdel est un roi,
Mon roi.

Il me rejoint sur le lit et tout de suite ma main par


rencontrer sa hampe dure et généreuse ce qui le
fit fermer les yeux. J'essaie d'inverser nos
positions pour lui rendre le plaisir qu'il m'a fait
découvrir sauf qu'il m'arrête.

- Ce n'est pas un échange sunshine, ce soir ne


pense qu'à toi.

Sur ce, il se couche contre moi sans jamais me


faire sentir son poids. Nos deux sexes se sentent
et se ressentent.
- Doucement, tu me sentiras centimètres par
centimètre en toi.

- Ahhhh !

Il entre en moi avec une telle douceur qui


m'émeut. Tout doucement, il termine sa course
jusqu'à la garde.

- Putain ! Sadio !

Nous formons de concert les yeux frappés par la


même chaleur irrésistible.

- Si chaude et si serré, Emlyn, tu es mon éternelle


ivresse.

Chaque mot est martelé dans mon esprit, chaque


coup de butoir me met en transe.

Ce n'est que moi et lui, nos deux corps en fusion,


nos deux corps qui se découvrent.

Dans cette chambre, à la lumière tamisée, je


découvre la danse de l'amour. Il est en moi et ça
me bouleverse, il est en moi et c'est cruellement
délicieux.

- Tu es mon calme et ma tempête, avoué-je.

On perd la notion du temps et la couleur de la


nuit. Nulle musique ne peut rivaliser avec nos
chants de plaisir.

Abdel allie fougue et douceur dans ses coups de


rein et j'adore. J'adore parce que ça nous
représente. Notre vie est pleine d'action alors que
l'amour y a sa place.

Nous nous retrouvons assis face contre face, sans


que nos corps ne se détachent. Dans cette
position il me Martel alors qu'il me regarde
exprimer mon désir.

Je nous vois nous deux nues dans cette chambre


peu éclairée, assis au milieu du lit nous offrant à
l'un et à l'autre. On communie, on s'unit, on
s'aime.

Je bouge sur lui alors qui pose ses mains sur mes
fesses pour m'inciter à continuer. Sa plaque
militaire le rend encore plus sexy. Je viens mordre
son téton gauche alors qu'il sort un son rauque. Je
continue alors parce que je suis oui à tout ce qui
peut lui donner du plaisir.

N'en pouvant plus de ce moment d'extase, je


rejette la tête, voulant expier mon plaisir.

Nous transpirons malgré la climatisation. Nos


souffles se confondent.

Sa main se pose encore sur mon cou et je compris


qu'il adore ça. Il ne me blesse pas, il ne m'étouffe
pas.

- Regarde-moi mon amour, regarde, vois dans mes


yeux combien de fois, je t'aime. Ressens-le dans
ma partie qui est en toi. J'ai tellement faim de toi.

Difficilement, je rencontre ses yeux, je n'y lis rien


d'autre que du plaisir et de l'amour. Sa respiration
est saccadée les veines de son cou pulse. J'ai
l'impression d'avoir devant moi un lion et je ne
suis pas loin du compte Abdel est majestueux
Abdel est un guerrier. Abdel est un homme, Abdel
est mon homme. Il est le A de l'amour, le B du
bonheur, le D du désir, le E de l'éternel et L de
liberté, le tout qui forme son prénom.

Je croyais aimer, je croyais connaître l'amour sauf


que j'ai été loin du compte.

- Je t'aime plus que tout Sadio...putain ! C'est


tellement bon bébé. Je t'aime tellement que j'aie
envie de m'insinuer dans chaque fibre de ton
corps.

Jamais je n'ai ressenti ça, jamais mon corps n'a été


si aimé si choyé. À cet instant précis, je peux dire
que mon passé est une chimère.

Jamais on ne m'a aimé ainsi.

J'ai toujours été une femme frustrée


sexuellement.

Jamais je n'ai eu d'orgasme.

Là où c'était du rapide, Abdel lui, il prend son


temps, il pense à mon plaisir, il veut me donner du
plaisir.
Tellement bouleversée, une larme s'échappe de
mes yeux alors que d'autres s'en suivent.

Il sait que je ne pleure pas de douleur.

Moi-même, je ne sais pas pourquoi je le fais je suis


juste étranglé par l'émotion de cet amour que je
découvre.

Un coup brutal,

- Ahhhhhh...abd...oui...

Jamais on ne m'a si aimé dans une nuit.

Un coup de rein doux,

Il vient boire chaque ruissellement de larme tout


en me caressant le dos.

Il me chauffe, il me rend bouillante.

Il n'y a que lui et moi.

Il me fait planer, il me fait décoller de mon


monde.
Sa main se pose sur mon clitoris qu'il stimule et
c'est le toucher de trop sans le vouloir, sans le
demander, j'explose dans un orgasme ravageur
alors qu'un feulement quitte sa bouche une
qu'une dernière larme quitte les yeux. Ensemble
nous jouissons.

Un dernier baisser, je me laisse tomber sur le lit


totalement épuisée.

Il m'embrasse sur le front et se lève pour rejoindre


la salle de bain.

Le sommeil m'attire petit à petit alors que je sens


qu'il me nettoie avec une petite serviette de toute
semence et j'apprécie.

Quelques minutes, plus tard, je sens son corps qui


s'étend à mes côtés. Une main qui m'attire contre
sa poitrine.

À la porte du sommeil je lui murmure alors qu'il


me caresse le bras:

Merci de m'avoir aimé,


Merci d'être toi,
Merci d'être Abdel,
À cet instant,
Avec ton nom, j'ai envie de créer un monde,
Un monde fermé par un dôme qui n'abritera que
nos deux cœurs,
La journée, nous conjuguerons l'amour,
La soirée nous la vivrons,
Et la nuit,
Nos deux physiques s'entrechoqueront sous le
scintillement des étoiles,
Nos bouches se goûteront avec impétuosité,
Avide des sensations que me procure ton
toucher,
Je serai à ta merci nue sur les draps en soie qui
caresseront ma peau,
Une soie rouge carmin qui te donnera envie de me
dévorer comme un vampire le ferai à la vue de
sang,
J'associe notre amour au rouge, Parce que le
rouge est synonyme de danger alors que notre
amour est un danger.
Le rouge est la fibre de la passion.
Alors que chaque sang qui coule en moi est une
goutte de notre passion,
Je me laisserai mourir sous l'enveloppe de notre
amour.
Car je ne vis désormais que pour toi
Ensemble, nous formerons un nous,
Ensemble, nous créerons notre monde,
Et si on échoue, c'est que le monde ne nous
mérite pas,
Alors ensemble nous mourrons.
Parce que nos cœurs sont liés et que toi et moi ça
sera dans le bas et dans l'eau delà.
Je t'aime Abdellah, merci pour tout.

Je m'endors paisiblement, repue, légère, heureuse


et amoureuse.

________________________////______________
_____________

Chapitre 24

Soraya Abida Kane,

Je suis arrivée à Dakar quelques jours. Je suis dans


le dépaysement total, entre le décalage horaire, la
différence culturelle et environnementale je ne
sais si je pourrais m'en sortir. J'ai rapidement
trouvé un hôtel miteux à la hauteur de mes
pauvres économies. Heureusement que l'Euro
pèse plus que le CFA, j'ai pu récupérer 300.000f à
l'échange.

Le réceptionniste m'a donné le nom de quelques


campus. S'il faut que je m'arrête devant chaque
sortie d'université pour la retrouver, je le ferai. Il
faut que je la retrouve sinon ma présence ici sera
vaine.

J'ai tellement envie de la voire.

J'attache mes locks en chignon, porte un jean et


un t-shirt assez fin au vu de la chaleur. Je mets des
baskets, prends la photo, mon sac à dos et sort.

Je m'arrête à bord de la route pour arrêter un taxi,


je n'ai eu besoin de lever la main qu'un taxi gare.
Je monte à l'arrière et lui donne l'adresse.

Je cherche mon porte monnaie quand je constate


que j'ai oublié mes pièces d'identités.
Cette sale manie que j'ai de sortir sans papier va
me causer des soucis un jour. J'espère ne pas
tomber sur des policiers.

Je profite pour écrire un message à ma mère, un


simple je vais bien suffira. Tout de suite, mon
téléphone se mit à sonner.

C'est mon beau-père.

" Allo Marc !"

" Soraya enfin c'est quoi cette lubie ? Je reviens du


travail et ta mère m'annonce que tu es parti au
Sénégal. Soraya pourquoi tu aimes agir sous ton
impulsivité ?"

Marc mon beau-père, un pilote qui m'offre une


vie luxueuse. Il s'est toujours montré doux envers
moi. Il a rempli le rôle de père dans ma vie et
même celui d'un ami. Mais aujourd'hui il ne
pourra pas comprendre mon besoin de venir ici et
je ne peux pas lui dire les raisons, ça serait trahir
ma mère.
"Soraya...ma puce... Tu es là ? Soraya il faut que tu
reviennes, dis juste un mot et je te prends un
billet d'avion. Ta mère est dans un silence très
inquiétant, j'ai peur pour elle."

Comment te dire, comment t'expliquer les choses


?

- Madame, il y a un embouteillage monstre par ici


je vais emprunter une autre voie, m'annonce le
chauffeur.

- D'accord ! Je veux juste arriver.

" Où est-ce que tu vas ? "

"Marc je ne rentrerai pas, pas maintenant je suis


désolée mais...

Les mots se meurent dans ma gorge alors qu'un


bras me tient le cou, un mouchoir se pose sur mon
nez me faisant respirer une odeur infecte.

Je me débat en murmurant des gémissements


alors que j'entends mon beau-père crier mon nom
dans le téléphone.
Je compris que ce taxi n'est pas un, qu'une
personne était cachée dans le coffre et que je suis
en train de me faire agresser.

La drogue fait son effet, je sombre dans les


abysses ne sachant dans quoi je me suis fourrée.

***

Le sol est dur, la chose dans laquelle je me trouve


bouge, des reflets de lumière s'infiltrent
timidement alors que je papillonne des yeux. Je
n'arrive pas à frotter mes mains sur mon visage
comme j'ai l'habitude de le faire les matins, elles
sont attachées et...

Je me lève en sursaut, alors que tout me revient


comme un boomerang. J'ouvre les yeux en grand,
alors que plusieurs paires de yeux me fixent, ils
ont tous la mine apeurés. Des jeûne femme
comme moi et des enfants. Le comble nous
sommes toutes nues, attachées, la bouche scellée
par un Scotch.
Horrifiée par ce spectacle, je pousse un cri quand
il se meurt dans ma gorge dû au scotch.

La peur me fait gigoter, je tente de crier à l'aide


sans le pouvoir. Les larmes débordent de mes
yeux alors que celles qui sont à mes côtés ne sont
pas dans un meilleur état. Le camion continue de
rouler, je pense à ma mère, à celle que je suis
venu retrouver.

Toute ma vie défile devant moi.

Je pleure pendant des heures jusqu'à me


rendormir.

***

Des voix nous hurlent des ordres, je remarque


qu'il fait désormais nuit.

- DESCENDEZ !

Les petites qui n'atteignent même pas 10 ans sont


placées en fil indien. Elles pleurent leurs mères, et
je me sens impuissantes. À l'heure qu'il est, leurs
parents doivent être en train de les chercher
perdu et déboussolé.

Dans quoi je me suis retrouvée ? Ma mère, oh


mon Dieu !

- Avance toi ! Me pousse brutalement un des


hommes cagoulés.

Ils violent nos intimités, nos droits et nous somme


traités comme des bétails.

Je prie pour que Dieu m'aide à m'en sortir.


J'ai faim, j'ai soif, je suis si épuisée.

Nous marchons de bons mètres dans la brousse.


Les herbes frottent mes pieds nus. À cet instant, je
peux me faire piquer par n'importe quoi. Je n'ai
jamais été dans une forêt j'ai toujours aimé le
confort doux et chaud de ma maison.

Pour penser à autre chose, je compte les enfants


qui avancent devant nous.
25 petites filles enlevées.
C'est cruel ! Vertigé et ayant envie de vomir je
m'arrête inconsciemment mais bien vite on me
fait reprendre mes esprits en me cinglant une gifle
et pire il l'a fait avec son arme. La douleur est
insoutenable, je tombe les fesses en l'air, sonnée
par la puissance de cette gifle.

- Mais tu es malade ou quoi ? Interdit d'abîmer la


marchandise tu n'as pas saisi ? Déjà qu'on se les
caille à trouver des proies toi tu veux les réduire.
Imbéciles contrôle toi ! Lui reproche son collègue.

On me remet sur pied et nous marchons encore et


encore. Je pleure en ayant mal au poumon. Je
commence à m'asphyxier. Les voix de ma
respiration se bouchent alors que ma respiration
s'accélère. Il m'est difficile de respirer.

- Elle nous fait quoi celle-là ? S'écrit un des


malfrats.

- P....pom....pompe...

- Je crois qu'elle est asthmatique, avançons vite


nous trouverons une pompe certainement.
- Au pire, on peut la laisser mourir. Vu comment
elle est grosse, je suis sûre qu'elle ne nous servira
pas.

Libère moi tu verras si la grosse que je suis ne sera


pas capable de te faire bouffer tes couilles.

Nous nous retrouvons bien vite devant un


bâtiment et je comprends que nous sommes
arrivés.

- Il ne faut pas qu'elle meurt ça sera de la


marchandise gâchée je vais l'aider à respirer
pendant ce temps essaie de trouver dans ses
affaires. Tu as une pompe n'est-ce pas ?

Je fis oui de la tête. Que serait une asthmatique


sans pompe ? Ça m'est vital, impossible que je
sorte sans ça. Il me couche en position PLS et ce
simple geste me rappelle Marc il me plaçait
toujours ainsi quand je piquait mes crises en
attendant les pompiers.

Je n'arrête pas de pleurer, ma vue se brouille, je


n'ai plus conscience de ce qui se passe autour de
moi, ni de ce qu'on me fait. Seigneur je sais que je
ne suis pas croyante, je n'ai jamais prié mais je
t'en supplie sauve moi, sauve moi de cet enfer, je
ne veux pas mourir sans l'avoir vu.

Ma conscience me quitte petit à petit, mon champ


de vision se rétrécit, j'ai le cœur comprimé dans
ma cage thoracique.

- Oh oh elle s'est évanouie !

***

- Tu te crois dans un palace toi ? Lève-toi là-bas !

C'est la même brute qui m'avait giflé, je le hais


tellement que je pourrais le tuer avec son arme.
Un couille molle, je vous dis Utiliser son arme
pour s'en prendre à des femmes…

Puff !.

Je ne sens plus mes mains attachées.

J'entends des conversations en anglais, langue que


je comprends parfaitement puisque je suis
étudiante en langue étrangère, je voulais devenir
traductrice mais je ne sais pas si je vivrai pour
l'être.

On nous ordonne de nous placer en rang. Une


vielle femme assise à côté d'une balance prend
des notes.

- On va commencer par peser les enfants. Faites


les avancer !

Elle est d'une froideur qui donne envie de gerber.


Comment une femme, femme qu'on dit être plus
douce plus délicate mue par l'instinct maternel
peut traiter des enfants de la sorte ? N'est-elle pas
mère, grand-mère ?

- COMMENT POUVEZ FAIRE ÇA À DES ENFANTS,


SANS QUE VOTRE CŒUR NE SOIT TOUCHÉ ? LES
PLEURS DE CES PAUVRES GAMINES QUI PEUPLENT
CE BÂTIMENT NE VOUS TOUCHENT PAS ? VOUS
NE MÉRITEZ PAS D'AVOIR UN VAGIN ET DES SEINS,
NI UN APPAREIL REPRODUCTEURS. ON NE DOIT
PAS VOUS APPELER FEMME ! VOUS ÊTES DES
MONSTRES ! CRIE-JE.
- FERME LA, LA GROSSE, JE TE CONSEILLE DE TE
TAIRE !

Je ne pouvais me taire, il fallait que ça sorte. C'est


inhumain ! Ces pauvres enfants oh mon Dieu !

Un homme me tient brutalement par les cheveux.


On me guide jusqu'à un homme qui tient une
tondeuse et un ciseau. On me fait asseoir de force
et mes cheveux s'écroulent une à une sur le sol.
Mes larmes accompagnent cette ruine, la
tondeuse qui vibre sur mon crâne m'est amère.

Fini leurs tâches, ils font de même avec les autres


dames. Ensuite nous passons au pesé.

- Quand vous viendrez devant moi, je veux


connaître vos noms, âge, groupe sanguin.
J'ai les cartes d'identité de Salma Diop, Awa Diaby,
Sigua Sarr, Mettez vous à gauche. Les autres,
avancez.

Je me remercie d'être sortie sans pièce.

La première du rang avance le corps tremblants.


- Alimatou Sow, 22 ans, 0-, fit-elle en pleurant.

- Es-tu vierge ? As-tu une fois subi une opération ?


Demande la vieille.

- Je ne suis pas vierge, je n'ai jamais été opérée.

- Ok met toi à gauche, suivante ?

- Fadila Camara , 19 ans, groupe AB+.

- Es-tu vierge ?, As-tu déjà été opéré ?

- Pas vierge, opérée une fois d'une appendicite.

- Thiey xaleyi legui beug Guen fowoum taat deh!


S'écrit la vieille.
( Les jeunes d'aujourd'hui aiment trop les séances
au lit.)

C'est à mon tour, je m'avance et décide de mentir


sur toutes mes données.

Je ne connais pas les noms de famille ici... bon je


n'ai qu'à emprunter celui d'une des filles.
- Khogne diaw, 32 ans, Groupe 0+. Pas vierge
jamais opéré.

Khogne je connais, ma tante l'amie de ma mère,


m'apprenait quelque mots.

Je suis vierge, je n'ai jamais vu la nudité d'un


homme, j'étais plus occupée à me droguer et à
boire que de chercher des hommes. Je ne pouvais
pas mentir sur l'opération car ils auraient cherché
la cicatrice.

- C'est quoi ce prénom ? Toi tu as 32 ans toi ?


Questionne la vieille avec un air soupçonneux .

- Tous les enfants de mes parents sont morts du


coup ils m'ont nommé gratin; vous savez quand
vous préparez le riz quand ça dure au feu ça forme
un gratin c'est pourquoi mes parents m'on
nommé ainsi comme ça je vais durer sur la terre
jusqu'à former un gratin humain. Pour mon âge,
venez compter mes dents voir, j'ouvre la bouche
en grand pour me foutre de sa gueule.

Elle m'ignore et continue sa sale tâche.


Tchip !

J'observe leurs faits.

Les vierges et non opérés et les deviergés et


opérés ne sont pas ensemble.

- Marchandise pourrie, elle a un enfant fit-elle


savoir à un homme en pointant du doigt la femme
arrêtée devant elle.

Le méchant vient soulever la dame qui crie à


l'aide.

- NON...NON BOULENE MA RAY ! NE ME TUEZ PAS


!

À force de se débattre, elle arrive à se détacher du


colosse et courir jusqu'à la porte dans sa nudité.

- Pan Pan !

- AHHHHHHHHHH, Crions nous en chœur.

Il la tué, il l'a tué ! Le sang coule sur le sol, elle est


morte.
Je m'évanouie à la vue du sang.

****

Carmen Diawara,

Dans mon véhicule conduit par mon chauffeur,


j'admire un panneau publicitaire qui porte le nom
de mon entreprise.

Avec un peu de modestie j'aurais pu vous dire que


je suis l'une des plus grandes femmes d'affaires de
ce pays sauf que la modestie c'est ceux qui ont
peur de tomber un jour alors sachez que je ne suis
pas l'une mais la plus grande. Tomber ? Je ne
risque pas. Je tiens et je tiendrai toujours parce
que je suis Carmen Diawara.

Mon téléphone professionnel sonne, je constate


dans un soupir que c'est mon assistante. C'est en
lorgnant le téléphone que je décroche.

" Tu pourrais un jour te débrouiller sans moi ou ce


n'est pas dans tes cordes ?"
"Je...mhhhh... désolée Madame mais la femme de
l'autre fois, celle qui voulais vous parler de votre
fils est revenue. Elle tape un scandale pas possible
prétextant vouloir vous voir. Je ne sais pas ce
qu'elle a mais elle n'est pas agréable à voir."

Je soupire, agacée par cette cruche de...c'est


encore quoi son prénom déjà ?

Bon on s'en fiche !

C'est quoi son problème avec mon fils ? Il n'est pas


le seul homme dans ce pays quand même ! Abdel
par-ci, Abdel par là à croire que quand le médecin
a circoncis mon fils c'est son prénom qu'il avait
murmuré.

Elle pense que mon fils est né pour elle.

Quelle sans classe celle-là

Quelle idiote !

Je ne sais pas par quel moyen imprimer dans sa


tête qu'elle ne sera jamais avec mon fils.
Ce n'est qu'une mijaurée.

Qu'elle s'estime heureuse que je n'ai rien dit à


mon fils.

" J'arrive, fais la patienter dans mon bureau et toi


j'espère qu'aujourd'hui tu as porté un tailleur
sobre. Ne me gâche surtout pas ma journée avec
tes couleurs vestimentaires qui piquent les yeux
ou je te vire ! J'ai engagé une assistante et non un
arc-en-ciel."

Je raccroche et tente de contacter mon fils sauf


qu'il ne décroche pas comme d'habitude.

J'en suis au point où quand je dois parler à ma


progéniture je dois faire un j'ai l'honneur.

Ça me brise le cœur de savoir qu'il s'éloigne de


moi et tout ça par la faute de cette stupide fille.
Avec l'obsédée je m'étais opposée et malgré cela
mon fils ne s'est jamais éloigné comme il le fait
maintenant.

Si ce n'était pas...grrr...
Mon fils me manque, depuis notre dispute je ne
l'ai pas revu, je ne sais pas ce qu'il trafic. Je ne me
risque pas à le faire suivre parce que je sais que ça
sera l'acte de trop. Abdel bien qu'il ne ressemble
pas physiquement à son père, il a tout pris du
comportement de son père. Ses tics, ses
mimiques, son caractère, son immaturité tout, il
n'a rien laissé.

Son père rien qu'en ouvrant la bouche arrivait à


me faire rire aux éclats comme une adolescente
amoureuse.

Je tiens à mon fils comme à la prunelle de mes


yeux. Abdel est tout ce que j'ai de plus cher dans
ce bas monde. Je n'avais pas calculé sa venu au
monde, pourtant quand je l'ai accouché, quand j'ai
senti le lien mère et fils, quand j'ai senti son petit
cœur battre, j'ai pleuré. La deuxième fois que je
pleurais touchée par un sentiment.

J'ai pris soin de lui comme de ma vie. Je ne l'ai


refourgué à aucune nounou, j'ai pris soin de lui.
J'ai mis le monde à ses pieds, il est ma plus grande
fierté. L'homme qu'il est devenu rend mon cœur
de mère fière.
Il est hors de question que Sadio m'éloigne de
mon fils. Abdel c'est ma paix, c'est mon petit
secret et mon petit bout de bonheur. Une femme
ne peut pas et ne doit pas me prendre mon fils.

J'arrive rapidement au bureau ignorant tous les


inutiles que je croise sur mon chemin. Mes
employés sont sans caractère, ils sont tous
incapables de me parler sans bafouiller, j'en ai
marre de gérer cette entreprise si mon fils ne
s'était pas borné à être gendarme il aurait pris la
direction et ça m'aurait fait des vacances.

Je prends mon ascenseur privé, mon garde


derrière moi tenant mes affaires.

Je débouche dans le couloir alors que mon


assistante qui une fois à porté du noir cours en
venant vers moi.

- B... bienvenue Ma...Madame,

- Zezezeze on dirait une mouche. Que personne ne


me dérange, et en attendant que je finisse avec
l'autre, préparez la vidéoconférence avec les
turques, soyez proactive car si je n'arrive pas à les
convaincre, nous devrions aller en Turquie.

Je rejoins mon bureau. C'est un grand bureau,


doté d'un petit salon, de derniers meubles à la
mode et d'appareils sophistiqués. L'entreprise est
une tour, mon bureau se trouve au dernier étage
j'ai une parfaite vue panoramique grâce à la large
vitre qui sert de mur.

- Nabila, que me veux-tu ?

Mon regard s'attarde sur elle et je constate qu'elle


pleure.

Qui est mort ?

Abdel ?

Non ce n'est pas possible je l'aurai tout de suite


su. Alors pourquoi est-elle dans un piteux état ?
D'énormes cernes lui mange le visage, elle s'est
pointée ici sans avoir pris le soin d'arranger ses
cheveux de folle et ses vêtements ohlala !
- C'est pour mon fils que tu es dans cet état ?
Demandé-je en prenant place sur mon bureau.

- Abdel... sniff...

Je pose deux doigts sur ma joue et je la fixe avec


pitié. On peut être sans dignité à ce point ? On
peut s'accrocher ainsi à un homme qui ne veut
plus de nous ? Cette fille à sûrement un problème.
C'est quoi cette fixation sur mon fils ? Venir dans
mon bureau comme une veuve éplorée à cause de
mon fils. Je n'en reviens pas !

- Dis-moi Nabila...

- Sniff...c'est Nabou.

- Je m'en fiche ! Quand tes parents faisaient ton


baptême m'as tu vu là-bas ? Dis-moi une chose,
j'approche mon buste vers elle comme pour lui
faire une confidence. Dis tout à Tata Carmen, tu es
une nymphomane c'est ça ? Mon fils est un dieu
au lit ? Il t'a fait grimper au rideau c'est pourquoi
tu t'accroches à lui ainsi ? Tu as essayé avec l'autre
tu n'as pas eu ce plaisir qu'il te procure du coup tu
te dis que le bangala de mon fils doit être
uniquement à toi. C'est ça ? Parce que je ne
comprends pas pourquoi tu viens pleurnicher ici ?
Quand tu rentrais dans ce bâtiment y a tu vu
inscrits Entreprise de chagrin avec pour slogan
venez pleurer chez la patronne, elle pourra
réparer vos cœur, c'est ça ? Tu es pathétique, tu
devrais prendre des cours avec
Sadibou….ou…comment elle s'appelle déjà ? Bon
on s'en fiche.
Elle au moins elle a de la classe même si je ne
l'aime pas. Tu me fais perdre mon temps, ce n'est
pas une morgue ici, ne mouille pas mon bureau
avec tes torrents de larmes. Et ne pleure pas sur
mon fils comme ça, tu vas lui porter malheur. J'ai
assez été gentille depuis que j'ai franchi ce bureau
maintenant efface toi d'ici avant que je ne le fasse
moi-même. J'en ai marre de toi ! Laisse mon fils en
p...

- ABDEL S'EST MARIÉ ! Hurle-t-elle avant de se


laisser choir sur le sol en larme. Abdel... m'a
trahie...j'ai tout fais pour nous, pour lui et lui...
il...il...

Qui a fait quoi ?


J'ai mal entendu non ?

Calme-toi Carmen, compte de 10 à 0. Calme toi


contrôle toi. Cette fille ne sait pas de quoi elle
parle. Mon Abdellah, mon fils, mon fils, le seul qui
a eu le privilège de téter mes seins. Ce fils la, ne
peux pas s'être marié sans m'en avoir parlé.

Comment ça marier ?

Calme toi Carmen, sauf que non bordel je n'y


arrive pas. Je me lève et fonce vers elle, je la
relève et la plaque férocement contre la vitre de
mon bureau m'en fiche si elle se brise et qu'elle
tombe ce qu'elle vient de dire est plus important.

- Répète ! Lui ordonné-je en resserrant mes mains


sur son cou.

- Tu...m...me...f...fais mal !

- RÉPÈTE J'AI DIS ! Hurlé-je en la secouant dans


tous les sens. Je suis en transe, ma coiffure est
défaite, j'ai les nerfs qui me tenaillent.
À cette instant, je n'ai plus rien de la femme sûre
d'elle. Il s'agit de mon enfant.

- RÉPÈTE ! OUVRE TA GUEULE ET RÉPÈTE ! Énervée


par son silence, je la jette par terre alors qu'elle se
tient le cou en toussant.

- Abdel...s'est marié...il...il a épousé Sadio.

Non elle ment.

Il faut que je le constate par moi-même.

Je prends mon sac et sors rapidement de


l'entreprise abandonnant l'autre cruche au sol.
Mon chauffeur arrêté devant la voiture m'ouvre la
portière arrière.

- Les clés je conduis !

- Mais madame vous tremblez ce n'est pas...

- DONNEZ MOI CES PUTAINS DE CLÉS ! je les lui


arrache des mains et le contourne dans une rage
folle pour prendre le volant.
Je démarre telle une fusée. Il faut qu'il me le
confirme, il faut que je l'entende de sa vive voix.
Abdel n'a pas osé me faire cet affront.

J'ai mis toute la vitesse pourtant j'ai l'impression


que la voiture n'avance pas.

- Bordel, je klaxonne pour que le chauffard devant


moi dégage avec sa boîte de sardine.

J'arrive rapidement et sonne comme une tarée. Je


ne peux pas entrer tant qu'il n'aura pas
déverrouillé depuis son salon.

La porte s'ouvre et je compris qu'il m'a vu depuis


sa caméra.

Je rentre dans sa maison, trouvant une image qui


confirme tout.

Je lâche mon sac incrédule. Madame est dans la


chemise de mon fils, lui torse nu le nouveau
couple est en train de déjeuner.

Abdel a osé ?
Sans pouvoir me contrôler je lâche un rire. Un rire
nerveux, triste, colérique je ne sais plus.

- Je vais te poser qu'une question, une simple


question Abdel Oumar. Est-ce que tu t'es marié ?

Il se passe deux mains sur le visage, sachant ce qui


va suivre. Il vient me faire face et me prend les
mains.

- Yaye installe toi s'il te plaît, je sais pourquoi tu es


là. Calme toi s'il te plaît ! On va parler calmement.

- J'ai des fauteuils chez moi, je ne suis pas ici pour


m'asseoir. je veux savoir si tu t'es marié !

N'ayant pas le choix et connaissant mon


tempérament, il décidé mal à l'aise, d'opter pour
la franchise :

- Oui yaye, je me suis marié ! Je suis désolé Yaye,


rien n'était calculé je te le promets !, Je comptais
venir avec elle pour te l'annoncer officiellement.
Je te demande pardon maman du fond du cœur.
Assieds toi on va en parler je t'en supplie ! Il me
conduit vers l'un d'un fauteuil sauf que je me
dégage de ses mains et lui flanque une gifle qui fit
hoqueter sa femme.

À son visage triste et plein d'incompréhension, je


pris conscience de mon acte.

- Jésus ! Murmuré-je.

Ma main se porte sur ma bouche, choquée par ce


que je viens de faire.

La première fois que je frappe mon fils. Je suis


entrain de faire n'importe quoi. Mais j'ai tellement
mal bordel Abdel n'a pas pu manquer de
considération à ce point à mon égard pour se
marier sans même m'en informer.

- Je...je... pardon mon fils...je ne voulais pas...


Abdel. Je tente de toucher sa joue sauf qu'il
s'écarte ce qui me fendit le cœur.

Je suis entrain de perdre mon fils et tout ça à


cause de cette femme. Tout ça à cause d'elle.
Jamais Abdel n'aurait agi ainsi, avec Nabilla il m'en
avait parlé. Mais elle, il ne m'a rien dit et c'est ce
qui me fait mal parce que ça veut dire qu'il l'aime
vraiment, plus que moi sa mère.

- Abdel, mon fils qu'est-ce qui t'a pris ? Adoucis-je


ma voix. Pourquoi tu es allé lier ta vie a la sienne ?
Tu sais ce que tu viens de faire ? As-tu conscience
de ce que tu viens de faire ? C'est pas possible !

- Arrête d'en faire tout un drame, yaye j'ai


seulement épouser la femme que j'aime. Je n'ai
pas provoqué un sinistre. Si c'est pour cela que tu
m'as giflé, je l'accepte yaye. Si c'est le prix à payer
pour que tu acceptes ma femme, je l'accepte mais
s'il te plaît pour une fois accepte mon bonheur.
Yaye je suis épuisé !

- J'ai sûrement raté quelque chose avec toi,


chouinté-je en agitant mon doigt sous mon nez.
Oui j'ai sûrement raté quelque chose, en
comportement, tu es l'exact copie de ton père,
vous ne m'avez jamais écouté...ton père je peux
comprendre mais toi Abdel mon fils, je me sens
trahi. J'ai trop dormi on dirait ça n'aurait pas dû
avoir lieu, Putain !!!!
- Yaye s'il te plaît cesse de crier il est tôt.

- JE CRIE SI JE VEUX ! JE CRIE ! SI C'EST POUR


CETTE ORPHELINE QUE TU ME DEMANDES DE NE
PAS CRIER JE CRIERAI. TU PENSE À ELLE EN CE
MOMENT ALORS QUE TU M'AS BLESSÉ. CE QUE JE
PENSE OU RESSENS NE TE DIS RIEN ?

- Ne l'appelle pas comme ça ! Ne commence pas,


je reconnais mon tort mais n'abuse pas Yaye.
Sadio est désormais mon épouse, tu peux t'en
prendre en moi si ça te chante mais ne la mêle pas
à ça ! C'est moi qui suis allé l'épouser et non le
contraire ! Arrête de te comparer à elle, tu es ma
mère je t'aime, je t'aime depuis que j'étais dans
ton ventre. Je ne te remplace pas et je ne pourrai
jamais le faire, tu es et tu restera toujours ma
mère.

Sans que je ne comprenne, l'idiote s'emmène avec


du sucre. Ma belle-fille s'inquiète pour ma
tension.

Que c'est émouvant, mais que j'ai envie de


l'étriper celle-là.
- Il faut que vous vous calmez madame, vous
tremblez prenez une pincée de sucre si...

Je la pousse violemment alors que mon fils


s'occupe de la réceptionner.

- Et il ne manquait plus que ça ! Un conseil, évite


le stéréotype de la belle fille qui essaie de se faire
aimer par la mère de son époux parce que je veux
que tout soit clair, jamais de ma vie je ne
t'accepterai. Ne t'avise plus de m'approcher j'ai
qu'un fils et tu te l'es accaparé. Petite cataine.

Abdel pars ouvrir la porte j'écarquille les yeux


choquée.

- Yaye ici c'est chez moi, et je ne permettrait pas


que tu insulte ma femme, ni que tu l'a violente.
Quand je viendrai chez toi, tu pourras te défouler
sur moi, ton fils. Respecte mon épouse c'est tout
ce que je veux où je te demanderai de partir.

Ma respiration s'accélère, signe que ma colère est


à son maximum.
- Je n'en reviens pas ! Abdel tu me chasse de chez
toi ? Je rêve !

Sa mine est triste, je sais qu'il le fait avec


beaucoup de mal.

Je ramasse mon sac et m'avance jusqu'a sa femme


je lui chuchote quelques choses qu'elle n'oubliera
pas de si tôt.

Je la bouscule et sort de la maison, dans le couloir,


je m'effondre en larme.

***

Je gare devant sa maison, je sonne, il m'ouvre.


Quand il découvrit ma personne, il leva les yeux au
ciel avant de s'éclipser pour me laisser entrer.

- Tu sais ce qui se passe n'est-ce pas ? L'agressé-je.


Il part s'affaler sur son canapé en prenant sa
manette pour continuer son jeu.

- J'ai une vie et je m'en mêle, tu devrais en faire de


même. Arrête un peu sinon tu risques une crise
d'AVC.
Il me dit ça sans me regarder concentré sur son
jeu. Ce type est tellement inutile que j'en ai des
migraines.

- Et toi tu restes là sans rien faire. Tu l'avais sous


les mains espèce de pédophile et quand l'occasion
se présente pour qu'elle soit enfin à toi, tu laisses
mon fils sortir de nul part pour te la prendre. Tu
n'as rien dans le pantalon ou quoi ? Tu es
tellement inutile, enfin je comprends ça est dans
tes gènes.

- Tu ne peux pas dire que mon père est inutile


peut être ma mère. Tu veux parler de mes gènes
Carmen ? Va en discuter avec Élisa Diawara quoi
que ça sera difficile pour toi à cause de ce que tu
lui as fait. Le mieux c'est d'aller en parler dans un
laboratoire avec celui que tu connais si bien.

Je m'approche de lui de sorte à lui barrer l'écran


de son stupide jeu vidéo.

- Range un peu ta langue, tu sais que je n'aime pas


quand elle se montre bavarde, le ménacé-je.
Il m'accorde simplement un petit rire.

- Je fais ce que je veux Carmen. Tu ne peux rien


contre moi, tu le sais très bien. Je connais tous tes
secrets Carmen et je suis aussi la faiblesse de
quelqu'un alors tes menaces tu les fais ailleurs, tu
m'emmerdes, va aboyer ailleurs vieille folle il faut
que tu te fasses interner ça nous fera des
vacances. Abdel est ton fils, pas ton mari. Et un
conseil, tu devrais faire attention parce que à trop
te perdre dans tes sentiments tu risques de
commettre une faute. Bon la discussion est
terminée.

Il se lève et me pousse jusqu'à dehors, il me


claque la porte au nez.

Espèce de petit con. Si seulement je pouvais me


débarrasser de toi.

***

Emlyn sadio kâ,


« Je te le jure, sur le cordon ombilical qui m'a relié
à mon fils que tu me le payera au prix de ton sang
»

Cette phrase se répète en boucle dans ma tête


alors que j'arpente les pièces du bureau de la
maison.

J'ai peur de comprendre ses mots ...au prix de


mon sang...

C'est clairement une menace de mort.

Carmen serait capable de me tuer ?

Je sais qu'elle aime son fils mais de là à me tuer ?

Il faut que j'en sache plus sur la vie de cette


femme. J'ai l'impression qu'elle n'est pas qu'une
simple femme d'affaires elle est sombre et
capable, son amour pour son fils est démesuré. Il
me faut en savoir plus sur elle. Il faut que je fasse
quelque chose.

Cette femme cache quelque chose.


Je sors mon carnet et note toutes les informations
que j'ai pu réunir sur la secte de sorte à ne rien
oublier.

Le nom de la reine je n'arrive pas à le déchiffrer je


ne sais par ou commencer ni par quoi terminer.
C'est chiant d'avoir ça sous la main et d'être
toujours au statu quo.

***

Autour du petit déjeuner, je sens Abdel anxieux.

- D'habitude tu racontes tout et n'importe quoi, ce


matin tu es calme ce n'est pas normal. Qu'est-ce
qui ne va pas chez mon roi ?

Il s'essuie la bouche, abandonne ses couvercles et


m'accorde toute son attention.

- Il faut que je te parle de quelque chose de très


important. C'est en rapport avec ta santé. Depuis
que je te les ai confisqué as-tu des effets
indésirables ?
- Tu m'avais pris ces pilules alors que le docteur
m'avait dit que la prise était quotidienne. Je me
suis faite livrer d'autres, que je continuais à
prendre mais j'ai arrêté depuis mon opération. J'ai
l'impression que ces pilules m'étouffent. À chaque
fois que je les prenais, ça me donnait des crampes
au ventre. Pourquoi ?

- Je ne savais pas que ces pilules étaient


dangereuses sinon je t'aurais demandé d'arrêter la
prise depuis le jour où je te les ai confisqué. Le
lendemain j'ai fait envoyer les pilules à un ami
médecin. Malheureusement il était en vacances ça
m'a pris des semaines avant qu'il ne m'appelle et
me donne un diagnostic. Sadio comment tu te
procures ces médicaments ?

- Bah au manoir on me l'apportait après mon


divorce j'ai informé mon médecin de ma nouvelle
adresse et il me les faisait livrer. Pourquoi tu me
poses toutes ces questions ?

Je ne comprends pas son intérêt pour ses pilules.

J'ai l'impression que engager le sujet est difficile


pour lui parce qu'il se désiste à chaque fois qu'il
ouvre la bouche. Je l'incite à parler en lui
caressant la main et il se mit à me raconter des
choses qui me firent tanguer.

Un vertige me prit alors que sans m'en rendre


compte, j'étais debout la main sur la bouche
reculant pour m'éloigner de cette table. J'étouffe,
je me sens comprimé dans ma chair. Il blague,
c'est sûrement une blague. Badra n'a pas pu me
faire ça. Il n'a pas pu décider de ma vie ainsi. Il n'a
pas pu me rendre stérile.

- Non non non je...je suis pas stérile....non

Les yeux écarquillés, je murmure des non à


chaque fois que je prend conscience de ma
stérilité. Qu'ai je fait pour mériter ça ? Badra n'a
pas pu m'infliger ça. Je me touche le ventre, je
palpe, je retire ma chemise pour mieux voir mon
ventre. C'est vide, jamais je ne donnerai la vie, je
ne pourrai pas donner un enfant à mon mari, je ne
connaîtrais pas les douleurs et le bonheur liés à
l'enfantement.

- Je ne suis pas stérile, NON JE REFUSE ! BADRA NE


M'A PAS FAIT ÇA.
- Sadio, rien n'est vérifié il faut qu'on te fasse
passer des examens pour en être certains. Ne
t'affole pas mon amour. Je ne sais pas pourquoi
mais je sens, j'ai la foi que tu n'es pas stérile.
Sadio, regarde moi je t'en prie écoute moi. Hé
bébé...

Je ne l'entend plus. C'est impossible, ça fait des


années que je prends ces saletés, je ne crois pas à
un miracle. Il veut juste me rassurer. Il ment je
suis stérile. Je m'écroule me tenant le ventre, je
crie ma douleur à m'en briser la corde vocale, je
pleure à m'étouffer. Qu'est-ce que j'ai fais pour
qu'il me fasse ça. Il aurait pu me dire qu'il ne
voulait pas d'enfant, il aurait pu m'obliger à me
mettre sous contraceptive au lieu d'user d'une
solution aussi radicale. Badra n'a pensé qu'à lui, il
n'a pas pensé à moi, pas une seule fois il ne s'est
mis à ma place. Il m'a amputé, il m'a enlevé mon
vieux le plus cher. Je m'en fou de l'argent, d'une
vie professionnelle moi j'ai toujours rêvé de
former une famille nombreuse, c'était mon rêve
inavoué. Le rêve que je caressais chaque nuit sur
mon lit. Pendant ce mariage avec lui j'ai tant de
fois rêver d'un centre rond, d'un coup de pied, de
contractions et lui il m'a enlevé ça. Badra m'a tout
pris, Badra m'a tout enlevé. Tuer ma sœur ne lui a
pas suffit. Il m'a détruit je ne mérite pas ça, je ne
suis pas méchante, je n'ai jamais fais du mal
volontairement à quelqu'un alors pourquoi je suis
tant éprouvée ? Pourquoi quand je suis heureuse
aujourd'hui le lendemain tout se brise ? Badra m'a
détruite !

Abdel tente de me tenir, de me parler mais je ne


l'entend pas, je suis figée sur ma douleur.
Comment me décharger ? J'ai si mal que j'en suis
épuisée. Je ne mérite pas ça, je ne sais pas si mon
nom est synonyme de souffrances car je pars de
douleur en souffrance. Chaque couteau qu'on
m'enfonce sur le dos m'enlève petit à petit mon
humanité. Ils sont en train de me rendre comme
eux.

- Sadio tu fais une crise de panique reviens Sadio...

Badra m'a tout pris...

- Sadio je t'en supplie accroche toi à ma voix...

Badra m'a tout arraché, que lui ai je fais ?


- Sadio fie toi à ma voix, je te jure que si je pouvais
porter ta douleur le l'aurais fais, ça me fait mal de
te voir ainsi. Sadio écoute-moi.

Stérile, je suis stérile...

- Sadio pense à moi, pense à Sadikh,pense à


Saïda...écoute ma voix... pense à cette magnifique
nuit que Sadio et Abdel ont passé à Saloum, pense
à notre amour...

Amour

Abdel

Nuit

Lui il m'aime

Lui il va me protéger

Mais restera-t-il avec une orpheline ?

La peur qu'il m'abandonne me sort derechef de


ma transe.
Je le vois devant moi, la mine soucieuse quand ses
yeux captent les miens, il souffle de soulagement.
Toute de suite je viens m'accrocher à son t-shirt' il
ne doit pas m'abandonner, non pas lui aussi.

- Ne me quitte pas pour ça...je t'en supplie...je..

- Hey shit Sadio ne pense pas à ça, je serai là


aujourd'hui, demain et toujours. On affrontera
tout ensemble je te le promets. Tu l'as dis toi-
même, on mourra ensemble.

Je le crois.

Je crois en nous.

Je continue à pleurer à chauds larmes sur son


torse.

***

J'ai préparé un bon thiebou diaga. Je me rends à la


base pour lui apporter son déjeuner à lui et
Sadikh. Je sais qu'ils ne mangent pratiquement
pas.
Quand j'arrive, son bureau est vide. Il doit être
occupé. Je dépose la nourriture et patiente tout
en rédigeant quelques mails sur mon téléphone.

Mon mari ouvre la porte et m'offre un sourire dès


qu'il me vit. Je viens l'embrasser.

- Je t'ai apporté ton déjeuner, je ne compte pas


m'éterniser il est où Sadikh ? Pourquoi Je te sens
tendu, lui dis-je en lui massant les épaules.

- Je viens de me disputer avec Nabou mais il n'y a


pas que ça, les choses se compliquent. Assieds
toi.

Je fis ce qu'il me dit, pressée de savoir de quoi il


en est.

- Tu te rappelles du jour où tu m'avais appelé en


me disant que ma mère était venue te menacer ?

Je hoche la tête continuant à déguster mon petit


déjeuner.
- Ce jour, on était dans un entrepôt. On n'y a
trouvé des capsules, des machines tout portait à
croire que c'était une usine de fabrication de faux
médicaments, nous avons débarrassé l'usine de
tous Après les rapports du laboratoire scientifique,
il s'avère que c'est une nouvelle drogue mise sur
le marché. Hier j'ai utilisé les hommes au service
du faucon pour aller racoler des informations
auprès de quelques mafieux sur un potentiel
nouveau drogue. De ce qui en ressort, c'est une
drogue nommée l'irrationnel...

Li quoi ?

- Bien sur mes hommes se sont renseignés sur les


effets de cette drogue et tiens toi bien. Cette
drogue est capable de t'ôter ta capacité de
réflexion pendant 48 heures. Sous l'effet de cette
drogue, un être humain est capable de commettre
les pires atrocités sans une once d'état d'âme, il
est capable de dire oui à tous les ordres qu'il
reçoit. Et ça, c'est très mauvais Sadio. Ça va
accroître le taux d'assassinat dans ce pays. Tous
les agresseurs et tueurs s'offriront cette drogue
pour pouvoir bien exercer leur sale travail et c'est
bien et bel l'œuvre du réseau.
Je suis choquée. Je suis sans voix.

Une nouvelle équation s'ajoute. Cette drogue tel


que Abdel l'explique, va faire des ravages. Je
comprends son inquiétude.

- La drogue n'est pas encore sur le marché mais


elle sera présentée de façon officielle au bal
masqué et il faut impérativement qu'on y aille
pour en savoir plus.

- Qu'on ?

- Je me ferai passer pour ton garde du corps. La


cheffe d'un cartel ne peut pas se déplacer sans
gardes alors on aura pas de problème.

Ce n'est pas faux.

- Pourquoi le faucon n'a pas reçu une invitation ?

- On m'a une fois dédié un bal, j'ai eu l'impolitesse


de ne pas y être allé, je crois que la reine a
compris que sa secte ne m'intéressait pas. Et il est
connu de tous que je suis indépendant. Durant
toutes ces années, je me suis assez débrouillé
pour réduire sous silence mon identité. Je suis
rarement sur le terrain, je n'y vais que quand ça
l'exige. Le type qui t'a agressé à la soirée de Badra
l'autre fois s'il m'a reconnu c'est parce que j'ai
effectué une transaction d'arme avec lui, je
voulais gratter des informations sur le réseau en
me faisant passer pour un client et ce con tenait à
ce que je sois là personnellement tu as bien
entendu la phrase qu'il m'avait sorti quand il m'a
vu «Je ne savais pas que le faucon sortait en
journée» Et ton agresseur il courait juste le bruit
que le faucon le cherchait quand il m'a vu il a
compris que j'étais le faucon. Toi et la reine vous
n'êtes pas les seules à dissimuler vos identités
nous sommes trois.

Je hoche la tête.

- Ce n'est pas tout Sadio, ton agresseur, celui que


tu voulais comme infiltré, on l'a retrouvé mort
hier.

- QUOI ? Fis-je abasourdie.


Il ouvre son tiroir et pose devant moi trois photos
d'un cadavre.

Je pousse un petit cri d'horreur mes mains


rejoignent ma bouche. Je fixe la photo n'y croyant
pas.

Il est mort ! Putain ! Dans quoi il s'est mis. Ont-ils


découvert son mensonge ? Ont-ils su qu'il les avait
trahi en me laissant partir ils ont tué celui qui
devait nous servir d'infiltrer, l'amoureux de Délia.
Incapable d'en voir plus je renverse les photos.
Son front est troué, les yeux quittant leurs orbites,
son visage devenu blanc. C'est macabre.

On se retrouve au point de départ. On avance pas


avec ce putain de réseau. Ça me fout les boules.
J'ai l'impression qu'on y arrivera jamais pourtant il
nous faut bien un infiltré, c'est le seul moyen de
parvenir à nos fins. On ne peut rien régler en ne
sachant pas ce qui se passe à l'intérieur.

- Et si j'acceptai la proposition que me fera la reine


qui est d'intégrer la secte ? Sortis-je sans réfléchir.
Abdel se mit à rire, pas d'un rire joyeux dont il a le
secret mais un rire nerveux, très nerveux. Je crois
que mon idée va avorter avant même d'être mise
en pratique.

Il se lève se tenant sur toute sa hauteur, je me


ratatine sur ma chaise regrettant mon idée idiote.
D'une main il tourne ma chaise vers lui de sorte à
ce qu'on soit face à face. Il ne rit plus, il est plutôt
fâché je pense.

- Euh... Abdel...

- Tu vas accepter et ça sera quoi la suite ?


Mélanger ton sang à celui de la reine ? Sacrifier
ton premier fils ?

- Je suis sté...

- TU N'ES PAS STÉRILE ARRÊTE DE LE CROIRE !


C'est quoi la suite dis moi, suivre les pas de ta
mère ? Planquer notre enfant quelque part et que
je meurs sans connaître son existence ? Assassiner
des innocents ? C'est ça ? Écoute Sadio je ris
beaucoup mais évite de me sortir des idées aussi
bête que stupide. Et je te le jure Sadio que si tu
t'amuse a accepter la proposition de cette
frappadingue, je te le jure sur ma vie que tu ne
seras plus la femme que j'aime mais mon ennemis
et dès que l'occasion se présentera je te fouttrai
au gnouf. Rend justice mais garde les idées claires.
Je n'ai pas épouser un monstre mais une femme.
Merci pour ton déjeuner tu peux partir. Bonne
journée !

Il retourne s'asseoir la mine fermée.

Première dispute de couple.

Et je l'ai cherché. J'ai sorti cette phrase sans


prendre en compte tout ce qu'il y a derrière
l'intégration de ce réseau, c'est contraire à mes
valeurs. Sous les émotions, j'ai l'habitude de parler
sans réfléchir, une habitude que je vais devoir
travailler parce qu'avec Abdel ça ne le fera pas.

Hors de question que je rentre fâchée avec lui.

Je me lève et viens m'asseoir sur ses genoux. Il ne


me calcule pas.
- Pardon mon roi c'est stupide je le reconnais. Je
te promet que je n'accepterai rien, je serai sage
comme une image mon amour. Pardon ne te
fâche pas, regarde tu n'es pas beau quand tu te
fâches. Pardon c'était stupide je l'ai sorti sans
réfléchir. Pardon mon roi, le seul roi de mon cœur.
Je te promet que je ne ferai rien derrière toi,
pardon mon amour, ne te fâche pas contre ton
soleil.

Je viens lui faire des guili-guili juste pour le voir


sourire et ça marche, il est sensible des flancs.

- So ma leumbeulé ngone ma ball leu.


(Danse des fesses ou mapouka pour les ivoiriens)

J'éclate de rire,mes mains rejoignent son cou alors


qu'il me tient par les hanches.

- Kou beurri taate Moy leumbeul, Mane twerk


laobé la lay Tegal ngone. Té musique doufa khadj
samay ferr rek doyna musique. Guenoul ?
( Ce sont les femmes callipyges qui peuvent faire
ça, moi je sais twerker et sans musique, mes
chaînes au rein suffiront pour musique.)
- Où suis-je ?

- Dans ton bureau.

- Sama yaram rek mofi né sinon sama khel egue na


keurgue depuis bi nga toudé twerk...Aïe aïe…fit-il
en se touchant le cou, bébé sama yaram da
tangue da melni dama beug febar, début de palu
nagn gnibi bébé.
( Il n'y a que mon corps présent ici, sinon depuis
que tu as mentionné le mot twerk, mon esprit est
rentré à la maison. Aïe aïe… bébé mon corps
chauffe, on dirait que je veux choper un début de
paludisme, rentrons à la maison.)

En plus il est sérieux. J'éclate de rire me moquant


de lui. Je viens l'embrasser dans un baiser
enflammé. J'y mets fin et viens nettoyer mon
rouge à lèvre taché sur sa lèvre. Je me lève, habillé
d'une jupe tailleur, je retire mon string. Je viens le
fourrer dans sa poche.

- Kheum na !
(Je suis évanoui.)
- Travaille bien mon amour et surtout, à ce soir.
Conduis prudemment hein je t'attendrai
patiemment.

- Putain il faut que je demande un congé,


l'entendis je marmonner derrière moi.

Heureusement que j'ai tout le temps des slips


temporaires dans mon sac, histoire de fille avec
les ragnagnas. Je trouve rapidement une toilette.
Fini, je ressors et me dirige vers le bureau de
Sadikh.

Sans toquer, j'ouvre la porte et tombe sur une


image qui me fige.

Les deux sursautent à ma vue. Incrédule, je


referme rapidement la porte une main sur la
poitrine.

Je fourre le repas dans les mains d'un officier qui


passait et marche vers la sortie.

- Sadio, Sadio !

Je m'arrête alors qu'il trottine jusqu'à moi.


- Ce n'est pas ce que tu crois...

- Ah oui ? Je te vois toi en train d'embrasser


Nabou bouche contre bouche imité-je avec mes
doigts. Et tu me dis que ce n'est pas ce que je crois
? Sadikh on parle de Nabou là, Nabou la mère du
fils de ton ami. On parle de l'ex d'Abdel. Putain
Sadikh, Qu'est-ce que tu fous ?

J'ai envie de crier la c'est pas possible. Qu'est-ce


qu'il est entrain de foutre ?

- Nabou s'est disputée avec Abdel elle est venu


dans mon bureau en pleure je...

Nabou passe devant en me lançant un regard noir

Quelle peuchère !

- Ouais et du coup tu t'es dis que l'embrasser sera


la meilleure consolation. Depuis quand tu
embrasses les ex de ton ami ? Si Abdel l'apprend,
y as tu pensé ?
- Ne lui dis rien s'il te plaît, écoute je viendrai te
voir et on en discutera s'il te plaît pas ici. Dit-il en
regardant partout. Je remarque des personnes
curieuses qui nous observent.

- Oh les curieux ! C'est quoi ? Vous n'avez jamais


vu des frères et sœurs se disputer ? Tchip ! leur
adressé-je. Honteux, ils retournent vaquer à leurs
occupations. Je me tourne vers sadikh, et toi
l'embrasseur de tout ce qui bouge, tu as intérêt à
passer. Je quitte devant lui énervée.

Je sors du bâtiment et trouve madame qui


m'attend devant ma voiture.

Bienvenue les migraines.

Je mets mes lunettes de soleil et déverrouille ma


voiture avec la clé automatique.

J'ouvre la portière pour m'installer voulant


refermer, sa main la retient.

- Tu as finalement eu ce que tu voulais, tu t'es fait


épouser par Abdel. Mais sache que ce mariage ne
fera pas long feu. Je vais tellement y mettre des
étincelles qu'il finira en flamme.

Je sors de ma voiture, la pousse et lui fait face

- Écoute moi toi, tu commences sincèrement à me


gonfler. Va pleurnicher auprès de mon frère et
surtout va te faire embrasser moi tu me laisses
tranquille !

- Tu me fais pitié, me dit-elle. Toute cette beauté


est superficielle. Tu es là à te tenir sur des
escarpins, des vêtements de marque mais sache
que tu pues la pitié, petite orpheline ! Si c'est ta
beauté qui te donne tant confiance en toi, ne t'y
accroche pas trop, elle peut disparaître dans des
flammes ou avec simplement de l'acide et on
verra si Abdel sera toujours là.

Elle me menace clairement non ?

Pourquoi on me prend toujours pour une faible ?


J'ai l'impression que cette fille me sous estime.

Je m'approche d'elle jusqu'à rencontrer son


corps.
Sans qu'elle ne s'en rende compte, plus occupée à
me regarder droit dans les yeux, je sort le scalpel
que j'avais pris le soin de scotcher sur ma cuisse
avant de sortir. Je soulève rapidement sans qu'elle
ne s'y attende son t-shirt et pose le couteau.

- Nabou, dans une tanière de lion il ya les


lionceaux et les lions mais si on veut bien voir, il
n'y a pas de petits lions car ils sont tous
dangereux. Si tu me sous estime tu découvriras
bien vite que je suis plus que capable. Moi je te
fais honte ? Et toi qui pleurniche derrière un
homme ? Et toi qui quémande l'amour d'un
homme qui te considère juste comme la mère de
son enfant ? Offre toi des vacances Nabou, tu
risques la folie ! J'imagine que ce n'est pas facile
pour toi d'imaginer Abdel dans mes bras, pour ta
santé, je te conseille d'éviter de penser à tout ce
qu'on fait au lit. Rire, je suis la désormais épouse
de Abdel. Je suis Madame Dioum et tu n'y pourra
rien. Nada nothing. Et si tu t'en prends à mon
mariage, tu découvriras que la lionne ne protège
pas uniquement ses petits. Va te chercher un
homme tu pue le manque d'affection !
Elle me repousse en me faisant un bras de clé.

Ça ne m'étonne pas, après tout, elle est une


policière entraînée.

- On verra bien ! Rentre chez toi et surtout


conduis prudemment, un accident est vite arrivé.

Elle me lâche et je me retourne en lui offrant un


sourire.

- Je rentre dans la maison dans laquelle tu as tant


voulu être. Cache-toi bien Nabou. Des secrets ont
vite été dévoilés.

Elle change de visage à la suite de ma phrase et je


compris qu'elle a bien et bel un secret

Intéressant.

Je remets mes lunettes de soleil devant elle et


monte enfin dans ma voiture.

Je contacte Ben
" Ben, j'ai besoin d'un détective qui pourra
enquêter sur le passé d'une personne. "

" Qui ?"

" Nabou Gueye je veux tout savoir sur son passé


même l'élément le plus futile."

" Je m'en charge."

Je raccroche...

À la guerre comme à la guerre.

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Chapitre 25

Dans sa Villa privée, au cœur de la Casamance, H


attendait la reine.

Elle prépara le cercle au sol et y installa tout.

À chaque fois qu'elle faisait cet acte, elle pensait à


avant, là où tout avait débuté.
En robe blanche et un foulard rouge, H était prête
à communiquer avec Zora.

La porte du sanctuaire de H s'ouvrit sur la reine


qui, habituée, enleva ses chaussures puis rejoignit
H dans le cercle.

- Fait vite, j'ai besoin de savoir, s'impatienta la


Reine.

H prit une dague alors que la Reine lui tendit son


poignet.
H blessa la reine avant de recueillir son sang.

H tendit la main attendant quelque chose de la


Reine.

- C'est la première fois que tu me demandes ça !


Répliqua la reine.

- Évite de discuter, ça m'ennuie !

La reine sortit une coupelle remplie de sang, le


sang de ces menstrues.
H le récupérera, elle mélange les deux sang puis se
mit à réciter un mantra.

Elle fait goûter le sang mixer au tour du cercle


avant d'écrire Zora avec.

H entra en transe signe que Zora arrivait, elle était


proche, h le sentais, le maléfice remplaçant l'âme,
Zora pros possession du corps de H.

- Qu'est-ce que tu veux ? Questionna-Zora à la


reine.

- Tu sais ce qui se passe Zora, ce n'était pas prévu


et pourtant...je...je veux savoir ce qu'il va se
passer...

- Le germe à été sauvé une fois, le germe ne sera


pas sauvé deux fois reine...

- Mais...mais une solution, je veux une solution...

- Seul le sang lié peut sauver le germe. Sauver le


sang par le sang. Tu dois verser son sang si tu veux
sauver le germe.
Zora en un éclair, quitta le corps de H qui tomba
au sol. Son esprit ne dormait pas pendant que
Zora parlait à la Reine, elle avait compris verser le
sang pour sauver le sang.

H à terre fixa la Reine et au regard de celle-ci, H


compris qu'elle était capable de le faire

- NON ! REINE, JE NE TE LE PERMETTRAIT PAS !


HURLA H en se mettant debout

-M-mais tu l'as entendu il n'y a que comme ça


que...

- Je t'interdis de le faire, reine tu n'es pas la seule


à avoir des sentiments tu ne peux pas gâcher le
joyau d'un autre pour protéger le sien. Je ne te le
permettrai pas ! Et ne pense pas être la plus
maligne je sais tout ce qui se passe dehors, je
sentirai sa blessure quand tu déchireras sa chaire
et je te le jure que tu me le paiera, je ne te
laisserai même pas débuter. Je suis capable de te
tuer Reine. Ne me provoque pas !

La reine secouée par les aveux de Zora, reprit


enfin contenance :
- Je pars !

- Reine, la retint H.

- Quoi ?

- Badra Faye, tu sais qu'il est temps hein ?

- Fais ce que tu veux, lâche la reine avant de


quitter la maison les larmes ruisselant sur ses
joues.

***

Emlyn Sadio Kâ,

Le Bal, c'est dans deux semaines. Il faut que je me


penche sur la tenue. Je prends mon téléphone et
cherche le numéro d'un styliste Italien, il réside là-
bas je n'ai aucun souci à le faire. Il est réputé, je
l'ai connu dans le monde du mannequinat j'étais
sa Musa comme il aimait bien le dire.

" Allo Antonio"


"visto che hai il mio numero privato deduco che ci
conosciamo. Purtroppo non riconosco questo
numero.
(vu que vous avez mon numéro privé j'en déduis
qu'on se connait. hélas, je ne reconnais pas ce
numéro.)"

" c'est ta Musa tu ne m'a pas oublié j'espère ?"

"Dio mio ! Emlyn, è bello sentirti. Sono incapace di


dimenticare la mia musa. hai concluso la tua
carriera e mi hai abbandonato. Sono ferito, non
riesco più a trovare una bella creatura come te. La
tua magnifica carnagione e la tua bellezza
accattivante hanno reso uniche le mie creazioni.
vuoi tornare?
( Oh mon Dieu ! Emlyn que c'est bon de
t'entendre. Je suis incapable d'oublier ma muse.
Tu as mis fin à ta carrière et tu m'as abandonné.
J'en suis blessé, je n'arrive plus à trouver une belle
créature comme toi. Ton magnifique teint et ta
beauté captivante rendaient mes créations
uniques. ça te dit de revenir ?)"

Je secoue la tête amusée, il ne changera jamais ce


type toujours bavard.
" Antonio je ne reviendrai pas le mannequinat
c'est pour un temps et tu le sais bien. Aller, arrête
de me parler italien. J'ai besoin de tes services de
styliste."

"Ti ascolto mia musa ( je t'écoute ma muse )"

" Je voudrais une magnifique robe, je dis bien une


magnifique robe. C'est pour une amie, elle est
convié à un bal masqué mais c'est en même temps
une soirée de la haute sphère, donc il faut une
robe digne d'une soirée de gala qui en jette, sexy,
classe, digne d'une femme fatale sans en faire
trop, pas trop de chichi Antonio. Je veux pour elle,
une robe sobre et un masque assorti. Le but c'est
de ne pas la reconnaître. Je te laisse t'occuper de
tout ce qui est accessoires. J'ai tellement
confiance en tes talents que je sais que tu lui
produiras une merveille et le plus important
Antonio, totale discrétion. Je te fais confiance."

" laisse-moi une semaine pour te faire ça, tu l'as


veux en pièce unique ?"
Mhhh en pièce unique je serais là seule détentrice
du coup rien qu'avec la robe la secte pourra si elle
le veut remonter jusqu'à moi alors que si la robe
est en plusieurs exemplaires mon identité ne
risque rien.

" Mhhh non Antonio tu peux en produire plusieurs


toute façon si la robe est magnifique elle
s'écoulera rapidement"

" Ok ma muse, quand elle sera prête, je te la ferai


livrer. Bisous ma musa ciao."

Il raccroche, je reste la tête pleine de réflexion.

- Madame, votre frère est là ! M'informe mon


employé.

- Merci ma belle, j'arrive.

Je range tout mon foutoir et sors rejoindre mon


frère. Il a ma mine soucieuse. Tout de suite un
sentiment indescriptible me torda le ventre. Je
pris conscience que j'ai assez négligé mon frère. Je
me suis beaucoup reposé sur Abdel oubliant qu'il
était là et qu'il avait aussi besoin de moi. J'ai
négligé Sadikh et je n'en prends conscience que
maintenant.

Je viens me planter en face de lui alors qu'il se


lève, je le prends dans mes bras, le serrant
fortement contre moi. Je ne veux pas lui faire de
sermon, je ne veux pas le juger. Je devais être là
confidente de mon frère, je devais être attentif à
lui, à sa vie. Être seul n'est plaisant pour personne
et sans qu'il ne me le dise je le sens, mon frère se
sent seul.

- Pardonne-moi Sadikh, pardonne-moi, je t'ai assez


négligé alors que je suis ta sœur, pire ta jumelle.
Je n'ai pas instauré ce lien... Je me suis trop investi
dans cette histoire de secte jusqu'a t'oublier.
Pardonne-moi, le supplié-je alors que je le serre
toujours contre moi.

- Je n'ai rien à te pardonner Sadio. Ça me soulage


que tu en prennes conscience. Je ne voulais pas
t'en parler, je ne voulais pas passer pour un
pleurnichard ou je ne sais quoi d'autre mais la
vérité est que notre vie est différente de ce que je
m'étais imaginé. Je pensais que quand on se
retrouverait nous serions inséparables et que les
choses se feraient naturellement. Ce n'est pas le
cas mais je comprends, on a été séparé à la
naissance, chacun de nous à fait sa vie et ses
propres expériences sans savoir que l'autre
existait. Nous avons appris à vivre l'un sans l'autre.
Alors, je comprends que c'est normal. Je ne te
demande rien de plus Sadio que d'être ma sœur,
tu es là et pourtant tu me manques. J'ai beaucoup
été jaloux de Abdel, j'avais l'impression qu'il
prenait ma place, qu'il occupait la place de frère,
ami, amant. Mais j'ai fait un trie dans mes
sentiments, je t'ai aimé alors qu'on ne se côtoyait
pas j'ai donc compris que c'était pareil pour toi, on
est frère et soeur, nous avons été fécondé le
même jour, le lien qui nous unit est naturel,
l'amour qui nous appel est naturel car c'est
l'appelle du sang. Alors personne ne peut prendre
ma place dans ta vie, peu importe qui vient et qui
part dans ta vie, moi comme une tâche indélébile,
je resterai ton autre moitié, j'ai compris cela et ça
m'a soulagé.

Je ne pense pas qu'on puisse détester son frère.


Le même jour où j'ai connu Sadikh, j'ai su qu'il
avait déjà une place dans ma vie seulement je n'ai
pas su gérer le trop plein d'émotions. À une
trentaine d'années, chacun de nous à eu ses
expériences, il y a des moments qu'on devait vivre
ensemble qui devait nous aider à renforcer nos
liens, hélas la vie où je dirais les choix de quelques
personnes ne nous l'ont pas permis. On ne peut
pas refaire le monde, c'est une certitude toutefois
je peux consacrer du temps à mon frère.

- Je te promet que ça va changer, on prendra du


temps pour nous deux. Je m'en veux beaucoup et
je suis désolée, viens asseyons nous.

- Ne t'inquiètes pas. Euh...Sadio quant à


Nabou...je...

- C'est d'elle que tu parlais l'autre fois quand je


t'avais demandé si tu avais quelqu'un ? C'est de
Nabou dont tu es amoureux ?

- Oui ! Répondit-il dans un soupir. Je compris que


mon frère n'a pas décidé de l'aimer. Étant moi-
même amoureuse je comprends la folie dont est
capable ce sentiment quand il nous submerge. Il
nous pousse à faire des choix qu'on aurait guère
fait dans une autre posture.
- Je te le jure, Sadio, je suis épuisé de l'aimer. Je ne
sais pas si tu connais cette sensation d'aimer
quelqu'un qui te fait souffrir mais tu ne peux pas
cesser de souffrir parce que tu n'as pas aimer la
bonne personne. Tu es obligé de subir chagrin sur
chagrin, parce que tu l'aimes. Tu as mal mais tu ne
peux pas contreverser ta douleur parce que aimer
cette personne est égal à souffrir. Mais que dois-je
faire pour soulager mon cœur ? Comment dois-je
m'y prendre pour arrêter de l'aimer ? As-tu une
fois aimé en être épuisé ? Que tu te couches en te
disant il ou elle m'a assez fait de mal je vais
prendre mes distances mais demain quand cette
personne te donne un mince espoir toutes tes
résolutions tombent à l'eau ? Cet amour est
comme un poison dans ma vie. J'essaie pourtant,
je te le jure que j'essaie, je suis devenu un frivole,
je m'adonne au plan cul, je me dis que peut être si
je rencontre d'autre fille qu'on partage une
intimité ça provoquerai quelque chose en moi qui
me donnerait envie de la revoir et que enfin
j'oublie Nabou mais je ne trouve pas en toutes ces
filles ce que je cherche. Je couche avec elles, des
relations sans lendemain et à chaque fois, je me
sens minable. Je suis en train de pourrir. Je fais
n'importe quoi, je ne suis pas comme ça pourtant.
Ces filles que j'utilisent comme des chaussettes ne
méritent pas ça, je le sais, je leurs fait du mal j'en
ai conscience. Tôt ou tard, le karma de toutes ces
cœur que j'ai brisé me tombera dessus, je ne
l'ignore pas mais comment faire ? Je suis en train
de m'autodétruire, je suis désespérée d'en finir
avec cet amour à sens unique. La vie que je mène
n'est pas saine aussi moralement que
spirituellement. Je suis incapable d'avoir le dessus
sur moi même, je me laisse guider par mes
sentiments et c'est ça le pire. Je donnerai
n'importe quoi pour arrêter de l'aimer. Mais
putain je n'y arrive pas ! À chaque fois qu'elle a un
problème avec Abdel, elle court se réconforter
dans mes bras, elle m'utilise et comme un faible,
un stupide, un pauvre con je succobe à ses larmes
de détresse. Je me fais pitié, je me déteste !

- Tu...tu couches avec Nabou ?


La corde sensible je suppose vu qu'il fuit mon
regard. En soupirant, il se passe les mains sur le
visage. Et je capitule, je n'en reviens pas !
Madame veut renouer avec Abdel alors qu'elle
couche avec Sadikh.

Non mais oh !
- Ne te méprends pas, on ne l'a fait qu'une fois et
c'était l'erreur de trop.

Je me retrouve au milieu d'un truc que je n'avais


pas calculé. Quand Abdel le saura et qu'il apprend
que je le savais il m'en voudra. Et quand lui et
Sadikh s'affronteront, je serai dans une position
délicate entre mon frère et mon mari.

Dans quoi je suis allée me foutre qu'elle idée


d'aller apporter du déjeuner comme s'ils ne
pouvaient pas s'acheter un sandwich et voilà,
maintenant je sais quelque chose que je ne veux
désormais plus savoir.

Ne faites pas attention à ce que je raconte

Je soupire ne sachant comment gérer ce truc. Je


n'ai jamais été forte pour trouver les mots, je ne
sais pas réconforter une personne, je ne trouve
jamais les mots adéquats.

Second souffle.
- Écoute Sadikh, Abdel est ton ami, Nabou est son
ex. Je ne parle pas pour sauver mon mariage,
d'ailleurs je m'inquiète plus de ton amitié avec lui
parce que c'est clair que quand il le saura rien ne
sera plus pareil entre vous. Je ne te jugerai pas,
mais j'aurais aimé que tu ne te retrouve pas dans
cette posture hélas c'est ton cœur qui t'a guidé je
peux le comprendre. Toutefois, souvent on est
amoureux mais la raison doit prendre le dessus,
c'est comme si moi je tombe amoureux du frère
de Abdel en ce moment là, ma raison devrait
prendre le dessus et c'est ce qu'il te faut faire
maintenant. Je ne t'apprends rien en te disant
qu'il verra cela comme une trahison. Moi je ne lui
dirai rien parce que ce n'est pas à moi de le faire.
Je sais que tu souffres mais rien n'est éternel
Sadikh. J'ai aimé Badra il m'a fait souffrir
aujourd'hui je suis marié à Abdel et je l'aime. Je
veux dire par là que dans toutes les imbroglios
dans lesquels on peut se retrouver, il y a toujours
un petit bout de bonheur qui nous attend. Il faut
que tu remettes de l'ordre dans ta vie et ça
commence par t'éloigner de Nabou et être sincère
envers Abdel qui t'a tendu la main à plusieurs
occasions, peut-être que c'est le déclic qu'il te faut
pour tout recommencer à zéro et ça commence
par la sincérité. Moi je suis ta sœur et je te
soutiendrai, je t'aiderai à sortir de cette vie. À
chaque fois que l'envie d'utiliser une femme te
viendra à l'esprit, prie ou appel moi, ça te
changera les idées. Je suis sûre que quelques part
dans ce pays,une femme t'attends, une femme qui
fera de toi un homme meilleur et qui n'aura des
sentiments que pour toi. Nabou ne t'aime pas. Il
est temps que tu te détaches de ces sentiments.
Viens là, je tapote ma cuisse pour qu'il se couche.

Mon frère souffre et je le protégerai de Nabou.

Cette fille commence sincèrement à me taper sur


le système.

Vivement que je règle le problème par moi-


même.

***

Je caresse ma robe dans sa housse, excitée de la


mettre.
Je me coiffe d'un chignon haut laissant tomber
deux mèches sur le visage. Je me maquille
sobrement tout en mettant un accent sur les yeux
de sorte à rendre mon regard fatal. Je prends un
rouge à lèvre rouge aubrun.

Pour les boucles, je mets des clips d'oreilles. Pas


besoin de chaînes au vu de la robe.

Je mets la robe et m'observe devant le miroir du


dressing. J'ai l'impression la Sadio d'il y'a quelques
années, habillé et prête à défiler.

La belle époque.

Un baiser se pose sur mon cou. Je me retourne et


vois mon mari âpreté dans un costard noir sur
mesure qui épouse parfaitement ses muscles.

- Tu es magnifique, me complimente-t-il.

- Et toi ? Wahou ! Quel charisme ! Mettons les


choses au clair, tu ne t'approches de personne, ce
genre de soirée est bourré de femmes puma ! Toi
tu n'es qu'à moi.
- Femme Puma ? Me demande-t-il

- Ouais les cougars, là ! Elles aiment bien les plus


jeunes qui sont développés en muscle. Les soirées
de la haute sphère on parle de classe mais il y'a
beaucoup de choses qui s'y passent.

- De toute façon Sunshine, je n'ai d'yeux que pour


la merveille que tu es. Enlève les boucles que tu as
portées et porte celles-ci.

Il ouvre un petit coffret et en sort de magnifiques


boucles pendant.

- Il y a un micro miniaturisé à l'intérieur. Nous


serons fouillés alors il n'y a que sur tes bijoux que
nous pouvons cacher des micro, m'explique-t-il en
me faisant porter les boucles, ça nous permettra
de communiquer. Il prend un autre coffret et une
bague. Il enlève l'autre que j'avais mis pour insérer
sa bague. Il y a une caméra à l'intérieur, ça nous
permettra de filmer le bal et ça servira de preuve.
On pourra communiquer, s'il arrive qu'on soit
éloigné. Cependant je serai derrière toi, silencieux
comme un bon garde. Sadio on s'en tient au plan
ok ?
Je remarque la bague de Peureum qui me fait de
l'œil, je ne peux pas porter deux bagues. Je la
laisserai ici.

- Ok mon roi !

Je porte mon masque quand il me l'arracha des


mains.

- C'est quoi ça ? C'est trop fin, on dirait un string.


On pourrait te reconnaître. Heureusement que j'ai
pensé à des masques. Il part dans un coin du
dressing et revient avec un carton. Il déballe et on
sort deux masques.

Le mien est magnifique, par contre le sien c'est


autre chose et dire qu'il est allé se chercher un
masque avec des cornes.

Je ris sous cape le regardant faire.

- Regarde bébé, je ressemble au roi Lion, dit-il en


ajustant son masque.
- Abdel, depuis quand les lions ont-ils des cornes ?

Il arrête ce qu'il faisait puis s'étonna :

- Ha bon ce sont des lions ? Mais je pensais que


c'était un dessin animé de taureau ? Tidjane m'a
dit qu'il s'appelle "mufle fassa." Donc j'ai dit au
faiseur de masque que je voulais un masque digne
de "mufle fassa".

Mufle ? Je comprends mieux les cornes désormais.

- Mufasa, pas "mufle fassa" mais tu dis toi même


Roi Lion, un taureau n'ira pas être le roi des lions
quand même !

Et dire qu'il réfléchis en ce moment même à ce


que j'ai dis.

- Ah ouais c'est pas bête ce que tu dis, bon bref...


considère que je n'ai rien dit.

Je secoue la tête n'en revenant pas quand mon


téléphone émet un signalement, c'est un
message.
- La limousine que Madman à louée est en bas,
informé-je mon mari.

Il lève les yeux aux ciel en réponse.

- Je ne comprends pas ta relation avec ce vieux


fou. J'espère que quand je le mettrai en prison tu
n'auras pas trop mal. Je t'ai dis que je l'ai dans
mes fichiers et toi tu l'impliques dans nos affaires !

C'est mon ami ! Il est vieux mais c'est mon ami.

- Détends toi. Je t'ai raconté ce qu'il m'avait


expliqué sur la secte non ? Madman nous aide, il
ne nous dit rien certes mais il nous aide. Alors
calme le jeu avec lui.

- Allons-y, me dit-il en me prêtant son bras. Je m'y


accroche et nous sortons.

Dehors, la limousine noire occupe l'espace. Un


homme en costume noire aux mains ganté se tient
devant la voiture, je compris que c'est notre
chauffeur.
Il ouvre la portière je cru que c'était pour nous
sauf que c'est Madman qui en ressort suivie de
deux gardes.

- Tu fais quoi ici ? Ne me dis pas que tu comptes


aller au bal ? Tu sais bien que c'est impossible,
l'agressé-je.

- Oh ça va j'ai l'impression d'être devant ma mère


qui m'interdis d'aller à une soirée. Tiens tiens c'est
ton mari derrière toi ? Pourquoi il fait son visage
comme ça ? Il a mangé du citron ? D'ailleurs toi, je
dois te féliciter. Sadio était dans mon bureau
quand tu l'a appelé pour lui annoncer la nouvelle.
Tu mérites un prix, quel génie !

Madman vient lui offrir une tape virile, heureux


d'être complimenté de sa bêtise, mon mari se mit
à sourire comme un enfant à qui on a offert un
cadeau.

- T'as vu ? Et puis il fallait voir comment j'étais


fringué, je suis allée demander sa main avec 2
tonnes de Bazin sur moi, j'ai impressionné tout
son quartier. On me prenait pour un jaraaf (chef
coutumier), jaraaf bou beuri kersa ndeysane,
s'esclaffe Abdel, il ne manquait plus que les
chevaux.

Les deux se mettent à rire et je Bugue. N'est-ce


pas Abdel qui me sermonnait parce que j'implique
Madman ?

- C'est comme ça qu'on homme doit agir, tout


comme le crocodile quand il rencontre une femme
il Lacoste.

Les deux éclatent de rire.

- A chaque fois que je porterai la marque Lacoste


je penserai à cette blague. Hahahahahaha ! Attend
j'ai une en stock, Qu'est-ce qu'un rat avec la
queue coupée ?

- Un rat-courci disent-ils en chœur.

Weuh ?

- Comment appelle t-on un rasta qui part au phare


en passant sur les rails ? Un rastafaray. Débite
Abdel.
Attendez, c'est Abdel et Madman ?

Puis les deux m'ont carrément oublié. Ils


s'échangent des blagues aussi pourri les unes que
les autres et ils font comme si je n'étais pas là.

- Bon ça suffit ! Madman merci pour la limousine.


Abdel on n'y va. Séance de rire terminée !

Je dis au revoir à l'intru, et tire Abdel jusqu'à la


limousine. Les trois gardes que Abdel nous à
déniché nous suivent devant dans une autre
voiture.

Enfin nous démarrons.

- Il est cool ce petit vieux, con mais cool.

Si je dis comme toi , serait-ce impoli ? Parce que


ça me gratte la gorge.

Bon mieux je me tais.

Abdel se lève et toque sur la vitre qui nous sépare


du chauffeur pour pouvoir lui.
- Hé chauffeur, tu n'as pas la chanson de notre
regretté Moussa Ngom?

- Euh monsieur de quelle chanson parlez-vous ?

- Circulation lampe Fall..

- Mhhh...je ne pense pas connaître...

- Circulation lampe Fall, le code de la rue c'est le


talibéeeeee , c'est le talibéeeeee, c'est le
taliboueuhhhh... Tu ne connais pas ça toi ? Bon et
Sama yaye demna ndar ?

- Euh monsieur, la voiture est équipée, vous


trouverez ce que vous voudriez..

- Quel rabat joie ! Dit-il en fouillant le coin


musique

Abdel s'est débrouillé pour trouver la chanson. Il


se mit à chanter dans toute la voiture. Faut
connaître la chanson pour savoir dans quelle
ambiance je me retrouve actuellement.

Je l'observe donner son concert gratuitement.


- Hé hé hé hé hé dama né niett xamougnou wanté
niarr xam nagn, chante-t-il et j'éclate de rire sans
le faire exprès.

J'étais toute crispée quand je montais dans la


limousine appréhendant la soirée mais grâce aux
pitreries d'Abdel, je fus distraite.

Je lui fais un bisous pour le remercier alors qu'il


me lance simplement un clin d'œil.

***

Nous arrivons à la Villa des clubs sélects. Des


voitures les unes plus luxueuses que les autres
décore l'entrée.

- Tout va bien se passé Sunshine, je sais que tu


joueras ton rôle à la perfection, me rassure mon
mari.
Je l'embrasse histoire de me donner du courage.
Je prends un grand souffle, ferme les yeux avant
de les réouvrire.
À partir de cet instant je suis une cheffe de Cartel,
connue sous le pseudo de la dame au chapeau.

Je porte mon masque alors que mon mari en fait


de même.

Bon le chapeau fera tâche toute façon avec ma


carte d'invitation ils sauront qui je suis.

- Je suis prête, murmuré-je.

Un Portier nous ouvre la portière, Abdel descend


et me tend la main.

Un tapis rouge est déroulé, nous l'empruntons,


Abdel à un mètre devant moi à ma gauche mes
autres gardes derrière.

Abdel présente ma carte d'invitation à l'entrée.

Il s'assurent que nous n'avons pas d'appareil


pouvant enregistrer la scène. Si seulement ils
savaient.

N'ayant rien trouvé, nous accédons à la salle.


Des hommes et femmes sont réunis autour de
l'entrée.

- Bienvenue Madame ! Nous accueille-t-il en nous


offrant une révérence.

Du Chopin, précisément le nocturne 13 résonne


dans la salle, rien d'étonnant c'est toujours du
piano dans ce genre de soirée.

La salle est majestueuse, un escalier à deux voix


comme dans les films de princesse trône au milieu
de la salle. Je compris que c'est de là que la
princesse Cruella fera son entrée.

De magnifiques lustres ornent le plafond. Des


hommes et femmes tous masqués et vêtus
élégamment conversent.

Des hommes et femmes en chemise et veste de


serveur proposent des cocktails aux invités, en
gardant une main sur le dos.

Tout de suite quelqu'un se dirige vers nous. Je ne


le connais pas grâce au masque qu'il porte.
- Illustre Dame, soyez la bienvenue. Nous sommes
honorés de vous recevoir ici. Je peux ?

Je hoche la tête alors qu'il me prend la main pour


m'offrir un baisemain comme le ferait un
gentleman.

- Je pourrais me vanter d'avoir honoré la main de


la Dame au chapeau. Depuis votre récupération,
tout le monde ne parle que de vous. Le cartel
nightmare n'a jamais eu ce prestige qu'il a
désormais depuis votre prise de pouvoir.

Je compris qu'il sont informés de chaque arrivée


par les agents dehors.

Je prépare ma gorge pour sortir une voix autre


que la mienne.

- Madman se faisait vieux, comme on le dit une


nouvelle ère, une nouvelle image. Le cartel
nightmare j'en fais mon petit bébé. À qui ai-je
l'honneur cher gentleman ?

Sans prudence, il a ôté son masque. Nul n'aurai


été celui que je porte tout le monde aurait pu voir
mon visage changer de couleur sous la
répugnance qui m'anime actuellement.

La crapule de Badra. Toujours dans l'ostentation, il


ne voit pas de problème à retirer son masque
parce que monsieur aime recevoir des
compliments. Partout où il se trouve, on doit
savoir qu'il est là.

Je le déteste, j'ai hâte d'assister à sa descente aux


enfers.

- Quel honneur, Son excellence le président en


personne qui m'accueille. Félicitations pour vos
réussites. J'avoue que ce qui se dit sur vous est
une pure vérité, vous êtes ambitieux et je vous
félicite. L'ambition est la clé du pouvoir. J'admire
les personnes comme vous, le flatté-je.

Il sourit comme un débile alors que j'ai envie de


l'étriper.

Espèce d'assassin.

- Merci, des compliments venant de vous, je me


dois de les chérir. Serveur, hele-t-il un.
Qu'attendez vous pour servir un cocktail à notre
invité de marque.

Le serveur en révérence me tend un plateau.

D'une main je refuse.

- Chère Badra, j'aime avoir les idées claires et


l'alcool n'est pas ami à la rationalité.

Le serveur s'éclipse alors que Badra m'observe en


totale admiration.

- Permettez de vous tenir compagnie, il me tend


son bras et je m'y accroche.

Si seulement il savait devant qui il tenait.

Il me présente à des invités prestigieux. Des


hommes politiques, des docteurs, des mafieux,
des artistes toute catégorie connus, bien
évidemment je n'arrive pas à les identifier
toutefois je sais quel métier ils font vu qu'ils ne
font que parler de ça.
- Votre garde peut nous attendre ici, je dois vous
présenter à quelqu'un de très important, me dit
Badra.

- Votre souhait est-il de mettre ma sécurité en


péril ? Mon garde reste dans mes périmètre et ce
n'est pas à discuter. Toutefois, il pourra reculer de
cinq mètres c'est tout ce que je peux faire. Vous
devriez savoir que la dame au chapeau est
toujours sur ses gardes.

N'ayant pas les choix face aux exigences d'une


cheffe de Cartel, il hoche la tête.

Il me conduit devant un homme d'un âge avancé


vu son physique vêtu d'un costume blanc et d'un
masque de la même couleur, une barbe
grisonnante lui mange le menton. Il se tiens sur
une canne noir qu'il tient d'une main ganté en cuir
noir. Il porte une bague très étrange.

« Ta bague est une caméra, elle filme tout. Dans


une conversation animée avec lui d'un geste futile,
caresse la bague tu sentiras un petit bouton clique
dessus ça prendra des clichés. Prends en photo sa
main. »
Me dit Abdel dans l'appareil communicatif.

- Je te présente le A. Je suis sûr que vous avez


entendu parler de lui.

Je me tiens devant Mamour Thiam le frère de


Madman.

- Comment ne pas le connaître ? Nos Cartel son


ennemis, afin ça c'était sous le règne De Madman,
argué-je.

- Exactement jeune guerrière, sous Madman le


cartel nightmare et le mien, le cartel wurus
étaient ennemis. Toutefois avec vous j'espère que
nos deux cartels seront amis.

- Oh j'aimerais bien, je suis très impressionnée par


vous et votre capacité de gestion. Enfin je veux
dire, vous avez créé votre Cartel et depuis
personne n'a pu vous détrôner, vous êtes resté
maître jusqu'au bout. Un vrai chef pas comme
Madman.

Règle numéro 1 toujours flatter un mafieux.


Il prit une lampée de champagne puis répondit :

- C'est la différence entre moi et Madman. Il


essaie d'être un dirigeant alors que moi je suis un
Dirigeant au large du terme. Je ne comprends
toujours pas comment il a pu se laisser renverser
par une jeune gazelle.

C'est ton frère tu n'as qu'à lui demander. Tchip.

- Savez vous que le moustique est l'animal le plus


dangereux au monde alors que plusieurs pensent
que c'est le lion ?

Il m'offre un rictus intéressé par la conversation.

- Que dois-je comprendre par-là jeune gazelle ?

- Il y a un proverbe qui dit qu'un petit marteau


peut casser un gros cailloux. Le physique, le genre,
l'apparence ne sont que des détails. La façon
d'opérer dans notre monde est plus importante. Si
le moustique rien qu'en piquant est plus
dangereux qu'un lion, vous devriez comprendre
que par des méthodes propres à moi, j'ai pu
évincer Madman que vous considérez tous
comme un lion.

- Fascinant jeune gazelle. J'espère vous revoir


avant ma retraite, réplique Mamour.

- Dois-je prendre celà comme une mauvaise


nouvelle ? Moi qui voulais faire de vous un
mentor, je suis déçue.

Il éclate de rire, appréciant mes mots.

- Ne vous en faites pas. Je suis sûre qu'avec mon


successeur, vous vous entendrez parfaitement
bien. Il est tout aussi jeune que vous.

« essaie d'en savoir plus sans pour autant te


montrer trop curieuse, ce vieux est un renard
rusé, le moindre faux pas réveillera des soupçons»
me dit Abdel.

- Qu'est-ce qui vous fait penser que cette


personne sera à la hauteur ? Comme on le dit,
quand tu veux un bon boulot, il faut le faire soi-
même alors laisser quelqu'un gérer votre empire
je vois ça comme un risque.
- Mon sang est toujours à la hauteur ! Répondit-il
du tac au tac.

Son sang ?

« Intéressant»

Un autre homme de la même stature nous rejoint.

- Je te présente Un grand homme, le détenteur de


l'empire Thiaré.

Mhhh ! Il fait donc partie de ce réseau ?

La famille Tiaré est connue au Sénégal, rien que


leurs nom pèse la moitié de l'industrie sénégalais.
Si Carmen est célèbre, la famille Thiaré n'est pas
en marge.

C'est une grande famille de quatre fils.

Des fils que les médias n'ont jamais dévoilé


l'identité.

Nous conversons longuement sur des sujets d'art.


Je n'ai pas encore vu l'ombre de la reine. Madame
se fait désirer on dirait.

Vivement qu'elle se montre.

Des hommes nous ont rejoints on me les a


présentés sous leurs pseudo mais je compris que
les créateurs de ce réseau étaient réunis autour
de moi, Malick, Issa, Kader, Mamour.

J'essaie de prendre en photo toute chose passible


de preuve.

- Il est l'heure, annonce Mamour en rejoignant les


escaliers.

Les lumières changent de tons pour une nuance


plus sombre.

La musique cesse, personne ne bouge.

Du haut de l'estrade, deux hommes cagoulés vêtu


de costard noirs s'avance jusqu'au milieu de la
scène avant de se stopper.
Une dame apparaît vêtu d'une longue robe au
manches bouffantes de couleur rouge sang, sa
traine occupe toute l'espace derrière elle.
Elle porte une couronne d'où brille un cristal en
diamant.

Deux gars vêtu aussi de costard sortent et se


tiennent derrière elles.

Deux gardes devant deux gardes derrière la reine


au milieu.

Quelle entrée !

Ils descendent alors que mamour se tient au pied


de l'escalier droit. Il s'offrit la main de la reine et la
fit avancer de deux pas au milieu de la salle.

«_ Unis par le sang, unis par le pouvoir, unis par


l'esprit. Vive la reine, vive la reine ! » crient les
membres du secte, de concert.

Et dire que ce sont des pères et mères de famille.


Zéro vergogne on dirait des chiens devant leurs
maîtres.
Des personnes se présentent à elle, à chaque pas
qu'elle fait au bras de Mamour.

Moi je reste à ma place, quand on a besoin du bus


on se rend à l'arrêt. C'est elle qui donne un bal à
mon honneur alors si elle a besoin de moi , elle me
cherchera.

Je n'irai pas gratter des flatteries. Restons classes.

- Madame, un cocktail explosif pour vous, me


propose un serveur.

« Prend une coupe, mais ne la vois pas à trop


refuser, ça lèvera des soupçons.»

J'écoute mon mari et prend une coupe. Je le porte


à mes lèvres en faisant semblant de boire.

« Pourquoi appellent-ils ça cocktail explosif ?»


demandé-je à Abdel.

« Un cocktail de drogue, tu comprendra le mot


explosif qui prend tout son sens, la reine se dirige
vers toi. »
Je garde une allure fière et zen quand une voix
s'annonce.

- Dame au chapeau, bienvenue très chère.

Je l'observe, alors que ses couches de vêtements


cachent son physique. Sa tenue ne laisse voir
aucune parcelle de sa peau. Madame à pris soin
de choisir une robe qui ne dévoile rien.

J'observe ses mains et constate que les gants sont


célèbres ici.

- Honneur à la Reine, j'avoue être un peu déçu. Je


croyais que vous seriez la personne qui
m'aceuillerai, répliqué-je.

- Pourquoi ? Badra n'a pas été d'une bonne


compagnie ?

- Oh si d'ailleurs nul n'aurait été sa présence, je


me serais ennuyée Toutefois, j'aime avoir affaire à
la personne qui m'intéresse et vous m'avez fait
perdre...je regarde ma montre, 45 minutes.

- Je ne m'excuserai pas très chère !


- Je le sais, et moi je n'aime pas qu'on me fasse
perdre du temps, j'ai un domaine à gérer et vous
avez le votre. Contrairement à toutes ces
personnes qui se trouvent ici Reine, je ne me sens
pas inférieure à vous. Je vous considère juste
comme une Dame de pouvoir. Alors ne comptez
pas sur moi pour jouer à l'attrapeuse de sac.

« Je te fais confiance et j'imagine que si tu lui


parles ainsi c'est que tu sais ce que tu fais»

Deux femmes de pouvoirs ne doivent pas se


blairer. On connaît tous là rivalité entre femmes.
Si je me soumet à la Reine, elle me verra comme
une cheffe de Cartel sans caractère. Mon
comportement en ce moment même, ne doit pas
être en contraste avec le personnage d'une dame
au fort caractère que je me suis fait.

Alors je reste arrogante même devant la reine.


Qu'elle ne me prenne ni pour acquis ni pour faible.

- Il se disait que vous étiez très arrogante et je


vous le confirme.
- C'est un compliment ? Alors Merci !

- Bonne suite de soirée dame au chapeau, on se


reverra dans quelques minutes.

Ouais dégage !

« La cause de tous mes maux se tenait devant moi


et je n'ai rien pu faire. Quelle douleur» dis-je dans
le micro.

« Le moindre faux pas, on nous tue ici c'est le


territoire de la reine, les gardes sont cachés dans
des coins que tu ne peux même pas imaginer,
nous sommes encerclés au milieu d'une cage»

La soirée va bon train. J'ai récupéré plusieurs


cartes.

La reine monte sur l'estrade d'où elle était sortie.


Et je compris que l'heure du discours.

Vas-y parle maman on t'écoute.

__ Bienvenue à tous ! Comme toujours, c'est un


honneur pour moi de vous compter toujours aussi
nombreux. Le lien qui nous unit est fort et c'est
avec plaisir que je constate que nous partageons
toujours le même intérêt à savoir le bien être de
ce réseau. Ce bal à pour deux buts. Laissez-moi
vous présenter une Dame, je sais que vous savez
de qui il s'agit pour avoir entendu son nom dans
les bruits de couloirs, toutefois étant l'une des
causes principales de l'organisation de ce bal je
me dois de vous là présenter de façon officielle.

Elle claque du doigt et deux spotlight se pointent


sur moi, de façon à m'éclairer.

__Madman a été renversée. Le Cartel le


nightmare n'est plus sous son règne. Il y a des
années de celà, nous avons fait des propositions à
Madman pour l'inviter à nous rejoindre, un rejet
ce fût et une insulte ça a été pour nous.
Aujourd'hui le Cartel nightmare a une nouvelle
cheffe. J'ai l'honneur de vous présenter celle qui
se fait nommer la Dame au chapeau, la désormais
propriétaire du cartel des nightmares. Un cartel
qui manquait au puzzle de notre réseau. Veuillez
l'ovationner.
Et les pères et mères de famille sans vergogne s'y
mettent.

Je lève mon verre en guise de remerciement.

Un homme s'approche de moi avec un cousin d'où


repose un coffret qu'il me tend en se mettant en
position de référence.

__Il est connu de tous que le réseau des trois P


respecte et accueille ses invités comme il se doit.
Chère dame au chapeau, acceptez ce petit présent
en guise de cadeau de bienvenue à notre bal,
poursuit la Reine.

Je récupère le coffret et l'ouvre. Je découvre une


magnifique chaîne avec un diadème bleu. Ça a dû
lui coûter une fortune.

Je brandi la chaîne, signe que j'accepte le présent.

Quel cinéma.

__ La deuxième cause principale de ce bal, est la


présentation du niveau bijou créé par Le sauveur.
Des hommes approchent avec de petites fiches de
renseignements.

On m'en tend une que je prends.

En trois parties, une partie montrant un comprimé


bleu et vert. Une partie d'où est mentionné les
composants.

- Champignons hallucinogènes
- Hélium
- Isoflurane
- 2-chloro-2
- Gazole
- Benzène
- LSD

Disponible en liquide, en poudre et en comprimés.


L'irrationnel est une merveille aux composants
naturels et chimiques.
Fabriqué avec soin et délicatesse dans le plus
grand laboratoire du S. Nous vous présentons
L'irrationnel, un petit bijou à la hauteur du
porteur. Fini la crainte, fini le travail sans trace,
l'irrationnel prend la place de votre âme et vous
promet un travail efficace et une sensation des
plus meilleurs.

° 3 mL d'irrationnel 3500 €
° Une plaquette de 5 comprimé 3000€
° 5 Grammes d'irrationnel 2500 €.

La drogue du pouvoir n'attend que vous !

Ils sont sérieux la ? Ce sont des malades j'ai juré !


Ils présentent ce truc comme s'il présentait une
boîte de tomate ou je ne sais quoi d'autre.

Je suis choquée sous mon masque.

C'est une bande d'attarder mentale.

Le dénommé S rejoint l'estrade et présente lui-


même son fameux bijou. Trois hommes derrière
lui tiennent chacun une mallette. Ils ouvrent les
mallettes et présentent les produits à l'assemblée.

Une mallette contient un flacon, ce que je devine


être L'irrationnel liquide.
L'autre malette dévoile une plaquette de
comprimé
L'autre une poudre dans un sachet personnalisé
avec un S s'il vous plaît.

__ Chers tous, personne dans ce monde n'a


encore à sa possession cette merveille. Alors pour
avoir le privilège d'être les premiers détenteurs
nous ouvrons une vente aux enchères. La vente
débute à partir de 3000 € alors tous à vos
pancartes.

Des hommes viennent nous distribuer des


panneaux portant des numéros, j'ai le panneau
n°6, avec de petits marqueur effaçable avec de
s'éclipser.

« Fais tout pour avoir celle en comprimés. Nous


l'enverrons au laboratoire pour plus de recherche,
sa carte de fiche n'en dit pas tout sur les
composants»

« On va payer pour cette saloperie ? On ne peut


pas... je sais pas moi... aller agresser un acheteur

« Désolé sunshine mais nous ne sommes pas dans
les totally spies, je ne suis pas Jerry et toi tu n'es
pas Sam»

« Je préfère le personnage de Clover» marmonne-


je de mauvaise foi.

Prions que ces fous ne proposent pas des prix


excessifs.

- Je serai le commissaire-priseur, dit Le S


(personne chargée d'animer et de mener une
vente aux enchères.)
Débutons avec une échelle de 3000€ pour 3 ml de
L'irrationnel.

Des panneaux se lèvent affichant 3500€, 4000€...

Un vieux propose 5500€

- 5500 € une fois, 5500€ deux fois,5500€ trois fois.


Pas d'autres propositions, le commissaire-priseur
tape sur la table.
- Vendu au porteur du numéro 10 à 5500€. Quelle
merveille, vous ne serez pas déçu' poursuivons et
faites parler vos comptes en banque.

Place à la poudre, le même scénario, une vieille


dame l'obtient pour 6000€.

Je vais m'évanouir je crois.

Viens au tour de la plaquette.

Je propose, encore et encore jusqu'à ce que


quelqu'un propose 7000€ .

Lahilllaaaaaa

« 7500, chuchote Abdel»

Je mets la somme sur ma pancarte et la brandi.

- 7500€ une fois , 7500€ deux fois, 7500€ trois


fois. Personne, il tape alors sur la table annonçant
que je repars avec la merveille.

Chacun retourne à ses cocktails


Quand un homme se présente à moi et me
demande de m'escorter jusqu'à la reine.
Malheureusement, Abdel ne pourra pas nous
suivre.

Nous empruntons les escaliers, il me laisse devant


un bureau. Toque, ouvre et découvre la reine
installée sur son bureau.

Tout dans ce bureau, sauf les meubles, est décoré


en velours rouge. Sa table est grande, et les
meubles luxueux.

Je prend place sans qu'elle ne me donne


l'autorisation.

- Allons droite au but chère dame au chapeau.


Vous savez très bien pourquoi vous êtes ici alors je
veux une réponse, dit-elle sans plus de cérémonie.

Pour aller droit au but, elle y va vraiment.

- Sachant que je pourrais refuser, Pourquoi


prendre le risque de m'exposer votre réseau en
donnant ce bal ? Demandé-je.
Je veux lui faire parler, qu'elle avoue ce qu'elle fait
afin que je puisse l'enregistrer.

Elle se sert du champagne, prend le soin de boire


d'eau gorgée tout en me fixant avant de me
répondre :

- Vous êtes cheffe d'un cartel. Alors je ne pense


pas qu'une personne comme vous, soit en mesure
de juger ses collègues. Il y a des personnes qu'on
oblige à intégrer, d'autre le font pas simple choix
comme vous. Ce soir vous avez la possibilité de
nous rejoindre et d'augmenter votre puissance,
d'être intouchable et surtout le plus important, si
vous nous rejoignez , nous prévoyons une fusion
entre le cartel nightmare et cartel wurus.

Elle ne dit pas tout. Elle est bien trop maligne


cette dame.

- Et comme ça votre réseau occupera tout le


territoire national. Parce que comme dans un
puzzle, je possède la moitié du territoire et Le A
possède l'autre moitié. Mais la vraie question c'est
; est-ce que votre fusion m'intéresse ?
- Droit au but très chère, allons droit au but, me
reprend elle.

Je n'obtiendrais pas des aveux de sa part c'est


peine perdue, les informations qu'elle me donne
sont minces. Elle est maligne, le constat est clair.

Fais chier.

- J'ai vu comment toutes ces personnes en bas


vous vénère. Ce n'est pas ma tasse de thé. Moi
j'aime être vénérée et non être celle qui vénère.
Deux prestigieuses lionnes ne peuvent pas habiter
dans la même tanière, sinon il risque de
s'annoncer un combat de suprématie. Mon but
n'est pas de rivaliser votre position. Alors autant
que chacun reste à sa place, nos deux caractères
ne peuvent pas faire bon ménage. Alors ma
réponse est non,dis-je en me levant.

Elle reste assis quelques secondes méditant ces


paroles avant de se lever aussi.

- Je respecte votre décision. Et il faut dire que


même si vous étiez tenté de rivaliser avec moi,
vous auriez bien vite perdu la manche. Car
j'écrase. Bon vent à vous toutefois ne marchez pas
sur nos territoires, ça ne sera pas bon pour vous
de nous avoir comme ennemis. Bonne suite de
soirée, je sais que vous changeriez d'avis !

Sans plus ajouter et avec un dernier regard pour


elle, je sors

Crois moi qu'on se reverra et ce sans masque.

L'envie pressante d'uriner, j'ouvre plusieurs portes


quand je trouve la bonne.

Je fais mes affaires alors que des voix masculines


se font entendre. J'identifie trois voix donc trois
personnes. Soit je me suis trompée de toilette,
soit ce sont eux qui sont trop saouls et la
deuxième hypothèse se confirme vu qu'ils
ricanent comme des imbéciles.

- Ma soumise ne me sers plus. Je veux une


nouvelle pour mes séances de BDSM.

- Et où vas-tu trouver ça ? J'ai aussi besoin d'une


bonne gamine, mes fantasmes m'épuisent.
- Espèce de pédophile, dit l'un d'eux alors qu'ils
éclate de rire ensemble.

- Le A a préparé une cargaison d'humains. Pour


avoir vérifié la marchandise je peux vous assurer
que vous trouverez vos goûts.

- Dit nous en plus Sky, pour que j'apprete mon


portefeuille.

Sky, un nom à rechercher.

_ Y'aura des gamines comme tu aimes et aussi des


futurs soumise ou prostituée pour Ali. Ne rate pas
l'occasion. La marchandise est déjà là, il y aura une
présentation dans quelques minutes. Par contre la
vente aux enchères humaines aura lieu le samedi
24, vous recevrez sûrement des invitations.

Ils éclatent encore de rire.

- Descendons vite je veux voir à quoi ressemble la


marchandise hé mais c'est les toilettes des filles
ça... hahahahahaha nous sommes trop torché
sortons avant qu'une féministe n'arrive et nous
traite...de...de...
- De pervers...

Ils éclatent de rire et je n'entends plus rien. Signe


qu'ils sont partis.

Je sors rapidement rejoindre Abdel et mes gardes


dans la salle.
Prêts à partir, ce qui se passe sur la scène me fige.
Des femmes et des enfants sont attachés
ensemble comme des esclaves. Elles portent sur
leurs cous des pancartes avec des numéro
débutant par #.

Des gamines qui n'ont même pas encore


découvert la vie sont exposées sur cet estrade. Je
regarde chaque visage d'où est peint désespoir,
épuisement, désolation, perte...
Je regarde chaque visage jusqu'à bloquer
principalement sur un.

Inconsciemment je m'avançai sauf que je senti


une main me retenir.

C'est impossible
Mais ce n'est pas possible.

comment ?

Nos yeux se croisent et je n'y lis que de


l'animosité. Elle doit me prendre pour un être
cruel comme toutes les personnes ici présent.

Je regarde son numéro #55

C'est...

« Sadio partons si on reste apres ton refus,ça va


éveiller des soupçons, on parlera dans la voiture»

J'eu du mal à quitter du regard ce visage. Ni le


regard de ces enfants et de ces femmes.

J'ai froid au dos, je n'ai mis qu'un pied dans la


voiture que j'éclate en larme.

C'est quoi ce fichu monde ? Ce sont des enfants,


et ces jeunes femmes ?

Quelque part leurs proches doivent être


déboussolé les croyants morts.
Je n'en reviens pas, je n'en reviens pas. Comment
peut-on vendre des êtres humains ?

J'ai envi de vomir.

Et elle, ce n'est pas possible de tant se ressembler.

Je vais devenir folle, je vais devenir folle. ce n'est


pas possible autrement.

- Abdel tu l'as vu toi aussi hein ?

Je reçois un soupire avant qu'il ne me réponde :

- Saïda mais avec un autre corps, murmure-t-il


comme s'il se parlait à lui-même.

Il se passe une main sur le visage, il est dans le


même état que moi.

Nous partageons le même sentiment :


l'incompréhension.

Pourtant c'est Saïda mais pas dans le même corps.


- Serait-ce possible que Saïda soit vivante ?
Demandé-je. Je ne sais pas quoi penser, mes idées
ne sont pas claires.

- Nous avons enterré Saïda, c'est son corps qu'on a


enterré, je ne comprends pas non plus Sadio.

- Elles sont destinées à une vente aux enchères,


des pédophiles, des pervers et des proxénètes
achèterons ces personnes. La soirée aura lieu le 24
dans deux semaines.

- Qu'est-ce qu'on fait ? Me questionne mon


époux.

- J'ai un nom Sky et j'ai besoin de savoir qui est


cette fille qui ressemble à ma sœur.

Abdel dégaine son téléphone et le porte à son


oreille

- Recherchez un certain Sky dans nos fichiers..

Il raccroche et relance un autre appel.


- Rendez vous dans la basse-cour, grattez des
informations sur un certain Sky auprès des dealers
et toutes personnes capables de vous renseigner
et surtout, n'éveillez aucun soupçon.

Je compris que Abdel le capitaine et Abdel le


faucon ont donné des ordres.

- C'est quoi le plan demandé-je ?

- Quand ils trouveront des informations sur Sky,


on le mettra sur surveillance, si c'est un homme
qui travaille pour la cargaison du A on découvrira
ou sont gardés les filles on...

- On s'incruste et on libère les filles bien avant la


soirée ainsi je saurai qui est cette fille, terminé-je.

- Exactement !

Je viens demander un câlin, je le sens en sécurité


dans ses bras.

Mais et l'autre Saïda ? Est-elle en sécurité ?

***
Nabou Gueye

J'atterris à l'aéroport de Cadjehoun.

Je récupère mes affaires et sort de l'enceinte du


bâtiment. Espérant que mon amie soit déjà là.

Un ouragan me tomba dessus. Mon amie Yéyinou


que j'ai connu dans un groupe WhatsApp de
femmes.

Nous sommes restées en très bon contact, elle me


promettait un accueil le jour où je mettrais les
pieds au Bénin et c'est le cas aujourd'hui.

Après d'échange de titres de civilité, nous


montons dans un taxi.

Direction Agla, son quartier.

J'observe le paysage tout en réfléchissant à ce que


je suis venue faire. Je sais que je prend la bonne
décision. J'ai fait beaucoup de sacrifices et comme
le dit mon amie à côté de moi quand tu veux
commettre un péché, commet le bien parce qu'il
n'y a pas grand ou petit péché.

C'est bien facile de construire sa vie et qu'une


personne vienne tout briser. Une personne qui ne
comptait même pas au début.

Je suis une lionne blessée, je suis une femme


trahie.

Alors avec toutes mes armes, je récupèrerai ce qui


m'appartient sans qu'elle ne s'y attende. Parce
qu'une chose est sûre, Sadio me sous estime et
elle ne s'en rendra compte que quand sa gorge
sera asséchée parce que son bonheur aura tarit.

À la guerre comme à la guerre.

_________________________________________
_____________

Chapitre 26

Emlyn sadio kâ,


Réunis dans la salle de réunion de l'unité policière,
nous passons en revue les informations que nous
avons récoltées au bal.

Abdel a récupéré les fichiers sur ma bague pour


les retranscrire à l'écran.

- Je suis sûre que Mamour à un enfant, il a dit que


son sang lui succédera, je ne pense pas que ce soit
un frère, cousin où je ne sais quoi d'autre. Il a un
enfant ! Conclu-je..

Je prends mon ordinateur et fais des recherches


sur Mamour Thiam.

Les sites d'informations ne parlent que de ses


entreprises "légales" rien n'est mentionné sur une
vie privée, il n'y a même pas sa photo, pas
d'enfant, femme, neveux, nièce, absolument rien,
ce mec passe incognito.

Essayons avec les autres noms.

Je tape frénétiquement sur le clavier avec une soif


d'information qui m'assèche la gorge.
Malick, Kader et Issa ont des photos, leurs
identités n'est pas cachées. Pour tout le monde ce
sont des hommes honnêtes.

- Nous avons leurs identités, on ne peut rien faire


avec ? Demandé-je à Abdel.

- Même avec des identités sans preuves


matérielles de leurs implications, le combat est
vain.
Il ne s'agit pas simplement de les maîtres en
prison parce que même étant en prison ils
peuvent gérer la secte. Le but ultime est de
détruire le réseau en d'autres termes la reine,
c'est elle le centre de cette secte. Dans ce genre
de cas, un enregistrement seule ou une photo ne
suffit pas à la cour. Il faut des tas de preuves les
une plus matérielles que les autres, plus le cas est
un délit grave plus les preuves doivent être
indiscutables. Il faut qu'on arrive à les inculper
dans tous les sens du terme, on doit avoir
plusieurs charges à peser contre eux. Je suis sûr
que les filles qu'on libérera s'ajouteront au dossier
preuve.

Je prend mon carnet et les chiffres de mon père.


Je regarde avec attention. Une chose est sûre, ces
chiffres n'ont rien avoir avec une date importante.
C'est quelque chose d'autre.

Les propos de Peureum je les ai répété dans mon


carnet, j'ai compris que tout ce qu'il me dit est
relié à ma vie par contre entre le rouge, le vert le
noir et le blanc je me perds... Je sais que le vert est
signe d'espérance, le rouge danger, le noir le côté
obscur et le blanc la pureté mais je ne sais même
pas comment débuter dans ce puzzle.
Ce type, je ne sais pas qui il est mais il en sait des
choses. Je sais qu'il essaie de me prévenir mais il
ne s'explique pas clairement et ça me rend
confuse.

Je réfléchis tellement que j'en ai des céphalées.

- Les élections approchent, pensez-vous que Badra


sera toujours président ? Questionne mon frère.

- On ne sait pas. Toujours est-il que de notre côté,


nous avons sali la réputation de Badra mais si la
secte veut elle peut le remettre en modifiant les
suffrages. Badra fait partie de la secte mais seule
la secte peut nous débarrasser de lui, argué-je.
Pour l'instant il est en plein campagne mais ça se
voit que la population n'est pas contente vu que
ses meeting sont quasi vide.

La bague de Mamour passe à l'écran et je bogue.


L'image passe en diaporama, je stop le défilement
et me lève pour mieux l'observer sur toutes ses
formes.

C'est une bague pas coutume, le diadème est un


oiseau avec des yeux rouges.

J'ai vu cette bague quelque part, je suis sûre et


certaine que j'ai déjà vu cette bague. Mais où ? Ça
ne me revient pas.

- Cette bague me dit quelque chose, murmuré-je.

Réfléchis Sadio.

Réfléchis.

Je fus interrompu par la porte qui s'ouvre sur un


officier, il apporte un document à Abdel et une clé
USB.
- Transférez une copie sur mon ordinateur
personnel, lui demande Abdel. L'officier hoche la
tête avant de s'en aller.

- Le Rapport du laboratoire scientifique, nous fait-


il savoir

Il connecte la clé USB et le rapport apparaît à


l'écran.

Ce sont les composants de la drogue.

Je me rends compte que tout n'a pas été dit sur la


fiche de bal.

- Je le savais ! Grince Abdel. Il y a du fentanyl et de


l'héroïne. Les deux drogues les plus mortelles. Le
fentanyl, rien qu'à lui seul, est 100 fois je ne dis
pas 10 mais 100 fois plus puissant que la
morphine ! Imaginez ce truc combiné à de
l'héroïne, imaginez la folie que ça peut causer
dans la tête du consommateur. Mais ce sont des
malades ! Je comprends pourquoi ils l'appellent
l'irrationnel. Faut qu'on arrête ça et au plus vite !
- Comment on s'y prend ?

- L'autre fois nous avons fait une perquisition dans


une usine, tout coïncide, c'était là-bas l'usine de
fabrication, ils ont vite eux le temps de déguerpir.
Il faut qu'on découvre la nouvelle usine, qu'on
prenne les travailleurs la main dans le sac. Si l'un
d'eux nous rend un témoignage mentionnant que
le S est propriétaire de l'usine on pourra coffrer ce
type et ainsi arrêter la profusion. Si on ne peut pas
les briser tous ensemble il faut qu'on les récupère
one by one et ça commence par ce S. Ce type c'est
un Einstein de la drogue.

Il prend un marqueur et se met à dessiner un plan


d'action. Il récupère la carte du pays et marque
des zones en rouges qu'il a nommé zone de
fouilles.

Je compris que les officiers seront dispatchés dans


les sous région pour une recherche minutieuse.

Je l'observe donner des ordres et des plans


d'actions. La table déborde de feuilles, de cartes,
de rapport, d'adresse de tout ce qui pourrait nous
aider.
Moi j'attends impatiemment que les recherches
sur ce dénommé Sky portent leurs fruits.

Je n'ai pas dormi depuis cette nuit, plus occupée à


penser à cette fille, à son regard rempli de haine
et le plus marquant, sa ressemblance avec Saïda.

C'est affolant,c'est déstabilisant et je suis perdue.

Je regarde autour de la table et fronce les sourcils,


il manque une personne et ça fait tilt dans mon
esprit.

- Où est Nabou ? Demandé-je alors que Abdel


concentré sur sa tâche ne prend pas conscience
de ma question.

- Nabou a demandé une absence qui a été signé


par Abdel, sa tante en Guinée est décédé elle y est
donc naturellement allée, me répond Sadikh.

Mhhhhh madame voyage subitement après


m'avoir menacé. Je peux voyager si c'était mon
père ou ma mère mais une tante ? En plus Nabou
est tellement obnubilé par Abdel que je suis sûre
qu'elle n'aurait pas pris des distances.

Je récupère mon téléphone et sort contacter le


détective.

" Je n'ai toujours pas de rapport " dis-je. Où est


elle actuellement ?"

" Elle a pris un vol pour le Bénin avant hier,


j'attendais qu'elle revienne pour vous faire un
rapport en bon et du forme. "

Bénin ? Nabou au Bénin ? Comme ça Madame


demande une permission pour la Guinée sans être
en Guinée. Quand on a rien a se reprocher on a
pas à mentir.

C'est louche et pas qu'un peu.

" Faites tout pour avoir des informations sur son


retour. L'heure et la date à laquelle son vol va
atterrir. "

Je raccroche sur un doute.


***

Tout part à vau-l'eau dans ma tête. C'est le Big


Bang. Je suis certaine que si je pouvais
matérialiser mes idées sur la table je me serais
retrouvé noyé dans un bric-à-brac.

J'en ai marre de réfléchir.

Il ya Badra à gérer, la reine, les pères et mères de


famille sans vergogne qui la suivent, Carmen,
Nabou une autre sans vergogne, ma possible
stérilité et maintenant cette fille qui ressemble à
ma sœur.

C'est sur que je remporte le record Guinness de la


vie la plus merdique.

Qu'ai je fais pour mériter cette vie ?

Et dire que mes parents sont morts pour me


laisser avec une marre de problème.

Pauvre Sadio !
Quant à ma stérilité, Abdel insiste pour que j'aille
faire les examens, il m'a même menacé de me
droguer pour me conduire de force à l'hôpital si je
me bute.

Façon de parler vu qu'aucun médecin avec une


éthique légale ne me fera faire des examens sans
mon consentement.

J'ai peur de faire ces fichus tests de contrôle. Je


veux savoir mais parallèlement, j'ai peur de savoir.
Car une fois que j'aurai fais ces tests je ne pourrai
plus revenir en arrière, la vérité me tombera sur la
figure et s'il s'avère que je suis stérile j'aurais en
ce moment préféré rester dans l'ignorance.

Je tape nerveusement sur la table du bureau, quoi


faire ?

Et puis même si je ne suis pas stérile quelle place


un enfant aura dans cette vie merdique que je
traîne ?

Je suis sûrement maudite, je ne sais pas dans


quelle vie merdique je suis tombée et le pire c'est
que je ne l'ai pas choisi, je suis en train de subir les
répercussions des choix merdiques anciens.

Ouais je sais je ne fais que répéter merdique mais


c'est vraiment merdique.

Puff !

Quand à ce Badra, il m'horripile, il me sort par les


yeux à se pavaner sans masque à une soirée
masqué comme s'il n'avait peur de rien il croit que
son dos est protégé mais je suis certaine que dès
qu'il ne sera plus utile à la secte, ils le jetteront et
ça sera à nous deux.

Badra est un poltron, mais un poltron avec un


soupçon de courage que lui octroie cette satanée
secte.

Tous des chiens, des emmerdeurs.

Grrr j'en ai marre.

Et...
Le carnet de Dieyna me vient subitement en tête,
je l'avais complètement oublié.
Peut-être que j'y trouverai quelque chose contre
Badra ou la secte, je n'avais pas fini de la lire trop
pris par les sentiments.

Je me lève rapidement et pars le chercher.

Je reviens dans le bureau d'où je m'enferme à clé.

Je reprends là où je m'étais arrêté. Elle raconte


leurs disputes, la douleur qu'elle a ressenti quand
Badra m'a épousé. La déchirure que ça a causé sur
sa confiance en soi et j'en passe.

Si Badra n'avait pas tué ma sœur, j'aurais eu pitié


de lui et cette fille elle ne fait pas dans la dentelle
quand elle aime j'ai juré, elle a mis cœur et
poumon sur Badra.

Ah Ouais.

Une toute petite phrase au bas de la page attira


mon attention
Teste positive.
Je me presse d'accéder à la page suivante

__ Mes vomissements s'intensifient. J'ai fait le test


avec beaucoup d'appréhension et heureusement
ou malheureusement elle est positive. Un petit
bout de moi et de Badra grandissait en moi. Mais
comment gérer cette information ? Je n'en savais
rien, parce que moi et Badra n'avons jamais parlé
d'un potentiel enfant. Badra devait passer chez
moi à 20h. J'avais décidé ainsi de tâter le terrain.
Quand il est venu, j'étais heureuse, il avait dit à sa
femme avoir un voyage, je l'avais pour moi pour
trois jours. On avait dégusté notre amour sur le
canapé, quand couché sur son torse j'avais tâté le
terrain.

« Mon Amour et si tu me faisais un enfant ? »

Sa main avait cessé de me caresser, signe qu'il


était attentif à ce que je disais. Alors sans
m'interrompre il m'avait laissé terminer.

« Je me sens mal quand tu n'es pas là. Au moins


avec ton enfant dans mon ventre je me sentirai
moins seule. Quand tu ne seras pas là, j'aurais la
tête pleine de ce bébé. En plus ça sera mignon, on
formera notre famille dans notre cocon »

Il ne me répondait pas. Alors j'avais levé la tête


pour mieux voir sa réaction. Badra n'était plus
avec moi, il était perdu dans ses pensées.

« Mon Amour ?» Avais-je chuchoté.

« Mhhhh» m'avait-il répondu en revenant à lui. Il


savait que j'attendais une réponse. Seulement j'ai
tout de suite regretté ma grossesse quand il m'a
sorti cette phrase qui d'une main avait balayé tous
mes espoirs.

« Dieyna je te le jure sur ma vie qu'avoir un enfant


est mon rêve le plus inavoué. Moi aussi je veux un
enfant, je veux une fille ou un fils, je veux avoir
une reproduction de moi, je veux laisser mes
gênes dans ce monde pour ainsi dire que ma
venue au monde a laissé des traces. Je te jure sur
notre amour, que je caresse le rêve d'être père.
Seulement Dieyna je ne peux pas prendre ce
risque, pas dans cette vie car ça serait mettre cet
enfant en danger sans qu'il ne soit né. Chaque
membre important de la secte devra donner son
premier fils en sacrifice. Je ne veux pas prendre le
risque de te mettre enceinte et subir le stress de
prier pour que ça soit une fille. Je ne veux pas de
cette vie pour un enfant. Je te demande pardon
Dieyna, mais je suis incapable de te combler. J'en
suis bouleversé moi-même et je comprendrai si tu
te défoules sur moi. Mais je serai incapable de te
voir me quitter. Tu m'as promis que tu seras
toujours la peut importe les intempéries»

J'avais dû attendre deux jours après son départ


pour chialer comme une madeleine. J'étais dans
ma salle de bain tenant le teste qui marquait
brillamment deux traits alors que les propos de
Badra faisait écho dans ma tête. Mon enfant sans
être née avait déjà un avenir tracé par une secte
et son géniteur. Dans mes larmes qui faisait
ravage, j'ai détesté Badra, j'ai détesté cette satané
secte, j'ai détesté les ambitions de Badra. Tout
m'horripilait et je me détestait moi même. On dis
qu'une mère est forte, qu'une mère est égal au
sacrifice, qu'une mère est une battante, une
femme formidable prête à tout pour son enfant,
une mère pense à son enfant avant son bonheur,
une mère est prête à supporter des souffrances
pour protéger son enfant. Je ne suis certes qu'à un
mois mais je me sens déjà mère. Aucun enfant ne
mérite d'être donné en sacrifice ni même une
grande personne.

C'est ainsi que ce soir dans cette douche qui


assistait à ma détresse j'avais pris la décision
adéquate pour ce bébé.

Il me pardonnera quand il sera loin des abysses.


_______

Je retourne hâtivement la page, choppant mes


lunettes de lecture.

__ Un mois après la conversation avec Badra. J'ai


pris la décision de quitter le pays pour accoucher.
Je ne pouvais pas prendre le risque d'entendre
que mon ventre s'arrondissait. Je lui ai menti en
disant que je voulais découvrir des pays, que je
voulais prendre une année sabbatique histoire
d'arrêter de penser à lui et à son mariage. C'était
la corde sensible entre nous deux, quand j'utilisais
son mariage qui m'a beaucoup blessé il se
soumettait à mes caprices. C'est ainsi qu'il me
donna champ libre avec un passeport
diplomatique tout en me faisant promettre que je
ne le quittais pas et que je lui donnerai des
nouvelles.

J'ai trouvé refuge en Gambie le temps de ma


grossesse. J'avais pensé à aller en France pour
accoucher sous X pour ainsi laisser l'enfant dans
les mains de service d'État. Mais pour moi c'était
un abandon radical, je voulais sentir mon enfant
prêt de moi que de le savoir dans un autre
continent. Décision stupide peut-être mais ce sont
plus les sentiments qui parlent pour moi.
Je suis à quatre mois de grossesse. Je pleure
chaque nuit, le médecin me dit que l'enfant
ressent mes émotions mais savoir que je serai
séparé de lui me déchire le cœur. Il vit en moi et je
l'aime sans même l'avoir encore tenue dans mes
bras. C'est naturel, c'est mon enfant. J'aurais aimé
un autre destin pour lui.
Ce jour où j'avais découvert que j'attendais un
garçon à ma quinzième semaine j'ai pleuré toutes
les larmes de mon corps. J'avais espoir que ça soit
une fille, j'avais espoir de rentrer avec une fille qui
ne risquait pas d'être sacrifiée, j'avais espoir de
réaliser le rêve que Badra caressait. Sauf que non,
j'attends bel et bien un petit garçon.
La vie, le karma, tout me tombait dessus.
______

Je tombe des nues.

__ Petit carnet ça fait un bail. Que je n'ai rien écrit.


Mais ne m'en veut pas, ma santé fait le yoyo. Le
psychologue monsieur Henry m'a diagnostiqué
une dépression sévère. J'ai ce manque de désir de
vivre. Avant quand je regardais Badra, je voyais en
lui de l'intérêt il était mon monde mais
maintenant tout à changé. Je n'ai plus goût à la vie
depuis que j'ai déposé mon enfant la chair de ma
chair dans un orphelinat, je me sens perdue,
isolée, incomprise et seule dans ce monde.
Chaque nuit ses pleurs me hantent. J'ai pensé à
mettre fin à ma vie pour ne plus entendre ses
pleurs. c'était ma première TS (tentative de
suicide). Mon bébé bien que j'étais dans la
chambre. Je l'entendait partout, chaque nuit ses
pleurs me réveillaient en sursaut. Il pleurait de ne
pas l'abandonner. Je ne voulais plus l'entendre
alors je me suis fait sauter les veines.
Heureusement ou malheureusement Badra est
arrivé à temps et on m'a conduit au urgence. Lui il
ne comprend pas et c'est normal je suis une
incomprise dépressive. J'ai du prendre des
médicaments à base de bromocriptine pour
arrêter la lactation afin de ne pas éveiller des
soupçons chez Badra, j'ai utilisé de luxueux
marques de masque de grossesse, de vergetures
et tout ce qu'il fallait et il n'a rien vu. Six mois que
j'ai abandonné mon bébé, la chair de ma chair
devant un orphelinat et j'en suis détruite. Il me
réclame je le sens, mes seins s'alourdissent, mes
entrailles se tordent mais si je le récupère, la secte
sentira le lien, il le tueront. Je suis une incomprise,
personne ne me comprend ni badra ni ma mère.
Quand je suis revenu taper à sa porte un an plus
tard, j'ai su que j'avais fait beaucoup de mal à ma
mère. Elle ne sait rien de ma dépression ni de ma
TS et je préfère les choses ainsi. J'ai tout avoué à
mon psychologue qui est une tombe vu qu'il est
sous secret professionnel, j'avais besoin de lui dire
pour m'alléger...

Putain ! Badra à un enfant quelque part dans ce


pays. Je comprends maintenant, sa mère m'avait
dit que Dieyna avait disparu pendant une année,
j'en conclu donc que c'était la période de sa
grossesse.
Oh mon Dieu !

Wahou !

Tout de suite un flash se fit dans mon esprit, je me


lève de mon siège sous le choc..

L'enfant de l'orphelinat ce pourrait-il ?

Oh mon Dieu !

Je me presse de tout ranger et contacte Ndeye


Binta. Il faut qu'elle vienne, elle aussi a vu cet
enfant, c'est le portrait craché de Badra. Ce
pourrait-il ?

Je dois le savoir.

"ALLO NDEYE S'IL TE PLAÎT TU ES CHEZ TOI ?"

" Oui madame la femme de l'immature"

" Tchip, je passe te chercher apprête toi on va à


l'orphelinat, je t'expliquerai tout sur la route"
Je raccroche et me change à la hâte. Ayant une
idée dans un coin de ma tête, j'ouvre le tiroir de
Abdel et y prend des sachets stérilisés.

***

Dans la voiture j'explique tout à Ndeye Binta qui


ne fait que répéter des je cite "nganima ? Han?
Répétel , lahilaa"

Je la comprends, moi-même je suis choquée.


Sincèrement il y avait combien de chance ?

Nous arrivons rapidement à l'orphelinat. Je pars


rapidement dans le bureau de la directrice suivi de
mon amie.

Après de bref salutations et de merci, je tâte le


terrain.

- En fait, je suis venu expressément pour parler du


petit Aziz. Depuis que je viens dans cet orphelinat,
j'ai vu comment il se comporte. Je m'inquiète pour
lui.
Je ne ment pas je m'inquiète sincèrement pour cet
enfant mais j'espère aussi qu'elle m'en dira plus.

- Aziz, petit président...

- Pourquoi le nommez-vous ainsi ?

Demandé-je alors que je connais très bien la


raison qui est la ressemblance frappante. Vous
voyez ce genre de karma que rencontre un père
qui refuse la responsabilité d'une grossesse et
quand la fille accouche on découvre que c'est le
portrait craché de celui qui avait refusé. Eh bien
c'est un peu ça, Aziz est le portrait craché de
Badra.

Franchement il a dû bien secouer sexuellement


Dieyna pour que cet enfant lui ressemble autant.

- C'est le sosie du président de ce pays on l'appelle


comme ça entre nous mais pas devant lui. Comme
je disais, Aziz est un cas particulier. Nous l'avons
reçu depuis qu'il était bébé, à peine même s'il
avait un mois car son ombrine était encore en
plaie. On l'a retrouvé aux portes de l'orphelinat à
trois heures du matin dans un panier. Le gardien
qui était à l'intérieur avait entendu des pleurs de
bébé c'est ainsi qu'il avait ouvert le portail, et
avait découvert ce bébé. Aziz était très bien
habillé, contrairement aux enfants qui arrivaient
nues, lui il portait des vêtements de marque, il
sentait un bon parfum de bébé. Il n'y avait rien
d'autre sur lui qu'une petite note...attendez.

Elle se lève puis part fouiller dans la pile d'archives


derrière elle. Quelques minutes plus tard, elle
revient avec un bout de papier qu'elle me tend.

"Nommez le Aziz qui signifie en arabe aimé,


précieux, puissant. Parce que je l'aime et c'est un
trésor précieux c'est pourquoi je viens le garder
chez vous. Prenez soin de lui, ne me jugez pas car
en l'abandonnant, j'abandonne une partie de moi.
Pardonnez moi, ne me jugez pas!"

Pour avoir lu le journal de Dieyna, je peux assurer


que c'est son écriture.

Putain !
Je ne sais combien de minutes je suis restée
silencieuse n'en revenant pas, c'est mon amie qui
me pince la cuisse qui me ramène à la réalité.

- Nous avons compris que c'est sa mère qui l'a


envoyée ici. Nous avons compris qu'elle aimait
Aziz mais que peut-être les conditions n'étaient
pas réunies. On l'a recueilli, on s'est occupé de lui
comme tout autre enfant. À l'âge de deux ans,
Aziz commençait à nous inquiéter, il ne parlait
plus, les gazouillement, les bafouillages avaient
cessé. Aziz prenait ses distances, il restait reclus.
Bien sûr nous l'avons conduit chez le médecin,
après tous les examens nous il a émis un
diagnostic, Aziz n'était ni sourd ni muet, il refusait
de parler et on ne pouvait malheureusement pas
le forcer à part instaurer un atmosphère de
confiance et de sérénité pour qu'il puisse se livrer
à nous. Malheureusement malgré tous nos efforts
Aziz reste reclu. Il ne joue pas avec les enfants.
Aziz n'aime pas être touché, pour l'approcher on
doit le prévenir au risque qu'il fasse une crise
d'angoisse.

Cet enfant n'est pas heureux. J'ai mal, j'ai envie de


pleurer. J'ai mal, je suis déboussolée.
- Personne n'a essayé de l'adopter ? Questionne
Ndeye Binta.

- Si, trois familles. Mais vous devriez savoir que


dans notre orphelinat, nous prenons en compte
les désirs de l'enfant. Quand le parent veut
adopter après plusieurs conversations, nous nous
rendons chez eux pour évaluer les conditions de
vie et il y a la phase d'observation; le parent vient
passer du temps ici-même avec l'enfant qu'il
souhaite adopter pour qu'on puisse évaluer si
l'enfant accepte ou pas. Hélas, Aziz n'a jamais
laissé les trois couples l'approcher, pire il criait à
chacune de leurs venues et donc ces parents l'ont
nommé enfants à problème, ils ont abandonné.
Pour être sincère, Sadio, si vous me permettez
cette familiarité, Aziz ne s'approche que de vous
et de la sœur qui lui a été relégué. La première
fois que vous êtes venu nous faire un don, il est
allé naturellement vers vous. Je ne sais pas
pourquoi, peut-être qu'il se sent en sécurité avec
vous mais l'autre fois il vous a offert un vrai
sourire auquel on n'a pas eu droit depuis des
années. Quand vous venez il reste accroché à vos
pieds et quand vous partez il retourne dans son
coin. On en a discuté avec le psychologue de
l'orphelinat et on attend qu'il ait l'âge de 10 ans
pour pouvoir le suivre psychologiquement.

On ne trouve pas toujours les mots pour expliquer


ce qu'on ressent et c'est ce qui m'arrive en ce
moment. C'est bouleversant, c'est renversant. Est-
il possible qu'il ait senti ou su qu'il a été
abandonné ? Peut-être que quelque chose
manque à cet enfant. Je ne sais pas réellement. Je
cherche le regard de mon amie et d'un hochement
de tête, nous nous comprenons.

- Puis-je le voir ? Je sais que ce n'est pas le jour


mais...

- Pas de problème, il doit être au dortoir.

Je la remercie et sort en direction du dortoir.

Je le trouve assis par terre en train de feuilleter un


livre, je m'approche et constate que c'est un bd. Je
me sépare de mes escarpins et me baisse à son
niveau alors qu'il relève la tête surpris de me voir
ici un dimanche.
- Ça va ? Lui demandé-je en caressant sa tête.

Il me sourit maladroitement et hocha la tête.

Je reste silencieusement, l'observant agir. J'essaie


de réfléchir, de savoir ce qui peut expliquer son
attitude. Il se lève part fouiller dans ses affaires
avant de revenir me tendre une feuille froissée.

Un dessin de moi et d'enfants autour de moi et lui


que je porte sur mon cou alors qu'il lève les bras
en signe de victoire. Sur le dessin, il s'est dessiné
heureux. Qu'est-ce que ça veut dire pense-t-il que
son bonheur est relié à moi ?

Ça me touche sincèrement, je ne sais pas quoi


faire de cet enfant. D'un côté je veux être
présente pour lui et l'aider parce qu'il me touche,
d'un autre j'ai un problème avec son possible
père.

Je sais qu'il n'a rien demandé, il n'est pas


responsable de ce qu'est Badra. Mais je suis
perdue.
- Ndeye, je n'ai rien fait pour qu'il puisse
m'associer à son bonheur il...

- Les enfants savent reconnaître les bonnes


personnes Sadio. Il se sent en sécurité avec toi
c'est naturelle, je suis sur que si tu poses la
question à cet enfant il ne saura pas lui même le
Pourquoi du comment il est ainsi avec toi.
Regarde...

Elle se lève et pars vers lui, elle tente de le toucher


quand Aziz la peur déformant son visage se met à
hurler.

Je viens tout de suite le calmer, il ne faudrait pas


que les gens pensent qu'on le maltraite.

Il faut que je parle de cet enfant à un psychologue,


son attitude n'est pas normale. Mais d'abord il
faut aussi que je sois sûre que c'est l'enfant de
Badra et même s'il ne l'est pas je dois aider cet
enfant il ne peut pas grandir si affligé.

- Aziz, dis-je en caressant sa joue, tu me fais


confiance ? Je veux essayer quelque chose. Promis
je ne ferai pas de mal.
Il semble réfléchir puis hoche finalement la tête.

Je sort un sachet stérilisé plus un coton tige

- Tu vas ouvrir la bouche en grand d'accord ? Je


veux voir si Aziz à un bobo.

Il obéit, je frotte le coton tige sur sa joue interne.


Avant de le mettre dans le sachet que je referme.

Nous restons avec lui avant que je ne prenne


congé lui promettant de vite revenir.

Dans la voiture, je contacte l'employé du manoir,


celle qui m'avait aidé.

" J'ai besoin que tu me rendes un service très


délicat. Écoute moi bien, Badra fume il laisse
toujours des mégots dans son cendrier, j'ai besoin
de ses mégots ou un verre qu'il a utilisé pour boire
ne le lave surtout pas. Tu le mets dans un gant
que les cuisiniers portent, sa brosse à dent fera
aussi l'affaire"
" Pas de problème madame le Président est sorti
depuis hier,je vais de ce pas à son bureau, je vous
contacterai quand ça sera fait "

"Merci infiniment, je saurai te récompenser"

***

Une dame était assise sur son divan en train de


bouquiner quand tout d'un cou elle sentit une
secousse dans son corps.

Elle ferma brutalement son livre, puis rejoignit son


antre. Elle prit une calebasse y verse un liquide
noirâtre qui était un mélange de poudre de fusil et
de sang de cigogne noir, réputé pour être
voyageurs.

Avec un mantra, une image apparut au fond de la


calebasse.

- QU'EST-CE QU'ELLE FOUT CETTE DÉBILE ? Avait-


elle murmuré.

***
Après une séance caliente avec sa reine, Badra
Faye se rhabillait.
Les élections étaient prévues bientôt, il devait tout
faire pour convaincre la reine de le remettre au
pouvoir.

Prêt, il sortit de la chambre dans un mot pour sa


reine, c'était toujours ainsi entre eux, tait toi et
satisfait moi.

Un pied dans sa voiture, Badra palpa des poches


et constata qu'il avait oublié son téléphone.

C'est dans un soupir qu'il retourne dans la villa


précisément dans la chambre.

Badra ne savait pas qu'à son départ, la reine avait


ôté son masque.

Badra ne savait pas qu'il s'apprêtait à faire une


découverte des plus choquantes et qui
controverserai ses futurs décisions.

La poignée actionnée, la porte s'ouvrit.


Badra n'avait pas pris le soin de toquer plus
occupé à récupérer son téléphone.

Devant lui se tenait la reine sans masque, sans


maquillage dans sa plus simple coquille.

- C- C'ÉTAIT VOUS ?

- GARDE ! HURLA LA REINE en remettant son


masque.

Badra n'avait eu le temps d'hurler qu'il senti une


piqûre sur son cou

Il s'échoua lamentablement au sol.

***

Nabou Gueye,

Nous avons quitté Agla, mon amie m'a envoyé


dans son village à Sinendé, dans le borgou. Elle
m'a dit que les fétiches du village sont plus purs et
doués que ceux de la ville.
Ça fait trente minutes que nous marchons, le
sanctuaire du féticheur est au cœur de la forêt.
Elle sursaute au moindre bruit alors que je la
rassure. J'ai fais des formations dans la forêt du
coup, je ne suis pas effrayé par le paysage.

Je suis déterminée comme personne. En plus, je


dois en finir aujourd'hui je dois reprendre le
service après-demain.

Nous arrivons 20minutes plus tard dans un


sanctuaire clôturé par des peaux de chevreuils.

Mon amie tape ses mains afin de se faire


entendre.

- I douman !
(Oui entrez )

Mon amie a traduit pour moi, nous rentrons.

- I bèm baranou wiyô


( Enlevez vos chaussures ) fait la voix.

Nous obéissons.
Un canari renversé trône au milieu, deux cornes
noire et rouge sont enfoncées dans le canari alors
qu'un liquide rouge décore le canari.

Des cauris sont éparpillés un peu partout.

Le propriétaire des lieux le torse nu un pagne


rouge attaché au tour du rein, il a peint un oeil
avec une couleur rouge et l'autre blanc, il tient
une corne et porte une chaîne en cauris.

Je suis insensible à tout ceci, mon amie ne se sent


pas à l'aise je le sens.

- Oumba i kì
(Que voulez-vous ?)

Je le fixe perdue, il ne peut pas parler en français


lui ? Mon ami traduit.

- J'ai des problèmes de cœur grand marabout. J'ai


perdu l'amour d'un homme. En fait je n'ai pas
vraiment perdu mais il voulait m'épouser et mes
parents se sont opposés du coup ces sentiments
se sont atténués. Il a vu une autre femme et il l'a
épousé....
- A nin gari wouré hé tin niii...
(Tu n'as toujours pas répondu à ma question que
veux-tu ?)

- Je veux que vous lanciez un sort à cette fille,


qu'elle perde sa beauté, je veux attiser le feu
entre eux que quand il l'a voit un sentiment
d'animosité puisse s'emparer de lui...

- Mhh...donne moi son nom et son signe zodiaque.

Ah enfin le français.
Elle est née le 26 octobre...mhh...donc...

- Emlyn sadio kâ, Scorpion, dis-je

Il tourne autour de son canaris, y pose deux


paumes avant de les retirer comme s'il s'était
brûlé. Il tente un autre moyen avant de s'attraper
les cou, ses yeux s'ouvrent en grand. J'ai
l'impression qu'il livre un combat.

- C'est quoi ça ? Chuchote mon amie, écoute


Nabou partons je... j'ai peur...
- Il doit sûrement être en communication avec ses
esprits, calme-toi...

Le marabout se retrouve éjecté à l'autre côté du


sanctuaire. Moi et mon amie nous nous levons
d'un bon. Choqué par ce qui vient de se passer.

Je commence à craindre cet endroit.

Le marabout en rampant et du sang sortant de


son nez, rejoint son sanctuaire il verse une poudre
blanche autour du lieu en murmurant dans son
dialecte, il est essoufflé comme s'il avait couru un
marathon, le corps transpirant.

- Ú dén dôna ( elle est enfin partie). Je ne peux


pas...je...ouff...je ne peux pas me connecter à
l'esprit de cette fille, tout est fermé. Elle m'a
prévenu. Cette fille est protégé par quelque chose
de puissant, aucun acte mystique ne peut
l'atteindre tu perds ton temps et je ne peux pas
forcer au risque de perdre la vie et je ne vais pas
prendre ce risque pour toi partez !!!!

C'est quoi cette histoire ?


Je ne peux pas avoir traverser des pays pour venir
ici et repartir bredouille. Il croit que Sénégal Bénin
c'est Yoff ngor ? Comment ça Sadio est protégé.
Cette fille cacherait-elle quelque chose ?

Je ne peux pas repartir bredouille.

- Je vous en supplie monsieur...bon écoutez si on


ne peut pas l'atteindre elle, essayez avec Celui que
j'aime, je veux un filtre d'amour ou peu importe
un truc qui pourra le faire revenir vers moi. C'est
un musulman il a droit à quatre femme. Je veux
qu'il m'épouse je me contenterai de la présence
de l'autre... Je vous en supplie je suis prête à
doubler l'argent.

Il semble réfléchir avant de hocher la tête.

- Lui il s'appelle Abdel Oumar Dioum, signe lion...

Il recommence ses gestes.

- Hummm...

...
...

- Écoute jeune fille, je peux te donner quelques


choses que tu devras mettre sous leurs lit. Je ne
peux pas les séparer ni faire autre chose par
contre, je peux annuler le désir qu'il a pour elle,
c'est plus facile d'atteindre le monsieur que la fille.
Il ne va plus la désirer, et en tant que femme tu
devrais profiter de cette brèche.. je vais te donner
un filtre d'attirance, il te verra sous un autre œil,
le reste tu te débrouilles.

- Ça me va ! Me pressé-je de répondre. Je veux


aussi que vous fermiez la bouche de mes parents,
qu'ils se montrent aimables avec lui comme ça il
pourra facilement m'épouser.

Il hoche la tête et se met à la tâche.

Je récupère tout ce qu'il faut puis nous quittons


les lieux.

Je suis tellement heureuse.

Le même soir, je quitte le Bénin, pressé de me


mettre à l'œuvre.
***

À 13h32 minutes nous atterrissons sur le sol


sénégalais.

Enfin chez moi.

Je respecte le protocole pour récupérer mes


affaires.

Je sors pour prendre un taxi quand une ombre me


barre le chemin.

Surprise, je recule la bouche ouverte alors qu'elle


ôte ses lunettes de soleil.

Qu'est-ce qu'elle fiche ici ?

Quel malheur !

J'en ai marre d'elle, si seulement le sort avait pu


marcher elle aurait bien vite perdu de sa superbe.

Elle m'horripile.
Elle porte un t-shirt que je reconnais, bien
évidemment, celui de son mari fourré dans une
jupe en wax.

Je la déteste

Je déteste tout ce qu'elle dégage.

- Tiens tiens, voilà notre guinéenne préférée. Quel


hasard ! Je viens fraîchement du Bénin comme
ça...attends ne me dis pas que toi aussi ?

Retiens toi Nabou, nous sommes en public.

- Qu'est-ce que tu fiches ici ? Tu me fais suivre ?


Abdel sait que tu me fais suivre ? Mais pour qui tu
te prends ?

Bien sûr que c'est ça !

- Qui moi ? Dit-elle théâtralement en posant sa


main sur sa poitrine. Et puis peut-être bien mais
on s'en fiche non ? Je me prends pour la femme
de l'homme pour qui tu fais tout ça. Abdel ? Il n'a
pas besoin de connaître les petits chichis de
femme, je ne suis pas une geingnarde, de femme
à femme on peux régler nos problemes sans l'y
mêler. Par contre toi, je peux te mettre dans une
mouise rire, tu lui dis que tu pars en Guinée et
comme par hasard abracadabra puff ton avion à
atterri au Bénin.

- Qu'est-ce que ça peut te foutre que j'aille au


Bénin ou à Honolulu ? Le Bénin t'appartient ? Tu
ne peux pas l'ouvrir alors que tu me fais suivre.
Poufiasse !

- Tout de suite les gros mots, persifle-t-elle avec


une mine ennuyée. Nabou Même si tu le voulais,
tu ne pourras pas me juger parce que entre un
détective et toi le Bénin franchement tu y vas
boum boum hein tu ne joues pas toi ! Mdr tu
disais quoi l'autre fois ? Que je te faisais pitié ?
Pourtant regarde toi ! Tu es tellement pathétique
que tu ne ressembles plus à rien, regarde moi ces
pointes de cheveux tu ne pouvais pas te peigner ?
Dit-elle en venant toucher ma tête, sauf que je
repousse sa main avec violence alors qu'elle éclate
de rire.

Je tente de partir alors qu'elle me barre la route.


- Pas si vite ! Écoute moi, pathétique connasse je
ne sais pas ce que tu es allée trafiquer mais je te
jure Nabou que si quelque chose m'arrive ou que
mon mari s'intéresse subitement à ta face. Je te le
jure que ce jour je quitterai mes botte de loyauté,
je n'irai pas dans le côté mystique mais tu pourrais
rapidement être en danger d'un bien autre façon
et quand on va mourir chacun assumera le poids
de ses péchés. Si tu es folle sache que je suis une
demeurée, 10 ans de carrière à l'asile j'étais la
cheffe de classe. Tu l'as dit toi-même «Fii kekk la,
golo du fi raweeb xaj » té mane jaxaay la, dangay
rame té damay nawe bokouniou level. Ma le
gueneu takhaw, gueneu la doff, guene la yenou
daleu, gueneu la capable, voyou bandit moy
bayam wanté khamal ni doff moy tantam. Dou
guéné policière nga khamal ni mane policière
mbend la, douma la may dara, soma wowé si tene
ma tontou la si guedj. Nabou bayima ma bayila,
équation résolue. Sincèrement Nabou meuno
dieunde dignité 100 f ak vergogne 100 f def ko
parfum mou khegn si iow touti ? ( Tu l'as dis toi
même «ici, le sol est dur, un singe ne peut pas
battre un chien à la course» alors que moi je suis
un aigle, je vole alors que toi tu rampes, ce n'est
pas le même level. Je suis plus capable, plus folle
que toi. On dit que que le bandit est le père du
voyou mais sache que la follie est sa tante. N'est-
ce pas tu es une policière ? Sache que moi je suis
une policière de la rue. Je ne te ferai pas de
cadeaux. Si tu m'appelles dans un puits, je te
répondrai dans une mer. Nabou laisse-moi, je te
laisserai en paix et l'équation sera résolue.
Sincèrement, tu ne peux pas t'acheter 100 f de
vergogne et 100 f de dignité pour en faire un
parfum afin que ça puisse sentir sur toi un peu ?)
Arrête de rabioter Nabou, Abdel, c'est moi qui
dors derrière lui. J'attends que ton voyage porte
ses fruits et en ce moment tu verras ! Pathétique
femme ! Rien qu'à ton honneur, on doit ouvrir une
école d'apprentissage de dignité pour que tu
puisses t'y inscrire, tu en as grand besoin espèce
de sans vergogne. Bye !

Elle se retourne pour partir avant de rebrousser


chemin.

- Ah J'ai failli oublier. Arrête d'utiliser mon frère,


tu sais très bien ce qu'il ressent pour toi, tu sais
encore très bien que tu ne l'aimes pas et pourtant
tu ne fais rien pour prendre les distances.
Si elle croit pouvoir m'éloigner de Sadikh, elle se
fout le doigt dans l'œil. D'abord Abdel puis Sadikh
ça sera qui après. Non mais pour qui elle se prend
celle-là ?

- Si tu penses que parce que c'est ton frère que je


m'éloignerais de lui laisse moi te dire que tu
penses mal, très mal, tu penses bêtement même.
Sadikh c'est mon meilleur ami et toi tu n'es
personne pour m'interdir quoi que ce soit, même
sa future femme n'aura pas ce privilège. Ferme ta
gueule et tu dégages, tu me pompes l'air !

- Tu dis le considérer comme ton meilleur ami


mais tu n'es qu'une hypocrite doublée d'une
égoïste car s'il était vraiment ton meilleur ami tu
allais aussi penser à lui mais tu ne pense qu'à toi
et à tes putain de sentiments. Tu aime Abdel alors
que lui non, tu comprends donc combien de fois
l'amour à sens unique fait mal alors c'est quoi ton
putain de problème ? Quelle histoire d'aller
chercher du réconfort chez un homme qui est
amoureux de toi alors que tu en aimes un autre
hein ? Ne fais plus le yoyo avec le cœur de mon
frère, tu le laisses tranquille, il en a assez baver
pour se coltiner une fille qui ne sait pas ce qu'elle
veut.

Rire, je sais très bien ce que je veux et je l'aurai.

Elle rentre dans sa voiture en prenant bien soin de


me lancer un doigt d'honneur puis démarre.

Espèce de pétasse.

Tu verras !

***

Assise sur mon lit, je réfléchis à une solution.


Comment placer ce truc dans leurs chambres.

Je m'en fou des avertissements de cette fille. Elle


aboie seulement, sinon elle ne mord pas.

Si je pars chez eux et que j'y trouve Sadio ? Je sais


que Abdel est au travail mais Sadio est où ?

Dois-je prendre le risque? Toute façon si jy vais


que je l'y trouve elle pensera que je suis venu la
provoquer je n'ai qu'à me mettre dans le bain..
Parfait.

- Tidjane ? L'appelé-je.

- Name yaye !

Je lève les yeux au ciel, si seulement tu savais.

Il s'approche et je prends un air doux.

- Tu as envie de voir papa ?

- Ouiiiii !

- On va aller chez papa et je dirais que tu voulais le


voir d'accord ? S'il te demande tu dis que c'est toi
qui voulais le voir d'accord mon bébé ?

Il secoue la tête, excité à l'idée de voir son père.

Je prend mon sac insère le truc avec des plumes et


cadenas. Je sort lui tenant la main. La nounou
sourit en pensant que je passe du temps avec mon
fils.
J'arrive chez eux, avant de descendre j'adopte un
air naturel.

Faudrait pas que les caméra d'Abdel me film


anxieuse.

Je referme la voiture et tout de suite un fou sort


de je ne sais où et me barre la route. Décidément
tous les fous ne sont pas à Fann je tente de
l'esquiver sauf qu'il me bloque le passage de
partout.

- Dégage toi ou je vais te briser les os ! Le menacé-


je.

- Qu'est-ce que tu viens faire hein ? Je sais


tout...tu tente de te faire une place entre les
étoiles seulement tu n'en est pas un. Reste à ta
place sinon... elle... elle va te tuer...

Qu'est-ce que ce fou raconte ?

- Je dis dégage !

- Quand le travail n'atteint pas la cible, elle se


retourne sur la descendance. Tu feras du mal à
ton descendant...ou...ce n'est pas toi sa pistile
hein...ils sont pas liés. Tu n'es pas lié à lui...tu as
menti... elle a menti... elle a menti...mhhhh...elle a
retiré sa bague c'est pourquoi elle ne l'a pas
senti...mhhh... têtu... têtu...,mime-t-il en se
grattant le cou.

Je le repousse en ayant marre de lui.

- Yaye, murmure mon fils, je baisse le regard


voulant savoir ce qu'il veut quand mon sac quitte
mes mains.

Il m'a arraché mon sac et a traversé la rue en


courant.

- VOLEUR ! HURLÉ-JE en le poursuivant....

Nabou ne savait pas que derrière elle, son enfant


la poursuivait.

C'est lorsqu'elle entendit un crissement de pneu


est un son de choc qu'elle se retourna et découvrit
avec horreur la scène.

Son fils venait de se faire heurter par une voiture.


- WOUY SAMA NDEYE ABDEL VA ME TUER !!!!

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Chapitre 27

Emlyn sadio kâ,

Ce pays est immense, Abdel a réparti cent


hommes dans chaque région pour la fouille. Il faut
qu'on trouve rapidement la nouvelle usine. Cette
opération lui prend la tête, il n'est même pas
rentrée hier, je suis venu le rejoindre tôt le matin.

Le bureau fermé, de la nourriture au sol, il mange


un peu avant de se reconcentrer sur son travail,
alors que de mon côté, je range les cartes que j'ai
déjà entouré.

Le téléphone d'abdel se mit à sonner, tellement


concentré qu'il n'en prend pas conscience.

- Burr ton téléphone sonne...


- C'est mon portable personnel, décroche, dit-il en
prenant la loupe pour mieux relever les villages.

Je décroche et tout de suite une flopée de mots


m'acceuillit :

"Abdellah, écoute moi avec beaucoup de sang


froid..."

" Bonsoir monsieur, Abdel est occupé, je suis sa


femme..."

" Tidjane à eu un accident il..."

"QUOI !? Hurlé-je."

Mon cri alerte Abdel qui se lève pour venir me


prendre le téléphone des mains alors que je suis
toujours en état de choc.

Tidjane

Le pauvre petit, oh mon Dieu ! Préservez-le !

Je range tout rapidement pour qu'on puisse partir.


C'est un claquement de porte qui me fait lever la
tête, il est parti.

Mais je le comprends tellement, je n'ose pas


imaginer dans quel état il est. Je ferme à clé.

Puis je lui cours après, je le vois qui enfourche sa


moto et disparu tel une fusée. Je monte
rapidement dans ma voiture histoire de le
rattraper sauf qu'il n'est pas devant moi il est en
excès de vitesse.

Calme toi ne te crée pas un accident s'il te plaît !

Je peux le comprendre il s'agit de son fils, moi qui


ne suis pas liée biologiquement à ce petit je suis
affolée, je suis pressée d'arriver à l'hôpital.

Je n'imagine pas l'état de Nabou.

Faite qu'il aille bien.

Faite qu'il aille bien

J'arrive rapidement à l'hôpital prête à me diriger à


l'accueil, j'aperçois Abdel dans le couloir entrain
de secouer Nabou je cours le rejoindre et constate
que sa mère est là !

Déjà ?

- MAIS TU VAS ME DIRE CE QUI C'EST PASSÉ ?


NABOU QU'EST-CE QUE TU FOUTAIS CHEZ MOI ?
...

- PARLE BON SANG ! hurle-t-il alors que Nabou


pleure en repliant ses bras sur elle-même.

Je cours rapidement vers eux.

- Abdel, calme toi s'il te plaît elle n'est pas dans un


meilleur état. Ça ne sert à rien de crier elle est
aussi peiné par cette situation, dis-je en lui tirant
la main. Sauf que Nabou l'empêche de me suivre
en s'écroulant en pleure sur son torse.

Compréhensive, je recule histoire de les laisser de


l'espace.

Je viens m'asseoir à côté de dame Carmen qui


pousse comme si j'empeste de la bouse de vache.
- Ne t'installe pas à côté de moi toi, tu ne peux pas
te déposer ailleurs ?

Eh Allah !

- Achetez cet hôpital y compris le banc en ce


moment vous pourriez m'interdire de m'asseoir.

- Petite impolie ! Siffle-t-elle.

C'est fou comme cette femme aime les


problemes.

- Bon dame Carmen, on est ici pour Tidjane alors


faites comme si je suis invisible, je ferai de même.
Et ça commence maintenant, dis-je en venant
croiser mes mains sur ma poitrine.

Je l'observe assise dans son tailleur vert citron, les


pieds croisés.

Un frigidaire, je vous dis, son petit fils a quand


même eu un accident et elle ? elle n'est même pas
peinée.

Elle fixe désormais Nabou d'un air ennuyé.


- Qu'est-ce qu'elle nous fait encore celle-là,
murmure-t-elle en levant les yeux au ciel.

Je compris, qu'elle est venue pour faire bonne


figure auprès de son fils après tout ça aurait été
mal vu.

- Bon tu vas arrêter de faire semblant et nous dire


comment tu as pu être si distraite au point de ne
pas faire attention à ton fils ? Moi Abdel parce
que c'est mon fils, mon fils hein pas celui d'une
autre, mon fils 9 mois de souffrance, un jour plein
de contractions, j'ai connu la douleur de
l'accouchement tellement que quand je sortais
avec lui, je lui tenais la mains, tu entends ? Je lui
tenais la main de tel sorte que quand je fais un pas
il fait un pas, je m'arrête, je lui tiens la main et il
s'arrête. Espèce d'insouciante doublée
d'irresponsable ! Je parie que tu étais plus
occupée à penser à Abdel qu'à ton fils et elle ose
pleurer. Mais en fait Nabou tu ne pleures pas pour
Tidjane, tu pleures parce que tu as peur d'Abdel
hein ! Rire.

C'est quel genre de femme ça ?


Je suis dépassée quoi. Je ne trouve même pas les
mots, elle ne rate aucune occasion pour rajouter
de l'huile dans le feu.

Quelle belle mère j'ai eu là !

Le médecin qui sort me pousse à me lever. Abdel


se précipite vers lui alors que son ami lui tapote
l'épaule.

- Nous avons cessé l'hémorragie, par contre il a


des lésions internes, nous devons l'opérer
d'urgence.

- Allahou Akbar, murmure Abdel en se frottant le


visage tournant sur lui même, qu'est-ce qu'elle
foutait chez moi, Nabou va me rendre chèvre,
Nabou va me tuer !

- Calme toi Abdellah, un accident peut survenir de


partout. Il faut juste prier pour qu'il n'y ait pas de
complications. Nous ferons tout pour le sortir de
là. Viens il faut que tu signes la décharge.

Les deux s'en vont et Carmen éclate de rire.


- Le 31 décembre allumez les pétard boum boum
boum ! Hahahahahaha ! Nabou prie qu'il n'ait pas
besoin du père, sinon ça va barder, s'exclame
Carmen en éclatant de rire alors que Nabou,
horrifiée, recule contre le mur. Pousse toi,
m'agresse-t-elle en revenant prendre sa place.

C'est difficile pour elle de faire comme si j'étais


invisible ? Un psychologue ne lui fera pas de mal.

J'esquive ses regards pleins d'éclairs en fixant le


point devant moi

Un homme, clair de peau en Bazin trois pièces se


plante devant Nabou.

- Désolé, la police m'avait retenu, quelles sont les


nouvelles ? Demande-t-il à Nabou.

Elle lui lance un tchip magistral. L'homme gêné,


vient s'installer à mes côtés quand il vit la place
libre.

- As-salam alaykoum wa rahmatu-Llah wa


barakatuh !
- Il ne manquait plus qu'un imam, marmonne
Carmen, la mosquée est derrière.

Cette femme à quel problème ? Elle ne peut pas


se taire ?

- Désolé, je suis celui qui conduisait la voiture.


Quand sa mère m'a donné l'adresse de l'hôpital,
nous sommes rapidement venu mais la police est
venu me poser des questions, j'étais avec eux.
Je...je peux avoir des nouvelles s'il vous plaît ?

- Je vais t'en donner des nouvelles moi, comme tu


es là, fais des douas pour cette femme faudrait
pas que le docteur dise on a besoin du père, rire
ça va barder, dit-elle en riant de plus belle.

- Le petit est en salle d'opération, lui dis-je.

Chamboulé, il marmonne une invocation.

- Je suis sincèrement désolé, je conduisais il est


sorti de nul part je n'ai pas pu freiner à temps. Je
suis sincèrement désolé. Est-ce que je peux voir
son père ? J'aimerais lui parler.
Au moins il a pris ses responsabilités là où les
lâches auraient fuit, si chaque conducteur pouvait
avoir ce sens de la responsabilité ça nous aurait
fait un grand bien. Il semble vraiment désolé.

Je lui souris en guise de compassion.

- Son père est avec le médecin, il sera là dans


quelques minutes. Merci d'avoir pris vos
responsabilités si tout le monde pouvait avoir
cette essence d'esprit.

Il hoche la tête.

- Je m'appelle Khalil Diop, désolé mais vous n'étiez


pas là première Dame ?

Pauvre titre qui me suis partout.

Je hoche la tête.

- Je vais me chercher un café, vous en voulez ?

- Allons-y ensemble, on va en ramener pour tout


le monde. Je prends mon sac parce qu'il est
impossible de demander à dame Carmen de le
surveiller.

- Ne me comptez pas dans vos truc là. Conneries !

Encore Carmen, Khalil, le visage peint


d'incompréhension, la regarde. Je lui lance un
petit t'occupes.

- Attends que ton mari sorte et qu'il ne te trouve


pas ici, madame la serveuse de café.

J'ai juste envie de la balancer dehors. Depuis


qu'elle est là, elle ne fait que lancer des
remarques acerbes, elle donne des migraines.

Au coin café, je nous sert du café. Une tasse pour


Nabou moi Abdel et Khalil.

On peut mettre nos escarmouches en pause pour


le bien de son fils.

- C'est Carmen Diawara n'est-ce pas ?


M'interrompt la voix de Khalil, question
rhétorique, il a sûrement dû voir son visage un
peu partout dans la ville.
Une prétentieuse !

- Oui c'est ma belle mère.

- Une sacrée belle-mère que vous avez là, je


voulais rire de ses remarques mais j'aurais pu
passer pour un impoli.

Nous éclatons de rire, je lui tend son café et nous


rejoignons la salle d'attente.

Je retrouve Nabou assise à terre, les mains


croisées en signe de prière. Je viens lui tendre un
café, qu'elle accepte à ma plus grande surprise.

Abdel en a mis du temps, je suis tellement


angoissé que mes pieds ne peuvent s'empêcher
de taper frénétiquement sur le sol.

Je me lance dans une conversation animée avec


lui. Je découvre qu'il a 35 ans qu'il est dentiste et
quelques fois conférencier islamique, c'est
d'ailleurs à une conférence qu'il revenait.

- Pousse-toi au lieu de coller ma femme !


Je relève la tête et vois Abdel qui lance un regard
noir à Khalil. Il vient s'installer entre nous comme
un pacha.

En fait, Abdel à pris un peu du comportement de


sa mère.

Je lui tend son café et viens lui caresser la nuque


histoire de le détendre.

- Khalil, je te présente Abdel, le père du petit.

Avec beaucoup de pincette, j'explique à Abdel qui


il est pour éviter qu'il lui saute dessus, on parle de
la prunelle des yeux d'abdel après tout.

Sauf que mon mari garde le sang froid. Il le salue


et lui demande ce qui s'est passé. Aux explications
de Khalil on voit bien qu'il n'avait rien pu faire et si
la police l'a laissé partir qu'avec une amende c'est
qu'il y'a eu témoin et un constat clair.

Ils prennent tellement de temps, c'est frustrant de


ne pas savoir ce qui se passe.
- Bonsoir !

Nous relevons la tête, un homme se tient devant


nous avec une enveloppe en kraft.

- Je cherche monsieur Abdellah, j'ai ce colis pour


lui.

Mon mari, le fixe, les sourcils froncés tend la main


et le jeûne y met l'enveloppe avant de partir.

Qui sait que nous sommes dans cet hôpital jusqu'à


y faire parvenir un colis ?

D'une façon nonchalante, il ouvre l'enveloppe et


en ressort plusieurs papiers. Au fur et à mesure
qu'il prend connaissance du contenu, il s'éloigne
de mes mains jusqu'à se mettre debout.

Il lit chaque feuille, son visage passe par


l'étonnement, la surprise, le choc, la tristesse...

Abdel est désormais en colère et c'est un rire


nerveux qui le prouve.

- Non...je...non en fait elle n'a pas fait ça ?


Il fonce sur Nabou, la relève brutalement, Nabou
surprise, laisse échapper un hoquet de stupeur.

- Nabou tu me connais n'est-ce pas ? Nabou je ne


t'ai jamais porté main mais tu me connais n'est-ce
pas ?

Il sort encore un rire nerveux se retournant sur lui-


même. Ses veines se dessinent sur ses bras
tellement qu'il sert les poings.

- NABOU QUI SONT LES PARENTS DE TIDJANE?

Les

Hein ?

LES PARENTS ?

- Apprêtez les pop cornes ! Se réjouit Carmen.

Nabou, si elle pouvait se confondre au mur elle


l'aurait fait, tellement qu'elle s'y colle les yeux
ouverts en grand.
- Mais... Abdel... c'est toi..

- NE ME MENTS PAS ! ARRÊTE DE MENTIR ! TU


SAIS LIRE NON ? TIENS ! Il la force à ouvrir ses
mains et y fourre les documents. JE VEUX
ENTENDRE LA VÉRITÉ DE TA PUTAINE DE GUEULE
NABOU...

À chaque fois qu'il veut parler, il éclate de rire, il


est tellement surpris qu'il n'arrive pas à y croire.

- Mais en fait Nabou tu m'as pris vraiment pour un


con, le dernier des imbéciles. Je tombe des
nues...ce n'est pas possible...CE N'EST PAS
POSSIBLE ! TU N'AS PAS PU TE FOUTRE DE MOI
AINSI ?

Une femme sorti de nul part en pleure, se rue sur


Nabou.

- Il est où Nabou ? Où est mon fils ? Nabou tu


m'avais promis.

Seigneur !
Je me frotte les yeux histoire de savoir si je suis
réellement dans un rêve. Nabou ?

- QU'EST-CE QUE TU FICHES ICI ?HEIN ?


POURQUOI TU ME FAIS ÇA ? TU GACHES TOUT, TU
GACHES TOUT ! Se mit à hurler Nabou en se pliant
les mains sur ses genoux. Morves, larmes, yeux
rouges, elle est dans un piteux état.

- M...mais...mais c'est toi qui m'a pris un billet


d'avion pour que je vienne. Depuis le temps que je
demande à le voir tu as finalement accepté et ça
m'a fait plaisir. J'étais à l'hôtel où tu m'as dit de
loger. Tout à l'heure j'ai reçu un message de ton
propre numéro où tu me demandais de venir voir
mon fils. Où est Tidjane Nabou ? Pourquoi tu
pleures ? Allahou Akbar il est mort ?

C'est quoi cette histoire de malade ? Je cherche du


regard mon mari qui lui ne fait que fixer Nabou
avec un tel mépris qui me glace le sang. Je n'ai
jamais vu Abdel ainsi et je ne veux pas le voir ainsi,
j'ai l'impression qu'il risque d'exploser tellement
qu'il se contient.
Je passe devant Nabou pour le prendre dans mes
bras. Quand un corps en furie me tomba dessus.

- TOUT ÇA C'EST DE TA FAUTE, TU ME FAIS SUIVRE


ET TU AS ENVOYÉ CES PAPIERS POUR ME
DÉTRUIRE. C'EST DE TA FAUTE ! C'est toi !

Comme une cinglée en crise, elle me tape, me


griffe. Je suis tellement sur le cul que je n'arrive
même pas à me défendre. C'est quand je ne sentit
plus son corps sur le mien que je vis Abdel la tirer
par les bras.

- Tu vas cesser tes crises à deux sous, tu te tais, tu


restes tranquille, siffle-t-il en lui tendant le bras.
Sadio donne moi les clés de ta voiture.

- Mais... Abdel tu ne...

- Sadio je t'en pris donne moi les clés.

Il est à bout, je le sens, il risque de craquer devant


tout le monde. Je lui tend rapidement mes clés.

- On va régler ça toi et moi ! Allons-y. Sadio s'il te


plaît veille sur mon fils !
- Abdel je t'en prie ne fait rien qui pourrait te
causer des soucis, le supplié-je.

Sans m'accorder de réponse, il la tire et prend la


route de la sortie. Tous les personnels de l'hôpital
avaient les yeux braqués sur nous.

- NON NON ABDEL JE T'EN SUPPLIE JE PEUX TOUT


T'EXPLIQUER CALME TOI ! Le supplie-t-elle en se
débattant.

Les papiers tombent derrière eux comme une


traînée de poudre, je m'empresse de les ramasser.

C'est avec effroi que j'ai pris connaissance du vrai


extrait de Tidjane fait en Guinée, des photos de la
vraie mère en état et Nabou sans ventre rond à
côté d'elle dans les rues de la Guinée. Les
échographies, le carnet de santé, le nom de la
mère, la date d'accouchement, l'hôpital, tout est
mentionné.

Bon Dieu ! Elle a pris l'enfant de quelqu'un d'autre


?
Une note derrière la feuille attira mon attention.

" Le blanc peut juger le noir parce qu'il est pure,


mais le noir parce qu'il est sombre doit réfléchir.
Prochainement petite idiote quand l'idée de faire
du mal à quelqu'un te passera par la tête tu y
réfléchira à deux fois. Juste un cadeau et bonne
fête des révélations."

C'est pour ça qu'elle a cru que je suis l'auteure de


ce truc mais jamais je n'aurais fait ça, pas ainsi.

Oh mon Dieu ! C'est quoi cette soirée ?

Abdel, mon doux Abdel il doit être tellement mal.


Il ne mérite pas ça !

Comment on peut manigancer ce genre de choses


? Mais qui est Nabou ?

La mère de Tidjane pleure à côté de Carmen qui


lui lance des regards torves.

- Arrête de pleurer toi ! Tu es pareil que ta


cousine. Tu pars te choper une grossesse à 16 ans,
pour sauver tes fesses tu te sépares de ton enfant
parce que tu es trop jeune pour être mère et tu
viens chialer comme si tu n'étais pas aussi
responsable de cette situation.

C'est sa cousine ? Mais...putain Nabou...

Il y a des choses que je ne comprends pas. Nabou


n'aurai jamais pris un billet à cette femme, ni un
hôtel, elle ne l'aurait jamais prévenu de l'état de
Tidjane.

Qui est derrière tout ça ?


Serait-ce Carmen ? Je comprends mieux ces
insinuations depuis tout à l'heure en fait Carmen
savait très bien ce que Nabou cachait, elle est au
courant de tout, elle connait l'histoire. Je suis
choquée et en colère, quel genre de mère est-ce ?

- VOUS SAVIEZ HEIN ? VOUS SAVIEZ QU'IL N'ÉTAIT


PAS LE PÈRE ET POURTANT VOUS N'AVEZ RIEN DIT
À VOTRE FILS QUAND IL FONDAIT SES ESPOIRS
SUR TIDJANE. MAIS PUTAIN QUEL GENRE DE
MONSTRE ETES VOUS ? Qu'est-ce que vous avez
cru ? Attendre des années pour le lui avouer ?
Quand il se sera habitué à la vie de père ? Quand il
se sera attaché à cet enfant ? VOUS AURIEZ PU LUI
ÉPARGNER CETTE SOUFFRANCE QU'IL RESSENT
AUJOURD'HUI MAIS POUR VOTRE PETITE
PERSONNE VOUS VOUS ÊTES TU.

Je reçu une gifle qui m'a fait vaciller. Je m'en fiche,


j'en ai gros sur le cœur. Elle a vu comment était
dévasté Abdel, elle l'a vu. Elle aurait pu lui
épargner ça.

- VOUS ÊTES FONCIÈREMENT MAUVAISE ! VOUS


DITES AIMER VOTRE FILS MAIS VOUS N'AVEZ RIEN
FAIT POUR LUI ÉPARGNER CETTE DOULEUR. Vous
ne pensez qu'à vous, pas une seule seconde vous
n'avez pensé à lui à ce qu'il pouvait ressentir
quand il saura des années plus tard que l'enfant
qu'il a aimé, qu'il a accepté, nourri, scolarisé,
choyer n'était pas en fait son fils. Vous n'aimez pas
Abdel, vous êtes une putaine d'égoïste sous votre
titre de mère !

Elle me redonne une autre gifle mais je m'en fiche,


je la regarde droit dans les yeux. Je sens que je l'ai
touché, je sais que si je n'étais pas devant elle, elle
aurait pleuré parce que ce que je dis est la stricte
vérité.
- VOUS POUVEZ ME TAPER, M'INSULTER MAIS
JAMAIS VOUS NE POURREZ VOUS ENLEVER CETTE
IMAGE QUE JE VIENS DE VOUS FAIRE VOIR DE
VOUS.

- Je t'interdis de parler de notre lien ni de mettre


en doute mon amour pour mon fils. Abdel était
heureux quand il a su l'existence de Tidjane. Je ne
voulais pas effacer ce bonheur sur son visage, ce
n'était pas à moi mais à cette vipère de lui dire la
vérité.

- Ah donc parce qu'une vipère à mordu votre fils


ça le rend heureux donc vous devez laisser cette
vipère revenir le mordre ? Justement c'est parce
que c'est une vipère que vous auriez dû protéger
votre fils ! Au diable les vouvoiements ! Tu n'as
pas fait ça pour Abdel, tu as gardé ce secret pour
faire du mal à Nabou tu savais que plus le temps
passait plus la douleur d'Abdel allait être grande
de tel sorte que Nabou le sentira ainsi vous vous
serez vengé d'elle. Vous êtes tous pareils, tous des
égoïstes ! Que ce soit toi ou Nabou, plus jamais je
ne vous laisserai faire du mal à Abdel. Il ne mérite
pas ça... Putain vous êtes des monstres, on ne fait
pas ça, on ne fait pas ça, dis-je en craquant, mes
derniers mots s'etouffant dans un sanglot.

Donner tout à un enfant l'aimer plus que sa


propre vie et savoir qu'en fait tu n'es pas son père,
tu t'es fait berner et par la plus sombre des
manières. Abdel aimé cet enfant, je l'ai vu
interagir avec lui, je l'ai vu se décarcasser entre
son travail, sa liberté pour être avec son fils.

Nabou n'avait pas le droit.

- Et toi, dis-je à l'encontre de la vraie mère. Pour


une fois, soit une mère reste ici jusqu'à ce que
Tidjane se réveille. Je lui arrache son sac à main, je
ne sais plus ce que je fais, je suis tellement en
colère que je ne raisonne plus. Je lui prend son
passeport, sa pièce d'identité et lui lance son sac.

- Au moins tu ne pourras pas quitter le pays sans


apporter des éclaircissements à mon mari, parce
que toi et ta cousine vous lui devez bien ça.

Je prend mon téléphone pour contacter Sadikh,


qu'il vienne, faut que je retrouve Abdel avant qu'il
ne commette une bêtise.
Je sors rapidement le téléphone à l'oreille.

Sur le parking externe, je remarque une silhouette


voilée, vêtu d'un pantalon pyjama et d'un pull
manche long guetter les lieux.

Plus je m'avance, plus l'image de la personne se


fait plus claire.

- Safiatou ?

Surprise, je fonce vers elle alors qu'elle court me


ceindre la taille. Il suffit juste que nos deux corps
se rencontrent pour qu'elle fond en larme jusqu'à
se retrouver en genou contre moi.

Elle pleure, le corps secoué de spasmes.

- Je l'ai tué ! Je l'ai tué !

Hein ?

Inquiète, je la relève alors qu'elle se laisse faire


comme une loque.
Son voile glisse, je sursaute tout en poussant un
crie horrifié quand je constate avec horreur
qu'elle n'a plus de cheveux, ses contours sont
violacés.

- Sa... safiatou qu'est-ce qui t'est arrivé ?

- Je souffre, je t'en supplie aide moi, aidez moi !


Débarrasse moi de cette douleur...prison...Je...je
l'ai tué.

Elle tombe raide, je me presse pour la récupérer.


Je lui tapote la joue sauf qu'elle ne se réveille pas.

Putain c'est quoi ça ?

Soirée de merde.

Entre mon haut déchiré par cette sauvageonne,


ma tête décoiffée, je ne sais plus quoi gérer avant
quoi.

J'enlève rapidement mes talons, je crie à l'aide


sauf que personne ne vient.
N'ayant pas le choix, je la souleve rapidement et
constate qu'elle est légère, putain c'est quoi ça je
cours rapidement avec elle.

- A l'aide j'ai besoin d'aide, une urgence !

- Safiatou ? Fit Khalil qui vient la récupérer, tout


de suite des infirmiers arrive avec un brancard.

Il l'a conduite alors que je les suis affolé.

Je donne le numéro de mon frère a khalill, pour


qu'il le contacte.

Je tourne nerveusement en attendant qu'un


médecin sorte. Qu'est-ce qui s'est passé. Oh mon
Dieu ses appels, je me tape le front dépassée par
ma bêtise, elle m'avait appelé, putain je n'ai pas
géré, je n'ai pas géré. Qu'est-ce qui t'est arrivé
petite ?

La scène se rejoue dans ma tête sans que je ne


m'y attende ou que je comprenne, mes larmes se
rebellent un trop plein d'émotions. Entre ce qui
arrive à Abdel et maintenant ça, je suis dévastée.
Safiatou...oh mon Dieu...je ne pense pas que cette
image que j'ai eu d'elle puisse quitter dans mon
esprit. Qui lui a fait ça ? Dans quoi s'est elle
retrouvée ?

Elle avait l'air tellement soulagée quand elle


m'avait vu. Comme si elle n'attendait que ça, que
je lui vienne en aide mais comment aurais-je pu
savoir ? Elle est tellement méconnaissable, que
j'en pleure de détresse. Je suffoque, tout fuse en
moi comme une tempête.

Suis-je triste ou plus en colère je ne sais pas. Je


suis incapable de savoir.

Mon frère arrive hâtivement vers moi, je


rencontre son torse pleurant comme une enfant.

Safiatou est une autre personne, son état était


lamentable. Je m'identifie à sa place, j'identifie
Saïda ou toute autre fille qui aurait été à sa place
et mon mari doit être tellement dévasté que je le
sens, je sens qu'il a mal. Elle lui a fait du mal
comme pas possible. Si seulement je pouvais
soulager sa douleur. Il ne mérite pas ça.
- Sadio, qu'est-ce qui se passe ? Tu m'inquiètes,
arrête de pleurer petite sœur s'il te plaît !

- L'amie...Nabou...pas..une amie de Saïda...elle

- Vous connaissez Saïda ? Fit la voix de Khalil.

- C'est notre regretté sœur, lui répond Sadikh.

Tout de suite la bouteille d'eau qu'avait Khalil


entre les mains rencontre le sol.

- Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui se passe ? Où est


Abdel et pourquoi Sadio est ainsi ?

- Regr... subhanallah !

Je me détache de mon frère, interpellé par son


attitude. Il avait reconnu Safiatou et maintenant
Saïda.

- T'ES QUI TOI HEIN !? COMMENT TU CONNAIS


SAFIATOU ET MAINTENANT SAÏDA ?

Surpris par mon changement d'humeur, il se


reprend bien vite en ramassant sa bouteille.
- Si je vous explique...vous allez le prendre pour un
fou. Je...je rêvais toujours d'une fille, qui me
demandait de l'aide. Et quand je lui tendais ma
main bien avant qu'elle ne l'a récupère, une
distance se mettait entre nous et je me réveillais
en sursaut. J'ai multiplié les prières d'istikhar pour
que notre créateur m'aide à y voir clair mais
c'était toujours cette fille. Un jour j'animais une
conférence dans une université quand elle est
rentré comme une tempête, j'avais tout de suite
bloqué sur elle, Saïda venait de faire irruption,
mais ce qui m'avait choquée, c'était la
ressemblance avec la fille de mon rêve seulement
que le regard de la fille de mes rêves était plus
doux, ils n'avaient pas le même corps mais c'était
Saïda. J'ai tout fait pour la retrouver, je l'ai
attendu à la sortie de l'université. J'ai tout fait
pour comprendre mais Saïda était toujours
désagréable, la dernière fois qu'on s'était vu je
m'étais rendu à son appartement elle m'a bien sûr
envoyé balader puis je ne l'ai jamais revu...

Sadikh vient le choper pour le plaquer au mur.


- Espèce de pervers tu crois qu'on va croire à tes
bêtises ?

Khalil le repousse alors que je viens m'interposser.

- Arrête Sadikh, ce n'est pas parce que quelque


chose ne nous est pas arrivé que forcément la
personne qui l'a raconte ment. Laisse le tranquille
quand safiatou se réveillera on en saura plus.

- C'est qui Safiatou et pourquoi tu es dans cet état


?

- Safiatou était la meilleure amie de Saïda. Je lui


explique rapidement les circonstances de notre
rencontre et ce qui s'est passé dans le parking. Et
avec Nabou.

- NABOU A OSÉ FAIRE ÇA ? Eut-il comme réaction.

Je reste contre lui jusqu'à ce que le médecin sorte.

- Elle est désormais Stable, la patiente à


somatiser...

- C'est-à-dire ? Demandé-je.
- Pour faire plus simple c'est quand la douleur
psychologique devient physique. La personne est
tellement mal que son corps le ressent,
m'explique Khalil.

Putain !

- On peut la voir ? Demandé-je.

- Pas aujourd'hui, nous l'avons endormi, il lui faut


du repos. Vous ne pourrez la voir que demain.

- Je... Sadikh s'il te plaît reste aux chevet de


safiatou. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé ni
comment elle s'est retrouvée dans le parking. Je
ne veux pas que quelqu'un s'en prenne à elle s'il
te plaît veille sur elle, il faut que je retrouve Abdel.

Il hoche la tête sur une promesse et je sors le


diable sur les fesses.

***

Abdel Oumar Dioum.


Désolation

Tristesse

Rage

Honte

C'est ce qui danse en moi. Ces sentiments se


confondent dans mon sang, je les ressens
tellement bon Dieu que j'en ai putain de mal.

Je suis ivre de douleur, je suis poignardé, j'ai été


pris pour un con ou c'est juste moi qui suis trop
con ?

Elle m'a fait mal et je le sens au plus profond de


mon être, je sens la douleur pulser dans mes
veines. En cet instant ce n'est pas mon cœur qui
bat mais la rage qui le fait battre.

Elle m'a pris pour un con

Elle m'a pris pour un imbécile.


Dans le siège passager elle pleure, je n'ai jamais
aimé voir une femme pleurer, je n'ai jamais fait
pleurer Nabou, je l'ai aimé, j'ai pris mes
responsabilités, je me suis évertué à la rendre
heureuse mais elle m'a pris pour un con.

Aujourd'hui c'est larmes ne me touchent pas, j'ai


même envie de les accentuer qu'elle sente
minable comme je suis actuellement.

Je gare, descend ouvre sa portière et la fait


descendre.

Je la conduis à l'intérieur et la jette au sol. J'allume


l'interrupteur.

- Raconte-moi tout !

- Bébé...je...

- Hé hé plus jamais tu ne m'appelles comme ça,


celle qui en a le droit est restée à l'hôpital. Quand
tu ouvrira la bouche ça sera pour me raconter les
détails de ta cruauté. Qu'aucun autre mot qui ne
va pas dans ce sens ne sorte de ta bouche.
- Snif...on était ensemble, on s'aimait. À chaque
fois que mes parents t'humiliaient, je sentais
qu'une partie de ton amour s'effritait. Tu étais
venu à la maison pour encore demander ma main
et ma mère t'avait humiliée dans ton regard j'ai
senti et compris que tu avais abandonné que je
perdais ton amour...

- J'ai demandé Nabou de me raconter comment tu


as eu cette idée machiavélique je ne t'ai pas
demandé de me raconter les aventures de Roméo
et Juliette TU M'EMMERDES OUVRE LA ET DIS MOI
ENFin CE QUE JE VEUX SAVOIR. Tu me dois bien ça
non ?

Elle sursaute et se confond rapidement dans ses


explications.

- Fanan est ma cousine, c'est la fille à ma tante, la


sœur de ma mère qui a épousé un guinéen. J'ai
toujours été plus âgé que fanan mais ça ne nous
empêchait pas d'être amie car c'était ma seule
cousine. On papotait via WhatsApp, j'étais sa
confidente. Elle passait ses vacances ici. Je l'ai vu
grandir, c'était comme une petite sœur. Il y avait
toi et nos projets, on a fait le test toi et moi et
j'étais toujours pas enceinte. J'avais vu dans ton
regard du découragement, je savais que tu n'allais
plus continuer car tu n'étais pas à l'aise dans la
fornication. C'est donc précipitamment que je t'ai
dis qu'on le fera lors de ma prochaine période
d'évolution je t'avais promis que c'était la dernière
et cette période est arrivée. J'avais fait le test seul
il était marqué négatif. Tu allais abandonner, je le
savais. J'étais dans l'inquiétude et ce même soir,
fanan m'avait contacté en pleure, elle m'avait
avoué être enceinte. C'était un choc pour moi car
je savais que son père était ancrée dans sa
religion, il l'aurait mit à la porte dès qu'il le
saurais. Ce jour je l'ai insulté copieusement, je
devais lui envoyer de l'argent pour qu'elle avorte
car c'est ce qu'on jugeait approprié sauf que je
n'ai pas dormi la nuit, l'idée germait Petit à petit
dans mon esprit. Le matin quand tu m'as dit de
venir pour qu'on fasse le test, j'avais tellement
peur que tu m'abandonne que je suis allée dans la
clinique du quartier demander un test de
grossesse positive que j'ai acheté à 20.000 f. Dans
la douche tu ne m'as pas suivi, j'ai pu facilement te
montrer le test qui était positif mais pas le mien.
Tu étais heureux Abdel, tu étais souriant, tu m'as
pris dans tes bras, tu m'a embrassé tout le visage,
tu étais heureux. Je.. Snif je ne pouvais plus
reculer alors j'ai proposé à fanan de cacher sa
grossesse que j'avais une solution, je lui ai dis que
je viendrai là-bas, que je ferai croire à ses parents
que je l'emmène en France, ses parents me
faisaient confiance ils n'y aurait vu aucune
objection. Que moi et elle on vivra dans un
appartement jusqu'à ce qu'elle accouche et que
toute signe de grossesse disparaisse pour que je
rentre au Sénégal avec le bébé quand il aura un
an. Ainsi je l'aide et elle m'aide. Et c'est ce qu'on a
fait...mes parents ne m'ont pas envoyé de force
en Guinée... Snif j'y suis allée moi-même. J'y suis
allée en leurs balançant que j'étais enceinte et
qu'ils n'y pouvaient rien. Je suis partie sans rien te
dire car je savais que tu allais enquêter. Quand
Tidjane est né, fanan tenais à ce qu'on lui fasse
son extrait sinon je ne bougerai pas je l'ai fait et
arrivé ici j'ai dis que je ne l'ai pas déclaré tu t'es
occupé de tout quand Tidjane a eu un an je suis
revenu avec lui et cette histoire monté de toute
pièce...

Ok donc elle m'a vraiment pris pour un con.


Bordel j'ai mal ! Du haut de mon siège, la chemise
défait, je suis une épave dévastée. J'ai mal putain !
Je la regarde au sol et j'ai envi de vomir.

- Tu es lamentable ! Laissé-je échapper. Tu es


pathétique, tu es indigne, tu es égoïste, tu es
mauvaise, tu es une manipulatrice et le pire je
n'en prends conscience que maintenant.

- Abdel...snif...s'il te plaît, pardonne-moi je me suis


trompée...

- Je t'ai aimé Nabou tu le sais et tu l'as senti. Je t'ai


mis sur un piédestal. Nabou je me suis toujours
senti coupable de t'avoir pris ta virginité,
tellement que je faisais tout, absolument tout, je
me méfiais de moi-même pour ne pas que tu ais
mal un jour par ma faute. Je me disais que tu étais
une femme digne, que je t'ai souillé en te prenant
ta virginité, je devais te rendre heureuse. Pour moi
Nabou tu étais une reine. Putain Nabou je te
prenais pour la mère de mon fils, ce titre était
important que n'importe quel autre. Pour moi tu
étais importante parce que tu m'as donné un fils,
mon premier fils. Pour moi tu étais importante
parce qu'une femme n'aurai pu me donner un
enfant plus âgé que celui que tu m'as offert. Pour
moi tu étais importante parce que tu m'as fait
découvrir ce que c'est que d'être père. Je t'ai
tellement mis sur un piédestal Nabou et je me
déteste pour ça.

- Je te jure... Abdel...sniff je t'en supplie...


pardonne-moi mon amour s'il te plaît !

- J'ai tellement mal que je regrette le fait que tu


sois une femme, si tu étais un homme Nabou je te
jure que je t'aurais brisé ce soir. Mais mon
éducation, ma dignité, ma fierté d'hommes, mes
principes ne me permettent pas de te porter
main. J'aurais pu te traiter de tous les noms
d'oiseaux mais la encore je ne peux pas parce que
j'ai du respect pour la femme que tu es mais
apparemment toi même tu ne te respecte pas. Tu
es pathétique !

...

- Qu'est-ce que je t'ai fais ? Nabou t'ai je une fois


fait souffrir ?

...
- Réponds moi ! Exigé-je.

...

- RÉPOND MOI, Hurlé-je en me mettant debout.

- Non non non ! Jamais... j'étais déboussolé...je me


suis laissée guidée par le diable...Abdel je t'aime
tellement que je n'ai pas réfléchi...

- Pourquoi as-tu fait tout ceci, demandé-je en


venant prendre son visage en coupe. Pourquoi ? Si
je ne t'ai jamais fais de mal Nabou pourquoi tu
m'as poignardé ainsi ? Nabou regarde moi droit
dans les yeux...tu vois la douleur hein ? Tu vois
bien que j'ai mal...Nabou tu m'as pris pour un con,
tu m'as manipulé alors que je te faisais confiance.
Je me sens tellement minable et con. Pourquoi tu
m'as fait ça ?

- PARCE QUE JE T'AIME ! je voulais être ton


épouse, je voulais vivre cet amour, je te voulais toi
parce que je suis raide dingue de toi. De ton
parfum, de ton sourire, de ton corps, de ta façon
de me toucher, de cette façon que tu avais de me
faire l'amour Abdel je respire pour toi, je vis pour
toi, tu es mon idéal mon tout j'ai fait tout ceci
pour nous...

J'éclate de rire, pas d'un rire joyeux mais un rire


que je ne saurais moi-même décrire.

Elle m'aime ? C'est donc une raison pour elle ?

- Nabou tu m'aimes, tu voulais que je


t'épouse...tu...tu...tu depuis que tu parles tu ne
fais que parler de ce que tu voulais mais ET MOI ?
ET MOI PUTAIN ! TU N'AS PENSÉ QU'À TOI ! IL N'Y
AVAIT QUE TOI TOI ET TOI ! Tu sais dans quelle
maison tu te trouves ? Dans celle de Tidjane, j'ai
construit cette maison amour par amour centime
par centime avec mon salaire pour mon fils, parce
que j'étais fière d'être père. J'étais heureux qu'il
m'appelle papa, je voulais tout pour lui. J'efface
une larme de rage et la fixe

- Je t'en supplie... pardonne-moi...snif je t'aime je


t'en prie !

Je la relève et la plaque contre le mur.

- Tu aimes mon corps...


- Oui ! Abdel j'ai tellement envie de toi, touche
moi s'il te plaît !

- Tu aimes la façon de te faire l'amour, tu aimes


mon physique, tu aimes Abdel. Sache que moi
Nabou, je te déteste, tu es pathétique ! Tu es
monstrueuse Je te porte en horreur ! Tu me
donnes envie de vomir, tu me dégoûte. Je ne te
désire pas mais j'ai pitié de toi ! Je regrette de
t'avoir connu, je regrette de t'avoir aimé et je me
déteste d'avoir connu ton corps. Tu me donnes
envie de vomir ! Aujourd'hui je te dirai ce que ta
mère m'avait dit un jour « te voir équivaut a voir
mes intestins»

Un hoquet lui échappe des lèvres alors que je la


tiens toujours. Je viens lui chuchoter à l'oreille.

- Je ne veux plus te voir ni en image ni en peinture.


Je ne veux plus jamais te voir ! Je demanderai ton
transfert dans une autre unité, tu t'effacera de ma
vie parce que tu l'abîmes. J'aime Sadio, je l'aime
de tout mon âme, je l'ai aimé dès que je l'ai vu. Je
l'ai épousé parce que mon bonheur est avec elle...
C'est la femme, c'est le pied elle a plus de classe et
de dignité que tu ne pourras jamais avoir...Sadio
est franche alors que toi tu es fourbe, Sadio agis et
assume alors que toi tu es une lâche patenté tu
vois qu'il n'ya pas photo.

- TAIS TOI ! TAIS TOI ! hurle-t-elle en pleurant.

- Je lui fais l'amour chaque soir parce que je la


désire comme un fou, comme je n'ai désiré
personne, je dis bien personne, chaque soir Nabou
imagine nous nues entrain de nous aimer. Tu as
tout perdu, même l'estime que j'avais pour toi
vient de se transformer en dégoût.

Je crache à ses pieds, je récupère la clé de cette


maison et la lui lance.

- Cette maison c'est pour Tidjane alors elle reste


pour Tidjane. Moi ? Je rejoins ma femme. Toi ? Tu
restes ici comme la minable que tu es !

Je claque la porte alors qu'elle hurle derrière moi.

- ABDEL, REVIENT ! NON S'IL TE PLAÎT ! TU VIENS


DE ME BRISER LE CŒUR ABDEL OH TU M'AS FAIT
MAL. PARDONNE-MOI JE T'AIME !
Je t'ai fais mal mais toi tu m'as brisé c'est
malheureusement la différence.

Je prends mon téléphone et envoie un message.

De moi à Sun my wife: [" Rentre s'il te plaît mon


amour j'ai besoin de toi "]

Je rentre à la maison, je me déshabille et entre


dans la douche.

L'eau coule sur mon corps sans que je n'en prenne


conscience. je ne me savonne, pas je ne bouge pas
je laisse juste l'eau couler parce que je cache mes
larmes, parce que l'eau les emporte.

La porte s'ouvre sur Sadio qui se précipite pour


me serrer dans ses bras malgré ses vêtements qui
se mouillent.

- Mon roi, mon petit roi, massa, je suis désolée,


tellement désolée...mais, elle prend mon visage
en coupe, tu sais que je suis là hein ! Je serai
toujours là ! Pleure si tu veux mon roi, je suis ta
femme, ton intimité, ne te retiens pas...
Juste ça et j'éclate en sanglot la serrant contre
moi. Elle m'a pris pour un con. J'ai aimé Tidjane,
j'ai investi de mon temps, de mon amour, de mon
énergie, de l'éducation tout j'ai tout investi sur lui
pour découvrir que je ne suis pas son père, pire
même, il a pris un enfant dont elle ne sait rien du
père pour me le coller. Je l'ai cru parce que j'avais
confiance en elle, j'avais tellement confiance en
elle que je ne remettais pas ses paroles en doute.

- Peut-être que j'aurai dû me comporter comme


un connard, peut-être que j'aurai dû lui prendre sa
virginité et dégager...

- Shit Abdele, ne dis pas ça. Un connard l'aurait


fait mais pas toi, toi, mon Abdel, mon roi tu n'en
es pas un. Tu es Abdel, l'homme le plus doux, le
plus aimant, le plus rassembleur que je n'ai connu.
Ce n'est pas de ta faute, rien n'est de ta faute. Ne
remet pas tes principes en doute c'est ce qui fait
de toi cet homme si bon que tu es. Laisse juste le
temps faire les choses mon amour...
Je déboutonne sa chemise ou je fais sauter les
boutons, je ne sais pas, je veux juste sentir son
corps contre le mien.

- Abdel je ne pense pas que...

- S'il te plaît ! Je veux juste oublier cette nuit dans


l'espace de tes bras. Je sais que demain tout me
reviendra sur le visage mais ce soir juste ça...

Je la fixe et tout l'amour que je ressens pour cette


femme me percute le visage. Je l'aime tellement
que ça me soulage, au moins je l'ai elle, au moins
je n'ai pas perdu tout ce qui m'était précieux. Elle
est là.

- Tu seras toujours là hein ! Demandé-je comme


pour me rassurer.

- Toujours ! Elle prend l'œuvre de se déshabiller


elle-même tout en me fixant droit dans les yeux.
D'autres noient leurs problèmes dans la drogue,
dans la cigarette ou dans laquelle, si tu peux te
sentir bien en moi, sache que tu es le bienvenu. Je
t'appartiens mon roi, je te suis halal !
Je fonce sur sa bouche alors que qa main s'empare
de mon sexe qu'elle caresse de haut vers le bas.
Exquis, je rejette la tête en arrière. Elle ne s'arrête
pas là, je le sens qui tombe à genoux et qui gobe
ma hampe.

Je respire comme un taureau alors qu'elle tient


mon plaisir dans sa bouche.

Elle lâche un pop avec sa bouche.

Hein

Pourquoi elle s'arrête !

- Quoi ? Continue !

- Quand je t'offre une fellation, tu me regardes


droit dans les yeux.

Je suis peut-être pas normal, mais oh putain


j'adore ça.

Avec un rictus , je fis ce que madame désir mais


c'est putain de difficile alors qu'elle me suce avec
autant de ferveur, lâchant volontaires des pop qui
me rendent fou.

Ses doigts s'occupent de mes bourses, je l'observe


sortir la langue pour l'enrouler autour de ma
glande et je perds pieds.

Dans un râle guttural je laisse mon plaisir


s'exprimer alors que l'eau l'emporte.

Elle se met debout et me prend le menton.

- Maintenant mon Roi , tu me baises jusqu'à la


muerte !

Ouais je crois que je suis mort.

***

Safiatou ndoye

Je suis peut-être dans un sommeil paisible, je suis


peut-être morte. Je me sens tellement légère que
je me sens sourire.

Mes yeux papillonnent, je les ouvre difficilement.


C'est un plafond blanc qui agresse mon regard, je
regarde les alentours sauf que je ne reconnais pas
cette chambre.

Je bouge mes mains et rencontre une tête, je


tourne mon regard et constate qu'un homme dort
la tête sur mon lit.

Qui c'est ?

Que fait-il ici

Et comment ?

Ma main se porte sur sa tête que je caresse sans


même savoir pourquoi, il relève la tête en
sursaut...

Oh qu'il est beau !

Un sentiment de honte me prend et je ramène ma


main contre ma poitrine. Il se lève et je constate
qu'il est grand, son teint noir contraste
parfaitement avec son t-shirt blanc qui lui va
comme un gant.
- Je vais prévenir le médecin, ne bougez pas !

J'éclate de rire avant de poser mes doigts sur ma


bouche.

Ça m'a échappé, il me demande de ne pas bouger


comme si j'étais en état d'aller quelque part.

Il me fixe d'un drôle d'air et tout d'un coup, tout


ce qui s'est passé hier me revient en tête,
seulement pour une fois je ne veux pas pleurer. Je
suis dans un hôpital, je me sens légère, je ne dois
pas pleurer.

Peut-être qu'il est mort et que la police viendra


me chercher.

Je ne dois pas pleurer.

Peut-être que c'était mon destin

Je ne dois pas pleurer

Peut être que...peut être que, j'éclate en larme et


je me sens pathétique. Je suis incapable d'être
forte, je ne suis qu'une pathétique fille, je suis
perdu entre l'idée de croire que je mérite ce qui
m'est arrivé ou non. Je ne sais pas ce que je mérite
et c'est de qui me fait le plus mal.

- Je...mais tu pleures ? Que dois-je faire moi ? Je


ne la connais même pas...bon...je écoute fifi,
arrête de pleurer d'accord...je...Sadio va venir et...

Cet homme ne sait pas comment s'y prendre avec


les femmes, il est tellement maladroit que dans
mes larmes j'éclate de rire le laissant la mine
perplexe.

- Mais pourquoi tu ris ?

- C'est toi la qui me fait rire, on dirait que tu parles


à un enfant de 6 mois qui réclame sa mère. Et tu
as vu ta tête ?

J'éclate encore de rire, il y avait longtemps que je


n'ai pas produit ce son. Alors qu'il se gratte la
nuque, je tapote la place libre à côté de moi,
méfiant, il s'y installe.
- Qui es-tu...et..mais attend Pourquoi tu
ressembles à la sœur de Saïda ? Dis-je alors que ça
me frappe maintenant en plein tête.

- Parce qu'on est jumeau patate !

Elle est jumelle ? C'est donc le frère de Saïda ?


Mais elle ne m'a jamais dit avoir un frère. Mmmh
peut-être qu'il était à l'étranger.

Il est vraiment beau, ni trop musclé, ni trop tape à


l'œil. Il est rasé de prêt et porte un bracelet pour
homme sur son poignet.

Il me fixe d'un drôle de regard avant de s'exprimer


:

- Tu es haut comme trois pommes !

Moi et ma taille de 1m60, et puis je suis grande


c'est lui qui est trop grand.

Et ça me rappelle quelque chose.

- Tu es une asperge, répliqué-je, pour dire qu'il est


grand.
- Tu es tombé dans les pommes quand tu m'as vu,
dit-il, en croisant les bras sur son torse attendant
ma réponse. Tout de suite on se retrouve dans un
jeu tout bête mais amusant.

- c'est parce que j'en ai gros sur la patate ! Sorti-je.

- Arrête de raconter des salades.

- Ce ne sont pas tes oignons !

- Mais si tu m'as fait poireauter !

- Ce n'est pas de ma faute si tu es un cœur


d'artichaut.

- Bon on va fendre la poire en deux

Je réfléchis rapidement à une réplique...

- Tu as perdu ! Fanfaronne-t-il Je suis un as de la


cuisine.

J'éclate encore de rire, les français avec leurs


expressions. Rire.
- Allume la télé s'il te plaît l'asperge !

Il secoue la tête et obéit sauf qu'il bloque bien


vite.

" C'est avec une grande douleur, une peine


immense et avec regret que nous annonçons la
mort à ce jour du 14/.../... La mort de notre
désormais regretté président son excellence Badra
Faye qui nous a malheureusement quittés à la
suite d'un cancer.
Nous adressons nos sincères condoléances, au
peuple, à l'ensemble des politiciens ainsi qu'à
toutes ces personnes qui ont un jour aimé le
président."

Il continue de parler sauf que nous ne l'écoutons


plus.

- QUOI ? Crions nous de concert.

***

H fixait la mascarade qui se passait à la télévision


avec colère.
Elle n'avait pas le droit, la Reine n'avait pas le droit
de faire ça sachant ce que H avait prévu pour lui.

- Cette putain de reine, ne m'écoute jamais ! Elle


ne pense qu'à elle et j'en ai marre ! Je crois qu'il
est temps de faire bouger les choses.

Un homme l'écoutait éclore sa rage en se grattant


le cou.

__________________\\\\\___\\\______________
_____________

Chapitre 28

H faisait des allers retours nerveux dans son


immense salon au marbre luxueux. Elle était une
boule de nerfs, elle n'avait pas des nouvelles d'une
personne, son numéro ne passait pas. Elle était
inquiète. Zora faisait des siennes, en refusant de
lui dire où la personne se trouvait et cya l'énervait.
À côté de celà, la reine lui sortait par les pores.
Elle prit son téléphone et lança son numéro, la
Reine décrocha comme si ses doigts étaient collé
sur l'appareil..

" Qu'est-ce que tu veux ? Tu t'ennuies avec tes


fétiches " persifla la Reine.

" Tu as intérêt à te lever et venir immédiatement


chez moi ou sinon je te jure que je débarque chez
toi avec toutes mes artilleries en ce moment on
verra si je m'ennuie "

" Mais tu es fada toi, il est 5 heures du matin."

H raccrocha en ayant fini de faire passer son


message. Elle se mit à contacter la personne qui
était toujours injoignable. Son inquiétude était à
son paroxysme. Sur le moment elle regretta de ne
pas avoir mis de mouchard sur le téléphone de
cette personne, elle aurait pu la localiser.

Il était désormais 6 h quand la Reine s'invita dans


le salon de H tout de suite, H se leva et lui bondit
dessus, elle l'a plaqua contre le mur et lui
comprime le cou.
- Ça fait plusieurs fois, plusieurs fois que tu me fais
des sales coups ! Tu savais très bien que Badra
était à moi, c'est moi qui devais le tuer espèce de
chienne ! Tu es allée le faire et sans m'aviser, sans
m'aviser ! Mais c'est quoi ton problème !?

La reine, la gorge serrée par les doigts de H, prit


une lame qu'elle avait soigneusement mis dans sa
poche et la posa sur le ventre de H.

