Le dormeur du Val

Le dormeur du val est un poème d’Arthur Rimbaud, un poète symboliste qui va le plus influencer la
poésie moderne, issu d’un recueil intitule Poésie, écrit en 1870. Il fut composé lors d’une fugue du jeune
poète, âgé de 16 ans lors de la guerre franco-prussienne.
Ce texte est considéré comme paradoxal car il va associer une magnifique description de la nature a la
mort.
Alors quelle est l’originalité de la dénonciation de la guerre ?
Strophe 1 :
‘Trou’ est le 1er indice caché d’une gradation vers l’amour qu’on peut relier au trou de la dernière
phrase ‘deux trou rouges’ et donc la nature pleine de vie prend des allures de tombeau.
Nombreuses personnifications de la nature : ‘chante une rivière’, ‘montagne fière’ et ‘accrochant
follement’ qui nous montre que la nature est véritablement active.
‘Accrochant’ est un verbe au participe présent qui fait l’action. Le sujet du verbe est un mystère mais
grammaticalement son sujet est ‘rivière’ ce qui donne un aspect magique.
Le verbe ‘chanter’, l’adverbe ‘Follement’ et ‘haillons d’Argent’ appartiennent au champ lexical de
l’ivresse positive et de la dance ce qui apporte une touche festive a l’ensemble.
Le champ lexical de la lumière très fort qui envahit tout : ‘soleil’, ‘luit’, ‘mousse de rayon’.
Ce quatrain est donc une description lumineuse, fantastique, active et vivante de la Nature presque
surnaturel qui s’oppose à la mort.

Strophe 2 :
Le ‘soldat’ est le 2eme indice de la progression de la mort.
‘Jeune’ est une connotation positive qui renforce le pathétique de la chute de la mort.
‘Bouche ouverte’ renvoie à une image infantile qui s’attache avec ‘souriant’ qui renforce cette dimension
infantile et pathétique de la mort. On retrouve aussi une gradation avec ‘jeune’ qui nous renvoie à
l’enfant du 1er tercet ‘enfant malade’.
Redoublement ‘souriant comme sourirait’ montre l’innocence.
‘Frais cresson bleu’ : 2 connotations possible de ‘bleu’ : une connotation paisible et douce car le bleu est
une couleur douce.
Une connotation de froid et de mort qui peut être un indice subtil de la mort.
‘Dort’ en rejet, qui a une connotation péjorative est un nouvel indice qui amène à l’idée de la mort voire
même le repos éternel.
‘Soldat bouche ouverte’ début d’une description dynamique du corps qui va de la tête (2eme quatrain)
jusqu’à pied (1er tercet), c’est aussi une description progressive. Le poète fait durer le suspense.
‘Pâle dans son lit vert’, ‘pâle’ est un indice de la mort : on a une description a la fois statique et
dynamique et ‘lit vert’ est une image poétique.
‘Ou la lumière pleut’ est un oxymore ou même une belle image poétique qui donne une impression de la
vie. Elle montre aussi le point final de la lumière et donc une dernière impression de la vie.
Antithèse entre pale (mort) : un état maladif et lumière (vie) : un aspect de la vie, qui montre qu’il y a un
contraste.
Strophe 3 :
Paronomase entre ‘ie’ et ‘ieuls’ est un autre indice qui rapproche à la mort.
‘Dort’, reprit plusieurs fois est une métaphore de la mort. Le poète veut qu’on photographie l’image
d’une personne dormante.
On voit donc que l’image de la mort est proche.
‘Souriant’ est repris dans le v2 qui renforce l’innocence et l’image infantile qui vient en opposition avec
‘malade’
En effet, ‘Sourirait un enfant malade’ montre un aspect pathétique. On aussi une opposition entre
enfant et malade qui peut être une antithèse car malade a une construction pathétique et le sourire
d’un enfant symbolise l’innocence.
‘Il fait un somme’, somme est une expression familière qui renvoie à une litote pour dire qu’il est mort
qui rime aussi avec ‘comme’. C’est un nouvel indice qui prépare la révélation de la mort.
Dans le vers 3, on retrouve une relation familière entre le poète et la Nature. La nature est donc
personnifiée et sacralisée par une majuscule pour montrer son importance.
Antithèse enfantine entre ‘chaudement ’et ‘froid’ montre une gradation de la beauté a la mort et est
donc l’avant dernière étape de la gradation vers la mort.

Strophe 4 :
L’évocation des parfums est détruite par la négation : il y a aucune action des parfums : il y a plus de
correspondances avec la nature.
‘Il dort’ 3eme apparition du mot qui contrairement aux autres permet de ranimer dans l’énumération
qui renforce l’effet de la chute du dernier vers. Métaphore de la mort.
‘Soleil’ ici c’est la dernière apparition de la lumière qui contredit le ‘froid’ : Métaphore de la vie.
Antithèse entre les 2 qui montre que le soldat est mort en pleine vie
‘Main sur sa poitrine’ renvoie à une image de paix, une image apaisante qui est souligner par un rejet
‘tranquille’
Ici l’image reste vivante mais le lecteur a assez d’indices pour conclure qu’il est mort.
‘2 trous rouges’ le rouge est une couleur violente qui affirme la mort du soldat de façon pudique.

Conclusion :
Ce poème est un poème classique (sonnet) en même temps habile, fin et subtile mais aussi dénonce
l’horreur de la guerre et de la mort. Ainsi, on peut dire que ce poème est un euphémisme.