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FICHES DE BAC

1. PARCOURS & QUESTIONNEMENTS/ARGUMENTS


2. THEMES/ PASSAGES IMPORTANTS
3. CARTE IDENTITE DE L'OEUVRE ( titre, auteur, genre, date,
mouvement, parcours, contexte)
4. CITATIONS
5. OEUVRES EN LIEN
6. BONUS : DEFINITIONS IMPORTANTES

PARCOURS 1 : LA FAMILLE, UNE INSTANCE TRAGIQUE :CRISE


PERSONNELLE, CRISE FAMILIALE

Étape 1 : Connaître le parcours.

Depuis l'Antiquité, les récits issus de la mythologie ont mis en scène des
familles, généralement divines. Ces familles connaissent plus ou moins de
crises, qui sont à l'origine de conflits divers. Ces mythes ont inspirés par
la suite de nombreuses œuvres théâtrales dans lesquelles les relations
familiales entrent en confrontation avec des enjeux passionnels et
moraux. Cette confrontation entre valeurs morales et familiales
conduisent à un dénouement atroce de ces tragédies. Ce n'est cependant
pas le cas de JUSTE LA FIN DU MONDE, où la violence et l'aveu sont
étouffés. Ici la crise suggère un état de trouble qui peut durer et
générer des déséquilibres. La crise est à la fois le résultat de tensions
qui explosent à la vue de tous mais aussi un déclencheur d'événements qui
seront de nouvelles crises. La crise met en lumières les failles d'une
personne ou d'un groupe de personnes et peut mener à des ruptures
comme à un renouveau.
On se questionne dans ce parcours :
• Comment une crise personnelle peut déstabiliser toute une famille ?
• Le silence peut-il dire plus que des mots dans une conversation
familiale ?
• Que révèlent les non-dits et les confidences sur les tensions
familiales ?
• En quoi le cadre familial est propice à un huis-clos tragique ?
• La fraternité est-elle une passion ?
• Peut-on exister sans famille ?
• La famille est elle un mythe entretenu par ses membres ?
• Les liens du sang sont ils des engagements des uns envers les
autres ?
• Quels sont les déclencheurs de crises ? Liens du sang, maladie du
sang, héritage, descendance ?
• Faut-il fuir en temps de crise ?

Étape 2 : Maîtriser les thèmes et passages importants.

Thèmes

• Le retour du fils prodigue : C’est un thème récurrent dans


l’œuvre de Lagarce. Le « fils prodigue » est une référence à la
parabole qu’on trouve dans l’Évangile de Luc, dans laquelle un
fils retrouve son père après un temps d’exil. Il est accueilli par
celui-ci avec bonheur et largesse, alors que son frère, resté
auprès du père n’a jamais bénéficié de reconnaissance. Chez
Lagarce, le père mais la jalousie des frères et sœurs est, elle,
bien présente.

• La mort : Jamais évoquée, quoique partout présente, la mort


est le thème sous-jacent dans la pièce. Si tout paraît urgent à
être dit, c’est qu’il ne reste plus beaucoup de temps à Louis, et
l’ombre de la mort du père pèse dans la mémoire de tous les
personnages. C’est donc l’impuissance des hommes face à la
fatalité qui apparaît derrière ce thème.

• La solitude : Louis se sent profondément seul : son retour est


motivé par son envie de parler, son silence montre qu’il est
impuissant à aller vers les autres. La dernière scène évoque en
ce sens son incapacité à crier. Mais les autres personnages
aussi vont tour à tour dire à quel point ils se trouvent isolés
parmi leurs contemporains. Même la façon de s’exprimer par
monologue est une preuve de l’isolement dans lequel se trouvent
tous les personnages.

• La parole : Les non-dits, la difficulté à ne pas se heurter aux


mots, le besoin de passer aux aveux, la difficulté à garder un
secret, le soliloque, la domination par la maîtrise du langage,
etc. autant de motifs qui traversent une pièce qui pose la
question des pouvoirs de la parole et de ses effets.

• L’ironie : Comme personne ne parvient à bien se faire


comprendre, les situations de malentendu se multiplient et cela
crée souvent, dans Juste la fin du monde, des effets de
décalages humoristiques. Le second degré, l’ironie, l’humour
noir, etc. ne sont pas absents d’une pièce par ailleurs sombre.

Passages :

• Prologue : Louis parle tout seul ( monologue ) et nous annonce


d'ores et déjà sa mort prochaine. On est mis dans la confidence
d'une pièce qui va être placée sous le signe de l'urgence et la
nécessité vitale de dire. Tous les composants du tragique sont
là : destin, mise en cause arbitraire inexpliquée tout au long de
l’œuvre, empathie pour le héros et identification à lui. Louis
nous explique qu'il s'agit de braver la peur et dire la mort. La
parole est comme une promesse d'apaisement, de libération du
poids qu'il porte et de réintégration à la famille. Les autres
personnages sont présents mais inactifs : ils ont la posture du
chœur théâtral. Le spectateur ne sait pas s’il est face aux pensées
inavouées du personnage ou s’il est mis dans une confidence faite à
voix haute : Louis est le narrateur de sa propre histoire.

• Partie 1 : Les 11 scènes reconstituent le passé de la famille,


troublé par l’absence du fils aîné. Comme ça fait 12 ans qu’il n’est
pas venu, il débarque dans un endroit qu’il ne connaît pas
et l’ambiance est hyper lourde. Certaines situations sont même un
peu incompréhensibles. Alors qu’il doit annoncer sa mort, il se
retrouve assis sur le canapé à écouter Catherine lui parler de sa
vie : ses gosses, sa routine de couple avec Antoine (gênant). Quand
on connaît Louis et sa vie d’écrivain, les autres personnages
semblent ennuyeux, banales.
La pièce est une pièce-paysage. Les scènes ne se suivent pas de
façon logique. Entre chaque séquence, le narrateur commente ce qui
vient de se passer. Il reprend sa place de personnage principal et
essaye de contrôler la suite de l’histoire. Tu le vois dans cette
partie, qui compte 4 monologues : Louis aux s. 5&10, Suzanne à la s.3
et la Mère à la s.8.
Entre ces scènes banales, Louis prend cher en reproches ! S’il
pensait qu’il pourrait revenir comme si rien ne s’était passé, c’est
raté. Personne ne comprend rien : ni pourquoi il est parti ni pourquoi
il revient. Tout ça donne raison à son attitude d'homme incompris,
mal-aimé et seul contre tous : Suzanne aurait souhaité qu’il la
prévienne de sa venue. Antoine ne comprend pas du tout pourquoi il
est de retour. La Mère évoque la vie familiale avant la mort de son
mari, comme si rien ne s’était passé depuis. Elle essaye d’expliquer
le malaise qui règne entre les membres de la famille, mais galère à
trouver ses mots. La situation finit par être super frustrante pour
le spectateur qui connaît toutes les réponses aux questions des
personnages. Au lieu de leur répondre, Louis s’adresse à nouveau au
public pour justifier son retour s.5. Il avoue être parti d’ici pour
fuir la maladie. Depuis, il pense que sa famille l’aime moins
qu’avant.Il se croit aussi en maître en face de la mort s.10

• Intermède : Pendant 9 scènes, les membres de la famille ont une


vraie crise du langage. La mère cherche ses trois enfants dans toute
la maison. Dans la dernière scène, elle avoue avoir eu peur que son
fils soit de nouveau parti sans le dire. Aux scènes 2 et 5, Suzanne
et Catherine demandent des comptes à Antoine sur sa dispute avec
Louis. La famille devient un cadre ultra oppressant où tout se sait et
tout s’interprète sans que personne ne se comprenne.
• Partie 2 : Elle s’ouvre sur un retournement de situation : Louis voit
qu’il n’arrive pas à faire son aveu et décide de partir sans rien dire.
Les personnages surréagissent : le conflit familial éclate alors.