- Éloigne-toi !

H n'ayant pas le choix, recula en lançant un regard


incendier à son interlocutrice. Elle fixa les pieds de
la reine avant de sourire narquoisement.

- D'où te viens tout ce courage Reine ? Je pense


que tu m'as un peu oublié, clama H.

- Tu sais ce qu'on dit, l'élève peut dépasser le


maître, j'ai juste eu un bon maître.

- Oui ça c'est ce qu'on dit, mais ce qu'on ne dit


pas, c'est que l'élève ne peut jamais rattraper les
expériences du maître.
Baisse les yeux Reine tu te retrouves sous un
explosif très très silencieux et qui agit par
périmètre mesuré. C'est-à-dire que seule la partie
où tu te tiens, peut exploser. Tu vois cette
télécommande, dit H en brandissant une petite
télécommande rouge. Il suffit que j'appuie sur
cette petite touche pour que paff tu te retrouves
en cendres. Alors c'est qui le maître ?

La reine fixa s'est pieds horrifiée elle se retrouvait


sous un motif étoile peint en couleur or. Elle savait
que H était capable de mettre tout et n'importe
quoi dans sa demeure. Il n'était pas utile ni censé
qu'elle mettent les propos de H en doute parce
que c'était une folle.

H contourna son immense bureau qui prenait une


place importante. Le bureau était tellement
immense qu'on aurait dit une table de réunion
présidentielle. H prit place sur son trône, croisa les
pieds puis pose un doigt sur sa joue tout en fixant
la reine qui était immobile contre le mur.

- Maintenant R, tu vas être sage et me dire


pourquoi tu as tué Badra !
La reine voulut avancer sauf que H brandit encore
plus haut la télécommande pour lui rappeler que
sa vie ne tenait qu'à un Bouton.

- Espèce de cinglée ! J'ai tué Badra parce qu'il avait


découvert mon identité. Qu'est-ce que tu voulais ?
Que je le laisse se pavaner dans tout le pays avec
cette information ? Il est mort, il est mort alors
basta ! Et puis je l'ai tué depuis quelques jours
seulement que c'est hier que j'ai donné l'ordre de
faire passer le communiqué. Alors c'est du passé !

- QU'EST-CE QUE TU FAISAIS AVEC LUI POUR QU'IL


T'AI VU SANS TON MASQUE ? Attend ne répond
pas, tu écartais tes vieilles cuisses pour lui. Rire !
Reine quand ta libido te crée des problèmes tu
dois assumer que tu as jouis. Tu sais très bien ce
que ce chien m'a fait, j'avais prévu une mort lente,
cruelle et marquante pour lui. Et toi, tu me gâches
tout mon plaisir parce que encore une fois il n'y a
que ta petite personne qui compte !

- Il avait découvert mon identité, tu as bouché ou


quoi ? Tu as bien dit qu'on élimine tout ce qui
mettrait en danger cette secte alors pourquoi tu
pleurniches ? Sincèrement H si le cœur t'en tiens
tu peux aller le déterrer pour faire tout ce que tu
désires...

H fixait la reine avec désormais un calme olympien


mais ce qui se passait dans sa tête n'avait rien de
calme.

- Une vengeance n'est délicieuse que quand on la


savoure lentement. Compte bien Reine parce que
tu viens de me faire un sale coup. J'ai décidé de te
mettre au devant de cette secte mais tu prends
trop tes aises. Je peux te couper les ailes, ne
l'oublie pas.

H Jetta sa télécommande et enfin Reine quitta


l'étoile avant de foncer sur H.

- Dans cette secte nous sommes deux. Je suis


devant mais tu es l'ombre démoniaque alors que
moi je suis sadique. H tu ne m'effraie pas et pour
notre bien à tous tu devrais cesser de te faire
prendre par les sentiments parce que tu te laisses
trop submerger. Ta vengeance je l'attends mais
attention, n'oublie pas que je suis plus proche de
qui tu sais et qu'avant même que tu ne puisses te
venger je peu facilement lui mettre une balle en
pleine tête avant de te livrer son cœur dans un
coffre fort.

H le visage en feu d'une main éjecta brutalement


la reine contre le mur avec une force surnaturel.

- TU VEUX JOUER REINE ? ON VA JOUER !

La Reine s'empressa de sortir son arme et le


pointa sur H le dos en vrac.

- TU COMMENCES À ME SAOULER ! MAIS QU'EST-


CE QUI T'ARRIVE !? TU BOUGES JE TIRE !

H était amusée, très amusée et pour le montrer,


elle éclata de rire.

D'un seul regard, le pistolet de la reine se


retrouvait à terre.

- TU VEUX ME MENACER REINE ? MAIS CE QUE TU


OUBLIES C'EST QUE JE MANIPULE LE
SURNATUREL. TU NE PEUX RIEN CONTRE MOI !

- Tout comme tu ne peux rien contre moi aussi.


Oh mais quoi H ? Tu veux me tuer ? Mais vas-y ma
vielle ! Oups mauvaise nouvelle, tu ne peux pas !
Tu commences sincèrement à m'emmerder ! Je te
le jure H que si tu continues je m'occuperai de son
cas, rugit la reine en s'approchant de H.

Seul un mètre de distance les séparait. Elles se


regardaient droit dans les yeux, chacune avait
envie de détruire l'autre mais elles étaient dans
l'impasse.

H éclata de rire et s'avança jusqu'au pied de R.

- Oh mais tuer qui tu sais, reviendrait à réduire en


détresse qui tu connais voir même en malheur. Et
quand tu l'a tuera j'enverrai avec plaisir ta photo,
y joint ton masque, ton rôle et surtout le fait que
tu sois là personne qui lui a tout pris quand je dis
tout c'est tout. Rire R je peux te dire que la vie est
une chienne. On est liée Reine.

- Sache H que nous sommes deux car moi aussi je


suis capable d'envoyer ta photo, ton importance
dans ce réseau et n'oublie pas aussi que tout
comme moi tu as tout pris aux siens. Tu as intérêt
à arrêter de te faire submerger par tes sentiments
parce que H toi comme moi nous avons les mêmes
choses à perdre. Et au lieu de perdre ton temps
avec tes menaces tu devrais dire à Zora de séparer
ce qui n'aurait pas dû avoir lieu. L'un d'eux va
mourir si ça continue et ça ne sera pas moi qui
pleurera à des funérailles.

- Et ça ne sera certainement pas moi ! R je suis


peut-être diabolique mais je ne m'attaque pas aux
miens alors que toi tu as tué ta propre sœur. Je
suis sûre que son orphelin se vengera de toi. Et
comme tu veux la jouer ainsi alors que chacune
protège ses intérêts. Reine tu touches, je touche,
tu blesses, je blesse. Si c'est ta solution alors on va
se faire souffrir par la souffrance des nôtres.
Rappel toi Reine que le karma nous a lié.
Maintenant tu dégages !

***

Emlyn sadio kâ,

Ce parfum naturel que je hume chaque matin à


mon réveil est un pur bonheur.

Ce torse ferme et appétissant qui me sert de taie


est une extase.
Je me blottis encore plus contre lui alors que nous
sommes nues sous nos draps.

J'ouvre les yeux et regarde mon mari qui garde les


yeux fermés.
Je secoue la tête puis me lève, il faut que je fasse
le petit déjeuner et qu'on se rende à l'hôpital.

- Mais pourquoi tu ne me réveille pas ? Je dors


normalement, tu dois me réveiller, entendis-je
derrière moi.

- Tu l'as dit toi même tu dormais !

- Mais non je faisais semblant et normalement tu


devais me regarder amoureusement alors que je
dors et te dire quel merveilleux époux j'ai là, il est
beau comme un dieu même quand il dort. Oh
Abdel tu es magnifique, tu es mon poumon et
mon pancréas. Sans toi ma vie n'est que ruine de
l'âme et tu m'aurais embrassé et enfin j'ouvrirais
un œil. Voilà c'est comme ça que se passe un
réveille. Bon reviens te coucher on reprend !
Quand je dis 1 2 3 action, tu rentres en scène.
Je vois que monsieur à repris du poil de la bête.
Toujours aussi bavard avec des idées loufoques.

- Abdel, je savais que tu faisais semblant, tu te


réveilles toujours avant moi !

- Orrrrr ! Se lamente-t-il en battant des pieds.

Je me pavane nue et lui sort des vêtements,


propres et bien repassés...

- Say tate melni niari werr youy fonanté ! Quelle


œuvre d'art !
(Tes fesses ressemblent à deux lunes qui
s'embrassent.)

Je me retourne, dépassée alors qu'il me lance un


clin d'œil.

- Je crois que je dois vérifier l'exacte date de ta


naissance sur ton extrait, dis-je en rejoignant la
douche alors qu'il se marre derrière moi.

***
Une personne sonne comme un fou, l'employée
se hâte d'ouvrir et je constate que c'est mon frère,
suivie de Safiatou qui est toujours en robe
d'hôpital. Elle se cache derrière mon frère comme
une petite fille prise en faute.

J'arque un sourcil.

- Bonjour, la police à débarqué à l'hôpital ils


voulaient arrêter Safiatou. On s'est enfuis. Je ne
sais pas ce qui se passe mais je pense que tu ne
l'aurais pas laissé aller en prison et vu que tu m'as
demandé de veiller sur elle, la voici.

Il cherche derrière lui safiatou avant de la prendre


par les épaules pour la mettre devant moi. Il me
l'a présente comme un Cadeau.

- On verra avec cette histoire de police. Asseyez-


vous, le Petit déjeuner est déjà prêt dis-je

Il reste toujours à sa place et me regarde d'un


drôle d'air. Qu'est-ce qui lui prend ?

- Attends tu déjeunes tranquillement ? Tu ne sais


pas ce qui se passe ?
- Non mais je suppose que tu vas me le dire,
rétorqué-je en posant la Marinade sur la table.

- Badra est mort !

Je lâche tout de suite ce que j'avais en main et le


regard soigneusement cherchant un indice sur son
visage qui prouverait qu'il blague.

Badra est mort ?

Badra Faye est mort ?

C'est une blague !

Mais non il ne peut pas mourir comme ça !

Je quitte ma position et viens rapidement me


mettre devant lui.

- Tu blague n'est-ce pas ? Badra ne peut pas


mourir pas si facilement ! Si gentiment ! Mais non
c'est impossible pas après ce qu'il m'a fait ! Dis-
moi que tu blagues Sadikh.
- Ah il s'appelle Sadikh, laisse échapper safiatou je
la fixe suite à sa phrase alors qu'elle retourne se
mettre derrière mon frère.

- Un communiqué est passé hier à la télévision.


Vous l'auriez appris si vous n'aviez pas éteint vos
téléphones. Badra est mort selon eux d'un cancer.

Je me laisse tomber sur le sol carrément sur le cul.

C'est la pire nouvelle qui pouvait me tomber


dessus. J'ai juste envie de briser quelque chose.
C'est trop facile, il ne peut pas s'en tirer comme ça
alors qu'il ne sait pas que je sais tout ni que j'ai
voulu le détruire. Moi je voulais le capturer, lui
faire mal, je voulais le torturer qu'il pleure, qu'il
crie, qu'il me supplie.

Et la qu'est-ce que j'apprends ? Il est mort !

J'éclate de rire totalement dépassée. Je ne sais


même pas quelle attitude adopter tellement que
ça me dépasse.

Siii facilement !
- Qu'est-ce qui se passe ? Questionne Abdel qui
descend les escaliers tout frais.

- Rire, il se passe que Badra, Badra celui qui a tué


ma sœur, qui m'a rendue stérile, qui m'a
embobiner depuis mes 17 ans, qui m'a violée, qui
m'a fait mal est mort ! Gentiment mort.

- HEIN ?

J'ai la haine, j'ai le seum ! Mais ce n'est pas


possible !

Nous nous fixons tous carrément pris au dépourvu


par cette nouvelle.

- Je vais essayer d'en savoir plus ! Où est mon


téléphone, marmonne-t-il en le cherchant.

Un ding se fait attendre la servante part s'occuper


de la porte. La maison d'Abdel est protégé par un
digicode, seul nous qui connaissons le code
pouvons désactiver le portail.

Elle revient avec un bouquet de fleurs.


- C'est pour vous madame !

Pour moi ?

Bien avant que je n'ai eu le temps de tendre la


main que Abdel les lui arrache.

Il prend la carte et tout de suite l'étonnement se


lit sur son visage.
Je me mets debout et viens lire par-dessus son
épaule.

" Les filles sont à Casamance à enampore, dans


une vieille usine d'anacarde. C'est la seule dans ce
village, vous la trouverez facilement."

Un allié Secret douce Emlyn.

- Bon le reste ok mais douce Emlyn non ! C'est qui


ce type ?

Il ouvre la fenêtre et balance les fleurs avant de


récupérer son Ordinateur. Moi je ne dis rien, je le
suis juste pour voir ce qu'il fait.
Son ordinateur montre la rue dehors, on voit bien
un jeune homme descendre de sa moto, ouvrir
son coffre pour y sortir les fleurs.

- Ce n'est qu'un simple livreur Abdel ! Dis-je.

- Oui mais moi je veux savoir qui est l'auteure de


Ma douce c'est quoi c'est bêtises il te prend pour
une banane ?

Je referme son ordinateur alors qu'il me lance un


regard noir qui ne fais même pas peur rire !

- On a l'information qui nous intéressait, le plus


urgent, c'est de voir la véracité alors mon burr
reléguons l'auteure de ma douce au second plan.
Toute façon on s'en fou l'invisible n'existe pas, toi
tu es réel.

- J'accepte de mettre ma jalousie de côté mais il y


a un problème, cet allié secret sait tout. Quelqu'un
dehors sait que nous complotons contre la secte.
Et ça c'est un réel problème.

Ce n'est pas faux en même temps je ne vois pas


vraiment qui ça peut être.
- Je m'en charge, rajoute-t-il. Concentrons nous
pour l'instant sur les filles. Deux choix s'opèrent,
soit nous allons en Casamance soit on attend que
le A ramènent les filles comme ils l'avaient fait au
bal.

Je ne peux pas attendre moi, qui sait ce que ces


malades leurs font subir.

- Non on attend pas on va en Casamance ! Dis-je.


Quant à Badra, il faut qu'on en sache plus, s'il l'ont
enterré moi je veux le déterrer !

Ouais je vais le déterrer et me défouler sur son


corps. Mais j'ai le seum putain !

- Sadikh, prépare tes affaires, tu pars à Casamance


vérifier l'emplacement. Étudiez le terrain et toutes
les possibilités environnantes. Tu iras avec
d'autres officiers. Je me charge de préparer les
autres.

Abdel vient m'enlacer et m'embrasse longuement


sous les plaintes de mon frère.
- Reste ici, repose toi on reviens vite ! Je t'aime ma
petite bonne femme !

Nous quittons notre bulle alors que mon frère


fulmine.

- Oh détend toi Sadikh c'est ma femme. Attend j'ai


de quoi te desserrer la mine. Comment...

- Abdel je t'en supplie tais-toi ne recommence pas


avec tes blagues pourries. Diap si rek, diap si je
sais que tu es pétries de talent mais diap si. On n'y
va pas !

- Rabat joie, réplique-t-il, ils sortent et je reste


avec safiatou qui fixe ses pieds.

Je ne savais pas qu'elle était si timide celle-là.

- Bon autant que nous sommes là, je vais te faire à


manger. Assieds-toi s'il te plaît ! Comment tu te
sens ?

Safiatou ndoye,
Au lieu de répondre, je reste fascinée par cette
femme. Je ne sais pas mais je ressens comme de
l'administration pour elle depuis le premier jour
où je l'ai vu hors des caméras.

J'aurais aimé être comme elle, forte et pleine


d'assurance dommage !

- Safiatou ? M'interpelle-t-elle.

- Euh... désolée...je vais mieux...votre jumeau m'a


tenu compagnie. Merci.

- Tu peux me tutoyer tu sais. On t'a fait prendre


une douche ?

Je fis non de la tête.

- Viens !

Je la suis à l'étage, cette maison est spacieuse et


très belle. Les couleurs sont vives et gaies.

Elle ouvre la porte d'une chambre.


- Bon ça sera ta chambre en attendant qu'on
mette tout au clair. Tu peux aller dans la douche,
fais comme chez toi !

Elle descend et j'observe la chambre. Mais ce n'est


pas mon réel problème actuellement, il faut que je
sache s'il est vivant ou mort.

Si j'en parle à Sadio, ne va-t-elle pas me juger ?


Hum l'un après l'autre.

Je me débarrasse de ma robe, alors que la porte


s'ouvre sur Sadio qui tient des piles de vêtements.

Nous nous regardons droit dans les yeux,


personne n'osant bouger. Elle me fixe de la tête
au pied la bouche grande ouverte.

Je m'y attendais.

- C'est quoi ça ? Safiatou qui t'a fait ça ? S'affole-t-


elle en balançant les vêtements sur le lit

- M-mon mari !
- Ton hein quoi ? C'est quoi cette histoire ? Tu t'es
mariée et il t'a fait ça ?

- J'ai commis...

- Je...attends... Seigneur, tu sais ce qu'on va faire ?


Vas te laver, je t'ai apporté des vêtements et un
voile. Tu trouveras des produits cosmétiques dans
la douche. Prends tout ton temps quand tu seras
prête tu viendras me rejoindre au salon on en
parlera. D'accord ?

Je hoche la tête alors qu'elle se perd entre ses pas.


Je crois que je viens de l'estomaquer.

- Je n'en reviens pas, marmonna-t-elle en sortant


précipitamment.

Je me fais couler un bain avant d'y plonger. L'eau


est chaude et la senteur jasmin m'apaise. Il y a
tellement longtemps que je n'ai pas eu ce genre
de petit privilège.

Je réfléchis à ce que je dois lui dire. Je ne veux pas


qu'elle me chasse parce que je la dégoûte. Je n'ai
nulle part où aller désormais. Je sais que si je reste
ici rien ne m'arrivera.

Ya Allah aide moi !

Je sors de la douche et viens récupérer un


vêtement. C'est une robe en soie de couleur
saumon à manches longues bouffantes avec une
ceinture à la taille très ample. La robe est très
belle, Sadio à bon goût. Je prend le voile et
l'attache rapidement je suis une expérimenté. Je
me parfum et sors faisant fi de mon coquard à
l'œil.

Je descends et la trouve qui boit un café. Je viens


m'installer honteusement à côté d'elle.
Elle part me servir une tasse avant de me fixer
avec une compassion qui me touche énormément.

- Dis moi tout Safiatou et surtout sache que tu


peux me faire confiance. Mes oreilles t'écouteront
et ma langue ne te jugera pas.

Ces mots boostent mon courage alors je me lance.


- À l'époque où j'étais à l'université, je m'adonnais
à la prostitution, dis-je en la regardant pour voir si
un air de dégoût ou de jugement passera sur son
visage sauf que rien, elle me fixe attendant que je
termine. Je me prostituais, je n'allais pas dans la
rue mais je faisais partie d'un club, qui me trouvait
des clients, c'était un espace qui abritait un hôtel,
un restaurant, une piscine qui s'ouvraient
uniquement la nuit et une boîte de nuit. Le gérant
était notre patron, ce qu'on appelle un proxénète.
Comment tout à commencé ? J'avais une amie au
campus, elle était tout aussi pauvre que moi mais
je la voyais tout le temps, bien mis, fraîche et sexy.
J'étais envieuse, je voulais savoir comment elle
faisait pour avoir tout ce qu'elle avait. J'ai tout fait
pour me lier d'amitié avec elle et c'est petit à petit
quand la confiance s'est installée qu'elle m'a parlé
de son métier de "serveuse de jus". Vu le nom je
pensais qu'elle travaillait dans un bar, je me disais
que si juste en servant du jus elle arrivait à être
ainsi je voulais le faire aussi. Je lui ai fait part de
ma volonté, elle était tellement heureuse de ma
décision que ça m'a surpris mais je n'ai pas relevé.
Elle m'a envoyé chez le gérant, il m'avait dit que
c'était un travail pas difficile, qu'ils m'appellent
juste quand ils ont besoin de moi. Je devais leur
fournir deux très belles photos sexy. Moi naïve, je
ne savais pas que c'était pour les rajouter dans
leurs catalogue de prostituées, car c'est avec ce
catalogue que le client fait son choix. J'ai tout
accepté, je voulais juste de l'argent.
Un soir, le gérant m'a contacté, il m'avait dit de
m'habiller très sexy et d'être là à 22h. J'ai obéi.
Sur les lieux, j'avais bu un cocktail que le gérant
m'avait apporté pour me détendre et comme ça,
le lendemain je me suis réveillée nue, le drap
ensanglanté. Je n'avais rien compris. Je suis sorti
horrifiée pour me diriger vers le gérant.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi j'ai dormi et


et... pourquoi je sens qu'on m'a déchiré ?» lui
avais-je demandé en larmes.

« Pourquoi tu me demandes ça ? Ta copine ne t'a


rien dit ? Bah ce n'est plus mon problème. Ici on
se prostitue jeune fille, tu étais évidemment là
pour ça non ?»

- Le poids de ses mots m'avait fait reculer. Elle ne


m'avait pas dit ça. Il avait sorti 2 million pour me
les remettre et m'avait dit ne discute pas petite. Je
suis allée rapidement demander des infos à mon
amie et c'est là qu'elle m'avait avoué réellement
ce qu'était serveuse de jus en outre, on servait la
jouissance. J'étais sidérée. Je lui ai demandé avec
haine pourquoi elle ne m'avait pas réellement dit
la vérité.

- « Tu étais un pactole ! Quand on envoie une fille


vierge, nous avons 500.000 de commission et c'est
quoi le problème tu voulais de l'argent non ?»
C'était sa réponse. Elle avait ajouté que les filles
vierge coûtent chers. Elle m'avait dit que si je ne
me rappelle de rien c'est parce que le gérant m'a
donné la drogue du violeur que ça rend docile et
facilitait tout pour le client. J'avais pris conscience
amèrement que cette nuit je fus droguée et vendu
à trois millions, oui le gérant avait gardé l'autre
million. 500.000 pour lui et l'autre pour mon amie.
Elle m'avait dit de profiter de l'argent et de tout
oublier. Je lui ai demandé dans un rire sardonique,
à combien sa virginité avait coûté ?

« Je suis une "sadame", c'est comme qu'on nous


appellent, nous qui n'acceptons que la sodomie et
comme ça je préserve ma dignité qui est ma
virginité pour rendre mes parents fière, le derrière
se fait défoncer. J'avais la haine, en gros elle avait
fait un choix de garder sa virginité mais moi elle
m'avait livré. Je me suis jetée sur elle et nous nous
sommes battus. Je suis rentrée chez moi la tête
dans le vide. L'argent me fixait et je le fixais aussi.
Je ne pouvais plus revenir sur ce qui s'était passé,
ma virginité était à jamais perdue. Alors j'avais
décidé de profiter de l'argent, je suis allée
m'acheter des vêtements, des sacs à mains de
marque, un téléphone de marque. J'ai vite aimé
ça, avoir de l'argent et dépenser sur tout ce qu'on
désirait. Ça devenait comme une drogue, une
spirale qui t'enfonce de jour en jour. Quand les
deux millions sont fini, j'étais en manque j'ai
rappelé l'on amie et c'est ainsi que j'ai commencé
la prostitution jusqu'à la mort de Saïda. Ces
conditions de morts m'ont fait reprendre un pied
dans la réalité, Saïda tout comme moi était
envieuse, à la différence qu'elle t'avait toi mais ça
ne lui suffisait pas. Comme un flashback, le film de
mon passé c'est joué dans ma tête alors que je
pleurais mon amie. J'ai pris conscience que la vie
était bien plus profonde que de vivre pour
apparaître. J'ai eu honte de moi, de mon corps, de
tout ce que j'ai fait pour de l'argent. Ce même
jour, j'ai contacté un type qui était amoureux de
Saïda. J'avais son téléphone donc c'était facile...
- Ce type, tu parles de Khalil Diop ?

- Oui tu le connais ? Mais comment ?

- C'est une longue histoire, fini je t'expliquerai.

- Quand Khalil à décroché sans lui laisser le temps


de parler, je lui ai tout dit ce que je faisais,
comment je le faisais et comment je me sentais
désormais. Il m'avait écouté sans m'interrompre
alors que mes larmes et mes mots se
confondaient. Il m'avait juste dit que trouver
réconfort auprès de Dieu, me repentir était ce qui
pouvait me soulager. Ce même soir j'ai jeté mon
téléphone, j'ai brûlé mes vêtements et tout ce qui
me rappelait cette vie. Ce même soir je n'ai pas
dormi, j'ai passé toute la nuit à prier tellement
que je ne sentais plus mes pieds. Je me suis
endormie, j'étais paisible, j'étais légère, j'ai voulu
retrouver le même sentiment alors je faisais de la
prière mon réconfort. La décision de me voiler
s'est faite et je n'ai plus jamais quitté mon voile.
J'avais changé. Un an plus tard, j'avais besoin d'un
stage, mon père m'avait emmené chez le fils d'un
de ses amis et malheureusement ce fils était un de
mes anciens clients, il a tout dit à mon père qui
s'est mis dans une rage folle, il m'a chassé de chez
lui après m'avoir battu.

Ne pleure surtout pas, tu as assez pleuré.

- J'ai tout fait pour lui demander pardon, j'ai


délégué des personnes auprès de lui, j'ai multiplié
appel, visite pardon, tout, tout. Il n'a eu comme
solution que de me marier à un homme qu'il
jugeait pieux, un homme qui selon lui pouvait
rattraper ma bêtise, je lui faisais honte, j'avais sali
son honneur alors me donner en mariage était la
chose à faire pour lui. Il pensait que j'étais
toujours une prostituée, que mon voile était par
pure hypocrisie, il m'a dit qu'il n'avait plus de fille
et il a scellé mon destin sans m'avoir laissé le
choix. Je suis allée dans mon nouveau chez moi. Je
n'ai vu mon mari que deux semaines plus tard. Et
quand il est venu la première chose qu'il ait faite,
c'est de m'envoyer dans sa salle comme il
l'appelait. Mon mari a des penchants sexuels qui
ne me convenaient pas. La première fois, il voulait
me faire porter un gode j'avais refusé alors il m'a
battu ce même soir, je m'étais réveillée nue j'ai
supposé qu'il avait fini sa besogne. Les exigences
s'enchaînaient il me poussait à lui lécher le pied,
l'anus, il m'attachait, il m'étranglait...

- Subhanallah !

- Il m'a rasé la tête, il écrasait de la cigarette sur


moi. L'autre nuit il était rentré avec une fille, il
voulait qu'on le fasse à trois, j'ai hurlé, j'ai jeté la
fille dehors. Il s'était mis en colère et m'a
copieusement battu, j'avais la haine, C'était la
goutte de trop j'ai couru prendre un couteau et
je...je...je l'ai poignardé, laissé-je échapper dans
un sanglot.

Une main me caresse le dos alors que je pleure


comme un enfant.

- Je sais que j'avais pris le mauvais chemin...je...je


sais que ce n'était pas bien mais j'ai arrêté, j'ai
compris et appris de mes erreurs alors pourquoi
mon père m'a si lâchement abandonné ? Est-ce
parce que je le mérite ? Peut-être que je mérite ce
qui me...

- Hé, hé safiatou écoute-moi bien, personne,je dis


bien personne ne mérite ce que cet homme t'a
fait ni ce que ton père à jugé approprié comme
décision. Tu n'es pas un objet, aucune femme
n'est un objet ! Tu as pris des mauvaises décisions,
tu t'es repenti parce que tu as compris. Je
t'interdis de penser que tu le mérites. Tu as eu le
malheur de tomber sur un pervers et crois moi
que c'est fini. Ce mariage malheureux et tout ce
qui t'a fait. On trouvera une solution. Tu es en
sécurité maintenant.

- Mais la police, Sadikh ton frère m'a aidé à sortir


de l'hôpital. Mais je suis sûre qu'ils vont lancer un
avis de recherche...ils...ils vont me
retrouver...je vais aller en prison.

- Non ! Et puis ne passe pas à ce porc. Pourquoi


étais-tu à l'hôpital ?

- Q..Quand je l'ai poignardé j'ai tout de suite


regretté, il était en sang sur le sol. J'ai appelé le
SAMU puis je me suis cachée dehors. Quand il
sont venus j'ai arrêté un taxi pour suivre
l'ambulance, ils sont venus avec lui dans cet
hôpital. Je te jure que je regrette, je ne voulais pas
le tuer c'est le diable qui m'a guidé...je j'avais
tellement mal que je voulais me libérer et c'est la
solution que j'ai trouvé...je ne veux pas aller en
prison...

- Tu n'iras pas en prison, je ne le permettrai pas.


Calme toi Safiatou !

Je reste des minutes collé contre sa poitrine alors


qu'elle se tient debout...

- Safiatou, as-tu envie de porter plainte ?

- Plus que tout mais...

- Comment il s'appelle ? M'interrompt-elle.

- Laye Beye.

Elle dégaine son téléphone la mine concentrée.

Elle me montre une page Facebook avec plusieurs


Laye Beye.

- C'est lequel ?

Je prends le téléphone et défile jusqu'à trouver le


bon.
Elle enregistre la photo puis porte le téléphone à
son oreille.

" Allo Ben s'il te plaît c'est urgent, trouve des


informations sur un certain Laye Beye, je t'ai
envoyé sa photo s'il te plaît c'est urgent je veux
toutes les informations sombre de sa vie, tout ce
qui peut lui permettre un long et beau séjour
derrière les barreaux."

Elle raccroche puis recontacte un autre numéro.

" Bonjour Madame Dia, c'est Emlyn.

...

" Oui désolée mais vous connaissez les


occupations. J'étais en voyage !"

...

" Ça me fera énormément plaisir de dîner avec


vous, je viendrai avec plaisir. Euh je vous appel
pour un but précis, vous êtes réputé pour votre
combativite féministe, j'ai un cas sous la main et je
voudrais que la plainte viennent de votre ONg, je
viendrai avec la concernée."

...

" Merci infiniment je vous en serez reconnaissante


!"

Elle me demande de la suivre dans sa chambre.

Elle prend un appareil photo et s'avança vers moi.

- Je vais prendre ton corps en photo, ça nous sera


utile dans le dossier. Je suppose que tu es plus à
l'aise avec moi que si je confie la tâche à un autre
?

Je hoche la tête et me déshabille, elle me mitraille


de photos sans prendre mon visage.

- C'est bon tu peux descendre. Il y a Netflix, tout


ce que tu voudras si tu as faim demande aux
employés. En tout cas, fais comme chez toi !

Euh...
- Ton frère ne va plus revenir ? Demandé-je avant
de vite regretter ma question sous son regard
suspicieux.

- Sadikh ne vit pas ici, c'est un électron libre je ne


sais pas quand il va venir.

Je sors et pars me mettre un film.

Des minutes plus tard, elle sort vêtu d'un body


sweet rouge à manches longues qui lui moule le
haut, fourré dans un pantalon taille haute en cuir
noire, dans sa main un tout petit sac à main.

Ses talons donnent le vertige.

- Bon toi tu reste ici tata Sadio et tonton. Abdel


vont en mission.

Sur ce, elle part.

***

Emlyn sadio kâ,

Je conduis jusqu'à l'hôpital.


Faudrait pas qu'on me reconnaissent foutu nom
de première dame qui me suis partout. Je prends
mes gouttes qui me font toujours couler des
larmes et les mets dans ses yeux, c'est sans
danger, c'est pour les lésions des yeux, je ferme
les yeux ça coule de sorte à créer des larmes. Je
prends mes grosses lunettes de soleil puis un
foulard.

1,2,3 action.

- Snif...oh mon Dieu...snif...je...

Si je ne fais pas ça, elle risque de me demander


ma carte d'identité. Alors que si je me montre
chamboulée elle oubliera ce détail.

Je prends le mouchoir et pleure, je fais même


semblant d'avoir les mains qui tremblent.

Je suis trop chamboulée, ndeysane.

- Madame, calmez vous s'il vous plaît. Comment


pouvons nous vous aider ?
- Snif mon frère à été conduit d'urgence
ici....je...oh mon Dieu s'il vous plaît rassurez
moi...dites moi qu'il va bien. C'est mon seul frère,
nos parents sont morts, je n'ai plus que lui...

J'éclate en sanglots.

- Je vous en prie Calmez vous. Donnez-moi son


nom.

- Snif Laye Beye !

Elle vérifie.

- Oui il a été envoyé aux urgences hier à 19h. Il est


hors de danger mais il ne s'est pas encore réveillé.

Il se croit dans un rêve ou quoi ? Il attend quoi


pour se réveiller ? Tchip !

Je hoche la tête et lui donne mon numéro, un


numéro que j'ai acheté dans la rue en venant ici
pour qu'elle m'informe du réveil de mon cher
frère.
Il a intérêt à vite se réveiller parce que je n'ai pas
une grande patience.

Ce qu'il a fait à Safiatou il va le payer.

Je pars à l'unité sauf qu'il n'est pas à son bureau.

- Où est le capitaine s'il vous plaît ?

- Il est au terrain avec des hommes, je pense qu'ils


ont une opération en cours.

Je hoche la tête et viens patienter dans son


bureau.

Dans ma tête, j'ai tout un plan d'action. Si ce type


ne croupit pas en prison c'est que je ne suis pas
bien née.

Abdel me rejoint enfin, après un baiser, je lui


explique ce qui est arrivé à Safiatou. Il fronce les
sourcils à chaque mot qui sort de ma bouche.

- Il est mort ? S'il te plaît ne me dis pas qu'il est


mort, on doit faire sa fête !
- Non et heureusement. Safiatou porte plainte, je
me débrouille pour lui coller au cul tous les
féministe que je connais, je me charge de trouver
une bonne avocate, je sais que ton unité ne gère
pas ce genre de cas, mais tu dois avoir des
contacts dans la police pour mettre la pression. Il
faut qu'il aille en prison, il ne peut pas s'en sortir
comme ça imagine une autre croise son chemin.
C'est son problème s'il à des désirs chelou mais au
moins qu'il le fasse avec une personne
consentante qui partage son délire.

- Tu me fais faire des trucs de malade, il sort son


téléphone alors que je souris heureuse.

Quel formidable et complice mari j'ai la !

Maintenant il faut que l'autre se réveille, il doit


libérer Safiatou de ce mariage.

***

Couchée complètement, sur Abdel alors qu'il me


caresse le dos, tout mon esprit par vers le petit
Aziz. Qu'est-ce qu'il fait ? Est-il triste ? Il doit être
seul dans son coin en train de lire une BD ou peut
être qu'il dort.

- Qu'est-ce qu'il ya Sadio ? Je te sens crispé. Il


change de position et c'est désormais moi qui me
retrouve sous lui. Je prend sa chaîne militaire en
main et viens crocheter mes pieds sur son dos nu.

- Je dois te parler !

Il hoche la tête alors que je lui explique les écrits


de Dieyna et la liaison que j'ai faite entre Badra et
Aziz. Abdel connaît l'existence de ce petit, je lui
avais parlé de lui. Je lui explique que j'ai récupéré
sa salive et le mégot que la servante m'a envoyé
et que j'ai soudoyé un laborantin pour faire un
test ADN et que j'aurai les résultats dans deux
jours. Je lui parle de mes inquiétudes vis-à-vis de
ce petit, de comment je me sens par rapport à lui.

Il soupire avant de se laisser choir sur le lit


quittant la cellule dans laquelle je l'avais
emprisonné.

- C'est compliqué !
- Oui je sais !

- Et que comptes-tu faire ? Réponds moi


sincèrement. Là en ce moment, qu'est-ce que tu
veux faire ?

J'y ai mûrement réfléchi, des heures et des


heures. Je ne peux pas vivre dans l'angoisse de
savoir s'il va bien, s'il ne se sent pas très seul. Je ne
sais pas pourquoi mais j'ai un besoin viscéral de
m'assurer qu'il va bien. Je veux le voir et m'en
assurer moi-même.

- Je...j'ai pensé à ce qu'on l'adopte ! Sortis-je.

Dans un soupir, il s'assoit un pied replié et me fixe


droit dans les yeux.

- Je sais que je t'en demande trop Abdel, avec


l'histoire de Tidjane qui est encore frais. Mais je te
jure que ce n'est pas un caprice. Je ressens un lien
particulier avec cet enfant. Je pense constamment
à lui. Je veux protéger cet enfant, je veux l'aider, je
veux le rendre heureux, je veux qu'il soit épanoui
comme tout autre enfant. Abdel certes,
l'orphelinat fait beaucoup, mais Aziz à besoin d'un
suivi et les frais financiers l'orphelinat ne pourra
pas y faire face.

Il ne bronche toujours pas, il se lève et fait les


cents pas.

- Dis quelque chose s'il te plaît !

- Sadio, je te fais confiance tu le sais. Mais en


même temps je me demande si tu pourras gérer.
Je veux dire que si cet enfant est le fils de Badra et
pire il lui ressemble comme deux gouttes d'eau.
Quand nous l'aurons adopter ne va t'il pas te
rappeler son père ? Ne vas-tu pas voir Badra en lui
? Tu as un passif avec son père et ce n'est pas à
négliger. Moi, Sadio, je ne veux que ton bonheur,
si adopter Aziz te rendra heureuse tu sais que je
suis capable de courir pour aller remplir les
formalités. Mais toi, Sadio, as-tu pensé à tous les
paramètres ?

Je me lève pour le rejoindre et joint mes mains sur


son cou.

- Je suis de ces personnes qui croient que le


hasard n'existe pas. Il existe un tas d'orphelinat
dans ce pays et pourtant Dieu m'a conduit là-bas,
sans que je ne sache qu'un petit qui est
probablement le fils de mon mari y sera.

- Ex...ex mari...non en fait il n'est rien du tout

- Oui oui il n'est rien du tout. Si je t'ai connu ce


n'est pas le hasard c'est parce que nous étions
destinés et c'est pourquoi on s'emboîte si
parfaitement. Abdel je sais que Badra m'a fait du
mal, mais cet enfant non. Je suis incapable de voir
badra en lui. Quand je fixe cet enfant je ne vois
qu'un petit être malheureux qui attend d'être
libéré de sa cage et je sais que Dieu m'aidera dans
mon combat, j'aurais la force de combattre mes
démons. Et ensemble mon honorable époux, si tu
es d'accord nous donnerons de l'amour à ce petit.
S'il te plaît ! Le supplié en mettant ma tête contre
sa poitrine. Abdel de cette même manière que je
me sens en sécurité dans tes bras, je veux que cet
enfant ressente cette sécurité.

- Je vis désormais pour te rendre heureuse


Sunwife alors sois.
Je sautille dans toutes la chambre comme une
enfant alors qu'il pouffe. Je viens l'embrasser
voulant lui montrer tout l'étendu de mon amour
pour lui.

Je le caresse, je ressens ce corps si ferme qui


recouvre un cœur de nounours.

- Je t'aime mon roi ! Tu es ma légende et ma plus


belle histoire. Je t'aime !

Il me soulève et me conduit sur le lit alors que je


bouge les sourcils de façon suggestive.

- Je me sens toute paresseuse amour et si tu me


secouais un peu ? Lui proposé-je.

Il me débarrasse de mon tanga avant de


s'emparer franco de mon sexe.

Je me tortille sur le lit alors que le plaisir me serre


la gorge. Je l'incite à continuer en appuyant sa
tête.

Putain c'est tellement bon !


J'entends de loin la sonnerie de mon téléphone.

Il quitte mes cuisses et je m'insurge.

- Mais euh on fait pas ça !

- Ton téléphone sonne !

- Mais on s'en fou je suis une femme mariée à 23 h


je baise. Remets ta tête.

- Décroche pendant que je continue. Tu diras


Allo....ahhhhhhh..oh.. ah ! Tu verras la personne
va raccrocher illico.

- Ah ouais c'est une bonne idée !


Je tends la main pour récupérer le téléphone
quand je constate que c'est sur la nouvelle puce.
Je saute rapidement du lit.

- Aïe ! Objection votre honneur, c'est pas ce qui


était prévenu, se plaint-il.

- Objection rejetée ! Répliqué-je.

Je décroche rapidement
" Madame c'est l'hôpital Saint Denis, votre frère
s'est réveillé."

Il était temps je la remercie et raccroche. Je me


tape le téléphone sous le menton, réfléchissant à
la va vite.

- Quand tu fais cette tête, c'est que tu as un plan


en tête. Qu'est-ce qu'il y'a ?

- Que ferait un coupable qui veut se victimiser ?

- Porter plainte en premier.

- Exactement alors que la plainte doit venir en


premier lieu de Safiatou. Le type s'est réveillé. Et
si on allait lui rendre une petite visite histoire de
lui faire passer un petit message ?

- Mauvaise idée sunshine, s'il sait que des gens


puissants sont derrière Safiatou, il sera capable de
quitter le pays. Laissons le porter plainte, de toute
façon il ne gagnera pas ce procès, je te le promet !
Je hoche la tête tout à fait d'accord et viens me
coucher sur lui.

- Dis-moi, Sadio, tu connais la famille de Ben ?

- Ben est un loup solitaire depuis que je le connais.

- Tu ne trouves pas bizarre le fait que Ben


connaisse tous les couloirs de ce pays ? C'est lui
qui t'a envoyé chez Madman, c'est lui qui t'a
envoyé chez le faucon. Tu veux un rein appelle
Ben, tu veux une carotte rouge appelke Ben, tu
veux des chameaux appelle Ben. Il sait tout de
chez tout.

Je n'y vois pas vraiment de problème. Ben à vite


pris son indépendance mais j'avoue qu'on a jamais
parlé d'autre chose que de nous. Je l'ai connu
alors qu'il vivait seul.

- Ben est un garçon de la nuit bébé, il pratique des


courses et à ces courses on n'y trouve toutes
sortes de personnes. C'est son monde donc
normal qu'il connaisse ce genre de chose... attend
ne me dis pas que tu te méfies de Ben ?
Il étudie mon visage avant de secouer la tête.

- Mmmh...laisse tomber.

***

Les hommes d'Abdel ont encerclé le périmètre.


Ils ont dû se camoufler pour se confondre dans la
broussaille.

Le bâtiment me nargue et c'est bien et bel ici que


les filles sont. L'allié secret nous a donné la bonne
information.

Reste à savoir, si ce n'est pas un piège. En tout cas,


nous avons pris nos précautions, nous avançons, si
c'est un piège la deuxième équipe viendra en
renfort.

Le plus important, nos identités. Abdel et ses


hommes sont tous cagoulés.

Dix gardes sont postés devant l'entrée du


bâtiment, ils sont tous armés.
Sadikh et les autres qui l'accompagnaient ont
surveillé depuis la journée et nous savons qu'il y a
7 gardes à l'intérieur.

Au total, nous avons 17 personnes à gérer.

Cette opération est policière, alors Abdel et ses


hommes y iront franco.

Moi ?

On m'a interdit de participer vu que je suis une


civile je n'ai pas le droit d'interférer. Il ne voulait
même pas que je vienne mais c'est mal me
connaître, je les ai suivi mais j'avais oublié que je
prennais en filature un flic. Il m'a tout de suite
découvert et résultat me voici coincée dans un
véhicule. Je tire la tronche jusqu'à Rome.

Au moins j'ai une jumelle dans les mains.

Pas moins de cinq minutes, les tirs se font


entendre.
Je préfère largement être sur le terrain que de
patienter mon frère et mon mari y sont, mon
angoisse est à son paroxysme.

J'essaie de me décontracter en comptant de 0 à


100 mais rien. Il n'y a que quand ils sortiront
vivant de ce truc que je serai soulagée.

Des minutes de tirs, je vois des officiers escorter


des filles et des hommes menottés.

Je descends de la voiture en prenant soin de


mettre ma cagoule. Je cherche la fille qui
ressemble à Saïda sauf que je ne la vois pas.

- Madame, retournez dans le périmètre de


sécurité, ce n'est pas prudent d'être là ! Me
prévient un officier.

- Où est Abdel ? Il manque une fille et...

- Il y a eu des complications, des filles ont perdu la


vie s'il vous plaît, retournez à votre position.

J'obéis difficilement et retourne vers ma zone


quand mon regard croise accidentellement une
scène, un homme armé avance avec la fille, il
tentent de s'échapper. Je la reconnais par son
physique.

Je récupère rapidement mon arme et sort de la


voiture.
Ils sont dans la broussaille, je me débarrasse de
mes baskets et tente de m'approcher en évitant le
moindre bruit qui pourrait l'alerter.

Il tient en joue la fille qui ressemble à Saïda.

Attentif aux moindres bruits alors que je


m'apprêtais à tirer, il se retourne et me voit.

Merde !

Le plan était simple, je devais tirer alors qu'il serait


dos à moi et vu qu'il m'a grillé, c'est désormais
impossible.

Je ne pouvais pas le laisser partir avec elle, Abdel


et ses hommes sont de l'autre côté. Vu la temps
qu'ils allaient mettre ce type pouvait s'enfuir avec
elle.
Tout de suite, méfiant, il rapproche la fille de lui et
pointe son arme sur sa tempe.

- Lâche-la ! Dis-je en pointant mon arme sur lui.

- Tu t'approches, je lui éclate la cervelle ! Baisse


ton arme ! Sinon une innocente en pâtira !

Je ne réponds pas plus concentrée à étudier les


mouvements de son corps.

- Lance ton arme vers moi et tu recules,


M'ordonne-t-il.

Il est nerveux, le moindre signe de négativité, il


risque de tirer.

Je mets une main en évidence et jette l'arme à ses


pieds.

Tout se passe rapidement, je n'ai eu le temps de


cligner des yeux que la fille lui lance son coude
dans le ventre avant de se baisser pour récupérer
mon arme.

Pan Pan
Aussi rapidement que le vent, elle lui tira dessus
son corps ressent la projection, il tombe sous la
puissance de la balle alors qu'elle s'empresse de le
désarmer.

- Première erreur: ne jamais permettre à la


victime d'avoir une arme à ses côtés. Espèce de
monstre hein n'est-ce pas toi qui me traitait de
grosse ? Tu te rappelles non ? Et maintenant bim
dans ta face la grosse ta mis deux jolies balles. Tu
fais pitié désormais ! Tu m'as giflé avec ton arme
hein ? Tu as tué cette pauvre femme que vous
avez considéré comme marchandise pourri. Ça te
faisait plaisir non ? Tu te croyais fort quand on
pleurait. Bah revers du destin aujourd'hui j'ai la
carte de la plus forte et tu vas mourir.

Elle lui dit ça, alors qu'il est déjà aux portes de la
mort. Sa bouche crache du sang.

Pan

Elle a encore tiré.

Mais...
Bordel

Elle se retourne pour me fixer et je constate


qu'elle n'est pas dans son état normal.

La haine l'a poussé à tirer. Elle est nue et dans son


regard, je lis toute la souffrance et le traumatisme
qu'elle a subi dans ses lieux.

Sa détresse me touche alors qu'elle n'est qu'une


copie de ma sœur.

Si cette fille l'a tué c'est qu'elle a vécu des


atrocités que je ne peux même pas imaginer.

Elle crache sur son corps avant de s'avancer vers


moi.

- Tu l'as tué, dis-je comme pour m'en assurer.

- Ah parce qu'il devait vivre ? Bah tu m'en renvoi


désolée. Ce porc méritait de mourir. C'est un
tueur qui n'a pas pitié, ils nous ont kidnappé, ils
nous ont torturé, ils ont tué quelques unes. Et
j'imagine que c'est leur travail. Alors je m'en fiche
! Il est mort clap clap on ferme le dossier ! Qu'est-
ce que tu pensais sérieusement ? Que tu allais
pouvoir le capturer sans l'abattre ? Tu es drôle toi
! Maintenant t'es qui ? M'agresse-t-elle.

Elle tente de me retirer ma cagoule alors que je


bloque sa main.

- Tu auras le temps de le savoir d'ailleurs moi aussi


je dois savoir qui tu es.

- SADIO !

Oh oh thiaf kheumna

Je me retourne et vois mon mari en rogne tenant


son arme qui avance vers nous fulminant de
colère.

Je sais que je vais rendre ce type fou.

Je me retourne rapidement vers la fille et me colle


à elle pour cacher sa nudité.
Je ne le fais pas par jalousie, mais pour préserver
la dignité de cette fille. Ça ne fait pas plaisir d'être
nue devant des inconnus.

- ABDEL N'AVANCE PAS, ELLE EST NUE S'IL TE


PLAÎT TU POURRA ME GRONDER APRÈS MAIS J'AI
BESOIN D'UNE COUVERTURE !

Il ne répond pas, j'entends des pas qui s'éloignent


et quelques minutes plus tard. On me lance un
pagne.

J'enlève ma chemise et reste en crop top. Je la lui


fait porter et viens attacher le tissu sur ses reins.

- Allons-y !

Elle me suit. Nous arrivons au bord de la route.

Je constate qu'il ya eu des blessés du côté d'Abdel,


des brancards sortent.

Les captives en pleurs peut-être de soulagement


montent dans le camion. La vue des petites filles
me fit hoqueter.
- Tu vois que j'ai eu raison de le tuer, ce sont des
monstres ! Maintenant si tu veux pleurer pour lui
vas-y. Moi je veux retourner en France !

Je ne l'écoute même pas, toujours en état de


choc.

Seigneur mon Dieu.

Petit à petit les lieux se vident et nous fûmes


obligés de partir.

Dans la voiture, je n'ose dire le moindre mot au


risque de mettre encore plus en colère mon mari.

***

Je rentre à la maison avec la fille qui ne fait que se


plaindre. Elle me saoule alors que le soleil est au
zénith nous avons conduis toute la nuit et nous
avons fait un tour à l'hôpital. Jai besoin de repos.

Abdel est parti à l'unité pour son rapport.


J'ouvre la porte en traînant les pas. Tout de suite,
Safiatou se lève quand elle découvre la personne
derrière moi.

Elle recule sous le choc.

- S... Saïda !

- Je m'appelle Soraya ! Bon pourquoi je suis ici ?


Qui êtes-vous ? J'ai besoin de rentrer en France. Je
ne veux plus de votre pays !

- Bon vu que tu ne fais que te plaindre, choisis,


soit on parle maintenant soit on part dormir et...

- Tu crois que je vais dormir après le traumatisme


que j'ai subi ? T'es drôle toi !

Ok, sale caractère tout comme moi, ça ne va pas le


faire.

- Le médecin t'a ausculté princesse Soraya, tu as


besoin de repos. Si tu ne veux pas dormir tu peux
aller offrir un concert loin de mes oreilles. Estime
toi heureuse d'être en sécurité !
- J'ai besoin de réponse ! Insiste-t-elle.

- Mais... mais c'est...c'est Saïda !

J'ai tellement mal à la tête que je n'arrive pas à lui


dire que ce n'est pas Saïda.

Safiatou n'arrive toujours pas à y croire et


maintenant elle pleure comme soulagée. Elle vient
de placer devant Soraya.

- Tu n'es pas morte ?...Je...je suis...oh mon Dieu je


suis tellement soulagée... Saïda mon amie...

- Je dis que je m'appelle Soraya. C'est qui Saïda ?

Safiatou la mine pleine d'incompréhension, court


prendre son téléphone alors que moi je reste
contre le mur épuisée. Elle revient et montre son
fond d'écran à Soraya.

- Saïda, c'est ma meilleure amie et c'est toi !

Soraya récupère le téléphone les doigts


tremblants. Une larme s'échappant de ses yeux.
Elle pose sa main sur sa bouche, bouleversée.
- Mais..mais c'est elle...

- Pourquoi pleures-tu Saïda ? Je suis tellement


heureuse de te voir. Je suis tellement soulagée tu
m'as tellement manqué Saïda... persiste safiatou.

- JE NE SUIS PAS SAÏDA ! CETTE FILLE SUR LA


PHOTO C'EST MA SŒUR JUMELLE ! Je suis Soraya
Abida Kane et je suis ici pour la retrouver !

OH MON Dieu sauve moi !

Je tombe sur le sol, accablée par le choc,


l'évanouissement m'emporte.

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Chapitre 29

Abdel Oumar Dioum,

Des véhicules escortent les captives vers leurs


domiciles, pour les gamines qui ne savent pas où
elle habite, nous avons lancé des avis de
recherche.

Dire que je suis épuisée serait un euphémisme.

Sur mon bureau se trouvent deux lettres.

J'ouvre une et c'est la demande de transfert qui a


été acceptée.

L'officier Nabou Gueye matricule X16-076 sera


transférée dans une gendarmerie locale. Une
nouvelle officiers, Tacha Sanchez de
l'unité française matricule ZA 60-16 vous sera
commise. Son arrivée est prévue dans trois jours.
Aménagez lui un bureau

Fait en Hollande le...

Je froisse le papier et jette. Je m'en fou vraiment


de Tacha la tâche Sanchez moi je suis épuisé.

Mon téléphone sonne marquant le numéro de la


maison, je m'empresse de décrocher.
". Sadio s'est évanouie, elle ne se réveille pas !
"Grésille la voix de Safiatou !

Merde

" Écoute garde ton calme j'arrive mettez la en PLS"

Je raccroche et compose urgemment le numéro


de mon ami Médecin, nous sommes dans le même
quartier j'espère juste qu'il n'est pas à la clinique

" Allo Serge je t'en prie dis-moi que tu es chez toi


!"

"Oui je ne travaille pas au..."

" Je t'en pris vas chez moi urgemment ma femme


s'est évanouie, donne lui les soins nécessaire,
j'arrive !"

Je raccroche et me précipite sur ma bécane.

J'arrive chez moi trop lentement à mon goût, je


désactive le portail avec mon téléphone puis
entre.
- Le médecin est là ? Questionné-je Safiatou.

Elle hoche la tête et je monte précipitamment.

Un porte sérum est installé, le set dans la main de


ma femme qui dors.

- Ah Abdellah tu es là !

- Comment elle va ?

- Elle est en surmenage, le burn out en d'autres


termes, il lui faut du repos, elle en a besoin. Sa
tension est basse, j'ai fais le nécessaire. Ton
employé s'est chargé d'aller en pharmacie pour
acheter un porte sérum et tout ce qu'il me fallait.
Ne t'inquiètes pas elle n'est pas en danger.

Je le remercie puis il prend congé alors que je


tourne en rond dans le salon.

La captive, safiatou, Sadikh qui est arrivé je ne sais


comment, me fixent. Je me plante devant safiatou
croise les mains sur mon torse et lui demande :

- Pourquoi elle s'est évanouie ?


- T'es qui toi ? S'élève la voix de Soraya.

- En fait...c'est....

- Elle s'est évanouie quand j'ai prononcé mon


nom. Sincèrement mon prénom est si laid que ça
pour qu'elle s'évanouisse ? Explique Soraya alors
que ma question n'était pas pour elle. Mais
qu'est-ce que je fou ici, je ne comprends rien moi !
Toi t'es qui ? Et toi et toi ? Je veux des réponses !

- Elle ne s'est pas évanoui à cause de ton nom


mais parce que tu as dit être là jumelle de Saïda, la
reprend safiatou.

- C'est une blague ? S'écrit Sadikh en se mettant


debout. Comment ça la jumelle de Saïda ? Hein ?
Mais c'est quoi tout ça ?

- T'es qui toi ? L'agresse-soraya

- Oh Tarzanette Comporte toi comme une


personne née à l'hôpital pendant juste 5 minutes.
tu es agressive on dirait une sauvageonne, dis-je.
Et vu que tu es pressé je vais te donner tes
réponses. Ce type, dis-je en pointant Sadikh du
doigt, c'est le frère jumeau de ma femme, Saïda
c'est ta jumelle et le meilleur c'est que ma femme
plus ce type la plus Saïda plus toi vous êtes frères
et s...

...

Ok elle s'est évanouie.

Je me laisse choir sur mon canapé alors que


safiatou se précipite à ses chevets. Il y a de quoi
s'évanouir. Il y a sincèrement de quoi s'évanouir.
Non seulement on ne s'y attendait pas mais en
plus des jumeaux ont encore été séparés, une
famille disloquée.

Je ne comprends pas, je ne comprends pas les


agissements de leurs mères si vraiment ils ont les
mêmes mères. Parce que c'est tellement fou que
plus rien ne me surprend.

Non mais what the fuck ! Leur mère a accouché


des jumeaux partout et après ils viendront envahir
la terre ou c'est comment ?
Mais c'est quoi cette histoire de malade ? J'en ai là
migraine.

Sadikh est dans le même état, il est désormais


assis à terre les sourcils froncés.

À ce stade, on n'est pas prêt d'en finir.

Il fait désormais nuit, Sadio dort toujours. J'ai eu le


temps de prendre un bain puis de dormir.

- Elle est où ? Je tourne la tête et voit Sadio qui


arrive en tirant le porte sérum. Je me lève tout de
suite pour l'en empêcher.

Serge dit qu'elle a besoin de repos.

- Sadio, ce n'est pas raisonnable. Tu dois rester au


lit. Je te ramène !

- Non! Elle repousse mon bras et tente de


descendre les escaliers. Je la rattrape in extremis
alors qu'elle était sur le point de tomber.

- Bon écoute je sais que tu es borné. Mais on va


faire un truc, je te ramène en chambre et je
viendrais avec Sadikh et Soraya mais pour l'amour
du ciel reste au lit.

Je vois du sang qui sort de sa main.

Je décroche le sérum désormais vide et la porte


pour la ramener de force alors qu'elle fond en
larme.

- Je suis fatiguée ! Je suis épuisée ! Tout me tombe


dessus, toujours moi...je n'en peux plus.

- Je sais mon amour, je sais...tout va rentrer en


ordre je te le promets, dis-je en la couchant. Je
viens lui embrasser le front avant de venir boire
ses larmes. Je n'aime pas la voir pleurer, cette
impuissance que je ressens face à ses souffrances
me met en colère. Je suis en colère contre sa
mère, cette secte, ils sont en train de la détruire à
petit feu. Je lui ôte le set comme me l'a montré
Serge puis pose un sparadrap.

À chaque fois que je réussis à lui redonner le


sourire, un autre élément vient tout chambouler.
- Pourquoi suis-je tout le temps éprouvée ? Tu t'en
rends compte ? C'est...si...si c'est la vérité c'est ma
petite sœur et encore on nous a séparé...je ne
comprends pas...je ne comprends pas...je veux
voir Sadikh, je veux voir mon frère je t'en prie...

Une personne toque, je constate que c'est Sadikh


avec le porte sérum. Je le laisse entrer, il part
prendre sa sœur dans ses bras.

Je les laisse seuls puis descends Soraya est entrain


de reprendre ses esprits elle se précipite vers moi
dès qu'elle me vit.

- Tu...tu mens hein...je ne peux pas avoir deux


sœurs et un frère sans le savoir. Je suis venu ici
pour retrouver ma jumelle...je...oh mon Dieu j'ai
une grande sœur et un grand frère. Elle n'a pas
osé nous faire ça !

Là, elle se parle à elle-même. Je suis tellement


dépité que je ne sais comment agir.

- Je veux la voir s'il te plaît ! Je comprends


pourquoi quand elle a ôté son masque, j'ai vu en
elle des aires de maman, le même teint, le même
caractère...

Une minute, comment ça "les airs de maman" ?

Si Soraya et Saïda sont jumelles et que leur mère


est morte en donnant naissance alors Soraya n'a
pu connaître sa mère comme Saïda alors
comment se fait-il que Soraya insinue que Sadio et
leur mère ont les mêmes airs ?

- TU AS VÉCU AVEC VOTRE MÈRE ? Conclu-je avec


l'ébahissement la plus totale. Ça veut dire que....

Non ce n'est pas possible !

Je reste statufié alors qu'elle court à l'étage.

Je n'en reviens pas !

Soraya Abida Kane,

J'ouvre plusieurs portes jusqu'à tomber sur la


bonne. Il l'écoute parler tout en effaçant des
larmes.
Cette image me déchira le cœur. Elle ne m'a
seulement caché l'existence de ma jumelle mais
aussi celle de mes aînés.

Je la déteste pour ça !

Ce n'est qu'une sale égoïste !

- Où est Saïda ? Sortis-je alors que leurs regards


plein de surprise se posent sur moi.

Sadio essuie ses larmes, prend un souffle puis me


fait perdre pied rien qu'avec une phrase.

- Saïda est décédée.

Mon corps rencontre le sol alors que je tremble de


partout. La chute est violente.

Décédée sans m'avoir vu ? Décédée sans que je


n'ai eu le temps de la voir.

Maman Pourquoi ?

Je pleure, je crie, je traîne je ne sais plus mais


toujours est-il que j'ai mal. J'ai atrocement mal.
Un corps m'étreint, je ne vois pas qui c'est à cause
des larmes qui brouillent mes yeux.

Je ne pourrai jamais lui pardonner. À cet instant


j'ai le cœur en miette à cause d'elle et de ses
mensonges. À cause d'elle je ne pourrai jamais
parler à ma jumelle ni même la tenir dans mes
bras. Elle n'aurait jamais dû nous séparer, elle n'en
avait pas le droit !

- Calme toi s'il te plaît ! C'est la voix d'un homme


qui me console du mieux qu'il peut.

Je pleure abondamment sur son torse, je ne me


serai jamais permis ce genre de promiscuité avec
un autre mais la j'en ai besoin. J'ai l'impression
qu'on pétrie mon cœur, ma douleur me pèse, elle
est tellement lourde que j'en suffoque.

Je suis venu pour la retrouver. Je suis venu dans ce


pays pour partager une vie avec elle, cette vie à
laquelle nous n'avions pas eu droit
malheureusement elle est morte sans connaître
mon existence.

Ça me tue !
Elle va m'attendre. Je repousse le mec, puis sèche
hargneusement les larmes, je n'aime pas pleurer.

- Je veux un téléphone il faut que je l'appelle, il


faut qu'elle me dise pourquoi elle nous a fait ça !
Sinon je vais commettre un matricide. Je veux un
téléphone !

Seulement que personne ne bouge et ça me


saoule.

- Tu vas te calmer et t'asseoir ? Tu n'es pas là seule


à être déboussolé ici je te rappelle ms femme à
besoin de repos ! Me sermonne le type chauve et
barbu qui vient de faire irruption dans la
chambre.

Je lui lance un regard noir puis pars m'asseoir telle


une fille sage, conséquence du ton de sa voix.

Je n'ai jamais eu d'autorité stricte. Bien vrai que


Marc mon beau père est un homme mais il ne m'a
jamais crié dessus, j'ai toujours été une pourrie
gâtée et lui qui me gronde tout le temps ça ne va
pas le faire.
- Je crois que vous devez parler, dit-il à femme, tu
préfère que je vous laisse seul ?

- Non ! S'il te plaît reste ici, répond-elle en lui


agrippant le bras. Il hoche la tête et se fait une
place à ses côtés.

- Soraya, prend la parole ma désormais sœur. Je


sais que ce que je vais te dire est délicat. Je suis
Sadio et lui c'est Sadikh, nous sommes jumeaux
comme toi et Saïda, moi et Sadikh avions été
séparés à la naissance...

Son mari lui chuchote quelque chose à l'oreille


alors qu'elle hoche la tête.

- Je ne sais pas pourquoi mais notre mère nous a


séparés à la naissance. Sadikh a grandi avec notre
oncle, le frère de maman alors que moi j'ai vécu
avec nos parents. Jusqu'à ce que notre mère
décède à la...

J'éclate de rire alors qu'ils me regardent comme si


j'avais poussé une corne.
- Je ne sais pas ce que vous pensez mais notre
mère n'est pas morte !

- QUOI ?! Hurle Sadio en sautant d'un bond


manquant de s'aplatir contre le sol.

Elle se tient devant moi avec une rage dans les


yeux qui m'aurait presque fait peur. Ses cheveux
défaits, ses larmes qui ont séché sur ses joues, elle
est à bout.

- Tu plaisantes j'espère ? Attend non ce n'est pas


possible. Rire... elle quitte devant moi et viens
arpenter la pièce en se tenant la tête. Peut être
qu'elle a été adoptée, peut être que notre mère
l'a laissé à l'hôpital mais non elle ne peut pas être
vivante. Papa à dit qu'elle est morte en donnant
naissance. Ils sont allés l'enterrer, j'ai vu des gens
défiler à la maison pour présenter des
condoléances, j'ai vu mon père abattu, rire elle
n'est pas vivante, tu parles d'une autre.

Je me lève et m'arrête devant elle.

- Quand tu as enlevé ta cagoule dans la voiture,


j'ai eu un sursaut. Tu as des airs de la femme qui
m'a éduqué. Je ne sais pas si tu as vu ses photos
de jeunesse mais notre mère c'est toi quand elle
était plus jeune. Alors non à moins que ça soit une
sœur, c'est bel et bien maman et elle n'est pas
morte. Elle vit en France dans une grande maison
avec sa meilleure amie qui est sage femme. Elle
est marié à un pilote qui s'appelle Marc, putain je
n'ai plus mon téléphone, je t'aurai montré.

Je les ai tous laissé sur le cul entre Sadikh qui


ricane comme un drogué et Sadio qui a toujours la
bouche ouverte et son mari qui se gratte la joue.

- Si je comprends bien elle nous a pondu deux


deux puis elle nous a séparé, s'exclame Sadikh en
éclatant de rire. Bon vous savez quoi en fait moi je
suis trop jeune pour mourir d'une crise cardiaque.
Je vais faire comme si rien ne s'était passé, Soraya
ravie de t'avoir connu, je ne veux plus rien
entendre ni savoir sur elle, pour moi elle est morte
point barre. Je me casse !

Sur ce, il sort en claquant la porte.

J'ai les nerfs à vif, j'ai besoin de fumer, je sors une


cigarette et un briquet puis l'allume, j'en ai besoin
en attendant que je trouve de la drogue. Je risque
de devenir folle.

Je n'ai tiré que deux taffes qu'on m'arrache mon


trésor.

- On ne fume pas ici !

Parfait ! Une réplique de ma mère je suis servi.

- Mais putain c'est quoi ton problème, cest ma


cigarette j'ai droit de fumer ! Rend moi ça et vite !

- C'est ta cigarette mais tu es chez elle et ma


femme tu l'as respecte ou je te fou dehors peu
importe ce que tu es pour elle. Chez moi c'est le
respect et la bonne attitude, si tu veux un toit
même temporairement, tu t'y soumets ! Raconte-
nous plutôt comment tu as découvert l'existence
de Saïda.

Je les fixe les yeux dans les yeux, alors que le


chauve barbu me lance toujours un regard que je
ne saurais décrire. Je prends un souffle puis me
lance.
FLASHBACK

Bon ça fait deux jours que j'ai fugué, il est temps


que "maman fugue rentre". La rue commence à
me donner mal à la tête. Ma chambre me
manque.

Je prends le bus et descend à l'arrêt le plus proche


de chez moi.

Je prends mes clefs et ouvre. La maison est dans le


noir total. Je suppose que ma mère est encore en
voyage.

Je passe dans le couloir pour rejoindre ma


chambre quand je constate que sa chambre est
ouverte. Pour la première fois sa chambre est
ouverte.

Des voix m'interpellent, j'avance à pas feutré et


constate que ma mère pleure en caressant une
photo.

- Je te le jure que si je pouvais revenir dans le


passé je n'aurais pas fait tous ces choix. J'étais
juste une petite fille qui en voulait au monde à
cause de l'abandon qu'elle a subi. Je me sentais
tellement comme une merde que je voulais ne
plus en être. Je ne savais pas que j'allais avoir des
enfants, et que j'allais avoir un instinct maternel...
Snif... regard, Soraya, elle a disparu depuis deux
jours. Même pour pleurer je dois me cacher parce
que je ne peux pas lui montrer que je l'aime. Je
fais comme si sa disparition ne me touchait pas. Je
ne l'ai pas appelé, je n'ai pas cherché à savoir où
elle est parce que je ne veux pas qu'elle voit de
l'amour en moi...Snif...je vis dans une prison...je
suis prisonnière de mes propres sentiments. Des
sentiments que je ne peux même pas manifester
tu t'en rends compte ?

Elle continue de pleurer alors que je reste derrière


la porte toujours perplexe.

- Écoute, tu sais que je ne te caresserai pas dans le


sens du poil. Pour la première fois tu as eu la
chance que je travaillais à l'hôpital j'ai pu t'aider.
J'ai tenu bon malgré, j'ai regardé Souleymane
droit dans les yeux pour lui tendre le bébé à la
couverture rose. Mais je ne comprends pas ton
deuxième choix. Deux filles, deux filles, elles ne
risquaient rien tu le sais très bien, tu n'ignores
rien...

- Tu sais très bien pourquoi j'ai épousé


Souleymane, je ne l'aimais pas ! J'étouffais dans ce
ménage, j'avais besoin de sortir de là sans le
blesser. Je suis ce que je suis khadija mais je
n'aurai jamais pu trouver le courage de lui
demander le divorce droit dans les yeux. Chaque
nuit que je passais avec lui m'horripilait...

- La n'est pas le problème, tu aurais pu prendre la


jumelle de Soraya avec toi et même la grande.
Cette petite ne méritait pas que tu l'abandonne au
Sénégal dans les bras de Souleymane surtout
sachant qu'il n'était pas leurs...

J'AI MAL ENTENDU. Ma jumelle ?

- HEIN ?

J'ouvre la porte en grand alors que ma mère saute


du lit.

- J'AI UNE JUMELLE ?


Je me précipite vers ma mère qui cache la photo
derrière son dos.

- TU EN AS EU MARRE DE FUGUER ?

- LA N'EST PAS LA QUESTION, J'AI UNE JUMELLE ?

- Tu as mal entendu, dit-elle en essayant de


retourner dans son lit sauf que je l' en empêche.

- JE NE SUIS CERTAINEMENT PAS SOURDE J'AI UNE


JUMELLE QUE TU AS ABANDONNÉ AU SÉNÉGAL !
BON SANG COMMENT TU AS OU FAIRE ÇA !?

Fini ma mère triste, elle me regarde désormais


avec des yeux qui n'exprime rien. Ma mère est
une tombe, une tombe vide. Un corps vide et ça
me fait putain de mal.

- Soraya calme toi ! N'oublie pas que tu es


asthmatique, me rappelle à l'ordre ma tante.

Je ne l'écoute pas et accable ma mère.

- Qu'est-ce que tu cache sur ton dos hein ? Elle


tente de passer alors que je bondit sur elle jusqu'à
la clouer sur le lit, je réussis à lui arracher la photo
sous le cris de ma tante.

- SORAYA TU N'AS PAS LE DROIT DE PORTER MAIN


À CELLE QUI TA DONNÉ LA VIE !

Je leur lance un regard de dégoût.

- J'EN AI LE DROIT QUAND MA MERE EST UNE


LÂCHE ET TOI UNE MENTEUSE ! VOUS ME
DÉGOÛTEZ VOUS DEUX !

Je rentre dans ma chambre prendre des


vêtements. Je fixe la photo et constate que ce
n'est pas ma photo mais celle d'une fille qui me
ressemble comme deux gouttes d'eau.

Je fond en larme tout en continuant de ranger


mon sac.

Je fourre la photo dans mon sac puis sort en


claquant la porte.

J'ai besoin de me droguer pour me calmer.

Fin du flashback.
Je fini ma tirade alors qu'elle garde le Silence
fixant le mur devant elle, le regard vide de toute
émotion. C'est ce qui arrive quand tu es épuisée
de ressentir des choses.

- Comment ma jumelle est morte ? Demandé-je

- Quelqu'un la tué, sort ma sœur sans réfléchir au


vu de sa mine, elle regrette sa réponse.

- Quelqu'un l'a tué ? Tu dis ?

- Oui.

Elle m'explique à qui elle était mariée, ce qu'il a


fait à Saïda, ce qu'elle a subi dans son mariage.
Seulement elle ne me dit pas pourquoi son ex
mari à fait cela, elle se retient, elle ne me dit pas
tout.

- Tu ne me dis pas tout, ok ton ex l'a tué mais


pourquoi ? Demandé-je.
- Je ne pense pas que tu puisses supporter
certaines choses Soraya, mieux vaut que tu ne
saches pas.

- Je ne suis plus une petite fille, si ça vous


concerne, si ça concerne Saïda alors ça me
concerne ! Je veux savoir !

Elle me fixe puis hausse les épaules. Sa langue de


délie, elle me parle de mon supposé père, de
comment notre mère était, de quand maman est
morte et papa. Comment elle s'est débrouillé avec
Saïda, jusqu'à rencontrer un homme qui est
devenu président, de comment sa vie était, ce
qu'il lui a fait, ce qu'il a fait à Saïda, de comment
elle est sortie de ce mariage, de Sadikh, de secte
lié à notre père, d'identité secrète de justice,
vengeance.

Je suis restée choquée durant tout son


monologue, ma haine telle une flamme me brûle
l'âme. Sans avoir vu ni vécu tout ce qu'elle me
raconte, j'ai déjà soif de vengeance. Quand elle
fini de parler, je constate que nous sommes
désormais seule dans la chambre assis côte à
côte.
- Qu'est-ce que tu attends pour aller dépecer ton
ex mari ? Parce que je te le jure que si tu ne le fait
pas moi j'irai le faire !

- Il est mort !

- Il meurt Pourquoi ? Il aurait dû m'attendre ! Et


comment on va faire nous pour venger notre sœur
hein ?

Il ne peut pas être mort, on doit aller le déterrer,


trouver une sorcière pour le ramener en vie et le
tuer de nos propres mains.

Il est mort et moi je ne suis pas d'accord. Comme


il a fait à Saïda, je veux avoir l'occasion de lui
couper son pénis pour le donner aux chiens. Lui
aussi mérite d'être donné en sacrifice.

- Écoute Soraya actuellement je n'ai pas du tout


les idées claires. Mais ce que je veux faire
maintenant c'est d'aller régler notre compte a
notre mère. Je te jure que c'était mieux qu'elle
meure parce que moi je risque de la tuer !
Je hausse à mon tour les épaules, je m'en fous
sincèrement de notre mère moi c'est celui qui est
mort qui m'intéresse..

- Moi ça ne me dérange pas, je peux rester ici ? Je


ne veux pas retourner vivre avec elle. Et puis tu
sais moi je peux te protéger, je sais me battre, je
sais tuer aussi sans remords et je veillerai sur ton
mari, dis-je pour détendre l'atmosphère. Mais
attend quel beau spécimen tu es allé te dénicher
la ? Tu l'as eu ou ? Donne-moi l'adresse afin que
j'aille me chercher le même. Putain rien que sa
voix doit te donner un orgasme...

- Soraya je sais que tu as une éducation


occidentale mais ici c'est mal polie de parler de la
vie intime de sa sœur aînée ainsi.

- Ouais désolée mais par contre ne suis sérieuse


moi je peux te protéger dès qu'une meuf
l'approche tu me dis je fais sa fête ! Tu vois
comme je suis grosse ça sert souvent.

Elle éclate de rire alors que je lui serre un clin


d'œil.
Ouais je l'adore déjà !

***

Quelque part à Dakar,

Un homme descendit de sa voiture pollué par le


luxe. Un de ses hommes lui ouvrit la portière, il
descend tenant sa canne et une pipe au coin de la
bouche.

Un pas...cinq pas il sonna à la porte qui s'ouvrit sur


son fils.
Ce dernier lui lança un regard ennuyé puis
rejoignit son salon.

- Que me vaut l'honneur de ta visite ? Demanda


son fils.

- Je suis ici pour ce que tu sais, tu dois prendre ma


place ! Tu es jeûne, tu es robuste, j'ai besoin de toi
pour mes affaires.

Le fils concentré sur sa tâche ne lui accorda le


moindre regard.
- Je n'en ai pas envie, combien de fois dois-je te
dire que ce n'est pas mon problème et hors de
question que je collabore avec l'assasine de ma
mère !

Le père savait de qui il s'agissait, il savait que son


fils ressentait de l'amertume pour cette personne,
hélas il n'y pouvait rien.

- Tu sais très bien que...

- Ouais que tu es un lâche ! Tu voulais rendre


jalouse une sœur tu as couché avec sa sœur ce qui
a causé ma naissance hélas, je ne peux pas
retourner dans le ventre de ma mère parce que la
cinglée que tu protège l'a tué et toi j'imagine qu'à
sa mort tu n'as pas versé de larme vu que tu ne la
jamais aimé. Tu sais papa, si je ne dis rien c'est
parce que je suis un renard. Gère tes affaires et
moi je gérerai les miennes.

Le père n'était pas très à l'aise avec cette


situation. Son fils n'était pas certes bien né, mais
aujourd'hui il aime son fils, il tient à lui plus qu'il
tient à sa vie et il ne laissera personne, même pas
la reine mettre en danger la vie de son unique fils.
Il faudra lui passer sur le corps

***

Emlyn sadio kâ,

On connaît la désillusion, la tristesse, l'amertume,


le choc...

Mais et la perdition ?

Je suis perdu dans ma propre histoire, je nage sans


savoir où aller. On dit pour savoir où tu vas
souviens toi de d'où tu viens.

Mais je viens d'où au juste ?

D'une famille qui était destinée à se décomposer ?

Je préfère ne pas m'en souvenir.

Mais je ne peux pas.

Je suis perdue dans mes larmes, je suis perdue


dans cette vie que je porte dans un sac à dos troué
,un sac à dos qui contient que surprise, choc,
tristesse, impuissance, désillusion, perdition. Un
sac à dos lourd pour mes épaules mais que je ne
peux décharger parce que c'est ma vie, mon
histoire et c'est ça le pire.

L'incompréhension

Je n'arrive pas à comprendre, je n'arrive pas à


comprendre, je n'arrive même pas à réfléchir
parce que justement je ne sais pas où ma réflexion
doit commencer.

J'ai été séparé d'une frère avec qui j'ai partagé un


même ventre et J'ai continué seule, jusqu'à ce que
mon père emmène Saïda là j'avais désormais une
petite sœur pour qui je devais être une mère
parce que la nôtre avait soi-disant perdu la vie.

Rire elle s'est payé notre tête non mais tellement.

Je ne savais pas que derrière Saïda encore un


enfant à été laissé je ne sais où.
Deux enfants dedans, deux enfants dehors et 34
ans plus tard, tout me tombe dessus. Comment
suis-je censée réagir ?

Comment dois-je traiter cette information ?

Nous sommes quatre malheureux enfants, nous


n'avons pas demandé à venir au monde. Nous
n'avons rien demandé pourtant nous sommes
chaque jour éprouvés.

Je cligne des yeux essuyant une larme.

Aujourd'hui est un autre jour, deux jours que


Soraya ma parlé de la viabilité de notre mère,
deux jours que je pleure, que je ne comprends
rien. Une heure que j'ai ouvert les yeux, fixant le
mur avec pour seuls compagnons mes larmes.

Je prend mon temps parce que ces larmes seront


les derniers que je verserai pour ma mère. Oui
pour ma mère car je sais que mon père ignorait
encore une fois l'existence de Soraya.

Je ne comprends pas et je ne veux pas


comprendre ses choix. Pour Soraya était injustifié
parce que c'est une fille elle ne risquait aucun
sacrifice alors pourquoi ?

Elle n'aimait pas mon père, elle se sentait dans


une prison. Rire est-ce une raison ?

J'en suis arrivée au point où je la déteste, je jure


que si elle se tenait devant moi je serai capable de
la tuer.

Et le pire, pourquoi s'est-elle fait passer pour


morte ? J'avais besoin d'une mère, Sadikh avait
besoin d'elle, Saïda pareille, notre père je n'en
parle pas !

C'était amusant pour elle ?

Une chose est sûre, je ferai tout pour régler mes


comptes avec, elle doit m'éclairer sur ses choix.

Je ne pleurerai plus, quand je descendrai ces


escaliers je serai là Sadio de tous les jours. J'ai un
frère qui n'a pas connu de mère, même si moi et
Sadikh avons le même âge, je me sens maternelle
envers lui. C'est peut-être stupide mais c'est mon
ressenti.
Je me sens mieux, après avoir passé deux jours au
lit, je crois que le sérum m'a fait du bien, je prends
une douche puis m'habille d'une combinaison en
soie. Dans le dressing, la bague de Peureum me
fait de l'œil. Je ne l'ai plus remise depuis le bal
masqué. Quelque chose me pousse à la prendre,
je l'a porte puis je descends alors qu'ils sont tous
attablés.

J'embrasse mon mari sur la joue puis prend place.


Tout de suite Soraya se lève pour me servir mon
petit déjeuner.

Il se passe quoi ? Encore avant hier elle était toute


agressive, aujourd'hui elle me serre à manger.

- Tu vas bien ! Abdel a dit que tu n'étais pas bien


ne pleure pas je te jure que notre mère n'en vaut
pas la peine. Saïda n'est plus moi je n'ai que vous
désormais. Je te jure que je resterai ici, on va
rattraper tout le temps perdu, maman elle peut
aller se faire voir. Aller mange !
Je la remercie et obéis alors que son bavardage
peuple la table. Elle veut tout savoir sur le
Sénégal, elle pose des questions par-ci par-là.

- Il faut que j'aille en France, Soraya, tu as la


nationalité on ira à l'ambassade pour refaire tes
papiers. Une fois fait, nous irons rendre visite à
notre Maman toi moi Sadikh, on a des choses à
régler, dis-je.

- Avec plaisir, clame Soraya.

Fini le petit déjeuner j'embrasse mon homme et le


laisse filer, apparemment une nouvelle recrue
arrive il doit l'accueillir. Moi je me rend à l'hôpital
c'est aujourd'hui que je dois prendre les résultats
du test ADN.

Je conduis écoutant une musique quand la bague


de mit à me serrer.

Mon doigt, me brûle, la bague me pousse à garer


rapidement sur le côté.

Je tente de la retirer sauf que la mission s'avère


être impossible.
Je supporte attendant que la douleur se tasse.

Et c'est ce qui arrive une minute après, je souffle


soulagée et reprends ma conduite.

Je descends de la voiture puis rejoint l'intérieur de


la clinique. Je l'appelle et il sort me tendre
l'enveloppe, je lui tend la moitié de la somme qui
restait puis retourne à ma voiture sauf que je me
stoppe bien vite quand je découvre qui se tient à
côté de ma voiture.

Sérieusement ? Elle est là, portant un foulard qui


lui mange le visage. Mais je sais très bien que c'est
elle.

- Nabou qu'est-ce que tu veux ? Tu m'as suivi on


dirait ?

Elle fixe ma voiture alors que je la prends sur les


faits.

- Quoi ? Tu es intéressée par ma voiture ?

- Non je voulais te parler !


Je croise les bras sur mon torse prête à l'écouter.

- Je suis ici pour m'excuser. Je ne voulais pas le


faire chez vous, parce que comme tu le sais Abdel
ne veut plus me voir. Je...je vais refuser l'offre de
rejoindre une gendarmerie, je pense quitter le
pays pour me ressourcer. Je te demande
sincèrement pardon pour tout ce que je t'ai fait. Si
je pouvais rattraper les erreurs du passé je l'aurai
fait. Avec du recul j'ai compris. Je te demande de
me pardonner, j'en ai besoin pour cette nouvelle
vie que je veux entreprendre, je sais que tu me
considères comme ton ennemi et c'est de ma
faute mais j'ai besoin de tourner la page et de
faire la paix avec tout le monde.

Je la fixe pas totalement convaincu mais ses


larmes me touchent. Peut-être qu'elle a compris,
peut-être que ce qui s'est passé à l'hôpital a été
un mal pour un bien. Je n'ai rien contre Nabou,
c'est plutôt elle qui me provoquait si aujourd'hui
elle me demande pardon je pense que je peux lui
tendre une main tout en restant sur mes gardes.
- Nabou, je ne t'ai jamais pris pour une ennemie
parce que tu n'en a pas l'étoffe. Moi mes ennemis
sont plus robustes, toi tu étais juste une fille qui
cherchait de l'affection là où je n'avais pas ton
temps. Je te pardonne. Maintenant au revoir.

Je me dirige vers la portière sauf que sa voix


m'arrête.

- Écoute Sadio s'il te plaît, tu sais que Abdel ne


veut pas me voir mais dis lui que demain je quitte
le pays avec Tidjane dans les cas où il voudra le
revoir.

Je hoche la tête puis ouvre la portière. Tout de


suite une enveloppe en tombe.

Pour Sadio est écrit dessus.

Je prends place puis fixe l'enveloppe sur toutes ses


coutures. Je la hume et une odeur bizarre s'y
évapore. Je l'ouvre intrigué sauf qu'à part un
papier vierge il n'y a rien à l'intérieur.

Quelle mauvaise blague ! Dis-je in petto.


Je froisse le tout puis sort de ma voiture le mettre
dans la poubelle.

Je reviens dans ma voiture et prends les résultats


du test ADN qui m'intéresse.

Je souffle un bon coup puis l'ouvre.

J'ignore le tableau d'où est présenté en


comparaison les allèles de Aziz et de Badra, des
choses que je ne comprends pas, c'est la
conclusion qui m'intéresse.

Probabilité de parentalité : 99,999%.

Putain !

Aziz et le fils de Badra.

J'avais des doutes mais maintenant que c'est


confirmé par la science j'en suis toute retournée.
Bon Dieu !

Aziz est le fils de Badra.


Je me répète la phrase pourtant je n'arrive pas à y
croire.

Seigneur !

Je quitte l'hôpital avec cette nouvelle qui sonne


dans ma tête comme une cloche.

Badra est mort sans savoir qu'il a un fils.

Quelle vie !

Mon téléphone sonne, je décroche à l'aide du kit.

" Hey Momo ça fait un bail !"

" Je ne te le fais pas dire, mais bon vu mes


rapports avec ton époux j'ai préféré rester en
retrait. Comment tu vas ?".

" Je me porte comme un charme, là je rentre chez


moi !"

" Ah mais et si tu passais me prendre pour qu'on


se pose dans un café histoire de papoter,
j'ai...en...fait j'ai rencontré une femme et je
voudrais t'en parler"

Ah ce type, rire un grand timide.

" Pas de souci envoi moi ta position"

Je raccroche alors qu'un message s'annonce. Je


rentre la position dans le GPS.

Je gare devant une boutique de maroquinerie.

Il s'installe et le fixe avec un regard qui me


dérange beaucoup. Comme si j'étais une viande
qu'il a hâte de déguster.

- Je n'aime pas ta façon de me regarder, je suis


une femme mariée qui pis est amoureuse de son
homme. Au cas où tu l'aurai oublié, lui dis-je en
démarrant.

- Je...désolé...c'est juste que je te trouve


ravissante. Bref j'étais ici parce que j'ai prévu de
faire moi-même la déco de ma nouvelle demeure.
J'ai acheté une maison. Je ne veux plus vivre avec
mes parents. Bon je te laisse le choix pour nous
trouver une cafétéria.

Je hoche la tête.

Nous papotons en cours de route comme deux


bons vieux amis.

En pleine route,mes yeux s'affaiblissent petit à


petit réduisant mon champ de vision.

Pourquoi j'ai sommeil tout d'un coup ? J'essaie de


rester concentrée sans le pouvoir. Ma main se
paralyse alors que je tente de me garer.

- SADIO ATTENTION TU VA NOUS CRÉER UN


ACCIDENT.

Il tente de serrer le volant dans un cris horrifié


qu'il pousse je sens mon corps s'affaiblir et les cris
de Momo.

La dernière chose que j'ai vu , c'est un camion qui


fonçait droit vers moi

***
" Tic tac"

Tic tac "

«"Réveille toi Reine !"»

La reine se réveilla en sursaut. Devant elle se


tenait Zora qui jouait aisément au carte assise sur
son mini salon.

Vêtue de son éternel robe rouge et ses bijoux


scintillants de mille feux. Zora était toujours aussi
époustouflante.

- Qu'est-ce qu'il y a ? H sait-elle que tu es ici ?


Questionna la Reine.

«" H ne sait pas toujours ce que je fais, en plus je


ne lui parle pas ces jours-ci. Figure-toi qu'elle
refuse de me donner du sang. C'est pourquoi je
suis ici, toi tu vas m'en donner.»

- Qu'est-ce que tu racontes Zora ? Tu n'as pas


quelqu'un d'autre à emmerder ?
" Tic Tac "

Tic tac "

« Reine tu sembles oublier que tu me dois du


sang. J'ai sauvé cette personne. Tu devais me
donner ta deuxième progéniture c'est pour ça que
je te laisse toujours voir tes menstrues alors
qu'est-ce que tu attends pour tomber enceinte
?"»

La reine éclata de rire amusée par ce que zora lui


servait comme bêtise.

- Sincèrement tu crois qu'à mon âge, je vais porter


une grossesse ? Que vais-je dire aux gens ? Je t'ai
pourtant dit que je ne pourrai pas. Je t'ai dis qu'en
échange je te donnerai mon premier petit fils,
c'était ça le deal alors patiente. Mais tu es folle
comme H j'ai juré.

«" Ton petit fils n'est pas en route, j'ai besoin de


sang ! Offrez moi un sacrifice ou sinon vous
sentirez ma colère" »
Zora était déjà en colère, les fenêtres s'ouvraient,
le vent s'infiltrait dans la chambre de la R. Les
meubles bougeaient sous le regard apeuré de la
Reine.

- Arrête ça, ok calme toi ! Je demanderai aux


membres de la secte d'offrir un sacrifice. Tu auras
plein de sang Maintenant calme toi !

Tic tac

Tic tac

Zora désormais contente, s'assied reprenant ses


cartes en main.

- Dis Zora est-ce que H est toujours au courant de


ce que tu fais ?

«" JE T'AI DIS QUE NON ! " JE SUIS L'ESPRIT ICI PAS
H ! C'est parce que c'est elle qui m'a réveillé des
abysses que je lui suis reconnaissante ! "»

- Ok calme toi, maintenant et si on faisait un pacte


nous deux sans que H n'en sache quelque chose ?
«" Mais H a payé sa dette, elle m'a donné le sang
qu'elle me devait ! Tu me demandes de trahir celle
qui m'a ramené à la vie ?"» S'étonna Zora.

- Trahir c'est un mot trop fort mais disons que j'ai


besoin que tu arrêtes de la prévenir sur les
dangers que court son germe. Tu sais très bien
que je dois tout faire pour protéger, tu m'as dit
que seul le sang de la personne lien peut lui venir
en aide et tant que H est là je ne pourrai pas lui
faire du mal.

«" Tu veux t'en prendre à son joyau pendant que


tu chéris le tiens "»

Tic tac

Tic tac

Zora éclata de rire, d'un rire qui faisait froid dans


le dos. Dans le dos d'une personne normale car
Reine était habituée au rire de Zora. Elle se
coucha, attendant que Zora termine sa crise de
rire.
«" Tu sais que si je dis à H ce que tu viens de me
dire ça va sonner une guerre ? Tu sais que H
protège ses œufs et toi tu veux les détruire. Reine
tu joues mal, tu joues mal "»

Tic tac

Tic tac

«" On verra reine, j'attends mon sacrifice"»

D'un coup de vent Zora quitte la chambre laissant


La reine perplexe.

Si Zora avoue ce qu'elle vient de dire à H, H


entrera en colère.

Un risque pour un risque.

Les dés ont été lancés, attendons le retour de H.

_________________________________________
_____________

Chapitre 30
Sadikh Gaye,

Je range mes livres dans des cartons et les


renferment à l'aide d'un scotch. Je déménage de
cette garçonnière, cette maison me rappelle trop
d'erreurs. Il est temps que je tourne la page mais
je dois aussi tout dire à Abdel.

Il a prit sa journée pour m'aider même si aider


n'est pas le terme approprié parce qu'il ne fait que
bavarder en lieu et place de m'aider.

- Alors comme ça mon petit beau frère préféré lit


des livres de kamasutra, me charrie-t-il en tenant
le fameux livre avec un sourire graveleux peint sur
ses lèvres, les sourcils qui bougent de façon
insinuante. Alors c'est quoi ta position préférée ?
Moi qui te croyais puceau, un vrai cachottier ma
foi !

Je lui arrache le livre des mains, ça y'est, il va


passer toute la journée à me lancer des chars là-
dessus.
- On parle de préférence quand on a le choix entre
deux ou plusieurs choses, techniquement je suis
ton seul beau frère.

- Range ton bic rouge ô digne descendant de


Molière, n'esquive pas le sujet. Et puis on ne sait
jamais, je n'ai pas confiance en votre mère peut-
être que toi et Sadio êtes des triplés, le troisième
enfant viendra bientôt et quand on l'annoncera à
Sadio elle s'évanouira rire... T'imagine si Sadio est
comme ta mère ? Je me retrouverai avec plein de
jumeaux oula...et mais Sadikh maintenant que j'y
pense vous avez quel soucis avec la lettre S ?
Sadio, Sadikh, Saïda, Soraya, Souleymane, il ne
manquerai plus que votre mère se nomme
SasaSaso, la combinaison de vous tous vos
prénoms... franchement votre famille est
tellement imprévisible... Pourquoi je suis venu
t'aider ? J'ai envie de voir Sadio, je rentre moi !

J'ai arrêté de l'écouter depuis, je me masse les


tempes, fatigué des bêtises qui peuvent sortir de
sa bouche.

- T'es vraiment trop con, puis tu as passé ton


temps à bavarder que de m'aider alors ton
absence sera égale à ta présence, lancé-je en
cherchant mon téléphone dans tout ce fouillis. Je
le retrouve qui me nargue dans ma cuisine puis
découvre que j'ai six appels en absence d'un
même numéro, c'est un collègue.

Je le rappelle dar-dar.

" Allo désolé j'étais occupé qu'est-ce qui se passe


?"

" Sadikh, la femme du capitaine c'est bien ta sœur


non ?"

Je fronce les sourcils, alors que sur le champ mon


ventre se mit à se contracter

"Euh oui pourquoi ?" Répondis-je sur la défensive.

" Sa plaque d'immatriculation c'est bien xxx...

Je ne sens pas cet appel, pas du tout. Comme si


mon instinct me criait quelque chose, je me mis à
chercher mes chaussures.

Je ne sens pas cet appel.


- Je... désolé de t'annoncer ça mais j'allais chez
moi, un accident s'est produit sur la route, je suis
descendu pour voir et je...en fait Sadikh tu sais ce
que je veux dire...je t'ai envoyé une photo vérifie,
et euh je...mes sincères condoléances.

Comment ça sincère condoléance ? Rire, il a fumé


lui, je le connais c'est un grand fumeur de
cigarette, sûrement qu'il en a fumé plus que
d'habitude ce qui a grillé ses neurones.

Nerveusement et craintivement, j'accède à mes


fichiers et découvre avec horreur, une voiture du
même prototype que celle de ma sœur
partiellement calciné, la plaque d'immatriculation
reconstitué par la police.

Non non non

Ce n'est pas Sadio.

Mon regard s'accroche tout de suite au corps


d'Abdel qui accoudé contre le mur, les pieds
entrelacés, feuillette le livre avec un sourire
suggestif.
Dans ce genre de situation, il y a toujours une
personne qui doit être porteur de mauvaises
nouvelles, il y a toujours une personne qui doit
être forte, qui doit trouver les mots pour
annoncer la tragédie. Et bien que Sadio soit ma
sœur, mon sang j'ai l'impression que je doit être
celui qui doit réconforter alors que j'ai moi même
besoin de réconfort.

- Oh Sadikh je te parle. Je quitte mon moment de


léthargie et constate que Abdel se tient désormais
devant moi avec le livre.

- Q-quoi ?

- Je te demandais si tu as déjà tester cette


position,me montre-t-il la page 8. Ça m'intéresse,
l'angle de pénétration est parfait non ?

Oh Abdel.

Je me laisse tomber sur le carrelage me passant


les mains sur mon visage.
Automatiquement, je me relève et porte mes
chaussures. Je recherche hâtivement les clés de
ma voiture. Il faut que je vérifie, ça ne peut pas
être ma sœur.

- Mais bon sang qu'est-ce qui se passe ? Attends


tu as enceinté une fille ?

- Sadio a eu un accident, lancé-je sans vraiment


réfléchir.
J'étais déconnecté de la réalité pendant quelques
secondes, oubliant que je devais recourir à plus de
subtilité.

Le livre se retrouve à terre. Son visage passe par


toutes les émotions, l'effarement, le choc,
l'incrédulité, la perdition, l'incompréhension, la
tristesse...

Avant qu'il n'éclate de rire.

- J'y ai cru, rire, j'y ai cru pendant deux secondes


mais en fait c'est pas vrai. Sadio devait aller
chercher les résultats, puis rentrer se reposer,
demain elle doit aller faire des tests et après nous
irons à l'orphelinat bras dessus bras alors que je
lui tiendrai son sac. Qu'est-ce que tu racontes ?
Rire, à cette heure-ci, dit-il en regardant sa
montre, elle doit être à la maison entrain de
réfléchir à des plans...tu connais ta sœur
hein...moi ma femme va bien. Mes clés, ou sont
mes clés putain, mon téléphone, Sadikh où sont
mes affaires ?

Tout se trouve dans ses poches, mais le choc le


guide en ce moment même.

Il dit ne pas me croire pourtant il tremble, il dit ne


pas me croire pourtant il est terrassé.

- Et puis sincèrement tu mens, il faut que je


l'appelle, tu verras elle va décrocher cingle-t-il en
venant prendre mon téléphone qui était à terre. Il
me prend mon doigt abruptement, puis
déverrouille.

À peine eut-il vu la photo, qu'il recula, lâchant le


téléphone qui se brise sur le sol.

- Pourquoi il a écrit mes condoléances ? Me


demande-t-il les traits tirés.
Sans que je n'ai eu le temps de répondre, il
s'empare de mes clés et court vers la sortie.

Le talonnant, il déverrouille la voiture puis


démarre sans me laisser le temps de le rejoindre
faisant crisser les pneus. Sa moto me fait de l'œil
sauf que je n'ai pas les clés puis je ne sais pas
conduire sa. N'ayant nul autre choix, je cours
rapidement pour me chercher un taxi.

Ce n'est pas prudent de conduire vu son état mais


je n'ai ni eu le temps d'agir ni de parler qu'il a mis
le voile. Abdel n'a que pour but, mission, projet
d'arriver sur les lieux.

Pas ma sœur, pas ma sœur je vous en supplie. Pas


elle !

Abdel Oumar Dioum,

J'arrive sur les lieux, la première chose que je vis


c'est qu'il s'agit d'un carambolage entre trois
voitures, la voiture qui semble être celle de ma
femme est enfoncée dans un camion totalement
calciné. La voiture de Sadio est partiellement
brûlée, les deux pneus avant ont disparu, les
vitres, le capot ouvert.

Les pieds lourds, le corps en alerte, je me rue pour


voir de plus près la plaque d'immatriculation. Un
vertige me prit quand la confirmation se fit, j'avais
espoir, j'avais un mince espoir.

Non non je refuse d'y croire.

Je m'approche de la scène alors que les policiers


m'interdisent l'accès.

- LÂCHEZ-MOI, IL S'AGIT DE MA FEMME !

Deux autres hommes viennent en renfort tentant


de me faire dégager de la scène. Les nerfs à vif je
lance un coup de poing à l'emmerdeur, je profite
pour aller vers les corps.

Trois corps déposés sur le sol fermé par un sachet


noire.

Je dégage le premier sachet, un squelette noir, je


pars vers le deuxième même constat.
Je m'arrête sur le troisième et je ne sais pourquoi
mais je tombe les fesses au sol ne tenant plus sur
mes pieds.

Je le sens, je sens que si je dégage ce sachet mon


monde s'effondrera. Pourtant je n'ai pas le choix,
il faut que je retourne dire à Sadikh que j'avais
raison, que sa sœur est bien vivante au chaud
dans notre chambre à attendre mon retour,
chambre qu'elle n'a jamais déserté depuis notre
mariage, pas une seule nuit.

Qu'est-ce que je fais ici ?

Moi ma Sadio ne peut pas me quitter maintenant.

Je suis fichu, ma vie est fichu pas ma femme pas


ma femme pas ma Sadio.

- NON NON NON !

Rageusement je ôte ce sachet et c'est encore un


corps calciné.

Mon regard s'attarde sur les doigts et j'y


remarque une bague.
Je la reconnais, la bague bizarroïde de Sadio. Elle
est en mauvaise état mais je la reconnais.

- Non non tu ne peux pas me faire ça, la supplié-je


en surplombant son corps. Tu ne peux pas me
faire ça...ça ne peut pas être toi...NON NON SADIO
RÉVEILLE TOI...JE T'EN PRIE.

Mes mains machinalement soulève le corps, a


genou, je tiens des os.

Ça ne peut pas être Sadio que je tiens, ça ne peut


pas être le reste de son corps qui est devenu si
noir. Moi ma femme est belle, ma femme est
rayonnante...

- C'est une blague... Sadio, je tapote ce qui semble


être ses joues.

Peut-être qu'elle m'entend, peut-être que c'est un


costume comme celui de Dieyna qu'elle s'était
fait. Moi ma femme m'a embrassé ce matin sur un
promesse de vite rentrer, ma femme était pressé
qu'on adopte le petit Aziz. Ça ne peut pas être ma
femme.
- SADIO non sunshine réveille toi on doit rentrer,
je sais que tu blagues... Snif réveille toi tu ne peux
pas me faire ça...je t'en supplie écoute ma
douleur, sent la réveille toi, rentrons je t'en
supplie, je ne te laisserai plus sortir.

Sous la férocité du soleil, je m'en fou de paraître


pathétique, je m'en fiche de me montrer ici, que
les gens pensent que je ne fais pas viril, qu'un
homme qui pleure n'est pas un vrai. Moi je m'en
fou du jugement, en de moment ils me regarde,
d'autres film la scène pour aller m'exposer sur les
réseaux sociaux. Mais je m'en fiche car ce que je
ressens, eux ils ne peuvent pas le comprendre, il
faudrait m'ouvrir le cœur pour peser ma douleur.
Je la secoue, je tente de lui faire entendre raison,
mes mains, mes vêtements devenus noirs
noircissent ma vie avec eux.

Les yeux ne voient que ce que le corps montre


alors que la douleur elle-même est insaisissable
comme le vent, elle virevolte dans tous les sens
broyant le cœur de la personne qui l'a ressenti.
Entre ce que le corps montre et ce que le corps
subit il n'y a que l'âme qui est témoin de notre
douleur.

Ils diront regarde cet homme il pleure pour une


femme, ils prendront leurs téléphones pour me
filmer pour m'afficher et pourtant si je les invitais
à prendre m'a place, a tenir ce corps calciné
personne ne l'aurait fait parce que c'est
insupportable. Ils ne savent pas ce que je ressens
pour ce corps que je tiens, ils ne savent pas ce que
Sadio m'a apporté, ni chaque sourire qu'elle m'a
prélevé.

J'étais heureux de la tenir dans mes bras, j'étais


heureux quand elle insistait pour faire la cuisine
alors que pour ne pas qu'elle pleurer je
m'occupais des oignons parce que c'est ma
femme, je n'ai jamais voulu voir nul larme
s'échouer sur ses joues hormis des larmes de
joies, moi je voulais la rendre heureuse alors que
j'étais heureux quand elle me sautait au cou parce
que je lui ai ramené un cadeau, je chéris et jai
chérie chaque instant passé à ses côtés et je veux
continuer alors il faut qu'elle se réveille. Sadio et
Abdel ça ne peut pas se terminer maintenant.
Ce n'était pas ce qui était prévu, on avait des
projets de vie, on avait nos envies, on avait notre
amour. Elle...

- Je t'en supplie mon amour, je t'en supplie j'ai


perdu un fils, pas toi, réveille toi Sadio je t'en
supplie !

Un corps me tire en arrière alors qu'il récupère le


corps que je tenais. Quelqu'un me tient fortement
alors que je me débat. Ils sont en train de nous
séparer.

- LÂCHEZ-MOI, RAMENEZ-LA ! Je tente par tous les


moyens de me défaire de cette emprise.

- Abdel, je t'en prie reprends toi. Je te le jure que


je sais, je sais que c'est difficile. Reprends toi !

Je ne dis rien, je ne fais que fixer la voiture dans


laquelle ils ont mis le corps jusqu'à ce qu'elle
disparaisse de mon champ de vision pourtant je
laisse mon regard toujours dans cette direction. Ils
veulent dire que ma femme est morte calciné, ma
Sadio.
***

Je ne sais pas comment je suis arrivé au poste de


police, je sais juste que je suis là et que je me fais
traîner par Sadikh.

- Les trois corps ont été complètement calcinés. Il


sera impossible avec la méthode classique
d'extraire des ADN cellulaires.

- Mais si la méthode classique ne marche pas,


essayez avec d'autres méthodes ont doit savoir si
c'est réellement elle.

- Nous ne pouvons pas faire ce genre de


prélèvement. Nous n'avons pas les appareils
nécessaires. Il faut de minutieux recherches et
d'appareils de pointe pour pouvoir tenter de
prélever de l'ADN mitochondrial présent
notamment dans la moelle des os. Celui-ci fait
appel à d'autres techniques. Dans d'autres cieux
ou la science est plus en avance, avec la méthode
"next generation sequencing" il est possible
d'identifier des gens de façon plus précise, à partir
de toutes petites quantités d'ADN même
dégradées, c'est-à-dire, réduites en petits
morceaux. avec des techniques qui permettent,
de le faire avec des morceaux d'ADN encore dix
fois plus petits, encore dix fois plus dégradé que
jusqu'ici. Cela offre des possibilités de l'appliquer
à des fragments de dépouilles, après la mort, qui
ont été fortement dégradés, cette méthode se
développe au fil des avancées de la science pour
un rendement beaucoup plus précis, hélas nous
dans ce continent, nous n'en sommes pas encore

Que fait Sadio actuellement ? C'est bien la


question que je me pose.

- Écoutez monsieur cette plaque d'immatriculation


était bien au nom de Emlyn Sadio kâ, c'était sa
voiture et il semble que votre ami a reconnu la
bague qu'elle portait alors il est clair qu'elle est
morte calcinée, faire d'autre recherche sera une
perte de temps et nous n'avons pas ce temps.

Il réussit à capter mon attention, je me lève et lui


flanque mon poings dans la gueule, qu'il fasse son
travail il n'a pas le droit d'émettre des conclusions
sans analyse. Je me fiche d'aller en prison pour
violence contre un officier mais cet officier est
tout sauf respectueux.

Je sors du bureau, Sadikh sur mes talons.

- Abdel s'il te plaît arrête de frapper les policiers,


tu vas te créer des ennuis. Où est-ce que tu vas ?
Je sais que c'est difficile je te le jure j'ai mal aussi
mais si nous deux on se laisse aller qui fera le reste
? On doit remplir les documents...

Je me tourne violemment.

- Pars remplir des papiers si tu veux mais sache


que c'est une perte de temps, Sadio est en vie et
moi je pars la retrouver. N'ose surtout pas me
parler de funérailles, je te le jure n'ose pas.

Je le laisse en plan.

- Oh mon Dieu mon bébé, Abdel je suis venu dès


que j'ai su. Elle fonce vers moi, me prends les
joues pour mieux observer mon visage, avant de
me prendre dans ses bras, sans que je ne
réagisse.
Pressé de rentrer pour retrouver Sadio à la
maison, je me dégage et sors.

Ma femme m'attend.

***

4 H 24 elle n'est pas rentrée.

Assis au sol contre le lit dans les mêmes


vêtements, j'attends toujours qu'elle ouvre la
porte. À chaque minute qui passe mes espoirs
s'étiolent.

Si c'est ça notre fin, je n'en veux pas.

Première nuit sans elle, dois-je me résigner ? Ou


rester dans la même position jusqu'à ce qu'une
autre nuit arrive ? Si elle ne rentre pas
aujourd'hui, peut-être qu'elle rentrera demain.

L'impuissance à la mort est brutale.

Savoir qu'on ne reverra plus jamais cette personne


qu'on à tant de fois aimer et choyer est une chute
vertigineuse.
Je n'ai jamais eu peur de mourir pourtant j'ai
toujours eu peur de perdre ceux que j'aime.

Encore quelques heures plus tôt elle était


carrément couchée sur moi comme elle avait
l'habitude de le faire, aujourd'hui c'est moi qui
tenait son supposé corps.

J'ai mal et pourtant ce mot que j'emploie est un


euphémisme face à ce que je ressens, tout est
comprimé en moi sans que je ne puisse y faire
quelque chose.

Ce noir qui m'a taché mes vêtements, est le


couleur de la mort. J'aurai aimé voir du rouge et
non une résidu de flamme.

C'est une mort atroce.

La porte s'ouvre, je ferme les yeux et prie que ce


soit elle, que ce soit juste ma femme qui rentre à
cette heure ci, je ne lui demanderai pas
d'explication je la prendrai juste dans mes bras
pour sentir son cœur battre.
Je prends mon souffle puis fixe les pieds...

Ce ne sont pas ses pieds, ce constat me fit mal et


j'éclate en larme.

Elle vient se laisser tomber à genou devant moi


tout en larme.

- Ab... Pourquoi elle ne rentre pas hein ? Moi aussi


je l'attends, safiatou l'attend...p-pourquoi elle ne
rentre pas ?

Je ne veux pas dire le mot parce que mon cœur


n'y crois pas, mon être ne se fait pas à cette idée.

Elle me prend dans ses bras sans que je ne


réagisse, elle pleure une sœur et moi je pleure
l'amour de ma vie.

***

Soraya Abida Kane

31 jours
744 heures
2628002,88 secondes
Un mois de souffrance
Un mois qu'on a tout perdu
Une personne, ou la joie de vivre
Sadio est morte emportant l'âme de cette maison
avec elle.

On ne le réalise pas mais la vie ne tient qu'à un fil,


un tout petit seconde, en une seconde beaucoup
de choses peuvent se passer. En une seconde tu
peux passer du rire aux pleurs, du malheur au
bonheur.

Toute la pyramide peut s'écrouler en une seule


seconde emportant toute la fondation. On vie
mais la vie est une chimère.

Nous sommes locataires dans ce monde, la mort


est un vêtement que nous serons tous forcés de
porter.

Perdre un être cher fait terriblement mal. Même si


la mort n'emporte pas l'amour, elle reste
destructrice.
Tu construis ta vie, tu fais tes projets, tu places tes
résolutions comme un jeu de construction, tu
prends le temps de placer chaque chose à sa place
pour te construire et la mort comme un vent
impétueux emporte tout.

J'ai mûri pendant seulement un mois parce que


tout repose sur moi.

Le procès de Safiatou s'ouvre Demain


Sadikh gère l'unité
Abdel il n'a plus été le même depuis ce fameux
jours, il s'est chargé de trouver un avocat pour
Safiatou parce que c'était le souhait de sa femme,
il nous a laissé de l'argent après cela il nous a juste
dit qu'il partait chercher Sadio on ne l'a plus revu.

Personne n'a de ses nouvelles et ça m'inquiète, ça


nous inquiète tous, on ne veut pas qu'il se fasse
du mal après tout elle est morte il ne l'a trouvera
pas.

Sa mère le cherche, son frère, sa sœur, moi


safiatou Sadikh nous le cherchons tous vainement.
Je suis obligée de tout gérer et de pleurer le soir
parce que la vie n'a pas été meilleure avec moi. A
peine ai-je appris l'existence de ma grande sœur
qu'elle meurt et d'une façon si terrible qui me
glace le sang.

Notre mère nous a fait perdre du temps en


cachant nos existences et rien que pour ça je la
déteste désormais.

- Soraya, j'ai préparé du yassa, je vais en apporter


à ton frère.

Je capte son regard pour y déceler ses réelles


intentions.

- Viens t'asseoir, on va parler cinq minutes.

Elle et moi nous sommes devenues amies après


tout on habite ensemble, on traverse cette
mauvaise passe ensemble alors ça s'est fait tout
naturellement.

- Safiatou, tu es amoureuse de Sadikh, sortis-je. Je


ne lui pose pas de question, j'ai déjà ma réponse,
je veux juste lui faire savoir que je sais. Après tout
ça saute au yeux. Quand il vient, elle le regarde
avec les yeux qui pétillent. Sadikh lui adresse à
peine la parole. J'ai pu le cerner, c'est un homme
introverti et désinvolte.

Elle hausse les épaules alors que je pose le


magazine que je lisais.

- Je ne vais pas le nier Soraya mais en même


temps je ne veux pas de relation avec lui. L'amour
est naturel, je l'ai vu je l'ai aimé je n'y peux rien
hélas. Toutefois, je peux me refuser une relation
d'autant plus que ton frère ne me calcule pas.
Mais je préfère ça, parce que je ne suis pas faite
pour ça, je n'ai plus confiance en mon corps, ni en
ce que je suis, je ne suis qu'une coque vide, je me
trouve sale, laide et tout ce que tu peux t'imaginer
alors je ne peux pas permettre qu'un homme me
voit tel que je me vois. J'aime ton frère et je ne
veux pas qu'il le sache. Je vais lui apporter ce
repas parce que je vois qu'il ne prend pas soin de
lui, il a dépéri, il s'est même laissé pousser une
barbe alors que à l'hôpital je l'ai vu rasé de près et
tu sais il était si beau, si innocent, il ne savait pas
comment se comporter avec moi ni quoi me dire,
cette Petite gêne, cette petite innocence m'a fait
tomber amoureuse de lui, je l'assume et
j'attendrai que ce sentiment disparaisse en moi.
Par contre Soraya tu devrais arrêter de te droguer
et de fumer, je te vois. Bon après-midi !

Elle prend son panier puis part alors que je


réfléchis à ses propos.

Je veux bien cesser de me détruire mais la réalité


est que j'en suis devenu accro, je ne l'étais pas
avant, je snifais temporairement mais depuis sa
mort, c'est tout le temps.

Je ne sais pas où je vais ni ce que je fais mais


j'attends juste de l'aide.

Mon téléphone sonne marquant un numéro qui


m'est inconnu.

Je décroche soupçonneuse.

"Soraya ne raccroche pas ! " s'empresse de dire la


voix.

Voix que je reconnus pour appartenir à ma mère


" Je suis au Sénégal"

" Wahou ! Quelle nouvelle inattendue, c'est


fabuleux wahou du jamais vu, tchip ! Tu es au
Sénégal et puis quoi ? Je m'en fou maman toute
façon le Sénégal n'a jamais été clôturé tu y rentre
et ressort quand tu veux. Alors dis moi autre
chose,c'est quoi la deuxième nouvelle ? Parce que
je vais raccrocher. "

" Soraya cesse d'être si puérile et ne joue pas à


l'effronté avec moi quand je donnais des cours
dans cette matière tu n'étais pas encore née. Il est
temps qu'on parle, je t'envoie l'adresse de mon
hôtel"

" Rire, maman tu m'as pris pour qui ? Moi, aller


dans ton hôtel, tu penses que je ne te connais pas
? Tu es capable de me tendre un piège, me ligoter
pour me foutre dans un avion alors c'est sans
risque chère mère, va amadouer quelqu'un
d'autre avec des bonbons parce que la petite fille
naïve à grandi. Si tu veux qu'on discute ça sera
dans un lieux publics ça ou rien "
Un silence comble l'espace jusqu'à ce qu'elle
reprenne son souffle.

" Ok rejoins moi dans un restaurant, je t'enverrai


l'adresse et tu t'emmène tout de suite"

Je raccroche irritée.

Je pars mettre un jogging et un t-shirt avec les


chaussures qu'ils appellent ici dalle plastique.

C'est mon style si elle n'est pas contente on s'en


fiche.

Je donne l'adresse au chauffeur que Abdel nous a


laissé.

J'arrive devant un restaurant cossu, ça ne


m'étonne pas après tout madame n'aurait jamais
mis les pieds dans un endroit infortuné.

Ma mère porte en horreur la pauvreté, c'est sa


plus grande affre.

Je me dirige à l'entrée alors que le garde me


bloque le passage.
- Madame votre tenue n'est pas adaptée ici,
cingle-t-il en me poussant, comme un sac poubelle
qu'il allait jeter je tombe avant de rapidement me
relever.

C'est moi qu'il pousse comme ça ?

- C'est toi qui m'achète mes sapes ? Pour me dire


ça tu as besoin de me pousser ? Tu veux te battre
? Enfoiré viens voir un peu, pousse moi encore. Tu
sais ce que j'ai dans ma garde robe pour m'interdir
l'accès ? On vient pour manger ou pour défiler ?
Pousse-toi ou tu me verras passer et si tu es
garçon pousse moi encore !

Je pars à gauche, il me suit toujours en me


poussant et ça me saoule. Je lui empoigne le col
avant de vite le relâcher, je pars me chercher un
caillou alors que monsieur pense que je m'en vais.
Les clients qui rentrent me fixent comme une
demeuré. M'en fiche si je me donne en spectacle
c'est parce que c'est un homme qui compte sur
ses poings qu'il se permet de me pousser
heureusement que les cailloux ne sont pas
payants.
J'en trouve un que je pèse. Trop léger, je laisse et
prend un autre que je juge parfait.

Je rapplique rapidement devant lui.

- Je suis là, pousse moi encore ! Tu vois ce cailloux


je vais le mesurer sur ton visage. Tu te permets de
me pousser comme si j'étais une pestiféré alors
que tu es pauvre toi même si tu étais riche tu
n'allais pas te tenir la a être gardien. C'est toujours
vous qui méprisez ceux qui sont comme vous. Il y
a quoi sur mes vêtements ? Je parie que si j'avais
porté une culotte qui m'arrivait sur les fesses vous
m'auriez laisser passer mais un jogging, t-shirt ça
ne passe pas. Bande de malades ! Vous pourrissez
notre société. Je ne savais pas que pour manger
on devait venir habillé comme Cendrillon. Toi
même tu es bien habillé ? Regarde ta tenue, ça se
voit que tu n'as aucun style et monsieur se permet
de m'interdir l'accès. L'essentiel c'est de payer non
ou bien quoi nos vêtements mangent aussi ? J'ai
chié sur mes habits ? Pourquoi je discute même
avec toi.
Je dépose mon cailloux, prend mon téléphone
puis relance le numéro.

" Le gorille à l'entrée ne veut pas me laisser entrer


parce que je ne suis pas habillé comme Lady Gaga
sort ou je rentre chez moi !"

Je raccroche et toise l'autre. Il laisse entrer des


filles à moitié nues, mais un jogging ça passe pas.

Dix minutes que j'attends toujours dehors, à quoi


joue ma mère ?

Deux hommes arrivent.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Elle désire entrer ici, regardez comment elle est


habillée, même les filles qui font la plonge ont plus
de style.

L'un des hommes secoue la tête.

- Regarde bien son visage même si elle vient ici


avec un sac poubelle laisse la entrer c'est la fille de
notre désormais patronne, explique-t-il, ce qui fit
froncer les sourcils du gardien et moi y compris.

- Comment ça ? C'est Hussein notre patron

- La dame vient d'acheter ce restaurant parce que


tu as snobé sa fille, tu risques d'être viré. Désolée
Madame, veuillez l'excuser entrez.

Ma mère cette femme a sûrement un problème,


elle elle a le droit de me mépriser, de me traiter
mal mais quand quelqu'un d'autre le fait la pillule
ne passe pas pour elle.

Connerie.

Je lance un tchip kilométrique à l'autre puis rejoint


l'intérieur. Les clients me regarde comme su je
trainais de la merde derrière moi.
Le regard d'une fille me saoule encore plus.

- Il y a quoi ? Tu veux ma photo ? Tu me regardes


alors que tu es ici avec un vieux de 70 ans on ne te
regarde pas et c'est toi qui me regarde, tchip !
Je dépasse sa table, puis rejoins ma mère qui est
installée en fond de salle se pinçant l'arrêt du nez.
Ce qui me rappelle Sadio, le peu de temps que j'ai
fait avec elle, elle avait se tic.

- Tu me fous toujours la honte Soraya ! Siffle-t-elle


alors que je prend place.

- Rien de nouveau, et puis je ne t'ai rien demandé


c'est toi qui a voulu me voir je suis ainsi alors tu
devais savoir à quoi t'attendre. Oui je t'écoute !

Je croise les mains sur ma poitrine apte à


l'écouter.

- Comment ça va à la maison ?

Je mets un doigt dans mes oreilles pour secouer,


j'ai l'impression d'avoir mal entendu.

- Repeat please !

- Soraya cesse de me faire perdre mon temps au


cas où tu l'aurais oublié tu as passé l'âge de jouer
au enfants. Je t'ai accouché bien entendante si ça
ne va pas je peux toujours te recommander un
bon ORL.

- Rire en vrai tu es vraiment culottée m'man. En


fait, tu me demandes quoi ? Qu'est-ce que tu veux
savoir ? Tu parles de quelle maison ? Tu m'as
offert une maison ici au Sénégal ? Désolé je n'ai
pas besoin d'un ORL en revanche toi tu as besoin
d'un psychiatre, ça ne va pas trop fort la dedans,
répliqué-je en tapotant ma tempe.

Quand on dit que l'habit ne fait pas le moine, il


faut le croire. En ce moment ma mère donne
l'image d'une grande femme d'affaires, riche fatal,
sûre d'elle, froide et pourtant je sais que c'est
juste l'apparence. Dommage, elle n'assume que
ses choix, les mauvaise décisions rongent
toujours.

- Tu sais quoi maman, j'ai mal, tu veux savoir


comment ça va à la maison ? Sache que tout le
monde est détruit. Sadikh va mal, je vais mal, son
mari va mal et toi tu vas bien. Tu t'es fait passer
pour morte, tu t'es séparée de tes enfants, tu as
séparé tes enfants, ta famille et pourtant tu va
toujours bien. Tout le monde va mal parce qu'on a
perdu quelqu'un qu'on aime mais toi tu vas bien
parce que tu n'aimes pas ta fille. J'ai perdu une
sœur, j'ai perdu une autre sœur, je suis en train de
perdre un frère qui se laisse ronger par la douleur
et toi ta fille, ta fille aînée, celle qui t'a permis
pour la première fois d'être mère est morte et tu
vas bien. Tu sais maman c'est dommage parce que
si tu avais vu Sadio tu aurais tellement était fière
d'elle parce qu'elle n'est pas seulement ta fille,
c'est ta reproduction, ta franchise, ta bipolarité
ton langage acéré elle a tout hérité de toi. Tu as vu
Sadikh ? Je suis sûre que l'amour maternel l'a
manqué c'est devenu un homme froid, je n'ai
jamais vu Sadikh rire depuis que j'ai rejoint leur
maison. Saïda est morte parce qu'elle était une
cupide elle n'a pas eu de mère pour la guider, elle
n'a pas eu de mère pour la conseiller, c'était pas à
Sadio de le faire, c'était pas elle de se couper les
cheveux en quatre pour nourrir et éduquer Saïda
elle même elle était une adolescente alors que toi
tu te la coulais douce en France et moi je suis une
toxico. Tes choix égoïstes ont tous eu des
répercussions sur nous. Pourquoi as-tu choisi
d'être mère ? Tu aurais pu te mettre sous
contraceptive, tu aurais pu te retirer les trompes
si c'était pour accoucher et nous traiter ainsi. En
fait maman, tu n'as pas a m'appeler pour me
demander comment ça va parce que tu n'en a pas
le droit. Tu n'as jamais appelé Sadio pour lui
demander comment elle allait alors n'attend pas
sa mort pour t'inquiéter pour nous. C'est de
l'hypocrisie, je la flaire. Tu aurais dû être fière
d'avoir quatre enfants, on aurait dû être fière de
t'avoir comme mère, de t'honorer mais c'est tout
l'inverse on te déteste tu ne nous a jamais couvé
et on te déteste. Je ne te pardonnerai pas et je ne
veux pas te pardonner ne m'appelle plus. Si tu t'ai
fait passer pour morte auprès de tes autres
enfants, tu ne devrais pas avoir de mal à couper
les ponts avec moi alors je t'en supplie fais le. J'ai
désormais une famille, toi je ne te connais plus.
Reste là avec ta richesse, tes airs BCBG, ton
caractère altier car c'est tout ce qui te reste
désormais. A dieu !

J'essuie rageusement une larme alors qu'elle


porte ses lunettes noires . Je me lève pour
déguerpir sauf que sa voix me stoppe.

- Mes yeux ont toujours été sur vous, mon énergie


à toujours été sur vous. Peut-être que je suis
mauvaise je l'accepte mais j'étais la main invisible,
j'étais le regard qui veillait quand vos yeux
dormais. Sadio j'ai toujours été fière d'elle parce
qu'elle est ce que je n'ai jamais été, elle a le
courage que je n'ai jamais eu. Je serais toujours là,
Soraya ne l'oublie pas.

Ouais c'est ça !

Je sors en trombe ne voulant pas que le restaurant


soit témoin de mes larmes.

Dehors je faillis tomber alors que des bras me


retiennent.

Le mâle jean paul gaultier est l'effluve qui me


titilla les narines. Mes yeux rencontrent des
prunelles marrons, un nez arqué, des lèvres à la
couleur de prunes, un teint clair soyeux et satiné.

Les prunelles me fixent comme effarés, la bouche


fruitée est ouverte en grand.

- T-tu existes !? Laisse-t-il échapper.

***
- Pourquoi tu ne fais rien ? Pourquoi tu ne les
aides pas ? Lui demanda l'homme à qui elle se
confiait habituellement.

- Parce que même si c'est une trahison, c'est la


meilleure des solutions. L'eau et le feu ne
cohabitent pas ensemble, argua- t-elle le regard
dirigé vers l'horizon.

Ce soir, drapé dans une robe noire, H était


particulièrement triste.

- Mais l'eau éteint le feu, laisse échapper son


meilleur ami. Phrase qui accompagna une larme
qu'avait laissé échapper H.

La tristesse est une forme de dépression

***

Il était 21 h en Turquie.
6 mois sont passés. En ce temps hivernal, le froid
était sauvage, brutal et sans pitié.

Dans une chambre luxueuse à la décoration


marocaine, un corps endormi depuis des mois se
réveillait petit à petit. Isolée dans cette chambre
aux murs blancs, le réveil était enfin arrivé.

Comme s'il l'avait senti, tout de suite la porte


s'ouvrit sur un homme qui s'empressa d'aller à ses
chevets.

- Oh mon amour, mon tendre amour tu t'es enfin


réveillée.

Le corps ne comprenait pas, le corps venait de


loin.

- Qui êtes-vous ? Avait articulé la bouche pâteuse.

- Je suis ton mari. Tu viens de te réveiller d'un long


coma, il était temps mon amour. Désormais nous
vivrons heureux sans personne pour faire barrière.
Tu es à moi mon amour.

Le corps ne comprenait pas, il y avait comme un


vide dans son cerveau une partie manquante.

- T...tu es mon mari ? Mais...C-comment je


m'appelle ?
- Tu t'appelle Aïcha et moi je suis Malick ton
époux.

Mon époux alors pourquoi c'est un autre visage


qui m'appelait dans les tréfonds de mon sommeil
? Se demandait la femme en regardant l'homme
qui lui souriait amoureusement.

Je m'appelle Aicha ?

_________________________________________
____________

Chapitre 31

Depuis mon réveil, je sens que quelque chose ne


va pas, je suis moi mais pourtant j'ai l'impression
d'être dans la peau d'une autre personne. C'est un
sentiment étrange mais qui m'étreint.

Je me regarde dans le miroir et observe le voile.


Malick a dit que je me voilais pourtant je n'ai pas
de reflex relatif à ce tissu, il faut toujours qu'il me
le rappelle pour que je le mette.
À côté de celà, il y a cette maison qui est surveillée
comme une prison.

La porte s'ouvre sur mon mari qui vient poser un


bisou sur mon cou. Mal à l'aise, je me décale un
tantinet alors qu'il me regarde comme si j'étais
une huitième merveille.

- Euh... bienvenu, dis-je gênée par son regard.

- Merci mon amour. Figure toi que tu m'as


énormément manqué, j'ai passé toute la journée à
penser à toi et regarde, il ouvre sa mallette puis
en sort un petit coffret. Il se place derrière moi
pour me mettre une chaîne.

Mes doigts se portent sur le médaillon à motif


étoile, c'est une très belle chaîne.

- M-merci.

- Ce n'est rien tu mérites bien plus que ça, me


flatte-t-il en me caressant le bras.

- Comment tu te sens ?
Question ! Dois-je dire que je me sens bien ? Et
pourtant c'est faux, je me sens vide, je me sens
manquante, il y a quelque chose qui ne va pas. Je
n'ai pas de souvenir, rien si ce n'est le jour de mon
réveil. Malick m'a expliqué que j'allais au centre
commercial quand j'ai eu un accident qui m'a
causé une perte de mémoire.

- Malick parle-moi de moi, ce que tu m'as expliqué


est flou, parle moi de moi, de ma famille, de mes
origines. Je vois bien que nous sommes noirs, les
employés sont des turques, je sais qu'on n'est pas
originaire d'ici, comment on s'est rencontré je
veux tout savoir..

Il vient poser un baiser furtif sur mes lèvres avant


de me porter comme une princesse jusqu'au lit. Il
se couche à mes côtés et je l'observe
soigneusement.

C'est donc ça mon genre d'homme ? Claire,


finement musclé, une barbe fournie. Il n'est pas
mal pourtant quand je l'observe je ne ressens rien,
je ne me sens pas amoureuse, je ne me vois pas
en lui pas de papillon, ni de désir ni de manque
rien pourtant ça fait un mois que je suis réveillée.
- Écoute mon amour, le médecin m'a interdit de te
brusquer avec les souvenirs du passé, toutefois je
te dirai ce que je juge important. Tu t'appelles
Aïcha Camara épouse Malick Sidibé, tu as 30 ans...

Il se lève puis part ouvrir un tiroir, il revient me


tendre des documents dont je m'empresse de
découvrir les contenus. Un acte de mariage, un
extrait d'acte de naissance, ma carte d'identité,
mon passeport, tout est là.

C'est donc vrai.

- Mes parents, et ma famille ? Parle-moi d'eux !


Exigé-je.

Semblant triste, il récupère les documents puis les


ranges en prenant le soin de fermer à clé. Il reste
adossé au placard avant de se caresser le front
comme si ce qu'il s'apprêtait à me dire lui était
difficile.

- Aicha, je suis désolé mais tu es orpheline, tes


parents sont morts dans un incident lorsque tu
avais 14 ans, tu étais enfant unique.
Je reçois cette information comme une gifle. Ça
voudrait dire que, à part lui, je n'ai personne.

- Tu as grandi dans un orphelinat jusqu'à tes 18


ans, tu as arrêté d'aller à l'école à cause d'une
mauvaise fréquentation.

J'oublie mon statut d'orpheline encore plus


intéressé par ce qu'il me dit..

- Je t'ai rencontré à la sortie d'une pharmacie, tu


avais des hématomes sur le visage. Tu m'etais
rentrer dessus tellement que tu avais l'esprit
ailleurs. Je t'avais demandé si tu allais bien puis
comme ça, tu t'es écroulé en pleurant contre moi.
Comme si tu en avais marre, comme si tu avais
besoin d'exalter ton mal, tu t'es mis à me raconter
ta vie en long et en large. Selon toi, tu avais croisé
le chemin d'un homme à tes 18 ans, il était doux
gentil beau et attentionné. Tu étais sous son
charme. Ensemble vous avez eu une relation
toxique, il te rendait malheureuse mais tu ne
pouvais pas te détacher de lui, tu vivais pour lui,
tu allais même participer à des échanges de
drogue pour lui. C'était un dealer que tu as
rencontré dans la rue. Tu croyais vivre dans un
conte de fée jusqu'à ce que tu découvres son vrai
visage mais il était trop tard parce que tu
n'écoutais que ton amour pour lui, tu t'es même
marié avec lui. Le jour où tu me racontais ta
douleur tu m'as tout de suite touché, je t'ai
emmené dans un glacier pour que tu puisses te
calmer. Je ne pouvais pas te laisser partir comme
ça, alors on s'est échangé de numéro. On se
donnait toujours rendez-vous dans ce même
glacier, on était devenu bon ami jusqu'à ce que les
sentiments s'en mêlent. Par amour pour moi, tu as
eu le courage de rompre avec lui
malheureusement il l'a mal pris il t'a battu à mort
ce jour avant de me rechercher dans toute la ville,
c'était un dealer me retrouver était facile c'est
ainsi qu'il m'a menacé de te laisser en paix parce
que tu lui appartenait, j'étais récalcitrants alors il
m'a tiré une balle dans la jambe.

Il enlève son pantalon pour rester en boxer puis


me montre la cicatrice. Effarée, j'apporte ma main
à ma bouche.

- Malgré tout, malgré lui, notre amour était fort on


a continué jusqu'à nous marier. Seulement ce type
n'en avait pas fini avec nous. Il m'agressait à
chaque fois qu'il me voyait pour notre sécurité, je
t'avais proposé de changer de pays et c'est ainsi
que nous sommes venus ici en Turquie. Nous y
vivons depuis 8 ans. Mon amour tu as tellement
souffert que j'ai tout fait pour t'éloigner de lui. Cet
homme t'a fait subir les pires atrocités qui
existent, je n'ose même pas les citer...

- Parle ! Tu veux te taire Pourquoi ? Tu as


commencé alors je t'ordonne de terminer ! Cinglé-
je sur un ton qui me surpris.

Il me fixe surpris, les sourcils froncés.

- Aïcha as-tu pris tes pilules aujourd'hui ?

Quel est le rapport entre mes pilules et cet


homme ? Il commence à me gonfler.

- Non ! Et je ne veux plus prendre ses trucs. Ça


m'affaiblit, un médicament est censé faire aller
mieux alors que ces saletés me causent des
migraines. Ce n'est pas le sujet ! Parle, je t'écoute.
Il se lève puis part prendre mes médicaments. Il
me sert un verre d'eau qu'il vient me tendre.

Puérilement, je prend le verre et les pilules que


j'envoie balader contre le mur peu enclin à obéir.
Le verre se brise sur le champ, déversant l'eau sur
son passage.

- Bye bye pilules, je me félicite. Alors cet homme ?

Il s'arrache les cheveux, le visage chamboulé. Il me


regarde et tout de suite je regrette mon acte.

Il pleure.

- M-mais...

- Pourquoi tu me fais ça Aïcha ? Tu me punis de


t'avoir aimé ? C'est ça ? Tu sais ce que ça fait
d'être au travail et qu'on t'appelle pour te dire
que ta femme, celle que tu aimes plus que tout a
fait un accident et quel est entre la vie et la mort ?
Est-ce que tu t'imagines un tout petit peu
l'apothéose de cette douleur ? Tu sais dans quel
état j'étais ? J'ai dû tout lâcher pour être à tes
côtés pendant 6 mois que je faisais des allers
retours entre la maison et l'hôpital. 6 mois que ma
femme était clouée dans un lit, je ne mangeais
plus , je ne dormais plus, tout ce que je voulais
c'était que tu te réveilles...Snif et enfin quand ça
arrive, tu te réveilles la mémoire perdu. Tu sais ce
que ça fait ? De constater que celle que tu aimes
ta oublié, ne veux plus que tu l'as touche ou que
tu l'embrasse parce qu'elle T'A OUBLIÉ, TU SAIS CE
QUE ÇA FAIT ? Je veux juste que tu ailles bien, je
veux juste que tu te portes mieux, que tu
retrouves ta mémoire et qu'on continue nos
projets de vie. On voulait plein d'enfants et toi tu
ne comprends rien, tu es entrain de tout
compliquer. Tu refuses de prendre tes
médicaments, tu refuses d'aller mieux...Snif mais
est-ce que tu penses à moi ? À ce que je ressens ?

Je me sens minable et égoïste. Ça a dû être


difficile pour lui alors je n'ai pas le droit de lui faire
subir encore plus. Il pleure pour moi, cet homme
doit m'aimer comme personne.

Je me presse pour aller prendre de nouvelles


pilules puis les avales rapidement avant de venir
me planter devant lui et lui prendre le visage en
coupe.
- Je...suis désolée, je ne voulais pas te faire
pleurer, pardonne moi je les prendrai tous les
jours désormais.

Je lui essuie les larmes alors qu'en réponse il vient


me serrer dans ses bras.

- je t'aime mon amour, je t'aime comme un fou,


me confie-t-il Ali que je suis incapable de lui
retourner ses mots, je ne les ressens pas pour les
dires.

***

En balade dans les rues d'Istanbul, mains dans la


main. Je découvre les merveilles de cette grande
ville. J'ai entendu parler des paysages de la
Cappadoce, un coin magnifique surplombé de
cônes de roche. Il m'a promis de m'y emmener et
j'ai hâte.

Ici, il y a la mer partout, les oiseaux qui volent au-


dessus des mers embellissent le paysage.
J'observe minutieusement nos mains entrelacées
et tout de suite un flash se passe dans mon esprit,
une nuit deux corps main dans la main de la glace,
des rires je ne vois pas le visage. Un vertige me
prend alors qu'il me rattrape.

- Mon amour, ça ne va pas ? S'inquiète-t-il.

J'essaie d'avancer cahin-caha malgré ma tête qui


danse la Samba mais entre des flash et des
vertiges, je me résigne.

- Je...on peut rentrer s'il te plaît ? Je crois que


marcher m'a épuisé, répondis-je. Je ne sais
nullement pourquoi, toutefois, je ne veux pas lui
parler de mes flash, il risque de capter que je n'ai
pas pris mes médicaments.

- Tout de suite mon amour. Il me tient la taille


pour m'aider à marcher, nous retournons à la
voiture alors qu'il ne fait que me fixer inquiet, je
lui attrape la main histoire de le rassurer, il hoche
la tête en réponse alors que je me laisse aller
contre le siège.
Arrivé à la maison, il ordonne à Elif la gouvernante
de me préparer une soupe.

Elif est une petite dame qui sert des familles


depuis maintenant 29 ans, elle parle plusieurs
langues notamment, le turque, le Français,
l'anglais et l'espagnol, je suppose que c'est sur
cette qualité que Malick l'a engagé.

Il est au petit soin avec moi, c'est touchant.

Il me parle de quelque ville avant que son


téléphone ne nous interrompt.

- C'est le travail, désolé bébé mais ça me prendra


tout au plus une heure. Il m'embrasse la joue puis
part décrocher.

Je reste couchée, fixant le plafond jusqu'à en avoir


marre. Je me lève pour arpenter la pièce.

Mon regard se braque sur le tiroir, il a laissé la clé


dessus.
Je me rue dessus pour l'ouvrir, les documents
qu'ils m'avaient remis sont là, je continue de
fouiller, je rencontre menottes, clés, pilules,
sachets pleins de trucs jusqu'à tomber sur une
photo.

Quel spécimen !

Un homme de teint noir, en t-shirt vert. Le crâne


lisse comme un œuf, une barbe bien entretenu,
des muscles si appétissants. Il rit au éclats sur la
photo et c'est magnifique nul doute que c'est une
photo prise par surprise.

Il est juste beau, c'est un fait, mais son rire rendu


encore plus magnifique par la blancheur de sa
dentition est encore plus plaisant à observer. Cet
homme est tout le contraire de Malick
physiquement parlant. Inconsciemment, je
caresse la photo subjuguée par sa personne sans
savoir pourquoi. Je tourne la photo et y voit écrit.

A abattre !

Qu'est-ce que c'est que ça ? Perturbée, j'observe


l'homme assidûment et instantanément des flash
me viennent à l'esprit comme de l'éclair.
Lui, lui,lui, je nous vois ensemble, je...je le connais.
Je me rattrape sur le rebord du tiroir pris par un
vertige, la porte s'ouvre sur Malick qui se précipite
vers moi.

Je me dégage comme si son toucher était une


brûlure.

- La personne su...sur la photo, je...il me semble


que je la connais, j'ai eu un flashback, je... à la
plage...on était à la plage.

- Putain Aïcha tu as pris tes pilules aujourd'hui ?

- MAIS POURQUOI TU ME PARLES DE CES PUTAIN


DE MÉDICALEMENT, J'AI OUBLIÉ LA PRISE, QUI EST
CET HOMME ? Tempêté-je.

Il m'arrache tout, les mains tremblantes, il range


le tiroir alors qu'il semble en colère, les veines de
son cou palpitent.

- J'EXIGE UNE RÉPONSE MALICK ! C'EST QUI ?

...
- TU VAS ME RÉPONDRE OUI ? Insisté-je
vertement.

...

- Malick !

- TU VEUX SAVOIR QUI S' EST ? BAH FÉLICITATIONS


C'EST TON EX, L'HOMME QUI T'A BATTU, VIOLÉ
JUSQU'À TE FAIRE PERDRE VOTRE ENFANT,
L'HOMME QUI M'A TIRÉ UNE BALLE, POUR QUI
J'AI QUITTÉ MON PAYS D'ORIGINE. C'EST LUI !

Je recule carrément sur le choc. Cet homme qui


riait sur cette photo, cet homme si beau à été
capable de me faire ça ?

- ELIF, ELIF ! Aboie-t-il

Des pas qui se précipitent vers nous font irruption


dans la chambre.

- Oui monsieur !

- A partir de maintenant, tu t'assureras que


Madame prenne ces médicaments. À 8 h tapante
elle doit déjà les avoir pris, sous aucun prétexte tu
ne quittes la chambre sans t'assurer qu'elle les a
bien avalé. Dis à Mehmet de venir !

Il tempête, il baragouine, il chouine mais je reste


statufié, j'ai l'impression de subir une apoplexie.

Je reçois un trop plein d'émotions

Une migraine horrible m'assome, je m'écroule sur


le carrelage plongeant dans le noir.

***

Carmen Diawara,

J'arpente la pièce de mon bureau inquiète et


mitigée.

Abdel a carrément disparu de la circulation, même


mes détectives n'arrivent pas à le trouver.

Mon cœur de mère crie, j'ai envie de voir mon fils,


de m'assurer qu'il va bien. Je ne dors presque plus
tellement que l'inquiétude est vive.
Oh mon bébé donne des nouvelles à ta mère.

Le téléphone sonne, je décroche

" Madame, Nabou Diop souhaite vous voir"

C'est qui ça ?
...

Ah oui la nymphomane.

"Faites la entrer."

Je retourne m'asseoir alors que madame pénètre


mon bureau. D'une main je l'invite à prendre
place.

- Tu es venu aboyer ou pleurnicher ?

- Où est Abdel ? Me questionne-t-elle.

Elle est normal cette fille ? Elle est complètement


déconnectée de la réalité. Et sa santé mentale
m'inquiète.
- Il est dans mes narines, viens le chercher. Non
mais tu es stupides ou quoi ? Tu crois que si je
savais où se trouvait mon fils je serais assise là à
t'écouter ?

- On ne sait toujours pas où Abdel se trouve. Et


vous ne faites rien ce n'était pas ce qui était
prévu. Il devait tomber bas pour que je puisse
revenir vers lui et le ramasser à la petite cuillère.
N'oubliez pas que j'ai fait tout ceci sous votre
tutelle et je ne compte pas perdre ce que j'ai
prévu.

Je me lève et vient tourner son siège vers moi.

- Et comment compte tu t'y prendre pour ne pas


perdre ce que tu as prévu ? Demandé-je.

- Si vous ne retrouvez pas Abdel, j'irai tout dire à


Sadikh sur ce que vous avez manigancé et...

Je lui écrase la mâchoire sous mes mains, lui


faisant ravaler ses mots.

- Rire, les enfants s'amusent ! Tu me menaces ?


Rire tu me menaces ou ce sont mes oreilles qui me
jouent de mauvais tours ? Tu penses qu'on joue
dans la même catégorie Nadia ? Tu le penses
sincèrement ? Regarde moi bien petite gourdasse,
si je le veux rien qu'avec un appel tu meurs ou
même dans ce bureau je peux te tuer de mes
propres mains sans trace ni témoin et même t'a
famille n'aura pas de corps sur lequel prié parce
que je t'aurais réduit en cendres.

Je repousse sa mâchoire violemment et reviens


reprendre ma place.

- Tu veux tout dire à Sadikh ? Mais vas-y ma belle.

- Vous jouez à un jeu dangereux Carmen, vous


minorez mes menaces. Vous êtes une mère
dangereuse, moi je suis une femme amoureuse
blessée. N'adoptez pas la désinvolture avec moi,
ça ne vous sied pas.

J'éclate de rire totalement amusé.


Cette fille veut se frotter aux lionnes alors qu'elle
n'est qu'un cafard.

- Ah Nadia tu es tellement stupide que ça me fait


pitié. Tu veux m'accuser ? Oui accuser est le bon
mot parce que moi j'étais assise sagement ici dans
mon bureau quand tu partais glisser cette lettre
encensée de drogue dans la voiture de Sadio.
Nadia c'est toi qui m'a parlé de ce momar ou je ne
sais plus comment il s'appelle, c'est toi qui l'a
envoyé dans mon bureau. Qui est allée simuler un
accident ? Toi ! Qui conduisait le camion qui était
supposé entrer en collision avec le véhicule de
Sadio ? Toi ! Il me semble que tu as perdu la
mémoire mais comme je n'ai pas la tête au travail
je vais te la rafraîchir. Quand Momar a stoppé la
voiture de Sadio, il a garé, il a pris la place du côté
conducteur puis vous êtes allés sur une voie
desserte. Deux grands malades amoureux que
vous êtes vous avez démarré puis sauté de vos
véhicules respectifs avant que ton camion et la
voiture de Sadio entrent en collision. Rire le
réalisateur de Fast and Furious devrait vous
recruter. Non mais j'ai rencontré deux
psychopathes.

J'éclate de rire encore et encore.

- Oui rigole rigole, si j'ai fais tout ça, toi tu as fait


pire tu es celle qui a ordonné à l'un de tes
hommes de venir avec un autre camion pour
percuter le coffre de Sadio, accusant ainsi un
carambolage. Tu es celle qui a apporté des corps
calcinés de je ne sais où...

- Et tu es celle qui a mis feu aux voitures avec


l'aide de ton sous-fifre, l'interloqué-je. Hé Oui j'ai
fais ce que tu as dis et malheureusement tu ne
peux pas le prouver parce que moi je ne laisse
jamais de trace. Mais j'avoue que tu as eu un idée
de génie ah Nadia l'amour te rend intelligente
mais là où tu as été stupide c'était de croire que
même en deuil Abdel voudrais de toi. Je te
rappelle que tu lui as menti à propos de Tidjane.
Non mais tu fumes quoi pour penser que Abdel te
laisserai encore l'approcher ? T'es vraiment trop
bête !

Enervée, elle respire fortement signe d'une colère


qui s'annonce, son visa s'enflamme comme si elle
avait utilisé du pétrole comme fond de teint.

- Attention ne te transforme pas en taureau, me


moqué-je.

- VOUS M'AVIEZ DIT QUE VOUS ALLEZ RÉUSSIR À


CONVAINCRE ABDEL, QUE VOUS SERIEZ DE MON
CÔTÉ ! Vous m'aviez juré d'appuyer sur mes
efforts pour qu'il me revienne. Vous n'êtes qu'une
sale menteuse ! Espèce de vieille tarée !

- Voilà ce que je disais tu es trop bête, depuis


quand Abdel m'écoute ? Rire tu sais que mon fils
n'est pas quelqu'un qui se laisse influencer par sa
mère. Tu aimes bien faire l'autruche toi et venir
pleurnicher après sinon tu sais très bien que
même en peinture Abdel ne t'aurait accepté. Et tu
dois juste comprendre que je t'ai utilisé pauvre
petite. Tu t'es pointée avec un homme présumé
amoureux de Sadio. Vous m'avez expliqué votre
plan qui m'arrangeait parfaitement j'ai sauté sur
l'occasion je n'allais quand même pas faire ma
difficile. Malheureusement un seul pouvait avoir
ce qu'il voulait et c'est ce type. Aujourd'hui il a
Sadio pour lui seul, une Sadio que nous avons
plongé dans le coma, que nous avons pris soin
d'injecter un traitement d'Alzheimer pour que son
cerveau s'embrouille, une Sadio qui prend des
pilules qui lui effacent la mémoire. J'ai fabriqué
des documents pour parfaire notre plan. Tu sais ce
que tout ceci m'a coûté ? Des milliards ! Ce
momar d'un simple policier je l'ai rendu homme
d'affaires, je lui es offert une entreprise de
sécurité, aujourd'hui il est devenu un personnage
aisé il vit avec sa Aïcha dans un autre continent. Et
tu devrais te résigner Abdel même si tu étais la
seule femme au monde, il ne reviendra jamais
vers toi. La bonhomie de mon fils ne lui aurait
jamais permis de se coltiner une femme
superficielle et fausse comme tu es espèce de
gourgandine. Tu as fait tout ça pour rien...ah non
pas pour rien parce que ça m'a servi même si tu
en sort perdante. Que c'est triste, sauter d'un
camion, se causer des insomnies pour un plan et
au final en sortir perdante. Que c'est triste j'ai
même envie de pleurer pour toi. Snif...

Je lui sort un rire sardonique en savourant ma


petite victoire. Utiliser son plan pour me
débarrasser de cette sangsue que représentait
Sadio fut un coup de maître.

Les larmes aux yeux, elle se lève et me fixe avec


haine.

- Vous êtes contente hein, ça vous rend heureuse


tout ça mais croyez moi que votre bonheur ne fera
pas long feu. Carmen je crois que vous me sous
estimez et c'est bien dommage. Je peux de ce pas,
aller tout avouer à Sadikh.

- Blablabla bonnet blanc bonnet bleu, il y'a des


blancs en France... Qu'est-ce que tu racontes toi?
Rire tu ne diras rien tu sais pourquoi ? Parce que
tu préfèrerais mourir que de laisser Abdel à Sadio
alors ça t'arrange bien qu'elle ne soit plus avec lui.
Arrête de faire la menaçante tu n'effraie même
pas un poux et encore moins une dame en béton
comme moi.

- Vous n'êtes qu'une enflure ! Je m'en fiche de ce


que vous pensez Je vais de ce pas tout avouer !
Aboie-t-elle en prenant son sac la rage pulsant
dans ses veines

Bon assez joué.

- Nabou tu veux mourir ? Parce que tu n'as qu'à


ouvrir ta bouche, juste pour prononcer le C de
mon prénom et je te jure que ta mort sera
tellement réel que même ton cadavre sera surpris
puis je ne m'arrêterai pas là, j'irai tuer ta mère,
ton père, tes neveux, nièces toute ta famille sera
décimé et même les cafards qui élisent domicile
chez toi. Tu devrais savoir qu'une femme capable
de t'apporter des corps calciné n'est pas une
femme à menacer ni a provoquer. Si depuis que tu
as rencontré mon fils je ne t'ai pas tué c'est parce
que Abdel tenait un chouïa à toi par contre
demande à ta mère, elle me connais je l'ai menacé
avec un fer de repassage près de sa joue. Rire ta
mère n'est qu'une profiteuse elle te poussait à
t'accrocher à mon fils pour grappiller des sous, je
lui ai vite montré la route de la mort en deux tons
trois mouvements et elle a vite déchanté avec
l'idée de mariage elle au moins elle comprend vite
en revanche toi, tu n'as pas hérité cela d'elle tu es
aussi bornée que stupide tout ton intelligence se
trouve dans tes fesses c'est dommage. Tu as
perdu, tu as perdu ! Abdel ne sera jamais à toi tu
ferais mieux de te pencher sur le frère de Sadio.
Sors d'ici et n'oublie pas range bien ta langue
sinon elle me servira d'allume feu et ça serait
dommage que la terre hérite de la callipyge que tu
es.

- Vous êtes une sorcière, une femme sans cœur et


j'espère qu'un jour votre mort sera à la hauteur de
votre monstruosité.
- Un deux trois, applaudissez quel magnifique
discours. C'est émouvant ! Rire ! DÉGAGE !

***

Le faucon,

115
...

116
...

117

Je continue mes pompes, le torse nue la sueur


s'échouant sur le sol.
Des chaussures qui brillent sous la friction de
cirage qu'ils ont subi se plantent devant moi.

Pas besoin de m'arrêter je sais qui c'est.

120

- Des nouvelles ? Demandé-je


121

- Tu as beaucoup de colère en toi filston.

C'est peu dire, la colère a remplacé mon sang.

- La n'est pas le sujet Madman ! Tu devais me


fournir une liste. L'as-tu ?

130

- Pour étudier cette liste tu devrais arrêter tes


exercices. Franchement t'es déjà un roc à moins
de vouloir ressembler à Hulk je ne sais pas ce que
tu cherches.

Je cherche juste à canaliser ma colère, parce que


si je ne le fait pas, la raison risque de me quitter.

- Pourquoi tu n'utilises pas ton unité pour venir à


bout de tes soupçons ?

Surpris, je l'observe les sourcils froncés alors qu'il


hausse simplement les épaules.
- Je sais tout ! Je sais que tu es capitaine d'une
unité policière. Rien ne m'échappe à Dakar. Aller
répond, tu ne risques rien. Je suis au courant pour
ton unité depuis belle lurette et pourtant j'ai
gardé le silence. Tu ne risques rien filston.

- Arrête de m'appeler comme ça ! Pour te


répondre, c'est parce que l'unité ne gère pas ce
genre de cas, mes supérieurs seront mis au
courant. Je suis le capitaine certes mais j'ai une
hiérarchie. Ils sauront ce que je fais, ils sauront
que c'est à titre personnel. Je ne veux pas mêler
Abdel Oumar Dioum à ça, c'est l'affaire du faucon.

Je m'arrête, venant prendre de grosse lampée


d'eau. Je tends la main il me remet une liste.

La liste des appels qu'elle avait reçus ce jour.

Je l'étudie minutieusement.

Mon numéro
Ndeye Binta
Un troisième numéro qui m'est inconnu, son nom
à côté ne m'est pas familier.
Numéro identifié au nom de Mamadou Coly
laborantin à l'Institut le pasteur.

Je prends mon téléphone.

" A partir de maintenant suivez Mamadou Coly à


la lettre, je vous enverrai ses références."

Je raccroche.

- Tu sais que ce laborantin n'a rien avoir avec cette


histoire, c'est juste un type qui a aidé ta femme
avec les analyses.

Je sais.

- On n'est jamais prudent. Ils le suivront pendant


trois jours, s'il n'y a rien d'alarmant, ils replieront.

Quatrième numéro identifié au nom de Mohamed


Fall, officiers de police...

- Avons nous des nouvelles de Momo ? Demandé-


je.

- Disparu de la circulation depuis la mort de s...


Je lui lance un regard qui lui interdit de terminer
sa phrase.

Je lance le numéro d'un de mes hommes.

" Allez-y chez l'officier Mohamed Fall. Faites-vous


passer pour un de ses amis qu'il n'a plus de ses
nouvelles, je veux savoir si sa famille le pense
mort ou s'ils savent quelque chose. Je veux des
résultats rapidement avant le coucher du soleil."

" À vos ordres maîtres !"

Je fixe Madman alors qu'il joue avec une balle de


tennis.

Je fais un récapitulatif de tout ce que j'ai réussi à


avoir comme information jusqu'ici.

1. La bague n'était pas calcinée, ce n'est pas


normal a moins d'être une matière qui résiste au
feu alors qu'elle ne l'est pas, elle devait être
calciné et pourtant la bague était certe en mauvais
état mais aucune trace de combustion. Comme si
on le lui avait fait porter après l'incendie.
2. Le téléphone portable de Sadio à été localisé
ailleurs que sur le lieu de l'accident. Comment ça
s'explique ?

3. Le constat parle de frein qui aurait lâché je n'y


crois absolument pas, Sadio est une passionnée de
véhicules avec Ben c'était son milieu elle a des
réflexes en mécanique la première chose qu'elle
fait avant de quitter la maison c'est de vérifier
l'état de sa voiture. Alors je n'y crois pas

4. Momo a disparu lui aussi depuis cet incident, et


ce même jour il avait contacté ma femme.

Tout porte à croire que tout ceci est une mise en


scène.

- Abdel, j'ai aussi réussi à avoir une copie des


messages que ta femme avait reçu ce jour. Il me
tend une feuille avec plusieurs messages
imprimés. Un message attire particulièrement
mon intention, celui dans lequel le même numéro
de Momo envoi une localisation à ma femme.
- Tout porte à croire que Ce type a contacté ta
femme, ils avaientt prévu de se voir. Vu la
localisation qu'il lui a envoyée, elle devait passer
le récupérer alors il est fortement possible que le
supposé deuxième ou troisième corps soit le sien.
La maroquinerie est artisanale, du coup pas de
caméra qui peut le confirmer à 100 %, élude
Madman.

- Attendons les informations qu'il m'enverra, on


verra bien Madman, on verra bien !

J'espère juste que ce que je pense n'est pas ce qui


se passe parce que je jure que je vais faire mal.

Satisfait de ma réponse, il esquisse le moonwalk,


lance une dernière fois sa balle puis prend congé.

Madman a été capable de me retrouver pour me


proposer son aide, je n'ai pas refusé après tout
c'est un homme qui a aussi une certaine influence
à nous deux les choses iront vite.

***

8 mois c'est trop.


Même une semaine c'est trop.

Même un jour c'est largement trop.

Pourtant je suis toujours là à croire à sa viabilité.

Recevoir des informations nous a pris du temps.

Sauf que ce huitième mois ne s'écoulera pas sans


que je ne vienne à bout de tout ceci.

Mon téléphone personnel sonne, annonçant le


numéro de Sadikh. Ça fait huit mois que je ne lui ai
pas parlé, j'ai tout abandonné dans ses mains, je
lui dois bien des excuses toutefois pas maintenant
une chose à la fois. Retrouver ma femme ou rien.

Résigné, je décroche.

" Imbécile, enfoiré, couillon, connard ! Je sais


désormais où tu trouves j'arrive !"

J'éclate de rire alors qu'il raccroche. Il devient


comme sa sœur quand il est énervé.
16 H, l'homme que j'ai délégué chez Momo fit
irruption dans le bureau de ma villa où j'ai élu
domicile. Bureau que je n'ai pas quitté depuis
cette date.

- Maître, nous sommes allés chez Mohamed, sa


famille nous a dit que Mohamed avait reçu une
promotion de travail, qu'il vit désormais aux États-
Unis.

Rire ! Comme une maison que je suis en train de


construire dans ma tête, les informations viennent
comme des briques que je pose au-dessus de
chaque autre brique. La maison se matérialise
dans ma tête comme cette idée qui ne quitte pas
ma tête.

Momo était avec ma femme quand l'incident a eu


lieu, Momo fait croire à sa famille qu'il a eu une
promotion, si ce n'est pas un mensonge visible en
plein nez qu'elle officier de ce pays reçoit une
promotion pour exercer aux USA ? Pas même en
Gambie encore même que ce n'est pas possible
mais aux USA ? Rire ! De qui se fout-on ?
- Vous avez son nom, faites tout même s'il faut
des centaines de hackers, je veux avoir des traces
de ses comptes bancaires, savoir s'il est vraiment
parti au USA. Je veux savoir les actions qu'il a
établies depuis ce jour. Vous n'avez qu'un seul
jour pour me fournir un rapport. Mettez-vous au
travail maintenant !

- Bien maître.

Il sort alors que je fixe Madman. Il sait ce que je


pense.

J'éclate de rire.

Je jure que si c'est Momo...rire bref...

- Quel était leur relation ? Me questionne


Madman un bonbon dans la bouche.

- Rien, c'est juste un chien en chaleur qui bavait


sur ma femme. Je ne l'ai jamais supporté.

- Mmmh faut toujours se méfier d'un chien qui


convoite un os. Qu'est-ce que tu lui feras si tu
découvres qu'il est impliqué dans cette histoire.
Je me frotte les doigts émoustillés par cette
question.

- Ça fait 8 mois que je suis séparé de ma femme


alors sache que lui il subira 8 mois de souffrance.
J'espère pour lui que mes soupçons sont faux.
J'espère !

La porte s'ouvre en grand, voulant réprimander


mes hommes je me rends compte que c'est Ben.
Ça fait longtemps lui. Ses dreads ont pris plus de
longueur, il s'est même laissé pousser une petite
barbe, toujours fidèle à ses lunettes de vue.

- Quatre yeux, la bienséance voudrait que tu


t'annonces avant de t'offrir une entrée magistrale
dans un bureau qui n'est pas le sien. Comment tu
m'as retrouvé ? Ah j'oubliais tu es omniscient tu
dois vraiment me dire comment tu fais.

Il lève les yeux aux ciel pour simple réponse. Cet


homme a une désinvolture qui me désarçonne.
- Mon Petit Ben, Madman se lève pour lui offrir
une tape virile. C'est fou comme ce vieux est
tactile.

- Quatre yeux est venu avec des nouvelles, prend


la parole Ben Figure toi que moi aussi je cherchais
Sadio, à votre différence moi je savais où
chercher, chez qui chercher et comment chercher.

Il lance une enveloppe sur la table, avant de


prendre place. Les sourcils froncés, je m'empresse
de découvrir le contenu.

Tout de suite je me mis debout le corps en alerte.

- Je vous présente Aïcha épouse Malick Sidibé,


résidant en Turquie, bien évidemment Aïcha a
perdu la mémoire.

Des photos de ma femme, aux bras de Momo.

Le type il embrasse ma femme au bord de la mer.

Le type il embrasse ma femme.

Il embrasse ma femme ma femme.


Hein ?

J'espère qu'il n'est pas allé loin parce que poser


ses lèvres sur celles de ma femme est déjà trop..

D'une part je suis soulagé qu'elle soit vraiment


vivante d'un autre j'ai envie de commettre un
meurtre...il... j'espère juste qu'il n'a pas touché ma
femme...je vais le buter je jure que je vais le buter.

Ce poisson thon embrasse ma femme !

Hey

- J'ai un jet privé ! J'ai des bombes, j'ai des


couteaux, des armes en toutes séries j'ai même un
pyromane comme homme de main. Je dis ça pour
ce qui va suivre, s'exclame Madman attendez que
je prévienne déjà mon pilote. Il sort son téléphone
puis se met à la tâche alors que moi je regarde
toujours ces photos.

Je rêve ! Quelle audace ! Ce type est suicidaire !


- Sans hésiter et m'en foutant de vos avis, bien
évidemment moi je viens, ajoute Ben.

Le type il embrasse ma femme !

- J'ai tout entendu, enfin je te retrouve Abdel, moi


aussi je viens, s'annonce Sadikh qui entre se
planter devant moi les bras croisés sur son torse.

Je ne le vois même pas.

Non mais je rêve ! Ce type a osé ? Il a sincèrement


osé faire passer ma femme pour morte changer
son identité pour l'envoyer dans un autre
continent pire il se fait passer pour son mari et il...

Hey

En ce moment plusieurs sentiments m'assaillent,


je vais devenir fou je pense.

- On va en Turquie et maintenant ! Sortis-je je ne


peux plus entendre et surtout je le veux pour moi
seul ! On n'y va !
______________________________________\\\_
______\______

Chapitre 32

Carmen Diawara,

Je rentre à la maison exténuée. Je trouve Rachid


et Marie en train de jouer au scrabble en
compagnie de leurs grands père.

Je trace jusqu'à eux et observe par simple ennuis.


Comme si Marie m'attendait, elle trouve
l'occasion parfaite pour écrire S O R C I È RE, me
sentant visée, je récupère les lettres qu'il me faut
puis écris I D I O T E.

- Retire le E, ça sera pour ton frère. Maintenant je


veux savoir, avez-vous des nouvelles de votre
frère ?

Les deux continuent leur jeu comme s'ils ne


m'avaient pas entendu ou que j'étais invisible.
Pour me faire entendre, je secoue le carton de jeu,
brisant ainsi tous leurs mots.

- Maintenant on se concentre sur moi, j'ai


demandé si vous avez des nouvelles de votre frère
?

- Tu ne peux pas te rendre invisible tel qu'on te


considère Carmen ? Et si tu veux tant savoir où se
trouve ton fils va à la NASA il est sûrement dans
l'espace. Nous, tu nous emmerdes ! Marie, on va
dans ma chambre ! Tonne Rachid.

Mon père éclate de rire alors que je reste


stupéfaite par autant d'impolitesse.

- J'ai l'impression que ces deux là ont oublié que je


suis leurs mères !

- Ha bon ? Fait mon père.

- Ne recommence pas toi ! vieux décrépit ! Je


ramasse mon sac puis pars dans ma chambre.

Je sors d'un long bain de lait quand mon


téléphone se met à sonner.
" Des nouvelles ?"

" Il y a enfin eu des mouvements de la part de


votre fils comme s'il sortait d'une grotte après 8
mois. Nos données ont enregistré un vol pour la
Turquie et il n'est pas seul, Aziz Thiam alias
Madman l'accompagne dans son jet privé !"

Jésus !

Mon fils et lui ?

Je me laisse tomber sur mon lit, c'est la


catastrophe. Ils vont en Turquie, ils savent. Ce
n'est pas par hasard qu'ils vont en Turquie. Bordel
! Je suis certaine que c'est Madman derrière tout
ceci, mon fils un simple gendarme n'aurait jamais
pu savoir où se trouvait Sadio.

Mais bordel comment ils se sont connus ?

C'est la catastrophe.

" Écoutez-moi bien, je veux trois hommes en


Turquie. En aucun prétexte, je dis bien sous aucun
prétexte mon fils ne doit le capturer. Prenez les
mesures nécessaires et contactez-le pour l'avertir
de l'arrivée de mon fils !"

Je raccroche illico et lance le numéro de ce


momar.

Une fois il ne décroche pas, deux fois, trois fois ça


tombe sur le répondeur.

Mais il est stupide cet homme ou quoi ? Doit-il


apprendre qu'un téléphone doit toujours rester
sur soi surtout quand on est auteur de plan
machiavélique ?

Bordel Abdel ne doit pas savoir !

***

Aïcha épouse Malick,

La chambre éclairée par le scintillement des


étoiles, nous nous découvrons.

Caresse sur caresse, baiser sur baiser mon corps


est en feu un feu agréé par ses doigts féeriques.
Mon corps s'arque alors que sa bouche me
foudroie à la porte de la jouissance. Sans me
laisser du répit, il me retourne ventre contre le lit
et me pénètre jusqu'à la garde.

Ses vas et viens sont délicieux, tumultueux,


exquis. Comme une douce torture j'en redemande
encore et encore. Il m'entend, comme mon
médecin il sait quoi me prescrire, il sait ce que
mon corps réclame.

La dose entre douceur et violence combinées à


l'effusion de nos deux être je suis comblée.

- Je t'aime sunshine, comme un roi aime sa reine,


un coup accompagnant cette phrase qui sonne
comme une mélodie, je fus propulsée au septième
ciel par un orgasme ravageur intense et délicieux.

- Je t'aime Abdel mon roi.

Je me réveille en sursaut tirant le drap contre ma


bouche.

Seigneur !
Je tourne la tête et observe mon mari qui dort. Je
viens de faire un rêve érotique sur un homme qui
n'est pas mon époux en plus ce qui m'effraie le
plus c'est que c'est mon ex, celui qui m'a fait du
mal.

Seigneur suis-je masochiste ?

Honteuse de rester au lit avec Malick après ce


rêve, je me lève pour descendre. Il faut que je
reprenne mes esprits avant qu'ils ne me sente
chamboulée.

Seigneur ça avait tellement l'air réel que j'en suis


toute secouée.
Je pars me servir un vers d'eau que je vide à
grosse gorgée. J'en prends un peu pour m'éponger
le visage et surtout éteindre le brasier dans mon
bas ventre.

Le regard de cet homme était sauvage et sexy rien


que ça pouvait me donner un orgasme..

Oh mon Dieu.
Ne trouvant plus le sommeil, je me suis mis à faire
des crêpes au beau milieu de la nuit.

Ça me changera les idées, cuisine pour oublier le


sexe idée de génie.

***

J'ai l'impression que Malick me surveille, il n'est


pas allé au travail aujourd'hui.

Depuis mon évanouissement il est au petit soin, ce


matin il m'a emmené le petit déjeuner au lit après
il m'a envoyé au bord de l'air pour jouer avec les
oiseaux. Il s'est excusé en n'en point finir. Et en
guise de nouveau départ, il m'a invité au
restaurant.

- Je t'ai choisi cette robe, fit-il en me montrant une


robe vert saphir à manches longues coupe
princesse.

J'aime bien surtout la couleur Je me dirige dans la


salle de bain pour la mettre quand sa voix me
stoppa.
- Aïcha sais-tu que nous sommes mariés ?

- Euh...oui c'est ce que tu m'as dit.

- Alors c'est quoi cette gêne qui existe entre nous


depuis ton réveil ? Pour te changer tu pars
toujours dans la salle de bain pour éviter que je te
vois nu. Même quand j'essaie d'aller loin avec toi
tu te rétractes. Tu as complètement changé, avant
on faisait l'amour comme des lapins, tu n'as
jamais eu de pudeur avec moi mais maintenant
j'ai l'impression que tu me considères comme un
étranger et non ton époux. Ça me blesse
énormément Aïcha.

Je sens son corps qui se colle contre mon dos. Ses


lèvres butinent mon cou alors que ses mains
tentent de remonter ma jupe.

Je me dégage rapidement, n'étant pas à l'aise. Je


ne me l'explique pas mais je n'ai pas envie qu'il me
touche. Peut être que c'est ma perte de mémoire
qui en est la cause toujours est-il que je ne peux
pas aller contre mon instinct.
- Je...je on doit aller au restaurant, tenté-je de fuir
le sujet.

Comme s'il était sourd, il vient me ceindre la taille


et ses lèvres rejoignent les miennes.

- Laisse-moi te faire l'amour s'il te plaît, je te


désire comme un fou, comme un fou depuis le
premier jour où je t'ai vu. Tu es un fantasme pour
moi, la plus belle femme que je n'ai jamais vu. Je
t'aime, laisse moi te le prouver.

Je quitte sa prison, je prend la robe et je la met


contre moi comme barrière.

- Écoute Malick, je comprends ce que tu ressens,


je te l'assure mais...mais je ne me sens pas encore
prête. Il baisse les yeux comme blessé. Malick s'il
te plaît laisse moi juste un peu de temps histoire
de m'habituer à tout ceci. Allons au restaurant
comme c'était prévu, j'ai envie de sortir et comme
ça tu pourras me parler de nous avant l'accident,
essayé-je de l'amadouer.

Il hoche la tête puis m'embrasse une dernière fois


avant d'aller se changer. Je souffle soulagée.
Vivement que je fasse quelque chose, je sais que
sa patience ne saura pas durer.

Je profite de son absence pour mettre la robe. Je


me maquille sobrement.

Fin prête, il sort vêtu d'un élégant costume, il me


tend le bras et je l'accepte dans un sourire.

Comme un gentleman, il m'ouvre la portière avant


d'aller rejoindre la place conducteur.

Il gare devant un restaurant qui n'a que des vitres


comme mur qui pis est au bord de la mer.

La lumière orangée et les lustres rendent le lieu


magnifique.

Il annonce sa réservation puis un serveur nous


escorte jusqu'à notre table. Malick me tire la
chaise et je l'en remercie.

- C'est le meilleur restaurant du coin mon amour


on venait ici deux à trois fois dans le mois c'est
pourquoi j'ai tenu à t'emmener ce soir, peut-être
que tu auras des bribes de souvenirs. J'espère
réussir à te changer les idées.

- Tu fais bien, j'étouffe tellement à la maison, ça


me fait plaisir de sortir.

Le serveur arrive et nous présente le menu.


Seulement je ne comprends pas tout ce qui est
écrit. Je prends du temps à commander et Malick
le voit.

- Tu es perdu c'est normal laisse-moi te


commander ce que tu prenais avant. Il demande
au serveur en entrée du Ezme, en repas principal
du kumpir et en désert des helva.

Le serveur part se mettre à la tâche. Malick


entrecroise nos doigts sur la table et me sourit
grandement.

- Tu es trop belle !

- M-merci, répondis-je en touillant mes lèvres


dans le jus d'ananas.
On se retrouve dans une conversation animée
tout en mangeant avec appétit. Je découvre qu'il
gère une entreprise qui offre des services
sécuritaire qu'il s'en sort très bien.

- Et tes parents Malick ?

Il vient prendre une gorgée d'eau avant de baisser


les yeux sur son assiette.

- Mes parents sont au bled. Je n'ai pas de frère et


soeur, je suis enfant unique.

Une orpheline et un enfant unique couple de


Wahou. Génial !

- Est-ce que tes parents m'apprécient ?

- Mon père oui, ma mère non, parce qu'elle a été


témoin de l'harcèlement que ton ex m'a fait subir.
Ma mère pensait que tu étais néfaste à ma vie,
elle s'est opposé au mariage mais je t'aimais trop
pour t'abandonner.

j'imagine qu'avoir une belle mère qui te déteste


n'est jamais une partie de plaisir. J'ai perdu la
mémoire mais je suis sûre que dans le passé le
refus de ma belle mère m'a blessé, peut-être que
j'ai tout fait pour qu'elle m'accepte parce que son
avis comptait.

Je ne sais pas vraiment comment j'étais avant, je


veux dire que actuellement je n'ai pas de
personnalité ma mémoire s'en est allée avec.

- Malick comment j'étais ? Douce, gentille,


rebelle...enfin tu sais ce que je veux dire.

- Tu es la douceur incarnée, tu as toujours été une


femme calme, souriante, soumise. Ces qualités
m'ont irrévocablement attiré chez toi et le plus
fou, tu étais insatiable au lit, tout le contraire de
ce que tu es maintenant et c'est bien dommage
parce que tu es devenu fade.

Ok je peux comprendre qu'actuellement il


réfléchit plus avec son pénis mais c'est si difficile
de comprendre que je ne suis pas dans mes bottes
pour batifoler ?

- J'ai l'impression que tu essaies de me rendre


coupable. Écoute Malick je n'ai pas envie, je n'ai
pas envie et si tu insistes je me barre tu me gaves
avec ce sujet. Je sors d'un coma et toi tout ce qui
t'intéresse ce sont mes fesses à croire qu'il n'y a
que ça qui compte.

Surpris, il lâche sa fourchette alors que je darde


mon regard sur lui.

- Désolé mon amour, je ne cherche pas à...

Son téléphone qui sonne le coupe dans son élan.

Les sourcils froncés, il décroche.

...

...

"Comment ça il a quitté le pays et c'est


maintenant que vous m'en parlez ? Bande
d'incapable..."

...

Il se met debout renversant le verre de jus.


" Comment ça je n'étais pas joignable ? Vous savez
que je vis dans un chalet en forêt le réseau n'est
pas stable vous auriez dû me laisser un message.
PUTAIN !"

Rageusement il raccroche alors que les gens


autour nous fixent.

- Malick tu nous donnes en spectacle !

Comme dans un autre monde, il ne m'écoute pas.


Tous ses sens sont en alerte. Il sort pour aller
communiquer, je le vois à travers les vitres,
appeler, raccrocher, rappeler. Je lis à travers les
expressions de son corps qu'il hurle des ordres.
Une bonne poignée de minutes plus tard, il
revient à grand enjambé.

- On part j'ai une urgence en Espagne. On part


faire nos valises maintenant !

Interloquée, je ne trouve rien à redire alors qu'il


me prend la main pour sortir bien en ayant pris le
soin de régler la note.
- Malick doucement j'ai mal au pied, tu me fais
mal.

...

Il a perdu la tête, il est entrain de me violenter


pour je ne sais quelle raison. J'ai l'impression
d'être quelqu'un qui se fait kidnapper.

- MAIS BON SANG QU'EST-CE QU'IL Y'A ? POUR


ALLER EN ESPAGNE ON A PAS LE DIABLE À NOS
TROUSSE !

Si seulement il m'écoutait, il me balance dans la


voiture puis démarre alors que je reste sur le
choc.

C'est quoi cette bipolarité ? Il est passé où le


Malick doux et attentionné de tout à l'heure ?

Il tente d'appeler le personnel de maison à


plusieurs reprises avant que Elif ne décroche.

" Prépare nos valises tout de suite nous allons


voyager ce soir même"
Il raccroche puis mit la vitesse.

Mais qu'est-ce qui lui arrive ? Énervée qu'il me


traite ainsi j'eu envie de me jeter sur le volant sauf
que je sais que ça nous causerait un accident, je
n'ai pas envie de perdre encore la mémoire déjà
que je n'en ai plus.

Le choix n'étant pas en ma possession, je me


pelote contre la vitre le laissant exercer sa folie.

Nous arrivons 20 minutes plus tard à la maison.


Sans lui dire mot, je quitte la voiture alors qu'il
hèle mon prénom.

- VA TE FAIRE VOIR !

Pour un foutu voyage, il ose me violenter. Ça ne


passe pas oh que non.

J'enlève mes talons puis allume l'interrupteur


avant de me figer devant le tableau qui se dessine
devant moi.

Tous les employés sont attachés puis cloués au


sol. Alors que lui, vêtu d'un costume trois pièces
par dessus un manteau, les doigts protégés par un
gant en cuir noir, il est installé en maître la cheville
croisée sur le genou au milieu de notre salon,
sirotant aisément un verre de je ne sais quoi.

Il prend son arme puis souffle dessus comme pour


enlever de la poussière.

L'homme de la photo.

L'homme de mes rêves érotiques

L'homme qui m'a fait du mal

Mon ex se tient au milieu de notre salon.

Nous ne nous quittons pas des yeux, comme si un


fil reliait nos yeux.

Tout ce que je trouve à penser c'est qu'il est


putain de sexy.

Les questionnements se bousculent dans ma tête.

Pourquoi il me regarde amoureusement ?


Pourquoi il a l'air ému de me voir.

Pourquoi m'observe-t-il de la tête aux pieds ?

Et pourquoi un sourire rejoint mes lèvres ?

Je sens Malick qui arrive derrière moi avant de se


stopper à la vue de notre invité.

- Bienvenu chez toi Malick Sidibé ou devrais-je dire


Mohamed Fall ? Passons, ça n'a plus d'importance
vu que RIP sera ta nouvelle identité.

Je me tourne vers Malick pour qu'il m'explique


quand je vois un homme aux dreadlocks tenir son
pistolet contre la nuque de Malick.

- Avance !

Je ne cesse d'être choquée quand un vieux bien


entretenu sort de la cuisine avec un verre de lait
et une arme dans l'autre main.

- Enfin ils sont là j'ai failli m'ennuyer


heureusement que j'ai trouvé du lait dans la
cuisine.
C'est quoi ce cirque ? J'ai l'impression d'être dans
un plateau de tournage. Je ne comprends pas.

Le vieux me lance un petit sourire avant d'aller se


placer derrière le chauve. Ce dernier récupère des
documents sur la table basse, il les observe
minutieusement avant de les tendre au vieux.

- Regarde ça, le plan parfait, un papier de mariage,


une carte d'identité, passeport tout sous leurs
nouvelles identités.

Il se lève, lisse son manteau et en prenant tout


son temps, il marche jusqu'à se planter devant
moi sans jamais rompre le regard.

La respiration coupée, je tente de maintenir son


regard sous sa haute et large stature, alors que
sans dire mot il happe mes lèvres sous le regard
de tous.

J'aurais dû le repousser

J'aurai dû le gifler après m'être essuyé avec


répugnance la bouche.
J'aurais dû crier appeler la police et pourtant sans
prendre en compte le regard lourd de Malick que
je sens sur nous, sans avoir honte de la présence
des autres. Machinalement, comme si j'en avais
l'habitude, ma main encercle son cou alors que je
réponds à son baiser avec hardiesse.

Comme s'il n'y avait que ses lèvres qui font vivre
les miennes, je reçois tellement de plaisir à travers
cet échange que j'en ferme les yeux.

Son parfum est exquis, son corps me protège j'ai


l'impression. Sa barbe qui sent le baume mentholé
me donne une sensation grisante.

Malick ne me faisait pas ressentir ça, c'était fade


alors que ce baiser ci est mielleux, savoureux,
passionnant sensationnel.

Et je compris mon erreur, je me suis mariée à


Malick sans en être amoureuse, sûrement que je
voulais oublier celui qui fait fondre mes lèvres
actuellement.
Il se détache, puis m'essuie la bouche avant
d'apposer un baiser sur mon front.

Je me touche les lèvres désormais honteuse de


m'être laissé aller.

- Tu vois ça momo ? Tu vois comment elle a


répondu naturellement à l'appel de mes lèvres ?
Ça c'est l'instinct amoureux, c'est la flamme qui
scintille autour de deux cœurs amoureux et ce lien
Momo tu ne peux pas le briser parce que toi tu
n'es personne !

Pile pile son dernier mot, il prend Malick par le col


avant de l'éjecter brutalement sur la table à
manger en verre qui se brise sur le passage de
Malick.

- ESPÈCE D'ENFOIRÉ ! SALE L CHE !

Sous le coup je lâche un cri horrifié, je tente d'aller


vers eux alors que le type au dread m'en
empêche.

Malick n'eut le temps de se relever qu'il le


récupéra pour l'envoyer valser contre le mur.
- ARRÊTEZ TU VAS LE TUER !

Un ricanement attire mon attention et ça vient de


Malick, le nez en sang il éclate de rire comme
quelqu'un déconnecté de la réalité.

- Le preux chevalier est venu sauver sa reine. La


Reine du Roi rire. C'est comme ça qu'elle te
considérait n'est-ce pas ? Comme c'est
émouvant...

Il lance brutalement son pied sur l'avant genou de


Malick, cette prise sert à casser le pied.

- ARRÊTE ! ARRÊTE JE T'EN PRIE !

Malick tombe hurlant de douleur.

Je ne supporte pas la vue du sang, je ne supporte


pas tout ceci.

Comme bipolaire, Malick se mit à nouveau éclate


de rire.
Le chauve fonce sur lui, je crie à chaque coup de
poings que les deux s'échangent. Ils se battent
sans que les autres n'interviennent. Le vieux
trouve le moyen d'applaudir alors que moi je veux
juste que ça cesse. Le dos de Malick doit en payer
cher car le chauve ne fait que le balancer dans
tous les sens comme s'il ne pesait rien.

Il a beaucoup de colère en lui, certe Malick se


défend mais l'autre est plus costaud en plus d'être
plus téléguidé par la colère qui brille dans ses
yeux.

Du sang coule sur le carrelage, Malick a l'arcade


ouverte le nez en sang alors que le chauve est
blessé à la lèvre.

Le chauve sans pitié le récupère puis l'éjecte à


nouveau contre le mur avant de lui lancer son
pied dans son ventre.

- ARRÊTEZ, LÂCHEZ-MOI IL VA LE TUER, Tenté-je


de me défaire de la poigne du type aux dread.
Malick riposte avec un coup de pied enchaîné à
son pied qu'il lance aussi dans le ventre du chauve
qui recule sous le poids de la douleur.

- Règle numéro 1: ne jamais...sous-estimer


l'ennemi. Vous croyez être les seuls à avoir des
hommes ? Que la fête soit belle ! Chantonne
Malick en riant aux éclats, je remarque qu'il a
perdu une dent. Son costume n'a plus rien de
beau.

Comme si c'était le code, le salon fut envahi par 4


hommes tous armés. Chacun tient en joue leurs
cibles, une arme est pointée sur le vieux, une sur
le dreadé, deux pointées sur le chauve à leurs tous
ils pointent aussi leurs armes sur les hommes qui
les tiennent en joue.

Dans quoi je me retrouve bon Dieu !?

La maison de Malick se trouve au chœur d'une


forêt. Il m'avait dit qu'il aimait la nature mais j'ai
bien peur que cette nature soit une arme.

Je ne comprends plus rien, Malick est un autre


actuellement, j'ai l'impression que l'homme de ces
derniers jours à disparu pour laisser place à un
être machiavélique.

Et mon ex, il n'a rien d'un saint. Ils se sont pointés


ici avec des armes. Je ne sais pas quoi penser si
mon ex est un dealer, Malick n'est pas en marge
sinon d'où il sort tous ces hommes armés ?

- QU'EST-CE QUE C'EST QUE TOUT ÇA ? MALICK


QU'EST-CE QUI SE PASSE ? Baissez vos armes !

...

- JE VEUX DES PUTAIN D'EXPLICATIONS ! EXIGÉ-JE


VERTEMENT.

- Je vais t'expliquer. Le kidnapping, le kidnapping


c'est l'action de s'emparer de quelqu'un de le
détenir contre son gré. Le kidnapping de Malick
peut-il être pardonnable ? Voici le problème de
notre devoir. Toi tu t'appelles Emlyn Sadio Kâ, Moi
c'est Madman, le type avec les dreadlocks c'est
Ben, Malick s'appelle en réalité Mohamed Fall.
Dans le développement, nous allons étayer notre
exercice.
Hein ?

- Le kidnapping est impardonnable. D'abord, le


chauve barbu c'est Abdel ton mari, attention je
n'ai pas dit prétendu ou supposé je dis ton Mari.
Tu l'aimes et il t'aime. Flashback, cet homosapien
de Malick est un officier de police que tu as
rencontré, tu t'es liée d'amitié avec lui sauf qu'il
est tombé amoureux de toi. Et donc qu'est-ce qu'il
fait ?
Il essaie de t'avoir bien évidemment, il t'invite
même dans une pizzeria digne d'une romance
italienne puis tada tada revirement de situation,
Abdel pars t'epouser. Qu'est-ce qui va se passer ?
Eh bien Malick à perdu Sadio ou devrais-je dire
Aïcha, il ne peut plus t'avoir donc que va faire
Malick ? Eh bien il rentre en brousse. Il prend un
bic et un cahier, avec une tasse de café qu'il sirote,
il se met à tracer un plan digne d'un film. Il prévoit
de stimuler un accident, de te faire passer pour
morte, de t'effacer la mémoire pour t'envoyer en
Turquie vivre la vie qu'il voulait vivre avec toi. Ça
c'est le développement, passons à la conclusion.
En somme nous pouvons dire que...

- ARRÊTE TES BÊTISES ! lance Ben.


Le vieux lève les mains en l'air.

- Ça va hein, je voulais juste dédramatiser, tous


des rabats de joie, chouine-t-il.

Mais...ce n'est pas ce que Malick m'a expliqué,


c'est le jour et la nuit. J'ai la tête qui tourne, je ne
comprends pas, je ne sais pas qui croire ni qui
écouter. Toujours est-il que des hommes tiennent
des armes et que je découvre un autre visage de
Malick.

- M...Malick tu... c'est faux ce qu'il dit n'est-ce pas


? Tu n'es pas comme ça...tu

- Oh bien sûr qu'il est comme ça, c'est un serpent,


il se fait passer pour un Saint, un croyant
pratiquant alors que c'est un psychopathe. Il ne
s'appelle pas Malick, il t'a enlevé à ton mari Abdel,
à ta famille pour t'exiler et ça il doit le payer.
Sincèrement Momo si nous on t'a sous estimé
sache que toi tu nous a sous estimé encore plus,
réplique Madman..
Le susnommé Abdel se mit à sourire alors que
deux armes sont pointés à chaque côté de ses
tempes.

- Ce...non... Malick tu...tu...je n'y crois pas, il n'a


pas pu faire ça, il m'a dit que j'étais marié à lui,
que le chauve est mon ex qui pis est un dealer qui
me faisait subir des violence conjugale, que
orpheline, il ne peut pas mentir sur ma vie ainsi, il
m'a...

- Je suis ton jumeau, annonce une voix, je relève la


tête vers les escaliers et voit un homme qui me
ressemble comme deux gouttes d'eau à la
différence que ses traits sont masculins.
Je recule jusqu'à rencontrer le mur sur le choc.

Tout de suite, un des hommes qui tenait en joue le


fameux Abdel braque son armee sur lui alors qu'il
se tient en haut des escaliers.

- Je suis une preuve qu'il t'a menti, tu as une


famille. Et une sœur qui t'attend, une protégé qui
a placé ses espoirs en toi et un enfant qui attend
que tu l'adopte. Ce connard t'a pris aux gens qui
t'aiment sans penser à ce qu'on pouvait ressentir.
Il ne t'aime pas c'est un putain d'obsédé, crache
celui qui me ressemble.

J'ai mal à la tête, j'ai mal à ma tête.

- Et maintenant vous allez devoir m'excuser mais


pause lumière, poursuit-il, je vois sa main qui se
dirige vers l'interrupteur à côté de lui.
Pour le lui en interdire une balle part alors que la
lumière s'éteint.

Un

Deux

Trois

Quatre

Cinq

Six

Sept

Huit
Neuf

Dix

La lumière s'allume sous des rafales de balle,


l'homme qui tenait Abdel en joue du côté gauche
se retrouve à terre un couteau planté dans la
jambe. Tout de suite Abdel cherche des yeux
Malick avant de lui lancer son coude férocement
sur sa mâchoire ce qui fit tomber Malick.

Des hommes s'ajoutent en masse et je compris


que ce sont des hommes que mon soi-disant
jumeau a alerté.

Je me retrouve sans le vouloir dans un combat.


Entre les tirs les coups de couteaux ou de poings
je n'ai qu'une chose en tête, le fait qu'il m'ait
menti. La colère monte en moi accompagné ma
migraine.

- Ce...ce n'est pas ce qu'il m'a dit.

Abdel part récupérer chez le vieux une fiole, il


imbibe un mouchoir.
Il veut droguer Malick ?

Je vois mon jumeau se diriger vers Malick sauf que


Abdel l'en empêche.

- J'ai dis que je le voulais pour moi seul !


N'interfèrez pas !

Sans que je ne comprenne le centre du plafond,


s'écroule mettant une distance entre Malick et les
autres. Il rit comme un malade alors que nous
nous retrouvons tous acculés par la fumée qui se
dégage et qui rétrécit notre périmètre de vision.
Je le vois tant bien que mal prendre la sortie
pendant que nous toussons tous à nous rendre le
poumon..

- METTEZ EN SÉCURITÉ SADIO ! CE LÂCHE


S'ENFUIT !
il sort en courant prendre en chasse Malick.

- CE MALADE A INSTALLÉ DES EXPLOSIFS SUR LES


MURS, IL LES A ACTIVÉS LA MAISON VA
S'EFFONDRER. REPLIEZ, SORTEZ TOUS, PRENEZ LES
EMPLOYÉS CE SONT DES INNOCENTS!!!! Hurle le
dreadé le visage devenu blanc à cause du plafond
effondré.

Je me sentis soulevé, quelqu'un court avec moi.


Je me retrouve assise dans un véhicule.

- Si tout le monde est là, partons, les voisins ne


tarderont pas à alerter la police !

- Mais... mais abdel...

- Ne t'inquiètes pas Sadio il sait ce qu'il fait. Sur ce


le type qui me ressemble démarre suivi de d'autre
véhicule derrière je constate ainsi qu'il sont venu
en escorte.

Je n'ajoute plus rien, tortillant mes doigts.

- Il t'a vraiment lavé le cerveau, Sadio ne m'aurait


pas écouté elle aurait ouvert la portière pour aller
chercher Abdel.

Moi ?

- Je...je ne pense pas, Malick m'a dit que je suis


une femme douce.
- Hein, toi douce ? Il éclate de rire alors que je
fronce les sourcils. Qu'est-ce qui lui prend ?

Il démarre en continuant son fou rire.

C'est un cauchemar !

***

Abdel Oumar Dioum,

Je cours ignorant les branches qui me griffe la


peau..

Je sais qu'après j'aurais un retour de douleur mais


actuellement je ne peux rien sentir,tout ce que je
veux c'est récupérer ce lâche qui tente de se
sauver.

Je ne suis pas satisfait, je ne l'ai pas bien cogné. Il


faut que je l'emmène au Sénégal afin que je puisse
le cuisiner normalement pendant 8 mois.

J'accélère le pas usant de toute mon énergie. Hors


de question qu'il me passe sous le nez.
Cet ordure m'a fait du mal, m'eloigner d'elle m'a
déchiré et chaque douleur sera comptabilisé dans
sa torture.

Il n'avait pas le droit.

A un petit mètre de lui, je saute sur lui et nous


tombons à terre roulant sur les herbes.

Je prends appui sur mon pied pour cesser notre


course. Je me mets rapidement debout. Avant de
lui envoyer mon coude sur son cou.

- Qu'est-ce que tu croyais toi hein ? Relève toi ! Et


bat toi, ne fais pas ta chochotte MomoMalick.
C'est quoi ces coups de poing ? Même Sadio en a
dans le ventre que toi.

Apparemment ce que je lui ai dit l'a énervé, vu


qu'il fonce sur moi avec toute sa hargne. Je
l'esquive rapidement puis lance mon poing dans
son nez qui se craque sous mon passage.

- Dis-moi ça te faisait plaisir non ? J'avoue que 8


mois c'est long tu as failli réussir..
- Eh oui 8 mois avec ta femme, 8 mois sans toi ou
j'avais Sadio à ma disposition. Tu t'imagines tout
ce que j'ai pu lui faire ? J'ai pu l'embrasser, j'ai pu
la caresser, j'ai pu la voir nue...

Je le lance contre un arbre avant de le récupérer


par le col pour qu'il me regarde droit dans les
yeux.

- J'ai baisé ta femme chaque putaine de nuit et


mhhhh quel délice ! Tu dois bien savoir de quoi je
parle non ?

Il ment, il ment, Sadio n'a pas pu se laisser toucher


par lui.

Je lui écrase la mâchoire, avant de le replier en


deux pour envoyer mon genoux dans son ventre.
Je le jette à terre alors qu'il tousse du sang. Je le
récupère puis écrase son visage contre un arbre.

- Ton plan était presque parfait sauf que je sais


que tu n'aurais pas pu faire ça seul avec un salaire
d'officier de police. Qui t'a aidé ? Hein ? Tu avais
des complices qui étaient-ils ? Ragé-je. Je le tiens
contre l'arbre prêt à l'écouter.

...

- PARLE, Insisté-je en lui mettant un coup sec dans


la mâchoire, ce qui lui fit cracher du sang. Je remet
son visage contre l'arbre.

- Parle ! Qui t'a aidé ? Tu ne vas rien dire hein ?


Mais t'inquiètes pas Momo quand on rentrera je
m'occuperai de délier ta langue parce que coûte
que coûte par A ou B tu me diras ce que je veux
savoir.

Il me repousse son coud envoyé violemment dans


mon ventre. Je le lâche mû par la douleur. Il
rampe jusqu'à son arme. Je n'ai eu le temps de
réagir que je senti une balle dans mon bras.

Je roule à terre malgré la douleur qui me tenaille


pour récupérer la mienne.

- Mais tu sais, je vais te dire le nom de la personne


qui a financé ceci, parce que quand tu le sauras tu
seras anéanti alors que moi, je veux te voir plus
bas que terre. Je te déteste et tu sais quoi ? Je ne
regrette rien, je reviendrai prendre ce qui est à
moi ! Tu ne mérites pas Sadio ! Oh tu ne vas pas
t'y attendre, la personne qui m'a aidé c'est t...

Une balle se plante dans son crâne.

Qui a tiré ?

Je me relève rapidement, cherchant la provenance


du tir sauf que je ne vois personne. Il fait nuit et
nous sommes au milieu de la forêt et de la
montagne.

- QUI A TIRÉ ? Sortez !

- PUTAIN ! QUI A FAIT ÇA ! QUI A TIRÉ ? Hurlé-je à


m'en faire fendre le poumon.

Ce n'est pas ce qui était prévu putain je tremble


d'énervement.

Je vais vers lui tentant de le maintenir en vie. Moi


j'ai 8 mois de torture à honorer.
- Abdel une balle dans le crâne, il meurt
directement et tu le sais. Y'a rien a faire. La police
est devant le chalet, le bruit de l'arme va les
attirer ici. Allons-y et maintenant, m'ordonne
Madman qui sort derrière moi.

Il m'a suivi ?

- J'ai garé à l'ouest de la forêt, allons-y, fit la voix


de Ben.

Je le suivais seul alors ces deux là sortent d'où ?

- C'est toi qui a tiré ? QUI A TIRÉ ENTRE VOUS


DEUX ?

Les sirènes de police se rapprochent. N'ayant pas


le choix, je leur lance un regard qui signifie on en
restera pas là, puis je me mis à courir.

- Par ici, nous montre bien à l'aide d'une boussole.

Je le suis malgré les questions qui bourdonnent


dans ma tête.
Quelqu'un à tiré pile au moment où il voulait me
parler.

Bordel !

***

Trônant en maître dans son bureau. Dans un


élégant costume bleu nuit, l'homme jouait avec
un
rubik's cube tout en écoutant son homme de
main.

Tout se mettait en place. Il avait pris le temps de


tout mettre en ordre, de placer les pions de son
jeu d'échecs qui ne lui permettrai pas de faire
échec là où il devait entrer en jeu.

Comme l'humain avait besoin d'eau lui il avait soif


de vengeance, faim de destruction.

- Vous savez que notre cible n'est pas une petite


personne, êtes vous sûres que les hommes
recrutés feront l'affaire ? Je ne veux pas de chiffe
molle, je veux des combattants, des personnes qui
n'ont pas peur de la mort comme toi Invictus,
lance-t-il à son homme de confiance.

- Ils ont tous été entraînés par moi. J'ai recruté des
orphelins, des personnes qui n'ont rien à perdre
alors ça fera l'affaire.

Intéressant.

Bientôt les masques tomberont.

Bientôt ma vengeance sera accomplie tout comme


ces hommes engagés, je n'ai plus rien à perdre.

- Dans 31 jours nous rentrerons en jeu. Mettez ma


future alliée sous surveillance. Je veux savoir où
elle se trouvera le jour où je me dévoilerai à elle.

- Bien reçu V !

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Chapitre 33
Nous arrivons tout propres à l'hôtel, histoire de ne
pas réveiller les soupçons j'ai fermé mon manteau
car ma veste est tachetée de sang.

Ils étaient prêt à rejoindre leurs chambres quand


ma voix les stoppa :

- On doit parler, allons dans la chambre de Ben.

Sachant déjà de quoi il est question, Ben ouvre la


porte de sa chambre et je prends soin de bien
refermer.

- Dis-moi Ben, tu es quoi un extraterrestre ?


Pourquoi tu sais tout ? Moi ça me rend malade je
veux comprendre.

C'est vrai, plus j'y pense plus ça me chiffonne. Ce


type sait tout, d'où il sort ses informations ?

- Je suis Ben celui que tu appelles affectivement


quatre yeux parce qu'il porte des lunettes. Tu as
oublié ?

Ok je n'obtiendrai rien. Il est bien à tenir à l'œil.


- Bon on va récapituler. J'étais le seul à suivre
Momo. Il était sur le point de me dire le nom de la
personne qui l'a aidé. Parce qu'il est clair qu'on l'a
aidé. Momo est un officier de police son salaire ne
peux pas lui permettre d'avoir une vie aisé ici.
Vous avez vu comme moi les documents de son
entreprise. Quelqu'un l'a aidé et quand il était sur
le point de me dire la vérité, paff il s'écroule à
terre une balle planté entre les yeux et comme
par magie vous vous pointez. Je veux savoir qui a
tiré entre vous deux ?

Ben se masse la tempe avant de commencer à se


déshabiller comme s'il n'avait rien entendu de ma
tirade. Je crois que ce type prend son corps pour
un cahier, son corps est plus rempli d'encre qu'un
cahier d'histoire géographie.

- Si je voulais buter ce connard, je l'aurai fait moi


même. J'aurais pu venir ici le buter et ramener
Sadio au lieu d'aller vous prévenir. Je savais que la
police allait venir ici ce n'est pas le Sénégal le
moindre soupçon la police débarque j'ai pris le
soin de rouler jusqu'à l'ouest de la forêt pour
qu'on puisse déguerpir sans être dans une
mouscaille ce n'est pas de ma faute si je suis arrivé
pile au moment où il s'est mangé une balle,
s'exprime Ben.

Ok ça tient.

Mon regard s'attarde sur Madman qui sentant


mon regard sur lui s'étouffe.

- Quoi ? Ah non tu m'offusque la. Je suis innocent


votre honneur. Je suis tellement blessé que je suis
capable d'en pleurer...Snif. Tu me brises le cœur,
n'oublie pas que moi aussi je voulais te voir le
torturer. Ça ne m'aurait servi à rien de le tuer et là
où tu te trompes c'est d'avoir pensé que tu étais le
seul à le suivre, je suis sortie à ta suite parce que
je me suis dit que tu allais avoir besoin d'aide.
Tout comme Ben ce n'est pas de ma faute si je suis
venu assister à sa mort. Et puis moi je ne tue pas si
lâchement. Il y avait une quatrième personne et
c'est cette personne qui a tiré. Qu'est-ce qu'il t'a
dit exactement ?

- Que savoir l'identité de cette personne allait me


détruire. Il était prêt à me donner son identité
avec plaisir, argué-je.
Il se lève puis se plante devant moi alors que Ben
rejoint sa douche.

- Bon pense aux personnes à qui t'a relation avec


ta femme ne plaît pas, dresse une liste de
coupable à commencé par ta Mère. Moi je pars
mouscailler je crois que ce lait était pourri. On
décolle à 6h du mâtin. Bye bye dit-il avec un ton
de chanteur d'opéra.

Il sort, n'ayant plus rien à faire je rejoins ma


chambre. Je suis franchement énervé par sa mort,
ça me laisse un sentiment d'échec que je n'arrive
pas du tout à avaler.

Ce que m'a dit Madman mérite réflexion. À part le


réseau, il y a Nabou et ma mère, toutefois je ne
pense pas que ma mère puisse aller si loin. Elle
m'aime, elle n'aurait pas pu me faire ça, je suis son
fils quand même c'est trop aller loin pour qu'elle
puisse en être l'instigatrice.

Je réglerai celà plus tard une chose à la fois il faut


d'abord que Sadio retrouve sa mémoire.
Je la trouve étendue sur le lit qui dort à poing
fermé. J'essaie de ne pas faire le moindre bruit. Je
me déleste difficilement de mes vêtements vu ma
blessure soignée au bras puis rejoint la douche.

Je ressort tout frais, met un boxer propre puis


rejoint le lit.

Je passe mon bras pour la rapprocher de moi en


petite cuillère.

Je la serre contre moi puis viens humer son cou.


Putain comme elle m'avait manqué. Comme une
drogue, je laisse mon nez sentir son odeur pour
m'en repaître. Ça me rassure qu'en fin elle là,
qu'elle n'est pas morte. C'est un soulagement sans
équivoque.

8 mois c'est long et le pire on ne l'a pas voulu. Je


ne sais pas ce que ce malade lui a fait et ça me
rend malade, je ne trouve pas le soleil, je préfère
lui caresser les cheveux, la garder contre moi.

- Je t'aime ma petite bandite, murmuré-je dans


son oreille.
***

Tous dans l'avion retour, Madman et Ben sont


dans une conversation animée d'armes.

Moi j'observe ma femme qui me lance des regards


méfiant.
Ce matin elle m'a traité de voyeur parce que pour
elle je n'avais pas le droit de dormir à côté d'elle.
J'ai juste éclaté de rire puis tracé dans la douche.

- Pourquoi dois-je vous croire ? Peut-être que c'est


vous les menteurs. Je vous rappelle que vous avez
débarqué armé jusqu'aux dents, dit-elle.

- Malick a riposté avec des armes jusqu'au front


on te rappelle, donc il est loin d'être saint réplique
Madman en mettant une olive dans sa bouche.

- Écoute Sadio, prends la parole Sadikh. Nous ne


gagnons rien à te mentir cet homme t'a dit que tu
étais orpheline or je suis la preuve vivante qu'il
ment. Nous tous ici nous t'aimons. Ta vie est au
Sénégal auprès de moi, de ton mari et de ceux qui
t'aiment. Je peux comprendre que tu sois perdu,
toutefois quand on arrivera tu verras.
Elle hoche la tête moi je ne bronche pas nous
aurons une conversation chez nous dans notre
chambre. Une chose est certaine, je n'ai pas la
patience d'attendre jusqu'à je ne sais quand pour
qu'elle retrouve sa mémoire dès notre retour nous
irons voir un médecin, un neurologue, un dentiste
même si c'est nécessaire.

- Hé les gars j'ai une blague, se lance Madman.


Quelle est la différence entre une olive et le
cerveau de Momo ?

- Ça y'est c'est l'heure de la pause publicité,


marmonne Sadikh blasé. Il part alors que je me
précipite pour lui répondre.

- La couleur, dis-je et nous éclatons de rire. La


cervelle de ce Momo à la taille d'une olive.

Madame lit un livre mais elle me regarde, elle


croit se cacher avec son livre madame me matte
discrètement. Je cache un rire et me concentre sur
mes emails.

***
Emlyn Sadio Kâ,

L'avion à fouler le sol sénégalais il y a une heure.


C'est peut-être stupide mais j'aime l'air que je
respire ici. J'avais voulu suivre mon jumeau mais
Abdel m'a juste soulevé sans rien dire pour me
déposer dans sa voiture.

Il gare devant une villa aux murs blancs avec des


palmiers sur la devanture. La bâtisse est grande.

Il tape un code puis la porte se déverrouille je ne


fais que le suivre.

Nous traversons le jardin pénétrant dans un salon.

- Nous sommes là ! Crie-t-il.

Deux filles arrivent en courant, une voilée et une


autre en surpoids, cette dernière bug sur ma
personne la bouche grande ouverte avant de
tomber dans les pommes. La voilée court me
ceindre la taille.
- C'est fou comme elles aiment s'évanouir dans
leur famille, marmonna-t-il en allant à ses chevets.

L'autre continue de me serrer contre elle. Je ne


sais même pas qui c'est mais je la laisse faire.

- Tu es vivante, je savais je le croyais fortement. Tu


sais, c'est en pensant à toi que j'ai eu le courage
d'affronter mon procès. Parce que tout a été
accompli grâce à toi, les féministes à qui tu m'as
confié ne m'ont pas lâché et l'avocate que Abdel à
engagé a été superbe. Je suis désormais libre de
tout engagement avec lui. Je suis tellement
contente Sadio. À vrai dire je n'ai pas fêter ma
victoire je voulais le faire avec toi. Je savais que tu
étais vivante, je le sentais...tu...est désormais une
grande sœur pour moi sache-le. Merci beaucoup !

Je reste là les bras ballants ne sachant quoi faire


ou dire. Elle m'a appelé Sadio, elle a parlé d'Abdel.
Dès que j'ai franchi la porte elle a sauté sur moi,
l'autre s'est évanouie de surprise tout porte à
croire que je suis réellement Sadio.

Je quitte ses bras pour arpenter le salon à la


recherche de quelque chose de familier. Le salon
est cosy et super bien rangé, les couleurs sont
gaies, j'aime beaucoup. Des plantes
accompagnent la décoration. Je fixe les tableaux
sur le mur et un attire particulièrement mon
attention. Moi et lui dans une pirogue il m'a
attrapé par la taille alors que je lui tenait le nez.
On se marrait sur la photo, on avait l'air heureux.

- C'était lors de notre lune de miel, me chuchote-t-


il, me faisant frissonner jusqu'aux orteils. Viens, il
me prend la main pour monter à l'étage.

Je découvre une chambre blanche aux meubles


gris. Le lit est magnifique, la tête entourée de
fleurs. le tapis gris blanc qui trône au pied du lit
n'en parlons pas.

Trois cadres derrière lui, un de lui assise dans la


pirogue une photo surprise ça se voit et une autre
de moi entrain de bouder une canne à pêche en
main et une de nous deux entrain de nous
embrasser.

Cette chambre à tout l'air d'être la mienne, elle


est plus personnalisé que celle de Turquie. J'ai
l'impression d'être chez moi, vraiment chez moi.
Je m'assois sur le canapé de la chambre
totalement perdue.
Bon Dieu je n'arrive pas à croire que Malick ait pu
être me mentir à ce point.

