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- Le champ lexical de l’emprisonnement « un cachot humide » (v.5) + les adjectifs péjoratifs donnent
l'impression que la terre se « change » en un espace fermé, asphyxiant et désagréable. Le poète
participe à représenter les circonstances extérieures qui suscitent le spleen.
- L’allégorie de « l'Espérance » (v.6) et verbe exprimant la lutte « s'en va battant » « se cognant »
(v.l,8) décrit l'espérance dans une situation de lutte pour regagner sa liberté. Mais par les termes « les
murs » (v.6) « plafonds pourris » (v.7) cette lutte s'avère inutile et l'espérance « se cogne » contre des
obstacles.
- La comparaison « comme une chauve-souris / S'en va battant les murs de son aile timide / Et se
cognant la tête à des plafonds pourris » (v.6-8) donne l'image de l'impossibilité de se sortir de cette
situation, montrant que le poète perd espoir.
Strophe 3 : L'aggravation cauchemardesque
- L’anaphore « Quand la pluie » (v.9) « Quand la terre » (v.5) « Quand le ciel » (v.1) souligne une
nouvelle étape dans le sentiment d'emprisonnement du poète.
- La référence de « la pluie » (v.9) prolonge l'image météorologique d'un ciel pesant. Elle contribue
encore à la description d'un paysage triste, mélancolique et marqué par le spleen
- L’enjambement « Quand la pluie étalant ses immenses traînées / D'une vaste prison imite les
barreaux » (v.9-10) accentue l'image des « immenses traînées ».
- Le champ lexical de l'emprisonnement « vaste prison » (v.10) « barreaux » (v.10) renforce l'idée
d'emprisonnement déjà exprimé dans la strophe 2.
- Par la métaphore du spleen « Et qu'un peuple muet d'infantes araignées / Vient tendre ses filets au
fond de nos cerveaux » le poète se sent pris au piège, comme les araignées qui tissent leur toile, la
mélancolie envahit l'esprit du poète.
- L’expression « au fond de nos cerveaux » (v.12) donne l'impression d'étouffement n'est plus
seulement physique mais également morale.
Ce premier mouvement rend compte d'une étroite imbrication entre l'extérieur générateur
de malaise physique et l'état d'âme du poète. Finalement, le spleen touche à la fois le corps, l'esprit et
l'âme. Il s'empare complétement du poète et le plonge dans un état qui semble sans retour.
Le combat entre l'Espoir et l'Angoisse montre le déchirement sentimental auquel est en proie
Baudelaire. Ce déchirement conduit à la souffrance poète est en proie au spleen, il est prisonnier de
son esprit. L'issue de ce combat semble inévitable l'espérance est vaine, la seule solution à la
souffrance serait la mort, seule capable d'apporter la délivrance. L'horreur qui ressort de ce poème
permet de cerner avec réalisme la notion de spleen. On comprend alors que le spleen est un mal à la
fois physique, moral et métaphysique (incapacité de l'homme à trouver un sens à sa vie).
La section « Mort » des Fleurs du Mal qui exprime cette évolution vers la mort. Ce malaise
existentiel se trouve aussi dans Fusées de Baudelaire, par une série de visions terrorisantes : « Au
moral comme au physique, j'ai toujours eu la sensation du gouffre, non seulement du gouffre du
sommeil, mais du gouffre de l'action, du rêve, du souvenir, du désir, du regret, du remords, du beau,
du nombre, etc. » comme le confesse Baudelaire lui-même.