⭐ Scène 1
Dans un monologue, le narrateur annonce son départ. Il essaie de se
convaincre qu'il reviendra. Il constate qu’Antoine ne cherche pas à le
reteniret y voit le signe qu’il ne l’aime pas.

⭐ Scène 2 : Conflit entre les 2 frères. D’un côté, Antoine propose à son
frère de le raccompagner, il semble ravi à l'idée du départ de Louis. De
l’autre, Suzanne essaye désespérément de retarder le moment où il
partira. Elle semble avoir l’intuition qu’il part pour toujours. Saoulé du
comportement de Suzanne, Antoine lui parle trop mal. Sa femme lui dit
d’arrêter d’être “brutal”. Il pète un câble sur tout le monde, vers Louis
« Oh toi, ça va, la bonté même ! », vers Catherine « Je n'ai rien, ne me
touche ! ». Il pleure, son frère tente de le consoler mais « Tu me touches,
je te tue », avant de se calmer d’un coup. À ce moment, il prend la place
du personnage principal jusqu’à la fin de la pièce. Son impulsivité lui
rappelle des souvenirs d’enfance, qu’il déballe. Il explique comment la
position de victime adoptée par son aîné lui a fait prendre la place du
persécuteur pendant leurs bagarres. 

⭐ Scène 3
C’est le premier monologue d’Antoine. Il parle des raisons de sa haine
envers Louis. À force que son frère se plaigne de ne pas être aimé, il s’est
mis à culpabiliser et à ne plus jamais se plaindre. Résultat : ses parents
l’ont complètement négligé. Pendant cette partie, tu dois ressentir une
énorme frustration. Antoine reproche à son frère de continuer à faire
son souffre-douleur. Mais toi, tu sais qu’il souffre vraiment ! C’est l’ironie
dramatique. En tant que spectateur, on est au courant des crises des
personnages. Le suspens n’est pas de savoir ce qui va se passer, mais
quand ce que tu redoutes va arriver.

• Épilogue : Louis est mort et fait part de son seul regret qui n'a rien
à voir avec ses relations familiales. Il raconte une balade nocturne à
côté d’une voie ferrée. Il a voulu s’arrêter pour pousser un dernier
“grand et beau cri” mais ne l’a pas fait. Il ne sait ainsi pas libéré de
son poids, de sa parole mais a gardé sa crise en lui. Il se croyait
maître de son destin mais il a eu tort.

Étape 3 : Faire la carte d'identité de l’œuvre.

Jean-Luc Lagarce
Auteur
Date 1990
Genre Théâtre
2 parties, 1 prologue, 1 intermède
Structure
et 1 épilogue
Parcours Crise personnelle, crise familiale
Mouvement

Étape 4 : Citations :

• Crise familiale : « Ils voudraient tous deux que tu sois plus là, plus
présent »
« Trente-quatre années. Pour moi aussi, cela fait trente-quatre
années. Je ne me rends pas compte. Ça fait beaucoup de temps ?  »
vide de l'absence de Louis.
« Tu me touches, je te tue » Antoine. II s.3 « Laisse-le, Louis »
• Crise personnelle : « J'ai perdu. Je perds » Louis Intermède s.10
« Tu me persuadais, j'étais convaincu que tu manquais d'amour. Je
te croyais, je te plaignais » Antoine à Louis qui veut être au centre
de l'attention.
• Crise du langage : « Je ne veux pas être là.Tu vas me parler
maintenant tu voudras me parler et il faudra que j'écoute et je
n'ai pas envie d'écouter. Je ne veux pas. » Antoine I s11.
« vers la fin de la journée, sans avoir rien dit de ce qui me tenait à
cœur, je repris la route » Louis II s.1

« Elle est Catherine. Catherine, c'est Louis. Voilà Louis. Catherine ».

« Ça ne doit pas, ça n'a pas dû, ce ne doit pas être bien »
épanorthoses

Étape 5 : Œuvres en lien

Crise familiale et personnelle : Pierre Corneille, Le Cid Jean Cocteau, La


Machine Infernale, Sénèque, Médée Jean Racine, Phèdre

Étape 6 : BONUS ET DEFINITIONS

Crise : Brusque accès, forte manifestation d'un sentiment, d'un état


d'esprit : Une crise de larmes, de jalousie. 3. Moment très difficile dans
la vie de quelqu'un, d'un groupe, dans le déroulement d'une activité, etc. ;
période, situation marquée par un trouble profond :

Tragique :1. Qui est propre à la tragédie : Genre tragique.


2.Qui suscite une émotion violente, terrible : Sort tragique.
Synonymes :
dramatique - terrible
3. Qui exprime l'angoisse, la terreur, une émotion violente : Voix
tragique.

Famille : 1. Ensemble formé par les parents (ou l'un des deux) et les
enfants : 2 Ensemble de personnes ayant des caractères semblables : 

Non-dits : Ce qui, bien que chargé de sens, n'est pas formulé


explicitement dans un énoncé.

PARCOURS 2 :LITTERATURE D'IDEES, ECRIRE ET COMBATTRE


POUR L'EGALITE
Étape 1 : Connaître le parcours.

Ce parcours invite à réfléchir sur les moyens employés pour mener une
lutte, défendre une cause. Il s'agit d'une lutte pour l'égalité. Les deux
infinitifs « écrire » et « combattre » sont reliés par la conjonction de
coordination « et ». Cela montre que l'écriture est un moyen de lutter
pour une cause mais qu'il n'est pas le seul. Le terme « combattre »
signifie « lutter contre », mais aussi « s'opposer à ». L'égalité signifie
« l'absence de toute discrimination entre être-humains sur le plan de
leurs droits ». Ainsi, si on met en relation l'intitulé du parcours, la
définition de « égalité » et le titre de l’œuvre de ODG, on comprend alors
que la réflexion va s'articuler principalement autour de la notion d'égalité
entre les hommes et les femmes et plus particulièrement au niveau de
leurs droits. Dans le parcours, une idée de lutte à mener. Une lutte
littéraire et intellectuelle mais dans un but concret : obtenir l'égalité
homme-femme.
L'écrivain peut donc s'engager par ses écrits dans la défense d'une
cause. L'intitulé du parcours amène à s'interroger également sur la notion
de « littérature engagée ». Le concept de « littérature engagée » a été
inventé au XXème siècle par l'écrivain et philosophe Jean Paul Sartre. Il
pense que le rôle de l'écrivain est de s'impliquer dans les combats de son
temps soit par ses écrits, soit en intervenant directement dans les
débats. On appelle « écrivains engagés » les auteurs qui s'impliquent, par
leurs œuvres, dans la défense d'une cause. Il cherche à faire réfléchir, à
provoquer le débat, à générer une prise de conscience et à engendrer des
changements.
Dans la DDFC, ODG dénonce les injustices, inégalités dont les femmes de
son époque sont victimes. Elle va plus loin en proposant des solutions, des
mesures concrètes pour que ces inégalités cessent. Pour cela, elle emploie
différentes stratégies argumentatives en fonction de ses destinataires.
On se questionne dans ce parcours :
• La parole a-t-elle un véritable pouvoir ?
• Peut-on vraiment combattre avec les mots ?
• La littérature peut-elle être une arme au service d'un combat ?
• Quelles formes les luttes peuvent-elles prendre ?
• Quels sont les rôles de l'écrivain.