Sans un mot il me tend un porte document puis


disparaît derrière une porte. Mes cartes bancaires,
d'identité, permis passeport tout au nom de
Emlyn Sadio Kâ et un magazine au numéro qui
date ou on me voit défiler. Il me tend son
téléphone et c'est plein de photos de moi qui dors
où de nous deux dans la voiture alors qu'il fait des
grimaces.

J'avais l'air heureux.

Comment peut-on mentir éhontément à ce point


? Il me regardait droit dans les yeux pour me
mentir. Tout ce qui se trouve ici prouve que je suis
chez moi. Je n'en reviens pas.

- Tu dois être épuisée, repose toi on parlera après,


dit-il en revenant vêtu uniquement d'un boxer
noir.
J'oublie mes pensées pour me concentrer devant
la nourriture appétissante qui se trouve devant
moi. Il passe un bas de jogging que j'ai juste envie
d'arracher il était bien sans.

Si c'est mon mari, j'ai super bon goût.

- J'ai assez dormi dans l'avion par contre c'est toi


qui doit dormir, répondis-je.

- Oh elle s'inquiète pour son époux comme c'est


meugnon.

Je lève les yeux au ciel.

- Je m'inquiète pour l'être humain que tu es.

Il pose une main sur sa poitrine, l'air blessé..

- Outch mon cœur est brisé.

- Malick m'a dit que tu es un dealer, sortis-je de


but en blanc.

Il arqua un sourcil avant d'éclater de rire.


- Oui je suis un dealer, je deal sûrement ses dents.

Ok je vois le personnage, il prend tout à la légère.

- Je suis sérieuse persité-je.

- Mais moi aussi, sache que je suis un dealer


doublé de braqueur, j'ai hérité cela de mon père
on l'appelait braqueboy. Toi ta mère était aussi
une braqueuse surnommé braquewomen. Un
jour, n'ayant personne pour nous surveiller, nos
parents étaient dans l'obligation de nous envoyer
dans le lieu de braquage on avait...4...ouais 4 ans
dès que je t'ai vu avec ta bouille mignonne, tes
chouchous le nez plein de morve, je suis tombé
amoureux de toi, tu ne faisais que sourire
ndeysane. Puis on a grandi, on a créé à nous deux
notre gang, toi tu étais chargé des cargaison
d'armes et moi des vols. Tu étais ma bonnie et moi
ton Clyde ensemble nous avons dévalisé plusieurs
banques et bijouterie. Ça a toujours été mon rêve
d'enfance toi aussi d'ailleurs et on s'est promis de
transmettre ce dont que nous avons dans le vol à
nos enfants comme l'avait fait nos parents un bel
héritage d'ailleurs notre lune de miel on l'a passé
en prison, on s'est envoyé en l'air dans une cellule
tu t'imagines ? Il ne t'a pas dit ça aussi Malick ? La
belle époque oh la la !

Ok.

Je me lève puis rentre dans ce qui semble être la


douche, je l'entends se marrer derrière moi.
C'est du pipo tout ce qu'il raconte, il se paie ma
tête.

***

Je suis à l'hôpital pour des examens. On m'a fait


faire un lavage d'estomac pour évacuer toutes les
substances toxiques qu'on m'a injectées durant
mon soi-disant coma. Momo avait bien planifié
son plan pendant ses 6 mois dans un coma il
m'injectait des antidépresseurs, des somnifères,
des anxiolytiques... Tout ça me donne raison de
croire à la version d'Abdel. Il m'a réellement
kidnappé. J'ai envie de le tuer.

Le docteur à dit que ma mémoire reviendra


progressivement vu que j'ai arrêté la prise des
médicaments. Je n'ai pas à m'inquiéter à ce sujet
et mes flashbacks m'aident en ce sens.
***

Trois mois plus tard.

6 Heures du matin, Abdel sera debout dans trente


minutes. Je récupère son téléphone puis pars dans
la douche.

Je cherche le contact de Nabou sauf que je ne vois


rien. Je pars dans les contacts bloqués puis le
trouve je débloque.

De Abdel à Nabou: [ J'ai besoin de te parler, je me


sens mal. Je crois que Sadio me cache des choses.
Je passerai te chercher à, 20h attend moi dans la
ruelle de ton quartier]

J'enlève la puce pour la garder. Tu m'excuseras


mon amour.

Elle est tellement obsédée par Abdel qu'elle ne


réfléchira pas. Je suis sûre qu'elle se présentera à
la ruelle.
Je prend mon téléphone et contacte les hommes
avec qui Ben m'a mis en contact

" A 7 heures pile, soyez chez Nabou Gueye,


surveiller là où elle va et à 20 h kidnappez la, elle
sera présente dans la ruelle à quelques mètres de
chez elle. 20h30 je la veux à la cabane."

Je raccroche.

Ils la suivent depuis trois jours sans aucun moyen


qu'ils ratent la cible.

Tout m'est revenus cette chienne m'a drogué par


le biais de la lettre, c'est elle qui l'a glissé dans ma
voiture. Elle était de mèche avec Momo j'en met
ma main à couper.

J'en ai marre d'elle, j'en ai marre des menaces si


c'est par la force qu'elle doit comprendre j'agirai
en conséquence.

Je prends mon bain puis pars préparer le petit


déjeuner.
Safiatou arrive pour m'aider. J'apprécie de plus en
plus sa présence ici. Je suis contente qu'elle ait
gagné son procès. Elle se reconstruit petit à petit
toutefois je sens qu'elle a un problème. Elle se
met dans des vêtements qui traînent sur elle et se
replie sur elle, à peine si elle sort. Je sais qu'elle
était extraverti maintenant c'est tout le contraire.
Même si elle est désormais une femme libre je
sais qu'elle en garde des séquelles de son passé
j'en ai parlé à Abdel et on pense que des séances
avec un psychologue ne lui fera pas de mal
heureusement qu'elle a accepté, Sadikh se
chargera de la conduire à sa première séance vu
qu'il n'est pas de service aujourd'hui.

Mon téléphone sonne, Nabou a répondu je cite


pas de problème mon amour, je serai toujours là
pour toi. Rire on verra je supprime tout puis
bloque son numéro avant d'aller remettre la puce
d'Abdel.

- Dresse la table pour cinq, Sadikh viendra prendre


son petit déjeuner ici vous irez après chez le psy,
dis-je à l'attention de Safiatou.
Un petit sourire gagne ses lèvres ce qui ne me
laisse pas de marbre.

Mhhhh

- Dis-moi Safi qu'est-ce que tu penses de mon


frère ? Taté-je le terrain.

Elle arrête tout de suite ce qu'elle faisait pour me


fixer avec surprise. Elle se reprend bien vite en se
remettant à la tâche le regard fuyant.

Ok si j'avais des doutes là c'est confirmé.

- Je...eh bien...c'est un homme voilà.

- Rire safiatou je sais que c'est un homme, ce que


je demande c'est justement ce que tu pense de
l'homme qu'il est. Il est beau non mon frère ?

- Trop beau, on dirait un biscuit à croquer ! Laisse-


t-elle échapper avant de se rendre compte de sa
bêtise. Oh non pitié dis-moi que je n'ai pas pensé
à haute voix.
J'éclate de rire heureuse de ce que je viens
d'entendre.

- Trop tard, tu as pensé à haute voix, mais


déstresse, il n'y a pas mort d'homme. Alors
comme ça mon frère te plaît. Intéressant surtout
qu'il est célibataire, tu l'es et...

- Je ne suis pas la femme qu'il lui faut,


m'interloque-t-elle. Qu'est-ce que Sadikh foutra
avec une indigne comme moi ? Tu ne dois pas
vouloir de moi comme copine pour ton frère Sadio
avec tout mon respect, je traîne une vie sale, je
me prostituais et j'ai connu un homme avec des
penchants sexuels pervers, je suis sale...

C'est quoi ces bêtises ? C'est ce que je disais


safiatou culpabilise beaucoup, son passé est un
poids pour elle, il faut qu'elle voit un psychologue.

- Stop ! Safiatou je peux comprendre que tu ne


sois pas fière de ce que tu étais je dis bien tu étais
parce que tu n'es plus là safiatou d'avant. Tu ne
dois pas t'auto flageller ainsi. Tu es belle Safiatou
ce n'est même pas un débat tout homme rêverait
de t'avoir. Je comprends que tu manques de
confiance en toi mais si tu ne te fais pas confiance
personne ne le fera à ta place. Ta confiance en toi
doit être une arme pour toi, c'est ce qui te donne
le courage et la détermination pour affronter tout
ce qui se présentera devant toi. Tu sais, je ne me
montre jamais faible devant les autres hormis
mon mari et mon frère tu sais pourquoi ? Parce
que dans cette vie soit tu te bats soit on te combat
et les faibles se font enterrer. Si tu veux une vie
meilleure donne toi les moyens, si tu veux
avancer, cohabite avec ton passé, cohabiter parce
qu'il est impossible d'oublier notre passé, par
contre on peut en soutirer des expériences qui
nous serviront dans le futur, sois courageuse et
cohabite avec ton passé. Si tu veux Sadikh tu es
une femme, tu es Fatal tu peux l'avoir. Écoute je
ne te presse pas tu viens de loin prend ton temps
toutefois ne laisse pas ton bonheur partir s'il faut
attache le à tes pieds...

- Je...je ne suis pas forte comme toi Sadio, je te


jure que je souhaite devenir comme toi mais...

- C'est là où tu te trompes, Safiatou tu ne peux pas


être comme moi parce que nous n'avons pas les
mêmes blessures et nous n'en ressortons pas
pareil. Crée ta propre personnalité et sois là
safiatou qui affronte ses démons. Moi je serai
toujours là pour toi et Soraya je serai toujours là
pour vous écouter. Je suis une femme tout comme
vous la différence d'âge ne doit pas être un frein
entre nous, parlez-moi et je saurai vous aider.
D'ailleurs j'ai remarqué des choses sur Soraya, je
sais que c'est ton amie tu ne me diras rien mais
dis-toi que si elle a besoin d'être sauvé il faut que
tu m'en parles. J'ai des doutes mais rien n'est
confirmé. Je compte sur toi.

Elle hoche la tête.

- Je...tu crois que je dois me faire belle pour ton


frère ? Tu...ce que tu viens de dire ma rebooster
et j'ai envi d'aller mieux je te jure que j'en ai marre
de m'autocritiquer excessivement. Je veux
avancer et il faudrait bien que je commence
quelque part.

J'aime ça, les personnes qui comprennent vite. La


vie est une rivière qui coule, elle ne nous attend
pas autant prendre les taureaux par les cornes.
- Porte une belle robe, je me rappelle t'avoir
acheté des robes qui conviennent à ton voile non.
Prends en une pomponne toi sans être dans
l'excès. Tue la safiatou d'avant et renaît. Je
t'assure que ça ne sert à rien de vivre dans le
passé avance ma petite. Tu n'es pas seule ton
psychologue t'aidera,nous t'aideront.

- Merci beaucoup, bon je file faudrait pas qu'il


vienne me trouver en pyjama.

Sans me laisser le temps de répondre elle file, je


rejoins mon mari dans la chambre.

Arrêter entrain de porter sa montre je lui saute


dessus alors qu'il me rattrape par les fesses. Je
passe mes pieds sur son dos.

- Écoute, mon burr Tata Sadio et tonton Abdel ont


une Mission.

- Dis moi tout, mon soleil.

Un petit bisous.
- Nous devons jouer à cupidon pour rapprocher
Safiatou et Sadikh.

- Oh on aura un bébé couple c'est mignon on fait


comment ?

- Je m'occupe de Safiatou et toi tu tâte le terrain


avec Sadikh essaie de savoir ce qu'il pense d'elle le
reste on avisera.

- Pas faux après tout, les livres que ton frère lit
doivent lui servir d'utilité. Reçu 5/5. Toutefois,
soyons très subtile il ne faudrait pas qu'ils sachent
ce qu'on mijote. Ah enfin mon petit Sadikh va se
casser il était temps.

Rire toujours dans le futur.

Je l'embrasse et nous allons prendre le petit


déjeuner.

***

Je récupère mon téléphone qui sonne puis


décroche.
" Madame, nous l'avons"

" Parfait, bandez lui les yeux et surtout attachez la


bien je serai là dans 45 minutes."

Je raccroche puis contacte Ndeye Binta.

" Coucou ma puce, as-tu annoncé ma disparition à


la police comme je te l'avais demandé ?"

" Yep depuis 16h j'ai fait une déposition en disant


qu'on marchait quand une voiture noir est arrivé
et que des hommes cagoulés t'ont pris de force.
J'ai même pleurer. Je rage actuellement je vais
rater ça"

" Tu gères la police tu ne peux pas être là. Garde


ton téléphone je t'appellerai sur le téléphone de
Nabou ça permettra à la police de nous localiser. A
plus "

Je raccroche un sourire mutin sur les lèvres.

- Qui est-ce qu'on doit attacher ? Dis-moi tout j'ai


le sang chaud bouillant, fit la voix se Soraya.
- Quand on entre dans une chambre, on s'annonce
Soraya.

- Pardon, juste une sale habitude. Alors ?

- Ça ne te regarde pas ! Réponds-je.

- Ok donc sache que si tu ne me dis rien, moi je te


suivrai. A toi de voir.

- Tu me suis je te bute !

Je la sais bornée, c'est quelque chose que nous


partageons tous. Vu comme je me connais, je me
vois en elle.

- Tu es prévenu Soraya.

Je sors vêtu d'une salopette en jeans noir et des


rangers aux pieds.

Je conduis jusqu'au lieu. Je descends puis tend la


clé à un des hommes.

- Partez avec ma voiture !


Je rejoins l'intérieur et trouve mon otage installé
sur une chaise, les mains et les pieds attachés, les
yeux bandés.

Je dépose mon sac sur la table basse puis porte


des gants.

Zéro empreinte à l'horizon.

Je prend mon arme, lance un couteau dans un


coin puis tire une chaise de sorte à m'asseoir face
à elle.

Je retire le tissu et son regard happe


immédiatement le mien.

- C... QU'EST-CE QUE TU FAIS ? C'EST TOI


L'INSTIGATRICE DE TOUT CECI. Je veux partir ! Je
t'ordonne de me libérer.

Elle gigote, elle râle, elle crie et les larmes s'en


mêlent.

Donc elle est humaine ? Madame pleure rire. Mais


justement je sais ce qui se passe. Elle est perdue,
elle ne sait pas quoi s'attendre avec moi, elle
pense sûrement que je vais la tuer raison pour
laquelle elle se permet de pleurer devant moi.

- Tu n'ordonnes rien du tout, ici il n'y a qu'une


seule cheffe et c'est moi. Tu sais très bien
pourquoi tu es ici Nabou. Tu sais encore très bien
ce que tu m'as fait. Je t'avais prévenue, je t'avais
dit de faire attention parce que je pouvais arrêter
d'être réglo. Tu m'as joué un sale coup. Tu m'as
drogué Nabou, tu as mis ma vie en danger, tu m'as
délivré à un homme qui m'a bousillé la santé
mentale. J'ai passé 6 mois endormi pendant qu'il
m'injectait des saloperies pour que je perde la
mémoire.

Je me lève et lui cingle une gifle qui lui fit


renverser la tête. J'empoigne brutalement ses
cheveux et viens me pencher à ses oreilles.

- Tu m'as séparé de mon mari pendant 8 mois. Je


tire ses cheveux puis lui cingle une autre gifle sur
la même joue.

Je prends une corde puis la passe autour de son


cou.
- Cet homme qui n'était rien pour moi m'a touché,
il m'a embrassé alors qu'il n'avait pas le droit. Je
tire la corde alors qu'elle s'époumone.

- ARRÊTE ! S'IL...TE..PLAÎT... ÉTRANGLE...TU...TU


M'ÉTRANGLES.

C'est ça m'a belle tu croira que j'ai l'intention de te


tuer. Je jouerai psychologiquement avec toi. Je
t'emmènerai aux portes de la mort avant de t'y
retirer..

Je lâche la corde et lui lance mon poing dans sa


mâchoire.

- Espèce de PÉTASSE, TU T'AMUSAIS HEIN, ÇA


T'AMUSAIS TOI ET CE MALADE VOUS AVEZ VIOLÉ
MON INTIMITÉ. TU N'AVAIS AUCUN DROIT. Je lui
cingle une autre gifle avant de reprendre la corde
je passe derrière elle et passe la corde avant de
tirer son cou en arrière à l'aide de la corde.

- ARRÊTE JE T'EN SUPPLIE ARRÊTE PARDONNE MOI


! C...C'EST LE DIABLE...S'IL...
Elle n'avait aucun droit, je la déteste. Je n'ai rien
demandé, je n'ai pas quémander l'amour d'Abdel.
Je n'ai pas manipulé Abdel, je ne me suis pas
incrustée dans leur relation alors pourquoi pour
un homme elle a osé me faire subir ça ? Elle n'a
aucune idée de ce que sa folie m'a laissé comme
séquelles. Elle a joué avec ma vie, elle m'a livré à
un homme il aurait pu faire n'importe quoi avec
moi. J'aurais pu devenir folle avec ces saloperies
qu'ils m'injectait le docteur me l'a dit.

Je lance mon pied chaussé de rangers sur la


chaise, elle tombe avec. Je la relève à travers ses
cheveux,vu son poids ça doit faire mal.

Je lui cingle quatres gifles.

- ARRÊTE, NGUIR YALLAH JE T'EN


PRIE...ARRETEEEE

- je t'avais prévenue, je t'avais dis que j'étais plus


cinglée que toi. Depuis que je t'ai connu tu m'as
prise en grappe et Pourquoi ? Pour un homme
Nabou tu es pathétique je te jure que tu es
pathétique. Tu t'imagines jusqu'où tu es allé pour
avoir Abdel ? Tu as joué avec ma vie. Je lui donne
simultanément deux gifles avant de la renverser
encore à terre.

- Tu m'as séparé de ma famille, un fils que je dois


sauver m'attendais tu as tout retarder pour tes
putain d'envie de malade.

Quatre gifles.

Elle pleure mais je m'en fiche.

- Tu penses sûrement que je suis lâche que je dois


te défaire de tes entraves pour qu'on puisse se
battre mais je ne le ferai pas tu sais pourquoi ?
Parce que tu as aussi été lâche tu m'as drogué
pour parvenir à tes fins. Imagine que je te
déshabille ici même que je laisse tous ces hommes
rentrer voir ta nudité. Que je laisse ces hommes te
caresser et t'embrasser imagine comment tu te
sentiras...c'est comme ça que je me sent.

Quatre gifles, je la rattrape par les cheveux. Je tire


sa tête en arrière de sorte à ce qu'elle me regarde
droit dans les yeux.
- Je ne le ferai pas, tu sais pourquoi ? Parce que je
suis une femme, parce que je ne suis pas un
monstre comme toi. Je suis digne, je peux tenir
debout devant n'importe qui, par contre toi tu
dois même faire honte a ton reflet, même ton
miroir doit te fuir. Peut-être que tu ne te mires
pas mais sache que tu es une pourriture, tu fais
honte à la gente féminine.

Six gifles.

- Son téléphone, hurlé-je.

On me le tend.

Je l'allume puis insére la puce que j'ai acheté.

" Je tiens Sadio si vous voulez la récupérer payez


une rançon de 7 millions à payer par mobile
money sur plusieurs numéros vous verserez
500.000 miles sur chaque numéro. Faites vite
sinon je la battrai à mort."

- Sadio je t'en supplie arrête, je te demande


pardon. Je sais que tu es une belle personne je
t'en supplie Pardonne moi. Je...j'ai une famille je
te...

- Ah bon tu as une famille ? Moi on m'a


télécharger peut-être? Ou je suis tomber du ciel ?
Ta gueule ! Tu n'avais aucune pitié tu ne pensais
pas à ta famille quand tu montais ton plan.

J'envoie le message.

Ndeye se précipitera à la police avec le message la


police nous localisera vu que le téléphone est
allumé. J'ai acheté la puce parce que c'est identifié
au nom de Nabou là police verra ce fait louche
une kidnappeuse qui utilise son numéro
personnel, ça ne passe pas.

J'ai une heure restante.

Je continue de la violenter. Entre les cries, les


larmes et les supplications, je suis servie. Je
stoppe tout dans un ricanement mauvais.

Je prend un mouchoir puis lui essuie toutes ses


larmes, j'ignore les traces de ma main sur ses
joues. Je trouverai une explication.
Je prends un ciseaux puis déchire mes vêtements.

- Qu'est-ce que tu f... fais...

- Je te montre à quoi ressemble une folle.

Je déchire de sorte à me mettre en piteux état.


Je ferme la porte à clé puis la tend à mes hommes
leurs donnant l'ordre de partir.

Deux hommes resteront dans les environs dans un


endroit où la police ne les verrait pas au cas où le
plan foire.

Je reste pied nu puis pars la détacher.

- Je te détache mais malheureusement tu ne


pourras pas fuir parce que j'ai fermé la porte à clé.
Tu iras en prison Nabou pour m'avoir kidnappée
ce soir, c'est ce que tu m'avais fait avec Momo
non ? Toutefois tu me détestes je te déteste alors
avant d'aller en prison, parce que tu iras, je te
donne une chance de te battre avec moi, jette moi
toute ta haine.
Je fais ça pour au moins avoir quelques blessures
pour convaincre la police.

Si Nabou est folle moi je suis une demeurée. Mon


père n'est pas mort pour rien. Je sais qu'elle
sautera avec plaisir sur l'occasion elle me déteste,
les pardons qu'elle chantait plutôt ne sont pas
sincères.

Dès que je la détache, elle bondit sur moi. Je me


relève bien vite et lance un de mes rangers sur sa
joue.

Nabou est une policière, elle sait se battre et je ne


suis pas en marge. C'est donc coup contre coup. Je
reçois comme j'en donne.

J'envoie mon pied dans sa gueule, elle tombe et je


m'assoie sur elle. Je lui cingle deux gifles alors
qu'elle me repousse je tombe à terre et elle se
précipite vers moi. Agilement, je roule à gauche
puis me relève.

Elle se jette sur moi et nous nous retrouvons à


terre je lance mon coude sur sa poitrine avant de
la prendre par le cou une prise qui l'immobilise
j'en profite lui donner un coup sur la bouche.

Du sang sort et je suis satisfaite pile au moment


où elle prend un couteau et que je suis à terre la
porte s'ouvre brutalement sur un policier.

Je souris ma victoire.

Elle me regarde, regarde le couteau avant de le


lâcher.

- N-non...non...oh mon Dieu. Au secours ! C'EST


UN PIÈGE JE N'AI RIEN FAIT.

Je pleure et me relève avec peine (je fais


semblant) je me cache derrière un policier et
pleure.

On lui passe les menottes

- JE N'AI RIEN FAIT ARRÊTEZ, JE VOUS LE JURE ELLE


S'EST KIDNAPPÉE ELLE MÊME.

- Vous êtes en état d'arrestation pour le


kidnapping de Madame Emlyn Sadio Kâ signalé
depuis 16 heures nous vous conseillons de garder
le silence car tout ce que vous direz sera retenu
contre vous.

Un corps me saute dessus en pleurant.

- Oh mon amie...Snif... heureusement qu'on t'a


retrouvé à temps...je suis si soulagée...

Rire Ndeye Binta qu'elle comédienne.

- JE N'AI RIEN FAIT LÂCHEZ MOI ! LÂCHEZ MOI


ELLE MENT. LÂCHEZ-MOI ! En crise de larmes elle
saute, se débat les policiers réussissent à la foutre
dans la voiture.

Je m'assure que personne ne le regarde et lui fis


bye bye de mes mains.

- Madame, demain à la première heure vous


devriez venir faire votre déposition. Nos officiers
vous conduiront à l'hôpital avant de vous conduire
chez vous.

Je hoche la tête et obéis, on m'emmène à


l'hôpital, ils prennent en photo mon corps et me
font des pansements. On m'accompagne jusqu'à
la maison, la porte s'ouvre sur Soraya qui me
saute dans les bras. Je remarque Abdel qui vu sa
position faisait les cents pas téléphone en main. Il
me fixe de la tête au pied avant de se précipiter
vers moi et de me serrer dans ses bras.

Le policier rentre et se met à tout narrer. Abdel


me regarde d'un drôle d'air. Il sait mais à cause du
policier il se garde de parler.

Il part quand lui ? Tu as fait ton travail vas-ten.

Comme s'il était en accord avec mes pensées, il


demande à partir. On le remercie puis je trace
directement dans ma chambre.

- SADIO!

Je devrais penser à faire mon testament un jour.


Bon jouons la cool.

- Oui mon burr ! Répondis-je en me débarrassant


de ma chemise.
- Qu'est-ce que tu es allée trafiquer ? Parce que je
ne crois à aucun mot de ce qui a été dit au salon
alors ?

- Je suis allée régler mes comptes burr. Figure toi


que Nabou était la complice de Momo.

Je lui explique l'épisode de l'enveloppe et il n'en


croit pas ses oreilles.

- Attends Nabou Nabou Nabou mon ex ?

- Oui mon cœur et vu que tu es un homme porter


main à une femme ne t'honore pas et comme je
suis une femme et elle une, je suis allée régler ça
moi même comme tu l'as fait d'homme à homme
avec Momo.

- Rassure moi tu l'as bien secoué ?

J'éclate de rire

- Oui je me suis bien amusée et à partir


d'aujourd'hui elle croupira en prison. Chacun
reçoit ce qu'il mérite. Je t'aime mon amour. Je
trace dans la douche histoire de prendre un bon
bain pour relaxer mes muscles.

Je viens de me faire kidnapper quoi de mieux.

Reste à savoir pourquoi Nabou contactait Carmen.


Je l'ai bien vu dans son téléphone.

On se parlera très chère Carmen.

***

H s'attelait sur ses tableaux. Elle était peintre à ses


heures perdues.

Elle ne reproduisait qu'un visage, son visage à elle


parce qu'elle la hantait. C'était une manière pour
H de se sentir proche d'elle.

Concentrée sur son travail, son ami s'arrêta à côté


d'elle.

- Tu sais que l'enveloppe est en train d'être


cheminée, n'est-ce pas ?

Sans se départir de sa tâche, H répondit.


- Je le sais vu que l'ordre vient de moi.

Son ami ne comprenait pas pourquoi elle faisait


ça.

- À quoi est-ce que tu joues H ?

- Au jeu de la vengeance, répondit-elle


sereinement en s'attardant sur les yeux de sa
toile.

- Je ne pense pas que ça soit la bonne méthode, je


ne suis pas d'accord avec ça.

- P je ne te demande pas d'être d'accord. Une


trahison mérite vengeance et ces deux enfants
doivent savoir qu'ils ont une mère qui n'est pas
leur mère. S'ils percent le mystère ils découvriront
encore plus. Maintenant laisse-moi me
concentrer.

L'homme appelé P hocha la tête n'ayant d'autre


choix que de la laisser faire. Son regard se perd sur
la toile qui était à 95% de sa production.
- Elle est magnifique, dit-il. Ce qui arracha un
mince sourire à H.

- Oui elle l'est et sa bravoure la rend encore plus


magnifique.

P se perdit dans le silence qui régnait avant d'aller


se plier à la tâche qui lui a été assignée des mois
plutôt.

_________________________________________
_____________

Chapitre 34

Safiatou Ndoye,

Aujourd'hui aura lieu mon deuxième rendez-


vous avec le psychologue Sylla. La première fois il
m'avait juste laissé parler sans m'interrompre
peut-être qu'aujourd'hui ça sera pareil.

C'est encore Sadikh qui m'y emmène


apparemment Abdel lui donne des pauses pour
qu'il puisse me conduire. C'est gênant d'être avec
lui dans un véhicule, l'autre fois à part «mets ta
ceinture», il avait gardé le silence jusqu'à notre
arrivée et quand il l'avait ouvert c'était pour me
demander si ça s'était bien passé.

Ce type est une glace et j'ai du mal avec lui, j'en


deviens même timide.

Je raccroche au téléphone avec ma mère. C'est la


seule personne avec qui j'ai gardé contact. Elle
m'a accompagné au procès et est même venu
remercier Sadio il y'a un mois de cela.

De temps en temps elle vient me voir parce que


bon j'ai interdiction de fouler le domicile de mon
père.

Je mets mon voile pile au moment où on frappe à


la porte.

- Oui, entrez !

- Bonjour mademoiselle ! Madame vous demande,


des gens sont là pour vous.
Des gens ? Je hoche la tête puis m'empresse de
ranger mon sac. J'évite soigneusement le miroir.
J'ai pris la peine de me maquiller un tout petit
peu, je ne veux pas avoir honte devant le miroir.

Je descends les escaliers à la hâte avant de me


stopper dans mon élan.

Mon père est ici.

Qu'est-ce qu'il fait là ? Vu la mine de ma mère, je


suis sûre qu'il l'a forcé à lui dire où je me trouvais.

Sadio converse avec ma mère alors que Sadikh


manipule son téléphone. Je souffle, puisant un
soupçon de courage dans l'air puis me dévoile à
eux.

- Salam aleikoum, dis-je en venant prendre place.

Mon père me regarde les sourcils froncés. Je jette


mon regard ailleurs.

- Bon, comme je vous le disais sokhnassi. Pour moi


safiatou était dans son foyer depuis tout ce temps
jusqu'à ce que je découvre par mégarde qu'elle n'y
était plus, pire encore elle à fait enfermer son
mari puis divorcer. Safiatou est ma fille, vous
n'aviez pas le droit de l'héberger ni de lui mettre
ces idées occidentales dans la tête. Ma fille n'est
pas comme vous ! Depuis quand une femme
mariée porte plainte contre son mari ? Ça ne fait
pas partie de l'éducation que je lui ai transmise et
c'est parce qu'elle a élu domicile ici que vous avez
changé ma fille.

L'adjectif possessif "ma" est tellement facile à


prononcer dans sa bouche, qu'il semble oublier
qu'il m'a renié.

- Sa mère ici présente n'a jamais levé le ton sur


moi malgré tout ce qu'elle a subi dans son ménage
elle est restée soumise et dévouée alors je veux la
même éducation pour ma fille. Safiatou rentre
avec moi jusqu'à ce que son mari soit libéré de
cette machination.

- Merci de m'avoir jugé sans pour autant me


connaître. Sachez que je vous accorde une chose:
le fait qu'on ne soit pas allé chez vous pour vous
parler de Safiatou du fait qu'elle vit chez nous,
toutefois le temps était contre nous je sors d'une
période difficile. Bref, soyez rassuré monsieur, je
n'ai pas changé l'éducation de Safiatou et je n'en
ai jamais eu l'intention je l'ai juste aidé à faire
valoir ses droits et je m'en remercie. Si vous ça ne
vous choque pas que votre fille se fasse violenter
et traiter comme un objet sexuel moi ça me
choque. Je l'ai aidé oui j'assume et même demain
je l'aiderai. Et là je vous parle avec beaucoup de
respect monsieur, votre fille ne mérite pas cette
vie que vous avez choisie pour elle, s'exprime
Sadio.

Mon père l'observe de la tête au pied et je devine


ce qu'il est en train de faire, il se base sur les
vêtements pour juger. Il l'a toujours fait, au
quartier il jugeait toutes ces filles qui ne se
voilaient pas où qui ne s'habillaient pas
convenablement selon lui.

- Qu'est-ce que vous savez d'un mariage vous ?


Vous pensez que c'est toujours rose ? Qu'on se
marie toujours pour le miel ? Tarou djiguéne seuy
la, safiatou seuy mo ko warr ndakh da mayé
bopam si mbend bi. Sama derr la yakh si kogne bi
yeup. ( L'essence d'une femme c'est le mariage,
après s'être offerte dans la rue, il est mieux pour
elle qu'elle s'investisse dans son ménage. Elle a
détruit ma réputation dans tout le quartier.)
J'étais un homme respecté de tous et à cause
d'elle on me pointe du doigt quelque chose qu'on
ne m'a jamais fait depuis que je vis dans ce
quartier. J'ai réparé ses erreurs en la mariant à un
homme bon, on m'a félicité pour celà et je ne vous
laisserai pas faire retourner ma fille dans ses
travers. Je préfère qu'elle soit mariée à Beye.

Sadio se redresse pour répondre quand Sadikh lui


coupa la parole :

- On vous a bien entendu. Safiatou est votre fille


on n'en disconvient pas mais une question me
taraude l'esprit monsieur. Ou étiez-vous quand
votre fille subissait toutes les souffrances que son
soi-disant mari lui faisait subir ? C'est quoi la
soumission pour vous ? Accepter d'être traité
comme un objet et ne pas broncher, c'est ça votre
avis sur la soumission ? Se battre pour sa vie est
une idée occidentale ? Donc pour vous mourrir
dans un foyer fait d'une femme une bonne épouse
parce qu'elle aura accepté toutes les humiliations
et les violence que son mari lui fait subir sans
broncher ? Vous préférez que votre fille soit
mariée, qu'elle meurt dans ce foyer que d'être en
vie pour récolter les éloges comme «hé monsieur
sa dôme seuy katt la wone» ? Ça ne vous choque
pas que votre fille se fasse battre ? Mais…putain je
suis sidéré.

- Si elle était restée tranquille je ne l'aurais pas


donné en mariage jeune homme vous n'avez
aucune leçon à me donner. Ce que vous appelez
violence dans votre éducation occidentale est de
l'éducation pour nous. Savez vous qu'avant on
donnait une chicote à nos gendre lui laissant plein
droit d'éduquer sa femme si elle se montrait
impolie ? Je connais Beye s'il la frappé c'est qu'elle
le méritait. Safiatou rentre avec moi !

Sadikh ris sardoniquement tout en secouant la


tête. Je suis tout aussi choqué par ce que mon
père dit.

- Je pense que vous prenez à la légère ce que


votre fille à subit. Sadio je veux les photos.

Elle le fixe les yeux ronds alors que je fis non de la


tête.
- Sadio s'il te plaît quand la communication ne
passe pas, le choc peut faire comprendre. Envoie
les photos je t'en prie !

Elle se lève puis monte avant de revenir lui tendre


les clichés. Sans les regarder, Sadikh les lance sur
mon père.

- Regardez bien le corps de votre fille, observez


bien chaque hématome. Observez les sans
détourner le regard et dites moi si vous avez une
fois fais subir tout ça à votre femme ici présente.
Safiatou a perdu sa dignité dans cette maison dans
laquelle vous l'avez foutu pour votre réputation.
C'est quoi le mariage pour vous ? Sur quoi vous
appuyez-vous pour dire qu'elle mérite cette
violence ? C'est écrit où dans notre livre saint,
battez vos femmes, rasez leurs la tête, violez les,
faites entrer une troisième femme, faites des
partouze, brûlez la avec des cigarettes, femme
léchez l'anus de vos hommes. CEST PUTAIN
D'ÉCRIT OÙ ? C'EST QUOI VOTRE PROBLÈME ?

Je ne pus retenir mes larmes face à l'insensibilité


de mon père.
- Sadikh calme-toi, allons-y doucement, le rappelle
à l'ordre sa sœur en lui tenant le bras.

Il se dégage rapidement.

- On allait doucement sauf que cette méthode ne


lui convient pas. Sachez monsieur que j'attends
toujours ma réponse quand vous réussirez à me
donner un seul verset où ce que j'ai mentionné
plus haut est permis on vous laissera partir avec
votre fille. Vous devriez sincèrement avoir honte.
Mais bordel c'est votre fille, certes elle a fait des
erreurs mais elle a retrouvé la bonne voie. Vous
pensez que la prostitution est plus pire que la
mort ? Même notre créateur pardonne alors vous
êtes qui pour être si borné ?

Mon père se lève en colère les yeux injectés de


sang.

- Voilà ce que je disais, tu vois Alma, ta fille est


venue trouver refuge auprès des personnes qui
n'ont aucune éducation africaine. Si beye l'a traité
ainsi c'est justement parce qu'il sait qu'elle n'a
aucun dignité. Il n'aurait pas fait ça à une fille qu'il
a épousée vierge. C'est ce qui arrive quand on se
prostitue !

Ça me brise le cœur. Je suis choquée non, en fait


je suis sidérée.

- Nitt day seuy ak nitt dem ba rethiou KO. Bilay


cheick ya bonne ya yess. Iow War nga wakh li ?
Warou ma diaxal sakh ndankh lou nek deff nga ma
ko ma nopi. Yaw mi di diay bakh bakh ndialo ngafi
te bal nala, dore ngama te ball na la, nane katou
sangara nga wone Mane ma diouli Niane ba mou
degn si iow. Tay nga maneu wakh li betouma bilay
betouma ndankh iow ak Beye yena yem.
Hamouma lane deh wanté safiatou mi dou delou
fenn. Cheick dama soneu bilay bo fi dieulé safiatou
fa la niouy diar souniou seuy tass. Meune na
nagou louné wanté kene dou ray sama dome.
Baye bou bonne bi nga donne.
( Il arrive qu'on se marie avec un homme pour le
regretter au final. Cheikh tu es mauvais. Toi tu
dois tenir ce genre de propos ? Ça ne doit même
pas me surprendre car tu m'as fais subir plusieurs
choses que j'ai fais taire. Toi qui joue au saint, tu
m'as été infidèle à plusieurs reprises et je t'ai
pardonné, tu m'as frappé, je t'ai pardonné. Tu
étais un alcoolique, c'est moi qui ais pris ma natte
pour prier afin que tu changes. C'est aujourd'hui
que tu peux parler. Je te promet que ça ne me
surprend pas parce que au final, tu es pareil que
ce Beye. Tu m'excuseras mais Safiatou ne
retournera nul part. Cheick je suis fatiguée, je te
jure que si tu enlèves safiatou de cette maison
notre mariage connaîtra sa fin. Je peux tout
accepter mais personne ne tuera ma fille. Mauvais
père que tu sois !)

J'essaie de faire taire ma mère quand il l'empoigne


pour lui flanquer une gifle sous l'effarement de
tous.

Ma main rejoint ma bouche tant je suis dépassée


par l'attitude de mon père. Je savais que je le
détestais mais maintenant c'est à un haut point. Il
fait tout ceci pour sa réputation c'est pour ne pas
être sujet à des ragots au quartier qu'il se borne à
me jeter dans un mariage. Il ne pense pas à moi ni
à ma mère. Bordel je sais que j'ai fauté mais
jusqu'à quand va-t-il me persécuter avec ça ?

Je ne peux pas aussi permettre leur divorce. Je ne


peux pas supporter ce poids sur ma tête. Dormir
et se dire que mes parents ont divorcé par ma
faute je ne peux pas l'endosser.

- JE NE TE PERMET PAS DE ME PARLER AINSI EN


PLUS DEVANT CES GENS. TU VEUX QUE TA FILLE
RETOURNE DANS LA PROSTITUTION ? LE MARIAGE
EST UNE FAÇON DE LA PROTÉGER D'ELLE MÊME.
SI CE N'EST PAS BEYE JE TROUVERAI QUELQU'UN
D'AUTRE, ELLE SE MARIERA COÛTE QUE COÛTE !

J'efface mes larmes puis me plante devant mon


père.

- D'accord papa tu as gagné, je ne sais pas si c'est


possible mais j'essaierai de retirer ma plainte pour
qu'il puisse être libre. On se mariera encore si
c'est ce que tu veux, je rentrerais avec toi si ça
peut te soulager mais...

- IL EN EST HORS DE QUESTION ! Rugit Sadikh.


Monsieur votre problème c'est que safiatou se
marie soit ! Acceptez vous de me donner la main
de votre fille ?
- QUOI ? S'insurge Sadio alors que comme au
ralenti je me retourne pour lui faire face,
incrédule de ce que je viens d'entendre.

Il ne me regarde pas, ses yeux sont plantés dans


ceux de mon père. Il quitte devant moi pour se
planter face à mon père. Alors que je reste perdue
derrière lui.

Qu'est-ce qui lui prend ? Comment peut-il penser


à m'épouser ? A peine s'il m'adresse la parole, à
peine s'il me regarde c'est une bloc de glace
comment pourrais-je vivre avec un tel homme ?

- Kone mangui khar Say kilifeu. Alma niou gnibi.


(Dans ce cas j'attends tes aînés. Alma, on rentre ! )
Ma mère me sourit avant de partir.

- Vas te préparer, on a dix minutes de retard, me


dit-il.

Je hoche la tête machinalement puis pars me


nettoyer le visage.je descends et nous partons.

Le silence dans le véhicule est gênant. Il conduit


d'une main l'autre posé sur sa cuisse et je trouve
ça sexy. Un homme qui conduit une voiture à un
petit truc qui charme.
Il ouvre sa boîte à gants et en sort un paquet de
schwegum ICE. Il m'en propose alors que je
refuse, il mâche tranquillement sa trouvaille.

Je suis consciente qu'on doit parler seulement j'ai


l'impression qu'il ne fera jamais le premier pas
alors je me racle la gorge puis prend la parole.

- Je suis désolé pour la situation dans laquelle je


vous mets. Je sais que tu ne ressens rien pour moi
et que tu ne me vois pas comme épouse tu as fait
cette proposition pour m'aider. Je tiens à te dire
que tu n'es pas obligée de le faire, je ne veux pas
que tu fasses des choses par obli...

- Écoute safiatou je ne suis pas un enfant. Je sais


ce que je fais et je me dois de le faire je ne peux
pas te laisser retourner avec ce type. Ne t'en fais
pas et pense plutôt à ta séance.

Je hoche la tête alors que mon cœur lui, il sourit.

***
Soraya Abida Kane,

Je ne sais pas ce que je fais ici.

Pourquoi ai-je accepté son rendez-vous ?

C'est un danger pour moi. Je craque


complètement.

Je ne sais même pas ce qui m'a pris de lui filer


mon numéro.

Après ma sortie du restaurant, j'ai fait la rencontre


de Khalil Diop. Après l'avoir maté
convenablement, je m'étais dégagé de ses bras et
je suis partie en courant mais monsieur me suivait.

Essoufflée, j'étais obligé de m'arrêter et c'est là


qu'il m'avait rattrapé. Je ne lui avait pas adressé la
parole, il s'était contenté de marcher à côté de
moi jusqu'à ce que j'en ai eu marre.

- Suivre des gens je suis sûre que c'est un délit,


avais-je dit.
Il m'avait simplement souris alors que j'étais prête
à parier qu'il était fou.

« A vrai dire je ne fais que marcher dans un espace


qui d'autant plus, est public ! »

Je m'étais retourné derechef vers lui pour lui


vomir le fond de ma pensée sauf que quand j'ai
croisé son sourire, j'avais honteusement ravalé
mes mots. Boudeuse, j'avais croisé les bras sur
mon torse pour continuer ma marche.

« Aussi belle que tu es je suis certaine que tu


t'appelles déesse»

- Quel mauvais dragueur tu fais, c'est vieillot ça en


plus je m'appelle Soraya.

Il était rentré dans un drôle de mutisme. Je


l'observais à la dérobée et pour moi sans aucun
doute et nul appele, il était beau.

« Beauté des étoiles, c'est ce que ça signifie. Un


magnifique prénom que tu as là, moi c'est Khalil,
mon prénom signifie ami fidèle ou confident alors
Soraya, permet tu que je sois ton ami ?»
J'avais vite arrêté de marcher alors qu'il continuait
de sourire c'était à se demander s'il avait déguster
un repas du bonheur.

- Non, je ne fais pas confiance aussi facilement aux


gens. La dernière fois que j'ai fais confiance à
quelqu'un, c'était un taximètre et il m'avait
kidnappé.

« Avec moi tu ne risques rien, d'ailleurs faisons un


jeu. Chaque mercredi tu me retrouve à l'entrée du
restaurant on papotera comme de bon vieux amis
et aux sortie de ces rendez-vous, tu me donneras
chaque fois un chiffre de ton numéro»

C'était spécial, j'adorais les challenges alors j'avais


accepté.
Les choses se faisant, Khalil avait fini par obtenir
l'entièreté de mon numéro. Il m'a été d'un grand
soutien quand Sadio était présumée morte. C'est
avec lui que je partageais mes peines.

Assise dans un glacier, une main posée sur ma


joue, je l'écoute me parler de son métier de
dentiste.
Il parle, il parle et moi j'ai envie de l'embrasser.

Ouais saute lui dessus et embrasse le.

Il est tellement frais à croire qu'il dort dans un


congélateur.

J'ai appris durant toutes ces mois de conversation


qu'il est célibataire, quatrième enfants d'une
famille de 12 enfants. Il ne vit pas en famille.

Faut que je détourne mes pensées sinon je risque


vraiment de l'embrasser.

- Bon Naruto reste ici je pars me griller une


cigarette.

Je sors rapidement sans lui laisser le temps de


répondre.

J'allume ma clope puis la porte à mes lèvres quand


elle fut retirée de mes mains puis écrasée à terre.

- Soraya, combien de fois dois-je te dire que ce


truc te bousille la santé ? Soraya, même moi qui
suis un homme je ne fume pas, qu'est-ce qui te
ronge à ce point qui puisse te faire croire que la
cigarette est un refuge ? Tu te détruis à petit feu.
Ce n'est pas saint Soraya.

- Ah oui ? Et si je ne fume pas, que veux-tu que je


fasse ? Cette chose que tu viens d'écraser et ma
meilleure amie. Tu sais pourquoi ? Parce qu'elle
m'a permis de m'évader à chaque fois que je
subissais la haine de ma mère ou des moqueries,
des railleries ou qu'on dessinait des baleines au
tableau pour y inscrire mon nom juste parce que
je cite, je suis grosse. J'ai subi la grossophobie sous
toutes ses formes. Tu sais ce qu'un con m'a dit un
jour ? Que j'étais tellement grosse qu'il était
certain qu'une bite ne pourra pas me fourrer.
D'autre m'aurait dit ne prête pas attention ce sont
des cons mais chaque actes, chaque mots, chaque
insulte, chaque regard, faisait effriter ma
confiance en moi petit à petit. Je me mutilais
khalil, je relève mon pull pour lui montrer les
anciens marque alors qu'il me prend le bras et les
caresses avec douceur. Toujours mon bras dans sa
main je persiste.
- J'étais dans un groupe de dépressifs ou une fille
était venue dire qu'elle avait trouvé un moyen
d'arrêter ses mutilations. Qu'elle fumait de la
cigarette ou se droguait à chaque fois qu'elle avait
mal. L'idée se faisait dans ma tête, c'est ainsi que
j'ai moi aussi tenté et ça à marché. Khalil j'ai
toujours été seule. Ma mère n'a jamais eu mon
temps, je n'ai jamais eu d'amie hormis des
connaissances qui encore me côtoyait parce qu'il
devait traiter des sujets sur des asociales comme
moi. Quand je sortais de ma chambre c'était pour
aller à l'école, même manger je le faisais dans ma
chambre. J'ai trouvé refuge dans l'alcool, la
cigarette et la drogue parce que ce sont mes amis.
Khalil je me sens mal dans ma peau et c'est le
sentiment le plus détestable qui puisse exister.
Imagine un instant mon mal, mon corps fait partie
intégrante de moi, ce corps m'enveloppe mais que
mon intérieur déteste son enveloppe tu imagines
ce que c'est ? Je ne sais même plus à quand
remonte la dernière fois que je me suis regardé
dans un miroir. J'ai perdu toute confiance en moi
parce que des gens ont trouvé intéressant de me
traiter de tous les noms d'oiseaux parce que je
suis en surpoids ou encore parce que ma mère ne
m'aime pas elle même me traite de baleine. Rire
dis moi Khalil que veux tu que je fasse ? Je fume
ces saloperies pour tuer ce corps que je déteste, je
porte des vêtements horribles parce que mon
corps est horrible. Je me sens mal dans ma peau
Khalil, je me sens seule au monde et j'ai
l'impression d'être une mal aimée. Pourtant ma
sœur essaie, même Safi essaie, Sadikh me fait
souvent sortir mais il me manque un truc que je
n'arrive pas à trouver. Je sais que cette vie est
mauvaise mais que faire quand ça me soulage ?

Je me tais en ayant trop dit. Ce que je ressens


peut remplir deux cahiers de trois cents pages. Je
me garde les pensées les plus sombres pour ne
pas le faire fuir car hormis la famille, c'est le seule
ami que j'ai désormais et je ne veux pas perdre
son amitié tout comme son beau prénom Khalil
est devenu un ami fidèle.

- Je comprends mieux, toutes les pièces du puzzle


se mettent en place, marmonne-t-il le regard
perdu dans le vague. Tu me demandais de l'aide et
je comprends mieux l'aide. Tu n'es pas ici pour
rien, c'est une destinée.

- De quoi est-ce que tu parles ?


Il reste muet, je claque deux doigts pour le sortir
de sa lune.

- Euh... désolé. Je pensais à un truc. Sache que je


t'ai écouté Soraya. Je ne dirai pas que je te
comprends parce que ça serait mentir, je ne vis
pas ta situation pour prétendre comprendre. Mais
je tiens à te dire que je suis désolé et
profondément. Permets-moi de te poser une
question Soraya, veux-tu réellement avancer ? Je
veux une réponse sincère parce que vois-tu, la
volonté est la clé de tout accomplissement.

- Khalil bien évidemment que je veux avancer tu


sais ce que je veux ? Arrêter de me détruire la
santé, arrêter de me haïr, être heureuse, être en
accord avec mon moi. Dépérir, avoir une allure
féminine, être aimé et me sentir aimé en gros je
veux vivre mais seul je ne peux pas. Figure toi que
je prends des résolutions mais le lendemain je
faillis parce que je ne vois personne pour me
tendre la main.

- Soraya tu veux dépérir pour qui ? Pour toi ou


pour le regard des gens ? Pense-y fort parce que
dans cette nouvelle vie, tu dois faire des choses
pour toi-même et non pour correspondre aux
attentes de la société.

Je comprends et parfaitement.

- Détrompe toi khalil, je veux tout ça pour moi


même. J'ai besoin d'être bien dans ma peau.

- Alors laisse moi t'aider. Je peux et je veux t'aider


Soraya. J'ai juste besoin que tu prennes la main
que je te tends. Sur ce, il tend sa main devant moi.
Hésitante, je pèse le pour et le contre, je pense à
moi, à ma famille, à mon futur. Je pense à mes
échecs à mon passé et avec détermination je
prend sa main alors qu'il me sourit en réponse.

- On n'y arrivera Soraya, inch'Allah tu verras !

***

Je descends du taxi puis entre dans l'hôtel.


J'appelle mon beau-frère et passe le téléphone au
garde qui surveille l'ascenseur souterrain.
On m'escorte jusqu'à son bureau et j'ouvre sans
toquer.

Je le trouve avec une bimbo aux allures mexicaine.


Très belle la meuf, très très belle. Digne d'une
latino.

Mhhh

- Bonjour mon Papa d'amour le meilleur père au


monde, lancé-je.

Je viens lui faire une accolade alors qu'il me fixe


les sourcils relevés.

- Oh mon capitaine c'est votre fille ? Je ne savais


pas que...

- Oui je suis sa fille, il est marié et père de trois


enfants. Regardez le, il est tout ému de me voir.
Mon père est trop timide le pauvre. Moi c'est
Soraya Dioum enchantée et vous ?

- Tacha Sanchez, moi de même. Elle se retourne


vers Abdel, je ferai mon possible pour vous fournir
un rapport à temps. Veuillez m'excuser ! Elle
prend ses affaires puis pars alors que je me
retourne vers mon beau-frère.

- Tu m'expliques Soraya ? Dit-il.

- Bah quoi ? Ce n'est pas totalement faux toi et


Sadio vous jouez le rôle de parent et un petit
rappel n'est pas mal. Passons, j'ai besoin de ton
aide, comment séduire un homme ?

Il me regarde d'un drôle d'air avant d'éclater


complètement de rire.

- Franchement j'aurais tout vu. Attends Soraya, tu


es venue ici à 9 heures du matin pour me poser
cette question sachant qu'on a déjeuné sur la
même table et qu'hier encore on a regardé un film
ensemble ? Et puis qu'est-ce j'en sais moi des
histoires de séduction féminine ? Va en parler
avec ta sœur.

- Sadio me rappelle trop ma mère, tu vois quand


elle fronce les sourcils ou se pince le nez comme
ça, faisais-je la démonstration, c'est pile poil
maman. J'aurais l'impression de me confier à ma
mère, beurk. Et Safiatou est trop dans la lune ces
jours ci quand tu lui parles elle te répond par des
hum hum. Comme tu es un homme je me suis dis
que tu dois savoir ce qui vous captive chez une
femme.

Il se masse la tempe alors que je joue avec les


stylos sur son bureau.

- Si ce n'est pas Safiatou qui me demande de lui


ramener des voiles, c'est Sadio qui me demande
des madd ou du solom, le plus farfelues c'est toi
qui me demande de t'emmener des rasoirs
aujourd'hui tu viens me demander comment
séduire un homme. A se demander si vous ne me
confondez pas avec une pote qui s'appellerait
Anastasia la bonne à tout faire.

- Je l'ai dit à Tacha tu es notre père. Alors dis moi


tout sur la séduction mon pote.

- Je ne sais pas. Chaque homme à ses envies moi


j'aime les femmes comme ta sœur, peut-être que
celui que tu fréquentes aimes les tarées vu qu'il te
cotoi.

- Bon là tu m'insultes, m'offusqué-je.


- Tu sais quoi ? Rentre on en parlera ce soir et on
dois sérieusement parler toi et moi donc que je ne
te trouve pas en train de faire semblant de dormir.
Bon au-revoir j'ai du boulot.

- D'accord Papa, ramène-nous des croissants.

***

Emlyn Sadio Kâ,

Nous sortons de l'orphelinat après avoir parlé


longuement avec la directrice. Les formalités
prendront normalement du temps toutefois
comme je suis une bénévole elle promet
d'accélérer les choses. Dans un mois précis Aziz
sera officiellement notre fils.

J'ai initié le premier contact avec Abdel et comme


je m'y attendais il n'est pas allé vers lui. J'ai
constaté que Aziz n'aime pas être entouré
d'hommes. C'est franchement bizarre, j'espère en
savoir plus avec l'aide d'un psy.
Les choses se feront tout doucement et
naturellement.

Abdel me dépose devant la maison, il doit


continuer au travail. Je l'embrasse puis descends.
Il démarre alors que je me tourne pour rentrer je
tombe sur Peureum qui me sourit.

Ça tombe bien.

- Ça va Peureum ? Ça fait un bail.

Il se gratte le coude comme d'habitude avant de


sortir son petit carnet tout crapoteux.

- Si le monde va bien alors je vais bien, conclu-t-il.


Dis lui...il le faut... à ton mari de te redonner ta
bague....hmm...toi têtue... têtue te créera des
problèmes...

Plus je vois ce type, plus je me rends compte qu'il


en sait beaucoup plus sur ma vie que moi même
qui suis propre acteurs. Je ne sais pas qui il est
cependant tout porte à croire que ma vie n'a point
de secret pour lui et c'est intriguant.
- Peureum pourquoi tu ne me dis jamais
clairement les choses ? Je sais que tu sais des
choses sur cette secte, à vrai dire désolé pour le
mot mais tu n'es pas fou. Tu sais des choses sur
ma vie, ta présence ici n'est pas le fruit d'un
hasard. Qui es-tu réellement ?

- Je suis le présumé fils de l'invisible...le fils


échangé...le fils sauvé d'une mort certaine, le fils
mal aimé... Le fils oublié...mhhh... sais-tu que tu es
le bouclier de ton mari ? L'ombre veut lui faire du
mal mais le revers de la médaille ne lui convient
pas. Le dilemme est pesant. Un jour viendra où
tous les couteaux utilisés pour blesser se
retourneront contre l'envoyeur. Le monde est ce
qu'il est mais nous avons notre monde où le plus
irréel existe, où le plus sordide existe, où le père
ou la mère de x ne sont pas les parents de y, où les
morts ne sont pas vraiment enterrés, où le passé
ressurgit toujours. Retourne à la source...
retourne depuis le jour où tu as découvert...une
ombre t'a échappé...une ombre qui est cendre
mais qui vit... L'histoire des trois sœurs t'est
inconnue. L'invisible est visible mais seuls les
détenteurs de la vérité le savent. Reprend ta
bague, elle a été fabriquée avec les larmes d'une
fertilité car comme la pleine lune pour les loups,
quand le soleil se sera dissipé ça sera pour la
guerre des quatres abysses. Des comptes seront
réglés, des larmes seront versées, des vérités
inimaginables éclateront à la face du soleil... À
l'ombre de tout ceci, il faut que l'esprit retourne
d'où il vient, l'esprit est la force, elle est le noyau
de notre monde et seuls les quatres germes, seuls
les quatres germes sauvés et liés à lui pourront le
détruire. Il faut que tu les réunis...réunis les...et
cherche le livre...tic tac.

Il court ne me laissant pas l'occasion de lui poser


des questions.

Je suis perdue, je suis sincèrement perdue.


Je ne comprends pas si seulement il me facilitait
les choses.

L'esprit, quatre germes sauvés, le livre. Je ne sais


même pas par ou commencer, bordel Peureum va
me rendre chèvre.

- Oh !
Je me retourne et constate que c'est Carmen qui
arrive vers moi.
Cette femme est née impolie, j'ai juré.

- Ah !
Répondis-je.

- Je vois que tu es vivante. Quel gâchis ta mort


nous aurait fait de langoureux et long vacances, ça
ne te dis pas d'y retourner ? Parce que je te
préfère morte que Vivante.

Comme si c'était une nouvelle, ce n'est pas


quelque chose que j'ignore. Je suis sûre qu'elle
s'est donné cœur joie de faire la fête pendant ma
disparition.

- Vous savez pendant que j'étais dans ma tombe,


j'ai causé avec le cadavre voisin, qui s'est présenté
en tant que Carmen Diawara je suis sûre que
c'était vous ou disons votre âme parce que
franchement vous n'avez pas d'âme. Vous êtes
une femme morte enveloppé par un corps vivant.
Si c'est ma mort que vous attendez pour
construire votre village vous allez longuement
attendre parce que je n'ai pas encore fini de
m'accaparer votre fils. Allez-y vous faire cuire un
oeuf vieille rombière je n'ai nullement votre
temps !

Je me retourne pour m'en aller sauf qu'elle m'en


empêche.

- Tu diras à mon fils que Noura Bathily sa


meilleure amie de tous les temps l'attend chez
nous. Et attention Sadio je sais de source sûre que
c'est l'amour d'enfance de mon fils. Comme le
dicton le dit, un ancien feu s'allume très vite. Bye
la revenante ! Elle me regarde puis baisse ses
lunettes de soleil. Oulah tu ne t'es pas lavé ? Tu as
encore plein de sable sur toi, ça se voit que tu
viens d'une tombe.

Elle saute dans sa voiture et part. On verra bien si


mon mari ira voir cette Noura Bathily sans moi.

Carmen a sorti une nouvelle carte à ce que je vois.


On jouera très bien.

Je déverrouille puis entre. Je découvre sur le palier


de la porte du salon une lettre.
Je faillis ramasser avant de me rappeler que j'avais
humer une lettre qui m'avait drogué.

J'enlève ma chemise puis l'attache derrière ma


nuque.

Je tombe sur des trucs de malades ces derniers


jours alors prendre des précautions ça mérite.

J'ouvre la lettre et y découvre une lettre et un


petit carré qui ressemble à une photo.

Une photo découpée en 20 parties. Chaque mois


vous recevrez une part, ce qui reconstituera la
photo de la Reine et tenez-vous bien
Sans masque !

UNE VICTIME

Bon ok.

Mais..

What the fuck ?


Putain je risque de devenir malade à force de
réfléchir. J'ai l'impression d'être une cible de
fléchette et que les flèches viennent du nord, de
l'est , de l'ouest, du sud.

Vie de merde.

Et puis cette personne est sérieuse la ? 20 parties


chaque mois je recevrai une partie l'équivalent de
1 an et 8 mois. La personne croit sincèrement que
je pourrais attendre tout ce temps ?

Je me traîne jusqu'à l'intérieur complètement


larguée.

***

Un homme vêtu d'un jeans, d'un t-shirt basique


et d'une casquette tenait un carton. Figé devant
une porte, il était prêt à entrer en jeu peu importe
si ces moyens d'y parvenir n'étaient pas à
féliciter.

Il sonna puis patienta.


« C'est qui ? » avait demandé la voix depuis
l'interphone.

« Un livreur madame, on m'a demandé de livrer


un colis à Madame Emlyn Sadio Kâ et ce main à
main» avait répondu le présumé livreur.

La personne derrière l'interphone se précipita


pour venir déverrouiller la porte pour ainsi lui
ouvrir, c'était le gardien.

Le livreur, très malin, s'arrangea pour le faire


sortir et quand ce fut fait, une personne
cramponné contre le mur pour ne pas se faire
remarquer, sortit de la gauche sous l'inattention
du gardien puis lui injecta un somnifère liquide
dans le cou.

Le gardien comme une épave tomba au sol alors


que le livreur se précipita à l'intérieur.

Il avait tout calculé, il avait surveillé la maîtresse


des lieux et cette maison. Son mari est sorti à 7 h
du matin, une voilée est sortie à sa suite
accompagnée d'une fille au visage qui lui semblait
familière. Emlyn est rentrée à 16 heures et n'est
plus ressorti et c'est tout ce qu'il attendait.

Il ouvrit la porte du salon et tomba sur la


maîtresse des lieux qui tenait une assiette de
Pringles.

- Bonsoir Emlyn ! Tonna le supposé livreur en


ôtant son chapeau.

La dite Emlyn se retourna vers la provenance de la


voix. Sur la surprise et l'intensité du choc, elle
laissa tomber son assiette en verre qui termine sa
course en morceaux sur le sol.

- B...Badra ?

Le prénommé Badra lui servit un sourire chaud et


moqueur. Il avait la l'exacte attitude qu'il attendait
de Emlyn.

- En chair et en os et permet moi de te dire Emlyn,


que tu étais magnifique au bal.

_________________________________________
_____________
Chapitre 35

Emlyn Sadio Kâ,

Attaché et assis sur une chaise, son excellence


Monsieur Badra Faye dort.

Comment ça se fait ?

J'avais oublié de vous dire qu'en plus d'être un


poltron, Badra est un âne bâté.

Après avoir fait son entrée magistrale, il s'était


permis de se pavaner dans mon salon comme un
pacha pour observer chaque décoration.

C'est ainsi que le dos tourné il ne m'avait pas senti


venir. D'un revers, j'avais lancé la poêle sur sa
tempe avant d'aller récupérer une piqûre et un
somnifère liquide dans les affaires de mon Burr
que je lui ai injecté.

Ce qui m'a valu ce résultat.


Après m'avoir gâché mes Pringles, je mange mes
arachides en attendant que mon mari arrive.

Je suis surpris c'est un fait mais je suis aussi très


heureuse de le savoir vivant. Franchement si je
n'avais pas de pudeur j'aurais couru dehors pour
manifester ma joie avec des sifflets le tout avec
une cohorte de fanfaristes sur mes talons.

Franchement l'amour est vraiment aveugle. Il


arrive d'aimer quelqu'un et arrive que quand
l'amour se fait la malle tu te dis non mais sérieux
je faisais quoi avec ce type la ?

C'est mon cas actuellement, je ne sais


sincèrement pas ce que je trouvais à Badra
heureusement que j'ai rencontré un homme qui a
soigné mes blessures et que désormais je peux
tuer Badra sans état d'âme.

Car oui je vais le tuer.

La porte s'ouvre sur mon mari qui se fige en


voyant mon otage. Tout de suite il me sourit avant
de lever deux pouces en l'air.
Il s'installe après m'avoir langoureusement
embrassé.

- Bon mettons un film en attendant qu'il se


réveille, je pense qu'il est au pays des merveilles
actuellement attend tu l'as bien attaché ? Il se
lève et pars constater lui-même. Ah Sadio ça se
voit que tu n'es jamais allé acheter un bœuf, il faut
bien serrer les cordes.

- Charge toi de ça, j'apporte des chips, répondis-je.

Fini sa tâche, il me rejoint sur le canapé. Je viens


me coucher sur ses cuisses alors qu'il me caresse
les cheveux.

Bordel j'aime trop le fils de Carmen Diawara.

En parlant d'elle.

- Burr c'est qui Noura Bathily ?

- C'est l'enfant de qui ça ?


- Ta mère m'a chargé de te dire que ton amour
d'enfance du nom de Noura Bathily t'attends chez
vous.

Je prend une poignée de chips alors que je le sens


chercher dans ses souvenirs.

- Ah oui, je me rappelle d'elle, c'était la fille du


directeur de l'école primaire. Elle fut ma première
copine, enfin si ça compte. Tu sais qu'à l'école
primaire on s'envoyait des lettres : veux-tu être
ma copine si oui si non coché sur la case. C'est
ainsi qu'elle fut ma copine en classe de CM1
jusqu'en quatrième du collège. Parce que son père
voulait qu'elle soit diplômée de Harvard, elle est
vite partie.

Donc Carmen à ramener depuis les USA une


amourette qui a débuté au primaire pour me
prendre Abdel. Rire sincèrement je donne du
boulot à cette femme.

- Bah elle est revenue et est chez ta mère, elle


attend bien-sûr que tu ailles voir Noura.
- Laisse la là-bas si elle se fatigue elle retournera
au USA. Je ne connais pas de Noura, tu ne connais
pas de Bathily point final.

Je hoche la tête totalement d'accord.

- Dans trois jours j'accompagnerai tes oncles chez


le père de Safiatou sous demande de Sadikh. Il ne
rigole pas ton frère. Et rien que pour l'honorer, J'ai
commandé un Bazin trois pièces pour l'événement
chapeau babouche rien ne sera laissé. Je suis le
digne témoin et ça se respecte. D'ailleurs j'ai déjà
commencé à écrire mes conseils sur un bout de
papier et j'ai une petite idée du cadeau de
mariage mais c'est toi qui devra l'offrir à Safiatou.
Rire ton frère il va faire une syncope.

Inutile de lui demander ce qu'il mijote. Mon mari à


l'âme d'un gamin nous nous concentrons sur notre
film où je me concentre parce que Abdel raconte
je ne sais quoi.

- Oh quel tout petit mignon et beau couple. Je suis


en total émotions. BANDE DE TARÉ VOUS M'AVEZ
ATTACHÉ POUR VOUS MATER UN FILM COLLÉ
SERRÉ SUR LE CANA... Oh mais qui vois-je
monsieur le garde du corps qui a été promu au
rang de garde de lit conjugal. Alors comme ça vous
êtes en couple. Intéressant !

On se redresse pour lui accorder toute notre


attention.

- Ne fais pas le choquer. Tu sais, tu savais même


avant de t'infiltrer ici que nous sommes mariés.
Parce que bien évidemment tu n'aurais pas pris le
risque de rentrer ici sans une surveillance au
préalable. Coucou Badra, s'exclame Abdel en lui
lançant un cou de poing.

Il tombe à la renverse avec la chaise alors que


j'applaudis.

- Ne l'abîme pas Burr. Notre très cher Badra est


une personne très ostentatoire qui prend très soin
de son image. Après on va en faire ce qu'on veut.

Mon mari le redresse alors que Badra sourit de


toutes ses 124 dents.

Imbécile !
- Oui Emlyn tu as raison, dis à ton époux de ne pas
m'abîmer car sinon, il abîmera aussi l'identité de la
Reine et toi aussi tu ne me feras rien parce que je
suis le seul qui puisse vous donner l'identité de la
Reine. Tu n'étais pas au bal par hasard non ? Tu
cherches à nous détruire je te connais Emlyn. J'en
suis arrivé au point où je sais que tu as vu mon
sanctuaire, je sais que tu es remonté jusqu'à la
secte, que tu sais que j'ai sacrifié ta sœur et que tu
veux te venger.

Je crois comprendre les choses. Tout s'éclaircit


dans ma tête.

- Tu es très perspicace. C'est en effet exact. Je


comprends pourquoi tu étais soi-disant mort, en
fait tu as découvert l'identité de la Reine et elle t'a
fait tuer. N'est-ce pas Badra ?

Il ouvre la bouche pour répondre avant de baisser


son regard sur la corde.

- Sincèrement c'est quoi ce manque de civilisation


? C'est comme ça que vous traitez vos hôtes ?
C'est honteux Emlyn venant surtout d'une ex
première dame je crois que t'être mariée à ce
rustre qu'est ce garde du corps a dépeint sur toi.
Bref mes amis, je suis venu en paix, je ne suis
même pas armé. Je veux tout simplement
discuter. Détachez moi puis servez moi une tasse
de café on doit parler, surtout pas de thé, je
déteste ça. Aïe ça serre !

Je ne sais pas si je dois être stupéfaite par son


culot ou simplement en rigoler.

- Ce sont tes testicules que je vais découper en


chips pour accompagner ton café si tu ne me dis
pas tout de suite ce que tu fiches ici ! Et puis Badra
comment m'as tu reconnu au bal et Pourquoi tu
n'as rien dit à ta chère reine ? Parce que je suis
sûre que tu n'as rien dit vu que je suis encore
vivante.

- Emlyn sincèrement oh Emlyn sincèrement je ne


suis pas un benêt tant que ça. Emlyn je t'ai connu
alors que tu étais dans la fleur de l'adolescence,
j'ai vu ton corps changer, je l'ai vu mince empoté
et j'en passe. Loin de vouloir offusquer ton mari je
suis celui qui t'a pris ta virginité, j'ai dormi à tes
côtés pendant des années, je t'ai vu habillé et nue
plus d'une fois, je t'ai vu porter toute sorte de
vêtements sincèrement penses-tu que je n'aurai
pas pu te reconnaître ? Et le pom-pom à été ton
audace et ton sale caractère. Quand tu as
confronté la reine pour son retard j'ai tout de
suite confirmé mes doutes, c'était toi car deux
Emlyn Sadio Kâ il n'y en avait pas. Pour répondre à
ta deuxième question, je n'en ai pas eu le temps,
j'étais occupé à la baiser et j'étais aussi curieux de
savoir ce que tu mijotais avant d'aller lui en parler
sauf que voilà j'ai découvert son identité. Quel
malheur ! Puff on ne m'a pas dit moi que jouir
pouvait conduire à la mort.

Il couche avec elle ? Mais de quoi est fait Badra ?

- Alors elle a donné l'ordre de te tuer. Quelle


pourriture tu es ? Tu fais sauter une femme qui à
l'âge de ta mère ? Tu es répugnant !

Il m'offre un air je m'en foutiste avant de soupirer


agacer.

- Et si tu me disais comment tu as réussi à te sortir


de ce bourbier ?
- Les gens ont tendance à me prendre pour un
idiot. Pourtant Emlyn, je suis un homme qui est
vite entré dans la vie active. Emlyn j'ai été fervent
syndicaliste. J'ai participé à des grèves, j'ai pris
d'assaut des lieux, j'ai participé à des choses que
tu ne peux t'imaginer. J'ai fait des rencontres, j'ai
eu des contacts. Je ne suis pas idiot même si
j'aime me faire passer pour un et c'est une
décision que j'ai prise pour vivre dans cette secte,
fait toi passer pour un con ainsi on te dois
estimera. Moi Badra Faye, je préfère être malin
que d'être intelligent oui ce sont deux choses
distinctes. Ce que la reine ignore c'est que dans sa
secte j'ai créé mon petit gang. Moi aussi j'ai mes
hommes, moi aussi j'ai une image, moi aussi je
commande. La secte m'a mis au sommet de ce
pays mais sache que n'importe qui ne dirige pas
un pays. Le mental il en faut, l'intelligence tient
rigueur. Je sème et attend patiemment la récolte
même si ça prendra 10 ans. Tu sais Emlyn quand
tu habites dans un quartier très réputé pour son
insécurité, il faut te lier d'amitié aux jeunes de ce
quartier car ce sont eux même qui agresse et
même si ce ne sont pas eux, ils connaissent les
agresseurs cette méthode je l'ai adopté depuis
l'époque estudiantine. Un jour, je me suis faite
agresser alors que je rejoignais ma maison. J'avais
pour habitude d'acheter des cigarettes, du café
Touba ou de donner souvent des jetons aux
jeunes du quartier qui avaient mon âge à la
différence qu'ils étaient des jeunes de la rue. Le
lendemain de mon agression je suis allée voir l'un
d'eux, il m'a demandé la marque de mon
téléphone et le soir il m'a apporté mon téléphone.
Comprends-tu ou je dois te faire un dessin ? Parce
que je dois te dire que je ne m'emmerdais pas
avec les cours d'arts plastiques.

- Arrête de jouer au plus malin et ouvre la ou je te


brise tout de suite ! Lui hurle Abdel.

- Oulah on dirait que le lion ne rugit pas seulement


en forêt, tu en garde un dans ton salon em...

Un coup de poing lui fit ravaler mon prénom qu'il


s'apprêtait à prononcer.

Il garde le silence un bon moment digérant


l'impact du coup.

- Je savais qu'un jour la reine allait se débarrasser


de moi lorsque je n'allais plus lui être utile. Je l'ai
vu le faire avec des sans âmes ou même des
membres de ma trempe. Alors comme le
manipulateur que je suis, j'ai commencé à me
faire aimer par ses cinq fatal guardian. Ce sont les
cinq hommes qui exécutent les tâches de la reine.
Je leur donnais tantôt de l'argent ou je couvrait
leurs bêtises. Je me suis arrangé pour qu'ils me
soient redevable ainsi quand la reine à ordonné
ma mort après m'avoir bien torturé. Ils m'ont
envoyé dans la forêt puis mon libéré bien
évidemment ils ont tué quelqu'un d'autre à ma
place parce qu'il fallait que l'esprit sente le sang
versé sinon elle aurait mis au courant la reine.
Voilà mes bébés. Maintenant, détachez-moi !

- Pourquoi tu veux nous aider sachant très bien


que j'ai une énorme dent contre toi ?

- Nuance Sadio je ne vous aide pas, moi je m'en


fou de vous deux. Moi Badra je veux me venger de
la Reine et malheureusement je dois me trouver
une allié alors je suis là. Toutefois, tout se fera
selon mes règles.

C'est pile poil le Badra que j'ai épousé. Salopard,


calculateur et manipulateur. Il n'a ni retenu ni
vergogne ce type. Tout ce qui sort de sa bouche
m'énerve, j'ai juste envie de fracasser son visage
contre le mur.

- Je me sens utilisé, elle n'a pas pensé à tout ce


que j'ai fais pour elle, elle n'a eu aucun scrupule à
donner l'ordre de me faire tuer. Je n'ai plus rien à
perdre Emlyn, je sais que je suis destiné à la mort
mais avant je voudrais faire une chose de bien,
éliminer cette secte pour que nous puissions créer
une nouvelle dans l'au-delà, bien évidemment eux
tous ils mourront et moi je serai le Roi dans l'au-
delà. C'est pas gentil ça ? J'ai même envie d'en
faire une pancarte avec pour slogan, la
rédemption de Badra, dit-il d'un ton théâtrale.

Il éclate de rire sauf qu'il est le seul à trouver ce


qu'il débite intéressant.

- Donc voilà les amis, vous ne pouvez pas me tuer,


pas maintenant en tout cas. Il arrive quand le café
?

En ayant marre de sa demande de café, je pars


récupérer la cafetière et verse tout sur sa tête.
- Dis merci Emlyn tes vêtements ont bu le café que
ta gueule voulais boire. Maintenant que tu as fini
de boire on peut continuer ?

...

- Bien, qui t'a dit qu'on ne pouvait pas te tuer


maintenant ? On peut tout de même te forcer à
nous le dire et puis tada on te tue.

Il éclate de rire tout en secouant la tête.

- Vos tortures sont vos tortures par contre, ma


bouche reste ma bouche. Vous ne pourrez pas me
forcer à l'ouvrir même si vous électrocutez ma
langue. Alors allons-y doucement et travaillons
ensemble et selon mes règles.

Je n'ai pas confiance en Badra qu'est-ce qui me dit


que tout ceci n'est pas un plan élaboré ? Je lance
un regard à mon mari pour lire dans ses yeux ce
qu'il pense et nous partageons à l'évidence la
même pensée.
Nous ne pouvons pas le tuer, nous allons le garder
de près, si nos plans échouent nous nous
rabattrons sur lui.

Je découvre qu'il est malin et un être si rusé,


capable de se défaire des liens de la mort et
capable d'un coup foireux.

- Badra pourquoi devrions nous te faire confiance


? Rien ne nous rassure dans tout ton monologue.
On te laisse partir et ça sera quoi la suite ?

- Je ne gagne rien à mentir. Voyez-vous même, la


reine ne sait pas ce que vous complotez, la reine
me croit exécuté, on annonce partout que je suis
mort, le peuple me pleure. Alhamdoulilah je suis
vivant sachant que tu respires pour me tuer crois
tu que je prendrais bêtement le risque de sauter
une tombe creuser par la Reine pour aller rentrer
dans une autre tombe que tu as creusé ? Eh bien
non ! Emlyn comme tu respires pour me tuer c'est
ainsi que je veux me venger d'elle. Je ne digère
pas ce qu'elle m'a fait. Elle m'a trahi, elle m'a
enlevé mon titre que je chérissait tant. Je te l'ai dis
je n'ai plus rien à perdre dans cette fichu vie. Si je
ne suis plus président je ne suis plus rien et je
veux rejoindre mon...

- Dieyna, tu veux rejoindre Dieyna.

Il fait les gros yeux, surpris que je connaisse son


nom. Une information que Badra ignorait.

- Burr détache-le s'il te plaît !

Abdel me fait confiance. Il me fait tellement


confiance que des fois ça me perce le cœur. Abdel
peut me confier sa vie et moi pareille. Même si
nous avons nos failles, nous ne le montrons jamais
à la face des autres. Il m'est arrivé de tenir la tête
haute la journée puis d'éclater en larme la nuit
dans ses bras à l'orée de notre chambre. Parce
que c'est mon mari, c'est ma moitié, c'est mon
confident, ma puissance et ma faiblesse. Là où
d'autres m'auraient demandé tu es sûr ? Lui il
détache Badra parce qu'il me fait confiance.

Durant son acte, j'en ai profité pour récupérer un


couteau que je cache derrière moi.
Badra désormais libre se secoue comme un chien
qui se débarrasse de ses puces. Il se redresse et se
dénoue les muscles

Tout de suite, je fonce sur lui et le plaque contre le


mur. Mon coude posé sur son cou, le couteau
dirigé droit vers ses yeux.

Il déglutit parce qu'il ne m'a jamais vu ainsi mais


moi je me suis vu ainsi plusieurs fois dans ma
glace. J'ai vu ma destruction, j'ai vu la haine briller
dans mes yeux. Exprès j'ai pleuré ma sœur devant
un miroir pour garder jalousement chaque
fragments de mon visage inondé de larmes,
chaque bruissement de mon cœur qui craquait. Je
ne pardonnerai jamais à cet être tout ce qu'il m'a
fait.

- Je te le jure sur le digne sang qui coule dans mes


veines Badra que si tu te joues de nous, je te
retrouverai pour te planter ce couteau dans
chaque orbite. Je te déchiquetterai pour donner
ton corps à des chiens de première catégorie
affamés. Je ne suis plus là Emlyn Sadio Kâ que tu
as détruit et emprisonné dans une prison dorée. Si
la reine à demandé ta mort et que tu as réussi à
t'en défaire, sache que moi je ne te raterai pas. Je
suis capable de te retrouver même gelée sous des
glaces au pôle nord. Regarde moi bien Badra,
regarde moi bien et regarde l'homme qui se tient
derrière moi car si ce n'est pas moi ça sera lui ou
ensemble. La mort de Saïda ne restera pas impuni
même si tu me dévoile sur un plateau d'argent le
nom de cette Reine, je te détruirai.
Je sais que tu ne me diras rien aujourd'hui alors
dégage !

Mon mari arrive avec le téléphone de Badra et le


remet dans la poche de ce dernier.

Je sais qu'il a récupéré son numéro et qu'on aura


sûrement un moyen de le localiser.

Je recule le libérant de mon Emprise alors qu'il


reste affligé contre le mur.

- Emlyn je ne te demanderai pas pardon parce que


je suis de ces personnes qui pensent que le mot
pardon ne règle pas les choses. Je ne regrette rien
Emlyn, ça serait être hypocrite de te sortir le mot
pardon. toutefois je tiendrai à te dire que dans
cette démarche de détruire la reine je suis
complètement sincère et le moment venu tu
m'auras pour faire ce qui te soulage. Je pars je te
recontacterai pour t'expliquer mes règles du jeu.

Il sort, mon regard reste figé sur la porte qu'il


vient de fermer. Un torse chaud se colle contre
mon dos et des bras sécurisant m'entoure.

***

Je rentre dans la chambre de Soraya et la trouve


étalée en étoile de mer sur le lit. Safiatou est
rentrée à cause du mariage.

Je soulève le drap puis me couche à ses côtés.


Elle ne bouge pas mais je sais qu'elle m'a senti.

Je lui caresse les cheveux coupés court et


instantanément elle pose sa tête sur ma poitrine
avant d'éclater en larme.

Je ne parle pas, je la laisse pleurer. Qu'elle déverse


son mal c'est son droit. Je vois bien que Soraya ne
va pas bien. Elle est venue de France avec ses
propres démons.
J'ai sincèrement beaucoup de choses à gérer mais
je trouverai toujours une place pour l'aider parce
que c'est ma petite sœur, la jumelle de Saïda.

- Sadio est-ce tu m'aimes... est-ce que tu me


considère comme ta sœur ?

- Soraya, je t'ai vu pour la première fois au bal


alors que tu étais nu et attaché sur un podium. Je
me suis senti connecté à toi. J'ai voulu te faire
sortir de la peu importe ce qu'il allait en advenir et
Alhamdoulilah on n'y est arrivé. SORAYA je ne
peux pas ne pas t'aimer même si je le voulais
parce que notre sang nous lie, parce que tu es ma
sœur. Tu es rongé par un mal Soraya, parle-moi s'il
te plaît, confie toi à moi. Soraya, je suis ta sœur,
ne me considère pas uniquement comme ton
aînée mais aussi comme ton amie et ta complice.
Qu'est-ce qui te ronge petite sœur ?

- Tu pourras comprendre ? Sais-tu ce que sait que


de naître et de se débrouiller toute seule ? De voir
la haine dans les yeux de sa mère, de savoir que tu
n'es important pour personne, que personne ne
t'aime ni ne prend de tes nouvelles ? Depuis que
je suis dans cette maison, je suis chamboulée par
cette chaleur qui s'y dégage. Toi le matin tu nous
demandes si ça va, si on a besoin de quelque
chose, le soir avant de dormir tu fais le tour de nos
chambres pour nous poser les mêmes questions.
Sadikh m'appelle chaque heure, il me fait sortir, il
passe du temps avec moi. Ton mari me fait rire
comme une idiote, il suffit que je crie Abdel mon
pote pour qu'il débarque me demandant ce qui se
passe, je le taquine et le traite comme mon grand
père pourtant il me suit dans mes provocation.
Même quand je le force à mater un film avec moi
et safiatou il le fait. Tu vois cette atmosphère là, je
ne suis pas habitué. On ne m'a jamais dit je t'aime
Soraya. Je n'ai jamais dîné à trois sur une table. Je
ne me suis jamais senti important aux yeux de
quelqu'un. Je me déteste, je ne m'aime pas, je
n'arrive pas à croire que quelqu'un m'aime. J'ai
toujours été seul, toujours et toujours. Sadio je
souffre dans mon cœur...je...j'ai peur de...

Elle sort une lame et sans un mot je compris.

Une larme accompagne mon constat qui me laisse


dans un état horrifié.
Elle pleure comme une petite fille, son corps est
secoué par des spasmes, la crise d'angoisse s'en
mêle. Il faut que je contacte un docteur.

- Je...je n'ai pas sniffer... je veux rendre fière


Khalil...m...mais si je ne sniff pas...je...je deviens
faible et je...me mutile...appel le...Khalil dis-lui de
venir hein...je veux le voir..

J'essaie de la calmer sauf que je n'y arrive pas. Je


me sens impuissante. Elle fait une crise d'angoisse,
de manque je ne sais pas.

Putain.

Ce n'est quand même pas le khalil que je pense ?

Je prends son téléphone puis cherche le contact


sauf qu'il n'y a pas de Khalil.

- Soraya je ne vois pas son contact.

- N... Naruto.

Je trouve le numéro sur ce nom et lance.


Une personne décroche à la minute.

" Allo So"

" Allô bonjour monsieur, je suis la sœur de Soraya.


Elle est dans un état assez critique et vous
demande. Pouvez-vous s'il vous plaît passer à la
m..."

" Oui tout de suite. "

" Merci je vous envoie l'adresse."

Je raccroche et lui envoie l'adresse. Je retourne


dans la chambre en attendant qu'il arrive.

Il faut qu'on l'aide. Tout ceci est la faute de notre


mère. Elle ne s'est jamais occupée de sa fille.
Soraya a dû grandir seule et dépendre d'elle-
même. Dans cette vie j'ai appris que même si
certains sont mauvais, on a toujours besoin de
quelqu'un pour nous tendre la main. La solitude
n'est bonne pour personne. Autrui se construit
avec autrui c'est un fait. Peut-être que je ne suis
pas là personne qui arrivera à aider Soraya malgré
toute ma volonté mais peut-être que ce Khalil y
arrivera.

Je veux juste les voir heureux, je veux seulement


que Sadikh, Soraya, Safiatou soient un jour
heureux, je veux que leur vie soit meilleure même
si je dois tout ramasser pour eux ou tout subir
pour eux.

J'ai échoué avec Saïda mais j'espère pouvoir


rattraper les erreurs de ma mère.

Nul n'aurait été la présence d'Abdel j'aurais pu


dire que je n'ai plus de vie car elle me sert à veiller
sur les personnes derrière moi.

J'espère être assez forte pour tous.

Je pars ouvrir à khalil qui me fixe choqué avant de


vite se reprendre et me gratifier d'un sourire
sincère.

Sans perdre de temps, je lui montre la chambre de


Soraya alors qu'il me demande de laisser la porte
ouverte.
Je leur laisse un peu d'intimité.

Je reste anxieuse au salon, tapant des pieds


jusqu'à ce qu'il sorte enfin. Je me lève pour
l'accoster.

- Ça va mieux ? Elle t'a dit quoi ? Elle... Oh pardon


de vous avoir tutoyé je...

- Ce n'est rien vraiment, on peut se tutoyer.

Je hoche la tête puis l'invite à s'asseoir.

- Elle dort. J'ai réussi à la calmer difficilement.

Il garde le silence pendant une poignée de


minutes avant de s'exprimer.

- Soraya est malade, elle est en dépression sévère,


en plus elle est addicte, peut-être pas de façon
extrême mais le constat est qu'elle n'arrive pas à
se défaire de ces substances, elle pense que ces
choses la soulagent pendant ses moments
sombres. Je ne connais pas la nature de la
dépression toutefois elle et son addiction son lié,
seul un psy avec une suivie peut émettre un
diagnostic et voir s'il faut l'interner dans un centre
de désintoxication et d'addictologie. J'ai pensé à
tout mais bien évidemment, je devais quand
même venir en parler avec sa famille et
aujourd'hui Dieu faisant les choses j'ai eu la
malencontreuse occasion d'être là même si
j'avoue être surpris. En fait à l'hôpital vous m'avez
avoué être là sœur de Saïda alors ?

Je hoche la tête pour lui faire comprendre


l'évidence.

- Saïda, que son âme repose en paix, était la


jumelle de Soraya. Écoutez Khalil, je ne sais pas si
c'est normal mais mon instinct me crie de vous
faire confiance. Je ne sais pas en quelle occasion
vous avez rencontré Soraya, toutefois je suis de
ceux qui pense que le hasard n'existe pas. Je vis
avec Soraya depuis un certain moment et je voyais
bien que quelque chose n'allait pas, j'ai essayé de
savoir, je lui ai demandé moult fois sans réponse.
Mon mari m'avait parlé des doutes sur sa
consommation de substances, il l'a même pris en
aparté pour lui parler sauf qu'elle n'a voulu rien
confirmer ni nous donner le nom de son dealer.
Tout à l'heure je l'ai trouvé dans sa période
sombre et ça m'a déchiré le cœur. Vu tout ce
qu'on a tenté sans gain de cause j'en suis arrivée à
la conclusion que seul toi peut l'aider parce que
Soraya se repose sur toi. Pourquoi ? Je ne sais pas.
Elle veut que ce soit toi qui l'aide. Pourquoi ? Je ne
sais pas. Si la volonté de se faire aider vit en elle
alors j'ai espoir pour ma petite sœur. Merci
beaucoup. Actuellement mon mari est au travail,
je ne suis pas là seule à prendre des décisions
parce que nous sommes tous ici sous sa
responsabilité. Toutefois je vais prendre ton
numéro, je lui parlerai de tes soupçons et il te
recontactera sûrement pour qu'ensemble on
puisse voir ce qu'il y'a à faire pour lui apporter
l'aide nécessaire. Je te remercie sincèrement
Khalil et je t'en prie même si c'est difficile ne lâche
pas Soraya.

Il capitule et me laisse sa carte avant de prendre


congé.

***

Ce soir, la dame au chapeau entre en jeu.


Nous savons par le biais de Madman que Mamour
Thiam côtoie chaque quinzaine du mois le casino
des clubs sélects.

Alors ce soir je m'y invite avec pour unique but de


me faire apprécier par lui.
Mamour est le bras droit de la reine alors il est
une pièce maîtresse.

Ceci n'est pas un bal masqué, mon époux ne


pourra pas me suivre à l'intérieur par contre il
restera dans une voiture à quelques mètres du
casino. Cinq de ses hommes les plus entraînés, me
serviront de garde.

Robe en bustier noir avec une fente mi cuisse.


Collier en diamant, chaussure en strass et
paillettes, une pochette en argent, une perruque
en coupe carré, un rouge à lèvre rouge sang. Le
chapeau vissé sur la tête.

Je me tiens devant la porte du casino.

S'il ya une chose que le monde de cette mafia


respecte, c'est l'identité de chacun, personne ne
s'amusera à m'enlever mon chapeau ou me
demander de le faire car mon identité
accompagne mon titre de cheffe de Cartel. Dans
ce monde, les choix ne se discutent pas.

Avec une démarche féline et assurée, je m'impose


au centre du Casino.
Regard de lynx activé, une rotation à gauche je ne
vois pas une personne qui aurait son aura.
Rotation à droite, quatrième table au fond de la
salle, le plus grand espace du casino il l'occupe. Six
hommes entourant la table de jeu, fringué comme
un héritier de la noblesse eh bien même si ses
photos ne figurent pas sur les sites d'informations
je peux affirmer que ce monsieur du troisième
âge, en costume gris anthracite un air gagneur sur
le visage est bien et bel Mamour Thiam.

Cible repéré murmuré-je à mon micro camouflé


dans ma coiffure.

Et maintenant il faut attirer son attention.

C'est parti !

J'observe de loin un serveur qui arrive vers moi. Je


fais le chrono dans ma tête quand il arrive à
quatre pas de moi, subtilement je place mon pied,
il tombe le contenu de ses verres renversé sur mes
chaussures.

Une musique en fond sonore détend les joueurs,


toutefois les yeux n'écoute pas alors un
mouvement attire vite l'attention. Je ne regarde
pas Mamour car il risquerait de capter. D'un
claquement de doigts à ma gauche, j'ordonne à un
garde de relever le serveur qui tremble sur lui-
même.

Ce casino n'appartient pas uniquement aux


vendeurs de bonbons( vendeurs de drogue) c'est
aussi le lieu des criminels. Chaque serveur ici sait
qu'il sert à des personnes pas très nets et ne pas
savoir qui je suis, ce que je fais et ce que je
pourrais lui faire, lui provoque des tremblements.

Je déteste faire ça, mais pour capter l'attention de


Mamour je me dois de le faire.

- Tu es bigleux ou tu ne sais pas te tenir sur tes


pieds ? Sais-tu combien ces chaussures que tu
viens d'abîmer m'ont coûté ? OU EST VÔTRE
RESPONSABLE ? J'arrache le badge qui était collé
sur sa chemise pour prendre ses références.

Un homme en costume accourt rapidement vers


nous.

Ses yeux constate déjà la bêtise

- Toutes nos excuses Madame. Nous sommes


sincèrement navrés de cet incident. Pour vous
montrer l'étendu de notre sincérité laissez-nous
vous offrir votre première consommation.
Pendant qu'il parle, des serveuses sont venues
nettoyer mes chaussures.

Je déteste ça.

- Je ne veux rien de vos excuses. Je veux qu'il soit


viré !

- Ça sera fait madame. Je vois Mamour qui arrive


vers nous. Je continue de parler avec le
responsable.

- Quelle heureuse coïncidence Dame au chapeau,


je ne vous connaissais pas fan de ce genre de lieu.
J'avoue être agréablement surpris. Me permettez-
vous ?

Je me tourne vers lui et hoche la tête, il récupère


ma main pour m'offrir une baisemain. D'une main,
il ordonne au serveur et à son responsable de
partir.

- A qui ai-je l'honneur ? Demandé-je.

- C'est normal que vous ne me reconnaissez pas, la


dernière fois qu'on s'est vu j'étais masqué.
Mamour Thiam pour vous servir.

- Oh très cher Mamour Thiam quel plaisir de vous


voir. Je suis sincèrement flatté de vous rencontrer
ici. Que ce monde est petit. Désolée pour le petit
spectacle, ce serveur est juste un incapable.

- Ne vous en faites pas, je suis certain qu'il est déjà


viré.

Je hoche la tête et l'observe.

- Mais dis donc vous êtes bel homme pour votre


âge.
Je mens il ressemble à un crapaud.

- C'est flattant venant d'une jeune gazelle. Je vous


invite à ma table. Qu'en dites-vous ?

Il m'accorde son bras, que j'accepte. Il m'escorte


jusqu'à sa table avant de me tirer une place à sa
droite.

Je fais le tour de la table du regard et constate que


le S est là.

Ils sont très amis on dirait.


D'une pierre deux coups ça m'arrange plus que ce
qui était prévu.

D'une main j'ordonne à mon garde d'approcher. Il


se penche pour m'écouter.

- Le serveur de tout à l'heure, parce ce qu'il vous a


vu avec moi saura que ça vient de moi, de ce fait,
dites à l'un des garde qui est avec le faucon de
l'attendre à l'entrée, qu'il lui offre un million et s'il
veut une vie plus saine qu'il lui remette la carte de
mon entreprise. Une place l'y attend. Dites-lui
juste que ça vient d'une personne qui n'a pas aimé
la scène.

Il hoche la tête et part.

Mon entreprise est une SA ( société anonyme )


alors aucun risque.

- Un problème ? Questionne Mamour.

- Oh vous savez nous avons des ordres à donner


toujours et toujours enfin je ne vous apprends
rien, vous savez ce que sais.

Il ne répond rien et pose des cartes à la vue de ses


rivaux de jeu. Il à gagné.

Je n'ai jamais joué à ce jeu, mais Abdel m'a très


bien expliqué les règles. Je ne suis pas ici pour
gagner, je veux juste que Mamour apprécie ma
personne pour qu'il puisse me vouloir dans ses
contacts. Je réussirai petit à petit à avoir sa
confiance et grâce à lui je découvrirai l'identité de
la reine.
Je ne dois pas uniquement compter sur Badra. On
ne sait jamais.

- Vu que la manche est terminée, j'aimerais bien


jouer, argué-je.

J'achète une mallette de jetons qu'un homme en


costume pose devant moi.

Je place mes jetons qui constituent la mise et ma


cave.

L'objectif de ce jeu est de remporter les jetons des


adversaires en constituant la meilleure
combinaison de 5 cartes ou en leur faisant
abandonner le coup.

Le croupier est celui qui anime le jeu, chargé de


distribuer les cartes, il est comme l'arbitre du jeu,
il demande au deux joueurs à gauche de payer les
blinds qui représentent les deux premières mises
obligatoires.

Il mélange les cartes en riffle Shuffle; moitié de


paquet dans chaque main, les cartes sont abattues
alternativement à pleine vitesse, de droite et de
gauche, puis ramené en un seul et unique paquet.

Le croupier demande à Mamour de couper et


c'est ce qu'il fit.

Il distribue à chacun des cartes faces cachées dans


le sens des aiguilles d'une montre.
Chaque joueur possède 2 cartes en main et devra
composer des combinaisons avec des cartes du
tableau.

Chacun ayant sa main de cinq cartes, nous


débutons.

- Dites moi jeune gazelle, comment vont les


affaires ?

- Couci-couça, la douane se fait de plus en plus


gourmande. Figurez vous que j'ai payé 10% de ma
cargaison d'armes pour qu'ils puissent la laisser
entrer. Ils deviennent de plus en plus exigeants.

- Il faut travailler avec la tête, le directeur de la


douane est un très bon ami, mes cargaison ne
rencontrent pas d'entrée difficile.
Vu qu'il ne peut pas voir mon visage, je décide de
transmettre mes émotions par ma voix, alors
teintée de tristesse je m'exclame.

- Oh j'aurais tellement aimé avoir ce genre de


contact. Vous savez, prendre la place de Madman
n'a pas été facile, je suis obligée de me battre dur
comme fer pour montrer ce que je vaux afin que
les autres me donne le respect que je mérite.

- C'est comme ça, il faut se battre pour vous faire


une place au soleil. Dans notre monde les femmes
sont très sous estimé, c'est pourquoi je vous
apprécie car votre audace saupoudrée par votre
ambition fait de vous une dame qui a de l'avenir
dans ce monde. Si vous le souhaitez, je peux vous
filer quelques contacts.

- Oh vous ferez ça ? Dis-je enjouée.

Il hoche la tête, un joueur sort, il relance la mise.

- Ça me ferait énormément plaisir. J'aime bien


cette façon de voir. Bien vrai que vous et Madman
étiez ennemis mais sachez que de mon côté je ne
tiens pas à ce que ça soit pareil. Pour moi vous
êtes un modèle, j'aime vos méthodes drastiques.
Vous n'hésitez pas et ça moi j'adore ! M'exclamé-
je sensuellement.

Il me sourit et je le sens flatté. C'est ça, je vais


tellement te flatter que tu en auras le ventre tout
bedonnant.

- Dites moi dame au chapeau, prend la parole le S.


Avec qui faites-vous affaires concernant vos
contrats de drogue ?

- J'ai un partenariat avec des russes. Vous savez


qu'ils prennent de plus en plus de place dans le
marché. Les Mexicains offrent de bonne came
mais il y'a beaucoup de contrefaçon dans leurs
réseaux, pas étonnant, ils sont réputés ils ne font
plus d'efforts alors que les Russes en recherche de
montée de gloire n'ont pas intérêt à salir leurs
images. Pour l'heure ils m'apportent de la qualité.

- Et comment se passe l'échange ? Questionne


Mamour qui se montre très intéressé.
- Je n'aime pas les rendez-vous physiques pour des
échanges on ne sait jamais quand la police
débarque, mes échanges se passent en l'air. Pour
mieux vous expliquer, j'ai un contact qui a une
entreprise maritime et le directeur du port est un
très bon ami, j'ai un contact dans une banque
importante de la place qui couvre les gros
virements. Je fais le virement via la banque, ma
marchandise vient par bateau, le directeur
portuaire gère, les hommes se chargent de tout
emmener dans mes différentes caves.

- Très malin j'avoue, réplique le S.

L'un des joueurs mise son tapis c'est-à-dire tout ce


qui lui reste comme jetons parce qu'il n'en a plus
assez.

Une mise est relancée, je décide de suivre en


misant la même somme.

- Le S ici présent à un très bon réseau de drogue,


c'est avec lui et des asiatiques que je fais affaire et
je peux te dire que mes clients ne sont jamais
déçu. S est l'un des meilleurs ici au Sénégal, vous
devriez penser à faire affaire avec lui et sa
dernière invention, l'irrationnel est une pure
merveille. Nos hommes sont de plus en plus
efficaces.

D'un commun accord, le garde de S tend sa carte à


l'un de mes gardes qui l'a récupère.

- Savez-vous que j'ai refusé la proposition de la


Reine ? Je pense qu'elle ne serait pas ravie que ses
confrères traitent affaires avec moi, dis-je.

Je réussis à récupérer les jetons d'un joueur le


faisant quitter la table.

- La reine n'est pas obligée de savoir, lance


Mamour.

Le S ne s'attendant pas à cette réponse, tape sur


la table.

- Bon sang, qu'est-ce que tu racontes ?

- Ne t'en mêle pas S, le préviens Mamour en


abattant ses cartes qui forment un quinte flush
Cette combinaison se compose de 5 cartes
consécutives et de même couleur.
Il gagne la partie et remporte tous nos jetons.

- Arrête de réfléchir avec ton troisième pied


merde, il lance ses cartes et pars.

Donc si je résume bien, Mamour serait intéressé


par moi.

Mhhh.

- Ne vous en faites pas pour lui. Alors dites moi


jeune gazelle, acceptez vous de m'honorer avec
un dîner ?

Je me lève alors que mon garde récupère mon


portefeuille.

- J'y réfléchirai, c'était un plaisir Mamour à une


possible prochaine fois.

***

Il avait quitté le Sénégal pour la Serbie afin de voir


sa mère. L'aînée des sœurs.
C'était une douce femme, certe plus âgée que son
père de trois ans mais qui était encore
physiquement au point. Il sait que sa mère était
amoureuse de son père, mais ce dernier ne l'était
pas.

La seule chose pour laquelle il ne cesserai jamais


d'être redevable à son père c'est d'avoir sauvé sa
mère.

- Bonjour Maman.

Elle lâcha ses documents les yeux embués, elle


serra fort son fils dans ses bras.

- Six mois que je ne t'ai pas vu mon petit papa. Tu


m'as tellement manqué. Comme tu as grandi !
Mon fils, mon fils !

Elle était toujours émue quand elle voyait son fils


passer la porte.

- Je vais bien même si j'avoue que les choses se


compliquent là-bas. Je ne sais pas pourquoi mais
je sais qu'elle apprendra que tu lui a menti depuis
le départ. Et lui aussi quand il apprendra que tu lui
a raconté des balivernes, ensemble ils te
chercheront.

Mal à l'aise elle arpenta la pièce.

- Tu sais je m'étais approché de lui pour lui jeter la


vérité à la figure. Mais je n'ai pas pu, quand je l'ai
vu, je n'ai pas pu mine de rien c'est mon neveu, je
ne pouvais pas le briser disait-elle en éclatant en
larme. Comment aurais-je pu lui raconter cette
histoire si sordide ? Aujourd'hui je ne sais plus où
elle se trouve, je sais que ma troisième sœur est
vivante mais où est-elle ? Quand il m'a libéré,
j'avais prévu d'aller à sa recherche mais tu...

- Je t'en ai empêché, écoute maman je sais que


c'est ta sœur mais la maléfique te tuera une
deuxième fois si elle découvre que tu es vivante et
que tu cherches sa moitié.

- Mais en attendant je fais quoi ? Je n'ai pas le


droit de retourner au Sénégal, elle continue de
tout briser...je ne sais pas où est notre sœur.
Et...bordel quelle famille j'ai là ?
Elle éclate en larmes alors que son fils tentait de la
consoler tant bien que mal.

- Promets moi papa, tu sais que je t'appelle


comme ça parce que tu porte le nom de mon
père, promets moi que si les deux découvrent
mon identité ou mon mensonge, que tu les
amènera ici. Je leur raconterai peu importe les
conséquences.

- Je ne les emmènerai pas ici, mais quand sonnera


l'heure, je viendrai te chercher. Et je te promets
maman que je chercherai ta troisième sœur.

Elle serra son fils contre elle avec un nouvel espoir


qui resurgissait, elle caressa sa chaîne qui avait
pour pendentif, trois lettres de l'alphabet, I, E, C.

_________________________________________
_____________

Chapitre 36

Emlyn Sadio Kâ,

Le mariage aura lieu dans quelques jours.


Ma tante et moi tenons à ce que tout sois parfait
après tout on parle du mariage de mon frère.

Là je dois aller faire les boutiques Avec Soraya il lui


faut des vêtements pour l'événement sinon elle
risque de débarquer en jogging.

Un ding se fit entendre, l'employée part ouvrir


alors que je descends les escaliers ma sœur qui
chouine derrière moi.

Une dame brune, vêtue d'une robe très très sexy


maquillée et chaussée dans des talons hauts se
tient au milieu de mon salon Carmen Diawara
l'accompagne.
Si elle et Abdel ont fréquenté ensemble, ils
doivent avoir à peu près le même âge mais
franchement elle a un style d'adolescent.

Bon je me tais.

Elle est venue me provoquer. Puré c'est si difficile


pour cette femme de me laisser tranquille ?

Le bruit de mes talons attire leur attention, je me


plante devant eux.
- Bonjour et bienvenue, prenez place on vous
apporte du jus, de l'eau ou...

- On es pas ici pour toi, alors tes bonjour tu peux


te les garder, je n'en ai rien à cirer de ton accueil.
Où est mon fils ?

Bon je voulais bien me comporter parce que mine


de rien c'est la mère de mon mari mais
sincèrement Carmen n'aime pas la paix et moi je
n'ai pas une grande patience.

- C'est donc elle ? Franchement je ne savais pas


que Abdel avait si mauvais goût, renchérit son
accompagnatrice.

- C'est clair qu'en matière de mauvais goût tu dois


t'y connaître. Quand on porte des boucles
d'oreilles pendantes et longues de surcroît, on
évite les colliers ras du cou. Quand on a presque
40 balais, on s'habille élégamment. Là tu
ressembles à une mère maquerelle, donc shut up
lui répondis-je.
Je me détourne d'elle pour parler à Carmen qui
m'observe de la tête au pied le visage méfiant et
je fais un tour sur moi même pour qu'elle puisse
bien faire son inspection.

- Je n'y crois pas, j'espère que ce n'est pas ce à


quoi je pense ! Se parle-t-elle à elle-même.

Je la connais assez pour savoir qu'elle est dans un


délire.

- Carmen tu ne nous présente pas ? Dis l'autre de


sa voix crécelle.

- Pas besoin, quand la tête est là le genou ne porte


pas le chapeau. Je suis Emlyn Sadio Kâ épouse
Abdel Oumar Dioum et toi ?

Je sais très bien qu'elle est Noura Bathily. Comme


Abdel ne s'est pas pointé, Carmen a eu la diligence
de la faire venir ici. Pure provocation.
Noura me lance un regard torve avant de se
dégager les cheveux.

- Noura Bathily je suis.


- Bien maintenant que les présentations sont
faites et que vous êtes venu pour Abdel et encore
qu'il n'est pas là, vous pouvez partir !

Carmen quitte sa lune et vient se planter devant


moi.

- On est pas là pour toi, ici c'est chez mon fils alors
tu n'es personne pour nous mettre dehors. Tu ne
te prend pas pour la merde toi ! Petite arriviste.

- Sheut Belle maman aie un peu de classe. Tu es


incapable de t'exprimer sans injure. Un conseil
Carmen si tu veux une rivale pour moi, sache que
tu as mal choisi ton produit ici présent je ne me
sens même pas un poil menacé. Eh bien
évidemment je ne me prend pas pour la merde je
suis l'épouse de ton fils et tu sais que ton fils n'est
pas de la merde. Ici c'est chez moi au cas où tu
l'ignore je suis légalement marié à ton fils, on jouit
des mêmes droits dans cette maison. Alors je ne
vous permet pas de venir me narguer chez-moi ni
de me manquer de respect. Tu peux rester
Carmen c'est chez ton fils mais la mère
maquerelle elle sort !
Quel toupet ! Venir me narguer dans ma maison.

- Mais ça ne va pas chez toi de parler à ta belle


mère ainsi ? Non mais tu te la pètes toi. On veut
voir Abdel et tu n'es personne pour nous
l'interdire, on l'attendra ici, je ne bougerai pas
d'un centimètre on verra ce que tu vas faire bitch,
cingle Noura. Et tu devrais descendre de ton
nuage, tu te crois trop haut là parce que moi
Noura je suis là pour prendre ta place et
efficacement. Abdel et toi ça sera bientôt une
histoire passé commence à faire tes valises. The
divorce will soon be pronounced.

Elle me contourne pour aller s'installer sur mon


canapé.

- Servante ! Je veux du jus, hurle-t-elle.

Un sourire vainqueur gagne les lèvres de Carmen


et elle part rejoindre sa protégé.

Je me tourne vers Soraya et lui souris. Je dépose


mon sac, enlève mes chaussures.

- Soraya va ouvrir le portail !


- Avec joie !

- Tu es très petite pour jouer dans mon


championnat maintenant tu dégages !

Je la tire par les deux bras jusqu'à la mettre


debout.

- Lâche-moi mais tu es malade !

Je maintiens ma prise et la tire alors qu'elle gigote


dans tous les sens, les injures accompagnant le
tout. Je la jette dehors avant de refermer le grand
portail. Je tente de retourner vite fait à l'intérieur
sauf que Soraya arrive en courant avec le sac de
Carmen qui lui court après.

- Petite impolie rend moi mon sac ! Rien


d'étonnant que tu sois là sœur de celle-là. Le sale
comportement coule férocement dans vos veines
!
On n'en restera pas là ! Vous ne perdez rien pour
attendre. Je dirais à mon fils que tu m'as humilié
dans sa maison tu verras ! Tu vas me le payer !
Elle arrache son sac des mains de Soraya, ouvre la
porte puis sort.

Je gronde Soraya sur ton attitude. Carmen est ce


qu'elle est mais Soraya n'a pas à s'en mêler.

***

J'ai convoqué tout le monde au QG d'Abdel. Il faut


qu'on parle des informations que j'ai, seule je
n'arrive pas à comprendre mais peut-être qu'avec
la participation de tous j'arriverai à une
conclusion.

Ben, Sadikh, Madman, Abdel sont tous installés


autour de la table ronde.

- Nous savons que la secte a été bâtie par cinq


fondateurs protégés par un esprit.

Je prend un marqueur et note leurs noms.

La reine (R)
Mamour Thiam ( le A)
Kader Dieng( Le S
Malick Niang ( Le R)
Issa Doumbia (MM)
Zora ( l'esprit)
?

- J'ai mis un point d'interrogation parce qu'il y a


une autre reine. Madman m'a demandé l'autre
fois combien de reine je cherchais, il n'a pas
développé parce que bien évidemment Madman
ici présent qui mange aisément des bananes
s'amuse de nous voir nous couper les cheveux en
quatre. Nous savons qu'une des lois de la secte est
que chaque premier fils des membres doit être
sacrifié. Que ce soit les membres simples ou les
fondateurs. Récemment j'ai un ami qui m'a parlé
et quatres expression clés important en sont
ressortis, un livre que je dois trouver, quatre
germes sauvés que je dois réunir pour détruire
l'esprit, une histoire de trois sœurs, il a aussi parlé
de l'invisible, j'ai l'impression qu'il y'a une autre
personne qui nous ai totalement inconnu et qui
n'entre pas en jeu peut-être que ce point
d'interrogation est l'invisible peut-être que c'est
une autre personne. Germes signifie enfant et ce
qui rend intéressant le tout c'est qu'il a dit quatre
germes sauvés, en outre quatre enfants sauvés
alors je pense qu'il y a quatre enfants qui ont été
épargnés du sacrifice. Sadikh tu représente l'un
d'eux, éludé-je.

Le concerné me fixe les yeux ouverts comme des


soucoupes. Mal à l'aise par cette situation, il se
dandine sur sa chaise alors que Abdel le regarde,
sauf Ben et Madman qui se fixent droit dans les
yeux.

Leurs attitudes m'interpellent et je soupçonne


qu'ils savent des choses ces deux-là.

- Ben Madman, avez-vous des informations pour


nous ?

Madman hausse les épaules avant d'ajouter.

- Moi tout me va peut-être Ben.

Ben lui lance un regard torve avant de secouer


négativement la tête.

- Si il s'agit de quatre enfants sauvés du sacrifice


alors bébé le petit Aziz fils de Badra fait partie de
l'équation, s'exclame Abdel.
C'est à mon tour d'écarquiller les yeux. Je n'y avais
pas pensé et pourtant si mes réflexions sont
fondées son affirmation est exacte. Aziz a été
sauvé par sa mère alors qu'il devait être sacrifié.
Ça ne me plaît pas de savoir ça, ça me dérange
énormément. Bordel je suis prise entre deux feux,
c'est un enfant, je n'ai pas envie de le mêler à
cette histoire. Comment mêler un enfant à des
histoires de malades que moi-même je n'arrive
pas à digérer ?

- Donc nous avons deux germes, il en reste deux


mais le problème, on a pas d'information sur
d'autres enfants qui ont été sauvé alors nous ne
sommes pas prêt d'avancer, surtout que il ne
s'agit pas seulement de trouver les quatres
concerné le livre joue un rôle important sinon
nous resterons toujours au statu quo, parce que je
suppose que c'est ce livre qui nous guidera sur
comment faire parce qu'il il ne s'agit pas
seulement de nous réunir, comme les fondateurs
l'ont fait, nous devons nous les quatres germes
sauvés nous réunir à travers un cercle et ce qu'on
doit dire ou utiliser se trouve dans le livre,
s'exprime Sadikh.
Je hoche la tête totalement d'accord avec ce qu'il
dit. Le grand problème de cette équation est
comment trouver ce livre, qui l'a, où il se trouve ?

Je me sens handicapée là, Peureum sais tout j'en


suis persuadée mais il ne me donnera pas
l'identité des deux autres germes ni où se trouve
le livre et ça m'énerve. C'est comme avoir une
source à côté de sa maison et ne pas pouvoir y
puiser de l'eau.

La salle reste silencieuse, chacun réfléchit à une


éventuelle possibilité.

On est vraiment mal barré.

- Je suis le troisième germe, Ben Aziz Thiam fils de


l'un des fondateurs de la secte Mamour thiam,
neveux et homonyme de Madman ici présent,
Tonne Ben.

Nous nous relevons tous de nos chaises


complètement choqués sauf Madman qui reste à
sa place avec ses bananes comme s'il le savait.
Abdel bondit sur lui alors que je reste statufié à
ma place.

- ATTEND BEN TU ES UNE TAUPE ? Je n'en reviens


pas. C'était évident putain thiam. Je savais que tu
étais louche, je le sentais, cette manie que tu avais
de tout savoir me donnait des doutes. Je n'en
reviens pas !

Ben ne regarde personne d'autre hormis moi, son


regard est ancré profondément dans le mien.
Déception c'est que mes yeux transmettent, il
bouge la tête de gauche à droite comme pour me
supplier de ne pas ressentir ça pour lui mais
comment faire. J'ai connu Ben alors que je fuyais
un danger traînant ma sœur avec moi. Ben nous a
recueilli, Ben nous a nourris, habillé. Grâce à lui je
suis Emlyn Sadio Kâ, grâce à lui j'ai été mannequin
de renom. Ben est le frère que j'ai connu avant
mon jumeau. On a eu tout le temps, il ne m'a rien
dit. Depuis cette histoire de découverte sur la
secte il avait le temps de tout m'avouer il ne l'a
jamais fait. Je me sens trahie, je me sens
lâchement trahie par celui que je considère
comme un frère.
- Tu...dis moi que c'est faux je t'en supplie. Tu
blagues n'est-ce pas ? Ne me laisse pas croire que
notre rencontre n'était pas un hasard, ne me
laisse pas croire que tu m'a aidé depuis le premier
jour sous la demande de la secte. Je t'en supplie
ben dis-moi que tu n'as pas fait comme Badra.

...

Je me faufile entre lui et Abdel de sorte à être en


face de lui.

- Ben...tu...ne me dis pas ça s'il te plaît...tu... Ben,


sortis-je dans un supplications. Je le secoue par le
col sauf qu'il ne me hôte pas ce fichu doute de la
tête. Je veux qu'il parle, qu'il me dise que je me
trompe sur toute la ligne.

...

- PARLE MOI, DIS-MOI QUE TU N'AS PAS FAIT


COMME BADRA, QUE TU NE TRAVAIL PAS POUR
EUX ! PARLE BEN AZIZ !

Un vertige me prit, j'ai failli flancher quand Abdel


me retiens de justesse.
- Je te le jure, Sadio que je ne vous ai pas trahi. J'ai
été loyal jusqu'au bout. Je t'ai rencontré par le
plus grand hasard, en ce moment même je ne
savais pas quel était le travail de mon père. J'ai
tout su après notre prise de distance. J'avais vu
des relevé bancaire de mon père qui envoyait
chaque mois de l'argent à un femme. J'ai
commencé à enquêter, tu sais bien que
fréquenter la rue à ses avantages, c'est ainsi que
j'ai appris que j'avais un oncle, je suis allé le
confronter il m'a dit d'aller demander à mon père
en me donnant des photos de ma mère. C'est ce
que j'ai fait, mon père n'avait plus le choix il m'a
tout avoué parce que c'est peut-être difficile à
croire mais il voulait se soulager en me disant la
vérité. Sadio quand tu es venu me demander
pardon quand tu m'as tout racontée je t'ai promis
de t'aider en ce moment j'avais conscience qu'il
s'agirait de me retourner contre mon père, mains
moi aussi je suis dégouté par tout ce qu'il fait, ses
personnes innocentes qu'ils sacrifient pour leurs
ambition. Je n'ai jamais eu une relation normale
avec mon père, on se dispute à chaque fois qu'on
se voit. Il me dégoûte, c'est ainsi que j'avais pris la
décision de vous aider quand vous serez dans un
sacré problème comme celui de momo, de vous
laisser faire sans interférer dans vos découvertes,
ni vous trahir ainsi je ne trahirai pas mon père y
compris vous. Je suis un lâche Sadio, je veux que
tout cette histoire s'arrête et pourtant je n'ai pas
le courage d'aller tout dénoncer parce que je me
rappelle toujours que c'est mon père Sadio, il a
sauvé ma mère d'une mort certaine je lui en suis
redevable. Je ne pouvais pas venir tout te
balancer, je n'avais pas ce courage, il fallait que tu
sache seul. Je te le jure je ne t'ai pas trahi crois
moi petite sœur.

Abdel m'oblige à m'asseoir, je me tiens la tête ne


sachant dans quel horizon diriger les pensées.
Je n'aurai jamais ou penser que Ben était le fils de
Mamour, c'est donc de lui qu'il parlait au bal, c'est
Ben qui doit prendre la place de son père dans la
secte.

- J'imagine que tu prendras sa place et que tu


nous évincera, comme tu es redevable à ton père
je suppose que tu ne laissera rien entacher ses
affaires Ben Aziz Thiam, crache Abdel
Il contourne mon mari et vient s'abaisser devant
moi en me prenant les mains comme si seule mon
avis lui importait, il ne calcul pas les autres, il s'en
fout de ce qu'ils peuvent penser mais moi non.

- Écoute Sadio tu es et tu reste ma sœur. Les


affaires de mon père ne m'intéressent pas, j'ai
peut-être une réputation de bad boy mais je ne
serai jamais lui. Je ne t'ai pas trahi, je ne lui ai
jamais dit tout ce qu'on se dit dans nos réunions.
Je suis conscient que cette histoire est rattachée à
ta vie alors je te laisserai tout découvrir parce que
c'est ton ton droit, je ne suis pas le méchant de
l'histoire.

- Pourquoi on doit te faire confiance ? Peut-être


que tu agis bien pour nous berner, renchérit
Sadikh.

Très bonne question.

- Il est sincère, prend la parole Madman. Ben n'a


jamais retourné sa veste. On parle de son père
c'est son droit s'il ne veut pas vous fournir tout sur
la table. Il a décidé de vous laisser découvrir tout
de vous même ainsi il ne se sentira pas coupable
c'est sa bataille avec sa conscience alors c'est son
droit. Pensez à tout ce qu'il a fait pour vous s'il
vous avait balancé à la secte vous ne seriez pas là.

Ça tient, Ben est au courant de tout pourtant j'ai


pas l'impression que la secte ne sait pas pour
nous. Toutefois il y a cette petite part de
déception en moi que je ne peux pas contrôler.

Je suis déçue je n'y peux rien, je ne contrôle pas


mes sentiments. Il me faut du temps pour digérer.

- Abdel je...je veux rentrer s'il y plaît !

Il me tend sa main que je prends et nous partons.

Ben est est le fils de Mamour. Je comprends mieux


pourquoi depuis tous ces moments où on habitait
ensemble je n'ai jamais vu l'ombre d'un père ou
d'une mère, je l'ai toujours connu libre comme un
électron. Je comprends tout maintenant, tout
prend son sens. Il utilise l'influence de son père
pour avoir des informations.

Quand on lui avait demandé comment il avait su


pour ma présence en Turquie il avait juste
rétorqué « J'ai mes sources c'est mon droit de ne
rien dévoiler, l'essentiel Sadio est là avec nous »

Et en vrai je suis dégouté ils savent des choses


tous les deux et ils nous laisse nous démerder.

Sacré Ben.

Sadikh, Ben et le petit Aziz, ça fait trois germes, il


en reste un.

Mais qui ça peut bien être ?

***

Carmen Diawara,

J'ai dormi, j'ai réfléchi, j'ai conclu que je devais


changer mes plans.

Sadio n'est pas Nabou, elle me donne du fil à


retordre. Je l'ai sous estimé j'avoue et elle se
révèle être une teigne.
Je vais devoir utiliser celle que je n'aime pas pour
dégager celle que je n'aime pas.
- Êtes vous sûre qu'elle sera d'accord ? Me
questionne Kane, mon chauffeur. Il l'est depuis
maintenant 25 ans, c'est mon seul loyal ami.

- Sans aucun doute oui. À ce stade, elle voue une


haine inéluctable envers Sadio. Ce n'est plus une
histoire d'Abdel simplement, Sadio l'a foutu en
prison alors quand je la ferai sortir ça sera pour se
venger. Je n'ai plus le choix Kane, elle est tenace,
Noura ne fera pas l'affaire. Sadio doit mourir et
comme je ne peux pas le faire moi-même, Nabou
s'en chargera. Et je préfère largement Nabou que
Sadio même si Nabou ne l'aura pas en fin de ligne
parce que Abdel n'est pour aucune femme.

Je me frotte les doigts tout en réfléchissant à la va


vite. Je ferai sortir Nabou de prison pour qu'elle
dégage Sadio et quand Abdel sera enfin seule, je
tuerai Nabou.

Mon fils est à moi !

Nous arrivons à la prison et bien évidemment les


choses ne traînent pas. J'ai prévenu le directeur de
mon arrivée. On me guide dans une salle
climatisée où elle m'attend.
Je découvre une Nabou aminci, un coquard à l'œil.
La prison est une jungle, les coups que ne t'ont
pas porté ta victime, ils te le feront payer en
prison. Sadio ne pouvait pas trouver meilleure
vengeance.

- QU'EST-CE QUE VOUS ME VOULEZ ? VOUS ÊTES


VENU VOUS FOUTRE DE MOI ?

Elle est agressive elle.

- Le directeur m'a dit que tu passais ton temps à te


battre, ce n'est pas bon pour ton dossier. Tu te
verras dire bye bye à une possible liberté pour
bonne conduite. Je sais que tu as trop aimé
regarder Tarzan mais tu devrais calmer ta
sauvagerie en prison.

Elle rit amèrement jetant la tête en arrière. Je vois


beaucoup de haine dans ses yeux, tellement que
je suis sûre que si je lui donne une arme elle
abattra la cible.

Sadio a fabriqué un monstre moi ça m'arrange.


- Vous n'êtes ni ma mère ni mon avocate, a moins
que vous ayez une fois fait la prison pour savoir
comment se tenir ? Dites moi ce que vous me
voulez !

Je fixe ses mains menottés, des mains qui feront


des merveilles j'en suis persuadée.

- Je suis ici pour t'offrir une deuxième chance. Je


vais te libérer Nabou.

Elle me fixe méchamment ne me croyant pas pour


ne serait-ce sous.

Il ya de quoi, je lui ai quand même joué un


mauvais coup.

- J'ai besoin de toi Nabou, j'ai besoin qu'on s'allie.


Je suis prête à mettre balle à terre. Je n'ai plus le
choix et entre toi et Sadio je te préfère.

Nabou je peux la contrôler alors que Sadio non.


Donc le choix est vite fait.
Je la laisse prendre son temps pour rire quand elle
terminera je sortirai d'ici avec certainement une
réponse.

- Vous me prenez pour une quiche c'est ça hein ?


Une fois ok mais pas deux, vous ne m'aurez pas
deux fois. Quand on a monté ce plan avec Momo
vous m'avez sorti ce même baratin et on a vu
comment ça c'est terminé. Alors Carmen allez-y
jouer ailleurs.

- Je ne vais pas jurer sur quoi que ce soit. Tu as le


choix entre me faire confiance ou rester ici. Ici
c'est toi qui a plus à perdre que moi alors tu ne
devrais pas faire ta difficile. Qu'est-ce que tu
décides ? J'ai des chats à fouetter.

Elle reste silencieuse, fixant le mur derrière moi.


Elle est prise par le doute entre me faire confiance
une nouvelle fois où se débrouiller seule.

- Si j'accepte, quand est-ce que je sortirai ?

- Tu acceptes, tu me suis tout de suite. J'ai assez


payé le directeur pour qu'il fasse disparaître ton
casier judiciaire et tout ce qui l'entoure.
...

- J'accepte, je m'en fou désormais d'Abdel mais


Sadio doit me payer ce qu'elle m'a fait.

Satisfaite, je me lève et lui demande de


m'attendre là.
Je rejoins le bureau du directeur.

- Je sors de mon sac deux liasses conséquentes de


billet, à la vue de l'argent, il ravale sa salive.

- Prend ça et elle sort tout de suite.

Il ramasse l'argent et le flair. Il est plus que cupide


que la cupidité elle-même.

Ce type utilise la prison pour une mafia, il y'a des


criminels qui sur le papier sont ici alors que
physiquement non, ils lui ont payé une somme
conséquente pour quitter le pays. Il s'enrichit
avec son business sans en être repu. L'ancien, je
l'ai tué ce malheureux à eu l'audace de foutre moi
mon fils en prison malheureusement il n'a pas eu
le temps de regretter qu'une balle a rejoint son
front.

On ne mêle pas mon fils à de la merde.

Il prend son téléphone et donne des ordres. Je


sors du centre pénitentiaire pour attendre dans
mon véhicule.

- Rien n'est impossible à Carmen Diawara, me


félicite Kane.

- Et rien n'effraie Carmen Diawara, terminé-je.

Nabou devant le centre observer les alentours,


elle respire la liberté je dirais. Je demande à Kane
de klaxonner pour attirer son attention Réussi,
elle se presse de nous rejoindre.

Le silence règne dans la voiture et c'est normal, je


ne suis pas pote avec elle pour partager des
moments de discussion. La je la conduis dans sa
nouvelle maison.

Devant un duplex, je ne prends pas la peine de


descendre, je lui tend la clé.
- Ta nouvelle demeure, tu trouveras un téléphone
et une nouvelle puce à l'intérieur. Reste à l'écoute,
je te dirai quoi faire et comment faire et attends
toi à recevoir une coloc.

Kane démarre et je souris.

- On passera à l'étape 2 ce soir.

***

Dans une banlieue de Dakar, des prostituées sont


dans les parages d'une boîte de nuit. D'autres
négocient des clients, d'autres fûmes adossées
contre le mur.

De ma position, le vitre baissée j'essaie d'en


repérer une qui fera l'affaire.

- Kane appelle celle qui à la robe grise, ces


rondeurs feront l'affaire.

Il descend se mettre à la tâche. Une minute plus


tard la travailleuse de sexe monte dans ma
voiture. Quand elle me voit, elle froncé les sourcils
d'étonnement.

- Euh...je suis une travailleuse de sexe mais je ne


suis pas lesbienne hein !

Ok une idiote.

Je prend l'enveloppe dans mon sac et lui tend les


photos.

- Cet homme pourrait-il vous intéresser ? Lui


demandé-je.

Elle observe les photos un sourire concupiscent


sur les lèvres.

- Ce n'est même pas une question à poser Lahilaa


ki domou Kane leu ?

Idiote et bavarde je vais devoir soigner sa


civilisation.

- J'ai une proposition à vous faire. Vous serez


payée, logée, nourris le temps de cette mission.
Tout ce que vous aurez à faire c'est de vous
immiscer dans son cercle, devenir amie avec lui, le
séduire, créer la cacophonie dans son couple. 5
millions sont à vous si vous acceptez.

Elle ouvre la bouche en grand à l'attente de la


somme que je lui propose.

- Je coucherais même avec lui. Franchement je ne


perds rien il est beau et ça sera une partie de
plaisir. J'accepte, j'accepte.

- Kane le contrat.

Il le tend à la fille. C'est un contrat avec des


clauses qui stipulent que tout ceci reste
confidentiel, que le jour où elle parlera elle
accepte les conséquences ( conséquences que je
n'ai pas énumérées) mais je sais qu'elle ne s'y
attardera pas.

Elle signe rapidement. Je lui demande d'aller


récupérer ses affaires et je la loge dans
l'appartement de Nabou.

- Cohabitez ensemble, je viendrai vous détailler le


plan, sur ce je pars.
Au grand problème, les grands moyens, sadio sera
bientôt classé dans les archives.

***

Safiatou Ndoye,

Je reviens de HLM avec ma mère pour des


derniers achats. J'ai tenu à l'accompagner pour
acheter les goûts et pour limiter un peu ses
achats.

Ma mère est en totale euphorie, elle est tellement


heureuse que je réfléchis depuis à une façon de lui
dire ce que je souhaite. Bon il faut que je me
lance.

- Yaye, c'est vraiment gentil tout ça, mais vous


êtes en train de rendre ce mariage grandiose. Tout
le quartier en parle, je voulais un petit m...

- Bilay safiatou bo egueli wé li nga beugue wakh


ma songa la niou xekh ( je te promet que si tu
termines ta phrase on va se battre.) Le but même
c'est que le quartier sache, que toute ces
personnes qui t'ont traité de prostitué, qui te
critiquait, qui te jugeais, que toute ces personnes
qui disaient qu'aucun homme ne voudra de toi,
que toutes ces personnes qui t'ont condamné
sache que leurs langues n'a rien changé à ton
destin, que tu t'es trouvé un bon mari. Et je ne
suis pas l'unique responsable, tu as vu les voitures
qui ont garé ici le jour où ils emmenaient le
premier cola ? Bilay j'étais tellement contente que
je me suis saper exprès pour me promener dans le
quartier, quand elles m'ont vu «eh Alma wa auto
yi yeup lane la.» J'ai répondu avec joie que c'est le
petit frère de l'ex première dame qui venait
demander ta main et qu'il était chef d'entreprise.
Il fallait voir leur hypocrisie.

J'imagine très bien, vu que même les filles qui


avaient cessé de me parler sont venues vers moi
pour me demander des informations sur mon
mari. Je n'ai pas gardé ma langue dans ma poche,
je les ai remis à l'heure place correctement.

Dans un mariage il ya des personnes qui viennent


expressément en groupe pour venir critiquer le
déroulé, je sais que mon mariage ne sera pas
épargné de ces vipères c'est pourquoi je voulais
une cérémonie simple.

- Yaye li yeup diarouko ( tout ça n'en vaut pas la


peine.)

Elle s'arrête et me force à en faire de même.

- Écoute-moi bien, il ne s'agit pas uniquement du


mariage de Safiatou, il s'agit d'une fille humiliée,
jugée et insultée. N'est-ce pas toi qu'on traitait de
pute dans tout ce quartier ? Moi je m'en fou de
fête, je m'en fou de son argent tu le sais très bien
car seul ton bonheur compte pour moi mais nous
sommes dans un monde où il faut user de l'argent
pour se faire respecter. Moi mon honneur peut
être sali je m'en fou mais pas toi ma fille. Regarde
tes badienes (tantes) comment elles sont aux
petits soins avec toi depuis qu'elles ont entendu le
montant de la somme de ta dot ? Tous des
hypocrites alors que ce sont elles qui disaient que
tu n'es plus vierge aucun homme ne voudra de toi,
tu n'auras pas une bonne dot ton père a bien fait
de te donner à Beye car tu allais être une charge
eh maintenant qu'est-ce qu'elle dise ? «Ey way
safiatou souniou dôme diou bakh bi, bakh mo takh
yalla may la dieukeur bou bakh.» Ey way Mane
diomi na deh li toubab nane je suis choquée mane
dama choqué deug deug ( «Safiatou tu es une
bonne fille, c'est pour cette raison que Dieu t'a
apporté un bon mari». Je suis sincèrement
choquée.) Tu vois cet homme Dieu l'a envoyé pour
essuyer les humiliations que tu as subi, ce mariage
lavera ton nom tu verras que désormais quand tu
viendra ici tu n'entendra plus une vipère te traiter
de prostituée. Alors da niouy khew, sagnsé tapis
rouge, sono bi dina résonné ba tally ba, da fek né
amouma numéro wa TFM sinon narone nalene wo
pour niou nieuw filmé mariage bi woné ko télé. Sa
papa sakh bougoul niou deff lou reuy faléwou
mako Kone nopil. ( On fera la fête, on se sapera, la
sonorisation résonnera jusqu'au goudron. C'est
parce que je n'ai pas le numéro de la chaîne de
télévision TFM sinon j'allais les appeler pour qu'ils
viennent couvrir l'événement. Même ton père a
voulu qu'on fasse un truc simple, je ne l'ai pas
calculé alors tais toi.)

...

Que dire après ça ? Elle est vraiment heureuse de


ce mariage, le jour où je suis venu elle a éclaté en
larmes. Je sais que cette histoire lui a fait
beaucoup de mal, elle voit ce mariage comme un
salut. Moi je ne sais quoi dire à part constater que
je me mari a un bloc de glace.

***

Le jour tant attendu est arrivé. Tant attendu parce


que silencieusement je chéri l'idée d'être son
épouse.

J'habite dans une maison en baraque, mes parents


n'ont jamais eu les moyens. Ma mère m'avait
demandé si je voulais qu'on fasse le mariage chez
sa sœur, cette même sœur qui avait refusé que je
vienne chez elle parce que la prostituée que j'étais
allait influencer ses filles à accepté avec plaisir
sauf que moi j'ai refusé.
C'est ma maison, j'ai grandi ici, alors je ferai ce
mariage ici.

Je n'en ai pas honte.

J'aurais tellement aimé que ma Saïda soit là,


j'imagine les folies qu'on aurait fait ensemble. Je
sais qu'elle aurait été contente de me savoir avec
son frère car elle était une personne pleine de
bonté. La cupidité était notre seul défaut. Je ne
sais pas où je vais dans ce mariage si ça marchera
ou pas mais je te promets ma sœur que ma
première fille portera ton prénom parce que je
t'aime et que tu me manques.

Repose en paix mon amie.

Je suis vite rejoint par Soraya qui je dois dire est


magnifique dans sa robe en Bazin rouge.

- Ah mais wahou où sont passés les joggings, les t-


shirts et les dallou plastique ? Tu es très belle
Mach'Allah.

- Je suis d'habitude laide, c'est ça non? Dit-elle


faussement boudeuse.

- Mais non je veux dire qu'aujourd'hui tu es


féminine d'habitude tu as un style garçon
manqué. Bref on attend mes deux cousines pour
aller au salon de coiffure.

- Pourquoi ne pas avoir fait déplacé la maquilleuse


?
- Sheut un délire de ma mère qui maintient que je
dois aller me changer au salon pour revenir
parader en voiture devant tout le quartier.

Elle éclate de rire alors que je ne reste pas de


marbre.

- Dis Safiatou, je...j'ai envi de me voiler.

Je l'observe dubitative.

- Soraya le voile ce n'est pas de l'amusement, si


c'est pour mettre aujourd'hui et retirer demain je
te conseille de ne pas le faire. Cette volonté doit
être sincère, nourri et chéri.

- Mais j'en suis sûre, je te vois toujours avec ça, je


te trouve très belle et pure moi aussi je veux me
voiler et puis je ne perds rien j'ai les cheveux
coupés court. Et tu sais que khalil m'a pris un
professeur d'arabe ? Il m'a parlé du voile et je
veux le mettre.

- Tu le fais pour toi-même ou pour Khalil ?


- Pour moi même je te le promet. J'ai vraiment
envie de changer Safi.

J'ai fini par la croire.

- ok je t'aiderai à apprendre à la mettre et je te


prêterai mes livres.

Elle me saute dessus avant de murmurer des


remerciements.

Nous allons finalement au salon. Je demande


quelques choses de sobre.

Une heure trente plus tard, le voile rose bien visé


sur ma tête rend ma tenue encore plus sublime.

Mes demoiselles d'honneur sont en rouge alors


même si ma taille basse est dorée j'ai tenu à
partager quelques choses avec elles.

Nous rentrons à la maison alors que mes tantes


m'emmènent dans la chambre de ma mère. On
m'installe sur le lit, elles me donnent des conseils,
l'ambiance est au rendez-vous. Je prends mon
coran et mon tasbih en attendant l'appelle.
Je perds la notion du temps quand Soraya me
tend mon téléphone.

Je décroche sans pour autant prononcer le


moindre mot. J'ai peur que ma voix ne se mette à
trembler.

- Félicitations Safiatou, devant Dieu devant les


hommes tu es désormais Ma femme. qu'Allah
azzawajal nous préserve.

Il raccroche et je n'en attendais pas plus, après


tout il n'allait pas me sortir des mots d'amour.
J'essuie la petite larme au coin de mes yeux. Ma
mère chante, crie et danse ce qui me fait rigoler
jusqu'à oublier mes angoisses.

***

Il fait nuit, je me retrouve nue alors que mes


tantes me lavent, je dois rejoindre mon foyer.

Des conseils m'ont accompagné, des pleurs m'ont


secoué, je n'ai pas pleurer ainsi a mon mariage
avec Beye j'étais apathique. Je prends réellement
conscience que je quitte ma mère, j'ai fait du
chemin, j'avance avec mes blessures et je sais que
inch'Allah je guérirai.

Je rejoins le domicile de Sadikh que je découvre


pour la première fois. Sadio nous a rejoint à la
maison puis m'a accompagné ici.

Un jolie apparemment aux mûres belges le salon


est en bas les chambres en haut.

On m'installe dans sa chambre très joliment


décorée avec des ballons. Danse, crie, joie. Je
soulève subtilement le pagne et je remarque le
visage inquiet de Sadio, elle ne fait que regarder
son téléphone. Et je me dis que ça a un rapport
avec le fait que Sadikh ne soit pas là.

Elle murmure quelque chose à l'oreille de son


mari, il hoche la tête puis il sort.

Je rabat le pagne, complètement déçue.

Il n'est pas là !

Il ne m'a pas accueilli !


- Ils ne pourront pas faire le rituel du lakh, mon
frère à eu une urgence de dernière minute. Il a dû
partir. Il vous présente ses sincères excuses. Il me
charge de vous remettre cet argent.

Mes tantes la remercient et je sais qu'elle a réussi


à faire taire leurs questionnements sauf que je
sais que c'est faux.

Soraya est allée accompagner Khalil, la maison se


vide vu que je n'attends plus de voix. Je prend le
risque de retirer le pagne, nous sommes que deux.

Je me lève pour me planter face à elle.

- Il n'a pas eu d'urgence, il n'a juste pas voulu être


là. Tu as demandé à Abdel d'aller le chercher.
Je...je sais qu'il ne m'aime pas, qu'il m'a épousé
pour me protéger de Beye mais...mais...c'est
humiliant...je me sens rejetée.

Mon visage rencontre son torse, je pleure le


premier jour de mon mariage à croire que les
larmes l'accompagnement partout.
- Je sais que c'est humiliant c'est pourquoi j'ai
inventé ce prétexte. Elle me prend le visage et
essuie mes larmes. Écoute-moi bien Safiatou, fais-
moi le plaisir d'arrêter de pleurer. Il n'est pas là
aujourd'hui ? C'est son problème, toi tu es là et tu
vas rester là. Tu vas l'attendre ici, c'est sa maison il
ne pourra pas fuir longtemps. Les pleurs ne
règlent rien alors arrête ça et réveille toi. Tu es
désormais son épouse, il a fait le choix de
t'epouser alors fais le lui assumer s'il est trop lâche
pour le faire lui-même. Tu vas aller te laver,
mettre ta nuisette et dormir aisément dans ton lit.
Ouvre bien tes oreilles, fais-toi respecter impose
considération et tes droits. On s'en fiche qu'il t'ai
épousé pour éviter Beye là conclusion c'est que tu
es son épouse. Et c'est un élément important si
Sadikh t'a épousé pour te protéger c'est que
quelque part tu es important pour lui alors creuse
cette importance pour y trouver de l'amour. Tu
n'es plus une petite fille, tu es une femme, tu tiens
désormais cette maison tu va te comporter
comme une épouse, tu vas prendre soin de ton
époux, de cette maison, tu vas te battre pour ton
bonheur. Ne laisse pas ta peur, ta honte et tes
appréhensions gâcher ton bonheur. Qu'est que tu
veux Safi sortir de ce mariage ? T'asseoir et
attendre que les choses évoluent ? Pleurer à
chaque fois que Sadikh sera en erreur ? Non ! Fait
bouger les choses parce qu'il s'agit de ton bonheur
de ta vie.

- Mais...mais il ne m'aime pas, il ne calculera pas


mes efforts.

- Tu es invisible ? Bah s'il ne te remarque pas fait


toi remarquer. Retourne dans ton passé prend dix
pourcent de l'audace de l'ancienne Safiatou et
reviens. Quand ton mari se lève le déjeuner est
déjà sur la table sa tenu déjà sorti, qu'il ne sort pas
d'ici le ventre vide. Quand il rentre le repas est
prêt tu es lavé, habillé la maison parfumé, la
chambre encensé, accueille le demande lui
comment a été sa journée. Le désir provoque le,
tu n'as pas intérêt à porter les vêtements
mémérisant que tu m'étais à la maison. Seul avec
ton mari tu peux même te promener en mini robe,
en string même si tu veux. Je te l'ai dis les 10% de
la safiatou d'avant je l'a veut ici à l'intérieur de
cette maison. Seuy bi na saff guerre, victoire bi
done sa kholou dieukeur ( Que ce ménage soit un
combat pour toi et tu dois obtenir en guise de
victoire l'amour de ton mari.) Ne te décourage pas
surtout même s'il ne te calcul pas continue. Cette
bataille j'en fais mon affaire si avec moi derrière
toi Sadikh n'est pas tombé à tes pieds c'est que je
ne m'appelle plus Sadio.

Elle essuie mes larmes et m'interdisant une


dernière fois de pleurer.

- Bon moi je rentre, si tu as besoin de quelque


chose tu m'appelles à n'importe quelle heure..

Elle m'embrasse la joue puis part.

***

- H réveille toi !

Tic tac
Tic tac

H n'ayant jamais eu le sommeil lourd se réveilla


sur le champ.
Zora se trouvait dans son éternel robe rouge
s'amusant avec un cerceau autour des reins.
- J'ai tendance à penser que tu es une gamine,
lança H.

Zora sourit en réponse avant de faire cesser son


cerceau.

- Si être heureuse fait de moi une enfant, merci H


j'accepte.

Tic tac
Tic tac

- Pourquoi tant de réjouissance ?

- Hihihi. Je les sens battre, j'en sens deux.

Tic tac
Tic tac

H sauta de son lit le corps en alerte. Ce n'était pas


possible pas maintenant. Elle ne pourra pas
arrêter ça, elle ne pourra pas protéger cette
personne de ce danger cette fois-ci.

H était horrifiée alors que Zora riait aux éclats.


- Ce n'est pas possible, laissa échapper H.

- Si c'est possible très possible deux chaud lapin ça


ne pouvait qu'être possible. Maintenant je
réfléchis à quoi faire de ce festin.

- Comment ça tu réfléchis ? C'était clair entre toi


et elle non ?

Zora offrit une moue à H avant de hausser les


épaules.

- H tu sais que je suis imprévisible, je change


d'humeur chaque minute. Je peux très bien
changer les règles de la dette.

- Et Pourquoi ferais tu cela ? Pourquoi es-tu si


imprévisible ? Tu changes les règles du Pacte
quand ça te chante !

- Oh H vous avez été les premiers à vouloir que les


règles changent. Dois-je te rappeler que vous avez
contourné la loi principale parce que vous vous
êtes laissé assagir par les émotions ? Alors je suis
libre de faire ce que je veux. Comme je disais je
réfléchis. Tu sais que le sang du sacrifice est plus
délicieux quand il ya un lien affectueux entre le
sacrifice et le donneur, que le sang est encore plus
sucré quand ça fait de la peine au donneur Alo..

- Qu'est-ce que tu racontes ? C'est encore tes


putain de loi que tu changes. Tu as accepté que je
paie ma dette avec lui sachant que je ne
ressentais rien pour lui alors de quel lien affectif
tu parles ?

Zora se leva puis se planta devant H.

- Jure moi H que tu n'as pas pleurer le jour de son


exécution ? Ose le jurer ! Peut-être que l'amour
n'était pas dans ton cœur mais tu avais de
l'affection pour lui, chose étonnante pour un cœur
de glace comme toi. Et puis arrête de croire ce qui
n'a pas lieu, pour cette même raison de lien
affectif, j'avais refusé que la reine me donne P en
sacrifice. Parce qu'elle s'en foutait de lui, elle te la
refourguer c'est toi qui t'es occupée de ce rejeton
son sang allait être amer alors j'ai exigé l'enfant
qu'elle aimait de tout son cœur. Donc je disais que
je ne sais pas quoi faire parce que l'histoire se
répète elle s'en fou des payeur de la dette, elle ne
ressens pas de lien affectif pour eux. Donc je
réfléchis soit je prendrai ce que j'aurais du
prendre depuis plus d'une trentaine d'années, soit
elle ira se faire baiser par lui, tombe enceinte et
paie ma dette parce que forcément elle aimera
l'enfant qui vient de lui et il est hors de question
que je prenne un sacrifice qui n'est pas savoureux.
Ça t'arrange non ?

H resta pensive contre le mur. Elle ne comprenait


pas Zora, elle ne comprends pas.

- Pourquoi fais-tu ça ?

Zora fixait H de la tête au pied, savourant la


réponse qu'elle allait bientôt donner.

- Kwa sababu mimi pia ninalipiza kisasi. kwaheri !


Laisse-t-elle échapper avant de disparaître comme
elle était venue.

Hein ?

La porte s'ouvrit sur P qui avait senti la présence


de Zora et l'angoisse de cette mère qui s'était
occupée de lui.
- Parce que moi aussi je me venge, bye ! C'est ce
qu'elle vient de te dire dans sa langue maternelle.
S'exprima P

Ce qui laissa H dans la confusion la plus totale.

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_____________

Chapitre 37

Sadikh Gaye,

Une sonnerie stridente me sort de mon état


comateux. J'éteins l'alarme mais je ne me lève pas
pour autant. Je pense à ce que j'ai fait la nuit
précédente et à part être lâche, une autre
qualification ne me revient pas.

Je sais que c'est ma décision que je dois l'assumer.


Toutefois, je ne sais pas faire semblant, je n'ai
jamais pu le faire. Rester là-bas, sourire avec les
gens comme si c'était le plus beau jour de ma vie,
j'en étais incapable. J'ai donc lâchement fui pour
venir me planquer à l'unité.

Il est 7 H, ils viendront bientôt travailler. Je pars à


mon casier pour prendre un t-shirt et un bas de
survêtement puis fonce à la douche commune.

Je me coule un café puis rejoins mon boxe.

Je traite des dossiers sur des enlèvements de


jeûnes filles, précisément des jeunes filles claires.
Une dizaine d'enlèvement à été signalé et nous y
travaillons.

Je perds la notion de l'heure quand Tacha Sanchez


pose une fesse sur mon bureau.

- Bonjour Sadi, tu n'as pas l'air de quelqu'un qui a


bien dormi. Tu as des problèmes ?

Qu'est-ce que ça peut bien lui faire ? On ne s'est


vraiment jamais parlé, les seuls fois où j'ai tenu
une mince conversation avec elle, c'était parce
qu'elle avait forcé. Je ne vais pas me convertir en
meilleur ami pour lui raconter mes soucis.
- Ça va , t'occupe ! Répondis-je en restant
concentré sur les profils que j'étudie.

- Tu... Elle ne put terminer sa phrase parce que


quelqu'un me prit le col pour me guider jusqu'à
son bureau. Il ferme la porte puis croise ses bras
sur sa poitrine alors que je reste assis comme un
adolescent prêt à se faire gronder par ses parents.

- A quoi est-ce que tu joues petit con ? Tu t'es


marié hier ! Hier Sadikh au lieu d'accueillir ta
femme tu pars te pavaner je ne sais où et ce matin
je te retrouve entrain de discuter avec ta
coéquipière ? Tu ne devais pas être ici !

J'arrange mon t-shirt froissé par ses soins puis


m'abreuve dans son café posé sagement sur sa
table.

- Abdel tu as sérieusement une tasse de café


personnalisée avec la photo de Sadio ? J'observe
la tasse et j'éclate de rire.

J'aurais tout vu avec ces deux là non mais


sincèrement qui fait ce genre de truc ?
Je lui sers un regard, seulement qu'il ne rit pas, il
garde le visage fermé et la même posture.

- Qu'est-ce que tu voulais que je fasse Abdel ? Que


je reste là bas à participer au rituel du lakh, à
prendre des photos, sourire sachant très bien que
ce n'est pas mon genre ? Que voulais tu que je
fasse ? Qu'on célèbre notre lune de miel
tendrement et amoureusement ? L'amour n'est
pas au rendez-vous Abdel.

- Qu'est-ce que tu me chantes là ? Tu te fous


vraiment de moi, j'ai écumé toute la ville hier à ta
recherche et monsieur me raconte je ne sais
quelles inepties.
Sadikh tu as pris une décision, tu l'assumes
jusqu'au bout ! Jusqu'au bout ! Personne ne t'a
demandé de jouer au preux chevalier, cette
décision de l'épouser est sorti de ta bouche, un
pistolet n'était pas posée sur ta tempe ce jour-là.
Ni moi ni ta sœur ne te laisserons briser le cœur
de cette fille qui a déjà souffert. Tu l'as humilié
hier, personne ne t'a demandé de goûter aux
noces hier, personne ne t'a demandé de sourire,
on attendait juste de toi que tu assumes et
considère celle qui est désormais ton épouse et tu
vas le faire Sadikh. Moi tu ne trainera pas mon
nom dans ce genre de connerie je suis peut-être
con à mes heures perdues mais je n'aime pas ce
genre de foutage de gueule. Tu m'a demandé
d'être ton témoin, j'ai accepté de suivre tes oncles
ensemble nous avons rassuré son père parce que
oui malgré ce qu'il est, il a tenu à ce qu'on le
rassure alors tu ne viendra sûrement pas nous
faire passer pour des menteurs.

Je garde le silence en fixant la table.

- Tu t'es excusé ? Non je sais, tu l'as trouvé


endormi, tu es allé dormir sur le canapé le matin
tu as lâchement foutu le camp avant qu'elle ne se
réveille n'est-ce pas ?

- J'ai dormi ici, lâché-je.

- Quelle est ta relation avec Tacha ?

- Rien du tout.

- Parfait parce que tu es désormais marié. Tu va te


lever Sadikh aller chercher un cadeau à ta femme
et t'excuser en bon et du forme. Que je ne te vois
pas ici ces prochains jours, tu es en lune de miel
alors au revoir et décroche les appels de ta sœur,
hier je n'ai pas dormi tellement qu'elle te traitait
de tous les noms d'oiseaux.

Sans un mot je sors de son bureau. Je récupère


mes affaires et monte dans ma voiture. Je conduis
ne sachant même pas où aller.

Acheter un cadeau il parle je ne sais même pas ce


qui ferait plaisir à une femme. Et c'est ça mon
problème, je suis maladroit quand il s'agit d'une
femme.

Avec Nabou tout était plus simple parce que je


faisais taire les sentiments, elle ne m'aimait pas
alors je n'avais pas à faire preuve d'attention
envers elle. Et les filles avec qui j'ai partagé une
nuit ne s'encombraient pas de cadeaux ou de
déclarations d'amour.
Je ne suis pas timide, quand une fille me plaît, je
suis cache avec elle, je ne suis pas romantique je
ne me suis jamais attardé sur les effusions
d'amour.
Je lance le numéro de Soraya vu que c'est son
amie peut-être qu'elle me conseillera un truc.

" Yo Sadikh mon pote ça bouge ?"

Je lève les yeux au ciel avant de renchérir.

" Je suis ton frère, pas ton pote ! Je veux offrir un


truc à Safiatou que me conseille-tu ?"

" Monsieur veut faire plaisir à sa femme oh que


c'est romantique tu cache bien ton jeu toi, bon
comme vous êtes des nouveaux mariés offre lui
une nuisette, un string à ton g..."

" Hé hé Soraya, tu n'es pas bête je le sais alors


quitte dans ce que tu es là et répond moi
normalement."

" Puff franchement safiatou a du boulot. Bon je


pense qu'un joli djellaba, un tapis de prière, un
coran et un voile lui feront plaisir. Tu..."

Je raccroche, elle parle trop.


Je me gare puis cherche une boutique de ce genre
sur Google, je lance la localisation puis je démarre.
***

Il est 20H quand je franchis les portes de ma


maison. Après avoir acheté le cadeau j'ai dépensé
mon énergie dans une salle de sport. Je suis
épuisé. Tout ce que je veux là maintenant, c'est
prendre un bain et dormir.

Mhhh ?

Je pars dehors histoire de voir si je ne me suis pas


trompé de maison. Je suis épuisé peut-être que je
suis rentré chez quelqu'un par inadvertance.

Sauf que c'est bien la façade de ma maison.

Je rentre à nouveau et observe ma décoration qui


a changé,les plantes qui n'étaient pas là, les
cadres n'ont plus. Les rideaux, les nappes et tout.

Tout est bien rangé alors que d'habitude je suis


bordélique.

Je ne fini d'être choquée quand une femme vêtu


d'une robe courte par dessus un gilet transparent
noir chaussé par mes sandales en cuir noir, des
sandales que je porte pour me pavaner dans mon
salon d'habitude sont bizarrement sexy dans ses
pieds.

- Bienvenu Aldiana !

C'est qui ça ?

- Qui êtes-vous ?
C'est tout ce que j'ai pu dire. Je reconnais les traits
de Safiatou mais je doute de ce que mes yeux me
montrent, il faut qu'elle me le confirme elle-
même.

Elle ouvre la bouche en ô, les traits marqués par


l'étonnement.
Sans me répondre, elle me débarrasse de mon sac
avant d'aller dans la cuisine. Elle revient
rapidement avec de l'eau alors que moi je ne
comprends rien du tout.

Elle me tend l'eau :

- Je suis Safiatou Gaye !


Safiatou ?

Elle a lâché ses cheveux qui sont très longs et s'est


maquillée simplement. La safiatou que j'ai connu
est timide celle-là, est une femme sûre d'elle. J'ai
dû rater un épisode. Je bois de l'eau à grosse
gorgée tout en coulant mon regard sur elle.

- Merci. Tu...tu as de jolies cheveux, sortis-je en lui


tendant le verre. Et ton voile ?

- Tu es mon mari. Et ne t'inquiètes pas, je reste


une femme voilée. Seulement que voilà, tant que
nous sommes seuls dans cette maison je peux
m'en priver. Tu ne te sens pas bien ? Tu es pâle
tout d'un coup.

C'est toi qui me fais des trucs que je ne


comprends pas. J'avais prévu de lui refourguer son
cadeau, m'excuser, aller prendre un bain et
dormir sauf que je ne sais plus par quoi
commencer.

Elle apporte sa main à mon front.


- Tu n'as pas de fièvre, je crois que c'est la fatigue.
Je t'ai fait couler un bain viens bébé. Elle me prend
la main pour monter alors que je la suis comme un
enfant.

Bébé ? Aldiana ? Quelque chose cloche.

C'est un piège.

Safiatou est timide.

Elle me tend ma serviette, m'embrasse la joue et


sort.

Qu'est-ce qui se passe là ?

- J'oubliais je t'attends pour le dîner à plus bébé ?

Hein ?

Je prend rapidement mon téléphone et lance le


numéro numéro de Abdel.

Une fois, il ne décroche pas.


C'est à la cinquième sonnerie que monsieur à
daigné répondre.
" Quoi ?"

Je lève les yeux au ciel et pars au balcon.

" Tu vois je viens d'arriver et y'a une femme ici qui


ressemble à..."

" Ça chatouille, mdr hé gardons un peu de pudeur


je parle à ton frère... désolé tu disais ? Attend il
est 20 H Pourquoi tu m'appelles ?"

...

" Tu peux m'écouter ? Je disais je viens d'arriver


chez moi mais Safiatou mais qui n'est pas Safiatou
moi je ne comprends pas. Elle a parfumé la
maison, changé la déco, la chambre il ya des
photos de mariage, elle a allumé de l'encens et la
commode est entravée par des bines-bines des
pots de thiouray et...bon je garde le reste hein.
Écoute Abdel, elle a eu l'audace de m'appeler
bébé, elle m'a embrassé la joue je dois douter
n'est-ce pas ? Safiatou qui était chez Sadio dès
qu'elle me voyait elle baissait les yeux. J'ai raison
de me méfier non ? C'est un piège je te l'assure,
elle..."

J'attends des éclats de rire et je suis prêt à parier


que ce con m'a mis sur haut parleur lui et sa
femme se paye ma tête. Je ne sais pas qui ris plus
que l'autre.

Je raccroche énervé puis pars me laver.

Fini de rattraper mes prières, je prends le cadeau


dans mon sac et descend. Je la trouve devant la
télévision. Sans un mot je lui tend le coffret.

- C...c'est pour moi bébé ?

Wa ki louko dall ?

Je hoche la tête et elle s'empresse de découvrir le


contenu.

- Je m'excuse pour mon attitude d'hier soir, c'était


blessant j'avoue et j'essaierai de ne plus refaire les
mêmes erreurs. Tu me pardonnes ?
Elle caresse le tissu du djellaba rouge, c'est sa
couleur préférée à ce que j'ai compris. Son sourire
est large et sincère, je suppose qu'elle aime son
cadeau.

Elle dépose le tout et me saute au cou alors que


mes bras restent ballant elle se détache le sourire
aux lèvres.

- Merci beaucoup, merci infiniment je n'aurai pas


pu rêver à mieux. Ça me fait énormément plaisir.

Je me gratte la nuque, elle me prend la main et


me guide à table. Une bonne odeur se dégage loin
de mon train habituel de biscuits ou de pain
trempé dans du lait caillé.

De la sauce curry avec du poulet, je ne sais pas


comment elle l'a deviné mais moi et ce plat c'est
une histoire d'amour. Sans attendre je me jette
dessus.

La dernière fois que j'ai mangé ça, c'était chez


Sadio et ça date de avant son enlèvement.

Trop bon.
Repu, je me caresse le ventre

- Merci c'était délicieux !

Un sourire de vainqueur gagne ses lèvres, elle me


fixe longuement, je fronce les sourcils cherchant à
comprendre.

- Tu as souris, peut-être inconsciemment mais tu


as souris, me dit-elle.

Ah ! C'est peut-être parce j'apprécie tout ça, mais


je ne le dirais pas.

***

H avait appelé d'urgence la Reine pour lui parler


des soupçons de Zora. Chacune assise à l'autre
bout de table, l'atmosphère était pesante. Reine
avait un compte à régler avec H mais ça pouvait
attendre.

- Zora je sais que tu es là, viens expliquer toi


même tes idées à Reine.
Zora comme si elle n'attendait que ça apparaît
dans son éternel robe rouge. Aujourd'hui elle avait
une corde à sauter avec elle.

- Tu reviens de la salle de sport, la taquina Reine


qui riait de son propre sarcasme.

Zora lui réserva un regard torve avant d'arpenter


la pièce.

- Tu sais que je suis en train de réfléchir ? Je


suppose que tu sais que les payeurs de ta dette
sont là ? Dis-moi reine tu t'en fou d'eux n'est-ce
pas ?

- Et de tout ce qui les entoure, répondit la Reine.

- Alors pourquoi devrais-je les accepter ? Ce qui


m'intéresse n'y est pas. L'amour ou l'affection n'y
est pas !

Reine se retourna derechef vers Zora. Elle


commençait à comprendre avec crainte où Zora
voulait en venir. Elle lui avait fait le même manège
des années plus tôt et il était hors de question
qu'elle lui ressorte les mêmes caprices.
- Tu recommences ? S'emporta R. C'est quoi ton
problème avec ces histoires de lien affectif ou
d'amour ? Tu es la descendante de cupidon ? Tu
n'as pas le droit d'ajouter une nouvelle clause, les
règles étaient claires Zora !

- Tu me parles de clause ? Ok il est où ton avocat ?


Et tu baisses d'un ton ! Pourquoi devrais-je
accepter un repas qui n'est pas plaisant ? Tu sais
tres bien que moi ce qui m'intéresse ce n'est pas
le lien père fils ou mère enfant ou mari et femme
mais l'affection ou l'amour que le donneur ressent
pour le sacrifice. Ça aurait été un mari, un petit
fils, un fils adopté, un cousin ou je ne sais qui
d'autres, tant qu'il y'a le lien moi j'accepte. J'adore
recevoir le sacrifice alors que le cœur du donneur
est déchiré en miettes. Tu veux que je te rappelle
ce qui s'était passé des années plus tôt ?

Si Reine avait la possibilité de tuer Zora, elle


l'aurait fait sans réfléchir car Zora commençait à
lui taper sur les nerfs. Elle n'aimait pas le sens que
cette discussion prenait.
- Alors pourquoi tu acceptes qu'on te donne en
sacrifice les enfants ou les femmes vierges qu'on
te ramène ? Questionna H.

Zora agacée tapa du pied, elle avait l'impression


d'avoir deux cancres de classe devant elle. On
aurait dit qu'elles avaient oublié la différence
entre les deux sujets.

- Mais dis donc c'est fou comme l'être humain


oublie vite ! Vous avez subi un lavage de cerveau ?
Parce que moi non. Ces sacrifices des enfants ou
femmes sont des sacrifices de grâce je vous
rappelle. Dans les sacrifices de grâce, les liens ne
m'intéressent pas parce que ces sacrifices sont en
quelque sorte pour vous ! Bandes d'ingrates
quand vous ou les membres simple m'offrez ces
enfants ou femme c'est lorsque vous voulez ma
protection ou une faveur ou encore quand vous
me remerciez ou me flattez ou quand vous voulez
faire un sale boulot et que vous avez besoin de
protection spirituelle. Alors que le sacrifice dont il
s'agit ici est le sacrifice élémentaire de notre pacte
! J'ai utilisé chacune de vos fibres pour faire de
vous ce que vous êtes, vos fibres vous entendez !
Une partie de vous. Alors le sacrifice que vous
devez me donner doit être quelque chose qui
vient de vous soit vos enfants soit un être que
vous aimez parce que l'amour fait partie de vous.
J'ai été clémente avec vous les cinqs qui m'avez
invoqué, parce qu'il y a un lien direct entre nous
alors que des membres simples, j'exige sans
discution ou négociation le premier fils que je
prendrai quand je le veut car eux aussi ils me
prennent de l'énergie. J'use de mon énergie pour
vous protéger, pour protéger chaque membre de
la secte. Des années auparavant j'ai accepté vos
doléances qui était de ne pas prendre ce qui
m'était due, en larme vous avez imploré ma
patience. J'ai sauvé vos germes, j'ai accepté de les
laisser, toi reine tu vois toujours tes menstrues
parce que tu me dois, j'avais accepté l'idée de
descendance parce que je me suis dis que tu les
aimerais, je n'aurai jamais cru que ton amour
prendrais cette vaste proportion jusqu'à ne pas
vouloir tout ce qui lui tournerai autour. Vous
m'avez offert toi et Mamour des sacrifices pour
me faire patienter j'ai accepté, H a payé sa dette
j'ai accepté parce que peu importe ce qu'elle veut
nous faire croire, elle tenait à lui. Bande d'ingrates
! Vous vouliez quoi ? Que j'accepte des coqs noirs,
des chèvres et des Colas ? N'importe quoi !
- DONC QUOI ? Hurla la Reine.

- Sois tu me donne le propre sacrifice que tu me


devais ou tu pars t'envoyer en l'air avec l'amour
de ta vie ou encore tu me donnes l'amour de ta
vie. Moi je veux un lien affectif ou un lien
d'amour.

- TOUT ÇA C'EST DE TA FAUTE ! C'EST TOI QUI A


REJETÉ MON SACRIFICE DU DÉPART POUR VENIR
ME FOUTRE DANS UN PÉTRIN DES ANNÉES PLUS
TARD. TU MENS TU ES UN ESPRIT TU SAIS TOUT !
TU SAVAIS TRÈS BIEN QUE JE N'ALLAIS PAS AIMER
LES REMBOURSEURS DE DETTE ALORS POURQUOI
TU AS ACCEPTÉ ? Avoue que tu adores nous faire
mariner, tu prends plaisir à nous voir détruit, je
commence à croire Zora que tu n'es pas ici pour
rien.

- Reine ce n'est pas de ma faute si ton amour pour


cette personne a pris cette proportion. Tu es une
femme dérangée mentalement qui refuse de se
faire soigner. Tu sais j'ai un ami mort qui était
psychologue je peux te le recommander, un esprit
psychologue hahahaha !
Reine bondit sur Zora alors que cette dernière
changea de place comme du vent.

- Zora tu as dis que tu te vengeais, de qui ? Je veux


savoir Intervena H.

Elle éclata de rire, alors que H de marbre attendait


sa réponse.

- Oh mais ne soyez pas si pressée. Il racontera


mon histoire quand il recevra la vision que je lui
aurais soufflée. Sachez que si j'ai donné des dons
de vision à ton fils adoptif H c'est parce qu'il sera
les yeux et la langue. Kwaheri ! (bye)

Elle disparu avec un malin sourire sur les lèvres.

***

Abdel Oumar Dioum,

J'ouvre une chambre de l'hôtel et y entre. J'allume


les lumières rouges et placarde sur les mûres les
photos de la semaine des derniers faits et gestes
que mes homme m'ont apporté.
Cette chambre est remplie des photos de Dibor
Diop, l'assassin de mon père.

Je ne l'ai pas oublié. Durant toutes ces années, j'ai


râpé la moindre information sur lui. J'ai toutes les
preuves qui l'incriminent. Bientôt il se retrouvera
derrière les barreaux.

Paroles d'un fils.

Je referme la porte et descend à l'unité.

A peine l'ascenseur s'ouvre que Tacha me prend


en grappe.
Je la conduis jusqu'au bureau.

- Mon capitaine la fouille à donné des résultats.


Nous savons désormais où se trouve le laboratoire
du S. Et vous ne le croirez jamais.

Elle me tend des photos de plusieurs


boulangeries.

- La chaîne des boulangeries pains saveurs


appartient d'après ce qu'on croit au libanais
Mahmoud Abbas sauf que on se trompe ces
boulangeries appartiennent à Kader Dieng et c'est
à l'intérieur qu'il fabrique des drogues. Les sacs de
farine entrent mais d'autres sont des drogues.
Nous avons longuement pensé que ses usines
étaient dans les provinces sauf que non, ces
boulangeries sont implantées en plein Dakar. Les
populations vont y acheter du pain sans se douter
de ce qui se trame à l'arrière.

Je n'en reviens pas. J'ai departis depuis des mois


des centaines d'hommes dans tout le pays pour
chercher une possible usine alors que c'est dans
une boulangerie qu'ils font leurs besogne.

C'est malin j'avoue très malin ce n'est pas évident


de comprendre qu'une boulangerie fabrique des
pains et en même temps des drogues.

Très malin le S.

- Félicitations Tacha, tu as rejoins l'équipe E en


retard mais vous avez fait un bon boulot. Informez
le Commandant pour qu'ils puissent nous
permettre une perquisition.
- Tout de suite capitaine. Elle pars toute heureuse
et je peux comprendre le sentiment de
satisfaction quand on accomplit quelque chose.

À 20 h nous partons en opération. Un dossier


d'affaire de trafic d'organes humain nous a pris
des mois d'enquête. Enfin aujourd'hui nous
pouvons boucler car nous avons le nom du chef,
son adresse nous sommes en route cagoulé
jusqu'aux dents pour procéder à son arrestation.

Bien évidemment j'ai essayé de savoir s'il faisait


partie de la secte sauf que non.

Je rentre à la maison à une heure du matin


éreinté.

***

Sadio est particulièrement heureuse ce matin, elle


se prépare tout en chantonnant. Aujourd'hui nous
accueillerons le petit Aziz. Ce mois passé
d'attente à été une période d'observation.
D'abord nous avons rédigé une demande
d'agrément, nous avons livré les documents, acte
de naissance, livret de famille, une facture et j'en
passe. Nous avons rempli un questionnaire
concernant notre état civil, notre situation
familiale, notre logement, étayé notre volonté
d'adoption. Je me suis rendu avec Sadio à
l'orphelinat pour un premier contact avec le petit
et bien évidemment je suis resté en retrait, il était
complètement à l'aise avec elle. La directrice de
l'orphelinat à accélérer la procédure et en un
moins nous sommes devenus les parents de Aziz.

J'ai aimé être père et je ne trouve pas de


problème à donner de mon amour qui pis est à un
enfant qui en a besoin. C'est un être fragile je l'ai
vu et ça me touche.

Moi et ma femme nous lui donnerons le meilleur


pour qu'il puisse être épanoui.

À l'orphelinat, nous engageons une longue


discussion avec la directrice qui nous félicite sur
nos choix.

Le petit Aziz et ses maigres affaires sont prêts.


Sadio le récupère alors que je prend les affaires.
Après de moult au-revoir nous partons à la
maison. Elle reste avec lui à l'arrière.
À la maison, le petit est accueilli comme un prince,
Soraya s'est dévouée à organiser une très petite
fête car ça reste intime. Méfiant, Aziz reste dans
les pas de Sadio qui rayonne de joie.

Elle est heureuse et moi ça me rend heureux, ce


bonheur me suffit.

***

C'est l'anniversaire de mon grand-père. Marie et


Rachid ont prévu un dîner pour le célébrer.

Je mets la chemise blanche alors que Sadio vient


mettre les boutons. Elle m'embrasse la poitrine
avant chaque bouton qu'elle ferme.

- Sunshine si tu continues comme ça, on risque de


ne plus partir.

- Mhhh j'ai subitement envie de toi, te voir


t'habiller m'a soudainement donné chaud.
- C'est une impression ou tu as réellement une
montée de libido ces jours ci ? Dis-je en lui ôtant
son tanga malgré qu'elle soit vêtue d'une robe.

- On s'en fout Burr je te veux en moi et tout de


suite. Elle me prend la main pour regarder ma
montre, nous avons un quart d'heure alors. Elle
me lâche le bras, pars se coller contre le mur. Avec
sensualité elle remonte sa robe en soie qui
caresse sa peau d'ébène. Elle se retourne face
contre le mur cambré jusqu'à 90° degré j'ai une
vue insoutenable sur ses délicieuses petites
fesses.

Quand elle fait ça, c'est que nous allons devoir


passer le cap des préliminaires. Même si on adore
prendre notre temps il y a des jours ou on ne s'en
formalise pas.

Désolé grand-père mais attend un peu. En tant


qu'un bon pompier je dois éteindre le feu de ma
femme.

Des minutes plus tard,


Nous arrivons avec Soraya qui avait tenu à nous
suivre avec pour motif je dois combattre aux côtés
de Sadio. Ne me demandez pas de quel combat il
s'agit, je l'ignore.
Les employés nous ouvrent, on pénètre à
l'intérieur, je tire mon cou et constate que tout le
monde est à table.

Mince

- Dougou, nouyo, tokk, fasse souniou kanam,


chuchoté-je à ma femme.
(On rentre, on salue, on s'assoie sereinement.)

- Franchement on a rien fait. Elle me renifle avant


de se renifler, ça va on ne pue pas le sexe,
rétorque-t-elle.

- Avancez là au lieu de rester là à chuchoter je ne


sais quoi, lance Soraya derrière nous.

Nous nous dévoilons aux yeux de tous. Ma mère


élégamment vêtue d'une robe blanche, se lève
pour me faire la bise avant d'aller se rasseoir.
- Désolé pour le retard, Sadio avait un petit
malaise.

- Ha bon ? S'étonna Soraya.

Je grimace mais ne m'en formalise pas, Sadio part


saluer avec ferveur mon grand père et le reste de
la famille.

À part ma mère, elle s'entend très bien avec les


autres, mon grand père l'adore Marie n'en parlons
pas.

Ma mère, en bonne chrétienne, prie pour le repas


alors que mon grand-père s'esclaffe ce qui
provoque de la gêne autour de la table. Je sens
que ce dîner va bientôt partir en cacahuète.

- On peut savoir ce qui te fait rire monsieur


Diawara ? Partage le avec nous qu'on puisse rire
aussi, lance méchamment ma mère.

- L'image d'un démon qui prie me fait juste rire !


Renchérit-il.
Marie et Rachid cachent un rire sauf qu'ils sont
trop bruyants pour ne pas se faire remarquer.

- Mame, dis-je en venant réunir mes mains sur la


table, s'il te plaît aujourd'hui c'est ton
anniversaire, s'il te plaît fait un effort afin qu'on
puisse dîner comme une famille no...

- Oh mais laisse-le, laisse-le donc parler. De toute


façon les insinuations tu les feras toujours mais tu
ne pourras rien prouver mon papa d'amour. Tu es
mon super héros, tu l'as oublié ?

Une lueur de tristesse passe sur son visage. J'en


déduis que la dernière phrase de ma mère à
provoquer ce sentiment. Pour détendre
l'atmosphère, Sadio se mit à lui parler de son
cadeau et enfin nous dînons en paix.

Il est désormais primordial que je sache ce qui se


passe entre ces deux là, leur relation de père et
fille n'est pas saine'

- Abdel mon bébé, je suis passée chez toi il y a


quelques jours avec Noura, le sais-tu ?
- Non, tu ne m'as pas appelé non plus, répondis-je
en emmenant la viande à la bouche.

- Noura tenait à te voir avant de repartir au USA,


nous sommes venue là-bas et ta femme aidée par
sa petite sœur ici présente qui mange comme une
sauvageonne m'ont humilié en me soulevant pour
me mettre dehors.

Choqué par ce que je viens d'entendre, je lâche


ma fourchette et fixe Sadio qui la bouche ouverte
regarde ma mère.

- M...

- Soraya ne t'en mêle pas, l'arrête sa sœur. Je n'ai


pas fait ça Carmen !

- Ah oui ? Tu ose nier que tu nous a jeté dehors ?


Je mens ? Tu ne m'as pas soulevé pour me mettre
dehors ? Insiste ma mère.

- Vous êtes venue avec cette fille pour me


manquer de respect je l'ai mise à la porte et oui
j'assume ! Par contre, je....je...snif...je ne vous ai
pas touché. Elle sort un mouchoir et essuie ses
yeux comme si elle s'empêchait de pleurer.
Carmen, qu'est-ce que je vous ai fait? Sniff...j'ai
tout fait pour que vous m'acceptiez mais rien. J'ai
tellement mal quand je pense que j'allais
trouver...une...Snif...une mère en vous alors que
tout ce que vous me donnez c'est du
mépris...Snif...

Elle se lève et part se mettre à genoux devant


Carmen.

- Pardon belle maman si je vous ai offensé veuillez


me pardonner.snif...elle se remet debout pour
faire une accolade à ma mère qui prend trop de
temps.

Sadio fait du cinéma. Je connais assez bien ma


femme pour savoir qu'elle a inversé la situation, je
la connait assez bien pour savoir qu'elle assume
toujours ce qu'elle fait et elle peut-être ce qu'elle
est mais brutaliser ma mère, elle n'aurait pas
franchi cette ligne. Encore, je connais assez bien
ma mère pour savoir qu'elle ne se laisserai jamais
soulever par Sadio, ses gardes ne l'auraient jamais
permis ni la dame féroce qu'elle est.
Équation résolue.

Sadio revient prendre sa place alors que ma mère


l'observe la bouche ouverte.

- Yaye, ça ne se reproduira plus. Je parlerai à Sadio


je te prie de lui pardonner.

Autant calmer les choses de cette façon. Je lui


donne raison en connaissant la vérité ainsi on
évite les disputes.

Toujours étonnée, ma mère m'accorde son


attention les yeux qui lancent des éclairs.

- Mais c'est faux ! C'est du cinéma ! Tu sais ce


qu'elle m'a dit en se relevant ? Que je ne réussirai
jamais à la monter contre son mari parce que vous
êtes comme dent et langue. C'est du cinéma
espèce d'hypocrite ! Sale menteuse ! Pour qui est-
ce que tu te prends ? Crache-t-elle en se levant
pour venir faire sortir Sadio de table.

Je me lève tout de suite alors que les autres font


de même. Ma mère en transe totale secoue Sadio
dans tous les sens.
Elle se bat avec elle.

Rachid délivre Sadio qui ne s'est pas défendu de


l'emprise de ma mère, je soulève ma mère qui se
débat dans mes mains lançant des injures que je
n'ose guerre répéter. Je ne reconnais pas ma mère
sincèrement on dirait une adolescente en crise de
jalousie.

Je l'emmène dans sa chambre de force. Elle trouve


toujours le moyen de me mettre en colère, j'en ai
marre moi !

- MAIS BON SANG C'EST QUOI TON PROBLÈME


CARMEN DIAWARA !?

Elle se fige et m'observe les lèvres tremblotantes.

- Carmen Diawara ? C'est ainsi que tu m'appelles


aujourd'hui ? Je suis ta mère !

- Justement oui tu es ma mère et je ne comprends


pas comment ma mère, ma propre mère peut se
permettre d'engager un combat avec ma femme !
Tu peux m'expliquer ton réel problème ! Tu peux
me l'expliquer ? Parce que je carbure, je suis
fatigué, tu es en train de descendre dans mon
estime. Mais...putain je ne comprends pas. Quel
histoire de te battre avec ma femme, une fille que
tu peux mettre au monde. Yaye tu te bats ! Je vais
devenir fou si tu ne m'explique pas ton réel pro...

- AHHHHHH DU SANG !

La voix de Soraya.

Je quitte la chambre en courant, je descends


rapidement les escaliers évitant de justesse de me
fouler la cheville avant de me figer face au portrait
peint devant moi.

Sadio a terre du sang présent tout le long de ses


cuisses.

_________________________________________
_____________

Chapitre 38

Abdel Oumar Dioum,


Je pousse tout le monde sans un mot je soulève
ma femme et sort en courant.

Rachid qui m'a suivi prend le volant, je l'en


remercie parce que je ne peux pas conduire et en
même temps veiller sur elle. Je ne sais même pas
quoi faire, ou toucher, comment faire parce que je
ne comprends pas D'OÙ VIENT CE SANG !

Tout ce que je sais c'est qu'elle respire.

- Roule plus vite il faut qu'on arrive rapidement !

...

- Gare je prends le volant !

- Non Abdel ! Un cas ça nous suffit, tu ne vas pas


prendre ce volant pour nous causer un accident,
rassure toi je file seulement que tu es assez
paniqué pour t'en rendre compte.

Je sors mon téléphone et contacte Serge, je le


préviens de notre arrivé, pour qu'il prépare le
nécessaire.
- Je ne vais pas lui pardonner, je te le jure que je
ne vais pas lui pardonner, marmonné-je.

Il ne répond pas, je caresse les cheveux de Sadio


comme si ça pouvait la soulager.

Nous arrivons trop lentement à mon goût, je porte


Sadio alors que dehors Serge est là avec un
brancard et deux infirmiers. Ils récupèrent Sadio
et je les suis sauf qu'à la salle de consultation on
m'interdit l'accès.

Je me tourne vers Serge.

- Qu'est-ce que tu attends pour entrer avec elle ?

- Abdel je ne suis pas formé pour son cas, elle est


avec un médecin gynécologue ça ressemble plus à
une fausse couche.

Je recule accablé par le choc. Qu'est-ce qu'il jacte


la ? Fausse couche ? Sadio était enceinte ? Oh
mon Dieu pas ça je t'en supplie cet enfant, ou pas
bordel je ne sais même pas mais s'il y'a un enfant,
il ne peut pas mourir sans qu'on aie su qu'il
existait.
Comment on a pu passer à côté de celà ? Bon Dieu
non seulement je me sens impuissant mais aussi
irresponsable. Je...mais je ne savais pas. Jusqu'à
présent elle s'était borné à croire qu'elle était
stérile, j'ai tout fait pour qu'on aille faire des
examens, et quand j'avais réussi à lui faire
entendre raison, ce poisson thon de momo la
enlevé. Entre retrouver sa mémoire, s'occuper de
tout ce qui nous tournait autour on a oublié
l'essentiel.

Je t'en prie y'a Allah pas ça.

- Q-quoi tu ne savais pas qu'elle était enceinte ?


Euh..., il se gratte la joue...Bon Attendons le
diagnostic en même temps je ne suis pas sûre de
ce que j'affirme.

Je me laisse tomber sur le sol, dos contre le mur,


la chemise ensanglantée. Je ne sais pas si je dois
dire que je suis triste, perdu , impuissant ou con je
n'en sais rien bordel je veux juste qu'on
m'annonce que c'était une mauvaise alerte au
moins j'aurai cette seconde chance de prendre
soin d'elle et de ce bébé.
Bon Dieu !

Tout ceci est la faute de ma mère et je ne suis pas


prêt de le lui pardonner. Oui je suis d'accord qu'on
a qu'une mère, je suis d'accord qu'on lui doit
respect et reconnaissance choses que j'ai toujours
pratiqué mais quand on a une mère comme la
mienne ce n'est plus pareil. J'ai tenu bon, j'ai tenu
malgré toutes ses caprices à la respecter, à la
comprendre et à l'aimer mais je n'en peux plus. Je
ne comprends pas pourquoi elle me fait tout ceci.
Ma mère m'a longtemps pourri la vie c'est difficile
à dire mais c'est le cas. Pour être heureux j'ai dû
lui cacher beaucoup de choses parce qu'elle
n'arrive jamais à comprendre que je suis un
homme, j'ai grandi, je fais ma vie. Si Sadio est
réellement enceinte, et qu'elle perd ce bébé je le
jure que je ne lui pardonnerai pas, ce dîner
sonnera la dernière fois qu'elle me verra. J'en ai
marre, j'en ai marre. Je suis fatigué de son mépris,
de son manque d'amour, de compassion. Tout le
monde la déteste, même son propre père, et elle
s'en fiche. Je ne sais pas ce qu'elle veut mais je
n'en peux plus. J'ai assez supporté, j'ai tout fait
pour essayer de changer celle qu'elle est.
Dois-je rester là à subir son comportement ces
caprices sans broncher parce que c'est ma mère ?
Mais je lui en suis reconnaissant, je me suis
toujours comporté comme un fils mais que dois-je
faire ?

- La Famille de Madame Emlyn ?

Je me lève rapidement pour lui faire face. Il me


conduit à son bureau. Nerveusement, je m'assois
essuyant mes paumes moites sur mon pantalon.

- Les fœtus sont de...

Comment ça les ?

- Qu...qu'est-ce que signifie les ?

Les ? Genre pluriel ?

Hey !

- La grossesse de votre épouse est gémellaire, les


fœtus sont de 9 semaines. Votre femme à saigné
mais l'écoulement s'est arrêté et le bébé n'a pas
été expulsé, elle à raté de peu une fausse couche.

Il me tend les clichés d'échographie que je prend


les mains tremblantes.

- Votre femme souffre de ce qu'on appelle béance


du col. C'est-à-dire que son col qui doit rester
fermé jusqu'à l'accouchement est anormalement
ouvert. Elle est en proie à une menace
d'avortement. Le docteur Kassi Serge m'a fait part
des pilules qu'elle prenait. C'est une chance
qu'elle ait échappé à la stérilité. Mais ces
médicaments ont eu des répercussions négatives
sur son col de l'utérus. Pendant l'échographie
nous avons constaté que l'un des bébés est en
danger, son cœur bat faiblement et il est
anormalement petit. À 90% il risque d'être
expulsé. Si il tient pendant ces trois jours
d'observation, nous allons devoir avoir recours à
un cerclage cervical pour fermer le col. La
grossesse de votre épouse sans aucun appel, est
une grossesse difficile.

Je reçois toutes ces informations comme un coup


de massue. Normalement une grossesse on la
découvre dans la joie alors que tout ceci me rend
triste. Deux petits être vivent dans son ventre un
risque de mourir laissant l'autre seul ou les deux
même risque de mourir.
Seigneur c'est affreux.

- Faites tout ce qui est nécessaire, je vous donne


l'aval mais je vous en supplie sauvez ma femme et
nos bébés.

Il m'invite à l'accueil pour remplir une décharge. Je


vois Soraya et Marie qui arrivent vers Rachid en
courant.

Moi je sors pour contacter Sadikh.

Il va falloir que je prenne une décision pour le bien


être de ma femme et de nos enfants oui car j'ai
espoir ces enfants s'en sortiront. Nos enfants, un
bout d'elle et de moi ne peuvent qu'être des
guerriers. inch'Allah j'ai espoir et j'ai foi.

Je n'ai eu qu'à composer que deux chiffres quand


un homme aux allures douteuses se plante devant
moi. Il se gratte le cou, tout en regardant partout.
- C... comment elle va ?

Je l'observe bien et la description que Sadio


m'avait faite sur son ami spécial coïncide. Ça doit
être lui, Peureum si je me rappelle bien. Mais
comment il a su qu'on était là ? Ma femme croit
qu'il a des don vision ça doit être ça.

- Mal je suppose, l'un des bébés est à 90% de


risques d'être expulsé.

- Exprès, elle l'a fait oui...mmmh... redonne...


redonne lui sa bague...je sais qu'elle ne t'a pas
demandé...redonne lui...je ne me suis jamais
présenté à toi...mais...je...il le fallait...la bague lui
fait sentir le danger... elle peut se protéger en
restant chez elle...ou le prévenir...ne laisse jamais
ta femme dormir sans lui réciter les sourates de
protection... protège la contre le mal qui rôde...et
dis lui de ma part de rester confiantes, la science
est la science mais la vie appartient à Dieu...
qu'elle garde espoir jusqu'au bout, un trésor y
est....

Je prends note mentalement tout en l'observant


de la tête au pied.
- TOI ! ÉLOIGNE TA MÈRE DE TA FEMME C'EST UN
DANGER POUR ELLE ! Hurle-t-il avant de courir
alors que j'essaie de le rattraper sauf qu'il détale
comme un félin et moi je ne peux pas m'éloigner
de l'hôpital.

Je le prendrai au mot, je ferai tout ce qu'il m'a dit.


Une chose est sur cet homme n'est pas lambda il
sait des choses et mieux vaut l'écouter que de
jouer au sourd après tout prendre ses précautions
n'a rien de méchant.

J'informe Sadikh de l'état de sa sœur et lui dit qu'il


peut passer demain en me ramenant des affaires.
Même si je sais qu'il tient trop à sa sœur pour
pouvoir dormir à tête reposée.

Je rejoins l'intérieur la tête en vrac.

Rachid, Marie et Soraya se précipitent vers moi. Je


sais qu'il attend des nouvelles.

- Elle fait une menace de fausse couche. Ils vont la


garder pendant trois jours puis prendre les
mesures nécessaires.
- Elle... elle était enceinte ? Enfin elle est...argh je
ne sais plus, elle tape du pied.

- Rachid, dépose Soraya à la maison et rentre avec


Marie Je vous tiendrai informé de la suite.

- Mais non il s'agit de ma sœur je veux rester !

- Soraya Aziz à son réveil il doit au moins voir un


visage familier sinon il risque de paniquer. Et
Sadikh passera demain matin, prépare un sac pour
Sadio et des vêtements de rechange pour moi.
Rentre s'il te plaît !

Elle finit par capituler, elles m'offrent un câlin puis


partent.

- Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu m'appelles.


Du courage, frère. Il me tapote l'épaule et suit les
filles.

***

23 H 48,
Quelque part,
- QU'EST-CE QUE TU VIENS DE DIRE ?

La dame était en furie face à l'information qu'elle


venait de recevoir. Ses mains tremblaient, son nez
frémissait. Sa colère était évidente.

- Préparez trois voitures, je veux 8 hommes avec.


On va chez elle tout de suite !

Comme un ordre d'urgence, ses hommes


s'activent alors qu'un homme particulier était
adossé au mur les bras croisés sur son torse.

- C'est une mauvaise idée, ce que tu veux faire,


avait-il dit.

Elle ne le regardait pas, elle récupéra ses affaires


et son arme, sort un masque et se dirige vers la
sortie. Sauf que l'homme lui retint le bras.

- Écoute moi s'il te plaît, tu es en colère, tu n'as


pas les esquisses claires.

Elle se dégagea en colère, avant d'essuyer une


larme rageusement
- Je m'en fiche qu'elles soient claires ou sombres.
Je l'avais prévenu. Elle n'a aucun droit ! Elle n'a
pas le droit de s'en prendre à elle ! Au début de
tout ceci, je suis sortie de ma tanière pour aller lui
dire de ne pas faire du mal à ma fille. Je ne
laisserai pas cet affront passé.

Sur ce, elle sortit suivie de son homme de main le


plus réputé.

Elle se rend chez sa future victime tout en restant


à bon mètre. Elle n'était pas assez folle pour
pénètrer à l'intérieur.

Pour elle, les règlements doivent se régler dehors.

Comme si le timing était avec elle, sa victime sortit


suivie de ses gardes.

- On n'y va !

Son chauffeur démarre, et les deux voitures


derrière elle font de même.
- Elle part à l'hôpital vu la voie, prenez un
raccourci, nous devons lui barrer la route. Elle prit
son téléphone et ordonna aux deux voitures
derrière de prendre des voix distinctes pour se
retrouver au carrefour au centre de la route entre
l'hôpital et chez sa victime.

Le chauffeur s'exécute.

La voiture roulait, la dame avait tout le temps de


réfléchir à son plan. Elle pouvait avorter l'idée sauf
qu'elle était trop déterminée pour le faire. Elle
avait besoin de faire ça pour que sa victime
comprennent et au diable si ça sonnera sa mort.
Sa faiblesse était touchée, sa fierté était touchée,
sa plus grande réussite était touché, cette photo
qu'elle regardait qui lui arrachait un sourire
chaque matin à été touché. Personne n'avait le
droit de les briser, elle est peut-être mauvaise
mais protéger ses poussins elle le fera toujours.

Elle porta son masque, prend une arme qu'elle


cacha derrière son pantalon de tailleur noir, elle
mis ses gants noirs et pris une autre arme dans sa
main droite.
- Madame dans, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10.

Les trois voitures sortirent des trois axes du


carrefour barrant ainsi la voiture de la victime.

- FEU ! ET PERSONNE NE LA TOUCHE JE VEUX CE


PRIVILÈGE !

Les balles s'enchaînaient, détruisant tout sur son


passage. La voiture de la victime s'endommageait
à chaque rafale de balle.

La dame descendit de sa voiture alors que deux


gardes la protégeait. Chacun devant elle, il n'y
avait que son arme qui pouvait passer entre les
deux corps de ses gardes alors que ça carnardait
dans tous les sens. La première chose qu'elle fit
c'était de tirer sur les pneus de sa victime.

Les gardes de la victime étaient au nombre de


trois si oubliait son chauffeur, ils gisaient
désormais tous au sol..

- SORT DE CETTE PUTAINE DE VOITURE CONASSE !


La victime prit son arme en main. Elle savait qui se
tenait devant elle et surtout, elle avait compris
que la goutte d'eau qu'elle avait ajouté avait
débordé le vase.

N'ayant nul autre choix que de se défendre, elle


tenta de prendre la dame en joue, une balle se
logea dans le bras de la dame, énervée, malgré la
douleur elle sortit l'arme de son dos et tira à bout
portant. Deux malheureux balles avaient trouvé
refuge dans l'abdomen de sa victime.

La victime tombe au sol, la bouche en un ô parfait.

- Tu es un démon tu survivra, le sang contre le


sang. Une leçon !

Elle arracha l'arme de sa victime puis courut


rejoindre sa voiture. Ils deguerpisent des lieux
avant la venue de la police sans savoir que un
garde de sa victime, s'était caché, la nuit l'avais
aide à se fondre dans le noir.

Il prit son téléphone et contacta le samu. La


minorité de personnes et les véhicules qui ont été
témoins coururent vers la dame échouée au sol.
Une fusillade venait d'avoir lieu.

***

De retour du côté d'Abdel,

Je rejoins Serge à l'accueil qui parle à une


infirmière. Sadio n'a pas encore été installée dans
une chambre, je ne peux donc pas la voir. Par
contre, je peux me renseigner avec Serge sur les
choses à faire pour lui éviter tout autre danger.

- Comment va ta main ? Me questionne-t-il.

- Ma main va !

Je n'ai pas envie de m'attarder là-dessus. Les


réflexions fusent trop dans ma tête pour que je
puisse dire quelque chose je ne peux pas mettre
un mot sur la fatigue que je ressens alors je subis.

- Abdel, je tiens à appuyer sur les propos du


docteur, si ta femme sort de la période de danger
et qu'on resolide son col, il va falloir que tu veilles
a ce qu'elle reste tranquille. Pour être venu chez
vous plus d'une fois, je dois admettre que ta
femme ne reste pas tranquille, je ne suis jamais
venu là-bas et je l'ai trouvé assise, elle monte elle
descend, elle monte elle descend, dès qu'une
personne crie son nom pif elle est partie. Elle ne
pourra pas tenir ce rythme. En tant que père, je te
conseille d'être stricte sur ce point, il y va de votre
bien. Je penserai à vous fournir une carte de
fidélité, je vous vous trop ici, il sort cette phrase
pour détendre l'atmosphère et je lui sers un petit
sourire.

En vrai, je me rends compte que ces jours-ci on se


retrouve beaucoup à l'hôpital et à chaque fois
c'est elle. Je ne veux pas qu'un jour elle se
retrouve ici et que ce soit la dernière. Toujours
c'est elle qui se retrouve à l'hôpital, je me
demande si son corps peut supporter tout ce
qu'elle subit.
Je dois faire ce qu'il faut. Et ce qu'il dit n'est pas
faux, sadio est tout le temps sur pied.

Prêt à lui répondre, une image m'interpelle à la


télé. Une voiture truffée de balles, quand je vois la
matricule, ma température monte d'un cran.
La voiture de ma mère.

C'est quoi ça ?

- VOLUME, METS LE VOLUME, lui hurle Serge.

La dame à l'accueil, le fixe d'un drôle d'air. Lente


d'action, je chope la télécommande et augmente.

_ L'eminente femme d'affaires Carmen Diawara à


été victime d'une fusillade. Selon nos témoins une
voiture est sortie de nul part et les balles ne se
sont plus arrêtées. Les ambulanciers ont été
prompts à se rendre sur les lieux. Ses trois gardes
et son chauffeur ont malheureusement perdu la
vie...

Je lâche la télécommande qui se démonte


s'écrasant au sol. Ma bouche reste en ô.

Fusillade, Carmen Diawara.

Ma mère ?

Les mains tremblantes je sors mon téléphone.


- NOUS AVONS UNE URGENCE, BESOIN DE DEUX
INFIRMIERS !

- PRÉPAREZ LE BLOC OPÉRATOIRE !

Je me retourne et tombe sur l'horrible image de


ma mère, l'abdomen et la bouche en sang,
couchée inerte sur un brancard. Elle est dans la
tenue qu'elle portait pour le dîner.

Je cours pour les rejoindre alors que trois autres


brancards nous suivent. Ses gardes, je les
reconnais.

Qu'est-ce qui m'arrive ?

Qu'est-ce qui nous arrive.

Tout me tombe sur la tête je ne comprends pas.

Je suis chamboulé à un tel point que je n'arrive


pas à bouger. À une quarantaine de vie je n'ai
jamais vu ma mère dans cet état, si fragile, si
accessible.
Un garde désormais muni d'un bandage sur le bras
arrive la police derrière lui. Je quitte ma stupeur
pour les rejoindre.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Demandé-je sans


prendre la peine de saluer les policiers.

- Votre mère tenait à venir à l'hôpital pour voir


votre femme. Sa voiture était devant et la nôtre à
l'arrière. À un carrefour, trois voitures sont sorties
de chaque carrefour pour nous entraver la route.
En alerte nous avons tout de suite été proactive
sauf qu'il était nombreux. Ils ont tué Kane d'une
balle dans la tête. Il y'avait une femme, elle ne
cherchais qu'à viser votre mère, elle était masqué
mais c'était une femme. Les balles partaient dans
tous les sens on était en minorité et
malheureusement votre mère à été touché bien
qu'elle soit sortie avec son arme pour affronter la
dame. On aurait dit un compte rendu. Je vous le
jure quand votre mère a tiré, elle a sorti une autre
arme et a logé deux balles dans le ventre de votre
mère. Je...la dame à été touché au bras par votre
mère. Quand elle s'est écroulée au sol, ils ont tout
de suite pris la fuite en protégeant leurs arrières.
Je suis sincèrement désolé, si j'ai survécu c'est
parce que je me suis caché, c'est lâche mais il n'y
avait plus rien à faire. Je suis désolé.

Ma main rencontre le mur me causant une


blessure. Je déteste toutes ces choses qui me
tombent dessus, j'en ai marre d'être la cible de
toutes les émotions.

Je vais craquer alors que je ne peux pas me le


permettre.

D'un côté il y'a ma femme et nos enfants qu'on


risque de perdre d'un autre il y'a ma mère qui
nage entre la vie et la mort.

Garde ton sang froid Abdel, garde ton sang froid.

C'est ce que je vais faire. Je sors de la salle le


laissant faire sa déposition.

Je sors mon téléphone et contacte une relation


que j'ai dans la police.

" Allo tamsir ça va ?" Débuté-je.


"Je me porte comme un charme. J'ai appris pour
ta mère, je suis sincèrement désolé, mes prières
l'accompagnent."

"Merci dis moi sais-tu qui est en charge du dossier


?"

"Oui le capitaine Lô, tu ne le connais pas, il est


venu après ton départ de la brigade."

" Ok merci je chercherai à rentrer en contact avec


lui' s'il te plaît si tu entends quoi que ce soit sur
l'avancée de l'affaire..."

"Je sais frère tu es un ancien collègue je te tiendrai


informé même si je ne dois pas le faire t'inquiètes.
Mes encouragements."

Je le remercie et raccroche.

- Monsieur, votre femme à été installé dans la


chambre 9. Un lit a été préparé pour vous, comme
vous l'avez demandé. Oh votre main saigne, venez
avec moi, je vais vous faire un bandage.
Je la suis alors qu'elle me soigne en silence. Je la
remercie puis pars la voir
Elle est endormie, j'embrasse son front et son
ventre. Je reste à ses chevets pendant quelques
minutes puis descends.

J'arpente le couloir en attendant des nouvelles.

- ABDEL !

Je me retourne et constate que c'est ma petite


sœur et toute la famille. Elle s'écroule contre mon
torse en crise de l'arme. Rachid pousse le fauteuil
de mon grand-père.

- S'il te plaît petit papa... elle... elle ne peut pas


mourir... elle va changer je le sais, moi j'attends ce
jour, j'attends ce jour, ma mère ne peut pas
mourir sans que rien ne change entre nous..je t'en
prie dis-moi qu'elle va bien.

- Nous avons appris la mauvaise nouvelle à la télé.


Dis moi Abdel, s'il te plaît dis moi qu'elle va bien,
me supplie Rachid.
Je me rends compte que malgré leurs relations
tendues, ils aiment leur mère. Peu importe ce que
Carmen leur souffle comme haine ou désintérêt,
ils ne lui souhaitent pas malheur. C'est ainsi parce
que l'amour est plus fort que la haine ou le
mépris. Peu importe ce que nos parents ou les
personnes qu'on aime sont, on ne peut pas les
effacer de notre cœur, à plus forte raison une
mère.

Si seulement ma mère pouvait se rendre compte


des magnifiques enfants qu'elle à, si seulement
elle pouvait se lasser de moi pour s'intéresser à
ses deux autres enfants, notre famille se porterait
mieux.

- Elle est en soin intensif, son cas est critique c'est


tout ce que je sais pour le moment.

Mon grand-père reste silencieux.


Je réussi à calmer Marie, qui se met à prier son
chapelet en main.

La diversité de notre famille, marie, ma mère et


mon grand père sont chrétiens, moi et Rachid
musulman comme notre feu père. Chacun
respecte les convictions des autres et ça va.

Je ne sais pas qui avait pour ennemis ma mère,


mais je suis certain en ma qualité de policiers que
ce n'était ni un cambriolage, ni un saut d'humeur
des assassins, c'était un règlement de compte.

Je tente de réfléchir à quelque chose qui pourrait


expliquer ceci. Je sais que des fois les hommes
d'affaires trempent dans des affaires louches mais
est-ce que ma mère en serait vraiment capable ?
Le garde, peut-être qu'il a fait une gaffe mais il a
affirmé que ma mère a une arme. Et pourquoi
parmi toutes les femmes ou homme d'affaires de
ce pays c'est précisément Carmen DIAWARA qui
est pris en fusillade ?

Généralement, on arrive à déterrer le sombre des


autres mais pas quand il s'agit de nos proches car
en ce moment l'amour nous rend aveugle, il n'est
pas facile de croire que sa mère soit une autre
personne que l'image tu t'es fait d'elle.

Pourquoi Peureum m'a mis en garde contre elle ?


Pourquoi Madman a cru qu'elle était liée à
l'enlèvement de Sadio ? Pourquoi est-elle victime
de fusillade ?

J'espère avoir des réponses avec elle et aussi avec


la police.

Je descends à la mosquée suivi de Rachid, j'ai


besoin de prier, c'est tout ce que je peux faire.

Je dois garder mon sang froid car je sais que Sadio


à son réveil aura besoin de moi.

***

Emlyn Sadio Kâ,

Je papillonne des yeux jusqu'à les ouvrir


complètement. Au vue du mur différents de celui
que je regarde chaque matin, j'en conclus que je
ne suis pas chez moi. Je me sens empotée, la
bouche pâteuse.

Pour avoir en horreur les robes d'hôpital, je lorgne


celle que je porte et conclu que je suis à l'hôpital.
Reprenant un peu mes esprits, les souvenirs de la
nuit passée m'assaillent. Je me rappelle que
Carmen me secouait alors que des crampes me
tordaient le ventre, prise de vertige, je m'étais
écroulée à terre.
Roulement de tambour, je me réveille à l'hôpital.
Je ne sais même pas quoi penser de Carmen, je
préfère me taire.

La porte s'ouvre sur mon mari qui s'empresse de


venir à mes chevets. Il m'embrasse le front et me
fixe tendrement.

- Dis-moi que tu te sens bien, je t'en prie ! Il


m'embrasse tout le visage alors que je souris.

- Je me sens bizarre mais je pense que ça va ! C'est


mignon de te voir tout inquiet. Tu vas bien ? Tu es
tout bizarre comme fatigué. Son regard se pose
sur ma main entravé par un bandage blanc.
Qu'est-ce qui t'est arrivé ?

Il me sourit puis prend une chaise pour s'asseoir à


mes côtés.
- Rien d'important, pour une fois pense à toi
uniquement à toi, me répond-il.

- Qu'est-ce que j'ai Burr ?

Il passe deux visages sur son visage avant de se


masser la nuque. Son regard s'attarde sur le drap
une poignée de minutes. Avant qu'il ne s'exprime
après avoir au préalable sorti un long soupir.

- Sadio, ne t'es tu pas rendu compte que tu ne


voyais pas tes menstrues ?

Je cherche dans mes souvenirs pour lui répondre.


Je ne sais pas si ça se dit mais mes menstrues ont
toujours été bordéliques, mon cycle est irrégulier.

- Euh, je crois que j'ai vu mes menstrues le mois


passé, c'était juste de petits saignements, ça ne
venaient pas comme d'habitude.

- Tu es enceinte Sadio, il y a deux bébés de 9


semaines dans ton ventre.

Que quoi ?
J'éclate de rire, ne sachant quoi faire d'autres. Je
sais qu'on a une vie sexuelle très active mais je
suis stérile. Qui ne le serait pas après des années à
prendre ces saloperies.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Je suis stérile Abdel.


C'est toi même qui m'a dit que les médicaments
que je prenais...

- Tu n'es pas stérile, peut-être miracle mais tu n'es


pas stérile. Il ouvre le tiroir et me tend une
enveloppe.

Je me hâte de l'ouvrir et découvre des clichés


d'échographies. Ma main se pose sur ma bouche
alors qu'une larme rejoint la feuille.

Je suis enceinte. Enceinte, enceinte de jumeaux


depuis maintenant deux mois et je n'ai pas été
fichu d'être capable de le savoir.

Je croyais être stérile, j'avais peur de faire ces


examens parce que justement j'avais peur de faire
face à un examen qui mentionnerai noir sur blanc
que je suis incapable de procréer.
C'est tout un rêve qui se réalise, j'ai nourri ce rêve,
j'ai eu ce désir d'être mère pendant des années et
aujourd'hui Dieu m'en a offert d'eux.

Ma main se pose sur mon ventre, l'échographie le


montre et pourtant j'ai toujours du mal à le croire.
Je n'en reviens pas.

Alhamdoulilah !
Alhamdoulilah
Alhamdoulilah !

Mon mari me console alors que je pleure de


surprise, de joie, je ne sais plus, l'essentiel c'est
que je suis heureuse. Je suis heureuse. Des minis
nous, des enfants construits dans un foyer sain,
dans un foyer où l'amour règne. Et pire j'aime
tellement leurs père que je pourrais en crever. Il
ressemble à des crevettes sur l'échographie mais
je les aime déjà.

Il m'observe avec un sourire que je lui rends. Il


essuie mes larmes, je constate dans ses traits qu'il
y a un souci. Je connais Abdel, je connais ses
expressions quand il est heureux, triste ou
soucieux et là il est soucieux.
- Qu'est-ce qu'il y a ?

Comme un éclairage, l'image d'hier fait place dans


mon esprit, j'ai constaté du sang avant de
m'écrouler.

Sans, grossesse, fausse couche. Je me dégage de


ses bras.

- J'ai fais une fausse couche ? J'ai fais une fausse


couche c'est pour ça que j'ai saigné...tu...

- Calme toi sunshine, l'un des enfants n'a pas été


expulsé. C'était une menace de fausse couche.
Malgré que son cœur bat faiblement, il tient.

Il me détaille ce que le docteur lui a expliqué et les


mesures qui seront prises.

- Les saignements que tu as eu le mois passé sont


sûrement les saignements qui peuvent intervenir
en début de grossesse, rien de dangereux quand
ce n'est pas abondant. Serge m'a expliqué un truc
de ce genre, toutefois on en parlera au médecin.
Au lieu d'être triste moi je souris en me caressant
le ventre. Surpris, il me fixe les sourcils froncés.

Je pose une main sur sa joue.

- J'ai la foi Abdel, si avec ce sang notre enfant n'est


pas mort c'est qu'il est là pour venir au monde. Je
ne me sens pas en danger Abdel, je ne sais pas
pourquoi mais je le sens, cette grossesse ira à
terme inch'Allah. Nos enfants à toi et moi ne
peuvent qu'être solides. Positive attitude,
adoptons le.

