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Depuis l'Antiquité, les récits issus de la mythologie ont mis en scène des
familles, généralement divines. Ces familles connaissent plus ou moins de
crises, qui sont à l'origine de conflits divers. Ces mythes ont inspirés par
la suite de nombreuses œuvres théâtrales dans lesquelles les relations
familiales entrent en confrontation avec des enjeux passionnels et
moraux. Cette confrontation entre valeurs morales et familiales
conduisent à un dénouement atroce de ces tragédies. Ce n'est cependant
pas le cas de JUSTE LA FIN DU MONDE, où la violence et l'aveu sont
étouffés. Ici la crise suggère un état de trouble qui peut durer et
générer des déséquilibres. La crise est à la fois le résultat de tensions
qui explosent à la vue de tous mais aussi un déclencheur d'événements qui
seront de nouvelles crises. La crise met en lumières les failles d'une
personne ou d'un groupe de personnes et peut mener à des ruptures
comme à un renouveau.
On se questionne dans ce parcours :
• Comment une crise personnelle peut déstabiliser toute une famille ?
• Le silence peut-il dire plus que des mots dans une conversation
familiale ?
• Que révèlent les non-dits et les confidences sur les tensions
familiales ?
• En quoi le cadre familial est propice à un huis-clos tragique ?
• La fraternité est-elle une passion ?
• Peut-on exister sans famille ?
• La famille est elle un mythe entretenu par ses membres ?
• Les liens du sang sont ils des engagements des uns envers les
autres ?
• Quels sont les déclencheurs de crises ? Liens du sang, maladie du
sang, héritage, descendance ?
• Faut-il fuir en temps de crise ?
Thèmes
Passages :
⭐ Scène 1
Dans un monologue, le narrateur annonce son départ. Il essaie de se
convaincre qu'il reviendra. Il constate qu’Antoine ne cherche pas à le
reteniret y voit le signe qu’il ne l’aime pas.
⭐ Scène 2 : Conflit entre les 2 frères. D’un côté, Antoine propose à son
frère de le raccompagner, il semble ravi à l'idée du départ de Louis. De
l’autre, Suzanne essaye désespérément de retarder le moment où il
partira. Elle semble avoir l’intuition qu’il part pour toujours. Saoulé du
comportement de Suzanne, Antoine lui parle trop mal. Sa femme lui dit
d’arrêter d’être “brutal”. Il pète un câble sur tout le monde, vers Louis
« Oh toi, ça va, la bonté même ! », vers Catherine « Je n'ai rien, ne me
touche ! ». Il pleure, son frère tente de le consoler mais « Tu me touches,
je te tue », avant de se calmer d’un coup. À ce moment, il prend la place
du personnage principal jusqu’à la fin de la pièce. Son impulsivité lui
rappelle des souvenirs d’enfance, qu’il déballe. Il explique comment la
position de victime adoptée par son aîné lui a fait prendre la place du
persécuteur pendant leurs bagarres.
⭐ Scène 3
C’est le premier monologue d’Antoine. Il parle des raisons de sa haine
envers Louis. À force que son frère se plaigne de ne pas être aimé, il s’est
mis à culpabiliser et à ne plus jamais se plaindre. Résultat : ses parents
l’ont complètement négligé. Pendant cette partie, tu dois ressentir une
énorme frustration. Antoine reproche à son frère de continuer à faire
son souffre-douleur. Mais toi, tu sais qu’il souffre vraiment ! C’est l’ironie
dramatique. En tant que spectateur, on est au courant des crises des
personnages. Le suspens n’est pas de savoir ce qui va se passer, mais
quand ce que tu redoutes va arriver.
• Épilogue : Louis est mort et fait part de son seul regret qui n'a rien
à voir avec ses relations familiales. Il raconte une balade nocturne à
côté d’une voie ferrée. Il a voulu s’arrêter pour pousser un dernier
“grand et beau cri” mais ne l’a pas fait. Il ne sait ainsi pas libéré de
son poids, de sa parole mais a gardé sa crise en lui. Il se croyait
maître de son destin mais il a eu tort.
Jean-Luc Lagarce
Auteur
Date 1990
Genre Théâtre
2 parties, 1 prologue, 1 intermède
Structure
et 1 épilogue
Parcours Crise personnelle, crise familiale
Mouvement
• Crise familiale : « Ils voudraient tous deux que tu sois plus là, plus
présent »
« Trente-quatre années. Pour moi aussi, cela fait trente-quatre
années. Je ne me rends pas compte. Ça fait beaucoup de temps ? »
vide de l'absence de Louis.
