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PESANTES 1ère C

Juan Felipe

FRANÇAIS :
Fiche pour l´Oral : “Juste la fin du monde”
De Jean-Luc Lagarce

INTRODUCTION

Suivant le style du grec Sophocle, utilisé dans ses sept pièces célèbres que nous
connaissons, le dramaturge français Jean-Luc Lagarce utilise le registre tragique dans
sa pièce "Juste la fin du monde", œuvre écrite en 1990 et associé au parcours : « Crise
personnelle, crise familiale », dont nous analyserons un extrait de la scène 8 de la
Première partie. Dans cet extrait, l´auteur met en scène une discussion masquée entre
la Mère et son fils aîné Louis, au respect de son absence dans la vie familiale, dans
laquelle la Mère le critique vivement tout en évitant de lui parler directement de ses
propres sentiments. C´est pour cela qu´on se demandera comment cet extrait met-il en
évidence la crise familiale ici présente ? Pour répondre à notre problématique nous
allons voir deux mouvements principaux : le soliloque de la Mère et l’absence de
communication entre les personnages.

DÉVELOPPEMENT

Premier mouvement : le soliloque de la Mère

Premièrement, on analysera le soliloque de la Mère à travers lequel elle réalise une


forte critique vers son fils Louis pour avoir être absent autant de temps de la vie
familiale, mais elle ne fait pas cette critique de manière directe : elle joue le rôle d’une
intermédiaire de ses fils Antoine et Suzanne, pour parler à travers d’eux. Pour achever
ce but, elle utilise une voie détournée pour faire connaitre ses vrais sentiments : « Que
tu lui donnes à lui, Antoine, le sentiment qu’il n’est plus responsable de nous » (l.1-3),
et « il se voulait responsable de moi et responsable de Suzanne » (l. 10). Le personnage
utilise aussi dans son discours des verbes à l’infinitif pour toucher les sentiments de
son fils aînée : « qu’ils puissent te joindre, t’appeler, se quereller avec toi et se
réconcilier et perdre le respect » (l.27-28). En plus, l’utilisation de la polyptote de la
deuxième personne du singulier : « que tu lui donnes » (l.15), « que tu sois » (l.24),
« avec toi » (l.28) et « Tu serais » (l.31), pour placer son fils Louis comme un élément
intégrant de la famille. La Mère utilise aussi des phrases déclaratives pour qualifier
négativement son fils : « - il ne l’a jamais été » (responsable) (l.5) ; « les frères aînées,
absents ou étranges » (l.30) et « des tricheurs à part entière » (l.34). En définitive,
comme l’on a bien démontré, dans ce premier mouvement l´auteur met en scène un
soliloque très étendu de la Mère parmi lequel, avec une formulation masquée, elle
critique son fils aîné Louis, au respect de son absence dans la vie familiale.

Deuxième mouvement : l’absence de communication entre les personnages

Une fois analysé le soliloque de la Mère, le dramaturge nous présente un dialogue final
entre la Mère et son fils Louis. La critique négative de la Mère produit des tensions
avec Louis que se déclenchent dès qu’elle pose la question suivante : « Petit sourire ?
Juste ‘ces deux ou trois mots’ » (l.35) que, conjonctivement à la phrase de réponse
utilisé par Louis, « Juste le petit sourire » (l.36), fait allusion au titre de la pièce (« Juste
la fin du monde »). En tout cas, cette phrase est utilisée para la Mère pour insister sur
l’irresponsabilité de son fils aînée, lequel à son tour répond avec l’utilisation de
l’imparfait « J’écoutais » en soulignant sa distance émotionnelle avec sa famille et
surtout avec sa Mère. Pour finir, l’auteur fait un lien avec le temps quand la Mère
propose, de façon ironique, une question blessante et vexante envers Louis : « quel âge
est-ce que tu as, aujourd’hui ? ». Cette question accorde de l'importance au passage
inexorable du temps qui a un effet nocif sur les relations familiales en crise. Bien que
Louis ait "trente-quatre ans" (l.42), sa mère précise que, de son point de vue, le même
temps d'abandon s'est écoulé pour elle et sa famille : "Pour moi aussi, cela fait trente-
quatre ans" (l.44).

CONCLUSION

Pour conclure, nous avons vu que la tirade de la Mère prend la forme d’un long
soliloque qui a pour objectif que Louis reprend sa place d’aînée de la famille. La Mère
fait remonter à la surface les tensions et tient un discours culpabilisant qui finit dans
une discussion entre elle et son fils, montrant ainsi la manque de communication dans
la famille et, pourtant, la crise familiale que la caractérise. La dimension de la crise est
telle qu'il n'est pas surprenant que Louis revienne dans la maison abandonnée
seulement pour annoncer sa mort prochaine, idée qu’on peut rencontrer aussi sur la
pièce de théâtre de Jean d’Anouilh dans laquelle Antigone est présentée comme une
fille qui pense que son destin sera la mort.

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