Un large sourire gagne ses lèvres, il hoche la tête


et vient m'embrasser le ventre.

- J'ai déjà des noms, dit-il.

- Tu ne l'as pas encore dit mais je sais que ce sont


des prénoms pourris. Garde les pour toi, répondis-
je dans un esclaffement.

- Écoute Sadio, son visage redevient sérieux. Mes


mains dans ses mains il s'exprime. Cette grossesse
est difficile, le docteur t'interdis tout effort
physique et même porter des talons. Tu t'imagines
à quel point elle est fragile ?

Je hoche la tête.

- Je sais Sadio que nous avions un objectif, que


c'est cet objectif qui nous a permis de nous
connaître jusqu'à partager un amour. Mais deux
petits êtres se sont mis en route, on accepte avec
joie. Je sais que tu tiens à rendre justice, à arrêter
ce fléau d'enfants et de femmes kidnappés, tués
pour vendre leurs organes ou donné en sacrifice.
Je sais que ta famille est liée à cette secte. Mais
moi je ne veux pas vous perdre dans toute cette
histoire. Pour une fois je veux qu'on soit égoïste et
qu'on pense à nous. Sadio tu te rends compte que
tu te négliges ? Tu n'as pas de temps pour toi-
même, tu veux prendre soin des autres en
t'oubliant. Je sais que tu as manqué de l'amour
d'une mère que tu veux combler ce vide en
donnant de l'amour à tout le monde ou en
prenant soin d'eux mais tu n'es pas leurs mères
Sadio. Tu ne peux pas être là pour tout le monde.
Soraya, Sadikh, moi, Safiatou, Ndeye Binta, tu ne
peux pas nous materner nous tous. Il suffit qu'un
soit dans des problèmes pour que tu répondes
présent. Je sais que nous sommes ta famille mais
tu t'oublies. Je peu prendre soin de toi Sadio,
toutefois, je ne peux pas savoir ce qui se passe
dans ton corps, c'est à toi d'être attentif à des
choses inhabituel qui t'arrive et de me le dire mais
justement tu ne le fait pas parce que tu ne fais pas
attention à toi ni aux réactions de ton corps. Pour
toi c'est les autres d'abord. Je suis désolé Sadio
mais on va arrêter de poursuivre la secte le temps
que toute cette étape de grossesse soit derrière
nous. Pour sauver les autres je n'accepte pas de
vous perdre. Tu ne peux plus être là dame au
chapeau tu ne peux plus courir dans des plans
dangereux, monter descendre, conduire en excès
de vitesse et j'en passe. Soi égoïste, soyons
égoïste, pour une fois pensons à nous et à cette
famille que nous sommes en train de fonder avec
nos trois enfants, trois parce que Aziz est là et
bientôt deux futurs bébés, j'ai la foi, j'aurais voulu
dire quatre parce que je reste toujours attaché à
Tidjane mais sa mère biologique l'a envoyé je ne
sais où, je n'ai plus de ses nouvelles. Ça me fait
certes mal, mais j'espère me reconstruire avec ce
nouveau pan de notre vie. Mettons notre énergie
à nous construire, à nous aimer et à prendre soin
de nous. Je ne t'impose pas cette décision, mais je
veux qu'on la prenne ensemble parce que pour
moi tu es ma moitié. On dis que derrière un grand
homme se cache une femme mais moi j'ai envie
de dire que à côté de l'homme que je suis, tu t'y
tiens. Qu'est-ce que tu en dis ?

Je m'essuie les yeux en apportant du vent à l'aide


de mes mains.

- Si tu m'embrasses malgré ma bouche pâteuse, je


te crierai que oui je suis d'accord. J'ai longtemps
voulu des enfants et je les protégerai avant les
autres. Nous avant tout le monde.

Il m'embrasse faisant fi de l'état de ma bouche.

On se sépare quand un toc se fait entendre.

Mon mari donne l'aval, la porte s'ouvre sur Sadikh


et Safiatou. Cette dernière cours se jeter sur moi
avant d'être arrêter par Abdel.

- Recule de deux pas, zone risquée, dit-il


robotiquement.
- Rire Abdel laisse la tranquille, comment ça va
Safi ? Tu t'en sors avec la tête de mule derrière toi
?

- C'est à toi qu'on doit demander si ça va ! Cette


tête de mule je l'ai nommé Aldiana (mon paradis).

Mais dis donc !

Ah ça alors !

Abdel fixe Sadikh avant d'éclater de rire. La


conversation qu'ils ont eu la dernière fois au
téléphone me revient en mémoire, je ris sous
cape, je n'ose pas regarder mon frère sinon ça
sera le fou rire, mon mari ne s'en prive pas lui.

- Arrête de rire toi, on dirait quelqu'un qui vient de


snifer de la drogue, le tacle Sadikh qui fait une de
ces tête.

- Pardon Aldiana, répond Abdel en imitant la voix


de Safiatou et j'éclate de rire.
- Ne ris pas fort ça peut être dangereux pour les
bébés, fit Abdel en mettant une main sur ma
bouche.

Je parie que rire ne peut pas provoquer une


fausse couche quand même. J'enlève sa main et le
mordant.

- J'étais triste quand j'ai appris la nouvelle mais vu


ta mine j'ai espoir que ces bébés viendront au
monde inch'allah, je prierai pour vous, s'exprime
Safiatou.

Mon frère vient m'ébouriffer les cheveux un


mince sourire sur ses lèvres.

- Abdel comment va Carmen ? Demande mon


frère.

Elle doit aller parfaitement bien, je suis certaine


qu'elle a dormi le sourire aux lèvres fière de
m'avoir secoué puis envoyé à l'hôpital.

J'ai beaucoup de rancoeur pour cette femme et je


commence à croire sincèrement qu'elle n'est pas
simplement Carmen Diawara. Elle est bien trop
sadique pour être simplement Carmen. Fin, ne
cherchez pas à comprendre ce que je raconte.

C'est à cause de Abdel que je ne règle pas son


problème. Je suis obligée de me taire parce que
mine de rien c'est sa mère sinon j'aurais employé
ma mesquinerie pour lui montrer deux ou trois
couleurs. Elle pense qu'elle m'effraie, or, ce qu'elle
ignore c'est que je respecte son titre de mère pour
mon homme.

Si c'était pas cela. Mhhh !

- Elle a malheureusement plongé dans le coma..

Je tourne ma tête au ralenti totalement dans le


déni.

- Une balle a perforé son rein gauche, elle était


entre la vie et la mort. Après l'opération, elle a
tout de suite plongé dans le coma. Le médecin ne
peut malheureusement pas prédire la date de son
réveil. Si elle se réveillera, seul son réveil montrera
qu'elle est hors de danger, souffle-t-il cette
dernière phrase avec tristesse.
- Attendez, Abdel, de quelle Carmen est-ce que tu
parles ? Demandé-je n'en croyant pas mes
oreilles.

- Ma mère a été victime d'une fusillade alors


qu'elle venait ici.

- Allahou Akbar ! Laissé-je échappé, deux mains


sur ma bouche.

Carmen ? Je n'en reviens pas.

Mais qu'est-ce qui s'est passé ?

Je frotte les mains de mon mari en guise de


réconfort. Il essaie d'être fort et souriant mais je
sais qu'il est peiné, il ne peut-être autrement.

J'espère qu'elle s'en sortira.


Je ne suis pas contente de cette nouvelle, sauf que
je ne suis pas triste non plus. L'hypocrisie ce n'est
pas mon fort. Je ne vais pas faire semblant d'être
peinée. En l'occurrence j'ai de la peine pour ses
enfants.

Que Dieu lui vienne en aide.


Je me caresse le ventre et ma bonne humeur
revient au galop.

***

MORTEM,

Faire semblant d'aimer. C'est ce qu'on appelle


l'hypocrisie ou ma conception de ce mot est
complètement nulle ?

Ça m'est égal !

Dans la fleur de l'âge, une taille à valeur de 1m79.


Noire de peau, les yeux gros comme des orbites.

Dans la fleur de l'âge, je suis celle qui porte un


lourd fardeau qui contient de l'amertume, de la
haine, de la tristesse, du regret, de la souffrance.

Des secrets m'ont détruit et je comprends


pourquoi ma famille est ainsi disloquée.

L'amour, ce mot pourtant magnifique, chez nous


ne rime pas avec famille.
Il y a un dicton qui dit «méfie-toi de l'eau qui dort
». Moi, mon corps dort mais ma tête est réveillée.
Personne ne sait à quoi je pense, personne ne sait
dans ce cercle ce que je sais, personne ne sait ce
que je projette de faire.

Je côtoie le danger sans que le danger ne sache


que je le côtoie.

Un œuf peut détruire sa coquille. Celui qui


comprendra cette phrase comprendra tout.

Arnaud Desjardins disait « toute action, toujours,


porte des conséquences et contribue à faire notre
destin.»

L'action à été faite par eux, les fondateurs et c'est


à nous de faire notre destin. Pour qu'on soit
heureux, il faut un nettoyage dans chaque famille.

Mon pays le Sénégal est magnifique mais des


personnes la pourrisse. Les riches sont plus en
sécurité que les pauvres. Je mens ? Donnez moi le
nom d'un enfant de riche qui a été emporté dans
cette vague d'enfants kidnappés je changerais
peut-être de vision.
La sécurité censée être du côté de tout le monde
est séparatiste. Et ce sont ceux qui sont en
sécurité, qui mettent en danger ceux qui ne le
sont pas.

Un nettoyage sera fait à commencé dans une


famille.

Vêtu d'un pantalon en cuir et d'un pull à col roulé,


je pousse la porte de mon petit vieux préféré, je
l'ai connu il n'y a pas vraiment longtemps, ces lui
qui a éclairci mes découvertes.

- Bonsoir Madman, Emlyn Sadio Kâ est désormais


hors course.

Madman pique dans sa réserve de fruit, avant de


m'offrir un sourire mutin.

- Emlyn telle que je la connais ne sera jamais hors


course, elle trouvera le moyen d'être active sans
vraiment l'être.
- Peu importe, je prend la relève. Si la dame au
chapeau ne peux pas, moi Mortem je peux. La
mort est toujours plus efficace pour éradiquer les
teignes.

Je prends la télécommande et allume la télé.

_ Drame sur drame nous enchaînons. Que se


passe-t-il dans le monde des affaires ? À peine hier
qu'on apprenait la fusillade dont a été victime
Carmen Diawara, aujourd'hui c'est avec un
immense regret que nous vous annonçons la mort
causé par un cancer de notre ancien président feu
son excellence Malick Niang, en exercice avant feu
Badra Faye également magnat des affaires dans le
domaine de l'immobilier, il était une grande tête
dans le monde politique...

J'éteins évitant à mes oreilles leurs mensonges cru


car moi je connais la vérité.

Madman arrache la cerise de sa bouche et


m'observe, épaté ou choqué. Je l'ignore !

- Tu sais comment j'ai fait ? Une de ses cuisinières


était en congé, elle devait reprendre le service
aujourd'hui. Je me suis rendue chez elle avec mon
masque bien évidemment, je l'ai assommée, j'ai
pris ses passes, ses vêtements et j'ai pris sa place
en adoptant bien évidemment une perruque et un
maquillage hors pair. Tu sais les hommes de sa
trempe ont tellement d'employés qu'ils ne sont
plus très physionomistes. J'ai rejoint sa chambre
et à l'aide d'une piqûre j'ai injecté de la ricine dans
toutes ses bouteilles d'eau qu'il avait dans le mini
frigo de sa chambre. Heureusement qu'il a eu soif.
Paff Repose en paix !

Contrairement à Emlyn je n'ai pas de retenue. Une


fléchette en plein cœur, une balle dans la tête ou
une goutte d'un joli poison mortel, je tue et
j'attendrai les conséquences parce que je suis
venue dans ce monde pour rien.

Je prend un marqueur et écrit en majuscule :

MALICK NIANG : MORT !

- Tu vois Madman, je viens de nous débarrasser


d'un grand criminel, je prend la relève !
La secte viens de perdre un des membres
fondateur.

________________________________________\
_____________

Chapitre 39

Aziz thiam ( Madman ),

J'observe l'extérieur à travers la vitre de ma


chambre qui me donne une vue panoramique sur
mon jardin.

Je sirote un café en bas de jogging, le torse nu,


n'ayant nullement envie de gérer des affaires
aujourd'hui. La tête n'y est pas, l'envie à pris la
poudre d'escampette.

J'observe cette maison avec beaucoup de


mélancolie, ni l'ombre d'une femme, ni l'ombre
d'un enfant ni celle d'un petit enfant et je l'ai
voulu. Imposer la vie que je mène à une famille, ça
n'aurait pas été juste, je me sentirais bien trop
coupable.
Au plus profond de moi, j'aurais voulu être appelé
papa donner une atmosphère familiale à mon
enfant autre que celle que j'ai connu, être présent
pour mon enfant là où mon père ne l'a jamais été.

J'aurais aimé un enfant spécifiquement, un fils


parce que je voulais égoïstement un être qui me
ressemblerait, hélas ce sont des envies que je dois
réfréner.

Aussi grande qu'elle est, cette maison est vide


d'âme.
Aussitôt que je l'ai acheté, j'ai déménagé, il n'y a
pas de cadre, pas de décoration, rien de rien.

J'ai la grâce d'avoir le physique d'un corps de


quarante ans même si ma barbe blanche fait
défaut. J'ai un corps d'athlète parce que je vis
dans un monde d'action qui transforme tes
muscles même si tu ne le désir pas. Je peux
prendre ma vie en main fonder une famille, à mon
âge je peux mettre une femme enceinte et
l'épouser mais je me sentirai trop coupable.

La chanson samahani de Dobet Gnahoré peuple


ma chambre accentuant mes souvenirs. J'aime
écouter cette musique quand j'ai le cafard parce
qu'elle est pure et profonde.

Mes yeux caressent les photos de nos années


d'université et ça m'arrache un mince sourire. On
était qu'une simple bande dans la fleur de la
jeunesse, on avait notre innocence, nos coups de
folie, nos délires, notre complicité. Mamour a
toujours été l'ami silencieux, le plus mature,
toujours ennuyé mais qui était la quand même,
j'étais celui qu'on traitait de con à chaque fois que
je sortais un truc pourri, J'étais celui qui mettait la
joie dans la bande, Malick était le plus bavard, il
ne s'asseyait jamais, il restait toujours debout à
bavasser aussi, il aimait bien écouter mes blagues,
j'étais plus proche de lui dans la bande, on avait
l'habitude de jaboter dans notre bulle. Kader était
celui qui nous proposait toujours des plans
foireux, il connaissait tous les plans de la ville,
toutes les soirées aux programmes et elle la petite
touche féminine qui nous faisait des caprices en a
point finir.

J'observe la photo de Malick, celui qui fut mon


plus proche ami, il était potelé, des fossettes
creusées dans les joues. Sur la photo que je tiens,
j'avais passé mon bras autour de son cou, je le
rappelle que ce jour, je lui donnais des astuces sur
comment aborder une fille, il a toujours été
complexé par son poids, c'était bien dommage car
à l'époque, il était une belle personne, naïf et
souriant. Aujourd'hui il est mort et je ne cesse de
me demander comment nous en sommes arrivés
là ?

Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Nos parents


étaient aisés. qu'est-ce qui nous manquait ?
Qu'est-ce qui ne suffisait pas ?
Qu'est devenu notre destin ?

Tant de questions auxquelles je ne trouverai


jamais réponse.

Comme un tsunami venu droit vers nous, ça nous


a engouffré et nous avons naufragé dans une
marre de mauvais choix. Nous nous sommes
perdus et nous n'avons jamais pu atteindre la rive.

Nos choix pernicieux, nous ont détruit.

On était une bande innocente qui ne pensait à


rien qu'à s'amuser et en une nuit tout à dérapé.
Je suis nostalgique, J'étais beaucoup attaché à
Malick à l'époque apprendre sa mort par Mortem
m'a touché sans que je ne le veuille.

Car l'homme a beau changer, les souvenirs de ce


qu'il était dans notre vie comme une tâche
indélébile, ne disparaissent jamais. Malick était la
pureté, extérieurement on voyait juste un gros
comme la société aime le dire, un gros aux allures
bête et naïf qui se laissait entraîner par ses amis
dans des bêtises qu'il n'aurait jamais eu les
couilles de faire seul, un gros qui ne faisait que rire
et bavarder. Il était pur à l'époque.

Je prends sa photo a elle. Elle malheureusement,


notre amour n'a pas pu la sauver et pourtant
quand on était seule elle était douce et souriante,
devant les autres c'était une autre personne. Elle
avait cette petite lueur de souffrance dans ces
yeux qui m'avait poussé à m'intéresser à elle
jusqu'à en tomber amoureux.

J'avais un grand problème à l'époque, je


m'intéressais à tout le monde, il suffisait que je
remarque quelque chose de profond relié à la
psychologie chez une personne pour vouloir
l'aider. Je faisais des études en psychologie forcé
par mon père et pourtant, je n'ai pu l'aider, on a
pas pu s'aider. Elle n'aimait pas me parler de sa
famille, je ne connaissais rien d'eux, je savais juste
que son père était comme le mien, toujours parti.
Quand on était ensemble tout ce qu'il l'intéressait
c'était nous et rien d'autre, elle ne laissait place à
aucun sujet. Malgré nos différences, on s'aimait.
Je savais que c'était une fille qui avait ses
blessures et un lourd passé elle s'agrippait à moi
parce que j'arrivai à colmater ses plaies.

Est que tout aurait pu être différent ? Que nenni !


Parce qu'elle ne m'a jamais parlé de ses failles, de
sa famille, de ses papillons noirs. Là où le bât peut
blesser, certains pensaient et surtout Malick que
notre relation était toxique parce qu'elle me
considérait comme sa drogue, elle était
possessive, elle ne tardait pas à aller se battre
avec les autres filles juste parce que je leurs
plaisait. De plus, elle avait des tendances
masochistes. C'est elle qui m'avait appris à fumer.
Des fois quand on se retrouvait à
faire la bête à deux dos, ce que le commun des
mortels appelle faire l'amour, elle aimait que je
l'étrangle, au début je n'étais pas emballé, j'avais
commencé à le faire sous ses insistances avec
beaucoup de dégoût pour moi-même. J'avais
toujours vu le corps de la femme comme un
œuvre d'art, pour moi la femme était la plus belle
créatures de Dieu, le corps de la femme méritait
d'être magnifier, devait ne recevoir que douceur
et non violence. Mais je perdais la tête quand il
s'agissait d'elle, cette femme était l'équivalent
d'un cratère volcanique dans ma Vie. J'étais
aveugle quand je devais voir, sourd quand ma
raison me parlait, n'écoutant que mon cœur.

Que des souvenirs amers. Un sourire contrit fend


mes lèvres. Alors que les questionnements
tambourinent dans ma tête.

Je n'ai rien vu venir et pourtant nous en sommes


tous là chacun un mauvais choix ou des à la clé de
nos vies. Je n'aurai jamais pu penser que nous en
serions là détruit avec des débris de vieux cœur.

J'aurais tout donné pour remonter le temps.

Hélas la vie est un cours d'eau qui suit son chemin.


Je porte un ensemble chemise et pantalon noirs
en lin, des mocassins marron. je chope ma
montre, prend mes lunettes de soleil, mes clés et
je sors.

Je suis peut-être vieux mais j'aime être bien mis.


Je demande à mes gardes d'aller se faire voir
ailleurs, je n'ai pas besoin d'eux aujourd'hui.

La mort dans l'âme, j'indique ma destination à


mon chauffeur.

Je déambule entre les allées, les mains dans mes


poches après m'être renseigné auprès du gardien.

Mes pas se stoppe devant la bonne tombe.

J'ignore les dates gravées sur la pierre et seul son


nom me fait prendre conscience de la triste
réalité. Malick Niang est bel et bien mort.

Quel gâchis !
Je ne comprends pas.

Comment nous en sommes arrivés là ?


- Bonjour mon ami ou vieil ami parce que ami on
l'a été. Tu étais mon meilleur ami, mon autre frère
on était plus proche qu'on l'était des autres.
J'aimais te tirer les joues, des joues rondes qui
pour moi, t'allaient bien, eh pourtant ton corps te
complexait. Tu te traitais de gros, combien de fois
t'ai je entendu t'auto critiquer ? Et moi j'aimais
bien te redonner le sourire dans ces moments là...
Je ne comprends pas Malick, comment on a pu se
perdre en chemin ? Comment avons nous détruit
nos vies ? Et pourquoi ?On a grandi, tu as grandi
et tu as complètement changé. Le toi après cette
nuit ou tout à débuté, était tout le contraire de
l'ami que j'aimais côtoyer. Tu étais devenu
renfermé, méchant, égoïste... Tu commençais à
aller en salle de sport, tu avais transposé une
autre personne sur la bonne âme que tu étais. J'ai
tellement de regrets Malick et je sais que tu peux
le sentir. Ce même soir, plus rien n'a été pareil, j'ai
des regrets parce que j'aurais dû faire quelque
chose, j'aurais dû en parler à nos parents peut-
être que les choses auraient pu changer. Tu ne le
pense pas ? J'aurais pu vous sauver et en
l'occurrence me sauver parce que moi aussi je me
suis laissée entraîner en voulant protéger mon
frère. J'ai pris l'argent de mon père, j'ai monté un
gang pour faire barrage à mon frère parce que peu
importe les injures, la haine qu'on s'est jeté à la
figure je ne voulais pas l'abandonner dans sa
perdition. Il a toujours été là pour moi à une
époque, je voulais lui rendre la pareille, je ne
voulais pas qu'il devienne un monstre j'ai voulu lui
couper l'herbe sous les pieds et ainsi j'ai pris la
plus mauvaise décision dans ma vie. Peut-être que
finalement la mort est ce dont nous avons tous
besoin. Peut-être que mourir était la chose qu'il te
fallait. Quand je pense au jeune que tu étais j'ai
énormément de peine. Tu étais une belle
personne, Malick, tu étais un bon ami,
malheureusement Malick, nous sommes
enchevêtrés dans tout ce flop de mauvais choix.
J'espère que Dieu saura te pardonner !

...

- Je savais que tu serai là ! Quand ? Je l'ignorais


mais je savais que tu viendrai sur la tombe de celui
qui fut ton meilleur ami.

Je relève la tête et rencontre deux globes


marrons. Je l'observe et tout ce qui me vient en
tête c'est qu'il a changé.
Oui tout le monde a changé.

Mon frère aîné se tient sur sa canne en


m'observant de la tête au pied tandis que j'en fais
de même. Une lueur de tristesse fusille ses yeux et
ça me laisse perplexe.

J'ai un frère pourtant je ne peux pas être fraternel


avec lui parce que nous avons laissé une femme
nous détruire.

J'aurais aimé que rien ne soit pareil.

- Je peux te serrer dans mes bras petit frère ?

Ces deux mots me firent fermer les yeux tellement


qu'il y a longtemps que je ne l'ai pas entendu
m'appeler ainsi. Il y a longtemps qu'il avait fait un
trait sur ces deux petits mots qui expriment tant
de choses.

Dans un hochement de tête il m'offre une


accolade virile. Je me défais rapidement tentant
de partir ne voulant rien de tout ça.
- Attends s'il te plaît Az.

Mon dos lui répond alors que je ne bouge plus


attendant ce qu'il a à me dire.

- On a fait des conneries n'est-ce pas ? Et moi le


premier. Je ne comprends pas Aziz. À une époque
tu étais tout pour moi, tu étais le seul avec qui je
vivais quand notre mère nous avait abandonnés
alors que notre père n'avais pas notre temps. Je
n'avais que toi Aziz et vice versa je ne sais pas ce
qui s'est passé mais nous avons fait des conneries.
Tu te rappelles que tu étais en première et moi en
terminale, j'avais raté exprès mon épreuve de
baccalauréat parce que je voulais qu'on aille au
campus ensemble ? Eh bien je regrette de l'avoir
fait parce que ça a été destructeur pour nous.
Nous l'avons rencontrée et je pense que nous
l'avons aimée au premier regard
malheureusement, ses yeux à elle ne répondait
qu'aux siens. Plus je vous voyais fusionnelle, plus
je me disais que ça aurait pu être moi et plus la
haine prenait place. J'avais arrêté de te voir
comme mon petit frère pour des putains de
conneries. L'amour peut être nocif et dévastateur
je l'ai appris à mes dépends. Pourtant, j'étais
certain que si je t'avais parlé de mes sentiments
depuis le début tu aurais été prêt à me laisser le
champ libre. Malheureusement, j'étais assez buté
pour ne pas me faire une raison. J'ai beaucoup de
regrets AZ notamment celui de t'avoir fait du mal,
celui de l'avoir aimé. Je t'ai poussé à me détester
alors que je sais que tu me voyais comme ton
bouclier. Ce que tu ignores Aziz c'est que malgré
tout je t'ai toujours aimé comme un frère, ça n'a
jamais changé c'était mon cœur alors que ma
haine était ma raison. C'est pour cette raison que
je n'ai jamais déclaré de guerres entre nos deux
Cartel. C'est peut-être bidon mais savoir que tu
étais à la tête des nightmares m'avait fait plaisir, je
voyais en nos Cartel, un moyen pour nous d'être
proche. Je ne sais pas pourquoi tu as pris ce
chemin, toi qui n'avait pas participé à cette folie.
J'ai des regrets Aziz, je regrette ce chemin que j'ai
pris, je regrette mon lot de mauvaises décisions.
Je sais que rien ne pourra plus être pareil mais je
tenais à te le dire.

Je ne lui montre pas mon visage parce que je ne


veux pas qu'il voit les deux larmes qui ornent mes
joues. Rien ne sera plus comme avant. Le passé ne
peut plus être le futur. Les actes ne peuvent plus
être inversés. Nous nous sommes tous perdus et
c'est regrettable parce qu'une génération en paie
les frais.

- J'ai pris ce chemin Mam parce que j'avais espoir


de te sauver te sauver parce que l'amour est plus
fort que la haine.

Je continue mon chemin, le cœur noyé dans un


canyon de souvenirs.

- AZ JE SUIS EN TRAIN D'ENQUÊTER SUR QUELQUE


CHOSE. JE TE JURE QUE QUAND CA SERA AVÉRÉ,
TON DÉSIR D'ÊTRE PÈRE SE RÉALISERA. JE TE
DONNERAIS ENCORE UN SOURIRE PETIT FRÈRE
MÊME SI ÇA NE POURRA PAS TE FAIRE TENIR TA
PROMESSE CAR IL NE POURRA PLUS S'APPELER
MAMOUR, hurle-t-il.

Je ne me retourne pas jusqu'à rejoindre ma


voiture.

Mon portable privé sonne, je remarque le nom de


Sadio et décroche.

" Allo ici sa majesté Madman premier du nom !"


Ma bonne humeur revient renfermer mes
souvenirs. J'ai toujours été ainsi, un peu pouvait
me rendre heureux. Ça me rappelle que moi et
elle on était contraire.

" Rire, votre majesté comment allez-vous ? J'ai


reçu les chocolats, mais j'ai le regret de t'annoncer
que mon mari me les a confisqué par ce que je
cite, c'est peut-être dangereux, il faut qu'il
demande au médecin. Puff je te le jure que j'en ai
marre de lui. "

J'écoute ses plaintes avec beaucoup


d'amusement, l'euphorie d'être père lui monte
sûrement à la tête.

" S'il te plaît Madman tu peux passer à la maison


avec Ben ? Comme tu sais.."

" Oui tu es en prison, rire, pas de soucis j'arrive."

- Chez mon neveu s'il te plaît, dis-je à mon


chauffeur.
J'arrive chez lui en moins d'une quinzaine de
minutes.

Il m'ouvre légèrement ennuyé mais je sais qu'il est


content de me voir. Quand j'ai découvert son
existence je ne l'ai plus lâché, il était obligé de se
coltiner ma face. Savoir que j'avais un neveux dans
ma triste vie était trop un plaisir.

- Je sais, je sais tu es très heureux de me voir ça se


voit tellement sur ton visage, dis-je sarcastique. Il
y a quoi dans tes casseroles ? J'ai envie de piquer
dans quelques chose.

Je patrouille dans sa maison tandis qu'il ne me


calcule pas tant que ça.

- Tu devrais arrêter de tout mettre dans ta


bouche, à ton âge, ta santé devrait te préoccuper.

- Dis en même temps que j'ai l'âge de la pierre


taillée. Je te rappelle que je suis un vieux dans le
corps d'un jeune. Matte la marchandise frère, je
lui offre un défilé dans son salon.
- Je suis certain que tu n'es pas ici pour défiler,
pépé mannequin, qu'est-ce qui t'amène ?

- Sadio veut nous voir !

Comme un robot programmé, il se lève prêt à me


suivre.

Et je suppose que c'est toujours ainsi, dès qu'il


s'agit d'elle, il est tout le temps prêt.

Je le stop dans son avancée en posant une main


sur son torse, alors que ses mains à lui rejoignent
ses poches il me regarde d'un air qui signifie
"quoi" ?.

- Es-tu toujours amoureux de Sadio ?

Il se dégage rapidement, ouh ouh c'est le sujet qui


fâche.

- Au revoir, referme bien s'il te plaît !

Il part me laissant en plan. Vraiment les jeunes


d'aujourd'hui n'ont plus de respect. Je viens le
chercher et comme monsieur a une voiture il part
m'offrant ainsi gratuitement sa maison.

Tu ne fuiras pas longtemps mon petit.

Je rejoins mon chauffeur.

J'arrive chez eux et découvre Ben dans les bras de


Sadio, un câlin de bienvenue, je suppose.

- Et moi ? On ne me fait pas un câlin aussi ?


M'offusqué-je

- Moi je peux te faire un câlin, allez viens dans mes


bras, s'emmène Abdel les bras ouverts.

- Beurk ! Répondis-je en le fuyant, je prend place,


cheville croisée sur mon genou.

Abdel éloigne sa femme de Ben qui lève les yeux


au ciel avant de rejoindre la place vide à côté de
moi.

- Bah il a raison de vous éloigner ne fait pas la


tête, chuchoté-je.
- Tu peux te taire ? Tiens, je suis sûre que Sadio à
des amuses bouches attend je vais lui demander,
ça t'occuperas !

Personne ne me respecte. J'en suis dévasté, mon


cœur est déchiré en lambeaux.

Rire je déconne.

De la nourriture et des amuses bouches sont


servis tout ce que j'aime, tant qu'il y'a quelque
chose à piqué, Madman il est content. De bonnes
heures passent avant que Sadio ne prenne la
parole.

- Ben, je ne te cacherai pas que j'ai été déçu de


l'information que tu nous a donné, c'est naturel je
pense, j'ai passé une étape importante de ma vie
avec toi je te considère comme mon frère.
Toutefois, je comprends ta position et tes
sentiments, ce n'est facile pour personne de jeter
sur table son père. Le plus important pour moi
c'est ton amour et ta loyauté car oui je sais que tu
as été loyale avec nous. Je n'ai pas à rester en
colère contre toi parce que dans un pan de ma vie
j'ai eu à commettre des erreurs, je suis venu vers
toi et tu m'as pardonné, certe moi je n'ai rien à te
pardonner mais j'aimerais que cette histoire soit
classé au passé pour moi tu reste Ben mon frère
et ça ne changera pas.

Très tactile, elle tente de venir le prendre dans ses


bras sauf que son mari la retient par le dos de son
vêtement.

- Je sais que les femmes pendant les grossesses


ont beaucoup d'envies mais je te préviens, les
envies de câlin avec autrui de sexe masculin autre
que Sadikh, je refuse !

J'éclate de rire ignorant les regards incendier à ma


droite.
Il est temps qu'il passe à autre chose, il doit se
trouver une femme. Il est pourtant charmant je
pense, derrière ses lunettes. Ben à tout du
physique d'un Bad boy je sais que c'est le péché
mignon de certaines femmes. J'espère qu'il ne se
laissera pas détruire par l'amour comme son père.

- Avez-vous appris la mort de Malick ? Cancer ils


disent. Qu'en pensez-vous ?
Le cancer est le premier mensonge des hommes
politiques. Leurs morts sont toujours causées par
des cancers quand la cause est sombre ou qu'ils
veulent masquer les détails.

- Il a été empoisonné, dévoile Ben.

- Évidemment tu sais tout quatre yeux


l'omniscient, réplique Abdel.

- Un règlement de compte entre membre de la


secte ou l'un de ses ennemis dans son monde. Ça
nous fait un de moins dans l'équation.
Madman, j'aimerais comprendre un truc, je lui
accorde mon attention en lui donnant l'aval.

- Si Mamour est ton ennemi, pourquoi a-t-il donné


ton prénom à son fils ?

Je souris, je m'attendais à cette question.


Toutefois aussi étrange que ça puisse être, c'était
juste une promesse entre frères.

- Parce que même si nous sommes éloignés,


même si nos raisons nous poussent à nous haïr,
l'appel du sang est plus fort. Je suis certain que si
j'étais en danger, mon frère viendra me sauver
parce que peu importe le cœur de pierre qu'il est,
à une époque de notre vie, avant notre rentrée
universitaire, il me protégeait. Laisse-moi te
plonger dans un pan de notre vie.

FLASHBACK

Je cours le marathon de ma vie en remontant mon


pantalon qui veux me honnir. Hors de question,
reste tranquille toi ! Ça m'apprendra à utiliser une
ceinture.

Je vois mon frère venir vers moi sûrement qu'il


était à ma recherche comme toujours à chaque
fois qu'il fait nuit et que je n'entre pas vite.

- COURS ! MAMOUR, COURS ! DAWALL !

On dit quand tu pars dans un village que les


habitants marchent sur la tête, fais en de même,
alors mon frère se met à courir.

Nous arrivons rapidement à la maison. Alors que


j'essaie de reprendre ma respiration adossé à la
porte.
- QU'EST-CE TU AS ENCORE FICHU ? M'engueule-t-
il

- Qui...moi ? Rien du tout !

- Donc tu courais par plaisir ? Donc on a couru


parce que rien du tout ?

Je me gratte la nuque essayant de trouver les bons


mots.

- Bon écoute, tu sais qu'aujourd'hui c'est le 31


décembre. On était en train d'allumer les pétards.
J'avais un pétard fusée dans ma main, je ne
m'étais même pas rendu compte que c'était
allumé quand ça m'a échappé pour rentrer dans la
boutique du boutiquier. Ça a fait fiouuu boum
boum chez lui Il a crié woyyy TAY MA TALL SEN
NDEYE (je vais allumer vos mères aujourd'hui.)
Donc j'ai couru.

Il fait les gros yeux alors que je lui offre une moue
désolée.
- Putain Aziz pourquoi t'es con ? Comment tu peux
avoir un pétard dans ta main et ne pas te rendre
compte qu'il est allumé ?

...

Garder le silence, sinon tout ce que je dirais sera


retenu contre moi. Je sais que c'est mon procès.

Il t'a vu ? Reprend-il

- Euh laisse moi calculer...en fait, j'étais en face de


sa boutique depuis une bonne heure, les clients
venaient et partaient or en servant il a une vue
parfait dehors alors à 90 % de probabilité, il m'a
vue.

Mon frère se masse le front en arpentant la pièce.

- Tu sais que ce que tu as fait est dangereux ? Sa


boutique aurait pu prendre feu. Mais bordel Aziz
qu'est-ce qui ne va pas dans ta tête ? Tu sais qu'il
viendra parler à papa ? Cette fois-ci je ne vais rien
dire, j'en ai marre d'essuyer tes conneries.
Il part en colère alors que je reste pénard contre la
porte.

Il m'avait dit ne pas s'en mêler pourtant quand le


boutiquier est venu à la maison, Mamour s'était
accusé.

***

- Yo yo yo yo, five two three, the boy is men the


girl is women, yeah yeah..

La porte s'ouvre sur mon frère qui arrache mon


casque audio, mon cahier et mon bic.

- Crois moi qu'avec tes yo yo yo five, ten,


eleven, personne n'achètera tes CD.

Je lui lance un regard noir et récupère mes


affaires. Ce qu'il ne sait pas c'est que je suis un
grand rappeur mais il ne le sait pas parce que je
n'en suis pas encore devenu un.

Ha ha ha !
- T'inquiètes pas tu seras mon manager quand ma
carrière sera au sommet de sa gloire. Yo yo yo,
dis-je en agitant deux doigts. J'ai trouvé un nom
d'artiste tu veux le connaître ?

- Non merci !

- Comme tu insistes je vais te le dire c'est Azmam


AZ pour aziz et mam pour Mamour. Allez vas-y
pleure d'émotions en disant que je suis adorable.
T'inquiètes je sais !

Il éclate de rire avant de reprendre une mine


soucieuse.

- Papa demande à te voir, il est en bas.

Je me renfrogne tout de suite, aujourd'hui le


propriétaire des lieux est chez lui. Quel exploit. Je
suis sûr qu'il sera capable de concurrencer le vent
tellement qu'il vient et disparaît à la vitesse du
vent.

- Allez AZ ne fait pas ton difficile, c'est déjà tendu


entre vous. Essaie de la jouer soumis je ne veux
pas qu'il mette ses menaces de t'envoyer au
pensionnat en exécution. Il s'assied sur mon lit
alors que je jette mon visage ailleurs. Pourquoi tu
te montre rebelle quand il est là ? Je sais que c'est
du cinéma, tu n'es pas un rebelle Aziz t'es peut-
être con mais t'es un bon gamin. L'image que tu
montre à papa n'est pas la meilleure.

J'évite de lui répondre et descend. Je trouve mon


père assis à la table à manger. Il veut me parler à
l'heure du dîner, le timing est mal choisi moi
quand je mange je n'entends pas, la nourriture
bouche mes oreilles.

Je me plante devant mon père en prenant une


posture de militaire; les doigts visée sur ma
tempe, les talons joints, l'autre main aplati sur le
profil de ma cuisse, immobile, la tête haute.

- Garde-à-vous ! Prêt, halte ! Ratatatatata...bruit


de fusille ! Bonsoir mon commandant ! Dis-je la
voix stentor. Marquez les pas une deux, marché-je
en venant prendre place.

Mon frère nous rejoint en secouant la tête.


Sans les attendre je me sers quand une enveloppe
se glisse à côté de moi, je relève la tête et
rencontre le visage fermé de mon père.

- Ouvre la !

J'exécute et découvre avec amertume qu'il a mis


ses menaces à exécution, il m'a vraiment inscrit
dans un pensionnat.

- Tu vois Mamour, toi qui parles tout le temps de


l'amour de notre père pour nous, regarde son
dernier exploit je lui jette la feuille dessus. Je n'irai
pas ! Je n'irai dans aucun pensionnat. Tu n'as pas
le droit de m'inscrire contre mon gré ! Tu crois
que cette maison n'est déjà pas un pensionnat ?
Je n'irai nulle part ! Je ne bougerai pas d'un
liquide.

- On dit centimètre, espèce d'idiot ! Tu ne connais


même pas les unités de mesure, quelle désolation
! Et tu baisses d'un ton Aziz, j'en ai le droit, je suis
ton père, tu es mineur je suis ton tuteur et je
décide de ce qui est bon pour toi.
Je sors un rire nerveux qui se transforme en un
fou rire.

- Mon père ? Ah bon ? Et moi qui te prenais pour


un touriste de passage. Dis-moi papa ça fait
combien ? Un, deux ou trois mois qu'on ne s'est
pas vu ? Tu ne sais pas comment on va et quand
tu débarques c'est pour m'annoncer que j'irai à
l'orphelinat juste parce que je n'ai pas un
comportement qui te plaît ? Je n'irai pas, je te jure
que je n'irai pas ! On verra si tu vas me balloter
pour m'y conduire.

- TU IRAS AZIZ, CE QUE JE FAIS NE TE REGARDE


PAS. VOUS NE MANQUIEZ DE RIEN DANS CETTE
MAISON, JE VOUS AI MIS DANS DES MEILLEUR
ÉCOLES ALORS QUAND MON FILS NE VA PAS AU
COUR ET QU'IL SE PERMET DE JOUER AU REBELLE,
DE CRÉER DES ENNUIS CHEZ LES VOISIN ET QU'À
CHAQUE FOIS JE REÇOIS DES PLAINTES, J'AI LE
DROIT ET LE DEVOIR D'AGIR !

École école toujours école, je n'aime pas ce n'est


pas forcé. Je sais déjà lire et écrire mon nom, ça
me suffit. Je sais compter de l'argent ça me suffit.
Je ne le fait pas exprès je vais au cours mais rien
ne rentre autant aller voir là où l'herbe est plus
fraîche.

- Papa calme toi ! Je t'assure que Aziz fait tout ceci


pour attirer ton attention parce que papa c'est
vrai que nous sommes des hommes mais nous
nous sentons seul dans cette grande maison. Tu
n'es jamais là, notre mère nous a abandonné du
jour au lendemain comprends que Aziz c'est sa
manière de gérer ses émotions. Ce n'est pas un
rebelle, je connais mon frère. Essaie juste de...

- ARRÊTE DE COUVRIR TON FRÈRE ! ne t'en mêle


pas cette fois-ci. À chaque bêtise tu essayes de
réparer ses erreurs mais ça ne marchera pas cette
fois il ira au pensionnat !

- Ah oui il ira et je reste avec qui ? Tu veux que


j'erre seul comme un fantôme dans cette maison ?
Qu'il part se retrouver là où il ne connaît personne
? Tu veux nous séparer plus que cette famille l'est
déjà ? Si tu veux papa, tu peux vivre dehors tant
qu'on est ensemble on va se débrouiller. Je suis
bien avec mon frère, on se soutient, on se tient
compagnie, il ne bouge pas !
Je me cache derrière mon frère le sourire au lèvre.
Je sais que ces mots suffisent à dissuader mon
père. Il considére Mamour comme celui qui
prendra la relève, celui qui sera médecin comme
lui, celui qui gérera ses chaînes de clinique. Moi je
suis juste moi, je ne sais pas quoi faire de ma vie.

Ah si je serai rappeur yo yo yo.

- S'il devient un échoué de la vie, tu en sera


l'unique responsable, grince mon père.

- J'ai 17 ans papa, j'ai été obligé de grandir quand


maman à claquer la porte, je devais m'occuper de
lui alors que je n'avais que dix ans, c'est ton fils
mais je l'ai plus éduqué que toi tu ne l'as fait. Je
peux prendre soin de mon frère, réplique
Mamour. Je tire la langue à mon père qui ne s'en
formalise pas.

Je grimpe sur le dos de mon frère qui me conduit


à l'étage.

Ça c'est mon frère, mon super protecteur.


- Mamour promet moi que nos vies ne sera pas
aussi triste que celle que nous avons dans cette
maison. Nous aurons plein d'enfants, nos maisons
seront bien remplies et nos enfants seront les
meilleurs cousins au monde.

- Je te le promet petit frère, d'ailleurs mon


premier fils je le nommerait Aziz mais attention il
ne sera pas con comme toi ça je le laisse à tes
futurs progénitures.

Je lui donne un coup dans l'épaule, avant de faire


une roulade arrière sur le lit.

- Moi aussi je nommerai mon premier fils


Mamour. Celui qui ne tient pas sa promesse ira en
enfer.

Je lui lèche la joue alors que je sais qu'il déteste


ça.

- Beurk Aziz arrête ça tu es trop con putain ! hurle-


t-il en s'essuyant la joue dans un grimace.

J'éclate de rire.
On était proche, c'est lui qui avait remplacé mon
père quand j'avais besoin de figure paternelle, on
se bagarrait ensemble dans la rue quand l'autre
avait des emmerdes, on mangeait ensemble on
faisait tout ensemble, nous étions les deux doigts
de la main.

Jusqu'à ce qu'on devienne étudiants et que tout


change.

FIN DU FLASHBACK

- Donc voilà quand vous verrez Mamour posez lui


la question mais je sais que ce qu'il l'a fait pour
tenir sa promesse parce qu'il le veuille ou non, je
suis son frère.

Abdel qui avait rigolé durant tout mon monologue


redevient sérieux.

- Sadio et moi avons décidé de stopper cette


course contre la secte parce que comme vous le
savez déjà, son état est fragile. Du coup on pense
qu'il était judicieux de vous en parler.
Nous hochons la tête comprenant parfaitement la
situation.

- Par contre, je peux tirer les ficelles étant chez


moi. J'ai besoin de trouver une imposture qui
jouera le rôle de la dame au chapeau. Qu'en
pensez-vous ? Parce que je ne peux pas
disparaître comme ça, ça éveillera des soupçons.

- Putain je savais que c'était trop beau pour être


vrai, marmonne Abdel en se passant une main sur
le visage.

Si seulement tu savais que Mortem était plus


qu'une imposture.

***

Badra Faye,

Avachi derrière mon bureau je fume tout en


mettant la deuxième partie dans une enveloppe
que je tends à mon homme de main, sans qu'un
mot ne fende sa gorge, il la range dans son
manteau.
- Patron pourquoi avez-vous choisi ce stratagème
? Tout aurait pu être facile si vous alliez lui jeter la
vérité à la face.

Lui jeter la vérité à la figure et après quoi ? Après


rien ! Parce que dès que je lui aurai donné
l'identité ma mort sera signée.

- J'attends quelque chose d'elle, si je n'ai pas pu


l'avoir des années plus tôt je l'aurai maintenant.

- De quoi parlez-vous ?

Je fixe mon homme de main avec un sourire de


psychopathe. Je peux tout lui dire parce que je lui
fais confiance. Je l'ai trouvé dans la rue alors qu'il
n'avait pas de repère, il était un Souillon, un
parasite. Je l'ai sorti de la rue, j'ai fait de lui un
nouvel homme et aujourd'hui il m'est plus que
fidèle.

- Sais-tu qu'on pouvait empoisonner ou droguer


une personne via une petite enveloppe ? Ah non,
je ne t'apprends rien tu le sais.
Il éclate de rire et je sais qu'il commence à
comprendre, il est intelligent.

- Vous prévoyez de la droguer via une partie de la


photo de la reine ? Mais pourquoi ?

Très bonne question.

- Quand j'étais membre de la secte, on m'avait


demandé un premier fils. Mais je ne sais pas
pourquoi, mais la reine m'avait interdit de mettre
enceinte Sadio parce que quelqu'un ne le voulait
pas, elle m'avait dit d'aller tuer mes
spermatozoïdes. Quelle connasse ! Moi qui avait
toujours rêvé d'être père tuer mes
spermatozoïdes parce que princesse Sadio ne
devait pas tomber enceinte ? Foutaise ! J'ai donné
l'adresse du S à un de mes gardes, je n'y étais pas
allé moi même parce que Si aurait pu informer la
reine et le garde n'était pas connu des membres
de la secte. Il est devenu un client du S qui me
procurait des distilbenes, heureusement Sadio
avait un œdème pulmonaire, elle avait subi une
opération ainsi j'avais pu facilement lui faire
prendre ces médicaments. Je savais quelles
étaient les conséquences mais tu vois, en sciences
ce sont des pourcentages s'il existe 99 % il y a
toujours 1 % de chance.

Il semble réfléchir toutefois je sais qu'il ne


comprend pas.

- Je droguerai Sadio par ces photos à la dixième


parts qu'elle recevra. Je la kidnapperai, je lui ferai
passer des examens pour connaître son état de
fertilité. Si elle n'est pas stérile, ça sera l'occasion
parfaite pour qu'elle porte mon enfant. Parce que
je ne mourais pas sans avoir un bambin.

Il fait les gros yeux, en admiration totale devant


mon plan que je trouve très maléfique mais on
s'en fout.

Elle portera mon enfant et je sais qu'elle


n'avortera pas parce que être mère elle l'a
toujours voulu même si je suis le père elle n'aura
jamais le cœur d'avorter. Je connais Sadio.

Pourquoi elle alors que des femmes il en existe ?


Parce que je ne connais pas ces femmes alors que
je sais que Sadio se battra eau et sang pour notre
enfant.

Après cela je pourrai mourir en paix.

Car ce monde ne m'appartient plus.

***

Emlyn Sadio Kâ,

Je suis allée faire tôt ce matin une échographie sur


ordre du médecin pour évaluer les battements du
cœur du bébé en danger et alhamdoulilah il est
fort mon bébé..

Pour l'heure je me parle à moi même. Il faut que


je reste tranquille, ça doit rentrer dans ma tête et
que tous les membres de mon corps le
comprennent, on doit rester tranquille, les
cheveux jusqu'au orteils, nous devons rester
tranquille.
Mais ça sera quand même une galère de ne rien
faire. Vous tombez vraiment mal vous deux en
même temps je suis contente.

Je sors des toilettes puis pars à mon dressing.

- Marche doucement Sadio !

Sheut Abdel, seigneur j'en ai marre. J'en ai marre


!

Rien n'a encore commencé pourtant je commence


à en avoir ras le bol. Marcher, rire, parler, manger,
je dois tout faire doucement. Monsieur crois que
la moindre brusquerie m'enverras à l'hôpital. C'est
abusé.

- Abdel ça ne te dit pas d'aller travailler


aujourd'hui ? Proposé-je pour avoir un peu de
répit.

- Je travaille là ! Répondit-il sereinement.

Je le regarde étonnamment alors qu'il est couché


en étoile de mer sur le lit.
- Ha bon ? Et il est où ton travail ?

- Je te surveille, c'est un travail énorme. Je suis


déjà épuisé. Attends...il se lève, prend un paquet
dans un coin de la chambre et me dévoile deux
horribles chaussures.

- Vu que tu ne dois plus porter de talons, tu


porteras celles-ci ! C'est confortable j'ai essayé !

Vous voyez les chaussures que les médecins


portent en salle d'opérations ? C'est ce qu'il tient
dans ses mains.

- Vu que c'est ce qu'on te faisait porter à l'hôpital,


je me suis dit que ça serait adapté du coup j'ai
piqué les paires de Serge, j'ai nommé ces
chaussures dallou doctor, m'explique-t-il
fièrement comme s'il avait accompli un grand
exploit.

Je me pince l'arrêt du nez dépassé par son


comportement. Je ne vais pas tenir longtemps, il
faut qu'il retourne bosser.
- Abdel, tu es au courant qu'il existe des sandales
très jolies et très féminines ou même des
claquettes, des paires de converse et j'en passe ?
Hors de question que je porte ça !

Je sors de la chambre tombant au même moment


où l'employé s'apprêtait à toquer.

- Oui ?

- Euh madame il ya une dame en bas qui...qui...

- Qui ???

- Qui vous ressemble beaucoup !

- Hein ? Laisse échapper Abdel derrière moi. Je


reste incrédule sur le pas de la porte totalement
perdue. Une dame qui me ressemble ?

L'employée disparaît dans le couloir.

- Attends ne me dis pas que c'est une jumelle ? Je


l'avais dit à Sadikh, que peut-être vous étiez triplé
Bordel…hé sadio tu ne t'évanouis pas hein !
Attends je prend du sucre.
Je pars voulant savoir qui s'est alors qu'il me
talonne me disant de faire attention.

Au salon, je me fige la bouche écarquillée plus que


la normale. Mes yeux risquent de quitter leurs
orbites tellement que je les ouvrent. Un hoquet de
surprise s'échappa des lèvres d'Abdel. Qui me
tient fermement contre lui parce qu'il croit que je
vais m'évanouir.

J'observe la dame au style BCBG, habillée classe et


richement de la tête aux pieds, elle m'observe
avec le même regard qu'elle avait des années
auparavant.

Un regard vide.

- Bonjour ma fille !

Maman ?

______________________///_________________
____________

Chapitre 40
Emlyn Sadio Kâ,

Choquée ! Limite sur le bord de l'évanouissement.

Mais je suis ébaubie par tant de culot.


Un rire nerveux m'échappe alors que je ne réalise
toujours pas sa présence ici.

Elle a réellement osé venir chez moi, s'installer


dans mon canapé ? Mais je rêve !

Il était prévu que j'aille en France pour la


confronter mais comme toujours une chose
chamboule une autre je n'ai pas pu et aujourd'hui
elle est aisément assise sur mon fauteuil et pire
elle ose m'appeler sa fille. C'est le pompon non
mais c'est le Summum du culot. J'avais 10 ans
quand elle s'est faite passer pour morte,
seulement dix ans et elle ose m'appeler sa fille ?
Ne cherchez plus la définition de culot dans un
dictionnaire c'est elle en personne.

N'importe quoi celle-là !


- Met peinture sur ta fille comme ça tu pourras la
reconnaître parce que je ne le suis certainement
pas depuis le jour où tu as décidé de te faire
passer pour morte !

Elle hausse les épaules avant de m'observer


longuement.

- Que tu le veuilles ou non je suis ta mère, c'est


grâce à moi que tu as les deux pieds sur terre. Que
tu le veuilles ou non tu es sorti de moi, même un
aveugle saura que tu es ma fille, nul haine ne peut
l'effacer.

Quelle comédienne celle-là. J'ai juste envie de


l'attraper par les cheveux pour la fouttre dehors
mais j'ai trop de respect pour la femme âgée
qu'elle est.
Elle m'énerve, ça me fait mal de la voir si bien
portante alors qu'elle nous a fait du mal, alors
qu'elle nous a abandonnés, alors que ses choix ont
eu des répercussions sur nous. J'ai mal de savoir
qu'elle a préféré se faire passer pour morte au lieu
de rester avec nous. Je la hais tellement que je ne
la supporte pas. J'ai juste envie de lui arracher cet
air si fière qu'elle a.
J'ai de l'amertume pour elle, elle ne saura jamais à
quel point elle m'a fait du mal parce que ma
douleur est profonde. J'étais bien ici dans ma
maison avec ma petite famille et elle est venue me
saloper ma journée.

Elle me fixe de la tête au pied, je n'aime pas son


regard.

- Tu portes une belle bague ! Moufte-t-elle.

Je cache ma main sur mon dos la bague de


Peureum, Abdel m'a forcé à la mettre.

- C'est qui lui ? Fit-elle à l'attention d'Abdel en me


le montrant d'un signe de tête.

- C'est mon père ! Réponds-je du tac au tac.

Un rire échappe à Abdel, je me retourne pour


l'observer tandis qu'il lève les mains en signe de
paix.

Pas touchée par un sous, elle se pince le nez avant


de lever les yeux au ciel. Je me demande si cette
femme n'a pas une pierre à la place du cœur.
- Pouvez-vous nous laisser seul s'il vous plaît ? Lui
dit-elle.

Mais attendez je rêve, ou c'est le culot en


personne qui est venu chez moi.

- Certainement pas ! C'est mon mari ici c'est chez


nous alors que toi tu n'es qu'un cadavre. Pourquoi
es-tu là ? Tu viens peut-être répondre aux
questions que je me pose ?

- L'heure n'est pas à celà, je suis venu voir mes


enfants n'est-ce pas une raison évidente ? Où
est Soraya ? Et...

Plus que énervée, j'échappe des bras d'Abdel et


me plante face à elle.

- Ne prononce surtout pas le nom de mon frère !


Tu sais que je n'ai aucun scrupule à te soulever
pour te foutre dehors ? Tu veux vraiment qu'on en
arrive là n'est-ce pas ? Vu que tu n'es pas là pour
répondre à mes questions alors tu sors de chez
moi ! Ne me tente pas parce que ça sera très
désagréable à voir ! Personne n'a pris de décision
à ta place, tu as décidé de nous abandonner, tu
m'entends, tu l'as décidé seul, tu as coupé tous les
liens le jour où tu t'es fait passer pour morte alors
pour nous tu es morte. T'ENTENDS ? TU ES MORTE
! TU N'AS PAS D'ENFANTS ICI !

Elle ferme les yeux encaissant mes mots comme si


elle avait mal de les entendre. Que de la comédie !
Si elle nous aimait elle ne nous aurait pas
abandonné, si elle tenait à nous elle nous aurait
tous emmené avec elle. C'est de sa faute si notre
famille est ainsi.

- Tu devrais avoir honte de dire que je suis ta fille.


Tu n'es rien pour moi ! a-b-s-o-l-u-m-e-n-t rien !
TU ES MORTE TU M'ENTENDS ? Sors d'ici ! C'est de
ta faute tout ce qui nous arrive. Tu es sans cœur.
Tu n'as pas eu pitié de la petite fille que j'étais. Tu
n'as eu aucun remord à renoncer à nous. Tu es
parti alors que je n'avais que dix ans, maman tu
entends 10 ans, tu es parti alors que tu venais de
mettre un bébé au monde tu entends un bébé..
putain je te déteste... J'essuie rageusement ma
larme avec la nette intention de ne pas pleurer
pour elle. Je savais quoi de la vie maman ? Rien,
strictement rien pourtant j'étais votre fille, ta fille.
Je n'ai pas demandé à faire de toi une mère, je n'ai
rien demandé et pourtant tu as pris une grossesse
que tu aurais pu éviter. Pourquoi es-tu tombé
enceinte si c'était pour nous traiter ainsi ? Dis-le
moi !

...

- PARLE OU TU DÉGAGES ! TU N'ES PAS MA MÈRE,


TU N'ES PERSONNE POUR NOUS ! SORS D'ICI !

Abdel me tient alors que je me débat en furie pour


qu'il me lâche. Je veux qu'elle arrête de me
regarder comme elle le fait, comme si je
représentais quelque chose pour elle. Foutaise ! Je
veux qu'elle aie mal, je veux lui faire mal, qu'elle
sache qu'on la déteste, je veux lui transmettre
tout ce que son abandon à eu comme
répercussions dans ma vie.

Je me dégage de ses mains et pars me planter


devant elle.

- Toi ose te pointer ici et m'appeler ta fille ? C'est


sucré dans ta bouche ? JE SUIS TA FILLE ? Tu
devrais m'appeler rejeton. Oui car c'est ce que j'ai
été pour toi. Tu ne m'as jamais regardé avec
amour, tu ne m'as jamais tenu la main, tu ne m'as
jamais habillé, tu ne t'es jamais occupé de moi,
même de mes cheveux, tu n'as jamais été
attentive à moi. TU T'EN FOUTAIS DE MOI ! Tout
ce que j'ai reçu comme amour ça venait de mon
père, l'homme que tu as osé épouser sans aimer.
Oui Soraya m'a tout avoué et je te déteste encore
plus ! Tu ne l'aimais peut-être pas mais tu ne vaut
pas la personne qu'il était !Tu ne le méritais pas !
Lui malgré son emploi du temps chargé, il trouvait
du temps pour moi tu sais pourquoi ? Parce qu'il
m'aimait contrairement à toi ! Pour une fille,
j'étais plus proche de mon père que de ma mère...
Tu aimais t'arrêter sur le balcon pour m'observer
de loin alors que mes yeux te criaient de venir
passer du temps avec moi. Je t'ai réclamé Maman,
tu m'as fait mal alors que j'étais une gamine,
J'étais constamment en train de me demander si
ma mère m'aimait ou si elle me détestait, une
simple nounou avait plus d'amour pour moi que
toi qui m'a porté pendant 9 mois. Et comme ça ne
suffisait pas que tu n'aies pas d'affection
maternelle, tu es allé tomber enceinte encore
sachant que tu avais une fille que tu considérais
comme un fardeau. Mais en fait cette grossesse
était un plan hein parce que c'était l'occasion pour
toi de nous abandonner. Tu es cruelle ! Tu as
abandonné une nouvelle née, tu n'as même pas
pu lui donner le sein ou changer ses couches le
même jour où tu l'as mis au monde tu l'as
abandonné alors qu'on ne t'a pas envoyé écarter
les cuisses !

Une gifle retentit sur ma joue alors que je rigole.


Abdel tente de s'interposer entre nous mais je le
repousse pour me remettre devant elle.

- Mais c'est vrai ! La responsabilité sexuelle tu


connais ? Quoi ? C'est faux ? Ça te fais mal ? Ou tu
vas me sortir le baratin «je suis ta mère respecte
moi !» Ha mais tu n'es rien du tout ! C'est papa qui
s'est occupé des enfants que tu as abandonné, il
travaillait depuis la maison pour s'occuper de sa
nouvelle née et quand ce n'était pas lui c'était la
nounou. Tu étais où toi ? Que te criais ta
conscience ? N'as-tu pas été touché d'abandonner
un bébé qui venait tout juste de sortir de toi ?
QUAND ON NE VEUT PAS ÊTRE MÈRE ON PRENDS
DES MESURES ! TU N'ES QU'UNE L CHE ! La seule
chose pour laquelle je te dois un merci c'est
d'avoir mis au monde mon merveilleux frère et
mes sœurs, hormis cela je n'ai aucun sentiment
pour toi, je ne suis pas émue, je ne suis pas
heureuse de te voir ou de te savoir vivante. Parce
que pour moi chère maman tu es morte ! J'aurais
préféré ne pas venir de toi ! J'aurais préféré
ressembler à mon père que d'être ta copie ! Je te
déteste !

Ah oui ferme les yeux et encaisse. La vérité est


cruelle, mes larmes se confondent avec mes rires
nerveux. J'essaie de me retenir mais je sens que je
vais bientôt exploser. Ma gorge s'obstrue, mes
yeux deviennent flou, je ne veux pas pleurer
pourtant je sens les larmes arriver. Je peux fuir
mais je veux qu'elle comprenne qu'elle n'est
personne. Face à face, je lui jetterai ma haine à la
figure, elle réfléchira à deux fois avant de se
pointer ici audacieusement alors qu'elle a détruit
notre famille. Je ne peux même pas lui parler de
ses choix concernant Sadikh parce qu'elle ne doit
pas savoir que je sais et ça me fout en rogne.

- C'est de ta faute si Saïda est morte, c'est de ta


faute si Soraya est devenue une toxicomane et
que ton fils a manqué d'amour maternelle. Tout
ce qui nous arrive est de ta faute et pourtant je ne
comprends pas maman, qu... Qu'est-ce que tu as
foutu ?

Je crack en tombant à genou face à elle, j'ai essayé


de tenir, j'ai essayé de refouler mes larmes et
pourtant je n'ai pas pu pas parce que j'ai mal, j'ai
profondément mal.

- Qu'est-ce que ça te coûtait de rester avec nous ?


Pourquoi...tu as séparé les jumeaux à qui tu as
donné naissance ? Pourquoi tu nous a si
lâchement abandonné ? Pourquoi as-tu pris avec
toi Soraya...en dépit de...Saïda ? Pourquoi pas les
deux ? J'aurais préféré que tu prennes Saïda,
j'aurais préféré être là seule abandonné, j'aurais
préféré me battre seul sans charge derrière
moi...Snif... j'aurais préféré que tu les prennes
avec toi même si je ne devais plus faire partie de
votre vie...j'aurais accepté de n'avoir pas de
famille, j'aurais accepté d'être une échoué de la
famille du moment ou mes sœurs étaient dans
une famille aimé par leurs mère...saïda est morte,
j'étais devenu sa mère alors que tu étais
vivante...on nous a envoyé chez un pédophile
alors que tu étais vivante...j'ai du fuir avec ma
sœur pour lui échapper alors que tu étais vivante !
Tu m'as imposé cette vie...,tu m'as fait porter les
conséquences de tes décisions, merde je ne t'ai
pas demandé de mettre au monde des enfants ! je
n'étais qu'une adolescente à 15 ans j'ai dû
m'occuper d'une petite fille de 5 ans alors que tu
étais la ! j'ai dû éduquer Saïda et j'ai échoué. La
cupidité l'a emporté tu es contente ? Je ne savais
rien de la vie alors comment lui inculquer des
valeurs quand moi même ma mère ne m'avait pas
éduqué ? Ma vie était devenue un désastre alors
que...que...tu te trouvais quelque part bien
portante et pire tu as refait ta vie. Je t'aurai
pardonné si tu était venu les chercher après la
mort de mon père mais tu ne l'a jamais fait. Parce
qu'on ne comptait pas pour toi, parce que nous
avions un passé que tu voulais oublier. Et ça me
fait mal ! l'amour d'une mère je ne l'ai pas eu, on
ne l'a pas eu parce qu'elle tu l'as décidé !

Abdel me relève avant de me prendre dans ses


bras. Je pleure contre lui alors qu'il me murmure
de me calmer. Je me déteste de m'être montré si
faible, mais que suis je face à la montée de tous
mes souvenirs, de tout ce à quoi je n'ai pas eu le
droit ?
- ELLE DÉGAGE ! JE LE REPOUSSE ET PARS LA
RELEVER ! SORS ! JE NE VEUX PLUS TE VOIR !

Elle me fixe comme si elle se retenait de pleurer


mais c'est de la comédie ! Quand on aime on
abandonne pas. Son regard m'énerve.

- SORS D'ICI ! PARS ! JE T'EN PRIE PARS !

Je me sens soulevée alors que je lui hurle quand


même la rage au ventre de s'en aller, il me conduit
jusqu'à la chambre avant de me coucher sur le lit.

- Je reviens vite sunshine. Il m'embrasse le front


puis descend, j'imagine que c'est pour lui parler
sauf que moi je veux entendre. Je me dépêtre du
drap et cherche les doubles des clés que je trouve
rapidement, J'essuie mes larmes et sors. Je reste
en haut des escaliers.

- Écoutez Madame, le moment est mal choisi, ma


femme à un état de santé fragile, ce que votre
présence à provoqué est déjà trop, je ne veux pas
que ça se dégénére, je vous demanderai de partir
s'il vous plaît !
Elle l'observa silencieusement de la tête au pied et
je me demande pourquoi elle fait ça ? Ou c'est
justement parce qu'elle ne l'a jamais vu ?

- Je ne savais pas que quand on ne ressemblait pas


comme deux gouttes à son père, on pouvait
hériter de ses postures, ses tics, jusqu'à hériter de
sa démarche, c'est fort ça tu es vraiment son fils et
le pire c'est que vous êtes aveugle toi et ta
femme.

On dirait Peureum qui parle. Toujours à dire des


choses jamais concises.

- Parce que vous avez connu mon père ?

- Sache jeune homme que Dakar est grand mais


c'est petit ! Et je ne suis pas ici jeune homme pour
aggraver son état de santé, je voulais me rassurer
qu'elle allait bien. Vous pouvez penser ce que
vous voulez mais c'est le cas. Et c'est bien qu'on
soit seul, j'ai un conseil à vous faire.

Elle connaît le père d'Abdel ? Mais comment ?


Vivement que j'accouche il faut que je la
confronte, il faut qu'elle réponde à mes questions.
Il croise les bras sur son torse comme il le fait
quand il est prêt à écouter mes plans.

- J'ai porté des enfants, et je sais qu'elle est


enceinte. Seulement, le danger planera toujours
tant qu'elle sera dans ce pays. Si tu aimes ma fille,
je te conseille de quitter le pays en attendant que
son accouchement se fasse car ici elle aura un
pied sur la tombe et un autre sur la vie, la balance
pourrait basculer à tout moment. Et tu lui diras,
que l'amour qu'on ne montre pas, est plus fort
que celui qu'on montre. Je pars !

Qu'est-ce que ça veut dire tout ça ? Et puis pour


qui elle se prend ! L'envie de descendre pour la
rattraper me prend mais je sais que ça énervera
Abdel.

Il reste pensive alors qu'elle est partie depuis


quelques minutes. La porte s'ouvre sur Soraya.

- Yo mon pote Abdel, ça boum boum dans ta life ?

- D'où viens-tu ? Tu sors beaucoup ces derniers


jours Soraya !
- Damay doundou sama life boy ! (Je vis ma vie.)

Elle sort ça avec fierté parce que madame depuis


quelques mois s'est mise à vouloir parler le wolof.
Elle ne se débrouille pas mal même si l'écouter est
une horreur.

- Sa life Dina si deff tchabi bo teyoù le Say tank


touti, (ta vie, J'y mettrais une clé, si tu ne restes
pas tranquille un peu) rétorque-t-il.

- Par contre Abdel je ne comprends pas ça. Allons-


y petit-à-petit,dank dank manam small small.

Il secoue la tête et se dirige vers moi, je me


retourne rapidement dans la chambre.

Comme une innocente je me couche


tranquillement alors que la porte s'ouvre.

- Fais pas semblant de dormir je sais que tu nous à


écouter !

Grillée ! C'est ce qui arrive quand ta personnalité


n'a plus de secret pour ton mari.
- Je te préviens je n'irai nulle part ! Elle n'a rien à
nous conseiller. Ses conseils hypocrites elle peut
se les garder.

Le lit s'affaisse, signe qu'il se couche. Il vient


happer mes lèvres alors que je réponds
ardemment. Je me retrouve à califourchon sur lui
les bras noués sur son cou. Nos langues se goûte,
nos lèvres se pétrissent. De quoi me faire oublier
le passage de quelqu'un, j'ai nommé ses lèvres les
souveraines de ma mémoire fin si ça se dit. Je lui
mords la lèvre alors qu'un gémissement lui
échappe. Je le sens prendre forme dans son
pantalon. Je tente de défaire son jogging quand il
me stoppa.

- Quoi ?

- Qu'est-ce que tu veux faire ? J'ai juré Sadio que


tu es bipolaire !

Weuh ?

- Ça s'explique pas mon roi ça s'applique. Toute


façon quand tu auras jouie tu comprendra.
Je tente de retourner à mes occupations quand il
me stoppa encore.

- Le docteur il a dit pas d'activité physique et tu


sais que quand on fait l'amour ça va vite dans tous
les sens et peut-être que je vais cogner les bébés
donc après ton accouchement.

Qu'est-ce qu'il raconte ? En plus il est sérieux !

Je lui lance un regard noir et quitte ses bras. Je me


couche lui donnant dos.

- Tu es fâchée ?

...

- Bébé ?

...

- Ey way sama bandite bi da merr (ma bandite est


fâchée)
tu veux une glace ?
...

- Ma wayal la ? ( De chanter pour toi ?)

- Non !

- Tu veux des madd ?

- Non ! Répondis-je sèchement.

- Sheut c'est que Sadio sa non yi dang si deff touti


diwline mou ritakh si nopp, non bou sec bakhoul
day dioxé tension.
(T'es non sont trop sec à attendre, mets y un peu
d'huile ça sera facile à entendre, tes non donne de
la tension.)

- Laisse moi tranquille et puis...je me retourne et


lui fais face. Comment ty compte tenir 9 mois sans
sexe ? Hein ? N'est-ce pas que tu vas aller me
tromper ? 9 mois sans sexe tu vas faire comment ?
Hey Abdel si je t'attrape je te jure que je vais te
tuer puis te ressusciter et te tuer encore. Tu n'as
pas intérêt à me tromper ! De toute façon vous
êtes tous les mêmes ! Espèce d'infidèle ! Attends
que je t'attrape.
Il me fixe comme si j'avais poussé une corne. En
colère pour je ne sais même pas quel raison je le
traite de tous les noms d'oiseaux avant d'aller
pleurer dans la douche.

J'entends des éclats de rire derrière moi et ça me


fait encore plus pleurer.

Toc toc !

- Hey bébé je sais que ce sont les hormones. Viens


je vais parler aux bébés, ils vont arrêter de te
monter contre toi.

- LAISSE-MOI TRANQUILLE !

***

Sadio ne savait pas que sa mère couchée dans son


lit pleurait à chaudes larmes les propos de sa fille,
celle qu'elle aime plus que tout.

Elle ne lui montrait pas l'impact de ses mots mais


elle recevait chaque mot comme un coup de
couteau.
Elle est ce qu'elle est mais son amour était réel.

Malheureusement ses choix ont eu raison d'elle.

***

Sadikh Gaye,

Je lis un livre tranquillement sur le balcon alors


que le vent rend le tout agréable.

J'ignore mon téléphone qui sonne car je sais déjà


qui c'est. Elle dit m'appeler depuis la prison mais
j'ai un doute que je dois élucider.

Je l'ai pourtant bloquée mais elle trouve toujours


le moyen de m'appeler sur un autre numéro. Son
retour dans ma vie n'augurera rien de bon et
surtout avec ce qu'elle a fait à ma sœur, je l'a
considère comme inexistante.

Un verre se pose sur la petite table, je quitte ma


concentration et découvre safiatou qui porte mon
t-shirt qui est devenu une robe tellement qu'elle
est courte, pis ça dessine ses formes, Safiatou est
mince mais ses hanches sont développées.

Cette fille fait des trucs que je ne comprends pas


du tout. Elle a des vêtements n'est-ce pas ? Je
réfléchis tellement sur son comportement ces
derniers jours que ça devient dangereux pour ma
santé.

J'avoue que j'aime quand elle me dorlote comme


un bébé. On ne m'a jamais traité ainsi peut-être
quand j'étais bébé avant que ma mère d'adoption
ne change de visage. Quand mon père s'est
remarié j'etais déjà dans la vingtaine alors je peux
d'être qu'être dorlotée ainsi par une femme me
fait quelques chose.

- Je nous ai apporté du jus bébé !

Bon, être traité comme un bébé et être appelé


bébé sont deux choses distinctes, l'un est plus
excitant sur l'autre. Et puis bordel ça me provoque
des choses dans le creux de mes reins.
Elle s'installe à mes côtés, alors que j'essaie de me
concentrer sur mon livre sauf que ces cuisses
mises à nue m'en empêchent.

Rien ne va ! Ça ne va pas du tout !

- Tu...euh...tes vêtements sont sales ? Demandé-


je.

Elle dépose son verre de jus et me répond dans un


sourire :

- Non mon cœur, mes vêtements sont propres et


les tiennes sentent bon la lessive. Pourquoi ?

Parce que tu m'excites alors que tu ne le dois pas.


Tantôt c'est Aldiana, bébé ou mon cœur elle doit
avoir un problème psychologique mais pourtant
elle voit un psy.

Un psy qui je trouve trop souriant avec ma


femme.
C'est un connard, je penserai à lui trouver une
femme.
Il faut que je sorte, sa présence est néfaste pour
ma santé. Je me vois presque dans une mission de
vie ou de mort. Je me lève en me grattant la
nuque.

Quelle idée d'être aussi désirable. Et le plus con


c'est que j'apprécie beaucoup trop ses cheveux, je
dois être tricophile et je déteste ça.

- Je...je vais marcher un peu...je...

- Cool je viens avec toi !

Le but est de te fuire alors venir avec moi est une


mauvaise idée. Sauf qu'elle est bien trop contente
pour que je lui interdise de venir.

Dans la chambre, elle s'empresse de changer ses


chaussures et se dirige vers la porte.

Comme ça ! Comme ça ! Seulement avec mon t-


shirt.

- Safiatou tu te changes ! Tu te voiles tu l'as oublié


?
Elle se tape le front et pars ouvrir le placard. Moi
je suis déjà en bermuda et t-shirt.

J'échappe un cri de stupeur quand elle retire son


t-shirt devant moi.

String

String

String

Elle est en string devant moi.

Seigneur !

Je ne me rends pas compte de comment j'ai fait


mais je suis déjà dans la voiture.

Il n'est que 20h quand je gare devant le domicile


de ma sœur.
Je m'annonce et la porte se déverrouille. Je
pénètre dans le salon et trouve mon neveu qui
regarde un dessin animé un bol en main avec
Soraya.
J'aurais aimé l'approcher mais bon il n'aime pas
vraiment.
Je fixe Abdel qui a plein de petits bols sur la table,
à peine s'il se rend compte de ma présence.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Me questionne Soraya.

Je hausse les épaules et m'installe à côté d'elle. Je


lui montre de la tête Abdel pour qu'elle m'éclaire
alors qu'elle éclate de rire.

Elle rit tellement qu'elle n'arrive pas à me


répondre. Je m'approche d'Abdel et observe par-
dessus son épaule. Il s'applique à coller le scotch
sur le couvercle du petit bol avant d'écrire dessus
Madd, j'observe les autres bols et y voit inscrit,
passion, mangue.

Ce n'est quand même pas ce à quoi je pense ?

- Abdel qu'est-ce que tu fais ?

Il se retourne et me regarde les sourcils froncés


avant de rapidement retourner à sa tâche.
- Ta sœur me fatigue la nuit avec ces histoires de
ma bouche est amère, je crache beaucoup, je veux
des madd, je veux des mangues... Je n'ai pas
dormi hier soir. Donc tôt ce matin je suis allée
chercher des madd, des mangues tout ce qu'il faut
pour ma tranquillité. La je les mets dans des bols
quand elle veut elle prend. Avoue je suis un génie
! Dit-il dans un grand sourire, fière de lui. Tu en
veux aussi pour Safiatou ?

Mais ? Derrière moi Soraya éclate de rire comme


pas possible alors que je reste dépassé.

D'ici trois mois Abdel va devenir fou. J'en suis


certain.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

La voix de ma sœur, je me tourne et la découvre


en haut des escaliers.

- Bah rien, je suis venu vous voir.

Elle observe sa montre avant de rapidement


descendre pour se planter devant moi.
- Écoute Sadikh, ne te fous pas de moi. Il est 20h
ne me dis pas que tu as laissé safiatou seule là-bas
pour t'emmener ici ? Ta voiture ne prend qu'une
place ? Tu ne pouvais pas venir avec elle ? Mais
bon sang ! Au revoir, rentre !

Sans me laisser le temps de parler elle se mit à me


pousser alors que personne ne bouge le petit
doigt.

- Tu as intérêt à rentrer je vais l'appeler ! Non mais


quel enfant celui-là, entendis-je derrière moi.

C'est ton mari l'enfant, mais ça je me garde de le


lui dire.

Coupable, je démarre direction chez moi.

La maison est telle que je l'avais laissé je pars dans


la chambre et découvre Safiatou couche à plat
ventre en train de pleurer.

Inquiet, je cours rapidement à ses chevets.

- Safi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as mal quelque part


?
...

- Seigneur, enfants des gens ! Marmonné-je. Safi ?


Ma main se porte sur ses cheveux que je caresse
pour tenter de la calmer. Je n'aime pas voir une
femme pleurer.

- Safiatou ? Tu as mal ? Parle moi s'il te plaît !

- Laisse-moi tranquille ! Hurle-t-elle en se mettant


debout. Tu oses me demander ce que j'ai ? Tu
veux savoir si j'ai mal ? Oui j'ai mal là dans mon
cœur ! Tu es méchant avec moi, je suis ta femme,
je veux juste passer du temps avec toi, tu ne me
parle pas, je m'ennuie, je veux juste qu'on sorte
qu'on apprenne à se connaître mais toi...Snif...
toi...tu me déteste !

La détester ?
C'est complètement faux et irrationnel. Pire je
l'apprécie, j'aime sa présence ici. Seulement que
je ne veux pas l'utiliser. Je ne veux pas me
comporter comme un mari qui a des sentiments
et la décevoir après si les sentiments ne s'y mêlent
pas. Ça la blessera. Je ne sais pas comment m'y
prendre avec elle, mon plus grand problème c'est
que je ne veux pas lui faire du mal ou lui rappeler
les autres connards. Son visage dévasté me fait
mal dans un soupir résigné, je tente de lui
expliquer.

- Je ne te déteste pas, je ne sais même pas où tu


es allée chercher ça, c'est juste que je suis un idiot
d'accord ? Tu es une fille qui a assez souffert, je ne
veux juste pas ressembler à ceux qui t'en ont fait.
En fait je suis maladroit, je ne sais pas trop
comment réagir avec toi...je...bref.

- Oui tellement maladroit que tu ne sais même pas


expliquer ce que tu ressens. Mais ta maladresse
me blesse. Je sais que tu ne m'aimes pas, je le sais.
Mais Sadikh tu m'as épousé. Tu t'en rends compte
? Tu l'as dis toi même j'ai assez souffert tu ne
pense pas que j'ai droit de respirer le bonheur ?
Qu'est-ce que tu veux ? Nous condamner dans un
mariage ? Pourquoi n'essaies-tu pas de laisser
tomber tes barrières ? Je n'ai pas droit à tout ce
que ces femmes mariées ont droit ? Je dois juste
considérer que tu es mon colocataire ? Tu m'as
déjà épousé, laisse nous une chance au moins
mais tu ne le fait même pas. Tu n'essaies même
pas ! Essayons de nous laisser une chance, nous
sommes déjà mariés, qu'est-ce que tu veux ? Me
garder pendant des années puis me divorcer ?
Dois-je vivre comme une étrangère dans mon
ménage ? A peine si tu me regardes où si tu me
parles, même pour dormir tu attends que je
dorme pour te glisser dans le lit. Si c'est la
souffrance que tu veux m'infliger je préfère que tu
me répudie et tout de suite !

Je me lève inconsciemment et la regarde fixement


complètement sur le choc. Qu'est-ce qui lui prend
cette nuit ? Décidément j'en découvre des
Safiatou.
Une chose est sûre, je ne peux pas la répudier.

- Qu'est qui te prend ? Tu...

- Il ME PREND QUE JE SUIS AMOUREUSE DE TOI !


Là je ne fais plus semblant que tout va bien, c'est
mon cœur qui parle. Je suis amoureuse de toi, je
ne l'ai pas choisi, c'est comme ça. Mais son
indifférence me fait mal ! Tu n'essaies même pas
de faire un pas vers moi, je suis réduit au statut de
plante verte. Je sais que tu m'a épousé pour me
protéger mais je ne peux pas vivre avec
l'indifférence de l'homme que j'aime. Je préfère
que tu me répudie, je retournerai chez ta sœur !
Fini-t-elle de s'exprimer en évitant mon regard
mais ses larmes salissent toujours ses yeux.

Je me rends compte qu'elle est bien plus


courageuse que moi parce que je n'aurai jamais
osé jeter tout ça à la figure de quelqu'un. Je sais
que je ne peux pas l'emprisonner ou nous
emprisonner elle n'a pas complètement tort, le
grand portail à déjà été franchi, nous sommes
mariés. Je ne peux pas la garder indéfiniment
comme ça, elle mérite le bonheur.

Je m'approche d'elle et prends son visage en


coupe. Je lui essuie ses larmes tandis qu'elle me
fixe avec surprise.

- Écoute tu as raison, je te donne raison, je suis un


con je le sais. Je ne savais pas que tu ressentais
quelque chose pour moi. Je sais que je dois me
comporter comme un époux. Mais mon problème
c'est que je ne veux pas nous investir dans le jeu
d'un couple parfait et attendre de t'aimer alors
que ça ne vient pas. Je ne veux pas te blesser...
- Donc répudie moi !

Mais elle peut arrêter de dire ça ?

- Je ne ne peux pas.

- Mais c'est quoi ton problème ? Tu ne veux pas


me blesser ? Mais comment est-ce que tu réfléchis
? Je te demande juste de t'ouvrir à moi, d'être
réceptif, de me considérer comme ton épouse en
me donnant un jet de considération. Tout ce
qu'on fait dans ce bas monde est un risque même
manger est un risque car tu ne sais si ton plat a
été empoisonné ou si tu risques une intoxication.
Tout je dis bien tout est un risque, je suis
amoureuse de toi, tu ne l'es pas mais essayons de
changer notre façon de nous surtout toi, si tu
commences à me voir comme ta femme les
choses suivront. Je veux essayer Sadikh si ça ne
marche pas au moins j'aurai essayé, je préfère
cela que de rester dans les doutes.

- Je ne sais pas si j'en serai capable

Convaincu, je la prends dans mes bras et lui


souffle à l'oreille une promesse pour notre futur.
Il faut que j'arrête de jouer au con et vivre ce
mariage on verra ce qui se trouvera au bout.

***

P était vautré dans son fauteuil en velours rouge,


un livre égayait ses yeux quand il sentit une aura
qui n'appartenait qu'à Zora.

Il ferma son livre, décroissa ses pieds et tourna


son regard vers son invitée.

- Tu ne m'est jamais apparu Zora qu'est-ce qui se


passe ?

Elle leva les yeux au ciel avant de s'installer


gracieusement sur le lit king size de P.

- Ne dis pas jamais, car la première fois où je te


suis apparue, tu étais dans un berceau. Tu as
vraiment changé P sais-tu que tu as la beauté d'un
esprit ? Ne pense tu pas mettre à profit ton
charisme pour pêcher des filles et ainsi vivre ta vie
au lieu de rester avec H ? Tu rates des choses
dehors.
P ne comprenait pas Zora toutefois il ne s'en
formalisa pas.

- Tu sais que c'est le bordel dans la secte? Les


choses arrivent je suis la haut et je les vois. Tu sais
que je vois tout ce qui se passe ? Je connais même
la personne qui a tué Malick. Je connais tout, je
connais l'identité de tout le monde, je sais qui fait
quoi, qui veut quoi et qui fait quoi.

- Si je ne me trompe pas, tu protèges la secte


n'est-ce pas ? Alors pourquoi n'as-tu pas empêché
la mort de Malick ? Et pourquoi tu ne donnes pas
l'identité de la personne à H ou R ?

Zora éclata de rire avant de se mettre debout sur


le lit pour effectuer des sauts. Zora aimait
s'amuser car l'ennui régnait là où elle vit.

- Parce que c'est comme ça que les choses doivent


se faire. Moi je ne fais que suivre de la haut. Tout
à été tracé P alors c'est le destin qui suit son cours
et puis je fais ce que je veux mon petit bonbon. Ah
P tu me rappelle tellement des souvenirs.
Il fixa obstinément Zora avec pour seul objectif
d'émettre des théories.

- Tout porte à croire Zora que tu te venges mais de


qui je l'ignore. Tu laisses faire des choses et tu
préviens d'autres. Tu changes les règles comme
bon te semble. Quand H étais enceinte du germe
tu le savais depuis le début et tu as attendu qu'elle
s'en débarrasse avant que tu ne lui avoue tout
savoir depuis le début, tu l'as menacé d'aller
récupérer ton dû et elle a dû te supplier en
échange d'une dette. Or je suis certain que tu
n'aurais rien fait à ce germe pour une histoire qui
ne m'est pas totalement claire. Je suis certain Zora
que tu as laissé faire la mort de Malick parce que
tu t'en foutais de lui.

- Tellement intelligent mon petit bonbon. Eh oui


tu as raison mais tellement raison que j'en ai les
chocottes. Comme tu peux le penser, Malick ne
fait pas partie des principaux concernés, il était
juste un dommage collatéral un petit qui n'avait
pas eu la chance en tombant sur une bande
qui...ah ça je ne le dirai pas.
Elle continuait ses sauts en alternant avec des
éclats de rire.

- Je vais te faire un aveux P, la dernière personne


du puzzle est arrivée et elle se nomme Mortem.
Elle me débarrassera des nons concernés. Tu
connais Mortem ? Mais non impossible
hahahahahaha personne ne connaît Mortem.
Mais tu sais, vous serez tellement surpris que j'ai
hâte.

P fronça les sourcils et se promit in petto de


découvrir mortem. Il n'en avait jamais entendu
parler jusqu'à maintenant. Une question lui
taraudait l'esprit.

- Dis moi Zora Pourquoi as-tu accepté le sacrifice


du défunt Badra sachant qui était le sacrifice en
question ?

Zora offrit une moue boudeuse à p avant de


descendre du lit pour se planter devant P.

- Je vais te décrasser l'esprit ; elle devait mourir,


c'était l'élément déclencheur de mon objectif
nommé M. Et ne me fatigue pas avec ça, purée H
était dans tous ses états ce jour j'ai du faire
comme si je ne savais pas qui c'était et puis même
si je lui avais avoué savoir, elle n'aurait rien pu me
faire parce que je suis Zora un esprit. Allez dors
bien mon Bonbon et demain tâche d'aller
confirmer un germe, elle en a trouvé un. J'ai hâte
que le jour j arrive j'ai hâte d'être au grand jour.
Hahahahahaha !

Elle disparaît faisant rentrer dans la chambre, une


forte brise.

P resta pensif sur son fauteuil, se demandant s'il


devait tout dire à H mais une idée soufflée par
Zora lui disa n'y pense même pas.

Il avait la confirmation d'une chose, Zora est à


l'origine de tout ce qui arrive. Pourquoi ? Va savoir
!

***

Dans la pénombre de la nuit, là où certains


dormaient, le silence funèbre et le ciel éclairé.
Mortem était couchée sur le toit d'une maison qui
faisait face à celle de sa prochaine victime.

Une semaine qu'elle venait là chaque nuit pour


connaître les mouvements de la maison et de sa
future victime à l'aide d'une jumelles. Elle avait
fait pareille avec Malick. Ça ne servait à rien de
sauter tête baisser, il fallait patienter et agir.

Une idée de comment tuer se traçait dans sa tête,


par flèche empoisonnée serait parfait car sa
prochaine victime avait plus de garde que Malick.
Le nombre donnait des céphalées, 100 gardes
dans une maison pour uniquement une personne.
Tout ça pour paraître, elle portait l'ostentation en
horreur. La richesse dégoûtait Mortem à un haut
point, elle portait en exécration le pouvoir. La
mission s'avèrait difficile, elle devra prendre son
mal en patience pour un plan élaboré loin d'être
un échec.

Échec, ce mot ne faisait pas partie de son


vocabulaire, il était banni. Pour elle c'était
succedant aut succedant (réussir ou réussir).
Il était hors de question qu'elle le rate, il allait
mourir dans ces jours à venir, c'était l'obsession
de Mortem et quand la Reine le saura, il sera trop
tard car ces membres fondateurs seront morts
mais ce que mortem ne savait pas c'est qu'un
esprit observait tous ses faits et gestes avec un
sourire aux lèvres.

La victime sortit dans sa hummer noire, il était


temps pour elle de partir aussi.

Zora avec son cerceau autour des reins, s'amusait


à voir son Objectif M être en train de se
concrétiser.

***

Du côté de la secte, ils discutaient du futur


président à présenter lors des élections car celui
en intérim n'était pas à leurs goûts. Les dossiers
de candidatures devaient être présentés à qui de
droit. Et ils devaient préparer leur campagne alors
c'était une course contre la mort.

- Je propose Le père Thiaré, c'est un homme et


membre de la secte qui pis est, assez connu dans
notre pays. C'est une famille puissante, il est
marié et a 5 garçons c'est l'homme parfait,
proposa le S.

Ils étaient ce soir la tous vêtu de noir en hommage


à leurs frère, sa place était vide et la regarder
provoquait une tristesse dans leurs yeux.

- Comme tu l'as si bien signifié S, il est puissant, ça


sera un problème. Il faut quelqu'un qu'on peut
manipuler, souligna Mamour Thiam.

- Quelqu'un comme qui ? Ton petit frère peut-être


? Le nargua S

- Comme Dibor Diop, conclut le A.

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Chapitre 41

Nabou Gueye,

Je tourne en rond dans mon appartement le


téléphone en main, Sadikh ne décroche aucun de
mes appels, grâce à lui je me retrouve avec une
dizaine de puce.

Il me manque, je veux le voir, lui parler et


pourquoi pas l'embrasser ça il savait s'y faire.
Dommage ! C'était mon ami maintenant que nous
sommes éloignés je me rends compte qu'il
représentait plus que ce que je pensais. Je faisais
une fixette sur Abdel oubliant que mon meilleur
ami était un mal tout aussi beau qui est, est
amoureux de moi. J'aurais pu me contenter de
Sadikh mais j'étais trop focalisée sur les rêves et
espoirs que j'avais nourris avec Abdel pour ne pas
remarquer l'autre merveilleux homme qui siégeait
à mes côtés.

J'ai perdu Abdel tant pis, il faut nécessairement


que je récupère Sadikh. Je sais qu'avec ce que j'ai
fait à son idiote de sœur il ne me pardonnera pas
facilement, toutefois, je tiendrai bon et vu qu'elle
doit mourir ça ne comptera pas. Il faut juste que
j'arrive à lui parler. Je suis allée chez lui mais on
m'a appris qu'il avait déménagé.
Je rumine alors que ma colocataire vient s'affaler
sur le canapé. Je ne sais même pas comment elle
s'appelle cette feignasse.

- Tu n'as rien préparé pour le petit-déjeuner ?


L'ouvre-t-elle en bâillant.

Je ne lui répond pas préférant dépenser mon


énergie sur ce foutu téléphone que je tiens. À côté
de celà, Carmen a trouvé l'occasion parfaite pour
aller se foutre dans le coma. Non mais n'importe
quoi ! J'ai besoin de voiture et surtout d'argent
pour en finir avec Sadio. Je déteste tellement
cette femme que je ne respire que pour la tuer, je
veux la réduire à genou devant moi, je veux la voir
misérable, dénuée de toute assurance qu'elle
garde toujours en elle, je veux la voir me supplier
dans un état déplorable de lui pardonner. Ça
arrivera et j'ai hâte.

- Arrête de tourner en rond tu me fous le tournis.


Lou khew ? ( Qu'est-ce qui se passe ?)

- Li khew sa yone nekoussi ( ce ne sont pas tes


oignons.)
Elle me lance un tchip magistral avant de me
lancer un regard torve.

- Tu sais, selon les propos de la dame on sera


appelés à collaborer ensemble alors arrête de me
voir comme une ennemie. On est que deux ici
alors relax soyons amie ou essayons de vivre
comme deux grandes filles civilisées. Écoute, la
Dame d'affaires m'a emmené ici pour que je
séduise un homme le but est de le séparer de sa
femme. Elle m'a montré sa photo et puré j'ai
saliver directe. Un petit coup avec cet homme ne
pourrai me faire que du bien, c'est un travail
plaisant, je serai payé et j'aurais un orgasme. J'ai
hâte qu'elle se réveille. Elle aussi quelle histoire
d'aller se foutre dans un coma !

Je réfléchis à ses mots et quelque chose me crie


comme une évidence qu'il s'agit d'Abdel. Alors
comme ça Carmen a envoyé une inconnue pour
détruire le couple. Pas bête du tout. Changeant de
tactique, je m'installe à ses côtés pour en savoir
plus.

- Il est chauve, barbu noir et musclé ?


Elle se réajuste sur le canapé très intéressée.

- Et beau, beau je te dis n'oublie pas ce détail...ah


non ce n'est pas un détail, tu le connais ?

Je lui sers un rictus.

- Je le connais sous toutes les coutures,


moralement, physiquement, buccalement,
sexuellement. C'est mon ex.

Elle saute du canapé se mettant ainsi debout la


bouche en ô.

- Ton ex ? Non mais t'es fêlée toi comment tu as


pu laisser cet homme te filer entre les doigts ?

- Je ne l'ai pas laisser, la cataine qu'il appelle


femme me l'a volé.

Elle me fixe de la tête aux pieds avant de se


mettre à me tourner autour pour mieux
m'observer je suppose.

- Tu es belle, claire avec des rondeurs de wahou.


Alors comment ? Tu ne sais pas qu'un homme
comme ça on le marque à la culotte ? Ça devient
intéressant tout ça ! Je viens d'avoir une idée, il
est riche non ? Au lieu de seulement me glisser
dans ses draps pour une nuit, je peux y être pour
toujours. Je suis capable de prendre la place de sa
femme et pour toujours. Mane douma khalé bouy
reculé, li nga bayi mane ma koy forr. ( Je ne suis
pas quelqu'un qui recule, je ramasserai ce que tu
as jeté.)

J'ai envi de rire mais en même temps de la


regarder avec pitié. J'opte pour la première, je me
marre jusqu'à m'affaler sur le canapé alors qu'elle
me traite de jalouse. Je l'observe mieux essayant
de voir si elle peut rivaliser avec Sadio, elle a le
teint cacao, de gros yeux, grande et ronde alors
pourquoi pas. Si Carmen ne m'a pas aimé, n'a pas
aimé Sadio, elle ne laissera sûrement pas son fils à
une prostituée de bas étage. Je suis sûre qu'elle la
jetera une fois la mission accomplie..

- Mhhh je pense que Abdel préfère les filles à la


taille de guêpe vu sa nouvelle femme.

- Des kilos se perdent ma petite, et puis j'étais fine


avant, j'avais un régime strict vu que j'étais
mannequin mais depuis ma descente aux enfers je
me suis laissée aller jusqu'à devenir ainsi et les
hommes Africains aiment bien les fesses je me
prostitue ça a son gain.

Je lève les yeux au ciel.

- C'est un stéréotype, chaque homme à son goût.


Parmi ces hommes Africains il ya n'en qui aime les
femmes minces alors arrête de généraliser les
propos que te servent tes clients quand ils étaient
à la porte de la jouissance.

Les stéréotypes à la con m'énervent. J'ai des amies


minces pourtant quand on sort ensemble il y'a des
hommes qui les accostent, chacun à son goût.

- Alors dis-moi pourquoi quand ils voient les


grosses fesses comme les siennes ils se retournent
toujours ?

- Attends... J'observe son corps et une conclusion


fait tilt à mon esprit. Tu es allée boire des
saloperies pour t'offrir des rondeurs parce que tu
étais complexée ? Une femme ronde t'a piqué ton
homme ?
Vu sa tête, j'ai vu juste. Je me marre et décide de
me taire, je ne suis pas moraliste, je m'en fiche si x
ou y se bousille la santé, chacun à ses problèmes.
Je cherche quoi lui dire quand une de ses phrases
me revient en tête « j'étais mannequin». Je me
lève et l'observe d'un air soupçonneux.

- Tu connais Emlyn Sadio Kâ ?

- Ce nom me dit quelque chose... Musa ?

- Tu es idiote ou c'est comment ? J'ai dis Emlyn


Sadio Kâ, il sort d'où le Musa ?

- Elle s'était mariée au président décédé non ?

Avare de mots, je prends mon téléphone et tape


le nom d'emlyn. Je retrouve facilement une photo
et lui montre. Son regard change en une seconde,
elle m'arrache mon téléphone, le verrouille, puis
le jette sur mon canapé comme si elle venait de
voir un démon.

- C'est Musa, c'est comme ça le styliste italien


pour lequel on travaillait l'appelait et c'est resté
son petit nom à l'agence. À l'époque, j'étais le
mannequin phare de l'agence jusqu'à ce qu'elle
fasse son apparition. Elle décrochait des contrats
comme on décroche des vêtements. Nous étions
tous sous son ombre Je fus refourgué à la place
d'ancienne.. On était amie à ses débuts à l'agence
jusqu'à ce qu'elle commence à me prendre la
place, trop de place d'ailleurs. La jalousie faisait
feu en moi un jour je n'avais pas réfléchi aux
conséquences j'ai saboté ses talons, je m'étais dit
que ce manque de professionnalisme allait causer
son renvoi. Sauf qu'elle avait des années
d'expérience, elle s'était débrouillée pour
continuer à défiler malgré sa chute sur le podium.
Elle s'était fait engueuler sans broncher puis était
allée dans sa loge, je suis allée vers elle pour lui
rire au nez. Elle qui avait si confiance en elle avait
chuté en plein défilé sachant qu'un mannequin
devrait toujours vérifier ses talons avant de
monter sur scène je lui avais dit « Règle n° 1
toujours faire attention à ses effets.» Au final, elle
ne s'était pas fait viré mais elle n'était plus tant
estimé, le monde du mannequinat est un milieu
où on trouve des mannequins partout alors une
petite erreur tu reçois un retour ingrat. J'avais
repris ma place, j'étais heureuse. Un jour on avait
un défilé pour la collection luxe printemps j'avais
été choisi comme mannequin phare, celle qui
devait porter la dernière robe pour clôturer le
défilé aux côtés du styliste parce que notre patron
ne voulait prendre aucun risque, et l'erreur de
Emlyn avec les talons n'était pas en sa faveur. À
chaque première manche on revenait se
déshydrater avec une bouteille d'eau tout en se
faisant maquiller. Je n'avais rien compris quand,
au moment crucial, j'ai commencé à faire le clown
sur le podium, je transpirais, j'hallucinais, je
dansais, pire je suis allée embrasser un
photographe. Catastrophe, ma faute était pire que
celle d'emlyn j'avais gâché le défilé de mon
patron, les médias se sont plus attardé sur ma
bêtise que sur les créations, pire d'autre styliste
étaient invités, je me suis ridiculisé devant la
crème de la crème. Je me suis fait viré quand elle
est venu dans la loge elle m'avait dit « Règle n°2
quand on veut être garce soyons le bien, sabotage
de chaussures ? Moi je t'ai drogué, tu bois trop
d'eau aussi allez bye»

Ça ne me surprend pas, c'est bien Sadio, garce à


ses heures perdues.
- Tu l'as déteste lui demandé-je ?

Elle hausse les épaules.

- Je me suis fait virer et aucun styliste ou même


agence de publicité n'a voulu me donner de
contrat j'ai dû me prostituer pour survivre quand
mes sugar daddy ne me trouvaient plus à leurs
goûts. Je ne la déteste pas vraiment mais si
l'occasion se présente je lui ferai mal. Puis ça ne
risque pas d'arriver, elle est de la haute société
maintenant. Tu t'imagines ? Cette meuf était
l'épouse du président qu'elle chance ! Et j'avais
aussi appris qu'elle était fille d'un ministre
sûrement que le mannequinat était un caprice de
petite fille gâtée.

Je souris jusqu'à avoir mal au zygomatiques. Je


cherche le contact WhatsApp de Emlyn et comme
toujours une photo d'elle et de son mari en photo
de profil. Je montre à ma colocataire qui fait les
gros yeux.

- Noooooooon !!
- Siiiiiiiiii, c'est la femme de l'homme que tu dois
séduire. Plus elle prend conscience de la réalité,
plus elle écarquille les yeux. Je t'explique, la dame
qui est venu te voir, c'est Carmen Diawara, tu dois
la connaître non ?

- Bah oui c'est comme me dire qu'il y'a des Blancs


en France. Je t'avoue que quand elle m'a fait
monter dans sa voiture je pensais que c'était pour
qu'on couche ensemble. Tu sais, les riches ont des
délires chelou.

Cette fille est pire qu'une pie.

- Bon tais toi que je t'explique ! Carmen Diawara


est la mère de Abdel, par conséquent Emlyn est sa
belle-fille mais Carmen n'aime...je réfléchis et je
décide de faire taire le comportement de
psychopathe de Carmen elle pourrait fuir or moi
j'ai trouvé une alliée parfaite. Bon je disais Carmen
n'aime pas Sadio voilà pourquoi elle t'a engagé...

Je lui explique comment Sadio m'a pris Abdel et


comment elle m'a envoyé en prison, son coup du
kidnapping. J'omet certaines choses comme
l'histoire avec Momo, le travail de Abdel et la
secte. Même si Abdel m'a trahi je ne suis pas un
monstre, cette secte tue des personnes
innocentes alors je dois laisser Abdel aller au bout.
Je lui dois au moins ça avec l'histoire de Tidjane
mais je peux quand même dire à Carmen que
Sadio veut se venger d'une secte ça pourrait
l'intéresser. On verra à son réveil.

- Comment est-ce que tu t'appelles ? Lui


demandé-je.

- C'est bête, on habite ici depuis des semaines


sans connaître l'identité de l'autre. Je suis Mia
sonko j'ai 35 ans et toi ?

- Nabou Gueye, mon âge ne te regarde pas. Il faut


qu'on prépare ta première rencontre avec Abdel.
Je connais quelques lieux...

Un ding se fit entendre m'interrompant, elle part


ouvrir alors qu'on découvre un homme trapu en
costume noir.

- J'ai deux messages à faire passer. Pour Mia


sonko, la cible sera présente Demain soir à un
dîner gala, il remplacera sa mère. Ça sera
l'occasion pour vous de faire votre première
apparition. Il lui tend une enveloppe qu'elle ouvre
et en sort une carte de crédit. Vous devrez être
habillée de façon élégante et classe ça sera pour
vos dépenses. Il lui tend un port documents. À
l'intérieur il ya des documents d'une entreprise,
vous serez là-bas en tant que cheffe d'entreprise.
À Nabou Gueye, vous ne vous en prendrez plus à
Sadio, cette mission s'avorte. Par contre vous
aideriez Mia en lui filant des informations sur
Abdel et ses goûts, les attitudes de Sadio à copier
pour pouvoir attirer Monsieur. Je me retire.

Il part alors que je reste sur le cul.

L'autre embrasse sa carte de crédit, c'est vraiment


une prostituée.

- Hey Nabou, bientôt ça sera madame Abdel. Aller


on a un shopping à faire !

Ne rien faire à Sadio ? Il se gourre.

***

Abdel Oumar Dioum,


Étalé sur le lit, je réfléchis à beaucoup de choses. Il
y a des évènements que je ne trouve pas très
normale notamment la fusillade de ma mère. Des
idées que je n'aime pas du tout assaillent mon
esprit. Il faut que j'ouvre les yeux sur certain chose
comme la relation entre mon grand père et sa
fille, je ne les ai jamais vu se comporter comme
père et fille, mon grand père prétend que c'est
parce que Carmen le tient responsable de mon
entrée à l'armée mais je pense que c'est plus
profond. Soit Carmen n'est pas la fille de mon
grand-père, soit l'un ou l'autre à fait quelque
chose d'impardonnable à l'autre. Il faut que je
trouve l'occasion de tirer les vers du nez à mon
grand père mais en même temps je n'ai pas envie
de penser à autre chose qu'à ma femme et à mes
futurs enfants. Pour une fois j'ai envi de vivre sans
penser à autre chose. Ça me saoule tout ça !
J'avais dis qu'on ne devrait que penser à nous.
L'idée de voyager n'est pas mauvaise mais en
même temps je ne peux pas le faire sachant que
ma mère est dans le coma ça sera l'abandonner et
ma conscience ne me permettra pas de profiter de
ces vacances vacances oui car j'ai pris des congés
mon commandant me devais bien ça vu que je
n'en demande jamais. Je réfléchis tellement que
j'ai l'impression que de la fumée s'extirpe de mes
oreilles.

Un corps s'installe sur moi.

- Oulah je te sens tout crispé. Qu'est-ce qu'il y a


Burr ? Me demande-t-elle en me massant les
épaules.

- Ça va t'inquiètes, Aziz dors ?

- Oui à peine.

Elle m'embrasse tout le visage avant de se


coucher contre moi.
L'envie de lui dire de ne pas étouffer les bébé me
prend mais je sais qu'elle va se fâcher comme elle
le fait ces temps ci. Je décide donc de m'asseoir
contre le lit alors qu'elle me chevauche dans un
câlin.

- Dis bébé j'ai une question à te poser.

- Mhhh ?
- Bah tu sais j'ai vécu avec Momo me prenant pour
Aïcha et tu ne m'a jamais demandé s'il s'était
passé quelque chose de sexuel entre
nous. Pourquoi ? Ça ne t'intéresse pas de savoir ?

Je l'observe d'un drôle d'air avant de secouer la


tête.
Rire, si tu savais tout ce que ce connards m'a dit et
combien de fois j'ai eu envie de le ressusciter à
chaque fois que ses propos me venaient en tête.
J'en ai fait des nuits blanches ruminant ma colère
pendant qu'elle dormait mais je ne voulais pas
qu'elle sache que cette histoire me pesait, je ne
voulais pas qu'elle culpabilise après tout ce n'était
pas de sa faute.

- Pas que ça ne m'intéresse pas, ça serait ne pas


m'intéresser à toi alors que tu es ma vie,
seulement que comme toi avec les tests de
fertilité, je préfère ne pas savoir. Ton ventre a
commencé à s'arrondir, j'ai hâte de le voir
complètement rond.

- Oui par contre je dois éviter de prendre du poids


tu as entendu le docteur qui m'a opéré la colonne
vertébrale, je dois éviter toute prise de poids. Et
puis mon amour, si ça peut te soulager, sache que
jamais, je dis bien jamais je n'ai couché avec ce
chiffe-molle. Aussi bizarre que ça puisse l'être, je
sentais que je ne lui appartenait pas, puis je faisais
des rêves érotiques sur toi, à part des bais...

Je l'embrasse pour la faire taire, les baisers je sais


seulement je ne veux pas l'entendre de qz bouche.
C'est une épée de Damoclès qui quitte sur ma
tête. Savoir que malgré sa perte de mémoire je
restais dans un coin de sa tête flatte mon égo à un
haut point.

- Attends je reviens, dit-elle en se détachant de


moi.

Elle disparaît par la porte de la douche avant de


revenir avec un petit sac, elle en sort des huiles de
massage je compris.

- Ne te fatigue pas Sadio ton et...

- Sheut Abdel je suis enceinte pas malade, ne


remet pas ça sur la table. Je te promet mon burr
que te masser ne me coûte pas des efforts
physiques. Tu devrais te détendre mon bébé tu
stresses plus que moi. Ils sont en moi je me sens
bien ne t'en fais, s'exclame-t-elle en m'embrassant
l'omoplate.

J'avoue je stresse, les mots du médecin sont bien


ancrés dans ma tête. Quelqu'un à qui on interdit
des talons c'est que sa grossesse est très difficile
non ? Puis elle a des plaques et des vices sur son
dos. C'est inquiétant non ? Je ne peux que hocher
la tête pour lui faire croire que ça même si je sais
que je ne serai tranquille que quand ces deux
enfants naîtront en bonne santé et que leurs mère
soit hors de danger. Pour l'heure j'y veille, je serai
pire qu'un chien qui surveille son os. Je pense
qu'elle en paie déjà les frais.

Mon jogging me quitte, elle me demande de bien


m'installer au mieux du lit à plat ventre, chose que
je fais.

Une sensation de chaud et froid me fit fermer les


yeux. Je me laisse faire, appréciant le bien que ça
me fait. Je gémis de soulagement à chaque nœud
qu'elle détend. Je me retrouve le corps huilé et
parfumé d'une odeur de lavande.
Juré que si j'avais une éjaculation précoce j'aurais
été capable de jouir tellement que c'est bon mais
en même temps Sadio fait exprès de chatouiller
certaines zones sensibles. Résultats, je me
retrouve avec une érection. Elle me fatigue cette
femme. Ça continue durant je ne sais combien de
minutes. J'adore !

- Retourne toi, elle se lève et je me tourne. Elle


prend un cache œil.

- C'est pour quoi ?

- Pour que tu ressentes le massage sans voir. J'ai


appris que ça pouvait détendre et que ça éloignait
les pensées.

Mmmh pourquoi j'ai l'impression que c'est un


mensonge ?

J'accepte de porter quand mes deux mains


rejoignent la tête du lit.

- Qu'est-ce-que tu fais madame Dioum ?

- Je te masse les bras.


Bon Sadio ment.
Voulant parler, je sens un métal froid se refermer
sur mon poignet gauche.

Menottes ?

- Hey Sadio tu m'as menotté !

- Oui vous êtes en état d'arrestation pour priver


votre femme de sexe. Gros malin tu me prends
pour une plante verte ? En plus tu es tout dur mon
roi hahahahahaha ! Tu veux me voir ?

C'est encore quoi ces histoires ?

- Je t'assure que la vue va te plaire. Allez bébé sois


gentil, demande romantiquement à ta femme de
te retirer au moins le cache œil.

C'est aussi un caprice de grossesse ?

Autant m'y soumettre.

- Je vais plutôt te conter une histoire. Dans un


royaume lointain, habitait un jeune paysan du
nom de alboury. Alboury était un jeune homme à
la beauté dure et réel. Malgré sa pauvreté, toutes
les filles du village voulaient être sa petite amie,
personne ne résistait au charme de ce beau
paysan. Sa mère recevait chaque jour des
présents, elle n'allait même pas à la source, les
filles du village s'en chargeaient pour se faire
aimer par la mère de alboury. Il était le chouchou
de sa mère, ses frères le considéraient comme un
joyeux, il était aimé par les anciens du village, sa
bravoure et sa politesse charmait tout le monde.
Sa petite amie était la princesse du village, la plus
belle du village. À chacun de ses passages, Alboury
faisait parler de lui, il était aimé, apprécié, idolâtré
malgré sa faiblesse de poche. Malgré tout,
Alboury n'était pas au comble de son bonheur, il
sentait que quelque chose lui manquait. Alboury
n'était pas heureux, il ne se sentait pas complet. À
chaque fois qu'il allait au champ, en cours de
route il ne faisait que psychoter sur ce qu'était le
bonheur, à quoi devait-il l'évaluer. Alboury se
demandait systématiquement si le bonheur se
résumait au fait d'être aimé par tout le monde. Il
voyait sur la route des couples qui se cachaient
dans la forêt pour papoter ou s'embrasser loin des
regards indiscrets du village, il les voyait se
regarder amoureusement, il les voyait heureux. À
partir de cet instant, Alboury commença à douter
de ce qu'il ressentait pour sa copine, il
commençait à comprendre que tout le monde
l'aimait mais en vrai lui il n'avait pas encore aimé.
Toutefois, Alboury n'aimait pas blesser ses
proches alors il décida de faire semblant avec sa
petite amie. Un jour au champ, le soleil était au
zénith, alboury transpirait de partout, il faisait
tellement chaud qu'il avait l'impression
d'halluciner quand à l'orée du soleil, il vit
apparaître une magnifique femme à la peau
d'ébène qui ne portait nul bijou mais qui avait un
regard et une beauté qui rivalisaient avec or et
diamant. Le tissu bleu qui cachait ses endroits
Secret s'alliait parfaitement à la couleur de sa
peau. Alboury croyais voir un djine tellement il
était subjugué par cette femme. Une lueur qu'il ne
vit pas brillait dans ses yeux, le coup de foudre. Il
l'observait jusqu'à ce qu'elle prenne la voie de la
source. Alboury la suivi, quand la femme avait
relevé la tête pour encrer ses yeux dans ceux de
alboury. Il venait indubitablement de découvrir
sans qu'un livre ne lui explique ce qu'était l'amour.
Les deux s'observaient jusqu'à ce qu'elle parte
avec son vase d'eau. Le lendemain, Alboury
l'attendait et elle était venue. En bon galant
homme, il l'avait raccompagné chez elle dans le
village voisin. Au fil des jours les deux tourtereaux
se découvraient, alboury avait découvert pour son
plus grand malheur que son rayon de soleil était
marié, pire à un homme qui l'a traitait mal.
Comment pouvait-on avoir un tel joyaux et
l'abîmer ? Alboury voulait protéger son soleil, il
voulait effacer toute tristesse sur les yeux de son
amour. Dans le village il y'avait une tradition qui
consistait à défier un homme pour lui prendre sa
femme. Il était dit qu'un homme qui aimait sa
femme devait se battre au prix de sa vie pour la
garder, il devait se battre envers et contre tous
pour garder sa femme tout homme qui perdait le
combat signifiait qu'il méritait pas sa femme. C'est
ainsi que alboury prit la décision de défier le mari
de sa bien aimée. Un grand combat était organisé,
les tam-tams donnaient une ambiance
chaleureuse autour des spectateurs et des deux
clans concernés. L'adversaire de alboury était
costaud et robuste, les chances étaient minimes
mais alboury puisait la force dans son amour. Il
avait mal, il était blessé, épuisé, il perdait de
l'énergie mais à chaque fois qu'il se laissait happé
par le regard de son rayon de soleil c'est comme
s'il recevait une décharge d'énergie qui le
remettait sur pied. Alboury finit par gagner le
combat dans le village de son adversaire. Il
récupéra son rayon de soleil et se promit de lui
faire oublier chaque douleur qu'elle avait vécu. Ce
jour-là, Alboury n'avait pas seulement gagné un
combat, il avait gagné l'amour le vrai au premier
regard, un amour qui illuminait sa vie et comblait
le vide qu'il ressentait. Alboury dormais, respirait,
mangeait, vivait et conjuguait l'amour. Si c'était à
refaire, il l'aurait fait car de l'amour on peut en
recevoir on peut le ressentir mais le vrai on le
ressentait puissamment et le vrai amour n'égalait
nul joyaux sur cette terre. Alboury avait un rayon
de soleil dans sa vie, il voulait qu'elle ressente
l'amour qu'il lui portait, il voulait fusionner leurs
deux âmes tellement qu'il l'aimait, il ne se voyait
plus sans son petit rayon de soleil dans son ciel où
il n'y avait de place ni pour étoile ni pour l'une seul
son soleil occupait toute l'espace. Il s'était promis
de la rendre heureuse jusqu'à la fin de leur vie
parce qu'un diamant ne pleure pas encore moins
notre source de bonheur...

Le cache œil disparaît alors que des lèvres


s'écrasent contre les miennes. J'y réponds
ardemment enfiévré par l'amour que je ressens
pour elle qui galope en moi. Je suis fou de Sadio,
aussi fou que je suis prêt à tout pour elle, aussi fou
que je ne vois qu'elle, aussi fou que je ne désire
rien, aussi fou que je suis prêt à reposer ma vie
entre ses mains parce que je lui fais confiance.
C'est ma plus belle histoire et mon rayon de soleil.

- Détache-moi mon amour.

- C'est une manière de me dire ce que je


représente dans ta vie ? Je suis sûre que tu parles
de nous en nous plongeant dans un autre univers.
J'adore mon roi et sache que les clés se trouvent
dans mon soutien tu trouveras si tu plonges ta
main.

- Petite coquine. Ma main rejoint ses seins à la


recherche de mon butin que je trouve
rapidement, d'une main j'insère la clé dans la
menotte et me retrouve ainsi désentravé.

Je reviens à elle et croise deux paires de seins qui


me mitraillent comme des revolvers.
Ce n'est pas bien de faire ça à son époux, je suis
sûre que c'est écrit quelque part.

- Préviens je suis sen…oh putain.

Ma queue se retrouve au fond de sa gorge en une


parfaite gorge profonde. Alors que ses mains
malaxe mes bourses. Plus que relaxé je le suis,
adieu mon grand-père, adieu ma mère. Je ne
pense plus à rien si ce n'est à la sensation
indescriptible que sa bouche me procure. Pire, elle
le fait en me regardant dans les yeux et ça me tue.
Sa bouche gobe mes bourses alors que sa main
s'occupe de ma hampe. Je me tortille en jurant
dans toutes les langues que je connaisse. Sa
langue s'enroule autour de mon gland, encore
cette langue qui essaie de se fendre un chemin sur
mon méat. Je suis au porte de la jouissance et elle
le sens vu comment elle accélère, augmentant
ainsi mon plaisir. J'observe ma queue qui disparaît
dans sa bouche et cette image est une luxure
capable de me faire jouir. Les bruits indécents
qu'elle produit m'excitent encore plus. Comme un
repas délicieux, je me sens goûté avec envie et
plaisir. Quand ma glande rencontre le fond de sa
gorge,la chaleur qui s'y dégage me fait m'arc-
bouté, j'exulte mon plaisir dans un feulement que
je pus empêcher.

Sa main ne me lâche pas, elle s'occupe de pomper


alors que je reprends forme progressivement. Mes
mains vont à la recherche de ses seins dont je
caresse le bout, elle ferme les yeux et se mord la
lèvre. Doucement, je la renverse sur le lit et
m'enfouie profondément en elle.

- Putain tu es chaude.

- Chaude pour toi, j'ai tellement envie de toi, fais-


moi l'amour comme tu sais si bien le faire, fais-moi
trembler ou tu préfères que je dise baise moi ?

Je la regarde droit dans les yeux alors que


j'effectue de doux vas et viens. J'observe ses yeux
qui se ferment et sa beauté qui s'offre à moi.

- Je t'aime mon amour, comme un fou, lui susurre-


je à l'oreille. Tu es mon monde, ma petite lueur, la
flamme qui brille en moi, tu es ma fierté, ma
femme, mon amie la mère de mes futurs enfants.
Je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne.
Je me retire et replonge en elle.

- Ne l'oublie jamais. Quoi qu'il advienne dis-toi


que Abdel t'appartient dans son cœur, son âme,
tu y est marqué comme un sot. Tu es ma plus
belle histoire, celle que j'ai envie d'écrire à chaque
fois que je me lève. Je partage avec toi un
bonheur pur un bonheur qui fait de moi un
homme meilleur. Je ne regrette rien, Sadio. As-tu
écouté Alboury ? Je te promets de toujours te
rendre heureuse.

Je me retire et retourne dans sa chaleur.

- Je poserai chaque brique de sourire pour


construire ton bonheur. Tes maux sont les miens,
tes désirs sont les miens, ta volonté sera faite pas
parce que je suis faible mais parce que tu es une
femme, une créature qui mérite d'être choyé,
chouchouté adoré et pas n'importe laquelle des
femmes tu es ma femme, celle qui me procure
tant d'amour et de bien être, celle qui s'apprête à
me rendre père alors je te dois tout Sadio.

- Ah Abdel...
- Merci d'être là, merci de m'aimer, merci d'être
ce rayon de soleil dans ma vie, merci d'être toi
tout simplement car je n'échangerai ni tes qualités
ni tes défauts pour rien au monde, tu es parfaite à
mes yeux. À ses yeux d'amour qui ne voient que
toi. Je t'aime comme un roi aime sa Reine.

Je l'embrasse alors que je sens un goût salé


rejoindre notre salsa. Elle pleure et moi je brûle de
fierté.

Le feu s'allume dans mes reins,ma bouche se pose


sur un de ses tétons que je martyrise une main sur
l'autre. Les jambes bien écartées, comme j'aime,
je quitte sa prison puis pose ma bouche sur son
clitoris.

- Ahhhhh be...oh oui...oui...

Tantôt ma langue s'occupe de caresser son clitoris


tantôt je l'engloutis. Les gémissements qui
sonorisent la chambre me rendent malade. Ses
jambes bougent en même temps que ma bouche
et je compris qu'elle est sur le point d'atteindre
l'orgasme. Chose qui arrive bien vite. Sans répit
elle décide de me chevaucher.
Tout doucement, nous y allons tout doucement. Je
l'observe prendre son plaisir. Je l'observe fermer
mes yeux, la tête renversé la bouche qui n'arrive
pas à se clore.

Un magnifique tableau.

Ses lèvres s'écrasent contre les miennes. Alors


qu'aujourd'hui c'est elle qui me tient le cou.

- Tu es mon calme et ma tempête. Je puise en toi


la force d'être Emlyn. Tu m'aimes, tu me
respectes, tu me considères comment ne pas
t'aimer ? Tu es meilleur Abdel, tu es majestueux,
tu es impétueux, tu es sublime. À tes côtés, je me
sens forte, invincible et protégée. Tu es un tout
pour moi Abdel, un époux, un père, un ami je
t'aime, je ne respire que pour toi. Je veux te
rendre heureux car tu le mérites. Je veux être à
l'origine de chacun de tes sourires car tu es mon
roi, le roi de mon cœur et dans mon cœur tes
désirs sont tes ordres, ton amour règne en moi
comme une flamme que je ne voudrais jamais
éteindre. Je porte tes enfants avec amour je suis à
toi avec dévotion et pour toujours ici ou ailleurs
en bas ou en haut de gauche ou à droite ça sera
toujours Abdel et sa Sadio. Peu importe la colère
du vent nos mains resteront toujours liées. Je
t'aime Abdel, je t'aime plus que tout ! Tu es mon
monde, nos enfants vivront dans ce monde qu'on
leur offrira. Je t'aime inexorablement et
puissamment.

Je lui embrasse le cou, toute parcelle de peau. Nos


gémissements s'accorde en une symphonie
agréable. Nos moitié se ratifient, elle atteint son
orgasme alors que je me déverse chaudement en
elle.

Des minutes plus tard nous nous retrouvons tout


propre blotti l'un contre l'autre.

***

Ce matin je me prépare en ruminant la tête dans


le coaltar, j'ai reçu un appel de bonne heure
m'informant d'une soirée que ma mère devait
honorer. Résultat je suis obligée d'y aller. Non
seulement il a gâché mon sommeil, en plus la
nouvelle n'était pas sucrée.
Je termine de fermer les boutons de ma chemise
quand la porte s'ouvre sur Aziz. Il reste sur le pas
de la porte, se méfiant de ma présence.

J'ai très envie d'être tactile avec cet enfant mais il


ne me le permet pas. Quand Sadio sort du
dressing il court se confondre à ses pieds.

- Oulah il est tout beau mon fils. Qui t'a habillé ?

- S...r...ya

Je souris fière des efforts qu'il fait. Sa voix reste


enrouée mais c'est un plaisir de savoir qu'il
évolue.

- Soraya, tu lui as dis merci ?

Il hoche la tête, elle porte ses baskets et nous


sommes prêts à partir sauf que nous nous
disputons parce qu'elle essaye de le porter chose
que je lui interdit. Je pouvais le faire avec plaisir
mais il n'est pas encore à l'aise avec moi alors elle
se contente de lui attraper la main.
- Abdel et compagnie vont ou sans leurs grandes
filles que je suis ? Nous interpelle Soraya le visage
pas très beau à voir. Je ne sais pas si c'est un
maquillage mais en tout cas c'est raté.. J'éclate de
rire..

- C'est quoi ça Soraya ? Demande sa sœur.

- J'apprends à me maquiller.

- Avec quoi as-tu tracé tes sourcils ?

Son tracé on dirait un wagon, je dégaine mon


téléphone et la prends en photo. Me promettant
d'en faire un fond d'écran.
Elle me regarde mal alors que je ne m'en formalise
pas.

- Tu peux dire à ton mari d'arrêter de rire ? J'ai


tracé avec ce truc là, eye ligne un truc de ce genre.
Mais purée c'est difficile de se maquiller on dirait
un exercice d'art.

- Efface moi cette horreur s'il te plaît, mire toi un


peu tu verras le désastre. Je t'apprendrai la base
plus tard.
Nous sortons alors que je lui envoie la photo sur
son WhatsApp, j'envoie à son frère et à Safiatou,
j'ai trouvé de quoi amuser ma journée.

- Tu n'as pas le numéro de son khalil la ?


Demandé-je.

- T'es vraiment un enfant toi j'ai juré.

Bon tant pis.

Nous arrivons à son cabinet et elle nous reçoit.


Nous avons opté pour une femme.

- Bienvenu monsieur et madame Dioum. Alors


comment se porte mon petit patient ? Elle le lui
demande, seulement qu'il ne dit rien. Elle appelle
son assistante pour qu'il la récupère afin qu'elle
puisse s'entretenir avec nous.

- Bien, sachez tout d'abord que je vous félicite


pour ce pas que vous avez fait envers un
psychologue. Ce n'est pas un secret que en
Afrique nous ne sommes pas très demandé, les
dépressions et toute sorte de traumatisme est
prise à la légère alors que ce sont des maux très
profonds qui conduisent même au suicide. Ça fait
quelques semaines que je vois Aziz trois fois par
semaine et je peux d'ores et déjà vous soumettre
un diagnostic. Votre fils est atteint d'haptophobie.
L'haptaphobie est une peur d'être touché par les
autres ou de toucher les autres. Elle se caractérise
par des crises d'angoisse, des nausées aux
contacts des autres, des démangeaisons, des
vomissements et j'en passe. Le cas de votre fils est
particulier parce que j'ai constaté que son mal ne
concerne que le sexe opposé, en d'autres termes
les hommes. Vous avez remarqué ce fait ?

Comment ne pas le remarquer ? Soraya le touche


et Sadio sans oublier qu'elle m'avait avoué que les
sœurs de l'orphelinat aussi. Mais moi, Sadikh ou
les hommes qui travaillent à la maison, il hurle
comme si on lui faisait du mal.
J'explique celà au psy alors qu'elle note tout ce
que je dis.

- Ce n'est pas normal n'est-ce pas ? S'exclame ma


femme.
- Oui, cette phobie est causée par un traumatisme
qui peut concerner directement le patient ou
indirectement. Je veux dire qu'il a peut-être subi
un traumatisme ou en a été témoin. Dans tous les
cas, un homme était l'acteur du mal dans son
traumatisme.

Moi et Sadio on se fixe totalement surpris.

- A-t-il toujours vécu avec vous ? N'avez vous pas


remarqué un comportement bizarre quand il est
en présence d'un de vos proches ?

- Je...en fait il était dans un orphelinat, on l'a


adopté, souffle ma femme. Je lui caresse le dos
pour l'apaiser alors que moi même je reçois cette
nouvelle comme une bombe.

- Alors le traumatisme vient de cet orphelinat. J'ai


noté que votre fils aimait dessiner, essayait de le
pousser à traduire son mal sur les feuilles. Offrez-
lui en cadeau des matériaux de dessin. Mettez le
en confiance. Et surtout monsieur essayez d'aller
vers lui. Offrez lui de petits trucs au retour du
boulot quand il est seul essayez de lui parler,
souriez lui, faites lui sentir que vous êtes une
bonne personne afin qu'il puisse venir vers vous.
L'haptaphobie n'a pas de traitement
médicamenteux, tout ce qu'on peut faire, c'est
d'essayer de déconstruire cette peur en l'y
confrontant petit-à-petit.

Elle nous entretient encore la dessus, nous lui


posons nos inquiétudes. Puis nous prenons congé
la tête en vrac.

- Abdel tu crois qu'on y arrivera ?

- J'en suis sûr sunshine. On arrivera à éloigner le


petit de ses démons. Je te promets. Je lui
embrasse le front sous le regard de notre fils.

***

Je mets mes boutons de manchette alors que


Sadio tire la tronche raison pour laquelle elle me
laisse m'habiller sans m'aider.

- Pourquoi tu tiens à te faire si beau pour cette


soirée ou je ne serai pas hein ?

C'est reparti pour un tour.


- Sadio tu sais que j'adore être bien mis, ce n'est
pas un secret.

- Costume trois pièces, chaussures qui brillent


tellement que je peux me voir à travers, la barbe
qui sent bon, le parfum n'en parlons même pas
tout ça pour une soirée ? Tu pars te faire draguer
oui. Tu n'as même pas honte de laisser ta femme
ici pour aller te pavaner je ne sais où.

J'accélère mes mouvements pour vite sortir ainsi


éviter une crise de jalousie je ne sais même pas ce
qui lui prend ces jours ci.

- Sadio tu sais que j'adore sortir avec toi et te


sentir fièrement à mes côtés. Mais comprend que
je veux te protéger des médias et de la fatigue que
représente cette soirée. Tu sais encore mieux que
je préfèrerais être ici qu'à une soirée de ce genre,
je n'y accompagnait jamais ma mère ce n'est pas
mon monde mais tu vois bien son état je suis dans
l'obligation de répondre à ses responsabilités. Je
ne vais même pas durer mon cœur.
- Mhhh ! Évite les accolades, je ne veux sentir
aucun parfum sur toi, tu es à Emlyn Sadio Kâ,
uniquement à moi. Tu...

Je l'embrasse passionnément lui promettant de


vite revenir.

Je prends le volant de ma suv direction le Radisson


Blu hôtel.
Les partenaires de ma mère organisent un dîner
gala à but lucratif, chaque année ma mère fait un
don important alors j'y vais pour la représenter et
donner le don qui lui était symbolique.

Je gare parmi les ribambelles de véhicules de luxe.


je descends essayant d'éviter tant bien que mal les
flashs qui mitraillent de partout. Le portier
m'ouvre la porte alors qu'une personne de
l'accueil me guide jusqu'à la salle. Sur le pas de la
porte m'attend un homme d'un certain âge.

- Bonsoir monsieur Dioum, je suis Khadim Sene, le


vice-président de Diawara'corp.

Je le salue chaleureusement alors que nous


pénétrons dans la salle. Il me présente en tant que
fils de Carmen Diawara alors que je récolte des
réactions de surprise avec des « Vous avez
toujours vécu à l'étranger ? » avant qu'on ne me
gratifie d'un prompt rétablissement à votre mère.
La nouvelle est connue de tous, merci au média en
revanche son état comateux à été tu au public, on
l'a fait par mesure de précaution et par respect
pour son intimité.

On me présente à une multitude de personnes.


L'ennuie se fait sentir, hélas, je ne peux pas
causer par SMS avec ma femme ça serait un
manque de respect envers mes interlocuteurs.

Tout le monde est dans son 31+1. Les petits fours


sont servis par les serveurs qui sillonnent la
salle. Je m'en prive, ne faisant confiance à
personne dans ce monde de fou que je côtoie.

Une personne s'approche de nous, monsieur


Khadim me le présente comme le comptable de
l'entreprise THIAMtransit. Le nom me marque à
l'esprit.

- C'est le nom de l'entreprise du sieur Mamour


Thiam ? Demandé-je.
Il confirme d'un hochement de tête avant de
saluer chaleureusement le nouveau venu.

Je me rends compte que la quasi totalité des


entreprises de notre pays est représentée ce soir.

Le maître de cérémonie fait son discours avec ses


remerciements. Chaque représentant est appelé
quand ce fut mon tour. Je fais un bref discours et
tend le chèque cartonné alors que le moment est
immortalisé par les photographes.

Bon chose faite, il est 00h00 il faut que je rentre.


Je cherche monsieur Sene parmi la foule
Quand une femme qui manipulait son téléphone
fonce vers moi cognant ainsi mon torse, je la
retiens de justesse tandis que ses mains
s'accroche fermement à ma chemise. Je l'a
repousse un tantinet agacé.

- Oh mon Dieu, je suis désolée monsieur, quel


maladroite je fais...ses yeux observent une partie
de ma chemise alors qu'elle écarquille les yeux. Je
suis vraiment désolée, je baisse les yeux et
constate la trace de son rouge à lèvre.Elle sort un
mouchoir de son portefeuille et tente de
m'essuyer la trace.

Je lui retiens la main.

- Quelle rencontre cliché vous ne trouvez pas ?


Merci mais je m'en occuperai ! Répondis-je.

Je cherche monsieur Khadim des yeux alors que sa


voix me ramène à elle.

- Oui cliché j'avoue...mais pas calculé, je...je viens


de recevoir une mauvaise nouvelle. C'est moi ou
elle est sur le point de fondre en larmes ? Je n'ai
même pas pu faire mon discours que je suis
obligée de partir et mon chauffeur qui ne
décroche pas. Mon père à fait une crise cardiaque
il faut que j'aille à l'hôpital.

- J'en suis vraiment navré. Prompt rétablissement


à votre père.

- Je...je vous en supplie, conduisez moi à l'hôpital.


Il faut que j'y aille, mon chauffeur à disparu, je n'ai
pas confiance aux taximètres avec ces histoires
d'enlèvement.
Pardon ne me mets pas dans des problèmes avec
ma femme. Je continue de chercher Monsieur
Sene des yeux pour le lui proposer sauf que je ne
le vois nul part.

- Je vous en supplie monsieur...je bon ok merci je


vais me débrouiller avec un taxi.

J'observe ses bijoux et je compris que ce n'est pas


une bonne idée d'avoir son agression sur la
conscience on ne sait jamais sur quel psychopathe
on peut tomber derrière les volants d'un taxi.
Putain pourquoi je ne peu pas être insensible ?

- Bon je dois rentrer chez moi, je vais vous


déposer, allons-y.

- Je...on peux prendre ma voiture.

Je me retourne et la fixe un sourcil arqué.

- J'ai des pneus, un volant, des sièges en outre j'ai


une voiture. Je vous dépose et je rentre.
Je ne vais pas aller stupidement dans sa voiture.
C'est peut-être une agression préparée. Elle me
prend pour le dernier des cons ou quoi ?

Elle me remercie alors que je sors ennuyé elle sur


mes pas.

Ce que Abdel ne savait pas c'est qu'un


photographe expressément dépêché sur les lieux
prenait des photos d'eux dans les angles qui lui
convenait.

***

Il était presque une heure du matin quand


Mamour Thiam se présenta dans la demeure de H.

Il avait demandé à la voir d'urgence et pour


histoire qui concernait la secte, les heures
n'avaient pas d'importance surtout qu'il avait
conduit longuement.
Il pénétra dans le somptueux vestibule de H alors
qu'elle apparut vêtue d'un ensemble tailleur, le
pantalon qui couvrait ses chaussures. Quand elle
se tourna les mains dans la poche pour indiquer
dans un mot à Mamour de la suivre, celui-ci
découvrit sans aucune surprise les talons
vertigineux qu'affectionnait la grande dame
qu'était H.

- Bonjour Hadesia, lui dit-il alors qu'ils prenaient


place.

Les pieds croisés, assise de profil, elle attendait


que Mamour parle.

- Toujours aussi avare des mots H.

- Je te dois des mots ?

Mamour observait H alors que des souvenirs


dansaient dans son esprit. Des souvenirs
longuement enfouis et gardés jalousement. H à
toujours été une belle femme pleine d'assurance.
Elle a toujours été une obsession pour Mamour,
pas dans le sens où il serait amoureux non mais il
l'a voyais comme un défi, à une époque il voulait
fendre la carapace de H, la voir sous d'autres
expression, c'était un défi qu'il s'était imposé de
réussir tellement que H était un bloc de glace, une
femme comme il n'en avait jamais vu. Avait-il
réussi ou non ? Cette réponse, il préféra la garder.
Les deux femmes au devant de la secte avaient
des tempérament opposés mais qui avait une
croisée R était impulsive et sadique alors que H
était réfléchis et démoniaque. Le silence de H était
plus dangereux que ses mots. Sous ses perpétuels
silence, moult choses se passaient dans sa tête.
L'une était le feu, l'autre était la glace. Les deux ne
pouvaient s'affronter, le feu faisait des ravages
mais l'eau avait une puissance inestimable.

Si R est dangereuse H en compagnie de son


homme de mains Caz le Mexicain, l'est encore
plus.

- Il faut que tu valides le choix du nouveau


président. Notre choix s'est porté sur Dibor Diop.

H tendit la main et Mamour lui remit un document


qu'elle s'empressa de feuilleter. C'était le CV de
Dibor Diop et les enquêtes au préalable effectuées
sur son passé. Un président ne devait pas avoir un
passé sombre qui pouvait ressurgir à n'importe
quel moment.
- Pourquoi lui ? On dirait un concombre dans un
costume. Il n'a pas l'étoffe d'un président,
franchement vous devriez revoir vos goûts, ils sont
merdiques tout comme vous tous, conclut H.

Mamour leva les yeux agacé, avant de se rendre


plus convaincant. Toutes les décisions de la secte
devaient être validées par les quatre puis par la
reine et enfin par H qui avait le dernier mot. Il
était donc obligé de subir son sale caractère.

- Tu crois vraiment qu'on a le temps pour choisir


des présidents aux allures de mannequin ? Le
temps presse, il urge qu'on installe sur le fauteuil
quelqu'un qui couvrira nos affaires. La somme
pour la commission électorale est déjà prête.

- Le directeur de la commission fait partie de la


secte alors pourquoi on le paie ?

- Parce qu'il doit payer les personnes derrière lui


et devant lui, il doit acheter leur silence. Quand
tout le monde mange, la corruption se fait sans
bruit. Arrête de faire la débutante, valide qu'on
avance.
Le téléphone de H sonna elle décroche sans parler
alors que son interlocuteur lui donnait des
informations.

" Parfait, continuez de le surveiller. Et l'autre ?"

Elle raccrocha sans un mot de plus, se


reconcentrant sur les dossiers.

- Qu'est-ce que tu trafiques ? Questionna


Mamour.

- Je t'ai demandé de quelle couleur est ton sous-


vêtement ? Non ! Alors rien ne te regarde !

Elle apposa sa signature avant de lui redonner le


document. D'une main, elle ordonna à Mamour de
partir. Il l'a traita d'impolie avant de prendre
congé les nerfs à vif. Si H avait tout ce pouvoir
c'est parce qu'elle était au centre du cercle, cercle
qu'ils avaient formé pour invoquer Zora.
La hiérarchie c'était H, Reine qui formaient les
deux hautes puissances, puis viennent les quatre
mâles.

H resta pensive derrière son bureau, ces derniers


jours, elle nourrissait une idée qui sera un sacrifice
pour les siens.

***

Zora était dans son monde, son esprit était


dispatché dans les lieux où elle voulait avec un œil
qui voyait tout.

Un sourire gagna ses lèvres quand elle comprit


que tout se passait pour le mieux.

Tout finira bientôt son objectif M sera très


satisfaisant et le plus plaisant c'est que les
coupables seront au premier loge.

- Unawaona wote watatu? unahisi mahangaiko


yao? unapenda binti yangu?
( Tu les vois ? sens-tu leurs angoisses ? ça te plaît
ma fille ?) Lui soufflait la voix de sa mère.
- ndio mama ( oui mama.) Répondit Zora à sa
mère.

- Inafurahisha binti yangu. ni bei ya kulipa kwa


machozi waliyokutoa. Mimi binti yangu usilie na
walifanya hivyo kila mmoja atachukulia kinyume
cha hatima yake, hatima yake na hatimaye
utaweza kupumzika kwa amani.
(C'est jouissif ma fille. c'est le prix à payer pour les
larmes qu'ils t'ont fait verser. moi ma fille ne
devait pas pleurer et ils l'ont fait chacun assumera
les revers du destin, de son destin et enfin tu
pourras reposer en paix.)

Zora sourit, ses yeux pulsa de haine. Elle se


nourrissait de leurs déchéance et bientôt ils seront
tous réunis chacun avec son poids de culpabilité. R
et H et tous ceux qui les entourent devront
s'apprêter à subir.

- La troisième est venue mère et c'était le dernier


élément de l'objectif M. le pire c'est qu'ils ne
pourront jamais imaginer qui elle est. H l'ignore, R
l'ignore les deux liés l'ignorent, tous les germes
l'ignorent. ça sera un choc, rétorque Zora.
- Pourquoi as-tu donné le don de uzazi à l'autre ?
N'est-ce pas là maléfique qui devait l'avoir ?

- hapana mama ( non Maman). La sœur de


Maléfique a aussi le don de uzazi l'as tu oublié ?
Fouille dans sa descendance.

- Kama unavyotaka binti yangu mpendwa.


(Comme tu le désires ma fille chérie.)

_________________________________________
_____________

Chapitre 42

Abdel Oumar Dioum,

Les rayons de soleil s'infiltrent dans ma chambre


alors que je papillonne des yeux. Je tâtonne le lit
et n'y trouve aucun corps, Sadio est déjà debout.

Je fixe le sofa où j'avais jeté mes vêtements en


vrac et constate que mes vêtements n'y sont plus
à la place, d'autres vêtements ont été sorti
Elle a peut-être vu la trace de rouge à lèvre ? Ou
non ? Je ne pense pas sinon elle m'aurait réveillé
hystérique.

Je pars prendre un bain puis m'habille de


vêtements qu'elle m'a fait sortir. Je descends et
trouve Soraya à l'œuvre. D'habitude c'est Sadio
qui s'occupe du petit déjeuner. Je sais qu'elle
adore particulièrement que je mange ses repas.

- C'est sûr qu'il va neiger aujourd'hui, Soraya qui


se réveille tôt et qui s'occupe du petit déjeuner.
Quel exploit ! Attend c'est ton anniversaire ? Ou
tu veux nous demander quelque chose ? La
taquine-je. Au même moment, Sadio descend vêtu
d'une robe en wax, Aziz déjà lavé et habillé.

Nous prenons place autour de la table. Je note


que Sadio est tout à fait normal. Elle n'est pas en
colère.

Mhhh.
- Ça vous plaît ? J'apprends à m'occuper d'une
maison pour quand je serai marié à Khalil,
s'exclame joyeusement Soraya.

Marier à khalil ?

- Attend vous sortez ensemble ? S'étonne sa sœur.

- Non !

Qu'est-ce que je ne comprends pas dans cette


histoire ?

- Mais dans ce cas pourquoi tu parles de mariage ?


poursuit Sadio.

- Parce que c'est ce qui va arriver ! On va se marier


mais il ne le sait pas d'abord.

Soraya a de ces attitudes que je n'arrive pas du


tout à cerner.

- Laisse-moi réfléchir, tu vas le kidnapper et le


forcer à t'epouser ? Rétorqué-je.
- Non c'est une mauvaise idée. C'est juste que
khalil, il a trop honte de me demander d'être sa
petite amie et vu comment il est, il va préférer
venir demander directement ma main donc je dois
me préparer à etre la femme de khalil Diop.
Actuellement je suis en stage dans ton entreprise
qui est ta maison.

Elle est sérieuse la ? Rire ! Dans sa tête elle se voit


déjà marier à lui alors qu'il n'a franchi aucune
étape. Il n'y a que Soraya qui puisse faire ça.

- Quand ça commencera à devenir sérieux, dis-lui


de passer. Il faut qu'on parle de ses intentions. Ou
mieux donne moi son numéro, dis-je.

- Pitié ne faites pas fuir mon futur époux.


Patientez et puis khalil est bien trop sérieux pour
ne pas venir vous voir. Ne vous en faites pas votre
fille aînée gère tout, dit-elle en se mordant la
lèvre. Oh la la il est trop beau mon futur, et son
teint ayayay, j'ai hâte pour la lune de miel, je vais
le bouffer cru j'ai juré, d'imam il va devenir
rappeur. Hey Sadio tu pourrais m'apprendre à...
- Avale le mot que tu veux faire sortir. Tu pourrais
au moins avoir honte de nous ? Pire, il y a un
enfant ici, tonné-je.

Elle hausse les épaules en portant l'œuf à sa


bouche.
Franchement elle est sans gêne, heureusement
que je lui pose des barrières. Sa bouche est
capable de sortir toutes sortes d'inepties, elle
parle sans réfléchir. Je suis certain qu'elle voulait
dire quelque chose en rapport avec la sexualité de
sa sœur.

Elle se tait et nous mangeons, au moins elle sait


faire un petit déjeuner. Bon, ce n'est pas non plus
difficile de faire des œufs.

- Comment ça se passe avec ton addictologue ?


Questionné-je.

- Ça va, comme le sais déjà ta femme vu qu'elle


avec moi, lors du premier rendez-vous, il m'a
évalué sur le fréquence, le dosage, l'âge de début
de consommation et sur d'autres associations
comme l'alcool. Un psychologue interviendra dans
mon traitement pour étudier mon comportement,
les causes qui peuvent être sociales ou familiales.
Ce qui m'y pousse et j'en passe. Je dois faire des
examens, avec un médecin généraliste pour voir si
les substances n'ont pas eu d'impact physique.

Rassuré, je mange aisément.


Le point positif c'est qu'elle n'est pas vraiment
addictive chronique au point d'être en manque et
avoir des crises, son psy m'a dit que son problème
est plus psychologique, elle se drogue pour se
soulager de ses moments sombres. Au moins
depuis qu'elle est ici, elle n'a pas bu un millilitre
d'alcool. Je vois en elle une volonté d'aller, elle
part faire du sport tantôt avec moi tantôt avec son
frère. Elle est assez assidue parce qu'elle doit
perdre du poids, Soraya est en surpoids ça peut lui
poser des problèmes de santé. Sadio veille à sa
diète même si c'est difficile pour Soraya de
l'écouter. Elle débute dans sa volonté de se voiler
des fois, elle oublie de le mettre mais je sais que
l'habitude viendra au point où elle ne pourra plus
s'en passer.

- On peut aller à la clinique de Serge je


t'accompagnerai, lui propose Sadio.
- Non ! J'irai avec mon Khalilou.

Sa sœur dépose ses couvercle et la fixe

- Soraya, j'espère que ta volonté de guérir n'est


pas pour khalil, il faut que tu comprennes que tu
dois le faire pour toi même parce que si tu fonce
pour lui le jour ou il ne sera plus là où que vous
ayez des problèmes tu replongera.

- Je le fais pour moi-même, Sadio rassure toi à ce


niveau, je veux avoir une vie saine, mais j'irai
quand même avec lui.

Dis donc en matière d'amour elle n'y va pas


doucement elle.

- Tu sais que Khalil se met dans une position


inconfortable avec toi ? Continue sa sœur.

- Bah dans ce cas qu'il m'épouse, comme ça je lui


serait halal.

Khalil massa.
- Écoute Soraya je suis ta sœur, je te soutiendrai
durant tout l'étape et même après. Si tu as besoin
de moi pour quoi que ce soit n'hésite pas s'il te
plaît. Tu dois communiquer avec moi.

Elle hoche la tête avant de porter la tasse à ses


lèvres.

Sadio termine bien avant moi, elle m'embrasse la


joue puis monte.

Repu, je la remercie et monte à la suite de ma


femme. Je l'a trouve qui lit un livre sur le canapé.

- Burr, il manque de l'action dans ma vie. J'ai


demandé à Madman de me trouver une
imposture mais il traîne je ne sais pas à quoi il
joue.

Pourquoi elle ne me pose pas de questions ? Je


l'observe avec méfiance alors qu'elle fronce les
sourcils.

- Qu'est-ce qu'il y a Burr ?

- Euh...tu n'as pas une question à me poser ?


- Tu as quelque chose à te reprocher ? Me
demande-t-elle en tournant la page de son livre.

- Du tout !

- Alors ça va !

Comme ça, ça va ? Moi ce silence me dérange.

- Ça ne va pas non plus !

Elle pose son livre et m'accorde toute son


attention.

- Ta chemise tachetée de rouge à lèvre ? Si tu veux


savoir oui j'ai vu et je me suis aussi dit qu'il y avait
une explication.

- Mais oui seulement que tu ne poses pas de


question. Donc voilà ; c'est une dame qui ne
regardait pas où aller qui m'a foncé dessus. Selon
elle, elle venait d'apprendre que son père avait
fait une crise, elle ne voyait pas son chauffeur du
coup je l'ai déposé à l'hôpital puis je suis rentré
mais tu dormais déjà. Tu me crois non ?
-Oh il se sent coupable mon petit roi, comme c'est
mignon. Rire Abdel je te crois, si quelque chose se
passait surtout que je dormais je pense que tu
aurais pris soin de te débarrasser de la chemise ou
de la tâche après tout ce n'est pas un mensonge
pour justifier la disparition de la chemise que tu
ne peux pas trouver. Ne t'inquiètes pas.

- Tu es la meilleure ! Fanfaronné-je en sortant.

***

Quelques semaines plus tard,

Je sors de la clinique après avoir rendu visite à ma


mère, je viens la voir chaque jour pour m'enquérir
de l'avancement de son état sauf qu'elle est
toujours inerte sur son lit.

Je décide d'aller voir mon grand-père, il est temps


qu'on parle. Peut-être que j'obtiendrai certaines
réponses qui manquent à mon puzzle.

Je sors de ma voiture et pénètre à l'intérieur.


À cette heure ci Rachid doit être à la caserne et
Marie à l'hôpital.

Je file directement à sa chambre et toc.

Il prend des minutes avant de me permettre


d'entrer.

- Bonjour grand-père, le salué-je en prenant place.

Il me fixe avec méfiance alors que je reste de


marbre. Les jambes croisées et le bras étalé le
long du canapé je le fixe silencieusement.

- Pourquoi ai-je la cruelle impression que tu viens


pour me faire un procès ? Tout dans ta posture et
ton regard l'indique. J'ai été militaire, Abdel ne
l'oublie pas.

Un petit sourire gagne mes lèvres, je me lève et


arpente la pièce.

- Dis-moi grand-père, pourquoi je n'ai jamais vu


tes photos, ou même les photos de ma mère de
l'époque où je n'étais pas encore née ? Je ne t'ai
jamais vu jeûne, ni ma mère. Ce n'est pas normal
non ?

Ce n'est pas du tout normal maintenant que j'y


pense. Je n'ai jamais vu une photo de ma mère
quand elle était bébé, jeune, ado un truc de ce
genre. Jamais. D'ailleurs cette maison n'a aucun
cadre photo si ce n'était pas que nous avions
grandi ici j'aurais pu croire que personne n'y
habitait. Une maison à l'âme vide.

- Tu crois que je suis antiquaire ou muséographe ?


Des photos de ta mère et puis quoi encore ? Va les
lui demander ! Je ne suis pas collectionneur de
photos. N'importe quoi !

Qu'est-ce qui se passe là ?

- Pourquoi te montre tu agressif grand-père ?


Généralement, c'est l'attitude des coupables. Je
suis homme de tenue ne l'oublie pas non plus.

Il tourne son fauteuil vers moi alors que j'inspecte


sa chambre sans rien toucher, les deux mains
derrière mon dos.
- Désolé d'être né à une époque où les selfies
n'existaient pas, ça m'aurait fait plaisir de faire des
photos pour un petit fils impoli et envahisseur qui
je ne savais même pas allait naître pour
m'emmerder des années plus tard.

Pourquoi il monte le ton ? Son attitude me


surprend. Je sais qu'il a un caractère difficile mais
de là à me traiter d'impoli. J'ai envie de rire mais
ça sera vu comme un manque de respect.

- Je n'ai rien dit de déplacer grand-père. Là tu


donnes l'impression d'un coupable qui essaie de
renverser la situation. Pourquoi tant de nervosité
? Ton corps parle grand-père. Tu peux simplement
me dire que tu n'aimais pas les photos même si
j'en doute je m'en serais contenter mais là tu
pique ma curiosité. Tu ne trouves pas que notre
famille est bizarre ? Je ne sais rien d'une grande
mère car oui ma mère est bien née d'une femme
qui devait être ta femme non? Où est-elle ?
Pourquoi n'a t'on jamais vu sa photo ? Pourquoi
Carmen ne parle jamais de sa mère ? Tu l'as
adopté ? Carmen n'a pas de frère et soeur ? C'est
quoi votre histoire grand-père ? Pourquoi le passé
ne ressurgit jamais dans cette maison ? Qu'est-ce
que vous cachez ? Pourquoi ta relation à toi et ta
fille est si explosive ? Qui a fait du tort à qui ? J'ai
tellement de questions grand-père et
heureusement, j'ai tout mon temps.

Quelque chose ne va pas, cette famille n'est pas


normale. J'ai assez dormi, il m'a été plus facile de
déterrer les morts chez les autres que dans ma
propre famille, pour la simple et mauvaise raison
que c'est ma famille.

- ÇA SUFFIT ABDELLAH JE SUIS TON GRAND PÈRE,


JE NE TE PERMET PAS DE ME MANQUER DE
RESPECT.

Je me plante face à lui sans m'attarder sur son


élévation de ton. Je le regarde droit dans les yeux
sans cligner alors qu'il a du mal à soutenir mon
regard, il le fuit.

- Cesse de me regarder ainsi, tu ne pourras pas me


sonder.

- Cette maison est bien au nom de Carmen


Diawara, c'est ici qu'elle et papa ont vécu. Toi tu
habitais où avant ? Où se trouve la maison dans
laquelle Carmen à grandi ?

- J'AI DIT QUE ÇA SUFFIT ! SORS DE MA CHAMBRE


! SORS ! Il part ouvrir son placard et en sort une
carabine qu'il pointa sur moi. SORS D'ICI, ALLER !
ARRACHE TOI D'ICI !

Je m'approche de lui jusqu'à faire rencontrer le


bout du carabine contre mon torse. Je le fixe droit
dans les yeux alors que son attitude me sort de
mes gonds. Monsieur pense qu'il sait crier alors
que si moi je ne le fait pas c'est parce qu'il est mon
aînée.

- Tu veux tuer ton petit-fils parce qu'il te pose des


questions ? Tu veux me tuer ? Mais vas-y grand
père tire, aller je te sais courageux tire ! Les deux
mains posées sur son fauteuil, mes yeux ne
s'éloignent pas des siens. Si un jour dans ma vie je
ne t'ai pas accordé le respect que tu mérites alors
tire. Mes questions ne sont pas légitimes ? Je suis
un enfant de cette famille ou je ne le suis pas ?
Tire si c'est ta façon de fuir la conversation. Tu
m'as beaucoup appris grand père sauf la lâcheté
dont tu es en train de faire preuve, je m'excuse
mais je me devais de te le dire. Tu ne veux pas
parler alors que mes questions sont simples ?
C'est qu'il y a des points noirs sur le drap. Ne me
dis rien, je découvrirai la vérité moi même. Je
m'éloigne en reculant. Je t'ai apporté des fruits.
Bye !

Je m'apprête à ouvrir la porte déçu par son


attitude quand sa voix me stoppa.

- Écoute Abdellah, la vérité tu veux mais la vérité


n'est pas bonne pour les oreilles d'un enfant qui
ne voit pas la dangerosité d'une chute. Tu veux
découvrir la vérité mais pose toi les bonnes
questions. Cette vérité a-t-elle raison d'être
enfouie ? Cette vérité ne risque-t-elle pas de
détruire des vies ? Toutes les vérités ne sont pas
bonnes à découvrir car derrière chaque acteur de
cette vérité se cache des œufs. La coquille peut-
être mauvaise mais quand elle se cassera ce qui
est à l'intérieur ne doit pas être détruit aussi.
Abdellah tu es mon petit fils, tu sais combien je
t'aime, tu sais que je partage un lien avec toi que
je n'ai partagé avec les autres. Ma passion pour
l'armée je te l'ai transmise tu dois savoir alors que
tu comptes énormément et je sais qui tu es pour
moi. Tu es un homme que j'admire même si je suis
plus âgé que toi, tu as eu les couilles que je n'ai
jamais eu et ça mérite respect. Je ne me tais pas
par plaisir mais parce que je ne peux rien dire.
Pardonne-moi mon petit-fils. Écoute mon conseil,
laisse la tombe fermée ne l'ouvre pas car ce qui
est à l'intérieur te sera insupportable à regarder.
Conseil d'un homme qui à plus vécu que toi, qui
sait plus de choses que toi. Je suis assis certes,
mais mes yeux voient plus loin que les siens. Ne
fouille pas !

Ma main reste sur le poignet quelque seconde, je


me retourne pour lui accorder un dernier regard
alors que deux larmes perlent ses joues. Ça doit
être profond. Je ferme la porte puis pars.

Mes doutes se confirment par son attitude, il y a


un grand secret dans la famille DIAWARA.

Je déverrouille la voiture quand mon regard


s'attarde sur une dame qui s'arrête en
m'apercevant.

- Vous ? Quelle coïncidence !


Elle arrive vers moi en tenue de sport. Je fixe ma
montre et constate qu'il est 10h00. Sûrement
qu'elle est adepte de sport à n'importe quelle
heure.

- C'est...mhhh... comment vous appelez vous déjà


?

- Monsieur Dioum !

- Ah, je n'aurai jamais cru tomber sur vous.


J'habite à deux pâtés d'ici. Là, je vais à la salle de
sport et je préfère faire le chemin en marchant.
Vous habitez ici ou vous venez rendre visite à un
proche ?

Qu'est-ce que ça peut bien te faire ?Je n'aime pas


les personnes intrusives. Je t'ai vu une fois, je t'ai
rendu un service tu m'as remercié. Basta quoi !

- Votre père se porte mieux ? Changé-je de sujet.

- Oh oui Alhamdoulilah, merci énormément. Je


vous dois beaucoup.
- De rien c'est un service rendu à l'humanité. Ce
fut un hasard plaisant. J'ai à faire !

- Oh attendez s'il vous plaît ! Je suis contente de


vous avoir croisé. En fait je suis revenu au Sénégal
il y a de celà quelques mois pour ouvrir une
entreprise et en même temps m'occuper de mon
père. Je n'ai pas d'amis, quand je ne suis pas à la
salle de sport ou à l'entreprise je reste cloîtré à la
maison. Je n'ai personne à qui parler, je me sens
seul dans ce pays en fait, j'aimerais sortir, faire des
rencontre je...je peux avoir votre carte ?

Mon téléphone sonne, je décroche rapidement à


la vu du numéro de ma femme.

" Abdel il faut que tu rentres Aziz il...il a


dessiné...oh mon Dieu !"

" J'arrive."

- Désolé j'ai urgence, sans lui laisser le temps de


protester je démarre sur les chapeaux de roues.

Arrivé à la maison je rentre immédiatement dans


la chambre d'aziz, je le trouve qui fixe Sadio en
pleure. Quand il me voit, il se lève pour tirer sur
mon pantalon de sorte à me conduire vers elle.

Les choses s'améliorent entre nous deux, j'ai


exécuté les conseils de sa psy à la lettre, il me
laisse lui caresser la tête quelques secondes avant
de rapidement se dégager.

Je me mets à genoux pour lui parler alors qu'elle


me tend simplement une feuille.

Un dessin de Aziz, on y voit clairement un homme


avec un truc qui ressemble à un dessin de pénis
arrêté devant le dessin d'un petit garçon et d'une
petite fille. Les enfants regardent de profil le
visage baigné de larmes. L'homme est diabolisé
sur la photo par des gribouillis noirs.

Je lâche la feuille la bouche écarquillée.

Oh mon Dieu !

Son aversion pour les hommes, serait-il le petit sur


le dessin ? Je ramasse la feuille et pars vers lui
alors qu'il est recroquevillé dans un côté de la
pièce.
- Je vais m'approcher d'accord je ne te ferai pas du
mal d'accord ? Il me fixe sans rien dire alors que je
prend le risque. Je me mets à genou et mets mon
doigt sur le petit garçon. Ça c'est toi ? Il me fixe,
pose son regard sur le dessin une poignée de
minutes, la peur figée sur ses traits. Tout d'un
coup il pose ses deux mains sur ses oreilles avant
de se mettre à crier.

Sadio vient vers lui alors que je sors.

- SORAYA ! SORAYA !

Elle arrive en courant.

- Viens rester avec Aziz s'il te plaît. Calme-le.

Je soulève Sadio et l'emmène à notre chambre. Je


l'a fait asseoir alors que je tourne en rond dans la
chambre la feuille à la main.

- C'est le gardien, c'est le gardien, le pantalon est


en cargo, il porte des botes, un chapeau et une
chemise de couleur jaune. C'est le gardien de
l'orphelinat. Comment on peut faire ça à des
enfants ? C...c'est inhumain, c'est inhumain ! Je ne
comprends pas, le sexe on en trouve, des
prostituées il en existe quel est ce plaisir
démoniaque à violer des enfants. Oh mon dieu !
Tu t'imagines...ab...il vivait cela depuis qu'il est là-
bas c'est pour ça il a peur des hommes parce
qu'un homme lui a fait du mal.
Elle pleure alors que cette fois je suis incapable de
la consoler tellement que je suis perturbé.

Je ne peux pas lui demander d'arrêter de pleurer


sa réaction est légitime, qui ne pleurerait pas
devant tant de cruauté ? Mais il faut qu'on soit
fort pour affronter le reste.

- Écoute bébé, on a découvert l'horizon de son mal


maintenant il faut qu'on sois fort pour lui. Tu le dis
toi même souvent, pleurer ne règle rien. Je lui
essuie ses larmes et pose un bisou sur ses lèvres.
Va préparer Aziz et rassure le, on part à l'hôpital
lui faire un examen médical à la suite on porte
plainte, nous sommes ses parents, il est mineur
nous avons la possibilité. Rassure le explique lui
que c'est pour son bien. La psy fera aussi un
rapport qu'on remettra à la police. Si cet homme
ne croupit pas en prison c'est que je ne m'appelle
pas Dioum. On ne le battra pas, il ira en prison des
violeurs il en existe là-bas, je te jure qu'il en
prendra pour son compte.

Elle hoche la tête avant de me prendre dans ses


bras. Elle se détache puis part se mettre à
l'œuvre.

J'appelle un ami de la gendarmerie pour le


prévenir de notre arrivée.

Trente minutes plus tard, nous sommes dans la


voiture. Je nous conduis à la clinique où travaille
Serge.

Arrivé, on m'apprend qu'il ne travaille pas


aujourd'hui, je le contacte pour qu'il puisse me
mettre en rapport avec un médecin habilité de
préférence une femme. Ainsi il me recommande
de demander après docteur seck, chose que je fis
on nous conduit à son bureau.

Je prie sincèrement pour que ce soit des


attouchements sexuels et qu'il n'y ait pas
pénétration. Pas que je minimise les
attouchements sexuels mais j'imagine l'immense
douleur de cette pénétration et je ne supporte pas
l'image qui se dessine dans ma tête. Sadio est avec
lui dans la salle de consultation alors que je reste
dans le bureau, tapotant nerveusement la table.

Des heures plus tard, on nous remet le rapport et


à notre plus grand désespoir, il a des lésions
internes qui datent mais qui ont mal cicatrisé vu le
manque de soin il y'a donc eu pénétration sur ce
gamin qui ne sais rien de la vie.

Putain comment l'orphelinat a pu ne pas


remarquer ça ? Je n'en reviens pas ce salopard !

J'arrache le rapport des mains de Sadio et lui


prend les mains.

Nous allons chez sa psy qui nous reçoit


rapidement.

Je lui explique dans les grandes lignes ce qui se


passe alors qu'elle prépare un rapport qui stipule
sur le comportement de Aziz, sa maladie, ses
caractéristiques et tout ce qui sera important.
- Dites moi s'il vous je veux qu'il assiste à
l'arrestation de ce type pensez-vous que ce soit
une bonne idée ? Demandé-je.

- Oui, Aziz à 7 ans, il est capable de comprendre


les choses quand une explication s'ensuit. Le fait
que son agresseur soit libre est un blocage pour
lui parce qu'il se dit que la personne qui lui fait du
mal est toujours là-bas alors que s'il assiste et que
vous lui expliquez avec les mots adapté à sa
compréhension la notion prison et pourquoi son
agresseur y va, ça lui permettra d'avancer. Les
parents ont tendance à rendre tabou certains
sujets ou conversation alors qu'à partir de trois
ans et vu les viols sur mineures qui se multiplient,
avec les mots justes un enfant est capable de
comprendre. Il fait aussi éduquer en
communiquant avec l'enfant les autres moyens
viendront renchérir. Il faut qu'on apprenne à
communiquer avec nos enfants, à savoir ce qu'ils
pensent, comment ils se sentent dès le bas âge
quand ce lien est créé vous verrez que dès que
votre enfant à un problème il viendra vers vous. Il
faut être attentif au comportement de l'enfant
envers nos proches, quand un enfant n'aime pas
une personne il faut creuser, quand il est apeuré à
la vue d'une personne même membres de votre
famille il faut creuser. Il faut savoir écouter un
enfant, prendre ses avis en compte. Ce n'est pas
parce qu'on dit enfant qu'il n'est pas capable de
réfléchir, de comprendre ou sentir, un enfant on
le prépare à la vie de société progressivement.
Certains parents pensent aussi que l'éducation
féminine est plus importante alors qu'il est crucial
d'éduquer nos garçons. Le viol ne concerne pas
seulement les femmes, des hommes le subissent.
Nul n'est à l'abri. D'autres aussi pense que parler
de sexe c'est pervertir l'enfant alors que de nos
jours si tu ne lui en parle pas il le découvrira
ailleurs et on ne pourra pas contrôler comment il
l'a découvert et ce qu'il a compris tandis que
quand c'est le parent qui parle à l'enfant il n'ira
pas lui dire qu'il y'a un plaisir. J'ai une petite fille
de 5 ans quand je lui donne son bain, je lui montre
son sexe le vagin comme l'anus je lui dit ça c'est
princesse et l'autre ou tu fais popo c'est princesse
popo personne à part maman ne doit toucher les
princesses, si quelqu'un touche princesse il faut
venir dire dans l'oreille de maman ça sera un
secret. Vous voyez ?
Je hoche la tête alors qu'elle tend un bic et une
feuille à mon fils.

- Écoute Aziz, on sait ce que le monstre sur le


dessin à fait. Nous on sait que ça fait mal. Mais toi,
qu'est-ce que tu ressens ? Qui est l'autre fille ?
Qu'est-ce que le monstre faisait ? Tu peux écrire
mon beau ? Ta maman et ton papa voudraient
vraiment savoir ce que tu penses et ce qui s'est
passé. Tu peux ?

Il hoche difficilement la tête et se met à écrire.

Aziz à 7 ans on avait déjà compris moi et Sadio


qu'il est née après deux ans de mariage entre ma
femme et Badra. Quand ils ont divorcé, il avait
déjà quatre ans. Quelle pourriture ce type ! J'ai
pas de ces nouvelles d'ailleurs, il faut que je pense
à m'occuper de lui. Il nous prend pour ses
clébards.

Nous patientons jusqu'à ce qu'il termine.

_ Gardien mbaye Lui il est méchant je le déteste.


J'avais mal Djeneba aussi avait mal. Je l'ai vu un
jour faire du mal à Anita quand il m'a vu il m'a tiré
dans sa chambre et à sorti un couteau. Il a dit que
je ne devais pas parler sinon il allait me tuer. Je
suis allé pleurer dans ma chambre. L'autre jour, il
faisait noir quand j'étais dans sa chambre, moi je
me rappelle que je dormais il était venu me
chercher. Il a sorti son monstre puis a mis dans ma
bouche. Du lait est sorti après il m'a dit de boire. Il
est parti me ramener dans la chambre. Moi savais
que c'était mal, j'ai pleuré. Un autre jour il a mis
son monstre dans moi. Moi hurlé, moi sentir
déchiré. Sa main fermé ma bouche il me faisait
mal, J'avais mal quand il fini, il essuyé lait et rouge
il m'a nettoyé et aller me coucher pouvais pas
marcher et m'asseoir je restais couché je ne
parlais plus je restais couché sur ventre. Lui
monstre les autres monstre il fait mal aux bébé
Moi avoir peur de grand monstre et petit
monstre.

Je lis difficilement ses écritures maladroites. Je


range le papier évitant de le donner à Sadio.

C'est cruel, c'est inhumain, c'est immonde. Quelle


raison ou envie pourrait pousser un homme à
commettre ce genre d'horreur ? Mon sang boue à
l'intérieur de mes veines alors que ma raison me
crie de ne pas y mêler la police, de régler moi-
même le problème mais pour une fois j'ai envi de
vraiment laisser la justice faire. Comment peut-on
désirer un enfant ? Comment ? Comment peut-on
putain...

On prend congé alors qu'elle insiste pour lire la


feuille sauf que je refuse et lui demande pour une
fois de me laisser faire.
Au commissariat nous déposons notre plainte et le
dossier que nous avons monté.

Le viol sur mineur est délicat, vu l'examen et la


feuille de Aziz qui constitue un aveu la police part
à l'orphelinat pour procéder a l'arrestation et ainsi
interroger les autres enfants et les bénévoles.

Nous les suivons après leur avoir expliqué


l'importance pour Aziz de voir cet homme se faire
arrêter.

Arrivé à l'orphelinat, le cargo de police gare suivi


de ma voiture. Je descends sans attendre les
policiers quand je vois le gardien devant la porte,
comme un parfait coupable, quand il voit Aziz et la
voiture de police, il comprend, il se met à courir
dans le sens inverse, je le poursuis sans attendre
mon reste.

Les passants lui offrent voie libre, genre c'est pas


nos affaires. C'est un homme plus agés que moi,
physiquement, je pratique des heures
d'entraînement c'est sans aller loin que je le chope
par le dos de sa tenue, je le retourne et lui flanque
mon point dans sa gueule, il tombe alors que je le
relève prêt à le tabasser quand les policiers le
réceptionne.

Je les suis jusqu'aux voitures. Je place Aziz devant


moi qui tente de fuir vers Sadio.

Comprenant que sa présence le rassure, elle lui


prend la main.

- Regarde bien mon champion, le monstre il va se


faire attraper par les super héros comme ça le
monstre il ne pourra plus jamais faire du mal aux
enfants. Le monstre ira loin dans une maison
fermée avec plusieurs gardes qui vont surveiller sa
porte comme ça, il ne pourra plus jamais sortir
pour faire mal à un enfant. Fini, fini il ne fera plus
jamais de mal. D'accord ? Lui ai-je expliqué.
- C'est fini il ne fera plus du mal à Anita toi et
Djeneba. Plus jamais. C'est bon ? Renchérit Sadio.

Il hoche la tête.
Nous l'observons se faire menotter. La cour de
l'orphelinat est remplie d'enfants et de bénévoles
qui assistent à ça. Entre les chuchotements et les
agissements moi ce qui me rassure c'est de savoir
que Aziz aura un avenir meilleur. Nous nous y
efforcerons.

Les policiers s'entretiennent avec Djeneba qui


confirme en pleure ce que le gardien lui faisait au
sorti il recense trois autres enfants victimes de ses
attouchements sexuels. J'use de mes contacts
pour qu'il soit déféré et que son procès se fasse
vite.

Dans le bureau de la directrice, elle est perdue et


déboussolée. Tout se passait sous son nez sans
qu'elle n'en sache quoi que ce soit.

- Il travaille ici depuis 20 ans, doux Jésus je n'aurai


jamais cru qu'il serait capable de faire ça. C'est un
père de famille, il a deux filles et un garçon.
Comment peut-on faire ça ?

- Désolée de vous dire ça Madame mais il y a eu


un manquement dans votre système. Je ne peux
pas comprendre comment on peut toucher
sexuellement des enfants ou pénétrer des enfants
sans que vos bénévoles ne le sachent. Moi-même
qui étais deviergée majeure, j'avais mal lors de la
pénétration. Même quand je suis constipée j'ai
souvent mal pour aller à la selle, oui je le dis sans
gêne. Alors imaginez ce genre de pénétration sur
un enfant. Il a dû avoir du mal à marcher, il a dû
avoir mal dans cette partie durant des jours, il
avoue n'avoir même pas pu s'asseoir. Comment
ceux qui donnaient un bain aux enfants ou qui les
réveillent n'ont pas pu le remarquer ? Il y a bien
une faille. Je suis consciente que surveiller
plusieurs enfants n'est pas facile mais il y a des
signes qui sont à considérer. Je ne sais pas qui
sont les autres bénévoles. Mais s'il vous plaît,
essayez de dire à tous ces enfants, expliquez leur
ce que représente leur sexes, expliquez leur que
personne ne doit y toucher, je sais pas moi,
trouvez des mots pédagogiques, pour leurs dirs
que si quelqu'un touche il doivent venir dire parce
que ce n'est pas bon. Arrêtez de faire d'un sujet
tabou le sexe, il ne s'agit pas d'aller expliquer à un
enfant comment faire l'amour ou le plaisir qu'on
n'y trouve, comment faire une fellation ou écarter
les jambes mais de l'aider à comprendre son corps
à le connaître, lui dire que personne n'a le droit de
toucher. Plusieurs enfants se sont faits violer sans
savoir qu'ils étaient en train de subir ça, sans
savoir que la personne n'avait pas le droit. Parce
qu'il ne savent rien de ce que représente le pénis,
le vagin, l'anus et c'est néfastes. Le monde est
pourri, des pères, des cousins, des neveux, des
inconnus violents, il est donc important
d'apprendre quelques notions à nos enfants. Si on
ne dit rien comment doit-on les protéger ?
Comment un enfant peut dénoncer s'il ne sait
même pas ce qu'il subit ? Vous rendez tous les
sujets tabou parce que ce sont des enfants. De nos
jours si on viol des enfants de deux ans et plus
c'est qu'on doit lever le voile sur certains tabou et
entretenir nos enfants sur certains sujets. Je ne
vous tient responsable de rien, je dis juste qu'il ya
une faille et va falloir y palier. Nous partons et
j'espère que ces enfants victimes aurons une suivi
psychologique car le viol ça marque à vie, ça crée
des dégâts je suis disposée à vous payer un
psychologue. Djeneba apparemment il le faisait
régulièrement avec elle, figurez vous que cette
petite ne savait même pas ce qu'on appelle un
vagin, elle avait mal c'est tout ce que la petite
savait à 10 ans c'est vraiment dommage.

Elle se lève alors que j'en fais de même.

Nous prenons congé, il est 18 heures quand nous


envoyons Aziz dans un glacier histoire de lui
changer les idées.

Pendant ce temps un homme envoyé par un autre


homme pour surveiller Emlyn Sadio Kâ, prenait
des photos du couple et de leurs enfants. Emlyn
ne sortait pas beaucoup encore moins avec ce
gosse dont le photographe venait de découvrir
l'existence.

Son rapport sur le viol du petit et sur qui il était et


ce qu'avait fait sa cible reposait dans son
téléphone. En un email, il envoya tout à son
employeur.

***
Safiatou Ndoye,

Je prépare un ensemble de questionnement pour


me préparer à des entretiens. Je veux travailler,
quand Sadikh sors je m'ennuie dans cette maison
au moins mettre en pratique mes connaissances
dans une boîte me permettra d'être épanouie
professionnellement.

Je n'en ai pas encore parlé à Sadikh mais je pense


qu'il sera d'accord, je lui en parlerai une fois qu'il
sera rentré.

Il est 21h mais le problème avec mon mari c'est


que son métier n'a pas d'heure fixe quand il n'a
pas d'opération sur le terrain, il vient tôt sinon
tard et moi il est impossible pour moi de dormir
quand il n'est pas là.

Les choses avancent entre nous, j'ai droit à des


baisers sur mon front quand il rentre et ça me
plaît, ça me donne une sensation de protection. Je
ne vais être gourmande et brusquer les choses je
le laisse venir à moi tout doucement et une fois
fait, il ne pourra plus se défaire de moi parle de
Safiatou Gaye.
Un ding se fait entendre, je compris que ce n'est
pas Sadikh parce qu'il a ses clefs. Je ferai mieux
d'accepter que Sadikh engage des employés, être
seule est risqué.

J'ouvre avec appréhension quand je découvre une


femme grande, claire de peau avec des rondeurs.
Elle me fixe de la tête au pied alors que je lui
souris poliment.

- Salam aleikoum, que puis-je faire pour vous ?


M'exclamé-je.

- C'est bien ici que Sadikh habite ?

- Euh oui qui demande ?

- Sa petite amie, j'aimerais le voir.

Je lâche un hoquet de surprise, délaissant


complètement la porte.

Sa petite amie ? Je l'a fixe de la tête au pied alors


qu'elle est habillée comme si elle partait à une
opération de séduction, ses seins sont mis en
évidence, tellement que ça lui arrive presque aux
nez, sa jupe dessine tellement ses formes que je
jette un coup d'œil sur moi, je ne lui arrive pas à la
cheville.

Foutu manque de confiance en moi.

Il a une petite amie alors que nous sommes


mariés, il m'a dit vouloir faire des efforts alors
c'est quoi ça ? Je me mords la lèvre prête à
pleurer. Et lui laisse champ libre pour entrer. Qui
suis-je puis empêcher à la femme qu'il aime de
rentrer chez lui.

Le cœur n'étant pas à être accueillante, je monte


en flèche dans la chambre et laisse libre cours à
mon chagrin.

C'est tout simplement un connards, comme les


autres.

Je prends mon sac, range quelques affaires puis


sort sous le regard étonné de madame la petite
amie.
- Tu pars où ? S'il vient me demander où se trouve
sa servante, que vais-je lui dire ?

- Ta gueule ! Pétasse !

Elle ouvre la bouche en ô alors que je sors en


fracas. J'arrête un taxi et donne l'adresse de Sadio.

Je ne pu m'empêcher de pleurer durant tout le


trajet, il ne lui a même pas appris son Mariage,
madame me prend pour la servante. Connard !

Il s'est joué de moi.

J'arrive rapidement et déverrouille la porte, je


rentre et trouve Sadio, Abdel et Soraya devant un
film et une pizza. Elle capte mon regard avant de
s'attarder sur mon sac et ma mine. Elle ouvre la
bouche sauf que je cours me jeter en larme à ses
pieds.

J'ai vraiment mal, j'ai tellement mal.

- Safiatou qu'est-ce qui est arrivé à mon frère ? Ou


es Sadikh ? Pourquoi tu...Abdel où est mon frère ?
- Je l'ignore moi tu sais que je suis en congé je
l'appelle.

Il lance son numéro et met sur le haut parleur


avant d'être reçu par la messagerie vocale.

- Tu vas arrêter de pleurer et me dire ce qui se


passe ? M'ordonne-t-elle.

Je lui explique la venue de la dame, ce qu'elle m'a


dit tandis que Sadio me fixe comme si je lui
racontais une connerie.

- Tu es sérieuse là ? Ou bien tu te fous de moi ?


S'emporte-t-elle.

Pourquoi elle me parle comme ça ?

- Donc toi n'importe qui viens te raconter


n'importe quoi et bam tu fais ton sac, tu laisses ta
maison à une étrangère et tu viens pleurer dans
les jupons de ta belle sœur c'est ça ? Donc c'est
tellement facile de te faire quitter ton ménage
safiatou ? Wa ki nitt leu ?
- Yambar rek, ajoute Abdel. Je lui lance un regard
qui se veut noir et comme réaction il éclate de rire
avant de se mettre à m'imiter.

- Elle s'est présentée à toi ? Demande Sadio.

- Elle m'a juste dit qu'elle s'appelle Nabou, dis-je


piteusement.

- QUOI ? S'étrangle Abdel alors que Sadio se lève.

- Nabou ? Attend-elle a des formes généreuses,


claire et assez grande ?

Je hoche la tête, elle reste incrédule et je


comprends que cette fille ne leur est pas inconnu.
C'est donc vraiment sa petite amie ?

Prête à pleurer de nouveau, je me fais soulever


par le bras.

- Abdel tu nous conduis s'il te plaît !

- Hors de question ! Tu es enceinte non mais tu ne


comprends pas la notion de pas d'efforts physique
? Laisse les gérer leurs problèmes bon sang ! Son
mari viendra la chercher.

- Tu peux rester si tu veux, j'ai une voiture. Elle


tente de monter à l'étage alors qu'il la soulève
pour l'emmener en haut.

Il redescend et je compris aux hurlements de


Sadio qu'il l'a enfermé.

- Toi tu viens avec moi, il me prend le bras. Vous


me faites tous chier !

Soraya nous suis comme la bonne curieuse qu'elle


est.

Abdel conduit d'une main, les traits peints par


l'agacement, je n'ose pas parler, préférant mordre
le tissu de mon voile.

Nous arrivons à la maison, j'hésite à descendre


sauf que le propriétaire de la voiture m'y aide.

De l'entrée, nous entendons les débris d'une


conversation houleuse. Arrivé au
- Je Suis L'ex D'ABDEL ? C'EST MAINTENANT QUE
ÇA TE SAUTE AUX YEUX ? TU NE DISAIS PAS ÇA
QUAND ON ON COUCHAIT ENSEMBLE !

Abdel me lâche et les fixe les sourcils froncés à son


attitude, l'information à du mal à passer dans son
cerveau.

L'ex de Abdel ? Je sais que c'est le seul Abdel de


notre entourage alors il a couché avec la copine
de son ami ?

- ATTEND C'EST NABOU ? LA NABOU ? Hurle


Soraya, ce qui attire l'attention des deux
protagonistes sur nous. Sadikh fixe Abdel avant de
se passer les deux mains sur le visage.

- Putain ! Jure-t-il.

Abdel s'avance vers elle tandis que sans qu'on ne


s'y attende une masse furieuse se jette sur Nabou
par surprise.

- Espèce de connasse ! Je rêvais de te voir ma


sœur n'est pas là tu...tu vas voir ce que je vais te
faire.
- TU AS OSÉ COUCHER AVEC NABOU ? CELLE AVEC
QUI J'AI EU UN PASSÉ ? CELLE QUE JE CONSIDÉRAI
COMME LA MÈRE DE MON FILS. SADIKH ? Il
secoue mon mari par le col, celui-ci incapable de
se défendre préfère regarder le sol.

- RÉPOND ENFOIRÉ ! Il donne un coup de poing à


mon mari cependant qu'un cri m'échappe.

Je ne sais quoi faire dans tout ce


cafouillis.
Soraya se bat avec Nabou tandis que personne ne
fait rien Abdel et Sadikh sont plus occupés à se
crier dessus.

- Lâche-moi sale folle ! Rugi Nabou.

Ce qui me choque c'est que Soraya ne se bat pas


comme nous les filles avons l'habitude, elle donne
des coups de poings.

Soraya range ses poings et tire les extensions de


Nabou alors que cette dernière est à terre. Soraya
s'assoit sur elle avant de lui flanquer des gifles
bien que sa victime se défend.
À la différence de rondeurs, Soraya en surpoids
arrive à la faire morfler.

J'ai envie d'aller les séparer mais qu'est-ce qu'une


minuscule comme moi peut bien aller faire dans
un combat de deux grandes titanes ? De plus,
j'avoue que je savoure égoïstement sa
bastonnade.

Je vais compter jusqu'à cent après cela j'irai


séparer pour bonne conscience faudrait pas aussi
que j'aille en prison pour non assistance à
personne en danger.

Nabou arrive à se relever, elle lance son pied


contre Soraya alors que celle-ci comme entraîné
bloque son pied et tire vers elle afin que Nabou
tombe, son dos s'écrase brutalement contre le sol
résultat, elle laisse échapper un cri de douleur.
Le bruit fait intervenir Abdel.

- Hé, Soraya arrête ! Il l'a tire, elle se débat entre


ses mains.
- LÂCHE-MOI ! ELLE A OSÉ FAIRE ENVOYER MA
SŒUR EN TURQUIE JE VAIS LA TUER ! LÂCHE MOI !
LÂCHE-MOI !

- Garde ta femme, Réglez vos probleme moi et ma


femme nous en avons assez comme ça ! Quant à
toi, je ne veux plus te voir en vrai tu me déçois
Sadikh.

Il tire Soraya qui est en furie.

- ON SE REVERRA ESPÈCE DE PÉTASSE TU VERRAS


CE QUE JE VAIS TE FAIRE ! Hurle Soraya depuis
dehors.

Sadikh relève Nabou malgré l'un de talons cassés,


il l'a fout à la porte, j'observe le sac par terre et le
récupère, je sors et le lui lance à la figure. Elle ne
ressemble plus à la femme bien apprêté qui avait
annoncé avec plaisir qu'elle était la copine de mon
mari.

- Garce ! Lui lancé-je, je referme la porte et cours


au salon.

- SADIKH !
- QUOI ? L CHE-MOI LA GRAPPE ! Il monte les
escaliers me laissant dans l'incompréhension.

Pourquoi il s'en prend à moi ?

***

Emlyn Sadio Kâ,

Je ne sais pas si cette Safiatou est seulement naïve


ou stupide on dirait que tout ce que je lui ai dit,
tout ce que ses tantes lui ont dit et rentré puis
sortie par l'autre oreilles.

Quand je serai libérée de ma prison elle va


m'entendre.

J'appelle Abdel, Soraya, Sadikh safiatou depuis


leurs départs personne ne décroche.

Mais la n'est pas le problème, comment Nabou à


fait pour sortir de prison alors que mon avocat à
tout fait pour lui éviter la liberté conditionnelle ?
Cette fille est une teigne, elle me sort
furieusement par les pores.
La garde pénitentiaire que j'ai payé pour surveiller
Nabou ne m'a même pas prévenue alors qu'elle a
pris mon argent avec plaisir.

Je m'en fou de l'heure et lance son numéro.

"Allo madame je..."

" Vous rien, vous savez donc pourquoi je vous


appelle ? Vous voulez quoi, vous excuser ? Ça ne
m'intéresse pas ! Je peux savoir pourquoi je ne
suis pas informé de sa sortie de prison ? Et si elle
s'en était pris à ma vie, vous y avez pensé ? Je
vous ai payé pourtant !"

" je suis désolée Madame, je ne voulais pas avoir


des problèmes avec la personne qui l'a libérée,
je...elle... Elle est influente."

Comment ça influente ?

" De quoi vous parlez ? Bah si vous ne me dites


pas ce que je veux savoir c'est moi qui risque
d'être influente pour vous faire perdre votre
emplois je vous signale que quand vous preniez
mon argent vous n'avez pas pensé à une histoire
d'influence."

Je souffle en essayant de calmer ma colère.

" Écoutez, il s'agit de ma vie, je dois savoir ce qui


se passe pour pouvoir me protéger je ne dirai rien
à personne, votre nom ne sera pas prononcé. S'il
vous plaît !"

Un long silence se fait à l'autre bout du fil.

" Nabou à été libérée sous l'influence de la femme


d'affaires Carmen Diawara. Ne m'appelez plus s'il
vous plaît."

Elle raccroche alors que je tiens le portable


complètement choquée par ce nom que je viens
d'entendre.

Carmen ?

Carmen à libérer nabou ?

La porte s'ouvre en fracas sur Abdel qui au vu de


sa mine est en colère.
- Tu savais que ton frère chéri a couché avec mon
ex ?

Et voilà, bonjour les problèmes. Diantre, je passais


une soirée tranquille. Je n'ai pas la tête à plaider
coupable ou innocente pour mon frère. Ce qui
s'est passé avec mon fils, Nabou et Carmen, me
préoccupe plus. J'ai la tête en surchauffe, je ne
veux surtout pas en rajouter une dispute.

Je souffle bruyamment en lançant le téléphone


sur le lit.
Au vu de mon silence il se fait une réponse. Il
éclate de rire, d'un rire sardonique.

- Tu savais hein, tu savais et tu as préféré protéger


ton petit frère chéri en gardant le silence alors
qu'il m'a foutu un couteau dans mon dos.
...

- Ton frère couche avec mon ex sans mauvaise


conscience alors qu'il dit me considérer comme
son grand frère ? Grand frère et il s'envoi en l'air
avec une femme avec qui j'ai partagé beaucoup de
choses ?
Ce qu'il sort de sa bouche m'énerve. Ça m'énerve.

- Qu'est-ce que ça peut bien te faire désormais si


les deux ont couché ensemble ? Nabou c'est ton
passé, on s'en fiche, mon frère ne l'a pas violé,
c'est elle qui est allée s'offrir, je suis d'accord que
Sadikh n'aurait pas dû mais voilà c'est arrivé.
Heureusement vous étiez séparé en ce moment,
tu es désormais marié, tu as tourné la page on
s'en fiche ! Non mais sincèrement on s'en fiche !

- TU T'ENTENDS PARLER ? TU T'ENTENDS PARLER ?


TU SAIS COMBIEN J'ESTIME TON FRÈRE ? TU OSES
BANALISER SON ACTE C'EST CELÀ ?

- MAIS CESSE DE ME FAIRE CHIER !

- TU NE ME PARLE PAS COMME CA ! SURTOUT PAS


JE NE TOLÈRE PAS ET JE TE PRÉVIENS C'EST LA
LIGNE À NE PAS FRANCHIR !

- Ah oui ? Et quand toi tu viens me parler de ton ex


c'est quelle ligne tu viens de franchir ? Quand ta
mère part libérer nabou de prison quelle ligne
avons nous franchi monsieur Dioum ? Quand j'ai
envoyé Nabou en prison figure toi que j'ai vu le
numéro de ta mère dans son téléphone. Je suis
prête à mettre ma main au feu que c'est ta mère
qui a financé le plan machiavélique de Nabou et
Momo. Dis-moi quelle ligne nous avons franchi j'ai
hâte de savoir !

Il me fixe avec stupeur et je regrette de n'avoir pas


enregistré notre conversation. Toutefois il est sans
ignorer que mentir ne fait pas partie de mes
cordes.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Ma mère ne ferai


jamais ça !

- Ta mère à fait libérer Nabou, c'est ça mon


problème. Moi je m'en fiche de ce que Nabou à
fait, mon frère a déconné mais t'en parler n'était
pas de mon ressort. Tu viens me faire un procès
sur Nabou tu penses à ce que moi je peux
ressentir quand tu rentres tout énervé parce ton
ex cette schizophréne qui me pourri la vie à
couché avec mon frère ?

- MAIS MA DOULEUR EST LÉGITIME ! QU'EST-CE


QUE TU NE COMPREND PAS ? AURAIS-TU TENU LE
MÊME DISCOURS SI NDEYE BINTA AVAIT COUCHÉ
AVEC BADRA ?

- Pourquoi tu ramènes ce connard dans nos


histoires ? Tu sais quoi Abdel ? Je m'en fiche ! Tu
entends je m'en fiche tu me laisse tranquille ! Si ça
te fait tant mal, va réclamer des explications à ton
ex chérie. Ça te fait mal ? Bah vas-y !

Je prends mon drap et me réfugie dans la


chambre de mon fils.

- SADIO ! SADIO REVIENS ICI ! JE T'INTERDIS DE ME


TOURNER LE DOS QUAND JE TE PARLE !

Je referme la porte de la chambre d'aziz et fond


en larme contre la porte.

J'en ai ma claque de cette vie.

***

- H réveille toi !

Tic tac
Tic tac
Le sommeil de nature légère H se réveilla
ennuyée.

- Quoi ?

- J'ai envie de discuter, je m'ennuie.

H agacée par tant de foutaise observa Zora qui


jouait avec ses bracelets.

- Peut-être que dans ton monde la nuit est faite


pour bavasser mais ici la nuit, elle est faite pour
dormir. Ne m'emmerde pas Z.

- Oulah t'es toujours agressive toi. Dis tu sais qu'


un jour Reine à voulu que je te trahisse ? N'est-ce
pas un sujet de conversation intéressant ?

Rudement intéressée, H se mit en position assise.

- Comment ça ?

- Bah oui un jour je m'ennuyais aussi je suis allée


lui rendre visite et figure toi qu'elle voulait que
j'arrête de te prévenir sur les dangers
qu'encourent ta faiblesse chérie. Tu sais ce que ta
faiblesse fait ? Je sais tout moi.

Zora éclata de rire tandis que H restait pensive. La


nouvelle sur la trahison voulue de Reine ne
l'étonnait pas tant que ça, elle connaissait Reine et
ses supercheries mais Zora, Zora l'intriguait.

- Pourquoi tu m'en parles maintenant ? Se méfia


Hadesia.

- Parce que je t'en parle ! Rétorqua Zora, le sourire


jusqu'aux zygomatiques. Il est où P mon petit
bonbon ? Qu'il est diaboliquement beau ce P ! Zut
je n'ai pas de chance. Mais hey H ça te dit d'avoir
un esprit comme belle fille ? Je pourrais être sa
femme de nuit.

- Ne t'avise surtout pas Zora, ne pourri pas la vie


de mon garçon ! S'énerva H.

Zora éclata de rire, ravie de sa blague.

Hadesia, une main sous son menton, regardait


Zora sous toutes les coutures. Quelque chose sur
laquelle elle ne s'était jamais attardé, l'interpella.
Zora comme ayant ressenti la présomption de H
s'emporta.

- SORCIÈRE ARRÊTE DE ME FIXER ! SORCIÈRE !

Elle disparu tel qu'elle était venue.

H se leva et arpenta la pièce sonnée par ce qu'elle


n'avait pas remarqué durant des années. Elle
tourna en rond quand des photos attira son
attention elle prend une photo de l'homme et une
de la femme.

Des personnes dont elle devra s'occuper.

Une connasse et un connard qu'elle surveillait


sans qu'ils ne le sachent, des personnes prenaient
trop de liberté à son goût.

- Vous verrez ce que s'appelle être dangereux,


murmura H en reposant la photo.

***

Nabou Gueye
Mia m'a soigné mais j'ai toujours mal de partout.

Cette grosse vache me le paiera, elle verra quand


elle se fera enlever dans la rue. Je n'ai plus aucun
scrupule.

Il fait extrêmement tard, certains dorment, nous


on suit un thriller sur Netflix.

Le bruit de la porte qui s'ouvre nous fit nous lever.


J'ai mal au dos mais on est en train de se faire
agresser.

Sur le qui vive, la porte s'ouvre sur une personne


qu'on attendait pas du tout.

Bon dieu !

- La récréation est terminée, Carmen Diawara est


là !

Carmen ?

- Mais vous étiez dans le coma, laissé-je échapper.

Elle me fixe comme à son accoutumé avec ennui.


- Je ressemble à quelqu'un qui rentre dans le
coma ? Éloigne moi ces pensée de vie de momie
sur ma personne.

Non mais quelle femme !

_________________________________________
_____________

Chapitre 43

Carmen Diawara

Est-ce que coma est égal à mort ? Je ne


comprends pas.

- Cessez de faire ces têtes de déterrées, oui j'étais


dans le coma selon le toubib bon ça c'est selon lui
hein sinon moi je dormais quand j'en ai eu marre
je me suis réveillée. Vous vous imaginez, trois
jours d'inconscience les enfants c'est un record
non ? Même mon corps n'aime pas me voir calme.
Ah Carmen tu es un monument ! Fanfaronné-je.
Le reste ne vous regarde pas !
Les deux sottes me fixent comme si je venais des
ténèbres. Imaginez à un enterrement le cadavre
se réveille, la réaction des autres ? C'est pile poile
cette réaction qu'elles ont. C'est vachement abusé
après tout coma diffère de mort.

C'est quand même amusant je me suis réveillée ce


jour-là tombant pile poil sur le moment où le
médecin faisait sa ronde. Il m'avait informé que
Mon fils attendait de mes nouvelles et qu'il était
avec sa femme qu'il allait l'informer. Je lui avais
demandé d'attendre.

Flashback

J'hésite à appuyer sur le bouton pour alerter les


médecins. Je suis réveillée depuis quelques
minutes. J'ai le corps douloureux et endoloris.

La porte s'ouvre sur un homme en blouse qui tient


des documents.

- Vous êtes réveillée, c'est fabuleux ! Vous étiez


dans le coma depuis trois jours, ça aurait pu durer
si vos capacités cérébrales étaient touchées.
Comment vous sentez-vous ?
- Super, je vais super bien, je peux même aller
sauter, danser, courir et pourquoi pas nager !
Quelle question ! Bien-sûr que je me sens mal.

Ayant l'habitude avec les patients difficiles, il me


fait boire de l'eau même si j'aurais préféré du jus
de papaye avant de tirer une chaise roulante puis
s'installer.

Il prend ce qui ressemble à une torche et vérifie


mes yeux. Il me montre ses doigts pour que je lui
dise combien je vois. Il me prend vraiment pour
une revenante.

- Je vais bien ! Arrêtez ce cinéma. Où est mon fils ?

- Votre fils est rentré, il vient vous voir chaque


jour. Il était très inquiet. Vos constances sont
normaux à ce que je vois, c'est un soulagement. Je
vais le prévenir.

Oui il était inquiet normal je suis sa mère dans ce


cas il devait même impérativement, rester à mes
chevets nuit et jour. Je suis dans le coma, il
s'octroie le toupet de ne pas rester à mes chevets.
Les autres je m'en fiche mais lui il me déçoit.

Peut-être qu'il m'en veut pour ce que j'ai fait. Je


n'ai vraiment pas envie de subir sa colère ou son
éloignement. Loin d'être stupide je sais que c'est
la goutte de trop. Je vais avoir du mal à gérer ce
problème ci.

Voulant se lever, je lui tiens la main avec une idée


bien précise dans la tête.

- Écoutez docteur, ma vie est en danger vous avez


bien vu l'histoire de la fusillade. Je ne veux que
personne ne soit informé de mon réveil, même
pas ma famille. Mes sbires pourraient revenir.

Il m'observe alors que je reste de marbre. Il n'a


pas intérêt à me faire chier.

- Désolé madame mais ça ne sera pas possible.


C'est notre devoir de soigner mais aussi de
rassurer les proches. Votre fils tient à être informé
de tout alors...
- Alors rien du tout ! Écoutez moi bien docteur, ce
n'est pas une supplications mais un ordre. Vous
êtes sans ignorer que je ne suis pas n'importe qui.
Je peux détruire votre carrière en vous accusant
de fautes professionnelles. Vous voulez un procès
? Bien-sûr que vous ne le voudriez pas, ça ne sera
pas bénéfique de lier un scandale à l'image qui se
veut parfait de cette clinique et vu les risques qui
peuvent s'étendre jusqu'à vous retirer votre droit
d'exercer aïe aïe à votre place je ne prendrai pas
le risque de refuser. Ou bien je peux procéder
autrement docteur, un appel, j'aurai toutes les
informations sur vous et vous aurez deux belles
trouées de balles dans chaque joue un œuvre
d'art je vous dis. Mes amis qui m'ont tiré dessus
peuvent bien s'occuper de vous. Réfléchissez
docteur soyons un peu intelligent. Tic tac parle
vite.

Il déglutit tandis que je darde mon regard sur lui.

- Ce n'est pas permis ce que vous faites, c'est du


chantage et je pourrais porter pl...

J'éclate de rire, bon ça ressemble plus à des


grimaces. Qu'il est drôle lui, très drôle.
- Allez-y docteur, portez plainte, je peux même
vous payer un avocat mais sachez que non
seulement vous ne gagnerez pas mais qu'en plus
au sortir de ce procès, je vous buterez. Je vous le
jure sur ma vie. Donc on va faire simple, vous
faites ce que je dis où vous vous entrez à
annoncer à tous que je suis réveillée et ça sera
l'occasion pour moi de vous buter.

Il ramasse ses claques et voulu partir.

- Vous serez payé docteur à des millions. Et je


veux aussi pouvoir sortir la nuit alors ne me
refoulez pas des infirmières, facilitez moi les
sorties. Bonne nuit.

Il sort et je sais qu'il n'est pas idiot pour ne pas


prendre en compte mes menaces.

Après tout, de quoi il se mêle ? C'est mon coma si


je décide de ne pas révéler mon réveil c'est mon
droit non ? Et il ose faire le difficile.

Je reste pensive durant toute la nuit, mettant en


plan mes futurs actes.
La vengeance sera amer, désormais je ne penserai
plus à qui que ce soit. Je prendrais le chemin que
je veux.

FIN DU FLASHBACK.

- L'un de mes gardes vous a bien donné mes


instructions n'est-ce pas ?

Mia hoche la tête alors que Nabou m'observe


toujours avec étonnement. Je suis prêt à la faire
sortir si elle continue, toujours aussi bête.

- J'ai rencontré votre fils à la soirée, j'ai réussi à


me faire déposer par lui. Et la deuxième fois, je l'ai
suivi depuis sa maison, il s'est rendu à la clinique
puis dans une maison. J'ai inventé une rencontre
hasardeuse, je lui ai dit que j'habitais non loin et
que je suis revenu de l'occident pour mon père et
en même temps pour mon entreprise mais il reste
fermé comme un huître. L'approcher est difficile
madame, explique Mia.
Je sors une feuille ou j'ai noté l'adresse d'une
maison. Et des documents sur sa nouvelle
identité.

- C'est parfait, tes dires s'allient à mes plans. Tu


vivras désormais dans la maison à cette adresse.
Tu ne t'appelle plus Mia sonko mais Aziza Mboup.
Le propriétaire de cette maison est un vieil
homme, c'était l'ami de mon regretté mari et
notre voisin de quartier. Mon fils l'estime
énormément. La prochaine fois que tu le verras
dis lui que tu es là fille de Vieux Mboup quand tu
lui diras cela, tu verras que tu réussiras à capter
son attention. Le mensonge passera parce qu'il a
vraiment une fille du nom de Aziza qui est allée au
USA depuis l'âge de 10 ans. Mon fils l'a connue
petite mais les temps changent Aziza à grandi.
Mboup est au courant, je l'ai mis dans la
confidence. Dès l'aurore tu feras tes affaires et tu
chercheras à le recroiser le lendemain de ton
installation.

- Ce n'est pas une bonne idée, s'invite Nabou.


Abdel est rusé, trois rencontres hasardeuses, il
soupçonnera quelque chose. Le mieux est
d'attendre un mois plus tard. C'est quand même
évident que c'est une mauvaise idée non ? S'invite
Nabou.

Elle n'a pas tort, futé mon fils l'est. Je réfléchis


rapidement. Je n'ai pas le temps d'attendre un
mois. Il faut qu'il existe un éloignement entre les
deux afin que je puisse la récupérer. Tant que tout
vas bien, tant qu'elle portera cette chose dans son
ventre mon fils restera collé comme une sangsue.
Faut qu'ils s'éloignent.

- Je me débrouillerai pour adjoindre dans mon


calendrier un dîner d'affaires qui devait avoir lieu
avec ton entreprise. Je reçois souvent de
nouveaux entrepreneurs dans mon programme
d'aide aux plus jeunes alors on dira que le dîner
s'inscrit dans ce cadre. Dans trois jours, prépare
toi. Et toi Nabou j'espère que tu te tiens à
carreaux avec Sadio, je m'en occupe. Si tu
t'entêtes, sache que je ne serai plus responsable
de ce qui t'arrivera car oui quelque chose
t'arrivera. Bye je retourne dans mon coma ce fut
un plaisir ! Hé Mia je veux un travail parfait, sois
garce, manipulatrice, actrice, vent ta dignité et tes
valeurs je veux un résultat sans équivoque.
Je monte dans ma nouvelle voiture sans l'ombre
d'un chauffeur question de subtilité.

Je gare dans un parking non loin de l'hôpital. Mets


un chapeau et des paires de lunettes. Je passe par
une porte qui reste toujours fermée au public et
qui sert aux camions qui transportent les
matériaux ou les médicaments. Dans la cour
arrière de la clinique, j'ouvre la porte de la sortie
d'urgence que le docteur m'a donnée. J'emprunte
les escaliers, évitant les ascenseurs et l'accueil.
Personne dans les couloirs, je rentre aisément
dans ma chambre.

Je porte ma robe et me couche tel que j'étais.

***

Je sens qu'il est matin, je sens la présence de mon


fils, je l'entends discuter avec le médecin dans la
chambre. Obligée de toujours garder les yeux
fermés, je ne prends nullement le risque de
commettre une erreur. J'ai vraiment envie de voir
mon petit bébé mais le voir serait subir sa colère
et il en est hors de question.
Rentre Abdel ta maman à faire. C'est un supplice
de faire semblant, de rester cloîtré sur un lit toute
la journée. Heureusement que je sors la nuit pour
faire mes affaires.

Mon fils est parti depuis une bonne heure après


m'avoir embrassé le front. Je m'en suis délecté.

Le cliquetis de la porte me fit fermer les yeux in


extremis. Quelqu'un est là.

- Oh la comédienne ? Tu ne penses pas que ça a


assez duré ?

La voix de mon père. Qu'est-ce qu'il fout là ce type


?

Impossible à berner ce vieux décrépit il me


connais non il me maîtrise serait plus juste,
tellement qu'on aurait dit qu'il m'a fabriqué dans
de la moule.

Grillée, je m'étends de profil un bas sur la tête qui


me sert d'appuis.
- J'avais bien raison mascarade depuis le début,
murmure-t-il

- Mais tu es un grand faiseur de mascarade normal


que tu saches en reconnaître. Bonjour mon papa
chéri. Tu es venu rendre visite à ta fille chérie oh
comme c'est mignon. Je t'avoue que le coma est
épuisant. Pfiou ! Qui t'a déposé ?

- Je suis encore capable de donner des ordres aux


chauffeurs. Tu penses continuer ce jeu d'acteur
jusqu'à quand ?

- Quand le film sera terminé, Papa. Quoi ? Tu veux


un rôle ? J'avoue que je ne m'inquièterai pas de
tes performances d'acteurs, vu que c'est ce que tu
es. Je te tire mon chapeau papa. Tous mes
honneurs et respect. J'éclate de rire tandis qu'il
me fixe toujours avec mépris. Comme je m'en
fiche.

Je balaie d'une main ses grimaces.

- Abdel se pose des questions, lâche-t-il.


Je me redresse instantanément plus vite que je ne
m'aurai cru capable. Tous mes sens Alerté.

- Va fermer la porte et reviens ici ! Ordonné-je les


deux genoux enfoncés sur le lit.

Il me regarde comme si ce que je lui demande


était impossible à réaliser.

- Ne joue pas à ça avec moi, va fermer la porte !

Il se lève, tenant parfaitement sur ses deux pieds


puis pars fermer la porte. Cependant que mon
regard ennuyé se déporte sur lui. Il revient
s'asseoir sur son fauteuil comme le parfait
handicapé qu'il est.

Connerie !

- Parle, quelles questions se posent-t-ils ? Et que


lui as tu dis ?

- Il se pose des questions sur notre relation, la


maison où tu as grandi, sur ta mère, les choses de
ce genre. Il se pose des questions, il soupçonne
des choses et on ne pourra rien faire. Tu vois
combien tu es stupides ? Tu ne peux pas te faire
une raison ? Abdel ne t'appartient pas ! Quelle
idée d'aller te battre avec ta belle fille ? Rassure-
moi, tu prends ton traitement ? Parce que tu es
l'exacte reproduction d'antan tu...

- Tu es très bavard papa, as-tu mangé un


perroquet au petit déjeuner ? Tu veux qu'on cause
? D'accord, dis-moi qui m'a rendu ainsi ? QUI ?
TON IMBÉCILE DE FEMME À GÂCHÉ MA VIE !
T'ENTENDS ELLE À GÂCHÉ MA VIE ET VO...