Étape 2 : Maîtriser les thèmes/ passages importants.

• Le combat pour l'égalité : Dans sa DDFC, ODG défend les femmes


et revendique l'égalité des sexes, mais aborde aussi d'autres causes
comme la lutte contre l'esclavage et la misère, car le combat pour
l'égalité présente de nombreuses facettes.

Égalité des sexes : ODG utilise la DDHC de 1789, avec un vocabulaire


législatif, pour éclairer les injustices faites aux femmes et demander
l'égalité ( liberté d'expression/d'opinion, garantie des droits, égalité
devant l'impôt, garantie de la propriété, accès à l'éducation )

Contre l'esclavage : Dans le postambule, le sort des femmes est


rapproché à celui des esclaves (« esclaves sur les côtes d'Afrique ») et
dans la Forme du Contrat Social, ODG dénonce les « colons inhumains » et
leur « aveugle ambition ».

Contre les inégalités sociales : ODG dénonce la misère des femmes ( elles
sont éloignées de la vie économique car peu de professions leur sont
ouvertes. Les femmes mariées n'ont pas de le droit d'apprendre ou
d'exercer un métier. Elles n'ont donc aucune indépendance financière et
restent donc sous la tutelle de leur père puis de leur mari ).

• La rhétorique de l'engagement : Le combat pour l'égalité suppose


une stratégie argumentative reposant sur 3 principes.

Entraîner et attaquer : On relève quatre destinataires ( la reine, les


hommes, les députés, les femmes). ODG s'adresse à Marie-Antoinette
comme à son égale « Madame ». En se présentant comme un soutien, elle
tente de la rallier à la cause des femmes. Dans la harangue à l'homme et
le postambule, le tutoiement, les apostrophes, les impératifs soulignent le
ton polémique « Homme es-tu capable d'être juste ? » ou « Ô femmes  !
Femmes quand cesserez-vous d'êtres aveugles  ? ». Ces questions
rhétoriques aux femmes, rendent plus pressant l'appel qui leur est lancé.
ODG nous donne l'impression que dire c'est faire, en déployant une parole
performative/agissante. Elle cède à la violence du pamphlet, elle se
permet même d'insulter l'homme en le présentant comme « bizarre,
aveugle, boursouflé de sciences, dégénéré ».

Déclarer et proposer : En contraste avec cette rhétorique guerrière, la


Déclaration adopte, tout au long des 17 articles, la neutralité d'un texte
juridique. Le ton est à but éducatif, didactique. ODG énumère les droits
et devoirs de l'homme et de la femme et aborde l'égalité sous différents
angles ( impôt, tribune, éducation ).

Convaincre et persuader : Convaincre, c'est faire appel à des arguments


et solliciter la raison ( maître mot des Lumières ). ODG utilise un
raisonnement de concordance entre deux choses. Pour les hommes, c'est
par l'examen de la nature où ils peuvent constater l'égalité des sexes qui
partout « coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-d’œuvre
immortel ». Le paradoxe est aussi un outil pour stimuler la réflexion et
prouve la lucidité d'ODG « Les femmes ont fait plus de mal que de bien  ».
En effet, si les femmes sont des victimes, elles ont été longtemps des
courtisanes et ne se sont pas forcément impliquées dans la cause
féministe.
Persuader, c'est faire appel aux sentiments et solliciter l'émotion. On
frappe les esprits par des formules percutantes. Selon ODG, le mariage
est « le tombeau de la confiance et de l'amour ». Deux images
saisissantes, sonore et visuelle ouvrent le postambule, celle du « tocsin de
la raison » et du « flambeau de la vérité ». ODG joue sur les rythmes, les
parallélismes, les chiasmes antithétiques pour marteler ses propos. La
rhétorique émotionnelle est aussi marquée par son implication à la fin du
postambule.

Étape 3 : Carte d'identité de l’œuvre.

Olympe de Gouges
Auteur
Date 1791
Manifeste, Pamphlet, Pastiche,
Genre
Texte juridique.
Lettre à la Reine, Préambule,
Déclaration des droit de la femme,
Structure
Forme du contrat social,
Postambule
Parcours Écrire et combattre pour l'égalité.

Contexte Révolution Française, les hommes réclament des


droits, mais les femmes sont laissées de côté

Étape 4 : Citations

• Combat pour l'égalité


« La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droit  » principes de
la liberté de la femme et l'égalité des sexes à défendre.
« La femme a le droit de monter sur l'échafaud  ; elle doit également
avoir le droit de monter à la tribune  » parallélisme syntaxique souligne
l'injustice de la condition des femmes et détonne d'autant plus que ODG
est guillotinée en 1793. Prône la liberté politique.
« Tout autre chemin à la fortune est fermé à la femme que l'homme
achète, comme l'esclave sur les côtes d'Afrique  » Le combat pour
l'égalité des sexes rejoint celui contre l'esclavage au nom de la liberté
accessible à tous.
« Celle qui est née d'une famille pauvre, avec du mérite et des vertus  ;
quel est son lot  ? La pauvreté, l'opprobre ». Dénonce la misère des
femmes, une des conséquences de l'inégalité des sexes.

• Rhétorique de l'engagement
« Homme, es-tu capable d'être juste  ? C'est une femme qui t'en fait la
question » Le texte s'ouvre sur une apostrophe et donne le ton du
discours polémique. Homme et femme sont face à face, tels le coupable et
sa victime. « une femme » désigne l'auteure porte-parole des femmes
dans ce combat.
« Femme, réveille-toi  ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout
l'univers, reconnaît tes droits  ». Cet appel vibrant et martial signe la
naissance d'un nouveau monde ouvert aux femmes.
«  Ce sexe autrefois méprisable et respecté, et depuis la Révolution,
respectable et méprisé ». La révolution a brisé l'ordre ancien et le
chiasme antithétique insiste sur le renversement de la condition des
femmes.