« Tu me touches, je te tue » Antoine. II s.3 « Laisse-le, Louis »
• Crise personnelle : « J'ai perdu. Je perds » Louis Intermède s.10
« Tu me persuadais, j'étais convaincu que tu manquais d'amour. Je
te croyais, je te plaignais » Antoine à Louis qui veut être au centre
de l'attention.
• Crise du langage : « Je ne veux pas être là.Tu vas me parler
maintenant tu voudras me parler et il faudra que j'écoute et je
n'ai pas envie d'écouter. Je ne veux pas. » Antoine I s11.
« vers la fin de la journée, sans avoir rien dit de ce qui me tenait à
cœur, je repris la route » Louis II s.1
« Ça ne doit pas, ça n'a pas dû, ce ne doit pas être bien »
épanorthoses
Famille : 1. Ensemble formé par les parents (ou l'un des deux) et les
enfants : 2 Ensemble de personnes ayant des caractères semblables :
Ce parcours invite à réfléchir sur les moyens employés pour mener une
lutte, défendre une cause. Il s'agit d'une lutte pour l'égalité. Les deux
infinitifs « écrire » et « combattre » sont reliés par la conjonction de
coordination « et ». Cela montre que l'écriture est un moyen de lutter
pour une cause mais qu'il n'est pas le seul. Le terme « combattre »
signifie « lutter contre », mais aussi « s'opposer à ». L'égalité signifie
« l'absence de toute discrimination entre être-humains sur le plan de
leurs droits ». Ainsi, si on met en relation l'intitulé du parcours, la
définition de « égalité » et le titre de l’œuvre de ODG, on comprend alors
que la réflexion va s'articuler principalement autour de la notion d'égalité
entre les hommes et les femmes et plus particulièrement au niveau de
leurs droits. Dans le parcours, une idée de lutte à mener. Une lutte
littéraire et intellectuelle mais dans un but concret : obtenir l'égalité
homme-femme.
L'écrivain peut donc s'engager par ses écrits dans la défense d'une
cause. L'intitulé du parcours amène à s'interroger également sur la notion
de « littérature engagée ». Le concept de « littérature engagée » a été
inventé au XXème siècle par l'écrivain et philosophe Jean Paul Sartre. Il
pense que le rôle de l'écrivain est de s'impliquer dans les combats de son
temps soit par ses écrits, soit en intervenant directement dans les
débats. On appelle « écrivains engagés » les auteurs qui s'impliquent, par
leurs œuvres, dans la défense d'une cause. Il cherche à faire réfléchir, à
provoquer le débat, à générer une prise de conscience et à engendrer des
changements.
Dans la DDFC, ODG dénonce les injustices, inégalités dont les femmes de
son époque sont victimes. Elle va plus loin en proposant des solutions, des
mesures concrètes pour que ces inégalités cessent. Pour cela, elle emploie
différentes stratégies argumentatives en fonction de ses destinataires.
On se questionne dans ce parcours :
• La parole a-t-elle un véritable pouvoir ?
• Peut-on vraiment combattre avec les mots ?
• La littérature peut-elle être une arme au service d'un combat ?
• Quelles formes les luttes peuvent-elles prendre ?
• Quels sont les rôles de l'écrivain.
Contre les inégalités sociales : ODG dénonce la misère des femmes ( elles
sont éloignées de la vie économique car peu de professions leur sont
ouvertes. Les femmes mariées n'ont pas de le droit d'apprendre ou
d'exercer un métier. Elles n'ont donc aucune indépendance financière et
restent donc sous la tutelle de leur père puis de leur mari ).
Olympe de Gouges
Auteur
Date 1791
Manifeste, Pamphlet, Pastiche,
Genre
Texte juridique.
Lettre à la Reine, Préambule,
Déclaration des droit de la femme,
Structure
Forme du contrat social,
Postambule
Parcours Écrire et combattre pour l'égalité.
• Rhétorique de l'engagement
« Homme, es-tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en fait la
question » Le texte s'ouvre sur une apostrophe et donne le ton du
discours polémique. Homme et femme sont face à face, tels le coupable et
sa victime. « une femme » désigne l'auteure porte-parole des femmes
dans ce combat.
« Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout
l'univers, reconnaît tes droits ». Cet appel vibrant et martial signe la
naissance d'un nouveau monde ouvert aux femmes.
« Ce sexe autrefois méprisable et respecté, et depuis la Révolution,
respectable et méprisé ». La révolution a brisé l'ordre ancien et le
chiasme antithétique insiste sur le renversement de la condition des
femmes.
Honoré de Balzac
Auteur
Août 1831
Date
Mouvement Romantisme.