Sa main se pose sur ma bouche alors que je lui fou


mon pied dans les côtes. Énervée par ce qu'il me
sert.

- Arrête de faire du bruit, tu vas alerter les


infirmières ! Idiote !

Je me dégage de sa poigne et lui lance à travers


mes yeux toute ma haine.

- Tu sais pourquoi il se pose des questions ? Parce


que tu ne peux pas t'empêcher de déverser ta
haine sur moi, tu n'arrives pas à la masquer alors
excuse moi pathétique papa mais c'est normal
qu'il se pose des questions quand il voit qu'un
père déteste sa progéniture. Tu crois que j'ai mis
au monde un âne ?

Il éclate de rire tandis que je fulmine.

- Tu vas donc cesser tes bêtises et te comporter


comme un parfait papa. Ta haine tu meurs ou tu
l'avales et que je n'en reçois plus. Tout ce qui
m'arrive est de sa faute, votre faute à tous ! Tu as
préféré la laisser faire, tu as laissé une femme
nous séparer et quand j'agis tu t'octroies le droit
de me haïr ? Non mais quel genre de père es-tu ?
Tu me débectes charognard !

Plus j'y pense plus l'autre voix veux me parler sauf


que je ne veux pas. Un ouragan de souvenirs
assaille mon esprit je tente de les réprimer car
quand ils viennent ils me font faire des choses.

- Cesse de te victimiser tu sais très bien que je t'ai


couvert. J'ai mis ma vie en stand-by pour te
couvrir. Tu minimises le sacrifice que j'ai fait pour
toi ? Mais et elles hein ? Elles méritaient ce que tu
as fait ?
- ELLES M'ONT TRAHIS ! C'est normal ! Vivi m'a dit
de le faire ! Vivi m'a dit de le faire ! Je me tape la
tête pour faire partir Vivi qui veut me parler, elle
veut s'insinuer dans mes pensées. Mon père
m'arrête en arrachant mes bras.

- Tu as cessé ton traitement ! Vivi est dans ta tête.


Punaise ! Mais Bon Sang Pourquoi ? Grince-t-il.

- Parce que je vais bien papa et tout va bientôt


finir ! Je reprendrai mon fils il est à moi tu entends
tu le sais. Et tu sais ce qu'on va faire ? Je vais
demander au médecin de me permettre de
poursuivre mon coma chez moi. Tu signera une
décharge et on s'en ira. J'ai à faire.

Il secoue la tête dans un signe de négation.

- Abdel se posera des questions, tu me vois moi un


handicapé venir te chercher, signer une décharge
?

- Tu es handicapé selon toi et non malade mental.


Tu diras que L'ambulance m'a conduit à la maison
et s'il te pose des questions tu n'as qu'à renverser
la situation comme tu le fais tout le temps. Je
chercherai une pseudo infirmière.

- Tu as vraiment à faire et dès qu'on rentrera, tu


prendras ton traitement. Tu m'entends ? Si tu
t'entêtes, mon petit fils découvrira ta maladie et
en ce moment, tu ne me tiendras pas responsable
de tes erreurs. J'ai assez essuyer tes bêtises, je t'ai
assez protégé parce que peu importe ce que tu
penses je t'aime mais ce que tu leurs à fait je
n'arrive pas digéré tu m'excuseras de te haïr mais
tu m'y a poussé. Malgré tout j'ai toujours souhaité
que tu changes le pire je ne sais pas si je dois
mettre tes actes sur le compte de ta maladie ou
sur le fait que tu es née ainsi e...

- Bla bla bla ferme ta vieille bouche !

J'appuie sur la touche pour appeler le docteur.

__________

Emlyn Sadio Kâ,

Je me réveille et constate que j'ai dormi sur le sol.


Je me lève et pars dans ma chambre avec
l'intention de régler notre problème sauf que je ne
trouve mon mari nul part je descends trouvant
Soraya qui nettoie le salon.

Pas la peine de demander madame est en stage.

- Bonjour So tu as vu Abdel ?

- Il est sorti en tenu de sport, j'ai demandé où il


allait il m'a dit qu'il partait en réunion avec le
ministre de l'agriculture. Il m'a clairement mal
parlé non ? Juré je ne lui parle plus !

Tu vois quelqu'un en tenue de sport et tu lui poses


ce genre de question. Je ricane en montant.

Je montre prendre un bain. Je prend un de ses


djellaba puis des paires de vans. Flemme de
m'habiller ce n'est pas grave si je ressemble à
n'importe quoi. Je trouve ça stylé quand même.

Je tente de d'appeler Abdel sauf qu'il ne décroche


pas.

C'est ce que je déteste le plus chez lui, quand il est


en colère il ne s'ouvre pas à la communication
monsieur préfère attendre des jours avant de
crever l'abcès.

Il va sérieusement me faire payer les conneries de


mon frère et de son ex ? Je rêve là !

Je lui laisse un message l'indiquant que je pars


chez mon frère.

Tant pis s'il est d'accord ou pas. Moi aussi j'en ai


dans le cœur. Venir me faire des histoires pour
son ex surtout que le moment était mal choisi. Je
ne cautionne nullement l'acte de mon frère
toutefois, ce n'était pas à moi d'en parler à Abdel
et s'enflammer pour ça est maladroit. C'est ce
qu'il ne comprend pas.

Je prends une de mes puces que je garde pour


mes sales besognes.

Je contacte le numéro d'un journaliste qui œuvre


particulièrement pour la liberté d'expression.

" Allo bonjour c'est bien le journal liberté de


presse ?"
" bonjour oui que pouvons nous faire pour vous ?"

" Pouvez-vous me mettre sur la ligne du


journaliste Maodo Malick ?"

" Tout de suite"

Je patiente quand une voix masculine s'annonce.

" Bonjour monsieur, je suis une fervente


dénonciatrice des tares de notre société. J'ai une
information pour vous. Le directeur de la prison
libère les prisonniers en échange d'argent. Quand
vous mènerez une enquête poussez vous verrez
qu'il y'a des prisonniers sur la liste de détenus qui
ne sont pas vraiment en prison. C'est un être
corrompu qui met son plaisir avant la sécurité de
la population. Il à accepté de l'argent venant de la
femme d'affaires Carmen Diawara pour libérer
une détenu du nom de Nabou Gueye, qui
attendais son procès et surtout qui n'avait pas
droit à une liberté conditionnelle. Vous pouvez
vérifier mes affirmations en enquêtant. Bonne
journée !"

Je veux en scandale et que ce Directeur soit viré.


Je raccroche et lançe le numéro de Ben.

" bonjour Ben "

" Comment vas-tu ?"

Je lui explique ce qui se passe.

" j'ai besoin que tu trouves où elle vit et que des


hommes la surveillent. Je n'ai pas confiance en
Nabou"

" Ça sera fait !"

Je le remercie et raccroche, mon téléphone est à


15%

Dans la voiture je cherche le câble pour le


brancher sauf que je ne vois rien.

C'est quoi cette poisse ? Tant pis je ne vais pas


durer.

Je conduis jusqu'à chez mon frère.


Safiatou m'ouvre la porte avant de se mordre le
voile.

- Viens ici toi ! Dis-je en lui attrapant le bras.

Je la traîne jusqu'à l'intérieur puis la fait asseoir.

- Explique-moi ce que Nabou t'a dit hier. Elle s'est


présentée en tant que qui ? Rappel moi le terme
qu'elle a employé s'il te plaît !

- Je...elle... elle a dit être sa petite amie.

- Voilà petite amie et toi s'il te plaît tu es qui ?

- Sa femme.

- Parfait. Donc résumons la situation toi Safiatou la


femme de Sadikh, tu étais chez toi le soir, dans la
maison où tu vis avec ton époux quand une
femme est venu prétendre être sa petite amie.
Qu'est-ce que safiatou fait ? Elle laisse la femme
entrer dans sa maison elle part faire son sac avec
deux maigres habits et elle, tu m'entends, elle sort
de sa maison, safiatou la femme de cette maison,
celle qu'on a épousé devant un imam devant un
maire sort pour laisser sa maison à une prétendue
petite amie. Tu te fous de moi ?

Je ne sais pas si elle est timbrée où si elle est


simplement naïve. Ça me travaille l'esprit. Je ne
comprends pas comment on peut se faire marcher
dessus de la sorte. Faut qu'elle m'explique, sauf
que safiatou est devenu timide tout d'un coup.

- Hé tu n'es pas timide tu m'as bien entendu ? Tu


vas m'arrêter ça tout de suite et me répondre.
Donc Safiatou c'est si facile de venir te faire sortir
de ta maison ? Tu te prends pour une petite fille
c'est ça ? Tu te prends pour une petite fille en fait.
Tu sais qui est Nabou ? Je vais te le dire, Nabou
c'est l'ex d'Abdel, ils travaillaient ensemble avec
Sadikh. Mon frère est tombé amoureux de Nabou.
C'est la seule femme qu'il ait aimé tu comprends ?
C'est elle qui a monté ce plan de Turquie avec
Momo. Je l'avais envoyée en prison sauf qu'elle
est sortie. Elle est venue chez toi et sans réfléchir
sans réfléchir tu pars chouiner chez moi. N'es-tu
pas capable de régler tes problèmes ? Tu es quoi
Safi ? Une petite fille ? Comment une femme que
tu n'as jamais vu, viens se présenter chez toi
comme étant la copine de ton mari au lieu de la
foutre dehors tu la laisses entrer et toi tu pars.
Bravo, tu viens de prouver à Sadikh que tu sais
vraiment gérer une maison à son absence. Tu
t'imagines ? Connais-tu ses intentions ? Elle aurait
pu vous empoisonner, installer des caméras, des
gris-gris et j'en passe. Tout ça parce que madame
trouve que pleurer règle tout.

...

- Écoute moi très bien si tu n'es pas capable de te


réveiller, d'attacher ton pagne et gérer ton
ménage et de te comporter comme la femme
marié que tu es tu me dis et je quitte derrière toi
djiguene bou niak fayda moy sama allergie.
Boulma fonto nak. Que je ne te vois plus avec un
sac chez moi. Tu as des problèmes avec ton époux,
tu l'attends et vous réglez vos problèmes. Tu dois
en être capable, une femme mariée ne cours pas
au moindre soucis tu m'entends ? Je suis la
première à porter en horreur le manque de
respect si c'était réellement sa copine j'aurais fait
la fête à mon frère mais tu dois comprendre que
tu ne dois pas écouter tout ce qui se dit dehors. Je
ne t'interdis pas de me rendre visite ou de me
demander des conseils mais ce que tu as fait hier
que ça ne se répète plus. Tu vas me faire le plaisir
d'arrêter tes bêtises et grandir !

Je ramasse mon sac pour partir sauf que sa voix


m'arrête.

- Je suis désolée, je me suis laissée prendre par


mon manque de confiance en moi. Quand je l'ai
vu ça m'a déstabilisé avec du recul j'ai compris
que j'avais mal agi. Ça ne se reproduira plus.

- Nié nié nié dis-moi tu n'as rien encore fait avec


mon frère ? Parce que j'ai l'impression qu'il doit te
décoincer. Envoyez vous en l'aire déstressez quoi
on dirait un vieux couple. Je l'observe de la tête au
pied quand une idée germa dans mon esprit.

- Tu as envie de ton mari ou non ?

Elle ouvre la bouche choquée avant de fixer ses


pieds. Mais choqué de quoi ? Nous sommes deux
femmes non ? Moi je suis loin d'être prude. Je ne
vois pas pourquoi on doit marcher sur les mots.
- Tu es ma belle sœur Sadio...je j'ai honte de te
parler de ce genre de chose, dit-elle en se
dandinant d'un pied à l'autre.

- D'accord moi je rentre, reste avec ta honte on


verra si la honte fera avancer les choses.

Je me retourne pour partir quand elle court me


stopper. J'éclate de rire puis lui dit.

- Vas te préparer je t'emmène quelque part.

Elle obéit et revient des minutes plus tard. Je nous


conduis dans une boutique où on trouve des
vêtements, des chaussures et d'accessoires en
tous genres.

Nous parcourons les rayons à la recherche d'un


djellaba classe pour un dîner.

- Ça c'est joli mais ce n'est pas de ta taille. On va le


prendre pour Soraya ça fera des vacances à ses
éternel jogging, dis-je en lui tendant un jellabas de
couleur saumon avec une broderie marocaine.
Je trouve la tenue parfaite pour Safiatou, un
djellaba gris cendré avec des motifs de cristal qui
forme une rangée de trois puis le reste jusqu'au
bas de la robe donne des sensations de boutons.

Je lui trouve des sandales à talons avec deux


sangles argentées. Je chope une pochette
blanches avec des motifs argenté avec des boucles
d'oreilles pendantes carrés au design blanc sans
oublier un voile gris sans Motif.

Nous passons à la caisse puis je nous conduit à


une boutique de lingerie.

- Euh tu sais j'ai des caleçons...

- Tu as des caleçons oui mais est-ce que tu as les


slips qu'ils te faut pour ce soir ? On verra. Je lui
prend la main.

- Bonjour madame, ma petite sœur que voici


prépare sa lune de miel, je veux une proposition
de nuisette, les plus jolies strings, tangas et bas
que vous avez et je les veux tous en dentelle
couleur noir et rouge.
La dame hoche la tête puis pars préparer les
propositions.

Nous recevons plusieurs choix.

Je lui prend des bas rouges et noirs plus cinqs


tangas ultra fins et des strings à faire damner un
saint. Un string qui à deux chaînes dorées sur le
côtés, un soutien avec des motifs plumes puis un
collier en dentelle.

Satisfaites, nous sortons de la boutique. Dans la


voiture, je lui explique mon plan.

- Tu vois il ya des situations où il faut provoquer


un électrochoc, ou il faut provoquer son destin.
Comme mon frère prend son temps, toi tu ne
prendras pas ton temps. Ce qu'on va faire, je te
dépose devant l'unité, invite ton mari à dîner
aujourd'hui est samedi ça tombe à pic, offre lui
une moue qui ne laissera pas place au refus. Fais
toi belle, choisis le restaurant. Safiatou, dans ta
façon de parler, de manger, de te tenir, de le
regarder tu dois dégager de la sensualité, le but
est de provoquer l'envie depuis le restaurant, fait
de petites allusions sexuelles, effleure le
quelquefois. À ta place j'aurais simplement dit j'ai
envie de toi rentrons mais bon toi et tes bref. Tu
paies l'addition, il faut souvent inviter son homme
et assumer. Chez vous, tu le laisses au salon, tu
pars te laver, tu choisis le plus sexy ensemble, tu
le portes et sans vergogne tu sors le trouver au
salon. Tu n'as pas intérêt à être timide. Demain
matin quand je t'appellerai c'est pour avoir une
réponse positive. On s'en fout de tout ce qu'il va
penser. Je t'enverrai une décoratrice tu n'as qu'à
me donner l'heure de votre départ pour qu'elle
puisse décider la chambre avant votre retour
Soraya sera avec elle.

Je gare devant l'unité alors qu'elle me sourit


grandement.

- Merci Sadio, tu es une belle personne. Elle saute


de la voiture.

Je démarre tout en me marrant dans le véhicule si


seulement je pouvais me transformer en petite
souris pour assister à ça.

Tout d'un coup ma bague se mit à me serrer.


J'écarquille les yeux comprenant parfaitement ce
que ça signifie. Je gare et prend mon téléphone les
doigts tremblantes.

- Putain je suis déchargé.

Je reprends le volant pour faire marché à rien


dans le but de retourner à l'unité pour que mon
frère me ramène sauf qu'une voiture gare en furie
devant moi.

Putainnn !

Je tente une manœuvre de marche arrière.

Trois hommes sortent de la voiture, ils tirent sur


mes pneus et mon pare brise tandis que je baisse
la tête.

Ils viennent m'extirper de force du véhicule sous


mes tentatives de débattement

- LÂCHEZ MOI, AU SEC....une main se pose sur ma


bouche. Il me soulève et me foute à l'intérieur
d'un véhicule avant de démarrer dans un
crissement de pneus.
Je tourne la tête et constate que deux hommes
sont assis à l'arrière, armé jusqu'aux dents. c'est
un véhicule de sept places. Je suis au milieu assise
sur un siège de trois places. chacun de mes
geôliers assis est assis à côté de moi.

Dans quoi je me suis fourré seigneur. J'ai


tellement peur que je ne sais quoi faire d'autant
plus que ma peur grimpe quand je pense à ces
enfants que je porte.

Garde ton calme Sadio, réfléchis. Leur sauter


dessus ne sert à rien. Ils sont armés, j'ai deux
couteaux scotchés sur mes cuisses comme
d'habitude mais ils sont nombreux, je suis
enceinte je dois réfléchir à mes actes.

Seigneur dans quoi je me suis encore fourré ?


Mais en même temps comment aurais-je pu savoir
? N'a-t-on plus le droit de faire du shopping
librement dans ce pays ?

- Pourquoi vous me kidnappez ? Qui êtes-vous ?


Demandé-je en fixant le siège devant moi.
- Le patron veut simplement vous parler, c'est une
visite de courtoisie qu'on va lui rendre. Restez
tranquille et rentrerez saine et sauve.

Le patron ?

- Visite de courtoisie ? J'avoue que vos méthodes


sont très orthodoxes. N'importe quoi bande de
connards ! Laissez-moi au moins prévenir mon
mari !

Il m'offre un sourire carnassier aussitôt les


moutons derrière se mettent à rire.

- Vous nous prenez pour des débutants ? Qu'on


vous passe un téléphone pour que vous nous
cafardiez ? S'élève la voix d'un des gars derrière.

- Vous n'êtes que des espèces de lâche, ça vous


plaît de grêler sur le persil hein ? Bande de sans
couille ! Ne puis-je m'empêcher de lancer.

Un bras fort se pose sur mon cou de sorte à


l'étranger. C'est l'un des gars derrière. Mon cou
part en arrière alors qu'il me regarde
furieusement.
- Tu as la chance que le patron nous a donné des
ordres strictes sinon je t'aurais fait du sale.
Maintenant tu te tais ou tu pleures.

Il me lâche et je rumine dans mon coin attendant


ma sentence.

Ils ne m'ont pas bander les yeux ni attaché, je


suppose que je connais la personne qui est
derrière tout ça.

Des minutes interminables plus tard, la voiture se


gare. On me fait descendre puis conduit dans une
villa. Je regarde les environs et constate que c'est
une cité en pleine construction, il ya plein de
maisons en chantier.

Dans le salon, je tombe sur l'image de Badra


arrêtée en train de siroter un verre de je ne sais
quoi.

- Laissez nous seuls !

- Sale chien, éructé-je en lui fonçant dessus tandis


qu'il me tient les bras. Les yeux injectés de rage je
lui crache sur le visage, il ferme les yeux puis me
lâche brutalement j'évite de tomber de justesse.

Je sors avec agilité mes deux scalpels mu par la


colère j'envoie mon couteau contre sa joue.

- JE VAIS TE TUER IMBÉCILES ! NE METS PLUS


JAMAIS MA VIE EN DANGER !

Il ôte sa main de sa joue et je découvre avec joie


une longue cicatrice le long de sa joue. Ses yeux se
déporte sur sa main tachée de sang alors que je
souris.

- La reine m'a ôté un doigts et maintenant toi qui


me cicatrise la joue. Tu es en colère ? Mais l'est tu
plus que moi ? Dis moi Emlyn ce garçon c'est mon
fils n'est ce pas ?

Quoi ? Mais comment ?

Il me lance des photos, je les prends les mains


tremblantes et constate avec une peur qui irradie
mon corps, des photos de Aziz avec moi et mon
mari dans un glacier. Il m'a fait suivre ? Putain je
ne voulais pas qu'il sache, je ne voulais pas.
Je me masse le visage, désappointée, les yeux
hagards.

- Ce garçon ne peut pas être de nous deux, ça je le


sais. Figure toi que j'ai envoyé un de mes hommes
à l'orphelinat pour se faire passer pour un policier.
Afin de recueillir des informations sur ce petit.
Figure toi encore toi que tellement on se
ressemble on le nomme petit président. J'aurais
pu douter, après tout si je t'avais mis en cloque je
l'aurais su, surtout que l'âge de l'enfant
m'interpelle mais en même temps cet enfant me
ressemble comme deux gouttes d'eau. TU
ENTENDS COMME DEUX GOUTTES D'EAU ! Tu ne
crois pas que je mérite des explications Emlyn ?
Cet enfant à 7 ans. Je n'ai jamais couché avec toi
avant notre mariage qui n'as duré que 6 ans alors
explique moi mon ex chérie, explique moi par A+ B
comment ça se fait qu'un mini moi se retrouve
avec toi et ton rustre de mari ? J'ai un doute sur la
mère de cet enfant, Emlyn, mais en même temps
j'ai besoin que tu le confirme parce que ça me
semble irréel. Je n'ai pas dormi depuis que j'ai vu
ces photos, j'ai passé mon temps à cogiter, cogiter
encore et encore jusqu'à trouver une possible
explication. Dieyna avait pris une année
sabbatique quand je calcule ça tombe pile poil
avec l'âge de cet enfant. J'aimerais comprendre
Emlyn je t'en supplie Emlyn j'ai besoin de savoir.

En ce moment même, il a une mine que je ne lui


avait jamais vue, un mélange d'un regard ému et
triste. J'éclate de rire, d'un rire qui se veut
sardonique. Il me supplie, rire il ose me supplier.
Badra qui supplie c'est à marquer au calendrier.

- Emlyn écoute...

Je sursaute quand il se met à genoux devant moi.


Un enfant est donc capable de mettre Badra à
terre ?

- Je sais que je t'ai fait du mal, sur ma vie je le sais


et je t'ai aussi dit que je me livrerai à toi parce que
je suis destiné à la mort. Mais Emlyn tu ne peux
pas savoir ce qui se passe à l'intérieur de moi
actuellement. Être père, c'est mon souhait le plus
cher, je n'ai pas pu le réaliser pour des raisons que
tu n'ignores pas. Emlyn quand j'ai vu ces photos tu
ne peux pas comprendre ce qui s'est réveillé en
moi, je suis heureux Emlyn depuis la mort de
Dieyna je suis heureux. J'ai un fils Emlyn mais ça
me semble tellement irréel que s'il te plaît, je t'en
supplie j'ai besoin que tu me le confirme. Emlyn si
c'est mon fils je t'en supplie ne lui fais rien tu peux
te venger de moi mais...

Je le repousse, me dépêtrant de ses mains pleines


de sang.

- TU PENSES QUE J'AI ADOPTÉ CET ENFANT POUR


LE FAIRE SUBIR LE MAL QUE SON SALOPARD DE
SALOPERIES de père M'A FAIT ? Imbécile !

Il ouvre la bouche avant de la refermer ayant


compris que je lui ai donné la confirmation qu'il
voulait. Il se laisse choir sur le sol et éclate en
larme.

Surpris par cet acte soudain, je me laisse choir sur


le canapé. L'écoutant pleurer pour je ne sais
quelle raison.

- Tu pleures ? C'est bizarre, je me rappelle que j'ai


pleuré comme toi quand tu as tué ma sœur. J'ai
été dans ta position Badra quand tu as tué ma
petite sœur de la plus atroce des façons. Pourtant
Badra tu as vu cette petite quand elle avait 7 ans.
7 ans l'âge que ton fils a aujourd'hui. Tu as vu ma
petite sœur grandir, tu l'as vu porter un sac pour
aller à l'école, tu devais la considérer comme ta
fille mais tu l'as quand même tué et je me
demande toujours comment tu as pu ? Tu sais ce
que j'ai ressenti ? J'ai appris que mon mari à
couché avec ma sœur puis il l'a sacrifié. Badra
qu'est-ce que je t'ai fait ? Badra tu découvres
aujourd'hui que tu as un fils imagine que je rentre
et que je le tue...

Il se tourne derechef vers moi.

- Ça va te faire mal non ? C'est une question qui ne


se pose même pas. Imagine cette douleur tu
comprendras ce que j'ai ressenti et ce que les
familles de toutes ces personnes que vous avez
sacrifiées pour vos intérêts personnels ont
ressenti. Tu m'as fait mal Badra, tu as gâché ma
vie. Tu t'es insinué exprès dans ma vie pour tes
intérêt personnel alors que je n'avais rien
demandé, alors que je ne savais rien de cette
secte. Mais vous avez dicté ma vie. Dis moi Badra
ou t'a mené tes ambitions ? Aujourd'hui ceux qui
te donnaient du pouvoir t'ont trahi tu te retrouves
légalement mort tu te cache pour vivre. Tu as
toujours voulu être père mais tu n'as jamais vu
réaliser ce vieux parce que tu es allé te foutre
dans un bourbier rien que pour tes fichus
ambitions. Tu as tué diey...

- NON ! Il se relève comme si ce que je disais le


rebutait. Badra est dans un piteux état, un état
que je ne lui ai jamais vu.

Je n'ai pas pas tué Dieyna ! Ce sont eux ! Je ne sais


pas pourquoi ils l'ont fait mais ils l'ont tué. Moi je
n'ai rien pu faire. Au manoir un ami était venu me
mettre la pression pour que j'élimine sa mère, j'ai
fait semblant d'obtempérer. C'est là que je suis
allé menacer sa mère de quitter Dakar parce que
je ne pouvais pas la tuer. Dieyna c'est la femme de
ma vie je ne lui aurait jamais fait ça

J'éclate de rire y mélangeant tristesse et colère.

- Tu vois ce que tes ambitions t'ont coûté ? Tu as


perdu l'unique femme que tu aimais. Aujourd'hui
tu apprends que tu es père, malheureusement tu
ne peux pas vivre avec ton fils. Tu imagines Badra
si tu ne t'étais pas mis dans tout ce pétrin pour tes
ambitions ? Tu aurais vécu avec ta Dieyna, vous
auriez eu des enfants, toi un travail noble. La
parfaite petite famille mais vois tu c'est désormais
impossible tu as tout perdu et t'es perdue avec !
On ne peut pas avoir le beurre, l'argent et la
crémaillère. Tu me fais pitié Badra, tu es devenu
un être pathétique ! Or tu n'as jamais aimé faire
pitié non ? Toi tu préférais être admiré, félicité,
aimé, valorisé. Rire vanité des vanités ! Cet enfant
il s'appelle Aziz, je t'apprends avec délectation
qu'il est ton fils et celui de Dieyna qui a préféré le
mettre dans un orphelinat pour lui épargner la
mort à qui la faute ? Badra bien évidemment. Tu
es une ignominie du monde !

Il se met debout, essuyant ses larmes comme s'ils


ne venaient pas de fondre en larmes.

- J'ai appris qu'il a été violé ! Mais moi, l'option de


la prison ne me plaît pas. A l'heure qu'il est, il doit
être en train d'être violé aussi et s'en suivra sa
mort immédiate ! C'est tout ce qu'il mérite après
ce qu'il a fait à mon fils, dit-il avec tant de fierté.
C'est maintenant que je me rappelle du proverbe
qui dit qu'un sorcier n'aime pas qu'on mange son
enfant.

- Ah donc tu ressens de la douleur ? Attends Badra


donc tu es capable d'avoir mal ? Dis-toi que c'est
ainsi que nous tes victimes nous nous sommes
senties. Je n'ai pas envie de te voir ni de te parler.
A Dieu je me lève pour sortir et c'est à ce moment
qu'il se décide de me barrer la route.

- Écoute Emlyn, je sais ce que j'ai fais et je


l'assume. Je ne veux pas te demander pardon, tu
sais pourquoi ? Parce que ça sera t'infliger le choix
entre me pardonner et ne pas le faire. Je ne veux
pas que tu me pardonnes car je ne mérite pas ton
pardon ni ta bonté de cœur car oui Emlyn tu n'es
pas comme moi, tu es meilleur que moi. Tu as
adopté cet enfant sachant qu'il était mon fils,
malgré tout le mal que je t'ai fait tu as adopté
mon enfant et pourtant c'est un enfant qui me
ressemble tu aurais pu le regarder et le détester
tu aurais pu l'adopter pour te venger mais tu ne
l'as pas fait. C'est pourquoi je ne veux pas te
demander pardon car je sais que la belle âme que
tu es m'accordera ce pardon. Je...j'ai un cancer
Emlyn. Je suis en phase 3 c'est ce que je veux
toujours traduire quand je te dis que je suis
destiné à la mort. Il y a des personnes qui naissent
pour œuvrer dans le bien et d'autres pour œuvrer
dans le mal et je suis dans ce cas. Je ne cherche
pas une rédemption toutefois j'ai le cœur léger car
j'ai un fils, je mourrai en laissant un enfant et ce
qui me rassure encore plus c'est qu'il a trouvé la
meilleure mère qui puisse exister. J'ai voulu te
faire encore du mal avec ces histoires de photos
de la reine oui c'est moi l'auteur et je me rends
compte que je suis une pourriture. Mon âme est
pourri Emlyn, je suis égoïste, je suis un sans âme.
Emlyn je t'en supplie j'aimerais te demander une
faveur et je te jure qu'après cela je me livrerai à
toi, je te dirai tout sur son identité. Je t'en supplie
laisse-moi passer une journée avec mon fils, tu
peux lui dire que je suis une connaissance pour ne
pas le perturber, je veux juste partager un instant
avec lui. Je t'en supplie et ça sera la dernière ! Je
t'en supplie Emlyn, je t'ai fait du mal je sais mais je
t'en supplie, juste ça rien que ça et après je
remettrai ma vie entre tes mains. Je t'en supplie !

Je préfère le fixer alors qu'il a les yeux de nouveau


embués ne sachant comment réagir. Putain pour
quoi je doute ? Ça me fait chier d'être toujours la
bonne personne quand tu dois faire mal. Ça me
fait chier ! Je dois l'envoyer balader, je dois
refuser, lui dire d'aller crever, de se faire tuer par
un camion s'il veut se libérer et à la place je me
mord la lèvre ne sachant quoi faire. Je ne suis pas
certain que Abdel sera d'accord, ce qu'il me
demande je ne sais pas comment le traîter. Je n'ai
pas envie d'utiliser Aziz pour avoir des
informations sur la reine non plus.

- VA TE FAIRE FOUTRE ! C'EST ABDEL SON PÈRE


TOI TU...

Je vois Badra pâlir tout d'un coup fixant derrière


moi.

Je me retourne et tombe sur un homme qui se


protège le nez à travers un masque, il en costume
qui pointe un revolver sur Badra.

Il baisse son masque et je saute d'un bond.

C'est un homme diaboliquement beau, son regard


dur, ses cheveux qu'il garde court, sa chemise
blanche sous un costume bleu ciel fermé d'un
bouton.

Pourquoi j'ai l'impression de le connaître ?

- Sadio tu viens avec moi !

Sa voix.

Peureum !

Je recule totalement sur le choc. Mes yeux


n'arrivent pas à arrêter de se porter sur lui. Je n'en
reviens pas.

C'est un fou, il avait des rastas, il a toujours été


dans des vêtements sales.

Sans me laisser place au mot, il me tire le bras et


me fait porter un masque alors que d'autres
hommes surveillent nos arrières.

Dehors, je constate que les hommes de Badra sont


tous à terre.
- J'ai lâché du gaz soporifique dans l'air voilà
pourquoi nous sommes masqués. Je te ramène
chez ton mari. Démarre, dit-il au chauffeur.

Mais... mais...

Dans quel monde de fou je me retrouve ? Là où


les fous ne sont pas fous.

Je n'arrive pas à arrêter de le fixer. Il a quelque


chose d'envoutant. Je ne suis pas tombé raide de
lui non c'est plutôt qu'il me semble irréel.

- Je te dois des explications je pense, souffle-t-il.

- Que tu te fasse passer pour un fou depuis le


début ? Que tu avais des rastas des vêtements
sales et que maintenant là c'est tout le contraire ?
Que tu sache où j'étais et que tu viennes avec une
arme et une horde de garde dans de luxueux
véhicule avec tes méthodes de bandit. Oui
Peureum tu me dois des explications. Mais bordel
c'est quoi tout ceci ?
Il m'ebourifie la tête comme on le ferait avec un
enfant alors que je me débat. Son rire se
répercute dans tout le véhicule.

- Dis-toi juste que je suis ton ange gardien. Les


rastas ? Une perruque on en trouve facilement.
Quand ta bague te serre, la mienne me préviens. Il
me montre sa bague et je me rappelle, la bague
de Mamour. J'avais dis que j'avais vu cette bague
quelque part et c'est sur Peureum le premier jour
où il m'est apparu.

- Ce... cette bague..

- Tutela anulus lacrimarum, je hausse les sourcils.


Ça veut dire
la bague des larmes protectrice. Car elle a été
fabriquée avec des larmes. Imagine un père ou
une mère qui accepte de se soumettre à une
extrême violence qu'on lui inflige, quand ce père
ou sa mère reçois cette douleur, la larme qu'elle
verse c'est avec cette larmes qu'on crée une
connexion entre la personne et la personne
qu'elle désire protéger.
Donc Mamour à cette bague, il protège son fils
Ben. Mais pourquoi Ben ne porte pas sa bague ?

- Donc tu veux dire qu'on t'a frapper, ou je ne sais


pas moi on t'a soumis à une violence pour qu'on
te fabrique cette bague ? Et pourquoi ? Qui es-tu ?
Pourquoi ferais tu cela pour moi ?

Il continue de me fixer.

- Tu comprendras tout le moment voulu. Dis-toi


que la personne à subi une torture physique
pourbte protéger.

- Pour une fois j'accepte de me taire. Je suis


épuisée moralement j'ai l'impression que je ne
suis pas au bout des surprises. Je suis fatiguée. Tu
peux même me dire que tu es mon père que je te
croirai. Par contre j'ai besoin que tu m'aides avec
les germes.

- Ton fils en est un. Ton frère en est un, l'autre


pour qui tu es inaccessible l'est...

Inaccessible ?
- Tu parles de Ben ? Mais pourquoi tu dis que je lui
suis inaccessible ? C'est mon ami, on se voit.

Il hausse les épaules préférant me répondre ainsi.


Je ne m'en formalise pas. Il ne dit jamais des
choses précises.

- Et le quatrième Pourquoi tu ne me dis pas qui il


est ?

- Parce que c'est le germe du bouleversement.


Quand tu sauras son identité, c'est que ça sera la
fin de la secte le moment qu'attend Zora. Le
moment de vérité. Nous sommes arrivés et j'ai un
conseil à te donner, évite les disputes avec ton
mari je te l'ai dis un jour Sadio tu es celle qui le
protège au moindre éloignement l'esprit du mal
prend place. Nul ne peut atteindre mystiquement
alors l'homme qui partage ton intimité n'ont plus
mais quand vous êtes en colère l'un contre l'autre
le vent du mal s'offres un passage. Fais attention
je resterai toujours derrière toi t'es ma PS.

PS ? Ok ça suffit pour ma santé mentale au moins


aujourd'hui il a été on ne peut plus clair.
Je descends du véhicule quand une question me
vient en tête.

- Comment tu t'appelles réellement ?

Il m'offre un sourire éclatant.

- Harris.

La porte se referme et il démarre alors que je veux


lui demander pourquoi il a choisi Peureum comme
pseudo.

Cet homme est un mystère.

La porte s'ouvre sur mon mari qui je pense m'a vu


à travers la caméra de surveillance.

Je lui saute dessus avide de ses bras protecteurs.

- Je t'aime Abdel.

- J'ai essayé de t'appeler plusieurs fois et qui t'a


ramené ? Pourquoi es-tu dans cet état ? Et ta
voiture ? Tu...
Un cri de joie parvient à nos oreilles interrompant
mon mari. Soraya sort en courant, manifestants je
ne sais quelle joie.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demandé-je toujours


dans les bras de mon mari.

- Je viens d'apprendre que mon futur beau père


est candidat aux élections présidentielles. Vous
vous imaginez ? Moi Soraya Abida Kane, je serai là
belle fille du président.

Hein ?

- Ha bon le père de Khalil est politicien ? C'est qui


? Questionne Abdel

- Dibor Diop !

What the fuck ?

L'assassin du père d'Abdel est le père de khalil ?


_________________________________________
_\\\\_________

Chapitre 44
Sadikh Gaye,

J'ai du boulot, énormément de boulot. Abdel a osé


prendre congé me laissant le noyer dans toutes
ces enquêtes. Heureusement que Tacha est
douée. On prépare une opération depuis des
semaines pour les boulangeries du S. Il fabrique
des drogues dans les boulangeries. On a réuni
assez de preuves techniques. Lundi on doit passer
à son arrestation. Étant de nature rusé, avoir des
preuves contre lui relevait d'un travail herculéen.

Heureusement que j'ai une femme douce qui me


tiens éloigné du stresse quand je rentre.

De jour en jour, je découvre à mes côtés une


perle. J'ai envie de faire avancer les choses, d'être
désormais heureux avec ma femme. C'est
pourquoi je n'ai pas refusé le dîner qu'elle est
venu me proposer malgré tout le travail que j'ai
d'autant que je trouve excitant l'initiative qu'elle a
pris.

D'habitude c'est l'homme qui invite alors quand la


donne change moi ça me ravit.
J'ai hâte d'y être.

La porte du bureau d'Abdel que j'occupe s'ouvre


sur Tacha.

- Hey Sadi, peux- tu m'expliquer quelque chose ?

- C'est vrai que vous pouvez épouser 4 femmes ?


C'est William qui m'en a parlé.

William est un officier de l'équipe de Tacha.

- Oui, répondis-je tout court espérant mettre fin à


cette conversation qui n'a pas vraiment débuté.
J'ai des choses à faire.

- Donc si je sors avec un homme marié il peut


m'épouser ?

Mon regard quitte le rapport du profiler que


j'étudiais pour se poser sur elle. Elle semble
heureuse d'avoir appris cette information, comme
si on lui annonçait qu'elle avait obtenu son ticket
pour le Paradis.
- Tu sors avec un homme marié ? Ne puis-je
m'empêcher de demander.

- Non mais il y a un homme marié qui me plaît


beaucoup. Je compte lui faire des avances, j'ai
appris que les femmes d'ici sont incapables de
demander un homme en mariages, moi je peux le
faire nos mentalités ne sont pas les mêmes.

- À ce que je sache la polygamie ne fait pas partie


de la culture occidentale alors pourquoi veux-tu
être avec un homme marié ?

- Je te l'ai dit il me plaît et pas qu'un peu s'il peut


m'épouser ça m'arrange. Loin de me vanter mais
ça sera un luxe pour lui d'avoir une franco
mexicaine comme épouse. Je suis latino Sadi et les
hommes nous adores non mais c'est quoi une
sénégalaise devant une latino ?

Elle ne se prend pas pour la merde elle. Qu'est-ce


qu'on ne va pas entendre. De loin je préfère ma
safiatou même si j'avoue qu'elle est très belle oui
mais elle n'est pas safiatou.
Sur le point de lui répondre, la porte s'ouvre sur
Abdel, à sa vue elle se lève pour le saluer
militairement.

Il s'avance jusqu'à elle.

- Est-ce que dangua djongué ? Am nga tarou


africaine ? Meune nga Baral ? Lo kham si thiebou
djeune bouniou lay tegal ak taille basse rouge
danger ? Kham nga thiouray ? Meuss nga takk
Bethio ? Louy bine bine ? Lo meune Tacha Lou
souniou linguer Africaine yi meunoul ?
( Tu es coquine comme une sénégalaise ? As-tu la
beauté d'une femme africaine ? Tu connais quoi
d'un bon plat de tchep qu'on te présente vêtu
d'une jolie taille basse rouge danger ? Tu connais
les encens ? As-tu une fois attaché les pagnes de
nuit ? C'est quoi les perles au reins ? Qu'est-ce que
tu es capable de faire que nos reines africaines ne
peuvent pas faire ?)

Elle le fixe ne comprenant rien. Je secoue la tête


dans un éclat de rire que je n'ai pas pu retenir.

- Bonne chance avec ton homme marié, tu auras


beaucoup à faire parce que laisse-moi te dire que
nos femmes sont féroces. Maintenant laisse-nous
seul. Elle sort légèrement gênée tandis que
j'observe Abdel qui a les traits tirés.

On ne s'est pas vraiment parlé depuis le problème


que j'ai nommé Nabou.

Il s'installe en prenant un crayon pour s'amuser.

- Sais-tu que tu es l'homme marié dont parle


Tacha ?

J'arque un sourcil pris au dépourvu.

- Rire aucune chance. Tu es venu pour qu'on parle


?

Il hausse les épaules avant de me fixer trop


longuement à mon goût.

- Je suis venu donner des ordres aux hommes du


faucon, je cherche Badra figure toi qu'il a organisé
toute un plan de kidnapping mettant ainsi en
danger la vie de ma femme et e mes enfants. Je le
chope, je le bute sans hésitation. J'en ai marre de
lui il peut mourir avec le nom de la reine ça m'est
égal. De plus, je viens d'apprendre que Khalil de
Soraya est le fils de Dibor. ' J'ai la migraine, je
préfère y penser plus tard. Le point de l'opération
?

Je lui présente les plans des boulangeries et sur


une carte je place de petit bonhomme rouge qui
représentent la position de chaque officier sur les
terrains.

Je me lance dans un exposé qui me pris une


trentaine de minutes. Je lui présente les preuves,
les documents et certains témoignages. Je lui tend
les photos des camions dont nous sommes sûres,
transportent les poudres de drogues qu'ils font
passer pour de la farine pour les pains. Le plus
choquant c'est que le camion qui transporte la
drogue est un camion d'une entreprise de
transformation de céréales de la place, le
directeur général de cette entreprise est donc un
associé du S. Nous nous sommes rendu compte
que le S à un schéma bien développé. Ses poudres
sont emballées et transportées par l'entreprise de
céréales, le propriétaire de celui-ci reçoit un
pourcentage. Malin qu'il est, les titres fonciers ne
sont pas à son nom. Heureusement que nous
avons mis la main sur le Pseudo propriétaire des
boulangeries qui a tout avoué dans le but de
négocier une réduction de peine.

- Bon boulot Sadikh à toi et à ton équipe. Nous


avons 6 boulangeries concernés, convoi 15
hommes dans chaque. Toi tu viendras avec moi,
nous irons le coffrer dans sa résidence. N'oublie
pas le plus important Sadikh, tiens tes officiers à
l'œil, une taupe n'est jamais loin. Lundi je serai à
l'unité pour l'opération.

Je hoche la tête tout en rassemblant les


documents.

- J'ai une question à te poser !

J'arrête ce que je faisais pour l'écouter.

- Pour qui me considère tu Sadikh ? Me demande


t'il en tenant des deux mains les extrémités du
croyant un pied posé sur son genou.

- Tu es un grand frère pour moi, Abdel, tu es un


ami, tu es mon beau-frère. Tu m'as offert un
travail, une stabilité, une vie après la prison, je
t'en suis éternellement reconnaissant. Je m'excuse
pour ce que j'ai fait, j'ai du regret au plus profond
de moi, je te présente mes excuses. Je n'...

- Oui tu n'aurais pas dû. Pourquoi ? Parce que moi


je m'en fiche de Nabou le problème n'est pas elle
mais toi, ce n'est pas le fait que Nabou ait couché
avec toi qui me vexe mais l'inverse. Tu as couché
avec Nabou, ça sonne amère dans mes oreilles,
parce que pour moi tu es un petit frère au même
titre que Rachid. Le sang n'a jamais compté entre
nous Sadikh. Alors ça me blesse que mon petit
frère ai couché avec une femme pour qui à
l'époque j'avais beaucoup d'estime une femme
avec qui j'ai fait des projets de vie. Nabou peut
être garce mais pas toi, Nabou peut me trahir mais
pas toi parce que c'est une femme que j'ai connu
alors que toi tu es un petit frère que j'ai eu.
J'aurais tout de même préféré Sadikh que tu
portes tes couilles pour me l'avouer. Hélas les dés
sont jetés. Toutefois nous sommes humains, je
peux comprendre que nous sommes fait de chair
et d'erreur. Je ne suis pas parfait, j'ai eu besoin de
ton pardon un jour, et peut-être que dans le futur
j'en aurai besoin parce que des erreurs j'en
commettraient tant que je vivrai. C'est ainsi alors
on oublie. Aller viens faire un bisou à papa Abdel.

Soulagé, j'extirpe ce petit souffle que j'avais


retenu qui exprime mon soulagement. Je n'étais
pas vraiment à l'aise avec notre situation. La place
de frère qu'il occupait me manquait et surtout son
attitude de con.

- N'abuse pas non plus avec les bisous. Hors de


question !

Je me lève pour tout ranger avant de prendre mon


sac.

- Tu rentres déjà ? Dit-il en fixant sa montre.

- Oui Safiatou m'a invité à dîner.

Il siffle, me faisant regretter tout de suite mes


mots. Je viens de lui filer un poison pour me
terminer. Pour mieux se marrer il se lève arborant
un sourire qui arrive à ses oreilles.
- Dis donc vous êtes chauds bouillant vous. Les
livres de kamasutra vont te servir on dirait. Je
peux t'appeler à 01 h du matin ?

Je lève les yeux au ciel. Comme un policier


surveillant son prisonnier, il me suit à chaque pas
que je fais.

- Tu verras qu'il n'y a rien de mieux que la baise


légale. Alors quel boxer va tu mettre quoique tu
peux aussi rester nu hein ça...

Je lâche mes affaires et le fout à la porte. Qu'est-


ce que je ne vais pas entendre.

- Hé Sadikh je te rappelle que c'est mon bureau.


Rire je pars informer ta sœur et tout le village que
tu joueras à papa maman ce soir.

Je sais qu'il me charrie, il n'osera jamais faire ça !

Ses éclats de rire s'éloignent me faisant


comprendre qu'il part.

Non mais quel con celui-là.


***

C'est vêtu, d'un bas de costume noir, d'une


chemise blanche qui me moule le torse avec des
mocassins noirs que j'attends safiatou depuis le
salon.

Je m'impatiente quand des bruits de talons me


firent lever les yeux.

Je bug pas pour sa beauté qui a toujours été une


évidence mais pour l'assurance qui émane en elle
en ce moment précis.

J'ai l'impression que safiatou à plusieurs facettes,


tantôt timide, tantôt entreprenante, tantôt naïve,
tantôt pleine d'assurance et moi je me retrouve
perdu par toutes ces personnalités qu'elle me
montre de jour en jour.

Je suis subjugué à un point que je continue


toujours de la fixer malgré qu'elle soit devant moi.

Elle me tire par le col de ma chemise avant de


fondre sur mes lèvres. Ma main se pose sur le
creux de ses reins alors que j'approfondis le
baiser. C'est la première fois que je l'embrasse
mais que c'est bandant. C'est ma femme alors
pourquoi est-ce que je me retenais ? Quel con je
fais.

Je n'arrive plus à décrocher de ses lèvres que je


trouve vraiment délicieuses. C'est un plaisir de
sable mouvant qui m'engouffre. Le pire c'est
qu'elle joue parfaitement de sa langue et c'est
fichu je perd mon âme.

Elle domine clairement cet échange et moi ça


m'excite. Ça m'excite tellement que je n'ai plus
envie d'aller dîner.

- An... annule le dîner, essayé-je de dire en lui


mordant la lèvre.

Elle quitte difficilement mes lèvres avant de


prendre son portefeuille qui se retrouvait à terre.
Elle appelle alors que je me place derrière elle, lui
embrassant chaque parcelle que m'offre son cou.

" Mhhh...o..oui annulez...mhhh...bye...


Elle raccroche et je suis satisfait même si
j'appellerai cela se débarrasser d'une réservation
plutôt que d'annuler.

Elle se retourne et la première chose qu'elle fait


c'est de défaire les boutons de ma chemise en se
mordant les lèvres.

- Tu es bien entreprenante ce soir, une nouvelle


facette de toi.

- J'ai décidé de ne penser à rien d'autre qu'à ce


que je veux ce soir.

J'effleure ses lèvres tout en lui demandant.

- Et qu'est-ce que tu veux madame Gaye ?

- Que tu me fasses l'amour, répondit-elle en


faisant sauter un bouton, que tu découvres mon
corps, un autre bouton s'ensuit, qu'on franchise
une nouvelle étape, un nouveau pas, encore un
bouton qui s'arrache, que nos corps se découvre
et s'apprivoisent. Je t'aime Sadikh et je veux qu'on
s'aime ce soir. Elle s'éloigne de moi tandis que je
tend une main pour l'attraper.' sauf qu'elle fait
non de la tête.

Je compte cinq pas en arrière, elle enlève son voile


me dévoilant ses cheveux que j'adore.

Elle m'envoie son voile que je réceptionne comme


un ballon de basket. Mes yeux n'arrivent pas à se
détourner de cette image enflammée et
séductrice qui m'aurait fait certainement fondre si
j'étais de la glace.

- Regarde moi dans les yeux mon cœur et ne


quitte surtout pas mon regard.

J'obéis. Elle se débarrasse de son djellaba gris


cendre alors que je prend conscience que nous
sommes désormais proches comme nous ne
l'avons jamais été, dès que je baisserait le regard,
je rencontrerai son corps dans toute sa belle
sculpture.

- Et maintenant observe moi de la tête aux pieds,


prend tout ton temps Aldiana.
Fichte. Je vais mourir c'est certain, ce n'est pas
normal d'être si excité.

Je déglutit quand je rencontre deux paires de


seins couleur grain de café emprisonnés dans un
soutien rouge à motifs dentelle avec un ras du cou
à bralette, un nœud au centre qui tient les deux
bonnets. Il me suffit de défaire ce nœud pour que
ses seins me mitraillent.

C'est ma femme mais je viens d'apprendre qu'elle


à de gros seins.

T'es vraiment con Sadikh.

Mes yeux dérivent vers le bas, un petit tissu en


dentelle florale cache le début de son intimité,
accroché à deux bas. Safiatou se tourne et je
découvre avec plaisir que c'est un string en chaîne.

Fichtre. Elle l'a fait exprès, elle a compris que


j'aime les string. Et me voici qui bande comme un
taureau.

- Ici ou en haut, demandé-je en enlevant la


chemise.
À la vue de mon torse, elle se mord la lèvre.

- Même dans la cuisine si tu veux aldiana.

J'ai perdu safiatou.

- Tu es démoniaque safiatou, très démoniaque


peut-être masochiste mais j'adore. J'avance tandis
qu'elle recule jusqu'à heurter le mur.

Prisonnière de mes bras,

Je l'embrasse, prenant pour cette fois la


dominance.

D'une main habile je tire sur les ficelles du nœud


et son soutien reste dans ma main, je le hume
devant elle en réponse elle ferme les yeux.

J'envoie valser le soutien, puis fond sur l'un de ses


tétons qui me narguait trop méchamment.

- Wouy....sa...mhhh !

C'est ça gémit ma belle.


Mon autre main caresse une de ses fesses avant
que je ne soulève l'un de ses pieds pour me coller
à elle, afin qu'elle sente l'érection qu'elle m'a
provoqué.

Un délice ses seins, je sens qu'ils n'auront plus de


répit parce que j'adore.

Je décale son string et remarque qu'elle mouille


déjà. J'introduis un doigt en elle, une chaleur
emprisonne mon doigt alors qu'elle se arque, je
m'occupe de son autre seins.

- Sadikh, wouy sama Ndeye, sa...Ahhhhh...

- Aldiana, c'est comme ça tu m'appelles bébé.

N'en pouvant plus, je me débarrasse de mon


pantalon et de mon boxer. Une vague de timidité
passe sur ses yeux qui disparaît bien vite quand je
la débarrasse de son string la laissant uniquement
en bas.

Je découvre avec volupté qu'elle est rasée.


J'adore et c'est clairement une invitation.

Je pose deux genoux au sol, soulève son pied droit


et fond sur son intimité.

Elle se tortille, gémit, son prénom, tantôt sa mère,


tantôt son père même si je trouve qu'ils n'ont rien
à faire ici. Une main posée sur mon épaule, l'autre
lui sert à martyriser ses cheveux.

- Dou dangay diay bandit Mane bandit bou lakhou


la. Lou bandit di niourol ? ( Tu joues à la bandite
alors que je suis un bandit caché. À quoi
ressemble un bandit ?)

- Sa...oui...ah...oui continue han...iow...je putain


c'est trop bon...ah continue...

Je pose son pied sur mon épaule et enfonce un


doigt en elle tout en gardant ma bouche sur son
clitoris. Tantôt je caresse ses lèvres avec ma
langue tantôt je fond sur son clitoris.

Safiatou ne tarde pas à trembler de la tête au


pied, elle pousse un cri avant d'appuyer ma tête
pour évacuer son orgasme.
Elle me lâche quelques secondes plus tard. Je me
relève un sourire moqueur sur les lèvres.

Ma pauvre femme est déjà épuisé alors qu'une


longue nuit nous attend.

Je la soulève contre le mur et m'introduis tout


doucement en elle. La chaleur me fait fermer les
yeux, je risque de jouir rapidement si je ne me
maîtrise pas. C'est enivrant.

Je la décolle du mur et lui offre des coups de


butoir. J'exulte toute cette frustration que j'ai
ressenti à chaque fois que le mot aldiana
résonnait délicieusement dans sa belle bouche,
toute les fois où elle se pavanait en string devant
moi, toute les fois où je me retenais de lui sauter
dessus préférant fuir. Et je suis loin d'en finir, elle
a longtemps affamé son lion il est temps que
j'atteigne ma satiété.

Je sens des griffures et des brûlures mais je ne


m'en formalise pas pour le moment. Je sors la
langue l'observant qui est incapable de fermer sa
bouche, elle gémit tellement que je me remercie
d'avoir des murs insonorisées.

Je la couche sur le canapé tout en restant en elle.

Mes mouvements sont perpétuels, je ne lui laisse


aucun répit. C'est enflammant de l'entendre gémir
mon prénom, de savoir que je suis celui qui lui
donne du plaisir, de savoir que je suis le seul ',
l'unique à pouvoir la posséder, à la voir nue et
ainsi offerte.

Je suis possessif, je n'y peux rien.

- Tu es à moi, tu es ma femme. J'effectue des


mouvements de rotation qui la font gémir sans
retenue.

- A toi, tu fais ça tellement bien ça...oh oui...ne


t'arrête pas.

Je n'y compte pas.

- Tu es magnifique Safiatou, merci d'aimer le con


que je suis. Je te promets de te rendre heureuse,
de faire attention à toi et à tes désirs. Tu es ma
femme et je me plaît à être ton époux. Je suis
heureux Safi.

Elle m'embrasse tandis que j'accélère la cadence,


sa féminité se resserre autour de ma hampe, elle
hurle atteignant son orgasme pour la deuxième
fois.

Je ne tarde pas à la suivre.

Je lui embrasse le front restant un bon moment en


elle avant de me retirer.

- Je...j'ai sommeil, couine-t-elle.

J'éclate de rire.

- Dors un peu je te réveillerai, je suis affamé


saphir.

***

Abdel Oumar Dioum,

Je suis réveillé depuis une heure et toutes les


choses que j'ai mises de côté me reviennent.
Dibor est le père de Khalil Diop.

Ok.

Dibor l'assassin de mon père est le père de celui


dont ma belle sœur est amoureuse.

Ok

Khalil Diop est le fils de Dibor.

D'accord.

...

Putain c'est quoi tout ça ? C'est une information


délirante presque ubuesque. Qui aurait cru que ce
petit garçon que je voyais jouer au ballon dans le
jardin de dibor allait renverser mon fils des années
plus tard jusqu'a être le futur gendre de ma
femme. Si c'est vraiment lui, je sais qu'il se
nommait khalil mais on l'appelait Mame à
l'époque parce qu'il portait le nom du père de
leurs mère. Mais il existe tellement de Khalil et de
Diop dans ce pays ce n'était pas évident pour moi
de faire le lien. D'autant plus que je ne l'ai pas vu
grandir, il était parti je ne sais où.

Je suis loin d'être impulsif et irréfléchi, Khalil n'est


en rien responsable des actes de son père mais je
crains plus pour sa relation avec Soraya parce que
quand j'enverrai son père en prison après l'avoir
rendu handicapé il va sans doute garder une dent
contre moi alors que moi je m'en foutrai. Soraya
recevra les répercussions.

Le lit s'affaisse sans que je ne m'en formalise.


Sadio a eu le temps de descendre manger.

Elle pose sa tête sur mon torse tandis que ma


main part à l'encontre de ses cheveux.

- Comment tu le prends Burr ? Entame-t-elle.

- Si Dibor devient président, le fouttre en prison


pour meurtre sera compliqué. Tu sais j'ai eu écho
du réseau pour la première fois par la femme de
Dibor. C'était une belle Saoudienne.

- Saoudienne ? Je comprends maintenant


pourquoi il est si beau, laisse-t-elle échapper.
Je lui lance un regard qui ne dit pas son nom.
Voyant mon silence, elle soulève la tête pour
plonger des yeux dans les miens.

- Ne te dérange pas hein, dis aussi que je


ressemble à de la bouse de vache, ronchonné-je.

Elle éclate de rire en se mettant à m'embrasser


tout le visage.

- Non toi tu es le plus beau mâle à mes yeux.


Regarde moi ce teint teint noir ciré à la perfection,
franchement mon burr est hot,explique moi bébé.

Ouais elle s'est me blaguer.

- Elle avait la vache attitude de me prendre à part


quand je venais là-bas. Dibor était le meilleur ami
de mon père, ses filles venaient chez nous et vice
versa. Elle me considérait comme son fils jusqu'à
ce que je quitte ma chemise d'adolescent. J'ai vite
aimé le monde de l'armée grâce à mon père, le
sport, l'adrénaline. Je préférais aller à la salle que
d'aller à l'école, de toute façon moi et l'école
c'était Iran Irak j'ai commencé à prendre mes
études au sérieux quand mon père m'a expliqué
que même pour être homme de tenu il fallait avoir
des diplômes. Après mon admission, à 20 ans
j'étais déjà en formation on nous rasait la tête puis
j'ai aimé avoir la tête lisse, j'avais déjà un corps
sculpté quand je suis sortie de formation. La
femme de Dibor quand elle m'a vu changé c'était
devenu un calvaire pour moi, elle était une
cougar, elle me faisait du rentre dedans à chaque
fois que je venais chercher mon père, je fuyait
même leur maison, le pire c'est qu'elle ne s'en
cachait pas. C'était une cause de dispute entre
mon père et son ami finalement mon père m'avait
interdit leur maison. Mais cette femme s'en fichait
de l'avis de son mari, elle se permettait de m'offrir
des vêtements, des montres, des véhicules tout le
tralala. Je comprenais que l'amour faisait faire des
folies car tout ce qu'elle m'offrait je les avaient
déjà du coup je les lui retournait. Un jour je l'ai
trouvé couché nue astafirglah dans ma chambre.
Ma mère à l'entreprise, mon père pareil, marie et
Rachid à l'école, mon grand père toujours cloîtré
dans sa chambre et surtout étant amie de la
famille elle était parvenu à entrer librement dans
la maison jusqu'à s'étendre sur mon lit nue. Une
femme qui pouvait me mettre au monde, rire j'ai
eu la chair de poule. Je l'ai foutu dehors, c'était
ma première fois de manquer de respect à une
femme âgée mais s'en était trop je l'ai foutu
dehors sans lui laisser le temps de s'habiller. Dans
l'empressement, une enveloppe que je pensais
être tombée de son sac se retrouvait à terre.
Quand j'ai ouvert c'était une convocation des
membres de la secte des trois P. Je ne savais pas
ce que c'était en ce moment je n'ai pas prêté
attention. Un mois après j'ai appris sa mort.
Quand Dibor a tué mon père, j'avais 24 ans. J'étais
un gendarme accompli, dans la brigade, la secte
des trois P faisait des bruits de couloirs jusqu'à ce
que cette épisode me viennent en mémoire. J'ai
enquêté sur le patrimoine de Dibor, sur son passé,
j'avais découvert qu'il était un mécanicien et tout
d'un coup il est devenu riche à la tête de plusieurs
entreprises d'automobile. J'ai commencé à me
renseigner auprès de mes collègues, j'avais appris
que c'était une secte pour les gens qui voulaient la
richesse, il devenait riche et des années plus tard il
faisait des sacrifices en échange. Moi dans mon
entendement Dibor avait sacrifié mon père pour
payer sa dette alors je me suis mis en tête de
détruire cette secte et Dibor en même temps. Le
reste de l'histoire tu l'a connait.
- Sauf que le sacrifice ce sont les premiers fils, les
rumeurs étaient erronées chose normal vu que tes
collègues n'étaient pas au cœur de la secte.

Tu crois que Khalil à eu un grand frère mort ? Tu


sais s'il y'a d'autres garçon dans sa famille ?Me
demande ma femme.

- Jusqu'au meurtre de mon père il avait déjà 7


enfants. Hormis Khalil c'était tous des filles. Donc
il est le premier garçon. Maintenant que j'y
pense,à part les trois aînées de khalil les autres ne
leurs ressemblaient pas du tout ils étaient noirs
alors que khalil et ses trois sœurs sont très claires,
j'étais plus proche de l'aînée. Après la mort de
mon père je n'y suis plus jamais allé. Donc je ne
sais pas.

Elle garde le silence quand tout d'un coup elle se


lève de mon torse.

- Khalil pourrait être un germe...SORAYA ! SORAYA


! HURLE-T-ELLE. La susnommée déboule trop
rapidement dans la chambre.
Bizarre. Je me lève et me plante devant elle même
si madame fuit mon regard. Je lui prend le menton
pour l'y forcer.

- Mon sixième sens me dit que tu écoutais à la


porte. Je me trompe ?

Elle adopte une mine choquée comme si mon


affirmation l'offusquait.

- Qui moi ? Tu me blesses là ! Je passais juste


quand j'ai entendu mon prénom pas de ma faute
si le timing était parfait. Bon, que puis-je faire
pour vous ? Un deux trois Soraya, Soraya, il est
temps que j'aille chez mon époux...

Je lève les yeux au ciel retournant me coucher.

- Ton Khalil, est-il l'unique garçon ?

Elle se colle au mur en croisant les bras.

- La famille de khalil c'est la mini Chine, ils sont 12


enfants mais mon khalilou est le plus beau et c'est
le quatrième enfant et le dernier de sa mère. Les
trois autres qui le suivent sont père les a eu avec
ses maîtresses.

- On te demande si le ciel est bleu tu nous dit qu'il


est vert. Tu ne réponds pas à ma question, tonne
Sadio.

Comme si elle n'écoutait pas sa sœur, elle se mit à


nous raconter la vie de Khalil :

- De plus Khalil le père de sa mère était venu le


chercher après la mort de sa mère, il a grandi en
Arabie Saoudite quand il parle arabe je suis prête
à lui donner ma vie j'ai juré. Je crois qu'il n'est pas
l'aîné mais il est l'aîné des garçons, il a un petit
frère qui à 15 ans qui est le fils d'une des
maîtresses de son père, il est marié hein mais il
fait des enfants seulement dehors. Tous les dix
autres sont des filles. La famille de khalil est très
complexe et divisé à cause de son père Khalil
porte l'infidélité et la polygamie en horreur
alhamdoulilah je n'ai pas de soucis à me faire, il ne
veut pas être comme son père qui a eu des
enfants un peu partout.
J'ai arrêté de l'écouter depuis confirmation à
notre réponse. Soraya me fatigue l'esprit.
Toutefois je comprends mieux pourquoi après la
mort de sa mort je n'ai plus revu le petit Mame.

- Pourquoi toutes ces questions sur mon khalilou ?

J'ai hâte qu'il l'épouse afin qu'on puisse respirer,


elle le mentionne tellement que j'ai l'impression
qu'il vit avec nous.

- Rien merci au revoir ! Assène Sadio.

- Ah non ! Genre on tire le lait et on chasse la


vache. Vous m'avez utilisé !

Je me masse la tempe alors que sa sœur se pince


l'arrêt du nez.

- Arrête de faire la drama Queen tu veux ? Je dis


rien maintenant au-revoir ! Poursuit Sadio.

Soraya lui lance un regard qui se veut noir. Elle


contourne sa sœur et s'installe sur le canapé.
- Vous ne pensez pas qu'il est temps qu'on soit
Franche ? Parce que vous pensez vous cacher mais
moi mes oreilles aiment beaucoup les portes, je
sais pour la secte, je sais tout et maintenant on va
parler ! Tonne-t-elle.

Et merde.

On avait pris la décision de ne rien lui révéler sur


cette histoire de secte. Étant de nature impulsive
elle était capable de faire des conneries d'autant
plus qu'on avait jugé qu'on devait la mettre hors
confidence en cas de problème de règlement de
compte elle ne serait pas en danger.

- Je vous préviens, vous ne gâchez pas mon futur


mariage !

- Arrête de nous saouler tu n'es même pas encore


sa petite amie et je te rappelle qu'on a pas encore
vu l'ombre d'un cola, répondis-je.

Elle me lance un regard noir que je balais d'une


main.
- Toute façon toi tu es jaloux de mon couple. Je
vous préviens Khalil ce n'est pas Dibor et Dibor ce
n'est pas khalil on est d'accord, personne ne gâche
mon mariage pour ça alors que khalil même
déteste son père, il le tient responsable de la
destruction de leur famille. Maintenant je veux
savoir pourquoi vous faites traîner les choses avec
la secte ? Ok il existe une secte avec cinq
dirigeants. Pourquoi s'emmerder ? On part buter
chacun et paf paf la secte éliminé, le passé on en
parle plus. C'est rapide non ? Et toi Sadio tu m'as
caché que l'assassin de ma sœur est vivant, tu
m'as caché que notre mère est venue avec une
envie d'être maternelle. Heureusement que
j'écoute au porte.

- Oui on bute, les membres fondateurs et les


membres simples prendront la relève, quelle idée
de génie, on coupe les feuilles et on laisse la
racine. Ton plan est tellement parfait que ça
mérite un prix.

- Ça va hein, je proposais juste, boude-t-elle.

- Écoute moi Soraya, tu ne t'en mêle pas. Toi tout


ce que tu as à faire c'est de suivre tes thérapies et
de t'occuper de ton futur mariage. Je la prends par
le bras et la mets dehors. Je referme la porte sous
ses protestations.

Sadio reste pensive se mordant un doigt.

- Tu as entendu, c'est le premier fils. C'est possible


qu'il soit un germe. Peut-être ses parents l'ont
sauvé du sacrifice. Si seulement je connaissais
l'adresse de Peureum pour confirmation.

- Il est aussi possible qu'il ait tué son premier fils


et que Khalil soit né après, répliqué-je.

Elle hoche la tête.

- Dis moi Abdel, ta mère et ce Dibor ils sont aussi


amis ?

La connaissant comme ma poche je hoche la tête


avec un air méfiant.

- Je (elle se gratte la nuque) ne te fâche pas


hein...je...tu ne penses pas que ta mère et ton
père faisaient partie de la secte ?
Sérieux ?

J'éclate de rire ne trouvant nullement autre


position à adopter.

Ma mère dans cette secte, mon père dans cette


secte. Rire.

- Oui et pourquoi pas même mon grand-père ? Il


est peut-être le fondeur et toi moi Sadikh ta mère
nous tous nous en faisons partie. Tout le Sénégal.
Rire Sadio s'il te plaît. Je t'accorde le fait que ma
mère soit particulière mais on parle d'une secte
qui tue des personnes, des femmes et des gamins
précisément. Une secte qui trafique des humains,
des armes, des drogues, des tableaux d'art, tout
ce qu'il y a de plus ignoble dans cette vie. Moi, ma
mère et mon père en faire partie ? Tu rigoles ?

Elle se mord la lèvre sachant que la colère est en


train de trouver chemin en moi. Elle se dépêche
de venir me prendre dans ses bras, me caressant
la nuque de ses doigts manucurés.
- Désolée, c'est blessant je comprends. Désolée
mon burr, oublions. Elle se détache dans un grand
sourire qui me fait sourire à mon tour.

Je n'ai pas envie de penser à tout ça.

Je l'observe avec son ventre qui s'arrondit. Je


viens me mettre à genou et souleve ma chemise
qu'elle porte, je lui embrasse tout le ventre alors
qu'elle se tortille en éclatant de rire, comme quoi
ça la chatouille.

- Quand on ira faire l'échographie, sur l'écran on


sera accueillie par deux petits zizi qui diront hé
salut papa salut maman nous voici.

- Rire t'es irrécupérable. Qui te dit que ce sont des


garçons ? Moi j'attends deux filles inch'Allah.

- Juste une intuition: on attend des garçons, je suis


quand même celui qui a planté la graine. Viens on
pari.

- Si je gagne tu m'offre ta moto ?


- J'ai une meilleure idée, si ce sont des garçons,
deux mois après on remet les autres en marche.
J'ai dit à ton frère que je me retrouverai avec plein
de jumeaux, on a plusieurs bébé à faire alors
enchaînons et si toi tu gagnes je vais t'accorder un
délai de trois mois.

Elle me fixe comme si je lui disais une bêtise.

- Oui et puis quoi encore ? Elle éclate de rire avant


de redevenir sérieux tout d'un coup.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- J'ai à te parler mon burr.

Interpellé, je me lève pour m'installer sur le lit.


Déjà qu'elle se tortille, je pense que la nouvelle ne
va pas trop me plaire.

- Badra il veut passer une journée avec....

- HORS DE QUESTION ! Ne te fatigue pas, ne


t'épuise pas, c'est non !

- Mais Abdel c'est son p...


Je mets un t-shirt puis sort. Je n'ai pas envie de
l'écouter. Toujours à se soucier des autres alors
que les autres ne le font jamais. Je n'ai pas de pitié
pour lui, à un moment de sa vie il écrasait sans
pitié alors ce n'est pas quand il doit récolter le
retour de ses actes que je me mettrais à avoir
pitié. On ne récolte que ce que l'on sème.

Quand elle m'a raconté le kidnapping j'ai envoyé


mes hommes dans la villa en donnant les détails
des lieux malheureusement et heureusement
pour lui, il n'y est plus. Je le cherche toujours, je
m'en fiche qu'il nous livre le nom de la reine ou
non par contre il est l'heure pour qu'il paie pour ce
qu'il lui a fait et j'en fais mon affaire personnelle.

J'extirpe mon téléphone qui sonne de la poche de


mon jogging.

Je décroche à la vue du nom du vice-président de


l'entreprise, Diawara. Mes pas me conduisent sur
le balcon tandis que je l'écoute me parler d'un
dîner.
" C'est un dîner d'affaires important monsieur et il
serait convenable que vous y assistez"

" Vous avez bien dit que ma mère aide de jeunes


entrepreneurs alors en quoi le dîner est important
? J'aurais compris l'importance si c'était un dîner
avec un partenaire mais vous me parlez là d'un
dîner à but non lucratif. La normalité c'est que ces
jeunes entrepreneurs vous envoient leurs projets,
l'entreprise les étudient et appelle ceux dont le
projet est parlant alors l'intérêt du dîner est lequel
? Depuis quand c'est le président général qui
reçoit des stagiaires ? Parce que c'est tout comme
! Le directeur des ressources humaines il fait quoi
pendant ce temps ? "

Je ne suis pas con quand même, j'ai l'impression


que ce type me refourgue son travail.

"Votre mère tient ce programme depuis des


années et elle y assistait elle-même. Ça favorise la
bonne image de l'entreprise, ce n'est pas pour rien
monsieur que l'entreprise de votre mère est
toujours première sur le marché sénégalais, non
seulement elle apporte en matière d'économie
mais en plus elle œuvre pour l'émancipation des
jeunes."

" Donc en résumé je pars dîner avec un


entrepreneur ou futurs entrepreneurs afin qu'il
me parle de son business et quand ça me paraît
parfait, l'entreprise l'aide et pour ça on organise
un dîner à quelle heure déjà ?"

" À 20h monsieur, je suis désolé de vous


importuner mais c'est comme ça que vos mères
faisait les choses"

" Ok envoyez moi toutes les informations sur mon


email je verrai à quoi ressemble votre dîner si
important"

On verra.

***

Je m'habille tout en expliquant à Sadio le but du


dîner.

Alors qu'elle est assise sur le sofa du dressing.


Je mets un col roulé rouge bordeaux, par dessus
une veste noir. Un pantalon tailleur noir et des
sulky cirés à la perfection.

- Donc c'est comme si moi Sadio je débute avec


une entreprise de poulet j'ai besoin de l'appui
d'une grande entreprise pour faire connaître mes
poulets. Et pour qu'on examine mon projet on
m'organise un dîner avec le fils de la présidente de
l'entreprise...rire.

Dis comme ça c'est vraiment bancale ce dîner.

- Et toi t'es sérieux la ? Tu es tout le temps obligé


de te mettre sur ton 31 ? Ce dîner est important
pour toi monsieur le fils de la présidente de
l'entreprise. Mets une chemise, ce col roulé moule
trop ton torse. Je te signale que c'est une femme.
Pourquoi je dois toujours rester à la maison ?

Je l'embrasse pour la faire taire, je prend le


dossier et sort.

- Hé Burr, ton téléphone. Je me retourne et la


découvre avec un grand sourire. Je récupère mon
téléphone puis part.
J'arrive rapidement au restaurant. Je sais que j'ai
affaire à une certaine Aziza Mboup. Ayant reçu le
numéro de la table par e-mail je m'y dirige
directement.

C'est une table assez reculée. Je me fige en


découvrant que c'est la dame que j'avais croisée à
la soirée et croisé par hasard devant chez mon
grand père.

Mhhh.

Quand elle me voit, elle se lève pour saluer. C'est


aujourd'hui que je prends le soin de l'observer.
C'est une femme qui a des formes mis dans une
robe de tailleur couleur verte.

Je prends place et constate amèrement que ça à


tout l'air d'un dîner romantique.

- J'ai l'impression qu'on ne fait que se croiser. Le


destin ou une manipulation du destin. Qu'en
pensez vous ?
Elle sourit, je m'installe confortablement un pied
posé sur la jambe. Je l'observe un doigt posé sous
ma lèvre.

- Un hasard, je dirais. Je ne savais pas que vous


étiez à la tête de cette entreprise qui offre la
chance aux nouveaux entrepreneurs.

- C'est bizarre, j'avais fait un discours au nom de


Diawara'corp lors du dîner de charité. Vous n'étiez
pas dans la salle ?

- Non, sûrement dehors à chercher mon


chauffeur. Comme vous le savez monsieur, mon
père n'est pas au mieux de sa santé. Je suis venu
m'installer définitivement au Sénégal pour ouvrir
une boîte et veiller sur mon père. Ma famille est
aisée mais je préfère me créer mes richesses.

Je hoche la tête pour accompagner ses dires.

- Savez vous que mon père m'a parlé de la maison


dans laquelle vous êtes sortis l'autre jour. Vous ne
commandez rien ? Dit-elle en me montrant la
carte.
- Non, par contre ne vous dérangez pas.

Je l'observe donner sa commande au serveur qui


part se mettre à la tâche.

- Je disais, j'ai appris par mon père que c'était la


maison d'un de ses regrettés amis qui y vivait avec
sa femme et leurs fils.

- J'ai grandi dans ce quartier, cette maison nous a


toujours appartenu, c'est qui votre père.

- On l'appel vieux Mboup, vous devriez le


connaître.

Elle réussit à capter sévèrement mon attention.

- Aziza c'est toi ?

Je suis vraiment surpris. J'avais 11 ans quand elle


en avait 5 mais j'aimais bien sa petite bouille. Je lui
achetais souvent des bonbons rires. C'était une
gamine très bavarde jusqu'à ce qu'elle parte au
USA.

Je suis vraiment surpris.


- Euh ?????

Elle m'a oublié, elle veut dire. Je lui explique un


peu notre enfance. Elle écarquille les yeux.

- Je ne me rappelle vraiment pas de toi mais ça me


fait plaisir de savoir que j'ai devant moi quelqu'un
qui m'a connu petite.

Seulement que Aziza je me rappelle bien avait une


tâche noir sous les yeux. Celle-là n'en a pas. Une
capacité de la chirurgie ou elle n'est tout
simplement pas Aziza ?

On n'apprend pas au vieux singe à faire la grimace.


Elle le découvrira bien vite.

Allons pour Aziza.

***

Emlyn Sadio Kâ,

Je mets une robe portefeuille de soie blanc qui


m'arrive mi genou, des sandales doubles G un
petit sac double G. Je me maquille sobrement en
misant sur le rouge à lèvre auburn.

Je prends ma nouvelle voiture et enregistre


l'adresse du restaurant que j'avais dérobé dans les
messages d'Abdel.

J'arrive rapidement ne rencontrant aucun


embouteillages.

Je cherche un chauve dans toute la salle quand je


le trouve au fond de cet espace qui rit au lieu
d'étudier un dossier.

Bien.

- Désolée Burr pour le retard j'ai rencontré un


embouteillage de malade. Rien n'a encore
commencé on dirait, dis-je en restant debout lui
caressant la tête cependant qu'il me fixe avec
surprise.

Il ne pourra pas se plaindre, je ne suis pas en


talon. Je lui prend le menton et l'embrasse. Je
prends un siège de la table voisine et m'installe.
Sans besoin de héler un serveur, une arrive.

Je passe ma commande, n'ayant pas encore


observé l'autre. Nous sommes dans un restaurant,
autant manger.

J'observe la nouvelle entrepreneuse avant de lui


sourire.

- Oh désolé madame, quand je vois mon époux je


ne fais plus attention au reste enchantée. Je suis
Madame Dioum et vous ?

Elle semble déstabilisée, tentant de sourire,


sourire qui ressemble plus à une grimace.

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression de la


connaître.

- On ne s'est jamais vu quelque part ? J'ai


l'impression de vous connaître.

Comme ayant retrouvé sa voix, elle s'empresse de


me répondre.
- Sûrement une erreur, je ne vous ai jamais vu.
Peut-être avez-vous vu une sosie. Vous savez ce
qu'on dit nous sommes deux deux.

Ouais c'est ça. Je maintiens que je l'a connait mais


d'où ? Ça ne me revient pas.

- Oui je suis tout à fait d'accord, moi aussi j'ai


peut-être un sosie en Chine, en allemand ou
même au Burkina. Je me tourne vers Abdel. Ça va
burr ? Je ne vois aucun dossier sur la table, on est
là pour affaires non ?

Il éclate de rire, ce qui m'arrache un sourire.


L'autre reste perdue.

- Désolé, Aziza...

Aziza, ils sont passés à la familiarité. D'accord.

- C'est ma femme, il me prend la main et y pose un


baiser. J'ai voulu qu'elle vienne pour son
expertise. Elle est aussi cheffe d'entreprise. Ça ne
te dérange pas j'espère ?
J'ai l'impression que le visage de madame est en
feu. Elle laisse échapper un mince non qui a dû lui
coûter avant de s'excuser pour aller aux toilettes.

Je me retourne derechef vers mon époux.

- Dîner d'affaires et je viens te trouver qui rit aux


éclats, aucun dossier sur la table. Tu te paies ma
tête Abdel ?, Et pourquoi tu souris ? Je te signale
que je suis en colère.

Il apporte sa main sur mon ventre et se met à le


caresser toujours avec ce sourire.

- Laisse-moi deviner, tu m'as piqué l'adresse ? Ne


t'en fais pas je t'expliquerai tout.

Elle arrive en furie en presque larme.

- Je suis vraiment désolée... Snif...mon... père, il...il


a fait une crise. Je dois vraiment y aller. Sans nous
laisser le temps de répondre, elle sort en courant.

Nous restons perplexes. Personnellement je n'ai


rien compris on dirait une voleuse qui venait voler
et quand on l'a découvert, elle s'est chercher
rapidement une excuse pour fuir.

- Tu as compris quelque chose ? Demandé-je.

Il sourit en prenant son téléphone.

- Une personne tente de s'introduire dans notre


cercle. Elle ne me dit rien qui vaille. Je gère.

Ah.

***

MORTEM,

L'avion se pose sur le sol Américain.

Fini de récupérer mes affaires, je prends un taxi


devant l'aéroport international John F. Kennedy.

Je lui communique le nom de l'hôtel, il hoche la


tête alors que je garde ma main dans mon sac
tenant mon arme. On ne sait jamais avec les
chauffeurs.
Des minutes plus tard, il gare devant l'enseigne de
mon hôtel.

Je le paie, prends mes affaires et pénètre à


l'intérieur de l'hôtel. J'ai seulement pris deux
nuitées et j'espère rentrer très rapidement.

Je prends mon téléphone et lance le numéro de la


personne qui doit s'occuper du cas Issa Doumbia.

À cette heure ci il doit déjà être mort si


complications il n'y a pas eu.

" J'écoute ? Fait la voix."

" C'est fait ?" Demandé-je

" Ce fut difficile, mais j'ai réussi à lui tirer une balle
dans la tête avec mon sniper. C'était tellement
drôle mortem, ils étaient loin de se douter que
dehors il y avait des personnes plus dangereuses.
Ils font peut-être le Sénégal mais il ne nous font
pas nous. Il est mort ma jolie. Met une croix
devant son prénom. Le prochain, Kader Dieng le
sauveur."
" Lui, il sera difficile à abattre j'aurais besoin de
mortem et de mortem. Au-revoir je te tiens
informé."

***

Je n'ai vraiment pas pu dormir perturbé par le


décalage horaire. Tôt le matin je prends un
copieux petit déjeuner.

Je porte un pantalon en cuir, des bottines noires


et une chemise blanche.

Mon Uber stationne, nous partons chez elle.

Il se gare devant une maison en bois ressemblant


à toutes celles de l'environ.

C'était sa maison à lui.

Je toque une fois pas de réponse.

Deux fois la porte s'ouvre sur une dame en


fauteuil roulant.
Je reste subjugué face à tout ce dont Dieu est
capable.

Deux gouttes d'eau. C'est ce qu'il faut savoir.

- Hello, how can I help you ? Dit-elle dans un


parfait accent anglais et d'une voix très douce.
Tout est douceur en elle, son regard son sourire
tout.

Je lui tend ma carte d'identité.

- Parlons français, il est préférable. Je viens du


Sénégal.

Elle écarquille les yeux avant de tenter de fermer


la porte je bloque d'un pied. J'arrive à
m'introduire à l'intérieur.

Je parcours son salon, qui est chaleureusement


décoré.

C'est la période hivernale, mais c'est chaud ici,


sûrement que sa maison est dotée d'un chauffage.

Je me tourne vers elle et constate qu'elle pleure.


Regrettant de lui avoir fait peur, je me mets à
genoux et tient ses pieds.

- Écoutez je suis sincèrement désolé, je ne vous


veux pas de mal. Je suis ici pour vous parler. Je
m'excuse pour mon intrusion, je sais que je vais
vous rappeler des souvenirs ou des traumatismes.
Mon intention n'est pas cela, je lui essuie ses
larmes. Et reste à genoux.

- Q...que voulez-vous ?

- Je préfère qu'on parle en se réchauffant. Je lui


tend son téléphone fixe. Vous pouvez appeler le
911 si vous vous sentez en danger. Je veux juste
qu'on parle. Je nous fais un chocolat chaud ?

Elle me donne sa préférence.

La cuisine se trouve au salon, je nous fait


rapidement de quoi plaire nos palais alors qu'elle
reste à côté surveillant mes gestes de peur que je
l'empoisonne et ça me fait sourire.

On revient au salon et je lui tend sa tasse.


- Votre pays ne vous manque pas ? Débuté-je.

- Non ! C'est l'horreur ! Jamais je n'y retournerai.

Je hoche la tête même si je ne suis pas d'accord.

- Écoutez, je sais qui vous êtes. Je ne connais pas


vraiment toute l'histoire mais je sais que vous êtes
une rescapée. Je ne sais pas comment vous avez
réussi à être vivante mais figurez vous madame.
Qu'on a besoin de vous.

Elle pose brutalement sa tasse.

- NON ! POUR QUI VOUS VOUS PRENEZ ! Je vis


bien ici, j'ai oublié le Sénégal. Je ne retournerai
pas y vivre un enfer. Elle ne sait pas que je suis
vivante, vous voulez quoi ? Qu'elle me tue ? Que
je perds ma vie comme elle le voulait ?

Ça s'annonce difficile.

- Écoutez madame, vous fuyez, vous dites avoir


oublié mais je sais que non. Vous avez mal, vous
êtes rongé, vous vivez constamment dans la peur.
Là bas votre vie y est plus qu'ici ? Qu'avez vous ici
que vous n'avez pas au Sénégal ? C'est bientôt sa
fin je vous le jure, je peux vous faire rentrer au
Sénégal avec une fausse identité. Je connais des
personnes qui vous mettront sous surveillance. Je
vous le jure sur ma vie que rien ne vous arrivera.
Mais on a besoin de vous. L'ère de la vérité
approche, vous détenez et vous êtes une grande
partie de cette vérité. On a besoin de vous.
Madame.

Elle secoue la tête à chaque mot que je prononce


le visage baigné de larmes.

- Maléfique...m.... elle va me tuer. Non partez,


partez d'ici ! Elle s'agite. Et je compris que je dois
lui laisser le temps. Demain je viendrai.

Je me lève en tenant ma tasse.

Quand la porte s'ouvre.

- Hello my life I am here ! Fit une voix enjouée.


Ma tasse m'échappe quand je découvre cette
personne. La dame gare son fauteuil devant la
personne comme pour la protéger.

Seigneur !

***

Assise devant ma coiffeuse, je m'observe devant


le miroir.

Je semble être une belle dame, forte et sûre d'elle


pourtant je suis vide de l'intérieur.

Mon sacrifice paiera, mon sacrifice sera l'ultime


preuve d'amour.

Je suis épuisé de cette vie. Je ne suis importante


pour personne. Si pour mon fils P.

J'ai donné à ce garçon tout l'amour que je n'avais


jamais pu dépenser. Il était la consommation, j'ai
chéri chaque moment à changer ses couches, lui
donner le biberon, chanter pour lui, l'envoyer se
promener, le chercher à l'école. J'ai vu mon fils
grandir et je suis fière d'avoir voulu m'en occuper
quand R l'a abandonné sur le sol lorsque Zora ne
le voulait pas parce qu'il n'y avait pas de lien
affectif. Comme sentant qu'il n'était pas aimé,
qu'il se faisait abandonné ce bébé qui était tout
calme s'était mis à pleurer tandis que sa mère
s'éloignait sans être touché par ce bébé. Ses
larmes m'ont traversé le corps, je n'ai pas pu faire
comme elle, je n'ai pas pu. Alors je l'ai pris et il ne
m'a plus jamais quitté.

Je sais qu'il aurait voulu une autre vie pour moi


hélas, j'ai pris de mauvaises décisions. Ma vie est
déjà tracée et le karma m'attend.

J'ai gâché leurs vies mais je peux la réparer.

Une personne frappe à la porte je compris que


c'est le signal.

Je me lève lissant mon bas de tailleur couleur vert.


Mes talons percutent le sol, j'ouvre les deux
portes un main dans la poche je longe le couloir.
Mes hommes sur mes talons.

À chaque couloir que je prends, je sens le poids de


leurs pas.
Devant la porte en fer noir du sous sol. J'attends
qu'un garde ouvre.

Chose faite je n'entre pas, je reste sur le pas de la


porte alors que moi et mon geôlier nous nous
fixons droit dans les yeux même si les siens sont
écarquillés.

- Non...c...ce n'est pas vrai !

Je lui offre un sourire cruelle qui dévoile un pan de


toute la torture que je lui ferai subir.

- Bonjour Nabou, je me présente ou tu as des


doutes sur ma personne ? Il y a deux jours, une
fille s'est rendue dans le parking d'un restaurant.
Elle s'est approchée de la voiture d'une personne
bien précise dans le but de la saboter. Mais elle
n'en a pas eu le temps. Ça te dit quelque chose ?
Mais oui c'est toi ! Que c'est amusant !
Je te surveille depuis ta sortie de prison, je sais qui
t'a fait sortir et je sais encore que ta grande
complice te rend visite. Tu vas mourir Nabou et je
t'offrirai cette mort.
Ses yeux se vident, sa bouche impossible de se
refermer, moi je reste toujours sur le pas de la
porte, une main dans la poche.

- Sa...m... Morte...non...

- Je n'aime pas vraiment parler mais je dois me


présenter. Que serait une dame sans ses bonnes
manières ? Que dale ! Je suis Zahra Kane, la
troisième lettre de mon prénom est mon identité
H. Je suis la mère biologique de Emlyn Sadio Kâ !

_________________________________________
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Chapitre 45

Emlyn Sadio Kâ,

J'avais complètement oublié d'appeler Safiatou, je


prends rapidement mon téléphone.

Ça peut paraître abusé ou intrusif mais j'ai


l'impression d'avoir deux gamins à qui on doit
apprendre à marcher.
Elle décroche à la troisième sonnerie.

" Bonjour Safi alors ?"

"Rire on dirait une tante derrière sa nièce pour le


drap. puis pourquoi tu aimes me mettre dans
l'embarras ? Je t'ai dis que ça me dérange de
parler de ça avec toi."

Je lève les yeux au ciel.

" Ça ne te dérangeait pas quand je te choisissais


des lingeries. Ma question est pourtant simple,
vous avez baisé oui ou non ?"

" Mmhh oui "

Un sourire démoniaque m'atteint, je raccroche


satisfaite. Une chose de faite, on verra bien
comment les choses avancent, s'ils pourront jouer
au vieux jeu après s'être donné du plaisir.

Abdel et Aziz sont sortis. Aziz se détend de plus en


plus avec Abdel et ça nous fait sincèrement plaisir,
la psy trouve que c'est un grand pas qu'il fait. Plus
il avancera, plus il retrouvera toutes les aptitudes
qu'il avait enfouies. On a préféré attendre qu'il
aille bien avant de l'emmener à l'école. Pour
l'heure, on lui a trouvé une pédagogue qui vient
cinq fois dans la semaine pour maintenir ses
acquis, il ne sera pas à l'ouest quand il retournera
à l'école.

Soraya a une tête posée sur ma cuisse, nous


suivons un film, elle suit aussi des cours à
distance. Je sais que Khalil à contacter Sadikh et
Abdel sûrement pour parler d'elle. Ils ne sont pas
ensemble mais elle a vraiment l'air engagée. Elle
va de mieux en mieux, son régime porte déjà ses
fruits, ses thérapies et ses heures à la salle lui sont
bénéfiques. Elle est désormais loin de la Soraya
agressive mal dans sa peau du début. Je sens un
changement en elle et ça me fait énormément
plaisir.

Tout ce que je veux c'est que mes proches


trouvent le bonheur et que rien ne vienne tout
déséquilibrer. Quand je force la main à safi ce
n'est pas pour une curiosité ou une envie de
contrôler je veux juste que les deux soient
heureux.
J'ai une mauvaise intuition ces jours-ci, une boule
dans mes tripes ne me quitte pas. Je pense sans
cesse à un malheur mais je ne sais comment
l'expliquer. Je ne sais pas si c'est un signe mais je
sais que je dois veiller sur les miens.

On sonne à la porte, je ne me lève pas sachant


qu'une employé s'en occupera.

- Madame, il y a cette enveloppe pour vous.

Elle me tend une enveloppe en kraft. Tout de


suite, l'incident avec la voiture me revient.

- Qui l'a déposé ? Demandé-je.

- Un livreur.

- Si une enveloppe ou un document arrive, dit au


livreur de le déposer au sol et appelle-moi, dis-le
aux autres aussi. Mets le sur la table basse s'il te
plaît !

Elle hoche la tête, s'exécute et part. Je fixe


l'enveloppe sans la toucher.
Je me débarrasse de la tête de Soraya puis monte
chercher de quoi me protéger le nez.

Ça peut paraître parano mais je vis dans un monde


de parano. Trop de mesure ne fait jamais de mal.

M'étant protégé le nez avec un foulard attaché, je


porte des gants puis descends. Soraya s'esclaffe
en me voyant mais je m'en fiche. Il est possible
d'empoisonner même en touchant un objet, ça
paralyse les os alors les gants ont un sens.

Je soulève l'enveloppe sans jamais l'humer puis


découvre des photos à l'intérieur.

Des photos de mon mari avec une femme. Je


reconnais les vêtements qu'il avait portés au dîner
de charité. Et la devanture de la maison de
Carmen.

Sur les photos, ils ont l'air en train de flirter.

Je me laisse choir sur le canapé me débarrassant


de toutes mes entraves de protection. Je tiens les
photos entre mes mains, c'est tout ce qu'il y avait
dans l'enveloppe, pas de lettre, rien.

Sur les trois premières photos on voit clairement


Abdel mais la fille est de dos. Je prends la dixième
photos et là le visage de la femme est on ne peut
plus clair.

C'est la dame du restaurant. Soraya m'arrache les


photos alors que je reste pensive.

- Attend c'est Abdel qui flirte avec une conasse ?


Putain les hommes ils sont tous pareils, non mais
qui l'aurait cru, je n'en reviens pas. Abdel mon
pote !

Elle me sort de ma léthargie et lui arrache les


photos que je remets soigneusement dans
l'enveloppe. Je reprends le visionnage du dessin
animé.

- Tu es sérieuse ? Tu continues à regarder la télé


comme si de rien n'était ? Il s'agit des photos
d'Abdel qui flirte avec une Nicky Minaj et tu
trouves le moyen de garder ton calme ?
Ennuyée, je reprends les photos et les lui tends.

- Pourquoi les prend-on en photo ? Imagine une


seconde que Abdel me trompe, que faisait le
photographe avec eux ? Et comment il a su que
Abdel me trompait ? Soit il suit mon époux, soit il
est là pour prendre des photos qui l'arrangent,
soit c'est un montage !

Elle semble réfléchir tout en fixant les photos que


je reprends.

- L'auteur de ces photos, cherche à provoquer des


doutes en moi de sorte à créer une dispute dans
mon couple. Crois-moi que si mon mari me
trompe je le découvrirai sans l'aide d'un
photographe, après tout je vis avec lui h24 et le
photographe non.

Je pars me changer, prends les photos, mes clés et


pars chez Ben.

Ça ne sert à rien de m'agiter il faut que j'analyse et


que je réfléchisse afin d'en tirer une conclusion
bien avant de confronter Abdel.
J'arrive chez Ben qui m'ouvre. Je pénètre dans
cette maison où j'ai vécu pendant mon
adolescence et constate que rien n'a changé. Ben
m'avait recueilli dans la rue avec ma petite sœur,
j'ai vécu ici un bon moment, je n'avais jamais vu
Mamour ni sa mère. Maintenant que je sais qui
est son père, je comprends pourquoi.

Je trouve son ordinateur sur la table basse alors


qu'il prépare des rafraîchissements. Je jette un
coup d'œil, l'écran m'interpelle ; il y'a la
reproduction d'une carte d'identité, il n'y a pas de
visage ni de nom mais les parties à renseigner sont
visibles et je reconnais parfaitement le design de
notre CNI.

- Ben tu es en train de fabriquer de fausses cartes


d'identité ? Demandé-je quand je le vis approcher
avec les verres qu'il pose sur la table basse.

Il s'avachit à côté de moi avant de fermer l'ordi.

- Je m'y essaie, ça peut rapporter, répondit-il


nonchalamment.
Je l'observe qui est torse nu le corps rempli
d'encre, il a un teint marron clair alors ses
tatouages sont bien visibles.

- Tu ne t'y essaie pas Ben, tu es en train de le faire.


N'oublie pas que tu ne peux pas me berner, je suis
l'une des seules à savoir le mauvais garçon que tu
es. Tu peux mettre une chemise ?

Il éclate de rire en se levant pour se diriger dans sa


chambre.

Je sirote mon jus en l'attendant.

Il a un grand écran de télévision, parce que Ben


adore jouer à la play et regarder des animes.

- Tu ne m'as pas prévenu que tu venais, s'exclame-


t-il désormais vêtu d'un pull bleu.

- Parce que ce n'était pas prévu. Dis-moi Ben tu ne


travailles plus dans l'entreprise où tu étais ?

- Je ne te l'ai jamais dit mais maintenant tu sais qui


est mon père, sache que je suis le fils du patron, je
travaille quand je veux disons et puis ce n'est pas
un travail que je prends au sérieux j'y vais quand
je m'ennuie ou quand on a besoin de moi. Toi tu
vas bien ?

Je hoche la tête et sort les photos que je lui tend.

- Dis-moi s'il te plaît, ce sont de vraies photos ou


des photos montées ?

Il les analyse rapidement comme s'il avait fait ça


toute sa vie.

- Ce ne sont pas des montages, m'indique-t-il en


fixant minutieusement la photo sur laquelle on
voit clairement Aziza.

Mhhh ! Donc à chaque fois qu'ils étaient


ensemble, il y avait quelqu'un qui les
photographiait.

Cette fille ne sait certainement pas dans quoi elle


s'est empêtrée. Aller la kidnapper pour lui régler
son compte ne me fera pas suer.

Elle a de la chance que je sois stone.


Ben fixe toujours la photo tandis que je cherche
une explication plausible.

- Dis-moi ce n'est pas ta collègue, amie je ne sais


plus trop...avec qui tu as eu un problème au
studio ? Elle venait ici non ?

Je lui arrache les photos et observe mieux cette


fille. J'avais dit que je la connaissais.

Collègue, collègue... j'observe mieux son visage et


ça me revient, seulement qu'à l'époque elle était
fine maintenant elle a des rondeurs voilà pourquoi
je n'arrivais pas à me rappeler d'elle.

- Mami, mam...elle a un nom de ce genre. Attends


! Je prends mon téléphone pour contacter le
styliste italien.

" Buona Musa. piacere di sentirti come stai?"


( Bonsoir muse. c'est un plaisir de t'entendre
comment tu vas ?)

" Je me porte comme un charme. Dis-moi s'il te


plaît, tu te rappelles du nom du mannequin qui
s'était donnée en spectacle le jour du défilé
printemps ?

" Euhhh"

"Celle qui avait embrassé le photographe" insisté-


je

" Mia Sonko ?"

Et voilà !

" Oh merci tu me sauves en fait j'ai envie


d'organiser une soirée entre ancien collègue,
j'avais besoin de son nom pour lui envoyer une
carte d'invitation. Merci beaucoup"

" Benvenuta mia cara e non dimenticare, sto


ancora aspettando il tuo ritorno addio."
( De rien ma jolie et n'oublie pas, j'attends
toujours ton retour bye.)

Je raccroche un sourire aux lèvres.

- Tu es un génie Ben. Tu as une mémoire


d'éléphant. Tu vois cette fille, elle rôde autour
d'Abdel. Elle prétend s'appeler Aziza. Je les ai
trouvés au restaurant il y a trois jours de cela.
Abdel m'a expliqué qui est Aziza et une histoire de
dîner parce que l'entreprise de Carmen donne des
financements aux nouveaux entrepreneurs.
Comment Mia connaît Aziza ? Car oui Aziza existe,
sa famille est proche de celle d'Abdel et encore,
l'entreprise de Carmen est liée. Est-ce un hasard ?
Je ne pense pas. Je pari que cette Carmen est allée
fouiller dans mon passé pour trouver des
personnes avec qui j'avais des altercation pour les
ramener détruire mon couple. Couple parce que
Mia ne s'est pas présentée à moi mais à Abdel. Et
qui ça arrangerait de me voir séparer avec Abdel ?

- Carmen Diawara, répondit-il.

Je lui offre un clin d'œil pour dire Bingo. Ne


pouvant rester assise, je me lève pour arpenter la
pièce.

- Mais Emlyn, Carmen est dans le coma, renchérit-


il.

Je hausse les épaules.


- Elle a pu orchestrer ça bien avant son coma. Tu
sais Ben j'ai des doutes sur Carmen, avancé-je en
revenant m'asseoir près de lui. Tu sais ce que
Carmen à fait le premier jour où elle est venue
chez moi ? Elle avait drogué mes gardes puis s'est
introduit aisément chez moi, j'ai retrouvé mes
gardes de l'époque au sol et m'a dit « rien n'est
impossible à Carmen Diawara.» Elle a des gardes
digne d'une garde présidentielle et Abdel m'a dit
que Carmen s'était défendu avec une arme lors de
la fusillade et puis pourquoi a-t-on pris Carmen en
fusillade ? Surtout qu'ils n'ont rien pris, Carmen a
été retrouvée avec ses cartes bancaires, les bijoux
qu'elle portait alors moi et Abdel nous avons
convenu que c'était un règlement de compte et la
police n'arrive pas à avancer sur ce cas. Elle savait
pour Nabou Tidjane et même le plan entre Nabou
et la véritable mère de Tidjane. Je te jure Ben que
de la même façon que je suis certaine d'être
enceinte c'est comme ça que je suis sûre que c'est
Carmen qui a financé le complot de Turquie avec
Momo et Nabou. Tu ne trouves pas qu'elle est
trop capable pour être une simple belle mère qui
déteste sa belle fille ? Elle est amie à ce Dibor qui
fait partie de la secte avec son regretté épouse.
C'est vrai que Carmen gère le patrimoine de son
père et qu'elle est née avec une cuillère en argent
dans la bouche. Mais elle...je ne sais pas mais elle
a ce regard, cette férocité, cette impulsivité qui
interpelle. Elle m'a menacé de mort plusieurs fois !
T'en connais toi des belles mères qui disent avec
sang froid je vais te tuer ? À la limite elles iront
chez un marabout pour séparer le couple mais
Carmen a des moyens plus drastiques. Elle a fait
sortir Nabou de prison pour me faire du mal.
Carmen est capable de tuer et je pense
sincèrement qu'elle fait partie de la secte. De plus
il y a un détail qui me revient Dibor et le père de
Abdel avait créé une entreprise d'automobile
ensemble, Pourquoi Carmen ne gère pas aussi
cette entreprise vu que Abdel s'en moque ? Et si je
m'en fi au dires d'Abdel, Dibor était pauvre, le
père d'Abdel peut-être aussi était un pauvre, ils
étaient meilleur ami peut-être que les deux avait
la même fièvre que Badra et qu'ensemble ils ont
rejoint la secte puis créé cette entreprise
d'automobile que Dibor à multiplier. C'est possible
que le mari de Carmen l'ait introduit dans la secte
non ?

Il éclate de rire tandis que je m'arrête, offusquée


qu'il se moque alors que je suis sérieuse.
- Carmen est riche depuis sa naissance quel est
son intérêt d'intégrer une secte ? De plus, Abdel
est son premier fils, or les premiers fils sont
donnés en sacrifice et je te rappelle que ton mari
est plus vivant que jamais. Tu comprends ?

Mmmh c'est vrai aussi mais ça ne m'ôte pas de ce


doute.

- Écoute Ben depuis que j'ai appris qui est ton


père, que ma mère est vivante, que j'ai un jumeau
que Saïda était jumelle que Peureum n'est pas un
fou mais en réalité un gars à la beauté diabolique,
que je porte une bague qui m'alerte en cas de
danger, que Badra n'est pas mort, qu'il existe une
secte, une Reine...crois moi que plus rien ne me
surprend. Il y a peut-être une explication au fait
qu'il soit vivant non ? Sadikh était destiné à un
sacrifice, mon fils Aziz aussi et toi aussi, comment
ton père a fait pour te sauver ? Carmen aurait très
bien pu faire pareil que ton père. Tu ne penses pas
? Et si le père de d'Abdel et Carmen faisait
réellement partie de la secte alors Abdel ou khalil
sont des germes. Il me reste un germe, celui qui
m'a parlé des germes à confirmer pour Aziz, toi et
Sadikh et je dois trouver un livre.

- Pourquoi Khalil et Abdel ? Rire tu délires


complètement et puis khalil ne fait pas partie des
personnes qui ont fondé la secte Abdel ne peut
pas être un germe.

- Peureum n'a pas parlé des germes des


fondateurs il m'a dit quatre germes sauvés point
barre, il m'a confirmé le fait que le petit Aziz soit
un germe. Et pourquoi tu parles de fondateurs ? Je
te rappelle que mon père n'était pas fondateur
pourtant Sadikh est un germe et Aziz aussi.

Il se passe une main sur la tête, pris dans mes


doutes.

Peut-être que je délire, peut-être que je deviens


trop parano mais cette idée ne me quitte pas
depuis qu'elle a pris place dans ma tête.

- Pourquoi ne parles-tu pas de tes doutes avec ton


mari ?
- Écoute Ben, moi et Abdel nous sommes certes
complices, on communique beaucoup, on se fait
confiance mais je sens que ça sera la ligne qui
pourrait nous éloigner. Abdel aime sa mère,
malgré ce qu'elle est il l'aime énormément. Et tu
sais que quand l'amour parle la raison se tait.
Même s'il est futé, il sera aveuglé par l'amour qu'il
porte à sa mère, il verra mes assertions comme
une vengeance envers sa mère. Ça va créer des
disputes entre nous alors que je ne le veux pas je
dois tout faire pour éviter ça, Peureum m'a dit
d'éviter d'être en mauvaise phase avec lui surtout
que ce sont juste des soupçons qui peuvent ne pas
être avéré alors je n'ai pas à l'incomber avec sans
en être sûr.

Il hoche la tête me comprenant parfaitement.

- Tout ce que je peux faire, c'est d'enquêter et de


lui fournir des preuves irréfutables et pour ça Ben,
j'aurais besoin de toi.

Ben relève les sourcils attendant la suite de mes


idées.
- Ton père fait partie de la secte, pourquoi tu ne
lui demande tout simplement pas si Carmen
Diawara est une des leurs ?

Il se lève et se met à arpenter la pièce comme si je


le mettais dans une position inconfortable.

- Tu crois que mon père me donnera le nom d'un


membre de la secte ? Tu sais très bien Emlyn que
dans ce monde la confidentialité existe. Alors
avorte cette idée.

C'est certain qu'il ne donnera pas la confirmation


ce vieux plouc. Si je n'étais pas enceinte je pouvais
essayer de le savoir en étant la dame au chapeau.
J'ai vraiment besoin d'une imposture, les choses
stagne.

- Je ne vais pas abandonner Ben, je trouverai une


solution. Il faut que je sache si elle en fait partie
ou non !

Je le fixe et une question me vient à l'esprit.

- Dis-moi Ben, ton père t'a une fois remis une


bague ?
- Je ne la porte pas, je n'ai pas besoin de lui pour
me protéger. Il peut bien aller se faire voir. C'est
de l'hypocrisie pur et simple, s'il voulait me tenir
loin du danger il n'allait pas aller se foutre dans
une secte. Je sais me protéger ! Io veut quoi
accourir à chaque fois que je serai en danger alors
que le danger ce sont eux qui nous ont foutu
dedans. Nous sommes nées de leurs conneries on
a rien demandé alors qu'il se mange sa bague.

Sur le point de renchérir mon téléphone se mit à


sonner, je reconnais la sonnerie personnalisée
pour mon époux uniquement.

Qu'est-ce que vous voulez, je suis amoureuse de


tous les côtés.

Je décroche.

" Tu es où ?"

" Euh...je suis chez Ben !"


" Je chi le chi... Tu as dis quoi là ? Qu'est-ce que tu
fabriques chez quatre yeux ? Je ferme mes yeux,
j'ouvre tu es déjà à la maison !"

C'est quoi son problème avec Ben ? Comme si


j'étais une proie pour lui.

"Passe le moi !"

Je tends mon téléphone à mon ami qui raccroche


le sien, il écoute et la première chose qu'il fait
c'est de lever les yeux au ciel.

...

" Quatre yeux il t'emmerde je le ferai parce qu'il


s'agit d'elle. "

Il raccroche et me redonne mon téléphone.

- J'ai l'ordre de te déposer chez toi. Ordre tu


entends ? A croire que je travaille pour lui. Aller
donne moi tes clés, je conduis !

Il fourre son arme dans son pantalon, le cachant


par son pull. Je le suis docilement.
Arrivée à la maison, je lui rappelle que nous
n'avons pas fini de discuter.

Je pars dans la chambre tandis que mon mari


m'attend, le dos tourné, les mains dans ses
poches, fixant la baie vitrée.

- Fokk ma tadj la wayal la ami Ndiaye.


( Je dois chanter Amy Ndiaye pour toi)

- Bane ami Ndiaye ?

- Bou Souleymane Faye, parce yangui may togne.


C'est difficile pour toi de rester tranquille ?
Questionne-t-il en me faisant désormais face, le
visage fermé.

Oui c'est extrêmement difficile, ça me coûte


beaucoup de rester tranquille. Qui peut rester
tranquille H 24 ? Toutefois je préfère garder cette
réponse pour moi et je sais aussi qu'il a raison.
Mais il n'a pas à s'inquiéter je porte nos enfants, je
ne suis pas inconsciente pour agir d'une façon qui
les mettrait en danger. Quelle mère ferait cela ?
Moi aussi je m'inquiète pour eux c'est pour ça je
ne pars pas régler les comptes de cette Mia. Je
connais Abdel et ses expressions, quand il faut
rétorquer ou non et la ce n'est pas le moment au
moindre contrariété il va s'enflammer.

- Qu'est ce qui est compliqué dans le fait de rester


tranquille ? Je te rappelle que tu portes une
grossesse à risques. Tu ne comprends pas ce qu'on
appel risque ? Dois-je t'offrir des dictionnaires
pour que tu l'enregistre ? A peine je sors il faut
que je m'inquiète parce que tu es incapable de
rester sagement à la maison ! Tu ne peux pas...je
ne sais pas moi, lire, préparer des gâteaux, te
maquiller... je ne sais pas moi mais tu ne peux tout
simplement pas rester à la maison ? Tu vas me
pousser à sérieusement reconsidérer la
proposition de ta mère et je te jure qu'à ce
moment c'est en Thaïlande que je t'enverrai. Tu
commences à me casser les pieds ! Il sort en
claquant la porte.

Weuh ?

Je pars prendre un bain puis je prévois de


m'occuper du dîner.
Nous dînons dans une bonne ambiance même si je
sens Abdel tendu. Il part se mettre au lit alors que
je fais le tour de la maison pour souhaiter une
bonne nuit à tous.

Je le trouve assis sur le canapé tapant du pied.

Je m'assoie sur ses genoux et lui caresse la tête, il


délie sa langue comme un besoin irrépressible de
se confier.

- Kader à pris un vol aujourd'hui pour la Russie


alors qu'on devait le coffrer aujourd'hui. On a dû
annuler l'opération. On ne peut pas saisir la
boulangerie sans l'attraper, ces deux choses
doivent se faire simultanément au risque qu'il
prenne la fuite quand il aura découvert que ses
supercheries ont été dévoilées et ça me fout les
nerfs. Sais-tu que Issa Doumbia, celui qu'on
appelle la main morte, est mort ?

Il est mort ? L'un des fondateurs de la secte.


D'abord Malick et maintenant lui.

Ah ça !
Je secoue la tête reprenant le fil de la discussion.

- Au moins sa mort fera revenir rapidement Kader


au pays j'en suis sûr. Et tu ne penses pas que
quelqu'un outre que nous soit en train de se
venger ? Il a été tué par sniper selon les
informations que mes hommes m'ont apporté,
m'explique mon époux.

Vu sous cet angle c'est fort probable. Mais qui


ferait celà ?

Il se fait un bon moment semblant réfléchir, il


prend son téléphone, le Scroll un petit moment et
me tend un email.

Mia sonko 35 ans célibataire...

Je lis tout un rapport sur elle. J'apprends avec


surprise qu'elle se prostitue.

Ah ça mais le bon côté des choses c'est que nous


avons son adresse.

- Tu n'as pas perdu de temps on dirait, dis-je.


- J'ai des doutes et si mes doutes sont avérés, ma
mère à son réveil me devra de sacrés explications,
rétorque-t-il.

Je me lève et lui apporte les photos qu'on m'a fait


livrer. Il les observe tout en éclatant de rire.

Je lui explique mon passif avec Mia sonko, sans


rien omettre.

- On est d'accord que c'est un plan orchestré. soit


l'actrice engagée est stupide soit l'auteur de ce
plan nous prend pour deux moutons.

- Qu'est-ce qu'on fait ? Demandé-je.

- Je m'en charge, toi reste tranquille et ne stress


pas ton Burr s'occupe de tout !

Aimant beaucoup l'idée je m'octroie ses lèvres

- Autre chose, dès demain tu auras un chauffeur à


ton service, je ne veux plus que tu conduises, deux
gardes seront avec toi. Comprends que je ne veux
prendre aucun risque avec toi ni avec mes
enfants.
***

Abdel Oumar Dioum,

Installé, à côté d'une vendeuse de petit déjeuner,


des lunettes sur les yeux, je mange mon pain thon
tout en ayant une vue parfaite sur la porte de Mia
sonko.

Les occupants de la place parlent de politique et


de football, je m'y mêle de temps à autre, ce
genre d'atmosphère me manquait. Je peux leur
poser des questions sur Mia mais ça leur fera
savoir que je suis là pour elle et moi je ne veux pas
laisser de trace.

Je pose ma tasse de café Touba désormais vide


pile au moment où elle sort.

- Kholene thiaga bi nieuwate neu, ( regardez la


prostituée est de retour.)

- Foumou démone ? ( Elle était partie où ?)


C'est fou comme il est impossible de se soustraire
aux radios cancan, elle se cache certainement
mais tout son quartier connaît sa profession.
Hallucinant.

- Ah kerok deh la ko guiss ak ay valisame pour


Mane dadone taxou sakh. Guisso ni Dafa raronne
si kogne bi ? Khamouma loutax mou nieuwate
wanté na nieuw faye nient foukou yim ma amel.
( Je l'ai vu l'autre jour avec ses valises, je croyais
même qu'elle était en train de déménager. Tu n'as
pas remarqué qu'elle se faisait rare ? Je ne sais pas
pourquoi elle est revenue mais qu'elle vienne me
rembourser les deux cents qu'elle me doit.)

Alors comme ça elle avait disparu de son quartier.


Je me lève maintenant qu'elle est éloignée puis la
suis.

Je marche désormais à côté d'elle alors qu'elle


sursaute une main sur sa poitrine. Je souris tout
simplement.

- Bonjour Aziza " l'hasardeuse ", quel heureux


hasard !
Elle n'est pas zen, elle tente de sourire or ça
ressemble plus à des grimaces.

- Eh...oui...c'est un hasard. Comment allez-vous ?

- Moi ? Ca ne va pas trop, il y a une femme qui


essaie de me fréquenter et maintenant je suis
complètement séduis. Je suis même très
amoureux, oh la je ne fais que rêver à elle. C'est
tellement fascinant que j'ai besoin de savoir
comment elle y est parvenue. Alors Mia tu vas
gentiment me suivre jusqu'à ma voiture sans faire
de vague n'oublie pas que tu as usurpé une
identité que c'est passible de poursuites
judiciaires alors coopère jolie gentille Aziza. Donne
moi ton sac qui sait peut-être que tu y cache une
arme.

Sa mâchoire se décroche, elle recule de deux pas,


je souris et lui tend mon bras pour l'inviter à s'y
accrocher. Sachant qu'elle n'a pas le choix, elle
obtempère et me suis.

Elle s'installe à l'arrière alors qu'un de mes


hommes s'y trouve déjà.
- Ta main gauche ! Dit-il.

Il l'a menotte me faisant entendre le cliquetis.

- Au moins je suis rassuré que tu resteras


tranquille, raillé-je.

Les vitres sont teintées, aucun moyen que les


autres automobilistes nous remarque.

- Je... s'il vous plaît ne me tuez pas... Souffle-t-elle


d'une voix étranglée.

- Te tuer ? As-tu fait quelque chose ? Moi je veux


juste que tu m'expliques comment je suis tombé
amoureux de toi, argué-je.

- Cessez ça ! Vous n'êtes pas amoureux de moi !


Vous êtes en train de vous payer ma tête. Je vous
jure que je vous dirai tout mais s'il vous plaît ne
me faites rien !

Je décide de ne pas répondre et nous conduit dans


une maison neutre. Sur le point d'entrer mon
téléphone se mit à sonner, vu qu'il s'agit du
numéro de mon frère je décroche rapidement.
" ça va petit frère ?"

" Oui alhamdoulilah ! Dis-moi pourquoi tu ne


viens pas voir Maman ? Je ne t'ai pas vu depuis
qu'elle est là"

" Ouh Rachid j'ai trop d'occupation ces jours ci


c'est pourquoi je ne vais pas à l'hôpital mais..."

" Quel hôpital ? Maman est ici une infirmière lui a


été attribué"

" PARDON ?"

Sans attendre sa réponse, je raccroche et contacte


le médecin. Il m'apprend que mon grand-père a
signé une décharge. Je monte dans ma voiture
démarrant sans perdre plus de temps.

Mia devra attendre.

J'arrive assez rapidement et pénètre directement


dans sa chambre. Je trouve ma mère étalée sur le
lit avec tous ses appareils.
Je pars dans la chambre de mon grand-père,
j'ouvre sans prévenir, il cache rapidement des
cartes dans un petit coffret. Tout en lui pu la
nervosité, il recule son fauteuil tentant de se
soustraire de mon regard.

Quand je suis énervé je ne réfléchis plus. Oubliant


que c'est mon grand-père. J'arrache le coffre et
verse tout sur le sol.

- QU'EST-CE QUI TE PREND ? TU ES MALADE REND


MOI MES AFFAIRES ! RACHID ! RACHID !

- IL SE PASSE QUE MA FAMILLE N'EST PAS


NORMAL J'EN AI PLUS QUE MARRE !

Je trouve des photos. Plusieurs où on voit mon


grand-père en tenue militaire, une autre où il est
avec deux autres hommes, chacun une bouteille
d'alcool en main.

Je tourne la photo et y remarque des initiales.

M.D

S.T
B.D

- RACHID ! RACHID ! Rugit-il.

Je remarque plusieurs autres photos de mon


grand-père toujours avec ces deux hommes. Il
était ami on dirait.

- Mais Abdel qu'est-ce que tu fais ? Fit la voix de


Rachid.

Sans lever les yeux, toujours concentré sur ma


fouille je lui dis :

- Ne t'en mêle pas !

- COMMENT ÇA !? COMMENT ÇA !? RACHID


ARRACHE-LUI MES AFFAIRES ! IL PROFITE DE MON
HANDICAP POUR VIOLER MON INTIMITÉ !
ARRACHE-LUI MES PHOTOS !

Rire, Rachid n'osera même pas. Si les vérités ne


viennent pas à moi, j'irai à la vérité. Si c'est en lui
manquant de respect que je vais découvrir la
vérité alors sois ! Je m'excuserai plus tard.
- Fin...je... je grand père je ne peux pas, il s'agit de
mon grand frère, comment veux-tu que je lui
arrache ces photos ? Ne me mêlez pas à ça.

Il sort.

- Pourquoi ces photos sont déchirées ? Ne laissant


voir que Carmen ? Et pourquoi est-ce que toi tu es
agité ? Il s'agit de simples photos non ? Clamé-je.

Je prends deux autres photos où on le voit en


compagnie de deux femmes différentes en tenu
de mariage mais la ressemblance entre la mariée
d'une photo et Carmen me fait comprendre que
c'est ma grande mère.

Je range la photo de la mère de Carmen dans ma


poche ignorant ses cris et toutes les injures qu'il
me lance.

- C'est qui l'autre femme ? Tu étais polygame ?


Divorcé de la mère de Carmen ? Remarié ?

J'attends sa réponse sauf qu'il ne me répond pas.


Je prends des photos déchirées, notamment celle
d'une petite fille en robe et chaussette que je
reconnais comme étant ma mère. L'autre partie
de la photo est déchirée mais le pendentif que
porte Carmen m'interpelle: ICE.

L'autre est encore une photo de ma mère avec


une autre fille arrêtée à côté d'elle, l'inconnu est
plus âgé que ma mère, l'autre partie de la photo
est déchirée, la fille porte une chaîne à pendentif
ICE pareille que celle que Carmen porte.

Sachant que je n'obtiendrais rien avec lui, je pars


dans la chambre de ma mère.

- QU'EST-CE QUE TU FAIS ? OÙ EST-CE QUE TU VAS


?

Je pénètre dans la chambre de ma mère et me


met à fouiller dans tous les placards, tout endroit
susceptible de cacher quelque chose. Je fou un
bordel sans nom dans la chambre mais ce n'est
pas vraiment mon problème.

- MAIS BON SANG ARRÊTE ! QU'EST-CE QUI TE


PRENDS ? Poursuit mon grand-père.
- Il me prend que ta fille était à l'hôpital et que tu
as jugé que la maison est plus spécialisée que
l'hôpital et comme tu l'as fait sans m'en avertir je
considère que désormais chacun fait ce qu'il veut
alors désolé grand-père mais je ne te dois aucune
explication !

Il écarquille les yeux à la suite de mes mots. Son


regard de terreur se pose tantôt sur le lit d'où ma
mère est couchée tantôt sur moi.

J'ouvre tous les placards à la recherche de photos


ou quelque chose qui pourrait m'aider.

Mon retard se fige sur une photo en cadre de ma


mère et moi quand j'étais enfant. Je suis mon
intuition et enlève le cadre du Mur.

- ARRÊTE ! RACHID ! ARRÊTE ! TU N'AS PAS LE


DROIT DE FAIRE ÇA !

Bingo !

Le cadre cachait un coffre fort, sachant que je suis


la vie de ma mère entre griffe, je tape mon année
de naissance et tout de suite le coffre s'ouvre. J'y
remarque de l'argent, des bijoux, des dossiers de
banque, sur l'entreprise mais ce n'est pas ce qui
m'intéresse. Un petit coffret en velours rouge
attire mon attention, je la prends l'ouvre et avec
surprise j'y remarque deux chaînes avec les
mêmes pendentif ICE.

- C'est qui l'autre fille grand-père ? C'est à elle


qu'appartient la deuxième chaîne n'est-ce-pas ?
Parce que l'une des chaînes est celle de ma mère.
C'est quoi ICE ? Cette fille, où est-elle ? Elle est
plus âgée que ma mère, je l'ai vu. C'est qui ? Tu as
d'autres enfants ?

...

...

- Laisse-moi deviner tu ne vas rien me dire n'est-ce


pas ? D'accord je pars mais tu diras à ta fille quand
elle se réveillera que son fils ne l'estime plus.
Restez dans votre maison hantée ! Et toi grand-
père tu me déçoit d'une façon incommensurable !
Je claque la porte, sortant avec encore plus de
questionnement qu'au départ. Putain je vais
devenir chèvre.

Qu'est-ce qu'il me cache ? Qui est cette jeune fille


qui avait l'air plus âgée que ma mère ?

Fichtre !

***

Carmen Diawara,

Dès que la porte se referme, je saute de mon lit


afin d'aller constater les dégâts.

Il a pris les deux chaînes, il les a prises.

Jésus !

Je ne m'en rendais pas compte mais je me


retrouve au sol totalement confuse.

Je suis en train de perdre le fil des choses, tout


commence à m'échapper et ce n'est pas bon.
__ Il va découvrir la vérité, c'est sa femme, c'est sa
femme. S'emmene la voix de Vivi

- FERME LA ! FERME LA ! Hurlé-je.

__Elle le monte contre toi il faut que tu agisse !


Qu'est-ce que tu attends ? Agis ! Tu étais en paix
avec ton fils jusqu'a ce qu'elle entre dans sa vie.
Tue la !

Je me tape la tête pour la faire taire. Il faut qu'elle


se taise.

__Ton fils va te trahir comme elles l'ont fait.


L'amour va le pousser à te trahir. Ça ne te rappelle
rien ? Tue la tue la tue Sadio c'est elle, c'est elle !

- ARGHHHHH !

Je dégage tout ce qui se trouve sur ma commode


qui se brise au sol. Je m'observe devant le grand
miroir qui trône sur mon mur mais aujourd'hui je
ne vois pas la femme forte, la femme de pouvoir,
aujourd'hui je me vois désespérée, je ne
ressemble à rien. Ce n'est pas moi, ce n'est pas
moi. Moi je suis forte, je suis puissante ce n'est
qu'une image. J'observe le miroir jusqu'à ce
qu'elle apparaît derrière mon reflet, elle qui m'a
trahi, elle m'a trahi alors que je l'aimais, elle était
tout pour moi, je la protégeais, j'endossais les
coups pour elle c'était ma petite sœur chérie, elle
m'a trahi et aujourd'hui elle me nargue à travers
mon miroir. Je vais la tuer, je vais la tuer...ah non
non je l'ai déjà tué ! Je prend la vase de fleurs et
lance avec virulence sur le miroir qui se brise en
morceau emportant avec elle nos reflets.

- ARRÊTE, ARRÊTE ! Je sens deux mains me tenir.


Je me retourne et le pousse au sol mais il se relève
bien rapidement.

- C'est toi ! Comment il a su hein ? Tu foires tout,


beuglé-je en poussant son torse, tu es en train de
m'arracher mon fils !

- ARRÊTE IL N'A RIEN SU ! IL A JUSTE DES


SOUPÇONS. JE NE SUIS PAS RESPONSABLE DE TES
ERREURS ! TU AS ARRÊTÉ TON TRAITEMENT, TU
N'ES PAS SAINE D'ESPRIT EN AGISSANT AVEC TA
MALADIE TU ES ENTRAIN DE COMMETTRE DES
ERREURS.
Je voulais parler quand je remarque la personne
qui se tient derrière mon père, une main sur le
poignet de la porte, la mâchoire qui se décroche
et les yeux écarquillés.

Marie.

- Tu...tu...g... grand-père tu...tu tiens debout !


Doux Jésus tu...tu...

Son regard choqué se pose sur moi et ses yeux


s'écarquillent encore plus. Elle observe le
capharnaüm qu'est devenu la chambre et se laisse
choir contre le sol.

- Tu...coma....oh mon Dieu !

Je tente de m'approcher d'elle quand mon père


fait barrage.

- FUIS MARIE ! FUIS ELLE VA TE TUER !

Je me débat alors qu'il me tient fermement. Il n'a


rien perdu de sa force ce vieux décrépit. C'est un
sorcier qui refuse de mourir.
- LÂCHE-MOI ELLE IRA VOIR ABDEL ! LÂCHE-MOI !

- MARIE PART !

Je constate avec impuissance que marie se lève le


corps tremblotant et en larme, tellement qu'elle
se ratatine au sol essayant cahin-caha de se
mettre debout.

Je griffe mon père, je le frappe, je tente de le


mordre. Je le sens lâcher prise Petit à petit alors je
continue.

- MARIE JE T'EN SURPRIS JE N'ARRIVE PLUS À LA


TENIR. VA-T-EN !

__Tue la ! Tue Marie et ensuite tue Sadio ! Me


harcèle la voix de vivi.

J'arrive à le libérer et c'est pile le moment où Mari


se lève et se met à courir. Je rejoins rapidement le
balcon et la voit filer à vive allure dans sa voiture.

Je retourne en chambre chercher mon téléphone.


" Ma fille Marie, cherchez la et tuez la ! Sous
aucun prétexte elle ne doit voir mon fils. Surveillez
mon fils Rachid, elle peut passer par lui pour
parler à Abdel."

Je raccroche et des sons étranglés m'interpellent,


je me tourne vers la voix quand je vis mon père
qui pleure.

- Je...suis épuisé...je n'en peu plus...tu..tu es


entrain de commanditer le meurtre de ta fille !

- CE N'EST PAS MA FILLE FERME TA GUEULE !


C'EST DEUX BÂTARDS SONT LES ENFANTS DE LA
DÉFUNTE MAÎTRESSE DE KHADIM DIOUM TU LE
SAIS BIEN !

Maîtresse que j'ai tué dès qu'elle a mis au monde


Marie. Mon mari me trompait, mais je men
foutais, je ne l'aimais pas, je ne l'ai jamais
supporté il pouvait balader son zizi où il voulait.

Je lui laissait la liberté de coucher avec qui il veut


mais il ne devait sous aucun prétexte me quitter
parce qu'il était hors de question pour mon nom
qu'on me lie à l'image de la femme divorcé et le
plus important, il devait se montrer discret.

Quand j'ai appris qu'elle était enceinte de Rachid,


je ne voulais pas que les gens sache que mon mari
a eu un enfant dehors, que la presse s'en mêle,
que je devienne la risée de notre cercle, qu'il se
dise partout que mon mari a eu des enfants
dehors, j'étais respectée et je tenais à le rester
coûte que coûte alors à trois nous nous sommes
mis d'accord.

Elle devait me remettre Rachid à son


accouchement afin que je m'en occupe et c'est ce
qui a été fait, pareil pour Marie. Je lui donnais la
liberté de batifoler avec mon mari c'était donc
normal qu'elle soit soumise à mes conditions. Lui
et elle savaient qui j'étais alors ils se sont vite plier
aux règles.

C'est un contrat qui nous liait lui et moi. Khadim


Dioum était fou amoureux de moi, il rampait à
mes pieds comme un chien. Tout allait bien, on
vivait tranquille avec ses deux bâtards jusqu'à ce
qu'il commence à tomber amoureux de sa
maîtresse, il voulait fonder une famille avec elle et
ses deux enfants, il voulait divorcer alors j'ai
ordonné sa mort et j'ai tué sa maîtresse.

On ne joue pas avec Carmen Diawara

Et la prochaine à mourir, sera enterrée avec ses


deux bâtards.

***

Il était deux heures du matin, les lambdas


dormaient peut-être mais les cerveaux des
fondateurs cogitaient.

Les sens étaient en alerte alors une décision


devait être prise.

Une réunion d'urgence avait été convoquée par


les êtres suprêmes et pour les êtres suprêmes.
Des soupçons étaient éveillés, des questions se
posaient. Étant au cœur de plusieurs meurtres, ils
savaient reconnaître des meurtres. Après tout,
que serait un bon cordonnier s'il ne savait pas
reconnaître la qualité d'une chaussure ? Ils
savaient que quelque chose, un danger s'ils
pouvaient l'affirmer frappait à leurs portes et
rampait vers leurs âmes.

Un futur sombre s'approchait, leurs éclipse


disparaissait laissant place à une pénombre dont
ils ne savaient rien.

Il fallait agir.

Des années qu'ils s'évertuaient tous à demeurer


les maîtres dans leur monde, des années qu'ils
dirigent le pays dans l'ombre, des années qu'ils se
confonde dans la population sénégalaise, une
pluriel d'année où ils sont admirés et considérés
comme des leitmotiv dans leurs pays, des Pluriels
d'années pendant lesquels il furent applaudi,
célébré, lécher aux bottes. Aujourd'hui tous se
perdaient, tous s'efrittaient comme une poignée
de sable.

Une ombre planait mais qui était l'ombre ? C'était


la question à mille Euro, la question du prix de
leurs vies.
Ils se sentaient en danger, chaque battement de
leurs cœurs pouvait être la dernière car quelqu'un
terré dans l'opacité les visait.

Ils l'avaient compris à la mort de l'un des leurs par


sniper. Ils auraient pu se dire que c'était tout
simplement un ennemis qui en voulait
uniquement à ISSA mais quand on ajoute à
l'autopsie de leurs conscience la mort de Malick
quelque chose clochait et il étaient tous réunis
pour toucher du doigt cette chose.

Kader Dieng dit le S fixait les photos du corps de


leur ami, le trou creusé par la balle était bien
visible. Mamour Thiam dit le A fixait sauvagement
la reine qui elle à son tour fusillait du regard la
place vide qui attendait son occupante.

- Comme toujours la patronne se fait désirer,


sincèrement j'en ai marre de H et de ses grandes
aires, asséna Le S.

- Elle est toujours là dernière à arriver mais la


première à partir. Quelle impolie ! À qui nous
devons ça ? À Reine bien évidemment, ajouta
Mamour Thiam.
- Pourquoi on s'accommode d'elle ? Si après la
mort de Malick et de Issa la secte tient toujours
alors nous pouvons l'éliminer tout simplement,
s'énerva le S.

La reine voulut parler quand la porte s'ouvrit sur H


et son homme de main Caz qui pointa directement
son arme sur S tirant une fumée de sa cigare.

- Tu veux me tuer Kader ? C'est quand tu veux !


Baisse ton arme Caz, il aboie mais il n'en a pas
encore les couilles. Bonjour !

Elle prit place en souriant grandement à la reine


qui fulminait. Si elle pouvait régler ses problèmes
ici et maintenant elle l'aurait fait toutefois elle
savait que pour le cas de H il fallait avoir une
patience, une qualité qu'elle ne cultivait pas
vraiment.

- Bien vu que tout le monde est là, sachez que Issa


est mort. Moi et Kader nous pensons que deux
morts en moins de trois mois ne sont pas à
prendre à la légère. Issa a été tué par un sniper.
Quelqu'un cherche à nous éliminer, c'est tout
simplement ça !

Le S, le A et R se mirent dans un monologue


exposants, raisons, justifications avis et possible
coupable.

- Pour confirmer nos doutes, nous devons


procéder à une autopsie. Il va falloir qu'on déterre
le corps de Malick. Notre première erreur à été
d'avoir cru qu'il était mort naturellement, clama
Kader Dieng le S, celui pour qui les drogues
n'avaient plus de secret..

- H pourquoi ce silence ? Demanda le S.

H déporta son regard sur lui.

- J'ai appris que ton nouveau business était de


vendre des ballons à gaz hilarant dans les soirées.
Alors je pense que tu dois te mêler de tes ballons
très cher, répondit H.

- Ce sont des gaz hilarants et non de la dro...

- Je ne t'ai rien demandé Kader, trancha H.


La reine les observa à tour de rôle puis éclata de
rire.

- Oh mais H n'a jamais été loquace, argua R.


Qu'est-ce qui vous étonne ?

- Rien ne nous étonne R mais il s'agit d'un sujet


primordial, on parle de notre vie, de la secte et j'ai
tout simplement l'impression que H s'en fiche !
Tonna le S.

Malgré leurs plaintes H gardait toujours silence,


elle les fixait chacun à tour de rôle d'un regard
ennuyé sans jamais se mêler à leurs manège
jusqu'à ce qu'un nom fut mentionné.

- Emlyn Sadio Kâ. Prononça savoureusement la


Reine.

H était désormais concentré sur les lèvres de la


Reine depuis que ce nom avait été mentionné. Elle
attendait la suite des idées.

- Vous avez pensé à elle ? La fille de H nous a filé


sur les doigts alors qu'on savait que son père
tenait des choses contre nous. H était d'accord
avec notre plan Badra afin qu'il tienne sa fille
éloignée. Cependant, après le divorce elle nous a
interdit de déranger la dite quiétude de sa petite
faiblesse chérie et nous a donné l'ordre de brûler
tout simplement les banques nous faisant ainsi
perdre de vue Emlyn Sadio Kâ. Qui sait ? Peut-être
qu'elle a mis les mains sur les preuves de son père
et cherche à se venger, eluda R dans un sourire
qui narguait clairement H.

H lui lança un mince sourire, comme pour


applaudir l'exposé que la Reine venait de faire.

- R quand on a une maison en paille, on évite de


mettre le feu dans la maison du voisin. C'est un
conseil bien que, je me demande si tu auras
l'intelligence d'en comprendre le sens.

Le rire de la Reine fendait l'espace, un rire qu'il


rappelait celle des méchantes sorcières.

- Et voilà la H loquace rire vous ne connaissez pas


H mais moi oui. Vous voulez son attention ? Parlez
tout simplement de sa fille. N'est-ce pas H ?
Pourtant on peut aussi parler du jumeau, de la
jumelle... Rire quelle gentille mère celle-là. Parlez
de la faiblesse de H et tout sera résolu. Je vous dis
que c'est sa fille l'auteure de ceci. Tuons la et c'est
tout ! Se gargarisait la Reine.

Mamour et Kader se fixaient comme pour


réfléchir aux assertions de la Reine tandis que H
fixait seulement et seulement la Reine.

Elle se leva, passa une main sur sa robe de tailleur


tandis que son homme de main prenait son sac.

Après un dernier regard circulaire autour des


occupants de la grande table, elle lança :

- J'attends, j'attends que l'un de vous pose ses


doigts sur un seul cheveux de mes enfants. Avant
même que vous n'y arriviez, j'aurais déjà répondu
à la guerre que vous m'aurez déclarée. Et toi
Reine, tu es peut-être d'humeur amusante ce soir
mais sache que je n'ai jamais joué. N'oublie pas, tu
touches je touche, c'est toujours d'actualité.

Reine se leva en tapant des deux mains


abruptement sur la table.
- Tu te prends pour qui H ? Veux-tu que je te
rappelle qui tu étais ? Une simple servante qui
travaillait chez nos voisins. Tu faisais pitié à voir
avec tes vêtements de servantes perdus alors
cesse de te donner des aires car je te le jure H
quand je suis née riche toi tu te retrouvait
abandonnée sur le sol crasseux d'un orphelinat
avec un destin aussi obscure que la nuit. Tu n'es
rien, tu as juste eu la chance d'être au centre de
cercle qu'on avait formé, toutefois, ça ne te donne
pas le droit de nous prendre de haut. Je suis
capable de d'édulcorer avant de te péricliter.
Toute ton assurance sera envoyé valdinguer.

H éclata de rire et reprit place les pieds croisés.

- Oulah j'ai peur, je tremble, regardez mes bras j'ai


la chair de poule. Rire. Tu as toujours été doué
reine pour tenir des harangues. Je suis chanmée
par toi, tu ne l'es pas Mamour ? Et toi Kader ?
Mais félicitez votre Reine pour sa démonstration
de puissance. Nous venons de découvrir que R
était capable de me faire tomber et vous devriez
tous lui donner coeur au ventre afin qu'elle y
arrive. Vous aussi vous-voulez me faire tomber
n'est-ce pas ? Parfait ! Reine merci pour le cours
sur mon passé, j'ai adoré toutefois le rappel
profite à celui qui oublie alors sache que pendant
que j'étais une orpheline, toi tu étais tout
simplement une idiote en manque d'affection. J'ai
grandi dans un orphelinat, c'est vrai mais au moins
j'avais là-bas une famille saine et normale tout ce
que tu n'as jamais eu malgré ton avenir clair
comme de l'eau. Je vous prend de haut ? Mais je
m'en fiche de vous ! Qu'est-ce que j'ai a vous
prouver ? Rien ! Je ne vous dois rien ! C'est quoi
reine ? Tu es allée chercher de l'assurance au
marché et on t'a dit que H avait acheté tout le
stock ? Tu en veux aussi ? Rire ! Je suis qui je veux
et j'assume qui je suis notamment qui j'étai s! Tu
sais ce qui te pose problème Reine ? Tu veux
m'égaler alors que je t'ai manufacturé, tu as du
mal à concevoir que cette boniche qui travaillait
pour ces blancs qui habitaient à côté de ta maison
en ai dans la tête plus que toi. Je te l'ai toujours
dis Reine une richesse sans un cerveau n'est que
gaspillage de pouvoir. Continue d'aboyer comme
tu en as le don mais je te conseille de rester
tranquille Reine parce que là où te cache j'y ai déjà
un matelas. Bonne nuit les amis j'attends vos
déclarations de guerre !
Elle prit congé laissant derrière elle trois
personnes en rages.

H rentra chez elle épuisée, toutefois avant d'aller


s'étendre sur son lit, elle descendit dans son sous-
sol afin de souhaiter une belle nuit à son otage.

Les cheveux rasés complètement, le nez qui


saignait, le front cabossé, les vêtements en sang,
les pieds nus serré par une corde. Les mains
attachées derrière son dos, des larmes et des
pleurs. C'était l'état de son otage.

H n'aimait pas les morts lente, elle préférait


prendre son temps, savourer, elle aimait
particulièrement entendre ses otages la supplier
de l'achever tellement qu'ils ne voyaient qu'en la
mort un répit face à ce que H leur faisait subir.

Elle se planta devant Nabou puis attrapa le


menton de Nabou elle tourna son visage de
gauche à droite pour observer le chef d'œuvre.

Une gifle sur la joue gauche, une gifle sur la joue


droite. H venait de lui souhaiter une bonne nuit.
Elle quitta les lieux.

***

MORTEM,

Je suis revenue ne pouvant pas y passer plus de


temps, ça aurait éveillé des soupçons. Je laisse la
charge à une autre personne qui je suis sûre
réussira à la faire changer d'avis. Nous avons
besoin des deux sœurs pour confronter la
troisième d'autant plus que cette histoire cache
des secrets dont elles ont les clés.

J'arrive dans la ruelle sombre puis pénètre dans


l'immeuble dans lequel nous avons rendez-vous.

Je les trouve déjà installés, l'autre moi fait des


bulles avec son chewing-gum et le seul homme
parmi nous trempe ses lèvres dans un café.

- Il faut qu'on élimine Kader sans perdre de temps.


La secte doit en ce moment même être en train de
se poser des questions surtout que le coup du
sniper n'était pas discret. Plus on laisse du temps
passer, plus Kader se protégera et ça ne nous
conviendra pas, commencé-je.

L'homme hoche la tête alors que ma coéquipière


tape du pied.

- J'ai surveillé sa résidence, il a énormément de


garde, son meurtre ne pourra pas être discret. On
va devoir l'affronter, tonne-t-elle.

Je hoche la tête approuvant ses dires. J'allume


l'écran et d'une main affiche le plan de la maison
de Kader Dieng. J'utilise le mode panorama et
nous visionnons tous les recoins de chaque pièce
de sa maison et les positions des gardes.

L'écran revient sur l'image des 5 tenanciers de la


secte excepté l'image de la sixième personne.

- Nous savons qu'il existe deux reines, toutefois


nous avons l'identité d'une et non de l'autre.
Comment sommes-nous censé la tuer ? Écoutez
les gars, j'ai l'impression que nous nous sommes
un peu emmêlés les pieds. On aurait dû découvrir
l'identité de l'autre Reine avant de commencer les
meurtres. Pourquoi on ne parle pas au couple ?
S'exclame ma coéquipière en se mordant la lèvre.

Je secoue la tête de gauche à droite.

- Non ! Le couple ne doit pas savoir ! Pas pour le


moment, elle est enceinte donc hors jeu et lui il
nous coupera les herbes.

Elle hausse les épaules en réponse puis se ratatine


sur son siège.

- Le prendre en embuscade serait l'idéal, assène


l'homme qui nous sert de complice. Vous ne
réussirez jamais à l'attaquer chez lui. Il faut le
prendre d'assaut dans une rue.

Nous hochons la tête. Je dévoile un plan qui


consistera à le suivre tout le long de la journée,
puis sur le timing parfait nous attaquerons comme
des lionnes qui prennent d'assaut une rue.

- Trouve nous des hommes pour nous aider, dis-je


à l'homme et toi, interpellé-je ma coéquipière,
sois là avec tes deux armes, moi je serai là plus
que prête car demain les choses seront
sanglantes.

Je me tourne leur donnant dos et fixe la photo de


ma plus grande haine.

J'efface la larme qui s'échappe de mes yeux


essayant de me convaincre que ce que je fais et la
chose à faire. Il faut qu'on prépare nos futurs et ça
commence par nettoyer notre présent. Ils doivent
tous mourir pour que notre génération et celle
future retrouve sa quiétude.

Ma coéquipière pose sa tête sur mon épaule et


me caresse le bras.

- Tout sera bientôt fini, me rassure-t-elle.

Je sais.

_________________________________________
_____________

Chapitre 46

Aziz Thiam ( Madman)


Je nettoie mon arme et mes mains sortant d'un
règlement de compte d'une affaire qui ne me
concernait en rien.

Un barman travaillait en étroite collaboration avec


une maison close dont les clients étaient des
hommes à la poche d'or. Le barman choisissait ses
cibles, les filles qui venaient s'organiser des sorties
entre filles étaient les plus optionnelles. Aux
commandes, il utilisait une injection pour injecter
du GBH, ce qu'on appelle communément la
drogue du violeur dans les boissons. Sans même
décapsuler, il injectait sur le capuchon ainsi ses
victimes ne se rendaient compte de rien et entre
nous la nuit dans une boîte de nuit il est
impossible de voir le troue d'une aiguille sur la
capsule.

Les plaintes sont déposés pendant que la maison


close paie la police, alors le barman sévissait
toujours en ayant eu marre je l'ai choppé, je lui ai
donné l'ordre en moin d'une heure de se
masturber 12 fois dont 12 jouissances en moins
d'un heure, il souffrait beaucoup le pauvre, il
pleurait, il me suppliait rire je l'ai buté et
maintenant je m'ennuie.

L'idée d'aller taquiner mon petit neveu me prend


alors c'est d'un pas décidé que je grimpe dans ma
voiture.

Je n'ai pas besoin de l'appeler, il est toujours


fourré chez lui comme un réfrigérateur c'est donc
certain que je l'y trouverais.

La voiture garée, je tape frénétiquement sur la


porte sans répit rien que pour l'emmerder.

Quand la porte s'ouvre je découvre un Ben en


colère qui me fusille du regard.

- Oups !

- Évite de vouloir ébrécher ma porte, je n'ai


nullement envie d'user des services d'un
menuisier, il m'invite à entrer rien qu'en se
retournant.

Comme toujours son ordinateur est allumé posé


sur la table basse.
J'étudie son corps et remarque un nouveau
tatouage, je m'approche et le touche.

- Tu te l'ai fait quand ?

- Quand j'en avais envie !

Personne ne me respecte, quel malheur !

Je souris et décide de laisser ce nouveau tatouage


qui je sais à une explication que j'ignore pour
l'instant. Mon regard vole à la recherche d'un
tatouage que j'ai toujours vu, j'y pose mes doigts
et entoure les lettres OIDAS avec un coeur à
l'intérieur du O.

- Si Abdel apprend que tu t'es fait tatouer le


prénom de sa femme même à l'envers je suis
certain que tu te retrouvera à 6 yeux, me marré-
je.

Il referme brutalement son ordinateur ne pouvant


plus se concentrer faute de ma présence.
- Tu es venu pour me casser les pieds n'est-ce pas
? Je te signale que quand je faisais ce tatouage, ni
Sadio ni moi ne connaissions l'existence d'Abdel
alors je n'ai rien à me reprocher.

J'approuve ses dires en hochant la tête sans


toutefois être d'accord.

- Ben tu connaissais l'existence de Abdel arrête de


faire genre tu es plus âgé que les membres de
votre génération en outre abdel, Sadio, Sadikh
tout le monde je me demande même si tu n'es pas
plus âgés que moi.

Il se masse les tempes.

- Arrête de faire comme si j'étais leurs grands-


pères je suis âgé que Abdel de quoi ? Un an ? Deux
ans ? Trois ans ?

J'éclate de rire en caressant ma chevalière, le pied


posé sur ma cuisse.

- Écoute-moi Ben aujourd'hui je vais être un peu


mature. Je te conseille d'effacer ce tatouage. Je
t'accorde la raison du fait qu'en ce moment Sadio
n'était pas avec Abdel, mais maintenant si et pire
elle est mariée. Pense plus à elle, tu porte sur ton
pectoral gauche le prénom d'une femme qui
appartient à un autre, un autre que tu côtoie, une
femme qui t'estime beaucoup parce qu'elle te voit
comme un frère. Tu n'as jamais été honnête avec
Sadio sur tes sentiments, elle ne connaît pas
l'existence de ce tatouage ni de tes sentiments.
Imaginons que Abdel soit un homme aveuglé par
la jalousie qu'il découvre ce tatouage, il pourrait
penser que vous avez eu une liaison ou que vous
avez une liaison, même si je sais qu'Abdel n'est
pas idiot c'est une figure de cas dans laquelle
j'essaie de te mettre. Je ne crois pas que Sadio
apprécierai, d'autant plus que l'amour que tu lui
porte t'a poussé à faire ce tatouage. Ben il est
temps que tu passes à autre chose, ne finit pas ta
vie comme moi. Tu reproduis ma vie, tu risques de
finir comme moi seul et sans enfants. Tu es encore
jeune ben 45 ans, tu es encore virile, jeune et bien
bâtit cherche toi une bonne femme au lieu de
t'envoyer uniquement en l'air. Regarde toi, tu
rivaliserai avec un jeune homme de 25 ans. Écoute
la vieille bouche qui te parle. Tu verras que quand
tu effacera ce tatouage ça sera un nouveau pas
pour toi.
Deux mains croisées sous son menton, il fixe le
mur qui lui fait face, semblant réfléchir.

- C'est quoi le problème ? Tu défends les intérêts


d'Abdel ? Depuis quand le connais-tu Madman ?

Il n'a vraiment rien compris, je m'inquiète plus


pour lui actuellement. Je parle pour lui, je veux
son bien, je suis le mieux placé pour savoir que
vivre dans le passé n'apporte aucun futur. Mon
regard, lui fait comprendre qu'il se trompe de
cible.

- Je ne suis plus amoureux de Sadio je te le jure.


Depuis le jour où j'ai compris que je l'aimais, ce
même jour j'avais compris l'impossibilité de vivre
quelque chose avec elle. J'ai eu Sadio chez moi
quand elle avait 15 ans alors comment pouvais-je
penser à fonder quelque chose avec elle ? C'était
limite de la pédophilie. Madman j'ai beaucoup
souffert de cet amour. Je ne l'ai pas voulu, je ne
l'ai pas choisi. Je ne suis pas coupable mais plutôt
victime d'un amour qui a toujours été à sens
unique. J'ai mis cet amour d'un côté, je me suis
forcé à rendre heureuse l'adolescente, la petite
orpheline perdue qui était chez moi et qui n'avait
que moi et sa sœur. J'ai construit un avenir à Sadio
dans le mannequinat, j'ai voulu le meilleur pour
elle et je continue de le vouloir. Jamais Madman je
ne me permettrai de détruire son mariage ou de
lui faire du mal parce qu'elle représente beaucoup
pour moi. J'ai fait ce tatouage à l'époque parce
que j'estimais que c'est tout ce que je pouvais
avoir d'elle, ça me consolait d'une certaine façon.
Tu sais que j'exprime ce que je ressens à travers
ces tatouages, c'est ma façon à moi de me perdre
dans ce monde de fou. Tu sais qu'un futur n'est
pas possible avec la présence de cette secte, je l'ai
compris depuis que j'ai découvert la vérité. Je me
suis forgé car situation oblige et aujourd'hui je suis
Ben le solitaire. Penses-tu qu'une femme
accepterai de lier sa vie à la mienne ? J'hésite
énormément. Je te rassure, Madman et je te le
promet, je ne suis plus amoureux d'elle.

Je souffle rassuré et viens lui offrir une tape virile.

- Tu t'inquiètes pour moi plus que mon propre


père, souffle-t-il.
Je ne le pense pas, Mamour est ce qu'il est mais je
suis certain qu'il aime son fils, sinon ben ne serait
pas encore vivant. Il ne sait juste pas rendre son
cœur tendre, il pense que c'est en couvrant
financièrement son fils qu'il le rend heureux. Ben
est très indépendant, c'est un jeune homme qui a
toujours été débrouillard. Il profite de ses
connaissances en informatique pour se faire de
l'argent, il ne se couchait pas sur des lauriers.

Mon téléphone sonne, quand je remarque le nom


de l'appelant je décroche nonchalamment.

" Oui mon commandant ?"

" Où est-ce que tu es ? As-tu oublié qu'on avait


une réunion ? Même vieux tu ne cesse de faire le
con ! Je te rappelle que tu n'es plus un enfant !"

Je tape le téléphone sur ma poitrine histoire de


feindre un problème de réseau.

" Allo ?"

Tape une fois, deux fois, trois fois.


" Écoute il ya un problème de
réseau...shhh...shhhh...au-revoir !"

Je raccroche sous les éclats de rire de mon neveu.


Je prends congé promettant de vite nous revoir.

Je gare devant sa luxueuse maison, maison qui


m'a vu naître et grandir. Maison qui me rappelle
énormément de souvenirs.

Je reste devant la façade, me remémorant


vaguement ce que j'ai vécu dans cette maison, des
moments de joie comme de tristesse.

Je souffle et remarque la voiture de mon père. Je


rejoins l'intérieur une main dans la poche.

Je les trouve assis l'un à côté de l'autre. Je préfère


m'accouder contre le bar.

- Bonsoir papa ! C'est quoi l'ordre du jour ? Lancé-


je.

- Aziz, je suis ton père et quand je t'appelle j'exige


que tu m'accorde du respect.
- Je jamais dis que tu étais mon grand-père, papa
franchement tu aurais dû faire l'armée au lieu
d'être médecin.

Toujours en train de nous traiter comme si nous


étions ses officiers dans une formation militaire. Je
n'ai jamais supporté cette façon qu'il avait d'être
autoritaire. Je n'ai jamais vu mon père sourire, il
est plutôt du genre à rugir des ordres.

Il m'ignore sachant que je suis un cas désespéré.

- Mamour, je veux rédiger mon testament. C'est


pour cela que je vous ai convoqué.

Sérieux ?

Mais qu'est-ce que j'ai à faire avec son héritage


sincèrement ?

- Donnez ma part à un orphelinat ! Lancé-je.

Je pars, faisant fi de mon frère qui rage mon


prénom.

Il court rapidement et m'arrête.


- QUOI ? Tu veux l'heure ? L'agressé-je.

Sans un mot, il ouvre sa voiture avant de venir me


lancer sur la poitrine un document.

- Félicitations petit frère !

Hein ?

***

Abdel Oumar Dioum,

Je suis dérangé dans mon délicieux sommeil par


une main qui me caresse la tête. J'entrouve les
yeux et voit ma femme me fixe.

Je me mets en position assise tandis qu'elle se met


debout les mains croisées sur son torse.
Elle est habillée d'un de mes t-shirts avec un
pantalon cargo kaki et des doc Martens aux pieds.
Je la fixe le visage froncé, mon regard se porte sur
l'horloge mural et il est 7 h 45.
- Quoi ? Sadio si tu es debout je ne suis pas obligé
d'être aussi Debout. Sincèrement tu as des
caprices de grossesse pas du tout commun.

- Ce n'est pas un caprice je te rappelle qu'on doit


aller gérer le cas Mia sonko, je suis prête à y aller
debout !

Elle est sérieuse là ?

Rire elle est folle si elle croit que j'irai avec elle. Je
me lève sans rien lui dire. Je prends un bain, enfile
un boxer sous ses yeux.

Je mets un jogging militaire puis un t-shirt faisant


disparaître ma plaque militaire.

Je porte des sandales artisanales en cuir prend


mes lunettes de soleil, les clés de ma moto.

Mia est un petit problème flemme d'être sur mon


31 et je reviendrai dormir.

- Écoute-moi très bien. Tu restes ici, tu y fais un


film. Sans me suivre sinon ça va barder mon cœur.
Je pars.

J'arrive devant la maison. Quand je rentre c'est


une Mia qui se fait à manger qui m'accueille.

Elle a le courage de manger elle.

Quand elle me vit, elle lâche son plat, les yeux


écarquillés.

- Quoi ? Tu viens de voir Chucky la poupée ? Ah


non je suis Abdel, l'homme amoureux de toi. Allez
viens t'asseoir.

Elle obéit tel une petite fille.

- On va y aller très rapidement. J'ai sommeil !


Assure toi à ne pas me mentir, regarde moi bien,
je suis un saint et un diable. Un homme avec qui
tu n'aimerais pas avoir affaire, l'habit que je porte
mademoiselle ne fait pas celui que je suis. Je sais
tout de toi Mia sonko, je connais même le nom de
ton maître de CE1. Coïncidence ? Bien sûr que non
! Alors assure-toi que dès que tu ouvriras ta petite
bouche de menteuse ça sera pour dire la vérité. Je
t'écoute !
Elle se dandine sur le canapé mal à l'aise, en se
tordant les doigts.

- Je ne vous connais pas et oui je ne suis pas Aziza


je...

- Une minute déjà et tu ne m'a encore rien appris.


Tu es Mia ? Ce n'est pas une nouvelle. Deuxième
chance !

- Je me prostitue, j'étais dans ma rue quand un


homme est venu m'accoster, il m'a conduit à une
voiture et une dame m'y attendait. Elle m'a
montré ta photo et m'a donné un objectif qui était
de te séduire, qu'on partage des moments intimes
pour te séparer avec ta femme. Je prenais mon
rôle au sérieux et avec envie surtout que vous êtes
bel homme. Je m'étais dit que j'utiliserai mon
corps pour vous attirer je l'ai fait avec plusieurs
hommes, j'ai rendu ce genre de service à des
maîtresses qui désiraient se venger ou des
femmes qui voulait briser un couple, ces genre de
personne viennent toujours nous pêcher dans nos
repères de prostituées. J'ai toujours réussi à
appâter avec mon corps alors je m'étais dit
qu'avec vous ça serait du gâteau. J'ai eu droit à
une avance, elle m'a logé dans un appartement
huppé que je partageais avec une certaine Nabou.
Elle m'a fourni une pièce d'identité au nom d'azizA
Mboup et m'a expliqué ce que je devais faire et ce
que je devais vous dire.

Je sors mon téléphone et lui montre une photo de


ma mère, sans un mot elle sait que j'attends une
confirmation alors elle hoche la tête.

Je recule, fixant le sol alors qu'un frisson d'horreur


m'électrocute de la tête aux pieds.

Ma mère.

Ma mère.

J'essaie de me maîtriser de toutes mes forces.


J'essaie et merde comme c'est difficile. J'essaie de
rester impassible pourtant je reçois en ce moment
des poignards. Et qui me poignarde ? Ma propre
mère. Ma propre mère est prête à aller payer une
fille sortie de nul part pour nuit à mon bonheur.
Ai-je le droit de dire que j'ai mal ? Car c'est mon
cœur qui se brise.

Payer une fille, une inconnue pour l'introduire


dans ma vie dans un but qui la sied. J'en suis
profondément blessé et déçu.

Je n'arrive pas à digérer, c'est...

Bon sang je n'en reviens pas. Je suis prêt à payer


des millions à quelqu'un qui pourrait m'expliquer
le problème de ma mère parce que j'ai beau
réfléchir je ne comprends pas.

Garde ton calme un problème à la fois, un


problème à la fois.

Mon regard se pose sur Mia qui se tortille les


doigts.

Je m'approche et lui relève la tête.

- Tu pensais me séduire avec ton corps ? C'est


tout à fait normal c'est tout ce que tu peux te
permettre vu que de l'intelligence tu n'en a pas. Et
je t'avoue que même si je n'avais pas découvert
ton plan tu n'aurais jamais réussi à me séduire.
Pourquoi ? Tu es tout le contraire de ce que
j'aime. Tu es tout ce que je ne regarde pas et ça
n'a rien avoir avec ta profession parce que même
pour une vendeuses de sexe j'ai du respect parce
que c'est une femme mais toi t'a personnalité
m'execrre.

Elle glisse du canapé et se laisse choir sur le sol.

- Tu voulais me coller tes seins sur le nez ? Me


montrer tes formes en pensant que je réfléchis
sûrement avec mon troisième pied ? Je m'en fiche
que tu te prostitue mais en voulant me séduire
pour détruire mon couple tu tombes bien bas. J'ai
horreur des femmes de ton genre, celles qui
comptent sur leurs corps et non sur leur
intelligence. Te rends-tu comptes de combien de
couples tu as détruit ? Je ne te juge pas, je ne sais
pas pourquoi tu te prostitue moi ce n'est pas ce
qui m'intéresse mais le fait d'utiliser ton corps
pour appât, pour m'appâter me dérange. Je t'offre
cette allégorie. L'image d'un récipient rempli d'eau
posé dans une rue. Des hommes assoiffés passent
chacun prend un verre pour étancher leurs soifes
et partent laissant derrière eux le récipient qui
se vide à chaque passage d'hommes assoiffés.
Imagine quand le récipient se retrouve vide dans
cette rue vaste, elle peut y faire des jours des mois
mais personne ne viendra remplir ce récipient
parce qu'il n'a plus d'eau et que ces hommes qui y
avaient bu auparavant ont trouvé d'autres
moyens de s'abreuver. Qui reste perdant ? Le
récipient. Sache Mia que tu es comme ce
récipient. Des hommes viendront t'utiliser, te
payer et partir. Qu'est-ce que représente l'argent
?

Elle éclate en larmes. Elle pleure comme si elle


n'attendait qu'un boom pour que tous lui
reviennent. Une main posée sur le sol, elle vagit
comme une petite fille.

- Tu vois parmi ses hommes qui te fréquentent,


d'autres ont leurs femmes et leurs enfants quand
ils finissent de jouir en toi, quand il se permettent
avec toi ce que leurs femmes ne leurs permettent
pas, ils rentrent auprès de leurs petits famille et
toi qu'est qu'il te reste ? Les 5 mils 7 ou dix mille
qu'ils t'ont laissés ? Alors que cet argent tu peux
l'avoir sans être nu, sans détruire des couples.
Incapable de me répondre du à ses larmes je
décide de poursuivre. Je ne parle pas pour être
cru, je veux réussir à lui faire comprendre ce
qu'elle fait et espérer qu'elle s'offre une vie
meilleure.

Ses larmes peuplent la pièce. Je ne lui en veut pas,


j'en veux plus à ma mère, si elle n'était pas fausse
Mia n'aurait jamais essayé de pénétrer dans ma
vie. Qu'est-ce je lui ferai ? La battre ? La tuer ? La
mettre en prison ? Rien de tout ceci, je vois bien
que c'est une femme perdu, je vois encore bien
que elle n'est pas heureuse dans ce qu'elle fait.
Quelle personne choisirais cette vie ? Personne !
Je suis persuadé que si on lui offrait une vie autre
que celle qu'elle a, elle changerait.

- Je...je vous jure que je ne suis pas mauvaise, je


n'avais juste pas quelqu'un pour me guider. Je suis
issue d'une famille polygame de 22 enfants. On
était tellement nombreux que nos parents
n'avaient pas notre temps. Ils se perdaient entre
problèmes de rivalités, de bagarres entre demi-
frère et sœur que personne n'avait le temps pour
nous. Ce sont les frères de ma mère qui nous ont
scolarisé moi et mon grand frère, les trois autres
n'avaient pas eu cette chance, ils nous avaient
choisi nous les deux aînés n'ayant pas eux aussi
beaucoup de moyens et ils n'étaient pas
responsable des nombreux enfants de mes
parents. À la mort de notre père, sa première
femme qui était marié légalement a récupéré la
maison dans laquelle nous vivions, chassant ainsi
toute les femmes et leurs enfants. Mon père avait
signé monogamie avec elle toute ses trois autres
femmes dont ma mère c'était uniquement à la
mosquée. N'ayant plus de toit nous sommes partis
dans la maison familiale de ma mère mais là-bas
ses frères y vivaient avec leurs femmes. Des
problèmes ont vite commencé car ils nous
voyaient comme des charges. 6 bouches de plus à
nourrir, les disputes ont commencé entre les
femmes et ma mère on s'est vite retrouvé dans la
rue. J'avais 15 ans quand ma mère se joignait au
Mâcon pour ne ce reste que rentrer à la maison
avec 2000f pour nous nourrir. J'ai dû arrêter les
études pour m'occuper des autres quand Maman
partait travailler, on habitait dans une maison en
baraque. Derrière notre maison, il y avait des
petits trafiquants, mon frère s'était mis à les
fréquenter jusqu'à ce que la police y fasse une
descente un jour et qu'on l'y trouve aussi. À son
procès il avait reconnu en fumer mais il n'en
vendait pas or la charge qui pesait contre eux
c'était la vente de drogue. À 18 ans mon frère
était responsable civilement alors ils l'ont déféré.
Ma mère pleurait jour et nuit car ils nous
demandait 5 millions contre sa libération.

Elle essuie ses larmes à l'aide de son bras.

- Un jour je me promenais quand un recruteur m'a


accosté il m'a dit que j'avais une belle taille et une
beauté époustouflante, il m'avait donné la carte
de son agence. Je m'y suis rendu et sans payer de
frais d'inscription j'ai commencé à être l'un de ses
mannequins, les choses évoluant,me faisant un
nom j'avais rejoint les rangs d'un styliste italien,
j'étais la vedette jusqu'à ce que Emlyn arrive.
J'avais un objectif qui était de rassembler 5
millions, ma mère était morte de chagrin à cause
de l'inconscience de mon frère et de ses foutu
millions. J'avais besoin de libérer mon frère car ma
conscience me disait que ma mère reposerait en
paix après ça. Et Emlyn, ça me foutait en boule de
voir une fille de ministre, une fille a papa me voler
ma place tandis que j'étais la pour une cause plus
importante alors j'ai cherché à la faire virer puis
elle s'est vengé. J'ai perdu mon boulot, j'ai tout
perdu je devais faire sortir mon frère de prison
alors j'ai eu l'idée de la prostitution. En dix ans
d'exercice j'ai réussi en ayant toutes sortes de
clients, je voulais arrêter après celà mais...
mais...je j'ai découvert ma séropositivité.

Je fronce les sourcils.

- Attend tu es séropositive et tu voulais coucher


avec moi sachant que j'ai une femme ?

Pourquoi ce n'était pas marqué dans le rapport ?


Je comprends là que si je réfléchissais avec mon
pénis et que j'étais assez irresponsable j'aurais
chopé sa maladie, gachant ainsi ma vie et celle de
ma femme y compris ceux de mes enfants. Je suis
sidérée et dire qu'il ya des personnes comme elles
qui pleine Malin plaisir à taire leurs maladie pour
les distribuer.

- Pardonnez-moi, je ne pensais qu'à l'argent. Je


vous....je vous le jure que je regrette. Je...je
continue à me prostituer parce que c'est tout ce
qui me reste.
Je souffle, j'ai envie d'être en colère mais en
même temps j'ai devant moi une femme
complètement perdu.

- Tu as cru que c'est ce qui te reste mais ce n'est


pas le cas. Sais-tu qu'il existe des hommes
séropositifs qui épousent des femmes
séropositives qui fondent une famille ? De nos
jours le SIDA n'a plus aucun incident sur le
physique tu es l'exemple parfait à te voir qui
devinerait ta maladie ? Personne ! Mia je peux
comprendre que tu aies subi des choses dans ta
vie mais tu ne dois pas faire payer aux autres ce
que tu as vécu. Personne n'est responsable de ton
passé, peut-être ton père où ta mère mais pas
Nous tu m'entends ? Tu taxe ma femme de fille à
Papa mais laisse-moi te dire que sa vie a été bien
plus sombre. Si elle faisait ce travail, c'était aussi
pour quelqu'un. Toi tu avais une mère qui se
battait et qui revenait avec 2.000f pour vous mais
elle, elle n'avait pas cette mère au contraire à 15
ans elle avait dû être là mère de sa petite sœur de
5 ans et je m'arrête la. On a tendance à juger
selon ce qu'on entend ou selon les apparences
alors que chacun porte son lot de problèmes. Où
se trouvent tes sœurs et ton frère ?
- Mon frère est retourné en prison, il a récidivé. Et
c'est ce qui me fait le plus mal. Tout ce que j'ai
fait, ces 5 millions que j'ai payé pour sa tronche il
a tout bâclé. Mes trois autres sœurs sont à la
maison. Je m'occupe d'elles avec ce que je fais.

Je me lève.

- Si tu veux vraiment t'offrir un avenir meilleur Mia


prend cette carte dis-je en lui tendant la carte
professionnelle de Sadio. Elle n'est pas méchante,
contacte la parle lui et elle te trouvera un travail.

- Je...non... elle se vengera quand elle me


verra...je...

- Assume les conséquences des actes, porte le


courage que tu portais pour séduire des hommes
et utilise le pour lui parler. Je peu bien te trouver
du travail mais l'aide d'une femme à qui tu as
voulu faire du mal te sera plus bénéfique car tu
dois comprendre la vie. En attendant je te
conseille de réfléchir sereinement à qui tu étais,
qui tu es et ce que tu veux devenir. Tu as intérêt à
ne plus te remettre dans mes pattes même si on
te propose des milliards parce que si je te recroise
Mia, tu me le paiera amèrement. Clément une fois
mais pas deux fois. Un homme viendra te
chercher.

Je me tourne pour partir quand sa voix me stoppa


:

- Monsieur, votre mère n'est pas dans le coma.

J'ai sûrement mal entendu. Je me retourne


comme au ralenti sentant le poids de tout mon
corps tellement que le choc me cisaille.

Nos yeux se croisent, elle hoche la tête pour une


confirmation qui me fait vertiger. Je me tiens
contre le mur pour soutenir mon poids.

Je ne comprends pas.

Mais...rire... Carmen.

Ok.
J'enfourche ma moto et démarre, le vent houleux
qui fouette ma peau se mêle à la virulence de mes
pensées.

J'augmente la vitesse, l'adrénaline monte en


puissance au même degré que ma colère.

J'ai mal à la tête, j'ai mal au cœur mais je n'arrête


pas.

Je me gare au bord de la mer, mer où j'ai compris


que j'aimais ma femme et où je comprends que
ma mère ne sera plus ma mère.

J'ai toujours eu du respect pour ma mère, jamais


depuis une quarantaine de vie je ne lui ai manqué
de respect. J'ai juste été un fils qui ne se laissait
pas dicter ses choix hormis cela je pense avoir
donner à ma mère la place qui lui revenait de
droit.

Je peu en ce moment même prétendre


comprendre la colère de ma femme envers sa
mère. Car cette colère est mêlé à la douleur, la
douleur que tu ressens quand tu apprends que ta
mère est capable de pire bassesse.
Je dois faire un choix, un choix pour ma santé
mentale. Aujourd'hui je dois me protéger,
protéger ma famille de ma mère et c'est horrible
pour moi de m'en rendre compte.

Qu'est-ce que j'ai bien pu lui faire ? Est-ce un


crime d'être son fils ?

J'ai mal, et si ma douleur pouvait se compter à la


balance je crois qu'elle pèserait plus que mon
poids qui n'est pas négligeable.

Carmen Diawara m'a déçu.

Carmen m'a blessé moi son fils.

Je l'accepte.

Je monte sur ma moto, observe le paysage un bon


moment comme pour me donner du courage puis
je démarre.

Je gare devant la maison puis l'observe. Je pense à


mon père à quand il garait son véhicule et que je
courais pour venir l'accueillir. Il me soulevait, me
faisait virevolter en l'air et je riais avec mon
innocence d'enfant.

Je me sentais aimé par mon père et ma mère, ils


étaient aux petits soins ma mère n'en parlons pas.
Elle m'emmenait dans son bureau, elle me
présentait avec fierté, elle me tenait toujours la
main, elle faisait tout pour moi, tout ce qu'une
mère faisait et je me demande ce que j'ai bien pu
faire pour que tout change.

Je secoue la tête pénétrant à l'intérieur. Je ne


prends pas la peine de saluer mon grand-père qui
m'observe avec tristesse, une tristesse que je ne
comprends pas.

Je rejoins la chambre de ma mère que je verrou ne


voulant être dérangée.

J'observe le fauteuil en velours rouge tapis dans


un coin de sa chambre puis m'y assoit.

Je fais face à ma mère qui fait semblant de dormir.

Qui nous ment alors que chaque jour nous nous


réveillons inquiet.
Qui fait ça ?

Je reste silencieux un bon moment voulant choisir


savamment mes mots.

- Bonjour Maman. Tu me manques beaucoup tu


sais ? Te voir ainsi couchée, nous rend
profondément triste, nous nous inquiétons pour
toi parce que nous t'aimons. Quand est-ce que tu
vas réveiller maman ? J'ai vraiment besoin de toi,
marie, Rachid ton père nous avons tous besoin de
toi Maman. Si seulement tu pouvais m'entendre
et te réveiller hélas je sais que mon souhait est
impossible. Je suis venu maman pour te dire au-
revoir. Depuis la mort de Papa je ne me sens plus
connecté à ce pays. Je ne ressens plus le plaisir,
celui que je ressentais quand j'errai dans les rues
de Dakar. Je ne pouvais partir sans venir te voir,
Sadio m'attend, nos valises m'attendent et
pourtant j'ai tenu à venir te dire adieu. Adieu
maman parce que je ne reviendrai plus jamais
dans ce pays, on ne se reverra plus jamais, je pars
pour touj...
Je suis interloqué par ma mère qui saute d'un
bond du lit la bouche en ô, les pieds tenant
Debout
Je la fixe de la tête au pied, d'un regard
accusateur. Quand nos iris se croisent, elle
comprend que l'étau d'un piège venait se
resserrer sur elle.

Elle se laisse choir sur le sol pleurant comme une


madeleine. Mon pied rejoint ma cuisse, un doigt
sur mon menton je me fais la réflexion que voici
ma mère.

- Qu'est-ce que je dois dire maman ?


Alhamdoulilah ou subhanallah ?

Comme toujours dans les situations ubuesques,


un rire nerveux traverse ma gorge. Je ris parce que
c'est tout ce que je peux faire en ce moment
même. C'est tout ce qui me soulage.

Je ris pour tromper ma colère. Je suis en colère


pour ce qu'elle m'a fait mais aussi parce que je ne
peux pas décharger violemment ma colère sur
elle.
- Ab... mon bébé...j-je peux tout t'expliquer. Je
peux tout t'expliquer. E... écoute moi je t'en
supplie !

L'écouter ? M'expliquer ? Qu'est-ce qu'elle peut


m'expliquer ? Rire !

- Je ne suis pas venu pour qu'on parle maman. Je


suis venu constater les faits. En fait Maman tu
étais actrice dans une autre vie ? Tu es douée, très
douée, je te verrai très bien à Hollywood, tu es
tellement douée que tu nous a tous captivé.
Félicitations maman.

Ses pleurs m'auraient touché avant mais


aujourd'hui non.

- Je... Abdel on m'a tiré dessus...je te jure que j'ai


fais ça pour protéger ma vie...je t'en supplie mon
fils ne me regarde pas ainsi, ne me regarde pas
ainsi...tu es tout ce que j'ai, tout ce qui me
reste...je t'en supplie, ses derniers mots se
meurent dans les sons de ses larmes. Je n'ai
jamais vu ma mère pleurer ainsi, je ne l'ai jamais
vu aussi faible, aussi accessible et humaine. Et ça
me surprend.
- D'accord admettons ! Mais alors comment
expliques-tu expliques le cas Mia ? Comment
expliques-tu le fait que tu as libéré Nabou qui je te
rappelle avait fait du tort à mon épouse, à moi ton
fils. MOI TON FILS ! TU PEUX M'EXPLIQUER ÇA ?

- Non...non... non. Écoute, elle se lève les deux


mains en l'air, dans sa robe d'hôpital et je la
trouve bien pathétique. Tu...je ne connais pas
Mia...je n'ai rien fait... elles veulent nous
éloigner...c'est faux... demande à Vivi...

- J'ai une question Maman, es-tu responsable ou


complice du plan de Nabou avec Mohamed ?
L'interrogé-je en me mettant debout.

Elle garde le silence, préférant me supplier avec


ses yeux. Ses yeux rouges ne m'inquiètent pas, ses
larmes ne me touchent point, rien ne me touche.
Mais ces agissements ouïe.

- RÉPOND MOI ! EST-CE QUE TU ES RESPONSABLE


DE CE QUE NABOU À FAIT ?
Elle sursaute en se recroquevillant sur elle-même.
On tape à la porte, je compris que c'est mon grand
père qui s'inquiète, alerté par mes cris.

Il peut bien aller se faire voir !

- Abdel non non je n'aurai jamais fait ça...c... c'est


faux... je te le jure je n'ai pas fait ça... Mia oui oui
j'assume mais je te demande pardon tu dois
comprendre...han si je t'explique tu vas
comprendre...il faut que je te parle d'elle...

Je lâche un rire sardonique tandis qu'elle me


supplie dans des murmures étranglés.

En rage, je décroche tous les cadres d'où je figure


et les balances contre le mur.

- ARRÊTE ! ARRÊTE ! NE FAIT PAS ÇA MES PHOTOS


MES PHOTOS, ARRÊTE ! M..

Je récupère chaque photo dans chaque cadre et


déchire en deux séparant l'image parfaite du fils
qui sourit à sa mère. Je prends mes trophée, des
tournois de baskets et les brises tous.
- ARRÊTE ! je... t'en supplie mon bébé arrête...

Fini, j'observe tout sur le sol, tout est brisé, ma


confiance en elle, l'estime que j'avais d'elle, le
respect tout est brisé comme tous ces objets.

- Regarde maman, tu vois tous ces débris, ces


éclats de verre tu les vois n'est-ce pas ? Regarde
les bien car c'est notre relation qui vient de se
briser.

- Non...n...dis pas ça...dis safalah...le...truc...dis pas


ça...dis pas ça...je suis ta mère hein toi tu es mon
fils, je t'ai porté Abdel, je t'ai donné la vie...tu ne
peux pas m'abandonner pour une femme...non.

- Pour une femme ? Tu trouves encore le courage


de mêler ma femme à tes actes ? Les autres
c'étaient aussi mes femmes ? Mia c'est ma femme
? Babou aussi ? Quand tu commençais tes
agissements possessifs m'a femme étaient là ? Est-
ce ma femme l'auteur de ton supposé coma ?
Désolée maman mais la pilule ne passera pas. Je
suis ton fils, je ne suis ni ta propriété ni ton
trophée. J'EN AI MARRE ! Tu m'entends je
carbure, je n'en peux plus. JE NE VEYX PLUS TE
VOIR, AUJOURD'HUI MAMAN JE T'AVOUE AVEC
BEAUCOUP DE PEINE QUE J'AURAIS PRÉFÉRÉ
NAITRE D'UNE AUTRE FEMME !

Un long hurlement accompagne mes mots. Elle se


tortille sur le sol tenant son ventre comme si elle
avait des contractions j'ouvre la porte croisant le
visage de mon grand père baigné de larmes.

Je me mets à genoux et lui efface ses larmes à


l'aide de ma main nue.

Je lui lance un mince sourire et me relève.

Prêt à partir une phrase me stoppa:

- JE SUIS SCHIZOPHRÈNE !

Je me retourne prestement sans le faire exprès


tandis qu'elle se lève pour venir s'accrocher à mes
bras.

- Ce n'est pas moi ! C'est Vivi elle est dans ma tête,


elle me dit de faire, elle m'y force. Moi Carmen je
ne veux pas faire de mal, je suis gentille mais elle
Vivi elle est démoniaque elle rentre dans ma tête
et me dit de faire des choses que Carmen ne veux
pas faire. Demande à papa... papa se oresse-t-elle
aux pieds de son père. Dis lui dis lui que c'est vrai.
C'est Vivi la mauvaise c'est Vivi qui n'aime pas
Sadio...dis lui papa. POURQUOI TU TE TAIS ! DIS-
LUI IL VEUT PARTIR IL VEUT ME QUITTER PARLE
PARLE ! FAIS VITE PAPA IL VA PARTIR !

Elle tapote les joue de son père qui est comme


inerte. Il fixe sa fille avec les yeux plein de mépris
et de dégoût. Il recule son fauteuil en arrière
faisant tomber Carmen. Il part sans pondre le
moindre mot.

Carmen sachant qu'elle ne pouvait compter sur


lui, part ouvrir son tiroir, elle prend une petite
commande qu'elle manipule. Un bruit me fait
relever la tête et je constate avec stupeur que le
petit carré du plafond qui soutenait le lustre de sa
chambre s'est baissé.

C'est quoi ça ?

- Au niveau 5 il descend jusqu'à mon niveau. C'est


mon portefeuille.
Un plafond, un portefeuille ?

Mais...

Elle place le fauteuil sur lequel j'étais assis au


centre de la chambre puis monte sur le dessus, sa
main saisit des papiers à l'intérieur du lustre.

Elle descend rapidement comme une petite fille


me tend les papiers que je lui arrache.

Je découvre le rapport d'un psychiatre qui lui


diagnostic noir sur blanc être atteinte de cette
maladie.

- Je...ce n'est pas moi... j'accepte...je vais me faire


interner...si tu veux... je vais aller mieux pour
toi...on va avoir une famille...je serai copine avec
ta femme...tout ira bien mais ne m'abandonne
pas...je ferai tout ce que tu veux...

Épuisé mentalement je ne sais quoi dire. Je prends


en photo le rapport ainsi que le nom du cabinet
du docteur et des références.

Je sors sans un mot.


***

Carmen Diawara,

Il sort.

Ouff !

Je m'installe sur le siège en me rongeant les


doigts. Je suis dans une sacrée mouise tout a failli
dégringoler heureusement que j'ai plus d'un tour
dans mon sac.

Et papa il n'a pas parlé, ça a marché.

Je me lève puis pars dans sa chambre un large


sourire aux lèvres. Sa porte est fermée à clé je
pars récupérer le double des clés plus une aiguille
puis viens ouvrir.

Je le trouve en pleurs.

Rire c'est tout ce qu'il pourra faire désormais.


Pleurer et pleurer.
Je m'assois à terre tout juste à ses pieds.

- Hé papa, tu ne sais pas ce qui t'arrive n'est-ce


pas ? On va tester ta voix. Tu vois cette aiguille ?
Je vais te piquer et on verra si tu seras capable de
hurler. Les docteurs font ça souvent pour tester
les jambes de leurs patients paraplégique mais toi
tu es bien handicapé non ? Alors tu ne ressentiras
rien.

Ses yeux s'écarquillent tandis qu'il essaie de se


relever. J'use de toutes mes forces pour le forcer à
s'asseoir. Je plante férocement l'aiguille dans sa
cuisse. Et l'observe les yeux en rage. Je ressors
l'aiguille et le replante bien profondément dans sa
putain de cuise.

Il réussit à se mettre debout puis me pousse


férocement me faisant tomber. Étant au sol, je le
fixe puis éclate de rire.

- Tu vois papa hier dans ta pomme j'y ai injecté un


poison, un poison capable de te briser les cordes
vocales pour le moment hein car bientôt tu seras
réellement paralysé le poisson agit lentement,
très lentement.
Sa bouche s'ouvre il crie dans qu'un mot ne sorte.
Il pleure, il touche sa gorge ses pieds et je m'en
délecte.

- Tu veux produire quel son ?Je peux le faire pour


toi papa tu veux dire AHHHHH ? Dis-je en éclatant
de rire.

Je me relève et me frotte les mains.

- Tu sais pourquoi j'ai fait ça ? Parce que je te


trouve trop sentimentaliste. Tu es bien capable de
te laisser submerger et aller dire à mon bébé que
je tente de tuer sa petite Marie chérie. Donc voilà
tu es devenu un gentil toutou.

Je pars ouvrir quand je reviens bien vite sur mes


pas.

- Je vais te faire une confidence Papa, je n'ai


jamais je dis bien jamais été schizophrène. Le
psychiatre je l'ai payé pour un rapport quand il a
terminé je l'ai tué pour éviter justement ce que
Abdel s'apprête à aller faire. Vérifier. Il me fallait
une excuse pour t'amadouer. Tu te rappelles à
l'époque ? Tu voulais me dénoncer ? Que faire ?
L'excuse de la maladie tenait et vois-tu
aujourd'hui, ça m'a servi avec mon fils. Rire tu sais
qui est Vivi ? C'est juste et simplement ma
conscience, la voix qui nous parle, cette voix
intérieure que nous avons tous. Bonne nuit papa
le muet. Je sors en éclatant de rire.

Schizophrénie rire et puis quoi encore ?

Je sors mon téléphone et appelle un de mes


hommes.

" Vous le surveillez?" Demandé-je.

" Oui patronne."

" Ok quand il sortira de la caserne. Tuez le !"

" Sans problème !"

"Demain allez-y chez son deuxième, je veux que


vous l'abattiez sans laisser de traces. Je ne veux
aucun battement de cœur là-bas, même celui d'un
chat. Si vous n'y arrivez pas sachez que vous le
paierez au prix de votre vie. "
Je raccroche puis prend une feuille et un stylo.

Je note les paramètres de mon futur plan que je


nomme.

Radicalisation !

Carmen Carmen Carmen, tu es un monument, la


digne fille de Ben Diawara.

***

La nuit, la belle nuit que laissait découvrir le ciel.


La belle nuit d'où les étoiles scintillaient et la lune
brillait.

La belle nuit qui avait un charme spectaculaire,


nuit que les yeux attendaient, que le cerveau
attendait pour se reposer. Nuit qui était témoin de
la ferveur des couples, des brigands de la rue, des
vices qui s'accomplissait.

Nuit qui renfermait tous les secrets sombres


comme sa couleur.
Cette belle nuit là, dans quelques minutes, allait
se transformer en bain de sang.

Deux esprits, deux âmes avides de vengeance


étaient parés, une mortem avec ses flèches
empoisonnées et l'autre avec ses deux armes.

Des hommes étaient derrière elles, pour les


suppléer dans leurs tâches. Une tenait sa main sur
sa poitrine anxieuse tandis que celle aux armes
faisait des bulles avec son chewing gum alors
qu'elles attendaient patiemment dans leurs
véhicules.

Des minutes s'égrènent, la voiture noir imposante


les dépassa dans une vitesse affolante suivi d'une
autre qui elle savaient, abritait les hommes de
main de Kader.

- Go, dit la mortem à la flèche au chauffeur.

Les autres voitures se mêlerent à la circulation de


Dakar comme de lambdas automobilistes. La
victime ne se doutait de rien, il devaient aller
vérifier son nouveau arrivage de drogue sur un
bateau.
Il était concentré sur son cigare qu'il tirait quand
au beau milieu de la nuit, dans une rue déserte,
une voiture leur coupa le passage.

Kader se retourna instinctivement et vit une


dizaine de véhicules encercler la sienne.

D'un mouvement souple, mortem armé descendit


de son véhicule et tira une balle sur le vitre de la
voiture tout de suite une pluie de balle se déversa.

Les hommes de Kader, actionnérent leurs armes


et répondirent aux attaques.

Mortem lançait des flèches pour protéger sa


consœur qui n'avait qu'un seul but, faire sortir
Kader de la voiture.

Les hommes qui les accompagnaient devaient se


charger des gardes et les deux mortem de Kader,
l'une devait couvrir l'autre armé avec ses flèches.

Kader n'étant pas un débutant avait sorti son


arme qui canardait dans tous les sens. Mortem à
l'aide de ses deux armes donnait un combat digne
de Lara Croft. Elle n'avait pas peur, elle en avait
plus dans le ventre que mortem aux flèches.

La cible était désormais dehors, face aux armes de


mortem. L'un comme l'autre se tenait en joue. Si
une balle partait ça serait à bout portant.

Les deux mortem portaient un masque, un


masque qui avait été reproduit centimètres par
centimètre comme celui de la Reine. Elles
voulaient faire passer un message en portant des
masques identiques à celui de la Reine ; qu'elles
étaient là pour décimer la secte.

Les choses allaient vite, Kader donna un coup sec


et brutal à mortem aux armes qui lui fit cracher du
sang. Une flèche laissée venait de transpercer au
même moment le torse de Kader.

Malgré son état, Kader arriva à désarmer mortem


aux armes. Rapidement elle récupéra un couteau
planqué dans ses bottes puis poignarda Kader
tandis qu'une deuxième flèche rejoignait son
ventre.
Comme un panorama qui se jouait dans sa tête,
l'image d'enfants tués, des femmes sacrifiées, des
personnes détruites par les saloperies qu'il
vendait, des femmes qui se faisaient violer à cause
des saloperies qu'il faisait entrer dans son pays.

En rage face à ces images, mortem aux armes


poignarda Kader plus de neuf fois.

Le temps s'écoulait la police allait débarquer, la


cible était abattu alors les deux mortem coururent
rejoindre leur voiture tandis que les hommes
faisaient de même.

Les voitures se faisaient avaler par l'obscurité


laissant derrière elles des corps sans vie.

Un bain de sang, c'est l'état du sol qui accueillait


des flaques de sang.

Elles avaient frappé plus que 3.

****

H dans son immense bureau attendait un rapport


qui ne tarda pas.
Son homme de main le plus doué franchit la porte
un document en main qu'il tendit sans un mot à sa
patronne alors que P était tapis dans un coin.

- Tu as vu juste, l'homme que tu m'as dit de suivre


était le bon.

H ouvrit le dossier d'où était figée la photo des


trois personnes responsables des secousses de la
secte.

L'identité des deux mortem et de leur complice


était désormais connue par H.

Son fils adoptif approcha et jeta un coup d'œil. H


referma le dossier et égara ses yeux dans ceux de
Caz le meilleur des meilleurs.

- Tu ne fais rien ! Tu peux partir.

Il hocha la tête et disparut derrière la porte.

- N'as-tu pas peur d'être la prochaine cible maman


?
H lui lança un regard tendre doublé d'un mince
sourire.

- Je n'ai pas peur de la mort P, tout ce qui


m'effraie dans ce monde c'est de vous savoir en
danger et ça sera toujours le cas tant que nos
erreurs planerons. Si ces trois personnes veulent
nous tuer soit. Au moins vous serez débarrassé de
nous. Je les laisserais agir sans m'y mêler.

Elle prit les documents, un briquet.

Et m'y flamme.

Zora quant à elle venait d'assister à tout ce qui


c'était passé avec un immense sourire.

Tic tac.

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Chapitre 47

Emlyn Sadio Kâ,


Abdel est déboussolé et perdu depuis qu'il a
franchi la porte de la maison hier. Bien
évidemment j'ai cherché à savoir ce qui le
tracassait et tout au long de la nuit on a fait que
ça, parler.

Je l'ai soutenu comme j'ai pu, je sais que c'est


difficile je dirais même horrible de faire face aux
plans diabolique de notre propre génitrice. Je suis
assez bien placé pour le comprendre parfaitement
alors sans l'interrompre je l'ai laissé parler toute la
nuit.

Cette situation virule encore plus mes doutes sur


Carmen. Ce n'est pas possible d'être aussi
mesquine, si cruelle et maintenant elle dit être
schizophrène. Elle n'aurait pas pu trouver une
excuse plus parfaite que celle-là.

Franchement elle mérite un Oscar.

Elle est tellement maligne cette femme, elle sait


qu'avec cette affirmation son fils ne pourra pas lui
en vouloir parce qu'il pense que sa mère est
malade et qu'elle souffre par ricochet. Carmen à
trouvé le moyen de mettre tous ses agissements
sur le dos de la schizophrénie.

J'aimerais bien voir ça moi.

Tout ce qui m'intéresse ce n'est pas elle mais mon


mari, c'est lui qui risque d'être déçu encore plus
qu'il ne l'est si mes doutes se fondent. J'aurais
aimé le protéger mais comment le protéger de sa
mère qu'il aime ? L'amour et l'amour vont devoir
se confronter.

Je préfère y aller doucement, aller dans son sens


au lieu de lui jeter brusquement au visage ce que
je pense de sa mère.

Tout vient à point nommé, je suis sûre et certaine


que Carmen commettra une erreur. J'attends juste
le moment.

Je lui prépare un petit déjeuner royal, des œufs


brouillés, de la galette de pommes de terre, une
salade de fruits plus un café bien corsé.

Je récupère un bic et un poste it.


Tu ressentiras dans ce repas tout l'amour que je te
porte.
Bon appétit mon burr !

Je parfum la note avec mon parfum et le place au


cœur du plateau à distance des Plats.

Je monte en tenant la table petit déjeuner au lit


avec un sourire aux lèvres.

Je pose le plateau sur la table de chevet et lui


caresse la tête pour le réveiller

Il n'a jamais eu le sommeil lourd alors il se lève.

Je le laisse rejoindre la douche pour se


débarbouiller.

Ce qui me donne le temps de placer la table au


centre du lit. C'est un Abdel bien réveillé qui sort
de la douche et qui découvre son petit déj.

Un sourire gagne ses lèvres, il vient quémander


mes lèvres et je ne me fais pas prier.

On se détache par manque de souffle.


Je l'observe manger avec appétit et je me
demande bien ce qu'il compte faire désormais. Je
m'inquiète beaucoup pour lui. Comme s'il savait à
quoi je pensais, sa bouche se délie.

- Je vais devoir aller dans ce cabinet pour vérifier.

Je hoche la tête étant d'accord avec.

- Je ne sais vraiment pas quoi penser. Je lui en


veux, je lui en veux énormément mais en même
temps c'est ma mère et si elle est vraiment
malade je ne peux pas l'abandonner. J'ai pris tout
le temps hier de me renseigner sur cette maladie
et c'est un calvaire pour celui qui en souffre. Quoi
que je fasse ou peu importe mon degré de colère
c'est ma mère et ça m'épuise. Hier j'avais prévu
prendre mes distances avec elle afin qu'elle
comprenne, je ne voulais plus la voir mais
maintenant qu'elle me dit être malade et qu'elle
me le prouve qu'est-ce que je dois bien pouvoir
faire ?

Je peux le comprendre. Sa maladie change la


donne.
Imaginez que votre mère fasse des choses et
qu'on vous annonce qu'elle est malade, d'une
horrible maladie telle que la schizophrénie. Une
pitié naturelle vous prendrez c'est normal.
Moi je peux ne pas avoir pitié de Carmen parce
que rien ne nous lie mais Abdel est son fils, il est
sorti d'elle, elle l'a éduqué, elle s'est occupée de
lui, l'amour qu'il ressent pour elle est naturel et je
peux le comprendre.

- Écoute Burr, ne te tracasse pas la tête avec ça.


Une chose à la fois, va d'abord dans ce cabinet.
Emmène la voir un psychiatre pour qu'il puisse
émettre un nouveau diagnostic, s'il faut l'interner
il va falloir le faire c'est la meilleure façon de
l'aider. Tu as le droit d'avoir pitié de ta mère.

- Tu ne comprends pas, marmonne-t-il

- Si je comprends, tu culpabilises parce qu'elle m'a


fait du mal. Tu as honte que ta mère ait fait celà.
Tu te dis que tu dois être en colère pour entre
griffe me venger mais vois-tu Abdel les choses ne
se passent pas comme ça. Je ne veux pas être
sujet de dispute entre toi et ta mère. Choisis la
bonne option pour elle.

Quand il termine de manger, je desseres et lui


laisse le temps de se préparer.

Quand il termine, il me prend dans ses bras un


long moment.

- Merci d'être là Sunshine, merci d'être toi.

Si seulement tu savais combien de fois tu m'as


sauvé, si tu connaissais le poids de ta présence
dans ma vie, le bonheur que tu me procures, tu ne
m'aurais certainement pas remercié car je te dois
énormément.

Je l'embrasse et le laisse partir en le sentant plus


détendu qu'hier.

Noyé dans l'ennui, j'ai décidé de faire des beignets


pour Aziz.

Les minutes s'égrènent, les heures s'enchaînent


Mon frère franchit les portes de la maison. Je le
prends dans mes bras ravi de voir que du bonheur
dépeint sur lui toutefois il a l'air épuisé.

Je lui sers de quoi se rafraîchir et des beignets et


je prend place.

Il soupire d'épuisement.

- Nous avons saisi les boulangeries, mis aux arrêts


les complices. Depuis 6h nous y travaillons,
commence-t-il en bouffant.

- VOUS AVEZ ENFIN CAPTURÉ CE SALOPARD ? Dis-


je euphorique, seulement que mon jumeau ne
partage pas la même joie. Je fronce les sourcils en
venant lui pincer le bras.

- J'aurais aimé que ça soit le cas mais Kader est


mort !

Ma mâchoire se décroche tandis que mon corps se


retrouve debout.

C'est quoi cette avalanche de mort ? L'ange


funèbre est passé dans la secte ou quoi ?
Mort ?

- Ne me dis pas que l'opération s'est mal passée et


que vous avez dû lui tirer dessus ?

Il secoue la tête, dépose son verre de jus et ouvre


son sac. Il me tend des photos.

L'image sanglante, me fit détourner la tête


seulement ma curiosité l'emporte sur ma
sensibilités.

Du sang sur le sol et sur sa chemise que je devine


était blanc mais maintenant rouge. Des parties de
ses vêtements déchirées, des flèches plantées
dans son ventre. Son visage devenu blanc vidé de
son sang, la bouche ouverte et les yeux
écarquillés.

C'est l'horreur.

Nous nous fixons tous dans le salon ne sachant


quoi dire ou quoi penser.
Ça ne pouvait pas être plus pire, à peine dans la
journée qu'on apprend qu'il est de retour au
Sénégal, que le lendemain qui est aujourd'hui ils
devaient procéder à son arrestation, on se réveille
avec cette nouvelle assommante, la mort de l'un
des plus grands Baron de drogue de notre pays.

Que faire après cette nouvelle ?

- Ce n'est pas possible, quelqu'un d'autre que


nous est en train de se venger de la secte, ça ne
peut pas être autrement, virulé-je.

Mon frère hoche la tête pour approuver mes


dires. Ça me laisse vraiment perplexe. Ce n'est pas
aussi étonnant, la secte à causé beaucoup de
dégâts, des personnes désirant se venger il doit en
exister c'est sûrement une personne à qui ils ont
fait du mal. J'aurais vraiment aimé être en contact
avec cette personne qui je dois dire n'y va pas
molo.

3 morts en moins de trois mois.

Hallucinant.
- Mais avec les flèches il est possible que vous y
trouviez les empreintes du tueur n'est-ce-pas ?

- Oui mais reste à déterminer si le coupable a été


assez malin pour ne pas laisser ses empreintes ou
si c'est un amateur. Et je ne pense pas que la
dernière théorie soit le cas. Le corps est en cours
d'autopsie et les flèches en analyse nous
attendons les résultats. Ce que je ne comprends
pas c'est pourquoi tirer aux armes et utiliser des
flèches. Pour utiliser un arc on utilise des deux
mains, une arme une main ça peut se faire. À
moins que la personne ait trois bras, je ne pense
pas que ce soit un seul tueur. La personne était
forcément accompagnée. Il y avait deux assassins
pour Kader. Puis une personne ne pouvait pas
éliminer et Kader et ses hommes de mains. Et
pour attaquer un homme de sa trempe il en faut
une armée.

C'est bien réfléchi. Au moins il est mort. Ce type et


le sang froid avec lequel il vendait ses saloperies
me donnait la gerbe.

Une idée sonna dans mon esprit.


- Sadikh si cette personne s'en prend aux
membres fondateurs, alors Mamour et la reine
passerons à la casserole. Mamour je m'en fiche
désolé Ben, mais vois-tu, la Reine je ne veux pas
qu'elle meurt ainsi. Il faut qu'on sache qui elle est
et surtout il faut qu'on règle nos comptes. J'espère
que vous réussirez à arrêter cette personne parce
qu'il est hors de question que la Reine meurt
comme ça. Dès que j'accouche inch'Allah, que je
récupère. J'accélèrerai le plan Reine.

Il hoche la tête machinalement et je ne


comprends pas pourquoi il pique cette tête.

- Sadikh Il est mort il est mort on s'en fiche, s'il


peut vendre de la drogue avec les revenants grand
bien lui fasse. Pourquoi tu fais cette tête ? C'est
ton parent ?
Il est mort tant pis, au moins notre pays est
débarrassé d'un salopard de sa rapace. Tu devrais
sourire au lieu de faire cette tête. Moi je m'en
fiche !

Il gobe un beignet puis me fixe.


- Ce n'est pas lui mon problème. Je m'en fiche
aussi.

- Alors qu'est-ce qu'il y a ? Insisté-je.

- Safiatoumemanque, dit-il rapidement sauf que


j'ai très bien compris.

Hein ?

- Je n'ai rien compris frère, fis-je semblant.

- Arrête de faire ça, se plaint-il.

- Faire quoi ?

Il lève les yeux vers le ciel agacé comme toujours


alors que je relève mes sourcils attendant toujours
ma réponse.

- J'ai dis que Safiatou me manque, ça va t'es


contente ?

J'éclate de rire sans pouvoir m'en empêcher. Qui


l'aurait cru. Victoire pour Safiatou non mais quelle
bonne élève celle là.
Il me lance un regard qui se veut noir sauf que sa
tête me fait encore plus rire, ça que faut que je le
raconte à Abdel.

- Bah si elle te manque rentre.

- Elle n'y est pas, ça fait deux jours qu'elle est


partie chez ses parents. Je suis fatigué de dormir
seul, dis-lui de rentrer que ce n'est pas bien de
laisser son mari seul.

Hein ?

Je me tape de fou rire comprenant qu'il ne veut


pas dire à sa femme qu'elle lui manque préférant
faire le fière et donc monsieur veut m'utiliser.

- Safiatou est ton épouse, pas la mienne, va la


chercher si elle te manque. Puis Sadikh arrête de
faire l'autruche tu veux ? Tu es en train de te
pâmer d'amour pour Safiatou. Va enjoy frère, ne
me mêlez pas à votre couple !

- Traîtresse ! Siffle-t-il en prenant la porte.


J'envoie un message à Safiatou pour lui confirmer
que le plan à marcher.

Je lui ai proposé d'aller voir sa mère pendant


quelques jours afin de créer un manque chez son
mari.
Qu'il prenne conscience désormais de l'impact de
Safiatou dans sa Vie.

Et le résultat est assez plaisant.

Tu n'as rien vu encore.

***

Deux jours plus tard,

J'observe mon époux faire les cents pas dans le


salon le téléphone en main. Il tente
désespérément de joindre Rachid et Marie depuis
hier.

Son inquiétude est à son paroxysme et c'est


partager. Je sais que Marie et lui communiquent
chaque jour alors c'est assez bizarre. J'ai aussi
essayé et son numéro est hors service.
- Ce n'est pas normal, Rachid ok mais Marie je l'ai
au téléphone chaque jour, chaque jour. Je crois
que je vais aller à l'hôpital pour vérifier puis à la
caserne.

Voulant parler, la sonnerie m'interrompt, je


regarde l'employé aller ouvrir et je découvre avec
étonnement que c'est Carmen Diawara.

Elle observe le salon comme gênée.

Son fils part la mettre sur la sellette à propos de


Rachid et Marie tandis que je reste de marbre.

L'autre jour, Abdel est allé avec elle dans le


cabinet, le nouveau psychiatre l'evaluera pendant
une semaine avant d'émettre un nouveau
diagnostic. Du coup je me demande bien ce
qu'elle fait ici.

Qu'elle ne vienne pas m'emmerder.

- Je sors de mon rendez-vous avec le psychiatre


alors j'ai décidé de passer vous voir. Je...je veux
m'excuser au près de ta femme.
Mounii ?

Son fils l'observe dubitatif moi aussi d'ailleurs.

- Ok. Mais as-tu des nouvelles de Rachid et Marie


? Les as-tu vu ce matin ? J'étais sur le point de
venir à la maison.

Elle secoue la tête de gauche à droite.

- Marie est sûrement de garde et Rachid aussi. Tu


sais qu'ils ne m'appellent jamais alors je ne peux
pas le savoir. Je voulais aussi que tu m'aides avec
eux, je veux qu'ils me pardonnent. Je promets de
changer complètement, je sais que je leur ai fait
du mal mais je suis prête à rattraper les erreurs du
passé. Je te demande encore pardon Abdel.

Une maman de wahou.

Son fils l'observe longuement alors qu'elle arbore


une mine abattue. Il souffle résigné.

Putain elle a réussi.


- Bien avant ça, il va falloir qu'on ait de leurs
nouvelles. C'est quand la dernière fois que tu les
as vu ?

- Rachid avant hier et Marie hier. Rachid à


l'habitude de passer des semaines hors de la
maison. Tu crois qu'on devrait s'inquiéter ?
Demande-t-elle.

Depuis quand tu t'inquiètes toi ?

Voyant que son fils ne répond pas plus occupé à


appeler, ses yeux se posent sur moi.

- Oh Sadio...ma belle.

Astafiroulah.

Je l'observe qui s'approche de moi les yeux


perdus.

- Je te demande sincèrement pardon Sadio.


Pardon pour tout le mal que je t'ai fait. Je regrette
sincèrement. Je me rends compte que j'ai perdu
du temps à te mépriser. Tout ce temps, j'aurais dû
m'approcher de toi, être une mère pour toi vu que
tu rends heureux mon fils au lieu de chercher à te
détruire. J'ai compris bien trop tard l'étendue de
mes erreurs et leurs conséquences sur mon fils.
J'ai longtemps cru que tu me le volais et je me suis
trompé. Je te demande pardon, puisse la force
dans ton cœur pour me pardonner. Tu es une
belle personne, mon fils le dit toujours. Je...je...
pardonne moi je t'en prie.

Elle éclate en larme en se mettant à genoux.

Saperlipopette !

J'observe tout ceci, la bouche bouche ouverte, je


cherche du regard Abdel qui a assisté à tout ceci.
Je lis à travers ses yeux qu'il est content, qu'il sent
un changement, que ça le ravi.

Diantre, elle a réussi à berner son fils.

Et moi je suis la à réfléchir à cent à l'heure.

Je ne la crois pas du tout. C'est du cinéma qu'elle


me sert la, je suis une grande scénariste alors un
scénario je sais le reconnaître.
Si je la rejette, Abdel le verrait d'un mauvais œil et
le rôle de la méchante me sera commis.

Hors de question que Carmen foire mon couple,


j'y tiens comme mon nez. Si elle est raide dingue
de son fils, moi je suis raide amoureuse de lui. Je
protégerai mon couple, ma famille coûte que
coûte.

Et action.

Je me lève et la prends dans mes bras.

- Je suis tellement contente...Snif...j'ai attendu ce


jour toute ma vie...c...vous venez de me retirer
une épée de Damoclès. J'ai toujours voulu vous
appeler maman au même titre que
Abdel...Snif...j'ai toujours voulu avoir une belle
mère douce qui allait occuper la place de mère
dans ma vie...Snif...je ne peux que dire Al
Hamdoulilah. Je vous pardonne belle mère. C'est
du passé, oublions tout ce qui s'est passé pour le
bien d'Abdel.

Je lui tiens les deux mains, totalement émue.


- Eh bien Abdel, tu n'avais pas tord ta femme est
une belle personne, dommage que je le découvre
que maintenant. Je...je vais rentrer attendre Marie
et Rachid je t'appellerai si j'ai des nouvelles. Notre
père qui est au cieux protège mes enfants je t'en
supplie. Amen.

Rire.

Je propose de la raccompagner jusqu'à dehors


alors que Abdel monte se changer pour l'hôpital.

Arrivée dehors, je la lâche comme si son touché


provoque en moi une brûlure.

- Gneu Gneu Gneu Pardon, on me l'a fait pas à


moi. Qu'est-ce que tu prépares Carmen ? Ton
futur plan ? L'agressé-je maintenant que nous
sommes à l'abri des oreilles d'Abdel.

- Mais...de quoi tu parles ? Je suis sincère.

- Et moi je suis la reine d'Angleterre. C'est écrit


naïve sur mon front ? Tu peux berner ton fils
parce qu'il est aveuglé par l'amour qu'il te porte
mais pas moi. Abdel est à l'intérieur nous sommes
seules alors revêt ta vraie personnalité ton
hypocrisie et ton jeu d'acteur pue très mal !

Elle éclate de rire puis se met à épousseter les


manches de sa robe.

- Ouff je ne suis vraiment pas faite pour le cinéma.


Tu ne trouves pas ? Quelle horreur ! Un vrai
calvaire ! Tu veux savoir le plus horrible ? C'est
quand je t'ai prise dans mes bras. J'ai failli vomir.
C'est quoi ce parfum bon marché que tu utilises ?

- C'est le parfum d'Abdel belle maman, j'aime


sentir comme lui. Ça ne te plaît pas ?

Je lui souris quand je vis son visage s'assombrir.

- Je n'ai pas de temps à perdre avec une petite


impolie comme toi. Tu ne me crois pas ? Tant pis,
mon fils me crois toi tu peux bien aller te faire voir
!

Et voilà la vraie Carmen. Le changement de cette


femme est une pure chimère.

- Ton ventre s'arrondit, le nombril pointe.