Étape 5 : Œuvres en lien

Combat contre esclavage : Voltaire Candide Montesquieu De l'Esprit des


Lois Harriet Beecher Stowe, La Case de L'Oncle Tom Aimé Césaire,
Cahier d'un retour au pays natal
Droits des enfants : Victor Hugo, Mélancholia Émile Zola, Germinal
Prostitution/ Autorité abusive : Molière, L'école des Femmes.
Inégalités sociales : Émile Zola, L'Assommoir, Annie Ernaux, La Place

Étape 6 : BONUS DEFINITIONS

Stratégie argumentative : La stratégie argumentative est l'ensemble des


moyens qu'un auteur utilise pour atteindre un but précis lorsqu'il écrit un
texte argumentatif : convaincre un destinataire, le persuader d'agir,
changer sa manière de penser, mettre en évidence les failles d'une
contrargumentation, etc.
Manifeste :2. Proclamation destinée à attirer l'attention du public, à
l'alerter sur quelque chose
Pamphlet :Petit écrit en prose au ton polémique, violent et agressif ;
libelle
Pastiche :Œuvre littéraire ou artistique dans laquelle on imite le style, la
manière d'un écrivain, d'un artiste soit dans l'intention de tromper, soit
dans une intention satirique.
Rhétorique : Ensemble de procédés constituant l'art du bien-dire, de
l'éloquence. Littéraire. Déploiement d'éloquence, de moyens oratoires,
pour persuader ; style emphatique et déclamatoire.
Engagement : Acte par lequel on s'engage à accomplir quelque chose ;
promesse, convention ou contrat par lesquels on se lie : Contracter un
engagement. Faire honneur à ses engagements.
Égalité : 2. Absence de toute discrimination entre les êtres humains, sur
le plan de leurs droits : Égalité politique, civile, sociale.
Écrire : . Faire œuvre d'écrivain, faire métier de rédacteur : Il a toujours
voulu écrire.
Combattre :4. Lutter contre un mal, mettre tout en œuvre pour qu'il
cesse ou disparaisse, en parlant de quelqu'un ; être l'élément qui
permettra de neutraliser, de faire cesser ce mal, en parlant de quelque
chose :

PARCOURS 3 : ROMANS DE L'ENERGIE, CREATION ET


DESTRUCTION

Étape 1 : Connaître le parcours.

L'intitulé du parcours relie les termes « énergie », « création » et


« destruction ». Il faut donc s'intéresser aux définitions de ces trois
notions ainsi que le rapport qui existe entre elles.
Énergie : Pour Aristote, l'énergie est une force que l'homme possède en
lui et qui lui permet d'agir et de transformer le monde qui l'entoure. Ce
mot vient du latin « energia » issu du grec « energia » qui signifiait
« force en action ». Aujourd’hui, le mot a plusieurs sens dont « puissance
physique de quelqu'un qui lui permet d'agir et de réagir » et « puissance,
vigueur, force morale ». Dans sa Métaphysique, Aristote conceptualisait
déjà cette notion d'énergie. Il pense que l'Homme en possède en lui une
force qui lui permet d'agir et de se transformer lui-même. Cette énergie
peut se dépenser ou s'économiser.
Création : Cette notion est liée à celles « d'invention » et de
« production ». Le mot « création » désigne l'action qui consiste à
concevoir quelque chose de nouveau. Cela peut être un être, un
événement, une œuvre, un monde... Derrière l'idée de création, il y a
celles d'invention, d'engendrement et de production.
Destruction : Ce terme fait référence à la disparition de quelque chose ou
quelqu'un. Il désigne l'action de faire disparaître, réduire à néant. Au
sens figuré, le terme « destruction »peut désigner la détérioration
morale, la décadence, le déclin d'une personne.
L'intitulé du parcours suggère donc que les romans de l'énergie
s'ouvriraient par une création, mais une création vouée à la destruction.
La ponctuation présente dans l'intitulé du parcours est porteuse de sens :
les « deux-points » associent ainsi les romans de l'énergie à deux forces
opposées : la création et la destruction. Cependant, la conjonction de
coordination « et » relie, réunit ces deux termes contraires. Création et
destruction pourraient donc exister et s'exercer en parallèle. La
conjonction « et » peut, au-delà de relier les deux termes, suggérer une
chronologie entre eux, c'est-à-dire que les romans de l'énergie
s'ouvriraient sur une création vouée à la destruction. De la même
manière, toute forme de destruction suggère par la suite, un renouveau,
une nouvelle forme de création.
Cette énergie peut être celle du romancier qui crée un roman, mais aussi
celle des personnages qui consacrent toute leur énergie à la réalisation de
leur projets qu'ils soient créateurs comme destructeurs.
On s'interroge donc dans ce parcours :
• D'où vient cette énergie créatrice dans les romans ?
• En quoi l'énergie devient-elle une source de création ?
• En quoi l'énergie peut être une source de destruction ?
• En quoi l'énergie peut être à la fois créatrice et destructrice ?
• Dans quelle mesure les personnages sont-ils une forme d'énergie
romanesque ?
Étape 2 : THEMES ET PASSAGES IMPORTANTS

