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Victor Hugo, l'un des plus grand poète et écrivain français de tous les temps,
chef de file du mouvement romantique, est l'auteur de nombreux chef
d'œuvre : Les Misérables, Les Châtiments, ou encore Les Contemplations, d'où
est extrait le poème Mors.
Le recueil Les Contemplations, est construit en deux parties, séparées par
une date, le 4 septembre 1843, jour de la mort accidentelle de sa fille
léopoldine. La première partie, « Autrefois », est consacrée aux poèmes du
bonheur, la seconde, d'où est tiré Mors, est une méditation sur la mort et la
destinée humaine.
Mors est un poème en vers qui présente le triomphe absolu de la mort par
la description d'une atmosphère d'apocalypse. Nous allons faire une analyse
linéaire du poème Mors.
Mors
Mars 1854.
Analyse linéaire
Face au spectre qui se fond dans la nuit "laissant passer le crépuscule" (vers
3), la victime est incapable du moindre mouvement "suivait des yeux" alors
que l'arme prend des allures particulièrement inquiétantes, parce qu'elle est
presque invisible elle aussi "les lueurs de la faulx" (vers 5). La mort travaille
donc inlassablement, frappant d'égalité l'ensemble de ses victimes :
"L'homme" au vers 5 a une valeur universelle (pas de portait précis, pas de
nom, désigne les hommes en général), la mort touche tous les êtres humains.
L'alexandrin hugolien se gonfle de la puissance humaine évoquée par la
redondance "triomphateurs", "triomphaux", "l'arc" connotant également le
triomphe (vers 6).
Toutefois, cette puissance humaine est balayée par le rejet du verbe "tomber"
au vers 7.
On note ici des références chrétiennes : Babylone est présente dans la bible,
l'or qui se transforme en cendre est une allusion à la Génèse : "tu es poussière
et tu retourneras à la poussière".
L'allusion au froid et au troupeau qui s'enfuit peut être vue comme une allusion
à la campagne de Russie en 1812, défaite de Napoléon I. C'est une critique de
la guerre, car l'armée est comparée à un troupeau et elle s'enfuit, ce qui est
peu glorieux. Hugo veut montrer ici que la guerre mène à la défaite et à la
mort.
C'est ici que pourrait se terminer le poème, cependant, les deux derniers vers
allument un espoir, qui est souligné par l'antithèse du vocabulaire et l'antithèse
phonétique. Aux champs lexicaux du froid et de la nuit s'opposent les champs
lexicaux de la chaleur et de la lumière ("baigné", "douces flammes",
"souriant"). Au locatif "sous" s'oppose le locatif "derrière elle". Aux sonorités
étouffées ("sombre", "ombre") s'oppose l'ouverture des voyelles ("derrière",
"baigné", "flammes", "ange", "souriant", "portrait", "âmes").
Enfin, Hugo réutilise la métaphore filée : c'est la mort qui moissonne et c'est
l'ange qui récolte (vers 20).
Conclusion