- Une voix me siffle à l'oreille que ce ne sont pas
tes oignons ! Repliqué-je du tac au tac.

Elle éclate de rire en m'observant son regard ne


quittant pas une seule seconde mon ventre.

Instinctivement, mes deux mains se posent sur


mon ventre.

Je n'aime pas son regard, elle me menace


clairement avec ses yeux.

- Écoute-moi très bien je ne sais pas ce que tu


prépares mais sache que je déposerai une main
courante si quelque chose m'arrive à moi ou à
mes enfants tu en sera l'unique responsable !

- La prison n'est pas faite pour les chiens ! Sache


que même la prison refuserait d'accueillir Carmen
Diawara. Vas-y et on verra quelles explications tu
donneras à mon fils.

Je m'approche d'elle.
- Si c'est pour protéger mes enfants, je me battrais
contre toi et même contre ton fils que tu bernes.
Tu as beau être riche Carmen mais tu es d'un
immense pathétisme et là je pèse mes mots. Tu
veux que je divorce d'Abdel parce que tu crois
qu'on t'appartient ? Tu es amoureux de ton fils
Carmen ? Je commence sincèrement à le croire ne
confonds tu pas les deux amours ? Tu essaieras
encore et encore, toujours et toujours, chaque
jour de ta pathétique et misérable vie mais jamais
tu ne réussiras à détruire mon couple. Des plans
tu en auras des centaines et des centaines, tu
t'épuiseras le cerveau mais jamais je ne te laisserai
y arriver. Je te tiens à l'œil et je t'attends sur tous
les fronts même enceinte ! Je n'ai jamais eu peur
de toi Carmen Diawara et c'est ton plus grand
problème. Allez rentre belle mère chérie, va
penser à Sadio, elle te donne énormément de
travail. Bye !

Je lui lance un clin d'œil alors qu'elle se pâme de


colère puis je retourne à l'intérieur.

Schizophrénie mon œil.


Je croise Abdel qui m'observe alors que je
demande innocemment ce qu'il y a.

- T'es pas sincère en ce qui concerne Carmen,


tonne-t-il.

Je hausse les épaules.

- Désolée monsieur mon mari de ne pas être


hypocrite. C'est bizarre, tu arrives à déceler un
manque de sincérité chez les autres mais pas chez
ta mère. Tu devrais mettre tes sentiments de côté.
Bref je crois que Rachid et Marie sont plus
urgents.

Je lui caresse le bras et monte en chambre.

***

Sadikh Gaye,

Quand je termine le petit déjeuner. Je monte


chercher le petit présent que j'avais prévu pour
ma femme.
Je suis allé la chercher le même jour où Sadio me
l'a conseillée et ses parents n'y ont trouvé aucun
problème.

Puis c'est normal, c'est ma femme.

Je prend le coffret et descend. Elle est dos à moi


en train de chuchoter au téléphone

Sa petite taille mignonne me fait sourire.

Quand elle me voit, elle raccroche comme prise en


faute.

- A qui tu parlais ?

- Euh...je... c'était Sadio. Tu peux vérifier si tu


veux.

Je secoue la tête et viens ceindre sa taille d'une


main. Je lui embrasse le cou d'une multitude de
baisers.

Sans arrêter, je lui tends le cadeau.


J'aurais aimé l'accompagner d'un mot mais moi et
le romantisme c'est deux voix distinctes, je
préfère l'être dans les actes.

Très contente, elle l'est. Son sourire lui arrive aux


oreilles et c'est avec empressement qu'elle
découvre le contenu de son cadeau.

Une chaîne avec un pendentif en saphir bleu.

Je la lui prends délicatement des mains et la passe


autour de son cou.

- Vois en cette chaîne, une façon pour moi de te


dire merci. Je suis heureux de t'avoir comme
épouse.

Elle se retourne et me serre ardemment dans ses


bras. Je suis obligée de me baisser pour happer
ses lèvres.

Ma perte n'est plus trop loin.

Je commence à m'exciter et je décide de rompre


le baiser. Ça ne serait pas l'idéal d'aller au travail
avec une érection prépondérante.
- J'y vais, tu m'appelles si tu as besoin de quelque
chose. À ce soir saphir.

Je pars quand sa main me retient.

- Blanc ou noir ? M'interroge-t-elle.

Je fronce les sourcils et décide de répondre.

- Blanc !

- Alors à ce soir Aldiana.

Je secoue la tête puis sort de la maison.

Dans la voiture, un message fait tinter mon


téléphone.

De saphir à moi : Blanc comme une colombe, ça


sera la couleur de mon string. Madame Gaye

Suivi d'un MMS; la photo d'un string aussi fin que


sexy le nœud papillon à l'arrière me donne envie
de ne pas aller au travail.
Ey way samb !

Court circuit dans la tête de Sadikh.

Je suis sûr que c'est écrit quelque part qu'il n'est


pas normal de faire ça à son mari.
Oui j'en suis certain.

Et je ne vais plus penser à autre chose durant


toute la journée.

Safiatou va me tuer.

J'arrive à l'hôtel prêt à y pénétrer quand une


silhouette à l'autre bout de la rue accapare mon
regard.

Je n'ai pas besoin de pousser ma réflexion look


pour savoir qui c'est.

C'est ma première fois, si on oublie mon troisième


anniversaire où elle était venue. C'est la première
fois de la voir réellement et vu la ressemblance
frappante il n'y a nul doute que c'est elle.

Ma mère biologique.
Je tente de traverser la rue sauf que les voitures
qui m'en empêchent lui donnent assez de temps
pour monter dans sa voiture et démarrer.

Qu'est-ce qu'elle faisait là ?

Je pénètre mollement à l'intérieur. Puis use de ma


carte pour prendre la cabine qui me conduira en
bas.

À l'intersection d'un couloir, je surprend une


conversation avec Tacha et son coéquipier
William.

- Ce n'est pas lui qui m'intéresse, il est beau certes


mais la hiérarchie me fait plus d'effet, s'exclame
Tacha. Tu connais sa femme ?

- Je l'ai aperçu quelques fois. Et laisse-moi te dire


qu'elle est très belle, répond William une tasse de
café en main.

- Pas plus belle que moi ! Le problème c'est qu'il


est en congé, je n'arrive pas à mettre mon plan en
action et puis je veux voir à quoi sa femme
ressemble, je suis tellement curieuse, renchérit
Tacha.

- Cherche son adresse et va chez lui, tu inventeras


une excuse. Une pierre deux coups.

Je me montre aux deux alors qu'à ma vue William


déguerpit.

- Tu veux retourner en France ou au Mexique ?


Demandé-je.

- Euh...non je travaille...

- D'accord !

Je poursuis mon chemin décidant de la laisser


avec la femme de l'hierarchie dont elle parle.

Quelle connasse celle-là.

***

2 H 30
Tard dans la nuit, je suis réveillé par une safiatou
en panique.

- Sadikh, il y a quelqu'un dans la maison.

Je me lève prestement puis récupére mon arme.

- Tu en es sûr ?

Elle hoche la tête abruptement, totalement en


panique.

- Tu sais que...que... je me lève pour boire de l'eau


je les ai vu escalader le mur...je...je...te jure.

- Calme toi ! Reste calme. Tiens, je lui tend ma


deuxième arme. Reste dans le placard, dès qu'elle
s'ouvre, dès que tu te sens en danger tire,
chuchoté-je. Je descends.

- Non...non tu peux pas descendre, reste ici...ils


vont te tuer.

- Faut que je descende. Ferme la porte à clé et


appelle Abdel. Ne fais pas de bruit safiatou.
Elle hoche la tête difficilement le visage baigné de
larme.

°°°

Chez les Dioum,

Nous courons sur le goudron guidé par la lune et


les étoiles. Il fait tellement noire mais je suis avec
mon frère, il me protégera. Je ne sais pas
pourquoi nous courons mais nous avons l'air
heureux. Tout deux vêtu de blanc, nos corps
s'élancent, nos pieds s'échauffent. Main dans la
main je me laisse guider par lui.

Je vois les arbres autour, j'entends les cris des


animaux. Je sens la fraîcheur dans chaque partie
de ma peau dévoilée. Mais je n'ai pas peur Sadikh
est là.

Il s'arrête me forçant à faire de même. Des


hommes tous vêtu de noir sortent comme des
prédateurs dans chaque côté de la forêt qui
entoure la voix sur laquelle nous nous trouvons.
Mon frère me rassure, alors que mes yeux sont
déjà brillant.je sens la mort dans mes tripes, je
sens la mort de mon frère comme un bout de moi
qu'on tente d'extraire. Je me cramponne à ses
mains et supplie du regard les prédateurs.

Un parmis un se démarquait, je vous un corps


d'homme vêtu de costume et le bas, les pieds
d'une femme en jupe. Cette personne est sans
visage, tout est noir et portant, un chapeau est
posé sur sa tête.

C'est le chef.

_ Ils sont jumeaux, le mal puis la femelle. Tuez le !


Aboit-il.

Ils virevoltent autour de nous comme des


vautours.
Tout s'enchaîne, tout dégringole.

Je sentis la main de mon frère quitter la mienne,


je sentis son âme partir. J'ai senti ma côte me
quitter. La main qui me tenait n'est plus.
Il tombe au sol, une balle plantée entre ses yeux
et une autre dans son cœur.

- N'ai pas peur Sadio, maman veille sur toi, sur


nous, son dernier souffle c'était.

_ NON NON NON RÉVEILLE TOI RÉVEILLE TOI !

J'observais mes mains tachées de sang, j'observais


ma robe blanche devenue rouge, j'observais mon
ventre aussi rond que la terre.

Et je hurla de toutes mes forces, faisant fuir les


oiseaux quand je sentit une balle perforée mon
ventre.

Je voyais désormais une femme, le costume avait


disparu.

°°°

L'auteure du rêve se leva en sursaut, les yeux


écarquillés, la peur figée sur ses traits. Elle
transpirait de partout malgré la climatisation. Elle
fixa ses mains et il n'y avait aucun sang.
Ce cauchemar lui semblait tellement réel qu'elle
en avait la chair de poule. Elle était étranglé par la
peur.

Elle réveilla son mari le corps vibrant de peur.

- Sadikh... Abdel Sadikh...i faut il faut que tu partes


chez lui...mon frère...mon frère...

Dans un état comateux, son mari ne comprenait


rien toutefois, il tentait de la calmer.

- Calme toi Sadio, c'était un cauchemar.

- NON NON ... JE L'AI VU IL L'ONT TUÉ... SADIKH !

Elle se dégagea des bras de son époux puis tenta


de s'habiller. Elle était comme un robot
programmé uniquement pour s'assurer que son
frère allait bien. La peur ne lui faisait penser à
personne, ni à elle ni à ses bébés. Elle était voilée
par son cauchemar, elle avait vu son frère
s'éteindre et c'était l'horreur.

Abdel essayait de joindre son beau frère et sa


belle sœur qui ne décrochait point ce qui
accentuait la peur de sa femme qui était en total
crise.

Il savait qu'elle ne se calmerait pas tant qu'il ne lui


apporterait pas la preuve que son frère jumeau
allait bien.

Alors il confia sa femme à SOraya puis se muni


d'une arme, d'un silencieux pour réduire le bruit
de son arme, de menottes et d'un taser.

Il était doublement inquiet, inquiet de laisser sa


femme en crise tard dans la nuit et inquiet pour
son beau frère.

Il ne savait pas ce qui liait des jumeaux, mais il


savait que l'appel du sang était assez fort.

Il disparu derrière la porte.

Sur sa moto, il filait plus que d'ordinaire, n'étant


entravé par nul embouteillages.

Il était 2h 38 minutes.

°°°
Chez les Gaye,

2 H 45

Je marche à pas feutré dans le couloir évitant de


croiser les invités indésirables.

Arrivé à l'escalier j'observe lâchement le salon


sans jamais descendre, de ma position je
comptabilise trois hommes.

Mais je suis assez malin pour savoir que d'autres


sont dehors. Ces trois sont ceux qui doivent mener
la mission et les autres dehors devront interférer
en cas de complication ou surveiller les lieux.

Et ce qu'ils font me fait écarquiller les yeux.

Il s'affairent à placer une bombe.

Je remonte tout doucement histoire de réfléchir.


J'ai besoin d'aide, seul je ne pourrai pas. Si je tire
sur un, les autres le sentiront et moi, seul contre
plusieurs ça ne le fera pas.
Je ne peux pas laisser exploser cette bombe, les
voisins seront touchés.

Putain qui est si sadique pour vouloir ma mort de


cette façon ?

À ce moment, ce n'est pas ma vie qui m'inquiète,


mais celle de Safiatou et des voisins, je ne peux
pas la laisser mourir ainsi.

Putain je suis dans une mouscaille qui n'en dit pas


son nom.

Je compte les minutes, optant pour une solution,


qui sera de les laisser terminer, s'éclipser, puis
désamorcer la bombe. Mais là encore c'est un
risque car je ne suis pas entraîné à désamorcer
toutes sortes de bombes, d'autres font exception.

Ma vie ne repose que sur une chance, celle que la


bombe fasse partie de mes cordes.

Il a fallu 5 minutes, pour qu'ils terminent, ne


s'aidant que de trois torches.
Je vois l'un d'eux prendre une commande puis
l'appuyer tout de suite le minuteur de la bombe se
fit entendre.

- 5 minutes et même le cœur d'un chat ne battra,


tel que nous avons reçu l'ordre, dit l'un d'eux, on
replie les gars.

°°°

02 H 50

Il gara sa moto à une bonne distance, le bruit


pouvait alerter et surtout il ne savait pas ce qui se
passait.

Alors toutes précautions devaient être prises, il


fallait penser au danger, à toute possibilité, il
fallait anticiper, garder son calme, réfléchir aux
possibilités et agir comme on le lui a si appris à ses
heures de formation.

À quelques pâtés il remarqua une cylindrée noir


charbonneux. Le genre de voiture qu'utiliserai un
bandit.
Le sixième sens d'Abdel était en alerte, quelque
chose se passait.

Et les deux corps sans vie couchés dehors le


confirmèrent. Abdel compris que ce sont les deux
qui devaient surveiller l'entrée.

Qui les avait tués ?

Il dota son arme de son silencieux, rechargea son


arme puis plaça le reste de ses cartouches sur sa
ceinture de balle.

Il monta sur la voiture garée contre le mur de son


beau-frère et s'élança à l'intérieur. Il fit attention à
ne faire aucun bruit et descendit dans le jardin de
son beau-frère.

Un homme était de dos, il tira une balle sur le dos


de l'homme qui s'écroula, tout de suite Abdel
remarqua un mouvement à sa gauche un autre
corps venait de tomber mais il n'était pas celui qui
avait tiré.
Une autre personne était là, une personne qu'il
n'arrivait pas à distinguer du à l'obscurité dans
laquelle ils étaient plongés.

Il marcha pour pénétrer le salon quand un homme


en sortit, il se cacha contre le mur alors que
l'homme prenait des distances lui donnant dos.
Alors bien avant qu'il ne remarque les corps de ses
coéquipiers, Abdel s'approcha lentement et posa
le taser sur le flanc du type qui l'électrocuta, son
corps telle une mangue mûre s'échoua au sol.

Il espérait que sa victime ne fasse pas un arrêt


cardiaque suite au taser parce qu'il voulait le
garder pour lui soutirer des informations.

Deux hommes sortirent à sa suite avec


empressement. Ils remarquèrent le corps de leurs
collègues puis dégainèrent leurs armes.

Sans avoir le temps, Abdel tira simultanément que


l'intru.

Les deux tombèrent au sol.


Il s'approcha de tous les corps pour s'assurer s'ils
étaient morts ou vivants.

Le compteur de viabilité était à un, l'électrocuté


respirait encore même si difficilement.

L'intrus sortit de sa cachette et prit le mur.

Abdel intrigué prit le mur puis remarqua que


l'intrus avait une peau blanche.

Ce n'était pas un africain.

Quand il entendit la voix de son beau-frère qui


jurait, il s'obligea à entrer dans le salon.

Son regard se porta sur le minuteur bien visible


contre le mur.

Le regard inquiet de Sadikh se posa sur Abdel.


Toutefois, l'heure n'était pas aux questions, il
fallait stopper cette bombe.

- Abdel je ne peux pas désamorcer cette bombe,


c'est complexe pour moi. Putain, rageait Sadikh
alors que le minuteur affichait 1:56...
- Apporte moi une pince coupante rapidement !
Beugla Abdel.

Il couru, Abdel observait les filles un noir, un


rouge, un vert, un jaune et un bleue.

Sadikh lui tendit la pince.

- Sur ce type de bombe, le désamorçage consiste à


débrancher les 5 fils, dans le bon ordre, une erreur
et nous mourrons d'ou sa complexité.
Chaque couleur correspond à un chiffre le rouge
(1), le (2) vert, bleu (3), jaune (4), (5) noir. Ce qui
donne le code 12345 mais vu la position des fils, le
code à été modifié, il va falloir permuter, expliqua
Abdel. Si Safi est là, sortez. Fais vite !

SADIKH prit difficilement les escaliers alors que


Abdel se lança, dans un calcul mental qui n'était
pas des plus facile, chaque minute qui s'écoulait le
pressurisait. Il fit trois permutations possibles.
Déplaçant chaque fil vu le placement de chaque fil
de son centre à son point relié.
Le Résultat après les trois permutations lui donne
15234.

- Bismillah Rahman Rahim !

Il se mit à couper d'abord le fil rouge, le noir, le


vert. Tout allait bien pour le moment, ensuite le
bleu enfin le jaune.

Le minuteur revint à zéro puis se stoppa.

Il souffle de soulagement, le corps tout en sueur, il


se laissa tomber contre le sol. Remerciant Dieu de
toute son âme, il était obligé sinon il ne voulait
guerre mourir maintenant sans avoir vu ses
enfants.

***

Retour dans la peau de Sadikh,

Des collègues à moi s'affairent à récupérer les


corps alors que Abdel reste toujours au sol.

Je me laisse choir à ses côtés.


- Tu viens de me sauver la vie et celles de mes
voisins, merci beaucoup Abdel.

- C'est ta sœur qui t'a sauvé la vie, c'est assez


sorcier mais elle a fait un cauchemar sur toi. Je l'ai
appelé pour la rassurer. Je crois que cette nuit
vous allez rentrer avec moi.

Je hoche la tête en fixant safiatou qui nettoie le


salon.

- Hé je te préviens le jour où ta sœur sera en


danger tu as intérêt à faire ce genre de cauchemar
sinon tu vas m'entendre, s'exclame-t-il.

Il tente de détendre l'atmosphère et c'est plutôt


réussi.

- Plus sincèrement je n'étais pas le seul à ta


rescousse, une autre personne était déjà sur les
lieux, j'ai trouvé deux hommes morts dehors. Tout
ce que j'ai pu voir c'est que c'était un blanc. Tu
penses le connaître ?
Je cherche dans mes souvenirs et je n'ai aucun
blanc dans mon entourage. C'est assez bizarre je
l'explique à Abdel qui trouve aussi.

- Au moins nous avons un qui n'est pas encore


mort, celui que j'ai électrocuté il sera envoyé à
l'hôpital mais nous pourrons lui poser nos
questions.

Je hoche la tête encore sous le choc.

Une chose est sûre, quelqu'un souhaite ta mort et


je crois bien que ta sœur n'est pas à l'abri. Ça
annonce un truc et j'ai bien peur, conclut Abdel.

Épuisés, nous rentrons avec lui.

Dans leur maison, je trouve Sadio qui fait les cents


pas, Soraya qui se ronge les ongles.

Quand Sadio me vit, elle se mit à me toucher pour


s'assurer que je suis bien et bel là, avant de fondre
en larmes.

Elle est soulagée, je le suis, nous le sommes tous.


La mort avait frappé à ma porte.

***

Ben Aziz thiam

J'ai récupéré ma mère en Serbie pour la conduire


chez sa sœur en Amérique.

Les retrouvailles ont été tristes ça m'a plus touché


que je ne l'ai pensé. Cette histoire a causé du tort
à plusieurs personnes et j'espère que dans un
futur proche tout ceci sera derrière nous.

J'ai eu un choc quand j'ai découvert la présence


d'une personne dont j'ignorais totalement
l'existence.

Plus je réfléchis, plus tout me semble irréel c'est


totalement fou.

J'ai toujours préféré être neutre en ne voulant


trahir personne. Car mon père, malgré moi et et
malgré ce qu'il est, a sauvé celle qui m'a donné la
vie d'une mort imminente.
C'est lui qui s'occupe financièrement d'elle, qui se
charge de sa protection, de sa nouvelle identité.
Trahir mon père aurait été la mise en danger de
ma mère.

Toutefois j'ai assez économisé pour pouvoir


m'occuper désormais d'elle. Il faut que les
culpabilités soient partagées et que chacun
reçoive sa part de karma.

Ma génération souffre, la génération de ma mère


souffre et si on ne fait rien les enfants
qu'attendent Sadio, les futurs enfants de Sadikh,
et même le mien si je me trouve un jour une
femme, seront les prochaines générations à subir.

C'est pourquoi j'ai décidé d'aider les deux


Mortem.

J'en sais bien plus, seulement je ne peux pas le


dire à Sadio pas quand elle porte une grossesse
fragile et que lui avouer ce que je sais la mettrait
en danger.
Parce que dès que le château de carte s'écroula
sur la Reine elle ne perdra rien au jeu en
attaquant et c'est ce que je veux éviter.

Convaincre la deuxième sœur était difficile, elle


respirait la peur. Elle voit sa tortionnaire partout,
c'est une femme traumatisée et de ce que je sais,
elle voit un psy depuis sa venue dans le pays de
l'uncle sam.

C'est donc avec les trois derrières moi que nous


atterrissons aux pays de la teranga. Chacun d'eux
avec sa nouvelle identité.

L'un de mes potes de rues nous attend déjà quand


nous franchissons les portes de l'aéroport.

Nous montons son fauteuil à l'arrière et nous


partons pour un appartement assez loin de tout
soupçon, je vais devoir vivre avec eux pour les
protéger.

***
De retour chez moi pour faire mes affaires et aller
chez le vieux, je trouve avec étonnement Abdel
sur le pas de ma porte le visage grave.

Il m'attendait.

- Bonjour ! Lancé-je.

- Bonjour quatre yeux, j'ai besoin de ton aide !

Je l'invite à entrer, le laissant découvrir pour la


première fois mon antre.

Sans perdre de temps sa voix s'éleva.

- Mon petit frère et ma petite sœur ont disparu,


j'ai besoin que tu m'aides à les retrouver. J'ai mis
mes hommes sur l'affaire mais je sais que tu
maîtrises assez bien les recoins de ce pays alors
j'ai besoin de ton aide.

Je hoche la tête et lui donne une feuille pour qu'il


y écrive leurs noms. Je lui demande des photos et
quelques coins qu'ils aiment fréquenter.
Fini, je lui promets de faire mon possible. Je dois
aller voir Madman qui ne décroche pas mes
appels. C'est inquiétant alors je lui fais savoir que
je l'appellerai.

- Tu sors ?

- Oui je pars voir Madman, il fait le mort ce n'est


pas normal.

Il part et je lance un appel.

" Bonjour Rachid, appele ton frère il s'inquiète.."

Je raccroche et part.

***

Madman pénètra dans le bureau d'une vieille


amie. Ils n'étaient pas proches atan, mais il ya des
années plus tôt où les tôt se retrouvait à se confier
l'un à l'autre.

La première fois, c'était quand il avait appris la


trahison de son frère et de la femme qu'il aimait. Il
avait croisé Zahra et s'était mis à se confier à elle.
Les deux ne gardaient jamais contact, ils ne se
parlaient pas tous les jours comme le font des
meilleurs amis mais ils savaient où se trouver
quand l'un avait besoin de l'autre.

- Bonsoir Zahra, lui dit Madman qui prit place. Il


n'aimait pas l'appeler H ou Hadesia, il préférait
Zahra car dans leurs moment de confidence c'est
Zahra qui était là, H appartenait à la secte.

- J'imagine que tu as découvert la vérité, s'élança


H en lui servant de la limonade.

- Tu le savais ! Souffla Madman comme une


évidence, il n'y a que lui qui était assez con.

Il était heureux, il était puissamment heureux,


aucun mot ne pouvait réellement décrire le
bonheur qui l'avait frappé quand il avait pris
conscience des preuves de sa paternité.

Il ne savait pas comment son frère s'y était pris


mais c'était écrit noir sur blanc.
Il était heureux mais triste à la foi. Il a vécu un
nombre considérable d'années à nourrir l'envi
d'être père sans savoir qu'il l'était réellement. Il a
vécu un nombre important d'années éloigné de
son fils, sans avoir pu profiter d'un lien père et fils.
Tout lui a été arraché, son fils portait le nom d'un
autre, son fils prenait un autre pour son père et lui
il était juste lui.

Ça faisait terriblement mal, mal de savoir qu'il ne


pouvait pas rattraper le temps perdu, qu'un autre
homme a profité de l'enfance de son fils plus que
lui. Quand il y pense, il se dit qu'il était con, il
devait le savoir, les époques coïncidaient, la date
de leurs coït, la date de naissance tout coïncidait.

Madman, pour une fois, avait perdu sa joie de


vivre.

Il lui en voulais à elle, il était en colère contre elle.

- Je dois dire que sur ce coup tu n'as pas eu l'œil


de lynx. Mais enfin Aziz tu l'as vu ? Certes vous ne
vous ressemblez pas physiquement mais ses
postures, ses tics, sa façon d'être, de sourire tout
c'est toi. Tu as besoin que je te montre le Aziz
d'avant pour que tu saches qu'il est ton fils ?
Comment as-tu pu être si aveugle ? S'étrangla H.

- Je ne pouvais pas me baser sur ce genre de


choses Zahra. Ça ne prouve rien.

- Pourtant quand tu as vu ma fille tu as couru pour


me dire que c'était ma reproduction, dans sa
façon de se tenir, son comportement, sa langue
fourchue alors que je le savais déjà. Le problème
Aziz c'est qu'il nous est plus facile de voir les
problèmes du voisin que les nôtres. Je t'avoue que
ça me fait bien chier que tu le saches parce que je
comptais riposter avec lui. Sais-tu que la Reine me
provoque ? Elle a envoyé ses sbires poser une
bombe chez mon fils. Elle me fait directement un
affront, car elle sait les risques que comporte son
agissements et j'ai compris que désormais reine
s'en fiche. Elle veut la guerre coûte que coûte.

Madman supplia Zahra de ne rien faire. Elle était


mitigée, Madman était son ami et l'autre était un
innocent. Toutefois elle avait besoin de donner
une leçon à Reine. Elle se promit de réfléchir à la
bonne solution.
- Que comptes tu faire désormais ? Interrogea H.

- J'aviserai, tout ce dont je suis sûre, c'est que


coûte que coûte je lui dirai que je suis son père.

Zahra hocha la tête pour approuver quand un toc


se fit entendre.

Elle donna l'ordre et un de ses hommes apparut


dans le bureau.

Simplement, l'homme de main hocha la tête et sa


patronne lui demanda de partir.

- C'est quoi ça ? Questionna Aziz.

- Un captif récupéré et placé avec soin dans la


cave, il comptait kidnapper le petit Aziz, répondit
H.

- Comment l'as-tu su ?

- Un de mes hommes s'est infiltré dans ses rangs


en se faisant passer pour un sans abris et un
orphelin. Mon captif l'a rencontré dans la rue et
l'a recruté. Cet homme me rapportait ses faits et
gestes, lui a-t-elle expliqué.

Madman ne fut pas surpris des méthodes de H


mais il était curieux de savoir de qui il s'agissait.

- Qui ? Demanda-t-il.

- Badra Faye !

***

Tic tac
Tic tac

- Reine réveille toi !

Tic tac
Tic tac

- Réveille toi !

Zora dû faire tomber un vase pour que reine


s'éclipsa de son sommeil.
- Reine quand on doit à une personne, on évite de
dormir, tu es trop à l'aise, chouina Zora son
cerveau en main.

- C'est quoi ton putain de problème encore ?

- Je veux ma dette !

Reine souffla en levant les yeux au ciel.

- Prends ma coquille.

- Ça ne m'intéresse pas ! T'es fada toi autant me


dire d'accepter un chèvre. Je veux ton œuf !

Reine savait que la lutte était perdue d'avance


alors elle décida de jouer à la plus maligne.

- Ça va j'ai compris, je vais tomber enceinte, et


quitter le pays, accoucher et te remettre l'enfant.
Tu dois comprendre que je suis ménopausée aux
yeux de tous, c'est difficile.

Zora mit son cerceau autour de ses reins et se mit


à s'amuser tout en chantant dans une langue
inconnu à Reine.
- Attention hein tu ne vas pas baiser avec
n'importe qui, ton premier amour ou rien.
N'oublie pas que tu ne peux guère me berner,
mon cerveau court plus vite que le tien. Bonne
nuit je dois aller saluer ton fils qui est mon petit
bonbon. Rire tu sais que je sais pourquoi tu
détestes P ? Je vais le dire à H. Rire ça va barder.
Passe voir H elle te donnera le délai pour la dette.
Attention, ne vous battez pas, maman Zora n'aime
pas ça.

Zora éclata de rire en disparaissant.

Tic tac
Tic tac

***

Zora ne se montra pas à P qui signait des


documents liés à l'entreprise de sa mère. Il était
épuisé mais n'étant pas du genre à procrastiner, il
préféra travailler.

Zora avait un véritable coup de foudre pour P.


C'était le seul à qui elle ne voulait pas faire de mal.
C'était le genre d'homme sur qui elle pouvait
flasher pendant son vivant.

Elle apparut dans la chambre alors que P se


retourna ayant senti son auras.

- Bonjour Prince Haris Kane, t'es trop beau même


ton nom est beau. Dis-moi, tu es puceau ?

Harris éclata de rire, plus amusé qu'autre chose.

- Tu veux savoir comment je fais l'amour à une


femme ? Dommage que tu sois un esprit. Qu'est-
ce que tu veux ?

Zora attrapa son cerceau dans ses aisselles et se


porta devant Haris.

- Je viens de chez ta mère biologique. Elle cache


un grand secret, rire c'est un armoire à secrets.

- Ma mère biologique ou pas tu la connais évite de


me parler du vent !
- Wow calme toi mon Bonbon. Donc je suis venu
te dire que Mortem a réussi à éliminer les
personnes qui n'étaient pas concerné par le M
dont je te parle tout le temps. Tu te rappelles
l'objectif M ? Voilà donc je vais devoir intervenir
car les deux mortem ne doivent pas tuer les 3
autres. Dis ouf je viens te sauver tes deux mères.
Bon pas totalement parce que eux tous, c'est moi
qui me chargerai d'eux.
Je vais te souffler mon histoire bientôt car tu
devras la compter dans l'oreille de chaque
concerné.

- Si j'assimile bien, ton problème concerne H, R et


Mamour le A ? Émit Haris qui réfléchissait à vive
allure.

- On se retrouvera tous, tous les concernés par M


seront là, je serai au centre. Et tout sera dévoilé,
les morts mourront et moi je reposerai en paix. Tic
tac Harris, tic tac.

Elle s'éclipsa, laissant un Harris complètement


perdu.
Zora parlait le français et pourtant, il n'avait rien
compris.

Zora se vengeait ça au moins ça lui piquait les yeux


!

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Chapitre 48

Emlyn Sadio Kâ,

J'ai les yeux aussi rouges que ceux d'un


cocaïnomane.

J'ai dormi, la tête posée sur les jambes de mon


frère.

Je me suis détestée de séparer safiatou de son


mari surtout après leurs nuits effrayante elle
aurait forcément eux besoin d'être rassurée par
lui mais j'en avais besoin, j'avais besoin tout au
long de la nuit, de savoir qu'il était là, qu'il allait
bien.
Mon cauchemar était effrayant et j'en ai encore
les séquelles.

Perdre Sadikh m'aurait été insupportable. Mon


frère jumeau ne pouvait pas être tué comme
Saïda, comme mon père, je ne l'aurais pas
supporté.

Ça m'aurait mis bas à terre et je ne me serais


jamais remis debout.

Ma plus grande peur c'est de les voir partir un à


un comme l'on fait Saïda et mon père.

Abdel m'a récupéré, il m'avait donné un bain


tandis que je restais amorphe. Quand il m'a sorti
du bain, mes larmes n'ont plus taries.

Je me sens en danger. Quelque chose m'arrivera


et je suis incapable de l'expliquer. J'ai vu mon
frère se prendre des balles, je l'ai vu perdre son
dernier souffle et je me suis vu enceinte, j'ai vu
une balle perforé mon ventre.

Sadikh a été sauvé mais et moi qui me sauvera ?


Qui sauvera mes enfants ?
Ce cauchemar n'était pas anodin, c'était un
pressage, je le sens. Depuis des semaines, une
angoisse me tord les tripes.

Il essaie pourtant, il essaie de me consoler. Je sais


que je le déboussole, qu'il n'aime pas se sentir
impuissant mais je n'y peux rien, je n'arrive pas à
chasser mes larmes.

Je me sens habillé, j'entends des voix, j'entends la


voix éteinte d'Abdel comme dans un écho.

Je sentis une piqûre.

Ce n'est pas de ma faute, je m'endormis.

***

Je papillonne des yeux et la première chose que je


fais c'est de m'assurer que mon ventre est
toujours rond.

Je sentis un coup de pied, un de mes bébés me


rassure qu'il vit.
Et c'est la première fois que je le sens bouger.
S'ensuivit un deuxième coup de pied. Je renifle
bruyamment les larmes n'étant pas loin.

- Sadio.

Je tourne la tête vers la voix, Abdel a déplacé le


canapé pour s'y asseoir, pour veiller sur moi. Il est
inquiet: son visage, sa posture, tout parle pour lui.
Il n'a pas dormi, je le vois.

- Qu'est-ce qui te tracasse Sunshine ? Qu'est-ce


qui ne va pas ? Dit-il d'une voix douce. Tu sais que
tu peux tout me dire, ça a toujours fonctionné
ainsi entre nous. Je te l'ai toujours dit Sadio et je
te l'ai fait sentir. Je ne suis pas seulement ton mari
mais aussi ton partenaire, ton ami, celui sur qui tu
dois t'appuyer quand tu es bas. J'ai besoin de
savoir ce que tu ressens, ce que tu penses pour
pouvoir t'aider. Parle-moi trésor s'il te plaît, me
supplie-t-il.

Je dodeline la tête, tout à fait d'accord. On vit


ensemble, je dois lui partager mes craintes.
- Je sens que quelque chose va m'arriver. Ne me
demande pas d'être précise car je ne pourrai
l'être. Un danger me guette et j'ai peur, peur pour
moi et pour nos enfants. Abdel tu sais que moi je
m'en fiche mais eux, moi je vais bien, je suis
heureuse quand mes proches vont bien. Le pire je
ne sais même pas de qui je dois me protéger, je ne
sais pas qui me veut du mal, j'ai des doutes mais
ça ne prouve rien et j'ai peur si je connaissais cette
personne avec certitude je serai aller la supplier,
la supplier d'attendre que j'accouche, d'épargner
nos bébé, hélas que puis-je faire avec des doutes?
Surtout que tu...

- De qui doute tu ? M'interloque-t-il.

Je l'observe longuement essayant de trouver les


mots adéquats pour atténuer sa future peine.
Toutefois je sais que peu importe la manière
qu'on dit la vérité, doucement ou sèchement, elle
blessera toujours celui qui la reçoit.

- Carmen Diawara, laissé-je échapper.

Il hoche difficilement la tête sans pour autant


s'enflammer.
- Que penses-tu réellement de Carmen ?

Ok soyons franc.

- Carmen est fausse, mesquine, méchante,


capable et coupable. Elle ne m'apprécie pas mais
ça ce n'est pas un secret de polichinelle,ce que tu
ne sais pas c'est qu'elle m'a menacé de mort à
plusieurs reprises. C'est ta mère je le comprends,
tu as beaucoup d'estime pour elle c'est normal. Je
te comprends aussi Abdel, je me mets à ta place,
je sais que cette histoire te pèse énormément. Je
ne veux pas te brusquer mais je veux me protéger.
Burr As-tu demandé à ta mère pourquoi elle avait
une arme ? Si elle connaissait ces personnes qui
l'ont prise d'assaut ? Imagine un seul instant que
Carmen ne soit pas innocente ? Pourquoi est-elle
si froide avec Rachid, Marie et son père ? Tu sais,
une personne malodorante ne sait jamais qu'elle
pu c'est un proche qui la lui fait savoir, c'est
difficile mais essaie d'y voir plus clair. Moi il est
clair que je n'aime pas Carmen c'est mon droit. Et
je te demanderai Abdel de la garder loin de moi, je
ne veux pas la voir chez moi ni roder autour de
mes proches. Nous n'avons pas vécu toute une vie
ensemble et pourtant tu me maîtrises, tu sais
quand je mens, quand je suis heureuse et j'en
passe tu devrais aussi penser à étudier Carmen. Sa
schizophrénie, son soi-disant changement je n'y
crois pas. Tu as le droit d'aimer ta mère et j'ai le
droit de ne pas l'apprécier, tu ne peux pas m'en
vouloir pour ça. Tu m'excuseras burr mais je ne
veux plus avoir ta mère dans les parages.

Je l'entend respirer et je décide de le fixer droit


dans les yeux pour assumer mes dires. Il s'attrape
la tête affligée. Je sais que cette situation l'épuise,
j'aurais aimé chasser toutes ces tracasseries mais
c'est notre quotidien.

- C'est tout ce dont tu as besoin pour bien te sentir


? Me demande-t-il au bout d'un silence.

- Je crois !

- Alors ça sera fait. Je ne suis pas borné Sadio, je


sais écouter celle qui vit avec moi. Mais comprend
moi aussi. J'ai vu un document, je suis allé à ce
cabinet pour me renseigner, j'ai encore par
mesure de précaution, choisi un autre psychiatre
pour un nouveau diagnostic parce que je veux y
voir clair. Je ne le fait pas exprès, je ne fais pas
semblant d'être aveugle c'est juste un sujet délicat
qui comme tu le dis me pèse. Je carbure
sincèrement et ça risque de me rendre fou. La
seule chose qui me maintienne la tête hors de
l'eau c'est de savoir que je serai père. Je veux me
concentrer sur vous. Une vérité éclatera au grand
jour, tôt ou tard. Si tu ne te sens pas protégé avec
elle je dois le comprendre et l'accepter alors ne
t'inquiètes pas je ferai tout pour vous protéger. Il
se met à genoux puis me relève la chemise. Ses
doigts chauds entrent en contact avec mon ventre
qu'il se met à caresser. Il ne vous arrivera rien, je
veillerai sur vous et je ferai ce qu'il faut.

Il m'embrasse le ventre et je l'en remercie.

***

Je feuillette un magazine pour bébé quand une


Mia devenue tout d'un coup timide passe la porte.

Abdel m'avait parlé de leurs échanges. Et j'ai


attendu son appel qui est arrivé hier.
J'aurais aimé ne pas l'accueillir chez-moi, n'ayant
nul confiance en elle mais je limite mes sorties en
ce moment malgré les gardes que ma délégué
Abdel.

- Bonjour Emlyn ! M'adresse-t-elle alors que je


l'invite à prendre place.

L'employé lui demande si elle désire un


rafraîchissant, elle refuse poliment.

- Que me vaut l'honneur de ta visite euh...


comment tu t'appelles déjà, Aziza...Mia ?

Elle se mord la lèvre mal à l'aise sachant que je le


fais exprès.

- Mia Sonko, murmure-t-elle.

- Bon, je sais un peu ce que tu as vécu et pour être


honnête avec toi tu ne me fais pas pitié. Une
personne qui partage sciemment sa maladie
devrait être considérée comme un danger public.

Elle me fixe comme si j'étais sans cœur.


- Quoi ? Tu as souffert donc les autres doivent
souffrir ? C'est quoi cette philosophie ? Tu as
partagé ta couche avec nous ? Ou quand ton client
jouissait c'était de notre faute ?

- Tu dépasses les bornes Emlyn.

- Et toi tu dépasse la bonne moralité. Ici c'est chez


moi je parle comme je veux pas contente ? T'a
qu'à partir !

Je n'arrive pas à comprendre ce genre de


personne. Partager aisément sa maladie, détruire
aisément des couples et elle espère que je
l'accueille avec des compliments.

- Écoute, je sais que je n'ai pas été juste je regrette


mes actes. Je veux me repentir et j'ai compris que
j'étais loin du chemin. Ton mari m'a aidé à voir
clair dans mon passé et dans mon avenir. J'ai fait
du mal et je suis toujours en vie alors je me dis
que Dieu me laisse la chance de me repentir. Je ne
suis plus allée dans la rue depuis ce jour. Je ne l'ai
jamais fait mais je te demande pardon, pardon
pour ce que je t'ai fait à l'agence et pour ce que
j'ai voulu faire. J'ai décidé de changer mais je dois
m'occuper de mes sœurs alors j'ai besoin d'un
travail et tu sais que dans ce pays avoir un travail
est comme trouver une aiguille dans une boîte de
foin.

Moi je n'ai rien à lui pardonner, elle m'a provoqué


j'ai répliqué le problème à été rangé depuis ce
jour.

- Je te donne du travail pas parce que ton visage


me plaît trop mais je pense à ses personnes qui
compte sur toi. Tout ce que je peux te proposer
c'est un travail au service d'entretien et le salaire
n'est pas maigre.

Je ne lui donnerai pas un travail dans un bureau


Mia doit comprendre que même en état
technicien de surface, le salaire durement gagné
est une fierté.

Elle me fait les gros yeux.

- Tu tentes de m'humilier ?

Rire.
- Est-ce que j'ai ton temps ? Répliqué-je.

- Je sais que je t'ai fait du mal mais ce n'est pas


une raison pour m'humilier.

- Ah parce que tu penses être mieux que ces


personnes qui font le travail que tu trouves
humiliant ? Tu penses être mieux princesse Mia ?
C'est quoi le problème ? Porter une blouse,
nettoyer les bureaux, le sol tu trouves cela
humiliant ? Dois-je comprendre que tu ne le fais
pas chez toi ? Écoute j'ai mes soucis, je te propose
un travail noble si tu le trouve humiliant alors tu
peux partir mes bureaux sont pleins et j'ai déjà
une assistante, lancé-je en récupérant mon
magazine.

Elle reste assis depuis de bonne minutes voulant


lui demander si elle attendait le père noël chez
moi sa voix s'éleva :

- J'accepte !

Je sors mon téléphone et appelle mon Directeur


RH. Je lui parle de Mia, je lui demande de lui
préparer son contrat avec le même salaire que les
autres.

Je raccroche.

- C'est fait, lundi tu t'y rendras.

- Merci Emlyn qu'Allah swt te récompense.

- Amine !

Elle part.

***

Je suis en chambre isolée, j'ai vraiment le cafard


ces jours-ci. .

La porte s'ouvre je relève la tête Et vois un Abdel


qui porte un de mes grands boubou Bazin de
couleur orange et ses babouches vertes

Je fixe ses pieds qui dépasse du boubou et son


foulard mal attaché et c'est bon j'éclate de rire à
n'en plus tenir.
- Qu'est-ce que tu fais Abdel ? Tu t'es trompé de
tenu ?

- Damay dem concert sorano ( je pars à un


concert)

- Concert de qui ? Demandé-je en riant.

- Djibi drame donc je drame mon corps dans un


bazin dramé. Qu'est-ce t'en passe ?

C'est mon fou rire qui lui répond. Je l'observe avec


mon boubou qui le serre, surtout le foulard et je
ne tiens pas.

- Tu es parfait mais il te manque du maquillage,


viens que je te maquille, proposé-je.

Il trottine jusqu'à moi comme ayant les pieds dans


un sac.

- Souma togué Bazin bi né praaaaaaaa djiteulouma


dara té dama beuri kersa. Bayil ma takhaw.
( Si je m'assoie le boubou va se déchirer et je n'ai
rien de sécurisant en bas or j'ai beaucoup honte
alors laisse-moi être debout.)
J'éclate de rire et me prête au jeu.

Je prends ma trousse de maquillage et me mets à


l'œuvre. Je ris tout au long à chaque fois que son
visage prend forme.

Je prend un voile et décide de le voiler seulement


je m'arrête à chaque rire jusqu'en avoir fini.

Fini, je prends mon téléphone et le mitraille de


photo. Je lui montre le résultat.

- La hawla Wala qouwata ! Il trottine jusque dans


la douche me provoquant un rire incontrôlable.

Je retrouve tout d'un coup ma bonne humeur


alors quand il sort de la douche toute nettoyé je le
serre dans mes bras.

- Merci burr.

***

Dans un hôpital, était hospitalisé un homme qui


avait reçu une décharge de courant. Il avait raté
de justesse la crise cardiaque mais son état n'était
pas des plus stables.

Un homme en tenu d'infirmier masqué à l'aide de


cache nez se confondait aux personnels de la
clinique en poussant un chariot.

Il atteignit la chambre convoitée dans une attitude


non alarmante.

Sa patronne lui avait fourni un médicament


capable d'arrêter les battement de cœur alors il
prit sa seringue puis injecta le liquide dans le
sérum du patient.

Il ne s'arrêta pas là, il alla fermer le tuyau de gaz


empêchant ainsi à la victime de recevoir de
l'oxygène.

Le résultat fut rapide, le patient avait les yeux


ouverts, il se cramponna au drap cherchant un
moyen de se soulager. Des yeux exorbités
suppliait son tortionnaire. C'était horrible pour
une personne de ne plus respirer, tellement
horrible que c'était une mort des plus horrible.
L'injection commençait à faire son effet. Le patient
se touchait le cœur, il se sentait comprimé, il
tremblait comme en transe, suant comme un
taureau. Dans un dernier hoquet, son cou se
relâche, ses yeux ne bougeaient plus. L'homme
alla ouvrir le gaz d'oxygène pour ne pas éveiller les
soupçons, passa une main sur les yeux du défunt
pour les lui fermer.

Il était mort, plus de témoins.

Il sortit tranquillement jusque dans la rue là où


une voiture l'attendait.

***

Carmen Diawara,

Comme un entre deux, je suis partagé d'une part


par la colère et d'une autre par la tristesse.

Qui pour me consoler ?


Personne.

J'ai perdu mon fils.


Sadio me l'a arraché.

J'ai perdu mon père.

Sa haine me l'a arraché.

Je les ai perdu, leurs trahison me les a arraché.

D'aussi loin que je me souvienne, Élisa, Carmen et


Irma Diawara étaient des sœurs soudées.

Irma Diawara était notre aînée, la première née de


la famille Diawara, première fille de Ben Diawara
et de Bijou Pouye.

Les souvenirs me sont douloureux mais ce soir,


l'alcool me renvoie tout sur la face.

Flashback,

Le soleil était lumineux et ma joie aussi.

J'étais installée contre la balançoire, ma sœur Irma


me poussait tout en haut, je riais haut et fort en
accompagnant les bruits de la balançoire, je
rayonnais de bonheur tandis que ma sœur était
assise dans le jardin en train de dessiner
calmement.

J'aime ma petite sœur, j'aime Irma, j'aime mon


père moi et ma petite sœur nous le considérons
comme un héros car c'est ce qu'il est. Il combat
pour aider les pays envahis par les méchants c'est
comme ça qu'il nous a expliqué son travail. Il
n'était pas tout le temps à la maison mais on le
voyait chaque 6 mois où même plus.

Notre plus grande crainte à nous et à maman,


c'était de ne plus le voir passer la porte car oui du
haut de mes 10 ans je savais que c'était un métier
dangereux.

- Irma, Carmen, Élisa, le repas est prêt !

Grande fervente de nourriture je saute de la


balançoire me faisant gronder par Irma puis cours
jusqu'à l'intérieur.

Une table bien garnie nous attendait, j'avais


plongé ma main dans un bol de poulet quand ma
mère me tapa le bras avec un regard
réprimandeur, je compris que je devais laver mes
mains et c'est ce que j'avais fait.

Ma mère s'était mise à prier sur le repas et nous


avions répondu amen en chœur.

À table j'étais la plus bavarde, Irma était


moyennement calme mais ma petite sœur était
plus timide que moi, elle ne parlait jamais,
seulement quand je l'y poussais. À notre âge, elle
était introvertie, tout le contraire de moi.

Mais moi je l'aimais ainsi.

« Papa viens demain » nous avait fait savoir


maman en toussant dans un mouchoir.

Quand elle avait arraché le mouchoir de son nez


j'y avais vu une couleur rouge. Elle nous souriait
maladroitement, Irma s'était mis à pleurer
subitement et moi je ne comprenais pas pourquoi
le nez de maman coulait du bissap.

- C'est cool wahou maman son nez est une


fontaine de bissap, m'étais-je esclaffé.
« NON MAMAN EST MALADE ! Tu le cache mais je
le sais. C'est pour ça que papa rentre hein ? Tu vas
mourir, je l'ai entendu tu as dit qu'il te restait une
semaine. Tu nous l'a caché maman va mourir. »
Avait terminé ma sœur en larme.

Je ne comprenais rien aux mots dits, par contre je


savais que quelques chose de dangereux se
passait.

- C'est quoi mourir ? Avais-je demandé.

«C'est quand la personne quitte la terre et monte


au ciel, avait zozoté ma petite sœur qui avait un
problème de langue à la naissance.»

Mes yeux s'étaient écarquillés et je m'étais mis à


pleurer aussi. Je ne voulais pas que maman nous
quitte. Quand papa n'était pas là, on n'avait
qu'elle. Elle nous aimait beaucoup et nous aussi.
Maman s'était rasé la tête depuis des mois, elle
m'avait dit que c'était une nouvelle coiffure.

Est-ce parce qu'elle partait au ciel ?


J'étais triste et même si ma petite sœur n'avait pas
pleuré à la table avec moi et Irma toute la nuit j'ai
dû la consoler dans la chambre que nous
partagions.

On ne pouvait pas savoir que notre mère était


atteinte de cancer de la sphère ORL, nous étions
des gamines.

***

Je me rappelle du jour où maman était partie.


Nous étions couchés quand un cri m'avait fait
sursauter.

Je m'étais levée puis diriger dans la chambre de


ma mère. J'avais vu Papa la tenir dans ses bras en
larmes. Il la suppliait de se réveiller mais maman
ne se réveillait pas.

Déboussolée et perdue, j'avais couru dans la


chambre de ma grande sœur Irma pour lui dire
que maman ne voulait pas se lever et que papa
avait besoin d'aide.
Mais ma grande sœur Irma m'avait simplement
prise dans ses bras.

Maman était morte.

Du haut de mes 14 ans, je comprenais beaucoup


mieux ce qui se passait autour de moi comme le
fait que mon père se soit remarié à une sorcière.

Je ne l'aimais pas, elle était méchante et ne faisait


que s'accaparer de papa. Elle n'aimait pas qu'on
tourne autour de notre père alors que c'était elle
l'étrangère.

Je coloriais les dessins de ma petite sœur quand la


femme de mon père s'était approché l'air
menaçante. Sur le qui vive, je m'étais levée pour
savoir ce qu'elle nous voulait mais si y'a bien une
chose que Catherine détestait c'était mon regard
et mon attitude rebelle.

Elle aimait me traiter de sorcière et moi je m'en


amusais, à chaque fois que je la croisais je lui
servait spécialement le regard qu'elle détestait.
« Qui a ouvert le placard du salon ?» Avait-elle
hurlé comme il était coutume chez elle, il n'y avait
que mon père qui avait droit à sa voix doucereuse
d'hypocrite.

Ne m'intéressant guère à ses questions, je m'étais


rassis à côté de ma petite sœur sauf que Catherine
n'était pas d'accord elle m'avait relevé avec
hargne et moi je l'a fixait en réponse.

« Sorcière ! N'as-tu pas entendu ma question


petite bâtarde ?»

« Ferme ta gueule ! La bâtarde c'est toi ! Fout moi


la paix tu viens tu t'accapares notre maison et tu
hurles des ordres alors que tu n'es personne t'es
juste la pute de Papa » lui avais-je craché-je au
visage.

Elle s'était enflammée, elle m'avait tourné les


oreilles espérant que je pleure mais je riais, j'avais
extrêmement mal mais je riais. Catherine se
nourrissait de ma douleur alors il était hors de
question pour moi de lui montrer que ses actes le
touchaient.
Je la déteste !

Elle m'avait jeté au sol et mon éclat de rire l'avait


accompagné jusqu'à ce qu'elle disparaisse à
l'intérieur.

°°°

Les jours se ressemblaient.

J'étais devant la porte de mon père, je voulais lui


dire de nous envoyer en balade parce qu'il nous
manquait. Il était rentré de mission depuis une
semaine et pourtant nous n'avons rien partagé
avec lui.

Ma petite sœur était plus peinée par cet


éloignement car il était plus proche d'elle, c'était
sa princesse, mon père l'aimait beaucoup, c'était
d'ailleurs la première personne qu'il prenait dans
ses bras quand il venait en mission.

Quand je m'en étais plaint, ma mère m'avait dit


que ma petite sœur avait une maladie quand elle
était bébé, qu'elle était fragile, qu'elle avait failli
mourir et que c'est pour ça que papa faisait
attention à elle.

Et ça m'avait rassuré.

Devant la porte des bruits me parvenait à l'oreille.


Je pensais que quelqu'un pleurait alors j'ai ouvert
la porte et j'ai vu la sorcière assise sur mon père
sans vêtements.

Je croyais qu'elle faisait du mal à Papa alors j'avais


couru et je l'avais mordu sur son bras nu.

Elle s'était tout de suite redressé complètement


nu et quand j'ai regardé mon père il était aussi nu.
Pourquoi ils se mettaient nus pour pleurer ?

« Oh mon Dieu ! Va-t-en rapidement.» Avait dit la


voix de ma marâtre.

Je lui avais lancé un regard noir.

- C'est toi qui doit dégager, espèce de sorcière,


méchante quitte sur mon père ! Avais-je hurlé.
Mon père avait trouvé le temps de se rhabiller
pour me soulever tandis que je pleurais en me
débattant.

Dans la chambre, il m'avait posé au sol pour


m'essuyer mes larmes.

« Tu ne dois pas entrer dans la chambre des


grands sans frapper surtout la nuit ! » M'avait
sermonné sa voix.

Moi j'étais en colère contre lui.

- Pourquoi tu ne nous aimes plus ? Pourquoi as-tu


ramené une sorcière dans cette maison ? Elle nous
bats, elle ne nous aime pas, quand tu n'es pas là
on souffre papa et toi tu ne me crois pas.

« Cesse de médire, je ne t'ai pas éduqué ainsi, je


comprends que tu vois en Catherine une rivale
mais sache que si je l'ai épousé c'est pour que
vous ayez une mère. Je ne suis jamais là,
quelqu'un doit s'occuper de vous. Catherine est
gentille, je la vois prendre soin de vous tu...
- Bla bla bla, elle nous aime que quand tu es là ! Tu
ne me crois pas ? Demande à Irma. Tu l'as épousé
pour qu'on ait une mère mais c'est une sorcière...

Je fus coupé par ma belle-mère qui s'était invitée


dans la chambre

« Ben chéri il fait nuit, c'est une enfant elle a


sûrement dû faire un cauchemar. Va te coucher tu
es épuisé je m'occupe de la rassurer.

Je suppliais du regard mon père de ne pas partir,


de ne pas me laisser seule et pourtant c'est ce
qu'il faisait à chaque fois qu'il faisait un pas vers la
sortie.

La sorcière avait un sourire méchant sur les lèvres,


je reculais jusqu'à rencontrer le mur quand sa
main tira mes oreilles jusqu'à les tordre.

J'avais mal, j'avais l'impression qu'on me les


coupait. J'avais tellement mal mais je ne devais
pas pleurer, parce que je ne devais pas lui faire
plaisir mais aussi ma petite sœur allait se réveiller,
depuis la mort de maman elle dort difficilement il
fallait que je supporte.
« Écoute moi très bien petite maudite. Si jamais tu
reviens dans ma chambre la nuit ou que tu essaies
de te rebeller comme tu l'as fait aujourd'hui. Je
vais te tuer avant de partir très loin d'ici avec ton
père espèce de bâtarde » elle m'avait poussé et
j'étais tombé.

- Un jour tu vas me le payer ! Avais-je dis.

Elle était partie mais j'étais restée sur le parquet à


pleurer jusqu'au petit matin.

***

Les semaines passaient, les jours défilaient et


notre calvaire ne s'etompait pas.

Moi et Irma étions les seuls à tout encaisser,


c'était notre choix. Notre petite sœur ne devait
pas subir, c'était la plus fragile, on devait la
protéger.

Nous n'avions plus d'employé ni de nounou, nous


étions les bonnes à tout faire, des travaux qui
n'étaient pas de notre âge. On devait tout faire
avant d'aller à l'école. Ma main en ce moment
même était couverte de bandage, je m'étais brûlé
avec de l'eau chaude parce que Catherine nous
mettait la pression pour qu'on lui fasse le petit
déjeuner tandis qu'elle était affalée comme une
Diva sur le divan.

J'étais épuisée, je souffrais beaucoup j'avais perdu


ma joie de vivre, je ne parlais plus beaucoup
comme ma petite sœur et le pire j'avais faim, nous
avions tout le temps faim. Catherine ne nous
nourrissait pas.

Irma partait demander des restes dans les


restaurants en cachette et c'est ainsi qu'on se
nourrissait caché dans notre chambre.

Ma haine pour Catherine prenait beaucoup de


place dans mon cœur.

Et sa méchanceté n'avait plus de limite.

« Chéri, j'ai parlé avec mon père spirituel. Tu sais


que je pars avec les enfants aux cultes. Eh bien il a
eu une vision quand il a vu ta deuxième fille, elle
est possédé. Il nous a recommandé des jeunes
afin que l'esprit la quitte» mentait-elle à mon
père.

Lui comme une personne maraboutée ne faisait


que dire oui. Il était devenu un homme sans
caractère, un partisan du béni-oui-oui.

Et j'étais impuissante face à tout ça.

C'est ainsi que mon calvaire avait pulsé crescendo.

Je passais de camp de prière à camp de prière. On


me forçait à jeûner, on me forçait à lire le livre
saint toute la nuit alors que mon ventre avait faim.

On me battait des fois pour me forcer à avouer


que j'étais possédé.

J'avais compris que ma marâtre me détestait plus


que les autres. Pourquoi je l'ignorais.

J'avais compris que là où j'étais n'était en rien une


église, les chrétiens, les vrais ne font pas cela.
Ma mère m'avait éduqué dans la religion, je savais
que ces personnes n'étaient pas des hommes de
Dieu mais des adeptes de satan.

Je souffrais, j'avais beaucoup maigri, j'avais tout


perdu. Cette robe rose que je portais était
devenue ma peau tellement que je ne faisais que
la porter.

Catherine profitait des missions de mon père pour


m'emmener souffrir.

Ma haine grandissait, ma haine me consumait.

Un jour, je parlais avec ma petite sœur du haut de


mes 16 ans dans la cuisine tout en préparant des
crêpes.

Papa était là, Catherine faisait bonne figure.

J'étais particulièrement heureuse parce que la


chute de Catherine était aujourd'hui.

J'avais enregistré sur le magnétophone de mon


père toutes les méchancetés que nous lançait
Catherine.
J'avais fermé la porte à clef quand l'on père est
venu pour empêcher à Catherine de nous
interrompre. Ainsi j'avais tout fait écouter à papa
qui était vibrant de colère.

J'avais d'étaler dans la cuisine alors que mon père


hurlait depuis la chambre sur sa femme.
J'entendais « Tu vas partir d'ici» et je souriais.

Je haïssais Catherine, je la haïssais plus que


j'aimais vivre.

Je sentais ses pas fendre le carrelage, elle était


venue vers moi alors que je coupais des bananes
pour des salades de fruits. J'avais prévu un dessert
gourmand, des crêpes, de la salade de fruits, tout
ce qu'on n'avait pas mangé depuis des lustres.

Mon père avait claqué la porte en colère, il avait


donné l'ordre à Catherine de déguerpir avant son
retour.

« Toi !» avait-elle rugi.

Je continuais de découper les fruits.


En transe, elle s'était mise à me frapper. Ma petite
sœur pleurait. Elle tentait de frapper Catherine
pour qu'elle me lâche mais que pouvait une ado
face à un corps adulte ?

Quand Catherine avait fini, je rigolais, je rigolais


parce que au moins j'avais gagné, elle allait partir.

Sauf que Catherine était sortie et à son retour,


quand elle préparait le repas de papa, je l'avais vu
essoré sa serviette hygiénique dans la casserole.
Je voyais mes menstrues alors je savais ce que
c'était. Elle avait préparé du mafé et m'avait forcé
à servir mon père en lui disant que c'était moi qui
l'avait préparé. Elle menaçait de battre ma petite
sœur. J'avais obéis. Mon père croyait que
Catherine était partie quand il était rentré, il
s'était mis à nous demander pardon, qu'il ne
savait pas pourquoi il était si aveugle.

Je lui avais servi, il avait mangé avec appétit.

Et c'est avec surprise que j'avais vu le lendemain


Catherine et mon père s'amouracher.
J'avais demandé à mon père ce qui lui prenait et il
m'avait envoyé balader.

J'avais compris que Catherine avait marabouté


mon cher et tendre papa.

Je n'avais qu'une solution.

Qu'une solution.

J'avais marché jusqu'à au marché comme


d'habitude. Je regardais la brouette d'où les
produits était exposée puis je m'étais approché du
vendeur qui faisait son speech pour attirer les
clients.

- Vous êtes sûr que c'est efficace ? Avais-je


demandé.

Il s'était lancé dans un speech de marketing pour


me convaincre. L'exemple qu'il tenait en main qui
était asséché, m'avait convaincu.

- Ils sont tenaces chez moi j'ai tout fait mais rien je
veux le produit le plus dangereux. Je n'en peux
plus d'eux.
J'étais retourné à la maison avec mon panier du
marché et mon trésor. L'objet de ma libération, de
notre libération à moi, Irma, ma petite sœur, mon
père.

Quand j'avais terminé de préparer le repas, j'avais


mis le produit dans son plat, j'y avais tout versé.

La haine agissait.

Je la haïssais.

Une bouchée, une coupe de vin. Elle mangeait,


buvait, riait.

Et subitement elle s'était jetée au sol en crise. Elle


avait les yeux exorbités, les veines qui sortaient
étaient devenues bleues. Son corps se vidait et se
déshydratait. Son sang se coagulait.

Elle ressemblait au rat mort que le vendeur tenait


pour vendre son produit.

Je venais d'empoisonner Catherine avec un


raticide.
Elle mourut.

Cette mort était le début du silence entre moi et


mon père.

Fin du flashback.

Je ne regrette rien, même si elle se tenait devant


moi je l'aurai encore buté.

Les femmes sont toujours les mêmes, toujours à


s'accaparer des hommes.

Sadio le fait actuellement avec mon fils.

Et elle finira comme Catherine, comme Irma et


l'autre.

Je le jure.

***

Abdel Oumar Dioum,


J'espionne le couple sasa (Sadikh-safiatou) parce
que j'ai parié ma montre avec Sadio sur le fait que
ces deux là ne sont plus coincés qu'avant.

Je passe devant leur chambre pas vraiment


fermée quand je les vis proches loin de l'autre.

Bordel je vais perdre ma montre.

- Sadio ! Magne toi, ils vont s'embrasser !

Elle se précipite vers moi alors que je cherche


désespérément mon téléphone dans les poches
de mon jogging, elle me tend le sien et j'actionne
la caméra, quand je place le portable je me rend
compte que le couple nous fixe.

Euhhh.

- Continuez, faites comme si on n'était pas là, je


filme ! Et dire que nous avons failli rater leurs
premiers bouche à bouche, dis-je à l'attention de
Sadio.
- Qui te dit que c'est leurs premiers baisers ?
Répond ma femme. Je t'avais dit qu'ils étaient plus
à ce stade. Ta Rolex devient la mienne.

Je baisse mon téléphone comme un mauvais


perdant alors que Sadikh nous claque la porte au
nez ce qui me ramène à la réalité.

- Hé Sadikh je te signale que c'est ma porte ! Ne


faites pas de bébé hein ! Tonton Abdel vous
surveille.

Sadio me tire le bras et nous nous mettons à rire


d'eux.

Durant toute la journée, safiatou n'a pas pu me


regarder dans les yeux. J'en ai bien profité pour lui
lancer des vannes.

Ayant des choses à faire, je sors.

Je conduis alors que mon téléphone sonne, quand


je remarque l'appelant, je gare sur le bas côté
décrochant à la hâte.
" Tu te fous de moi Rachid ? Sais-tu combien de
fois je me suis inquiété ?, C'est quoi cette nouvelle
manie que tu as de disparaître hein ? Tu n'es pas
allé à la caserne depuis des jours et bon sang où
es marie ?"

" Euh Abdel calme toi en fait nous sommes


désolés. Nous allons bien, Marie est avec moi."

" Passe la moi !"

Un bruit se fit entendre à l'autre bout quand la


voix de ma sœur prenait place.

Je souffle bruyamment extrêmement soulagé.

" C'est quoi votre problème je peux savoir ? Vous


vous foutez de moi ? Vous ne vous êtes pas dit
que votre grand frère serait inquiet ?"

" Justement c'est pour ça qu'on t'appelle on va


bien, nous sommes venus à Johannesburg on
voulait changer d'air mais avec leurs système on
était complètement désorienté"
" Oui quelle bonne excuse ! Je suis allée en Chine
et pourtant je savais que je m'appelait Abdel et
que j'avais un frère, une sœur et un portable !
Vous me prenez pour un con ? Où êtes-vous ?
Rentrez tout de suite ! Je t'appelle sur ton réseau
social en vidéo tu as intérêt à décrocher Marie !"

" D'accord petit Papa."

Je raccroche et lance l'appel vidéo.

A l'écran, ma sœur me sourit derrière elle Rachid.

Elle se mit à se filmer sous toutes les coutures


avant d'en faire de même avec Rachid. Elle me
montre une chambre qui ressemble à une
chambre d'hôtel.

" Tu vois nous allons bien je te le jure. Excuse


nous, nous sommes sincèrement désolés. On va
t'appeler chaque jour désormais te fâche pas !"

" Écoutez, vous savez que vous pouvez tout me


dire. Des vacances je peux les comprendre mais
sans prévenir c'est quand même étrange. Avez-
vous des problèmes ? Je suis votre frère parlez
moi !"

Marie éclate de rire.

" Tu t'en fais trop petit Papa tout va bien. Nous


rentrerons bientôt je te jure et chaque jour nous
t'appellerons. Salut ma belle sœur je l'embrasse. "

Je ne suis pas rassuré toutefois ils sont majeurs je


ne peux pas les forcer alors je capitule décidant de
prendre chaque jour de leurs nouvelles.

Je raccroche plus rassuré et appelle mes hommes


et Ben pour leurs dires d'annuler les recherches.

J'arrive à l'unité, je préviens Sadikh d'être prêt


avec les autres. Puis pars dans les vestiaires. Je
n'ai eu le temps que de retirer ma chemise quand
Tacha pénètre dans le vestiaire.

Comme surprise, elle se confond en excuse en ne


quittant pas pour autant du regard mon torse.

- Ici c'est pour les hommes tu ne reconnais plus le


vestiaire des femmes ?
- D... désolée je venais voir Sadi...je... pardon.

Elle sort.

Sadikh a vraiment à faire avec celle là rire La place


de Nabou à été vaqué par une mini Nabou rien
que pour Sadikh.

Je mets un t-shirt vert, un gilet par balle et prend


ma cagoule.

Nous allons procéder à l'arrestation de Dibor


aujourd'hui.

J'aurais voulu faire autrement, j'aurais voulu le


séquestrer, le tabasser puis l'envoyer en prison
mais il y a Soraya et son khalil.

Ça me fout un peu les nerfs

Je pars avec Sadikh et deux hommes qui


conduisent la voiture où sera installé le coupable.
Nous nous garons devant sa majestueuse
demeure. Tout le visage dissimulé sous une
cagoule.

La cagoule permet de garantir l'anonymat des


fonctionnaires de police lors de missions
spécifiques, soit parce qu'elles sont
particulièrement dangereuses, soit parce qu'on
estime qu'ils peuvent faire l'objet de mesures de
surveillance et être reconnus.

On sonne, une employée vient nous ouvrir, ce


dimanche nous supposons que tout le monde est
là. Une femme qui viens à sa suite se présente
comme la femme du propriétaire. Nous
demandons à voir Dibor.

J'observe la maison et s'il est là, il a la possibilité


de nous voir depuis une fenêtre. La maison est
plantée au milieu d'une cour, s'il y a une fenêtre à
l'arrière, il peut sortir et sauter sans que nous le
voyons.

La femme tic, elle traîne vu que la première option


à l'amiable ne convient pas, je présente le mandat
d'arrêt et demande aux officiers d'entrer sans son
autorisation.

Je fais le tour de la maison quand je tombe à pic


sur Dibor qui avait sauté à l'arrière.
Je dégaine mon arme.

- VOUS ÊTES EN ÉTAT D'ARRESTATION ! LES MAINS


EN L'AIR, JETEZ VOTRE ARME DEVANT VOUS
! Tonné-je en le tenant en joue.

Il me sourit, et je su qu'il m'a reconnu tant mieux.


Le lâche qu'il est se met à courir.

Je le poursuis sans relâche.

- ARRÊTE TOI ! TU ES EN ÉTAT D'ARRESTATION !

Pour un quartier résidentiel, il ya bien des


curieux.

- POUR AVOIR TUÉ SON PAPA LE FILS CHÉRI VEUX


SE VENGER, TU NE M'AURAS PAS GAMIN !

" Présumé en fuite, repliez vers le nord ! dis-je


dans le talkie."
Pas prêt de le laisser m'échapper je le suis sans
relâche, il tire maladroitement je compris que je
vais devoir user de mon arme. La loi me le permet
dans ce cas spécifique, un il tente de fuire de deux
il met en danger la vie d'autrui et la mienne et j'ai
lancé deux sommations.

Je tire le ratant une fois, la deuxième balle se loge


dans son pied gauche alors que nous arrivons sur
le goudron, vicieux jusqu'au bout et malgré sa
blessure il tente de traverser malgré les voitures
quand il se fait charger par une Toyota puis
propulsé quelques centimètres plus loin.

Merde !

Toutes les voitures s'arrêtent, les passants y


compris. J'appelle immédiatement une ambulance
tandis que Sadikh et les autres arrivent.

Il se charge de faire fonctionner la circulation et


de disperser la foule qui a déjà commencé à
spéculer.
Dibor est conduit à l'hôpital, précisément au bloc.
Je charge des officiers à la surveillance puis pars à
l'unité rédiger un rapport sur pourquoi j'ai utilisé
mon arme, j'ai un passif avec dibor ça aurait pu
me porter préjudice mais Dieu merci j'ai deux
officiers témoins de mon acte.

Je retourne à l'hôpital des heures plus tard


espérant avoir des nouvelles.

Je fais face au docteur.

- Le patient à eu beaucoup de chance, nous avons


retiré la balle, il est en vie bien que mal en point.
Mais le problème c'est qu'il risque de perdre
l'usage de ses pieds.

Coooool.

J'ai envi de sourire mais le toubib le verrait d'un


mauvais œil.
Il est vivant et handicapé, il ira en prison.

Très cool.
Je donne des directives strictes sur la surveillance
de sa chambre d'hôpital.

Je ne veux pas qu'il m'échappe. Il purgera sa peine


et vu toute les charges qui pèsent sur lui, meurtre,
blanchiment d'argent, vente d'organe humaine il
s'en prendra cher.

***

Les journaux se déchaînent sur l'attestation du


candidat en liste aux élections. Dès qu'il ira mieux,
il retrouvera ses amis assassins.

Je dois parler à Khalil mais je n'ai pas encore son


temps.

Je conduis en écoutant un zikr de baye Fall.


La semaine d'évaluation de ma mère est passée.
Le diagnostic du docteur à été le même.

Elle est schizophrène.

Sadio était arrivé à me faire douter mais là je ne


sais plus quoi penser et je n'ai pas envie de penser
au risque de devenir fou. Tout ce que je sais c'est
que je fais mon devoir de fils jusqu'à ce que j'ai
des preuves de cette personne qu'on me décrit
comme étant ma mère.

Aujourd'hui elle doit se faire interner. Alors je


l'aide à faire ses affaires dans le plus grand silence.
Je n'arrive toujours pas à digérer ses mensonges,
pas faute d'avoir essayé.

Ces jours ci Sadio est beaucoup pensive, je fais de


mon mieux pour lui changer les idées en
multipliant les attentions. J'accepte de passer
pour une clown pour faire rire ma femme.
Personne d'autre ne le fera à part moi.

Et ça n'enlève en rien ma virilité ou mon ego


d'homme. On doit pouvoir se montrer sous toutes
les coutures dans un mariage et jusque là je peux
dire que Sadio m'a vu dans toutes mes facettes
vice versa.

- Pourquoi tu souris ? Demande ma mère.

Je ne m'étais même pas rendu compte que je


souriais.
- Tu sais que Dibor a été arrêté ? Ça n'a pas dû
t'échapper vu le déferlement de presse. Si
j'apprends maman que tu lui a cherché un avocat
parce que c'est ton ami, tu prendras sa place, j'en
oublierai que tu es ma mère. Je suis gendarme, ne
l'oublie pas. Je me transformerai en petit diable et
je dirais que tu es sa complice, je monterai des
preuves de toutes pièces.

Elle lâche ses vêtements choqué.

- Tu me menaces Abdel ? Mais qu'est-ce qui te


prend ? Je n'ai rien avoir avec lui. Pourquoi irais-je
lui prendre un avocat ?

Je ne réponds pas mettant fin à la conversation.

- Bon j'ai fini de ranger ce sac. Je t'apporterai des


effets au fur et à mesure. Tu demandes aux
infirmières de m'appeler si tu manque de quelque
chose.

Elle se lève et vient me prendre dans ses bras.

- Merci mon bébé. Tu verras que j'irai mieux et on


formera une belle famille.
Je hoche la tête simplement même si j'en doute

- Tu sais que je commence à aimer l'idée d'être


grand-mère ? Je gâterai tellement tes enfants
qu'ils ne pourront plus se passer de moi. Tu n'as
toujours pas de nouvelles de Tidjane ?

Je fis non de la tête. Sa mère biologique l'a


emmené en Guinée je pense coupant ainsi tout
lien avec moi. Je sais que ça a dû être brusque
pour lui. J'espère qu'il se porte bien et que je le
reverrai un jour. Je le considère toujours comme
mon fils, on a partagé beaucoup et le temps ne
pourra pas l'effacer.

Ma mère continue de me parler d'un futur joyeux.

Tout ce que je souhaite c'est qu'elle ne soit pas


celle que les autres décrivent. Je l'espère
sincèrement parce que je n'ose pas imaginer.

Je prends le volant alors qu'elle se remémore nos


souvenirs.
Quelques-uns me font rire, me faisant oublier
toutes appréhensions.

Au centre, on nous fait visiter les lieux que je


qualifierais de paisible. Il y a un grand jardin,les
patients s'y promènent en lisant des livres ou en
peignant surveillé par les infirmiers.

Je sais qu'elle sera bien ici.

Je découvre sa chambre aux murs blancs. Le


psychiatre nous laisse un peu d'intimité. j'en
profite pour lui parler et la rassurer, elle pense
que je ne viendrai plus.

C'est difficilement que je sors du centre en


laissant ma mère.

Je dois aller récupérer mon grand-père parce qu'il


vivra désormais avec nous.

De retour à la maison, je pars dans sa chambre.


J'avais déjà demandé aux employés de préparer
ses affaires, il doit être prêt.
- Ça te fait plaisir de venir avec moi grand-père ?
Je me rappelle que quand je quittais la maison tu
voulais que je te t'emmène.

Il me fixe sans pour autant me répondre alors je


m'inquiète.

Je lui touche le front mais il n'a pas de fièvre.

- Où est ton infirmière ?

...

- Pourquoi tu ne me réponds pas mame boy ? Tu


es en colère contre moi ?

Il secoue la tête comme pour dire non. Il pose ses


doigts sur son cou et fait non de la tête.

Je recule ayant peur de comprendre.

- Tu ne peux plus parler ?

Il hoche la tête les larmes suivant ses joues.

C'est quoi ce délire ?


- Calme toi Mame ok ? On ira chez un ORL. Quel
incapable ton infirmière. Ne t'en fais pas on
s'occupera bien de toi à la maison. Je descends
avec ses affaires puis viens le porter jusqu'à la
voiture. Je récupère son fauteuil et ferme la
maison à clé.

***

Mortem aux fléchettes dormait quand Zora


pénétra dans la pièce.

Elle ouvrit les fenêtres d'un coup faisant infiltrer le


vent glacial afin que mortem se réveille et ce fut le
cas.

Pour empêcher le cri de mortem, Zora lui


confisqua sa voix.

- Tu ne me connais pas et tu n'as pas besoin de me


connaître. Par contre, toi et ta coéquipiere vous
allez devoir tout arrêter parce que les autres
membres de la secte sont intouchable. Si tu
t'entêtes, si vous vous entêtez, je te tuerai aussi
facilement que je te suis apparu toi et l'autre et
l'autre. Je t'ai laissé tuer les autres mais les trois
restant tu n'y touche plus. Tu es prévenu, vous
êtes prévenus !

Elle s'éclipsa et mortem retrouva sa voix. Elle


sauta de son lit le corps tremblant puis lança le
numéro de sa coéquipière.

Elles voulaient se venger mais pas mourir.

Le combat devenait rude.

Très rude.

Tôt le matin, elle convoqua une réunion et


rejoignit leurs Qg.

Mortem aux armes faisait des bulles avec son


chewing-gum comme d'habitude adossé au mur.

Mortem à la fléchette se mit à faire les cents pas


chauffant le cerveau des autres.

- Quoi ?
- L'esprit de la secte m'est apparu, lâche-t-elle,
sous la surprise de l'homme et sa coéquipière.

- Qu'à t'elle dit ? Demanda l'homme.

Mortem se mit à leur expliquer mot par mot les


mots de Zora.

- Vous ne pouvez pas vous battre, avec un esprit,


c'est dangereux ! Le mieux c'est d'abandonner. On
ne connaît rien aux Roqya, on ne sait pas
comment la détruire et elle peut nous tuer,
s'exprima l'homme.

Mortem aux fléchettes était d'accord mais la pilule


ne passait pas pour l'autre mortem.

- Et pourquoi devrait-on l'écouter ? Nous y


sommes presque, il ne nous reste que trois
fondateurs. Peut-être qu'elle veut juste nous
effrayer, renifla mortem aux armes.

Sa coéquipière voulu rétorquer quand un rire se fit


entendre dans la pièce, ça ne provenait d'aucun
d'elle.
Elle était là !

Zora apparu pile devant mortem aux armes qui


n'était nullement effrayé. Zora serra ses poings et
mortem aux armes se sentit étranglés, elle se
contorsionna au mur, ses deux mains autour de
son cou.

Les deux autres alertés s'étaient précipité autour


d'elle.

- ARRÊTEZ VOUS ALLEZ LA TUER ! JE VOUS LE JURE


QUE NOUS ALLONS ARRÊTER. LIBÉREZ-LÀ ! La
suppliait mortem aux fléchettes.

- Je ne suis pas votre ennemi ! Vous n'êtes pas les


principales cibles ! Si vous vous entêtez, votre
mort vous sera servie ! Nimemaliza ( j'en ai
terminé.)

Elle disparu, libérant ainsi mortem aux armes qui


toussait fortement au sol.

- Ils ont gagné, ont abandonne, murmura Mortem


aux fléchettes, l'instigatrice du gang.
***

H se tenait devant Badra Faye. Il avait eu la même


réaction que Nabou, surpris qu'une personne
ressemblant à Sadio se tienne devant lui et pire sa
mère.

Les tortures avaient commencé depuis une


semaine. Et H voulait en finir aujourd'hui.

Des choses bien plus importantes arrivaient.

- Badra, je flaire la mort autour de toi, le sais-tu ?

Badra mal en point un cocard à l'œil ricanait.

- Toute façon, toi ou non, j'allais mourir. Vas-y !

- Certes tu as un cancer tu es destiné à la mort


mais comment vas-tu mourrir ? Ça c'est la bonne
question à se poser. Tu as sacrifié ma fille Badra et
quand je l'ai su il était déjà trop tard. Je n'avais
rien pu faire. C'est une douleur que j'ai toujours
semé et enfin aujourd'hui je peux la récolter. Tu
l'avais mutilé ? Je me rappelle.
La reine t'avait coupé un doigt. Observez votre
excellence.

Zora à cette période avait fermé son esprit à H elle


se refusait à prévenir H des dangers
qu'encouraient ses germes. Zora le faisait souvent
et H n'arrivait toujours pas à comprendre
pourquoi. Elle s'était mise en colère contre Zora
surtout qu'elle avait accepté le sacrifice en
sachant très bien que Saïda était sa fille.

Pourquoi Zora avait laissé faire celà ? C'est la


question à laquelle Zora ne voulait pas répondre
et qui taraudait toujours H.

Badra même s'il ne l'avouerai jamais avait peur au


plus profond de lui. Cette femme à la peau
sombre et à la beauté éclatante avait l'air
dangereuse. Avec la reine il savait à quoi s'en tenir
mais celle-là, il ne savait rien d'elle.

- Je suis celle qui a donné l'ordre de tuer Dieyna !

Badra venait de recevoir un poignard. Nul mort ne


lui aurait fait plus mal.
- Caz à tué Juliette et aujourd'hui je vais tuer
Romeo.

- Pourquoi ? Avait laissé échapper Badra.

- Tu méprisais ma fille pour vivre le bonheur avec


une autre. Pour qui te prends-tu cher Badra ? Si
Emlyn devait souffrir tu devais souffrir. On t'avait
dit de l'épouser de la rendre heureuse et qu'est-ce
que tu as fait ? Tout le contraire. Pendant que
Emlyn pleurait toi tu jouissais. C'est pour Dieyna
que tu faisais tout ça ? Alors Dieyna meurt tu te
retrouves à la même case que Emlyn. À souffrir.
Trêve de bavardage !

H recula.

- Préparez le matériel et déshabillez-le !

Elle quitta la pièce pour aller dans l'autre là où


Nabou l'attendait

Sans parler, elle prit une arme et le mit dans les


mains de Nabou puis resta derrière Nabou une
autre arme posée sur son cou.
- Pose le pistolet sur ta tempe et tire ! Cingla H.

Nabou se lança dans une supplication qui ne


touchait pas le moins du monde H.

- Tu voulais tuer ? Alors je suppose que tu peux te


tuer. Je t'ai assez torturé, tu as perdu du poids, tu
ne ressembles plus à rien. Tout ton corps est
blessures. Tu veux la paix ? Alors tire !

En ayant marre de la lâcheté de Nabou. Elle


plongea la pièce dans le noir. Puis alluma les
enceintes qui diffusèrent des cris d'horreur.

Les sons aspiraient la pièce, Nabou avait


l'impression que des démons venaient prendre
son âme. Nabou n'était pas bien
psychologiquement, H l'avait traumatisé, elle
hallucinait et H en profita.

Quand le son lui était insupportable, Nabou


voulait en finir.

Alors elle se tira une balle en plein tête.


H ralluma la lumière puis observa le corps
désormais sans vie. Les larmes de Nabou, c'est
tout ce qui lui restait.

- On se croisera en enfer !

Elle sortit alors que ses hommes s'affairaient sur le


corps.

Elle rejoignit la pièce ou Badra était qui était


désormais muni d'une baignoire pleine d'eau d'un
fil ou du courant passait.

- Couchez le sur le sol, tenez lui les bras, les pieds


et donnez moi un taser !

Il tendit à H ce qu'elle voulait et placèrent Badra


au Sol.

- QU'EST-CE QUE VOUS FAITES ARRÊTEZ !


Gesticulé-t-il.

H portait des gants alors elle posa le taser sur les


testicules de Badra et envoya une décharge
électrique.
-
AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
HHH!!!

Le cris de Badra fendait l'air, des larmes avait


rejoint ses joues. Rien n'avait commencé pourtant
il avait terriblement mal. Tout son corps avait
senti passer le courant plus ses testicules.

Mais H ne s'arrêta pas Elle continua, continua


jusqu'à ce que le nez de Badra expulse du sang.

- Il respire ça me va. Je voulais le tuer aujourd'hui


mais j'ai changé d'avis. Plongez son visage dans
l'eau jusqu'à ce qu'il s'évanouisse.

Elle prit la porte.

Elle se dirigea dans la chambre de Harris qui


revenait de la salle de sport.

- Il y a un problème ? Tu viens rarement dans ma


chambre. Demanda-t-il

H hocha la tête puis s'assit sur le lit.


Elle prit un liquide qu'elle utilisait quand elle
voulait chasser Zora et l'aspergea dans la chambre
de Harris. Elle savait que Zora avait les oreilles
partout or le produit l'empêchait d'approcher.

H avait Zora mais elle avait sans Zora des


connaissances en magie noire alors elle avait ou
s'offrir cette portion sans cette petite peste
d'esprit.

- Maman putain ça sent ! Se plaignit Hariss.

H termina.

- Excuse-moi, il fallait la tenir hors de ces murs. Tu


m'as dit que Zora venait fréquemment te parler.
Tu n'as rien remarqué sur elle ?

Hariss tiqua ne sachant pas vraiment de quoi sa


mère adoptive parlait.

- Comme quoi ?

H se mit à faire les cents pas.


- Particulièrement son ventre, son nombril. Zora
ressemble à une femme qui était enceinte de deux
où de trois mois je dirais. Son ventre ressemble à
celui d'une femme enceinte. Je ne l'avais jamais
remarqué parce que ce n'était pas visible et sa
robe rouge n'arrangeait pas la visibilité mais
l'autre fois je l'ai bien observé, je l'ai observé
minutieusement et elle s'est emportée me traitant
de sorcière avant de fuir. Depuis quand mon
regard gêne Zora ? Ça n'a fait qu'accroître mes
soupçons.

Harris choqué se laissa choir sur le lit. Il ne l'avait


pas remarqué.

- Tout ce que je sais maman c'est que Zora se


venge et ça concerne toi, R, et le A. La question
qu'il faut se poser c'est est-ce que à vous trois
vous avez tué une femme enceinte ?

H se mura dans un silence inquiétant.

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Chapitre 49
Aziz Thiam (Madman)

Il est 01 heure du matin. Dans ce quartier


résidentiel, je sors du véhicule ayant le champ
libre parce que mes hommes ont déjà neutralisé
ses hommes. On m'ouvre fièrement la porte de la
chambre et un de mes hommes m'indique la
chambre concernée.

Un corps est étendu sur le lit. J'allume la lumière,


sort mon arme de mon manteau et tire sans
scrupule sur la table de chevet, ce qui la fait se
lever en sursaut.

Sans que l'un ou l'autre ne bouge, nous nous


fixons ardemment, les souvenirs tentent de
revenir mais je les relègue dans un coin de ma
tête, je ne suis pas là pour ça.

Ses yeux écarquillés ne se détourne pas de moi,


alors que je joue avec mon arme maintenant
adossé contre le mur.

- Dois-je comprendre que tu es venu me tuer ?


Siffle-t-elle.
- Disons que je suis venu rendre visite à la mère de
mon fils. N'est-ce pas un acte louable ?

Le sujet la fit se lever à l'arrache. Elle tente


d'ouvrir sa bouche pour nier sauf que j'ai déjà ma
réponse alors je décide d'ignorer ses expressions.

- Si je comprends R, tu as osé tomber enceinte de


moi, prendre mon fils pour l'approprier à un autre,
dis-je dans un rire sardonique. Sais-tu ce que tu as
fait R ? Tu as donné un autre patronyme à mon
fils, grâce à toi mon enfant ne porte pas mon nom.
Grâce à toi ses enfants ne porteront pas mon
nom. Tu ne m'as pas seulement épargné mon fils,
tu m'as arraché ma descendance. Je te sais froide
comme de l'iceberg mais je croyais que l'amour
que tu ressentais pour moi aurait fait de toi une
humaine. Je quitte le mur et me rapproche d'elle
tandis qu'elle recule. Elle fixe un coin de la
chambre, justement là où elle garde sa deuxième
arme vu qu'elle s'est rendu compte que l'arme à
ses chevets à disparu.

- Nul arme bien évidemment à part la mienne ne


se trouve dans cette chambre. Mes hommes se
sont chargés de tout te déposséder. Ce ne fut pas
vraiment difficile, tu as le sommeil aussi lourd que
celui d'un koala.

- Ne t'approche pas Aziz ! Reste où tu es !

L'envie de rire me prend alors je m'y mets. C'est


tellement drôle de la voir trembler de partout,
chaque pore suintant de peur. J'ai envie de dire
que quand deux méchants se croisent le second se
met à l'infinitif. Con mais ne cherchez pas à
comprendre.

- Pourquoi ? Mhhh R As-tu peur que je veuille te


tuer ? Tu sais très bien que j'en suis capable. Tu
sais très bien que Aziz n'est plus celui qu'il était, tu
sais encore très bien qu'appuyer sur une détente
ne me dérange pas tout comme c'est le cas pour
toi n'est-ce pas ? Je dis ça en lui serrant
furieusement le cou alors que des deux mains
tentent de défaire ma poigne.

- Tu...m...m... blesse...z... arrête...tu..en... colère.

- Oh je te fais mal ? Bizarre tu aimais ça pourtant


quand je te faisais l'amour.
Je ne desserre pas ma main, je m'enorgueillis de la
voir chercher de l'air, de taper ma main pour que
je la lâche, de voir ses yeux écarquillés, truffé de
peur alors que les miens n'expriment aucune
émotions tant elle ne représente plus rien pour
moi. Qu'elle crève ou qu'elle carnonisse je m'en
fiche. Mais je ne serai pas l'auteur de sa chute, je
ne serai pas celui qui lui plantera un épée dans la
poitrine.

- Pour répondre à ta question R, je ne vais pas te


tuer, tu ne mérite pas la mort qui est trop bien
pour toi et je sais que mourir ne t'effraie pas ce
qui t'effraie toi et qui peut te mettre plus bas que
terre, ce qui équivaudra à mille poignards pour
toi, c'est de perdre ton fils. Je ne vais pas te tuer R
je laisse ce loisir à ton fils car la haine qu'il
ressentira pour toi te tuera à petit feu et c'est tout
ce que je te souhaite, voir cet enfant que tu traîne
comme un trophée te mépriser, te haïr, te rejeter
pour la crapule que tu es, tu ne mérite rien, tu ne
mérite même pas d'être là mère de cet homme,
lui craché-je à la figure avant de retirer mes saints
doigts de son sale cou. Elle tousse fortement à
s'en fendre les poumons, tombant à terre en se
tenant le cou.

Je l'observe au sol et je me dis que c'est là sa


place. Au sol, plus bas que terre sans personne
pour la relever.

- Tu es jalouse de tout ce que H est mais crois moi


que cette femme vaut mieux que la crapule que tu
es...

- Ferme ta gueule ! Je savais que tu en pince pour


elle, tu crois que je ne sais pas que vous vous
voyez ? Moi je t'ai aimé, je t'ai aimé plus que ma
vie et tu m'as trahi ! Au fond Aziz tu ne me connais
pas, ni physiquement ni moralement, tu ne me
connais pas et ton ignorance est la cause de tout
ceci. C'est de ta faute si je t'ai éloigné de ton fils !
De votre faute !

Je l'observe manifester sa folie n'ayant rien


assimilé. Après tout, comment comprendre les
propos d'une déséquilibrée mentale ?

- Celui amoureux de H c'est Mamour, lui appris-je


avec délectation.
Elle écarquille les yeux, secouant la tête de gauche
à droite.

- Tu mens ! Mamour est amoureux de moi ! Ton


frère est fou amoureux de moi et tu ne l'as jamais
supporté !

J'éclate de rire en sortant un mouchoir faisant


mine de m'essuyer une larme face à tant de
pathétisme.

- Mamour est obsédé par toi ça c'est la vérité mais


son véritable amour c'est H et ça c'est l'ultime
vérité. Tu n'as pas vu cette façon qu'il avait eu de
l'observer ce fameux soir où on l'a connu ? Bof
c'est normal aussi que tu sois dans le déni tu
n'observe jamais rien, m'amusé-je.

Elle se met dans une rage qui me fait rigoler. Ses


mains repousse mon torse alors que je me laisse
aller jusqu'à rencontrer le mur.

- Tu es en colère reine ? Je crois que je viens de


comprendre ta jalousie envers elle. Tu t'es dit que
j'étais amoureux d'elle, tu n'as jamais supporté
qu'une femme m'approche, nous voir proche moi
et elle t'a fait voir autre chose. Je te déteste
comme je me déteste. J'ai voulu te sauver de ta
démence, de ce démon qui vit en toi. Je t'ai
toujours accepté malgré toutes les conneries que
tu as faites. Je ne suis certes pas amoureux d'elle
mais j'aurais préféré l'être d'elle que de toi. Je te
porte désormais en horreur R et je te souhaite de
souffrir tout comme je souffre parce que tu m'as
rendu mon fils, mon sang inaccessible. Tu es un
personnage nocif et monstrueux, tout ce qui
existe de plus horrible dans ce monde.

Je me dégage de sa poigne et déplie les


froissement de mon costume.

- Tu me tuera peut-être, même si je doute que tu


y arrives mais sache que mon fils sera informé de
qui je suis ! Qu'il m'accueille à bras ouverts ou non
je le lui dirai !

Je sors par la grande porte suivi de mes hommes


alors que j'entends des fracas derrière moi.

Foutu amour, connerie je maudis le jour où je l'ai


connu !
***

M'en foutant un peu de l'heure, je conduis jusqu'à


chez Zahra n'ayant nullement envie d'être seul
chez moi.

Heureusement qu'elle n'est plus en Casamance ça


m'aurait fait chier de faire tout ce chemin. Je gare
devant son immense demeure et pénètre
l'intérieur sans qu'un garde ne m'entrave.
Je trouve Caz qui sort de son bureau, on se salue
d'un hochement de tête et je comprends qu'elle
ne dort pas.

Dans son bureau je l'observe qui fait les cents pas


sur ses talons vertigineux et je me demande
comment les femmes arrivent à marcher sur ses
choses.

- Même à cette heure du matin tu es vêtu d'un


tailleur. Ce pantalon te cache presque les pieds
tu...
- Je suis certaine que tu n'es pas venu ici pour mon
style vestimentaire. Qu'est-ce qu'il y a ? Demande-
t-elle en rejoignant son siège.

J'ouvre son frigo et y trouve des barres de


chocolat que je fourre dans ma bouche.

- J'ai eu une entrevue avec R.

- Je t'avais bien dit qu'elle n'était pas là où les gens


pensent qu'elle est. Alors as-tu eu des réponses ?

Je hausse simplement les épaules.

- Je n'y était pas pour avoir des réponses, je


voulais lui cacher mon mépris. Pourquoi Caz était
la ?

- J'ai envie de m'amuser.

Je hoche la tête décidant de ne pas chercher à


comprendre.

- Et Nabou ?

- Dans sa tombe !
- Tu n'as pas eu pitié de cette fille ? Peut-être que
la prison aurait suffit.

Zahra lâche son dossier et me fixe comme si j'avais


dis une connerie.

- Elle était en prison et y est sortie pour retomber


dans ses conneries de vengeance à la con. Sais-tu
que Nabou est responsable de l'agression de Sadio
qui lui avait valu le dos cassé ? Là je lui avais
pardonné. Tu crois que c'est juste une petite
jalouse qui utilise les maigres moyens ? Non !
Madame use de grands moyens pour détruire ma
fille. Elle est allée au Bénin pour lancer un sort à
Sadio, heureusement que j'ai protégé toute mes
enfants mystiquement là j'ai pardonné encore je
m'étais juste venger en envoyant les preuves de
son mensonge sur Tidjane, j'avais acheté un billet
d'avion à la mère biologique de Tidjane mais
Nabou ne s'est pas découragée. Elle a simulé un
accident et là encore je n'étais pas intervenu
parce que je me disais que la séparation de ces
deux était la solution. Puis ma fille s'est vengée
elle l'a foutu en prison et elle est sortie et a
chercher encore à la nuire Je faisais surveiller
Nabou. Mes hommes l'ont pris alors qu'elle était
en train de saboter la voiture de ma fille qui je te
rappelle est enceinte de deux bébés. Tu me parles
de prison ? Crois-moi que s'il était possible de la
ramener à vie je l'aurai fait pour encore la buter.
Elle était capable de tuer et je me suis débrouillée
pour qu'elle se tue, rétorque-t-elle avant de se
perdre dans une mélancolie que je compris sans
qu'elle n'ait eu le besoin de m'expliquer avec des
mots.

- Pourquoi ne vas-tu pas la voir encore une fois ?


Elle quitte le point qu'elle fixait pour me regarder.

- Elle me déteste. Je préfère les laisser tranquille


Aziz je ne suis pas blanche dans cette histoire. Je
comprends leur amertume et je dois juste
assumer.

- Je ne comprends pas H je sais que tu aimes tes


enfants, pourquoi n'est tu pas resté avec eux ?
Sadikh je comprends mais les filles, Sadio, Soraya,
Saïda et de ce que j'ai compris tu n'as jamais aimé
ta fille aînée.
Elle se lève et se met à arpenter la pièce les mains
dans ses poches.

- Zora est un esprit qui se nourrit de notre


douleur. Si j'étais heureux avec mes filles je te jure
que Zora allait trouver un moyen de tout foutre en
l'air. J'ai dû faire semblant.

Je ne comprends pas, je ne comprends toujours


pas. Je sais que le sacrifice demande les premiers
fils.

- Sadio est une fille Zahra.

Elle secoue la tête s'agaçant que je ne comprenne


rien. Toutefois c'est légitime c'est une histoire de
malade.

- Mais j'ai fait tout ça parce que Zora me l'a


imposé. Je n'avais pas le choix c'était les
conditions de Zora, j'avais les mains liées dans
cette secte je devais assumer et subir. J'ai invoqué
Zora, quand elle n'apparaît pas c'est moi qui
l'invoque à chaque fois que les membres ont
besoin d'elle, je suis plus liée à elle que les autres.
J'ai pris le temps de connaître Zora, elle n'aime
pas nous voir heureux. Même si le sacrifice c'est
un fils de basse, zora est imprévisible elle aurait
été capable de demander ma fille rien que pour
me voir souffrir. Elle l'a fait avec R en rejetant P
alors qu'au début elle n'avait stipulé que le
premier fils. Quand Irma a accouché de ton
homonyme il était destiné au sacrifice mais Zora a
accepté la doléance de Mamour et des années
plus tard elle l'a refait avec R. Dès cet instant
j'avais commencé à étudier Zora, tu sais que si R
donne son fils ça la détruirait. J'avais déduis que
c'est cette destruction qui intéressait Zora et non
le sacrifice en lui-même. Tout récemment j'ai
appris que ce n'est pas le lien du sang qui
l'intéresse mais l'amour que ressent le donneur
envers le sacrifice et ça Zora ne nous l'avait jamais
dit. Et qu'est-ce qui arrive quand une personne
que tu aimes meurt par ta faute ? Ça te détruit
c'est ce que Zora veut et je découvre encore
qu'elle se venge. Une putaine de vengeance que je
ne comprends nullement. Ce qui a sauvé mes
enfants Aziz c'est que j'avais compris son jeu.
J'avais eu le temps de voir et de comprendre grâce
à ce qu'elle faisait avec les autres.

Cette femme m'étonne.


- H désolé de te dire cela, mais je crois que tu es
une sorcière ! J'aurais presque eu peur de toi.

Elle lève les yeux au ciel.

- Écoute Aziz toi-même tu ne comprends pas


comment la secte a été créé. Tu t'es réveillé tout
frais dans ta chambre, des jours après tu as appris
pour la secte et tu t'es dis qu'on l'avait invoqué
pour ça alors que non, ce n'était pas ça l'objectif
du départ. Laisse-moi te plonger dans cette
période.

FLASHBACK DE Zahra Kane (H)

Le soir de l'invocation de Zora.

Le petit copain un peu con de mon amie s'était


retrouvé éjecté contre le mur. Elle avait couru à
son chevet le corps tremblant.

« Il n'est pas mort ! Que voulez-vous ?» avait


résonné la voix de Zora qui ne s'adressait qu'à
moi. Les autres me fixaient hébété attendant que
je parle pour eux.
- Mes amis ici présent et moi, chacun de son côté,
nous voulons signer un pacte avec vous. Nous
souhaitons le pouvoir, la puissance et un
patrimoine inestimable. Nous nous soumettons à
vos désirs en échange de nos vœux exaucés.

Zora avait fait le tour du cercle observant le visage


de chacun de nous avant de repousser les autres
et de se planter devant moi.

« N'as-tu pas peur ? Tu es la seule ici à me


regarder droit dans les yeux sans trembler»
m'avait questionné Zora

- Vous êtes le résultat d'un acte souhaité, ma


psychologie est préparée, fut ma réponse.

Zora avait hoché la tête, elle était excitée comme


une puce. J'avais devant moi un esprit content
d'être là.

« J'ai une idée ! » c'était la voix de mon amie qui


s'était approchée laissant au sol le con qui lui
servait de petit ami. Je ne sais combien de
conneries il avait débité durant toute la soirée.
Des blagues aussi pourries que nulles.

Je l'observais tentant de lui demander par le


regard ce qu'elle foutait. Si elle avait une idée on
devait en parler bien avec d'invoquer l'esprit elle
devait donc se taire.

« Comme nous l'avons invoqué tous ensemble,


créons une secte ! Avec une secte nous serons
ensemble mains dans la main aux commandes,
notre bande ne sera pas disséqué, nous serons
puissant et le pays...»

« J'accepte.» Avait bien vite dit Zora sans laisser le


temps à mon amie de terminer ses explications.

J'avais lancé un regard incendier à mon amie. Ce


n'était pas le plan, on devait avoir tout ceci chacun
de son côté bien évidemment je savais que l'esprit
allait réclamer des sacrifices et ces sacrifices
chacun allait les fournir de son côté. La secte
n'était pas prévue et cette connasse ne nous avait
rien dit.

- Non ! Avait scandé ma voix. Je refuse. On veut...


« Vous m'avez invoqué j'ai accepté une idée et je
ne reviendrai pas là-dessus. L'idée ne semble pas
vous plaire teint d'ébène mais sachez que vous
serez là dirigeante de cette secte !» avait dit Zora.

Je lui avais lancé un regard courroucé en me


fichant qu'elle soit un esprit. Je n'étais pas
d'accord ! Je n'ai nullement eu le temps de
réfléchir qu'on m'impose une secte. Je ne voulais
pas, encore moins m'encombrer des personnes
qui ne sont même pas des vrais amis.

- Hors de question que je forme quoi que ce soit


avec ces parvenus ! Je ne dirigerai rien ils ont une
tête à l'intérieur une cervelle qu'ils le fassent eux-
mêmes ! Nous n'avons pas les mêmes problemes !

« Putain la muette ferme là, je ne veux pas


mourir.» Avait marmonné Mamour. Je lui avais
lancer un regard torve sans perdre mon temps à
lui répondre.

« Tu n'as pas le choix teint d'ébène, tu m'as


invoqué, tu étais au milieu de ce cercle tu es donc
le noyau central de ce pacte. Et pour te remercier
de m'avoir invoqué je t'épargne le sacrifice de soi.
Par contre les cinq ici présent devront m'offrir un
sacrifice, un sacrifice de soi entendez par là, un
sacrifice d'une partie de vous, ça c'est un. En
deuxième lieu vous devriez chacun de vous,
m'offrir votre premier fils et ça sera valable pour
les membres que vous recruterez. Troisièmement
apportez moi des animaux qui symbolise les trois
volontés que vous avez mentionné et
quatrièmement, pour sceller le pacte j'ai besoin
d'un sang neutre, vous allez devoir tuer quelqu'un
peu importe le sexe. On commence par les
sacrifices de soi»

J'étais exemptée du sacrifice de soi mais je n'étais


pas contente, j'avais encore en travers de la gorge
la proposition subite de mon amie.

« Moi je vous offre la fertilité.» c'était la voix de


Malick Niang.

« Le sommeil fait partie de moi ? Si oui je vous


offre mon sommeil j'accepte de ne plus dormir.»
avait proposé Kader Dieng.

Zora avait hoché la tête.


« Moi Issa j'accepte d'être borgne, je vous offre
mon œil gauche.»

Tous nos regards s'étaient posés sur Mamour qui


fixait son frère échoué au sol.

« Je peux le sacrifier lui?» avait demandé


Mamour.

« Imbécile ! Connard ! Racaille ! Je te jure tu


sacrifies mon homme je te tue ! Pauvre con !
Porte tes couilles et offre une partie de toi.
Raclure ! Elle ne touche pas à Aziz sinon esprit ou
pas je vais la tuer ! Ne touchez pas à Aziz je vous
l'interdit !»

Je m'étais pincé l'arrêt du nez, agacée par sa


stupidité et ses crises de petite fille à papa. Tuer
quelqu'un qui est déjà mort. Connerie !

« Je sacrifie donc mon âme...euh...c'est possible


?» Avait tenté Mamour. Zora s'était approché de
lui.
« Sais-tu ce que ça veut dire ? Je noircirai ton âme,
tu ne seras fait que de méchanceté, rien en toi ne
sera bonté. J'accepte»

J'observais Zora, à chaque acceptation elle souriait


grandement.

« Il reste toi » avait-elle pointé du doigt mon amie.

« Euh...je...c'est possible mon sommeil ?»

« Non ton sacrifice de soi ne doit pas être le même


que celui de tes amis. » s'était exprimé Zora.

Mon amie réfléchissait à vive allure en observant


chaque partie de son son corps.

« Je t'offre le privilège de te donner un temps de


réflexion. Je viendrai vers toi pour savoir ce que tu
comptais sacrifier» avait lâché Zora.

Ce qui m'avait laissé perplexe, de tous les livres


que j'avais épluché, je savais qu'un vœux coûte
cher, l'esprit le réalise et prend ce qu'il veut sans
pitié. Je n'arrivais pas à comprendre Zora.
Elle était partie nous demandant de l'invoquer
quand nous aurons les animaux.

- Bravo, tu viens de nous embarquer dans un


bateau que toi seule tu naviguais dans ta foutue
cervelle qui ne pèse rien du tout ! L'avais-je
balancé à la figure.

Mon regard avait terminé le fin fond de ma


pensée. Je déteste les précipitations, les imprévus,
les improvisations. Bon sang réfléchir avant d'agir
n'était pas compliqué. Elle m'énervait j'avais juste
envie de l'étriper !

Les choses étant déjà faites et vu qu'elle s'en


fiche. J'avais relégué ma colère en second plan et
leur expliquait les animaux dont ils est question.

« Un lion ? Rire elle nous a pris pour Tarzan et sa


tribu ? Où est-ce qu'on va trouver un lion dans ce
foutu pays ?» Avait tempêté mon amie.

- J'ai une idée mais je n'ai pas l'argent. Les


soigneurs animaliers sont des gens comme moi en
outre pauvre. Avec une bonne paie, ils nous
fourniront un lionceau. Le reste n'est pas difficile à
trouver.

« Putain t'es trop intelligente Zahra on s'occupe


de l'argent mais euhhh un lionceau t'es sûr qu'elle
acceptera ?» Avait demandé mon amie.

J'avais levé les yeux au ciel. Obligée de tout leur


expliquer.

- Un lionceau c'est peut-être un fruit ? Tu veux


que je t'explique en Arabe ? Connasse !

J'avais pris congé ce soir-là, irritée.

°°°°

Le temps poursuivait son chemin, le pacte s'était


scellé avec chacun notre sang et nos sacrifices. La
secte avait vu le jour. Ce n'était pas mon idée alors
j'ai laissé à mon amie la gérance, elle est la Reine,
Mamour son bras droit.

J'avais lâché mon livre quand Reine avait


débarqué en furie dans ma deuxième demeure
inconnue à mon mari en se tapant furieusement le
ventre.

« Il y a un déchet dans mon ventre. Je veux


avorter, donne moi quelque chose à boire. Je ne
peux pas garder cette grossesse ! »

Je l'avais observé, et le regard de la reine n'avait


rien de bienveillant pour ce bébé.

- C'est peut-être un fils, lui avais-je répondu en


reprenant mon livre sauf que R était venu bien
rapidement m'arracher mon livre pour l'envoyer
valser contre le mur ce qui avait eu le don de
m'énerver.

- Je ne suis pas responsable de tes moments de


baisse ! Assume et ne viens pas me faire chier !
Ramasse mon livre !

Je lui avait lancé un regard qui ne laissait place à


aucune objection alors de mauvaise foi elle avait
récupéré mon livre pour le poser violemment sur
le bureau.
« Je veux avorter ! Je ne peux pas accoucher, tu ne
comprends pas ? J'ai fait une connerie putain aide-
moi nous sommes amie !»

Amie, ce mot avait retenu mon attention. Je


n'avais pas envie de lui répondre car parler
m'ennuyait même si R avait besoin qu'on lui sonne
les cloches, l'oublie n'appartient pas au coupable.

- Amie ? Tu peux aller te faire foutre avec.


Maintenant tu dégage !

Elle m'avait lancé un regard noir puis s'était tiré.

°°°°

9 mois sont passés. Reine avait accouché. Sa haine


pour le bébé n'avait baissé d'un iota car dès les
premières semaines, elle avait franchi la porte
avec un panier d'où était installé un bébé. Comme
un déchet elle l'avait posé à mes côtés.

« Dis à Zora de récupérer son sacrifice !»

Je n'avais pas eu le temps de répondre, mon


regard fixait ce bébé. Je ne me l'expliquait pas
mais ce bébé m'attirait. J'avais senti l'aura de Zora
et le vent qui l'accompagnait. Elle était là pour
répondre à R.

« Comme tu l'as toi-même dit R c'est un déchet


alors je n'en veux pas ! Je veux celui qui viendra au
monde.»

J'observais R qui avait les yeux écarquillés, les


traits figés.

« C... comment...tu...» tentais de parler R.

« Je sais tout R, je veux l'autre qui viendra au


monde car tu vas l'aimer ! Quand ça sera le
moment reviens avec mon sacrifice.» avait
marmonné Zora.

R s'était laissé tomber à terre totalement en


panique avant de vite se reprendre pour partir
sauf que le bébé était là.

- R ton enfant, tu ne peux pas le laisser ici ! Hurlé-


je. L'enfant s'était réveillé en pleure comme s'il
sentait que sa mère lui avait tourné le dos. Pour le
calmer je l'avais soulevé tandis que R me fixait,
tantôt moi tantôt le bébé.

« Rien à cirer de lui garde le après tout tu n'as pas


d'enfant !»

En rage j'avais posé le bébé ignorant ses pleurs


pour m'approcher d'elle.

- Tu es stupide ou quoi ? Que veux-tu que je dise à


mon mari ? Reprends ton bébé !

Elle avait levé les yeux au ciel un petit sourire sur


les lèvres.

« Tu as pu cacher à cet idiot qui tu es alors cacher


un bébé, ça sera du gâteau pour toi ! Garde le ou
fais en ce que tu veux car si je le récupère je le
tuerai !» Sur ce, elle s'était retournée pour s'en
aller sans jamais se retourner pour ne serait-ce
qu'observer son bébé qui pleurait derrière moi.

Zora derrière moi éclatait de rire.

- C'est quoi ton problème ? Mamour à un fils, tu as


accepté de ne pas tuer son fils et maintenant R te
propose son premier fils, tu refuses ! Tu changes
les règles que tu avais toi-même établies !
Pourquoi ? Ça t'amuse de jouer avec nos
sentiments ? Tu n'es pas clean Zora je me
demande bien ce que j'ai loupé avec toi.

Zora s'était mise à observer le bébé sans un regard


pour moi.

« Tu l'as si bien dit H les règles que j'ai moi même


fixées alors je change quand je le désire. Ce bébé
me sera utile dans un futur proche. Garde le il sera
ta rédemption être mère te va bien. Tu dois me
remercier H parce que je t'aime bien.» avait-elle
dit avant de disparaître.

Ainsi je m'étais retrouvée mère adoptive, je ne


pouvais pas le refourguer dans un orphelinat, je
ne m'en sentais pas capable. J'avais du le confier à
une amie, Anita qui était Sage femme et vu son
boulot j'avais trouvé une nounou pour lui et je l'ai
nommé Prince Harris. Souleymane n'a jamais su
pour lui.

°°°°
Un jour Zora m'était apparu un sourire au lèvre
tenant un hochet pour bébé qu'elle s'amusait à
remuer pour provoquer du bruit.

« J'ai arraché ce jouet au fils de R, il a 6 mois. Tu te


rappelles de ce que je t'ai expliqué ? Eh bien je
suis allée chez elle pour régler mon sacrifice et R
m'a émis une doléance pareille que celle de
Mamour et gentille comme je suis j'ai accepté. »

Intriguée, je m'étais mise debout, tandis que Zora


continuait à m'agacer avec le bruit de ce jouet.

« Tu aurais dû voir la scène. Elle s'était mise à


genoux, me suppliant d'épargner la vie de son fils,
qu'elle ferait tout ce que je veux. L'idiote m'a
même promis de m'acheter une maison tu y crois
toi ? Rire acheter une maison à un esprit.»

J'avais observé Zora avec méfiance.

- Pourquoi ? Tu viens de refuser deux fils zora,


avais-je rétorqué méfiante.

« Rire je suis gentille. N'est-ce pas une raison


suffisante ? Mais j'ai accepté en échange des
futurs progéniture de son fils et tu te rappelles du
sacrifice de soi ? Reine n'avait rien sacrifié, je lui ai
dit que c'était le moment mais que j'avais changé
d'avis. Le sacrifice de soi ne viendra pas d'elle
figure toi H que son fils chérie ne devra point se
marier un jour car vivre le bonheur conjugal sera
un poison qu'il goûtera chaque jour jusqu'à mourir
le soir ou lui même son enfant naîtra. Puis cet
enfant qui sera le petit fils de Reine sera le
recouvrement de la dette de Reine ou dans le pire
des cas, elle devra tombe enceinte de Aziz.»

J'étais abasourdi par ce que j'entendais. Tout au


tout avait changé. Zora avait fait une faveur
empoisonnée à la Reine. Le sacrifice de soi devait
provenir de la reine et non de son fils. Encore une
fois Zora changeait les règles.

- C'est des conneries ta Pseudo gentillesse est un


poison dans tous les cas le fils de R risquera de
mourir. S'il se marie il meurt le jour où son enfant
viendra au monde tu sais très bien que c'est un
homme qui trouvera forcément une épouse il
mourra et son enfant avec. C'est cruel la dette de
R est lourde à quoi est-ce que tu joues ? Et elle
bordel je suis certaine qu'elle a accepté sans
réfléchir !

« Pas de ma faute si elle est impulsive. Pour


n'avoir pas pris son fils chérie elle a accepté de
payer sa dette avec son petit enfant ou baiser
avec le maboule et me donner l'enfant qui
résultera de cet acte et pour avoir eu une faveur
lors du sacrifice de soi, si son fils chéri se mari il
mourra le jour où son enfant viendra au monde.
Bye »

Ces imprévisibilité de Zora avaient réveillé


beaucoup de doutes en moi, cette acceptation de
la doléance de Mamour de R, le sacrifice du don
de soi inversé sur le fils de R, cette histoire de
baiser avec Aziz, tomber enceinte je ne la
comprenais pas. Zora s'amusait avec nos esprits je
l'avais compris mais pourquoi ? Ça je l'ignorais.

°°°°

Des années ont passé et j'étais enceinte.

Je ne vivais pas normalement cette grossesse car


j'étais angoissé à l'idée que ce soit un garçon.
Zora n'était pas loin, je le sentais.

- Je sais que tu es là ! Cette phrase avait suffit à la


faire apparaître.

« Je sens deux cœurs, tu attends une fille et un


garçon. Et tu sais ce que ça veut dire H.»

Foutu grossesse, juste à cause d'une pilule


oubliée. Je ne voulais pas tomber enceinte je ne
voulais pas sacrifier mes enfants.

« Es-tu heureuse d'être enceinte ? Vas-tu aimer


tes bébés comme R aime son fils ?»

Je suis la seule fermée à Zora, elle ne sait pas ce


que je projette ni ce que je ressens parce que moi
je sais éloigner Zora. Elle est capable d'être chez
les autres dans qu'ils ne sachent ainsi elle arrive à
savoir tous leurs plans mais moi quand je ne
voulais pas d'elle, je l'a tenais éloigné. J'avais
décidé de ne pas répondre à sa question qui
n'était qu'un piège.

« J'accepte de ne pas tuer ton fils !»


- Rire Zora tes pseudo gentillesse sont des
cadeaux empoisonnés. Qu'est-ce tu va me
demander en échange ?

« Que tu le veuilles ou non il va mourir ça tu ne


peux pas l'empêcher. Par contre, je peux le
sauver, tu me devras une dette que tu devras
rembourser par la mort d'une personne qui
compte pour toi. Deuxio tu devras abandonner
ton fils à sa naissance et faire croire à ton époux
que tu n'attends qu'un seul enfant. Être séparé de
tes enfants H, ne pas recevoir leurs amour sera ta
lourde sentence. Tu as donc intérêt à tout miser
sur Harris, il sera ta rédemption.» elle disparu.

J'étais resté là à fixer mon ventre. Je détestais


abandonner, ma mère m'a abandonné, alors Zora
sait ce que sa demande me coûte, elle sait que je
vais en souffrir, elle sait que je me suis promis de
ne jamais faire subir à un enfant le calvaire de
l'abandon. Elle sait que R souffrira de perdre son
fils y compris Mamour. Zora aime utiliser nos
faiblesse contre nous.
Zora revenait de temps en temps me demander si
j'aimais les deux ou uniquement l'un des deux, je
ne lui avait jamais répondu.

Le jour de mon accouchement, après m'être


séparé de mon bébé garçon, Zora m'étais apparu
alors que je caressais les joues de ma fille dans un
sourire rayonnant. J'aimais cette petite, plus que
ma vie et mon fils aussi sans oublier harris qui
grandissait et donc j'avais les nouvelles chaque
jour.

« Tu aimes ta fille H ? » m'avait-elle demandé en


fixant le bébé qui dormait dans mes bras. Mon
sourire s'était vite fané. Je l'avais observé, elle
avait un air malicieux dans les yeux. Zora
s'apprêtait à utiliser ce bébé contre moi.

Je devais protéger mon enfant, Zora ne devait pas


la tuer. Ni me faire le coup qu'elle a fait à Reine.

- Non ! Je déteste ce bébé. Je suis obligé de me


montrer ainsi parce que sinon Souleymane
douterai alors ne viens pas me faire chier !

Elle avait ri.


« Dommage, ça m'aurait fait plaisir de la prendre»
avait-elle dit avant de disparaître.

Je n'avais plus désormais le droit de me montrer


aimant avec ce bébé. Je pouvais éloigner Zora que
dans une chambre où une espace réduite avec les
produits que je prépare mais je ne pouvais pas
l'empêcher d'errer dans toute la maison ça allait
me demander des litres de mon liquide d'autant
plus que si je la tenait éloigné de toute la maison,
elle aurait eu des doutes et agir sans pitié en tuant
mes deux enfants. Dans un couloir, dans le jardin,
dans le salon elle était capable de voir mes gestes
d'amour.

Je n'avais pas le choix que de me montrer haïssant


et dès cet instant j'avais regretté mon Pacte.

FIN DU FLASHBACK.

Retour dans la peau de Aziz Thiam.

J'ai une migraine. Je ne remercierai jamais assez


ma trouille de l'époque et mon incrédulité qui m'a
permis de ne pas faire partie de cette secte. Un
esprit de malade, des fondateurs aux décisions les
plus inimaginables, des règles qui changent... Ça
aurait été infernal pour moi.

Ô merci grand esprit de l'incrédulité et de la peur


de m'avoir épargné.

- Et tu sais ce que Zora a encore décidé ? Que la


grossesse elle n'en veut plus parce que R ne
ressens rien pour eux. Elle change, elle change
et...

Attendez...je me lève interpellé par ses mots.

- Attends...il va mourir ? Quand sa femme


accouchera il va mourir. C'est ce que tu essaies de
me faire comprendre ? Non... ce...ce n'est pas
possible. H tu ne peux pas me faire ça...tu sais que
je viens d'apprendre que je suis père. Aïe aïe ! Je
me laisse tomber au sol en me tenant la poitrine
vrillé par une douleur insoutenable.

Elle arrive bien rapidement à mes chevets me


demandant de me calmer seulement que ça m'est
impossible. Il va mourir...sa mère sans réfléchir à
scellé son destin.
- Zahra il faut...il faut que tu parles à l'esprit. S'il le
faut, j'accepte de faire un sacrifice. Tout...mais pas
ça...

- Écoute Aziz Reine était venue demander à Zora


de l'épargner mais elle avait répondu qu'elle l'a
sauvé une fois et qu'elle ne le fera pas une
deuxième fois que seul le germe liée peut le
sauver. Si elle veut sauver son fils elle devra tuer
la liée de son fils et tu sais ce que ça veut dire, je
ne peux pas le permettre.

La douleur à la poitrine me fait plonger dans les


abysses.

***

Zahra Kane (H),

J'ai dû conduire Aziz à l'hôpital. Heureusement il y


a eu plus de peur que de mal. Sa tension avait
chuté.
C'est d'une bizarrerie de me retrouver ici. On n'a
jamais vraiment été proche. On se voyait juste
quand l'un ou l'autre avait besoin de vider son sac.

J'ai appelé Ben et j'attends qu'il prenne la relève.

Quand il me retrouve dans le hall de l'hôpital, je


me dis qu'il a vraiment changé. Il est différent de
l'homme que j'avais rencontré quand j'ai appris
que mes filles vivaient avec lui.

Dès ce jour, j'avais demandé à Ben de veiller sur


elles. Je m'étais proposée de lui remettre de
l'argent mais il avait refusé sous prétexte qu'il le
faisait avec volonté et qu'il ne voulait pas être ma
marionnette ni que Sadio crois plus tard que leur
rencontre n'était pas fortuite. J'avais respecté
cela.

J'avais compris que nos destin étaient sûrement


liés. Car il était impensable que le fils de Mamour
que j'ai vu bébé allait grandir et rencontrer ma
fille jusqu'à s'en occuper.

Et encore que des chemins allaient encore se


croiser. Nous sommes tous liés et je commence à
croire que le hasard n'existe pas dans notre
cercle.

Je lui indique la chambre de son oncle. N'ayant


plus rien à faire ici, je prends congé.

***

Le lendemain, tard dans la nuit.

Je fixe la tablette d'où on voit clairement la Reine


qui dort depuis la maison où elle s'est fourrée.

L'oreillette en place, j'écoute Caz qui m'apprend


que les gardes sont déjà neutralisés. Il m'apprend
aussi qu'il a installé la caméra et que je peux
allumer ma tablette.

Chose faite, je tombe sur l'image de R qui dort


paisiblement. Elle a toujours eu le sommeil lourd
oubliant qu'avec son titre il faut avoir un sommeil
de crocodile, le danger n'est point prévisible.

La porte de la chambre de R est fermée à clé. Sa


fenêtre pourra lui offrir de l'air mais elle ne pourra
pas y accéder car c'est par cette fenêtre que mes
hommes lanceront du gaz irritant.

- Allez-y ! Donné-je l'ordre.

Tout de suite la fumée commence à remplir la


pièce et évidemment elle se réveille en total
panique. Elle tousse et tente d'aller ouvrir la porte
sauf qu'elle est fermée. À chaque fois qu'elle
s'approche de la fenêtre mes hommes balancent
les diffuseurs de gaz irritant. Bientôt elle ne
pourra plus respirer du à l'inflammation des
poumons. À cet instant même elle vit un calvaire,
elle respire un gaz qui pique fortement les yeux, le
nez dans moyen de sortir.

Je souris amusé quand son corps s'échoue contre


le sol.

" Elle s'est évanouie, abandonnez son corps


devant une clinique. "

Je raccroche puis éteins la tablette. J'aurais aimé


la tuer mais il n'est pas encore l'heure, nous
devons dire la vérité à nos enfants, assumer nos
erreurs et mourir.
Je décide d'aller me coucher.

J'aurais aimé m'occuper de Badra mais il est mort.


Caz s'était occupé de lui tirer deux balles dans
chaque pied puis il s'est pris une décharge
électrique d'un nombre puissant de volte que son
cœur n'aurait guère supporté.

Ainsi les crapules sont morts il ne reste que moi, R


et A.

Nous polluons la vie de nos enfants.

***

Abdel Oumar Dioum,

J'effectue des pompes quand Sadio vient


m'annoncer que Khalil est là, il devait passer mais
n'avait pas donné d'heures fixes vu ses
occupations à son cabinet dentaire.

Je file rapidement à la douche pour me


débarrasser de la sueur, m'habille et rejoins le
salon où je le trouve en conversation avec ma
femme.

Je le salue respectueusement, échangeant


quelques propos banaux jusqu'à ce que j'en ai eu
marre.

- Je suis responsable de l'arrestation de ton père !

Je vois Sadio qui me fait les gros yeux ayant peut-


être voulu que je sois moins directe. Je hausse les
épaules et me concentre sur mon interlocuteur
qui me fixe avec surprise, étonnement,
incompréhension toute la smala du choc.

- Euh...pardon mais de quoi est-ce que tu parles ?

- Ton père c'est bien Dibor Diop ?

Il hoche la tête.

- Il est bien à l'hôpital en état d'arrestation n'est-


ce pas ?

Second hochement de tête.


- Donc futur beau, je vais essayer de t'expliquer.
Mon père feu Khadim Dioum était le meilleur ami
de ton père. Je t'ai vu gamin Khalil on t'appellais
Mame à l'époque. J'étais proche de ta sœur
Oureya, je venais chez vous, j'ai connu ta mère
biologique et tes autres sœurs. Ce que je
m'apprête à te dire est difficile mais ton père a tué
le mien.

Des invocations s'échappent de sa bouche, il est


réellement choqué, personne ne mérite d'avoir ce
genre de parents ce dont les enfants qui subissent
les répercussions psychologiquement, vivre et
penser que son père à arracher des vies doit être
horrible, je ne le souhaite à personne.

- Ton père n'est pas seulement inculpé pour celà...

- Oui je connais les charges qui pèsent contre lui.


Son avocat Me les a lu car bien évidemment je
suis allé le voir, j'ai engagé un avocat parce que
c'est mon père mais ce que tu viens de dire ne fait
que me conforter dans l'idée que j'ai de lui je m'en
remet à notre créateur. Je...je vais prendre congé
merci.
Il nous salue une dernière fois et prend congé.

- Tu crois qu'il est allé pleurer ? Demandé-je


hébété par sa fuite alors que Sadio éclate de rire.

- Je ne pense pas, il est sûrement du genre à


s'éloigner pour réfléchir. Tu as réfléchi à ce que je
t'avais dit ?

Je hoche la tête. Nous devons aller avec Aziz chez


sa grand-mère. Elle sera vraiment heureuse de le
voir. Nous trouverons un terrain d'entente et bien
évidemment elle passera du temps avec son fils.
Seulement, je crois qu'il sera préférable de prime
abord la faire venir ici afin qu'elle le rencontre et
ensuite quand nous nous serons enfin occuper de
Badra, parce que quand Aziz ira chez sa grand-
mère passer des congés, il sera capable d'aller
kidnapper Aziz pourra donc sans crainte aller chez
sa grand-mère. Pour l'heure, elle viendra ici. Nous
allons déjà commencer par lui parler d'elle.

Je lui explique mon avis et elle hoche la tête étant


d'accord.

***
Je termine la prière que j'ai guidée et chacun part
se préparer pour le dîner.
Sadikh et Safiatou vont rester avec nous parce que
Sadio est toujours craintive.

Aziz s'occupe de plier les tapis de prières alors


qu'on sonne à la porte. Et la personne qui
s'annonce me laisse pantois.

- Où elle a eu mon adresse Sadikh ? Le


questionné-je.

Il hausse les épaules et part ouvrir à Tacha qui fait


son entrée en portant un jean, des escarpins et
une chemise qui dévoile ses épaules nu.

Elle me salue comme il se doit puis fixe Sadikh.

A quoi est-ce qu'il joue ce petit con ? Je le prends


par le bras et le tire jusqu'au couloir.

- Qu'est-ce qu'elle fiche ici ? L'agressé-je.

- Bah je l'ai invité à dîner, rétorque-t-il calmement.


Sans m'en parler ?

- Bon écoute je ne sors pas avec elle et je n'en ai


pas l'intention. Sadio sait qu'elle vient. Je veux
juste qu'elle constate quelque chose de ses
propres yeux afin qu'elle comprenne qu'elle n'a
aucune chance.

- Tu me parles chinois Sadikh, exprime toi en


français parce que je ne comprends pas.

Il se contente juste de me tapoter l'épaule et


d'entrer dans sa chambre.

Je pars me débarrasser de mon djellaba pour


enfiler un jogging et un t-shirt.

J'observe Sadio qui sort du dressing tout en


beauté.

Elle est vêtue d'une magnifique taille basse en


Bazin bleu, le foulard attaché joliment. Et une
chaîne que je lui ai offert sur le cou. Elle prend son
parfum, pulvérise son doigt avant de l'apposer sur
chaque côté de mon cou.
- Allons y dîner Burr. Je lui offre mon bras et nous
descendons. Quoique, je fais vraiment tâche avec
mon jogging mais on ne m'avait pas prévenu
qu'on devait sortir l'artillerie du placard sinon
j'aurais été digne d'un jaraaf.

J'ai tout de même raté une partie du film je crois.

- Bonsoir ! Lance Sadio à l'honneur de Tacha qui l'a


fixe longuement avant qu'un sourire de
convenance ne rejoigne ses lèvres.

Soraya lance des regards méprisants à notre


invité. Trop sauvage cette fille, elle aurait été bien
pour l'armée ça l'a canaliserai. Je verrai comment
le lui proposer.

Ma femme s'occupe de nous servir avant de


revenir prendre place.

- Euh...vous êtes enceinte ? Demande Tacha.

- A moins que je n'ai mis une calebasse je crois


que c'est fort probable. Bon appétit !
Je cache de justesse un rire alors qu'elle est assise
à ma gauche.

Les autres mangent en silence alors que moi et


Sadio nous murmurons complètement dans notre
bulle. La nourriture ne m'intéresse plus et les
autres y compris depuis qu'elle me parle
sensuellement. Je n'accorde aucun regard aux
autres totalement obnubilé par ma femme et son
ventre que je m'amuse à caresser.

J'éclate de rire quand je sentis son pied me


chatouiller sous la table alors que les autres nous
fixent carrément perdu.

- Pudeur... rire...hé Sadio pudeur il est


hahahahahahaha !

Elle me chuchote quelque chose à l'oreille.


Intéressé, je récupère nos deux plats.

- Où allez-vous ? Questionne Sadikh.

- On part discuter sur le changement climatique


dans notre chambre, répondis-je. Bonne nuit tout
le monde !
- Désolé pour notre impolitesse mademoiselle
mais la Reine et le roi ont besoin d'être seuls. Ce
fut un plaisir de dîner avec celle qui a des vues sur
mon mari.

Hein ? N'est-ce pas Sadikh qu'elle veut séduire ?

J'observe Tacha qui, morte de honte, préfère


soulever son sac et partir sans avoir terminé son
dîner.

Les éclats de rire de Sadikh et de Soraya me


prouve que tout ceci était calculé.

***

Quelque mois plus tard,

Aujourd'hui c'est l'échographie du deuxième


trimestre celle morphologique, nous aurons
l'occasion de connaître le sexe des bébés. Et je
suis incapable de tenir sur pied.

Je suis plus excité qu'un élève qui vient d'obtenir


son baccalauréat.
Je me suis levé à 5 heures, j'ai dépensé mon
énergie dans du sport puis après un bain, j'ai mis à
l'œuvre mes talents culinaires dans un délicieux
petit déjeuner. Il est 7h quand Soraya revient de
son footing. Elle a vraiment perdu du poids, elle va
mieux et je suis assez fière d'elle. Elle à d'ailleurs
accepté de passer un concours pour intégrer la
police, on attend que la période d'inscription
arrive.

- C'est pour Sadio ? Il faut que Khalil vienne en


stage chez toi, il doit me traiter ainsi. Tu peux
écrire dans un cahier genre un livre, que je lui
remettrai pour qu'il lise ?

Très maboule celle là.

- Maintenant dis moi j'ai acheté hier des objets de


séduction comme tu es un homme tu dois les voir.
Si tu les trouves jolie ça séduira Khalil. Homme
c'est homme.

Je suspends mon geste, l'écumoir dans ma main et


la fixe incrédule. C'est la plus maboule dans la
famille de Sadio. Khalil avait demandé à nous voir,
il s'était entretenu avec nous sur elle. Il désire
l'épouser après l'accouchement de Sadio.

Et putain comme j'ai hâte, elle ne fait que


m'emmerder elle me prend réellement pour son
pote je dirais même son petit frère.

Elle revient avec un sachet en main.


Je fixe Soraya qui étale des strings, des soutien,
des pagnes de nuit et j'en passe.

Je rêve ?

Est-ce que cette fille sait que je suis son beau-


frère ?

- Le rouge ça séduit ? Me montre-t-elle fièrement


un string.
Comme le ferait un vendeur de friperie.

Attend que je règle le gaz à feu doux.

Je dépose l'écumoir, prend un souffle que j'expire


et lui arrache tout. Je récupère un briquet puis je
descends dans le jardin.
- Samay salagn salagn ! Hé Abdel arrête, fait pas
ça...pleurniche d'elle en te tentant de venir vers
moi.

Amusé, je lance mon pied dans tous les sens pour


lui éviter d'approcher. J'arrive cahin-caha à mettre
le feu sur ses "salagn salagn" comme elle le dit.

Elle tombe en pleurs.

- Mes salagn salagn, douma la bal l'ensemble


rouge m'a coûté 10.000f mes salagn salagn.

J'éclate de rire puis monte terminer ma tâche.

Soraya a une sœur avec qui elle peut parler de


tout ça mais j'ai compris que ça l'amuse de me
saouler.

Plus tard, je conduis jusqu'à la clinique.

Le radiologue nous reçoit et me demande


d'attendre dehors ce qui me fait rire.

- Tu as fumé de la craie ? Demandé-je en passant


direct au tutoiement, c'est un cas d'urgence.
- Monsieur, vous...

- C'est maintenant que je comprends cette phrase


qui dit «doctor amna, defftor ak dolitorr.» Vous
vous voulez me faire du tort. Moi ma femme
attend nos enfants, on viens les voir et vous me
demandez de rester dehors ? Pourquoi vous
devriez voir l'écran et non moi le père ? Pousse-toi
!

Un éclat de rire derrière moi, me fit me retourner,


je découvre que c'est Serge qui se marre comme
s'il venait de sniffer de la drogue.

- Abdel c'était une blague je me suis mis d'accord


avec lui, bien sûr que le père peut assister à
l'échographie, c'est même recommandé. Je ne
pouvais pas m'empêcher de te faire cette vanne,
termine-t-il dans un éclat de rire.

Je pousse le docteur et rejoint Sadio, je m'assieds


sur le siège à côté d'elle. Moi même
l'accouchement inch'Allah j'assisterai.
Sachant comment ça se passe, je relève la chemise
de Sadio et attend qu'il passe le gel.
Et c'est ce qu'il fit, intrigué je pose mon doigt pour
faire un dessin quand le regard du radiologue me
réprimande.

Je décide de rester tranquille.

L'écran s'allume et je me frotte les mains avant de


tenir celle de ma femme.

Nous voyons distinctement deux corps repliés

Mes bébés.

- Comme vous pouvez le voir sur l'écran nous


avons deux bébés en pleine forme. Certes, l'un est
plus petit que l'autre mais leur cœur bat
normalement. Ils se développent bien, je ne
détecte aucune malformations. Ils vont bien, j'ai
suivi votre dossier madame et vos bébé sont des
champions.

- Normal leur père est un champion n'est-ce pas


Sadio ? Voyez s'ils me ressemblent !
Le rire cristallin de Sadio remplit la pièce alors que
le docteur semble amusé.

- Ce n'est pas possible monsieur, l'échographie


montre la morphologie et les anomalies mais pas
les ressemblances.

Mais pourquoi ?

- Je suis heureux de vous annoncer que vous


attendez deux petits garçons.

- YESSSSSS ! Tu vois je te l'avais dit mes yeux font


de l'échographie. inch'Allah je serai père de deux
garçons Abdel junior et Abdel j-junior.

Quand le médecin lui tend le mouchoir, je


m'occupe de lui nettoyer le ventre avant
d'embrasser tout son ventre.

Je suis heureux et le dire est un euphémisme.

Nous récupérons les clichés, la conclusion à


remettre à la sage femme et prenons congé.
- Demande moi tout ce que tu veux en ce moment
même et je le ferai, je suis bien trop heureux
merci mon rayon de soleil, tu me rends heureux.

- Je souhaite juste que la paix dure. J'ai tout ce


dont j'ai besoin, toi, ma famille et mes bébés
inch'Allah.

- Oh la ma Léopolda Senghorette ne me fait pas


pleurer.

Elle s'esclaffe en me traitant de gamin.

Je voulais juste la faire rire.

_________________________________________
_____________

Chapitre 50

Échapper à son destin est-il possible ou ce destin


longtemps cru nôtre n'était tout simplement pas
nôtre ?

Partir de rien pour se faire une place au soleil.


Perdre l'éclat du soleil pour se retrouver dans
l'obscurité la plus totale.

La déchéance.

Rebâtir sa vie est tout ce qu'il y a de plus


compliqué.

Mais il le fallait.

Je me rappelle encore de ce qu'elle me disait.

« Je vais te sauver.»

« Je vais te sauver.»

Je n'y croyais pas. Je ne pouvais tout simplement


pas y croire et pourtant je suis là, bien portant.

À la sortie de l'aéroport. Je respire l'air de ce pays


qui m'avait tant manqué. Après un long voyage,
d'autres auraient été épuisés mais moi de
l'énergie pulse en moi et voyager en première
classe fait du bien.
Je me grille une cigarette alors que derrière mes
lunettes noires, mes yeux caressent le paysage qui
s'offre à moi.

L'air que je respire, le sol que j'ai foulé, la


magnifique langue que j'entends autour me
rappelle bien et bel que je suis au Sénégal le pays
de "teranga" là où le lion rouge à rugit, où les
ténèbres se dissipent pour laisser place au soleil.

Sénégal toi le fils de l'écume du lion,


Toi surgi de la nuit au galop des chevaux,
Rend-nous, oh ! rends-nous l'honneur de nos
ancêtres,
Splendides comme ébène et forts comme le
muscle
Nous disons droits - l'épée n'a pas une bavure.

Ce couplet est de loin mon préféré.

Des souvenirs j'en ai, de beaux comme de Vilains.

Et là où je me tiens j'observe les véhicules défiler


dans l'incertitude d'un accident probable. Tout
comme j'ai un jour pris la mienne sans savoir que
la mort m'attendait des kilomètres plus loin.
Là mort est partout me dira-t-on mais celle
commandité est là où le commanditeur veut
qu'elle soit.

Je me rappelle encore de la peur qui m'avait


paralysé quand je ne sentais plus la ténacité de
mes freins. Mes yeux se rappellent encore de
cette voiture qui fonçait droit vers moi, mes
oreilles bourdonnent encore aux crissements des
pneus et mon corps n'oubliera nul doute jamais le
choc qu'il avait reçu.

Je me rappelle encore d'elle.

Je me sentais mal, terriblement mal, la fumée


emplissait mes narines, mes pieds étaient lourds,
figés, j'étais tout simplement incapable de sortir
de ce véhicule pour implorer de l'aide. Je priais
pour qu'un véhicule passe dans cette rue voilée
par l'obscurité. Dans un dernier espoir, je voulais
fuir, j'avais choisi la nuit pour fuir et cette nuit la
mort me voulait.

La portière s'était arrachée, je voyais certes flou


mais je la voyais elle qui m'observait.
Un personnage que peut-être l'adrénaline me
faisait voir, sur l'instant j'avais récité la chahada
me croyant aux portes de la mort et pourtant elle
m'avait dit:

« Tiens bon, il passera, il te sauvera.»

« Tiens bon, il passera, il te sauvera.»

« Tiens bon, il passera, il te sauvera.»

Elle me répétait cela comme une chanson, j'avais


l'impression qu'elle me parlait pour me tenir
éveillé.

« Quand il te sauvera, dis-lui, dis-lui de t'emmener


loin d'ici, dis-lui que tu ne dois pas recomposer
avec le passé. Dis-lui que tu dois faire croire le
faux pour vivre. Dis-lui qu'un jour tu reviendras
chez-toi parce que tu auras senti que c'est le bon
moment.»

- P...p... Pourquoi ? Avais-je tenté de demander


alors que du sang s'éclaboussait de ma bouche à
chaque mot qui sortait difficilement.
« Parce que tu n'es pas concerné, tu n'étais qu'un
innocent qui avait cru en l'amour et tu sais moi
aussi j'avais cru en l'amour pourtant ça m'a
conduit dans les ténèbres tout comme toi mais
ton âme ne rejoindra pas les ténèbres, il te
sauvera.»

Je ne tenais plus, je sentais mes forces s'épuiser


j'étais prêt à me laisser aller jusqu'a ce sa voiture à
lui se gare. Difficilement je l'avais vu sortir en
trombe un téléphone à l'oreille il ne se tenait plus
qu'à quelques pas de moi.

« L'ambulance arrive, restez avec moi !»

J'avais sombré sans savoir ce qui se passait autour.

À mon réveil, après un mois à combattre entre la


vie et la mort, je me suis réveillé. Quand il était
venu deux jours après mon réveil, je lui avais
répété les mots qu'elle m'avait dit, je suis partie et
quand j'ai senti que c'était le bon moment, me
voilà enfin de retour au bercail.
Je quitte mes souvenirs et observe les alentours
jusqu'à ce que mes yeux se posent sur lui.

Mon sauveur adossé contre son véhicule un


sourire peint sur ses lèvres, sourire que je lui rend
avec le temps nous sommes devenus frère.

J'écrase ma clope et tire ma valise jusqu'à lui.

Sans qu'il m'en donne l'autorisation, j'ouvre son


véhicule et me mets à l'abri du monde. Il ne tarde
pas à me rejoindre.

- Retour définitif ? Me questionne-t-il.

- Ma voiture arrive, j'ai déjà commencé à


implanter une filiale ici. Tu m'as déjà trouvé une
maison je crois donc que oui. On n'y va.

***

Mamour Thiam ( A),

J'allume ma cigare en tournant en rond dans mon


salon.
Être seul me plonge toujours dans des souvenirs,
chose que je n'aime pas. À quoi bon se rappeler
du passé quand on ne peut rien faire pour y
retourner ?

Dès fois je me demande si je regrette. Si j'avais le


moyen dd retourné à ce fameux soir est-ce que
j'aurai pris les mêmes décisions ?

J'aimerais y répondre mais le problème est que je


suis dans l'incapacité de le faire parce que je suis
pourri de l'intérieur, mon âme est noirci je n'arrive
pas à ressentir du regret.

Rien en moi n'est bon, Zora me l'avais dit.


Pourtant dans tout ce pétrin j'ai pu aimer un fils
qui me crache son dégoût à chaque fois qu'il me
voit et une femme qui ne m'adresse aucun regard
et aussi un frère pour qui j'ai ressenti du regret, la
seule chose que je regrette d'ailleurs.

En ce moment même j'en ris.

- Boss, elle veut...


- Bonsoir A ! Interrompt-elle mon garde en faisant
irruption dans mon somptueux salon. D'un
hochement de tête je lui ordonne de nous laisser
seul.

- Qu'elle Surprise ou devrais-je dire Honneur ? H


en chair et en os chez moi. Installe toi !

Elle observe mon canapé d'un œil méprisant avant


de me joncher du regard.

- Je ne me pose pas n'importe où ! Je suis venu te


poser une question. Le jour où tu demandais à
Zora d'épargner Ben Aziz, elle a accepté sous quel
condition ?

Un sourire mutin colore mes lèvres cependant que


je me sers un verre de liqueur. Je prend tout mon
temps n'étant nullement pressé et sachant qu'elle
est arrêtée l'attente ne doit pas être facile.

Je prends place en dégageant ma veste. Je


l'observe de la tête au pied et elle est toujours là
même.
Une beauté toujours aussi magnétique, H ne
vieillit pas elle rajeunit.

Sa robe blazer blanc à encolure V et manche cape,


une ceinture à la taille lui sied à merveille.

Je me rappelle encore de ce soir ou je l'ai vu assise


sur le lit de R, elle m'avait captivé mais en même
temps je n'osais pas m'approcher son regard
n'avait rien de doux et de bienveillant et c'est
toujours le cas.

Je ne l'ai jamais vu sourire…fin si on oublie ses


éclats de rire séniles. J'ai vu R en rage, émue,
triste mais pas elle, ah si au moins je vois sa haine,
elle nous en veut et surtout à R pour cette
proposition de secte. Elle désirait être riche en
sacrifiant quelques chose sur elle et non
s'emboucaner avec nous dans un périple de
meurtre.

Mais bon les dés étaient lancés.

- Assieds toi voyons, je ne mord pas H.

...
- Tu refuses ? S'arrêter ne doit pas être facile.
Assieds toi et nous discuterons comme de bon
vieux amis.

Elle penche la tête pour m'observer alors que je


souris de quoi augmenter sa rogne. Je m'en
amuse.

- Mamour ici ce n'est pas la récré, il y a toujours


un point d'interrogation à la fin de ma phrase en
outre, je suis en attente d'une réponse.

Impolie mais belle.

- C'est fou H si c'est ce qui s'était passé ici même


qui t'horripile sache que j'ai fais changé le canapé.

Je me lève et m'arrête derrière elle. Je n'ose pas


approcher de trop près mais de ma place, je sens
les effluves de son parfum.

- Tu es toujours aussi belle H, toujours aussi


désirable. Tu es présente mais inaccessible et ce
constat doux et amer me rend toujours aussi fou.
Tu es sauvage, tu es amer mais ça m'attire
irrévocablement. Je ressens l'envie de t'aimer, de
m'approprier à nouveau de ton corps. C'est l'un de
mes plus beaux souvenirs. Tu m'enivre H je suis
fou de toi !

J'ai les yeux fermés et pourtant c'est une claque


sur ma joue qui me fait ouvrir les yeux. Et je souris
parce que je m'y attendais. Je savais que je
risquais de me prendre une claque parce que ce
n'est pas la première.

- Je ne sais même pas comment j'ai pu me laisser


toucher par toi, je n'arrive pas à me l'expliquer et
j'en ressens encore du dégoût. Je me demande
même si tu ne m'avais pas drogué.

J'éclate tout bonnement de rire.

- Je suis un criminel de la pire espèce, un


trafiquant d'humains, je dirige un cartel mais
violer ? Je suis sûr que je ne l'ai jamais fait.
Pourquoi ? Parce que je suis issu d'un viol c'est la
seule chose que je m'interdis de faire H. Mon père
avait épousé ma mère après l'avoir violée, elle a
supporté plus un jour elle s'est barré.
- Va raconter ça à une maison d'édition moi ta vie
ne m'intéresse pas. Réponds à ma question !

- Zora ? Que dire d'elle ?

FLASHBACK,

Mon fils gazouillait sur le lit alors que je tentais


difficilement de changer ses couches.

Il avait une nounou mais les dimanches comme ce


jour, je m'occupais de lui car ça me faisait plaisir.
Je ne m'attendais pas à être père pourtant c'était
arrivé et j'avais aimé l'idée depuis le jour où sa
mère m'avait annoncé sa grossesse. Ce n'était
qu'une fois entre elle et moi et pourtant il est
arrivé. Elle n'en était pas fière parce qu'elle était
âgé que moi de trois ans mais il était hors de
question pour nous deux qu'elle avorte.

J'avais réussi à protéger ses petites fesses puis


m'étais lavé les mains afin de récupérer son
biberon quand je m'étais figé à sa vue.

Zora était là.


Zora fixait mon bébé et tout de suite la réalité
m'avait frappé à la figure. Le sacrifice, c'est mon
premier fils. J'avais lâché le biberon et avait
pathétiquement essayé de protéger mon fils de
son regard en me mettant devant elle.

« C'est mignon.» Avait-elle.

Je suis le diable mais ben me rafraichissait,


j'aimais mon fils et je l'aime toujours.

- Zora je t'en supplie, je sais qu'on t'avait promis


nos premiers fils mais...mais... je l'aime Zora...s'il
te plaît épargne le...je ferai tout ce que tu veux je
t'en supplie prend pitié. Regarde le il est innocent
je suis le méchant ici je t'en supplie Zora...

Elle avait quitté sa place pour s'approcher de mon


fils. Elle l'observait avec un sourire sur les lèvres,
sourire que je ne comprenais pas.

« Il est mignon ton fils.»

Sa main caressait son ventre alors qu'elle ne s'en


rendait même pas compte, moi je bouillais
d'inquiétude.
« Je suis gentille avec les bébés, le sais-tu ? Je vais
le sauver»

Sur le moment, j'étais prêt à lui lécher les pieds


juste pour la remercier. La pression que j'avais
accumulée était redescendue d'un coup, mes
épaules étaient moins lourdes.

J'étais soulagé, soulagé.

« Tu sembles être ravi A mais ne t'excite pas. Je


sauve ce bébé, il vivra mais toi tu ne bénéficiera
pas de son amour. Il va te haïr H, il t'aimera à
l'intérieur de son cœur parce que tu es son père
mais la haine prendra plus de place. C'est le prix à
payer, vivre et ne pas recevoir l'amour de sa
progéniture. Kwaheri (bye) !»

Fin du flashback.

- Attend c'était tout ? Elle ne t'a pas demandé


quelque chose en échange ? L'interroge H.

Je fis non de la tête.


- Vivre sans recevoir l'amour de nos progénitures,
c'est le même sort que je subi et...et... Zora elle
était enceinte, elle est donc morte en étant
enceinte et comme elle n'a pas pu vivre avec son
bébé, les deux n'ont pas pu s'aimer, se découvrir
alors elle nous fait vivre ce qu'elle a ressenti. Mais
oui c'est ça. Putain !

Je suis sûr que je ne devais pas attendre ces mots


car elle parle en étant perdu dans ses pensées.
Tout d'un coup elle se précipite vers la sortie sans
m'accorder plus d'importance.

Habitué, je me laisse choir sur mon fauteuil,


terminant ma boisson.

***

Zahra Kane ( H),

- Il faut que tu m'aides Zahra.

Je le regarde qui me fait face. Il vit dans un


calvaire depuis ce que je lui ai annoncé et je peux
le comprendre. Savoir qu'on risque de perdre sa
progéniture est une sensation des plus cruelles, je
l'ai vécu un nombre incalculable de fois grâce à R.

Mais je suis dans l'impuissance. Je ne peux pas


l'aider sinon je l'aurais fait avec plaisir parce que
ce n'est pas lui seul qui en souffrira une personne
qui m'est cher risque d'être détruite.

- Je...tu as dis l'autre fois que Zora à dit à R de se


faire un enfant par moi pour qu'elle l'épargne.

Je lui demande de se taire d'une main ayant senti


Zora dans les parages, je me lève pour récupérer
ma préparation que je pulvérise dans le bureau
Aziz m'excusera pour l'odeur nauséabonde.

- SORCIÈRE ! ARRÊTE ÇA ! QU'EST-CE QUE TU


VEUX ME CACHER H ?

J'en mets partout jusqu'à ce que je ne sente plus


son aura. Je prends place devant Aziz qui a les
yeux dans le vide.

- Écoute Aziz, tu ne comprends pas. Je vais essayer


de t'expliquer. Le sacrifice de soi est différent du
sacrifice du premier fils. Harris est le premier fils
de R normalement c'est lui qui était destiné au
sacrifice puis Zora l'a rejeté et Zora à choisi ton fils
comme à sa place. Ensuite Zora a accepté de
sauver ton fils en échange du futur petit fils de R
ou qu'elle fasse un enfant avec toi pour le lui offrir
et ainsi payer sa dette. Ça c'est la règle pour
épargner ton fils du sacrifice des premiers fils. Tu
comprends ?

Il hocha la tête.

- Le sacrifice de soi est un autre sacrifice qui n'a


rien avoir avec le sacrifice des premiers fils. Le
sacrifice de soi est un sacrifice qui consiste à
donner quelque chose qui fait partie de toi. Par
exemple je peux donner mon doigt, mes yeux tu
comprends ? Ton frère à sacrifié son âme et quand
c'était au tour de R, elle ne savait pas quoi
sacrifier alors Zora lui a fait une faveur en lui
disant de réfléchir qu'elle viendra au bon moment
réclamer son sacrifice de soi. Tu me suis jusque là
?

Il hoche de nouveau la tête.


- Mais cette faveur était un piège qui allait se
refermer sur R. En effet, quand Zora a vu ton fils,
elle en a profité pour dire à R qu'il était temps
qu'elle donne son sacrifice de soi normalement R
devait sacrifier une partie d'elle. Mais Zora à tout
changer, elle lui a dit qu'à l'époque, elle lui avait
fait une faveur en disant qu'elle pouvait réfléchir
donc en échange de cette faveur qu'elle avait faite
à R, Zora à exigé que le sacrifice de Soi ne vienne
plus de R mais de votre fils. C'est à dire que si R
devait donner son doigt, ce n'était plus à elle de
donner son doigt mais à votre fils. Et ce que Zora a
exigé comme sacrifice de soi venant de ton fils,
c'est qu'il ne se marie jamais, vivre le bonheur
dans un foyer conjugale lui était interdit, en autre
c'est comme si ton fils avait sacrifié son bonheur
et comme conséquence à l'accouchement de sa
femme il mourra. Est-ce que tu comprends ?

Il fait non de la tête.

- Ça veut dire que si tu fais un enfant à R elle


offrira cet enfant pour payer sa dette concernant
le sacrifice du premier fils dont votre fils à été
épargné. Mais pour le sacrifice de soi ton fils n'est
pas sauvé parce qu'il ne devait pas se marier en
outre ton fils meurt où il meurt et pour le sauver
sa femme doit mourir c'est la seule règle connu
pour sauver ton fils des pièges du sacrifice de soi
qui ne le concernait en rien au debut,
normalement c'est hariss qui devait être sacrifié
mais bon cest Zora, en fait cette conasse nous a
tous piégé.

J'ai tellement hâte de savoir la raison de sa


vengeance.

Aziz est vraiment dévasté et j'ai de la peine pour


lui. J'ai appris à le connaître au fil des ans, c'est
une magnifique personne qui n'a certainement
pas mérité qu'on lui cache la vie de son fils et
encore il ignore des choses.

- Je comprends mais H je ne peux pas accepter


cette vérité. Je sais j'en suis sûr qu'il existe une
solution. H tu es là seule à pouvoir m'aider.
Réfléchis, renseigne toi, tu vois même l'esprit te
traite de sorcière tu peux m'aider...je t'en supplie
il ne mérite pas ça.

J'ai réfléchi longuement hier je n'ai pas fermé


l'œil, je me repassais en boucle les mots de Zora.
J'ai peut-être trouvé une solution mais ce n'est
pas faisable. Je décide quand même de lui
expliquer.

- Tu sais Madman, quand un couple fait l'amour


et que l’homme éjacule dans le vagin de sa
partenaire, il y laisse son ADN. Ceci se répète à
chaque fois que les deux partenaires ont des
rapports sexuels avec éjaculation interne.

- C'est quoi ce cours de SVT que tu me sers là ? Je


n'en sais rien pour moi quand on dépose le
sperme c'est pour faire des bébés sinon on se
protège.

- Dois-je comprendre que tu as couché sans


protection avec H dans ce but ?

- Non j'étais en rupture de stock de capote, puis


cherche pas à comprendre j'étais con avant
maintenant je suis devenu un homme mature. Tu
peux même m'appeler Mathurin.

Rire nous n'avons sûrement pas la même


définition du mot maturité. C'est fou comme l'âge
ne change pas Aziz, là où d'autre gagne en
sagesse, lui il devient con de plus en plus.

- Bon écoute Mathurin, Si Zora dit que c'est sa


femme qui peut le sauver c'est d'abord parce que
les deux partagent un contact non seulement
physique, mais aussi énergétique, émotionnel et
spirituel. Spirituellement, on peut dire que les
deux font un. Et encore parce que cette canaille
sait que je ne vais pas permettre qu'on l'a tue.
Seul le sang lié peut sauver le germe. Sauver le
sang par le sang. Tu dois verser son sang si tu veux
sauver le germe. (Réf: chapitre 25). Sauver le sang
par le sang cette phrase signifie beaucoup ; si
juste parce que ce couple partage une connexion
spirituelle, de l'ADN déposée en elle qu'elle peut
sauver son mari alors je pense que quelqu'un qui
partage son sang directement, un sang qui vient
de lui peut le sauver. Mais ça reste impossible, il
doit mourir le jour où elle accouchera on ne
pourra pas utiliser le sang de son enfant parce
qu'il sera déjà mort et il n'a pas de frère
biologique ni de sœur dont on pourra utiliser le
sang. Alors impossible.
Il pose sa tête sur la table, dépité avant de se
relever d'un coup.

- Mais je suis son père mon sang...

- Non, le fils sauve son père, c'est une histoire de


descendance, ou de fratrie et non d'ascendance.
Si c'était toi, il aurait pu te sauver mais pas le
contraire c'est le caractéristiques du sort qu'elle a
lancé à ton fils qui l'exige. Il faut quelqu'un avec
qui il a partagé le même ventre ou qui vient de lui.
La connexion Aziz doit se faire à partir de
lui. Écoute je vais éplucher des livres encore pour
voir mais je ne te promets rien.

- Tu me donnes de l'espoir Zahra. C'est bien


dommage que tu sois mêlé à eux.

Je hausse les épaules.

- C'était mon destin et les choix m'ont conduit


dans cette faussé. Espérons que Zora soit
clémente avec ton fils.
- Je t'aime bien mais foutue R, foutu esprit de
connerie de merde de la connasse ! Siffle-t-il en
prenant congé.

Ça ne veut rien dire. Rire !

J'aurais aimé aider mais c'est compliqué. Je décide


d'aller m'apprêter, je dois aller en France pour les
démarches de divorce que j'ai introduis.

***

Zora était en colère contre H, son aura était


désormais écrasante et sa mère tentait de la
calmer.

- Calme toi ma fille, tu ne dois pas te mettre dans


cet état. Rappelle toi que tu dois être heureuse, tu
dois rayonner ces jours à venir.

Zora se foutait des mots de sa mère.

- C'est une sorcière ! Je suis sûr qu'elle sait pour


ma grossesse elle trafique quelque chose.

Sa mère tentait vainement de l'apaiser.


- Elle me cache des choses. Elle m'éloigne quand
elle ne veut pas que j'écoute. Or je déteste ne pas
savoir ce qui se passe dans leur monde. Elle me
saoul, elle est la seule qui me fout des problèmes.
C'est une sorcière je te dis !

- Tu sais très bien qui est H. C'est donc normal ma


fille, la grande mère de cette femme était une
sorcière. Elle a ça dans ses gènes, c'est pourquoi
elle s'y connait plus que les autres. N'est-ce pas
pour cette raison que tu m'as demandé de lui
apparaître pour lui donner le livre d'où était
mentionné par nos soins comment t'invoquer ?

Un saut dans le passé,

Zahra comme tous les dimanches, son seul jour de


congé d'ailleurs, venait prendre de l'air à la plage.
Elle empruntait en cachette les livres de thriller de
ses patrons et fuyait pour les lire en catimini au
bord de la mer. C'était ses moments favoris. Elle
ne se l'expliquait pas, mais elle aimait tout ce qui
était relié aux ténèbres, a la magie noir, à la vie
après la mort, a des histoires de sorcière comme
cette histoire des sorcières de Salem, une série de
procès dont des sorcières étaient les accusés à
une époque lointaine aux USA, une histoire qui
l'avait passionné.

Zahra était convaincue que le surnaturel était réel.


Elle aimait en parler à cette fille à papa qui
habitait à côté de ses patrons.

Un jour elle lisait un livre sur la magie noire quand


elle avait connu pour la première fois cette fille.

« Tu es bien la domestique de la famille Mayer ? »


avait questionné la fille à papa.

H avait simplement hoché la tête, continuant à


éplucher son livre.

« Qu'est-ce que tu lis ? Ça doit être intéressant vu


que tu ne me regarde même pas alors que je te
parle. La ligne téléphonique ne passe pas chez
nous tu peux vérifier chez vous si c'est le cas ?»

...

Zahra était toujours plongée dans son livre.


Sans prévenir, la fille avait arraché le livre de
Zahra.

« Ah c'est un livre de magie noire ? Ça existe pour


de vrai ? Tu y crois ? Moi j'aime bien regarder des
films surnaturels. Si tu veux je peux te faire suivre
ces films c'est toujours aussi bon que les livres.»

Zahra comme toujours, fidèle à sa passion avait


accepté c'est ainsi que les deux s'étaient connus
pour la première fois.

Zahra aimait ce monde et 10% de son salaire de


domestiques partait dans un bon nombre de livres
à ce sujet.

Ce jour-là, la première plage comme d'habitude


était bondée alors elle s'était éloignée pour
bouquiner tranquillement sans que l'euphorie des
vacanciers la dérange ou que quelqu'un vienne lui
faire la conversation.

Elle était à la page 20 quand une femme qui était


protégé d'un pagne blanc un sacoche banal autour
du cou s'était arrêté à quelques mètres de là où
elle se tenait.
La femme fixait Zahra alors elle s'était senti
interpellé, Zahra s'était levé pour se mettre face à
la femme son livre à la main.

«Vous êtes morte ! Votre aura est obscure, vous


sentez la mort !» avait murmuré Zahra.

Elle n'avait certainement pas d'explication sur


comment elle avait pour sa mort mais elle le
sentait c'était naturel en elle.

« Oui, mais j'erre un peu partout, je suis le


mouvement du vent et j'aime entendre le chant
des vagues tout comme toi. Je te vois quand tu
viens. Crois-tu en notre monde obscure ? Crois tu
en des choses que le commun des mortels nomme
le surnaturel ?» avait questionné la femme.

Zahra, au lieu d'avoir peur, aimait cette


conversation.

« J'y crois mais je le garde pour moi car on me


prendrai pour une folle.» c'était la réponse de
Zahra.
La femme observait la mer et le ciel alors que la
pluie s'annonçait par le ciel qui perdait de son
éclat.

« Oui ce sont des incrédules et pourtant dans


chaque famille il y'a une part de surnaturelle chez
les ancêtres ou parmi la descendance. Ma grande
mère avait un serpent qui la protégeait du danger.
Après la mort, il y'a deux chemins pour les âmes,
le chemins éclairée par le blanc, là où les anges de
la pureté acceuille les âmes et de l'autre côté, il
y'a le chemin obscure, là où les anges maléfique
s'accapare des âmes torturé. À la mort les anges
maléfiques tentent par tous les moyens de
s'accaparer de l'âme du défunt et quand ce
dernier est faible ou qu'il est rongé par la douleur,
il bascule vers le chemin sombre et hante les
coupables. Si tu avais une vœux là exactement,
quel serait ce vœux ?»

Zahra trouvait les propos de la femme fascinant et


elle prenait ses aises dans la conversation oubliant
qu'un esprit se tenait devant elle.

« La Maintenant, J'aurais voulu être riche. Moi


aussi je veux poursuivre mes études, moi aussi je
veux diriger un empire, je veux offrir à mes futurs
enfants la vie que je n'ai pas eu. Je ne connais ni
mon père ni ma mère. Ils m'ont abandonné
comme un déchet devant un orphelinat. On m'a
imposé la pauvreté, on m'a imposé cette vie où à
mes 18 ans, je devais me battre pour me nourrir.
La drogue, la prostitution... Ces choses ne sont pas
ce qui m'intéresse, voilà pourquoi j'ai choisi d'être
domestique. J'économise pour m'offrir un futur
mais je ne suis pas idiote, avec mon salaire
maigre, mes dépenses personnelles je n'y arriverai
jamais. J'aurais aimé la pauvreté si je la partageais
avec mes parents que malgré leurs faims ils me
gardent, qu'on boivent de la bouillie, j'aurai aimé
la pauvreté si mes parents me rassurait et
m'inculquait des valeurs. Mais pas quand je suis
seule. Ces livres que je tiens sont mes amis. Je suis
ainsi, je fuis les autres, je trouve refuge dans ma
haine dans mon silence parce que je ne veux pas
m'attacher et être abandonné. Mes parents ne
m'ont pas seulement rendu orpheline mais ils
m'ont traumatisé. Je souhaite être riche pour ne
pas être tout ce qu'ils ont été.»

Zahra sans s'en apercevoir pleurait mais sa colère


interne l'empêchait de sombrer. Elle devait être
forte pour avancer, elle devait être forte pour
prouver à ses parents même si elle ne les
connaissait pas, qu'elle a réussi malgré leurs rejet.

Seule l'amour pouvait sortir Zahra de son envie de


richesse mais là encore, personne ne l'aimait. Elle
était seule.

Elle espérait que cette fille à papa soit une amie.


Zahra l'espérait pour une fois elle souhaitais
prendre le risque d'être abandonnée car la
solitude commençait à la pesée.

« Je peux t'aider, prend ce livre, la femme sorti un


livre aux couverture écorchés. À la page non
numéroté, tu trouveras comment invoquer un
esprit, cet esprit exaucera ton vœux.»

Zahra avait pris le livre elle voulu poser encore des


questions mais le ciel qui grondait annonçant la
pluie l'en avait empêché. Elle s'était empressé de
ranger ses affaires et de courir pour éviter les
foudres de l'eau.

Elle courait mes derrière elle souriait la femme.


« Va, va partager ta découverte avec les concernés
par l'objectif M. Rien n'est fortuit, vos destins ont
été contournés. » avait murmuré la femme avant
de disparaitre.

De retour dans le présent.

Cette page non numérotée, c'est zora qui l'avait


écrit à l'encre juste en bougeant ses yeux.

Zora fulminait toujours, décidément H lui donnait


du boulot.

***

Ben Aziz Thiam,

Ce matin, je suis dans le coaltar. J'ai dormi


longuement après une journée harassante. Veiller
à la sécurité de cinq personnes n'est pas chose
aisée.

Mes dreadlocks en pagaille sur ma tête dérangent


ma vue, je récupère une élastique pour les
attraper. Je rentre dans la douche pour prendre
un bon bain. Je m'habille, porte mes lunettes
pharmaceutiques et sort de ma chambre. Passer
des heures sur mon ordinateur et sur des jeux
vidéo en bon geek que je suis ma bousillé la vue
depuis des années

La table qui m'accueille est très bien garnie et je


devine sans mal que c'est ma mère qui en est
l'auteure.

Je salue respectueusement ma tante qui n'a pas


une bonne mine. Elle est effrayée par ce pays et je
regrette de lui infliger cette souffrance dont elle a
voulu se soustraire en s'installant aux USA.

Rachid me sourit alors que sa sœur vient poser un


plat devant moi suivie de ma mère qui sert tout le
monde dans un grand sourire avant de s'asseoir à
côté de sa petite sœur.

J'ai vraiment du mal à être en face de celle qui est


ma tante. Je n'arrive toujours pas à me faire à ce
que je vois.

- Je veux aller voir Abdel aujourd'hui. En fait il


n'arrive pas à croire qu'on soit en voyage il me
harcèle pour qu'on rentre moi et Rachid. Je ne sais
plus quel prétexte inventer, nous apprend Marie.

Je la comprends et je comprends Abdel mais ce


n'est pas une bonne idée, je suis persuadé qu'elle
les cherche toujours.

J'observe ma tante qui semble aux bords de la


crise de l'arme. Elle est fragile psychologiquement
et je regrette qu'elle soit mêlé à tout ceci. Elle est
la plus grande haine de l'autre et j'ai appris des
choses qui m'ont laissé sur le cul. On croit que je
sais tout pourtant il y a des choses qui m'ont
échappé, qui ont échappé à Madman et à tant de
personnes, mon père est peut-être au courant, je
pense.

Je quitte mes réflexions pour dissuader Marie.

- Crois-moi que dès que tu t'approcheras de la


maison d'Abdel, Carmen te tuera. Tu es en
sécurité ici, terminé-je en la fixant alors qu'elle fuit
mon regard semblant timide chose étonnante.
- Cette situation ne peut plus durer à la caserne je
risque d'avoir des problèmes pour non-respect
d'engagement, s'exclame Rachid.

Ce sont des choses que je ne peux


malheureusement pas gérer. C'était soit les isoler
ou les exposer à la mort.

- Tu veux du jus ? Me demande Marie alors que je


refuse en faisant non de la tête.

- Tu peux te servir papa, j'ai dis à mari que tu


n'aimais pas consommer sucré alors elle t'a pressé
des oranges.

Papa parce qu'elle m'a nommé Ben en hommage


à Ben Diawara tandis que mon père de son côté
tenait à ce que je porte le prénom de son petit
frère du coup je me retrouve avec deux
homonymes.

J'accepte le jus.

Je termine mon petit déjeuner, je me lève afin


d'attaquer ma journée quand mon regard
s'attarde sur ma tante qui semble m'implorer du
regard.

- Je ferai mon nécessaire, je te le promet, lui dis-je


alors qu'elle hoche la tête.

Je pars récupérer mon arme puis sort.

Je me rends chez Sadio qui a voulu me voir.

Je patiente au salon alors que son employé monte


la prévenir.

- Quatre yeux ça va ? Me salue Soraya. Je lève les


yeux au ciel, foutu surnom qui me colle au cul à
cause de ce gamin.

Elle aide Aziz à porter ses chaussures, ce dernier à


un sac à dos puis ils se dirigent vers la sortie.

- Où allez-vous ? Demandé-je.

- Aziz prend des cours de judo, il a vu le sport à la


télé et a aimé alors son père la inscrit du coup je
l'accompagne à chaque séance.
Je hoche la tête.

- Ce n'est pas imprudent d'y aller seule avec lui ?

- Justement je n'y vais pas seule, Abdel a engagé


un chauffeur pour moi, un chauffeur pour sa
femme, des gardes pour moi, des gardes pour sa
femme. Même quand je vais voir mon khalilou le
garde me suit alors que je sais me protéger, il
ignore que je passais toute mes journées dans les
cités en France je côtoyais les petits dealers pour
avoir de la drogue j'étais grosse oui mais je
maîtrise mon corps à la perfection, c'est juste
l'asthme qui me pourri la vie souvent. Tu sais que
je vais passer un concours de police ? Qui
l'aurait...

Elle jacasse comme ce n'est pas permis.

- Euh Soraya merci, tu peux partir.

Elle m'offre une révérence comme on le fait après


une scène de théâtre puis pars. Sa sœur arrive au
salon, je me lève alors qu'elle me prend dans ses
bras.
- Tu sembles vraiment épuisé, tu es sûr que ça va ?

Si seulement tu savais. Un regard sur ma montre


me prouve que j'ai assez duré ici.

- Moi ça va ! Et toi ?

Son sourire confirme qu'elle se porte comme un


charme et tant mieux.

- Itou, répondit-elle.

- Alors ? Qu'est-ce qui se passe ?

- Ben je ne t'ai pas demandé de venir pour un


intérêt, je m'inquiète juste pour toi, tu ne donnes
pas de nouvelles. Tu es important pour moi et il y
a longtemps que je ne t'ai pas vu. Madman aussi
fait le mort. Qu'est-ce qui se passe ?

Hors de question que je lui dise quelque chose. Il


est plus important qu'elle poursuive sa grossesse
jusqu'à terme en bonne santé.

- Madman est occupé avec ses affaires. Il veut


détruire son cartel pour ainsi le quitter mais ça
prend du temps' il doit se mettre les bâtons dans
les roues et le plus important éviter de laisser des
preuves pour éviter la prison de ton mari.

Elle hoche la tête.

- Tu sais pour quelle raison il a pris cette décision ?


Me questionne-t-elle.

- Sûrement qu'il en a marre de cette vie.

- Par contre tu n'as pas répondu à ma question te


concernant. Est-ce que tu vas bien ?

- Je vais très bien emy, ça me fait plaisir de savoir


que rien n'a changé entre nous. Mais ne t'en fais
pas je vais super bien.

Je me lève alors qu'elle semble rassurée. Je prends


congé lui promettant de donner des nouvelles.

***

Soraya Abida Kane,


16 H 30 |
Salle d'entraînement,
Assise à même le sol, j'observe l'entraînement se
dérouler alors que mes écouteurs diffusent du
Eminem. Ce type je peux l'écouter de 8h à 8h non
stop.

Quand ils terminent, Aziz cours se jeter sur moi


me renversant au sol.

- Mais tu es devenu trop fort dis donc !

- Ta vu matte mes muscles, azy matte le BG ! Dit-il


en gonflant sa poitrine.
Je ris avant de l'interpeller.

- Bon écoute parle pas comme ça devant tes


parents sinon ils vont dire que j'influence ton
langage.

- Mais c'est toi qui m'a dit que les langage de rues
sont stylé et que ça va me rendre Bad boy pour
attirer les filles. T'as oublié ?

Je n'ai rien oublié, bof Pourquoi aussi je raconte


des conneries à cet enfant ? Cherche pas
d'explication Soraya c'est le flow.
Nous partons, il prendra un bain à la maison
plutôt qu'ici.

16 H 40|

La voiture nous conduit à la maison tandis qu'il


joue au jeu où le type ne fait que courir sur des
camions pour éviter le policier la à croire qu'il ne
s'épuise pas.

J'ignore comment ça s'appelle.

Eminem chante alors que la voiture s'arrête


brusquement. J'ôte mes écouteurs et je vis avec
urgence le chauffeur parler dans l'oreillette le
garde assis sort son arme.

Tout de suite des rafales de balles percutent la


voiture sous le cris effrayé de Aziz. Je le force à se
coucher au sol.

- Donnez-moi une arme ! DONNEZ MOI UNE ARME


!
Le garde et le chauffeur sont plus à tirer qu'à
répondre à ma requête.

PAN PAN PAN

- AZIZ TU RESTES AU SOL ! CHAUFFEUR DONNE


MOI TON ARME OCCUPE TOI DE CONDUIRE JE TE
COUVRE AVEC LE GARDE.

- vous...

PAN PAN PAN

Soraya remerciait le ciel d'être dans une voiture


blindée. Mais qui ressentait quand même le
passage des balles.

Les tireurs se déchaînaient sans relâche.

- BORDEL JE SAIS TIRER DONNE MOI CE PUTAIN


D'ARME FAIS CE QUE JE TE DIS !

Il me tend son arme et décide de faire marche


arrière.
Azize pleure, hélas je suis dans l'impossibilité de le
consoler.

- Putain ils ont crever nos pneus !

- Ils sont quatre un est à terre, nous sommes deux


armés, concentre toi sur un je m'occupe d'un il en
restera un, dis-je.

Je tire sur l'épaule d'un avant de vite enchaîner


avec une autre balle il se retrouve au sol.

- Il ne reste plus qu'un tireur. Chauffeur descend


et ouvre la portière prend Aziz avec toi !

Il obéit et quand ils sortent, je sors par la même


porte alors que le garde est touché mal en point.
Je contourne la voiture jusqu'à repérer le seul
tireur.

Je tire sur sa jambe alors que simultanément je ne


reçois une balle à l'épaule.

Fais chier !

PAN PAN
Encore deux balles dans sa chambre, il est obligé
de tomber. Je récupère une arme au sol et braque
les deux sur lui.

Il m'observe alors que je tire une balle dans son


front.

Pile au moment où la flicaille s'emmène.

- Lâchez vos armes ! Mettez vos mains en


évidence !

Bande d'incapable et on va me faire passer pour la


coupable alors que je suis une victime.

Police de merde.

Chez les Dioum,

16H30|
Des minutes plus tôt.

Sadio était couchée sur son dos vêtu uniquement


d'un tanga en mangeant des dattes qui l'occupait
alors alors que Abdel dans son rôle de peintre
amateur s'amuse à dessiner sur son ventre ce
qu'on appelle généralement belly painting. La
peinture utilisée n'était pas agressive et est dédiée
au corps. Voir le ventre rond et ferme de sa
femme lui avait provoqué cette sorte de
fantasmes, jusqu'au bout il était allé acheter la
peinture adéquate.

- Abdel tu sais que ça me chatouille ? C'est parce


que je t'aime que je tiens bon. Et je suis sûre que
tu es nul en dessin.

- Je transmet l'art du dessin à nos fils, ils vont


naître en tenant un pinceau. Appel moi désormais
Abdel Picasso et laisse moi travailler.

...

- Tiens j'ai une blague, comment s'appelle un


cheikh qui respire ?

...

- Shakespeare.
Elle ne put s'empêcher d'éclater de rire face à la
nullité de la blague alors que lui gardait sa
sérénité.

Abdel avait terminé son dessin il fit porter une


robe en chemise à sa femme puis la conduit
devant le miroir.

Évidemment il était nul en dessin, les papillons qui


ornaient le ventre de Sadio ressemblaient plus à
des capes de super héros elle éclata de rire jusqu'à
ce qu'une inscription l'arrête.

Tu es forte !
Était écrit sur son ventre.

- Pourquoi ? Avait demandé Sadio en observant


l'inscription qui l'a touchée plus qu'elle ne le
pensait.

Abdel se mit derrière elle et les deux voyaient


leurs reflèt à travers le miroir.

- Parce que tu es une forte, tu es une femme


forte. Je t'admire autant que je t'aime et je suis
fière de l'épouse que tu es, de la femme que tu es,
de la mère que tu, de la soeur que tu es. Tu portes
à toi seule plusieurs casquettes et j'ai envi de te
dire Sunshine que tu as une force mentale que je
ne peux guère rivaliser. Je t'aime et je te remercie
du plus profond de mon âme.

Sadio pleurait tout en souriant. Elle n'avait pas


mal mais ces mots provoquaient un tsunami
d'émotions en elle.

- Abdel je...

Le téléphone qui sonnait l'interrompit. C'était le


téléphone professionnel d'Abdel alors il était
obligé de décrocher, c'était son chauffeur qui
venait de l'informer qu'ils ont été pris en
embuscade.

Il était 16 H 40

Il se détacha bien vite de sa femme, puis enfila le


premier t-shirt qu'il trouva. Son arme récupéré, il
tenta de rassurer sa femme sans pour autant
l'inquieter. Le médecin interdissait qu'elle soit
soumise au choc.
- Une urgence mais je t'en prie ne t'inquiètes pas
je reviens rapidement, je ne tarde pas. Ne sors pas
! Il embrassa sa femme, lui souffle un dernier je
t'aime alors que Sadio s'en savoir pourquoi ne
voulait pas lâcher sa main.

- Ne pars pas !

- Il s'agit de Soraya et Aziz, tu sais que je n'aurai


bougé pour rien au monde si ce n'était pas urgent.
Sunshine, je reviens je te le promet !

Sadio ne voulait toujours pas le lâcher mais d'un


côté il avait mentionné le nom de sa sœur alors à
contre cœur elle avait lâché sa main. Abdel dans
un dernier sourire lui tourna le dos pour partir.

Il s'en va

Il s'en va

Il s'en va

Ce que murmurait la conscience de Sadio.

Chaque pas qu'il faisait nouait son estomac.


- Burr, l'arrêta-t-elle à grand pas, elle s'accrocha à
son cou pour le serrer contre elle, respirer son
parfum.

- Rire bébé j'ai l'impression d'être Jack dans


Titanic. Je dois m'assurer qu'ils vont bien, je
reviens rapidement, je serai aussi rapide que tous
les véhicules dans Fast and Furious. Et puis je
reviendrai avec pleins de blagues. Les gardes sont
là.

Elle prit en coupe le visage de son mari.

- Tu sais qu'on t'attends, nous trois on t'attend


reviens vite. Tu sais que je t'aime ? Tu es ma vie
Abdel...je t'aime...un bisou sur sa joue gauche...je
t'aime...un bisou sur sa joue droite...je t'aime je
t'aime...un bisou sur chaque paupière. T'es ma vie,
elle l'embrassa, y transmettant tout son amour
avant de le laisser partir.

Sadio n'était pas rassuré.


Abdel dehors donna des ordres à ses gardes puis
contacta Sadikh pour lui demander de venir veiller
sur sa sœur.

Il s'engagea sur sa moto alors que Sadio sur le


balcon de leur chambre le regardait disparaître
aux coins de rue.

Tout de suite sa bague s'était mise à serrer, Sadio


laissa échapper un hoquet avant de rejoindre
rapidement la chambre. Elle prit son téléphone
pour contacter Abdel qui ne décrochait pas,
sûrement qu'avec le vent il n'attendait pas la
sonnerie. Elle appela Sadikh qui lui promit de faire
vite, qu'Abdel l'avait déjà appelé.

Elle mit un cycliste sous sa robe, pris son arme


puis s'assit au sol pour attendre son sort.

Ce qu'ils ignoraient, c'est que des hommes étaient


là depuis plus d'une heure, il attendait juste le
départ de Abdel.

Et c'était le moment d'entrer en scène.

°°°
Abdel arriva bien rapidement sur les lieux. La
voiture était criblé de balles. À quelques mètres, il
vit Soraya en train de se faire menotter, il courut
vers eux.

- Pourquoi vous l'arrêtez ?

- Ils m'arrêtent parce que j'ai défendu ma vie.


C'était de la légitime défense ils nous ont pris en
fusillade la preuve la voiture ressemble désormais
à une passoire, se plaignit Soraya.

Abdel compris que c'était de la légitime défense,


toutefois la procédure des policiers était la bonne,
ils devaient l'emmener. Nonobstant ce fait, Abdel
ne pouvait pas se foutre dans ces long procédures;
il allait devoir suivre Soraya au commissariat,
attendre un avocat tout une longue procédure
alors qu'il devait retourner à la maison
rapidement, il s'inquiétait pour son épouse, tout
ce qu'il voulait maintenant qu'il savait que son fils
et sa belle sœur allaient bien c'était de rejoindre
rapidement son épouse.
Le garde du corps était transféré à l'hôpital il
savait qu'il devait aussi y aller mais là tout de suite
son esprit criait sadio.

Il prit son téléphone et appela Madman pour lui


demander de se charger du cas de Soraya et si
possible aller voir le garde du corps, c'était aussi
l'enfant et sûrement le mari de quelqu'un.

Il appela ensuite un de ses hommes pour venir


récupérer Aziz qui était à l'abri dans un magasin
de vêtements avec le chauffeur qui attendait
d'être conduit à l'hôpital.

Quand il raccroche, il constate plusieurs appels de


sa femme, comme une idée qui Illumina son
esprit, son regard balaya la voiture, les impacts du
bal. Pourquoi ont-ils pris Soraya en fusillade ?
L'inquiétude de Sadio.

C'était un piège pour le faire sortir de sa maison.

- Non...non...non... Sadio...
Il courut jusqu'à sa moto et démarre sans
entendre une seconde de plus dans une vitesse
qui ne lui était pas permis.

Harris s'était mis en route aussitôt que sa bague


reliée à celle de Sadio lui avait donné le signal.

Il gara sa voiture en trombe mais la porte


grandement ouverte fit monter en flèche son
inquiétude.

Il ne s'était arrêté qu'à la porte que devant lui,


dans le jardin de Sadio, se dressait le portrait d'un
bain de sang.

Tous les gardes étaient au sol, il prit leurs pouls


mais ne sentait aucun signe de vie.

Il courut jusqu'à l'intérieur, le salon était en bon


état, il prit les escaliers, ouvrit plusieurs portes
jusqu'à la dernière porte qui était ouverte. Il
s'empressa de foncer à l'intérieur mais Sadio
n'était nulle part et le sang qui salisait le carreau
n'augurait rien de bon.
Il sortit en urgence son téléphone puis contacta sa
mère qui était en France.

À la première sonnerie, elle décrocha :

" Je crois qu'elle a enlevé Sa...

H raccrocha préférant utiliser son temps pour


rentrer au pays.

- SADIO ! SADIO !

Harris se retourna pile au moment où Abdel, en


sueur, pénétra en furie dans la chambre. Il envoya
un regard désolé à Abdel mais ce dernier avait
l'esprit embrumé pour en prendre conscience. Les
yeux écarquillés et d'une démarche languide,
Abdel prit connaissance de l'état de la chambre.

Un déluge pour lui, le ciel venait de lui tomber


dessus.

- Non...non non pas ça ! Putain il m'ont eu...

Dans un geste désespéré, il prit son téléphone et


tenta vainement de joindre sa femme. Il voulait
qu'elle décroche, qu'elle lui dise qu'elle est sortie
malgré qu'elle avait l'interdiction de le faire seule.
Il voulait qu'elle désobéisse, il serait prêt à la bénir
pour avoir désobéi tant qu'elle allait bien.

Mais rien, personne ne décrochait, personne ne


parlait.

Le calvaire qu'il avait vécu quand il avait cru Sadio


calciné était en train de se reproduire.

Son téléphone fut arraché alors qu'il releva la tête


jusqu'à découvrir qu'une personne était là, prêt à
bondir sur cet inconnu, ce dernier s'empressa
d'ajouter.

- Je ne suis pas un ennemi d'accord ? Je suis son


frère, c'est moi peureum. Elle a été kidnappée, je
te comprends mais crois moi, ça ne sert à rien
d'appeler.

Derrière eux, Sadikh venait d'arriver dans une


rapidité incontrôlée.

Abdel en colère se releva, ignorant la larme qui


trahissait sa douleur et le poussa jusqu'au mur.
- TU DEVAIS ÊTRE LÀ DEPUIS UNE DEMI HEURE !
QU'EST-CE QUE TU FOUTAIS BON SANG ?

- La police m'a arrêté en cours de route parce


qu'un quelqu'un a foutu de la drogue dans mon
véhicule ça te suffit ? J'ai du montrer mon insigne
pour qu'on me libère...son regard se perdit dans la
chambre, tu...où est Sadio ? OÙ EST MA SŒUR ?

Abdel se laissa tomber de nouveau au sol en se


tenant la tête. Les sentiments dégringolait en lui
comme une chute sur un escalier et parmi eux
l'impuissance était maîtresse.

- À moins que tu ne fasses un cauchemar


révélateur, je ne sais pas, bordel je ne sais pas !
Abdel se serait sûrement arraché les cheveux s'il
en avait.

Sadikh était choqué de tomber sur le corps des


gardes à l'entrée, il avait eu le réflexe de contacter
la police mais il avait espoir, il avait espoir que sa
sœur soit en haut. Hélas, désormais dans cette
chambre, il n'y avait que du sang et des vases
éclatés au sol.
Abdel subitement, se leva et se mit à courir alors
que Harris le suivait. Dehors ils tombèrent sur Ben
qui posaient des questions sans obtenir de
réponse parce que Sadio la voix en panique lui
avait demandé de venir mais aux visages striés de
désespoir, il compris qu'il était venu trop tard.

Abdel grimpa sur sa moto sans les calculer.

Les autres étaient obligés de le suivre dans leurs


voitures respectives.

Madman usant de son pouvoir et sous la Manche


un excellent avocat, avait réussi à libérer Soraya
en payant la caution. Elle sera hors des cages
d'une prison jusqu'au procès.

À la sortie du commissariat, son téléphone s'était


mis à sonner simultanément que Soraya s'avançait
vers la voiture.

- Madman, Sadio a été kidnappé, rejoins-nous au


QG du faucon.
Cette information reçue par Ben avait laissé
Madman sur le cul. Soraya voyant que Madman
ne la suivait pas s'arrêta.

- Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu fais cette


tête ? Qui est mort ? Questionnait Soraya.

Madman n'avait jamais su parler avec tact il était


du genre virulent, directe quand c'était vert il le
disait et c'est tout alors c'est sans surprise qu'il lui
apprit la nouvelle :

- Ta sœur a été enlevé !

- QUOI ?

Soraya fixait le sol la bouche en ô, elle ne savait


quelle attitude adopter tant l'inquiétude l'avait
paralysé.

Il prit son téléphone, s'éloigna et contacta une


personne. À la fin de sa communication, il rejoignit
Soraya.

- Tu n'as même pas intérêt à me dire de rentrer à


la maison, je te suis ! Tonna Soraya qui elle aussi à
son tour, prit son téléphone pour informer une
personne.

C'était un cortège qui se dirigeait désormais au QG


du faucon.

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Chapitre 51

Abdel Oumar Dioum,

J'arrive à l'hôtel et pars directement à l'unité.

Depuis le couloir je hurle :

- TOUTES LES ÉQUIPES À LA SALLE B.

Je rentre dans le bureau des informaticiens et leur


ordonne de localiser le téléphone de Sadio, je leur
fournis toutes les informations nécessaires puis
rejoint la salle.

Ils sont tous réunis prêt à obéir à leur capitaine.


- C'est la première fois que je vous réunis pour un
motif personnel mais j'ai besoin de vous, j'ai
besoin de mes officiers, de l'équipe et de la famille
que nous formons tous. Ma femme a été
kidnappée. Prenez vos motos, vos véhicules, vos
vélos, sillonnez toute la capitale, tous les coins, les
recoins, les entrepôts, les usine, tout, tout les lieux
susceptibles où vous pourrez trouver ma femme
et son tortionnaire. Peu importe le soleil qui
disparaît, ne rentrez pas sans une adresse pour
moi.

- Bien reçu capitaine ! Allez les gars, hurle l'un


d'eux comme un cri de guerre.

Ils se précipitent tous vers la sortie. Je quitte


l'unité pour rejoindre la partie réservée au faucon.
Je sens les lourds pas des autres derrière moi, je
suis incapable de les identifier. J'ai juste besoin
d'un résultat.

À cet instant je peux m'écrouler à tout moment. Je


ne sais où mettre de la tête, je suis en train de
devenir fou, je suis en train de devenir fou, je suis
en train de devenir fou.
Chaque seconde qui passe je me demande s'ils
vont bien, chaque seconde qui passe est un
calvaire pour moi et ce sang sur le sol de notre
chambre me laisse un pressentiment douloureux
qui me tord les tripes.

Je veux sombrer, je veux me laisser aller mais je


ne peux pas me le permettre il faut que je les
ramènes à la maison, il faut que je sue sang et eau
pour récupérer ma femme et mes enfants.

C'est difficile d'être dans le désarroi et essayer de


garder son sang froid, les minutes qui s'écroulent
augmentent mon rythme cardiaque.

La première chose que je fis, c'est de visionner les


caméras de sécurité de la maison.

La caméra du jardin et celle du salon ont été


désactivées par un homme en cagoule et ça
s'éteint sur lui.

La seule qui me donne un résultat actuellement


c'est celle de l'entrée de la maison, on me voit
bien partir sur ma moto et une minute plus tard,
deux voitures noires se sont garées, 6 hommes
cagoulés en sont sortis et ont ouvert le feu.

Deux autres pénètrent dans la maison et une


poignée de minutes plus tard je les vois dans la
rue, l'un est blessé à l'épaule tandis que l'autre
tient Sadio qui à les mains et les pieds attachés, un
scotch sur la bouche.

- PUTAIN !!!! Ils nous ont piégé. C'était calculé,


l'arrestation de Sadikh, la fusillade, ils savaient
que j'aime mes proches que j'irai sur les lieux.
C'était prévu putain !

Je vais devenir fou, je vais devenir fou.

Mes hommes arrivent en file indienne je me lève


alors qu'une migraine atroce me vrille les
tympans. J'arrive à me tenir debout difficilement
mais je dois tenir bon je dois tenir bon.

J'ai mal à la tête !

- Hé Abdel ! C'est la voix de Madman. Je ne le fixe


pas occupé à tenter de récupérer des informations
sur la vidéo. Brusquement l'ordinateur disparaît
de mon champ de vision par Madman, il prend
mon visage en coupe alors que je tente de me
dégager sauf qu'il est borné.

- Abdel regarde moi, on ne baisse pas les bras, on


s'affole pas, calme toi... On est plus productif
quand on est calme. Je comprends que c'est ta
femme et tes enfants mais on va la retrouver je te
le jure sur ma vie qu'on va la retrouver. Reste avec
nous, hé Abdel. Il me tapote les joue et dans ses
yeux j'y lis de l'espoir. Il me promet qu'on va la
retrouver, je dois aussi garder espoir. Sadio est
une battante, je la retrouverai s'en et sauve elle se
battra pour eux avant que je n'arrive.

Je lui fais confiance, elle me fait confiance et je


dois la retrouver.

Je hoche la tête.

Deux hackers rejoignent la salle

- Nous sommes à l'écoute monsieur !

- Branchez vos ordis à l'écran et ça sera tout, dis-


je.
Ils font ce que je dis et sortent.

- Ben à toi de jouer !

Il prend place derrière l'un des ordis et se mit à


taper frénétiquement sur le clavier.

Il va aussi essayer de la localiser. On n'a pas


retrouvé son téléphone dans la chambre, il y a
espoir.

Le type qui m'est inconnu lance des appels depuis


notre arrivée et je me demande bien pourquoi il
est là, qui il est et pourquoi diantre je devrais lui
faire confiance.

- T'es qui toi ? L'agressé-je.

- C'est bon Abdel on peut lui faire confiance,


rétorque Madman.

Soraya vient se mettre derrière Ben pour observer


sachant en voyant nos têtes, que nous n'avons
aucune réponse à lui fournir.
J'ai extrêmement mal à la tête, une migraine
comme je n'ai jamais connu.

- C'est possible qu'ils demandent une rançon ?


Questionne Soraya.

- Sadio a été kidnappé pour être tué et c'est la


mère du très cher Abdel qui en est l'auteur et je
m'appelle Harris, s'exclame le type que je connais
ni d'adam ni d'eve.

Je vois Madman qui lui lance un regard


réprobateur mais le nommé Harris ne s'en
formalise pas.

- Quoi ? C'est vrai ! Plus on connaît l'identité du


kidnappeur, plus on est fixé. C'est Carmen. Et ne
vous en faites pas, nous aurons leur localisation,
ajoute-t-il.

- Pourquoi tu n'es pas inquiet toi alors que tu


prétends connaître Sadio ? L'interroge Soraya face
à son attitude désinvolte.

- Parce que ma mère m'a dit de ne pas


m'inquiéter, c'est aussi simple que ça.
A ce moment je n'ai pas la tête à réfuter quoi que
ce soit je doit prendre au sérieux toutes les pistes
toutes les hypothèses alors d'une main fébrile je
récupère mon téléphone et lance le numéro du
psychiatre.

" Allo "

"Bonjour hôpital psychiatrique de la croix


comment puis-je vous aider ?"

" Bonjour, Abdel Oumar Dioum à l'appareil. Ma


mère est une de vos patientes internée, pouvez
vous s'il vous plaît me confirmer sa présence dans
votre hôpital ?"

À vrai dire, depuis cette histoire de coma, je n'ai


plus vraiment confiance en ma mère.

"Donnez moi son nom que je puisse vérifier dans


nos basses s'il vous plaît !"

"Carmen Diawara"
Un silence se fit entendre jusqu'à ce que sa voix
reprend

"La patiente Diawara a opté pour une


hospitalisation libre, ceci implique, entre autres,
une liberté de mouvement, et la possibilité de
quitter l'hôpital quand elle le souhaite si cela ne le
met pas en péril sa santé comme le cas de la
patiente Diawara qui à la première semaine
passée ici présentait une attitude saine."

Toute patient hospitalisée avec son consentement


pour des troubles mentaux est dite en «
hospitalisation libre ».

Je rêve ? Ce n'est pas une hospitalisation libre que


j'ai signée, elle devait y rester pendant 6 mois et le
psychiatre avait diagnostiqué une schizophrénie
avancée alors je ne comprends pas ce qu'on me
raconte.

Je raccroche étant dans l'impossibilité de


répondre. Je prend conscience sporadiquement
que ma mère n'est pas celle que je croyais être. En
fait, elle a plusieurs facettes que je ne cesse de
découvrir.
Je ne sais pas ce qu'elle fait désormais je m'en
fiche mais j'espère juste, j'espère ardemment
qu'elle n'est pas derrière cet acte parce que je la
renierai de la pire des manières.

Je compose son numéro quand le dénommé


Harris m'en empêche.

- Ne l'appele surtout pas, elle saura qu'on la


soupçonne, ça la poussera à accélérer les choses.
Si elle devait tuer Sadio à 20h elle le ferait à 18h.

J'espère que ce n'est pas toi maman parce


que...bref je préfère me taire.

Je récupère mon téléphone dans ses mains, puis


descend enfourcher ma moto.

Je me rend à l'entreprise où on m'apprend que


son vice-président l'a remplacé pour motifs
inconnus. Je me rend à la maison sauf qu'elle est
fermée comme je l'avais laissé.

J'ouvre néanmoins pensantt que peut-être ma


femme est ici sauf que rien ya personne.
Et cette foutu migraine qui fait sa belle dans ma
tête.

Je sillonne des coins de la ville alors que la nuit


tombe. Mais je ne me décourage pas. Je poursuis
mes recherches alors que la pluie s'abat sur moi,
la migraine qui me fuse n'arrange rien. Je sais que
les autres doivent être en train de s'inquiéter mais
pour dire vrai je m'en fiche je veux juste retrouver
Sadio et j'ai l'impression de chercher un grain de
sable dans du sable. Ce pays est vaste je n'ai
aucune piste et ça me rend malade.

Ma tête bourdonne, j'ai l'impression qu'on tente


de m'arracher la cervelle, j'ai tellement mal que je
tente de garer mais dans une mauvaise
manœuvre tout dérape. Je freine de justesse et
l'impacte me propulse, le casque percute
violemment le sol.

Et ce fut le trou noir.

***

Ben Aziz Thiam,


J'ai tout fait, j'ai tout tenté, nous n'arrivons pas à
savoir où cette malade a envoyé Sadio. Son
téléphone a été localisé non loin de leur maison,
ils l'ont jeté tout court. Nous sommes doublement
inquiets, celle que nous aimons tous a disparue et
Abdel ne répond à aucun de nos appels.

Madman ne tient pas sur pied, il a mis ses


hommes à la recherche d'Abdel et depuis il hurle
des ordres sans jamais s'asseoir.

Attitude que je ne comprends pas. C'est vrai moi


et Abdel ne sommes pas meilleurs amis tout de
même, je m'inquiète pour lui mais là Madman se
comporte comme s'il avait toujours vécu avec
Abdel.

- Tu sais que tu as de l'hypotension ? Calme toi


Madman. Je n'ai pas envie de me retrouver à
l'hôpital, lui conseillé-je. Si ça peut te rassurer,
j'irai le chercher mais je t'en supplie calme toi.

- Il ne comprend pas...il ne comprend pas...il ne


comprend pas, soliloque-t-il.
Marie qui nous a rejoint malgré mon interdiction
distribue du café à tous de quoi nous tenir éveillé
parce que c'est clair la nuit risque d'être longue.

Tout d'un coup Madman éclate de rire, je


l'observe longuement trouvant qu'il partage cette
attitude avec Abdel, lui aussi éclate de rire quand
une situation le dépasse.

Je l'observe et ce qui se dessine dans mon esprit


prend forme à chaque lien de psyché que je fais
entre eux.

J'essaie de me convaincre que c'est impossible et


pourtant ça serait bête de le nier parce que tout
simplement l'expression prend son sens tel père
tel fils.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi le fixe-tu ainsi ?


Demande Marie.

Voulant lui dire que ce n'est rien, le téléphone de


Sadikh se mit à sonner il décroche avant de bien
vite lâcher son téléphone qui s'écroule à terre.
Soraya arrive bien rapidement à ses côtés
- Abdel...il...il

Madman se lève rapidement le corps en alerte.

- Il...il quoi ? Pourquoi tu bégaie ? Il se passe quoi


avec mon fils ?

- HEIN ? Laisse échapper Soraya et Marie alors que


Sadikh est toujours figé.

Madman le gifle pour le ramener à la réalité ce qui


marche plutôt bien.

- Abdel a eu un accident !

Je ne sais pas qui a poussé un cri déchirant mais


tout ce que j'arrive à capter c'est Soraya qui est en
train de faire une crise d'asthme.

Fais chier !

Je récupère rapidement l'adresse avec Sadikh.

Puis m'occupe de Soraya.


- Sadikh, Harris vous restez ici avec Marie en cas
de nouvelles on reste en contact. Je pars avec à
l'hôpital avec Soraya et Madman.

Je tourne la tête vers ce dernier et constate qu'il


n'est plus là.

On m'aide avec Soraya et nous partons.

Ma mère tente de me joindre, elle sait ce qui se


passe pour la femme de son neveu mais pas qu'il a
eu lui même un accident. Je ne veux pas les
inquiéter plus qu'ils ne le sont. J'ai demandé à
Rachid de veiller sur eux.

À l'hôpital, Soraya a été vite prise en charge après


que j'ai hurlé sur une infirmière qui me sortait une
ineptie comme quoi il y'a plus urgent.

Comme si une personne qui se bat pour respirer


n'est pas urgente.

On tente d'avoir des informations jusqu'à ce que


cinq minutes plus tard on nous guide vers le
médecin qui se charge de lui.
Celui-ci est occupé pour pouvoir nous répondre,
chose que nous comprenons alors nous
patientons.

- Donc Abdel est ton fils, rire quelle situation


invraisemblable...tu t'imagines ? Nos mères sont
sœurs et nos pères frères. Il est mon quoi ? Mon
cousin consanguin ? Ça existe même ça ?
Rire...Fantastique, incroyable, magnifique. Je crois
que nos familles ont été fabriquées à part, on a les
familles les plus dérangées au monde. Fabuleux,
dis-je sarcastique.

- Tais-toi tu veux ? Tu es plus beau quand tu te tais


! Rétorque-t-il.

Je lève les yeux au ciel pas touché par un sous par


son ton acerbe.

Le docteur vient vers nous machinalement, nous


nous levons.

- Je suis son père et lui je crois que c'est son


cousin. Comment il va ? Interroge Madman.
- Il y a eu plus de peur que de mal quoique avec
une entorse à la cheville et des hématomes aux
bras. Le chauffeur à admis avoir freiné à temps ce
qui a été une chance pour lui et surtout qu'il avait
un casque. L'autre chose est que sa tension est
basse. Nous l'avons mis sous sérum parce qu'il
présente un état de fatigue inquiétant. Que fait-il
comme travail ?

- Euh...il est gendarme.

Le médecin hoche la tête mais moi je sais qu'il n'y


a pas que ça. Abdel est sous pression, entre sa
mère qui prétend être une aliéné mentale, son
frère et sa sœur qui prétendent un voyage alors
qu'il s'inquiéte, sa femme qui porte une grossesse
à risque cette pression qu'il combine à son travail
et aujourd'hui la goutte de trop. Le burn out est
tout à fait logique.

- Il sera donc dans l'impossibilité de travailler


jusqu'à ce qu'il récupère. Il lui faut beaucoup de
repos et même quand il sera hors de l'hôpital. Bon
courage et bonne guérison !
Madman soupira soulagé. Il remercie le docteur
qui lui tend une ordonnance. Tandis que je pars
m'enquérir de l'état de Soraya qui selon
l'infirmière est stable.

J'appelle Sadikh pour lui donner des nouvelles.

Nous restons à l'hôpital toute la nuit.

***

Il est 5 heures du matin quand je pénètre dans la


chambre de Soraya qui pleure si je m'en tiens au
bruit étouffé.

- Soraya, tu ne devrais pas te mettre dans cet état.


Tout ira mieux nous allons retrouver ta sœur...

- Comment veux-tu que j'aille bien alors que deux


personnes qui représentent pour moi tout ce que
mes parents n'ont jamais été sont en danger ? Je
ne veux pas que Abdel meurs je l'aime...il...je te le
jure que je le considère comme mon père...c'est
vrai j'aime l'emmerder mais c'est juste que j'ai
avec lui ce que je n'ai jamais eu avec mon père.
C'est vrai, Marc le mari de ma mère m'aimait mais
il n'était jamais la dû à son métier de pilote. J'ai
trouvé un eux une famille, des parents je ne veux
pas...je ne veux pas qu'ils meurent aide moi s'il te
plaît !

Je la console du mieux que je peux et elle se calme


quand je lui donne des nouvelles d'Abdel et
qu'elle pourra même aller le voir à son réveil.

Elle hoche la tête et me demande des spoilers sur


un animé qu'elle n'a pas encore regardé afin
qu'elle pense à autre chose.

Ce que je fis pour avoir regardé un nombre


conséquent de manga.

Aujourd'hui elle n'a pas parlé de son khalil, rire


elle est vraiment inquiète.

À 6h je rejoins la maison pour les rassurer quand


je trouve la personne que je nommerai surprise
faire les cents pas dans la maison.

Je donne une info rassurante alors que la


personne m'informe qu'ils avaient dû appeler un
médecin pour la calmer.
J'ouvre la chambre de Rachid qui se lève dès qu'il
me vit

- Ton frère va bien juste qu'il a besoin de repos.


Écoute Rachid, quand on saura où est Sadio je
t'appellerai pour te donner l'adresse et tu devras
conduire tout le monde là-bas. J'en ai marre de
tous ces secrets, il faut que les masques tombent.

Il hoche la tête je pars prendre un bain et retourne


à l'hôpital.

Soraya peut sortir mais Abdel qui est réveillé n'a


pas encore l'autorisation.

Inutile de préciser qu'il refuse de rester dans cet


hôpital malgré les tentatives de persuasion de
Madman.

Il a retiré l'aiguille du sérum avec ses dents et est


debout en ce moment même franchement J'aurais
fait pareil. On parle quand même de sa femme qui
est enceinte de leurs enfants.
- Tu as acheté les médicaments n'est-ce pas ?
Alors je vais bien nous partons. Et si tu ne veux pas
me conduire Madman, Ben le fera où je prendrai
un taxi tout simplement mais je ne reste pas ici.

- Abdel il a parlé de repo...

- Je me reposerai quand ma femme sera bien


portante, chez nous ! Me fait pas chier !

Il sort, j'adresse un regard désolé à Madman et je


suis Abdel. Personne n'ose l'arrêter faut dire que
le patient n'est pas un frêle type qu'on peut
soulever ou qui semble être disposé à être
conciliant.

***

Emlyn Sadio Kâ,

Je somnole assis contre le mur avant de me


réveiller brusquement à chaque fois que mon
esprit me rappelle les conditions dans lesquelles je
me trouve.
Le sol est dur, extrêmement dur tellement que je
n'ai récolté qu'un mal de dos après m'y être
couché juste 5 minutes.

J'ai faim, j'ai soif, je suis épuisée. À travers les


rayons qui s'insinuent par les brèches des troues
au mur, je sais qu'il fait jour. Et depuis hier 16H je
n'ai rien avalé pas faute d'avoir supplié à mes
geôliers de me donner quelque chose à avaler.

Ils veulent que je pleure, ils veulent me voir


effondrer c'est leurs but et ils me l'ont clairement
signifié en me disant.

« Pourquoi tu ne pleures pas ?»

« Pleure voyons.»