• Héros de roman et énergie : Chez Balzac, l'énergie désigne la


force vitale, la force créatrice. Selon lui, l'énergie peut être
sauvage et destructrice si elle n'est pas alliée à d'autre qualités
intellectuelles. Il faut économiser sa force vitale pour vivre le plus
longtemps possible.
Pour lui, le savoir est une énergie créatrice (la sagesse, l'étude, la
jouissance intellectuelle ) qui permet de préserver son capital
d'énergie et de développer sa puissance créatrice. En revanche, le
pouvoir, le désir, engendrent des énergie destructrices. L'énergie
ne pouvant se reconstruire, il faut l'utiliser au mieux. Chez Balzac,
Rastignac est le modèle du cynique profiteur qui met son énergie au
profit de son intérêt personnel.
Enfin, l'énergie est très souvent liée à l'amour. Pauline déploie une
énergie considérable pour aider Raphaël, tandis que lui dépense
beaucoup d'énergie pour séduire les femmes (Foedora). L'énergie se
confond souvent avec les passions : elle est dangereuse car elle
conduit à un excès épuisant.
Raphaël se décrit comme un jeune homme plein d'énergie mais d'une
énergie qui ne trouve pas à se réaliser dans la société. Au début du
roman, il semble manquer d'énergie. Puis, la peau l'enferme dans un
dilemme tragique qui l'oblige à brider son énergie, au risque sinon de
mourir. Il renonce à vivre pour ne pas mourir. Chez le créateur,
Balzac, il y a aussi une grande énergie déployée. Il était lui-même un
homme d'une incroyable énergie. Il mourra d'ailleurs d'épuisement
deux mois après son mariage.
• Création et destruction : Ces deux termes sont antinomiques. La
création consiste à inventer et donner vie et forme à ce qui en a
pas. Avec la majuscule, Création désigne la création du monde par
Dieu. La destruction consiste à faire disparaître ce qui est existant.
Le « et » présuppose un lien paradoxal entre création et destruction
et interroge ce lien. Le thème du parcours amène à se demander si
toute création contient sa propre destruction et si la destruction
fait partie du processus de création. Les médecins attribuent la
perte d'énergie extrême de Raphaël à l'intensité de la dépense de
cette énergie pour sa Théorie de la Volonté. La Peau de Chagrin est
le symbole de ce dilemme tragique du créateur destiné à détruire
ses forces vitales dans l'acte de la création, et elle est
indestructible.
La destruction peut donner l'illusion de la création. Raphaël explique
que la débauche donne l'illusion du pouvoir de la création. Sartre
mettra en relief le fait que la mémoire collective a conservé le non
du destructeur et non du créateur. L'anti-héros de ce texte,
incapable de créer une œuvre littéraire, choisit de détruire pour
obtenir une « force et une beauté considérables ».
Le roman de Balzac envisage une création qui ne mènerait pas à la
destruction. Elle réside dans la capacité à voir et à savoir. Le vieil
antiquaire explique que la création intellectuelle échappe à la
destruction. Il prône la création qui consiste à voir en pensée ce qui
existe déjà, réfléchir.
• L'amour : Dans le roman, l'amour semble conditionné à la richesse
et à la classe sociale. Au début du roman, Raphaël a une vision très
haute de l'amour, propre aux préceptes du romantisme. Pour lui, la
femme dont il tombera amoureux doit être dotée des meilleures
qualités. Pourtant, il ne tombe pas amoureux de Pauline car celle-ci
est pauvre tout comme lui. Il s'éprend en revanche de la comtesse
Foedora qui est elle, très riche. Mais celle-ci ne ressent rien en
retour notamment car Raphaël est pauvre. Quand il retrouve Pauline
par la suite, il tombe sous son charme et ressent de vifs sentiments
pour elle. Cependant on peut tout de même remarquer que celle-ci,
depuis, est devenue riche et qu'elle a acquis une certaine notoriété
à Paris. Est-ce que cela a exercé une influence sur les sentiments de
Raphaël ? Seule Pauline semble éprouver un amour véritable et
sincère, dénué de tout intérêt. L'amour semble donc impossible, car
conditionné à la richesse et à la classe sociale.
• Le désir et les passions : Ces deux termes sont destructeurs. Ils
mènent les personnages à leur perte. Raphaël meurt car il a gâché
son énergie vitale en de vains désirs et vaines passions ( ses envies
de richesses, son amour pour Foedora...). S'il meurt à la fin, c'est en
désirant une dernière fois Pauline. De même, Raphaël renonce à
toutes ses valeurs pour devenir riche et obtenir l'amour de la
comtesse. Il joue de son petit héritage, écrit les faux mémoires de
sa tante. Pauline, ivre de douleur, semble sombrer dans la folie
quand Raphaël meurt. Désirs et passions sont donc destructeurs, ils
corrompent tout, atteignent la morale et diminuent l'énergie vitale...
• Le jeu : Raphaël est attiré par les jeux d'agent. Sa ruine aux jeux
le pousse à penser au suicide au début de l’œuvre. Le jeu est
également au centre de cette œuvre. Tour d'abord à cause de cet
attrait qu'a Raphaël et le roman s'ouvre même dans la maison de jeu
du Palais-Royal. La description de cette maison montre la réalité
sordide de ce lieu qui devient une véritable arène de combat. C'est
avec Rastignac que Raphaël s'adonnera le plus au jeu. Le jeu exerce
une véritable séduction sur Raphaël. Cependant, le jeu est
ambivalent : il le fascine, l'attire, mais en même temps le répugne.
Dans le chapitre 2, il explique même éprouver une « horreur
invincible en passant devant un tripot »
Mais le thème du jeu ne se limite pas aux jeux d'argent. En effet, la
vie elle-même semble être, au départ, un jeu pour Raphaël. Par
exemple, il se donne le défi de subsister pendant trois ans avec les
« onze cents francs » qui lui restent ou bien il voit la conquête de
Foedora comme un challenge. Et utiliser la peau n'est-ce pas aussi
jouer avec sa propre vie et son destin ?
• L'argent : L'argent conditionne la vie de Raphaël. Il passe
régulièrement de la richesse à la pauvreté et inversement. Son père
l'élève avec sévérité, il vit une enfance difficile et modeste. Au
début de l’œuvre, il vit avec austérité : il loge dans une petite
pension de famille, se nourrit peu et se consacre à son « chef
d’œuvre » et à ses études. Puis, lorsqu'il rencontre Rastignac, il se
met à dépenser inconsidérément son argent et s'adonne aux jeux
d'argent. Alors qu'il est ruiné, la peau lui apporte la richesse.
Cependant, il retombera dans une vie plus austère et ascétique
( primaire, avec le minimum vital ), afin de préserver le peu de vie
qu'il lui reste. Toute la vie de Raphaël n'est faite que de périodes
de dépenses irréfléchies suivies de période d'économies drastiques.
L'argent conditionne donc la vie de Raphaël mais ne le rend pas
forcément heureux.

Étape 3 : Carte d'identité de l’œuvre

Honoré de Balzac
Auteur
Août 1831
Date

Roman, roman philosophique,


Genre
conte fantastique
Le talisman, La femme sans cœur,
Structure
L'agonie
Romans de l'énergie : création et
Parcours
destruction.
Mouvement Romantisme, réalisme
Contexte Bataille d'Hernani. Héritage
de la révolution et instabilité politique.

Étape 4 : Citations


• Énergie : « Cette finesse qui rend les hommes […] si supérieurs
quand elle se trouve accompagnée d'énergie » Selon Balzac,
l'énergie doit être alliée à d'autres qualités intellectuelles pour
donner le meilleur d'elle même.
« Je livrais […] une énergie qui ne s'effrayait ni des sacrifices, ni
des tortures » Raphaël raconte ses tentatives pour séduire. C'est
l'énergie de la jeunesse et du désir d'être aimé.
« J'ai vécu dans […] les tourments d'une impuissante énergie qui se
dévorait elle-même » Thème omniprésent chez Balzac : quand
l'énergie passe entièrement dans des désirs insatiables, elle est
synonyme de souffrance et de mort.
« Cette excessive mobilité d'imagination […] me faisait sans doute
juger comme […] sans énergie » Les femmes jugent Raphaël « sans
énergie » car il est inconstant. Pour Balzac, l'énergie doit être
organisée et dirigée pour ne pas devenir son contraire.
• Création et destruction : « Vouloir nous brûle et Pouvoir nous
détruit » Pour le vieil antiquaire, le désir, la volonté et l'exercice de
la puissance mènent à la mort.
« La faculté sublime de faire comparaître en soi l'univers » Selon
l'antiquaire, la pensée et la connaissance permettent de se créer
des images intérieures sans provoquer d'agitation excessive.
« Le savant modeste sourit en disant à ses admirateurs : Qu'ai-je
donc créé ? Rien. L'homme n'invente pas une force, il la dirige, et la
science consister à imiter la nature ». Balzac considère les savants
comme des créateurs de pensée, de savoir et comme des « esprits
sublimes ». La création scientifique ne conduit pas, elle, à la
destruction.

Étape 5 : Œuvres en lien.