Mais je ne le ferai pas mon mari m'a dit que je suis


forte il me l'a dit. Ils ne me briseront pas, je viens
de loin, ils ne briseront pas ce que j'ai construit.

La seule chose qui me rend docile c'est cette


grossesse que je porte. Prendre des risques c'est
risquer leurs vies car ce qui m'arrivera leurs
arrivera aussi.
Alors je dois prier, patienter et attendre.

C'est difficile je ne le cache pas. Je suis dans une


angoisse depuis hier. Je ne sais pas si je vivrai, je
ne sais pas qui m'a kidnappé, si je reverrai Abdel,
ma sœur, mon frère et cet enfant, celui que je
considère comme mon fils aînée et pire si mes
enfants résisteront.

J'essuie rageusement la larme qui cherche son


chemin.

Je l'essuie parce que je ne veux pas leurs faire


plaisir, je ne veux pas être la cause d'un sourire
sur leurs lèvres.

Je suis forte.

Je suis forte.

J'observe les alentours, il n'est pas difficile de


savoir que je suis enfermée dans une maison en
chantier qui a bien sûr une porte en fer.
Je caresse mon ventre tout en leur parlant. On m'a
dit que les enfants dans le ventre entendent, on
m'a dit qu'ils ressentent mes émotions alors je
tente de garder mon calme, je tente de les
rassurer.

Je mène le combat le plus difficile de ma vie, je


tente d'être rassurante pourtant je n'ai personne
pour me rassurer.

Pleurer me soulagera mais ça ne me fera pas sortir


d'ici. Il faut que je réfléchisse, il faut que j'essaie
au moins, si je dois mourir j'espère juste que Dieu
me fera la faveur de garder mes enfants en vie.
Qu'ils représentent même un miracle.

Je suis à 33 semaines d'aménorrhée, 7 mois et


trois semaines et pourtant je ne sais rien de ce qui
va m'arriver.

J'ai peur, je suis perdue, inquiète et déboussolée.

J'aurais tout donné pour être en ce moment chez


moi à rire dès blagues pourries de mon époux,a
regarder Soraya et Abdel se chamailler ou
entendre Aziz parler de ses entraînements. Sadikh
me manque, safiatou que je considère comme une
petite sœur me manque.

Toute ma famille me manque. À l'orée de cette


nouvelle journée, je devine qu'ils n'ont pas fermé
l'œil tenu par l'inquiétude.

Je suppose que Ben et Madman sont avec eux, ils


me manquent aussi.

Ne pleure pas.

Ne pleure pas

Tu es forte

« Parce que tu es une forte, tu es une femme


forte. Je t'admire autant que je t'aime et je suis
fière de l'épouse que tu es, de la femme que tu es,
de la mère que tu, de la soeur que tu es. Tu portes
à toi seule plusieurs casquettes et j'ai envi de te
dire Sunshine que tu as une force mentale que je
ne peux guère rivaliser. Je t'aime et je remercie.»
Sans pouvoir me retenir j'éclate en larmes. Il me
manque, il m'avait promis qu'il allait vite revenir
et je me retrouve ici seule.

Je ne lui en veux pas, il est parti pour une cause


importante. Abdel à toujours été là avant et
pendant cette grossesse il n'aurait jamais bougé
s'il avait senti un danger.

Je me presse de sécher mes larmes quand


j'entends du bruit dehors.

La porte s'ouvre à la volée je relève lentement la


tête et je me pris une gifle phénoménale quand je
constate la personne qui se tient devant la porte
un mauvais sourire aux lèvres.

- C...Carmen ?

Elle avance alors que je tente de me relever


malgré la douleur qui irradie dans mon dos.

- Qui voilà ? Quel joli cadeau mes hommes m'ont


rapporté. Aujourd'hui c'est le 25 décembre ?
Parce que je t'avoue que j'ai devant moi un
excellent cadeau du Père Noël. Alors, as-tu bien
dormi dans ce somptueux hôtel 5 étoiles ? Aïe
désolée il manque un lit, une peinture, des
meubles, tant de choses.

Son sarcasme n'est pas la chose qui m'intéresse


mais de savoir que c'est la mère de mon mari qui
est ma geôlière.

Et pourquoi ça ne me choque pas ?

- Tu as vraiment une sale mine ma pauvre. Où es


passé ton assurance ? Je vois que tu as perdu de
ta superbe en l'espace d'une nuit.

J'éclate de rire alors qu'elle fronce les sourcils.

- Carmen je ne pensais pas que tu étais le genre de


geôlière a piailler avec sa victime. J'avoue que
j'aime bien cet espace, ça te ressemble
vachement bien, aussi froid, moche, sans vie
comme toi. C'est dans cet hôtel 5 étoiles que tu
viens te reposer quand tu as besoin de repos ? Je
comprends pourquoi tu es timbrée. Tu veux de
l'assurance ? J'en ai en stock mais je ne pense pas
que ça t'irait parce que de la classe tu n'en a pas !
- Je vois que par contre tu n'as pas perdu ta
langue.

- Non ma vieille tu ne me l'a pas encore.

À vrai dire j'ai peur de ce que cette harpie risque


de me faire parce qu'il est clair que ce n'est pas
pour me déclarer son amour qu'elle m'a
kidnappée mais bien pour me faire du mal.

Le temps passe, j'entends des bruits dehors. Des


machines peut-être. Des voix. Carmen est toujours
là, je le sais.

Je suis épuisée, j'ai faim, j'ai soif. En ce moment,


je suis prête à la supplier. Il faut que je me
rabaisse, espérant au moins toucher le bois qui lui
sert de cœur.

Si elle veut me voir désespéré elle sera servi. Je ne


sais plus quoi faire, j'ai peur pour moi et pour mes
bébés.

La porte s'ouvre sur elle qui tient un bâillon,


sûrement pour me faire taire.
- Carmen je....

- Ton impolitesse me donne des céphalées. On va


fermer cette bouche. Tu sais pourquoi je ne t'aime
pas ? Pour trois raison :
1 : Parce que je te déteste tout simplement.
2 : parce que ta vie est un danger pour mon fils.
3 : Parce que je déteste ta mère alors que tu es la
copie conforme de cette garce !

J'écarquille les yeux, perdue par ce que je viens


d'entendre. Comment ça ma mère ? Mais non, elle
ne peut pas connaître ma mère.

- Tu...

- Oui je connais ta mère, ton père et même ta


nounou de l'époque. Rire je connais tellement ta
génitrice que je peux t'assurer que tu es aussi
impolie qu'elle. Sûrement qu'elle t'allaitait en
répétant des propos acerbes pour que tu puisses
la copier à merveille.

Comment elle connait mes parents ? Mon père


était un homme politique je peux comprendre
mais ma mère, il ne fait aucun doute qu'elle la
côtoyé si je me fis à ces propos mais ma gorge
sèche me prouve que j'ai d'autres préoccupations.

- Carmen...je j'ai faim je t'en prie même si tu ne


veux pas me donner à manger donne moi de l'eau
je t'en supplie.

Elle éclate tout bonnement de rire.

- Crève Emlyn Sadio Kâ. Je vais te tuer toi et tes


bâtards alors pourquoi devrais-je nourrir mon
mouton le jour de la Tabaski ?

Elle éclate de rire, sonorisant toute la pièce avant


de subitement me flanquer deux gifles.

Et je pleure pas parce qu'elle me fait mal mais par


rage de ne pas pouvoir lui rendre ce qu'elle me
fait subir parce que je tiens à protéger mes
enfants.

- Carmen je t'en prie...laisse...laisse moi partir je


suis enceinte de ton fils.. j'attends tes petits
enfants... je t'en supplie laisse moi partir tu peux
me faire du mal après mon accouchement mais je
t'en supplie pas maintenant laisse moi partir.
Elle observe mon ventre avec dédain puis viens
me relever en me tenant cruellement les cheveux.

Mon cuir chevelu est en feu tellement que je


grimace. J'arrive à la repousser puis me colle au
mur essayant de prendre des bouffées d'air. Mais
Carmen n'en a pas fini avec moi.

Elle fonce sur moi alors que j'essaie de l'esquiver


comme je peu jusqu'à ce qu'elle me récupère
encore par les cheveux, me fauche et mon dos
rencontre brutalement le sol.

- AHHHHHHHHHHHHHHHHHH !

J'ai mal j'ai mal j'ai mal

Venez me sauver, aidez moi, aidez moi elle va me


tuer elle va me tuer. Je me sens traîner par les
cheveux mais je n'essaie pas de résister sachant
que ça me ferait encore plus de blessures. Je la
laisse me relever avec facilité.

Je fais le lourd constat que même si je ne me


défend pas par peur pour mes bébés, je ne suis
pas en sécurité parce qu'elle me hait, mes
supplications n'auront aucun effet sur elle. Elle
s'en fiche que je sois enceinte de son fils, elle n'a
qu'un seul but, me tuer. Que je me défende ou
non, elle me tuera alors je décide de me défendre
tout en essayant de protéger mon ventre tant
bien que mal.

Je la laisse me rapprocher d'elle et quand ce fut


fait, je lance mon coude dans son ventre.
Profitant du fait qu'elle se tord de douleur, je
tente de sortir et je réussis à voir la lumière du
jour sauf que je fus soulevé par deux gorilles.

- LÂCHEZ MOI ! PITIÉ LAISSEZ MOI PARTIR ! Vous


avez sûrement une sœur ou une femme ou des
enfants je vous en supplie laissez moi partir !

Je me heurte à deux robots totalement fermés à la


discussion. Ils me soulèvent et me ramènent à
l'intérieur sous mes incessantes supplications.

- Installez-la au sol et attachez ses pieds et ses


mains.

***
H venait de fouler le sol du pays. Elle s'installe
dans son véhicule qui l'attendait et son chauffeur
démarre.

Il l'a conduit chez elle.

Sadio était la seule qu'elle ne faisait pas surveiller


avec des gardes vu que son mari s'en chargeait et
avec les caméras de Abdel, il aurait bien vite
découvert des inconnus. Et H avait un moyen plus
sûr qui aujourd'hui allait porter un grand fruit.

Reine attendait qu'elle quitte le pays pour


kidnapper sa fille et elle comptait le lui faire payer
amèrement.

Dans sa tête H traçait tout une scène de crime


tellement que le mot colère était doux face à ce
qu'elle ressentait.

R l'avait mêlé à une secte alors que tout ce qu'elle


désirait c'était une richesse à ses propres dépens
et depuis lors elle lui fout des bâtons dans les
roues.
Elle se rappelait encore de quand elle avait
ordonné la mort de Dieyna et que par un concours
de circonstances son fils s'est retrouvé inculpé,
elle avait tout fait, elle avait usé de tous ses
contacts pour libérer son fils mais il lui fermaient
les portes et elle n'a jamais eu la confirmation
mais elle était persuadé que R était derrière tout
ça c'est pourquoi elle traitait R de felonne à
chaque occasion qui se présentait. ref: chapitre 21

R l'avait trahi en usant de son pouvoir pour lui


fermer les portes. H était l'invisible de la secte, sa
personne et son influence n'était pas connu par
les hommes de pouvoir du pays et le salopiaud
qu'était Badra qui était Président à l'époque
donnait des ordres aux procureurs sous la
direction de R.

Elle aurait pu s'occuper de Badra pour celà mais il


y avait Emlyn qui devait être en sécurité.

H n'était pas au courant à l'avance des plans de R


qui avait engagé Badra pour séduire Sadio. Elle ne
l'a su que quand elle avait envoyé Caz enquêter
sur le copain de sa fille. Et elle avait découvert le
pot aux roses. R avait finit par être obligée de la
mettre dans la confidence. Les deux s'etaient
violemment disputés, R en porte encore la trace
sur son dos, un couteau qu'avait reçu R face à la
colère de H.

Si elle avait accepté le plan des fondateurs malgré


tout pour que Badra épouse Sadio c'était pour ne
pas qu'ils se mettent à prendre Emlyn en ennemi,
que dans une ruelle ou un détours ils tuent sa fille
bien avant qu'elle puisse réagir. Parce que les
fondateurs n'étaient pas les seuls à savoir que
Souleymane avait des preuves, des membres
simples mais puissants le savaient, sa fille pouvait
se faire tuer par n'importe qui de la secte. Elle
avait accepté pour que les autres baisse leurs
gardes en sachant Emlyn sous le coude de Badra.

Elle se rappelle encore des mots qu'elle avait lancé


à Reine.

«-J'accepte qu'il l'épouse mais dis-lui, dis-lui de


rendre heureuse ma fille. Qu'il la traite comme
une princesse. Qu'il l'aime et qu'il la chérisse. À
aucun moment R ma fille ne doit souffrir par sa
faute !»
Et ce fut tout le contraire.

Cette relation tarabiscoté était un moyen de


mettre en sécurité sa fille car tant qu'elle était
mariée à lui elle ne risquait rien puis il a fallu que
le salopiaud tue Saïda une mort qu'elle n'avait pas
vu venir parce que Zora qui la prévenait toujours
des dangers qu'encouraient ses enfants l'avait
aussi trahi en ne lui disant rien et pire en
acceptant ce sacrifice.

Et ça H ne le pardonnerai jamais à cet esprit


canaille.

Tous les ennuis qu'à Sadio en ce moment c'est


tout ce qu'elle voulait éviter. Elle n'était pas
d'accord avec le mariage des deux car elle savait
qui allait être la belle-mère. Mais que pouvait-elle
faire dans la vie de sa fille qui la considérait morte
? Comment aurait-elle pu la prévenir sachant
qu'elle aussi avait les mains liées ?

H à toujours voulu le bien de ses enfants. Elle a


toujours essayé malgré ses erreurs de veiller sur
eux. Ils étaient tout ce qu'elle avait. Elle avait
essayé pourtant, elle avait essayé.
Elle convoqua un hacker qui était prêt à recevoir
et appliquer les ordres.

- Ma fille porte une bague qui à une puce de


localisation. Localisez la !

L'informaticien se mit au travail.

C'est grâce à cette puce que Harris avait pu se


rendre chez Badra le jour où il avait kidnappé
Sadio. Et elle se bénissait d'avoir pensé à une
puce.

H convoqua ses hommes et prioritairement Caz.

Tous en file indienne devant elle, elle s'arrêta


devant Caz.

- Je te parle à toi. Quand il me fournira cette


adresse, je veux que vous y alliez, que tous les
hommes qui sont avec elle meurent bien avant
que j'arrive. Ne touche ni à R ni à ma fille et
surtout qu'elle ne s'enfuit pas !
Caz hoche la tête puis sort avec les hommes pour
appuyer les dires de sa patronne.

Quelques minutes étiolés, H obtint sur un papier


l'adresse du lieu où était détenu sa fille.

Caz reçu l'adresse.

H envoya un message à Harris et elle reçut un en


échange.

" Prend de quoi s'occuper de Zora, je sens qu'elle


sera de la partie "

H partit se changer et sortit quelques minutes plus


tard avec une mallette et des lunettes de soleil sur
les yeux.

Le chauffeur se chargea de la conduire.

Tiens bon Sadio !

***
Dans le QG, Harris range son téléphone puis
s'accapare d'un post it, il y inscrit l'adresse reçue
et le présente à Abdel.

- Sa mère a trouvé où elle était. On y va !

Si la situation n'était pas tendue, Abdel aurait pris


le risque d'esquisser des pas de danse tant l'espoir
avait réanimé son corps.

- Putain je t'aime Belle Maman laisse-t-il échapper


en embrassant le post-it. Il sortit suivi de Ben,
Madman, Sadikh, Soraya, Marie et bien
évidemment Harris.

Dans son véhicule, Ben appela Rachide pour lui


communiquer l'adresse.

Madman de son côté contacta une personne dans


le même but.

Toutes les personnes qui devaient être mises au


courant l'étaient, les coupables, les victimes, les
fantômes et surtout l'esprit qui avait observé
chaque moindre fait et geste avec bonheur.
Zora se présenta dans le salon de quelqu'un qui
était en compagnie d'une autre.

Ils sursautent de peur face à l'apparition de Zora


qui rappelait tant et tant de vécu, un laissa
échapper un cri avant de s'évanouir alors que le
deuxième avait les yeux en forme de soucoupe.

Zora dans un souffle, guida une feuille qui


s'échoua au pied de l'un deux.

- Allez y chercher l'autre et venez à cette adresse.


Vous avez une heure ou je vous le jure je vous
tuerai tous et vous me voyez tel que je suis pour
savoir que je n'hésiterai pas. Si vous ne venez pas,
je décimerai toutes les personnes qui comptent
pour vous.

Elle disparu pour se rendre chez Mamour.

La dernière ligne droite venait d'être tracée.

La boîte de pandore qui contenait tous les secrets


autour d'eux allait s'ouvrir.

Comme le disait Peureum :


«Un jour viendra où tous les couteaux utilisés
pour blesser se retourneront contre l'envoyeur. Le
monde est ce qu'il est mais nous avons notre
monde où le plus irréel existe, où le plus sordide
existe, où le père ou la mère de x ne sont pas les
parents de y, où les morts ne sont pas vraiment
enterrés, où le passé ressurgit toujours.» (ref:
chapitre 34)

Et ce moment était arrivé.

Attachez votre ceinture.

***

Carmen faisait vivre un calvaire à Emlyn qui n'avait


aucun moyen de défense. Avec son état, elle
s'était vite épuisée surtout que sa chute avait
pressurisé la douleur qu'elle ressentait au bas du
dos. Sadio était arrivée au stade de grossesse où
ses pieds enflaient et où elle s'épuisait facilement.
Ayant vécu une opération du dos et portant une
grossesse qualifiée de fragile depuis le début,
Sadio sentait qu'elle n'allait pas tenir elle avait
tellement mal qu'elle n'avait que ses larmes pour
pleurer.

Dans d'autres circonstances elle se serait fait cœur


joie de rendre coup par coup mais elle était
impuissante.

Son nez saignait, son cuir chevelu était en feu,


tous ses os lui rendait une douleur insoutenable et
son ventre commençait à faire des siennes.

Carmen était manifestement heureuse de faire


subir des atrocités à celle qui occupait désormais
la place de première ennemie, position
qu'occupait auparavant sa petite sœur.

Carmen avait prévu une mort cruelle pour sa belle


fille, sa haine la conduisait à vouloir le pire pour
son otage sans savoir que tout ce temps de
planification diabolique permettait aux autres de
les rejoindre.

Carmen traîna Emlyn dehors, là où il y avait plus


d'espace et où les matériels pour son futur crime
étaient disposés.
Elle avait pour premier but de détruire le visage de
Sadio, ce visage qu'elle n'avait jamais pu blairer,
ce visage où se fendait toujours un sourire
narquois qui lui était destiné, ce visage où était
peint toute l'assurance de Sadio, ce visage qui
contenait sa foutue bouche qu'elle utilisait pour
lui répondre de façon narquois, ce visage qui avait
fait tomber amoureux son fils et qui avait causé
tous les problèmes qu'elle a maintenant.

Et pour le détruire quoi de mieux que de l'acide ?

Elle avait décidé d'installer son otage sur une


chaise puis verser l'acide sur son visage pour
ensuite l'étaler sur tout son corps.

Et pour finir, la buter.

Elle voulait prendre son temps, elle voulait une


mort lente et cruelle.

Dans cette ancienne zone industrielle abandonnée


de tout ouvrier et d'usine, le soleil était témoin de
tout le calvaire que subissait Emlyn Sadio Kâ qui
avait commis comme Unique péché d'avoir aimé
Abdel.
Mais peu importe ce que Carmen lui faisait, Sadio
ne regrettait pour rien au monde d'avoir épousé
cet homme qu'elle qualifie toujours de
merveilleux, elle ne regrettait pas d'avoir défié
Carmen, si elle devait mourir ici et maintenant elle
l'aurait pris simplement comme son destin.

Tout à coup au beau milieu de ce terrain vague


deux voitures sortirent de chaque extrémité du
bâtiment qui faisait face à Carmen. Cette dernière
en alerte Jura dans sa barbe.

- OUVREZ LE FEU ! Ordonna-t-elle à ses hommes.

Caz descendit rapidement de son véhicule et prit


Carmen en joue alors que ses subalternes se
chargeaient de riposter contre le camp de
Carmen.

Des corps commencèrent vite à s'échouer au sol.


Caz n'avait pas fait dans la dentelle, des hommes
étaient en ce moment même en train d'encercler
le périmètre. Ils sortiront de leurs cachette alors
que Carmen se tiendra dos à eux pour pouvoir la
neutraliser en attendant que leur patronne arrive.
- Tu touches encore à la petite patronne, je te
dézingue, s'amusa Caz avec un accent qui lui était
propre.

La moutarde ne sentait pas bon pour Carmen, ses


hommes étaient en minorité face à la palanquée
de garde qui avaient ramené leurs fraises.

Tout devait être parfait, il n'y avait aucun moyen


pour que Sadio soit localisé et pourtant cette
souillonne qu'elle nommait H avait découvert sa
cachette.

- Putain la connasse ! Éructa Carmen qui riposta,


son arme droit vers Caz.

Ce que Carmen savait mais qu'elle ne prenait


jamais en compte c'est que si elle était intelligente
une fois, H était rusée.

Carmen avait toujours été brillante à l'école, elle


avait un QI élevé mais comme on le dit toujours il
existe une différence entre être intelligent, être
malin et être rusé.
L'intelligence qu'on posait sur le papier était
différente de celle que la vie, cette jungle, nous
demandait pour survivre.

Emlyn ne savait pas qui était ce blanc mais le


soulagement qu'elle ressentait était sans nom. Vu
la posture et l'abattement des gorilles de Carmen,
il était clair pour elle que cet homme n'était pas ici
pour plaire à Carmen.

- Oh qui voilà ? Attends, faut que je te présente.


Emlyn tu sais qui c'est ? Mais non tu ne peux pas
le savoir. Je t'annonce avec joie que la carotte là-
bas, c'est le bras droit de ta mère, c'est un
meurtrier, un toutou qui a quitté un autre
continent pour être le sac à main de ta mère en
Afrique. C'est pitoyable n'est-ce pas ? Il se charge
sans honte de faire le sale boulot de ta mère. Ah
Sadio tu ignores tant de chose mais on va en
parler.

Sadio pensait plus à son état que de se préoccuper


des logorrhées de Carmen. Savoir que sa mère
avait un homme de main ne provoquait en elle
aucune réaction. Elle s'en fichait.
Carmen de nouveau, pointa son arme sur la tempe
de Sadio qui était à genou mal en point en
observant Caz avec un sourire canaille sur les
lèvres.

- Tu tires, je la tue, s'adresse-t-elle à Caz qui


souriait tout simplement.

Une autre voiture venait de faire son entrée. H en


descendit vêtu de noir de la tête au pied dans un
de ses éternelles ensemble tailleurs.

H à la vue de sa fille qui avait la chemise blanche


déchirée tachetée de sang, des écorchures sur
toutes les cuisses, les yeux gonflés, faillit
s'écrouler en larme face à l'état piteux de sa fille.
Elle tenta de courir vers eux sauf qu'elle fut
retenue par Madman qui était arrivé au côté de
Ben.

Abdel, Harris, Sadikh, Soraya et Marie faisaient


face à la scène et le plus choqué et paralysé fut
Abdel.

Entre entendre des choses sur sa mère et faire


face à sa mère qui tenait sa femme en mauvaise
état en joue il y'avait une grande différence. Le
choc n'était pas pareil, le choc n'était pas
comparable.

C'était la douche froide pour lui.

Il venait de tomber de haut, d'extrêmement haut.

Sans se contrôler il perdit pied et se retrouva à


terre les yeux écarquillés et la bouche ouverte.

Son regard ne quittait pas l'image de sa mère qui


avait pointé une arme sur Sadio, l'amour de sa
Vie.

Il était comme déconnecté de la réalité, sa bouche


s'ouvrait et se refermait sans retenue.

Sa mère

Sa propre mère Abdel se mit à vomir ce qui attira


le regard de Carmen sur lui.

- Jésus ! Ab... Abdel


- LÂCHE MA FILLE ! Hurlait H qui pour la première
fois pleurait aux yeux de tous.

Sadio semblait torturée, épuisée, sans énergie et


pourtant depuis qu'elle avait vu son mari, son
regard ne l'avait pas quitté

Elle aurait aimé aller le réconforter, elle aurait


aimé lui demander comment il allait mais elle-
même était dans le désespoir.

Abdel repoussa Ben qui l'aidait puis se mit debout.


Il pointa son arme vers sa mère ce qui surprit tout
le monde.

Ils s'attendaient à ce qu'il s'embarrasse


d'incompréhension mais pas qu'il pointe une arme
sur sa propre mère.

Carmen ouvrit grand la bouche face à cet acte qui


lui fit profondément mal, tellement qu'elle ne put
empêcher ses larmes de couler. C'était son bébé,
son bébé qui avait une arme pointée vers elle.

- LÂCHE MA FEMME CARMEN ! ÉRUCTA ABDEL.


- Abdel je.. je suis ta mère !

- VA TE FAIRE FOUTRE ! Tu n'es pas ma mère, je ne


te connais plus, tu n'es rien pour moi. Juste une
criminelle qui a capturé ma femme. Me fait pas
vomir, ne répète surtout pas que tu es ma mère.
Lâche-la !

Carmen venait de recevoir un poignard en plein


cœur. Ce qu'il venait de lui dire faisait plus mal
que la mort, que toute torture. C'est son cœur qui
se brisait en petit morceau en rencontrant les
yeux injectés de haine de son fils.

- LÂCHE-LA !

Carmen n'obéissait toujours pas alors Abdel


retourna son arme contre lui.

- NOOOON M...NON NE FAIT PAS ÇA ! Eut à rugir


Carmen, prête à se fendre les poumons.

- Ab...abdel... tentait de murmurer Sadio mais il


était trop loin pour entendre les supplications de
sa femme, celle qu'il aimait profondément, celle
qui portait en elle le fruit de leur amour. Il ne
comprenait pas comment sa mère pouvait faire
ça.

Il l'a détestait et il se détestait d'être son fils.

- Laisse la venir vers sa mère ou je me tue !


Menaçait Abdel. Qui sur le moment avait mal,
extrêmement mal, utiliser le mot mal était un
euphémisme face à la douleur qu'il ressentait mais
il voyait l'état de sa femme il avait décidé de
refourguer sa douleur pour sauver sa femme et
ses enfants.

- Tu ne comprends pas...ne te tue pas alors que je


fais ça pour toi... elle ne doit pas vivre sinon tu vas
mourir...je veux t'aider...tu ne comprends
pas...c'est toi ou elle !

Abdel éclata de rire, l'arme pointée sur sa tempe.


Madman à côté retenait fermement H mais il
s'inquiétait pour son fils qui sur le moment
ressemblait plus à un déséquilibré mental,
Madman savait que le choc pouvait rendre fou et
il priait silencieusement que son fils n'en soit pas
soumis.
Une autre voiture se gara et Mamour Thiam en
descendit la mine pleine d'incompréhension. Zora
lui avait demandé de venir mais il ne s'attendait
pas à tomber sur ce tableau.

- Il ne manquait plus que lui, pestifera Ben qui


commençait à taper du pied énervé par les
agissements de Carmen.

- ESPÈCE DE VIEILLE CONNASSE ! Je jure Abdel ta


mère ou pas si je l'a chope je vais tellement la
frapper qu'elle va rajeunir. SALE TIMBRÉ ! S'agaça
Soraya tandis que Marie à côté avait les mains
croisées sur sa poitrine.

- Lâche la Carmen ou je te jure que je me tue, je


ne plaisante pas, c'est ta dernière chance, s'écria
Abdel qui avait commencé à appuyer la détente.

Carmen prise de peur se mit à détacher Sadio les


doigts tremblotants. Quand elle fut libérée, cette
dernière sans attendre, boîta désespérément avec
sa dernière énergie vers son mari qui lâcha l'arme
et la reçut dans ses bras.
Tout ce que Sadio avait emmagasiné, elle
l'expulsait dans les bras d'Abdel, dans une crise de
larme déchirante.

- Ça va aller, il ne va rien t'arriver tu es forte...tu as


tenu...je suis fière de toi mon bébé. Il embrassa
ses joues pour tarir ses larmes.

Derrière eux, Carmen son arme à la main pleurait


en murmurant inlassablement, «tu ne comprends
pas, tu ne comprends pas tu as tout gâché.»

- TU M'AS PIÉGÉ, TU AS UTILISÉ L'AMOUR QUE JE


TE PORTE CONTRE MOI MAIS TU NE COMPRENDS
PAS SI ELLE VIT TU VAS MOURIR ! S'étrangla
Carmen.

Sadio se retourna piquée par les mots de Carmen.


Elle avait mal mais être à côté d'Abdel lui donnait
du courage.

- Q...qu'est-ce que tu veux dire ? Laissa échapper


Sadio.

En réponse, Carmen se mit à rire de façon sénile.


Une autre voiture qui se gara, attira l'attention de
tout le monde.

Deux vieux hommes en descendirent, l'un alla


ouvrir le coffre pour en sortir un fauteuil avant
qu'il ne vienne installer Ben Diawara dessus.

- Je rêve ? Qu'est-ce qu'ils fichent ici ? S'écria


Mamour Thiam.

Madman fixait son père totalement perdu et un


troisième homme que Madman considérait
comme son oncle étant le meilleur ami de son
père se tenait à côté d'eux.

Tout le monde avait les yeux braqués sur eux.


Tandis qu'eux-mêmes ne s'attendaient pas à
tomber sur les membres de leurs familles.

Ben Diawara dans son fauteuil, muet était


incapable d'apporter une moindre explications.

Ils ne finirent d'être choqués quand une autre


voiture se gara. Rachid en sortit sous
l'étonnement de son frère qui s'apprêtait à
l'accabler de question avant de rapidement se
taire quand une dame descendit de la voiture.

Ben alla vers elle sans attendre.

- Putain Ben qu'est-ce que tu as foutu ?


Marmonnait Mamour qui n'était nullement au
courant de la présence de Irma au Sénégal.

- Qu... qu'est-ce que Oumy fait ici ? Se demandait


Abdel.

Sadio qui se rappelait de cette femme qui lui avait


expliqué beaucoup de choses sur la secte était
abasourdi.

- Ce quoi ce cirque ? C'est une réunion de famille ?


Une assemblée générale ? Questionnait Madman
totalement perdu.

- POURQUOI ELLE EST EN VIE ? Demandait Carmen


avec véhémence.

- Parce que mon père l'a sauvé misérable femme,


répondit Ben. Hé Rachid vas-y !
Rachid alla ouvrir le coffre, en sortit un fauteuil
roulant qu'il plaça à côté de la portière.

Il place une femme dans le fauteuil.

Abdel sursauta alors que tous les autres à


l'exception de Ben et ses complices étaient
choqués et c'était peu de le dire. Les mâchoires
étaient prêtes à tomber au sol et celle de Carmen
était plus proche de la terre. Devant elle se tenait
deux revenantes.

- QU'EST-CE QUE ÇA VEUT DIRE ? QU'EST QUE ÇA


VEUT DIRE ? MAIS NON ! H TU SAVAIS ?
Demandait désespérément Madman à H qui elle
n'avait de yeux que pour ses enfants. Madman se
précipita vers son frère et le secoua par les
épaules. TU SAVAIS ? TU SAVAIS ? C'EST QUOI CE
DÉLIRE ? POURQUOI JE NE L'AI JAMAIS SU ?

Abdel se retrouva les fesses à terre dans un fou


rire incontrôlable. Il observait la dame puis
Carmen et il éclata de rire.
- Carmen est jumelle ! Prononça Sadio, ce qui était
une évidence pour toutes les personnes qui ont
observé la dame en fauteuil roulant.

Les trois soeur se fixaient dans le blanc des yeux.

Abdel commençait à comprendre les photos, il


avait vu Carmen et sa grande sœur mais il y avait
toujours une partie déchirée, il compris donc que
c'étaient des photos de famille et que Carmen
avait déchiré les parties ou se tenait sa jumelle. Il
observa la sœur aînée de Carmen, il vit qu'elle
porte une chaîne, chaîne qu'il reconnut pour en
avoir vu deux exemplaires dans le coffre de sa
mère. Il fixa le cou de sa mère et fit de même pour
le cou de la jumelle de sa mère, les deux n'avaient
pas la chaîne, il compris encore que les deux
chaînes appartenaient aux jumelles.

Son rire ne s'estompait pas.

- C'EST QUOI TOUT CETTE MASCARADE !? QUI LES


A RAMENÉ À LA VIE ? NON...NON CE N'EST PAS
POSSIBLE...NON...NON...NOOOON PAPA C'EST TOI
HEIN ? C'EST TOI ? S'égosillait Carmen.
En rage, elle pointa son arme sur sa jumelle, celle
qui est sa petite sœur car elle est l'aînée selon ses
parents.

Tout de suite Ben et Rachid pointerent leurs


armes sur elle.

La jumelle impuissante dans son fauteuil, n'avait


que ses larmes comme défense. Son père Ben
Diawara était ému de voir la prunelle de ses yeux.
Celle que le docteur avait posée sur sa poitrine, sa
petite crevette comme il aimait l'appeler
tellement qu'elle était petite et fragile.

- Abdel...Burr reprend toi s'il te plaît ! Elle tapotait


ses joues pour capter son attention. Abdel écoute
moi.

Rire n'était pas la réaction qu'il devait avoir, elle


aurait compris s'il pleurait ou faisait ressortir sa
colère, deux choses normales dans leurs
situations. Mais il riait, il riait et ce n'était pas un
rire de joie, Abdel était en train de perdre la tête.
Elle n'avait pas d'autre explication.
Elle était faible épuisée mais comme toujours
Sadio avait toujours de l'énergie pour les autres
même quand elle est plus bas que terre. C'était
son mari, il avait besoin d'elle comme elle avait
besoin de lui.

- Sadio il faut que je te conduise à l'hôpital,


s'exclama Sadikh en voulant récupérer sa sœur.

- NE ME TOUCHE PAS ! Lui interdit-elle.

- Sadio, partons avec Abdel et Soraya, cette


histoire de malade ne nous concerne pas ! Je ne
m'appelle pas Diawara, tempêta Sadikh.

Sadio était prête à capituler tant qu'elle partait


avec sa famille mais tout d'un coup un vent
s'annonça formant une sorte de spiral mouvant du
sable avant qu'il ne disparaisse pour laisser
apercevoir Zora au centre du terrain qui avait
deux bras en l'air.

Un sourire était plaqué sur ses lèvres elle servit un


regard malicieux à tous ses invités. Elle était
désormais le nouveau centre d'intérêt.
Ils avaient l'impression de tous se retrouver dans
un mauvais rêve.

- Mbassa Mbassa ! Chantonne-t-elle. C'est comme


ça qu'on dit non ? Je suis heureuse de vous
annoncer que personne ne bouge et personne ne
tire, c'est l'heure de la réunion familiale !

Harris observa sa mère pour chercher une


confirmation dans ses yeux. C'était évident, c'est
l'occasion que Zora attendait.

- Qu'avons nous la ? Trois générations réunis... Ah


non quatre vu que la fille de H attend des bébés.
Je suis heureuse, très heureuse d'être là mais on
va se présenter ou du moins je vais vous
présenter. On me connais comme Zora, mais en
réalité c'est un surnom celui que je me suis
attribué en tant que esprit, après ma mort car oui
je vivais, je vivais comme vous tous ici présent.
Laissez-moi vous dire que je m'appelais Usilie
kamwe Gueye, Usilie Kanwe dans ma langue
maternelle, signifie ne pleure jamais et Gueye est
le nom de mon père. C'est bizarre comme nom
n'est-ce pas ? Rire, on reviendra sur mes origines
plus tard.
Entre se retrouver avec des parents, des grands-
pères, des tantes et maintenant un esprit, Abdel
ne savais plus où mettre de la tête.

- Abdel et sa femme, vous vous rappelez d'elle


hein ? Commença Zora en faisant référence à
Irma. Je vous explique, elle ne s'appelle pas
Oumilaya Bâ mais Irma Diawara, la grande sœur
de Carmen. C'est une grande menteuse
franchement les membres de la famille Diawara
sont les plus grands menteurs que la terre ait
porté. Bref, Irma avait soif de vengeance, elle
voulait faire du mal à Carmen en passant par
Abdel. J'avais vu dans son jeu, parce que je suis
partout et je sais tout. Alors je lui ai apparu un soir
alors qu'elle criait comme n'importe quoi, je lui ai
expliqué les choses basiques de la secte, je lui ai
même dévoilé qui était la mère de ta femme. Tu
te rappelle Sadio ? Le jour où elle t'a vu, cette
façon qu'elle avait de te regarder. Elle avait même
essayé d'éloigner Abdel en lui disant que l'eau ne
cohabitait pas avec le feu. De plus elle avait dit
«Ton nom, la seule chose qu'elle t'a donné de
beau» en parlant du nom d'Abdel,(ref: chapitre 6.)
Je lui avais révélé le véritable métier que tu faisais,
Abdel, elle a utilisé tout ça pour monter un
mensonge phénoménal, moi-même en tant
qu'esprit j'ai été choqué. Des mensonges avec
preuve rire. Des mensonges comme quoi elle
fabriquait des chaussures, elle était enceinte, son
fils et son mari tués et mensonge et mensonge et
mensonge beurk je veux vomir. Mais en fait, plus
elle te côtoyait, plus tu lui faisais penser à Ben et
elle s'est prise d'affection naturellement pour son
neveu. Elle n'avait pas pu te dire qui était la Reine,
elle avait alors opté pour dire qu'elle ne la
connaissait pas vu le masque. Puis quand tu l'as
libéré elle est retournée en Serbie et ni son fils ni
Mamour n'en savait quelque chose.

Comment pouvait-on inventer une chose pareille


? C'était la question que se posait Sadio qui n'en
revenait pas. Elle qui avait eu pitié de l'histoire de
cette dame.

Abdel n'en revenait pas, il avait vu sa photo quand


elle était petite en compagnie de Carmen mais elle
est désormais dame, il ne pouvait la reconnaître.
- Oumy tu nous as menti ? Demanda Sadio qui
était perdue.

Irma murmura un faible «je suis désolée» avant de


baisser la tête.

- Silence dans la salle, cessez vos charivaris, Zora


doit continuer les présentations !

Madman aurait pu rire ou ajouter qu'ils n'étaient


pas dans une salle si la situation n'était pas
kafkaïenne.

- Je vous présente les trois meilleurs amis du


monde. Ben diawara et ses deux acolytes, Sedar
Thiam et Massar Dia, reprit Zora.

Abdel se rappela des lettres qu'il avait vu derrière


les photos de jeunesse de son grand-père.

B.D
S.T
M.D

- Ben Diawara est le père des trois sœurs, Irma


Diawara qui est l'aînée, Élisa diawara et Carmen
Diawara qui sont des jumelles. Sedar Thiam est le
père de Aziz Thiam et de Mamour Thiam. Rire et
Massar Dia est ton père biologique H !

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Chapitre 52

H laissa tomber ses mains, dans l'ébahissement la


plus totale. Elle observa le fameux Massar Dia
alors que ce dernier faisait de même. H
commençait à comprendre le problème. Ils étaient
en train de payer les erreurs de leurs parents,
c'était clair car elle ne se rappelait pas de Zora et
la présence de ces trois vieux, prouvait tout.

H conclu que Zora se venge des trois vieux et de


toutes leurs descendances.

- Qu'est-ce que tu racontes Zora ? Tu as bu ? Ses


parents l'ont abandonné ! Tu racontes des
conneries ! Persifla Harris qui avait du mal à croire
Zora.
Cette dernière haussa les épaules l'air de s'en
moquer.

- Écoute mon petit Bonbon. Tous les orphelins du


monde ont des parents sauf qu'ils sont soit morts
soit ont abandonné leurs progénitures. H n'est pas
tombé du ciel. Massar Dia était un ingénieur
hydraulicien, son métier l'envoyait le plus souvent
en mission dans les villages démunis d'eau. Il était
en mission dans le village de sa mère pour 7 mois.
C'est là-bas qu'il a connu ta mère de H qui était
très belle, la plus belle fille du village, tu as hérité
de sa beauté H. Il lui a menti, il a joué avec ses
sentiments, lui a fait croire au mariage, au compte
de fée, elle s'est donné à lui, croyant que c'était le
prince charmant avec la calèche et tout le tralala
alors que c'était le diable. Il l'utilisait pour
décharger ses bourses, jusqu'à ce qu'elle tombe
enceinte et promit à un mariage. Elle est allée le
voir il lui a dit qu'il n'épousait pas les filles faciles
et ta mère a été obligé de se débrouiller et lui
quand il a terminé sa mission il est rentré
tranquillou. Je ne gagne rien à mentir moi ! Zora
ne ment jamais ! Tu me prends pour qui toi ? Puff
! Ô tu me blesses ! Mon cœur est brisé à jamais
mon Romeo. Ô je suis triste, s'amusa Zora.
H perdit l'équilibre pris d'un vertige, Madman et
Harris se précipitèrent vers elle. Massar assagi par
l'âge voulait approcher mais le regard meurtrier
de Harris l'en empêcha.

Il savait qu'il avait refusé une grossesse mais des


années plus tard, il avait regretté son acte. Il était
retourné au village pour voir la mère de H mais
cette dernière l'avait suppliée de partir, de ne pas
gâcher sa vie une seconde fois maintenant qu'elle
était désormais mariée. Sachant qu'il lui avait fait
du mal, il avait respecté sa décision et était rentré
bredouille en décidant d'oublier cette histoire. Il
n'avait jamais pu avoir d'autre enfant. Et
aujourd'hui il apprend que le fruit de la grossesse
qu'il avait refusé était là devant lui.

- Ma f...

- N'OSE MÊME PAS ! L'arrêta H qui lui lançait


malgré sa douleur un regard plein de sens. Et toi
Zora tu es sérieuse ? Tu es en train de me faire
payer des erreurs alors que je m'en fiche de lui, je
ne le connaissais même pas. C'est mon père
biologique ça le concerne lui, pas moi ! Je m'en
bats les ovaires de la biologie ! Qu'est-ce que j'ai à
faire dans ses erreurs ? Il n'a pas d'autres enfants
à qui tu pouvais faire subir ta foutue vengeance ?
Bon sang pourquoi je dois subir les actes d'un
homme qui n'a pas eu les couilles d'assumer sa
paternité ?

C'était tout bonnement irréel pour H.

Zora fit la moue avant de fixer Harris.

- Harris tu te rappelles de l'objectif M ? C'est


l'objectif de ma présence. La famille Diawara,
Thiam et Dia ont été maudits par mes soins.
L'objectif M c'est M comme Malédiction. C'est
l'objectif de ma malédiction qui demandait la
souffrance des coupables et de leurs
descendances. Je vous ai maudit sur trois
générations. Et la malédiction, celle de votre
génération qui est la troisième, devait se
déclencher à la mort de Saïda, elle devait mourir
c'est pourquoi je n'ai rien dit à H. Sadio devait
ouvrir les yeux pour ainsi ouvrir la porte à la
malédiction qui allait vous frapper. Donc H ce
n'est pas de ma faute si tu viens de lui. On peut
continuer les présentations ? Insista Zora.
- Vous avez la parole Madame la présentatrice !
Répondit Madman. Vu que c'est le jour des
révélations, autant laisser la langue de Zora se
délier. Il préparait ses oreilles à toutes
éventualités.

- Bon c'est bien de parler des vieux mais parlons


de leurs enfants. Son regard s'ancra dans les yeux
de Sadio elle s'approcha et comme revenu dans la
réalité Abdel se mit à réciter des sourates pour ne
pas qu'elle s'approche de Sadio. Chaque contenu
était une brûlure pour elle. Elle s'éloigna le plus
loin possible de Abdel et de sa femme.

- Ferme ta gueule toi ! Tu ne veux pas connaître


les secrets de ta famille ? Ferme ta gueule parce
que je t'annonce que la reine que vous cherchez
tous est ici ! Argua Zora.

Abdel se tut immédiatement à la suite des propos


de Zora. Sadio oublia sa douleur et se releva in-
extremis.

- Ha Ha Ha tu ne parles plus ? C'est qui la plus


maligne maintenant ? C'est Zora !
- FERME TA SALE GUEULE D'ESPRIT, TU N'AS PAS
INTÉRÊT A PARLER ! Hurla Carmen contre Zora qui
fixait cette dernière avec un grand sourire.

Sadio observait cet échange avec minutie, elle


regarda Carmen qui tenait l'arme avec
professionnalisme, Carmen qui avait des hommes,
Carmen qui avait mis la barre haute pour la
kidnapper, Carmen qui venait même d'interdire à
Zora de parler quand le titre reine fût prononcé.
Elle se fit un flashback de tous les actes de Carmen
avant de se permettre un regard circulaire sur
toutes les personnes présentes avant d'ouvrir les
yeux sur l'évidence.

- Mon Dieu !

Ses deux mains rejoignirent sa bouche, dans un


constat qui la cloua sur place.

- Tu as compris hein ? Tu devrais remercier H pour


cette intelligence. Rire !

Pourquoi ça ne la choquait pas ? Elle avait reçu


cette nouvelle comme un bonjour, ça choquait
certe de se de se rendre compte de l'ignominie
dans retenu de Carmen mais elle n'était pas
surprise après tout elle a eu à subir les foudres de
sa belle-mère. Mais Abdel son Abdel n'allait pas
supporter cette nouvelle.

Sadio regarda à tour de rôle Carmen et Abdel et


elle ne savait quoi faire.

Elle se mit à genoux devant son mari qui était


retourné à ses délires. Il dessinait désormais des
têtes sur le sable.

- Abdel...on va partir ! Sadikh aide- moi !

- Tu es sourde ou quoi ? Personne ne bouge ! Tu


veux protéger ton mari ? C'est trop tard ! Le
pauvre il est en train de devenir fou. Mais ce n'est
pas de ma faute hein ! Ô comme le destin est cruel
!

- FERME TA GUEULE ! NE LE MÊLE PAS À ÇA !


LAISSE NOUS PARTIR ! Règle ça avec eux, je ne te
connais pas, on ne te connais pas. Nous ne t'avons
rien fait. Règle ton problème avec Carmen et sa
tribu, tonna Sadio.
- Vous avez quoi avec ma gueule aujourd'hui ? Ça
en devient blessant, oh je vais pleurer. fit Zora
théâtralement. Personne ne bouge ! La réunion
n'est pas terminée.

H de son côté ferma les yeux pour encaisser car


elle savait que toute la vérité sur eux allait être
découverte. Elle s'y était longuement préparée,
elle avait elle-même voulu aller tout avouer à ses
enfants. Elle voulait en finir avec cette vie raison
pour laquelle elle avait terminé avec Nabou et
Badra, divorcer avec Marc, puis tout avouer,
confronter Reine, la garder dans une cabane elle
et Mamour d'où elle mettrait feu. Elle voulait
qu'ils meurent tous ensemble calcinés pour laisser
leurs enfants en paix mais Zora avait d'autres
projets.

Harris pour qui la vie de sa mère adoptive n'avait


aucun secret essaya de rester avec elle du mieux
qu'il pouvait.

- Bon je vais vous lire les charges qui pèsent contre


Carmen. Oh la c'est tellement long que je risque
d'oublier certains, s'exclama Zora.
...

- Carmen est responsable du refus des parents de


Nabou quand tu voulais l'épouser parce qu'elle a
menacé sa mère avec un fer à repasser. Elle était
au courant que Tidjane n'était pas ton fils. Elle a
aidé Nabou a orchestré cette histoire de Turquie,
elle a aidé Momo à s'installer en Turquie avec ta
femme, elle a fourni des faux papiers, elle a tué
Momo pour éviter qu'il parle, oui c'est elle, ses
hommes étaient sur les lieux. Elle a ordonné à des
hommes de placer une bombe chez Sadikh et ça
c'est rien à côté d'autres choses. Elle a
empoisonné son père Ben Diawara pour le rendre
muet et handicapé bon il le méritait aussi hein.
Poursuivons, elle a inventé cette histoire de
schizophrénie, a libérer Nabou de prison, a payer
Mia. Elle a intenté à la vie de sa sœur aînée et de
sa jumelle. Elle a tué sa marâtre à l'âge de 16 ans
avec un raticide. Putain Carmen ton palmarès
donne mal à la tête Vous voulez savoir qui elle est
?

C'était triste l'image de Sadio qui essayait de


protéger les oreilles de son mari. Celui-ci voguait
entre choc, tristesse, désespoir, envie de mourir,
déception, colère à tel point que son cerveau ne
supportait pas tout ceci. Sadio suppliait Zora de se
taire mais cette dernière attendait trop cette
occasion pour se laisser berner par de la pitié.

- Qui est Carmen ? Commençons d'abord avec


Mortem ! Vous connaissez mortem ? Ah non !
Mortem est une bande responsable de la mort de
Kader, Issa et Malick, les trois autres fondateurs
de la secte. Dans un but de vengeance, elles
voulaient se charger de la Reine et de Mamour
mais je les en ai empêché. Sadio, Sadikh, saviez
vous que votre cadette Soraya était une criminelle
très douée avec les armes ? Rire elle est Mortem
aux armes.

Sadikh se retourna comme au ralenti pour fixer sa


petite sœur, pour Sadio c'était tout bonnement
impossible.

- Soraya ! Supplia Sadio dans un espoir qu'elle dise


que c'est faux sauf que Soraya croisa les bras sur
son torse avant de hausser les épaules dans un je
m'en foutisme qui tourbillonna le cerveau de son
frère Sadikh. Ce dernier rejoignit Abdel sur le sol.
- On ne va pas en faire tout un pataquès, ils ont eu
ce qu'ils méritaient. Oui je suis Mortem aux armes
et je ne regrette rien, dit-elle comme
confirmation, ce qui laissa sa sœur aînée sur le cul.

- Tu...tu...tu as tué des gens ! Murmurait Sadikh


comme pour essayer de se convaincre.

- Ah parce que tu crois qu'eux ils bénissait des


gens ? Le tueur est tué et c'est tout. Bon tu voulais
quoi ? Qu'il fasse la prison ? Dans quel pays ? Rire
on les mets en prison avec de l'argent ils sortent.
La mort ou la mort c'était ça. Remerciez-moi au
lieu de vous jouer au père Thomas !

Sadio fut estomaquée par l'attitude calme de sa


sœur. Elle ne comprenait pas comment Soraya
avait pu faire ça. Chaque soir, elle faisait le tour
des chambres pour voir si tout le monde allait
bien. Elle trouvait toujours Soraya endormie.
Sadio croyait connaître sa sœur mais pas
véritablement.

- Tu connaissais l'identité de la Reine ? Questionna


Sadio qui n'en revenait toujours pas.
- Je l'ai découvert grâce à ma coéquipière Marie
qui est Mortem aux fléchettes, ensemble aidé de
Ben nous les avons tué.

Sadio cru défaillir tant ses oreilles bourdonnaient.


Elle tombe au sol à côté de son mari qui lui sourit
comme s'il venait de la rencontrer pour la
première fois.

- Soraya m'a petite sœur...Marie. ET TOI BEN TU


N'AS PAS JUGÉ UTILE DE ME PRÉVENIR ? OÙ EST
PASSÉ LA CONFIANCE QU'ON SE PARTAGEAIT HEIN
? TU M'AS MENTI, TU AURAIS DÛ M'EN PARLER,
TU N'AURAI JAMAIS DÛ LES ENCOURAGER !

- Ben sais tout, il sait qui est la Reine, qui est la


Reine invisible, son père le lui avait avoué parce
qu'il a surpris un jour son père en train de baver
sur la photo de la Reine Invisible. Tout ce que Ben
sait aujourd'hui c'est grâce à son père dont il
profite de l'influence, de sa mère et de Madman
puis Ben connaît tous les bandits du pays. Derrière
ses lunettes, c'est un hibou je vous le dit, ajouta
Zora.
Sadio se sentant trahi secouait la tête de gauche à
droite tandis que Ben s'arrachaient les cheveux

- Écoute Sadio je suis désolé ok mais je ne pouvais


pas te le dire. Comment voulais tu que je t'avoue
qui était ces deux reines sachant ce qu'elles
représentent pour toi et ton mari ? Soraya et
Marie étaient borné. J'ai été informé quand Marie
avait empoisonné Malick. J'ai essayé de leur faire
entendre raison mais elles ne m'écoutaient pas
alors j'ai proposé mon aide pour pouvoir les
surveiller. Elles n'avaient aucune idée de ce
monde, les aider c'était un moyen de les surveiller
pour ne pas qu'elles commettent des erreurs. Elles
avaient les mains liées en tuant Malick, je ne
pouvais pas venir te dire « écoute Sadio ta sœur à
tué Malick» sachant ton état fragile.

Hariss fixait Ben, il savait par ses dons qu'il était


amoureux de Sadio mais celle-ci le considérait
comme un frère. Elle aimait Abdel et pour rien au
monde elle allait le quitter. À sa dernière
conversation avec Sadio il ne pouvait tout
simplement pas lui jeter à la figure que Ben était
amoureux d'elle alors il a utilisé le terme
inaccessible vu que naturellement une chose ou
une personne que tu ne peux pas avoir t'es
inaccessible. Il savait aussi que Ben n'aurait jamais
fait du tort sciemment à Sadio.

- Oh mais il n'était pas le seul à être au courant,


Madman l'était aussi, ajouta l'huile sur le feu Zora.

- Tu devais être très douée dans les commérages


de ton vivant, lança Madman qui observait avec
horreur Zora qui lui tira la langue en retour.

- Bon arrêtez de parler comme si je n'étais pas là !


Oui moi Marie je suis Mortem aux fléchettes, oui
j'ai tué Malick, Soraya à tué Issa et ensemble nous
avons éliminé Kader. Et comme elle l'a dit, ils n'ont
eu que ce qu'ils méritent. Cette atrocité, cette
erreur de la nature devait aussi mourir. Carmen
Diawara devait mourir !

- Mais...mais c'est ta mère, prononça Sadikh qui


était largué.

- NE RÉPÈTE JAMAIS ÇA ! ELLE N'EST PAS MA


MÈRE ! ELLE A TUÉ MA MÈRE ET MON PÈRE
KHADIM DIOUM !
À l'attente du nom de son Père, Abdel se releva in
extremis pour se planter devant sa sœur.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Tu es ma petite sœur


! Pourquoi tu dis ça !

- Petit papa, pardonne-moi ! Pardonne-moi mais


c'est la vérité. Je ne suis pas née d'elle, ni moi ni
Rachid et nous remercions le ciel pour cela.
Toutefois tu te rappelles quand elle se plaignait
des infidélités de papa ! Tu te rappelles que papa
voulait divorcer ? Papa avait une maîtresse et
Carmen le savait, elle ne l'aimait pas, il ne se
sentait pas aimé. Elle...elle...

Marie éclata en larmes en se tenant contre les


jambes de son frère. Celui qui avait toujours pris
soin d'elle, celui qui avait endossé le rôle de père
et de mère pour eux.

Rachid se racla la gorge et décida de poursuivre :

- Carmen ne voulait pas le divorce parce qu'elle


accordait trop d'importance aux qu'en-dira t-on.
Alors quand 6 mois après leur mariage, papa à
voulu divorcer elle lui a proposé de se trouver une
maîtresse pour se satisfaire. Sauf que papa est
tombé amoureux de sa maîtresse. De leur liaison,
ils nous ont eu, d'abord moi qui fut arraché par
Carmen, puis Marie et quand Papa était
déterminé à la quitter pour de bon, sachant qu'il
était vraiment borné et prêt, elle a tué ma mère
biologique avant d'ordonner la mort de Papa et
c'est Dibor qui devait faire le sale boulot.

- C'EST FAUX ! FERME LÀ ESPÈCE DE MAL AIMÉ !


Abdel...ne l'écoute pas mon cœur.. ils veulent
nous séparer... suppliait Carmen en larme.

- C'est la vérité ! Personne ne veut vous séparer vu


que tu t'en charges déjà. Écoute Abdel on en
savait rien jusqu'à ce qu'un jour Marie
réceptionne une enveloppe. Il y avait des photos
de papa et de sa maîtresse. Et l'adresse de la sœur
de notre véritable mère qui était au courant de
toute la relation entre sa sœur et notre père mais
celle-ci ignorait que Carmen avait tué sa sœur. Il y
avait aussi une photo de Carmen en compagnie de
5 hommes et derrière la photo était écrit qui était
Carmen. Marie à chaque fois que Carmen partait
au travail, fouillait les affaires de Carmen et de
grand-père, jusqu'à ce qu'elle trouve les Actes de
naissance au nom de Élisa, Carmen et Irma. Elle
s'est rendu à la mairie pour vérifier les titres
fonciers au nom de Ben Diawara, ainsi elle avait
ou connaître la maison où elles sont née, en
menant des enquêtes, une vieille femme avait
confirmé qu'il y'avait trois sœurs. Depuis le dîner
d'anniversaire de grand-père, marie et Soraya ont
gardé contact, marie s'est confié sur ses intentions
de vengeance et Soraya lui a révélé qu'elle
connaissait quelqu'un qui pouvait les aider, qu'en
écoutant au porte elle avait entendu Sadio dire
que Madman lui avait expliqué une partie de
l'histoire. Soraya a donc conduit Marie chez
Madman et ce dernier avait tout révélé à
condition que Sadio ne soit mis au courant après
son accouchement. Marie voulait se venger de
Carmen pour lui avoir arraché ses parents et
Soraya voulait venger sa sœur jumelle qui avait
été donnée en sacrifice par Badra pour cette secte
dont la dirigeante qui l'identité, n'avait plus de
secret pour eux alors les deux se sont investi dans
ce périple. Moi je n'en savait rien j'ai été mis dans
la confidence quand Ben m'a sauvé d'une
tentative de meurtre orchestré par Carmen
Diawara. Marie a connu Ben quand il voulait
convaincre Soraya d'arrêter. Un jour elle avait
parlé de ses découvertes à Ben qui lui a raconté
l'histoire de sa mère et de ma jumelle de Carmen
qu'il cherchait. Puis les recherches de Ben avait
fini par payer mais au lieu de partir aux USA il
avait confié la tâche à Marie. Aussi, Marie avait
découvert un jour que notre grand- père n'était
pas handicapé, Abdel tu te rends compte ? Il
marchait depuis tout ce temps. Connaissant
Carmen, elle avait dû faire semblant d'être
choquée. D'ailleurs Marie a joué la carte de
l'effacer, de l'hypocrisie, pour pouvoir tuer. Elle
haït de tout son âme Carmen et sa richesse et lui
en veux d'avoir disloqué notre famille car oui, elle
a disloqué notre famille en tuant nos parents et en
nous arrachant des bras de notre mère. Nous
n'avons jamais eu de place dans ton histoire avec
Carmen Diawara, elle nous a dépossédé de la
famille qu'on devait avoir. Ce jour quand Marie à
vu grand-père sur pied, il lui a demandé de fuir
avec raison d'ailleurs car Carmen voulait la tuer
pour l'empêcher de te dévoiler la vérité sur la
santé de grand-père et le fait qu'elle n'était pas
dans le coma. Marie s'est réfugiée chez Ben et elle
avait demandé à Ben de veiller sur moi, c'est ainsi
qu'il a pu me sauver et qu'on m'a tout expliqué.
C'était un cauchemar, Abdel priait tous les saints
pour se réveiller dans son lit, au côté de sa
femme. Il voulait que ce soit un cauchemar. Il
fermait les yeux dans l'espoir de les rouvrir et se
retrouver au chaud dans son lit loin de tout ça. Il
voulait être loin d'ici, il ne voulait plus rien
entendre. S'en était insupportable, il était alourdi
par la douleur et le désespoir à tel point qu'il se
retrouva de nouveau au sol. Le front contre le
sable, il demandait à Dieu de l'aider, d'apaiser son
cœur, cœur qu'il sentait se broyer. Il avait mal, il
avait mal. Incapable de tenir il lâcha un cri qui
fendit l'air et attrista les oreilles de ceux qui
l'avaient entendu.

Sadikh peiné pour son ami pleurait sans s'en


rendre compte. Lui qui n'avait rien comme lien
avec Carmen l'a trouvait abject alors il ne pouvait
imaginer ce que celui qui l'avait sauvé des cages
de la prison, cet homme si bon, si généreux, si
paternel, devait ressentir. On dit qu'on ne récolte
que ce que l'on sème. Mais Sadikh voyait ce qui se
passait comme une injustice. Abdel ne méritait
pas ça ! Personne d'ailleurs. Il s'approcha de son
ami pour le faire asseoir tandis que Sadio tentait
difficilement de le soutenir.
Elle capta le regard de son burr qui souriait. Non il
ne devait pas sourire. Elle prit son visage en coupe
les larmes aux yeux.

- Abdel, reviens s'il te plaît. Abdel...

- Je t'aime, fut la seule réponse qu'elle obtint de la


part de son mari avant qu'il n'éclate de rire.

- Il vit un choc émotionnel, je suis psychologue,


commença Irma.
En psychologie, le choc émotionnel résulte d'un
événement traumatisant qui submerge la faculté
que possède un individu à faire face aux émotions
qu'il ressent lorsque celui-ci survient. Lui il a
des moments de retour à la réalité. Le choc le fait
délirer, il oscille entre le présent et le délire.
Chaque fois qu'il entendra le prénom d'un
membre de sa famille, il reviendra à la réalité
avant de se perdre. Il doit être conduit à l'hôpital.

- Merci super docteur mais on t'a rien demandé,


lança Carmen.
- Faites ce que vous voulez en tout cas mais
personne ne bouge, rétorqua Zora, imperturbable
en fixant ses ongles.

Une idée s'illumina dans la tête de Madman, il se


planta devant H.

- Hé Zahra On avait oublié un truc très important.


Harris, Marie et Rachid peuvent le sauver.

H observa Madman avec pitié puis incapable de


soutenir son regard chaud de père désespéré, H
jeta son regard ailleurs. Madman était perdu face
à sa réaction.

- TOUT ÇA C'EST DE TA FAUTE SALE GARCE ! H


C'EST DE TA FAUTE ! TU AS ENVOYÉ CETTE LETTRE
! Criait Carmen à l'intention de H.

- Tu peux bien hurler, profite bien de ta voix parce


que je te jure que si je te récupère tu n'auras plus
que tes larmes pour exprimer ta douleur, répondit
H.

Zora était la seule à être heureuse parmi la foule.


Elle observait chaque traits avec le sourire.
- Vous devez savoir quelque chose. Connaissez
vous le don de Uzazi ? C'est le don de la fertilité
que j'ai soufflé aux parents de jumeaux de chaque
génération. Chacun d'eux allait mettre au monde
des jumeaux. Vous savez pourquoi ? Moi Zora
j'étais jumelle et elle et moi sommes mortes par la
faute de vos trois patronymes. Calmez vous, mon
petit bonbon vous contera mon histoire après
celle des sœurs Diawara.

Hariss leva les yeux au ciel agacé d'être le crush de


la canaille qu'était Zora.

- Rachid veux-tu faire sortir le trésor qui est


planqué dans ton véhicule ? Demanda Zora. Tu lui
a demandé d'attendre dans le véhicule mais il ne
doit pas attendre, il est concerné aussi. Allez
Rachid chou, fais pas ton difficile.

Ben et Rachid ne réagissaient pas alors Zora fit


tomber le fauteuil de la sœur Diawara, elle se
retrouva à terre et tout de suite la voiture que
conduisait Rachid s'ouvrit sur un homme qui
courut la relever.
- ALLAHOU AKBAR ! s'époumona Sadio.
CE...NON...NON...

Madman perdit pied et s'évanouit. Son père,


médecin, se précipita vers son fils.

- Je vous présente Amal Diawara, le jumeau de


Abdel !

Le dénommé Amal, n'avait pas la carrure musclée


de Abdel mais les traits étaient pareils. Il ne parlait
pas le français alors tout ce qui se murmurait à
côté de lui, il n'y comprenait rien. Il fixait plutôt
l'homme qui était au sol dans les bras de la femme
enceinte, la ressemblance était frappante.
Personne ni même sa mère n'avait pris le soin de
lui expliquer qu'il avait un jumeau. On ne lui avait
pas expliqué toute l'histoire. Il était perdu.

Il avait oublié de la relever et s'approcha de Abdel


pour l'observer comme un enfant qui cherchait à
comprendre la manufacture de son jouet.

Irma alla relever sa sœur. Alors que cette dernière


pleurait sauvagement. Pour elle tout était de sa
faute. La culpabilité ne l'avait point quittée. Elle
avait trahi sa sœur et elle l'avait payée au prix de
sa vie.

Madman de son côté revenait sporadiquement à


la réalité.

C'est Amal qu'avait vu Marie aux USA qui lui avait


fait échapper sa tasse des mains. Même Ben ni
Irma n'étaient au courant pour Amal. C'est Marie
qui les avait informés. C'est en ce sens que Ben
disait qu'il y avait des choses qui lui avaient
échappé.

Abdel ne quittait pas du regard son supposé


jumeau. Il avait la gorge nouée, il ne pouvait pas
parler. Sadio aussi fixait Amal extrêmement
choquée.

H de son côté venait de trouver la personne qui


allait sauver Abdel de la mort. Un sourire gagna
ses lèvres. Le mari de sa fille allait être sauvé.

Il allait vivre.
- JE RÊVE ? J'AI UN DEUXIÈME FILS ? QU'EST-CE
QUE...MAIS COMMENT ? Se tirait les cheveux
Carmen qui fixait Amal les yeux écarquillés.

- Vous êtes perdus ? Ne vous inquiétez pas, tata


Zora va vous expliquer. Ha haha dites c'est qui la
plus intelligente ? C'est Zora ! Putain j'ai envie de
faire un salto. Hihihihihi !

- FERME LA ZORA ! FERME LA ZORA ! JE VAIS TE


TUER JE VAIS TE TUER ! S'égosillait Carmen qui tira
une balle, qui ne fit aucun effet à Zora.
VOUS...TOUT EST DE VOTRE FAUTE !

- C'EST BIEN FACILE DE REJETER LA FAUTE SUR LES


AUTRES. C'EST TOI ! UNIQUEMENT TOI ! JE TE
DÉTESTE ! JE TE DÉTESTE TELLEMENT QUE JE
SERAI CAPABLE DE TE TUER SI J'AVAIS UNE ARME.
DIABLESSE ! TA PRÉSENCE SUR TERRE EST UN
POISON ! TU ES UNE CRAPULE, UN DÉCHETS ! TU
MÉRITES DE CREVER ! CARMEN DIAWARA ! JE
N'ARRIVE MÊME PAS À TROUVER DE MOTS POUR
TE QUALIFIER SALE ORDURE ! TU NE MÉRITES PAS
D'AVOIR UN FILS COMME ABDEL, cracha Sadio qui
souffrait pour son époux.
- Oh comme c'est mignon, s'incrusta Zora. Tu n'es
pas épuisée toi après la bastonnade que t'a fait
Carmen ? Et tu es là à consoler ton époux. Ah
l'amour un truc de con ! Mais je suis d'accord, elle
ne mérite pas un fils comme lui. Sachez que
Mortem veut dire mort en latin mais ça a été bien
calculé par eux. C'est un prénom qui regroupe en
quelque sorte les victimes de Carmen pour faire
un sorte d'hommage.
M pour Marie
O pour SOraya
R pour Rachid
T pour Thiam de Ben
E pour Elisa diawara
M pour IrMa Diawara.

C'était possible de se retrouver dans une scène


plus irréaliste que celle-là ? Pour Sadio c'était non.

- Mais ce que la bande de mortem ne savait pas,


ce que Madman ne savait pas, que plusieurs ici
ignorent à part quelques uns, c'est que le nom
Élisa diawara n'avait pas de place dans cette
hommage fait aux victimes de la reine. La reine de
la secte des trois P c'est Carmen Diawara comme
vous l'appeliez tous mais attention, attention,
attention. Quand elle est née, elle ne s'appelait
pas en réalité Carmen Diawara mais plutôt Élisa
diawara. Celle dans le fauteuil est la véritable
nommée Carmen Diawara. Les deux c'étaient
changé d'identité pour une question qu'on traitera
plus tard.

...

- L'handicapée est la véritable mère de Abdel. La


Reine a volé Abdel puis a tué sa sœur parce qu'elle
s'est faite passer pour elle afin de coucher
plusieurs fois avec Madman dont elle était aussi
amoureuse !

La douche froide.
Le choc !
L'incrédulité.
L'ébahissement

Tout fusait en eux comme un tsunami.

Les oreilles bourdonnaient et les yeux étaient


figés, les bouches incapable de se former. Tous
fixaient Zora comme pour se convaincre que
c'était un mensonge.
Abdel éclata de rire encore plus fort alors que
désormais les larmes se mêlait à ses crises de rire.
Son cœur de fils venait d'être brisé. Comme un fils
qui cherchait du réconfort il avait la tête posé sur
les genoux de sa femme qui tentait
désespérément de lui fermer les oreilles.

Sadio dépassée n'en pouvait plus de voir son mari


ainsi, elle ne savait plus quoi faire. Elle était
incapable de retenir ses larmes face à l'état de son
époux. Chaque éclat de rire produit par son époux
lui brisait le cœur.

- Tais toi...tais toi...je t'en prie tu...tu es entrain de


rendre fou mon époux je t'en supplie tais toi.
Arrête de mentir ! C'est sa mère elle me l'a répété
tant et tant de fois. Tu mens arrête je t'en supplie
Zora !

Zora riait tout simplement. Alors que H et


Mamour ne savaient qu'elle attitude adopter.

- Tu savais ? Demanda Harris à sa mère adoptive.


- Je l'ai su par logique. À moins que vous ne soyez
jumeaux, c'était impossible qu'elle soit mère une
semaine après que Zora t'ai rejeté.

Madman était le plus perdu, il savait que Abdel


était son fils mais ce que racontait Zora le rendait
perdu, il perdit l'équilibre et s'échoua fesse contre
terre.

- Qu'est-ce qu'elle raconte comme conneries celle-


là ? Bien sûr que Carmen est sa mère, j'ai eu des
rapports avec elle et non avec l'autre sosie là.
MAIS C'EST QUOI TOUTE CETTE HISTOIRE ?

- Oh tais-toi le vieux et laisse moi me concentrer !


Cracha Zora a Madman.

Abdel pleurait sans filtre et sans honte de paraître


faible. À cet instant son corps parlait plus qu'autre
chose. Sa tête lui faisait atrocement mal et chaque
révélation le faisait sombrer. Sadio ne les écoutait
plus, elle tentait par tous les moyens de faire
réagir son mari. Irma, en bonne psychologue
homologuée, s'était approché de son neveu pour
vérifier ses yeux qui étaient hagards. À part les
rires et les pleurs qu'on entendait de lui, Abdel
semblait mort de l'intérieur.

Sadio qui était à mille lieues de s'imaginer cette


vérité n'en pouvait plus.

- ELLE MENT ! ELLE MENT ! Je suis Carmen ! J'ai


mis au monde Abdel ! Je l'ai mis au monde, vous
m'entendez ! Taisez vous ! Aziz c'est de ta faute !
Tu aurais dû savoir que ce n'était pas moi. Tu ne
me connais pas en réalité, tu ne m'aimes pas !
Moi, même les yeux fermés je t'aurais reconnue
mais pas toi ! Tu m'as trahi, tu as laissé cette
putaine nous trahir. Tu étais à moi ! C'est normal
que ton fils soit mien ! C'est elle qui s'est
incrustée, Abdel aurait dû n'être de moi ! Elle m'a
trahi, elle m'a arraché ma vie !

- ET TOI TU AS INTENTÉ À MA VIE ! JE SAIS JE


N'AURAI JAMAIS DU, J'AI COMPRIS MES ERREURS
MAIS DE LA À ME TUER ... S'écria la jumelle de
Carmen.

- FERME LA ! Carmen agitait son arme à chaque


mot. Difficile d'éviter qu'un tire ne se produise. JE
M'APPELLE CARMEN C'EST TOI ÉLISA ! C'est toi qui
a eu l'idée alors assume ! Tu n'es pas la mère
d'Abdel et tu ne le sera jamais !

- Je ne veux plus être Carmen Diawara, je suis


habituée à être Élisa et ça me suffit tu peux garder
le nom Carmen Diawara comme je l'ai dit des
années plutôt, ce n'est qu'un nom. Par contre tu
ne pourras pas changer le fait que je l'ai porté
dans mon ventre et non toi, rétorqua sa jumelle
handicapé.

Madman dans son esprit essayait de se


remémorer les moments qu'il avait passé avec la
jumelle, elles étaient pareilles, Carmen ne lui avait
jamais dit être jumelée alors comment il pouvait
savoir ? Certes Ben et Sedar étaient amis mais
leurs enfants non. Il se sentait con et utilisé dans
l'histoire et le plus irréel c'est qu'il se découvrait
père non pas d'un mais de deux garçons. Un
bonheur taché par la déception qu'il ressentait.

Une chose était sur pour tout le monde,


usurpation ou pas pour tout le monde Carmen
Diawara restait Carmen la reine de la secte.
- Sad... Sadio j'ai mal ! Pourquoi ? Pourquoi c'est
mon histoire ? Quel mal ai-je commis ? Tu le sais
toi ? Est-ce que je suis un homme mauvais ? Dis
moi qui je suis, Sadio. Je n'ai plus d'identité. Je ne
sais même plus qui je suis. Ma mère n'est pas
mère, mon père n'est pas mon père. Ma sœur et
mon frère ne sont rien pour moi en réalité. Tout
ce à quoi j'ai cru pendant une quarantaine
d'années était faux. Qui suis- je ? J'ai mal.

Les larmes d'Abdel et de sa femme s'alliait dans


une symbiose de douleur. Sadio partageait la
douleur de son homme combinée à sa douleur
physique. Tout ce qu'elle voulait c'était être là
pour son époux comme il l'avait toujours été pour
elle.

- Je...je te comprends...mais tu n'es pas


méchant...tu es l'homme le plus bon que je n'ai
connu. Tu as toujours été là pour tout le monde.
Marie Rachid, Soraya, moi, Aziz...tous nous savons
qui tu es. Tu es juste toi Abdel un fils qui n'a rien
demandé. Tu n'es pas le méchant de l'histoire. Toi
aussi tu es fort bébé. Tu es un fort bébé. On va
rentrer, tu vas digérer, on va prendre soin de l'un
et de l'autre. On va s'aider. Ne sombre pas, Burr
reste avec moi. Moi je suis là, tes bébé sont là...tu
vas tenir bon.

Zora aurait eu presque pitié si le visage des trois


vieux n'enflammait pas sa haine.

- Passé la pause publicité. Peut-on continuer ?


Demanda Zora.

- Et qu'est-ce que tu vas nous apprendre ?


Commença Carmen. Pourquoi tu ne parles pas de
H Zora ? Allez parle, dit à ses enfants ici présent
qui il est. Dis leurs que leurs mère est aussi une
fondatrice de la secte. C'est elle la deuxième reine
invisible ! Cracha Carmen un sourire mauvais aux
lèvres. Elle savait qu'elle avait tout perdu alors elle
n'avait plus de retenue.

Soraya fut abasourdi. Elle et Marie savaient qu'il y


avait une deuxième reine. Mais il ne connaissait
pas son identité hormis celle de Carmen.

Elle et Sadikh fixaient leurs mères tandis que H


face à ses enfants avait perdu son assurance. Elle
avait juste baissé la tête.
Sadio s'était levé en furie oubliant sa douleur et
Abdel pour se planter devant sa mère.

- Attends...ok tu nous a abandonné...ok tu ne m'as


jamais aimé... d'accord. Mais attend tu es mêlée à
cette secte ? Tu es mêlée aux horreurs qu'ils
commettent sur la vie des innocentes personnes ?
Et...PUTAIN ! TU ES MÊLÉ À LA MORT DE PAPA ?
TON PROPRE MARI ? Explique moi maman,
explique moi comment tu as pu. Ton mari...ton
mari, tu as participé à la mort de ton mari ?

- Elle n'a pas participé, elle a commandité sa mort,


ajouta Carmen.

Ce qui fit perdre la tête à Sadio qui reculait


inconsciemment la bouche ouverte et les yeux
écarquillés. Elle murmurait des non à chaque pas
de reculons.

- Tu...tu as tué mon père ? Tu as tué mon père ?


Tu m'as rendu orpheline de père toi ma propre
mère ?
Emlyn fronça les sourcils avant de subitement
foncer vers sa mère sauf qu'elle fut retenue par
Harris.

- LÂCHE MOI ! TU AS TUÉ MON PÈRE ! JE TE


DÉTESTE ! TU ES HORRIBLE ! TU ME FOUS LA
GERBE ! JE TE HAIS JE TE HAIS ! JE VAIS TE TUER !
LÂCHE-MOI !

- Calme toi ! Je te comprends mais tout a une


explication. S'il te plaît, tenta de la calmer harris et
c'est Sadikh qui vint récupérer sa sœur en lançant
tout simplement un regard méprisant à sa mère.

H les yeux baissés pleurait sans pouvoir se


défendre. Elle n'avait pas à se défendre, elle
devait assumer et subir, selon elle.

- Carmen, ici c'est moi qui raconte, toi tu fermes ta


vilaine et vieille bouche ! Argua Zora.

- Et pourquoi je dois me taire ? Oh parce qu'il


s'agit de H ? Celle qui t'a invoqué ?

Carmen sans attendre, se lança dans l'explication


de la création de la secte en prenant le soin
d'incriminer H. Quand elle eut terminé, Zora en
levant la main l'envoya violemment contre le
mur.

Son dos percuta le mur du bâtiment où elle avait


gardé Sadio.

Zora se retourna vers eux :

- J'ai envoyé ma mère donner un livre à Zahra.


Zahra devait en parler à Carmen et les deux
allaient ressentir l'envie de m'invoquer
accompagné de Aziz et Mamour. Seulement il y a
eu des couacs. Kader, Malick et Issa ne faisaient
pas partie du plan mais ils étaient présents à la
soirée alors ils ont subi les dommages. Aziz devait
croire à l'histoire du livre sauf que son étoile l'a
sauvé. Je devais être invoquée car je devais faire
partie de leurs vies pour ainsi les manipuler.
J'avais prévu de rendre chacun d'eux riche en
prenant juste des sacrifices celui du premier fils et
du don de soi. Sauf que Carmen a émise une idée
qui m'a arrangé. Celle de créer une secte. Moi
Zora je ne suis pas responsable de cette idée de
Carmen. Quand j'ai réfléchi ça m'a paru une
bonne idée, encore plus bonne que celle que
j'avais au départ alors j'ai accepté. Carmen à elle
seule a fourré ses amis dans cette histoire de
secte. Les quatre n'ont pas donné d'objection sauf
Zahra qui ne voulait pas. Tout ce qu'elle voulait
s'était sacrifier une partie d'elle et devenir riche.
Comme le font quelques brouteurs ou hommes
d'affaires. Mais Carmen avait tout changé. Zahra
voulait se dérober mais si elle le faisait ça n'allait
pas m'arranger vu qu'elle faisait partie de l'objectif
M. Alors je l'ai forcé à diriger. Mais Zahra ne
voulait pas être auteure d'atrocités comme
sacrifier des enfants, des femmes vierge et j'en
passe. C'est pourquoi elle a été maligne et a
décidé de nommer Carmen Reine et elle H, allait
rester dans l'ombre pour des questions
administratives et d'autres qui demandaient
réflexions car disons nous la vérité à part H tous
les fondateurs sont des ânes batés. Le seul crime
de la secte dont H peut se tenir coupable c'est
celui de l'étudiante sacrifiée encore que c'est
Mamour qui l'a tué pour eux. Puis de la mort de
Dieyna, de Nabou de Badra. H n'a pas de cartel, h
n'a pas de réseau de drogue, ni de prostitution, H
n'a pas fait le tiers de ce que les autres ont fait. H
a fondé une entreprise créée avec l'argent de
Souleymane que son fils adoptif Harris gère. Elle
avait le choix d'être là reine mais sachant le poids
que ça allait être, elle avait eu l'intelligence de
refourguer ça à Carmen après tout l'idée venait
d'elle. Dans tout cette histoire de vengeance la
seule personne qui ne mérite pas ça c'est
vraiment H. C'est la seule qui ne mérite pas d'avoir
une pourriture comme père alors Carmen ta
gueule ! Tonna Zora.

Harris et H étaient surpris que Zora prenne sa


défense. Eh bien ils voguaient de surprise en
surprise.

- Zahra au début de la secte malgré leurs


situations changeantes, avait tenu à continuer de
travailler comme domestique. C'est là-bas qu'elle
a connu Souleymane homme politique alors
qu'elle tenait un balai c'était son destin. Carmen
avait sauté sur l'occasion, la secte avait besoin
d'un nouveau président de la République. Elle
avait des vu sur Souleymane qui était aimé par la
jeunesse et des femmes parce qu'il aidait les
démunis puis elle a convaincu Mamour, Kader,
Malick et Issa parce que si Souleymane se
présentait à l'élection présidentielle, ils savaient
qu'il allait gagner alors eux tous ont convaincu
Zahra d'accepter qu'il intègre la secte au risque de
tuer Souleymane. Elle ne l'aimait pas, mais Zahra
avait besoin d'un homme riche pour ses ambitions
car elle ne voulait pas toucher l'argent sale de la
secte, la mort de Souleymane n'allait pas
l'arranger, il lui permettait de vivre sans toucher le
gain de la secte. C'est ainsi qu'elle a accepté. Puis
elle est tombée enceinte au début elle ne savait
pas qu'elle allait devoir le tuer c'est une des
conditions que j'ai imposé pour sauver son fils
Sadikh alors que ce n'était pas la véritable raison,
poursuivit Zora.

...

- Oui Zahra a fait des erreurs, mais je suis aussi


auteure de ce que sa vie est maintenant. Zahra a
tué oui, mais tout ce qu'elle à fait c'était pour vous
protéger vous ses enfants. Si elle a tué
Souleymane c'était pour payer sa dette pour avoir
sauvé Sadikh. Je l'ai obligé à se séparer de Sadikh.
Et toi Sadio, si je la voyais heureuse avec toi je
t'aurais réclamé, à la naissance de Saïda et Soraya,
je lui avait permis de prendre un bébé parmi les
jumelles, son amie Anita avait juste soulevé un
bébé et c'est tombé sur Soraya. Après ça, elle s'est
faite passer pour morte car je lui avait interdit de
vivre un bonheur avec ses enfants. Elle ne devait
pas recevoir l'amour de ses enfants. C'était son
châtiment.
Si elle a tué Nabou, c'est parce que cette dernière
voulait te tuer, c'est Nabou qui a causé ton
agression d'où tu as eu le dos cassé, Nabou a
essayé de te lancer un sort mais ta mère vous a
protégé contre tout attaque mystique. Si elle a tué
Dieyna c'est parce que Badra te faisait souffrir et
vivait le bonheur avec elle. Elle Dieyna qui n'avait
aucun scrupule à sortir avec un homme marié qui
faisait souffrir son épouse pour elle, elle y prenait
même plaisir. Si elle a tué Badra c'est pour se
venger du mal qu'il t'a fait, de la mort de Saïda et
parce qu'il prévoyait de kidnapper le petit Aziz.
C'est Zahra qui a envoyé Caz lorsque la reine avait
posé une bombe chez Sadikh. Elle a toujours veillé
sur vous elle a cette choisi la mauvaise manière
mais on ne pourra jamais dire qu'elle ne vous a
pas aimé malgré les moyens peu orthodoxes,
termina Zora.

Sadio s'écroula en larme dans les bras de son


frère. Incapable de supporter tout ce qu'elle
venait d'attendre.
- Rire tu as maintenant pitié de Zahra ? C'est ta
meilleure amie ? Oh comme c'est mignon, ajouta
Carmen qui avait mal au dos.

- Tu veux qu'on parle Carmen ? Commença Zora.


Et toi ton secret ? Celui que tout le monde ignore
? La trahison que tu as fait à H parce que tu
pensais qu'elle sortait avec Madman car les deux
se voyaient de temps à autre en catimini pour
papoter, tu veux faire des révélations ? Allons-y !
Tu as toujours été jalouse de H. Tellement que tu
t'es permis de tomber bas. Rire !

- TA GUEULE ! Lança Carmen qui pleurait


d'impuissance.

Zora se détourna d'elle pour se planter devant H.

- Quand elle a monté cette histoire de fraude pour


éliminer Souleymane c'est parce qu'il avait
découvert son identité. Elle voulait le tuer, quand
j'ai vu ses intentions, je suis allée te dire d'éliminer
Souleymane pour payer ta dette en t'imposant un
délai parce que je savais que si c'était R qui le tuait
je n'allais pas pouvoir agir.
Mais H tu n'as jamais compris comment
Souleymane avait pu découvrir l'identité de La
Reine.

- FERME TA GUEULE ZORA ! Je t'interdis de parler.


Hurlait Carmen.

- Tu te prends pour ma mère ? Et elle croit pouvoir


m'interdire des choses non mais on est où la ?
Rétorqua Zora

H ne comprenait pas où voulait en venir Zora.

- Je vais vous raconter l'histoire d'un monsieur. Il


avait rencontré une femme, ils se sont mariés puis
la femme devait le tuer. Mais elle n'avait pas le
courage de lui tirer des balles dessus, ni de le
torturer. Elle a opté pour un accident puis quand
l'accident à eu elle s'est chargé de faire passer ça
pour un suicide. C'est ce que H a fait avec
Souleymane.

...

- H tu sais pourquoi je t'ai dit de garder Harris,


qu'il était ta rédemption ? Interrogea Zora.
H lança un regard méfiant et Zora comprit que H
était sur la voie de la compréhension.

- Prince Harris Kane, fils biologique de Carmen


Diawara la Reine de la secte est le fils biologique
de Souleymane Ka !

- QUOI ? Hurla Sadio qui se tenait le ventre plié en


deux.

- Souleymane a découvert son identité après leurs


rapports sexuels. Rapport que Carmen a forcé
toujours sur menaces. Tellement qu'elle était
jalouse de H. Vous sentez la voiture qui arrive ?
Continua Zora.

Une voiture luxueuse se gara.

Un homme en descendit plus frais que jamais.

Madman alla le rejoindre et lui fit une tape sur


l'épaule.

- Pa...pa. C'était le dernier mot de Sadio avant de


s'évanouir.
- Souleymane Ka est vivant les enfants, sauvé par
moi Zora et Madman !

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Chapitre 53

H avait la première à s'approcher de sa fille qui


avait perdu connaissance suivi de Souleymane,
Sadikh et Soraya.

- Éloignez-vous, laissez de l'espace, intima H. Aidé


de Souleymane, ils mirent Sadio en position
latérale faisant attention à son ventre. Elle se mit
à lui tapoter la joue tout en lui parlant. Éloigne toi
Jules s'il te plaît, je veux éviter qu'elle retombe
dans les vapes en voyant un fantôme penché sur
elle. Hariss ma malette s'il te plaît.

Celui-ci la lui apporta, elle sortit un flacon d'un


parfum fort qu'elle pulvérisa sur ses doigts et
porta au nez de sa fille.
- Zora dis-moi s'il te plaît est-ce que tu entends le
cœur de ses bébés ? S'il te plaît mets ta vengeance
de côté une nanoseconde, supplia H.

La reine éclata de rire se moquant de la situation


désespérée de H.

- Sincèrement je souhaite qu'elle meurt avec ses


bébé, lança la reine.

- Ses bébés vont bien H. Reine tu n'as pas de


problème ? Regarde là-bas, ce fils que tu dis tant
aimer, il n'a plus toute sa tête. Mais tu ne
t'inquiètes pas, tu n'essaie pas d'aller vers lui.
Regarde ta jumelle, depuis que nous sommes ici,
elle n'a de yeux que pour Abdel. Regarde H, elle a
couru quand sa fille s'est écroulée. Tu sais
pourquoi ? Parce que ce sont des mères, toi tu
n'en es pas une. Tu as toujours vu Madman en
Abdel, tu es amoureuse de ton fils. Ne me croyez
pas si vous voulez mais c'est la vérité. Sa jalousie
pour Sadio vient aussi de l'amour qu'elle ne peut
pas vivre avec Abdel, s'exclama Zora.

La reine fulminait en choisissant de se taire pour


une fois.
Quelques minutes plus tard Sadio revenait
progressivement à elle.

La première chose qu'elle fit, c'était de chercher


des yeux son père. Elle se leva et boîta vers lui.
Elle palpa désespérément son père pour s'assurer
qu'il soit réellement vivant.

- Mais...mais...mais... comment c'est possible,


demanda-t-elle désespérément en touchant son
père les yeux embués. C'était comme un rêve
qu'elle faisait en étant éveillé.

Elle avait longtemps pleurer son père. Cet homme


avec qui elle partageait une grande complicité. Cet
homme qui l'avait aimé, choyé, cet homme qui
avait occupé la place de père et de mère dans sa
vie jusqu'à ce que la mort l'arrache brutalement à
elle.

Souleymane prit sa fille dans ses bras pour la


consoler tandis qu'elle pleurait en respirant le
parfum de son père qui n'avait pas changé.
Harris s'approcha de H pour la prendre dans ses
bras sachant qu'elle aurait besoin de réconfort.

H était soulagé, si soulagé la mort de Souleymane


l'avait toujours hanté, le fait qu'il soit vivant était
une bénédiction pour elle. Elle s'en était toujours
voulu. Certes elle ne l'aimait pas mais elle
l'appréciait, c'est avec difficulté qu'elle avait choisi
l'accident ne se sentant pas capable d'envoyer ses
hommes le tuer ou le torturer. Elle serait Harris
fortement dans ses bras, le cœur et le corps
allégés.

- Tu le savais ? Demanda H en se détachant de


Harris qui lâcha un soupir.

- Ça a été comme d'habitude. Tu sais que toutes


ses choses que je partais raconter à sadio en me
faisant passer pour Peureum, m'apparaissait en
rêve et le matin je ressentais le besoin d'aller lui
dire ce que j'ai vu. Un jour, je me suis levé tout
simplement avec l'image d'une famille réunie, où
je faisais un compte rendu à Souleymane
concernant une de ses entreprises. Il avait dit dans
mon rêve « Je suis fière de t'avoir comme fils.»
alors je me suis réveillé en tirant la conclusion. Je
n'ai pas voulu t'en parler car je ne voulais pas que
tu culpabilises encore plus.

H hocha la tête, pas surprise des dons de vision de


son fils. Il s'était réveillé un matin puis il lui avait
dit qu'il avait du des visions qu'il devait parler à
Sadio. C'est ainsi que H lui a donné l'idée de se
faire passer pour un fou.

- Ça te fais plaisir ? Demanda H. De savoir que ton


père vit ?

Harris haussa les épaules puis se mit à fixer


Souleymane qui câlinait sa fille tout en faisant
attention à son ventre.

- J'ai grandi avec l'idée que tu es ma mère et mon


père. C'est juste une chose qui s'ajoute. Ça ne me
rend ni triste ni heureux. Je ne manque pas
d'amour maman et pour un père, ce qu'est
l'importance d'une figure paternel je pense que
ton caractère était déjà paternel. Rire. Prenons ce
qui vient, c'est le destin, surtout le nôtre qui est
assez spécial.
H hocha la tête puis se mit à fixer Jule. Les deux
avaient beaucoup à se dire, elle espérait avoir
l'occasion de lui demander pardon.

- Comment est-ce possible ? Ils ont dit à la télé


que tu t'étais suicidé. J'ai vu ta tombe même si je
n'ai jamais vu ton corps j'étais encore
adolescente... papa je croyais que tu étais mort et
cette vidéo où tu annonçais que tu allais mourir.
Je ne comprends pas...mais je suis heureuse...je
suis tellement heureuse...je ne peux pas mettre
un mot sur ce que...oh mon Dieu papa tu es
vivant...tu es là...

- Quand je vous avais déposé chez ma mère,


j'avais pour dernier espoir de fuir. Je voulais
rejoindre le Mali puis une fois là-bas, trouver une
personne pour me fournir de fausses identités afin
que je puisse rentrer dans un autre pays sous une
nouvelle identité sauf que en partance pour le
Mali, tard dans la nuit j'étais encore en plein
Dakar quand une voiture m'est rentré dessus. La
fille en rouge....

- Ce n'est pas une fille, c'est une sorcière ! Lança


Madman.
- Hé douma sa morom han ! ( Je ne suis pas ton
égal !) Admonesta Zora.

- Non mais c'est le monde à l'envers là !

- Quand J'avais 16 ans ton père avait 18 ans tu


n'étais même pas encore sur la voie d'être
procréer alors je répète je ne suis pas ton égal. Et
si tu ne te tais pas, tu vas sortir de ma salle, j'en ai
marre de toi !

Madman fronça les sourcils l'air offusqué.

- Et moi j'en ai ras le bol de toi avec ta robe de bal


des années 40 la. Espèce de petite menteuse !
Pourquoi on l'écoute d'ailleurs ? Elle est là pour
faire sa saynète alors que nous en avons assez
attendu ! Je suis fatigué, je déclare forfait.
Manquerait plus qu'elle nous annonce que je suis
le père de Souleymane.

Souleymane secoua la tête connaissant Madman


puis décida de poursuivre ses explications
- Bon je disais, elle est venue me parler et m'a dit
qu'une personne allait venir me sauver. Je me suis
réveillé à l'hôpital et j'ai su que c'est Aziz qui m'a
sauvé.

Il expliqua pourquoi il s'est fait passé pour mort


sous demande de Zora. Puis leurs apprend qu'il a
appris l'implication de Zahra dans la secte par
Madman, de ce qu'elle lui a fait, de toutes les
choses qui se sont passées derrière lui.

- Quand j'ai appris pour Sadikh et Soraya, j'étais


extrêmement heureux. J'ai toujours cru que j'avais
que deux filles toi et Saïda. Tu as un jumeau, j'ai
un fils et une autre fille.

Madman éclata de rire.

- Hé Jules, tu n'as pas qu'un mais deux fils. Celui


qui tient Zahra est ton fils, tu l'as eu avec la Reine
lorsqu'elle qu'elle t'a violé nous venons tous de
l'apprendre mais t'inquiète pas tu n'es pas seul
dans la lutte moi aussi j'ai deux fils. On va
combattre ensemble. T'inquiète frère. Purée
quelle histoire ! Dis-moi Carmen tu ne connais pas
les préservatifs ?
- Pauvre débile, je suis allergique au latex,
répondit Reine.

Souleymane de son côté ébahi, se mit à fixer


Hariss alors que ce dernier bras croisés sur son
torse en faisait de même.

Souleymane ne savait quoi dire ou faire alors il se


contenta d'ouvrir les bras pour accueillir Soraya
qui ne se fit pas prier pour toucher pour une
première fois le père qu'elle n'a jamais connu.
Sadio s'éclipsa pour laisser sa sœur vivre ce
bonheur. Elle lança un regard compatissant à
Sadikh qui hocha la tête puis retourna près de son
mari qui avait tant besoin d'elle.

Tout ce que Sadio voulait en ce moment là, c'était


que ce cauchemar s'abrège afin qu'elle puisse
rentrer avec les siens.

- Comme personne ne me remercie, je me


remercie moi même d'avoir sauvé Souleymane. Ce
soir-là, j'avais insufflé à Madman l'envi de prendre
la voie ou allait se tenir l'accident. Bref vous allez
faire vos réunions de retrouvailles plus tard. On
poursuit.

- Zora fût la parole et la parole fut Zora.Vous avez


la parole Madame, lança Madman qui n'avait plus
rien à perdre. Zora lui lança un regard noir.

Carmen de son côté ne disait plus un mot, elle


pleurait le regard figé sur Abdel.

- Ouvrez grand vos oreilles, et laissez moi vous


bercer avec l'histoire des sœurs Diawara.

FLASHBACK

Dans la famille Diawara, un drame venait de se


produire, Catherine la marâtre des trois sœurs
était morte.

« Pourquoi est-elle à terre ?» Avait questionné


furieusement Ben Diawara qui n'avait pas perdu
une seule seconde pour s'accroupir au près de sa
femme. Il avait palpé son poul sans recevoir un
signe de vie.
Comme un réveil brutal, Ben Diawara vivait un
FLASHBACK de souvenirs depuis sa rencontre avec
Catherine. Tout lui revenait à la figure, il prenait
pied dans la réalité comme si un voile noir venait
de se dissiper de ses yeux pour laisser place à la
clarté. Ben Diawara fermait les yeux sur ce que ses
enfants subissaient pas parce qu'il le voulait mais
parce qu'il était sous l'emprise mystique de
Catherine.

Ben Diawara se releva, à reculons, il se tenait la


tête, ne sachant quoi faire.

« Elle... elle vous faisait du mal.»

Élisa Diawara, l'aînée des jumelles et auteure de la


mort de Catherine avait éclaté de rire face à
l'attitude de son père.

« C'est maintenant que tu t'en rend compte ?


Après que je l'ai tué ? Oui parce que c'est moi. J'en
avais marre qu'elle se nourrisse du mal qu'elle
nous faisait. Ni Irma, ni Carmen encore moins moi,
ne méritions une belle mère comme elle.»
Irma et Carmen qui se tenaient la main fixait leur
sœur n'en revenant pas de son acte et du sang
froid dont elle faisait preuve. On parlait d'un
meurtre mais Élisa paraissait calme alors qu'elles
n'arrivaient pas à tenir sur place malgré qu'elles
soient innocentes.

« Comment ? Mais te rends-tu compte de ce que


tu as fait ? Tu vas aller en prison !» s'était étranglé
Ben Diawara.

« Je n'irai pas en prison parce que cher papa tu


vas trouver une solution pour la simple et bonne
raison que tout ceci est de ta faute ! C'est de ta
faute ! C'est toi qui nous l'a imposé, c'était ta
femme ! Alors tu vas trouver une solution pour te
repentir !»

Irma en colère s'était placé devant Élisa et une


gifle fut vite partie.

Élisa la joue marquée, sentait la colère ravir en


elle. Elle poussa furieusement sa sœur aînée qui
se retrouva au sol.
« Tu oses me gifler ? C'est maintenant que tu agis
? Que faisais-tu quand elle nous pourrissait la vie ?
Moi j'ai eu le courage de l'éliminer, moi j'ai eu le
courage de vous protéger car j'ai fait ceci pour
vous ! »S'etait exprimé Élisa en respirant
fortement, la poitrine qui bougeait à chaque
souffle échappé.

« Je...je Élisa ce n'était pas la solution» s'était


prononcé Carmen qui pleurait face à l'acte de sa
sœur, sa moitié.

« AH OUI ? ET C'ÉTAIT QUOI LA SOLUTION ? SUBIR


JUSQU'À NOTRE MORT ? Ah mais non tu n'as rien
subis Carmen parce que j'ai tout pris dans la
gueule pour toi ! J'ai pris ta place quand il fallait
souffrir juste parce que je ne voulais pas que tu
souffres parce que tu es ma sœur et que je t'aime
plus que tout ! Je t'ai toujours protégé, tu n'as pas
le droit de me dire ça ! Irma peut aller se faire voir
mais toi tu dois me soutenir.»

Carmen comprenait le ressenti de sa sœur mais


elle était persuadée que tuer n'était pas l'unique
solution. Les patates déjà cuites, elle fixa son père
qui s'était avachi contre le mur et s'approcha.
« Papa, mon super héros, notre super héros. Il...il
faut que tu trouves une solution. Élisa ne peut pas
aller en prison je t'en supplie...je t'en supplie Papa
!» pleurait Carmen contre l'épaule de son père.

Le père aimant qu'était Ben diawara, ne pouvait


rien refuser à la prunelle de ses yeux. Il avait
ressenti un lien unique avec Carmen et c'était la
plus douce et la plus calme entre elles, Carmen
avait hérité du comportement de sa mère. Et ça
Ben Diawara le chérissait.

Face au désespoir de sa fille, il se leva, essuya ses


larmes et prit une décision qui allait impacter
toute sa vie.

« Tu agis parce que Carmen te le demande ? Si ça


ne tenait qu'à toi tu m'aurais laissé croupir en
prison ! En fait, vous êtes trois ingrats. J'ai fait ça
pour vous !» Élisa s'était éloignée pour ruminer
dans sa chambre.

Ben Diawara, s'était chargé de cacher le corps


dans un sac puis attendit nerveusement la tombée
de la nuit. Il s'était drogué pour se donner du
courage. Il n'avait pas le choix, Élisa l'avait dit,
c'était de sa faute, il fallait qu'il aide sa fille.

Il habilla Catherine, puis la coiffa en faisant


tomber ses mèches sur son visage. Il se mit lui-
même en costume puis sortit avec le corps en
faisant attention aux voisins.

Le corps de Catherine installé sur le siège côté


conducteur, Ben avait démarré avec un but précis.

Il conduisait les joues baignées de larmes puis


lâcha le volant dans le but de provoquer un
accident.

Ben avait tout calculé, son ami Sedar Thiam


médecin, devait l'aider en le recevant dans sa
clinique et surtout confirmer la mort de Catherine
causé par l'accident. Il n'était pas question
d'autopsie mais juste de personne n'ayant pas
survécu à un grave accident.

Ben s'était réveillé à la clinique de son ami. Et


comme il était convenu, pour parfaire leurs
mensonges, Ben allait se faire passer pour un
handicapé et le corps de Catherine allait être
incinéré, ses parents n'y voyait aucun problème.

Ben Diawara, depuis cette décision, avait perdu


son travail mais pas sa richesse. C'était un héritier
de l'entreprise de son père, Diawara'corps.

°°°°

Les jours passaient et Ben Diawara ne digérait


toujours pas l'acte de sa fille. Le pire pour lui c'est
qu'elle s'en foutait, elle avait repris le cours de sa
vie et le règne de la maison en donnant des ordres
par ci par là comme la propriétaire. Elle avait volé
la place de l'aînée. Élisa avait plus de poigne et de
courage que Irma.

N'en pouvant plus, Ben Diawara avait décidé de


faire partir Élisa aux USA. Il ne voulait pas qu'elle
influence ses deux sœurs, il voulait les séparer à
tout prix et surtout recadrer Élisa.

C'était décidé qu'il avait rempli toutes les


formalités.

Un jour, il tendit sa tablette à sa fille.


« C'est un exercice que mes anciens collègues
m'envoient. Pour tester nos QI. Traite le pour
moi.»

Élisa avait lancé un tchip puis avait récupéré la


tablette. En réalité, Élisa était très douée à l'école.
Elle et ses sœurs comprenaient la langue de
Shakespeare grâce à leur père et Élisa
particulièrement, était première à chaque
trimestre.

Fini, elle avait rendu la tablette sans savoir qu'elle


était en train de répondre à des questions d'un
concours d'entrée à un internat militaire basé aux
USA. Elle n'avait même pas pris la peine de lire
l'entête du sujet qu'elle traitait trop pressé de se
débarrasser de la face de son père.

Cet internat était réputé et les places limitées,


seuls les plus chanceux et intelligents y
adhéraient.

Ben avait piégé sa fille et ce fut sans surprise qu'il


reçut par e-mail de la lettre d'admission de Élisa
Diawara qui était attendu dans trois mois.
Ben devait informer Élisa vu qu'il y avait la
demande de visa et le passeport à établir. Ben
avait la nationalité américaine, combiné à sa
richesse et ses contacts, un visa était une simple
formalité.
Sauf que le jour de l'annonce, Ben s'était heurté à
un mur.

« HORS DE QUESTION QUE JE PARTE DANS UN


INTERNAT QUI PIS EST MILITAIRE NON MAIS IL Y A
DU CAFÉ DANS TA TÊTE ? TU AS OSÉ ME PIÉGER ?
BAH FÉLICITATIONS PAPA TU AS FAIT TOUT ÇA
POUR RIEN CAR JE N'IRAI NUL. ON VA VOIR
COMMENT TU VAS FAIRE AVEC TES PASSEPORTS.
JE SUIS CHEZ MOI DANS MON PAYS ! TU N'AS PAS
INTÉRÊT À ME FORCER SINON JE TE LE JURE TU
REJOINDRA Catherine !»

Ben était aussi borné et chaque jour des histoires


se réveillaient entre les deux. L'école demandait à
ce que Élisa vienne au risque de perdre l'année
scolaire.
Chaque jour, c'était le même train-train. Elisa et
son père se disputaient pour l'internat sous
l'impuissance de Irma et Carmen.

« TU IRAS DANS CET INTERNAT, TU AS 16 ANS TU


AS BESOIN D'ÊTRE RECADRER ! TU ES HORRIBLE
TU ES EN TRAIN DE DEVENIR UN MONSTRE ! »
Hurlait Ben Diawara.

« JE TE LE JURE PAPA LE MONSTRE QUE JE SUIS À


ÉTÉ CRÉÉ PAR TA FEMME ET DIS TOI QUE LE
MONSTRE DORT NE LE RÉVEILLE PAS ! JE N'IRAI
NUL PART !»

Ben désespéré était prêt à en venir aux mains. Il


tirait sa fille pour la conduire établir le passeport
sauf qu'Élisa acariâtre, s'était défait des bras de
son père pour courir dans la cuisine, elle en sortit
en brandissant un couteau contre son père.

C'était le choc pour tout le monde et plus pour


Carmen qui craignait sa sœur.

Elle en avait marre des disputes alors elle s'était


interposée entre les deux.
« C'est bon papa, j'irai au USA à la place de Élisa.
Après tout on se ressemble je n'ai qu'à prendre
son identité et elle la mienne. J'irai avec toi pour
les formalités du passeport et du Visa et vu qu'on
a le bfem a passer elle n'a qu'à prendre ma place.
Ce n'est qu'un prénom. »

« Mais Carmen non...c'est de ton ton identité


qu'on parle. Tu vas aller à l'école, tu vas avoir des
diplômes sous le nom d'Elisa et tu ne pourras
jamais changer celà ! Je ne suis pas d'accord»
S'était interposée Irma.

« Qu'est-ce que ça change ? C'est juste un


échange d'extraits de naissance et d'autres
documents comme nos relevés de notes. On a pas
encore de carte d'identité, ni d'attestation, nos
empreintes ne sont enregistrées nulle part, on n'a
même pas encore le bfem qu'on doit passer cette
année, aucun moyen qu'on nous grille. Ça ne
change rien, c'est juste un nom. Et sincèrement je
veux partir d'ici !» avait rétorqué Carmen avait
poigne.

À leurs époque, les passeports n'étaient pas


encore biométrique,
il n'était pas question d'empreinte.

Carmen pour dire vrai voulait s'éloigner de sa


sœur dont elle avait peur mais qu'elle aimait
malgré tout.

Élisa n'était pas d'accord toutefois Carmen avait


pris sa décision. Alors ben Diawara avait accepté
en décidant que Irma allait accompagner sa sœur.

Ben Diawara était prêt à tout accepter du moment


où elles étaient séparées. Il ne pouvait pas
demander un échange des dossiers dans l'internat
militaire, la période de modification et de
réclamation était déjà passée. Élisa devait juste
rejoindre les rangs au risque de perdre son
admission. Tant mieux si Carmen partait à sa
place. Ce qu'il voulait c'était les séparer peu
importe la solution. Il aurait pu faire passer le
concours à Carmen mais elle n'avait pas le QI de
sa sœur et pourquoi s'emmerder si une école avait
choisi de les accueillir ?

Catherine traitait Élisa de maléfique mais ben


commençait à y croire.
Il avait ordonné à ses deux filles de partir. Carmen
et Irma avaient obtenu le passeport et le visa.
La vraie Elisa qui allait devenir La reine du réseau
ne voulait pas que sa jumelle l'abandonne, elle
avait même fini par vouloir venir avec eux sous le
refus catégorique de Ben Diawara.

Irma ne voyait pas de problème à partir car tout


comme son père elle avait du mal à digérer l'acte
de sa sœur. Elle lui en voulait.

Elisa refusait de laisser partir sa sœur jusqu'à ce


que cette dernière la convainc.

« Écoute Élisa, je t'aime énormément. Mais j'ai


besoin de prendre du recul. Tu sais que je ne suis
pas forte comme toi. Je craque, chaque jour je
cauchemarde sur Catherine. Je ne veux pas te
détester alors j'ai besoin de m'éloigner. Je te le
jure que je t'aime Élisa. Mais cet internat militaire
me fera du bien.

« D'accord. Même si tu vas me manquer, je sais


que là-bas est mieux qu'ici. Tu auras un bel avenir,
tu feras de belles études, on s'appellera, on se
racontera nos journées, nos amours, nos amitiés
tout Carmen. Sache que même si tu veux te
séparer de moi, ça sera physique car par le sang
nous resterons toujours sœur. Ne me hait pas
Carmen tu sais que moi je t'aime plus que tout.
Irma m'en veut et papa aussi mais je l'ai fait pour
nous et je ne regrette pas. Va aux USA, soit Élisa et
sache que je t'aime ma chère et tendre moitié.»

Les deux sœurs s'étaient consolées puis tard dans


la nuit, Élisa avait rejoint la chambre de son père.

Elle fixait son père avec haine.

« Tu ne m'aimes pas ! Tu ne m'a jamais aimé !


Mais tu peux aller crever papa, je peux vivre seule
! Tu peux même aller avec eux. Toi et Irma vous ne
méritez pas que je vous considère comme
membre de ma famille. Allez-y crever.»

Elle avait rejoint sa chambre en colère sans jamais


verser une seule larme.

Ben Diawara était parti avec la véritable Carmen


et Irma abandonna ainsi sa fille Élisa. Les deux
jumelles s'étaient échangé les extraits, les carnets
de santé, les relevés de note du primaire, du
collège tout. Et chacune allait s'inscrire à
l'identification nationale sous leurs nouveaux
noms.

°°°

Élisa vivait bien le fait de vivre seule.

Elle était désormais en première année


universitaire, elle utilisait le nom de sa sœur,
c'était désormais son identité. Elle avait obtenu le
bfem et le baccalauréat avec. Tout le monde à
l'université l'appelait Carmen, ses professeurs, ses
dossiers, tous portaient le nom de Carmen
Diawara. Elle avait rencontré Kader, Malick et Issa
et dans cette même université fréquentait
Mamour et son frère Aziz qu'elle n'avait jamais
rencontré auparavant malgré que leurs père
soient ami alors c'est naturellement qu'une bande
s'était formée. Surtout qu'eux tous partageaient
un point commun, la richesse de leurs parents.

Élisa était tombée amoureuse de Aziz dès qu'elle


avait posé les yeux sur lui. Il était beau, avec son
teint noir et sa barbe de trois jours, il s'habillait
élégamment pas dans un style badboy que Élisa
détestait. Aziz attirait le regard de toutes les filles,
son parfum laissait des effluves à chaque passage.
Et cette petite chaîne qu'il portait rendait Élisa
totalement folle de lui Aziz Thiam était tout
simplement un pétard.

« J'entendais ton père quand il venait chez nous


parler à mon père de la fierté qu'il ressentait pour
sa fille Carmen Diawara. Mais je ne pouvais
deviner que sa fille avait une beauté des plus
fracassante. Oulah si je savais,qu'une perle était
chez lui, j'allais vite chercher à te connaître. Quel
gâchis !» l'avait complimenté Aziz.

De son côté, n'était pas insensible à Élisa. Il y'avait


cette aura de femme capable qu'elle dégageait.
Elle avait l'étoffe d'une dirigeante et ce qui avait
plus fait succomber Aziz c'était cette détresse qu'il
lisait dans les yeux d'Elisa.

Les deux n'avaient pas tardé à se mettre à couple


pour le plus grand malheur de Mamour Thiam.

Élisa Diawara vivait sur un nuage, Non seulement


il était beau mais en plus il égayait sa vie de par sa
bonne humeur. Quoi demander de plus ? Elle avait
le beurre et l'argent du beurre et la crémaillère. Le
seul bémol c'est que Aziz était une personne
nihiliste, toujours sceptique et pessimiste.
Chaque jour, elle parlait de Aziz à sa sœur, elle lui
envoyait des photos et des lettres, parlant de son
aventure avec lui. De comment elle l'aimait, de ce
qu'elle éprouvait à chaque fois que leurs deux
corps fusionnaient. La vie de couple de Élisa et
Aziz n'avait point de secret pour Carmen depuis
les USA qui lorsque pour la première fois avait
reçu la photo de Aziz qui souriait, n'avait pu
s'empêcher de fixer la photo et de caresser du
doigt le sourire de cette homme qu'elle n'avait
jamais vu mais dont elle attendait chaque jour
parler.

Elle aussi de son côté parlait de ses études et de


son petit ami américain.

°°°°

Irma au fil des années s'en voulait d'avoir


abandonné sa sœur. Élisa avait coupé les ponts
avec elle. Les deux ne s'étaient plus jamais
reparler et cette situation avait commencé à la
peser.
Étant désormais une femme accompli, elle avait
pris la décision de s'installer au Sénégal auprès de
sa sœur pour essayer de se rattraper auprès
d'elle.

Elle avait un diplôme en psychologie, les actes de


Élisa l'avait poussé à choisir ce cursus, elle voulait
comprendre le comportement de sa sœur. Elle
prévoyait d'installer un cabinet au Sénégal et
repartir sur de bonnes bases avec elle.

C'est avec la tête pleine de bonnes résolutions


qu'elle avait franchi le seuil de son pays.

Toutefois les retrouvailles comme elle s'y


attendait, n'étaient pas heureuses. Elle avait
découvert une Élisa diawara grandit, femme et qui
avait le visage carrément fermé. Elle avait trouvé à
l'entrée des voitures de luxe et la maison avait
changé de décoration.

Oui leurs père était riche mais il n'envoyait à Élisa


que le stricte minimum. Alors elle était choqué et
quand elle avait voulu des explications sa sœur
avait simplement rétorqué :
« Ta gueule ! Tu n'étais pas là quand je survivais
alors tu n'as aucun droit de venir me poser des
questions. Tu t'es pris pour qui toi ? Ici c'est chez
ton père tu peux y moisir mais je te conseille de
faire comme si je n'habitais pas ici.»

Puis elle était partie.

Irma ne savait pas que sa petite sœur avait pactisé


avec le diable.

°°°°

Irma avait un jour en rentrant du boulot avait


trouvé un homme au salon. Cet homme s'était
présenté comme étant Mamour thiam.

Mamour était surpris de savoir que son amie avait


une grande sœur. Lui et Aziz auparavant, ne
fréquentaient pas la famille Diawara bien que les
deux pères étaient amis. L'histoire des pères
meilleurs amis où les enfants se rencontraient
chaque vacances et partaient chez l'un et l'autre,
se combinaient jusqu'à s'appeler cousin, n'étaient
pas leurs histoires. Ce n'est qu'à l'université par un
concours de circonstances qu'ils avaient connu
Élisa et celle-ci ne parlait jamais de sa famille.

Mamour était un grand séducteur tout comme


bon menteur, il avait la bouche sucrée et l'art
oratoire. passé l'étonnement, il s'était tout de
suite lancé dans une conversation sur la
psychologie, cursus que son petit frère Aziz
suivait.

La conversation était intéressante et Irma et lui


avait décidé de se revoir histoire de papoter sans
savoir que cette relation allait débuter par une
amitié puis à autre chose plus tard.

°°°°

Élisa Diawara s'était mariée à Khadim Dioum


toujours sous le nom de Carmen Diawara. Khadim
était un homme avec un avenir prometteur, son
entreprise prenait du terrain et gagnait en succès.
À côté de cela, il avait ouvert une entreprise
d'automobile avec son meilleur ami.

La richesse lui souriait.


Il était un diplômé en mine en géologie dans une
riche école d'Afrique du Sud. Khadim et Élisa
s'étaient rencontrer à l'aéroport alors que cette
dernière revenait des USA après avoir rendu visite
à sa jumelle. Élisa avait un problème avec la
douane de l'aéroport Khadim l'avait aidé à
s'extirper de la mouscaille. Puis les deux se sont vu
et revu jusqu'à ce que Khadim soit mordu d'elle. Il
n'avait pas tardé à demander sa main, pour lui, la
belle Élisa était la femme de sa vie. C'est ce qu'il
pensait.

Élisa n'y voyait pas de problème. Après tout avec


son titre de femme d'affaires il fallait qu'elle
supplée cela avec un mari pour parfaire son image
de dame et Khadim était le pion parfait. Sa société
faisait rage et il était un homme respecté.

Alors sans chicaner, elle avait accepté comme une


personne qui acceptait de remplir une formalité.

Puis elle fut présenté à Dibor Diop qui étant un


homme à femme était tombé sur le charme de la
femme de son ami. Élisa l'avait convaincu de
rejoindre la secte sans jamais lui dire qu'elle était
la Reine. Ce dernier avait rejoint le cercle sans
remord et par ambition avec sa femme. Élisa
manipulait dibor comme un patin.

Mamour n'avait pas digéré ce mariage qui


représentait une trahison pour lui. Car s'il y avait
quelqu'un que Élisa devait épouser c'était lui. Pour
lui elle devait lui revenir pas par amour bien qu'il
avait une obsession incomprise pour elle mais
parce qu'il avait fait bien de conneries pour elle. À
quoi bon perdre son frère s'il n'allait pas avoir
Élisa au bout du périple ?

Il voulait que Élisa ressente la trahison qu'il avait


ressenti, dans un désir de rendre jalouse Élisa et
de lui faire mal, il s'était donné cœur joie de
coucher avec Irma qui elle était tombé sous le
charme de Mamour sans jamais le lui avouer
parce qu'elle avait honte d'être tombé amoureux
d'un garçon dont elle était plus âgée.

De cette petite aventure, Irma avait contracté une


grossesse. Élisa n'avait jamais posé de question
sur l'auteur de la grossesse simplement parce
qu'elle s'en foutait, d'autant plus qu'elle ne vivait
plus dans la maison de Ben Diawara mais dans sa
nouvelle demeure auprès de son mari qui avait
bien vite découvert le visage sombre de son
épouse.

Élisa avait appris au téléphone par Carmen que


Irma avait accouché. Sa jumelle l'avait suppliée de
laisser tomber sa rancœur et d'aller voir sa grande
sœur qui était à l'hôpital. Après moult
supplications et de crise de larmes, Carmen avait
réussi à convaincre Élisa.

C'est ainsi qu'un après midi ensoleillé, elle s'était


rendu à l'hôpital . Toutefois, elle s'était bien vite
figé quand elle avait vu Mamour qui tenait le
bébé, des étoiles dans les yeux en murmurant en
litanie :

« Je suis papa. Merci Irma, merci pour ce cadeau.»

Élisa choquée, avait ouvert la porte en grand pour


fixer les deux personnes qu'elle considérait
désormais comme des traîtres. Élisa était très
possessive, elle ne voulait partager personne, ni
ses amis et pire son amour. À l'université, elle
avait tabassé des filles qui faisaient des avances à
Aziz sans jamais les regretter.
Pour elle,une personne qui l'aimait devait lui
appartenir et une personne qu'elle aimait devait
lui appartenir.

La morale ? Élisa s'en fichait.

« Le bonheur est souvent éphémère.» avait-elle


lâché dans l'oreille des deux avant de claquer la
porte.

Élisa était très en colère. Elle savait que sa sœur


avait eu un accouchement difficile. Elle avait
perdu connaissance durant. Irma sœur allait rester
à l'hôpital pendant quelques jours alors un plan se
dessina bien vite dans sa tête. Pour elle, il était
hors de question de procrastiner sur ce sujet. On
battait le fer chaud.

Mamour de son côté, connaissait Élisa, il savait


que cette phrase aux allures philosophique,
annonçait une mort. Il avait donc vite pris ses
dispositions. En envoyant des hommes surveiller
discrètement la chambre de Irma.

Ce même jour, tard dans la nuit,


Un homme s'était introduit dans la chambre de
Irma tard dans la nuit pour injecter une substance
meurtrière dans la perfusion de Irma.
Heureusement ou malheureusement, son acte
avait été vu par Mamour depuis son ordinateur,
dès que cet homme fut sorti un autre homme
avait pour ordre de rentrer et bloquer la
perfusion. Il savait que Irma allait recevoir
quelques millilitres de la substance mais il espérait
que la quantité ne suffirait pas à la tuer.

La même nuit, il s'était rendu à l'hôpital puis avait


payé le médecin en charge pour faire croire que la
patiente de la chambre 56 était morte.

Élisa avait reçu la nouvelle avec joie et Mamour


s'était rendu chez elle tôt pour faire du cinéma.

« TU L'A TUÉ ! POURQUOI AS-TU FAIT ÇA ? BON


SANG C'EST TA SŒUR !»

Élisa s'était levée de son canapé pour se planter


devant lui.

« Oups je viens de rendre ton fils orphelin de


mère. Tu as la chance Mamour d'être un
fondateur sinon je te jure que je t'aurais aussi tué
! Je peux savoir où se trouve le corps de ma sœur
? On m'a dit que son mari ce que tu n'es pas, a pris
le corps.»

« Quoi ? Tu voulais l'enterrer avec tous les


honneurs ? Nous savons bien que tu serais
capable de jeter le corps de ta sœur dans la rue.
Moi je lui offrirai un enterrement digne car après
tout c'est la mère de mon fils. Tu me débectes ! »

Il avait feint la colère pour éloigner l'esprit


quelquefois malin de Élisa. Ainsi il avait pu
envoyer Irma loin du Sénégal mais avait gardé Ben
Aziz Thiam avec lui, un nom convenu par les deux
parents.

Mamour n'avait pas caché à Irma ce que sa sœur


avait voulu lui faire. Il le lui avait avoué pour la
convaincre de se cacher.

Carmen en ayant appris la mort de sa sœur ne


voulait plus rester aux USA, elle avait posé
l'ultimatum à son père de l'a suivre ou elle irait
seule. Étant majeure, il ne pouvait l'en empêcher
alors il avait accepté.
Élisa et Carmen se ressemblaient comme deux
gouttes d'eau. Il n'y avait que Irma, Ben Diawara
et leur mère qui pouvaient les différencier et ça
juste par la douceur de Carmen tout le contraire
de Élisa qui était âpre.

Carmen bien qu'elle ai été petite à la naissance


avait grandi, elle était devenu femme et bien dans
sa peau. Son problème de langue avait disparu
avec l'enfance.

Père et fille étaient rentrés, Ben Diawara était


toujours dans son jeu d'acteur d'homme
handicapé.

Bien évidemment, la famille avait rencontré


Khadim Dioum et même le petit Ben Aziz que
Carmen adorait particulièrement.

Carmen savait qui était le père du petit Ben.


Mamour avait été encore choqué de savoir que sa
complice avait une jumelle. La véritable Carmen
s'était présentée sous l'identité de Élisa vu qu'elle
l'était devenue car ses diplômes, ses pièces
d'identité étaient à ce nom. Elle passait de temps
en temps chez Mamour pour voir Ben Aziz son
neveu.
Jusqu'à ce qu'elle tombe un jour sur une
discussion houleuse entre Mamour et Aziz, ce
dernier provoquait une esclandre.

« Tu n'avais pas le droit de parler à papa de mes


activités. Sachant que tu fais pire ! Te mêler de ton
cul t'es si difficile ? Nous ne partageons plus rien
Mamour, plus jamais tu ne t'occupes de ma vie !»
Avait scandé la voix de Aziz qui avait fait sortir
Carmen de la chambre de Mamour d'où elle
berçait Ben Aziz. Sauf que quand Madman l'avait
vu sortir pied nu les cheveux en pagaille de la
chambre de son frère, sa colère s'était ravivée.

Madman n'avait jamais su que Élisa était jumelle.


Mamour en colère par la Présence et les mots de
son frère avait décidé de rejoindre son fils dans
une injure lâché.

Carmen n'en revenait pas, elle avait devant elle


Aziz, le Aziz dont lui avait parlé sa sœur. Le Aziz
dont elle avait tant et tant rêver. Le Aziz qu'elle
aimait secrètement rien qu'en ayant vu sa photo.
Il était là, plus beau que jamais dans un simple
jogging qu'il avait peut-être enfilé à la hâte pour
confronter son frère.

« Qui voilà ? Tu es venu faire olé olé avec Mamour


comme toujours ?»

« Mais...mais...non...je.»

Pour Aziz il venait de voir Élisa depuis cette


histoire dans la chambre où il avait surpris son
frère et sa sœur alors que c'est la jumelle de Élisa
(Carmen qui se tenait devant lui.) Il avait tout fait
pour l'éviter et aujourd'hui elle se tenait devant lui
plus belle que jamais alors qu'il crevait toujours
d'amour pour lui. En colère il sortit de la maison
de Mamour alors que Carmen assimilait qu'il
l'avait pris pour sa jumelle.

Carmen était rentrée mais une idée qu'elle


essayait de refourguer faisait chemin dans son
esprit. Et ce pendant des semaines. Elle s'y
refusait et pourtant elle s'était surprise à fouiller
dans les affaires de Mamour un jour où elle
rendait visite à son neveu pour trouver le numéro
de Aziz Thiam.
Carmen se laissait guider par l'amour et les propos
de bonheur que sa sœur partageait avec elle. Elle
espérait secrètement depuis le premier jour où
elle avait vu Aziz qu'il soit à elle.

Venir au Sénégal et le rencontrer


accidentellement avait mit feu en elle.

Carmen avait usé de tous stratagèmes pour le


rencontrer, elle le harcelait au téléphone et bien
évidemment Aziz ne pouvait pas reconnaître le
numéro vu que lui et Élisa avaient coupé les ponts
depuis ce fameux jour.

Aziz recevait chaque jour des messages d'elle où


elle se confondait en excuses et demandait à le
voir.

En réalité, Carmen prêchait le Faux pour avoir le


vrai. Elle ne savait pas ce qui s'était passé entre
Aziz et sa sœur mais elle avait compris par les
mots et le regard méprisant de Aziz, qu'il en
voulait à sa sœur.

Carmen était particulièrement contente, elle avait


réussi à dénicher l'adresse de Aziz. Elle s'était
vêtue comme sa sœur, puis essayait de copier son
attitude à la lettre. Elle avait même acheter
expressément le parfum qu'utilisait sa sœur.k

Carmen faisait face à Aziz. Dans ce regard, elle


arrivait à percevoir tout l'amour que Aziz avait
dans ses yeux. Elle avait décidé d'en jouer.

Elle s'était jetée dans ses bras en pleurant.

« Pardonne moi Bunny.» murmurait Carmen qui


profitait sensuellement de cette accolade dont
Aziz ne répondait pas.

Bunny c'était le petit nom que Élisa donnait à Aziz


qui signifie lapin.

Carmen savait pour ce petit nom, rien n'avait de


secret pour elle dans leurs relations.

« Te pardonner. Rire tu te fous de moi ? Dégage


de mes bras d'ailleurs. »

Aziz l'avait repoussé.


« Tu couches avec mon frère, tu t'adonnes à des
pratiques dont je n'ose même pas parler et tu as
le scrupule de venir Chez moi en étant mariée
pour me demander pardon ? Dégage de ma vue !
»

Elle était figée par ce que Aziz venait de lui avouer.


Jamais au grand jamais elle n'aurait pu croire que
sa sœur allait coucher avec le frère de l'homme
qu'elle qualifie comme étant l'unique amour de sa
vie.

Carmen était paralysé.

« DÉGAGE !»

Aziz était en colère, Carmen avait sursauté avant


de prendre la fuite.

°°°°

Carmen ne s'était pas découragée, l'amour la


poussait dans des folies. Elle se disait que si sa
sœur avait pu coucher avec le frère de Aziz c'est
qu'elle ne l'aimait pas assez alors elle pouvait se
permettre d'être avec lui.
Elle se disait que Élisa n'allait pas lui en vouloir.
Pour elle, quand on aime un homme on ne peut
tout simplement pas le tromper surtout avec son
frère. Carmen avait tiré ses conclusions, sa
conscience était donc tranquille.

Elle était retournée encore et encore jusqu'à ce


que Aziz craque. Il n'avait prononcé le moindre
mot, il l'avait juste jeté sur le canapé puis les deux
s'étaient donné un plaisir charnel.

Carmen n'était pas vierge au USA elle avait un


petit ami à l'université.

Carmen avait promis à Aziz qu'elle ne voyait plus


Mamour, elle avait même promis de divorcer.
Cette liaison avait tenu jusqu'à ce que malheur
s'en suive.

Carmen était enceinte. Elle avait été irresponsable


sur ce coup. Elle s'en voulait mais elle était aussi
heureuse d'avoir dans son ventre un enfant de
lui.
Carmen avait prévu de partir aux USA. Alors elle
s'était rendue chez Aziz pour lui avouer qu'elle
était enceinte de son mari.

Aziz en colère parce qu'elle lui avait dit qu'elle ne


couchait plus avec son mari lui avait lancé à la
figure les pires atrocités qu'une femme avait
horreur d'entendre.

Ce jour, elle avait tellement pleuré qu'elle avait


senti le besoin de s'exprimer dans un carnet.

Et à côté de celà, elle avait appris que sa sœur


Élisa était aussi enceinte.

Carmen voulait partir mais son père ne voulait


pas. Il lui disait qu'il ne pouvait pas partir qu'il
devait surveiller Élisa. Et qu'il avait des soupçons
sur Irma.

Tant mieux elle allait partir sans son père mais la


encore, Élisa l'avait supplié de rester. Et leur père
de son côté lui rappelait sans cesse que Ben Aziz
avait besoin de sa tante.
Carmen avait décidé de rester mais de ne jamais
révéler l'auteur de sa grossesse. Elle n'avait rien
dit à sa famille jusqu'à ce que son ventre
commence à s'arrondir.

Il était clair pour tout le monde que Carmen était


enceinte mais de qui ? Elle ne voulait le dire ni à
son père ni à sa jumelle.

Les grossesses des jumelles avançaient, là où


Carmen était heureuse, Élisa disait sans cesse à sa
sœur qu'elle détestait être enceinte. À côté de
cela, Ben Diawara avait pu confirmer ses soupçons
en recevant un jour l'appel de Irma. Élisa avait bel
et bien voulu tuer sa sœur.

Ben Diawara était désespéré, choqué et apeuré de


l'enfant qu'il avait mis au monde. Il se promit de
veiller sur Carmen et avait haï sa fille du plus
profond de son âme.

°°°
Ce matin-là, elle avait décidé de rendre visite à
son père pour le menacer, lui qui n'arrêtait pas de
la traiter de démon, de sorcière, devant son
époux.
La confrontation avait été houleuse. Ben Diawara
avait même vomi ses tripes devant Élisa tellement
qu'il en était dégoûté. Il l'avait laissé en plan pour
aller dans le jardin alors que Élisa se dirigeait dans
la chambre de sa sœur qui, à première vue, n'était
pas là.

Élisa se demandait toujours pourquoi sa sœur ne


donnait pas le nom de l'auteure de sa grossesse.
Elle s'était même promit de tuer le type s'il
s'avérait qu'il avait refusé la grossesse.

Dans le but de trouver une réponse, elle s'était


mise à fouiller dans les affaires de sa sœur. Un
battant de placard en particulier était fermé, Élisa
s'était débrouillée pour chercher les clés de
l'armoire de sa sœur jusqu'à les trouver dans les
chaussures qu'exposait fièrement Carmen.

À l'intérieur, se trouvait un coffre que Élisa ouvrit.


À l'intérieur il y avait toutes les lettres, les photos
de Aziz que Élisa envoyait à sa sœur. Puis au fond
était couchée un cahier.
Élisa sans gêne ouvrit le cahier et lisait les
confessions de sa sœur. Un cri déchirant lui avait
échappé alors qu'elle lisait noir sur blanc ce que sa
sœur, sa jumelle, la chair de sa chair, avait
manigancé.

Élisa se sentait trahie, elle avait encore plus mal


que quand elle avait appris pour Irma. Il s'agissait
de l'homme dont elle était Folle amoureuse et de
sa jumelle.

Les Imaginations se mettaient à déborder dans


l'esprit de Élisa, elle voyait dans son esprit le corps
de sa sœur et de son amour enlacés. C'était
insupportable, dans cette chambre.

Élisa ne pleurait pas non, elle respirait de colère,


elle avait les yeux injectés de sang.

Elle rangea tout puis sortit de la maison dans une


folie meurtrière.

Élisa n'en revenait pas comment Carmen, sa petite


sœur, celle qu'elle avait tant et tant protégé, celle
qu'elle aimait par-dessus tout, avait pu lui faire ça
? Carmen savait qui était Aziz pour elle, elle savait
ô combien de fois elle était amoureuse de lui.
Pour le mal qu'elle lui avait fait, elle avait décidé
difficilement de le laisser tranquille après ce
qu'elle lui avait fait et aujourd'hui elle apprenait
que sa sœur s'était fait passer pour elle.

Élisa avait reçu un couteau poignant mais Carmen


allait le payer au prix de sa vie. À cet instant, elle
venait de renier Carmen de sa vie à tout jamais.

Élisa un plan dans sa tête, avait jeté à la figure de


son époux qu'elle allait accoucher au Maroc et ce
dernier n'avait pu broncher car leurs foyer n'avait
rien de normal, chacun faisait ce qu'il voulait.
Khadim s'en foutait, elle pouvait même aller
accoucher au fleuve Congo.

Élisa n'était allée nulle part, elle avait accouché en


catimini dans une clinique du pays puis une
semaine après elle s'était rendue chez Zahra pour
donner son sacrifice sauf que Zora avait rejeté
l'enfant. Zora savait ce que Élisa prévoyait de
faire. Elle savait que Élisa allait plus que aimer
l'enfant de l'homme qu'elle avait toujours aimé
alors diaboliquement, elle avait décidé de
réclamer cet enfant qui allait naître.
Et une semaine plus tard, l'enfant naquit mais pas
de la meilleure des manières.

Élisa avait détourné la voiture de sa sœur qui allait


à l'hôpital pour accoucher. Elle avait payé
chèrement le chauffeur pour qu'il emmène
Carmen l'a où elle le voulait. Sans savoir que Ben
Diawara les suivait et que pour la première fois
depuis la mort de Catherine avait pris les volants
d'un véhicule.

Carmen se retrouvait dans une maison inachevée.


Elle était perdue, elle ne comprenait pas ce qu'elle
faisait là. Ses contractions étaient rapides et
violentes.

Élisa avait emmené une sage femme dans la


maison inachevé pour faire accoucher Carmen.

Ben voulait entrer mais les gardes l'en auraient


empêché. Il s'était alors caché et priait
sincèrement que Dieu l'aide.

De sa position, il entendit le cri d'un bébé.


Abdel venait de naître.

Ben entendit des coups de feu avant que Élisa ne


sorte avec un bébé enveloppé et ses hommes
derrière.

Aussitôt que la voiture avait quitté les lieux, Ben


s'était précipité dans la maison.

La scène était macabre. La sage femme avait été


tué son corps gissait au sol, un balle entre les yeux
sûrement pour ne pas laisser de preuve et celui de
sa fille, la prunelle de ses yeux était aussi au Sol
dans une marre de sang. La pièce au nom de Élisa
jeté sur Carmen.

Élisa n'avait pas non seulement tué sa sœur mais


elle voulait aussi être à jamais Carmen Diawara.
Parce que Aziz aimait Carmen Diawara, ce nom
par lequel il l'avait toujours appelé, ce nom qu'elle
s'était approprié depuis la troisième et par lequel
elle était connue de tous. Parce que Ben diawara
aimait Carmen Diawara. Elle voulait être sa sœur
et se sentir mère d'Abdel à tout jamais sans une
présence nuisante.
« Non...mon bébé Carmen...reste avec moi...ou es
l'autre ?»

« Pa...pa...pa.. AHHHHHHHH» Carmen hurlait


toute sa douleur entre ses contractions qui
avaient repris et la douleur causée par les deux
balles.

Carmen s'attendait à mourir dans les secondes à


venir tant elle avait mal.

Ben tremblait ne sachant quoi faire, il avait


contacté le samu mais l'attente était difficile, sa
fille n'allait pas supporter.

Il se maudissait de devoir faire ça car c'est


l'intimité de sa fille qu'il allait voir mais il n'avait
pas le choix.

« Carmen, soit forte, sois forte tu vas


pousser...je...je sais c'est difficile...mais soit
forte...je vois déjà sa tête. On va éviter de
l'étouffer à cinq, tu pousses, tu respires, tu
pousses...je t'en supplie sois forte.»
Ben avait aidé maladroitement sa fille a expulsé le
deuxième bébé qui avait tout de suite animé la
pièce avec ses larmes. Malheureusement sa mère
avait sombré.

Ben savait que sa fille était enceinte de jumeaux.


Carmen aimait lui montrer ses échographies
qu'elle finissait par confier à son père mais
Carmen n'avait jamais fait savoir à sa sœur qu'elle
était enceinte de deux bébés. Peut-être une
intuition, seule sa conscience savait.

Ben un bébé dans les bras essayait de réanimer sa


fille qui avait perdu connaissance juste après
l'accouchement d'Amal jusqu'à ce que
l'ambulance arrive. Le corps sans vie de la sage
femme avait été pris et celui de sa fille aussi qui
selon les ambulanciers sentait faiblement son
poule.

Ben était légèrement soulagé mais il ne pouvait


pas vite crier victoire. À l'hôpital le bébé et sa
mère furent pris en charge. Carmen était en salle
d'opération en train de se battre pour sa vie. Une
balle avait perforé son rein et l'accouchement
dont elle avait fait preuve ne facilitait pas les
choses.

Ben de son côté ne trouvait rien à dire à la police,


il attendait que Carmen se réveille.

Carmen avait passé un mois à lutter pour sa vie


avant de se réveiller paraplégique, sa moelle
épinière avait été touchée.

Carmen dès son réveil avait supplié son père les


yeux figés de terreur de l'aider à partir avec son
fils. Elle était tellement traumatisée que son père
la comprenait. Elle disait ne pas vouloir incriminer
sa sœur, mais qu'elle voulait partir à jamais.

C'est ainsi que la véritable Carmen et le jumeau


d'Abdel eurent quitté le Sénégal pour s'installer
dans la maison de Ben Diawara aux USA se
promettant de ne jamais revenir au Sénégal.

Irma avait été informé de la viabilité de sa sœur


mais son père n'avait jamais voulu lui dire où elle
était ne voulant prendre aucun risque.
De son côté, Ben Diawara avait fini par vivre avec
Élisa auprès de son mari n'ayant plus personne
pour s'occuper de lui. Il commettait souvent
l'erreur d'appeler Élisa par son vrai prénom mais
se rattrapait bien vite sous les regards incendier
de sa fille.

Élisa de son côté était tombée raide dingue de la


bouille d'Abdel elle voyait en lui une manière de
vivre l'amour qu'elle n'avait pas pu continuer à
vivre avec Aziz. Elle se disait quand n'ayant un
petit bout de Madman, elle allait être proche de
lui. Élisa avait même pleuré d'amour pour ce bébé
quand elle l'avait observé le soir chez elle. Étant
elle-même mère d'un bébé qu'elle a rejeté, elle
avait allaité Abdel, choyer, éduqué, aimé à la folie
en faisant croire à elle-même et à tout le monde
que Abdel venait de ses entrailles. Pour Élisa
Carmen était le fruit de Madman, et Madman lui
appartenait. Elle voulait rattraper ses erreurs avec
Abdel.

Ben Diawara n'en pouvait plus, il avait découvert


un jour qu'Élisa Diawara avait pris les rênes de
l'entreprise Diawara'corps sans lui en parler.
Il s'était rendu à l'entreprise dont il avait hérité
pour trouver Élisa dans le fauteuil de vice
présidente place qu'occupait la vraie Carmen
avant le drame.

« Qu'est-ce que tu fiche ici ? Tu as tes entreprises.


Cette entreprise c'est ta sœur qui l'a dirigeait
quand elle était ici !»

« Oh mais papa, je vais te conter une histoire.»

Élisa s'était mise à raconter comment elle avait


tué Carmen et son bébé. Sans savoir que Ben
savait que Abdel n'était pas le fils qu'elle avait mis
au monde. Elle avouait sans scrupule et avec
sourire qu'elle avait tué ses deux sœurs.

« Et tu sais papa, tu ne vas rien dire à la police tu


sais pourquoi ? Parce que rappelle toi tu as
masqué le meurtre de Catherine. Je suis capable
de t'accuser de crime et de suppression de preuve
et tu sais papa, j'ai assez de pouvoir pour te clouer
en prison ou je peux tout simplement te tuer.
Tiens toi sage papa mon super héros Désormais
papa, je suis l'unique Carmen Diawara, ton unique
fille. Pour Khadim, pour Abdel, pour le monde je
suis Carmen Diawara. Tu ne m'as jamais aimé mais
tu vas devoir le faire parce que tu as devant toi la
Carmen Diawara que j'ai toujours été depuis la
troisième.»

Ben l'en savait capable il pouvait s'en foutre de


mourir, mais Carmen aux usa avait besoin de lui,
de lui envoyer de l'aide financière. Il ne pouvait
pas se permettre d'aller en prison ni prendre le
risque d'être tué alors il garda le silence et se
promit de mourir avec leurs passé.

Sans savoir qu'un jour Marie en l'épiant, et en


fouillant sa chambre allait découvrir des factures
et des titres d'assurances venant des USA que Ben
Diawara payait.

FIN DU FLASHBACK.

Ils étaient tous muets après les explications de


Zora. Même Zahra n'était pas au courant du
véritable nom de Carmen.

Le plus touché était Madman, lui qui se sentait


utilisé et con. Lui qui avait aimé Carmen sans rien
demander. La vie devait être une belle garce pour
lui infliger ça.

Il ne savait ni quoi dire ni quoi faire, c'était pareil


pour tout le monde. Carmen isolée contre un mur
ne faisait pitié à personne. Les cœurs étaient
meurtris, le choc et l'incompréhension étaient au
paroxysme.

De quoi était fait cette femme ? C'était la question


qui bouillonnait dans l'esprit de tous.

- Vous êtes muet ? Y'a de quoi, je vous


comprends, chuinta Zora.

Madman était bien trop largué pour y ajouter sa


touche.

- Ah j'oubliais, Reine ton fils n'est pas gendarme,


c'est le capitaine d'une unité policière secrète. Il
traque la secte et bien d'autres choses qui ne nous
concerne pas. Et tous ensemble, vous vous êtes
fait avoir par Sadio qui était depuis tout ce temps
là dame au chapeau dans le but de vous détruire,
leurs fis savoir Zora.
La reine et Mamour fixèrent simultanément Sadio
qui leur envoya un regard brodé de mépris.

- QUOI ? Vous voulez ma photo ou une dédicace ?


Lâcha Sadio qui s'en foutait de ce qu'ils pouvaient
bien penser.

Mamour se détestait d'avoir été con tandis que


Reine se maudissait de n'avoir rien vu.

- Rire, H tu le savais, n'est-ce pas ? interrogea


Reine dans un sourire mauvais.

H ne préféra pas répondre son esprit traçait mille


plan de meurtre. Une chose était sûre, qu'il fasse
jour où nuit qu'il pleuve ou qu'il neige, elle et la
reine allaient régler leurs comptes. Les bavardages
n'étaient pas son fort, elle attendait juste une
brèche pour démembrer la Reine.

- Savez vous que le hasard n'existe pas dans votre


vie ? Vous êtes liés à vos rencontres. Rachid et
Marie connaissez-vous l'histoire de votre père
Khadim ?
- Et comment veux-tu qu'on le sache ? En lançant
des cauris ? Tacla Rachid, ce qui fit rigoler Zora.

- Trop susceptible toi rire. Je te pardonne petit !


Savez vous que Khadim Dioum est aussi touché
par la malédiction ? C'est évident non ? Prenons le
cas de Souleymane ça ne le concerne pas, je l'ai
sauvé et il n'a pas vraiment vécu un enfer auprès
de H malgré qu'elle ne l'aimait pas, elle ne le lui
faisait pas vivre malheur, les deux vivaient un
mariage saint. Mais Khadim il a eu une femme
diabolique, il n'a pas pu vivre l'amour durant toute
sa vie, son bonheur ne durait jamais, il n'a pas pu
profiter de ses enfants, il a fait aussi des mauvais
choix comme vous tous. Il s'avait qu'il n'était pas
le père d'Abdel n'ayant jamais eu de rapport avec
la Reine mais il s'est occupé de lui avec amour
savez-vous pourquoi ?

...

- Parce que Khadim était un orphelin. Il a pu


étudier en Afrique du Sud grâce à un concours de
mathématiques qu'il avait gagné. Ça ne vous
semblait pas bizarre de ne pas avoir de tante, ni
d'oncle ni de grand parents ?
Rachid et les autres ne comprenaient rien aux
logorrhées de Zora.

- Khadim Dioum était le fils biologique de Sedar


Thiam et donc le grand frère de Aziz et de
Mamour, annonça Zora.

Madman éclata de rire alors que Mamour avait les


yeux en soucoupe.

- Qu'est-ce qu'elle raconte papa ? Demanda


Mamour nerveusement.

Son père suspect à une crise cardiaque se toucha


la poitrine ressentant la douleur en lui.

Il perdit l'équilibre, Massar l'aida à s'asseoir au sol.

- Sedar avait violé votre mère. Une pauvre fille qui


n'avait rien demandé. De ce viol elle était tombé
enceinte. Elle et ses parents étaient tellement
pauvre qu'il n'avait rien pour recourir à un
avortement même cladestin. Ils avaient jamais cru
au viol de leurs filles, pour eux elle était allé se
donner à un homme. La pauvre avait vraiment
souffert. Entre les insultes de sa mère et de son
père, elle ne savait plus quoi faire. Son père
menaçait de divorcer sa mère comme vous le
savez hein une éducation ratée est toujours de la
faute des mères. Puff. Sous pression de son mari,
sa mère lui hurlait de chercher où mettre son
bâtard car elle n'avait rien pour s'occuper d'un
enfant et qu'elle tenait à son mariage. La pauvre
fille par désespoir a abandonné son fils dans une
Benne à ordure. Sedar n'ayant jamais oublié le
visage de cette fille, s'était mis à sa recherche non
pas parce qu'il regrettait mais parce qu'il avait eu
une obsession pour elle. Quand il l'a trouvé, il est
allé avec sa vilaine figure voir les parents affamés
et sans morale de la fille qui ont accepté à la vue
du Richard qu'est Sedar. La pauvre fille avait hurlé
que c'était son violeur, elle avait supplié ses
parents de ne pas lui faire ça. Malheureusement
ils étaient trop cupides. La pauvre fille a été
obligée de se marier avec son violeur. Dans ce
ménage, elle vous a eu Mamour et toi. Elle n'en
pouvait plus de faire face chaque matin au visage
de l'homme qui l'avait déchiré, qui avait volé une
partie d'elle à tout jamais. Une partie qui était
sacrée dans notre société, une partie de son corps
perdu pour laquelle elle allait être taxé de
mauvaise fille à tout jamais sans comprendre
qu'une virginité pouvait se perdre par viol. Elle
vivait mal, elle n'en pouvait plus et chaque rapport
sexuel malgré le mariage était forcé par Sedar
mais elle vous a aimé, le problème c'est qu'elle ne
pouvait pas partir avec vous n'ayant aucun avenir
à vous promettre. Votre père était riche pour elle,
avec lui vous auriez un avenir brillant alors elle
vous a abandonné. Hélas votre mère ne vit plus,
elle est morte de chagrin. Khadim savait ce
qu'était être un orphelin, Khadim aimait les
enfants alors c'est sans arrière pensée qu'il s'est
occupé de Abdel malgré qu'il n'était pas heureux.
Merci à Sédar, violeur de la République.

Madman s'il pouvait pleurer l'aurait certainement


fait. Il avait un frère, autre que Mamour il ne l'a su
que trop tard. Khadim est mort à tout jamais.

PAN ! PAN

Tout le monde sursauta faisant face à la scène.

Mamour Thiam venait de tirer sur son père


biologique.
Le corps de ce dernier s'échoua au sol, les yeux
écarquillés, la bouche qui expulsait du sang.

Madman n'avait pas le courage de s'approcher ni


de réprimander son frère. Il était trop bouleversé
pour celà.

- Tu viens de tuer ton père, Mamour, laissa


échapper Madman.

- Oui moi et lui, nous nous retrouverons


certainement en enfer, rétorqua Mamour qui tira
une dernière fois sur son père avant de souffler
sur son pistolet.

- P...p...pardon Usilie (Zora), furent les derniers


mots de Sedar Thiam.

Marie avait rompu le silence avec son cri de


douleur. Elle pleurait et chaque cri touchait le
cœur des autres. Ben, sensible à la situation,
s'était approché pour la consoler tandis que
Rachid fixait piteusement le sol.

- Vos trois père, Ben Diawara, Sedar Thiam et


Massar Dia. Sont responsables de ce qui vous
arrive. Ils m'ont tout pris et il est l'heure de savoir
qui est Zora, ce qu'a été son vécu.

Zora s'approcha de Harris.

- Regarde moi droit dans les yeux Harris.

Harris obtempéra est un échange se fit. Harris


s'écroula en transe. H voulut s'approcher mais
Zora secoua la tête de gauche à droite.

- Il reviendra à lui et il vous expliquera tout. Que


tous ceux qui ont des oreilles pour écouter le fasse
et que l'oreille des coupable se fendent à chaque
filigrane de ma douleur que vous entendrez. Zora
n'est pas méchante, Zora a subit la méchanceté
des autres. Jugez moi comme vous voulez mais
écoutez !

_________________________________________
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Chapitre 54

Harris s'était relevé, les yeux ancrés dans ceux de


Zora. Machinalement, il s'était avancé jusqu'au
centre du terrain ou ils se tenaient tous. Son
regard percuta celui de Massar Dia et de Ben
Diawara avant de revenir sur Zora qui hocha la
tête.

Harris comprenait pourquoi Zora ne voulait pas


elle-même conter son histoire, elle en était
toujours blessée, la raconter lui serait difficile peu
importe ce qu'elle était, dans une puissance il y a
toujours une part de faiblesse.

Dans un soupir et un regard désolé pour Zora, la


langue de Harris ne lui appartenait plus.

L'HISTOIRE DE ZORA PARTIE UNE

Dans un petit village au fin fond de la Tanzanie


vivait une jeune femme orpheline à la beauté
affolante, une de ces beautés aussi rare que
craintive, elle s'appellait Yahya. Yahya était une
jeune femme qui vivait seule, elle ne passait pas
du temps avec les jeunes filles du village, Yahya
était introverti, calme et froide mais sa beauté
était parlante, elle attirait les hommes comme des
abeilles.
Mais derrière cette beauté, yahya souffrait, son
petit ami était mort alors qu'il avait fini de faire
l'amour. Elle s'était réveillée à côté d'un corps
sans vie.

Yahya ce jour avait couru chez le chef pour


l'informer de bouche à oreille la nouvelle s'était
répandue comme une traînée de poudre.

Elle provoquait désir et envie de possession mais


les rumeurs empêchaient au. Hommes de
l'approcher. La famille de son copain décédé ne
digérait pas l'acte. Ils voulaient tuer Yahya qui
pour eux avait mangé leur frère.

Frère et cousin au nombre de 5 avaient un plan


dans la tête.

Une nuit alors que Yahya dormait, ils allèrent dans


l'enclos de ses chèvres pour les libérer afin de
faire sortir Yahya.

Dans un village dépourvu d'électricité, il était


compliqué d'éviter les pièges.
Innocente, elle s'était munie d'une lampe pétrole
pour sortir. Une main s'était vite posée sur sa
bouche alors que sa lampe s'était écrasée au sol.
Ils l'avaient soulevé pour l'emmener dans la forêt.
Yahya pleurait, mordait, tentait d'hurler mais sa
force n'était rien face à 5 hommes assoiffés de
justice.

Le frère du défunt avait sorti un couteau avant de


vite la lâcher quand un serpent sorti de nul part
l'avait mordu. Convulsant à cause du venin il était
vite tombé, le serpent avait mordu un deuxième
alors que les trois restants avaient fuis sans
attendre leurs reste.

Yahya était restée sur le sol incapable de bouger


tellement qu'elle était ébahi par ce serpent qui
brillait à la clarté de la lune. Des souvenirs
d'enfance lui revenaient, le serpent ressemblait à
celui qu'elle voyait sortir à chaque 18h de la case
de son père.

Yahya avait compris quand le serpent s'était


faufilé dans la brousse qu'il protégeait sa famille.
Yahya ne savait pas qui elle était mais elle ne se
sentait pas simple.
En réalité, la famille de Yahya était une famille qui
cohabitait avec les djinns.

Cette nuit-là, elle n'avait pas dormi, elle était seule


avec ses larmes.

Le lendemain, une délégation du chef était devant


chez Yahya accompagné des trois hommes qui lui
voulait du mal et qui avaient pris la fuite devant le
serpent noir.

Ces deux avait donné une autre explication au


chef, expliquant que Yahya les avait invité pour
coucher quand elle avait tué les deux autres, pour
eux, Yahya était une sorcière.

C'était une explication totalement tirée par les


cheveux qui invitait cinq hommes dans la forêt
pour parler ? C'était ce que devait se demander le
chef et ses notables, mais ils ne le firent pas face à
la pression des villageois et des parents des trois
défunts qui tous scandaient la même chose, Yahya
était une sorcière, une maudite qui mangeait les
hommes.
Des rumeurs avaient commencé à courir jusqu'à
ce qu'elle récolte définitivement le titre de
mangeuse d'homme.
Les villageois ne l'appelaient plus Yahya.

Les hommes avaient commencé à la fuir comme


de la peste. Yahya était persécutée, elle ne
pouvait marcher sans essuyer des injures, au
marché les femmes refusaient de lui vendre des
condiments. A la source d'eau, elle devait
attendre que le monde diminue avant de remplir
sa gourde.

Aujourd'hui c'était son champ qu'on brûlait,


demain c'était elle qu'on convoquait chez le chef
du village dans l'espoir qu'il la banisse du village.

Mais le chef n'agissait pas, Yahya continuait de


vivre sans son village natal.

Un jour, un groupe d'hommes multicolores de


nationalité confondue débarquèrent dans le
village dans une mission à caractère social. Ils
avaient pour but de construire une infirmerie et
une école.
Malick Gueye faisait partie de leurs convoi. Ce
dernier avait rencontré Yahya alors qu'elle
ramassait du bois non loin de leurs chantiers.

Il n'était pas compliqué de tomber sur le charme


de Yahya, elle était magnifique. Il s'était approché
pour lui parler. Yahya ne comprenait pas sa
langue, mais lui il avait pris le soin d'apprendre
quelques mots basiques du swahili, ainsi même
difficilement, il avait pu communiquer avec Yahya.

Yahya savait qu'elle avait devant lui un étranger, il


n'avait pas leurs accents sinon avec toutes les
rumeurs qui couraient, il n'aurait jamais pris le
risque de l'aborder.

Yahya le trouvait beau, elle n'était ni prude, ni


timide. Les deux s'étaient vu et revu jusqu'à ce
qu'une liaison naquit.

Yahya était vraiment amoureuse de Malick. Elle


était tout aussi perdue par ces trois morts dont on
l'accusait elle ne voulait pas perdre Malick. Elle
avait commencé à croire aux rumeurs. La mort de
ces trois étaient de sa faute.
De son côté, Malick recevait chaque jour des
mises en garde de la part des villageoises jalouses
qu'un étranger intellectuel qui pis est, puisse
s'intéresser à Yahya mais il s'en foutait, pour lui la
mort était une volonté divine.

Malick avait les oreilles bouchées et les yeux


voilés, ils voulaient juste vivre son amour.

Yahya luttait pour ne pas coucher avec Malick


mais c'était impossible pour les deux d'éteindre le
désir en forme de brasier qui brûlait en eux.

Une nuit, ils avaient laissé libre court à leurs


envies. Toute la nuit Yahya avait pleuré, pour elle,
le matin Malick allait mourir ce qui n'était pas
arrivé pour son plus grand bonheur.

Ils avaient remis le couvert à chaque fois qu'ils en


ressentaient l'envie. Malick voulait inviter Yahya
au Sénégal et Pourquoi pas y vivre loin des
langues de vipère du village, il voulait la présenter
à sa mère qui l'avait élevé seul après refus de la
paternité. Malick ne jouait pas, il avait des projets
avec elle.
Yahya était malade, elle vomissait, avait le corps
courbaturé et s'épuisait vite, Yahya crachait
chaque seconde et mangeait désormais épicé.

Malick avait commencé à tiquer, il était assez


instruit pour comprendre. Il avait envoyé Yahya se
faire ausculter par son ami médecin qui était venu
avec eux.

Yahya était bel et bien enceinte. Elle avait gardé sa


grossesse. Malick avait informé sa mère par lettre
qui l'avait grondé d'avoir été irresponsable et
facile.

Yahya avait accouché de jumelles, une qu'elle


nomma Usilie kamwe car elle était la plus calme
des jumelles, elle ne pleurait pas beaucoup, ce
calme plaisait à Yahya qui pouvait facilement
s'occuper de la deuxième qui était plus
pleurnicharde. C'est ainsi que Yahya avait décidé
d'appeler la jumelle calme Usilie kamwe qui
signifie ne pleure jamais et l'autre jumelle Ursula.
Malick n'y voyait pas d'inconvénient. Les deux
avaient bien évidemment hérité du nom Gueye de
Malick.
Les deux petites grandissaient, elles avaient
désormais un an. La mission de Malick était
terminée, il voulait rentrer au Sénégal avec Yahya
et ses jumelles.

Mais la petite famille ne savait pas que les familles


des trois hommes morts n'étaient pas content du
bonheur de la mangeuse d'homme. Le chef ne
voulait pas agir alors ils avaient décidé eux même
de bannir Yahya qui se permettait de vivre
heureux après avoir tué les leurs.

C'est ainsi qu'ils attendirent Yahya à la source


d'eau, celle-ci venu pour puiser de l'eau afin de
laver ses filles ne savaient pas ce qui l'attendait.

D'autres avaient des bois, d'autres des branches


d'arbre, des cailloux. Ils s'étaient mis à battre
Yahya tout en la conduisant sur la route de la
sortie du village.

Le serpent ne pouvait rien faire, ils allaient le tuer


vu leurs nombre conséquent.

Une bonne âme était allé prévenir Malick qui


courait tout en pleurant, n'osant s'imaginer la
souffrance de la mère de ses enfants. Yahya avait
un œil fermé, le corps déchiré de partout, son
souffle se perdait, elle n'arrivait plus à tenir. Un
bois martelé sur sa tête était le coup fatal.

Elle était tombée face contre terre. Ils s'étaient


tous arrêtés pour fixer Yahya. D'autres
commençaient à prendre peur, d'autres criaient la
satisfaction d'une justice rendue.

Yahya était morte laissant deux filles derrière elle


et un homme qui était fou amoureux d'elle, un
homme qui voulait un avenir meilleur pour eux.

Hélas, des Hommes lui avaient arraché


douloureusement la vie.

Malick fut obligé de rentrer au Sénégal avec ses


deux filles.

Sans savoir que sa vie avait lui n'allait pas être


longue.

Triste destin.

°°°°
Usilie et Ursula ont grandi avec leurs grand-mère,
elles avaient désormais 16 ans.

Leur père n'était plus.

Il n'y avait plus personne hormis leur grande


mère, cette femme qui s'était occupée de son fils
Malick après avoir contracté une grossesse,
rejetée par sa famille et par l'auteur de la
grossesse.

Les deux jumelles se ressemblaient fortement. La


grand-mère trouvait depuis qu'elle les avait reçu
leurs noms trop compliqués alors elle avait décidé
de les surnommer Zara et Zora. Un surnom qui
était resté comme une tâche indélébile.

Zara et Zora étaient très soudées, leur complicité


ravivait le cœur de leur grande mère qui les aimait
énormément, elles étaient l'héritage de son fils,
elle s'était promis de se battre pour elles.

La grand-mère se débrouillait avec un commerce


de beignets. Zora et Zara l'aidaient à la descente
de leurs cours donné par des blancs. Aussi de leurs
côtés, elles travaillaient en faisant la lessive des
autres pendant les vacances pour aider leurs
grand-mère à faire face aux dépenses.

Depuis la mort de leurs père, elles étaient obligées


de se débrouiller et elles le faisaient avec joie,
elles étaient certes pauvres mais leurs grand-mère
leurs avait appris à dire Alhamdoulilah, à respecter
ce qu'elles avaient.

La grande mère ayant fait des erreurs de jeunesse,


ne voulait pas que ses petites filles fassent les
mêmes erreurs. Chaque jour, elle leur disait de se
méfier des hommes, elle les conseillait du mieux
qu'elle pouvait sur la sexualité et toutes ses
conséquences.

Et ce soir-là, le sujet était encore sur le tapis


comme chaque jour, chaque heure, chaque assise,
leur grand-mère ne s'épuisait pas dans les
conseils.

« Un homme te dira qu'il t'aime, qu'il t'épousera


après avoir couché avec toi mais ce sont des
balivernes. Regardez-moi ! J'ai cru en un homme,
votre père est né de cette relation, il a renié la
grossesse, ma famille m'a rejeté alors que lui il
était à l'abri des conséquences. J'ai été la seule à
être jugé pour un acte comis à deux parce que
dans notre société la dignité appartient à la
femme, c'est a elle de fermer ses cuisses l'homme
peut ouvrir son pantalon on ne le jugera pas. Donc
mes enfants quand on vit dans ce genre de société
ou la femme est beaucoup pointé du doigt il faut
faire attention à ne pas être là cible des
jugements. Je ne veux pas qu'il vous arrive la
même chose qu'à moi. Étudiez, devenez
indépendante le reste viendra.» avait dit la grande
mère de Zora

« Donc si je comprends bien, la fornication est


uniquement interdite aux femmes ?» avait
demandé Zara.

« Non ! Elle est interdite pour les deux sexes. Mais


notre société l'interdit uniquement pour la
femme.» avait rétorqué la vieille femme.

Zara n'aimait pas ce genre de pensées.

«Pourquoi juge-t-on les prostituées et non les


clients qui vont vers elles ? » avait persisté Zara.
«C'est ainsi ma fille nous sommes née pour
trouver nous mourons pour laisser les choses
ainsi. Quand tu arrives dans un village tu respectes
les us et coutumes c'est tout ce que je peux vous
dire. Faites attention à vous ! »

Les jumelles comme d'habitude avaient hoché la


tête, les propos de leur grand-mère bien ancrés
dans leurs têtes.

Même si elle s'amusait à dire que la vieille femme


parlait trop, elles savaient qu'elles ne voulaient
que les protéger de la jungle qu'était notre
société.

Les jumelles comptaient mettre en pratique les


conseils de leur Mami et la rendre fière en
réussissant dans la vie.

°°°°

Ce jour-là c'était la tamkharite, Zora et Zara


voulaient sortir avec les jeunes du quartier pour
participer à l'ambiance festive sous le refus
catégorique de leur grande mère.
Zora avec son tchaya (pantalon traditionnel) et ses
babouches pestait contre sa grande mère. Elle
s'était laissé choir au sol les bras croisés sur sa
poitrine la bouche tirée.

Zora boudait tandis que Zara avait abdiqué.

« Sincèrement mame on a compris, je te jure


qu'on fait attention aux hommes. Je n'ai même
pas de petit copain d'ailleurs dès qu'un homme
m'arrête, je fuis, je veux sortir, je veux changer
d'air.» avait tempêté Zora

« Tu veux sortir pour aller commérer ? N'est-ce


pas toi qui a dit à Fama que sa meilleure amie sort
avec son mari ? Il est venu ici en furie pour
m'insulter alors que je ne t'ai pas envoyé. Zora tu
es entrain de me mettre dans des problèmes,
depuis que je vis ici, mes pieds n'ont jamais été
chez les voisins. Mais toi tu rentres partout, tu dis
tout. Ton nom sort dans tous les commérages du
quartier tu ne peux pas prendre exemple sur ta
sœur ?» s'était exprimée la grand-mère fatiguée
d'entendre des «Zora a dit ça ou ceci.»
Zora de son côté ne comprenait pas le problème,
elle ne mentait pas, elle disait juste ce que ces
yeux voyaient. Pouvait-on appeler dire la vérité
commérer ? Et le culot dont avait fait preuve le
monsieur lui laissait un goût amer à la bouche.

« Il a osé venir crier sur toi ? Mais Mane fane la


nekone ?
(Où étais-je et puis c'est arrivé ?» s'était insurgé
Zora en se levant, n'en revenait pas de l'audace du
monsieur.

Zora parlait parfaitement le wolof après tout le


Sénégal l'avait accueilli depuis sa tendre enfance
et de père sénégalais il était clair qu'elle l'était
aussi.

Sa grande mère lui avait lancé un regard noir


avant de secouer la tête d'une façon désespéré.
Elle ne savait plus quoi faire de Zora qui ne savait
pas garder sa langue au fond de sa bouche.

Combien de fois Zora était rentrée les vêtements


déchirés pour s'être bagarré ? Chaque soir les
jeunes filles venaient l'appeler pour des
règlements de comptes Zora à dit, Fatou à dit des
choses qui dépassaient à chaque fois sa pauvre
mamie.

« Mais le problème il est où ? N'est-ce pas qu'il


sort avec la meilleure amie de sa femme ? Il a fait
j'ai dis s'il n'avait pas fait je n'allais pas dire. Au
lieu de se fâcher, qu'il arrête de trahir son épouse.
Même demain je le vois j'irai dire. » avait repris
Zora.

Zara sa jumelle avait secoué la tête, pas d'accord


avec sa jumelle.

« Zara tu te mêles de ce qui ne te regarde pas.


C'est pas tout ce qu'on voit qu'il faut dire, tu vas te
mettre dans des problèmes un jour. Ce qu'il fait
ou les autres font ne nous regarde pas.» avait dit
sa sœur qui s'occupait a masser les pieds de leur
grande mère.

Zora, les deux mains sur ses hanches avait


répliqué avec véhémence :

« S'il ne voulait pas qu'on s'en mêle, il allait rester


discret. Mes yeux m'appartiennent, ma bouche
m'appartient. Bon quoi ? Il va me mettre en prison
parce que j'ai expliqué quelque chose que j'ai vu
dans la rue ? Un spectacle qu'il m'a lui-même
offert en se pavanant sans vergogne avec sa
maîtresse dans la rue ? Attends que je le vois. Hey
hey il a vraiment osé venir ici ? Quel toupet !»
Zora se fichait des conseils pour elle, elle était
dans sa logique.

Sa soirée foutue, elle avait décidé amèrement


d'aller se coucher pour réfléchir à sa revanche.

Zora ne dormait pas quand sa sœur était venue la


rejoindre, cette dernière lançait un regard
réprimandeur à Zora qui savait déjà ce qui allait
sortir de la bouche de sa sœur.

Les deux mains sur les hanches, Zara lança :

« Tu as vendu l'information à fama à combien ?»

Zora inébranlable faisant semblant d'enlever la


poussière sur ses ongles rétorqua :

« 15000 j'avais dit 20000 contre les informations


que j'avais sur son mari mais bon elle aime trop
marchander j'ai fait avec. Tu te rends compte ?
Elle a 15.000 pour espionner son mari pourtant
elle doit de l'argent de couture à Thierno.»

Zara se tapa le front dépassé par les actes de sa


jumelle. En effet, Zora vendait des informations
dans le quartier. Elle était en quelque sorte la
détective du quartier, celle qu'il fallait aller voir
quand les soupçons frappaient à notre porte.

« Tu devrais sincèrement arrêter de faire ça. Je


suppose que tu es allée là voir pour lui dire que tu
as des informations sur son mari qu'avec 20000 tu
lui dévoilera tout ? » avait repris sa sœur.

« Avec des preuves s'il te plaît» avait répondu


Zora.

Zara tapa du pied agacé que Zora prenne le sujet à


la légère.

« Mais à quoi tu joues ? Tu réfléchis aux


conséquences de tes actes ?»

« Bon Zara ne m'emmerde pas, je ne suis pas allée


voler, je vends des informations, mes informations
je précise et c'est légitime. L'argent nous servira à
la rentrée. Tu parles mais c'est toujours toi qui
pleure pour les achats à la rentrée. ça s'achète
avec du sable ? Laisse-moi dormir !»

Le sujet était clos pour Zora qui avait donné dos à


sa sœur.

°°°°

Le lendemain 7h30, Zora un balais à la main faisait


mine de balayer devant la porte alors qu'elle
guettait le mari de fama. Ce dernier, un cartable à
la main, sortait de chez lui quand zora l'avait
accosté les deux mains sur ses hanches.

« Bonjour, tu dois des excuses à ma grande mère


elle peut te mettre au monde et tu te permets de
l'insulter ? Tu ne pouvais pas venir régler tes
problèmes avec moi ? »

« Je vais te casser la gueule petite effrontée !» le


monsieur s'avançait furieusement vers elle quand
la voix de zora l'avait stoppé.

« Kholal dorr m'a tranquillement ma dem fadiou


tranquillement inchallah wayé souba soumay
degue kokoriko rek dem wakh fama ni da nga takk
suff xaritam tourou imam bi sakh douma ko bayi.
Bilay sama guemagn mola eup dolé. Kay »
(Quand tu me frappera, j'irais me soigner
tranquillement mais demain dès le chant du coq
j'irai dire à ta femme que tu as épousé sa
meilleure amie alors que tu as signé monogamie
même le nom de l'Imâm ne sera pas épargné. Ma
bouche à plus de force que toi, viens !)

Zora sans attendre s'était jeté à terre sous


l'ébahissement du jeune homme de 25 ans.

« Woyyyy il m'a frappé, woyy il m'a tué, guene


léne !»

Le jeune homme affolé s'était empressé de réagir.

« Mais tais toi qu'est-ce que tu fous ? Qu'est-ce


que tu veux de l'argent ?»

« Je dis tu dois des excuses à ma mamie. Dis oui et


je me tairais. Si fama sort ça ne va pas t'arranger
parle vite !»
L'infidèle persécuté par la petite canaille avait fini
par s'excuser auprès de la vieille et Zora avait
laissé le couple en paix.

°°°°

Les jours s'égrènaient ce jour en particulier, les


jumelles rentraient chez elle en bavardant
gaiement. Elles étaient allées livrer des vêtements
lavés et étaient contentes car la cliente avait été
généreuse au vu de la propreté des vêtements.

Zora proposait à sa sœur d'aller sauter à la corde


avec les filles avant que 18h ne tombe.

Elles passèrent devant trois jeunes hommes qui


n'avaient loupé aucune miette du passage de ces
deux belles jeunes filles qui se ressemblaient
comme deux gouttes d'eau.

Les trois jeunes n'étaient pas du quartier, ils


étaient venu jouer aux pétanques avec quelques
amis du coin ils ne savaient pas que des beautés
pareilles existaient dans les banlieues sinon ils
seraient venu depuis belle lurette.
Ben, Massar et Sedar étaient des meilleurs amis,
ils se connaissaient depuis la grande section et
depuis lors leurs amitié n'avait fait que grandir. Ils
avaient tout appris ensemble, là où Ben était les
deux autres y étaient également, chacun avait des
vêtements dans la chambre de l'autre. Ils étaient
plus soudés qu'ils l'étaient avec leurs propres
familles. Ils partageaient le même point commun;
la richesse de leurs parents. Ben Diawara était
celui dont la famille était plus riche, sa mère et
son père étaient deux fortunés qui se sont réunis
pour mariage. Ben était certainement le plus beau
des trois, celui qui avait plus la côte auprès des
filles. Massar Dia, le deuxième aux parents plus
aisés était le plus réticent des trois mais se laissait
toujours entraîner par ses deux amis. Sedar Thiam
était le sans gène de la bande, il prenait tout à la
légère, il ne donnait jamais son avis tant que Ben
proposait et que Massar était ok lui il suivait.

Leur amitié avait forcé leurs parents à devenir


amis. C'était fascinant ce lien qu'ils avaient ça
aurait pu être un exemple à suivre hélas.

Ben sous le charme des jumelles, sans prévenir ses


amis s'était hâté vers elles. Sedar avait regardé
Massar qui avait juste haussé les épaules en
réponse.

Ben s'était planté devant elles les empêchant


d'avancer.

« Bonsoir les filles ! »

Zora avait attrapé la main de sa sœur prête à


répondre au danger. Elle était toujours sur la
défensive. Elle avait coulé un regard sur sa sœur
qui semblait Zen.

« Tu veux ?» avait demandé Zora.

« Euh pas grand chose, avec mes amis (ben


regardait vers ses amis) venez les gars ! Ces
derniers, automatiquement, s'étaient approchés.
Ben avait repris: Nous ne sommes pas du quartier
et nous n'arrivons pas à trouver la route qui mène
sur la voie principale .»

Zora observait les trois jeune hommes de la tête


aux pieds entre les polo griffés, les paires de
baskets, le parfum qui embaumait l'air Zora avait
compris qu'elle avait devant elles des fils à papa.
C'était clair qu'ils n'étaient pas du quartier, elles
qui elle connaissait tout le monde où presque.

« Ça arrive souvent. Ne vous en faites pas nous


pouvons vous accompagner jusqu'à la route» avait
dit Zara qui sa gentillesse la rendait parfois naïve.

Ben content d'avoir berné la jumelle hocha la tête


un sourire aux lèvres. Tout ce qu'il voulait, c'était
faire la marche avec elles, sympathiser pour ainsi
réussir à en savoir plus sur elle.

Zara voulait s'avancer quand Zora l'arrêta.

« Non mais tu t'es prise pour quoi ? Une sans


famille ? Il ne manquerait plus que tu te mettes à
les suivre. Je te signale que nous ne sommes pas
des boussoles. Montre leurs avec tes doigts mais
on ne bouge pas !» avait objecté Zara.

Les trois amis habitués à parler aux filles ne


s'attendaient sûrement pas à cette réaction.
Ben aimait ça, il aimait tout ce qui était difficile car
il se donnait à coeur joie de briser les carapaces,
les challenges, il les adorait.
Zora lui plaisait et il allait avoir Zora c'était son
caprice du moment.

« Je vous rassure les filles nous ne comptons rien


faire. Et à ce que je vois nous sommes de la même
promotion. On veut juste papoter avec vous, rien
de mal» avait dit Ben qui ne quittait pas des yeux
Zora.

« Tu ne voulais pas retrouver ton chemin toi ?


Maintenant il veut papoter tu vois Zara ? Je vois
en eux les hommes dont mame parle. A peine il
nous voit qu'il ment. Rentrons et vous effacez-
vous !»

Zara avait levé les yeux aux ciel

« Bon je pars les accompagner si tu veux rentre.


Tu agis comme si ils nous avaient demandé en
mariage, ça arrive à tout le monde de se perdre.
Allons-y !»

Zora n'en revenait pas, arrêtée, elle observait le


dos de sa sœur qui s'éloignait avec les trois
garçons.
Incapable de laisser sa sœur avec des inconnus,
elle s'était résigné à les suivre en traînant les
pieds.

Durant toute la marche, la bouche de Zora était


fermée mais ses oreilles grandement ouvertes.
Elle écoutait sa sœur papoter avec eux et même
rire aux éclats comme si ça faisait un millénaire
qu'elle les avait rencontrés.

C'était certains que ce soir elles allaient se


disputer sur son acte.

Ben avait tenté à plusieurs reprises de faire


participer Zora qui ne lui accordait le moindre
regard.

La mission allait être difficile pour Ben Diawara.

Chez elles, la dispute avait fini par éclater en une


bagarre entre les deux. Zora n'avait pas sa langue
dans sa poche et l'autre ne supportait pas que sa
jumelle lui donne des ordres.
Le même soir dans sur leur natte qui leurs servait
de lit, les deux s'étaient naturellement reparlé
comme si rien ne s'était passé.

Tard dans la nuit Zora se retrouvait dans un rêve


qui lui semblait réel.

Elle n'était pas dans son lit mais au beau milieu


d'un cimetière. Zora effrayé tentait de fuir, de
sortir de ce cimetière mais à chaque direction
prise elle avait l'impression de se retrouver au
point de départ comme un labyrinthe sans issue.

De loin Zora vit une femme vêtu d'un pagne blanc


qui s'approchait enseveli par une fumée blanche
qui rappelait l'harmattan.

Zora criait mais pourtant sa voix ne portait pas.

La femme était désormais devant Zora. Elle fixait


Zora les yeux remplis d'amour alors que cette
dernière observait la femme au visage tuméfié.

« N'ai pas peur Usilie une mère ne fera jamais du


mal à sa fille. Tu as grandi, vous avez grandi. Je
suis heureuse pour vous.»
C'était fou totalement tiré par les cheveux, Zora
ne savait rien de sa mère juste qu'elle était morte.

« Je veux me réveiller...c'est un cauchemar...je


veux me réveiller» marmonnait Zora.

« Ce n'est pas un rêve Usilie tu es venu me rendre


visite, ces derniers jours tu penses beaucoup à tes
parents. J'ai juste utilisé la brèche de tes pensées
pour guider la voie de ton inconscience vers moi.
N'ai pas peur usilie.»

Oui c'était vrai elle pensait beaucoup à ses


parents, de ce qu'allait être sa vie si ils étaient là
mais elle ne s'attendait pas à être dans un
cimetière.

« Tu apparaît aussi à Ursula (Zara) ?» avait


demandé Zora.

Sa mère avait dodeliné la tête dans un non


significatif.

« Ursula a plus de foi que toi dans sa religion. Tu


es plus tête en l'air, tu oublies tes heures de
prières, tu en ressens souvent la paresse. Tu es
pratiquante quand ça te plaît. Tu es facile à
approcher que Zara qui ne badine pas avec elle
m'est inaccessible.» avait expliqué Yahya, la mère
des jumelles. Je te laisse mais je viendrai souvent
te voir. Protège bien ta sœur. Kwaheri !

Le corps s'éloignait emportant la fumée noire


comme une traînée de poudre dans le cimetière
obscurit par l'état vespéral du ciel.

Zora s'était réveillée en sursaut sur son lit le corps


en sueur.

Un regard vers sa sœur et cette dernière dormait


profondément.

Zora était perdue.

°°°°

Une autre soir, elle avait encore rêvé de sa mère


qui lui avait donné une calebasse qui contenait du
lait. Zora l'avait bu avant de se réveiller encore en
sursaut.
°°°°

Les jours passaient, Zora observait un changement


chez sa sœur, elle prenait soin d'elle, se maquillait,
faisait attention à son apparence.

Zora préférait ne pas poser de question, si sa sœur


ne lui disait rien c'est qu'elle ne voulait pas qu'elle
sache alors poser des questions elle allait obtenir
que des mensonges.

Alors elle s'était mise à suivre sa sœur qui avait


prétexté aller prendre des cours.

Elle s'était retrouvée devant un restaurant digne


de leurs époque là où sa sœur était rentrée.

Zora avait pénétré les lieux et avait vu sa sœur


assise à une table en bois usée avec les trois
jeunes garçons d'il y'a une fois.

Elle s'était précipitée à la table et ce fut Ben qui


l'avait vu en premier ensuite Zara qui avait
rencontré le regard déçu de sa sœur et elle en fut
désolée.
Son intention n'était pas de décevoir sa sœur. Elle
avait juste marre de cette vie de prisonnière
qu'elle vivait. Zara du haut de ses 16 ans voulait
s'épanouir et se faire des amis sans dépasser les
limites qu'elle se posait.

Elle n'était pas naïve, elle faisait attention, elle ne


comptait pas se donner au premier venu ni au
premier amour, ni se faire berner d'une autre
façon. Les propos de sa grande mère étaient bien
ancrés dans ses oreilles. Elle voulait juste vivre la
normalité d'une adolescente.

Zora était sorti sans un mot, Zara n'avait pas


perdu du temps pour la rattraper.

« Attends Zora s'il te plaît !»

Dehors sous les vents féroces qui annonçait la


pluie, les deux jumelles se faisaient face, une en
colère, l'autre désolée.

« Écoute moi s'il te plaît, je ne fais rien de mal


Zora je te le promet. Ce sont juste mes amis. Tu
sais que je n'en ai pas, j'ai toujours été solitaire,
fermé à la maison à respecter les conseils de
mame. Quand je découvre l'amitié, le bonheur
qu'il procure, ce plaisir à considérer une personne
comme un ami, à papoter, rigoler, se promener, je
ne peux m'en détacher. Je suis comme toi Zora, je
sais d'où je viens, où je veux partir et qui je veux
devenir. Je ne t'ai rien dit parce que je savais que
tu allais t'y opposer. Toi comme moi sommes deux
adolescentes méfiantes. Nous ne vivons pas
comme les autres ados, nous sommes toujours sur
la défensive, cloîtrée à la maison. Quand les autres
sont en vacances nous on se surmene pour une
rentrée prochaine. Je veux juste lâcher prise,
souffler. Fais-moi confiance, je ne fais rien de mal
et personne parmi les trois ne m'a fait d'avance
nous sommes juste amis et si tu te laissais
approcher tu verras qu'ils ne sont pas méchants.
Viens avec moi tu verras. Lâche prise Zora, nous
sommes deux et ensemble nous sommes plus
fortes. Je veux rester en bonne complicité avec toi
s'il te plaît !»

Ce n'était pas totalement faux, les deux


adolescentes ne vivaient pas assez d'expérience
pour un futur proche, car les regrets et les
expériences forgent nos caractères et nous
donnent des principes. Une erreur survient dès
fois comme un conseil, quand on se heurte
violemment on en tire des expériences et quand le
choc nous rate on retombe dans les mêmes
erreurs.

Zora avait fini par capituler, les deux mains unies


avait rejoint les trois garçons.

C'était ainsi que Zora en avait appris plus sur eux.


Et une bonne amitié était née.

Une amitié pour elles ? Mais que voulaient


réellement les trois amis ?

°°°°

Ben Diawara, les pieds plongés dans la piscine de


chez lui, observait ses deux amis nager avec
dextérité.

Il n'avait pas la tête à nager, la décision de ses


parents lui taraudait à l'esprit.

Le père de Ben était né aux USA et ben lui-même,


en cette période, l'immigration n'était pas
compliquée ni un projet politique. Le père
Diawara préférait que son fils grandisse au
Sénégal pour qu'il s'ancre dans sa culture. Sans
savoir qu'à 18 ans son fils allait être un rebelle qui
croyait que l'argent lui permettait de tout
acquérir. Ben avait la nationalité, son père voulait
qu'il s'engage à l'armée voyant les dérives de son
fils. Il voulait un recadrement et pour lui l'armée
était le meilleur canal.

Ben n'allait pas pouvoir s'échapper de ce destin,


son père était décidé.

« Dis Ben, c'est quoi le projet avec les jumelles ?»


avait demandé Massar en s'installant à côté de
son ami fatigué de nager.

Ben avait vite retrouvé le sourire, depuis un


certain moment une idée germait dans son esprit.

« Le sexe Massar, just sex » termina Ben dans un


parfait accent anglais.

« Ces deux filles sont d'excellentes amies tenons


nous en à ça. » avait proposé Massar.
Sedar s'était approché intéressé par la
conversation dont il n'avait raté aucune miette.

« Il est contre parce qu'il a une touche avec Zara. »


avait dit Sedar.

« Qu'est-ce que tu racontes toi ? Je ne drague pas


Zara !» avait tonné Massar.

Ben avait éclaté de rire sous l'incompréhension de


ses deux acolytes.

« Tu ne l'as drague certainement pas, mais elle est


amoureuse de toi. Sincèrement c'est quoi le
problème ? Ce sont des filles que nous avons
rencontrées comme d'autres. C'est simple Massar
tu drague Zara et moi Zora. On leurs fait croire à
l'amour et après le sexe on se taille.

Massar fit non de la tête, les trois étaient des


coureurs de jupons, à 18 ans ils adoraient
vraiment le sexe mais Massar aimait bien les
jumelles, de façon amical évidemment.

Ben ne comptait pas échouer, il avait décidé de


convaincre Massar en utilisant son départ pour les
USA. Et il y était arrivé. Les deux amis étaient
désormais en accord.

« Vous vous foutez de moi ? Vous goûtez les


jumelles et moi je goûte qui ?» s'était outragé
Sedar.

Cette question allait être l'ouverture d'un chemin


qui emprunté allait les mener à un destin lugubre.

°°°

Massar et Ben n'avaient pas tardé à se mettre à la


tâche. Massar avait réussi à se mettre en relation
avec Zara mais Ben en bavait. Zora lui avait
imposé un grand Non auquel s'était heurté
violemment Ben le don Juan. Son égo en avait pris
un sacré coup.

Mais impossible n'était pas Ben Diawara.

Sedar le précurseur du plan avait dit à Zora que


Ben Diawara était saoul qu'il ne faisait que pleurer
l'amour de Zora et que si cette dernière ne faisait
rien leur ami allait se suicider.
La naïveté de l'adolescence, si zora savait.

Zora paniqué avait sauté pour se précipiter chez


Ben.

Zora aimait Ben mais elle avait peur des hommes.


Elle ne voulait pas vivre l'histoire de sa grande
mère. Elle voyait sa sœur sourire, rayonner,
comme si l'amour lui avait apporté de l'éclat. Zora
en voulait aussi mais sa peur la retenait.

Chez ben, La scène avait été mise en place, des


bouteilles d'alcool vides qui jonchaient ça et là,
une corde qui traînait, ben n'était guère saoul
mais il allait se mettre dans cette peau pour
convaincre Zora de son amour. Il voulait par cet
acte lui montrer la pseudo sincérité de son
amour.

Sedar et ben avait l'habitude d'utiliser des fausses


jalousie, des fausses informations comme ces
phrases « mon ami me parle toujours de toi, il
t'aime énormément, il ne m'a jamais présenté une
fille, tu seras notre épouse» toutes ces phrases qui
mettait en confiance une fille.
Les deux savaient qu'avec Zora les mots ne
signifiaient rien alors ils avaient décidé d'employer
les actes.

Massar était à Mbour pendant une semaine.


Derrière lui les deux amis avaient un nouveau
plan, ils allaient le mettre au courant à son
arrivée.

Zora était arrivée essoufflée, le gardien avait


ouvert la porte sous instructions de Ben. Sedar
avait conduit Zora dans la chambre de Ben qui
avait rencontré en premier lieu les bouteilles, et le
corps de Ben échoué sur le lit qui marmonnait :

« Pourquoi Zora ne m'aime pas ? Je l'aime


moi...Sedar...aide moi...je...je l'aime ?»

Comment ne pas être touché face à ça ? Ce n'était


pas que des paroles les yeux de Zora voyait un
acte de désespoir. Comment ne pas succomber
quand on est secrètement amoureuse et que
l'homme aimé se met dans un supposé tel état
pour nous ?
Zora y avait cru, pas parce qu'elle était idiote mais
parce qu'elle avait affaire à deux acteurs
talentueux, deux dangereuses personnes qui
étaient prêtes à tout pour leurs objectifs, leurs
caprices, leurs désirs égoïstes.

Zora était sorti de chez Ben en étant en couple


avec lui.

La première chose qu'avait faite Zora en rentrant


chez elle c'était de faire asseoir Zara.

« Je suis en couple avec Ben. Je ne te l'ai pas caché


Zara, je suis tombée amoureuse de lui mais tu
connaissais mes peurs. Aujourd'hui j'ai défailli. Je
tente de croire à l'amour en espérant qu'il ne me
broyera pas le cœur. Il dit qu'il m'aime, j'ai vu qu'il
m'aime et mon cœur ne pouvait rester innocent.
Toi comme moi Zara nous n'avons pas de défense,
je suis certe jeûne mais je sais que l'amour est
aveugle et irrationnel. Des erreurs nous pouvons
en faire au nom de l'amour. Nous sommes jeûnes,
ils sont nos premiers amours, nous rencontrerons
d'autres hommes ou ils seront les seuls. Seul
l'avenir nous le dira. Mais Zara nous aimons certe
mais s'il ya une différence entre nous et les
animaux c'est parce que nous sommes dotés de
cerveau. Le cœur pompe le sang, le cerveau nous
permet de penser, planifier, prévenir. Moi et toi
Zara nous devons aimer aimer avec le cœur et le
cerveau. Chaque choix, bon ou mauvais, que nous
ferons, sache que ça dépeindra sur nous, sur notre
futur. Grand-mère nous aimes. Elle ne nous
demande pas d'être riche, elle veut juste qu'on ne
vive pas ce qu'elle a vécu. Ni toi ni moi ne devrions
coucher avec l'un des deux.» s'était exprimé Zora.

Sa sœur en phase avait hoché la tête.

« J'aimerais juste ajouter Zora, je ne reste pas


vierge pour faire la fierté d'un homme dans un
mariage. La virginité se trouve en moi mais je ne
suis pas la virginité. La virginité est une partie de
moi alors que je suis entière. On épouse pas une
virginité on épouse une femme, l'hymen est une
petite partie de moi alors que moi je suis une
humaines avec mes qualités mes défauts, mes
aptitudes, mes incapacité, mes capacités. je serai
la moitié de quelqu'un, l'épaule, l'épouse de
quelqu'un et non l'hymen de quelqu'un. Je reste
vierge parce que ma religion me le dit, je me
préserve pour moi, par crainte et foi. Je ne reste
pas vierge pour qu'un homme appelle ma mère
pour lui dire qu'il est fier de moi. Il doit être fière
par mes actes, mon dévouement pour Dieu, pour
lui, pour nos enfants, notre foyer, mon
intelligence, mes accomplissements, ces enfants
que je lui donnerai ou pas et non par un hymen
qu'il a trouvé fermé. Et ces filles violées, ces filles
nées sans hymen ? Celles qui l'ont perdu mais qui
regrettent ne doit-on pas être fière d'elle juste
parce que ce sont des femmes ? La femme doit
fermer ses cuisses c'est ce qu'on nous chante mais
L'homme ne doit-il pas garder sa braguette fermé
parce que la religion nous le dis ? En fait tantôt on
écoute la religion celle qui nous proscrit l'infidélité
tantôt on écoute la société la où la fornication est
interdite à la femme mais autorisé à l'homme.
L'homme est le chef de famille je ne le contredirai
jamais, la soumission je m'y attelerai évidemment
mais je te le répète je reste vierge parce que ma
religion me le dit et non pour qu'un homme qui
n'est pas puceau soit fière de moi. Tu
comprends ?»

Zora avait hoché la tête comprenant les mots de


sa sœur. Sa sœur avait des positions qui
l'étonnaient souvent mais elle comprenait.
« Tu sais qu'avec notre refus ils peuvent rompre ?
Tu es folle amoureuse de Massar tu tiendras le
coup ?»

Zara un sourire aux lèvres en fixant le mur avait


une seule et unique réponse.

« Quand tu coupes les mauvaises herbes de


nouvelles plus belles, plus fraîches repoussent.
S'ils rompent ça sera la mauvaise herbe que nous
avons dégagé. Je t'aime ma jumelle !»

Zora, pas friand des accolades, s'était juste


contentée de sourire grandement à sa jumelle.

Elle était son autre elle.

La nuit, Yahya était apparu à sa fille. La


conversation n'était pas longue. Yahya répétait en
boucle.

« Faites attention ! Le blanc en réalité noir. »

« Faites attention !»
Zora s'était réveillée et ce soir-là elle avait mis sa
sœur dans la confidence qui lui avait donné des
invocations à réciter avant de dormir.

Zora ne faisait désormais plus de cauchemar sur


sa mère.

°°°°

Chez les trois mousquetaires, un problème


déjouait leurs plans. Les jumelles ne voulaient pas
coucher.

Ben en devenait presque chèvre, Sedar n'en


parlons pas et Massar qui avait fini par désirer
zara était dans le même temps.

Dans la chambre de Sedar, chacun un verre


d'alcool en main, ils se partageaient une tige de
marijuana.

« Si je ne baisse pas Zora m'a queue ne se lèvera


plus jamais. Je vous assure !» avait dit Ben, ce qui
avait fait rire Sedar.
« Massar on va te parler du plan B. Tu te rappelles
quand on a été dépucelé ? On avait voulu vivre
l'expérience ensemble, nous avons payer une
vendeuse de sexe pour qu'elle couche avec nous
trois simultanément. Avoue que c'était le pied. »
avait dit Ben.

Massar perdu dans les limbes de l'alcool et de la


marijuana ne voulait pas réfléchir.

« Coordonnez, tout me va !» avait-il conclu. Ben et


Sedar s'étaient regardés d'un regard complice qui
en disait long sur leurs intentions.

Le plan était simple, c'était l'anniversaire de sedar,


les deux jumelles allaient venir d'autant plus que
pour les jumelles, ils avaient prévu la fête pour
14h car les filles ne sortaient pas les nuits.

Tout était prêt.

La fête allait bon train, les filles s'étaient faîtes


belles en système D.

La seule chose qui les avait rendu perplexes c'est


qu'il n'y avait pas d'autres invités.
Ben avait prétexté que l'anniversaire des riches se
passait de façon modeste et épurée.

Que connaissait les jumelles au monde riche ?


Rien.

Un verre de jus de fruits était servi à chacune.


Zora n'en voulait pas.

« Montrez moi la cuisine pour que je nous serve.


Je ne bois pas des choses servies derrière moi et
ma jumelle non plus.»

Ben agacé était prêt à lancer des ignominies à


Zora mais Sedar l'avait stoppé par les épaules.

« Des bouteilles de soda vous conviennent ? c'est


fermé vous ne risquez rien » avait proposé Sedar.

Les deux jumelles étaient d'accord sans savoir


qu'une bouteille de soda pouvait se faire drogue
par une seringue, seringue dont disposait Sedar
dont le père était médecin.
Les filles avaient vite perdu connaissance. Sans
défense, elles étaient dans l'antre des loups sans
savoir qu'elles seraient les proies. Coucher
simultanément avec deux jumelles vierge dans le
même lit, y passer à trois, Ben, Sedar, massar s'en
délectait.

Ils voulaient faire cette expérience, s'en vanter,


découvrir si l'antre des jumelles avaient les
mêmes saveurs. Sans scrupule, ni pitié, ni remords
les trois garçons avaient abusés de 'si deux filles
qui n'avaient commis comme erreur qu'une
confiance accordée.

Une fois n'était pas suffisant pour leurs plaisirs,


après avoir joui 3 fois chacun, ils étaient à leur
satiété. Leurs fantasmes étaient assouvis, ils
étaient contents, leurs plaisirs étaient grandioses.
Chacun avait la tête dans la lune épuisé par tant
d'efforts sans avoir de remords face à l'état des
deux filles, nues, abusées, un filet de sang
s'échappant de leurs cuisses, sali par le sperme
confondu de leurs trois assaillants et le sang de
leurs corps abusés.
Malgré toutes ses précautions pour se protéger,
elle et sa sœur Zora avaient échoué face à trois
garçons déterminés qui avaient œuvré le tout
pour réussir leur but machiavélique. Sans penser
aux conséquences sur leurs victimes ni sur eux
mêmes.

Ben diawara, Massar Dia, Sedar Thiam venaient de


détruire la vie des jumelles y compris la leur.

°°°°

Zara avait été la première à se réveiller, s'étirant,


une douleur en plein cœur de sa jambe lui avait
arraché une grimace, avide d'en savoir vite, Zara
s'était vite redressée avant de se figer, les
membres paralysés, la bouche en ô. Zara avait
devant elle une Zora au sol, les seins en l'air,
totalement nue, les jambes écartées, couverte de
souillure. Sa main avait vite rejoint sa bouche.

Zara s'était vite levée pour approcher sa sœur


mais le vent frisquet qui frappait son corps lui fit
rendre compte qu'elle était aussi nue.
Juste un regard vers le bas, Zara avait constaté
qu'elle était dans le même état que sa sœur.

« AHHHHHHHHHHHHHH !» Zara n'avait pas pu


retenir ce cri.

Elle venait de comprendre, elles n'avaient rien bu


d'alcoolisées pour prétendre s'être donné à eux
sous l'effet d'alcool. Tout lui revenait à la face,
elles étaient étourdies, la bouche pâteuse, une
sensation de somnolence, de vertige et
maintenant elles étaient nues. Zara tapotait la
joue de Zora pour la réveiller, celle-ci venait à elle
sporadiquement en grogna, n'appréciant pas le
modus faciendi de Zara.

Là même douleur tenaillait Zora qui tentait de se


lever mais ce qui l'avait alerté c'était le visage
ravagé de l'arme de sa jumelle et son état.

« Ils...ils...ont a été violés zo» pleurait Zara en


s'étalant face contre le sol s'accrochant aux
carreaux comme si elle pouvait les empoigner.

Zora avait senti sa peau nue, la douleur dans son


cœur et sa féminité.
Il n'en fallait pas plus pour que Zora s'effondre
contre sa sœur.

La vie de Zora défilait à ses yeux, ils n'avaient pas


le droit, pas comme ça, pas contre leurs gré. Zora
était sidéré par tant de cruauté, comment avaient-
ils pu abuser d'elles, de leurs confiances?

Elles avaient été violées, des personnes se sont


appropriées leurs corps sans qu'elle n'ait eu mot à
dire, ils s'en étaient donné le droit.

Les cœurs des jumelles étaient déchirés en


lambeaux, ça faisait mal terriblement mal
tellement que zora en suffoquait.
Qu'allaient-elles dire à leur grande mère ?

Face à cette question Zora compris qu'elle devait


en ce moment être rongée par l'inquiétude.

«Zara il faut qu'on y aille. Grande mère doit être


morte d'inquiétude...nos...nos
vêtements...violés...je...mon Dieu.» essayer de
retenir ses larmes lui était difficile.
Les filles cherchaient leurs vêtements quand la
porte s'était ouverte sur Ben Diawara, bien vite
rejoint par ses deux complices.

« Sortez...s'il vous plaît...je vous en prie nous


sommes nues...nos vêtements » implorait Zara qui
s'était empressé de retrouver ses vêtements.

Zora était si brisé que sa nudité passait au second


plan, elle fixait le monstre qu'elle avait devant
elle, ce monstre que son cœur adolescent avait
aimé, ce monstre qui lui avait montré une face
doux, énamouré alors qu'il venait de marcher sur
sa dignité.

S'il était possible de peser la déception,


l'humiliation, la douleur Zora aurait certainement
été ensevelie sous une tonne de sentiments
bouleversants.

« Je suis une gamine Ben et pourtant mon amour


était sincère, j'ai cru que le tien l'était et pourtant
j'ai toujours étais sur la défensive, j'ai défailli
parce que je t'ai fait confiance, ma naïveté, mon
innocence, mon amour, nous t'avons fait
confiance ensemble. Ô Ben, je ne méritais pas ça,
personne ne mérite ça, vous nous avez piétiné,
massacré, pétri dans de la boue. Massar Zara ne
méritait pas ça. Vous êtes heureux je suppose ?
Vous nous avez trahis, vous nous avez
détruit...pourquoi...p.» avait demandait Zora
étranglé par les larmes qui refusait de tarir.

Les trois garçons avaient levé les yeux au ciel pas


touché par le moindre sentiment.

« Oh ne fait pas ta mijaurée ce n'était qu'une


soirée. Combien tu veux? Attend pour une
pauvresse comme toi 200.000 essuiera tes
larmes» avait répondu Ben diawara.

Le cœur de Zora avait dégringolé, arraché, broyé,


un jappement lui avait échappé face à l'intensité
de la douleur des mots.

Zora n'avait pas attendu qu'elle s'était jetée en


furie sur Ben qui l'avait envoyé violemment au sol
suivie du rire des deux autres. Zara vêtu désormais
avait aidé sa sœur à se relever. Avant de s'occuper
à vouloir habiller sa sœur quand Ben s'était permis
d'arracher les vêtements, qu'il confia à sedar.
Zora pour protéger sa nudité n'avait qu'une main
au cœur de sa féminité et l'autre bras contre ses
seins les yeux rendus floues par les larmes.

« RENDS MOI LES VÊTEMENTS DE MA SŒUR.


IMBÉCILE, BANDE DE MONSTRE ! Vous nous avez
violés, vous on vous faisait confiance. Pourquoi
nous avoir fait subir ça ? Vous êtes des crapules,
dès chiens, vous méritez de crever » s'était
exprimé Zara dont la respiration s'affolait. Elle
tentait tristement de récupérer les vêtements
mais a chaque fois se faisait projeter au sol par
Sedar.

Un éclat de rire lui avait répondu.

« On ne vous a pas violer les filles on vous a


baiser, putain vous étiez trop bonne, toute serré
autour de nos queues. Rire maintenant les putes
vous dégagez nous sommes rassasiés de vous.»
avait répliqué Ben, vite applaudi par les deux
autres.

« Tu es très belle nue tu n'as pas besoin de


vêtements. Regarde moi ces seins et ces fesses!»
s'était exclamé Ben en tentant de toucher les
seins de Zora. Elle se sentait humiliée, salie. Ses
pleurs meublaient la pièce, Zara avait fini par
défaire le lit pour couvrir sa sœur avec le drap salit
par le sang et du sperme, leurs souillures. Zara
utilisait le drap qui avait accueilli leurs
humiliations pour soustraire sa sœur d'une autre
humiliation.

Ben, fatigué des jérémiades, avait tiré Zora alors


que Massar tenait fermement Zara et Sédar les
vêtements. ils s'étaient dirigé ms avec les filles
dehors.

« Bande de pétasse, sortez et ne revenez plus


jamais ici à moins que ça soit pour vous faire
baisser.» avait lancé Ben à Zora qui s'était vu jeté
violemment au sol, dans la rue suivie de sa sœur.
Ils avaient refermé la porte avant qu'elle ne
s'ouvre sur Sedar.

« N'oubliez pas que nos parents sont riches,


personne ne vous croirait et si vous vous amusez à
mentir sur l'un de nous, nous détruirons votre vie
et aller voir la police sera comme verser de l'eau
dans la mer. Vous avez failli oublier vos saletés,
bande de pute!» avait lancé Sedar en jetant les
vêtements de Zora sur elle qui était dans la rue
couverte d'un drap les pieds qui tremblaient.
Il faisait nuit, Zara en larme aidait sa sœur à se
vêtir essayant de faire barrage contre la vue de
quelques passants curieux avec le drap.

« Je veux mourir...je te le jure...je ne peux pas


supporter j'ai mal j'ai mal aide-moi !» pleurait
Zora.

Zara avait compris que bien que elle aussi


détruite, elle devait être forte pour deux.

« écoute Za je te comprends, nous venons de vivre


la même chose mais s'il te plaît soyons forte.
Rentrons grande mère doit s'inquiéter on
avisera.»

« C'est de notre faute, si on n'avait pas eu de petit


ami on aurait pas eu à subir ça, c'est ce que les
gens diront que nous avons eu tort d'aller chez
eux pour un anniversaire que nous avons
provoqué ce qui nous ait arrivé...je...»

« JE T'INTERDIS DE DIRE ÇA ! La personne qui


osera nous lancer ça à la figure sera sûrement la
plus grande hypocrite que la terre ait porté. Qui
n'a vraiment pas eu de copain à l'adolescence ?
Est-ce un motif pour violer ? Ici on parle de
consentement Zora, même si on avait décidé de
coucher avec eux qu'au dernier moment on dise
non ça aurait été notre droit. Le non est notre
droit à tous, même si on se promène nue ça ne
donne le droit à personne de nous violer. Même si
c'était nos petits amis ils n'avaient pas le droit.
Rien n'est de notre faute. Un viol reste un viol.
Lève-toi Zora nous allons partir. Viens.»

« J'ai honte Zara, ils diront que c'est de notre


faute. Oh mon Dieu.» Zara avait relevé sa jumelle
et les deux s'aidaient a marcher.

Les sœurs marchaient pieds nus tentant de


trouver un taxi, Zara avait trouvé un billet dans sa
poche elle espérait tomber sur un chauffeur de
bonne foi.

Zora marchait sans prendre conscience qu'elle


marchait, elle fixait juste devant elle en pleurant
silencieusement. Zora avait un nom particulier,
elle était un bébé calme, son nom signifiait ne
pleure jamais et ce soir Zora avait pleuré comme
jamais. Jamais du haut de ses 16 ans elle n'avait
eu si mal, elle ne s'était senti si sale, si humiliée.

Ô que non jamais !


Zora était triste mais en colère.

Le ciel grondait la pluie s'abattaient sur elles se


confondant à leurs larmes.

« Qu'allons-nous devenir ? Les craintes de mame,


elle qui doit être si inquiète. Nous ne sommes
jamais sortis pour rentrer à cette heure et dans
cet état . J'ai mal zora. »

Zora ne quittait pas le point devant elle.

« Nous n'allons pas lui dire pour le viol, grande


mère est fragile elle s'inquiétera sans cesse pour
nous, pour notre avenir. Je ne veux pas qu'elle
meurt d'inquiétude. Nous lui dirons que nous
avons été kidnappés pour éviter qu'elle nous en
veuille. Demain nous irons porter plainte. On a le
drap»

Dieu ne dormait pas, les jumelles avaient pu


trouver un taximètre qui les avait conduits jusque
devant leur porte d'où se tenait la grande mère
qui venait de sillonner le quartier malgré l'heure,
sous la pluie un foulard couvrant son corps
inquiète de la disparition de ses petites filles.

« Mame boy» zora avait couru étreindre sa grande


mère qui remerciait Dieu de lui avoir rendu ses
petites filles.

Alhamdoulilah, c'est tout ce qui sortait de la


bouche de la vielle femme.

« Pardonne-nous mame boy...pardonne nous »


soufflait Zora qui demandait pardon pour un viol
dont elle n'était point coupable.

Ses sanglots n'avaient jamais tarie.

°°°°

Zora et Zara s'étaient occupées de faire chuter la


fièvre de leur grande mère du à la pluie avant de
courir au commissariat.
Zara et Zora étaient mineur pour faire une
déposition elles devaient être accompagnés mais
au terme viol ils en avaient fait fi.

Zora et Zara avaient réussi à conduire la police


chez Ben diawara. Le policier était entré chercher
le coupable mais l'attente se faisait longue.

Le policier ne fut sorti qu'une heure plus tard le


sourire aux lèvres suivi d'un monsieur de forte
corpulence qui semblait être le père de Ben. Une
poignée de main échangée, la porte refermée, les
jumelles étaient perdues.

Le policier avait pris place dans le siège passager


du véhicule ancien de service alors que zora s'était
approchée de la fenêtre le regard perdu.

« Il n'est pas là ? Allons chez les autres. Ma grande


mère a de la fièvre, on doit rapidement rentrer.»
avait dit zora d'une voix pâle.

Le policier avait soupiré avant de palper sa poche


pour en sortir une enveloppe gonflée. Une somme
de 5000 en avait été extirpée puis tendu à Zora.
« Écoute petite, son père est un ancien
commandant chef. Et ils sont assez riches pour
fermer ce dossier. Ne perds pas ton temps. Prends
ce billet, achète toi une crème ou une sucrerie. On
n'y va pape»

Zara, abasourdi, s'était avancée en colère.

« Vous croyez que 5000 peux effacer le viol que


nous avons subit ? Pouvons-nous effacer cet
épisode à 5000 francs ? À quel marché s'il vous
plaît monsieur le policier ? Dites le nous peut-être
que nos hymens, nos corps abusés, se promènent
sur une étable et que nous pourrions les acheter
avec ce billet. Vous faites honte à ce métier noble.
J'espère que vos enfants se feront violer et que
vous leur jetterai 5000f à la figure. Oh honte !»

La voiture de police était partie laissant les


jumelles pantoises.