Marcel Proust, Le temps retrouvé

Étape 6 : BONUS ET DEFINITIONS

Création : Action de créer, de tirer du néant  Ensemble des êtres et des


choses créés ; l'univers considéré comme l'œuvre d'un créateur 
Destruction : Action de détruire quelque chose ou quelqu'un, de jeter à
bas ; Action d'anéantir, de faire disparaître quelque chose ; Action d'ôter
la vie, d'anéantir quelqu'un, un groupe ; extermination 
Énergie : . Volonté tendue vers une action déterminée ; puissance,
vigueur, force morale Personne énergique, qui a la volonté d'agir 
Énergie romanesque : Énergie qui se rapporte au genre du roman ou en a
les caractères ; qui rappelle l'aspect sentimental, aventureux ou
merveilleux des situations de certains romans ; Chez qui prédominent le
sentiment, l'imagination, la rêverie.
Force vitale/ créatrice : Vigueur physique d'un être animé, de son corps ;
capacité qu'il a de fournir un effort physique ; énergie Énergie morale,
capacité de résister aux épreuves, d'imposer son point de vue, sa volonté
Toute-puissance
Roman  : Œuvre d'imagination constituée par un récit en prose d'une
certaine longueur, dont l'intérêt est dans la narration d'aventures,
l'étude de mœurs ou de caractères, l'analyse de sentiments ou de
passions, la représentation du réel ou de diverses données objectives et
subjectives ; genre littéraire regroupant les œuvres qui présentent ces
caractéristiques.
– Conte oriental : Récit, en général assez court, de faits imaginaires.
Structure du conte (héros malheureux, élément perturbateur avec
l'antiquaire, des péripéties, un dénouement : la mort du héros).
Thématique orientale (avec la sentence en sanskrit/arabe, banquet
chez Taillefer ou demeure de Foedora avec luxe voluptueux et
érotique.)
– Fantastique :Créé par l'imagination : Qui s'écarte des règles, de
l'habitude (Le surnaturel qui surgit dans le banal, avec la peau.
Pouvoirs de la peau extraordinaires. )
– Réaliste :  Tendance littéraire et artistique du xixe s., qui privilégie
la représentation exacte, tels qu'ils sont, de la nature, des hommes,
de la société. ( Éléments traditionnels du romanesque avec
l'évolution dans l'espace et dans le temps d'un personnage fictif.
Des cadres spatiaux bien définis et réels, Paris, la Savoie, le Palais-
Royal, la Seine etc. La toile de fond historique, avec la monarchie de
Juillet 1830 et sa révolution. La peinture de la société bourgeoise et
noble, son désir d'anoblissement, pouvoir de l'argent, pauvreté,
poids des relations sociales. Descriptions minutieuses, joueurs du
Palais-Royal ou demeure de Foedora)
– Philosophique :  Ensemble de conceptions portant sur les principes
des êtres et des choses, sur le rôle de l'homme dans l'univers, sur
Dieu, sur l'histoire et, de façon générale, sur tous les grands
problèmes de la métaphysique ( Amène à réfléchir sur l'absence de
passion menant à la sagesse/longévité, la débauche, le désir et ses
dangers. Œuvre qui prend de la distance avec les états d'âme et les
réflexions comme Rabelais qui mêlait philo et farce au XVIème.
– Romantique : Ensemble des mouvements intellectuels qui, à partir de
la fin du XVIII ème, firent prévaloir le sentiment sur la raison et
l'imagination sur l'analyse critique / Comportement, caractère de
quelqu'un qui se laisse dominer par l'imagination et se passionne
pour les entreprises généreuses mais utopiques ( Œuvre lyrique car
sentiments exaltés, confessions, attendrir le lecteur grâce
malheurs et décalage de l'âme avec le monde, caractère
autobiographique avec malheurs et pauvreté de Balzac. Héros
sensible et malheureux, incompréhension de ses amis, sentiment de
mal-être, échoue dans ses tentatives littéraires, humilié par
Foedora, chassé du sanatorium. Scènes inspirées du gothique avec
scène finale tentative suicide de Pauline, impressions/sentiments
contradictoires et présence de folie, théâtralité de la mort.
Présence de l'art, chez l'antiquaire)

PARCOURS 4 : LA POESIE DU XIX AU XXI EME SIECLE ;


ALCHIMIE POETIQUE : LA BOUE ET L'OR

Étape 1 : Connaître le parcours :

L'alchimie est une science du Moyen-Age, tandis que l'expression « boue


et or » est un extrait du poème de Baudelaire. Le parcours invite à
réfléchir sur une idée importante pour Baudelaire et de nombreux poètes
du XIXème siècle : comment créer de la beauté à partir de la laideur.
L'Alchimie est une science ésotérique qui s'est développée au Moyen-Age.
Le processus a pour but de percer les secrets de la matière pour
transformer un métal vil en métal précieux. Dans une perspective
métaphorique, l'alchimie permet au poète de déchiffrer les secrets de
l'Univers, grâce au pouvoir des mots et du langage.
La deuxième partie de l'intitulé du parcours « la boue et l'or » vient d'un
vers de Baudelaire. En 1857, il écrit dans l'esquisse d'un poème « J'ai
pétri de la boue et j'en ai fait de l'or » ( « Orgueil » Les Fleurs du Mal).
Puis, dans un projet d'épilogue pour la deuxième édition des Fleurs du
Mal, en 1861, le poète s'adresse ainsi à Paris « Tu m'as donné ta boue et
j'en ai fait de l'or. »
Transformer d'ignobles déchets en métal précieux, tel est l'ambition du
poète : « Il m'a paru plaisant, et d'autant plus agréable que la tâche était
plus difficile, d'extraire la beauté du Mal (projet préface 2eme édition).
Baudelaire s'intéresse au Mal sous toutes ses formes :
• Le mal moral car le vice et le sadisme hantent les hommes ;
• Le mal physique car le corps et les nerfs du poète souffrent des
douleurs insupportables ;
• Le mal métaphysique car l'âme est angoissée par l'absence de Dieu,
mais elle est pourtant assaillie par le tourment du péché.
Pour métamorphoser cette boue en or, Baudelaire en fait un sujet de
poésie. La sensibilité du poète et sa volonté créatrice l'amènent à porter
un nouveau regard sur les objets les plus abjects.
On s'interroge donc dans ce parcours :
• Faire œuvre de création est-ce porter un nouveau regard sur le
sujet ?
• Comment la voix du poète invite-t-elle le lecteur à porter un
nouveau regard sur le sujet ?
• Y a-t-il une beauté propre au mal ?
• Comment la métaphore de la boue et de l'or explique-t-elle le
principe de création poétique ?

Étape 2 : Thèmes et passages importants.

• Les femmes et l'amour:Trois femmes semblent avoir inspiré de


nombreux poèmes des Fleurs du Mal. Jeanne Duval, métisse aux
yeux noirs, avec qui Baudelaire a entretenu une relation houleuse
( Une charogne ), Marie Daubrun, comédienne aux yeux verts qui
choisira Théodore de Banville, un autre écrivain ( L'irréparable) et
Appolonie Sabatier, la femme aux yeux bleus ( Réversibilité). Il y a
d'autres femmes, autres que ces trois muses, dans le recueil. Les
femmes permettent au poète d'exprimer toutes les nuances du
sentiment amoureux.
Il peut ainsi confier sa tendresse et son affection « Amante ou
sœur soyez la douce éphémère/ d'un glorieux automne ou d'un soleil
couchant », ou chanter la sensualité de l'être aimé ( Parfum
exotique, La Chevelure, Le Serpent qui Danse).
Mais la femme soumet aussi le poète « J'implore ta pitié, toi
l'unique que j'aime » et le tient en esclavage ( Le Vampire). Elle le
fait tant souffrir qu'il finit par exprimer une haine insatiable à son
égard comme en témoigne les apostrophes « ô démon sans pitié  ! »
( Sed Non Satiata) « ô femme, ô reine des péchés […] vil animal »,
« Tu mettrais l'univers dans ta ruelle ». D'ailleurs, même lorsque
l'union semble sereine, elle est toujours « doublée de soupçon » ( A
une madone).
Finalement, les femmes peuvent être considérées comme des fleurs
du mal ; elles incarnent tantôt la beauté, tantôt le vice séduisant,
tantôt le péché qui mène à la déchéance. Mais elles offrent au poète
une réponse à son ennui, elles «  réveillent son âme  » ( Franciscae
meae laudes ) et réussissent parfois à le conduire hors d’ici et du
maintenant qui le désespèrent.
• La quête de l'ailleurs : Le poète aspire à un ailleurs qu'il peint de
manières variées. Le voyage des sens s'avère ainsi source
d'exotisme « La langoureuse Asie et la brûlante Afrique/ Tout un
monde lointain, absent, presque défunt/ Vit dans tes profondeurs,
forêt aromatique  !  » ( La chevelure ). Mais il peut aussi s'agir d'un
ailleurs temporel appartenant au passé comme dans (Le Cygne)
« Paris change, mais rien dans ma mélancolie n'a bougé  ».
Signe du pessimisme de Baudelaire, l'ailleurs heureux et futur se
dit avec prudence, sur un mode d'hypothèse, par exemple quand il
s'agir d'une nouvelle rencontre avec la passante, cette fugitive
beauté qui ne pourra être retrouvée que « trop tard  ! Jamais peut-
être  !  » ( A une passante)
Dans la section « Le Vin », l'ivresse et les paradis artificiels,
semblent eux aussi permettre l'évasion, apportent réconfort et
apaisement ( Le Vin des Amants) ou elle transfigure radicalement la
laideur du quotidien ( Le Vin des Chiffonniers).
L'art est aussi apte à susciter le transport de l'âme ( Les phares)
( Le masque).
• Le spleen : Le poète insiste néanmoins sur le découragement que
l'écriture suscite. Il compare son âme à une cloche qui « veut de ses
chants peupler l'air froid des nuits  » mais dont la voix « semble le
râle épais d'un soldat qu'on oublie  » (La Cloche Fêlée). Il est alors
plongé dans un état de mélancolie profonde qu'il appelle le spleen
( rate en anglais, sécrétion de bile noire qui provoque la mélancolie).
Le sentiment d'être abandonné de Dieu ou d'être loin de son regard
( La destruction) conforte le poète dans ses tourments et le pousse
à choisir Satan plutôt que Dieu dans « Révoltes ».
Ce qui frappe le plus dans le spleen baudelairien, c'est la façon dont
il fait vivre ses angoisses de façon concrète, physique et vivante. Il
décrit la sensation d'étouffement, la peur d'être englouti, paralysé
( Le goût du néant) l'impression cauchemardesque de se vider de son
sang ( La fontaine de sang) ou donne des détails de ses visions
phobiques (drapeau noir planté dans son crâne/ discours obsédant
d'une horloge).
Bizarrement, l'ennui, le pire des vices selon le poète, par son vide
infini atteint l'éternel comme dans Spleen LXXVI « L'ennui, fruit
de la morne incuriosité/ Prends les proportions de l'immortalité  ».
• La mort : Le poète ne cesse d'exploiter son obsession de la mort.
Parfois, il s'inscrit dans la tradition du romantisme noir comme dans
( Les Métamorphoses du Vampire) (Une Charogne) (Danse Macabre).
Le goût du poète pour la provocation se remarque bien dans ses
poèmes crus « les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride/
d'où sortaient de noirs bataillons/ de larve, qui coulaient comme un
épais liquide/ le long de ces vivants haillonsi  ».
• Il peut aussi conférer une extrême vitalité à la mort, comme c'est
le cas dans l'allégorie du (Squelette laboureur) qui s'acharne à
fouiller la terre. Mais Baudelaire n'a de cesse de rappeler la menace
qui père et guette toujours. La menace constante de la mort
demeure tout de même l'unique espoir de salut du poète et de
l'Homme. Seule elle peut mettre fin à ses tourments et satisfaire
les aspirations des artistes « C'est que la Mort, planant comme un
soleil nouveau/Fera s'épanouir les fleurs de leur cerveau  » ( La
Mort des Artistes.
Le recueil se clôt finalement sur une note tragique quoique non-sans
espoir pour explorer l'inconnu, trouver du nouveau : la seule façon
de quitter la vie reste la mort.

Étape 3 : Carte d'identité de l’œuvre.

Auteur Charles Beaudelaire


1857/ 1861 2ème édition
Date

Genre Recueil de poèmes.

Spleen & Idéal ; Tableaux


Structure Parisiens ; Le Vin ; Fleurs du Mal ;
Révolte ; La Mort
Parcours Alchimie poétique : La boue et l'or.

Mouvement Romantisme.

Contexte Travaux Haussmannien, urbanisation, Second Empire

Étape 4 : Citations.


• Les femmes : « Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme, ô
beauté  ? »
« Emporte-moi, wagon  ! Enlève-moi frégate  ! Loin  ! Loin  ! Ici la boue
est faite de nos pleurs ! »
« Je suis belle, ô mortels  ! Comme un rêve de pierre, et mon sein, où
chacun s'est meurtri tour à tour, est fait pour inspirer au poète un
amour éternel et muet ainsi que la matière »
• Le Spleen : « Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage, l'Art est long et le
temps est court »
« C’est la mort qui console, hélas ! et qui fait vivre. »
« Horloge ! Dieu sinistre, effrayant, impassible, dont le doigt nous
menace et nous dit : “ Souviens-toi. ! “ »
« Paris change  ! Mais rien dans ma mélancolie n'a bougé  ! »
• Voyages : « Là, tout n'est qu'ordre et beauté. Luxe, calme et
volupté »
« Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, plonger au fond
du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe  ? Au fond de l'inconnu pour
trouver du nouveau.  »
«  Une île paresseuse où la nature donne des arbres singuliers et des
fruits savoureux  »

Étape 5 : Œuvres en lien.