Zora désespérée avait levé la tête vers le balcon et


y avait vu Ben qui les observait, dans un but
moqueur, il avait levé son verre suivi d'un clin
d'œil puis s'était perdu dans sa maison immense.
Zara avait tiré le bras de sa sœur pour partir.

Au milieu de nul part zora lui avait lancé :

« C'est trop facile, je te le jure que c'est trop facile.


Ils nous le paieront. Comment je l'ignore mais ils
me le paieront.»

Les Jumelles défaitistes, avaient décidé de fermer


cette page sans savoir que rien n'était terminé, les
actes allaient avoir des répercussions.

***

RETOUR AU PRÉSENT,

Harris s'était tu le cœur plein de compassion et


dire que l'histoire n'était pas terminée, le calvaire
de Zora n'était qu'à son début.

Harris fixa Zora et pour la première fois l'esprit


pleurait plongée elle aussi dans le rappel de
souvenirs douloureux.
Ce n'était pas le moment de parler de la réaction
de chacun, l'histoire de Zora avait une suite et
Harris comptait la finir.

_________________________________________
_____________

Chapitre 55

HISTOIRE DE ZORA, DEUXIÈME ET DERNIÈRE


PARTIE.

Zora et Zara faisaient face à d'autres problèmes; la


santé de leur mamie se dégradait. Elles avaient eu
recours à toutes sortes de tisanes qui ne faisait
que baisser la fièvre pour reprendre de plus belle.
La médecine moderne n'était pas quelque chose
qu'elles pouvaient se permettre alors elles
priaient espérant que Dieu fasse grâce.

A côté de cela, Zara développait des troubles qui


inquiétaient sa sœur, elle faisait des cauchemars
sans cesse en murmurant toujours la même
supplication : « pitié ne faites pas ça.» Zora savait
que sa sœur revivait d'une certaine façon le viol.
Quand Zara se réveillait en sueur elle ne dormait
plus ce qui lui avait valu des cernes et des plaintes
de migraines.

Zara avait dépérit au bout d'un mois. Tout se


reposait sur les deux désormais tandis que l'une
restait auprès de la vieille l'autre allait vendre les
beignets.

Au bout d'un mois, elles n'avaient pas remis les


pieds dans leurs écoles qui ne disposait que trois
bâtiments d'où des blanc leurs enseignaients.

Les jumelles étaient épuisées aussi mentalement


que physiquement mais elles avait qu'un mot
d'ordre : être forte.

Zora dormait beaucoup, même quand elle faisait


frire les beignets elle luttait pour ne pas
s'endormir. Elle se sentait malade et tout le temps
épuisée.

Ce jour-là, elle avait vomis tous ses tripes. Sa sœur


à ses côtés, tenant une calebasse d'eau,
s'inquiétait pour la santé de sa sœur.
« Ça fait des jours que tu vomis. C'est peut-être
une infection les maladies de toubab la. Allons
voir les toubab qui viennent chaque samedi à la
grande place. Ils vont te donner quelque chose »
avait proposé sa sœur.

Zora avait fait non de la tête.

« Allons donc voir mère kiné c'est elle qui traite


grand-mère elle te prescrira des infusions »

Zara était d'accord. Profitant de l'état de


somnolence de leur mamie, elles s'étaient dirigées
chez la dame en question.

Zara expliquait le problème alors qu'à chaque


symptôme donné la vieille femme sortait des
onomatopées comme « hmmm ! hein ? Han ? »

Pour être sûre de ses soupçons, elle avait ordonné


à Zora de se déshabiller et se coucher sur la natte.

Elle avait demandé à Zara de sortir sous le refus


de Zora qui n'avait nul secret pour sa jumelle.
La guérisseuse appuyait le bas ventre de Zora du
haut vers le bas en lui demandant à chaque fois ce
qu'elle ressentait.

Fini son inspection, elle avait posé une main sur le


cou de Zora pour définir l'intensité des
battements.

« Zora tu n'as pas pitié de ta grand-mère ? A ton


âge, qu'est-ce qui t'a poussé chez les hommes ? Te
voici maintenant enceinte ! »

Un cri s'était échappé de la gorge de Zara en


sursautant alors que Zora était paralysée sur la
natte, le corps tremblant.

Ce n'était pas possible, Dieu ne pouvait pas la


punir à ce point. Subir un viol collectif et en
tomber enceinte c'était la pire chose qui pouvait
lui arriver.

« Non...non...non ce n'est pas possible pas ça je


t'en prie seigneur pas ça ! » couinait-elle en
pleurs.
« Ah c'est possible deh ! Tu t'attendais à quoi ?
C'est ce qui arrive quand on veut faire les choses
de grand. Vous êtes toujours pressé alors que les
hommes ne fuient pas. À ton âge tu pars te
donner à un homme ? Si tu voulais tant découvrir
le sexe il fallait informer ta mamie on allait te
trouver un époux comme plusieurs jeunes filles de
ton âge. Voilà maintenant quelques minutes de
plaisir une grossesse pour toute la vie ça
t'apprendra.»

« Non mais ferme là toi ! Vous êtes toujours là à


juger sans savoir ce qui avait pu se passer. Elle a
fait des choses de grand, c'est toi qui lui a
présenté la personne avec qui elle a fait les choses
de grand la ? La sagesse tu connais ? Tu nous a
donné ton diagnostic ton travail s'arrête là tout ce
qui viendra après sera dû commérage ! Ne me
pousse pas à te manquer de respect encore plus.
Zora rhabille toi on pars d'ici » s'était exprimée
Zara saouler d'entendre les jugements de la
guérisseuse.

Zora n'avait pas la force de faire quoi que ce soit,


elle fixait la natte la bouche en ô les yeux terrifiés.
Le mot enceinte sonnait dans sa tête comme un
tintement de cloche. Zora se sentait maudite.

Zara voyant l'état inerte de sa sœur s'était


chargée de lui faire porter sa robe.

Zora impuissante avait empoigné le col de sa sœur


les lèvres tremblantes alors que ses larmes ne
séchaient pas.

« Zara je ne peux pas être enceinte je t'en supplie


aide-moi ce n'est pas possible pas moi...non
non...je suis une enfant je ne peux pas grand-
mère...qui est le père ? Aide-moi...opère
moi...f...fais tout je t'en supplie...mais...mais s'il te
plaît zara je t'en supplie aide ta sœur. » zora
racontait n'importe quoi tant elle était
désespérée.

Zara ressentait de la peine pour sa jumelle. Elle


qui n'aimait pas les injustices trouvait la vie et le
destin garce. Aucune des deux ne méritait cela,
elle ne savait rien de leurs avenir et voilà qu'à 16
ans une se retrouvait enceinte de trois pères.
Qu'allait-elle faire ? Ou dire à celle qui s'était tuée
pour s'occuper d'elles ?

Zara ne savait même pas comment consoler sa


sœur tant elle était elle aussi désappointée.
Soudainement, Zora l'avait lâché pour se
précipiter vers la guérisseuse.

« Faites-moi avorter, je vous en supplie ! C'est une


grossesse souillée, un enfant de la honte je ne
peux pas...s'il vous plaît ! »

« NON ZORA ! Tu m'as toi-même dit qu'elle faisait


avorter les filles avec un goulot de bouteille de vin
écrasé ! Tu veux quoi ? Découper tes intestins
avec des morceaux de verre dans ton ventre ? Tu
veux mourir ?» avait tonné sa sœur.

La guérisseuse voyant une bonne affaire s'était


précipitée de prendre la parole

« Quand j'écrase la bouteille je donne d'autres


infusions pour accompagner tu crois que la
bouteille seule fera quelque chose ? Tu critiques
ma méthode mais c'est plus rapide car la bouteille
perce la poche gestationnelle et la grossesse
tombe. Trouve moi 20 morceaux de pagnes et je
te ferai avorter petite » avait déclaré la
guérisseuse.

« N'importe quoi ! Mortellement rapide oui, tu es


responsable de la mort de rokya et de fatou ! Tes
méthodes sont mortelles, je ne te laisserai
certainement pas convaincre ma sœur. Et tu as
intérêt à taire la Grossesse de ma sœur sinon j'irai
voir la police ils se feront un plaisir de choper une
meurtrière. On n'y va Zora !»

Zora se faisait tirer par sa sœur alors qu'elle


tentait de se faire pour taper sur son ventre en
rage, elle ne voulait pas porter l'enfant de ses
violeur, déjà qu'elle n'allait jamais pouvoir oublier
ces souvenirs un enfant allait toujours lui jeter à la
figure la conséquence de la violation de son corps.
Sous le regard des curieux, Zara tentait de tenir les
mains de sa sœur qui se faisait du mal vainement.

« Zara je suis foutu...qu'est-ce que j'ai fait pour


mériter ça ? Laisse-moi s'il te plaît si je le tape il va
partir...je...veux avorter je t'en supplie aide-
moi...» zora s'était laissée tomber à genou, en
pleure contre les jambes de sa jumelle.
Sa vie venait de basculer vers une destinée qu'elle
ne maîtrisait pas.

« Lou khew ? Loutax zora di dioy ni ? Allahou


Akbar sen mame da gagnou kone ? »
(Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi Zora pleure
comme ça ? Votre grand-mère est donc décédée ?
) Avait demandé une jeune fille qui s'était
approchée avide d'une réponse à se mettre sous
la dent.

« Va compter les membres de ta famille pour


savoir s'il n'y a pas de morts là-bas au lieu de
recenser la mort des autres. Seytané ! » avait
rétorqué Zara avant de relever sa sœur qui s'était
laissée faire mollement.

« Zora on va trouver une solution je te le promets


ma sœur mais s'il te plaît ne fait pas
ça...je...rentrons on va réfléchir calmement loin
des regards indiscrets. »

Arrivée chez elles, avant de pénétrer leurs maison


elle s'était exprimée:
« Écoute Zora, je ne peux pas te laisser boire les
conneries de cette femme. Nous n'avons pas
d'autre solution que de faire face au problème.
Écoute, quand grand-mère ira mieux inchallah
nous lui dirons toute la vérité, je suis certaine
qu'elle comprendra au pire des cas moi je suis là
et je serai toujours là. On y fera face ensemble tu
n'es pas seule zora puisse un peu de force en moi
je t'aiderai, je t'aiderais toujours. D'accord ?»

Zora un peu requinquée avait hoché la tête avant


de sécher ses larmes et pénétrer la maison
comme si de rien n'était.

ºººº

Les jours passaient, l'angoisse des jumelles ne


baissait pas. Elles dormaient avec un marteau au-
dessus de leurs têtes qui pouvaient leur tomber
dessus à tout moment. Zara quand ses
cauchemars lui épargnaient son sommeil, elle se
contentait de regarder sa sœur dormir en
réfléchissant à une possible solution mais des
solutions il y'en avait pas mille.
La grande mère retrouvait sa santé ce jour, elle
avait l'air fatiguée, elle arrivait à se tenir debout à
son plus grand soulagement. C'était alors
heureuse qu'elle voulut sortir prendre de l'air
devant sur sa natte pour regarder les bonne
ambiance du quartier sans savoir que ses deux
petites filles parlaient devant la porte.

La grande mère approchait avant de se figer:

« On observe sa santé, ces jours-ci Alhamdoulilah


elle montre une convalescence positive et d'ici
quelques jours si c'est toujours pareil, on pourra
lui avouer. Je suis persuadée que grand-mère nous
comprendra » avait dit Zara avec espoir, une
flamme qui ne brillait pas chez Zora.

« Zara je n'ai pas ce courage, je n'arrive plus à la


regarder dans les yeux. Tout ce qu'elle nous a dit
tout ce qu'elle a fait pour nous et je me retrouve à
devoir lui annoncer que je suis enceinte je... »

« ALLAHOU AKBAR ! » le hurlement échappé des


lèvres de la grand-mère avait alerté les jumelles
qui s'étaient empressées de se relever.
La grande mère était au sol, les yeux écarquillés.

« MAME ! » avaient lâché les jumelles de concert.

Elles s'étaient précipitées à ses chevets en la


secouant dans tous les sens sans que la grand-
mère ne fasse signe de vie.

« Mame...mame boy réveille toi ! Zara elle ne


respire plus...ELLE NE RESPIRE PLUS !
AHHHHHHHHHHHHHHH ! Balma balma balma ne
nous fait pas ça nguir yallah ! AHHHHHHHHHHH !
» Zora criait tellement qu'on apercevait la luette
au fond de sa bouche.

Les voisins avaient vite été alerté par les cris des
jumelles qui surplombant la vieille femme,
tentaient de la réveiller désespérément.

Elle ne pouvait pas mourir, elles n'avaient qu'elle,


elle était leurs repères depuis leurs bas âges. Sans
cette femme, Zora et zara avaient l'impression de
se retrouver minuscule dans une immense jungle,
sans repère ni boussole.
Deux homme s'étaient approchés, l'un avait
observé les yeux de la femme avant de prendre
son poul. Il avait ensuite regardé son second avant
de secouer la tête comme pour dire qu'il n'y avait
rien à faire.

Zora avait vu l'homme réciter une invocation


avant de fermer les yeux de la grand-mère en y
passant sa main.

« Il faut qu'on l'emmène va prévenir l'imam »

« NON NON MA GRAND-MÈRE N'EST PAS MORTE !


ELLE DORT, ELLE VA SE RÉVEILLER ! LÂCHEZ-LA ! »

Zora s'était empressée de se coucher contre sa


grand-mère pour faire barrage. Elle ne pouvait pas
les laisser partir avec tout ce qui leur restait. Zora
croyait fermement que sa mamie dormait.

« Mame réveille toi ! Ils veulent partir avec toi !


Réveille toi...zara aide-moi elle est fatigué on va la
coucher à l'intérieur elle va se réveiller...mame
boy réveille toi s'il te plaît. Bo démé damay wett
iow rek la am mame boy yewoul baye dem na
Ndeye dem na mame boy yewoul...mane la zora
mame...

Zora n'avait pas terminé qu'elle s'était senti


soulevé alors que deux hommes s'affairaient à
couvrir le corps avec une natte pour aller avec.

« LÂCHEZ LA ! Ne partez pas elle n'est pas morte


mame mame balma boul dem non non
ahhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! » Zora se débattait
violemment, l'homme fut griffé mordue avant de
perdre contrôle sur son otage qui n'avait pas
attendu une seconde de plus pour courir derrière
ceux qui emmenait sa mamie loin d'eux.

« ZORA ! » zara lui courait après alors que zora fut


retenu encore fois par des jeunes du coin.

Zara avait réceptionné sa sœur qui pleurait à


chaudes larmes. Zara était aussi touchée par cette
mort soudaine mais entre les deux, elle était celle
qui arrivait le plus à contenir ses émotions.

La décision était tombée, la grand-mère allait être


enterrée dans l'après-midi. Il avait été conseillé à
Zara de ne pas y aller avec Zora, c'était donc
résolu que Zara regardait sa sœur pleurer dans la
chambre de leur Mamie sans pouvoir la consoler.

Zara pleurait silencieusement a chaque fois que


ses yeux se posait sur quelques chose qui
appartenait à la vieille femme.

Zara prenait conscience qu'elles étaient désormais


seules sans père, ni mère et la personne qui avait
porté toutes ces casquettes venait aussi de partir.

La voix de zora avait interrompue le fil de ses


sombres pensées:

« À ton avis zara, ils doivent être en train de faire


quoi ces salopards ? De vivre alors que nous
sommes mortes. Ils sont sûrement en train de
boire, de danser, de nager, de vivre dans leurs
immenses maisons alors que nous on est là à se
demander comment on va s'en sortir. Rire, ils sont
tranquillement chez eux alors que tout est de
leurs fautes ! J'aurais préféré que mame meurt
autrement que parce qu'elle venait de m'entendre
parler de ma grossesse, grossesse que j'ai eu
Grace à un putain de viol mais vois-tu ça, je n'ai
pas eu le temps de le dire à grand-mère parce que
son cœur a lâché. Tu te rends compte zara ? Elle
doit être morte en se disant que je me suis offerte
à quelqu'un. Elle est partie sans m'insulter, sans
me frapper sans réaction elle est juste partie zara
et eux ils n'ont rien perdu. J'ai la haine, zara prie
beaucoup, prie que Dieu allège mon cœur parce
que en ce moment j'ai tellement mal que je
pourrais les tuer. Prie Zara maman dit que ta foi
est plus grande que la mienne. J'ai sommeil Za »

Zara n'avait rien répondu à la respiration lente de


sa jumelle, elle avait compris que cette dernière
s'était endormie.

Demain sera meilleur, c'est ce que Zara avait


murmuré faiblement.

ºººº

Les jours passaient, la perte était toujours


douloureuse mais les filles essayaient de rester
fortes. Leurs ressources allaient bientôt s'épuiser
alors les deux comptaient leurs pauvres
économies en essayant de trouver des solutions.
« On peut acheter deux sacs de mil et les vendre
par kg au marché du mercredi. Avec le bénéfice,
on profitera pour acheter du riz et nos condiments
de la semaine. Les voisins ne vont pas nous
apporter de la nourriture toute la vie. La comme
ça les autres jours de la semaine nous pouvons
continuer avec le commerce de beignets de grand-
mère. Laissons la lessive Zara, ils nous payent
misérablement et la clientèle se fait rare et je
m'épuise trop vite maintenant avec ce truc là. Je
compte trouver des plantes pour avorter !»

Zara ne savait rien des méthodes d'avortements


mais elle savait qu'elle aimait trop sa sœur pour la
perdre.

« Zora je n'ai confiance en ces médicaments


d'avortement. Écoute, tu sais que je ne te
donnerai jamais de mauvais conseils. Te faire du
mal c'est me faire du mal. Je te comprends
parfaitement, porter l'enfant de nos violeurs doit
être terrible mais zara essayons de réfléchir
autrement si on veut bien voir, cet enfant est aussi
une victime. Qui aimerait naître d'un viol ?
Imagine que dans 18 ans on dise à cet enfant tu es
née parce que ton père a violé ta mère tu crois
que ça fera du bien à cet enfant ? C'est aussi une
victime naître d'un viol est un poids qu'il
endossera sans en être responsable. Ne voit pas
cet enfant comme le fruit de ton viol mais comme
une personne qui viendra te soutenir. Il n'a pas
demandé à naître Zora et puis c'est quoi être
parent ? Grand-mère ne nous a pas mis au monde
pourtant elle a assumé tous les rôles. Cet enfant
ne connaîtra que nous, il aura deux mères. Tu
t'imagines nous avec un enfant ? Sans lui on aurait
été deux après la mort de mame mais maintenant
nous sommes trois et à trois nous serons plus
forts. »

« Zara c'est bien beau ce que tu dis mais il faut


être sacrément courageux pour faire ça alors que
je ne le suis pas assez. Je... »

« Faisons un truc, laisse-moi te convaincre ! Trois


jours et après je te laisserais décider. »

Zora avait hoché la tête tandis que sa sœur lui


souriait simplement.

Le lendemain, Zara avait conduit sa sœur chez une


femme du quartier qui avait accouché. Elles
s'étaient présentées avec deux pauvres savons
noirs pour la maman. Zara voulait réveiller
l'instinct maternel de sa sœur, elle voulait que ça
sœur ne voit qu'un bête au lieu d'un bébé née
d'un viol.

Zora avait soulevé le bébé et elle le trouvait


drôlement mignon avec ses joues rondes.

Sa sœur lui murmurait à l'oreille

« Tu vois le tiens sera aussi mignon. On aura une


petite crevette. On lui donnera son bain. Je
t'aiderais à le nourrir on aura un enfant zora un
comme lui tout mignon. »

Zora sans s'en rendre compte avait souris. Elles


étaient restées une bonne minute avant de
prendre congé.

La journée qui avait suivi, Zara avait emmené sa


sœur à la maternité. Elles pouvaient se faire
choper en errant dans les salles sans avoir une
personne à visiter mais zara tenait à venir.
Elles avaient vu plusieurs bébés sous l'accord de
leurs gentilles mères.

Zora était ressortie avec le sourire. La main


caressant son ventre.

La dernière journée, Zara avait conduit sa sœur


chez des vendeurs de friperies pour bébé.

Zora s'amusait à imaginer les vêtements sur son


enfant.

« Prenons cette grenouillère blanche au cas où ça


serait une fille ou un garçon. » avait proposé Zara
sous l'accord de sa sœur.

« J'irai chez fama pour lui dire de nous tricoter des


vêtements. Si c'est un garçon je lui donnerai le
nom de papa si c'est une fille elle s'appellera
Rasmiatou comme grand-mère. » avait lâché Zora
sans s'en rendre compte. Zara avait suspendu ses
gestes pour fixer sa sœur.

« Zora tu... »
« Oui on va le garder tu m'aideras. On sera de
superbes mères pour ce bébé et ça sera comme
un nouveau destin qui sait peut-être que ce bébé
est là pour nous apporter un rayon de soleil.
Regarde cette bavoirs jaune, c'est jolie non ? Je
prends ! »

Les deux jumelles voulaient une nouvelle vie.


Soudées comme les doigts de là mains, elles
avaient espoir d'avoir un futur meilleur.

Mais était-ce possible ?

Constatons-le !

ºººº

Ce jour, les jumelles revenaient du marché en


chantant car elles avaient écoulés leurs sacs de
milles et avaient eu droit à un sac de riz et
quelques condiments.

Zora et Zara allaient pouvoir épargner une partie


pour le compte du bébé.
Elles marchaient quand soudain Zora avait vu une
voiture garée et reconnue le monsieur qui y était
adossé. C'était le père de Ben qui discutait avec un
autre monsieur. Elle s'était dirigée furieusement
vers lui.

« Bonjour papa violeur ! » avait-elle lancé.

L'homme fixait Zora sans se rappeler d'elle.

« Mon visage ne vous dit rien ? Pourtant je suis la


fille que votre fils a violé sous la complicité de
Sedar et Massar... »

« MASSAR À FAIT QUOI ? » avait hurlé l'homme à


côté.

Zora fixait l'homme ne comprenant pas son


intervention.

« Massar est mon fils ! »

Ça tombait sacrément bien.

« Zara viens voir nous avons là deux papa violeur !


Vos fils nous ont violés et évidemment monsieur
Diawara le sait car j'ai porté plainte mais il a
préféré essuyer les bêtises de son fils en
soudoyant le connard en tenu de police. Vous
devriez avoir honte d'agir ainsi. C'est en couvrant
cet imbécile que vous lui donnez le courage de
faire du mal au autre mais qui sait peut-être que
vous êtes comme lui après tous les chiens ne font
pas de chats. Vous tous je prie chaque soir pour
que vos familles brûle en enfer ! Même les
animaux sont plus éduqués que les trois connards
que vous appelez fils ! Regardez bien mon visage
car c'est un visage détruit par les raclures que
vous appelez enfant ! Dieu va vous le faire payer

« Massar à fait quoi ! » le père de Massar n'en


revenait pas. Il avait vite pris la route pour régler
les comptes de son fils. Il n'était pas comme
diawara qui couvrait les bêtises de Ben.

Zara et Zora s'étaient tirés sans accorder une


attention de plus au sieur Diawara qui avait les
yeux baissés.
Il venait de se faire manquer de respect par une
gamine et son fils allait en ressentir les
conséquences.

ºººº

Sieur Dia le père de massar avait copieusement


battu son fils avec une ceinture sous l'impuissance
de sa femme.

« Tu iras me montrer chez cette fille et crois-moi


que si elle désire toujours porter plainte je ne
lèverai pas le petit doigts ! D'où t'es venu ce
comportement ? Violeur massa ? Tu es un violeur

Les coups pleuvaient, Massar pleurait et ce sont


les supplications de sa mère qui avaient mis fin à
son calvaire.

Du côté de Ben, son père avait arraché tous les


accessoires de son fils, ils l'avaient copieusement
insulté avant de le battre poing sur poings. Le
sieur diawara était au courant du viol mais qu'une
gamine lui manque de respect à cause de son fils
c'était la goutte de trop. C'était un monsieur
ignoble. Sa fierté l'intéressait plus que ce que son
fils avait fait subir aux jumelles.

« Ta mère m'avait convaincue de ne pas te faire


partir à l'armée mais tu iras la semaine prochaine !
Imbécile ! J'aurais préféré que tu meurs à la
naissance ! »

Cette dernière phrase avait fait énormément de


mal à Ben diawara.

Le père de sedar informer, ce dernier n'avait rien


bronché plus occupé à soigner des patients à l'ère
ou la médecine moderne prenait de plus en plus
place, il avait juste interdit son fils de vacances.

Trois jours après, les trois jeunes ne digéraient pas


ce qui c'était passé.

« Grâce à ces p* j'irai à l'armée ! » avait grommelé


Ben.

« Et moi je n'irai plus en vacances en Turquie ! »


avait couiné Sédar.

Massar n'avait rien dit.


« J'irai chez, elles vont m'entendre ce soir à 00h
on y va ! » s'était exprimé sedar alors que Ben
totalement d'accord avait hoché la tête.

« Et vous n'en avez pas marre ? Tu crois qu'aller à


l'armée est pire que ce qu'on a fait à ces filles Ben
? Et toi Sedar pour des vacances en Turquie alors
que nous les avons violés ? Vous êtes sérieux ?
Putain j'ai honte depuis ce jour je refuse de vous
suivre. Je m'efface ! » avait lâché Massar en se
levant pour partir.

Sedar criait après lui, lui sommant de revenir.

« Laisse le c'est un poltron. On ira à deux qui sait ?


Peut-être qu'on s'amusera encore. »

Le soir venu, les deux jeunes avaient pénétré la


cour qui n'avait pas de porte.

Zora qui s'était réveillée avec une faim de loup,


buvait de la bouillie de mil quand des pas lui avait
fait lever la tête, elle s'était relevée in-extremiste.
« Qu'est-ce que vous fichez ici ? ZARA ! » la
susnommée habitué à ne pas dormir depuis son
viol, était sortie de la chambre prête à râler avant
de se figer devant les trois raclures.

« Je t'avais prévenu de ne pas nous accuser tu te


rappelle ? Tu t'attendais à quoi en allant voir nos
parents ? Tu vas me le payer pétasse ! » avait rugit
sedar avant de monter les quatres petites
marches pour la rejoindre.

Il avait flanqué une gifle à Zora avant de l'attraper


par les cheveux, Ben s'était occupé à attraper Zara
qui voulait aider sa sœur. Voulant crier pour
alerter les voisins, Ben l'en avait empêché en
mettant sa main sur sa bouche. Pour se soustraire
de sa prise, Zara l'avait mordue.

Sedar étranglait Zora, Zara tirait sedar en arrière


avant que celui-ci ne la repousse violemment et
que sa nuque rencontre l'extrémité aiguisée de la
deuxième marche du petit escalier.

« ZARA! » c'était la voix de Massar qui avait


stoppé les trois.
Il était venu pour arrêter ses amis mais ne
s'attendait pas à cette scène.

Du sang s'échappait de la nuque de zara qui avait


violemment heurté l'extrémité pointu de la
marche.

« ZARAAAA ! » Zora avait poussé Massar alors que


les deux autres garçons prenaient conscience de
leurs actes. Ben était prêt à fuir, Sedar tirait
Massar qui refusait de bouger.

« Massar les voisins vont rappliquer on aura


d'autres problèmes, tu en as déjà avec ton père
s'il apprend... » cette phrase avait suffit à
persuader Massar de les suivre.

Ils étaient sortis alors qu'un voisin les avait vu,


alerté, il leur courait après mais les trois jeunes
étaient vite montés dans la voiture du père de
Sedar, voiture que Sedar avait pris en catimini.

Chez elle, Zora n'arrivait pas à pleurer, elle fixait


ses paumes imprimées du sang de sa jumelle, sa
moitié celle avec qui elle avait partagé
simultanément le ventre de leur mère.
Zora était sous le choc incapable de répondre aux
questions que les deux voisins lui posaient.

Ses yeux fixaient le corps de sa sœur dont les


jambes étaient en haut et le buste vers le bas des
escaliers du sang qui coulait abondamment.

Et encore une fois, le même homme avait fermé


les yeux de Zara.

« Zara...elle fait comme mame...c'est ma


jumelle...on avait des projets...ce soir on a même
parlé de notre avenir...elle m'a dit qu'elle sera
toujours là...zara...zara non pas toi...tu étais
couchée tu dormais tu...j'allais me réveiller le
matin et te voir...tu allais m'apporter de la bouillie
de riz pour que mon bébé soit fort. Zara ! Zara !
Non non »

« Tcheuy zora c'est qu'elle malédiction qui te suit


comme ça ? » avait laissé échapper une voisine.

Malédiction

Malédiction
Malédiction

Ce mot avait perturbée Zora, elle s'était relevée


pour sortir, une voisine l'appelait mais Zora était
trop dans sa bulle pour pouvoir l'entendre.

Zora marchait pied plat dans la rue, elle ne


pleurait pas, elle repassait juste dans les endroits
ou sa sœur et elle étaient passé en journée.

Zara, sa Zara, zara sa moitié, celle qui lui soufflait


de l'espoir, du courage,

Zara sa sœur, sa moitié, son sang son âme venait


de partir, elle s'était éteinte à jamais.

Une heure s'était écoulée et pourtant Zara


manquait cruellement à Zora.

Sa Zara
Zara
Zara
Zora marchait en répétant en litanie le prénom de
sa sœur. Cette nuit-là, elle avait sillonné tout le
quartier, seule comme elle l'était désormais.

Zora ne pouvait pas dormir dans cette maison


sans sa sœur elle s'était couchée sur une dalle
dans la rue épuisée de sa marche. S'en fichant de
se faire agresser tout ce qui lui criait sa conscience
c'est que zara était morte.

Même la mort de sa mamie n'avait pas tant brisé


Zora.

Zora avait pleuré silencieusement en observant le


ciel jusqu'à s'endormir.

« J'ai besoin de toi maman tu peux voir combien


j'ai mal non ? Zara est partie maman ! Aide-moi ! »

Zora était dans son rêve. Sa mère sans attendre


était apparue pour répondre à la détresse de sa
fille.

« Zara a une bonne âme elle reposera en paix


Usilie ne t'en fait pas pour ta sœur. »
« Je suis seule. Je suis enceinte maman quand zara
était là j'avais la force, j'avais espoir mais tout m'a
quitté maman. »

« La vie est injuste Usilie »

« Non la vie n'est pas injuste, ce sont les Être


humains qui peuple la vie qui le sont surtout ces
trois là ! » avait craché froidement Zora.

« Qu'est-ce que tu veux faire zora ? »

« Me venger ! »

« Comment zora ! »

« Je vais les maudire ! Comment on maudit


maman ? »

Yahya observait sa fille, elle sentait l'âme torturer


et peinée de sa fille. Sans dire mot, elle avait juste
tendu trois œufs de poulet africain à Zora.

« Trois œufs pour trois destinés ! J'ai vu leurs


futurs, Ben aura trois filles, Sedar aura trois
garçons, le premier sera issu d'un viol et Massar
n'aura qu'une fille. Utilise ces informations à ton
guise Usilie. Allège ton cœur avec tes mots et
frappe-les avec leurs destinées ! Je serais toujours
à ta gauche zora même quand tu me rejoindras ici
je le vois je le sens ! Je t'aime Usilie ! Kwaherie »

Zora s'était réveillée à l'aube, il n'y avait pas d'œuf


à ses côtés mais elle comprenait très bien.

Zora s'était rendue chez elle alors que la deuxième


prière de la journée avait pris fin.

Elle s'était rendue chez une de ses amies.

« Fatima, ils ont enterré Zara ? » avait-elle


demandé à son amie qui l'observait avec pitié.

« Oui pape birane a dit que sa tombe n'était pas


loin de celle de ta grand-mère. Tu trouveras
facilement. Je suis vraiment désolée Zora, Zora
était pleine de vie! Je suis désolée. »

« Les coupables ne sont pas désolés eux ! » avait


rétorqué Zora avant de remercier son amie et de
pénétrer sa maison sous le regard des voisins qui
avaient pitié d'elle. Ils avaient même commencé à
s'organiser pour demander à Zora de vivre chez
Fatima.

Zora avait sorti toutes les affaires de sa grand-


mère et devant la maigre valise de sa sœur, elle y
avait sorti une robe rouge, la robe préférée de sa
sœur, celle qu'elle portait à tous les événements
heureux.

Zora avait tout sorti pour les emmener chez pape


biran, les deuxième imam du quartier.

Zora voulait qu'ils les partagent.

De retour chez elle, elle s'était lavée


soigneusement, avait mis la robe rouge de sa
sœur.

Un dernier regard autour de leurs chambres aux


mûres sans peintures, Zora était sorti.

Zora était devant une table d'où étaient exposés


des colas, œufs et des cauris, elle avait acheté
trois œufs qu'elle gardait précieusement contre
elle pour se diriger au cimetière la tête voilée.
Comme le lui avait dit Fatima, elle n'avait pas eu
du mal à trouver la tombe de sa sœur.

Elle y avait passé toute la journée, elle avait


l'impression d'être connectée à sa sœur. Zara lui
manquait cruellement, tellement que Zora pouvait
en mourir.

Zora ce jour avait promis à sa sœur de s'occuper


de leurs bébés comme elle le voulait avant de
prendre congés pour la demeure Diawara.

Il était 18h quand Zora s'était postée devant la


maison, les yeux vides de tous sentiments.

Elle attendait juste que Ben sorte.

Zora avait fait les pieds de grue jusqu'à 23h assise


sous une table cependant que le ciel grondait
annonçant une future pluie.

Une voiture s'était garée.

Ils allaient sortir. Les trois bien apprêtés riants aux


éclats comme s'ils n'avaient pas causé la mort de
Zara et tous les maux de Zora.
La haine pulsant dans ses veines, Zora s'était
arrêté en face des trois.

« Ma sœur est morte ! Ma grand-mère est morte


d'une crise parce que je suis enceinte de l'un de
vous trois, je suis désormais seule avec un bébé.
Félicitations à vous trois ! Ça ne vous a pas suffit
de nous violer mais juste parce que j'ai parlé à
votre père vous avez eu envie de vous venger en
venant nous brutaliser. Mais moi qui fut violé,
battu, humilié si je me venge, est-ce que vous le
supporteriez ? Je demande parce que j'ai plus
perdu que vous tous réunis ! J'étais bien avec ma
sœur mais il a fallu encore une fois que vous vous
croyiez maître du monde pour venir chez nous.
Conséquence ? Elle est morte ! Ma sœur est
morte ! Félicitations ! Vous avez voulu vous
venger ? Sachez que c'est mon heure désormais !»

Massar voulait parler avant que le regard de zora


l'en empêche. Elle fixait chacun des trois avec
hargne, la respiration saccadée. La pluie s'était
abattue, mais personne n'osait bouger, Zora avait
un regard qui liquéfiait.
« Un cœur meurtri est comme une peinture
blanche dans un récipient d'où on verse de la
peinture noir, voyez-vous les violeurs de cette
même manière que le noir absorbe le blanc c'est
comme ça que vous avez absorbé ma part
d'humanité. Le plaisir est éphémère mais les
humiliations, les répercussions, les ressentis, les
conséquences restent toujours dans le cœur et
dans la tête de la personne qui les a subi. Vous
trois vous nous avait fait pleurer, vous nous avez
humilié, piétiné, détruites mais je vous le jure sur
le sang qui coule dans mes veines, sur le sang qui
a séché dans le corps de zara, sur chaque goutte
de larmes que nous avons versés que vos
descendants s'empétront dans des mauvais choix,
vous les verrez se détruire génération par
génération. De cette même façon que mon avenir
et celui de mon enfant est incertain c'est ainsi que
celui de votre descendance sera. Vous ne serez
jamais heureux ! Le malheur sera sur vos chemins,
dans vos maisons, dans vos lits, dans votre vie !
Vos enfants seront vos plaies, vos karma ! Vous
aurez des enfants à la hauteur de votre
monstruosité ! Vos vies seront vides ! Vide de vie,
vide de sens ! Je lie vos destins ! Vos générations !
Toi Ben Diawara tu m'as fait croire à un amour
éphémère, tu m'as fait croire que tu m'aimais
pour arriver à tes fins, sedar c'est ton meilleur
pote n'est-ce pas ? Je te jure que les futurs enfants
de Sedar Thiam détruiront tes filles, tu as utilisé
l'amour pour m'attirer ? Sache que l'amour
détruira ta famille, le maléfique sera en une de tes
filles, tu ne verras jamais tes filles unies ! Toi Sedar
Thiam la maléfique déchirera tes fils à jamais ! Tu
auras un enfant qui boira toute ta méchanceté.
L'un de tes enfants aura un cœur aussi noir que
cette noirceur qui vous entoure. Toi Massar, tu
seras seul ! Tu resteras le lâche que tu es durant
toute ta vie ! Tu auras une fille qui sera tout ton
contraire, tu verras la haine dans ses yeux, cet
amour que tu n'as pas donné à zara qui t'a tant
aimé ta fille ne le vivra pas non plus ! Vous avez
aimé couché avec des jumelles ? Sachez que vos
enfants se goûteront, de cette même révoque
j'ignore qui est le père de mon bébé c'est ainsi que
la paternité des enfants de vos progénitures se
discutera. Des jumeaux/elles il y'en aura dans la
deuxième génération et dans la troisième. Ils
prendront tous des mauvaises décisions comme
cette mauvaise décision que vous avez prise en
nous violant ! Vous ne serez jamais heureux ! Vous
verrez vos progénitures se détruire sans y pouvoir
quelque chose et ça sera votre châtiment. Je vous
hais !

Les trois hommes avaient la bouche écarquillés,


les pieds figés. Zora avait ouvert son sachet pour
prendre ses œufs. Elle lança violemment un œuf
sur Ben Diawara en s'exprimant.

« Je vous maudis ! Votre génération ainsi que les


deux suivantes ! »

Un deuxième œuf sur sédar Thiam.

« Je vous maudis ! Votre génération ainsi que les


deux suivantes ! »

Le troisième œuf sur Massar Dia.

« Je vous maudis ! Votre génération ainsi que les


deux suivantes ! »

Zora avait observé les œufs cassés au sol avant de


relever la tête

Je vous hanterai, je serai présent dans vos vies et à


la troisième génération nous réglerons nos
comptes mais vous vivrez assez pour m'attendre !
Un jour viendra ou vous et toute votre
descendance vous me supplierez pour que je vous
pardonne car je prendrai des vies ! Ben Diawara,
Sedar Thiam, Massar Dia rendez-vous à la
troisième génération !

Zora s'était retournée pour partir malgré la pluie.


Les trois jeunes hommes ne l'avaient pas vu peut-
être mais dès le dos tournés les larmes de Zora
s'étaient invitées !

Elle sentait seule, terriblement seule encore


qu'elle se demandait où elle allait partir, ce qu'elle
allait devenir

Elle ne ressentait rien sur le moment. trop


bouleversé pour penser à sa santé, ni la fraîcheur
qui lui fouettait violemment le corps, ni la rue
déserte et sombre qui l'engouffrait à chaque pas
qu'elle faisait, ni la pluie qui tombait en gouttes
nombreuses et serrées.

Tous les chemins mènent à Rome mais peut-être


le chemin de Zora allait la conduire à la mort.
Zora pleurait sa sœur et cet enfant qui avait
trouvé refuge dans son ventre.

Tantôt elle chantait dans sa robe Rouge, tantôt


elle éclatait de rire comme une folle.

Elle pensait à leurs enfances, ses disputes et


bagarres avec sa jumelles, les nombreuses fois où
sa sœur était présente pour elle, malgré son jeune
âge Zara était d'une telle maturité que se zora se
sentait protégé. Toute leur vie dansait dans
l'esprit de zora qui se pliait en deux pour pleurer
malgré la chanson qu'elle désirait chanter.

Zora voulait mourir pour rejoindre sa famille, elle


ne voulait plus vivre juste rejoindre sa sœur lui
suffisait.

pi pi pi pi

« Dégage sur la route la folle ! Bo beugué xarou


kharal benene auto. »(si tu désires te suicider
attends une autre voiture.) avait lancé un
automobiliste pressé de rentrer chez lui pour se
mettre à l'abri. Zora lui avait offert un doigts
d'honneur en continuant de rire.
Quelle heure était-il ? Elle ne le savait même pas.
Elle avait mal à la tête, avait froid, les pieds
déchirés mais rien ne pesait plus que la douleur
qui lui embrassait le cœur.

Zora avait écarquillés les yeux quand un bruit de


freinage s'était fait entendre. Elle était tombée
nez à nez avec un camion. Le chauffeur était au
bord d'une crise, il avait évité Zora de justesse.

Mais pourquoi ? C'était ce qu'elle se demandait,


elle qui voulait mourir.

Le camion n'avait rien de luxueux, elle servait à


transporter les bétails du couple qu'ils venaient
vendre en ville périodiquement.

Zora ne contrôlait pas ses sentiments, elle ne


contrôlait rien et le pire, elle ne supportait plus
cette douleur.

« Aidez-moi je ne veux plus avoir mal ça me fait


mal ! À l'aide. » C'était sa détresse avant qu'elle
ne s'effondre.
La dame qui accompagnait son mari était sortie du
véhicule malgré la pluie tout de suite suivie par
son mari. Elle fixait Zora et ressentait de la peine,
cette peine qu'aurait ressenti toute mère qui avait
chez elle une enfant de l'âge de Zora.

« Elle a besoin d'aide, emmenons là avec nous ! »

« Mais nous allons au village, chez nous, c'est une


citadine. On ne peut pas l'emmener à des
kilomètres de chez elle » avait rétorqué l'époux.

« On ira avec elle, je vais la soigner et après ça si


elle désire rentrer on viendra avec elle à la
prochaine vente de bétail. »

Le mari avait hoché la tête puis il avait soulevé


Zora pour l'installer. Zora partageait le siège avec
la dame qui avait pris son pagne pour l'entourer.

À trois sur les seuls sièges du camion, le mari avait


démarré.

Encore une fois, Zora voyait sa mère sans son rêve


qui lui souriait. Elle lui montrait une tombe
ouverte mais Zora ne comprenait pas.
Tout ce qu'elle avait retenu c'était les propos de
sa mère.

« Ils sont certes maudis mais ceux qui auront une


bonne étoile seront épargnés. Le vert sera l'enfant
du noir, l'espoir de la troisième génération et le
blanc sera son époux, le fils qui basculera dans les
mains de la mère qui n'est pas sienne, le rouge. Il
sera éduqué par le rouge mais son Cœur sera
blanc, il sera un homme pure de bonté, il
guideront leurs générations et il sera le germe du
bouleversement. Ils se guideront tous jusqu'à toi.
La troisième génération te créera des soucis car le
vert est une tête brûlée. Je t'attends ma fille, je
t'aiderai ! »

°°°°

Zora s'était réveillée dans une case. La bouche


pâteuse, elle se sentait mal physiquement. La
fièvre de Zora était telle que même les pagnes sur
lesquels elle était couchée lui renvoyait sa chaleur.
Une voix douce lui avait fait tourner la tête.
Devant elle était assise une belle jeune fille
sûrement de son âge à la peau noire aussi cirée
que captivante.

« Tu...tu es belle » c'était ce que Zora avait laissé


échapper.

« Tu t'es réveillée Alhamdoulilah ! Attend j'appelle


ma mère »

L'adolescente était revenue avec sa mère qui


tenait une calebasse de feuilles infusées.

« Tabara, va couper les feuilles pour son bain, tu le


lui donneras en attendant que je lui prépare une
bonne bouillie. »

L'adolescence nommée tabara était sortie toute


souriante.

« Pourquoi elle sourit ? » avait demandé zora.

« C'est ma fille, elle veut devenir guérisseuse


comme moi et c'est elle qui s'est occupée de toi
depuis qu'on t'a retrouvé mon époux et moi.
Tabara est restée chaque nuit à ton chevet. Dis-
moi comment tu te sens ? »

Zora avait préféré détourné la tête.


Tabara était venu avec le seau pour nettoyer Zora.

Quand Tabara voulait lui enlever sa robe rouge,


elle lui avait tenu le bras.

« Tu ne veux pas porter autre chose ? C'est vrai


que ta robe est belle, ça vient de la ville non ?
Mais j'ai de belles robes cousues par le meilleur
couturier du village, tu verras. » s'était exprimée
Tabara toujours en souriant.

« Ce n'est pas la beauté qui me retient à cette


robe mais la valeur sentimentale. S'il te plaît tu me
prêteras un vêtement après le bain mais lave ma
robe s'il te plaît je veux la mettre quand elle sera
propre. »

« D'accord mon amie ! »

Tabara avait nettoyé Zora en lui contant des


histoires ce qui avait arraché de mince sourire à
Zora.
Deux jours étaient passés. Tabara était devenu un
rayon de soleil pour Zora.

Zora sentait qu'elle allait mourir, elle se sentait


trop faible mais faisait semblant pour ne pas
inquiéter la famille qui avait pris soin d'elle.

La mère de Tabara le savait aussi, sa protégée


allait mourir de chagrin. La dame avait aussi son
lot de problèmes, elle qui, petite, avait vu sa
grand-mère lui donner de la viande en rêve. Elle
l'avait mangé sans savoir que c'est de la sorcellerie
qu'on lui transmettait. La mère de Tabara avait
été délivrée par d'intenses prières de roQya à ses
20 ans et aujourd'hui elle n'avait Qu'Allah swt
comme sauveur. Elle avait vu en Zora une âme
torturée, une âme qui souhaitait plus que tout
mourir mais sa fille Tabara allait en souffrir car elle
passait ses journées dans la casse de Zora à la
faire sourire.

Ce jour à son réveil, Zora semblait aller mieux, elle


avait demandé la sacoche qu'elle avait avec elle
qui contenait les bijoux de sa grand-mère et avait
demandé à Tabara de lui donner sa robe.
Tabara l'avait coiffé, maquillé avec du khôl et du
beurre de karité sur les lèvres.

« Tu es très belle Zora on dirait une nouvelle


mariée ! »

Zora lui avait sourit alors qu'elle avait le vertige.

« J'ai envie de sortir va te laver aussi, fais toi belle


nous irons nous balader reviens quand tu seras
prête, en attendant je vais me reposer un peu »

Tabara heureuse de la proposition s'était


précipitée pour partir avant d'être stoppée par
Zora

« Tu es mon amie Tabara, j'aurais aimé te


connaître autrement. J'espère que ta vie sera
rose, plus rose que la mienne. Je te souhaite
beaucoup de bonheur. »

Tabara avait une sensation désagréable dans le


ventre les mots de zora sonnaient comme un
adieu mais elle regardait zora et voyait qu'elle
allait bien. Alors elle était sortie en courant pour
se préparer.

Tabara était trop jeune pour comprendre que zora


était dans sa dernière phase, celle où le/l'a malade
retrouvait son énergie qui signait sa fin de vie.

Zora s'était couchée et des minutes égrenée, elle


s'était éteinte à jamais faisant pleurer cette amie
qu'elle avait trouvé à la fin de sa vie.

Zora avait maudit les garçons sans savoir que


Tabara allait croiser le chemin de Massar Dia et
qu'ensemble, ils auront Zahra Kane.

Zora pouvait détourner le destin des maudis,


mais pas celui de Tabara.

Zora était morte mais elle n'avait pas pu reposer


en paix au contraire de sa sœur.

Zora était revenu les hanter, les manipuler et les


obliger à faire face aux d'écoulement de leurs
ignobles actes.
Des innocents il y'en avait mais quand les
coupables se mélangeaient au innocents ou que
des coupables sèment de bonne graines, il était
difficile que les innocents s'en sorte.

La douleur de zora avait parlé et le karma les avait


frappés.

Chaque acte posé dans un passé même lointain


peut toujours avoir des répercussions sur une
descendance proche ou lointaine.

Zora avait été jugé mais qui était Zora ? C'était


cette adolescente qui avait sa petite vie animée
par ses proches qu'elle aimait plus que tout. Zora
malgré ses commérages avait défendu tant
d'injustices dans son petit quartier au côté de sa
sœur. Zora et zara étaient ces adolescentes
comme nous avons été à connaître le premier
amour et les premières déceptions mais les
jumelles avaient rencontrés les chemins de trois
garçons qui manquaient de retenue, d'éducation
et à qui on offrait tout sans barrière leurs
poussant à croire qu'ils pouvaient tout faire et
tout avoir.
On peut provoquer tout le monde, faire du mal
aux autres mais il y a des personnes qui seront nos
karma et nous ne saurons jamais où, qui et quand
le karma allait frapper.

Zora et Zara avaient souffert.

C'était dit et sue.

FIN DE L'HISTOIRE DE ZORA ET ZARA.

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Chapitre 56

Le silence s'était abattu sur le terrain vague sans


qu'une personne n'ose l'interrompre tel qu'on
pouvait entendre le battement de cœur de
chacun. Tous étaient pris dans une honte sidérale.
De la première à la troisième génération hormis
quelques personnes qui s'en foutaient tant bien
que mal, inutile de les mentionner évidemment.

Zora avait un regard lointain, entendre ce qu'elle


avait vécu même dans la bouche sucrée de Harris
lui avait rappelé que malgré sa mort malgré le
temps, le dicton qui dit que le temps guérit les
blessures ne marchait pas avec elle. Elle avait
toujours mal, c'était certain.

Abdel en avait trop entendu, jamais de sa vie il


n'aurait pu imaginé une vérité aussi galeuse, sa
douleur c'était réverbéré. Celle qu'il avait toujours
considéré comme sa mère et son grand-père
étaient d'une duplicité qui le choquait, il n'avait
jamais vu des personnes plus fausses qu'eux. Il
avait toujours eu pitié de son grand-père, de
comment sa fille le traitait sans jamais soupçonner
que sous ses airs qui attisait la compassion se
cachait un démon et bien évidemment un démon
ne pouvait mettre au monde qu'une démone du
nom de Elisa Diawara.

Abdel était sur d'une chose, il n'allait pas sortir


d'ici sans séquelles. Une atroce migraine lui
cisaillait les tempes, il n'était pas guéri de son
malaise qui l'avait conduit à l'hôpital.

- Tel père, telle fille. Le plus grand fumier de la


terre à eu une fille à son image. Dire que je le
considérais comme une bonne personne alors
qu'il ne vaut même pas la considération d'un clou.
Je suis dégoûtée ! Lança Sadio dont la répugnance
était à son paroxysme.

Irma Diawara courroucée, lui lança un regard noir


avant de foncer vers elle les poings serrés.

- Ne parle pas comme ça à mon père ! Tu te


prends pour qui ? Comment osez-vous l'accuser ?
Il n'a rien fait qu'elle aille chercher son violeur et
toi tu as intérêt à le respecter. C'est le grand-père
de ton...

- Grand-père de rien du tout ! Non mais tu te


prends pour qui aussi ? Parce que tu as de la
compassion pour lui ? On vient tous d'entendre la
même histoire je crois à moins que t'es oreilles
aies voyager ? Persifla Sadio.

- Sadio ! L'interpella Ben.

Son dégoût lui avait fait oublier qu'il s'agissait de


la mère de son ami alors elle s'excusa platement
envers lui toutefois Irma n'en avait pas terminé.
- Oui j'ai entendu et je réponds mensonge ! Tout
ce que je retiens c'est ton manque de respect.
C'est bien facile d'accuser alors que ce sont elles
qui ont voulu des petits amis à 16 ans qu'elles
assument les conséquences qui vont avec. Moi à
16...

- MAMAN BORDEL COMMENT OSES-TU DIRE ÇA !?


S'étonna Ben Aziz la bouche écarquillée.

Sadio non plus n'en croyait pas ses oreilles et elle


n'était pas la seule d'ailleurs, Carmen sur son
fauteuil était assez dépassée par le raisonnement
de sa sœur qu'elle l'observa la bouche en ô.

Pour Sadio, c'était une chose de considérer Ben et


une autre d'entendre une femme défendre des
actes ignobles, c'était décidément trop pour la fille
de H.

- A 16 ans ta petite sœur venait de tuer. Et un peu


plus tard, tu as eu un enfant avec l'ami de ta
petite sœur qui je te rappelle est ton petit frère si
on compare vos âges, là tu n'as pas eu honte hein,
tu ne t'es pas jugé et plus tard ta sœur a couché
délibérément avec l'ex de sa jumelle. As-tu juger
ta famille ? Tu parles de respect toi qui vient
d'entendre l'histoire d'une fille qui a subit un viol
collectif, à perdu sa famille une adolescente qui
est morte chagrinée étant enceinte ? Diantre ! Tu
trouves que tu respectes sa détresse en trouvant
des excuses à ton père ? Où est passée ta
sensibilité de femme ? Ton âge m'interdit de te
dire plus et crois moi que ça me gave. Ben tu
m'excuseras mais ta mère est horrible.
Décidément vous avez tous 10 % de Ben Diawara
sauf la cinglée qui a tout télécharger. Moi je ne
respecte pas les personnes de son genre, mon
respect coûte cher pour eux et je m'en fiche pas
mal de ce que tu penses, d'ailleurs tu ne mérites
pas mon respect aussi. Rétorqua Sadio qui ne
pouvait pas se taire

La vérité lui faisant mal, Irma se détacha de Ben


Aziz pour s'approcher de Sadio l'air menaçant
comme voulant lui faire ravaler ses mots par la
violence avant de se faire stopper par H qui lui
tenait le coude.

- Ton fils à 45 ans je te pense assez vétuste pour


des crises d'adolescence. Recule ! L'intima H.
Irma se dégagea les yeux chargés de colère en
repoussant H par la poitrine qui ne s'en offusqua
pas. Ben tentait de résonner sa mère sauf qu'elle
était trop sourde et bornée pour l'entendre.

- Tu devrais donner une éducation à ton enfant au


lieu de soutenir son impolitesse...oh mais
évidemment, c'est trop demander à une mère
aussi impolie que sa progéniture. Tailler dans le
même bois, je vous trouve très arrogantes !
Persifla Irma Diawara à l'encontre de H.

H l'observa de la tête au pied avant de lui lancer


un regard qui en disait long sur sa pensée, ce
regard qu'elle accordait aux personnes qu'elle
jugeait insignifiantes.

- Et qui le dit ? Demanda-t-elle.

- Irma Diawara, la fille de son père !

- On aurait cru entendre une gamine de 13 ans.


Rire ! Moi je m'appelle Kane et entre Kane et
Diawara il y a tout un océan. Si tu ne me connais
pas, ta sœur échouée là-bas connaît mon
répertoire. Ton éducation, tes avis et tes
impressions sur moi et mes enfants, tu les
économises pour ton père ! Et toi Ben Aziz retient
ta furie si elle n'est pas assez mûre pour entendre
la vérité qu'elle dégage elle n'est pas la cible !

Carmen (la vraie ) sur son fauteuil essayait de


rappeler sa sœur à l'ordre qui observait H en chien
de faïence.

- Irma soit raisonnable, si elle mentait je crois que


Massar ici présent se serait défendu mais depuis
l'histoire il n'a que les yeux pointés vers le sol. La
vérité est cruelle Irma mais il va falloir l'accepter,
s'exprime Carmen clouée sur son fauteuil roulant.

- On en restera pas là, menaça Irma alors que H lui


souriait en retour.

Irma bornée, préféra les ignorer en rejoignant son


père pour essuyer ses larmes.

H qui se rappela de la présence de massar se


déporta jusqu'à lui. Face à face, elle fixait sont soi-
disant père qui ne lui faisait ressentir que du
dégoût.
- Vous êtes fière ? Tu as vu où vos stupides crises
de fils à papa nous ont menés ? Nous nous
retrouvons tous ici, du plus petit au plus grand a
écouter les saloperies que nos géniteurs ont
accomplis pour au final en subir les répercussions
alors que nous n'avons rien demandé espèce de
pourriture ! Ce qui me ronge le plus Monsieur Dia
c'est que tu es le plus lâche de la bande de
salopards, une qualification que j'ai toujours
détesté. Si tu n'avais pas été lâche, si tu n'étais pas
influençable comme une marionnette, tu aurais
pu épargner cette souffrances à ces deux
adolescentes qui n'ont fait que vous faire
confiance, tu aurai pu raisonner les deux espèces
perdues, hélas tu es née sans une filigrane de
caractère.

- Je regr....

Elle sortit un rire sardonique n'en croyant pas ses


oreilles.

- Tu regrettes ? C'est ce que tu veux nous faire


croire ? Certainement pas car après qu'est-ce que
tu as fait ? Tu es encore aller jouer avec les
sentiments d'une fille, tu l'as engrossé puis
abandonné et là encore tu as exposé la lâcheté qui
te qualifie si bien en fuyant tes responsabilités à
croire que la lâcheté a été créée pile quand tu es
né. Vous êtes immonde, vous êtes le genre de
personnes qu'on regarde quand on a envie de
gerber. Je déteste cette vérité qui fait de toi mon
père mais sache le Massar Dia, pour moi tu n'es
juste que le dépositaire de spermatozoïdes et ça
s'arrête là ! Crapule !

H quitta devant lui alors qu'il essayait


maladroitement de s'asseoir au sol, son âge ne lui
permettant pas de durer debout.

- Moi mon problème c'est que Sedar est mort,


s'exprima Soraya qui avait les poings fermés tant
sa sensibilité de femme avait été touché. Non
mais qui t'a demandé de le tuer toi ? S'adressa-t-
elle à Mamour Thiam.

Ce dernier répondit nonchalamment une cigarette


coincée entre ses lèvres.

- C'est mon père, j'en fais ce que je veux !


Amal Diawara, le jumeau de Abdel de son côté, ne
comprenait pas ce qui se passait, la langue de
Molière il n'y comprenait rien mais celle de
Shakespeare parfaitement bien maîtrisée.

- What's happening? Mom, can you explain to


me? Why does it look like me? Is this my twin?
(Qu'est-ce qui se passe ? Maman tu peux
m'expliquer ? Pourquoi il me ressemble ? C'est
mon jumeau ?)

Madman, comme sortie de sa léthargie,


s'empressa de répondre oubliant qu'il ne savait
pas parler cette langue.

- Yes my fils ! You and you égale twin. You mother


blague me for me violing donc me genre moi, is
you father of you you and de Abdel. Voilà ! Are
you understand ?

Il était le seul à comprendre ce qu'il venait


d'expliquer évidemment au vu de la tête des
autres. Il préféra donc ne rien rajouter.

- His name is Abdel and yes, he's your twin, we all


learned it together and I think only your mother
could give you an explanation. One thing is real,
but the one in wobbly English is your father.
( Il s'appelle Abdel et oui c'est ton jumeau on l'a
appris tous ensemble et je crois que seule ta mère
pourrait te donner une explication. Une chose est
réelle par contre, celui à l'anglais bancale est ton
père.) lui expliqua vaguement Sadio.

Il hocha la tête avant de s'éloigner de sa mère,


visiblement furieux de cette partie de sa vie
cachée.

- Par contre, il y a quelque chose que je trouve pas


vraiment hasardeuse. Elle....commença sadio en
ne voulant pas utiliser le terme mère pour
s'adresser à H. Elle s'appelle Zahra et ta jumelle
aussi c...

Zora l'interloqua s'attendant à cette question.

- Elle porte le prénom de ma sœur Zara ! Son


homonyme en quelque sorte.

H ouvrit la bouche n'en revenant pas, c'était


carrément farfelue c'est l'orphelinat qui s'était
occupé de son extrait ne voulant pas faire d'eux
des apatrides qui n'auraient pas eu droit à
l'éducation et à tant d'autres choses.

- Je sais ce que tu te dis H mais quand j'ai su que


Massar faisait partie de son destin je ne pouvais
pas éviter cette rencontre. Par contre, je m'étais
promis de veiller sur elle, je suis restée dans
l'ombre à le faire jusqu'à ce qu'elle accouche en
bonne santé. Quand tu as été déposé devant
l'orphelinat j'étais là, quand je t'ai regardé, je
n'avais pas vu en première lieu l'enfant de Massar
mais juste de mon amie Tabara. Plus je t'observais
plus cette idée prenait place et envie moi, je ne
me l'explique pas mais j'ai voulu que tu t'appelles
Zahra alors à côté du collier qu'elle t'avait laisser
j'y ait jeté une note pour que l'orphelinat sache
que tu avait déjà un prénom. J'avais écris Zara puis
eux ont ajouté le H alors que je ne leurs avait pas
demandé ça Tchip... bref. Tabara était retournée
au village, le problème de Virginité se posait, elle
avait pris le risque de ne pas le dire à sa famille
sachant l'ex problèmes que ça allait engendrer son
père pouvait la renier pour ça, Tabara était
stressée, elle priait pour que son mari l'a protege
toutefois je voyais en lui il allait s'empresser de
crier sur tout les toits qu'elle était déshonorée
alors lors de sa nuit de noce j'ai endormie son
mari, j'ai taché les draps a son réveil il croyait
avoir couché avec sa femme, son problème était
réglé. Tabara t'aurait gardée si elle le pouvait.

Zora se tut pour choisir ses mots car beaucoup,


elle avait à dire.

- Je ne comprends pas, commença H. Tu étais


amie avec ma mère mais ça ne t'a pas empêché de
m'inclure, tu m'as forcé à me séparer de mes
enfants tu as même accepté une en sacrifice je ne
crois pas avoir été épargné Zora tu n'imagines pas
combien de fois j'ai eu mal en pensant à mes
enfants qui étaient prêt mais pourtant loin de moi
aujourd'hui je suis détestée alors que cette secte
je n'en voulais pas, me séparer de mes enfants je
ne le voulais pas. Certes je n'aimait pas
Souleymane mais le confort de ce foyer m'allait
très bien j'ai souffert aussi zora.

Zora hocha la tête en phase avec les dirs de H.

- C'est vrai H mais tu ne peux pas dire que je t'ai


traité comme les autres. Pour la secte tu as
nommé R reine parce que tu ne voulais pas tuer,
l'étudiante assassinée tu as été complice en
gardant le silence mais c'est mamour qui est allé la
tuer sous demande de R qui avait choisi la cible.
Ce pouvoir que je t'ai donné en te mettant au
devant t'a été bénéfique. La malédiction était déjà
lancée je ne pouvais pas annuler. Concernant la
mort de Saïda, tu m'en voudra parce que je ne t'ai
pas prévenu qu'elle était en danger mais entre
nous je ne l'ai pas tué, on connaît tous le nom de
la personne qui l'a fait, je te rappelle qu'elle était
prête à coucher avec le mari de sa sœur qui s'est
occupée d'elle. Je ne suis pas responsable des
choix de Saïda ! Je n'ai rien fait avec son appareil
génital. D'habitude les membres de la secte ne
tuent pas les sacrifices ils envoient les filles
vivantes mais Badra avait dit à R qu'il allait
sacrifier Saïda alors elle lui a ordonné de la tuer
avant de l'envoyer.
Demande à R ce qu'elle en a fait de cette partie de
Saïda car je lui avait dit ne pas en vouloir. J'ai
maudis je ne pouvais pas changer certaines
choses, j'aurais aimé te prévenir mais Saïda était
malheureusement le déclenchement de la
troisième génération. J'ai toujours été là quand tu
en avais besoin, je t'ai certes séparé de tes enfants
mais à chaque fois que les trois restants étaient en
danger je te prévenais Puis H, j'ai été proche de toi
plus que des autres j'ai fais croire que je te suis
loyal parce que tu m'as invoqué alors que c'était
faux je t'ai été loyale parce que je le voulais. Je t'ai
donné du pouvoir même quand R te menaçait
avec son arme j'arrachais l'arme en coup de vent.
Je t'ai prévenu quand Badra se faisait appeler V
(chap32), de ses plans, je t'ai tout dit. Je t'ai
dispensé du sacrifice de soi, quand tu devais payer
ta dette en tuant Souleymane je suis allée le
sauver car je savais que le tuer allait te peser sur
la conscience. Je t'ai poussé à adopter Harris car je
savais que son père t'aurait pardonné je te l'avais
dit, qu'il était ta rédemption. J'ai fait beaucoup de
choses pour toi H contrairement aux autres tu ne
pourra pas le nier. Je suis désolée pour le mal
causé.

La reine éclata de rire d'un rire sardonique,


jalouse encore du lien de H et Zora alors qu'elle
n'avait récolté que la Haine de zora, elle se releva,
s'apprêtant à lancer des fléchettes à H.

- C'est bien beau tout ça, H et sa bonne fée j'aurais


même pu en faire un Disney rire ! H tu n'oublies
pas quelque chose ? Ça te plaît bien de faire
l'autruche mais ici y'a des enfants qui ne
connaissent pas leurs vrais père !

H ne l'écoutait pas vraiment, elle ruminait le fait


que R ait participé à la mort de Saïda. Encore une
fois R lui avait mis les bâtons dans les roues, de
plus en plus la colère de H s'accentuait.

- On ne peut pas tuer celle-là ? J'en ai marre d'elle


! Proposa Soraya alors que Sadikh la tirait vers lui.

- Tu peux arrêter de parler de tuer ? C'est quoi ton


délire ? Ça te fait vivre de tuer ? Je crois qu'on doit
voir un psychiatre, tu dois être une psychopathe
ferme là maintenant ! Tempêta sadikh.

Boudeuse, elle croisa ses bras sur son torse


décidant de se taire une bonne fois pour toute.

- Sadio et son zigoto de jumeau, votre père c'est


Mamour ! Lança R.

Zora l'envoya valser encore une contre le mur de


l'ancien bâtiment.
Sadio qui s'était retournée auprès de son mari se
releva de façon atone, la bouche tremblante. Elle
fixa sa mère les yeux presque en larme en
tournant la tête de gauche à droite, espérant que
ce soit faux. Pour elle qui aimait Souleymane kâ
plus-que tout ça sonnait comme une bombe prête
à la détruire. Sadio avait toujours été proche de
son père, porter le nom Kâ l'emplissait de fierté.
Elle aimait son patronyme plus que tout c'était
l'horreur pour elle rien qu'en s'imaginant être
Emlyn Sadio Thiam le même patronyme que son
mari ce qui allait faire d'eux des cousins.

- NON NON ! Moi et Abdel on n'est pas cousin je


suis une Kâ elle ment !C'est faux n'est-ce pas
maman ? Tu...rire...mais...non, ni moi ni mon frère
ne pouvons être les enfants de ce rat d'égout ! Je
n'en veux pas de son sang tu ne peux pas me faire
ça. Tu ne peux pas me dire que l'homme qui s'est
occupé de moi l'homme que j'idolâtre n'est pas
mon père alors que au plus profond de moi je sais
qu'il est mon père. Ce guignol de mamour il
m'horripile je n'en veux pas de son sang tu ne
peux pas me faire ça...dis moi que c'est faux...je te
le jure que ça je ne pourrais pas te le pardonner.
Parle !
Sadio suppliait sa mère alors que cette dernière
observait R en se mordant la lèvre. Elle ne prenait
même pas conscience des mots de sa fille.
...

- MAIS PARLE POUR UNE FOIS DIS-MOI QUE CE


QUE JE PENSE DE TOI EST FAUX !

Le cri de sadio et ses yeux larmoyants l'avait


ramené à la réalité, H secoua la tête décider à
éclairer les choses.

- Toi et Sadikh êtes les enfants biologiques de


Souleymane. Je...c'est soraya sa fille et bien
évidemment Saïda, souffla H la tête baissée.

- Qui est l'enfant de qui ça ? S'affola Soraya qui


eut l'envie de dégobiller.

- Je comprends pourquoi elle aime conjuguer le


verbe tuer, lança Madman qui se tut bien vide au
vu du regard noir de H.

Sadikh se mit à rire dépassé par toute cette


situation qu'il comprenait malgré lui c'était l'une
des conséquences de la malédiction. Toutefois il
détestait tout ça, il avait eu la malchance d'avoir
un salopard comme grand-père et aujourd'hui des
révélations aussi biscornues les unes que les
autres leurs tombaient dessus comme une pluie
de cailloux.

Il aurait aimé foutre le camp si sa jumelle et sa


petite sœur ne le retenaient pas. Savoir tout ça, il
pouvait sen passer, il préféra penser à sa femme
safiatou qui devait s'inquiéter de ne pas avoir de
nouvelles.

- Donc si je comprends bien, commença Ben.


Soraya est ma petite sœur, Abdel est mon cousin
et Soraya qui est la petite sœur de la femme
d'Abdel est aussi la cousine d'Abdel. Au final Abdel
est le quoi de Sadio ? Vous pouvez m'expliquer ?
Moi je comprends pas ! Épuisé, Ben s'assied au sol
en passant une main sur ses dreads. Ses lunettes
de vue avaient bien vu quitter ses yeux tellement
qu'il était déphasé.

- Bon n'en voulez pas à H c'est le cours de la


malédiction elle même ne comprend pas
comment elle avait pu coucher avec Mamour,
s'exclama Zora. H tu vois l'acide posé là-bas, R
voulait le verser sur ta fille avant de lui déchirer le
ventre. Et toi R quand on n'a pas de bonne
information on se garde de commérer là tu viens
de mentir et à ton âge tu devrais avoir honte de
mentir.

H se rappela de quelque chose d'important.

- Zora Abdel il va mourrir...tenta de s'exprimer H


qui ne voulait pas que sa fille soit malheureuse.

Zora lui souria puis observa Abdel qui jouait avec


les doigts de sa femme.

- Je ne peut rien contre Abdel même si Sadio


accouche rien ne lui arrivera, il est pure, il a une
bonne étoile et moi je suis noire, celui qui a Dieu
derrière lui, rien ne peux lui arriver Abdel maîtrise
votre livre saint, son cœur est blanc il est assez
pratiquant. Quand j'avais essayé de faire peur à
Sadio lorsqu'elle avait découvert la chambre de
Badra c'est lui qui avait réussi à me chasser alors
depuis ce jour, je savais que je ne pourrai rien
contre lui. J'ai fait comme si je pouvais le tuer
pour faire souffrir R.
Heureuse, Sadio serra son mari contre elle le
sourire large. Elle lui embrassa tout le visage alors
que Abdel dans son délire riait.

Madman soupira de Soulagement prêt à aller


câliner Zora sauf qu'elle lui lança un regard noir.

- Je m'en fou si tu ne veux pas, lança-t-il en


retournant s'asseoir.

Harris s'avança ayant des choses à éclairer.

- Sadio je t'ai dis des choses qui t'ont assez


troublés. Les couleurs dont j'avais fait mention
auparavant et encore utilisé par la mère de Zara le
vert, le blanc, le rouge, le noir...

- Je suis le vert, Abdel le blanc, ma mère le noir et


la reine le rouge. J'en déduis que Abdel est le
germe du bouleversement ? Le dernier germe qui
connu allait dévoiler le nom de la reine ? Le coupa
Sadio qui avait tout compris désormais, Harris
hocha la tête en réponse.
- Abdel est nommé le germe du bouleversement
car du moment où vous auriez découvert avec vos
attitudes borné qui il est j'allais être forcé de vous
réunir pour la confrontation peu importe le
moment, eut à renchérir Zora. Abdel, sadikh, le
petit Aziz fils de Badra, et Ben Aziz aurait pu me
détruire s'ils étaient rentrés en possession avec le
livre qui est en possession de H. La malédiction
aurait pu s'arrêter s'ils utilisaient le sort que H
avait utilisé pour m'invoquer contre moi après
l'utilisation du sort, Abdel allait recourir au roqya
pour me faire partir définitivement. C'est en ce
sens que ma mère avait dit que la troisième
génération allait me poser des problèmes car vous
auriez pu tout annuler. Heureusement que Harris
ne pouvait pas vous fournir toutes les
informations car ses dons de visions étaient
limités et H ne savait pas que le sort pouvait être
renversé contre moi, seule Sadio allait pouvoir le
comprendre en ayant le livre c'est en ce sens
qu'elle est le vert de l'espoir et heureusement que
les informations de Harris étaient floues pour elle.

Soraya se gratta la joue ne comprenant pas un


point qui lui turlupinait l'esprit.
- Mais Abdel n'est pas le fils biologique de R
pourquoi est-il un germe ? Et le petit Aziz il n'est
pas le fils des membres fondateurs et puis
pourquoi tu as épargné le petit Aziz ?

- Je n'avais aucun intérêt à le tuer, je savais que


Dieyna était enceinte. Vous devriez savoir une
chose: le sacrifice du premier fils concernait tous
les membres de la secte mais je n'ai jamais tué
l'enfant de qui que ce soit. J'ai prétexté que je
viendrait chercher les enfants quand je le voudrais
et pourtant je n'ai jamais pris le fils de quelqu'un
tous les membres de la secte même les membres
simple on leurs premiers fils chez eux en croyant
qu'à tout moment je viendrai les prendre,
Concernant les femmes et enfants kidnappés, ça
existe depuis avant mon époque je ne suis pas
responsable des personnes qui vendent des
organes. Je ne peux pas sauver le monde. Badra
m'a donné 6 filles vierges j'ai empêché leurs morts
elles sont dans leurs familles. Moi mon problème
c'était Thiam, Diawara et Dia. Pour revenir à ta
question Soraya, je savais bien avant la naissance
de Abdel qu'il n'était pas le fils de R j'avais dit à R
que je voulais celui qui allait bientôt naître. R aime
Abdel c'est ce lien qui m'intéressait car si je m'en
prenais à Abdel elle allait souffrir et la souffrance
était le but de ma vengeance. Malgré que je ne
pouvais rien lui faire. Il n'est pas le fils de R mais sa
vie était reliée à R car elle l'aimait alors oui c'est
un germe. Ce n'est pas le lien de sang qui rend
germe mais le lien affectif entre le donneur et le
sacrifice.
Concernant le petit Aziz il n'a jamais été question
des enfants de membres fondateurs juste
d'enfants qui ont été sauvés. Vous me direz mais
dans ce cas tous les enfants des membres que tu
as sauvé sont des germes sauf que non, les
germes sont liés à la vie des maudits, Badra était
lié à toi Sadio c'est pourquoi son fils est un germe.

H hocha la tête comprenant désormais pourquoi


zora ne prenait pas les premiers fils sur le champ.
C'était encore un soulagement pour elle de ne pas
être liées à la mort de plusieurs personnes.

- Mais Harris a été sauvé c'est un germe non ?


Reprit Sadio un peu troublée,

La reine ayant entendu la voix de Sadio qui


l'horripilait s'empressa de répondre :
- Il ya une différence entre Sauver et rejeter idiote
va voir dans le dictionnaire, argua La reine.

- la nymphomane allergique aux préservatifs je ne


t'ai pas demandé l'heure. La tacla Sadio en retour.

R lui renvoya un regard noir le visage en feu. Tuer


Sadio faisait toujours partie de ses projets, elle
attendait juste le moment et l'occasion.

Soraya riait aux éclats tout en sifflant avec deux


doigts dans la bouche.

- Fin du match ha ha ha ils ont dit ça à mon chien il


s'est suicidé hourra, victoire pour Sadio qui vient
de clouer le bec à notre pigeonne voyageuse ! Ha
ha ha ha ha !

Zora secoua la tête c'était la bonne réponse Harris


avait été rejeté et non sauver sous la supplication
de sa mère.

R décidé à avoir une conversation sérieuse avec


Zora, se mit debout douloureusement.
- JE PEUX SAVOIR POURQUOI TU ME DÉTESTE ?
QUOI ? JE N'AI PAS EU LA CHANCE D'ÊTRE LÀ FILLE
DE TABARA ? Finalement, ce que mon père t'a fait
je l'en félicite pour toute les fois où tu m'as fait
souffrir avec tes règles à la noix !

Zora lui offrit un sourire canaille avant de se


mettre à tourner autour de Ben Diawara d'un
regard elle renversa violemment le fauteuil de Ben
diawara qui se retrouva au sol le visage dans le
sable sous les protestations de sa fille Irma. Elle
lança sa main vers massar celui-ci se retrouva
étranglé et comme poussée par une force invisible
il se retrouva au centre du terrain à côté de Ben
Diawara. Comme pour aider Madman tira son
père jusqu'à eux afin que les trois meilleurs amis
soient réunis autour du cercle au pied de Zora.

La scène était surréaliste: leurs enfants et leurs


petits-enfants étaient autour d'eux alors qu'ils
étaient échoués pathétiquement au sol sous le
regard courroucé de Zora.

- Vous voyez ces trois-là, ils espéraient gâcher ma


vie et continuer la leur. Pour eux, c'était normal
de détruire la vie d'une adolescente pour
construire là leurs entourés de leurs familles
aimantes, à être joyeux avec leurs enfants et
petits enfants. Ils espéraient poser de mauvais
actes qui allaient rester dans le passé sans
intervenir dans leurs futurs. Vous pensez que ma
vengeance est douce face à ce qu'ils m'ont fait
mais sachez qu'elle n'était pas douce. Pour des
parents il y'a pas pire que de voir leurs enfants
s'entredéchirer. Ils ont souffert de voir leurs
enfants souffrir et ça depuis la naissance de leurs
premiers enfants. Ils ont assisté à la déchéance de
leurs enfants sans pouvoir y faire quelque chose.
Vous pensez qu'ils ont une fois été heureux depuis
la mort ? Rire jamais ! Même mariés, ils ont
toujours ressentis ce vide dans leurs poitrines. Ben
Diawara a tenté de se suicider plus d'une fois
tellement qu'il n'en pouvait plus mais dans
l'ombre je déjouait ses plans car il devait vivre
pour voir et pour subir. Vous pensez que ma
vengeance est douce ? Rire imaginez vous vivre et
ne jamais ressentir le bonheur, être prisonnier du
malheur sans pouvoir s'en soustraire. Ils étaient
en prison oui dans la prison de leurs sentiments.
Ben avait une fille monstrueuse, ses filles se sont
déchirées, il n'a jamais pu avoir la famille aimante
entourée qui le berçerait, qui lui ferait se sentir
aimé. Sedar était prisonnier de ses vices, il n'a
jamais entendu un je t'aime de la part de ses
enfants il a vu son fils être un assassin, un sans
âme sans pouvoir y faire quelque chose, il a vu son
fils Aziz le fuir comme on fuirait la peste, massar
n'a eu que H, enfant qu'il a rejeté et ne s'en ait
jamais remis, il n'a jamais connu le bonheur, il se
levait allait travailler rentrait dormir et ça s'arrête
là, tous les trois ils se sont sentis malheureux et
seule en étant les spectateurs. Vous connaissez la
culpabilité ? Ils l'ont ressentis ils savaient tous les
trois que c'était l'œuvre de la malédiction et ils
ont culpabilisé. La culpabilité, la solitude malgré
l'entourage, le cœur vide, la mort dans l'âme, le
malheureux, les larmes, la dépression, la
désillusion, ils l'ont senti, ils l'ont vécu depuis ma
mort. Vous croyez que ce n'est pas une vengeance
ça ? Qu'il fallait les tuer avec des machettes et des
armes ? Croyait moi que cette mort n'est rien
comparé à ce qu'ils ont ressenti, ils ont tellement
souffert qu'ils voulaient tous mourir pour se
soulager. Je me sens assez fière. Il est trop facile
de faire du mal aux autres et de vouloir un futur
tout rose et celle où celui que tu as détruit ? Il ou
elle ne méritait pas une vie rose ? Le karma ça
existe, tout le monde pardonne mais tout le
monde ne pardonne pas et tout n'est pas
pardonnable comme ce qu'ils m'ont fait. J'ai
toujours détesté la Reine car en elle je n'ai jamais
vu quelque chose de bon elle me rappelait
terriblement son père y compris mamour. La seule
personne que je regrette c'est H et je crois H que
j'ai le devoir de te demander pardon. Tu ne m'as
jamais connu sentimentale mais je t'apprécie
énormément.

Zora souffla un coup avant d'observer la famille de


H.

- Ma mission est terminé, j'ai décidé de m'en aller.


Si je me réfère à mes dires d'antan, je devrais
prendre des vies aujourd'hui mais je crois que
vous avez assez subi et moi je suis épuisée. Je vous
pardonne !

Ils avaient tous relevé la tête à la suite des mots


de zora ne s'y attendant pas.

- Je vous pardonne, parce qu'en me vengeant j'ai


aussi fait du mal à des innocents, je vous
pardonne car moi aussi j'ai besoin de me libérer
de tout ce qui me rongeait. Vous n'aurez pas à
réunir les germes, à espérer que H me, à faire
intervenir Abdel avec ses prières ou autre
solution, je pars car je suis épuisée et parce que la
troisième génération mérite une vie plus saine.

Elle s'approcha de H et lui mit une chaîne dans les


mains.

- Prend là elle appartenait à ma sœur prend en


soin.

H serra le collier dans sa paume, regrettant que


les choses soient ainsi. Une boule se forma au
creux de sa gorge tandis que zora la fixait d'une
façon maternelle qui l'a touchait énormément.

- J'espère que tes enfants te pardonneront. Tu vas


beaucoup me manquer H j'aimais bien
t'emmerder.

H la gorge nouée, n'osait pas le croire et pourtant


c'était clair, elle était habituée à Zora et
certainement cette canaille allait lui manquer.
- Je crois que tu vas me manquer...Tu...tu me
donnes ce collier mais Zora nous savons tous les
deux que je te rejoindrais dans l'au-delà je...

Zora ferma les yeux avant de se détourner


difficilement pour se planter devant harris.

- Mon petit bonbon j'aimais bien t'emmerder


aussi. Je m'en vais, prend soin de ta mère, ne
l'abandonne pas.

Le visage peiné, Zora se recula en tenant sa robe.

Devant tout le monde, elle leur donna dos prête à


prendre sa route. Aujourd'hui elle n'allait pas
disparaître d'un coup de vent, elle allait marcher,
marcher comme elle le faisait quand la tristesse
avait frappé à sa porte des années plus tôt.

Zora aimait beaucoup H et encore une fois elle


avait l'impression de perdre une personne qu'elle
aimait mais elle ne pouvait pas rester les morts
n'avaient pas leurs places chez les vivants.

Zora avait réussi mais


Zora était triste

Zora avait décidé de tout laisser derrière elle.

- ZORA ! L'arrêta Sadio qui se précipita vers elle.

Sadio lui posa une question qui l'a fait sourire


tendrement.

Elle lui donna la réponse et demanda une dernière


chose à Sadio qui baissa les yeux.

Zora coula un dernier regard vers H avant de


hocher la tête. C'était fini pour elle, elle se
retourna et partit au bout du chemin jusqu'à ce
que son ombre disparaisse au vu de tous.

Soraya et Sadio ne savaient pas pourquoi mais


elles pleuraient.

- Que lui as-tu demander Sadio ? Questionna Ben


Aziz.

- Une chose qu'on doit faire tous ensemble. Vous


le saurez en temps voulu. Papa s'adressa-t-elle à
Souleymane, le nom de la reine codifié c'était bien
son prénom à elle ?

Souleymane hocha la tête.

- C'était le nom de Carmen Diawara mais je ne


savais pas qu'elle s'appelait en réalité Elisa. C'était
une combinaison de chiffres détachés, des
combinaisons de chiffres qui représentent les
lettres de l'alphabet.
121941813118514313
3-1-18-13-5-14 // 4-9-1-23-1-18-1
CARMEN /////// DIAWARA
J'ai détaché les combinaisons et je les ai
déplacées. Je prends le 23 qui représente la lettre
W, j'ai mis le 2 à droite et le 3 à gauche en
dernière position.

Sadio se pinça le nez se morigénant de n'avoir pas


vu la chose ainsi.

- Toute façon, ça ne sert plus à rien, partons d'ici,


Sadio demanda à Sadikh de l'aider avec Abdel
alors que quatre coups de feu se firent entendre.
De concert, ils se retournèrent tous et tombèrent
sur le tableau de Massar Dia et Ben Diawara qui
gisaient au sol chacun couché l'un sur l'autre. La
Reine venait de les tuer.

- PAPA ! S'époumona Irma en courant vers lui.

Une autre balle venait de partir pour se loger dans


la poitrine de Caz qui s'écroula sous le poids d'une
deuxième balle.

H ne disait toujours rien.

-MAIS QU'EST-CE TU AS FICHU ? TU ES UN


MONSTRE ! TU AS TUÉ TON PÈRE TON PROPRE
PÈRE ! PAPA ! Réveille...toi papa ne...pars pas !
Pleurait Irma le corps secoué de spasmes.

La reine lui offrit un rire alors que Carmen griffait


ses genoux ses crises de panique tentant de
revenir, Carmen était traumatisée par Elisa, les tirs
lui rappelaient de mauvais souvenirs. Son fils Amal
qui avait remarqué les symptômes de sa mère,
s'approcha et essaya de lui parler il lui demanda
de se concentrer sur sa voix et de compter avec lui
de façon décroissante.
La reine rechargea son arme et encore une fois

PAN

Elle tira une balle en l'air.

Comme étant un signal, quatre hommes sortent


de leurs cachettes en pointant leurs armes sur H,
Sadio, Soraya et Sadikh.

C'étaient des hommes à R qui sur le moment se


croyait invincible.

- H ma très chère H alors c'est qui la véritable


Reine ? Plus de zora pour te prévenir de quoi que
ce soit. Tu me prends très souvent pour une idiote
mais tu oublies que j'ai appris à te connaître.
J'avais ces hommes en plan B au cas où tu allais
intervenir. Caz est mort, Zora est partie je vous
tiens en joue. BAISSEZ VOS ARMES OU JE LOGE
MA PREMIÈRE BALLE DANS LE VENTRE DE SADIO !
Ordonna-t-elle à Ben et Sadikh qui se regardèrent
avant d'obtempérer
L'arme de Abdel faisaient de l'œil à Sadio et R
ignorait sans doute que Soraya avait une arme sur
son dos caché par son pull-over, fourré dans
l'élastique de son jogging.

- Baisse ton arme R c'est fini tout ça ! Ne l'a tue


pas, s'alarma Mamour plus que H qui avait les
mains dans les poches de son tailleur.

R releva un sourcil avant de se rappeler que


Mamour est amoureux de H.

- Mamour aujourd'hui ce n'est pas la saint


Valentin alors que tes sentiments se taisent, je
t'en saurai gré. Moi H et son sosie, nous avons un
contentieux !

- Elisa arrête tu ne peux pas t'en prendre à la


femme d'Abdel, tu prétends l'aimer pourtant tu
veux tuer sa femme et ses enfants. Réfléchis une
seconde si 5 minutes te sera trop demandé. Il en
sera malheureux. TU NE PEUX PAS RENDRE
MALHEUREUX UNE PERSONNE QUE TU DIS AIMER.
C'est la femme de mon fils ! Tenta de s'interposer
Carmen qui s'agitait sur son fauteuil roulant.
R l'observa avant de pouffer.

- Quand j'aurais terminé avec H et sa portion, toi


moi et Irma nous réglerons nos comptes et tu
peux oublier Abdel c'est mon fils pas le tien
espèce de jambe légère ! Répondit R.

- Tss c'est l'hôpital qui se moque de la charité rire !


Attend que je compte, Badra, mon père listait
Sadio a l'aide de ses doigts...Madman, Mamour
peut-être même Dibor si elle a des jambes légères
sûrement que les tiennes sont des jambes sans
serrures, rétorqua Sadio.

- Arrête de la provoquer, siffla Sadikh qui avait


peur pour sa sœur jumelle.

R piquer dans son égo, décida de pointer son arme


sur Sadio.

H observa Harris qui l'observait en retour et d'un


hochement de tête H venait de donner un ordre
silencieux à Harris , acte que R n'a pas vu.

Les mains sur son dos, Harris caressa sa montre,


une montre communiquant que portaient les
hommes qui attendaient sagement derrière le
bâtiment.

Un petit clique ils reçurent le signal, en une


trentaine de secondes, une dizaine d'hommes
sortirent derrière les hommes de R. Une balle se
logea dans leurs dos a chacun avant qu'ils ne
s'échouent lamentablement au sol sous
l'ébahissement de tous.

R fut neutralisé, son arme arrachée alors qu'elle


avait tiré piteusement sur l'un d'eux.

- PUTAIN H T'ES TROP FORTE ! S'extasiait Madman


ravie de ce coup de maître.

- Sadio tu te rappelles de ces mots, commença


Harris « Les lumières se feront rares, la brume
sera épaisse. Le rouge est allié au noir, mais ils ne
se mélangent pas, la flamme jaillira avant que tout
ne s'éteigne en ce moment-là, le ciel grondera son
mécontentement. Regarde le ciel, c'est grand, elle
est là mère des étoiles, c'est en son sein que les
étoiles apparaissent et disparaissent. Alors
imagine si le ciel affronte les étoiles. Quel combat
! Ça arrivera, ça arrivera ! Quatre esprits se
battront ! Oui oui, ça arrivera. Le blanc de la
pureté, le rouge du danger, le noir des abysses et
le vert de l'espoir.
Tous reliés par le germe, ils se battront. C'est la
destinée, la destinée de leurs choix. Chaque choix
mène à un chemin, un chemin sombre ou clair. Le
vert ne doit pas être touché oui oui oui, le blanc
doit protéger le vert sinon le rouge va détruire le
vert et en ce moment le noir rentrera dans une
colère qui rivalisera avec l'orage. Oh catastrophe !
Ça arrivera la bataille embryonnaire. » Tu t'en
rappelle n'est-ce pas ?

Sadio hocha la tête, elle qui était incapable


d'oublier les mots de peureum qui lui avaient
refilés plusieurs insomnies.

- Si je comprends bien le rouge c'est R et le noir H,


elles sont des alliés mais elles ne s'entendent pas.
La flamme c'est zora elle a déjà jaillit et ses
éteintes en étant partie, ses révélations nous ont
fait gronder de colère,M et R ont tué leurs
parents. « Le ciel est la mère des étoiles Alors
imagine si le ciel affronte les étoiles. »je suppose
qu'il s'agit d'un enfant qui affrontera sa mère. Les
quatre esprits, les quatre couleurs liés par le
germe, nous nous battrons à savoir R, H moi et
Abdel, c'est notre destinée. C'est la destinée où
nous a menés les choix et les actes de Ben, Massar
et sedar. Le blanc doit me protéger moi le vert
sinon R me détruira et en ce moment H rentrera
dans une colère. La bataille embryonnaire c'est la
bataille d'un enfant avec sa mère, expliqua Sadio
selon sa compréhension maintenant qu'elle avait
toutes les cartes en main.

Harris bluffé hocha la tête.

- Je la veux au centre assise sur cette chaise


qu'elle avait placée pour ma fille, ordonna H.

Ses hommes soulevèrent R qui était désormais


sans défense.

- LÂCHEZ-MOI ! LÂCHEZ-MOI JE SUIS VOTRE REINE


!

R gigotait alors qu'elle se faisait trimballer comme


un sac de patate un homme tenait ses deux pieds
tandis que l'autre tenait ses bras. Elle se faisait
balancer vulgairement jusqu'à se sentir humiliée.
- Maman, si tu as besoin d'aide je suis là !
S'exclama Soraya qui se croyait à un match de
foot.

- C'est entre elle et moi partez d'ici ! R désormais


sur la chaise les mains et les pieds attachés
observait H qui lui faisait désormais face avec
mépris.
H observa son otage en lui tournant autour pour
se satisfaire de la vision de R.

- Tu disais que j'avais l'habitude de te prendre


pour une idiote ? Mais bien sûr que tu es une
idiote, une butorde, une malapprise. Tu es tout le
temps pressée R, presser pour abattre tes cartes.
On ne t'a jamais dit que des plans il ne fallait pas
s'arrêter au B ? Il faut en avoir un C un D et
pourquoi pas même un Z ? Tu n'apprends jamais !
Cingla H avant de flanquer une gifle à R. Alors c'est
qui ta Reine ?

D'autres gifles s'en suivent alors que H de sa main,


écrasait le menton de R.

- Zahra commença Sadikh.je...c'est la mère


d'Abdel et...
- Oh c'est la mère d'Abdel ? De quel Abdel s'agit-il
? N'est-ce pas le mari et le père des enfants de
Sadio ? Pourtant la mère de Abdel dont tu parles
voulait tuer la femme et les enfants de Abdel c'est
bizarre ça non ? Tu crois que j'en ai quelque chose
à faire du pardon d'Abdel ? C'est vous qui le
côtoyez, moi pas, sa mère ou pas moi et elle avons
des choses à régler et aucune de nous ne sortira
d'ici vivante sur ce vous pouvez partir. Emmène ta
sœur à l'hôpital !

H détacha R et s'attendant à ce qu'elle se batte.

R lui sauta dessus sans attendre alors que H la


repoussa. Au vue de sa façon de faire, il était clair
que R n'avait jamais pris des cours de boxe
comptant comme toujours sur son arme. Elle se
battait comme n'importe qui alors que H visait ses
côtes avec ses poings.

- Putain j'ai envie de lancer un Pari je suis sûr


qu'Abdel m'aurait suivi c'est le seul qui ne soit pas
rabat joie, s'exprima madman qui se délectait de
voirs les deux femmes s'affronter.
Sadio aurait normalement dû demander à partir
mais sa part de sadisme voulait assister à la mort
de R, notamment toutes les personnes

H se retrouva à califourchon sur R et lui faisait


manger des gifles sonorisantes.

Elle avait cessé de compter à la trentaine de gifles,


elle récupéra R en la tirant par les cheveux et la fit
asseoir sur la chaise destinée plutôt à Sadio.

A sa satiété, elle offrit un sourire cruel à R.

Ses hommes apportèrent une vieille table trouvée


dans un bâtiment. Elle y posa sa mallette et la
présenta à R qui saignait du nez déjà épuisé alors
que sa tortionnaire n'était qu'à ses débuts.

- QU'EST-CE QU'ELLE VEUT FAIRE À MA SŒUR ?


Arrêtez-la ! Hurla Irma alors que Carmen ne
ressentait aucune pitié pour celle qui avait détruit
sa vie.

- Maman de Ben reste tranquille, l'interpella


Madman.
- Tu reconnais ces instruments n'est-ce pas ? Bien
évidemment vu que tu dois en avoir aussi. Tu
torture tes hommes en leurs coupant des doigts
n'est-ce pas ? Je te présente mes bijoux de
torture. Un chat a fouet à 9 queues, une menotte,
une poire à angoisse que je mettrai dans ta
bouche qui la gardera ouverte, une poucette pour
menotter tes deux pouces ensemble. Regarde ça,
c'est une ceinture incapacitante, je l'ai dans un
autre continent de façon illégale ça m'a vraiment
coûté une blinde. Pour la petite histoire,elle était
utilisée auparavant pour les prisonniers, elle
inflige des décharges électriques à haute tension
au moyen d'électrodes placées près des reins, ce
qui est très douloureux R. J'ai ici la télécommande
pour activer les décharges. Tu veux connaître les
conséquences ? Ok gamine sache que cette
ceinture incapacitante peut également causer,
entre autres, une faiblesse musculaire, une
miction et une défécation involontaires tu risques
de chier ma belle rire, une arythmie cardiaque,
des convulsions et des zébrures sur la peau.
J'adore cette ceinture ! J'aime bien torture avec
de l'électricité ou de l'eau. Ah J'ai aussi une
matraque à pointe pour te faire souffrir bien
évidemment, j'ai aussi une entrave de cou qui
peut te faire suffoquer. J'ai une pince pour
t'arracher les dents et les doigts.

H déposa ses objets puis releva ses manches


jusqu'aux coudes avant de se munir de gants.

- Tu es cinglée ! TU ES MALADE ! DÉTACHE MOI H


ÇA NE M'AMUSE PAS ! DÉTACHE MOI SALE FOLLE
!

Elle réceptionna un seau d'eau et le versa sur R


qui se retrouva trempée. Elle prit le fouet et
attacha les extrémités de sortes à faire des nœuds
rien que pour bien marquer la peau de R.

H lui offrit un clin d'œil avant de frapper


violemment sur le dos de R.

- Assis, ça ne me convient pas. Elle renversa la


chaise et R se retrouva au sol.

H frappait violemment comme si elle corrigeait


son enfant.

- ARRÊTE ! AÏE ! ARRRRRRRRRGHHHHHH! ARRÊTE !


10

- ARRÊTE JE T'EN SUPPLIE ÉCOUTE-MOI !


AHHHHHHHH ! PEAU...MA...PEAU.

30

- AHHHHHHHHHHHHHHHHH !

Tel un asticot, elle se contorsionnait sur le sol sous


les coups violents de H.

100 coups de fouet bien comptés, H laissa le fouet


et se mit à observer le récipient qui contenait
l'acide.

- Tu voulais me tuer, tuer sadikh, soraya, Sadio et


ses enfants tu te sentais invincible et maintenant
tu chiales. Tu cries trop ça me dérange et moi j'ai
besoin de concentration, je crois que je vais me
servir de la poire d'angoisse.

- ARRÊTE H NE FAIT PAS ÇA JE T'EN PRIE ! Envoie


moi en prison si tu le souhaites mais...
R se tut sous l'impact de l'objet en fer qui venait
d'entrer dans sa bouche jusqu'à l'ouvrir
grandement.

H l'a détacha avant de remplacer la corde par les


menottes à pouce et à poignet. Elle prit l'entrave
en fer et le posa sur le cou de R.

Quand H souleva la ceinture, R écarquilla les yeux


prête à supplier H mais entravée par ce qu'il y
avait dans sa bouche, elle se contentait d'émettre
des cris muettes en bougeant difficilement.

C'était une horreur de ne pas pouvoir exprimer sa


douleur ou de se sentir impuissante, c'était tout
simplement une horreur d'être torturé.

- Elle pleure ! Saperlotte elle pleure ! Je n'en crois


pas mes yeux La reine pleure, fit Marie qui avait la
bouche en Ô tellement que la situation était
irréaliste pour elle, elle qui n'avait jamais vu R
humiliée ou effrayée.

Soraya se précipita pour aller voir avant de se faire


stopper par les hommes de H qui avaient reçu
l'ordre de ne laisser personne interférer.
- Je...je veux rentrer s'il vous plaît ! Pleurnicha
Carmen.

Rachid n'ayant plus rien à faire sur les lieux décida


de partir avec elle.
Amal aida sa mère à prendre place dans le
véhicule.

Marie décida de les suivre mais avant de monter


dans le véhicule elle courut jusqu'à eux avant de
récupérer un couteau qu'elle planta dans la cuisse
de la reine.

Aucun cri ne pouvait sortir de sa bouche pourtant


elle souffrait le martyre seule ses larmes
témoignaient de sa douleur.

- CRÈVE ! VA EN ENFER ! JE TE SOUHAITE UNE


MORT ATROCE ! JE TE HAIE !!! Hurla Marie qui se
fit soulever par un homme de main. Rachid
l'installa dans la voiture alors qu'elle sanglotait
violemment.

La reine avait détruit sa vie sans jamais le


regretter elle n'avait jamais eu de regret pour ce
qu'elle infligeait à Marie et Rachid pire, elle voulait
les éliminer et pour ça Marie ne pouvait jamais lui
pardonner.

- Va avec eux maman ! Ordonna Ben à sa mère qui


secoua la tête en signe de négation.

- Je n'irai nulle part !

Rachid n'attendit pas qu'il démarra le véhicule


laissant sur les lieux les autres.

H prit un ciseaux et se chargea de coiffer R rien


que pour l'humilier.

Satisfaite, elle se recula pour observer R qui ne


ressemblait à rien.

Une idée subite, H retira la poire d'angoisse de la


bouche de R avant d'actionner la télécommande.

-
AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
HHHHHHHHHHHHHH
Le corps mouillé de R venait de recevoir une
puissante décharge d'électricité.

Son cœur se mit à battre plus vite que là normal,


ses cuisses se mirent à saigner alors que son nez
s'était transformé en fontaine de sang.

Sachant R affaibli H décida de lui retirer les deux


menottes pour mieux la voir essayer
désespérément de retirer la ceinture condamnée
dont la clé était soigneusement posée dans la
poche de H.

H savait que trois décharges allait lui être fatal,


elle décida de récupérer un autre couteau qu'elle
enfonça violemment dans la cuisse de R avant de
le faire tournoyer sur la plaie.

-
AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
HHHH ! Je t'en supplie...pitié...H...n.sommes
amies.

H se retrouvait transpirante et salie par le sang de


sa victime.
Elle en voulait énormément à R pour cette secte,
pour toutes les choses qu'elle avait fait subir à ses
enfants.

Elle appuya sur la télécommande une puissante


décharge traversa R qui n'avait plus de voix. Sa
gorge lui faisait tellement mal.

Sous la puissance de l'électricité, elle déféqua sur


elle sans pouvoir se retenir et c'était sûrement la
pire humiliation que la grande R avait subit. Ses
yeux étaient devenus rouges et sa peau était
recouverte de zébrures.

Tout le corps de R était ensanglanté, les mouches


n'avaient pas tardé à s'inviter autour d'elle.

- TUE MOI S'IL TE PLAÎT ! TIRE UNE BONNE FOIS


POUR TOUTE ! ARRÊTE ! Sanglotait piteusement R,
des morves coulant de son nez.

Elle avait tellement mal et se sentait tellement


humiliée qu'elle ne voulait que mourir pour
abroger sa souffrance.
S'asseoir sur son propre excrément R voulait en
mourir tout le monde l'observait se faire torturer
sans lever le petit doigt. La réalité était frappante,
personne ne l'aimait.

H récupéra le seau d'acide prévu pour Sadio et le


présenta fièrement à R qui écarquilla les yeux.

- Putain je représente 2 % de sadisme face à elle,


s'écria soraya choqué par les actes de sa mère.

Sadikh de son côté ressenti de la pitié pour R sans


même le vouloir. Il se demandait s'il ne devait pas
intervenir.

- Pourquoi on regarde ça ? Soraya, Sadio allons-


nous en ! Exigea Sadikh.

- Tu peux partir Sadikh si ton cœur est trop fragile,


répondit platement Sadio.

- Ouais même moi je ne bouge pas, rétorqua


Soraya.

- MAÏS VOUS ÊTES MALADE VOUS DEUX !


S'insurgea Sadikh
Madman éclata de rire avant de s'approcher de
Sadikh.

- Tes sœurs ont plus de courage que toi on dirait.


Je dis ça je dis rien hein. Se moqua Madman.

Sadio de son côté parlait à Abdel espérant le


soustraire à cette vue.

VRAP !

H venait de verser l'acide sur le corps de R qui


ressentit la brûlure dans tous ses pores et ses
plaies piquait atrocement.

- AU SECOURS ! S'IL VOUS...


AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH ! AHHHHH ! DE
L'EAU AIDEZ-MOI JE VOUS....PRIE...Elle m'a rendu
aveugle papa aide-moi ! IRMA, CARMEN ! DE
L'EAU DE L'EAU
AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !
H laissa Carmen s'époumoner et s'approcha de
Mamour un objet bien caché sur son dos en lui
souriant langoureusement.

Mamour était hypnotisé qu'il en oublia ses actions


de défense. Tout ce qu'il voyait c'était H et tout ce
qu'il voulait c'était H.

Elle posa son front contre celui de mamour alors


qu'un de ses homme arrivait par derrière
mamour.

Mamour pensait recevoir un baiser mais le métal


froid qui rentra en contact avec son poignet le fit
détourner les yeux.

Sa main gauche était menottée et sur sa nuque, il


sentait une arme. H lui enleva doucement son
arme ne le quittant pas des yeux, front contre
front.

- C'est terminé Mamour, terminé pour nous tous,


chuchota-t-elle avant de reculer d'un pas, Harris
récupéra l'arme de Mamour tandis que H
menotait l'autre poignet.
L'homme qui le tenait en joue, lui ordonna
d'avancer jusqu'au cercle où se trouvait R.

Ses pieds se retrouvèrent attachés, et il se fit


asseoir à côté de R qui avait brûlé de la tête au
pied.

Ben ferma les yeux, il aurait aimé que les choses


soient autrement que son père ne soit pas un
criminel mêlée à la mort de plusieurs innocentes
personnes, il aurait aimé dire que son père ne
méritait pas ça hélas Ben Aziz avait conscience
que tout ceci était amplement mérité.

- Partez d'ici ! Ordonna H à ses hommes qui se


repliaient. Elle rejoignit ses acolytes et prit le petit
bidon de pétrole et en fit un cercle avec le liquide,
elle en versa sur elle, sur R et sur Mamour.

- H QU'EST-CE QUE TU FAIS ? NE FAIT PAS ÇA !


S'alarma Madman qui comprenait ce que sa vieille
amie faisait.

Sadio s'était relevée au cris de madman.


Harris qui n'était pas au courant de cette partie du
plan écarquilla les yeux.

- MAMAN S'IL TE PLAÎT NE FAIT PAS ÇA ! JE T'EN


SUPPLIE NE T'ENFLAMME PAS ON VA TROUVER
UNE SOLUTION JE T'EN SUPPLIE MAMAN ÉCOUTE
MOI ! Ne me laisse pas seul je n'ai connu que toi je
t'en prie écoute moi.

Il tenta de rejoindre le cercle mais H posa un


pistolet sur sa propre tempe pour lui interdire
d'approcher. Attendri par les mots de son fils se
mit à couler des larmes. Elle aurait aimé une autre
issue mais elle savait qu'elle aussi devait payer ses
actes. Ses enfants la détestaient, elle était
fatiguée de vivre dans un perpétuel combat.

- AHHHHHHHHHHHHHHHH ! JE BRÛLE ! JE BRÛLE !


Ahhhhhhhhhhhhhhhhh ! Continua de pleurer R
dont le degré de douleur était à son point
culminant.

H tira une balle dans les deux jambes de R avant


d'en faire de même sur celles de Mamour.
Carmen avait la bouche collée par l'acide qui avait
détruit sa peau. Elle ne pouvait plus crier.

Même pleurer lui faisait mal quand ses larmes


touchaient ses joues.

- Maman ! Maman ! Couina Soraya qui était prête


à tout oublier en ayant vu et entendu l'amour de
H pour eux.

H voulant faire une dernière chose, H posa son


pistolet et s'approcha de Harris. Elle mit ses mains
sur ses joues tandis que ce dernier ferma les yeux
face à la chaleur de sa mère.

- Ne fait pas ça je t'en supplie ! Ne me laisse pas


maman on trouvera une solution.

H secoua la tête les yeux larmoyants.

- Tu sais prince que ça allait finir ainsi. Tu n'es pas


seul, tu ne seras jamais seul. Ton doux et gentil
cœur n'est pas fait pour être seul. Tu as désormais
une famille, ton père est vivant je connais
Souleymane il est aimant et doux il prendra soin
de toi. Tu as un frère et deux sœurs. Je n'étais que
de passage dans ta vie mon petit prince. Je t'ai
aimé pourtant tu le sais n'est-ce pas ? Tu étais ma
lumière à côté de tout ce qui m'était obscur. Je
serai toujours dans ton cœur. Je t'aime prince
prend soin de toi de tes sœurs et pardonne-moi.

H le serra dans ses bras alors qu'il laissait libre


court à ses larmes. Il s'en foutait d'avoir un père
Zahra était tout ce qu'il avait eux.

Harris se rappela de la douceur de H, cette


douceur et ces instants de rire qu'il était le seul à
voir là où les autres l'a pensait froide a lui H lui
souriait, H prenait soin de lui, l'avait aimé et l'avait
dorloté. Il n'avait jamais manqué d'amour ô grand
jamais.

Il savait qu'elle avait pris sa décision et que rien ne


pouvait l'arrêter. H culpabilisait bien trop et
croyait que seule la mort allait apaiser son cœur.

H se détacha difficilement de Harris et se planta


devant Souleymane qu'elle n'osa pas regarder
dans les yeux.
Elle lui prit les deux mains s'attendant à un rejet
qui ne venait pas.

- Je sais que je n'ai pas le droit de te demander


pardon après tout ce que je t'ai fait toutefois je...

- Je te pardonne Zahra. Je te pardonne du plus


profond de mon cœur. Peu importe ce que tu m'as
fait, tu m'as offert deux vies, deux enfants. Tu sais
que j'ai toujours prôné le pardon. Si notre
créateur pardonne, je ne suis personne pour ne
pas le faire. Je te pardonne petite rebelle.

Petite rebelle, ma rebelle ainsi il aimait appeler


celle qui fut sa femme.

H se permit de le serrer dans ses bras avant de se


détacher un brin soulagée.

Elle se posta devant Soraya qui pleurait déjà.


Malgré son comportement, elle avait l'âme d'un
enfant à qui sa mère avait manqué.

- Pardonne-moi Soraya. Pardon pour ce père que


je t'ai donné, pardon pour mes mots qui t'ont fait
énormément de mal, mes remarques sur ton
poids. À chaque fois que je te disais d'horribles
choses, je m'en faisais aussi. Tu t'es sûrement
senti rejeté, mal aimé mais sache que je t'aime
soraya je suis ta mère je ne t'ai jamais détesté.
Je...

- Je te pardonne si tu ne te tues pas avec eux.


Écoute moi on va...

- C'est trop tard soraya. H lui embrassa les deux


joues avant de s'attarder sur la gauche voulant
s'imprimer la peau douce de sa fille.

A regret, elle s'éloigna et s'approcha de Sadikh


tandis que Soraya ne voulait pas lâcher ses mains.

- Pardon de t'avoir éloigné de ton père et de ta


jumelle. Malgré tout, je suis fière de l'homme que
tu es aujourd'hui. Pardon pour toutes les peines
que je t'ai infligées. Je t'aime sache le !

Sadikh souffla fortement, il se rappela des mots de


celui qu'il avait toujours considéré comme père «
Elle m'appelait pour savoir comment tu allais, elle
était d'ailleurs venue à ta première bougie et à
l'anniversaire de tes 3 ans. Elle repartait toujours
en pleure. Je lui disais de te récupérer si la
distance la faisait souffrir qu'elle pouvait toujours
te récupérer. Elle me disait non qu'à la minute où
ils sauront pour ton existence ils te tueraient. »
(réf chapitre 13)

Et rien que ça, comparé aux dires de Zora avait


suffit à sadikh de prendre sa mère dans ses bras.

- Écoute nous il y a forcément une solution on


réfléchira à tout ça à tête reposée.

H s'éloigna en s'essuyant les yeux, Madman arriva


à ses côtés et serra son amie dans ses bras tout en
lui murmurant de se laisser une chance.

- Arrête de me serrer ainsi pousse-toi vieux con.


Puis un conseil grandis un peu tu as maintenant
deux fils. Ne t'en fais pas pour moi. Ces propos
auraient passé amère dans les oreilles de
certaines personnes mais madman s'avait que H
l'appréciait alors il ne s'en formalisa pas.

H de sa place observait droit dans les yeux Sadio


qui en faisait de même. Abdel s'était relevé
ressentant l'envie de jouer avec le ventre rond de
sa femme.

H s'approchait lentement de Sadio redoutant la


réaction de sa fille aînée.

Tous étaient concentrés sur H oubliant les deux


présents dans le cercle.

R mauvaise jusqu'à la moelle épinière n'avait pas


oublié son but. Depuis le début l'arme de H a trois
mettre d'elle lui faisait de l'œil. Un de ses œil était
devenu aveugle, le noir de l'œil disparu jusqu'à
garder uniquement la partie blanche mais l'autre
intact.

Mamour n'avait rien vu que R s'était précipitée de


récupérer l'arme de ses doigts collant avant de
viser Sadio.

- ATTENTION SADIO ! Hurla Ben Aziz qui avait vu la


scène mais trop tard.

PAN ! PAN !
H a 2 mètres de sa fille, avait couru pour dégager
sa fille.
Malheureusement, ce fut H qui reçut les deux
balles, plantées dans son dos épargnant sa fille et
sa grossesse.

Tous écarquillèrent les yeux face aux corps de H


qui s'échoua au sol, le sang qui ne tarda pas à
gicler.

Harris se dévêtit de sa chemise et tenta de faire


un garrot mais le visage blême de sa mère ne lui
donnait aucun espoir. Il s'écroula en pleurs.

Sadio eut mal de voir sa mère ainsi, sans réfléchir


récupéra l'arme de Abdel.

PAN PAN !

Elle venait de tirer deux balles sur Carmen qui,


comme le monstre qu'elle était, respirait encore.

Abdel palpa les poches de H et en sortit une boîte


d'allumette, il arracha l'arme présent des mains de
Sadio et couru comme un dératé vers Carmen il
tira une balle qui se logea dans le cou de R avant
d'allumer la buchette qu'il lança dans le centre.

Tout de suite le feu prit de l'ampleur.

- AHHHHH AHHHHHHHHHHHHHHHH AU SECOURS


! AU SECOURS !!! C'était la voix de Mamour.

Reine essayait de s'échapper alors que le feu


brûlait son corps à force de chercher une issue,
elle tomba sur quatre fers de bâton qui
s'enfoncèrent en elle jusqu'à traverser sa poitrine
et en ressortir. Sur les fers en bâton, le corps de
Elisa Diawara, celle qui fût Carmen Diawara alias la
reine prenait feu.

Abdel se laissa tomber à genoux, il venait


d'appuyer sur le bouton final, c'est lui qui venait
d'envoyer sa mère à la chambre de la mort.

- MAMAN ! AHHHHHHHHHHH ! Les cris de Sadio


qui perdait les eaux alerta Sadikh alors que Abdel
à genoux se tenait la tête plusieurs flash dansant
dans son esprit.
Soraya écarquilla les yeux sachant que Sadio ne
devait pas accoucher maintenant.

- MERDE MERDE ! À l'hôpital SADIKH CONDUIT !


Hurla Madman qui se chargea de récupérer le
corps de H tandis que Sadikh souleva sa sœur qui
pleurait de douleur tant ses contractions étaient
violentes.

Leurs voitures quittèrent le terrain vague d'où les


deux corps brûlaient à vif, à côtés, ceux des trois
vieux.

Ils étaient partis mais Abdel était là, il observait le


corps de sa mère se perdre dans les flammes.

Le fils avait tué la mère qui ne jurait que par lui.

Le fils venait de mettre fin à la règne de celle qui


aimait tant dire « rien n'est impossible à Carmen
Diawara »

Mais dans tout ceci, elle ne se serait jamais


attendu à ce que ce soit celui qu'elle aimait plus
que tout au monde, qui allait la tuer.
Une mort cruelle n'existait pas mais des
préliminaires d'une mort cruelle existaient. L'âme
une fois éteinte ne ressentait rien peut-être mais
avant que celle de R s'éteigne elle avait subi des
douleurs infligées et surtout ses yeux avaient vu
son fils la tuer certainement que le cœur de La
reine s'était déjà éteint par le chagrin avant que la
flamme ne jaillisse.

Les membres fondateurs n'étaient plus.

Abdel et les autres, n'allaient plus être les mêmes.

C'était certain.

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____________

Chapitre 57

Emlyn Sadio Kâ,

« Il n'y a pas de cimetière assez grand pour


engloutir le passé." » de Arvi Kivimaa
C'est certainement le cas, on aurait aimé que nos
mauvais souvenirs du passé meurent, qu'ils
s'effacent de nos esprits. Hélas, on avance mais on
oublie jamais. Le passé sera toujours là, il vivra
toujours quelque part en nous pour plus tard,
devenir peut-être un amas de regrets ou une
bibliothèque d'expérience.

Mais il est sûr qu'il n'y a pas grand chose que la


mémoire puisse éponger dans notre passé car il
nous marque au fer, lui le passé.

Cependant, je suis assez d'accord avec l'auteure


Antonine Maillet qui soutient que :
« La meilleure façon de rayer le passé est
d'enluminer l'avenir." »

C'est la résolution que nous avons tous pris. A


quoi ça nous aurait servi d'avoir des regrets
encore que les regrets découlent du passé et que
nous ne pouvons retourner dans le passé pour
changer les choses ?

Il faut transformer nos regrets en leçon de vie.


Avancer malgré tout, avancer dans cette solidarité
que nous avons toujours eu, est pour nous la
bonne chose à faire.

Dans le jardin, couchée sur un matelas, je tape


frénétiquement sur mon ordinateur tandis que
Abdel fait du thé à mes côtés.

7 mois se sont écoulés.

Et pourtant, je me rappelle encore de ce jour où je


me suis réveillée à l'hôpital.

FLASHBACK,

Les yeux ouverts, le plafond avait été la première


chose à confondre mes yeux. Sans m'alerter j'avais
gardé une attitude calme essayant de me
remémorer les derniers événements qui m'avaient
conduit dans cette chambre qui ressemble à celle
d'un hôpital.

Ma bouche était pâteuse et ma gorge sèche, je me


sentais endolorie.
J'avais un bouton à ma proximité, un appuie t une
poignée de secondes plus tard un homme en
blouse s'était approché, suivie d'une aide
soignante.

De l'eau, fut la première chose qu'on m'avait


servie avant que les constantes soient prises.

Tout allait bien selon eux, mais une question


m'obstruait la gorge: j'étais enceinte et mes bébés
?

Ma voix s'était élevée et le médecin m'avait souri


avant de m'expliquer:

- Vous êtes arrivée ici faible et déshydratée, trop


faible pour l'accouchement à voix basse, la
preuve, vous-vous êtes évanouie. Nous avons eu
recours à une césarienne, malheureusement il y a
eu des complications, vous avez fait une
hémorragie qu'on a réussi à stopper. Le soir dans
votre chambre vous nous avez fait une peur bleue
en ayant une crise de tachycardie votre cœur
battait à un rythme élevé vous étiez à la porte de
l'arrêt cardiaque. Passez cette frayeur, nous vous
avons plongé dans un coma artificiel d'une
semaine afin de permettre à votre corps de se
reposer et de ne pas trop puiser dans vos organes
vitaux. Vos bébés sont nés prématurément, ils
sont donc en service néonatalogies.

Alhamdoulilah c'était la seule chose que j'avais à


la bouche.

Il m'avait dit que je pourrais les voir quand j'aurais


récupéré un peu de vigueur et j'étais d'accord et ô
combien j'avais hâte.

Sadikh et Soraya avaient déboulé dans ma


chambre. Elle était prête à se jeter dans mes bras,
heureusement que mon frère l'avait retenue.

- Putain tu nous a fait de ces frayeurs ! Avait juré


Soraya.

- Je suis heureuse de vous voir. Sadikh, Safiatou va


bien ?

Mon frère m'avait donné des nouvelles, Aziz avait


été déposé chez sa grand-mère au village par
Abdel. Et en parlant de lui, ça m'avait paru bizarre
de ne pas le voir.
- Où est Abdel ?

Mon frère se grattait la nuque, tic qu'il avait


quand X situation lui échappait. Soraya attendait
qu'il parle mais ne le voyant pas faire, elle avait
prit les devant:

- Abdel à disparu ! Euh...ou presque. Attends je


t'explique Bien. Quand nous sommes quittés sur
les lieux que j'ai nommé enfer, nous sommes
venus à l'hôpital, ils t'ont pris d'urgence. Une
heure après il nous a rejoint mais il était bizarre, il
agissait de façon robotique, comme un zombie.
Puis quand ils t'ont plongé dans le coma. Il a
demandé à sadikh de veiller sur vous qu'il devait
déposer Aziz chez sa grand-mère. Et après ça pif
pif plus de nouvelles de mon pote !

Comment ça ?

Mon inquiétude s'était accrue, Abdel n'était pas


dans son état normal quand on était sur ce lieu et
ce que je venais d'entendre ne me laissait pas
sereine.
Entre la peur et l'inquiétude, je voguais.

- Mais j'ai pas fini, On s'était répartie les


responsabilités; Sadikh devait gérer à l'unité, moi
je venais voir les bébés tu sais hein les gens qui
volent les bébés ou les échangent j'ai vu ça dans
un film. Donc voilà Ben et Rachid cherchaient
Abdel, Safietou s'occupaient des maisons mais tu
sais quoi ? Ce matin après que Sadikh ait
embrassé sa femme longuement et
amoureusement, qu'il lui a dit je t'aime. Nous
sommes venu ici, quand nous sommes allés voir
les bébés, la dame de l'équipe soignante m'a dit «
Oh bonjour, tenez,le père à oublié ça ici. » elle
m'avait tendu la montre de ton mari. Je ne
comprenais pas alors elle m'a expliqué qu'il venait
chaque jour pour faire le kangourou tu sais cette
méthode où on met l'enfant sur la poitrine du
parent pour créer des liens de la chaleur je sais
pas quoi bref je ne sais pas je ne suis pas médecin.
C'est là que j'ai compris qu'en fait Abdel venait
tous les jours ici mais partait avant qu'on arrive.
Puis ça tient la route parce que vu comme il est
gaga de toi il ne pouvait pas partir comme ça.
Voilà.
J'avais compris.

Je le comprenait

Il était passé alors je pouvais espérer que


physiquement il allait bien mais je savais que
psychiquement, mon mari était sûrement détruit.

- Tu ne parles pas ? Il nous a abandonné ! Moi


j'aurais aimé qu'il reste.

Elle était perdue, je lui devais une réponse. Soraya


s'est beaucoup attachée à Abdel.

- Écoute, Abdel a toujours été là,toujours. Quand


nous étions tristes, heureux, en colère... Dans
toutes les situations, il était là même quand tu
l'emmerdes pour suivre des films alors qu'il
n'aspirait qu'à se reposer. Mais des fois, les
situations nous échappent, on ne contrôle plus
rien alors le besoin de faire le tri dans notre tête
se fait sentir. Abdel a ressenti le besoin de
s'éloigner, c'est son droit. Tout le monde ne gère
pas ses émotions de la même façon. Il n'a pas
abandonné ses enfants ni sa femme que je suis, ni
vous d'ailleurs. Je suis certaine que quand il venait
pour la méthode kangourou il passait me voir.
Comment quelqu'un qui faisait tout pour prendre
soin de nous ou nous faire sourire quand on avait
le cafard pouvait nous abandonner alors que
j'étais à la porte de la mort ? Impossible sOraya !
Alors laissons le, quand il sera requinqué il
reviendra à nous.

Soraya m'avait observé l'air calme mais son


froncement de sourcil annonçait une autre
question.

- Tu n'es pas inquiète ?

- Diantre soraya ! Je suis inquiète bien


évidemment, il s'agit d'Abdel mais je lui fais
confiance. Il est père de famille et rien que pour
cette raison je sais qu'il fait attention à lui, je
connais mon mari So. Bref, dites au docteur que je
veux voir mes bébés. Tu les as vu ?

Une conversation animée s'était suivie. En fauteuil


roulant j'étais entrée dans la salle. On m'avait
présenté mes bébés dans une couveuse pour
jumeaux. Ils ressemblaient à des crevettes.
J'étais tellement heureuse, c'était certainement le
plus beau jour de ma vie. La sensation était
indescriptible, c'était ce genre de sentiments qu'il
fallait vivre pour comprendre. Je n'avais pas
retenu la larme qui s'était écrasée sur ma joue.

Une fusion de moi et Abdel, l'amour qui était née


de tout ce foutoir et qui allait survivre j'en était
persuadée.

Il m'avait fallu prendre conscience de mon état de


mère pour me rappeler d'une chose cruciale.

J'avais roulé mon fauteuil à la hâte pour savoir ce


qui en était de celle qui m'avait aussi donné la vie
et qui avait encore risqué sa vie pour moi et mes
enfants.

RETOUR DANS LE PRÉSENT,

Je lève les yeux de mon MacBook pour observer


mon mari qui buvait plus qu'il ne faisait du thé.

Je ris sous cape sachant qu'il allait bientôt


meubler le silence étant de nature a toujours
lancer des inepties et je sais qu'il me posera une
question parmi ses multitudes inquiétudes
concernant les bébés.

Abdel avait un jour conduit nos bébés en pédiatrie


parce qu'il les trouvait trop calmes, lui il
s'attendait à ce qu'ils pleurent chaque minute,
pas qu'ils passent leur temps à dormir.

J'avais abrégé mon rendez-vous pour venir à la


rescousse de mon mari qui faisait tout et
n'importe quoi.

Quand je l'avais vu passer la porte avec le


kangourou pour jumeau donc un bébé sur le dos
un autre sur le ventre lui même en jogging, j'avais
tellement éclaté de rire que je voyais floue.

- C'est quand qu'ils auront la varicelle ? Je


demande parce que je dois faire mon planning de
congé. Sérieusement, un congé de paternité aux
pères engagés et dévoués que nous sommes.
Nous devons grever.

- C'est certain que ton père te suivra dans ton


délire, il se fera le plaisir de tenir la plus grande
pancarte ! Intervient ma mère qui tient sur ses
jambes l'un de ses petits fils.

Je rigole totalement d'accord alors que mon mari


se renfrogne.

Je ferme mon ordinateur et pars récupérer le


chenapan qui fouille la poitrine de ma mère.

Quel gourmand celui-là.

Ma mère me sourit alors que je lui rend ce sourire


en plantant un bisous sur sa joue.

Je me rappelle encore de ce jour, une étape dans


mon avancement personnel.

Ce jour on s'était afin parlé sans faux fuyant.

FLASH-BACK,

A cette période alors que ça faisait un mois trois


semaines que j'étais sortie de l'hôpital.

Ma vie n'était pas stable, tout allait à vau-l'eau.A


chaque fois que mon regard se posait sur un mur,
une fenêtre, une porte, des meubles, un
paysage...peux importe, dès que mes yeux se
posaient sur un point, je sombrais dans des
réflexions qui me minait le moral.

J'étais assise dans l'avion, je n'arrivais pas à


décrocher mon regard de l'hublot.
Tout était certes en vrac mais je devais au moins
essayer de rassembler tout le monde.

Le monde de ma famille qui s'était éclaté.

Sadikh était absent, on fuyait tout le monde,


soraya avait perdu de son éclat elle ne parlait
même plus de son khalilou, marie était partie en
Égypte pour se ressourcer, Ben était partie avec sa
mère, Abdel avait disparu et Carmen et son
jumeau attendait de pouvoir lui parler.

Le médecin m'avait sommé de me reposer et


pourtant mes pensées ne me le permettaient pas.
Ce désir que j'ai toujours eu de prendre soin de
ma famille me pesait plus qu'autre chose. On dit
qu'il faut penser souvent à soi, être égoïste par
moment mais moi je ne le pouvais pas, pas quand
je sentais une paralysie, une déchirure dans le
cœur des miens a commencé par mes propres
blessures.

Tout ce qui me permettait de garder le sourire


c'est mes enfants et dans enfant j'y inclus bien
évidemment mon fils Aziz. Adoption ou non c'est
mon enfant.

Des heures plus tard, j'étais devant la porte de


l'adresse que m'avait fourni mon détective.

J'avais sonné et posé ma paume sur le juda afin


d'éviter qu'il ne me voit.

La porte s'était ouverte, j'avais retiré mes lunettes


de soleil pour l'observer le visage assombri.

- Où est ma mère Madman ? Avais-je lancé sans


préambule.

De l'étonnement était passé dans ses iris avant


qu'il ne reprenne contenance. Il avait sifflé
admirablement.

- Tu t'es coupé les cheveux ? Cette coiffure te va


tellement bien ! Cool ! Ça te change là ! C'est cool
toi et Sadikh vous pourriez aller chez le coiffeur
ensemble.

Clairement, il se payait ma tête alors que j'avais


tout plaqué pour venir au Maroc.

- On doit parler ! Je m'étais introduite sans


attendre sa permission.

Il avait hoché la tête et avait pris place sur le


canapé en adoptant la même posture que son fils
quand ce dernier s'installait sur notre canapé.

C'était tellement évident ce lien père et fils que je


me demandais comment nous avions pu être si
bigleux.

- Je me suis réveillée à l'hôpital et des heures


après on m'a annoncé que tu as disparu avec
notre mère sans donner de nouvelles à ses
enfants et comme le dit le dicton; si tu ne viens
pas à Lagardère, Lagardère ira à toi alors je suis là.

Il m'avait observé longuement.

- Ta mère est vivante, Sadio.


Un soupir de soulagement avait passé mes lèvres.
Véridiquement, j'avais espéré qu'elle soit vivante
surtout après qu'elle ait pris des balles à ma place
me sauvant moi ainsi que mes enfants. Je lui
devais beaucoup j'en avais conscience.

- Mais Sadio, j'ai été là quand ta mère s'est


réveillée après son opération. Tu sais ce qu'elle
m'avait demandé de faire ? De lui couper
l'oxygène car elle ne méritait pas de vivre. Pour la
première fois depuis que j'ai rencontré Zahra, je
l'ai vu pleurer d'impuissance. Elle ne se pardonne
pas pour ses actes et continue de penser qu'elle
devait mourir. Dès cet instant j'avais compris que
si Zahra faisait de nouveau face à ton rejet, elle
allait commettre l'irréparable. J'ai éloigné ta mère
pour la protéger de toi et elle était d'accord.

J'avais arqué un sourcil totalement perdu. La


protéger de moi ? Ok j'étais d'accord que j'ai mes
défauts mais je n'étais certainement pas un
monstre qui allait causer volontairement sa
dépression ou autre.
Je pouvais comprendre ses réticences envers moi
mais Sadikh et Soraya lui avaient pardonné. Et
Harris...

Une idée m'avait assommé l'esprit et j'avais fixé


Madman.

- Harris est ici au Maroc je suppose ?


Il avait hoché la tête en confirmation avant
d'ajouter qu'il était aussi d'accord.

De quoi m'énerver.

- Écoute Madman je peux comprendre ta position


mais je ne suis pas la seule enfant de Zahra. Sadikh
et Soraya s'inquiètent même mon père. Un appel
ou plusieurs auraient pu faire l'affaire mais il a
fallu que j'engage un détective pour savoir où
vous êtes. Tu dis que tu avais peur de ma réaction
mais vous ne m'avez pas laissé le temps de lui
parler ! Vous avez anticipé ma réaction. Mes
problèmes avec ma mère ne sont pas des choses
que j'ai choisies. Que voulais-tu que je pense
quand on me dit que ma mère est morte à
l'accouchement de Saïda ? Que plus tard,
j'apprends que j'ai un jumeau, que cette mère crut
morte et qui ne m'a jamais montrer un geste
affectif était vivante et avec la jumelle de Saïda
alors que j'ai dû me débrouiller avec une enfant
sur le dos moi une adolescente de rien du tout.
Qu'est-ce que je devais faire ? Lui sourire ? Lui
lancer des je t'aime à tout vas ? Tu sais très bien
que je ne suis pas fausse. Pour moi ma mère
m'avait abandonné, qu'est-ce que je savais de son
implication sur la secte et des demandes de Zora ?
C'est facile de juger quand on est pas acteur de
l'histoire. Ne me faites pas passer pour la fille qui
méprise sa mère gratuitement ! Tu crois que j'ai
vécu tout ça normalement ? Si je n'avais pas mené
mes enquêtes vous seriez rester là au fin fond du
Maroc sans donner de nouvelles ?

Gêné, il s'était levé pour se planter devant moi la


main dans ses poches.

- Tu sais bien Sadio que je ne peux pas rester ici. Je


comptais rentrer...

- Madman tu es amoureux de ma mère ? L'avais-je


coupé.
- QUOI ? S'était-il étranglé. Mais non ! Zahra est
une personne que j'estime beaucoup. C'est mon
amie. Je suis à ses côtés parce qu'elle m'a toujours
été d'une bonne oreille, une bonne amie et en elle
j'ai vu une bonne personne tout le contraire des
autres. Puis beurk comment tu peux imaginer ça ?
Je ne peux pas être en couple avec la mère de la
femme de mon fils c'est crade !

Je m'étais laissée choir de nouveau sur le canapé,


ne sachant quoi dire ou faire.

- Je me suis renseignée juridiquement sur la


possibilité qu'elle aille en prison et j'ai découvert
que la durée de prescription au Sénégal était de
10 ans. On ne pourra pas la mettre en prison pour
le meurtre de l'étudiante même si elle était
complice pour avoir garder le silence. Par contre
pour ceux de Dieyna, Nabou, Badra les 10 ans ne
sont pas passés et je ne sais vraiment pas quoi
faire. Je n'ai pas envie qu'elle se retrouve en
prison.

- Ta mère à perdu l'usage de ses jambes, elle est


actuellement sur un fauteuil roulant électrique !
m'apprend-il. J'avais relevé les yeux, surprise par
cette nouvelle. Madman m'avait appris que les
balles avaient causé des lésions sur sa colonne
vertébrale.

- Je veux la voir !

En silence, il s'était dirigé vers un couloir alors que


je le talonnait. Il m'avait montré une porte avant
de disparaître un bonbon dans la bouche.

Un toque puis j'avais ouvert quand j'eus la


permission.

- Arrête de me servir tes spaghettis dégueulasse,


avait hurlé Zahra sur son fauteuil dis à moi, me
prenant peut-être pour Madman. Je m'étais
autorisée à avancer pour tourner délicatement
son fauteuil.

Quand nos orbes s'étaient percutés, elle avait


lâché son magazine, les yeux figés et la bouche
écarquillée.

- T...toi ? Elle avait bégayé. Avant de se méfier. Si


tu viens me lancer ta haine à la figure, je te
demanderai de partir !
- Tu crois que je vais acheter un billet laisser mes
enfants à l'hôpital pour t'honorer de ma haine ?
Désolée maman mais j'allais juste t'ignorer.

Elle continuait à me fixer avec méfiance.

- Je passe presque pour la méchante au vu de vos


attitudes.Écoute, je suis là parce qu'il faut qu'on
parle.

Elle avait hoché la tête alors que je m'étais assise


à même le sol.

- Je suis désolée pour tout ce que tu as dû


endurer. Je sais que tu as toutes les raisons de me
haïr car ton enfance, ton adolescence et toute ta
vie ont été impactés. Tu es certainement celle qui
a le plus subi parmi mes enfants, bien que je ne
minimise pas la souffrance des autres. Ce n'était
pas prévu au départ, j'étais juste une petite
orpheline qui se battait avec un job de servante,
qui était déterminée à réussir. Puis j'ai eu ce livre
et l'invocation pour la richesse c'était invité, je
voulais être riche à mes dépens, sans tuer qui que
ce soit puis tout a dérapé. Je ne voulais pas tuer
des innocents, je ne voulais pas tout ça j'ai donc
jugé utile de nommer celle à la base de l'idée à la
tête de la secte aux yeux de tous. Je me suis
mariée, puis je vous ai eu par erreur de pilule mais
j'étais heureuse, il était hors de question que
j'avorte. Les planifications de la secte avec
Souleymane se sont faites. Quand j'ai accouché
Zora m'avait demandé de m'éloigner du garçon au
risque de le tuer j'ai accepté. J'avais commencé à
étudier Zora, je comprenais qu'elle ne voulait pas
me voir où nous voir heureuse j'avais eu peur
qu'elle te tue en me voyant mourir d'amour pour
y'a bouille. J'avais dû jouer un rôle, celui de la
mère méprisante pour te protéger mais crois-moi
que j'ai souffert de ces séparations, tu étais là
mais tu étais loin je ne pouvais profiter ni de toi ni
de sadikh. J'ai dû être forte pour tenir. Puis encore
je suis tombée enceinte, Zora avait ses demandes
alors j'ai obéi. Mais j'ai toujours veillé sur vous,
j'avais rencontré Ben mais ce dernier ne voulait
rien de moi pour ne pas que tu lui en veuilles plus
tard. Bref je reconnais mes erreurs, je sais que je
vous ai fait du mal mais vous étiez tout ce qui me
restait. Je vous ai aimé même à distance plus que
tout. Je n'étais pas là physiquement mais
j'essayais de vous tenir éloigné de tout danger. Je
ne sais quoi te dire d'autre tout ce que je sais c'est
que je ne me pardonne pas de vous avoir fait
souffrir alors que je vous aimes plus que tout. Je
suis désolée, je suis désolée, je suis désolée.
P...pardonne-moi. Cette dernière phrase avait
accompagné ses larmes.

Je m'étais approchée à genoux puis posé ma tête


sur ses genoux alors que ses sanglots prenaient
volume sûrement touchée.

- Je ne t'en voulait pas au début, je me disais que


toutes les mères ne se ressemblaient pas que
peut-être tu m'aimais d'une autre façon. Même
quand j'ai su pour Sadikh je ne te haïssais toujours
pas. Tout s'est déclenché quand j'ai su que tu étais
vivante et que tu vivais avec soraya. J'avais vu cela
comme une abandon volontaire et cette relation
qu'on avait quand j'étais enfant m'avait conforté
dans ma thèse. Comment une mère peut-elle
abandonner ses enfants ainsi pour aller se
planquer en France ? Et même quand on avait cru
papa mort, tu n'es pas revenue. J'ai beaucoup
souffert oui c'est vrai, je suis vite devenue mère,
j'ai vite commencé à travailler parce que saïda
était derrière moi, je suis restée mariée à ce porc
parce qu'il était capable de me ruiner. Comment
allais-je faire pour ses études ? Je suis restée et j'ai
subi. Toutes ces douleurs enfouies, ces sentiments
enfouis ont éclaté quand j'ai su que tu étais
vivante. Mais tout ce qui c'est passé m'a appris
que même ce que nos deux yeux peuvent voir ne
sont pas souvent la réalité, une explication se
cachait derrière chaque actes et des explications
j'en ai eu avec Zora. Tu n'as pas choisi d'avoir
comme père Massar, on a tous subi cette
malédiction sans le choisir, tes décisions y
faisaient partie. Je n'ai plus envie de vivre avec des
rancœurs et parce que j'ai compris, parce que zora
me l'a demandé et parce que je le veux je te
pardonne maman !

Je m'étais relevée pour essuyer ses larmes alors


qu'elle gardait ma main contre sa joue, les yeux
fermés.

- Tu as dis que Zora te l'a demandé ? M'avait-elle


demandé.

- Oui ! Tu te rappelles quand elle partait, je lui


avais couru après j'avais deux questions à lui
poser. Et l'une d'elle était : Qu'est-ce que je peux
faire pour toi pour te faire plaisir ?
Elle m'avait simplement dit « pardonne à ta mère,
ça me fera plaisir de vous voir réunis là où je serai.
» la deuxième question tu le sauras bientôt quand
on rentrera. Tu vas venir vivre chez moi si tu le
veux bien sûr.

Sa mine était redevenue triste.

- J'irai en prison tu le sais n'est-ce pas ? Je suis


prête à assumer mais tu dois savoir que c'est
impossible de vivre avec toi ma maison sera la
prison.

Je comprenais mais une chose était évidente pour


moi.

- Ils sont morts, toi tu aurais pu mourir mais Dieu


t'a accordé une deuxième chance oui je considère
que c'est une deuxième chance. Et je crois que si
tu échappes à la justice des hommes, la justice
divine est là . Je te protégerai contre la prison, on
t'aidera à te repentir, nous même nous devons
nous repentir et on laissera Dieu nous juger.
Elle me fixait pas très convaincu mais je lui avais
soufflé un petit fais moi confiance.

- Tes enfants vont bien ?

Avec un sourire, je lui avais montré les photos que


j'avais prises des deux crevettes. On avait
longuement parlé, entre fou rire et taquineries
j'avais espoir que les liens se tisseraient petit à
petit.

J'avais longuement parlé à Harris et ils allaient


rentrés.

Le lendemain très tôt j'avais quitté le sol


marocain.

RETOUR AU PRÉSENT,

Je donnais le sein alors que ma mère taxait le thé


de Abdel de nul. Ils se lancent des pics des fois,
mais rien de méchant, c'était de bonne guerre .
Ma mère adore Abdel même si elle a du mal à se
lâcher niveau démonstration.
On sonne à la porte, une minute plus tard une voix
que je reconnais bien m'arracha le sourire alors
que Abdel lève les yeux au ciel.

- Il est où mon homonyme préféré ?

- Je suis certain qu'il est encore venu avec un


cadeau, lâche Abdel en rigolant.

Ben Aziz arrive son homonyme dans les bras,


sûrement qu'il l'a pris des mains de soraya.

Eh oui j'ai voulu qu'un des jumeaux porte son nom


car sans Ben je ne serai certainement pas arrivée
jusqu'ici. J'ai mes défauts mais c'est une personne
qui a énormément d'importance dans ma vie.
C'était ma façon de lui prouver ma reconnaissance
et Abdel m'avait accordé cela.

Le deuxième s'appelle Khadim, naturellement en


hommage à ce père qui avait toujours été là pour
Abdel.

Ce sont des prénoms qui ne font pas jumeau mais


c'est la valeur que représentent les personnes qui
les portes qui a été important pour nous.
J'ouvre le paquet cadeau et découvre deux jolis
polo griffés et bien évidemment Ben a pensé à
Khadim.

- Merci beaucoup Ben, c'est trop beau regarde ça


maman ! Lui montrais-je avec un sourire qui me
mangeait le visage.

- Oh ça va c'est juste un polo je vais dans un


magasin je prend un je sors, c'est pas comme s'il
avait emmené un dromadaire, grommelle Abdel
de mauvaise foie ce qui me fait rire plus qu'autre
chose.

Le dromadaire il t'emmerde puis arrête de me


faire chier ! Répond Ben alors que Abdel hausse
les épaules.

- ABDEL MON POTE VIENS M'AIDER LA PLAY NE


MARCHE PAS PUTAIN CES GAMINS M'ONT
BOUSILLÉ ÇA C'EST MON PREMIER CADEAU ! AZIZ
TU AS TOUCHÉ A MA MANETTE ?

- Bon je reviens ! Disparaît Abdel à la rescousse.


Je hoche la tête alors qu'il s'installe à mes côtés.

- Je croyais que tu venais avec madman ?


Demandé-je.

- Je préfère ne pas te dire ce qu'il est en train


d'acheter. Tu verras toi-même. Dis moi, ça t'arrive
de penser à Zora ? Me demande Ben.

Juste un nom mais qui signifie beaucoup dans


notre vie.

Je me rappelle encore de ce jour, où il fallait qu'on


fasse cette chose que je jugeais nécessaire dans
notre avancement.

FLASH-BACK,

- Al-salâm 'alaykum ahl al-Diyâr min al-Mu'minîn


wa-l-Muslimîn wa innâ in châ' Allah bikum
lalâhikûn. As'alou Allah lanâ wa lakum al-' fiya.
(Que le salut soit sur vous, Ô habitants de ces
demeures, croyants et musulmans. Certes, nous
allons vous rejoindre, si Allah veut. Nous
demandons à Allah de nous accorder, à nous et à
vous, le salut.)
Ce jour, nous avions quitté Dakar très tôt pour
venir dans le village de Tabara. En fil indien, nous
avions marché lentement avec nos matériaux,
pour éviter de piétiner les tombes qui nous
entouraient.

Cette sensation que toute personne ressent à


l'intérieur d'un cimetière, je crois qu'on le ressent
tous. À chaque fois que l'on vient dans un
cimetière on se rappellera toujours que c'est
l'habitation finale. La vie n'est que vanité autant
s'accrocher à notre religion et commettre de
bonnes actions, car nul ne sait le jour où Dieu le
rappellera à lui.

Abdel qui conduisait le fil s'était arrêté et nous de


même.

Devant nous se présentait la tombe pour laquelle


nous étions là-bas.

Zora Gueye
Sûrement qu'ils n'avaient pas son vrai nom.
Toutefois c'est le nom avec lequel elle s'identifiait,
ça venait du cœur de sa grand-mère.

C'était ma deuxième question.

Je lui avais demandé « Zora où se trouvent vos


tombes ? » et elle m'avait répondu.

La tombe était en mauvais état, mais nous l'avions


nettoyée et après cet hommage sincère, nous
avions pris congés.

On ne s'était pas arrêté là, à Dakar, nous avions


aussi visité la tombe de Zara et de sa grand-mère,
que nous avons trouvée avec difficulté mais aussi
nettoyée.

C'était crucial pour moi qu'on le fasse, c'était une


étape importante pour notre avancement.

RETOUR AU PRÉSENT,

- Ben, Zora est juste inoubliable ! Dis-je en lui


donnant une tape qui le fait se tordre de douleur.
Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as mal quelque part ?
Demandé-je.

- Un tatouage dont je me suis débarrassé qui a mal


cicatrisé mais ça va t'inquiète.

Je hoche la tête et lui sourit.

- Merci pour tout Ben, du début jusqu'à la fin tu as


été là. Je n'aurais pu trouver un ami aussi fidèle,
sincère et loyal que toi. Tu es mon frère Ben ne
l'oublie jamais.

Émue, je le prends dans mes bras.

- JE VOUS VOIS HEIN ! Lâche ma femme toi espèce


de célibataire endurci ! S'écrie Abdel de je ne sais
où.

- Quel casse-pieds celui-là, ronchonne Ben alors


que je ris en réponse.

***
Plus tard, je me fais aider à la cuisine par Marie
que je trouve très hésitante comme voulant me
dire quelque chose mais se rétracte.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu peux tout me dire tu sais.

Elle pose le couteau, puis me fixe en se mordant la


lèvre.

- Je suis amoureuse de Ben !

Hein ?

Je diminue le gaz comme si ça allait m'aider à


mieux entendre.

Wow ! Ça je ne m'y attendais pas alors là pas du


tout.

- Ne me demande pas comment parce que


sincèrement je ne sais pas. Je l'aime c'est tout. Je
t'ai entendu dire à Ben qui était temps qu'il se
trouve une femme. Je ne veux pas que tu lui
présente quelqu'un s'il te plaît !

Que dire ?
C'est vrai que je prévoyais de jouer à cupidon pour
Ben que je trouve trop solitaire. Mais si Marie est
amoureuse moi ça me va hein. Je veux voir Ben
heureux. Toutefois, il faut que je m'assure que
Marie mesure la situation.

- Tu as 25 ans Marie, Ben pouvait-être ton père s'il


avait eu un enfant à 19 ou 20 ans. Est-ce que tu as
réfléchi à cette différence d'âge ? Puis toi et Ben
êtes cousin vu que khadim ton père est le frère de
Madman et l'autre, tu as aussi penser à ça ?

- Après le drame j'ai voyagé ce n'était pas


uniquement pour m'éloigner, j'avais besoin de
réfléchir à ces choses que tu as cités. Je me suis
renseignée sur votre religion, je suis chrétienne
mais Ben peut m'épouser et entre cousins de
notre genre, le mariage est licite. Et tu sais Sadio
je n'ai jamais aimé être en couple avec des jeunes
de mon âge. J'aime l'écart d'âge, je ne me
l'explique pas mais ça me donne cette sensation
d'être avec quelqu'un qui peux me protéger, me
guider et qui peux m'aider à évoluer. J'ai eu des
petits amis de mon âge et ça n'a jamais marché
parce que je les prenais pour des potes. Je conçois
mal avoir 25 ans et être avec quelqu'un qui a 27,
28 je n'aime pas. J'aime cet écart d'âge, c'est mon
choix ce que je désire et on ne doit pas me juger
pour ça. 45 ans ou pas il fonctionne non ? On s'en
fiche ! Sincèrement regarde Ben, ses dreadlocks,
ses lunettes observe ce corps toujours moulé dans
un t-shirt il a l'air d'être vieux ? Moi je l'aime ainsi
et je t'informe que je ne suis pas prude, j'ai décidé
de mettre toutes les cartes de mon côté et d'après
Soraya et Safietou tu es la personne vers qui il faut
se tourner surtout que Ben t'estime beaucoup.

Tout ce que j'ai retenu c'est qu'elle est


déterminée et sait ce qu'elle veut et moi j'adore
ce genre de personne c'est avec plaisir que je
l'aiderai en espérant les voir heureux et qu'ils
guérissent leurs blessures ensemble.

Ce soir nous avons décidés de tous nous unir nous


avons besoin de parler, de briser les liens et
d'avancer.

Surtout ça, avancer ensemble pas à pas.

***
Abdel Oumar Thiam,

Je me douche avec ma femme alors que nous


passons plus de temps à nous embrasser que de
nous savonner. Pas du tout pressés malgré nos
invités.

- Je t'aime trop, même quand on quittera ce


monde on se mariera en haut là-bas. Toi en robe
percale et moi en boubou percale.

Elle éclate de rire alors que je raconte des


conneries juste dans ce but.

Je me rappelle de ce jour, ce jour où j'avais


sombré mais qu'il fallait que je me relève pour
avancer.

Guérir de mes blessures pour mieux m'envoler.

Mes pensées étaient sombres, tantôt j'allais bien


tantôt je me tapais des fous rire.

Quand J'avais déposé Aziz, j'avais dormi au village.


Sa grand-mère m'avait reçu avec bienveillance.
Je me rappelle de Notre conversation comme si
c'était hier.

FLASH-BACK,

Je venais de terminer l'explication de ma vie. Mes


ressentis, mes émotions, mes craintes, j'avais tout
vomis alors qu'assise sur sa natte elle ne m'avait
pas interrompue.

- Je t'ai écouté et je comprends ta souffrance


massa dome. Mais j'ai une question à te poser : si
tu avais une chose a changer dans ta vie qu'est-ce
que ça serait ?

Je m'étais gratté la joue, réfléchissant


profondément à sa question.

Changer quelque chose dans ma vie ?

- Pense aux rencontres que tu as faites, m'avait


soufflé sa voix.

J'ai connu Nabou, nous avons vécu une histoire,


elle m'a rendu heureux par moment et avait
apporté une lumière dans ma vie nommée tidjane.
J'ai connu Sadikh en prison et j'avais ressenti sans
me l'expliquer le besoin de le faire sortir et on ne
s'est plus quitté, puis j'ai rencontré Sadio
certainement m'a plus belle et délicieuse
rencontre, une rencontre qui m'a happé au
premier regard et je suis tombée amoureux au
premier sourire. Puis j'ai connu Ben, a vrai dire je
ne le déteste pas il avait cette façon de regarder
ma femme qui me dérangeait et j'aime lui lancer
tes taquineries de bonne guerre et aujourd'hui je
ne saurais citer les proches sans le mentionner.
J'ai rencontré Safiatou, une jeune fille qui s'est
insérée dans notre quotidien et qu'on considère
comme une petite sœur. Soraya, cette petite
conne qui me prend pour son ami de classe mais
que j'adore énormément. J'ai connu Madman une
personne dont je me suis méfié au début mais à
qui je me suis naturellement attaché. Moi et ma
femme on a eu un fils Aziz puis deux autres ce
sont ajouté à la liste.

Je serai tenté de dire que je regrette d'avoir été le


fils de R mais en même temps elle m'a aimé et
toutes ces personnes que j'ai rencontrées étaient
liées à elle à cette histoire de malédiction.
Regretter R c'est comme regretter toutes ces
personnes formidables qui partagent ma vie alors
je pense que non, je n'ai pas de regret mais un
vœu celui de revoir tidjane. J'ai espoir qu'un jour
sa mère l'emmènera à moi.

- Tu vois tu n'as pas de regrets car c'était ton


destin. Le destin est une chose qui nous
appartient mais que nous ne pouvons pas
manipuler. Le destin est comme une voiture, une
voiture que nous ne conduisons pas, elle s'arrête,
prend des passagers, d'autres descendent tandis
que d'autres continuent le voyage avec nous. Tu
sais j'en ai longtemps voulu à Badra mais j'avais
oublié sciemment les fautes de ma fille. Badra
n'était pas le seul fautif, ma fille savait qui il était,
elle connaissait son monde. Tu m'as dit que ce
n'était pas lui l'assassin de ma fille mais l'assassin
est lié au monde de Badra. Ma fille avait eu le
choix de quitter ce monde qui n'avait pas de
secret pour elle mais elle était restée, elle est
restée en sachant que Badra tuait des personnes,
qu'il était une personne ignoble et toxique
toutefois sous le prétexte de l'amour elle est
restée. C'est difficile de l'avouer mais quelqu'un
qui se tait face aux actes immondes d'une
personne à sûrement le même cœur que cette
personne. Ma fille n'était pas innocente dans cette
histoire. C'était son destin je l'ai compris et
accepté et même si je ne connais pas son assassin,
je lui pardonne. Je ne dis pas que Dieyna méritait
ce qui lui est arrivé mais ces personnes que Badra
tuait ne méritaient pas ça aussi et pourtant Dieyna
n'avait jamais rien dénoncé. Mon fils, réfléchire
aide à faire le tri, prendre du recul est libérateur.
Alors pardonne toi, pardonne toi d'avoir mis le feu
sur celle qui t'a élevé, réconcilie toi avec ta
conscience et ta personne puis laisse toi une
deuxième chance. Moi je l'ai fait et quelque part
Dieu avait Aziz mon petit fils qui allait consoler
mon cœur. Alhamdoulilah c'est tout ce que je dis.

Ses propos m'avaient énormément aidé.

Alors le lendemain je suis rentrée sur Dakar.


J'avais envie de donner le sourire, j'avais partagé
quelques vivres à des veuves qui avaient
beaucoup prié pour moi.

Deux jours après, je suis allé voir une psy tout en


logeant dans une résidence.
Je partais dans son bureau je lui parlais pendant
une heure sur mon enfance, mon père...fin celui
que je prenais pour mon père, sur madman,
Carmen, Amal. Et là encore ça m'avait fait
extrêmement de bien.

J'avais réussi à me pardonner alors un matin,


j'avais sonné à la porte de ma maison mon sac sur
le dos.

L'esprit aéré et libéré.

Soraya m'avait ouvert les portes avant de se figer


à ma vue.

Puis sans que je ne comprenne, elle s'était mise en


position de combat.

- Viens on se bat ! T'étais où ? Viens tu vas voir ce


que je vais te faire ! J'observais ses jeux de jambes
et ses poings avant d'éclater de rire.

- Va te battre avec ton khalil là espèce de folle !


Puis tu ressembles à PO de kung fu panda.

Dessin animé qu'elle m'avait forcé à suivre.


Je l'avais poussé pour pénétrer dans la maison.
Sadio était au Maroc j'avais reçu un message de sa
part et je lui avait donné l'aval.

Le soir de sa venue j'avais mis Soraya à la porte lui


demandant d'aller chez Sadikh et bien
évidemment j'avais appelé pour vérifier.

J'avais préparé un dîner au chandelle, parce que


m'a femme me manquai j'avais besoin qu'on se
parle et qu'on avance ensemble.

Quand Sadio avait allumé l'interrupteur, j'étais


tombé amoureux une deuxième fois.

- Tu t'es coupé les cheveux ? Tu es magnifique !


J'adore cet air que ça te donne, on pourra aller
chez le coiffeur ensemble !

Elle s'était esclaffée, pas du tout en colère par


mon absence. J'avais compris que moi et Sadio
n'étions pas seulement amoureux, on était
compatibles.
- Ton père m'a sorti quelque chose de ce genre.
Tu...tu as l'air d'aller bien burr. Putain tu m'as trop
manqué ! Comme un éclair, elle s'était
rapidement retrouvée dans mes bras, ses lèvres
collées aux miennes dans une danse endiablée.

Je n'étais pas là physiquement mais on


s'échangeait chaque jour des incessants textos.
Comme quoi le cœur ne peut jamais s'éloigner
quand il aime éperdument et profondément.

- je prends un bain rapide et je reviens...euh où


est soraya ?

- Chez ton frère !

Ma femme était descendu une petite trentaine de


minutes plus tard vêtu simplement d'une culotte à
ras le fesse, de ma chemise et encore cette foutue
chaîne de cuisse qui me commande.

- Normalement quand on doit discuter tu ne dois


pas porter ça, ça me distrait. Puis tu m'excites
alors que je ne peux pas te toucher. Objection
votre honneur ce bijou n'a pas le droit de pénétrer
dans mon tribunal qui est mon cerveau.
- Qu'est-ce que tu racontes même ? Rire ! Burr je
suis responsable de ce que je porte pas de ce que
ton cerveau s'imagine.

J'avais servi le dîner lui demandant de ne rien


faire, juste de me laisser prendre soin d'elle.

On mangeait mais je savais que la conversation


n'allait pas tarder. Étant de nature cash j'avais
commencé ma tirade, je lui avais expliqué ce que
j'avais fait, ce que je pensais et ressentais. Ma
prise de distance n'avait désormais plus de secret
pour elle.

- J'ai pris une décision. Je veux changer de


patronyme, et j'ai déjà lancé la procédure, lui
avais-je fait savoir.

Elle avait hoché la tête en mettant une fraise dans


sa bouche me confortant dans l'idée que je
pouvais tout lui dire.

- Je voulais d'abord t'en parler mais comme toute


procédure ça prend du temps et je dois bientôt
aller faire les extraits de nos enfants alors j'ai pas
voulu que tout coïncide. Tu vois Sunshine, je me
suis beaucoup morigéné sur cette décision, je me
suis considéré comme un ingrat. J'en ai discuté
avec Rachid et il m'a dit qu'il comprenait
parfaitement, que je suis et resterais toujours son
frère. En fait, Khadim, je l'ai toujours considéré
comme père et c'est toujours le cas. Il m'a accepté
alors qu'il savait que je n'étais pas sien et je lui en
serai éternellement reconnaissant. C'est lui qui
m'a appris ces valeurs que j'ai aujourd'hui, c'est lui
qui a fait de moi l'homme que je suis aujourd'hui.
Mais à côté il y a Madman, ce père biologique qui
n'était pas au courant de son statut de père, à qui
on avait injustement retiré le droit d'être, d'aimer
et d'éduquer son fils. Si je continue à m'appeler
Dioum qui perpétuera son nom à lui ? Mes
enfants s'appelleront Dioum et ça continuera
jusqu'à l'infinie. Je ne veux pas être ingrat envers
khadim qui m'a fait honneur de son nom mais je
me dis que Rachid porte son nom il perpétuera ce
nom honorifique. Dans mon cœur il restera
toujours mon père mais j'ai besoin de réparer
cette injustice qu'à subit Madman car depuis ma
naissance j'aurais dû porter son nom. C'est peut-
être qu'un simple nom pour certains mais je suis
sûr que ça guérira son cœur car lui aussi a subi et
a besoin d'avancer. Est-ce que tu me comprends ?

Sadio s'était levé pour siéger sur mes cuisses.

- Tu n'es pas ingrat. Je comprends ton envie et tu


es dans la légitimité de le faire. Ce que tu penses
de Khadim, paix à son âme, cet amour et cette
reconnaissance vivent en toi. C'est sincère et
personne n'effacera la place qu'il occupe dans ta
vie. La preuve, tu considères Marie et Rachid
toujours comme ta famille. Je te soutiendrai à
chaque pas que tu feras, je veux juste que tu sois
heureux, burr, avait-elle dit en posant un bisous
sur mon pec.

Elle s'était levé les deux mains sur la hanche.

- Teug dou dawoul mbar, gnegno bala meissa la ki


diambar la or yi lay wouyo. Abdel OUMAR Thiam,
Thiam Babel demba Thiam Ali bokar torodo samba
guary lam toro bour guede borom Mamou
illimane. Sama burr Diambar diouni diouni Aziz
Thiam moy sa bay, khadim dioum ay sa bay nakho
ma beneu yone sa keur bay nga doné diambar.
( Des éloges)
Un délice, j'avais fouillé dans mes poches pour lui
remettre mon téléphone et tout ce que j'avais.

- Li si wurrus xaliss galam yaye borom. Thiam


Babel demba Thiam loo laale mou sopalikou
wourouss khana dou ya risss ? Lou dess burr ?
Wakhal rek ma doli !

- Mbassa Mbassa ! Avais-je répondu.

Cette phrase nous avait rappelé zora et on avait


éclaté d'un fou rire.

- Que comptes-tu faire de Carmen ? Elle a refusé


de rentrer parce qu'elle voulait te parler et Amal
aussi est là.

- J'irai les voir demain ! Assez parlé d'eux ! Je tiens


à te remercier Sadio. J'étais à l'hôpital quand tu te
battais pour ta vie. J'ai vu le sacrifice que faisait et
subissait les femmes pour mettre au monde nos
enfants. Je ne devrais pas te dire merci car à la
place je te dois tout. Je veux que tu saches que tu
m'as honoré. tu m'as élevé, tu m'as rendu grand.
Rien ne peut être comparable à ces enfants que tu
m'as donné mais j'ai tenu à faire quelque chose.

J'avais pris une enveloppe dans le tiroir du salon


pour la lui tendre.

L'enveloppe ouverte, elle avait les yeux brillants,


bouleversée de voir le projet dont elle m'avait tant
parler sur l'oreiller être en train de se concrétiser.

- Un terrain à ton nom avec un plan de


construction, le numéro d'un architecte qui
n'attend que ton avale. Tu pourras construire
cette maison de mode dont tu m'as tant parlé.

Elle m'avait sauté dans les bras en pleurant sur


mon torse alors que je souriais.

- Peut-être que je t'élève mais toi...putain tu es


juste formidable. Le mari que je n'aurais échangé
pour rien au monde. Tu es plein de défauts mais
pour moi tu es ma perfection. Ils disent que la
perfection n'existe pas mais pour moi elle existe
car tu es là. Mon père m'avait dit dans sa vidéo
« J'ai la foi que quelque part dans ce monde, tu
trouveras un homme, un mari qui prendra aussi la
place de père dans ta vie, un homme qui t'aimera,
qui te guidera et qui fera des choix pour ton bien.
» Aujourd'hui burr je peux lui présenter un gendre
dont il sera fière car j'ai trouvé l'homme qu'il
voulait pour moi et l'homme qu'il me fallait.
Je t'aime Abdel toi et moi ça sera ici, ailleurs et
dans l'au-delà.

Le bonheur à l'état pur.

RETOUR AU PRÉSENT,

Fini mon bain, je porte un bermuda et une


chemise en lin que j'ai piqué dans l'armoire de
mon père. Il en a un paquet ce vieux.

Sadio m'apparaît vêtu d'une longue robe en


chemise satinée couleur olive.

Elle prend Khadim alors que je tiens BZ entendez


par là Ben Aziz.

Comme d'habitude hein les enfants n'ont pas


durer dans nos mains. Souleymane et Ben les
récupèrent.
Je m'installe alors que Sadikh et Safiatou se
murmurent je ne sais quoi mais ça n'a rien de
saint au vu de la mine de Safiatou.

- Sadikh est en train de pervertir Safiatou. Haram


haram ! Lancé-je.

Comme d'habitude il lève les yeux au ciel alors


que Safietou me lance un regard noir.

Personne n'a peur de moi, c'est frustrant.

J'observe Ben qui laisse mon fils jouer avec ses


lunettes que je viens arracher.

- Ca fait la quatrième qu'il casse puis ne fait pas de


mon fils un ophtalmologue. C'est quoi ces
manières ?

Je n'ai rien contre les ophtalmologues hein, c'est


un métier à saluer, grâce à eux Ben à quatre yeux.
Je voulais juste l'emmerder.

- Tu fais chier ! Tu appelles ton fils quatre yeux


aussi je suppose ? Demande-t-il un sourire taquin
sur les lèvres.
- Non lui il s'appelle BZ ! Réponds-je.

La porte s'ouvre sur Madman qui apparaît deux


cartons à la main. Je me lève instantanément et le
tire jusqu'au couloir.

- Donne vite avant qu'elle n'entre dans la douche !


Le pressé-je

- Ouff ! Je choisissais avec un sourire sadique sur


les lèvres puis je suis tombé sur un vendeur trop
curieux. Il m'observait choisir les serpents en
caoutchouc comme s'il avait devant lui un
psychopathe puis j'ai crié
Vous finirez à Serpentard
Si vous êtes plutôt malin,
Car ceux-là sont de vrais roublards
Qui parviennent toujours à leurs fins.

- C'est quoi ça ? Tu as vérifié ta tension ?


Questionné-je.

- Harry Potter tu n'as pas la réf ? La maison


Serpentard de Poudlard. Donc j'ai dit que j'étais
passionné de Poudlard pour justifier ce serpent.
Pourquoi tu parles de ma tension ? La tienne est-
elle basse ? Tu sais, c'est pas parce que je suis ton
père que si la tienne est basse la mienne le sera
hein. J'ai envie de dire à Sadio que tu veux
prendre une deuxième épouse rien que pour voir
sa tête tu es chaud ?

- Non ! Je suis froid ! Puis tiens toi tranquille t'es


comme un gosse avec qui on part dans un
mariage. Je n'ai pas envie de subir ses foudres
surtout que sa mère me fait flipper avec son
regard là.

Il rit alors que je retourne au salon. Profitant du


fait que Soraya bavarde au salon, je pars installer
mon jouet dans sa salle de bain.

Je ressors alors que mon père distribuait des


beignets sous l'étonnement de tous.

- J'ai vu ça dans un film hindou, ils partagent des


beignets pour annoncer de bonnes nouvelles.
Prenez mes enfants, dit-il gaiement.

- Alors c'est quoi ta bonne nouvelle ? Questionne


Sadikh.
Madman hausse les épaules.

- Bah rien j'ai vu et j'ai voulu reproduire contentez


vous de manger.

Je m'assieds à côté de Sadio alors que Soraya


prenait congé pour son bain.

Je comptais dans ma tête alors que je me mordais


la lèvre pour ne pas trahir mon fou rire.

- WOUYYYYYYY SAMA MÈRE !


AHHHHHHHHHHHHHH ! JE VEUX RETOURNER EN
FRANCE !

J'éclate de rire suivie de Madman. Je me marre


jusqu'à taper du pied, incapable de me retenir.

- Ha Ha ha ha ha ha ! Madman n'en pouvait plus.

C'était une vengeance, elle s'était amusée à


colorier les vitres de ma voiture avec du rouges à
lèvres.
Sadio se lève pour aller voir avant de ressortir
avec le serpent en caoutchouc dans les mains.

- Tu n'es pas sorti aujourd'hui j'imagine que c'est


madman qui est venu avec ? Vous êtes sérieux là ?
Non mais quel bande de gamin !

Elle rejoint Soraya alors que mon rire ne


s'estompe pas. Petit à petit tout le monde est là:
Marie, Rachid, Sadikh, Safiatou, Madman, Zahra,
Harris, Soraya, Souleymane, Irma, ma mère et
Amal.

J'ai beaucoup de mal à l'appeler Maman mais bon


sur conseil de Sadio j'ai décidé de laisser les
choses se faire naturellement.

Je me rappelle de cette petite conversation qu'on


avait eu.

FLASH-BACK,

J'avais annoncé mon arrivée et c'est tôt le matin


que j'avais décidé d'y aller afin de déjeuner avec
eux.
J'avais trouvé un repas copieux. L'ambiance était
tendue, je trouvais Carmen nerveuse.

- Je te sens tendue, avais-je lancé.

- Je...euh...j'appréhende juste la conversation.

La conversation ouais il était temps que je m'y


mette.

- Je ne suis pas de nature à tourner autour du pot.


J'avoue que ça me fait perdre les repères toutes
cette histoire. Mais tu es ma mère biologique c'est
ainsi je n'y peux rien. Je ne connaissais pas ton
existence, je n'ai jamais vécu avec toi. En fait, j'ai
l'impression d'être un nouveau née face à sa mère
rire.

J'avais gardé le silence pour choisir mes mots.

- Je t'accepte comme mère sache le mais j'aurais


du mal avec les marques d'affection ou à t'appeler
maman ce sont des choses qui se feront au fur et
à mesure je pense, pour l'instant ne m'en veux pas
si je ne me comporte pas naturellement avec toi
mais sache que je serai présent dans ta vie et tu
auras le respect que tu mérites. Tu es la
bienvenue dans ma vie, chez moi. Je ne veux pas
reparler du passé de tes tords car je pense que tu
es assez âgée pour connaître les tiennes. Moi je
veux avancer, surtout avancer avec ma famille
alors je fais table rase du passé.

Elle avait hoché la tête un sourire aux lèvres,


comprenant et acceptant mes décisions.

- Je te remercie pour cette chance que tu me


laisses. Sache que je ne ne viens pas dans ta vie
pour prétendre ou exiger la place d'une mère. Je
veux juste être présente, te connaître et faire
partie de ta famille. J'ai tes photos depuis que tu
as 6 mois. j'en ai un paquet. Mon père me les
envoyait et c'était une façon pour moi de te voir
grandir. J'espère que toi et Amal sauriez être
proche. Je suis heureuse et moi aussi je sens que
je suis prête à avancer.

Oui on sera proche certainement j'avais prévu une


sortie avec lui histoire d'être seul à seul. J'avais
longtemps charrier ma femme sur cette histoire
de jumeau sans savoir que j'en avais aussi.
- Avez-vous décidé de partir ou de rester ?

- À vrai dire, j'ai un travail là-bas, je suis conteuse


et ton frère a une vie là-bas aussi, il est
ophtalmologue. Moi j'ai des thérapies en stand
bye avec mon psychologue. Je crois qu'on
retournera aux USA, toutefois on viendra de façon
récurrente mais aussi vous pourriez nous rendre
visite toi et ta famille. J'aimerais beaucoup.

Ça ne me dérangeait pas et c'était normal.

J'étais sortie avec Amal, on avait longuement


discuté même si on ne passait pas inaperçue. J'ai
une forte carrure alors que lui il est grand et fin
mais là ressemblance est assez frappante.

Toutefois, nos comportements sont carrément


opposés, j'avais noté une maturité en lui alors que
moi j'étais mature 2 jours sur 10.

Je souris beaucoup habituellement, lui


occasionnellement mais il est cool et ce que je
note c'est qu'il aime les femmes.
Assez beau parleur et charmeur, ça il l'a hérité de
madman.

Nos pas nous avaient conduit chez lui d'ailleurs.


De mon côté, je n'avais pas besoin d'avoir cette
conversation avec lui car il sait que je l'adore.

On avait trouvé madman en bazin ce qui m'avait


laissé un peu perplexe.

- Tu pars quelque part ? Avais-je demandé.

- Non je suis habillé en père de famille pour


recevoir mes gaillards fils c'est beau non ? Par
contre je vous préviens qu'il n'y a rien à manger, je
ne sais que cuire des spaghettis mais d'après H
c'est dégueulasse donc euh... bref faites comme
chez vous. Mi casa es su casa.

J'avais éclaté de rire et traduisais un peu pour


Amal.

- Is it me or do we have a funny character as a


father?
( C'est moi ou on a un drôle de personnage
comme père ?) m'avait demandé Amal alors que
mon éclat de rire lui répondait.

Il n'avait encore rien vu.

- Madman je crois que tu dois prendre des cours


d'anglais, d'après Sadio même un élève de 6e fait
mieux, avais-je lancé alors qu'il m'offrait des yeux
outrés.

- Pas du tout ! Quand il parle je comprends mais je


ne sais pas parler nuance. Attend...il se lève avant
de revenir avec une feuille. J'ai mes questions sur
cette feuille. Alors Amal
What...do...you...do...as...a job? (Tu fais quoi
comme boulot ?)

- I am an ophthalmologist.

Rire j'avais l'impression d'être à l'oral du


baccalauréat.

- Is that your passion? ( c'est ta passion ?) poursuit


Madman toujours scotché sur sa feuille.
- No, my passion is women! ( Non, ma passion
c'est les femmes.)

Madman avait lâché sa feuille la bouche en Ô


avant de partir dans un fou rire suivie d'Amal.

- Au moins je peux discuter de quelque chose avec


toi, Abdel est con mais côté femme il s'est pendu
ah au moins un fils avec qui je peux parler de
femme.

- Ah parce que tu dragues le vieux ? Avais-je


demandé.

- Je ne drague pas, je séduis. Tu me prend pour qui


toi ?Je suis jeune là, avait-il répondu

- S'il te plaît ne nous emmène pas une belle mère


qui a 20 ans Diap si rek.

Il avait ri pour simple réponse. On avait passé une


agréable journée avec lui, pas une seule fois on
avait ressassé le passé. On essayait d'avancer et
pour le faire, il fallait laisser le passé là où il était.
Amal avait dormi chez Madman alors que j'étais
rentré.

J'avais pris un gros risque avec le boulot, une faute


professionnelle. Madman avait quitté le monde de
la mafia alors je me suis débrouillé pour faire
disparaître les 2 trois preuves que j'avais qui
pouvaient l'inculper pour juste 5 ans de prison. Il
était assez malin pour ne pas laisser assez de
preuves et ça m'avait arrangé.

Tout comme Zahra, la justice divine l'attendait.

RETOUR DANS LE PRÉSENT,

On a mangé un succulent dîner, un bon méchoui


de mouton. La bonne humeur était à son comble
jusqu'à ce que Irma demande de l'attention.

- Je voulais m'excuser envers Sadio et Zahra mais


aussi envers vous tous. Ce jour j'ai été horrible
avec mes propos. A vrai dire je suis une personne
qui ne sait pas accueillir des nouvelles, j'ai
toujours vu mon père comme une bonne
personne et ça m'étais difficile de la croire mais
avec du recul j'ai compris que ce n'était pas digne
de moi. Je tiens à m'excuser sincèrement. Je vous
demande pardon et ne m'en tenez pas rigueur s'il
vous plaît !

- De mon côté, tu es excusé, lance Sadio, bien vite


suivi par H et nous autres.

Chacun avait son verre en main alors Sadio a


décidé que c'était le bon moment.

Elle récupère un verre qu'elle fait tinter à l'aide


d'une cuillère pour demander de l'attention, une
fois que le silence règne, je l'aide à récupérer le
carton que je pose au centre du salon. Je lui laisse
le loisir d'ouvrir.

- C'est quoi ? Sadio est enceinte ? Purée vous ne


dormez pas vous ! Inutile de mentionner l'auteur
de ce commentaire.

Elle partage un exemplaire de livre à chacun sous


l'ébahissement de tous.

- Tu écrivais un livre ? Demande ma mère en


caressant la couverture.
- Oui, je me suis auto-éditée et vous êtes les
premières personnes à l'avoir, fait savoir Sadio.

- Je ne savais pas trésor, que tu avais des envies


d'écriture, s'étonne Souleymane.

Sadio lui souris avant de se racler la gorge.

- J'ai toujours aimé lire mais je n'avais jamais


pensé à écrire. Après le jour du drame, je
réfléchissais beaucoup à notre parcours, nos
rencontres, nos émotions à tout. J'ai fait une
rétrospective et c'était clair qu'on avait vécu, tous
ensemble on a fait du chemin, on a été terrassé,
faible, en colère, soudés, malheureux et heureux.
Notre histoire était hors du commun et tout est
partie d'un acte qui remontait à plusieurs années
avant nos naissances et des années plus tard nous
en avons subi les répercussions. L'histoire de Zora
et Zara m'a beaucoup touché comme vous tous. Je
n'oublierais jamais cette souffrance que j'ai lu
dans ses yeux. J'ai ressenti le besoin crucial de
raconter cette histoire, notre histoire, de raconter
nos vécus. Je voulais sensibiliser à travers cette
œuvre que j'ai décidé de ne pas vendre parce que
je veux que ce soit gratuit. Mon objectif n'est pas
lucratif, Je veux sensibiliser sur le jugement, les
actes qu'on posent, le karma, le viol et sur la vie
en général. Parlant de jugement, observez la
couverture.

Il observent tous la couverture de quatre image en


un, un masque, une femme qui porte un chapeau,
un homm en costume les mains gantés et une
menotte au sol tachée de sang.

- J'aurai pu choisir une couverture d'un dessin


d'une femme en robe rouge ou de quelque chose
qui allait imager la vie en général mais j'ai choisi
cette couverture car le masque représentent R et
H toutes deux reliés par la secte et dont les
identités étaient méconnues. La femme au
chapeau vous savez qui c'est rire. L'homme en
costume et gant, représente Abdel et tous les
acteurs masculins donc Ben, Madman, Sadikh,
mon père qui ont jouée un rôle dans cette histoire
et cette menotte tachée de sang abandonné sur le
sol représente la justice de zora, la police menotte
ses suspects ou coupable, donc je l'ai utilisé ici
pour rappeler la justice, le sang sur la menotte,
rappelle sa mort, les sang qui ont coulé et cette
menotte que vous voyez tous abandonné sur le
sol, représente cette justice qu'elle a décidé de
pardonner mais la menotte est taché parce que
malgré tout zora y a laissé sa vie son sueur, son
sang et des innocents y ont pâtis. Au début je
prenais Zora pour la méchante mais j'ai jugé trop
vite, j'ai haï ma mère et j'ai jugé trop vite des
erreurs de jugement j'en ai beaucoup fait et vous
tous d'ailleurs. La personne qui lira ce livre ne
saura jamais à quoi s'attendre, au début on a
l'impression que c'est l'histoire de broutilles de
couples, après la secte arrive, une envie de justice
naît, on se lance dans une aventure d'action,
d'énigme de folies de fou rire, d'amour pour au
final découvrir que nous sommes tous liés et
qu'une malédiction avait été le fil conducteur de
nos vies et ça en étant au début de l'histoire le
lecteur ne l'aurait jamais deviné. Il ne saura jamais
comme nous n'avons jamais su au début, il se
posera des questions comme nous nous en
sommes posées. Les découvertes viendront au
lecteur comme elles sont venues à nous grâce à
Zora. De cette même façon qu'on a tous été
surpris à chaque avancement c'est ainsi que le
lecteur le sera j'ai mis un accent sur les énigmes,
sur les ressentis, sur les scènes car je veux que le
lecteur se retrouve immergé dans ce qui a été
notre monde et qu'il en tire des leçons.

Ils applaudissent alors que Soraya siffle deux


doigts dans la bouche. Mon regard emplit de
fierté parle pour moi.

- Pourquoi justice passionnelle comme titre et non


par exemple Zora, malédiction ou karma ?
Demande Harris qui semble être gaga de la
couverture.

- Le titre j'ai choisi Justice passionnelle. Pourquoi ?


Parce que nous avons tous ici vécu une injustice et
à un moment de nos vies nous avons eu soif de
justice et le plus important, la justice de Zora qui
était poignante, vivante et passionnelle. Cette
justice, ce combat qu'elle menait, était sa passion,
ce pourquoi elle s'était réincarnée, ce qui la faisait
vivre. J'ai aussi choisi ce titre pour rappeler
l'amour car Zora et Zara avaient cru en l'amour. Et
nous, peu importe combien de fois nous avions
été brisés aujourd'hui de différentes façons nous
vivons tous l'amour. Nous sommes réunis ici et
nous ressentons de l'amour pour chaque
personne présente dans cette pièce. L'amour a été
le début et la fin de cette histoire, Zora est partie,
elle nous a pardonné parce qu'elle aimait Zahra.
J'ai combiné la justice et l'amour et j'ai rendu cela
passionnelle. Dans ce livre vous y retrouverez une
partie de vous, de vos blessures, de vos guérisons
et des personnes y prendront des enseignements.

Ils reprennent les applaudissements alors qu'ils


viennent tous féliciter ma femme.

Sadio se retrouve en l'air par sadikh êta Harris


alors que les autres sifflent.

- Hip Hip Hip ? Ambiance Soraya

- Hourra !!!! Répondons-nous de concert.

- Hip Hip hip ?

- Hourra ?

Mon regard ne quitte pas celui de Sadio.

Les yeux ancrés dans ceux de l'autre, elle y lit tout


mon amour, ma fierté et ma reconnaissance.
- Je t'aime me souffle-t-elle et mon sourire ne
m'avait plus jamais quitté.

J'étais heureux, ils étaient tous heureux, ça se


sentait, les éclats de rires, les chants et les actions
comics avaient peuplés la pièce. Dans les traits de
chacun, je lisais un apaisement, une réconciliation
et une paix intérieure avec soi-même.

Chacun a eu son histoire dans cette histoire qui


nous a fait voir de toutes les couleurs.

Mais chacun a retrouvé sa vie, chacun fait sa vie et


chacun avance.

J'avais voulu rendre justice à mon père, ma


femme avait voulu rendre justice à son père et à
sa petite sœur sans savoir que nous n'étions pas
les propriétaires de cette justice. Une autre
personne l'était et peu importe ce que nous
sommes où nous serions il était certain que Zora
nous avait marqué et que à tout jamais on se
souviendra de cette fille à la robe rouge.

On exige rien de la vie, c'est elle qui nous exige le


savoir vivre, l'amour du prochain, le pardon, car
nous écrivons notre histoire dans un cahier et
chaque encre qui salit la feuille salira notre futur
alors choisissons de bien salir notre vie. Il n'y a pas
d'acte sans conséquences. Chaque graine que l'on
sème produira un fruit bon ou mauvais ? Nos
actes nous le diront dans un futur proche.

Abdel pénétra sa chambre et trouva sa femme qui


fermait une malle avec grand sourire.

- Qu'est-ce que tu fais sunshine ?

- Je ferme notre passé pour éclore notre futur


mon burr !

FIN

___________\_\_

Épilogue

7 ANS PLUS TARD,

Emlyn Sadio Kâ,


Je prépare le petit déjeuner tandis que Aziz
s'affaire à aider ses petits frères à prendre le bain.

Tout est calme pour l'instant mais bientôt je me


retrouverai dans la jungle.

- Le roi est là prêt pour le festin ! Yaye namone


nala ( tu m'as manqué maman.) Je me tourne vers
la voix et découvre Khadim déjà habillé.

- Bonjour mon bébé, comme d'habitude, tu peux


disposer les assiettes s'il te plaît ?

Il me regarde avec les yeux ronds comme


d'habitude à chaque fois que je lui demande
d'accomplir cette tâche.

- C'est un truc de grand ça ! J'ai 7 ans ! Toi même


tu viens de m'appeler bébé yaye, s'offusque-t-il.

- Tu le fais ou tu ne prends pas de petit-déjeuner.


Tu choisis Khadim !

Il récupère les assiettes et se met à la tâche en


ronchonnant bien évidemment.
- C'est de la maltraitance pour enfant c'est pas
normal, je connais mes droits.

Je lève les yeux au ciel, fatiguée par cet enfant. Ce


sont juste de petites choses que je leur demande
afin qu'ils en prennent l'habitude.

- BZ ramène mes lunettes je ne vois rien là tout est


invisible devant moi. Il ferme les yeux Tu es
arrêtée ou yaye ? Je ne te vois même pas encore
moins les assiettes oh la la, balma mais li meunou
mako, continue-t-il son cinéma.

- Tu es myope pas aveugle, merci pour le cinéma


qui ne me fera pas changer d'avis mon cœur.

Ouais j'ai hérité d'un fils myope et ce n'est rien


face à son comportement, il a 7 ans a tout cassé
mais le petit pense en avoir 30.

Ben Aziz arrive, m'offre un câlin et tend les


lunettes à son frère. Sans que je ne le lui
demande, il aide son frère à poser les verres.
Ben Aziz est le plus calme de nos enfants et celui
qui est le plus collé à moi, c'était lui le fœtus le
plus petit.

Plus il grandissait, plus on remarquait qu'il était


trop calme et trop anxieux pour son âge, on a eu
recours à un neurologue qui a détecté le
problème.

Il est sujet à un réflexe de paralysie par la peur


(Rpp) qui est une réaction spontanée, qu'on ne
contrôle pas. Il a subi mon stress durant la
grossesse. Pour faire simple, de cette même façon
que j'étais toujours au aguet c'est ce
comportement qui a agit sur son système nerveux
et qu'il développe sans le contrôler, comme un
instinct de survie.

Il est très fragile, parce que sa sécurité intérieure


est toute petite.
Il ne peut pas gérer le changement de routine : ça
le déstabilise beaucoup trop. Quand il est stressé,
il se fige, il ne bouge plus et a énormément de mal
à parler en public.
Son premier jour de classe c'était très mal passé
surtout que c'était difficile pour la maîtresse de
comprendre l'enfant surtout qu'avec ces
mentalités qui taxent ce genre de chose, comme
des maladies de blanc même la dépression pour
certains c'est un truc de toubab. Et la maîtresse
avait cette mentalité, elles avait osé traiter mon
fils d'enfant pourrie gâté parce qu'il pleurait une
maîtresse normale aurait dû chercher à poser des
questions a l'enfant mais bon madame avait eu
une autre attitude pourtant Abdel avait spécifié le
problème de l'enfant au Directeur mais elle m'a
bien entendu celle là. Puis au fur et à mesure avec
de la communication Ben s'est senti en confiance
dans sa classe.

Ma mère nous rejoint, salue ses petits enfants


puis roule son fauteuil jusqu'à moi.

- Ça va ? La noctambule que je suis Je vous a


entendu vous disputer tardivement.

Je souffle bien que ça ne soit pas une grave


dispute.
- Abdel ne supporte pas mon collaborateur selon
lui il a des vues sur moi et le bougre s'est amusé à
m'appeler à 2 H du matin bien évidemment ça l'a
énervé.

- Et qu'est-ce que tu as fait ? Ne me dis pas que tu


l'as suivie dans cette dispute sachant qu'il avait
raison ?

Je prend les gamelles de mes chats Zall et ndeye


Binta et leurs sert à manger tout en répondant à
ma mère :

- Avant même de me brosser je l'ai appelé pour le


virer. Il n'est pas professionnel et c'est un manque
de respect d'agir ainsi sachant que je suis sa
patronne qui pis est mariée. Ça m'a juste saoulée
que Abdel me reproche l'appel de ce type alors
qu'il sait que je ne permet pas ce genre de chose.
Mais j'ai compris que c'est sa jalousie qui parlait
plus que sa raison mais t'inquiète on a dormi avec
le sourire, dis-je en souriant de façon graveleux.
Elle arqua les sourcils avant de fuir rapidement
comprenant d'où je veux en venir. J'éclate de rire
derrière elle.
- YAYE JE NE RETROUVE PAS MA MONTRE ! Crie
Aziz depuis sa chambre, l'adolescent au collège
qu'il est devenu, prend plaisir à se saper dans de
belles choses.

Je monte pour la chercher avant de redescendre


rapidement.

Abdel nous rejoint sa fille dans les bras ou plutôt


ma rivale, pire qu'une glu quand son père est dans
les parages.

Nous prenons le petit déjeuner quand un dingue


se fait attendre.

A la vue de madman khadim et Ben courent pour


l'accueillir.

- Oh non ! Ronchonne ma fille semblant être au


bout de sa vie.

Abdel éclate de rire comprenant pourquoi elle agit


ainsi.

- Saab ramène ta fraise papi est là !


- Zai un nom ! Rétorque-t-elle les poings serrés.

Madman s'amuse à appeler la petit saab sachant


qu'elle est très susceptible, à son âge un rien
l'enflamme. Saab est un pseudo qu'il a inventé de
je ne sais où; SA pour Sadio et Ab pour abdel. De
toute façon, j'ai cessé d'essayer de comprendre ce
vieux.

- Saab est plus jolie que Zahra. N'est-ce pas


khadim ? H t'inquiète je ne parle pas de ton
prénom, le tien est très joli.

Ma mère lève les yeux au ciel.

- C'est mon homonyme donc Zahra c'est Zahra. On


mangeait dans un calme pas possible il a fallut que
tu te ramène pour que tout s'effrite.

- Je suis aussi capable de rester silencieux. Tu me


prends pour qui ? Observe !

Il prend place alors que je lui apporte des


couvercles. De ma position, je constate qu'il y'a
des hommes dans mon jardin qui ont des cartons
en main.
- C'est qui ceux la ? Demandé-je machinalement.

- Les gars en bas ? Ah je les ai engagés pour


installer des matériaux pour le programme que je
vous ai concocter.

Je secoue la tête puis reprends ma place. Il se sert


silencieusement et surtout avec concentration
puis semble se rappeler qu'il manque quelque
chose dans son café. Il observe le sucre qui est en
face de ma fille. Il touche khadim et lui montre du
doigt le sucre.

- Saab donne le sucre à papi, fit khadim ayant


compris le manège de son papi.

- ZE NE MEPEL PAS SAAB ! Tu me Cherches ?


S'ensuit une crise de larme.

- Tu pleures trop vite toi aussi, c'est bon calme toi,


la console son père.

- C'est eux ils me fofoque ! Couine-t-elle.


- On dis provoque, la reprends Ben Aziz elle lui
lance un regard noir.

Madman pose sa tête.

- On m'accuse d'être le bavard pourtant je me suis


tus et depuis ça bavarde. Je ne viens plus chez
vous.

- Hahamdoulah, répond ma fille voulant dire Al


Hamdoulilah ce qui nous fait tous éclater de rire.

Rire, il nous a sorti cette menace peut-être un


million de fois mais viens ici dès qu'il s'ennuie.
Abdel lui a proposé de venir vivre ici mais
madman a refusé tenant trop à sa liberté.

Les jumeaux ont 7 ans et Zahra en a 5 . Moi et


Abdel n'avons pas chômé et clairement je n'ai plus
20 ans la ménopause viendra frapper à ma porte
bientôt autant faire mes enfants.

- Aziz, ta copine sait que tu es ici ? Demande ma


mère.

- Elle nous rejoindra après, répond-il.


Madman s'est déniché une copine de 45 ans. Ça
aurait pu être cool sauf que dernière ne supporte
pas ma mère et je ne l'a supporte pas non plus
mais on fait un effort pour Madman. Je ne vais pas
décrire son comportement vous aurez
certainement le temps de le découvrir vu que
j'organise un barbecue avec tout le monde en ce
dimanche ensoleillé.

***

Abdel Oumar Thiam,

Fini mon bain et vêtu d'un jean et d'un t-shirt


basique, je trouve au salon Madman et ma belle-
mère qui tiennent des fiches.

Je m'approche afin d'observer tandis qu'il se


précipite pour cacher le tout rapidement sur son
dos.

- Qu'est-ce tu fais ? Demandé-je à mon père.


- Bah j'organise des jeux de couple. Tout le monde
sera là autant s'amuser. Va t'en, laisse-nous
travailler. Tu ne dois pas voir les questions.

Je secoue la tête voulant rétorquer sauf que la


sonnette m'interrompt.

Je pars ouvrir sachant les employés occupés avec


Sadio.

Aujourd'hui on reçoit du monde.

Les premiers à arriver sont les Diop, notamment


Soraya et Khalil.

Je me stoppe bien vite, j'arque un sourcil à la vue


de leurs t-shirts alors que Soraya tient le bras de
son mari, ce dernier semblant mal à l'aise qui tient
la poussette de leurs bébés de 1 ans. Son t-shirt à
lui est blanc avec pour inscription elle
m'appartient avec l'emoji du doigt qui pointe sur
la gauche imprimer dessus. A son tour, elle porte il
m'appartient l'emoji pointant la gauche.

J'éclate de rire en oubliant mes bonnes manières.


- Elle m'a forcé, se lamente Khalil.

Je me laisse choir contre le mur incapable de faire


taire mon rire.

- Tu te justifies pourquoi ? Au bureau il a des


tasses avec la photo de Sadio. Et il ose se moquer.
On s'appartient mon petit imam préféré.

- Combien de fois devrais-je te dire que je ne suis


pas imam ? Réponds Khalil blasé.

- Tu animes des conférences c'est pareille ! Allez


viens !
MAMAN ! Les trois poux venez ! Tata So est dans
la place !

Elle rentre sans prendre son fils que je


m'empresse de récupérer.

C'est mon homonyme, il s'appelle Abdel Diop. Le


jour du baptême j'ai été tellement surpris non
mais tellement. Je ne pouvais imaginer que Soraya
m'estimait tant pour laisser son frère et
Souleymane et me choisir moi.
Je suis trop gaga du petit.
Soraya travaille depuis maintenant 5 ans à l'unité
en tant qu'officière. Elle et Khalil sont mariés
depuis 3 ans. Soraya tenait à finir sa formation
militaire avant de se mettre la corde au cou.

Je récupère l'ancien kangourou de ma fille Zahra


et porte le petit Abdel avant d'aller refourguer les
matériaux pour le thé à Khalil, le désavantage de
venir en premier.

Les seconds arrivants sont Ben, Irma et Marie.


J'embrasse ma petite sœur et sa fille Khadija,
apparemment c'est le nom de la vraie mère de
Rachid et Marie.

Je me rappelle que j'avais failli faire une syncope


quand Ben était venu me demander sa main.
Mon cerveau avait subi un bug.
D'où ils s'étaient mis ensemble, d'où ils s'aimaient
? Tant et tant de questions qui m'avaient retourné
tant de fois sur mon lit sans savoir que derrière
moi dormais la traîtresse de Sadio qui avait joué à
cupidon.

Sa main est dans tout cette femme.


Naturellement je n'avais pas refusé, Marie n'est
pas une petite fille, elle m'avait parlé de ce qu'elle
ressentait, Ben m'avait rassuré et j'ai accepté alors
depuis 6 ans ils sont mariés et au vue de la mine
de ma sœur je peux affirmer qu'elle est heureuse.

- Ça va sugar 4 yeux ? Le taquiné-je en me


débattant avec des arachides, mon homonyme est
trop à l'aise sur ma poitrine.

Ben se masse le front dépité.

- Sincèrement ça ne te dis pas de te trouver une


nouvelle proie ? J'en ai marre de toi.

Je pose théâtralement ma main sur ma poitrine en


fermant les yeux, faisant mine d'être blessé.

- Mon cœur est brisé à jamais ! Ô tu es


cruel...snif...pourquoi tant d'animosité envers ton
beau-frère ? J'ouvre un œil et le vis ennuyé ce qui
me fait rire. Je pose une main sur son épaule et lui
lance : désolé je n'ai qu'une petite sœur et
malheureusement à ma naissance après avoir
vécu 5 minutes sur terre, je m'étais promis
d'emmerder mon beau frère et c'est
malencontreusement tombé sur toi.

- T'es drôlement debile ! marmonna-t-il.

Je lui souris.

- Le débile c'est le père de ton homonyme + le


frère de ton épouse donc = respecte le débile.
Mouahahaha ! Juste un rire moqueur.

Je m'éloigne alors que je l'entend rire derrière


moi. Pour une personne étrangère à nous ça
aurait pu sonner comme une discussion entre
deux personnes qui se détestent mais c'est notre
façon de nous taquiner.

Mon regard se pose sur madman couché sur le


carrelage en étoile de mer alors que La petite
Zahra fait rouler son train sur son ventre.

- Madman le rail, madman le train, madman la


locomotive, lancé-je en ricanant.
Je dérange un peu tout le monde avant d'aller
ouvrir la porte. Je découvre Rachid avec une belle
jeune femme.

On se salue naturellement.

- C'est mon frère aîné, Abdel c'est la femme que je


désire épouser, entame Rachid.

Oulah je vais devoir apprêter un bazin digne de ce


nom.

- Enchantée je m'appelle Carmen ! Dit sa copine


en tendent la main.

Hein ? Je fais les gros yeux à mon frère qui hausse


les épaules. Pour ne pas paraître bizarre, je souris
à la fille vraiment enchanté.

C'est vrai que la reine s'appelle en réalité Elisa


mais à chaque fois que j'entends Carmen c'est à
elle que je pense direct.

J'appelle Marie pour lui demander de s'occuper de


Carmen.
- Sérieux tu es allé te chercher une Carmen ? Le
taquiné-je.

- Ca va c'est mon destin je suis sorti avec Fatima,


Anta, Diane ça na pas marché alors c'est Carmen
mon destin.

Je le complimente sur son choix et le félicite pour


le futur mariage.

Ma mère arrive suivie de mon jumeau qui a un


sparadrap sur le nez, ce qui m'interpelle.
J'embrasse ma mère qui est ici avec Amal depuis
une semaine.

Je prend mon jumeau en aparté.

- Tu as eu quoi sur le nez ? Le questionné-je.

Il souffle comme épuisé.


Amal comprend le français désormais même si son
accent laisse à désirer.

- Avant hier à la plage j'ai rencontré une belle


femme, on a papoté j'ai pris son numéro. Hier je
l'ai invité, n'ayant pas de temps à perdre. Et il me
semblait qu'elle aussi parce qu'au restaurant elle
m'a demandé ce que j'attendais d'elle.
Sereinement et confiant j'étais, je lui ai dis qu'elle
est belle, désirable et que je voulais qu'elle soit
mon plan Q le temps que je sois là et j'ai reçu un
coup de poing en plein nez. C'était violent frère. La
nuit je n'ai pas pu dormir j'ai dû aller voir le
médecin.

J'éclate de rire.

- Ce n'est pas fini, ce matin j'ai reçu une photo


d'elle sur un ring avec un message. Attends je te
montre, il sort son téléphone et me montre la
conversation.

Je découvre la photo d'une fille claire de peau


assez svelte en tenue de sport, sur un ring, les
mains enfouies dans des gants de boxe. Je lis la
légende : La prochaine fois je t'écrase tes bijoux
de famille. On reprend tout ce soir tu m'invites au
restaurant et quand je te demanderai ce que tu
attends de moi tu as intérêt à me donner une
bonne réponse connard !
Nb: j'ai ton adresse Monsieur je suis américain
connard !
Je ris jusqu'à voir floue alors qu'il m'arrache son
téléphone.

- Elle me menace et elle croit que je vais l'inviter je


ne suis pas fou. Quoique je l'ai trouvé vraiment
captivante.

- Rire tu as intérêt à le faire, elle a ton adresse.


Comprend une chose Amal, ici c'est pas là-bas et
là-bas c'est pas ici. Je crois que si tu continues
comme ça tu perdras des dents et en bonus des
jambes cassées. Puis c'est quoi ça Amal ? Un peu
de délicatesse, de charme ne te fera pas de mal,
on ne parle pas ainsi à une fille. Conseil de frère,
casse-toi au lieu de forniquer de gauche à droite.
Je crois que tu viens de tomber sur ton terminus
rire !

Il m'observe avant de hausser les épaules.

- C'est juste l'habitude, là-bas je vais en boîte si on


se plaît c'est direct direct quoi je pensais que ça
allait le faire ici. Et puis je ne peux pas rester avec
une femme alors que le mariage demande fidélité.
C'est impossible ! Je risque de la tromper je ne
veux pas blesser des cœurs en infligeant mes
envies à une femme amoureuse c'est pourquoi je
ne me mets pas en couple. On se rencontre, nous
avons les mêmes attentes et ça le fait.

- Tu parles parce que tu n'as pas encore rencontré


la femme mais j'ai ma petite idée. Amal Cesse
cette vie de débauche. Je t'assure que la débauche
légale est un délice.

Il fait la moue en observant la photo.

- TONTON AMAL ! Crie Khadim en arrivant vers


lui. Ça va boy ? Namenala !

Ce gosse m'épuise, sans gêne il est.

- Si ta mère t'entends, tu vas essuyer des baffes,


l'avertis-je.

- Oh laisse le tranquille, rétorque Amal en se


tournant vers Khadim. Nikel fils. Tu as oublié les
bonnes manières ou quoi ? Comment on salue son
tonton anglophone ?
Khadim présente son poing et celui de Amal le
rejoint dans un Check. Je secoue la tête décidant
d'aller emmerder de nouveau Ben.

Sauf qu'on sonne encore je pars ouvrir et c'est


Harris et sa femme ndeye Binta la meilleure amie
de Sadio.

Comment ça se fait ? Elle était mariée non ? Je


vois vos têtes rire.

Eh oui elle était mariée avec son petit ami de


depuis l'adolescence sauf que le petit ami calme
et tout gentil s'était révélé être un homme violent
qui se cachait derrière une timidité feinte.

De nos soirées de ragots, ma femme m'avait dit


que Ndeye lui avait raconté qu'il l'avait giflé dans
leurs début mais qu'elle se disait qu'aune gifle
n'était pas si grave, il l'a refait une deuxième fois
puis quand elle l'avait menacé de le quitter, il a
changé mais comme le dit nos amis ivoiriens «
comportement est comme poil tu vas beau raser
ça va pousser » au mariage il s'était dis qu'elle
était devenu un acquis alors sa nature est revenu
au galop. C'était des crises de jalousie, des
manipulations, des interdictions qu'elle vienne au
travail... Puis les coups ont plu jusqu'à la mener à
l'hôpital.

Comment est-elle sortie de ce mariage ?

Tout ce que je sais c'est que moi et Khalil avions


dû aller au commissariat pour payer la caution de
nos épouses.

Sadio et Soraya sont allés le tabasser, lui causant


des fractures à la jambe.

J'avais dû réprimander Sadio sur cet acte pour


faire genre sinon il méritait de goûter des coups
comme ce qu'il faisait subir à sa femme.

Ndeye est une femme entraîner pourtant,


seulement qu'elle ne voulait pas lever la main sur
son homme qui lui ne se gênait pas pour le faire.

Ah les femmes, toujours à vouloir protéger


quelqu'un qui ne les protège pas.
C'était plaisant pour lui de violenter une personne
plus faible mais être à la place du faible ne lui a
pas plut.
Il savait que Sadio est l'amie de Ndeye alors
naturellement il s'était dit que sa femme était de
mèche, n'ayant pas supporté de devoir rester sur
un fauteuil pendant 8 mois, il l'a répudié. Le
divorce à l'amiable a été rapide. Elle était venue
vivre ici jusqu'à ce qu'une année plus tard, Harris
tombe sous son charme.

- Le diablotin ça va ? Demandé-je à Harris qui me


fixe sans répondre.

Voilà pourquoi je l'appelle diablotin ce type est


trop calme, trop calculateur, trop réfléchi. Il peut
être avec nous sans se prononcer, tout ce qu'il fait
c'est de croiser ses pieds et de nous observer
l'index posé sur sa joue. Puis ses rêves ou
cauchemar se réalisent.

- Sérieusement ça va avec ndeye ? J'imagine que


ça ne doit pas être facile ? Demandé-je désormais
le visage sérieux.
Les deux n'arrivent pas à concevoir et de ce que je
sais, ça mine beaucoup le moral de Ndeye qui
s'inquiète de ne pas faire d'enfant avant la
ménopause.

- Comme tu l'as dit ce n'est pas facile surtout


qu'elle est la plus touchée. Moi ça ne me dérange
pas d'adopter, il ya de nombreux enfants qui ont
besoin de père et de mère et je compte adopter
même quand on réussira à faire un enfant mais il
m'est difficile de convaincre Ndeye. Quand je lui
dis que ce n'est pas grave qu'on peut adopter elle
trouve que je m'en fiche alors que le problème
n'est pas ça. Ma philosophie est simple Abdel si on
ne peut pas concevoir on peut recevoir. Mais bon
je la soutiens dans ce combat, le problème peut
aussi venir de moi, lundi j'ai des examens à faire y
compris le spermogramme, il me tapote l'épaule
et s'éclipse.

Une sorcière je vous dis. Je le vois qui part


embrasser sa mère. Harris et Souleymane sont
désormais très proches, y compris Sadikh et
Soraya qui se comportent en parfaite bébé gâté
quand il est là.
Sadikh et Safiatou arrivent bras dessous bras. Je
me mets à genoux pour tirer le nez de Saïda, leur
fille de quatre ans.

- Tonton arretel ! Se plaint-elle en riant je lui tire la


langue et elle court rejoindre la petite Zahra alors
que Sadikh me talonne.

- Yo tonton Sadikh ! Namone nala ! S'emmène


Khadim.

Sheut !

- Va jouer avec les enfants de ton âgé khadim que


je ne te revois pas ici !

- Mais papa eux ils ne disent rien de bon. Bz lui il


est avec maman comme d'habitude et Saab,
khadija et Saïda sont trop petites. Dis tonton
Sadikh raconte moi ta jeunesse.

Ce dernier se met à raconter sa vie, je pars


rejoindre Khalil et Rachid.

- Dis Khalil ça fait quoi d'être marié à une fille de


12 ans ? Demandé-je.
Il m'observe hébété, ne comprenant pas ma
question. Alors je lui explique.

Il se racle la gorge comprenant bien désormais.

- Du coup, si Soraya se comporte comme une fille


de 12 ans alors je peux donc demander à Sadio ce
que ça fait d'être mariée à un gamin de 5 ans ?
Répondit-il.

- Pardon ? M'offusqué-je sous le rire de mon frère


Rachid.

Nous avons passé une belle journée remplie de


bonheur.

On est heureux.

***

UN MOIS PLUS TARD,

Chez Ben et Marie Thiam,


Couchée sur le torse de mon époux, je me dis que
je n'aurais pas pu faire meilleur choix. Ben est
l'homme et l'amour de ma vie.

Je suis comblée en tant qu'épouse, mère et amie.

- Es-tu heureux Daddy Thiam ? Lui demandé-je.

- Je suis heureux et comblé. J'ai vécu mais ma vie a


débuté quand je me suis engagée avec toi. Je ne
regrette rien et je t'aime ma petite femme.

L'âge n'est qu'un chiffre, l'amour est plus beau.

***

Chez Sadikh et Safiatou Gaye,

Assis sur notre terrasse, je caresse les pieds de


Safiatou qui les a posés sur mes genoux.

Je me réveille toujours à ses côtés, je la vois qui


rayonne, qui est tantôt en colère. Je suis con dès
fois mais j'ai la femme qui m'accepte et me
supporte et rien que pour ça je me dis que j'ai tout
gagné.
Si c'était à refaire, je le referais.

- Je t'aime Safiatou follement et comme je n'ai


jamais aimé.

Elle sourit alors que ses cheveux virevoltent au gré


du vent.

- Je t'aime et j'aime l'homme que tu es Aldiana. Tu


n'es pas romantique oui tu es bordélique mais
c'est toi que j'aime.

Moi safiatou j'ai trouvé l'homme qui a essuyer


mon passé sans jamais me le rappeler au contraire
on vit notre présent et construit notre futur.

On ne peut pas tout avoir, le prince charmant


n'existe pas mais l'amour existe.

***

Chez Khalil et Soraya Diop,

A genoux je demande pardon à Khalil, pour ma


façon d'être, mes qualités, mes défauts. Je sais
que je ne suis pas facile à vivre et pourtant il est
là.

- Je me demande comment tu fais pour


m'accepter, marmonné-je.

- Relève toi Habibi. Puis Soraya je t'ai vu et je t'ai


choisi parmi mille et vice versa. Je t'aime toi avec
tes défauts et tes qualités parce que oui des
qualités tu en as et énormément. Mon amour
pour toi essuie et me permet de supporter ta
façon d'être. Je ne t'aurai échangé pour rien au
monde mon bébé, c'est toi Soraya que j'aime.

Je le serre dans mes bras en pleurant contre son


torse.

Je suis folle de cet homme.

Moi Khalil j'ai trouvé une femme et malgré mes


défauts elle m'accepte aussi.

Les défauts et les qualités se valent et nous


attirent souvent. Quand on aime on ne connaît
pas la raison car l'amour même est déraisonné et
irréfléchi.
***

Chez Harris et Ndeye Binta Kane,

Je range les nombreux livres de mon époux quand


je sens deux bras me ceindre et un bisous se poser
sur mon cou.

La décision est tombé je suis infertile, je souffre


d'anovulation, L'anovulation survient lorsque les
ovaires d'une femme ne se développent pas et ne
libèrent pas d'ovules. Pour l'instant on essaie tous
les traitements possibles toutefois j'ai cessé de
pleurer chaque nuit car j'ai un merveilleux époux
qui me soutient et qui me comprend.

J'ai fini par accepter d'adopter car comme le dit


toujours Harris, si on ne peut pas concevoir, on
peut recevoir.

- Merci pour toi mon ange, lui dis-je.

- Pour le meilleur et pour le pire trésor ! Répondit-


il.
L'amour nous donne des ailes, l'amour prône le
soutien. Deux âmes qui s'aiment doivent être deux
épaules qui se portent et qui se soutiennent.

Tout n'est pas rose dans un couple mais à chacun


la couleur qu'il veut donner à sa vie de couple car
comme le disait Abbé pierre, « la vie n'est que le
reflet des couleurs qu'on lui donne. »

***

Chez Abdel et Sadio Thiam,

Abdel est profondément ancrée en moi alors que


j'ai le dos arqué en proie à des sensations qui me
font voir les étoiles.

Sa main enserrant la gorge, il me lance un regard


fiévreux et j'ai la fièvre.

- Juste Je t'aime ! Gémissait-je cruellement.

- Juste je t'adore répond-il.

Mon roi, mon calme et ma tempête, celui que je


vois juste quand je me retourne.
Jamais loin

Abdel ma vie.

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Merci à toi lecteur ou lectrice

By Oum’Didi chro

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