Victor Hugo, Contemplations Arthur Rimbaud, Voyelles Paul Claudel, Le
porc

Étape 6 : BONUS ET DEFINITIONS

• Alchimie poétique : Le but est la découverte de la pierre


philosophale en vue de la transmutation des métaux vils en métaux
précieux. À partir de Baudelaire, le poète se fait alchimiste car au
moyen des mots et de la magie du langage, il s'attache à nous
dévoiler les mystères de son âme et du monde. La poésie est vécue
comme un déchiffrement de la nature « un temple » où l'homme «  y
passe à travers des forêts de symboles  » ( Correspondances). Le
poète étudie l'architecture invisible du monde sensible, il comprend
le « langage des fleurs et des choses muettes  » (Correspondances).
Pour écrire, il se met dans un état d'âme particulier donc Baudelaire
parle dans (Fusées) « Dans certains états de l'âme presque
surnaturels, la profondeur de la vie se révèle  ». Cette expérience le
conduit à « plonger au fond du gouffre  » « au fond de l'Inconnu
pour trouver du nouveau  » ( Le Voyage ). Comme avec l'alchimie, par
le verbe poétique, l'expérience du monde aussi abjecte ou
désordonnée soit-elle devient beauté poétique. Extraire la beauté
du mal, prendre la boue et en faire de l'or, c'est ainsi donner au
verbe poétique le pouvoir d'enchanter le réel. Cette alchimie est
présente dans ( Une Charogne) et c'est elle aussi qui permet au
poète « d'évoquer le Printemps avec sa volonté  » et de « tirer un
soleil de son cœur  ».
• La boue : C'est d'abord l'horreur du monde sensible et matériel. Les
poèmes sont nombreux qui décrivent une hypersensibilité à l'espace,
au temps et aux perceptions du corps ( Parfum Exotique, Spleen, La
cloche fêlée, Obsession, L'horloge, Rêve Parisien). Cette présence
obsédante génère de la souffrance ou de l'extase ; le poète
travaille à la transformer, il fait de « ses pensers brûlants une
tiède atmosphère  » ( Paysage).
La boue c'est aussi la ville moderne, avec ses laideurs, ses vices et
ses corruptions : les Tableaux Parisiens font entrer le lecteur dans
les « plis sinueux des vieilles capitales où tout, même l'horreur,
tourne aux enchantements  » ( Les petites Vieilles). Le crépuscule
dans la grande ville, bien loin de l'image romantique qui lui est
associée apparaît comme « l'heure où les douleurs des malades
s'aigrissent  » comme l'instant où « la Prostitution s'allume dans les
rues  » ( Le Crépuscule du Soir).
La boue ce sont enfin les monstruosités de l'âme. Elles s'étalent
d'une façon provocante dès le premier poème qui égrène la longue
liste de nos vices et voit en Satan le « savant chimiste de nos
cœurs  ». ( Au Lecteur)
Les agents qui transforment la boue en or sont multiples. Le vin ou
les drogues métamorphosent le monde réel en grossissant les
sensations. Le vin « sait revêtir le plus sordide bouge d'un luxe
miraculeux  » ( Le Poison) ; il « roule sur l'or éblouissant Pactole  » ;
« il est fils sacré du Soleil  » ( Le vin des Chiffonniers).
La femme par ses yeux, son regard, son parfum, sa chevelure, les
sensations que sa présence fait naître ( Parfum exotique, La
chevelure) « tu mettrais le monde entier dans ta ruelle/ le serpent
qui danse  » est également un puissant agent alchimique. Ses yeux
sont des « lacs  » où l'âme du poète « tremble et se voit à l'envers  »
( Le Poison)
Le soleil est aussi maître des métamorphoses « ainsi qu'un poète  » il
« ennoblit le sort des choses les plus viles  » ( Le Soleil), il
décompose la charogne pour la recomposer en une œuvre d'art La
Charogne.
La volonté du poète a enfin le pouvoir de «  tirer un soleil de son
cœur  » ( Paysage) de bâtir pour sa maîtresse un « autel souterrain
au fond de sa détresse  ; de creuser dans le coin le plus noir de son
cœur une niche d'azur et d'or tout émaillé  » ( A une madone)
• L'or : Ce qui résulte de l'alchimie, c'est une spiritualisation du
monde sensible ou une atténuation de la violence des états d'âme du
poète : appliqué au paysage, ce processus produit un équilibre
harmonieux entre le monde sensible et le monde spirituel
( Élévation, Parfum Exotique, La chevelure, Ciel brouillé, L'invitation
au voyage etc). Le monde se colore d'une chaud lumière d'or ; le
soleil éblouit en même temps que ses feux sont « monotones  »
( Parfum Exotique). Appliqués aux états d'âme, ce processus adoucit
les « pensers brûlants  » et les convertit en une « tiède
atmosphère  » (Paysage).
L'alchimie fait naître aussi un « nouveau genre d'enchantements »
écrit Baudelaire dans l'Art Romantique – mêlant éléments insolites,
bizarres ou des aspects contradictoires (Hymne à la Beauté). La
beauté se teinte de cruauté, d'étrangeté ( Un fantôme) ; le ciel et
l'enfer s'y côtoient ; l'extase de la vie entre en équilibre avec une
secrète douleur ( La vie antérieure). La chute dans le gouffre
devient promesse de découvertes (le Voyage) tandis que l'élévation
« par delà les confins des sphères étoilées  » permet d'approcher la
quintessence du monde, dans le « langage des fleurs et des choses
muettes  » ( Élévation).
L'alchimie est parfois un travail difficile qui parfois échoue : cet
échec devient matière du poème. Le spleen et une présence du
gouffre sans aucune autre élévation sont par exemple les marques
d'un échec de l'alchimie. L'horreur et la corruption dominent alors
le monde et le cœur du poète. De nombreux poèmes disent son
impuissance à créer de l'or à partir de son malheur ( La muse vénale,
Le mauvais moine, L'ennemi, L'irréparable, La cloche fêlée,
Obsession, Spleen, Le goût du néant, Alchimie de la douleur,
L'horloge). Dans (Obsession), aucun des éléments du monde
sensible – grands bois, océan, nuit ou ténèbres – ne parvient à
s'accorder à ses états d'âme. Dans ( Alchimie de la Douleur) le
poète se décrit même comme « le plus triste des alchimistes  » qui
« change l'or en fer et le paradis en enfer  ».
• Beau : Baudelaire inscrit dans ses poèmes son goût pour le bizarre
et l'artificiel. Plusieurs fois « art » est employé au sens d'artifice
( Danse Macabre) « l'art des poudres et du rouge  ». La femme ne
paraît belle que lorsqu'elle se transforme elle-même. La beauté
baudelairienne rejette le naturel, elle peut même se révéler fausse,
vide, creuse. Dans (L'amour du mensonge) le poète dévoile ainsi son
extrême lucidité face à des beautés qu'il sait mensongères. « mais
ne suffit-il pas que tu sois l'apparence pour réjouir un cœur qui
fuit la vérité  ?  ».
Du point de vue de l'écriture et de l'artiste, le beau est le fruit de
la construction. Dans (Rêve Parisien) le poète « bannit de ces
spectacles le végétal irrégulier  ; pour se faire peintre  ; ou
architecte  ». Il s'assimile aussi à un sculpteur dans (A une madone)
où il donne une image très travaillée de ses vers « polis, treillis d'un
pur métal, savamment constellés de rimes de cristal  ».
La beauté résulte donc d'une composition et d'un travail sans fin
( Guignon) avec la comparaison de l'artiste à Sisyphe et reprend
l'adage latin « L'art est long et le Temps est court  ». Ce travail ce
justifie d'autant plus que la beauté éphémère échappe forcément à
l'image de la femme fugitive qui ne fait que « passer dans la cité de
fange  » ( A une passante ; Le crépuscule du soir).
La beauté poétique semble nécessairement naître de souffrances
qui permettent au poète de les sublimer et de transfigurer le réel.
Le poète est conscient de la fécondité de la douleur ( Réversibilité)
( Le cygne) avec le Simois allégorie de la souffrance d'Andromaque
« a fécondé soudain sa mémoire fertile  ». A l'image du soleil, le
poète est aussi celui qui peut «  ennoblir le sort des plus viles  » ( Le
Soleil). Mais son entreprise de sublimation peut échouer ; il affirme
alors que la douleur est ce qui enlaidit notamment dans ( Alchimie de
la douleur) « par toi, je change l'or en fer  ».
• Moral : il faut séparer la quête du beau avec la quête du
métaphysique, de la morale. La beauté ouvrirait sur un au-delà, un
gouffre, un mystère invisible qui donnerait sens au réel dans une
quête du beau et du moral. ( Hymne à la Beauté). Il s'agit aussi
d'explorer par l'imagination, reine des facultés selon lui, le sens de
vie et de mort, d'expérimenter les états qui fouillent aux tréfonds
de soi, se dépasser. Pour atteindre cet inconnue, le poète procède
souvent comme s'il voulait pénétrer au cœur des choses, toujours au
plus profond, pour atteindre leur noyau à l'image de cette lumière
« puisée au foyer saint des rayons primitifs  » ( Bénédiction).
Baudelaire semble aimer ce qui fait écran, les « ciels mouillés », les
brouillards étant comme des masques du beau insaisissable. Mais
cette quête de l'absolu risque de conduire au néant ( Obsession)
« car je cherche le vide, et le noir dans le nu  !  » qui résonne de
manière à la fois esthétique et métaphysique.

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